Fugues Mai 2024

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Photographe : Alexis GR Montage graphique : Éric PERRIER

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Denis-Daniel BOULLÉ denisdanielster@gmail.com

Julie VAILLANCOURT julievaillancourt@outlook.com

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Benoît MIGNEAULT bmingo@videotron.ca

Robert GAREAU robertgareauastrologue@gmail.com

Samuel LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com

Ainsi que Chantal CYR, Étienne DUTIL, Olivier DE MAISONNEUVE, Sébastien THIBERT, André C. PASSIOUR, Steven ROSS, Karl MAYER, Serge FISETTE et Philippe GRANGER.

PHOTOGRAPHES

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Toute reproduction, adaptation ou traduction est interdite sans l’autorisation de l’éditeur. Les articles publiés n’engagent que leurs auteurs et ne sont pas nécessairement les opinions du magazine. Fugues n’est pas responsable des manuscrits, visuels, dossiers électroniques et photos qui lui sont soumis. Le matériel non sollicité envoyé demeure la propriété de Fugues. La parution du nom ou de la photographie d’un individu dans cette publication n’implique nullement une définition de son orientation sexuelle ou de son identité de genre. L’exactitude de toute information fournie dans les annonces relèvent de la responsabilité des annonceurs. L’éditeur se réserve le droit de publier ou non tout matériel fourni par les annonceurs et/ou auteurs. La version imprimée et les versions numériques de FUGUES rejoignent plus de 330 000 personnes chaque mois (167 000 lecteurs pour la version imprimée et plus de 160 000, pour la version numérique). Dorénavant, le tirage imprimé de Fugues variera (selon les mois) entre 22 000 et 27 000 exemplaires (le magazine est disponible dans plus de 180 lieux de distribution au Québec).

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JUIN 2024

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JUILLET 2024

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Sortie : 19 juin 2024

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LUTTE CONTRE

LES LGBTQ-PHOBIES

PAGE 20

« Pour cette année, la campagne souhaite faire un parallèle avec le passé. «On souhaite lutter contre la répétition des horreurs du passé, des horreurs qui reviennent actuellement,... »

JORDAN DUPUIS RÉALISE

L’AUTOPSIE DE SON PASSÉ DANS TUER L’OGRE

PAGE 40

« En thérapie, il fallait nommer ce qui nous habitait, lui donner un visage pour être capable de lui parler, de l’amadouer et de travailler avec cette entité à l’intérieur qui voulait tout manger, tout détruire... »

Sommaire

mai 2024 | no 478

CHRONIQUES / FICTION

LUTTE CONTRE LES LGBTQ-PHOBIES

QUOI FAIRE

COMMUNAUTAIRE

GUIDE ARC-EN-CIEL

100 Girls in Wonderland : sous le soleil de la Floride

102 Voyage au pays de Samuel Larochelle

104 Parc Safari

106 La Brussels Pride ouvre en mai la saison de la Fierté en Europe…

PETITES ANNONCES

70 Immobilier

71 Annonces classées

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114-116-118 Fugues y était

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6 | FUGUES.COM
08 Au-delà du cliché / Samuel Larochelle 10 Par ici ma sortie / Denis-Daniel Boullé 12 Où sont les lesbiennes / Julie Vaillancourt 14 Sonny Issues / Frédéric Tremblay 18 Place au Village / André C. Passiour 50 Newsmakers / Richard Burnett 120 Horoscope / Robert Gareau
20 En route vers le 17 mai, inquiétudes devant le recul potentiel des droits LGBTQ 24 Peu de protection dans le monde pour les personnes intersexes 26 Fonds Laurent McCutcheon : un appel de candidatures de projets 28 « Fais un homme de toi » : troublant balado sur les thérapies de conversation 30 Une véritable inclusion numérique est nécessaire 32 Un week-end aux couleurs de la diversité à Trois-Rivières
40 ANS DE FUGUES 34 Des vétérans 2ELGBTQI+ en délégation en Europe pour commémorer la Première Guerre mondiale 38 Pour que vieillir soit gai... 40 Entrevue avec Jordan Dupuis 42 Entrevue avec Sabrina et Mélanie 44 Entrevue avec Michel-Maxime Legault   46 Entrevue avec Roxanne Bruneau 48 Entrevue avec Gabrielle Marion  52 Les transformations physiques de Fugues  53 Le corps porté à son pinacle !
ENTREVUES / ACTUALITÉS /
54 HISTOIRE | Michel Audy 55 Un groupe « italien queer » voit le jour 56 Un comité LGBTQ+ pour les retraités de la FAE 57 Équipe Montréal : sports et loisirs 58 Liste des groupes LGBTQ+ 59 Campagne de récolte de fonds du GRIS-Montréal : l’objectif est atteint  61 Bonbons assortis et plaisirs coupables
62 Alcools 66 Au volant 68 Les Trois Piliers du Bien-Vivre : Qualité, Efficience et Environnement
76 Full House 78 60 ans de photos de mode au Musée McCord 80 Bienvenue sur Mars avec Rouge 2100 82 Le FTA, c’est vivre une expérience 83 Prophétique (on est déjà né.es) : Danser entre l'ombre et la lumière 84 Deux partitions pour un seul texte 86 OFFTA 2024: festival d’avant-garde inspirant 87 «Les anciennes odeurs» de Michel Tremblay  87 Une célébration de l’art érotique inclusif à Montréal 88 SÉRIES / Ripley 90 FILMS / Les tortues ou quand le temps est venu… 92 SÉRIES / La coupe BBQ 93 SÉRIES / Brillantine 93 SÉRIES / 100 % physique !, Saison 2 94 Entrevue avec Catherine Corsini 95 SÉRIES / Mary and George 95 SÉRIES / In memoriam 96 LIVRES /
nouveautés 108 Cabaret Mado, un 22e anniversaire bien sonné  110 Lieux LGBTQ+ de rencontres
MUSEÉ MCCORD-STEWART  78
FTA  82 ROXANNE BRUNEAU 46

