Biennale des antiquaires Paris 2017

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Biennale des Antiquaires Paris Septembre 2017

Galerie J-B Bacquart 1


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BIENNALE DES ANTIQUAIRES Stand S11 Septembre 2017

Galerie Jean-Baptiste Bacquart 48°51'22.21"N

2°20'12.13"E

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A FINE SONGYE FIGURE RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO VERS 1880, H: 33cm PROVENANCE : HÉLÈNE ET PHILIPPE LELOUP, 1990. COLLECTION PRIVÉE ANGLAISE.

Les fétiches songye étaient des figures protectrices qui étaient destinés, selon leur taille, à la défense d'une personne individuelle (pour les petites tailles), d'une famille (taille moyenne, comme ici), ou d'un village entier (grande taille). On plaçait des charges pour activer le pouvoir de la statue. Les orifices qui les accueillaient sont encore visibles ici. Notre pièce est dotée de remarquables qualités plastiques qui passent par la géométrie marquée de l'ensemble, mais également par l'aspect anguleux des volumes du dos qui s'oppose à la souplesse du visage. L'abstraction accusée des mains qui se fondent avec le ventre est d'une grande rareté. Leur pose est symbole de protection. Cet exemplaire fait partie d'un petit corpus dont les têtes sont résolument tournées à gauche ou comme ici à droite, une particularité du style Bélandé et des Milembwe septentrionaux, dans le sud du territoire Songye. Le cou, déporté sur la gauche, témoigne d'une grande maîtrise de la sculpture et de l'appréhension de l'espace par l'artiste. Enfin, la patine rouge-orangée est typique du kohu, elle est utilisée par les peuples du Bélandé notamment pour sa dureté, sa résistance et sa stabilité, ainsi que pour ses propriétés éminemment esthétiques.

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A RARE YOMBE FIGURE

RÉPUBLIQUE DU CONGO FIN XIXE SIÈCLE , H: 32,5CM PROVENANCE : COLLECTION KLAUS CLAUSMEYER, DÜSSELDORF. RAUTENSTRAUCH-JOEST MUSEUM, COLOGNE. LOED VAN BUSSEL, AMSTERDAM, COLLECTION L. VAN DE VELDE, ANTWERP PUBLICATION : VOLPRECHT, "SAMMLUNG CLAUSMEYER. AFRIKA", VOL. 5, 1972, P. 132, N°264

Les statues Yombé étaient le plus souvent utilisées à des fins apotropaïques. Elles étaient une protection contre les mauvais esprits, la malchance ou les maladies. Elles étaient recouvertes de matières magiques qui renforçaient le pouvoir de celles-ci. Cette masse de fétiches attachée à la statue n'est pas le fait du hasard. Elle est ordonnée par le manipulateur selon un rythme et un équilibre précis reflétant la morphologie du support. Notre exemple peut être rapproché stylistiquement d’un groupe de statues provenant du village de Bula-Maku (Bula-Waku) présentant la même stylisation (Lehuard, R., « Art Bakongo; les centres de styles » ; vol.II ; P. 531, N. J.12_1_7 ) La présente statue est remarquable, non seulement pas sa grande force et ses très belles patines mais aussi par les nombreux fétiches qui restent attachés à son corps et qui témoigne d’une longue utilisation.

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A TIV IHAMBE FIGURE NIGÉRIA XIXE SIÈCLE, H: 108,5CM PROVENANCE : RALPH NASH, LONDRES SOTHEBY'S, LONDON, 15 JUILLET 1975. Lot 158, BAUDOIN DE GRUNNE, BRUXELLES CHRISTIE'S, PARIS, 16 JUIN 2009. Lot 68. COLLECTION PRIVÉE PARISIENNE. PUBLICATION : NEYT, F., THE ARTS OF THE BENUE, 1985, PAGE 174, FIGURE IV.13

