Catalogue cheveux cheris

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Cheveux chéris Frivolités et trophées

ACTES SUD

Cheveux chéris

couv Cheveux chéris BAT_Mise en page 1 26/07/12 11:56 Page1

Dépôt légal : septembre 2012 | ISBN 978-2-330-00992-2 | 42 € TTC FRANCE

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ACTES SUD


1 1. ANONYME. BUSTE DE MARIE-JOSÉPHINE DE SAVOIE, COMTESSE DE PROVENCE (1753-1810) . MUSÉE NATIONAL DES CHÂTEAUX DE VERSAILLES ET DE TRIANON, VERSAILLES.

2 XVIII e

2. CHARLES CORDIER (1827-1905). BUSTE EN BRONZE D’UNE FEMME NOIRE . 1851. BRONZE . 82,2 X 41,9 X 14 CM. FNAC PFH-2630.

SIÈCLE . MARBRE . 83 X 44 X 32 CM. MV 2125.

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CENTRE NATIONAL DES ARTS PLASTIQUES, EN DÉPÔT AU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE, PARIS.


1 1. ANONYME. BUSTE DE MARIE-JOSÉPHINE DE SAVOIE, COMTESSE DE PROVENCE (1753-1810) . MUSÉE NATIONAL DES CHÂTEAUX DE VERSAILLES ET DE TRIANON, VERSAILLES.

2 XVIII e

2. CHARLES CORDIER (1827-1905). BUSTE EN BRONZE D’UNE FEMME NOIRE . 1851. BRONZE . 82,2 X 41,9 X 14 CM. FNAC PFH-2630.

SIÈCLE . MARBRE . 83 X 44 X 32 CM. MV 2125.

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CENTRE NATIONAL DES ARTS PLASTIQUES, EN DÉPÔT AU MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE, PARIS.


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42 40. ÉVARISTE-VITAL LUMINAIS (1822-1896). PIRATES NORMANDS AU IX e SIÈCLE . 1894. HUILE SUR TOILE . 189 X 144 CM. INV. 82.1.1. MUSÉE DÉPARTEMENTAL ANNE DE BEAUJEU, MOULINS.

Cette œuvre présente les différentes couleurs de cheveux, bruns et roux pour les hommes, et blonds pour la femme enlevée. Dans les études préparatoires, la chevelure de la jeune femme était brune. Lui attribuer des cheveux blonds correspondait davantage à l’imagerie viking. 41. SALOMON DE BRAY (1597-1664). JEUNE FEMME SE COIFFANT . XVII e SIÈCLE . HUILE SUR BOIS. 54 X 46 CM. INV. RF1995-3. DON SOCIÉTÉ DES AMIS DU LOUVRE, 1995. DÉPARTEMENT DES PEINTURES. MUSÉE DU LOUVRE, PARIS. Ce tableau, également intitulé Femme au bain se coiffant, représente sans doute une bergère ou une nymphe. Salomon de Bray fut influencé par l’idéal de beauté féminine développé par les caravagistes d’Utrecht, notamment par le peintre néerlandais Gerrit Van Honthorst et par sa Diane chasseresse. On retrouve chez cette jeune femme la peau laiteuse, les formes pleines et les cheveux blonds clairs de la déesse.

Les Bouffant Belles étaient une équipe féminine texane de course à pied. Réputées tant pour leurs performances athlétiques que pour leur beauté, les membres de l’équipe affirmaient leur féminité tout en faisant assaut d’élégance, notamment capillaire. Comme l’expliquait leur coach, Mrs Ellison, la coiffure “bouffant” permettait de mieux courir, en empêchant les cheveux battus par le vent de revenir sur le visage. A chaque compétition, les coureuses arboraient une nouvelle coiffure. 38. NEAL BARR (1932-). L’ÉQUIPE DES BOUFFANT BELLES LORS DU DÉPART D’UNE COURSE . 1964. NEAL BARR ARCHIVES.

42. VICTOR MOTTEZ (1809-1897). ULYSSE ET LES SIRÈNES . XIX e SIÈCLE . HUILE SUR TOILE . 125 X 182 CM. INV. 1112. DON M. MOTTEZ , 1898. MUSÉE DES BEAUX-ARTS, NANTES.

39. SAM LÉVIN (1904 -1992). BRIGITTE BARDOT, ALAIN DELON . 1958. POSITIF COULEUR , POSITIF COULEUR SUR SUPPORT PLASTIQUE . 10 X 12 CM. INV. LVN1488VACR109. MÉDIATHÈQUE DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE, PARIS.

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Ce tableau illustre un épisode de l’Odyssée, celui de la rencontre des sirènes. Ces créatures fantastiques, dont on disait qu’elles avaient un chant irrésistible et fatal, avaient d’abord été imaginées comme des femmes-oiseaux puis comme des femmes-poissons. À partir du Moyen Âge, le peigne et le miroir, emblèmes de la prostitution, leur furent constamment associés. La légende voulait que leurs cheveux, à la fois hameçons et filets, attirent les marins pour les perdre.


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42 40. ÉVARISTE-VITAL LUMINAIS (1822-1896). PIRATES NORMANDS AU IX e SIÈCLE . 1894. HUILE SUR TOILE . 189 X 144 CM. INV. 82.1.1. MUSÉE DÉPARTEMENTAL ANNE DE BEAUJEU, MOULINS.

Cette œuvre présente les différentes couleurs de cheveux, bruns et roux pour les hommes, et blonds pour la femme enlevée. Dans les études préparatoires, la chevelure de la jeune femme était brune. Lui attribuer des cheveux blonds correspondait davantage à l’imagerie viking. 41. SALOMON DE BRAY (1597-1664). JEUNE FEMME SE COIFFANT . XVII e SIÈCLE . HUILE SUR BOIS. 54 X 46 CM. INV. RF1995-3. DON SOCIÉTÉ DES AMIS DU LOUVRE, 1995. DÉPARTEMENT DES PEINTURES. MUSÉE DU LOUVRE, PARIS. Ce tableau, également intitulé Femme au bain se coiffant, représente sans doute une bergère ou une nymphe. Salomon de Bray fut influencé par l’idéal de beauté féminine développé par les caravagistes d’Utrecht, notamment par le peintre néerlandais Gerrit Van Honthorst et par sa Diane chasseresse. On retrouve chez cette jeune femme la peau laiteuse, les formes pleines et les cheveux blonds clairs de la déesse.

Les Bouffant Belles étaient une équipe féminine texane de course à pied. Réputées tant pour leurs performances athlétiques que pour leur beauté, les membres de l’équipe affirmaient leur féminité tout en faisant assaut d’élégance, notamment capillaire. Comme l’expliquait leur coach, Mrs Ellison, la coiffure “bouffant” permettait de mieux courir, en empêchant les cheveux battus par le vent de revenir sur le visage. A chaque compétition, les coureuses arboraient une nouvelle coiffure. 38. NEAL BARR (1932-). L’ÉQUIPE DES BOUFFANT BELLES LORS DU DÉPART D’UNE COURSE . 1964. NEAL BARR ARCHIVES.