La chronologie queer pour devenir adultes

Pour plusieurs, devenir adulte est le défi d’une vie. Pour d’autres, il s’agit de terminer son éducation, de faire son entrée sur le marché du travail, d’acquérir une indépendance financière, de se marier et de devenir parent. Cinq marqueurs de temps longtemps inaccessibles pour les personnes LGBTQ+ et qui le deviennent de plus en plus pour le reste de la population.

En réfléchissant à la progression vers l’âge adulte, je me suis amusé à noter certains gestes que je pose pour la première fois avec un immense retard sur le reste du monde : obtention de mon permis de conduire il y a deux ans, adhésion à Costco il y a six mois, maîtrise de plus de cinq recettes dans ma cuisine depuis peu. Je me sens « devenir » adulte grâce à ces détails ridicules qui me font sourire. Je sais toutefois qu’il en va autrement pour la majorité des gens : le diplôme, la grosse job, la stabilité économique, le couple (marié ou non) et la parentalité demeurent à leurs yeux des étapes fondamentales. Pendant des décennies, ces étapes étaient en partie inaccessibles pour les queers. En effet, de nombreuses personnes LGBTQ+ mettaient un frein à leur scolarité de façon hâtive en raison

de l’intimidation qu’elles subissaient à l’école ou parce qu’elles étaient rejetées du nid familial et obligées de travailler pour gagner leur vie. N’oublions pas que les modèles d’excellence queer qui nous permettent de nous projeter dans de nombreux programmes d’étude et milieux de travail sont encore récents en société.

Évidemment, un parcours étudiant écourté peut diminuer les chances d’obtention d’un travail bien rémunéré et épanouissant, en plus d’empêcher ou de repousser le compte en banque bien garni. Par ailleurs, l’hécatombe du VIH dans nos communautés, dans les années 1980 et 1990, a donné l’impression à de nombreuses personnes LGBTQ+ qu’elles allaient mourir jeunes, que le futur n’avait aucun sens et qu’il ne servait à rien d’espérer un parcours économique plus traditionnel.

Puis, dans une société intolérante, les couples ouvertement queers étaient moins nombreux. Le mariage entre personnes de même sexe était illégal. L’adoption homoparentale n’existait pas. Et la parentalité queer via d’autres moyens — était encore bien rare.

En prenant un pas de recul, on réalise que ces jalons du monde adulte n’étaient pas seulement moins accessibles aux membres de la communauté arc-en-ciel, mais aussi aux individus de classes sociales défavorisées. Qu’elles soient queers ou moins nanties, les personnes qui ne correspondaient pas au cheminement habituel vers le monde adulte étaient souvent considérées comme moins respectables, voire irresponsables. Pensez un instant aux queers célibataires, sans enfant, qui fréquentaient davantage les bars : on les dénigrait en raison de leur amour de la fête une fois rendu.e.s à un certain âge, sans considérer que ces lieux étaient longtemps les seuls safe space où iels se sentaient libres.