Les sculptures Tiv sont relativement rares et ne sont pas liées aux ancêtres mais aux gardiens tutélaires Akombo. Ces figures masculines, sont placées à droite de la porte de la maison de la première épouse pour protéger la famille. Les Ihambe sont de deux types, réaliste ou de style plus abstrait. Le style abstrait est élancé, schématique, d'aspect rude et d'allure rigide. Le style réaliste, comme celui de notre statue, est plus arrondi et élaboré. Ces deux types de statues sont en rapport avec le mariage, la fécondité et les Akombo. Notre statue est indubitablement le chef d'oeuvre de ce groupe d'une vingtaine de sculpture Tiv realistes connues à ce jour.

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AN IMPORTANT FIJIAN VUNIKAU ÎLES FIDJI FIN DU XVIIIE SIÈCLE, H: 123

cm

PROVENANCE : COLLECTION PRIVÉE ANGLAISE COLLECTION PRIVÉE NÉERLANDAISE.

Cette massue Fidjienne est une arme de prestige à vocation de ‘'sceptre guerrier''. Elle est sculptée dans un bois dense et lourd (Casuarina equisetifolia). Ce genre de massues est créé pour combattre afin d’infliger une blessure spécifique dont le but était de fendre des crânes. En général, le processus de la création de ce type de massue durait tout au long des années afin que les jeunes arbres puissent grandir jusqu'a la taille convenable avant la coupe. Le «mana» - le pouvoir obtenu ultérieurement par cette arme a été partagé également entre l'utilisateur et le fabricant. Les deux exemples les plus similaires sont ceux de la collection du Quai Branly (Numéro d'inventaire : 71.1881.20.3 et 72.84.258) . Les têtes de ce type de massues sont toutes formées à partir d'une souche dont les radicelles ont été taillées. Cette massue du style de Wahaika, d'une qualité remarquable, se distingue par les marques de killing (six encoches sur le haut de la massue) et les differents types d'incrustations ( dents humains, épine de raie, ivoire de cachalot).

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A BAOULE DOOR CÔTE D'IVOIRE Début XX siècle, H. PORTE : 46,5cm, TÊTE : 19,5cm e

PROVENANCE : COLLECTION HELENA RUBINSTEIN, VENTE HELENA RUBINSTEIN, 15 OCTOBRE 1966, CAT. N° 29.

Le peuple baoulé se distingue par un grand sens esthétique qui pousse ses membres à décorer abondamment les objets qu'ils utilisent dans leur quotidien. C'est le cas pour les sièges, les peignes, les poulies mais aussi les portes comme celle que nous présentons ici. Les portes font parties des rares objets africains purement usuels qui ne revêtent pas de rôle ou de dimension religieuse. Il s'agit certainement d'une des raisons pour lesquelles elles ont été amplement collectées. Par conséquent, il n'en reste plus beaucoup in situ alors qu'elles étaient nombreuses autrefois. Notre pièce se distingue du corpus le plus largement répandu par le traitement de la tête en ronde-bosse qui fait tout son intérêt. Celle-ci ressort bien plus que les éléments sculptés en bas relief sur la plupart des exemplaires connus. D'une grande délicatesse, elle revêt les caractéristiques de la statuaire baoulé : une petit bouche pincée, de fines scarifications ainsi qu'un haut front scindé par une coiffure en couronne. Un autre volet probablement du même sculpteur faisait aussi parti de la collection Rubinstein et représente un maque de bovidé également utilisé pendant la cérémonie du goli. (Expo cat.: "Baule: African Art, Western Eyes", ed. by Susan M. Vogel, , 1997:290)

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A SNUFF BOX ZULU AFRIQUE DU SUD VERS 1880, H: 10cm PROVENANCE : COLLECTION PRIVÉ ANGLAISE