42. VICTOR MOTTEZ (1809-1897). ULYSSE ET LES SIRÈNES . XIX e SIÈCLE . HUILE SUR TOILE . 125 X 182 CM. INV. 1112. DON M. MOTTEZ , 1898. MUSÉE DES BEAUX-ARTS, NANTES.

39. SAM LÉVIN (1904 -1992). BRIGITTE BARDOT, ALAIN DELON . 1958. POSITIF COULEUR , POSITIF COULEUR SUR SUPPORT PLASTIQUE . 10 X 12 CM. INV. LVN1488VACR109. MÉDIATHÈQUE DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE, PARIS.

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Ce tableau illustre un épisode de l’Odyssée, celui de la rencontre des sirènes. Ces créatures fantastiques, dont on disait qu’elles avaient un chant irrésistible et fatal, avaient d’abord été imaginées comme des femmes-oiseaux puis comme des femmes-poissons. À partir du Moyen Âge, le peigne et le miroir, emblèmes de la prostitution, leur furent constamment associés. La légende voulait que leurs cheveux, à la fois hameçons et filets, attirent les marins pour les perdre.


O. G.

Bien sûr ! On croit qu’il n’y a aucun travail avec les cheveux courts parce que cela semble complètement naturel : mais il y a toujours un travail ! C’est un peu le côté mystérieux de la coiffure : courts ou longs, il y a toujours à faire. Rappelez-vous ce qu’on a appelé la “permanente” : on frisait les cheveux par un moyen chimique parce que c’était la mode. Ensuite on a préféré un cheveu raide… En coiffure, les modes changent à peu près comme dans le vêtement : au fil des époques se succèdent les robes longues, les robes mi-longues, les robes courtes… Pour les cheveux, c’est pareil : on les veut plus longs, plus courts, plus larges en proportion ou plus ramassés en chignon. Y. L. F. La mode ne cesse donc d’évoluer. Mais vous, à quel moment arrivez-vous et, surtout, avec quelle idée ? O. G. Quand j’ai commencé, chaque défilé était déjà défini par une coiffure donnée. On trouve une coiffure différente par maison, selon l’idée d’un designer, de sa collection et de l’histoire de sa collection. Il faut alors définir un style : des cheveux en haut, des cheveux en bas ou des cheveux frisés… mais on n’est pas obligé de créer à partir de ce qui préexiste. On peut puiser ailleurs : il m’arrive en effet souvent de m’inspirer de pratiques d’autres pays, car chaque civilisation, chaque culture, chaque mode proposent des choses différentes, qu’il s’agisse de l’Afrique, du Japon, de l’Égypte… Y. L. F. Comment considérez-vous le cheveu ? Est-ce un matériau à façonner, à construire, à sculpter ? O. G. C’est une matière, une matière à sculpter, qui fait intimement partie du corps. Dans la mode, comme pour le cinéma ou le théâtre, on ajoute des vêtements, du maquillage, des accessoires, des bijoux. Mais le cheveu, lui, fait partie du corps et oblige à travailler en fonction d’un visage, d’une silhouette. C’est une matière qui, pour moi, est assez proche du tissu et qui est en relation assez directe avec la coupe d’un vêtement. C’est aussi une matière malléable qu’on peut aisément transformer : on peut la boucler, la raidir, la mettre en forme, on peut apporter un peu d’architecture dans les volumes… on peut en faire ce que l’on veut ! Y. L. F. Coiffez-vous en fonction de l’individualité d’un mannequin ou par rapport à une image plus générale ? O. G. Les deux. L’image générale m’est souvent apportée par l’histoire que me raconte le créateur ; elle correspond à son univers. La personnalité du mannequin compte également beaucoup. Le cheveu restant un atout de séduction, il faut que la jeune femme soit jolie. Mais il est très important de différencier les mannequins et de respecter leur personnalité, car aucun ne se ressemble. Les mannequins ne sont pas des abstractions. Tous sont différents, avec une texture de cheveux différente, un visage différent. On travaille donc sur une personne, mais à la différence du sculpteur ou du peintre, on compose sur quelqu’un de bien vivant ! Y. L. F. Votre matière, c’est à la fois le support même du cheveu, mais aussi toute une palette d’ajouts possibles. O. G. Oui. On peut couper, mais on peut faire des extensions, on peut rajouter des

Odile Gilbert. Passion : coiffure

YVES LE FUR.

Odile, vous êtes toujours en mouvement. Là, vous revenez de… ODILE GILBERT.… de New York et Los Angeles. Nous avons présenté les défilés de mode à New York. À Los Angeles, un événement a réuni vingt actrices, dont l’une a tourné un film pour H & M. La soirée était organisée, avec Bryan Ferry en concert. C’était très sympathique. Y. L. F. Comment cela se passe-t-il ? Vous disposez d’un temps de réaction assez court, je crois ? O. G. Oui, tout s’enchaîne extrêmement vite : on fait un essai, et aussitôt après a lieu le défilé. En dix jours se sont succédé onze essais et onze défilés. Une voiture avec chauffeur vous mène d’un endroit à un autre, et le temps est compté. Je n’ai pas plus de trois heures pour tester toutes les déclinaisons de looks possibles. On fait des essais sur des mannequins en variant les thèmes en fonction des maisons. Cela va de la fille de la rue new-yorkaise, genre moderne, pour une maison, à la jeune femme plus sophistiquée en chignon pour une autre. On passe vraiment, comme on dit, du coq à l’âne. Y. L. F. Comment est-on passé du coiffage accessoire à la mise en œuvre de la coiffure comme élément de la personnalité du mannequin ? O. G. Christian Lacroix a souvent expliqué que, pour un défilé comme pour une photo, la coiffure, c’est le point sur le i. C’est la finition d’une silhouette entière. On part de la chaussure, on passe par le vêtement, on arrive au visage, et c’est la coiffure qui accompagne tout le reste et qui définit toute la silhouette. C’est une partie réellement très importante. Pour que tous les mannequins présentent la silhouette définie par le créateur, il faut qu’elles portent la même coiffure : il est donc primordial de définir et de confectionner cette coiffure. Y. L. F. Mais n’y a-t-il pas un moment dans l’histoire de la mode où cela a basculé ? O. G. Vous avez raison. Il y a eu une époque où les femmes chic ne sortaient jamais sans chapeau. Je n’étais évidemment pas née. C’était dans les années 1900 : les femmes cachaient leurs cheveux. Puis il y a eu une sorte de révolution dans les années 1920-1930 quand elles ont coupé leurs cheveux : on peut alors parler d’une véritable libération de la femme et de la mode. Y. L. F. La mode distingue cheveux courts et cheveux longs, mais peut-on réellement parler de travail différent ?

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O. G.