Peu à peu, les temps ont changé… pour le meilleur et pour le pire. Désormais, plusieurs personnes LGBTQ+ ont un long parcours d’études postsecondaires, un boulot stable et payant, un condo ou une maison, un couple qui s’inscrit dans la durée, un ou des enfants. En parallèle, un nombre incalculable d’humains — queers ou hétéros — n’ont plus accès à certaines étapes du monde adulte en raison des bouleversements économiques : la crise du logement, la hausse des taux d’intérêt, le coût faramineux des propriétés et l’inflation

(qui repoussent l’accès à la propriété), le mariage (ça coûte cher !) ou le premier enfant.

Dans une société où l’économie deviendrait un enjeu moins criant, je crois également que les jalons vers l’âge adulte ne seraient plus évalués avec une distinction aussi forte entre les queers et les hétéros, mais plutôt en fonction de l’attachement au parcours de vie plus traditionnel. Ainsi, les personnes évoluant dans des milieux plus conservateurs à ces égards, tant à Montréal qu’en banlieues ou dans les régions non métropolitaines, ont tendance à se marier, à acheter une propriété et à avoir leurs premiers enfants plus tôt. Celles qui vivent sur les territoires où l’immobilier est plus accessible peuvent aussi se projeter plus tôt en tant que propriétaires et parents. Ce serait donc davantage une tendance associée à nos valeurs et aux possibilités qui s’offrent à nous en fonction de notre réalité économique. Et ce, sans oublier que les gens qui s’éloignent du chemin de vie trad — peu importe leur lieu de vie — le font des années et des années après que les queers aient défriché le terrain des mentalités. Disons que la vie nous a forcé.e.s à développer un talent pour nous réinventer.

J’ai d’ailleurs une nouvelle perspective à proposer. Et si, pour se sentir devenir adultes, on pensait moins à notre évolution économique et plus à notre évolution humaine, la société ne s’en porterait-elle pas mieux ? Imaginez un monde où on concentrerait davantage nos efforts pour savoir qui on est, identifier nos émotions, apprendre à communiquer, déconstruire nos schémas relationnels malsains, guérir nos vieilles blessures, partager ce qu’on recherche et s’exprimer avec cohérence, respect et considération pour autrui. Ne serait-ce pas là des signes qu’on s’approche véritablement de la sagesse des adultes ? 6

8 | FUGUES.COM
SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com
Au-delà du cliché PHOTO : SANDRA LAROCHELLE PHOTOGRAPHE ON A BESOIN DE VOUS VOUS AIMERIEZ COLLABORER À FUGUES COMME PIGISTE? Contactez-nous à redaction@fugues.com en nous faisant parvenir des articles publiés.
Chronique

Chronique Par ici ma sortie

La mémoire de nos luttes. Du passé, ne faisons pas table rase

En réfléchissant aux 40 ans de Fugues dont je crois qu’on découvrira son rôle dans toute son importance peut-être dans deux ou trois décennies, je me suis demandé si nous n’avions pas rangé nos luttes dans des boîtes à souvenir, prenant lentement la poussière de l’oubli.

On aime bien commémorer, mais commémorer c’est tuer une seconde fois. On fige dans l’histoire, on épingle les luttes comme des papillons dans des vitrines. On ne perçoit plus dans l’histoire avant tout le mouvement qui la traverse et qui nous traverse toujours.

À l’Espace Go, Kevin Lambert a adapté le dernier roman de Marie-Claire Blais, Un cœur habité de mille voix. La pièce se termine par le rappel de nos luttes avec la question centrale, qui reprendra le flambeau. Kevin Lambert parle d’un testament politique de Marie-Claire Blais, et c’est vrai. Des premières manifestations dans les années 70, des batailles pour lutter contre les lois discriminatoires, des colères contre l’indifférence des autorités politiques et sanitaires face à l’arrivée du sida, des alliances parfois houleuses ou méfiantes avec les mouvements féministes et lesbiens.

En entrevue avec Fugues, le metteur en scène et comédien, Alexandre Fecteau, venait de découvrir l’ampleur de la tragédie du sida, qui l’avait amené à mettre en scène N’essuie jamais de larmes sans gant,

l’adaptation du roman de Jonas Gardell . Il voulait que cette tragédie ne s’efface pas de nos mémoires collectives.

Notre histoire ne doit pas disparaître et elle peut nous servir de guide dans les temps incertains que nous traversons.

Aujourd’hui, tout le monde s’entend pour dire qu’il y a un recul pour nos droits, pour notre sécurité. Le vent vient du sud, des États-Unis. Mais d’autres vents soufflent sur le reste de la planète, apportant des relents de conservatisme, de religiosité. On parle de l’Ouganda, de la Russie, et la liste pourrait s’allonger. Même les plus tièdes, de ceux et celles qui pensent que nous vivons ici dans la plus meilleure société pour les 2SLGBTQ+, commencent à s’inquiéter.