Les tabatières sont une production caractéristique de l’art zoulou, aussi appelé art des «nguli septentrionaux». Elles sont généralement sculptées dans des cornes et ont des formes abstraites ou figuratives. Leur finesse d'exécution démontre souvent l’habileté des artistes africains à utiliser les formes naturelles et les différents matériaux qui leur sont disponibles. Les tabatières contenaient de la poudre à priser qui était utilisée quotidiennement par les notables Zulu. Notre tabatière est dans le corpus des objets Zulu, un objet d'exception. Il est remarquable par sa forme d’un ovale presque parfait, la finesse de son pied et les très belles scarifications qui rythment ses côtés, le tout mis en valeur par une pâtine exceptionnelle qui témoigne d'un usage prolongé.

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A SMALL PUNU/LUMBO FETISH GABON VERS 1987, H: 10,9 cm PROVENANCE : COLLECTION PROVINCIALE FRANÇAISE COLLECTION PARISIENNE PUBLICATION: C. GRAND-DUFAY, LES LUMBU, UN ART SACRÉ, 2017 (FIG 131)

D’après C. Grand-Duffay, « l’attitude de porter sa main sur sa poitrine témoigne, chez la femme, de son empressement à recevoir la bénédiction pour être enceinte. En effet, se toucher la poitrine est un dimbu (signe) de lactation ». Les amulettes Lumbo ont une fonction apotropaïque et étaient portée à la ceinture ou autour du cou. Leur très belle patine est faite de poudre de padouk mélangée à de l’huile de palme et au charbon de bois, à laquelle peut s’a jouter un enduit de sang et de kaolin. Cette amulette fait partie d’un petit groupe de cinq amulettes connues en position agenouillée.

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A NGUNI FIGURE AFRIQUE DU SUD FIN XIXE SIÈCLE , H: 64.5cm PROVENANCE : COLLECTION ALAN STONE, NY SOTHEBYS NY, NOVEMBRE 2013, LOT 137

Les grandes statues d’initiation Nguni sont rares et leurs utilisations ne sont pas connues de façon précise. Elles ont probablement été utilisées comme moyen didactique pour l’initiation des jeunes hommes. La grande variété de style des statues Nguni provient du fait que les sculpteurs Nguni étaient connus pour voyager énormément et pour créer des oeuvres en réponse aux spécificités de leurs destinataires. Néanmoins notre exemple peut être rattaché à ce groupe par sa grande frontalité et sa coiffure en disque, typique de cette région. Cette statue représente une jeune fille nubile qui porte une version réduite du tablier Makgabi porté par les jeunes filles à la fin de leur période de réclusion dans la loge d’initiation. La coiffure , Ntlopo, est traditionnellement portée par les épouses et les veuves ; Elle est faite d’un mélange d’argile et de graisses animales et est associée à la fertilité. Pour d’autres exemples de grandes statues d’initiation Nguni ; voir « Art and ambiguity », 1991, p.33, fig.12 ou « The art of South Africa, the Laurence Pethica collection, P. 214, N. 118

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A NOK FIGURE NIGÉRIA VERS 200 AP. J.-C., H: 33,5cm. PROVENANCE : P. AMROUCHE, PARIS L. ENTWISTLE, LONDRES COLLECTION RUDOLF ET LEONORE BLUM, ZURICH. PUBLICATION: Blum, Rudolf (1995). Skulpturen alter Kulturen afrikas aus der Sammlung Blum. Zumikon: eigenverlag. nr. 10.

Les statues en terre cuite de la civilisation Nok font partie des icônes de l'art africain. Pourtant, nous ne connaissons pas leur fonction exacte. Il est communément avancé qu'elles ont servi dans un contexte funéraire et que certaines d'entre elles représentent des personnalités importantes de la société d'alors. Montées au colombin, ces effigies sont donc creuses. L'aspect granuleux qui fait leur singularité et leur beauté est dû à l'a jout de grains de quartz et de silice dans l'argile qui les constituent. Notre exemplaire présente toutes les caractéristiques de la statuaire nok : un nez épaté, des lèvres charnues ainsi que des yeux en forme de triangle à la pointe inférieure arrondie dont la pupille est marquée par un trou. Les orifices tels que le nez, les oreilles ou la bouche sont eux aussi souvent percés. Cette effigie porte par ailleurs un bonnet et un collier à rangs multiples. Cette pièce est remarquable non seulement par sa taille imposante mais également par l'harmonie et la finesse qui s'en dégagent et lui confèrent ma jesté et sérenité.