Bien sûr ! On croit qu’il n’y a aucun travail avec les cheveux courts parce que cela semble complètement naturel : mais il y a toujours un travail ! C’est un peu le côté mystérieux de la coiffure : courts ou longs, il y a toujours à faire. Rappelez-vous ce qu’on a appelé la “permanente” : on frisait les cheveux par un moyen chimique parce que c’était la mode. Ensuite on a préféré un cheveu raide… En coiffure, les modes changent à peu près comme dans le vêtement : au fil des époques se succèdent les robes longues, les robes mi-longues, les robes courtes… Pour les cheveux, c’est pareil : on les veut plus longs, plus courts, plus larges en proportion ou plus ramassés en chignon. Y. L. F. La mode ne cesse donc d’évoluer. Mais vous, à quel moment arrivez-vous et, surtout, avec quelle idée ? O. G. Quand j’ai commencé, chaque défilé était déjà défini par une coiffure donnée. On trouve une coiffure différente par maison, selon l’idée d’un designer, de sa collection et de l’histoire de sa collection. Il faut alors définir un style : des cheveux en haut, des cheveux en bas ou des cheveux frisés… mais on n’est pas obligé de créer à partir de ce qui préexiste. On peut puiser ailleurs : il m’arrive en effet souvent de m’inspirer de pratiques d’autres pays, car chaque civilisation, chaque culture, chaque mode proposent des choses différentes, qu’il s’agisse de l’Afrique, du Japon, de l’Égypte… Y. L. F. Comment considérez-vous le cheveu ? Est-ce un matériau à façonner, à construire, à sculpter ? O. G. C’est une matière, une matière à sculpter, qui fait intimement partie du corps. Dans la mode, comme pour le cinéma ou le théâtre, on ajoute des vêtements, du maquillage, des accessoires, des bijoux. Mais le cheveu, lui, fait partie du corps et oblige à travailler en fonction d’un visage, d’une silhouette. C’est une matière qui, pour moi, est assez proche du tissu et qui est en relation assez directe avec la coupe d’un vêtement. C’est aussi une matière malléable qu’on peut aisément transformer : on peut la boucler, la raidir, la mettre en forme, on peut apporter un peu d’architecture dans les volumes… on peut en faire ce que l’on veut ! Y. L. F. Coiffez-vous en fonction de l’individualité d’un mannequin ou par rapport à une image plus générale ? O. G. Les deux. L’image générale m’est souvent apportée par l’histoire que me raconte le créateur ; elle correspond à son univers. La personnalité du mannequin compte également beaucoup. Le cheveu restant un atout de séduction, il faut que la jeune femme soit jolie. Mais il est très important de différencier les mannequins et de respecter leur personnalité, car aucun ne se ressemble. Les mannequins ne sont pas des abstractions. Tous sont différents, avec une texture de cheveux différente, un visage différent. On travaille donc sur une personne, mais à la différence du sculpteur ou du peintre, on compose sur quelqu’un de bien vivant ! Y. L. F. Votre matière, c’est à la fois le support même du cheveu, mais aussi toute une palette d’ajouts possibles. O. G. Oui. On peut couper, mais on peut faire des extensions, on peut rajouter des

Odile Gilbert. Passion : coiffure

YVES LE FUR.

Odile, vous êtes toujours en mouvement. Là, vous revenez de… ODILE GILBERT.… de New York et Los Angeles. Nous avons présenté les défilés de mode à New York. À Los Angeles, un événement a réuni vingt actrices, dont l’une a tourné un film pour H & M. La soirée était organisée, avec Bryan Ferry en concert. C’était très sympathique. Y. L. F. Comment cela se passe-t-il ? Vous disposez d’un temps de réaction assez court, je crois ? O. G. Oui, tout s’enchaîne extrêmement vite : on fait un essai, et aussitôt après a lieu le défilé. En dix jours se sont succédé onze essais et onze défilés. Une voiture avec chauffeur vous mène d’un endroit à un autre, et le temps est compté. Je n’ai pas plus de trois heures pour tester toutes les déclinaisons de looks possibles. On fait des essais sur des mannequins en variant les thèmes en fonction des maisons. Cela va de la fille de la rue new-yorkaise, genre moderne, pour une maison, à la jeune femme plus sophistiquée en chignon pour une autre. On passe vraiment, comme on dit, du coq à l’âne. Y. L. F. Comment est-on passé du coiffage accessoire à la mise en œuvre de la coiffure comme élément de la personnalité du mannequin ? O. G. Christian Lacroix a souvent expliqué que, pour un défilé comme pour une photo, la coiffure, c’est le point sur le i. C’est la finition d’une silhouette entière. On part de la chaussure, on passe par le vêtement, on arrive au visage, et c’est la coiffure qui accompagne tout le reste et qui définit toute la silhouette. C’est une partie réellement très importante. Pour que tous les mannequins présentent la silhouette définie par le créateur, il faut qu’elles portent la même coiffure : il est donc primordial de définir et de confectionner cette coiffure. Y. L. F. Mais n’y a-t-il pas un moment dans l’histoire de la mode où cela a basculé ? O. G. Vous avez raison. Il y a eu une époque où les femmes chic ne sortaient jamais sans chapeau. Je n’étais évidemment pas née. C’était dans les années 1900 : les femmes cachaient leurs cheveux. Puis il y a eu une sorte de révolution dans les années 1920-1930 quand elles ont coupé leurs cheveux : on peut alors parler d’une véritable libération de la femme et de la mode. Y. L. F. La mode distingue cheveux courts et cheveux longs, mais peut-on réellement parler de travail différent ?

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Séduire. Les métamorphoses du genre

La couleur, la longueur des cheveux et leur coiffure sont souvent considérées comme des “atouts” de séduction. On ignore tout des modes de coiffure durant la Préhistoire, mais on peut aisément supposer que le souci de l’apparence et du charme préoccupait aussi les premiers hommes. On sait en revanche que depuis l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui les cheveux n’ont cessé d’être coiffés en fonction des modes, des convenances, des disciplines… et des indisciplines. Boucles, mèches, longue chevelure dénouée… les cheveux sont associés, selon les artistes et leurs époques, à des modes de séduction, à des mythes et des symboles qui bornent les relations de la normalité à la licence, de la morale à l’impudique, du masculin et du féminin. Les désordres liés à la question du genre jouent ainsi avec toute une riche palette de conventions. Les disciplines La coiffure stricte du chignon, de la tresse ou de la natte suggère une nature et le contrôle des instincts en conformité avec les règles de la bienséance sociale. La séduction joue aussi avec ces codes pour les subvertir. En boucles, dénoués, de mèche Dans les canons de la beauté, les courbes et les méandres des boucles de cheveux évoquent davantage la séduction que les coiffures raides. Longtemps, les cheveux dénoués n’ont été admis que dans la sphère du privé et de l’intime. Déplacés dans l’espace public, ils suggèrent une intimité offerte ou un affranchissement des règles. Trouble dans le genre Le changement de sexe – mime ou transgenre – se manifeste ostensiblement par la coiffure. Marque d’identité, la coiffure permet de s’approprier l’un ou l’autre sexe de manière spectaculaire ou discrète et de jouer subtilement d’une multitude de conventions.