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A KOTA RELIQUARY FIGURE GABON VERS 1870, H: 66,5cm. PROVENANCE : COLLECTION OLIVIER LE CORNEUR COLLECTION PRIVÉE PARISIENNE

Cette ma jestueuse figure de reliquaire mbulu ngulu s'inscrit parmi les très rares effigies d'ancêtres dont la remarquable individualité stylistique a permis l'attribution à un atelier spécifique de Sémangoy. Les recherches du Dr. Andrault ont permis de particulariser et surtout de localiser le style particulier de notre reliquaire dans la région de Moanda, où des sculpteurs d'origine Wunbu tels que Sémangoy et Koba, actifs au XIXesiècle, sont restés dans les mémoires. Le corpus très restreint, des œuvres issues de l'atelier de Sémangoy et Koba, compte environ une quinzaine d’objets. Parmi ces œuvres, on peut reconnaitre la main de Sémangoy dans moins de cinq reliquaires. Les quatre exemplaires les plus proches sont celui de la collection Schoffel (Sothebys Paris, 12 juin 2012, lot 12), celui de la collection Van Bussel (christies, 4 décembre 2009, lot 85) et celui de la collection Malcom ("Eternal Ancestors. The Art of the Central African Reliquary", LaGamma E. Ed., New York: The Metropolitan Museum of Art, 2007:252-253, #78).

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A COOK ISLANDS STOOL, NO'OANGA

ÎLES COOK, ATIU (?) PREMIÈRE MOITIÉ DU XIXe SIÈCLE, L: 40,5cm PROVENANCE : COLLECTION PRIVÉE ANGLAISE. COLLECTION PRIVÉE HOLLANDAISE.

Ce type de siège no'oanga était utilisé lors de rituels ou de cérémonies par le chef de tribu ou les personnages de haut rang afin de se rehausser physiquement et par la même, symboliquement. Le reste du peuple s'asseyait sur de simples nattes tressées, parterre. Appartenant au mobilier, ce genre de tabouret était donc usuel mais aussi très emblématique, puisque symbole de pouvoir. Il allie qualités esthétiques et pratiques ce qui est caractéristique d'une partie des objets utilitaires des îles Cook. La plupart de ces sièges monoxyles semble provenir de l'île d'Atiu. Les proportions harmonieuses de notre pièce ainsi que l'élégante courbe de son assise en font un exemple remarquable et d'une rare qualité, soulignée par la belle patine du bois. Une étiquette usée se trouve en-dessous du tabouret : elle est malheureusement indéchiffrable. Elle constitue pourtant une preuve indéniable de l'ancienneté de notre exemplaire.

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A BAOULÉ MASK, KPWAN PLÉ COTE D'IVOIRE VERS 1900, H : 41cm. PROVENANCE : COLLECTION CHARLES H. TEARE, CLEVELAND, OHIO, USA