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Les disciplines 65. FÉLIX TOURNACHON, DIT NADAR (1820-1910). MARIE LAURENT, DE DOS . VERS 1856. TIRAGE SUR PAPIER SALÉ D’APRÈS NÉGATIF SUR VERRE . 20 X 16,2 CM.

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INV. EO15. DÉPARTEMENT DES ESTAMPES ET DE LA PHOTOGRAPHIE, BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE . En photographiant l’actrice Marie Laurent de dos, Félix Nadar réalise un portrait. Cependant, les critères d’appréciation de la beauté féminine de l’époque sont tels que de riches épaules, une belle ligne de cou, une nuque alourdie d’une épaisse chevelure retenue par un peigne, parlent autant que de jolis traits.


Séduire. Les métamorphoses du genre

La couleur, la longueur des cheveux et leur coiffure sont souvent considérées comme des “atouts” de séduction. On ignore tout des modes de coiffure durant la Préhistoire, mais on peut aisément supposer que le souci de l’apparence et du charme préoccupait aussi les premiers hommes. On sait en revanche que depuis l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui les cheveux n’ont cessé d’être coiffés en fonction des modes, des convenances, des disciplines… et des indisciplines. Boucles, mèches, longue chevelure dénouée… les cheveux sont associés, selon les artistes et leurs époques, à des modes de séduction, à des mythes et des symboles qui bornent les relations de la normalité à la licence, de la morale à l’impudique, du masculin et du féminin. Les désordres liés à la question du genre jouent ainsi avec toute une riche palette de conventions. Les disciplines La coiffure stricte du chignon, de la tresse ou de la natte suggère une nature et le contrôle des instincts en conformité avec les règles de la bienséance sociale. La séduction joue aussi avec ces codes pour les subvertir. En boucles, dénoués, de mèche Dans les canons de la beauté, les courbes et les méandres des boucles de cheveux évoquent davantage la séduction que les coiffures raides. Longtemps, les cheveux dénoués n’ont été admis que dans la sphère du privé et de l’intime. Déplacés dans l’espace public, ils suggèrent une intimité offerte ou un affranchissement des règles. Trouble dans le genre Le changement de sexe – mime ou transgenre – se manifeste ostensiblement par la coiffure. Marque d’identité, la coiffure permet de s’approprier l’un ou l’autre sexe de manière spectaculaire ou discrète et de jouer subtilement d’une multitude de conventions.

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Les disciplines 65. FÉLIX TOURNACHON, DIT NADAR (1820-1910). MARIE LAURENT, DE DOS . VERS 1856. TIRAGE SUR PAPIER SALÉ D’APRÈS NÉGATIF SUR VERRE . 20 X 16,2 CM.

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INV. EO15. DÉPARTEMENT DES ESTAMPES ET DE LA PHOTOGRAPHIE, BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE . En photographiant l’actrice Marie Laurent de dos, Félix Nadar réalise un portrait. Cependant, les critères d’appréciation de la beauté féminine de l’époque sont tels que de riches épaules, une belle ligne de cou, une nuque alourdie d’une épaisse chevelure retenue par un peigne, parlent autant que de jolis traits.


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Les coiffures intéressent J. D.’Okhai Ojeikere pour ce qu’elles ont d’artistique : “Je ne peux pas y résister, je les admire”, avoue-t-il. Les photos de dos en noir et blanc révèlent l’aspect sculptural des coiffures associées formellement ou symboliquement à des proverbes ou à des sentences. Vue de près, la coiffure devient un agencement sophistiqué de formes presque abstraites renforcé par le contraste du noir et blanc 74. J. D.’OKHAI OJEIKERE (1930-). MKUPUK EBA . 1974. TIRAGE ARGENTIQUE BARYTÉ. 50 X 60 CM. INV. 70.2012.24.1.1. MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.

75. J. D.’OKHAI OJEIKERE (1930-). ABEBE . 1975. TIRAGE ARGENTIQUE BARYTÉ. 50 X 60 CM. INV. 70.2012.24.1.7. MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.

76. J. D.’OKHAI OJEIKERE (1930-). BACK PARTING . 1968. TIRAGE ARGENTIQUE BARYTÉ. 50 X 60 CM. INV. 70.2012.24.1. 5. MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS. 77. J. D.’OKHAI OJEIKERE (1930-). OJO NPETI/KIKO . 1968. TIRAGE ARGENTIQUE BARYTÉ. 50 X 60 CM. INV. 70.2012.24.1.6. MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS. 78. J. D.’OKHAI OJEIKERE (1930-). OGUN PARI . 1970. TIRAGE ARGENTIQUE BARYTÉ. 50 X 60 CM. INV. 70.2012.24.1.8. MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.

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79. J. D.’OKHAI OJEIKERE (1930-). AJU . 1970. TIRAGE ARGENTIQUE BARYTÉ. 50 X 60 CM. INV. 70.2012.24.1.11. MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.


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Les coiffures intéressent J. D.’Okhai Ojeikere pour ce qu’elles ont d’artistique : “Je ne peux pas y résister, je les admire”, avoue-t-il. Les photos de dos en noir et blanc révèlent l’aspect sculptural des coiffures associées formellement ou symboliquement à des proverbes ou à des sentences. Vue de près, la coiffure devient un agencement sophistiqué de formes presque abstraites renforcé par le contraste du noir et blanc 74. J. D.’OKHAI OJEIKERE (1930-). MKUPUK EBA . 1974. TIRAGE ARGENTIQUE BARYTÉ. 50 X 60 CM. INV. 70.2012.24.1.1. MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.

75. J. D.’OKHAI OJEIKERE (1930-). ABEBE . 1975. TIRAGE ARGENTIQUE BARYTÉ. 50 X 60 CM. INV. 70.2012.24.1.7. MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.

76. J. D.’OKHAI OJEIKERE (1930-). BACK PARTING . 1968. TIRAGE ARGENTIQUE BARYTÉ. 50 X 60 CM. INV. 70.2012.24.1. 5. MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS. 77. J. D.’OKHAI OJEIKERE (1930-). OJO NPETI/KIKO . 1968. TIRAGE ARGENTIQUE BARYTÉ. 50 X 60 CM. INV. 70.2012.24.1.6. MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS. 78. J. D.’OKHAI OJEIKERE (1930-). OGUN PARI . 1970. TIRAGE ARGENTIQUE BARYTÉ. 50 X 60 CM. INV. 70.2012.24.1.8. MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.

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79. J. D.’OKHAI OJEIKERE (1930-). AJU . 1970. TIRAGE ARGENTIQUE BARYTÉ. 50 X 60 CM. INV. 70.2012.24.1.11. MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.