Le masque "kpwan ple", qui représente une jeune femme, est considéré par les Baoulé comme l'un de leurs plus beaux masques. Il est utilisé lors des fêtes qui célèbrent les nouvelles récoltes et les visites de personnages importants. Pour un masque moderne en train d’être dansé, voir Vogel, S., Baule, « African Art, Western Art », 1997, P. 183 Ce masque est le troisième masque à apparaître lors de la cérémonie du Goli. Les masques Goli interviennent en période de danger, lors d’épidémies ou de cérémonies funéraires. Leur action doit permettre d’instaurer un lien avec les forces surnaturelles (Awmin) qui peuvent exercer sur la vie des hommes une influence positive ou négative ,si elles ne sont pas apaisées. Les trois exemples les plus similaires sont ceux vendus par la Gallerie ValluetFerrandin , par la galerie Monbrison, et celui de la collection Harter (pour les mêmes extraordinaires yeux en amande). Superbe hommage à l'étonnant imaginaire des artistes Baoulé, ce masque se distingue par ces yeux en amandes, sa bouche légèrement avancée et la belle utilisation des pigments blancs et noirs. Ils en font un des chefs d’oeuvre des masques Baoulé.

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A SEATED BAOULÉ FIGURE COTE D'IVOIRE FIN XIXe SIÈCLE, H : 40,2cm. PROVENANCE : COLLECTION LUCIEN VAN DE VELDE, ANVERS, BELGIQUE COLLECTION PRIVÉE, LONDRES, UK

Les statuettes Baulé assises sont relativement rares et ne représentent qu’environ 23% du corpus connu de la sculpture Baoulé (De Grunne B. , «Baule from Ivory Coast », 2016, P.11) . Elles ne sont jamais des représentations des époux de l’au delà, mais toujours des esprits de la forêt, Asié Usu dont la faveur est gagnée par leur présentation et vénération en public. Elles ne représentent pas ces esprits qui sont laids, mais elles évoquent un homme ou une femme Baoulé idéalisé et elles ont pour but de charmer et d’honorer l’esprit Asié Usu. Stylistiquement, notre statue peut être rapprochée avec celle de la collection Lassanky (op. cit. p. 48, n. 16), qui partage une grande scarification abdominale rectangulaire et un visage légèrement prognathe. Néanmoins notre exemplaire est beaucoup plus raffiné au niveau de la chevelure, du traitement des détails et de son expression sereine. La très belle opposition entre le traitement « Picasso-esque » des mains et l’extrême raffinement réaliste des détails du visage en font indéniablement une des plus belles réalisations de la statuaire Baoulé.

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A OLIPHANT CONGOLESE CONGO FIN XIX SIÉCLE, H : 31,7cm. E

PROVENANCE : COLLECTION PRIVÉE NÉERLANDAISE EXPOSÉ AU KROLLER MUELLER MUSEUM, 1990/91 #3602 KM, 112

Les olifants du XVIe siècle sont parmi les premières commissions royales connues du Royaume Kongo en ivoire. Bien que réalisés sous forme d'instruments musicales à entendre lors des cérémonies judiciaires, beaucoup de ces sculptures étaient probablement offertes en cadeau et mises en vente aux élites, aux missionnaires et même aux commerçants portugais. Le corps est très fin. Le personnage est accroché en haut de la défense, très calme et serein. Cet olifant à la belle patine miel est sculpté dans une defense d’éléphant et possède toute l'élégance propre aux regalia Kongo.

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AN ZANDÉ/BANDA FIGURE

SOUDAN VERS 1870, H : 24,8CM. PROVENANCE : SHIRLEY AND HY ZARET, CONNECTICUT, USA PIERRE BERGE ET ASSOCIÉS ENCHÈRES, 2008 DIDIER CLAES, BRUXELLES COLLECTION PRIVÉE PARISIENNE