La perte acceptée

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EMMA . VERS 1900. CHEVEUX , RUBAN, VERRE . 25,6 X 17,2 X 2,5 CM. COLLECTION JEAN-JACQUES LEBEL . Achetée aux puces de Saint-Ouen par André Breton et offerte à son jeune ami Jean-Jacques Lebel pour son vingtième anniversaire, ce fragment de chevelure est dit avoir appartenu à une certaine Emma, qui, entrant au carmel, se fit raser les cheveux. Peut-être fut-elle donnée par cette jeune femme à sa famille, en souvenir de sa vie dans le monde.


La perte acceptée

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EMMA . VERS 1900. CHEVEUX , RUBAN, VERRE . 25,6 X 17,2 X 2,5 CM. COLLECTION JEAN-JACQUES LEBEL . Achetée aux puces de Saint-Ouen par André Breton et offerte à son jeune ami Jean-Jacques Lebel pour son vingtième anniversaire, ce fragment de chevelure est dit avoir appartenu à une certaine Emma, qui, entrant au carmel, se fit raser les cheveux. Peut-être fut-elle donnée par cette jeune femme à sa famille, en souvenir de sa vie dans le monde.


MÉDAILLON . FRANCE . FIN DU XIX e -DÉBUT DU XX e SIÈCLE . CHEVEUX , CARTON, VERRE, BOIS. 14,2 X 13 X 2 CM (FORME OVALE). COLLECTION JEAN-JACQUES LEBEL . MÈCHE DE CHEVEUX DU DAUPHIN COLLÉE SUR UN CŒUR DE NACRE . [LOUIS -CHARLES DE FRANCE, DUC DE NORMANDIE, DAUPHIN EN 1789.] FRANCE . XVIII e SIÈCLE . MINIATURE SUR IVOIRE, NACRE, OR , PERLE, CHEVEUX. 3,6 X 3,1 CM. INV. MV8054. CHÂTEAUX DE VERSAILLES ET DE TRIANON, VERSAILLES.

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À partir du XIVe siècle, les cheveux sont donnés en gage de tendresse. Support du sentiment, ils participent au culte de l’être cher. Parallèlement, se développe l’emploi du cheveu comme relique. Imputrescible, il perpétue le souvenir des morts. En 1793, au matin de son exécution, Louis XVI adresse à ses proches des cheveux de tous les membres de sa famille. Au XIXe siècle, avec le sentimentalisme renaissant, les dames à la mode aiment à se parer de bijoux en cheveux très travaillés et ornés de matériaux précieux.


MÉDAILLON . FRANCE . FIN DU XIX e -DÉBUT DU XX e SIÈCLE . CHEVEUX , CARTON, VERRE, BOIS. 14,2 X 13 X 2 CM (FORME OVALE). COLLECTION JEAN-JACQUES LEBEL . MÈCHE DE CHEVEUX DU DAUPHIN COLLÉE SUR UN CŒUR DE NACRE . [LOUIS -CHARLES DE FRANCE, DUC DE NORMANDIE, DAUPHIN EN 1789.] FRANCE . XVIII e SIÈCLE . MINIATURE SUR IVOIRE, NACRE, OR , PERLE, CHEVEUX. 3,6 X 3,1 CM. INV. MV8054. CHÂTEAUX DE VERSAILLES ET DE TRIANON, VERSAILLES.

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À partir du XIVe siècle, les cheveux sont donnés en gage de tendresse. Support du sentiment, ils participent au culte de l’être cher. Parallèlement, se développe l’emploi du cheveu comme relique. Imputrescible, il perpétue le souvenir des morts. En 1793, au matin de son exécution, Louis XVI adresse à ses proches des cheveux de tous les membres de sa famille. Au XIXe siècle, avec le sentimentalisme renaissant, les dames à la mode aiment à se parer de bijoux en cheveux très travaillés et ornés de matériaux précieux.


COIFFE POUR TAMBOUR D’EAU . WUTUNG, SEPIK ORIENTAL , PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE . XX e SIÈCLE . PLUMES NOIRES, CHEVEUX. 27 X 16 X 6,2 CM. INV. 71.1955.76.295. MISSION FRANÇOISE

Les tambours d’eau sont des instruments sacrés fabriqués dans le Sepik central. Frappés sur l’eau, ils sont la “voix des esprits”. Conservés dans la maison des hommes, ils ne doivent pas être vus par les femmes ou par les enfants. Leurs têtes anthropomorphes sont coiffées de perruques faites de cheveux humains.

GIRARD. MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.

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COIFFE POUR TAMBOUR D’EAU . WUTUNG, SEPIK ORIENTAL , PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE . XX e SIÈCLE . PLUMES NOIRES, CHEVEUX. 27 X 16 X 6,2 CM. INV. 71.1955.76.295. MISSION FRANÇOISE

Les tambours d’eau sont des instruments sacrés fabriqués dans le Sepik central. Frappés sur l’eau, ils sont la “voix des esprits”. Conservés dans la maison des hommes, ils ne doivent pas être vus par les femmes ou par les enfants. Leurs têtes anthropomorphes sont coiffées de perruques faites de cheveux humains.

GIRARD. MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.

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ORNEMENT DE TÊTE . JIVARO. ÉQUATEUR . XX e SIÈCLE . PLUMES, BOIS, CHEVEUX. 40 X 4 X 4 CM. INV. 71.1984.17.7. DON SYLVAIN CASSOL . MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.

ORNEMENTS DE COIFFURE . JIVARO. ÉQUATEUR , AMÉRIQUE DU SUD. XX e SIÈCLE . PLUMES DE TOUCAN ROUGE ET JAUNE, CHEVEUX. 46 X 46 X 4 CM. INV. 71.1984.17.9.1- 4.

La chevelure est l’un des principaux attraits des hommes jivaros. Portée longue, elle est l’objet de nombreux soins. Les hommes la lavent avec des racines et des fruits, l’oignent d’huile pour la faire briller, éventuellement la frottent avec des graines de vanille pour la parfumer et la parent d’ornements de plumes. MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.

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Ces ornements sont destinés à être piqués dans les coiffures des hommes pour les embellir. Les mèches de cheveux qui s’en échappent sont une évocation de la tsantsa, ou tête réduite. Seuls les hommes se parent la tête. Poussant continuellement pendant la vie, les cheveux sont aussi un signe de vitalité.


ORNEMENT DE TÊTE . JIVARO. ÉQUATEUR . XX e SIÈCLE . PLUMES, BOIS, CHEVEUX. 40 X 4 X 4 CM. INV. 71.1984.17.7. DON SYLVAIN CASSOL . MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.

ORNEMENTS DE COIFFURE . JIVARO. ÉQUATEUR , AMÉRIQUE DU SUD. XX e SIÈCLE . PLUMES DE TOUCAN ROUGE ET JAUNE, CHEVEUX. 46 X 46 X 4 CM. INV. 71.1984.17.9.1- 4.

La chevelure est l’un des principaux attraits des hommes jivaros. Portée longue, elle est l’objet de nombreux soins. Les hommes la lavent avec des racines et des fruits, l’oignent d’huile pour la faire briller, éventuellement la frottent avec des graines de vanille pour la parfumer et la parent d’ornements de plumes. MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.