Cette très belle statuette Banda était utilisée pendant les cérémonies liées à la société secrète du Mani/Yanda qui avait pour but d’assurer un bien-être général à ses membres masculins ou féminins. Lors des séances d’incantations ou de divinations, les membres de la société et les statuettes étaient enduits de poudre de Kadouk ou de pate de Mani. Stylistiquement, la tête de notre statuette peut être rapprochée de celle appartenant à un emblème de la société Banda Ngakola (J-L Grootaers Ubangi, Art et Cultures au coeur de l’Afrique , P. 201, fig. 28) et a celle appartenant a des harpes ( idem, P. 200 ; fig. 3). La patine très épaisse de la statuette se retrouve aussi sur une statuette similaire collectée par K. Van Der Horst, Delft, Netherlands dans le vicariat de Bondo (1925-1940) et maintenant conservée au Musée Royal de Tervuren (Burssens, H., YandaBeelden en Mani-Sekte Bij de Azandé, Musée royal de Tervuren, Anales, nouvelle série I N. 4, 1962, Vol. II illustrations, pl. XXII, N. 192). La frontalité de la statuette et son abstraction en font un archétype de l’art de l’Ubangi. Sa patine incrustée et sa merveilleuse décoration témoigne d’un long usage et du soin particulier porté à cet objet.

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A PORTRAIT OF ISLAMIC PRINCE ATTRIBUALE A UN ARTIST DE L'ATELIER ROYAL DE SHAH TAHMAP ISLAM VERS 1530-1550, H : 22cm, L : 13,5cm. PROVENANCE : COLLECTION XAVIER GUERRAND HERMÉS

La représentation d'un personnage unique sur une image est une innovation graphique qui prit de l'ampleur au cours du deuxième quart du XVIeme siècle, principalement dans les albums préparés pour Shah Tahmasp, Bahram Mizra, Amir Husayn Beg et Amir Ghayb Beg vers les années 1540-1555. L'aigrette et le turban indiquent que le jeune homme représenté est un prince ou un membre de la famille royale perse. La représentation d'un personnage appuyé sur un arbre est populaire, mais utilisée comme figure unique, c'est une iconographie très rare dans cette premiere moitié du XVIème siècle. Une image similaire, mais plus petite est conservée dans l'album de Bahram Mirza ( Topkapi Palace, Museum, H. 2154, f. 145a). L'inscription attribuant cette oeuvre à Vali Jan est une adjonction plus tardive et erronnée. Vali Jan, bien qu'un artiste accompli né a Tabriz, a travaillé à Qazvin dans un style très different et a emmigré à Istambul vers 1580. Une étude détaillé du visage permet de rapprocher le style de cette oeuvre à celles d'artistes de la cour royale de Shah tahmap tels que Aqa Miraq, Mir sayyid Ali ou Mizra Ali.

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AN OTTOMAN YATAGHAN TURQUIE FIN XVIII SIÈCLE , H : 82,2cm. E

PROVENANCE : SOTHEBY'S LONDRES, AVRIL 2010, LOT 252 PRIVATE COLLECTION, BRUXELLES

La description dans le catalogue Sotheby's est la suivante : "An Ottoman ivory-hilted coral-inlaid Yataghan Turkey. Dated 1256 AH/1839 AD The slightly curved watered-steel blade with flat back edge, gold-overlaid foliate motifs and inscription to one side, decorated at forte and tang with filigree and studded rosettes, the ivory hilt in characteristic form set with a coral stone at the pommel, the leather-covered wooden scabbard with ensuite silver-gilt engraved chape and lock comprising foliage and makara finial. Inscriptions in Ottoman Turkish: Ya Rabbi çok sükür 'Thanks to you oh my God' Zülfikar-i sun' ile sahibkirãnsin yã Ali sãh-i amerdãn sir-i yezdãn kahramansin yã Ali 'Oh Ali! You are the hero of all times and so is your blessed sword' 'Oh Ali! You are the lion of God, you are the hero' "

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A TÉKÉ FIGURE

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO FIN XVIIIE SIÈCLE , H : 38,5cm. PROVENANCE : COLLECTION PRIVÉE BELGE