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Ces ornements sont destinés à être piqués dans les coiffures des hommes pour les embellir. Les mèches de cheveux qui s’en échappent sont une évocation de la tsantsa, ou tête réduite. Seuls les hommes se parent la tête. Poussant continuellement pendant la vie, les cheveux sont aussi un signe de vitalité.


COIFFE . TARI, HAUTES -TERRES, PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE . XX e SIÈCLE . GORGERET DE PARADISIER , PLUMES, LAINE ROUGE, COQUILLAGE, PAPILLOTES DE BONBON BIG BOY, PLASTIQUE

Dans les Hautes-Terres de Papouasie-Nouvelle-Guinée, les hommes se parent de perruques faites de cheveux humains. Les perruques rousses sont portées par les jeunes hommes célibataires à la sortie de leur retraite initiatique. Ornées d’éléments divers : plumes, laine, coquillages, papillotes de bonbons, morceaux de plastique, elles symbolisent la virilité. ORANGE, PÉTALES, FEUILLES, CHEVEUX. 13 X 59 X 28 CM. INV. 72.1993.1.22. MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.

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COIFFE . TARI, HAUTES -TERRES, PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE . XX e SIÈCLE . GORGERET DE PARADISIER , PLUMES, LAINE ROUGE, COQUILLAGE, PAPILLOTES DE BONBON BIG BOY, PLASTIQUE

Dans les Hautes-Terres de Papouasie-Nouvelle-Guinée, les hommes se parent de perruques faites de cheveux humains. Les perruques rousses sont portées par les jeunes hommes célibataires à la sortie de leur retraite initiatique. Ornées d’éléments divers : plumes, laine, coquillages, papillotes de bonbons, morceaux de plastique, elles symbolisent la virilité. ORANGE, PÉTALES, FEUILLES, CHEVEUX. 13 X 59 X 28 CM. INV. 72.1993.1.22. MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.

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ORNEMENT DE TAILLE (HANCHE) MASCULIN . NAGA . NAGALAND, INDE . XX e SIÈCLE . BOIS, POILS DE CHÈVRE, OS, ROTIN, FER , FIBRES, CHEVEUX , PIGMENTS. 23 X 79,2 X 9,3 CM.

Certaines parures, telles que celles qui sont présentées ici, étaient réservées aux hommes qui s’étaient distingués en coupant des têtes. L’auteur naga Kajen Mongro explique que les têtes des jeunes femmes célibataires étaient particulièrement recherchées par les guerriers. Elles faisaient d’eux des héros, la longueur des cheveux des victimes leur permettant de fabriquer de beaux ornements. Les cheveux des personnes qui mourraient de vieillesse ou de maladie n’étaient, en revanche, jamais utilisés. L’utilisation de cheveux longs avait également une fonction protectrice, leur ondulation distrayant l’œil de l’assaillant.

INV. 70.2001.27. 51. DON MONIQUE ET JEAN-PAUL BARBIER-MUELLER . MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.

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ORNEMENT DE TAILLE (HANCHE) MASCULIN . NAGA . NAGALAND, INDE . XX e SIÈCLE . BOIS, POILS DE CHÈVRE, OS, ROTIN, FER , FIBRES, CHEVEUX , PIGMENTS. 23 X 79,2 X 9,3 CM.

Certaines parures, telles que celles qui sont présentées ici, étaient réservées aux hommes qui s’étaient distingués en coupant des têtes. L’auteur naga Kajen Mongro explique que les têtes des jeunes femmes célibataires étaient particulièrement recherchées par les guerriers. Elles faisaient d’eux des héros, la longueur des cheveux des victimes leur permettant de fabriquer de beaux ornements. Les cheveux des personnes qui mourraient de vieillesse ou de maladie n’étaient, en revanche, jamais utilisés. L’utilisation de cheveux longs avait également une fonction protectrice, leur ondulation distrayant l’œil de l’assaillant.

INV. 70.2001.27. 51. DON MONIQUE ET JEAN-PAUL BARBIER-MUELLER . MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.

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un simulacre de rat fait de corail, de porcelaine, de fibres et d’une longue nervure de cocotier en guise de poils et de queue. Ce conte fournit une explication ontologique en même temps qu’il révèle l’origine d’une pratique de pêche. En second niveau de lecture, elle met en scène, pour un auditoire adulte et averti, une allusion sexuelle entre un animal poilu vivant à terre et la nudité du poulpe, animal marin sans ossature mais doué d’une grande force. Sa tête chauve et luisante, source du rire du rat, n’est autre que la tête du pénis, non couverte, indécente par sa nudité (Aufray, 2000).

Le cheveu humain et le poil de roussette : histoire de poil en pays kanak

Naturels ou postiches, décolorés ou teints, les cheveux et les barbes sont l’objet de grands soins. Tressés ou oints, ornés de peignes, de plumes ou de fleurs, ils attirent le regard et servent d’abord à séduire. Arrangés en coiffures compliquées ou agrémentés de turbans ou de coiffes, ils signalent les statuts sociaux des individus. Les barbes et les cheveux sont une production du corps humain, qu’ils prolongent et dont ils peuvent se détacher. Ils sont de ce fait l’objet d’un investissement symbolique particulier. Le terme pûnû, en langue ajië1, désigne toute idée d’extrémité fine, effilochée (Lercari, 2002). Selon qu’il sera suivi d’un déterminant précisant une partie du corps humain, il sera cil, cheveu ou bien poil pubien. S’il est suivi du nom d’un animal ou d’une partie de son corps, il signifiera par exemple : le poil de la roussette2 ou la crinière d’un cheval, la plume du pigeon notou ou encore les plumes de l’aile du héron. On pourra aussi trouver la racine pûnû devant un nom de plante et le mot désignera ses fleurs à étamines longues. La langue opère un continuum dans l’expression de la manifestation pileuse qui va de l’humain à l’animal et au végétal. Pour comprendre et apprécier certains aspects de l’usage et de la symbolique de la pilosité en Nouvelle-Calédonie, commençons par l’énoncé d’un conte enfantin connu, avec des variantes, dans toute l’Océanie et qui met en scène un rat velu et un poulpe chauve.