Les statues Téké sont employées dans un but religieux mais surtout magique. Des scarifications sous formes de lignes parallèles le long des joues sont souvent représentées, et refletent les visages des hommes et femmes Téké. Le style des statues est plutôt « cubiste » avec des formes angulaires, une coiffure en heaume. La barbe trapézoïdale est un signe d’autorité et de prestige. Les Teke ont deux sortes de statues : les Nkidas qui ne sont pas habitées par un esprit, et les Buttis qui ont souventune charge considérée comme magique, Bilongo. Cette statuette Téké est considérée comme un Butti grâce à la forme de son Bilongo. Stylistiquement, elle se rattache au style dit "classique"( groupe 6 selon L. Perrois) des Téké de la rive droite du Congo : jambes raccourcies et fléchies, torse allongé encadré par des bras pliés à angle droit, barbe trapézoïdale, scarifications linéaires sur le visage. La belle patine ancienne témoigne d’une utilisation prolongée. Cette statuette est le chef d’œuvre de ce groupe.

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A PAIR OF TÉKÉ FIGURES

RÉPUBLIQUE DU CONGO FIN XIXE SIÈCLE - DEBUT XXE SIÈCLE, H : 38,5

cm

/ 44cm.

PROVENANCE : PIERRE DARTEVELLE, BRUXELLES ; COLLECTION PRIVÉE BELGE

Les fétiches Téké sont utilisés pour protéger des maladies, des accidents de chasse, pour se préserver du mauvais œil ou même procurer la richesse. Ils comprennent une statue dont l’abdomen ou même le corps entier est entouré de matières magiques appelées Bilongo, composée d’argile blanche ou rouge, de bière de mil, de vin de palme et de tissus. Cette exceptionnelle paire de fétiches Téké à la particularité de présenter un bilongo intact et surtout de couleur blanche. Cette spécificité se retrouve dans très peu de fétiches Téké. Il est néanmoins présent dans une statue conservée au Musée Jacques Chirac-Quai Branly ( inv. 71.1966.74.2), dans un fétiche destiné à procurer la fortune (Lehuard, R., « Les Arts Batéké », 1996, P.298, N. 33.1.1) et dans un autre fétiche illustré dans Lecomte A., Lehuard R., « Batéké, les fétiches », 2014, P.153 . Les deux statues sont une paire, faite par le même sculpteur. Il faut noter la différence entre leurs tailles et leurs coiffures, de même que la forme de leur Bilongo. S’agit t il d’un couple male femelle ? Nous ne pouvons malheureusement pas le savoir dans l’état des connaissances actuelles.

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A ROMAN MARBLE FIGURE OF HERCULES

ROME IIE SIÈCLE AV. J.-C., H : 34.5 CM PROVENANCE : COLLECTION PRIVÉE ESPAGNOLE DEPUIS 1970 PUIS PAR DESCENDANCE

Cette extraordinaire statue au mouvement torsadé représente un buste d'Hercule. Cette identification est rendue possible grâce à la représentation de la cape faite de la peau du lion de Némée, créature à la force extraordinaire que seul Hercule arriva à tuer. Le très beau mouvement torsadé de cette statue et la musculature exagéréé sont typique de la production romaine du deuxieme siecle après J-C, très influencée par l'esthetique héllénistique.

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AN OINMENT POT

CÔTE D'IVOIRE FIN XIXE SIÈCLE - DÉBUT XXE SIÈCLE, H : 18,4 CM PROVENANCE : COLLECTION SPIK, ZURICH, SUISSE COLLECTION LIGETI, VIENNE, AUTRICHE PUBLICATION: BACQUART, J.-B., "THE TRIBAL ARTS OF AFRICA", 1999, P.72

Ce type de récipient était couramment utilisé pour conserver des onguents souvent appliqués sur les cheveux des femmes de notables.
Les artistes Senoufo ont décoré un grand nombre d’ objets du quotidien avec des formes figuratives. Ce magnifique pot à onguent est surmonté d’une pintade, il est recouvert d’une patine huileuse attestant d’ une utilisation prolongée. Pour un exemple similaire, voir Bertrand Goy, Côte d’Ivoire, Premiers regards sur la sculpture (1850-1935), 2012, p.148