1. Langue du centre de la Grande Terre de Nouvelle-Calédonie.

2. Grande chauve-souris de l’Océanie.

L’histoire du rat velu et du poulpe chauve Un rat, parti pêcher sur le grand récif, se trouve menacé par la marée montante. Sa gourmandise lui a fait dévorer le radeau de canne à sucre qui l’a conduit si loin de sa terre. Pris en pitié par le poulpe qui entend ses pleurs, ce dernier lui propose de le ramener à terre. Or, pendant le voyage, le rat, perché sur la tête du poulpe, ne peut contenir son rire. Quand le poulpe lui en demande la signification, le rat répond que c’est la perspective d’arriver qui le met en joie. À peine le rat met-il pied sur la terre ferme que cet ingrat, au lieu de remercier son sauveur, lui révèle que son rire était dû à la calvitie indécente du poulpe que les vagues faisaient reluire à chaque brassée. Furieux, le poulpe arrache un de ses tentacules et le plante dans le derrière du rat qui s’enfuit. Depuis cette époque, le rat possède une queue glabre et le poulpe, rancunier, peut être facilement attiré hors de son trou dans le récif, chaque fois que le pêcheur lui présente

3. La “mouche” est une petite touffe de barbe que l’on laisse pousser sous la lèvre inférieure.

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Poils et cheveux humains : production du corps, signe de vigueur masculine La calvitie, signe de la vieillesse et de la sagesse, est également associée à la nudité et doit être couverte en public. Autrefois, en Nouvelle-Calédonie, les hommes âgés portaient des coiffures en toute circonstance : turban en tapa pour le quotidien ou, pour les personnages importants, coiffes de cérémonie en forme d’anneau appelée tidi. Il en allait tout autrement de la chevelure des hommes jeunes. Elle devait être vue car elle était signe de maturité et de virilité. La chevelure abondante était l’apanage des hommes, tandis que les femmes avaient les cheveux courts. Les coiffures pouvaient être des plus diverses. Au milieu du XIXe siècle, celle des jeunes hommes jaillissait en gerbe sur le crâne, comme le rapportent les premiers missionnaires catholiques : “Ils s’imposent le difficile travail de les cordeler en mèches retombant majestueusement sur les épaules. Quand le jour de faire toilette est arrivé, ils retroussent ces longues mèches qu’ils lient en faisceau au sommet de la tête, et paraissent ainsi coiffés d’un haut casque à cimier.” (Lambert, 1880, p. 104.) D’autres témoins du XIXe siècle évoquent cette mode, disparue peu de temps après le contact avec les Européens, et en précisent certains ustensiles : “Quelques naturels, dont la chevelure crépue est susceptible d’atteindre un grand développement, engagent leurs cheveux dans un petit anneau en bois semblable à un rond de serviette à large diamètre. Ainsi serrés en leur milieu, les cheveux s’échappent à la partie supérieure sous la forme d’une vaste gerbe.” (Bourgey, 1870, p. 161.) Les barbes, comme les cheveux, symbolisent la maturité et la vitalité masculine et sont l’objet d’un grand soin : “Les gens du Nord de l’île, de la région précisément d’où sont venus les grands masques, portent de grandes barbes carrées. Elles étaient, jadis, très soignées, tressées, huilées, et conservées dans de petits paniers, qu’on enlevait aux jours de parade dans les pilous. C’est bien cette barbe importante qu’imitent les lourdes tresses nouées fixées sous le menton des masques.” (Leenhardt, 1933, p. 10.) Les modes évoluent rapidement au contact des Européens et le lieutenant d’infanterie de marine Eugène Bourgey notait : “Les Calédoniens conservent habituellement toute la barbe. Cependant ceux des tribus situées à proximité des postes militaires français portent, comme nos soldats, la moustache et la mouche3 ; tandis qu’aux Loyalty, les naturels, pour suivre les leçons des ministres protestants anglais, qui font leur éducation, ne gardent que les favoris.” (Bourgey, 1870, p. 161.)


un simulacre de rat fait de corail, de porcelaine, de fibres et d’une longue nervure de cocotier en guise de poils et de queue. Ce conte fournit une explication ontologique en même temps qu’il révèle l’origine d’une pratique de pêche. En second niveau de lecture, elle met en scène, pour un auditoire adulte et averti, une allusion sexuelle entre un animal poilu vivant à terre et la nudité du poulpe, animal marin sans ossature mais doué d’une grande force. Sa tête chauve et luisante, source du rire du rat, n’est autre que la tête du pénis, non couverte, indécente par sa nudité (Aufray, 2000).

Le cheveu humain et le poil de roussette : histoire de poil en pays kanak

Naturels ou postiches, décolorés ou teints, les cheveux et les barbes sont l’objet de grands soins. Tressés ou oints, ornés de peignes, de plumes ou de fleurs, ils attirent le regard et servent d’abord à séduire. Arrangés en coiffures compliquées ou agrémentés de turbans ou de coiffes, ils signalent les statuts sociaux des individus. Les barbes et les cheveux sont une production du corps humain, qu’ils prolongent et dont ils peuvent se détacher. Ils sont de ce fait l’objet d’un investissement symbolique particulier. Le terme pûnû, en langue ajië1, désigne toute idée d’extrémité fine, effilochée (Lercari, 2002). Selon qu’il sera suivi d’un déterminant précisant une partie du corps humain, il sera cil, cheveu ou bien poil pubien. S’il est suivi du nom d’un animal ou d’une partie de son corps, il signifiera par exemple : le poil de la roussette2 ou la crinière d’un cheval, la plume du pigeon notou ou encore les plumes de l’aile du héron. On pourra aussi trouver la racine pûnû devant un nom de plante et le mot désignera ses fleurs à étamines longues. La langue opère un continuum dans l’expression de la manifestation pileuse qui va de l’humain à l’animal et au végétal. Pour comprendre et apprécier certains aspects de l’usage et de la symbolique de la pilosité en Nouvelle-Calédonie, commençons par l’énoncé d’un conte enfantin connu, avec des variantes, dans toute l’Océanie et qui met en scène un rat velu et un poulpe chauve.

1. Langue du centre de la Grande Terre de Nouvelle-Calédonie.

2. Grande chauve-souris de l’Océanie.

L’histoire du rat velu et du poulpe chauve Un rat, parti pêcher sur le grand récif, se trouve menacé par la marée montante. Sa gourmandise lui a fait dévorer le radeau de canne à sucre qui l’a conduit si loin de sa terre. Pris en pitié par le poulpe qui entend ses pleurs, ce dernier lui propose de le ramener à terre. Or, pendant le voyage, le rat, perché sur la tête du poulpe, ne peut contenir son rire. Quand le poulpe lui en demande la signification, le rat répond que c’est la perspective d’arriver qui le met en joie. À peine le rat met-il pied sur la terre ferme que cet ingrat, au lieu de remercier son sauveur, lui révèle que son rire était dû à la calvitie indécente du poulpe que les vagues faisaient reluire à chaque brassée. Furieux, le poulpe arrache un de ses tentacules et le plante dans le derrière du rat qui s’enfuit. Depuis cette époque, le rat possède une queue glabre et le poulpe, rancunier, peut être facilement attiré hors de son trou dans le récif, chaque fois que le pêcheur lui présente

3. La “mouche” est une petite touffe de barbe que l’on laisse pousser sous la lèvre inférieure.

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Poils et cheveux humains : production du corps, signe de vigueur masculine La calvitie, signe de la vieillesse et de la sagesse, est également associée à la nudité et doit être couverte en public. Autrefois, en Nouvelle-Calédonie, les hommes âgés portaient des coiffures en toute circonstance : turban en tapa pour le quotidien ou, pour les personnages importants, coiffes de cérémonie en forme d’anneau appelée tidi. Il en allait tout autrement de la chevelure des hommes jeunes. Elle devait être vue car elle était signe de maturité et de virilité. La chevelure abondante était l’apanage des hommes, tandis que les femmes avaient les cheveux courts. Les coiffures pouvaient être des plus diverses. Au milieu du XIXe siècle, celle des jeunes hommes jaillissait en gerbe sur le crâne, comme le rapportent les premiers missionnaires catholiques : “Ils s’imposent le difficile travail de les cordeler en mèches retombant majestueusement sur les épaules. Quand le jour de faire toilette est arrivé, ils retroussent ces longues mèches qu’ils lient en faisceau au sommet de la tête, et paraissent ainsi coiffés d’un haut casque à cimier.” (Lambert, 1880, p. 104.) D’autres témoins du XIXe siècle évoquent cette mode, disparue peu de temps après le contact avec les Européens, et en précisent certains ustensiles : “Quelques naturels, dont la chevelure crépue est susceptible d’atteindre un grand développement, engagent leurs cheveux dans un petit anneau en bois semblable à un rond de serviette à large diamètre. Ainsi serrés en leur milieu, les cheveux s’échappent à la partie supérieure sous la forme d’une vaste gerbe.” (Bourgey, 1870, p. 161.) Les barbes, comme les cheveux, symbolisent la maturité et la vitalité masculine et sont l’objet d’un grand soin : “Les gens du Nord de l’île, de la région précisément d’où sont venus les grands masques, portent de grandes barbes carrées. Elles étaient, jadis, très soignées, tressées, huilées, et conservées dans de petits paniers, qu’on enlevait aux jours de parade dans les pilous. C’est bien cette barbe importante qu’imitent les lourdes tresses nouées fixées sous le menton des masques.” (Leenhardt, 1933, p. 10.) Les modes évoluent rapidement au contact des Européens et le lieutenant d’infanterie de marine Eugène Bourgey notait : “Les Calédoniens conservent habituellement toute la barbe. Cependant ceux des tribus situées à proximité des postes militaires français portent, comme nos soldats, la moustache et la mouche3 ; tandis qu’aux Loyalty, les naturels, pour suivre les leçons des ministres protestants anglais, qui font leur éducation, ne gardent que les favoris.” (Bourgey, 1870, p. 161.)


COLLIER . HAWAII, ÉTATS -UNIS. XIX e SIÈCLE . IVOIRE DE MORSE, FIBRES VÉGÉTALES, CHEVEUX. 34 X 17 X 7 CM. INV. 71.1885.15.3. DON A . LESSON. MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.

Ce type de collier, dont le capitaine Cook ramena plusieurs exemplaires, est fait de cheveux humains finement tressés, auxquels est suspendu un crochet en ivoire de morse. Il était porté jusqu’au XIXe siècle par les nobles hawaiiens, hommes et femmes, comme insigne de leur rang. Plus tard, leur production augmenta et des hommes de statut inférieur les portèrent également. La longueur d’un collier déroulé pouvait atteindre 350 mètres.

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COLLIER . HAWAII, ÉTATS -UNIS. XIX e SIÈCLE . IVOIRE DE MORSE, FIBRES VÉGÉTALES, CHEVEUX. 34 X 17 X 7 CM. INV. 71.1885.15.3. DON A . LESSON. MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.

Ce type de collier, dont le capitaine Cook ramena plusieurs exemplaires, est fait de cheveux humains finement tressés, auxquels est suspendu un crochet en ivoire de morse. Il était porté jusqu’au XIXe siècle par les nobles hawaiiens, hommes et femmes, comme insigne de leur rang. Plus tard, leur production augmenta et des hommes de statut inférieur les portèrent également. La longueur d’un collier déroulé pouvait atteindre 350 mètres.

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BÂTON DE CHEF : TOKOTOKO PIO’O . MARQUISES, POLYNÉSIE . XIX e SIÈCLE . BOIS, CHEVEUX. 171,5 X 10 X 10 CM. INV. 71.1898.63.9. DÉPÔT MUSÉE DE L’ARMÉE . MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.

Les bâtons de chef tokotoko pio’o étaient des objets de prestige réservés aux chefs et aux femmes nobles. Des pompons de cheveux ornent leur extrémité supérieure. Selon Georg Heinrich von Langsdorff, ces cheveux étaient ceux d’ennemis tués au combat. Naturellement raides, ils bouclaient après avoir été enroulés autour de bâtonnets puis enveloppés dans des feuilles et cuits dans des fours en terre.

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BÂTON DE CHEF : TOKOTOKO PIO’O . MARQUISES, POLYNÉSIE . XIX e SIÈCLE . BOIS, CHEVEUX. 171,5 X 10 X 10 CM. INV. 71.1898.63.9. DÉPÔT MUSÉE DE L’ARMÉE . MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.

Les bâtons de chef tokotoko pio’o étaient des objets de prestige réservés aux chefs et aux femmes nobles. Des pompons de cheveux ornent leur extrémité supérieure. Selon Georg Heinrich von Langsdorff, ces cheveux étaient ceux d’ennemis tués au combat. Naturellement raides, ils bouclaient après avoir été enroulés autour de bâtonnets puis enveloppés dans des feuilles et cuits dans des fours en terre.

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TÊTE RÉDUITE : TSANTSA . SHUAR , JIVARO. AMAZONIE COLOMBIENNE, COLOMBIE . XIX e SIÈCLE . PEAU, CHEVEUX , ÉLYTRES.

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44 X 11, 5 X 4 CM. INV. 71.1886.101.26. DON OLIVIER ORDINAIRE . MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.


TÊTE RÉDUITE : TSANTSA . SHUAR , JIVARO. AMAZONIE COLOMBIENNE, COLOMBIE . XIX e SIÈCLE . PEAU, CHEVEUX , ÉLYTRES.

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44 X 11, 5 X 4 CM. INV. 71.1886.101.26. DON OLIVIER ORDINAIRE . MUSÉE DU QUAI BRANLY, PARIS.


Cette tête momifiée est recouverte de feuille d’or. L’or, couleur du soleil, était pour les Égyptiens l’équivalent de la “chair” des dieux. La momification accroissait les chances du défunt d’accéder à la vie éternelle.

TÊTE DE MOMIE . ÉGYPTE . ÉPOQUE ROMAINE . LIN, FEUILLE D’OR . 17 X 23 CM. INV. AF12533. MUSÉE DU LOUVRE, PARIS.

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Cette tête momifiée est recouverte de feuille d’or. L’or, couleur du soleil, était pour les Égyptiens l’équivalent de la “chair” des dieux. La momification accroissait les chances du défunt d’accéder à la vie éternelle.

TÊTE DE MOMIE . ÉGYPTE . ÉPOQUE ROMAINE . LIN, FEUILLE D’OR . 17 X 23 CM. INV. AF12533. MUSÉE DU LOUVRE, PARIS.

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