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A TELLEM FIGURE

MALI XVIIIE SIÈCLE, H : 21 CM PROVENANCE : HENRI ET HÉLÈNE KAMER, PARIS, 1960 JEFF VANDERSTRAETE, LASNE COLLECTION DE MONSIEUR ET MADAME ROBERT HENDRICKX, BRUXELLES AVANT 1963 PUBLICATION: TERVUREN, MUSÉE ROYAL DE L'AFRIQUE CENTRALE, "ART D'AFRIQUE DANS LES COLLECTIONS BELGES", 29 JUIN-30 OCTOBRE 1963, MENTIONNÉ AU CATALOGUE, N°58 P.11

Les Tellem produirent des statues à la silhouette quasi abstraite et presque toujours symétriques. Les plus anciennes d‘entre elles datent du Xe siècle. Elles étaient utilisées dans le cadre du culte des ancêtres ou afin d‘appeler la pluie. Cette statuette est de style naturaliste. Ses jambes sont légèrement fléchies et le nombril proéminent. Les bras fragmentés sont levés dans une attitude d‘imploration et encadrent un visage légérement aplati. Les textes ethnologiques décrivent des libations successives de mil ou de sang de poulet sur ces statues lors de rituels. Elles étaient enterrées avec leur propriétaire dans une grotte après sa mort.Avec le temps, la patine rituelle s‘est minéralisée, ce qui donne à la surface des sculptures son aspect caractéristique, craquelé. Sur cet exemplaire, cette patine est d‘une remarquable qualité.

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A SUKU FIGURE

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO FIN XIXE SIÈCLE, H : 59 CM PROVENANCE : COLLECTION PRIVÉE BELGE

Selon Marc Felix, cette belle et ancienne statue à l'expression énigmatique proviendrait de la région sud des Suku, proche des groupes Holo. Si le bras démontre l'influence Holo, l'élongation du visage et la composition générale sont indéniablement Suku et peut etre rapporchée d'une statue maintenant au musée de Berlin ( Ethnologisches Museum (SMPK), inventaire C. 44828) .

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A MASK GURO

CÔTE D'IVOIRE DÉBUT XX E SIÈCLE, H : 37 CM PROVENANCE : COLLECTION SHOENBERG, SAINT LOUIS USA CHRISTIE’S NY 14 NOVEMBER 2008 LOT 13

Comme tous les masques Gouro, cet exemplaire figure une jeune femme répondant au canon de beauté traditionnel des Gouro : étroit visage aux proportions harmonieuses, menton discret, un front haut bombé avec trois kéloïdes, une coiffure lisse avec un bandeau de trois rainures formant des arcs de cercle, le tout surmonté par deux oiseaux en face à face, qui représente l’harmonie conjugale. Les sourcils sont arqués, paupières baissées, nez fin aux narines délicates, bouche entrouverte aux lèvres minces découvrant des dents pointues. Si on ne les voit plus désormais que chez les vieilles femmes Gouro, les dents taillées et les scarifications ornementales présentes ici restent aujourd’hui encore des caractéristiques des masques anciens de grande qualité. Pour des exemplaire similaires, probablement du même sculpteur; voir " Man came this way, objects from the phil berg colelction, los Angeles county ". Museum of Art; MarchMay 1971, N. 278 et C. Kjersmeir, Centres de style de la sculpture Nègre africaine, 1935, Vol 1 , N. 58.

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A MASK TEOTIHUCAN

MEXIQUE VERS 0 À 600 AP. J.-C, H : ? CM PROVENANCE : COLLECTION PRIVÉE BELGE

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Pour tous renseignements, Merci de contacter Galerie Bacquart 27 rue de seine 75006 Paris France Tel: +33 9 81 24 16 18 Port: + 33 7 82 87 37 54 Email: contact@jbbacquart.com

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Galerie J-B Bacquart 27 Rue de seine 75006 Paris

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