Même la ministre responsable du Bureau de lutte contre l’homophobie et la transphobie, Martine Biron , s’est montrée préoccupée par le ressac qui se manifeste ailleurs. Cela dit, avec la création du « Comité des sages », le gouvernement, auquel elle appartient, apporte sa pierre à ce recul. Pas très grave, pourrait-on se dire — le comité n’a pas encore fait de recommandation —, mais compte tenu du contexte, on est en droit de se demander si cela sonne un signal d’alarme. Rappelons simplement que c’est la première fois depuis trois décennies qu’un gouvernement décide de s’occuper de « nous » sans que l’on soit invité à la table de la réflexion.

Devant cette situation, les organismes 2SLGBTQ+ adoptent différentes stratégies. Certains privilégient les rencontres et les discussions avec le gouvernement, espérant sensibiliser les personnes en position de décision et faire fléchir des politiques qui n’iraient pas dans l’intérêt de nos communautés ou représenteraient un recul réel des acquis; d’autres préfèrent une démarche plus frontale, avec des manifestations, mais surtout dans un esprit de résistance en faisant appel à d’autres organismes de la société civile, comme des associations étudiantes.

Sans nécessairement exprimer qu’il y a d’importantes dissensions au sein de nos communautés, la création de la coalition « Nous ne serons pas sages », fait ressortir l’impatience devant les limites du lobbyisme poli et institutionnalisé qui s’est installé dans les relations avec les gouvernements. Il faut rappeler que la création du « Comité des sages » a été décidée sans l’avis de la ministre du Bureau de lutte contre l’homophobie et de la transphobie, sans consultation du Conseil québécois LGBTQ. Certains en sont venus à se demander si le premier ministre et le ministre de l’Éducation comprennent les enjeux et nos réalités, et s’ils ne

DENIS-DANIEL BOULLÉ

denisdanielster@gmail.com

pensent qu’à calmer les critiques contre la visibilité plus grande des questions de non-binarité et transgenres.

Bien sûr, ils nous aiment, mais à condition que nous soyons « sages », gentils, propres sur nous et tellement drôles. Je joue le cliché, certes, mais il est navrant de voir des représentant.e.s d’organismes jouer cette carte-là.

Bien sûr, les différentes personnes qui ont des communications régulières et soutenues avec le Bureau de lutte n’apprécient guère la création de ce « Comité des sages », même si elles sont consultées par ledit « Comité », faisant le pari qu’elles pourront influer sur les conclusions qu’il en tirera début 2025. D’autres aimeraient qu’elles demandent au gouvernement de se tenir debout face aux discours et aux manifestations de droite qui s’installent et rappeler les valeurs défendues par le Québec.

On pourrait croire par ce long détour autour du « Comité des sages » que je m’éloigne du sujet premier, la mémoire de nos luttes, mais c’est bien à partir de cette mémoire que nous pouvons analyser et commenter ce qui se passe aujourd’hui. Si nous oublions d’où nous venons, ce que nous avons traversé, nous ne pouvons alors comprendre pourquoi le « Comité des sages » n’est pas qu’un simple accident anodin. Il est emblématique de ce que nous avons toujours combattu depuis si longtemps. Entendre que l’on prenne la parole à notre place pour qu’on ait enfin droit de cité. Cette place durement conquise ne doit pas être aujourd’hui soumise au bon vouloir des décideurs qui nous la laisseraient ou nous la reprendraient selon leurs intérêts du moment, avec le risque de nous effacer totalement.

Cette mémoire qui devrait nous habiter est aussi fragile. Contrairement à l’identité culturelle, linguistique, voire religieuse, notre histoire ne se transmet pas par la famille où les membres se chargent de la transmission d’une histoire individuelle et collective. Pour les jeunes 2SLGBTQ+, cette histoire est à découvrir, voire à apprendre, elle ne fait pas partie des bagages quand on commence sa vie de gai, de lesbienne, de trans, de non-binaire, etc. Les relations intergénérationnelles entre 2SLGBTQ+ ne sont pas si valorisées et pourtant elles serviraient de point de jonction entre la mémoire de nos luttes et ce qu’on vit aujourd’hui. Les Archives gaies du Québec ne sont pas un musée de notre histoire, bien au contraire. Elles sont le trait d’union indispensable entre les générations, entre le passé et l’avenir, elles sont une source inépuisable pour savoir d’où nous venons, et on peut rêver, pour savoir où nous allons.

L’oubli est un des plus grands dangers. Ne devenons pas amnésiques des luttes antérieures, elles sont le terreau sur lequel nous pouvons encore grandir.  6

10 | FUGUES.COM

Chronique Où sont les lesbiennes

La portée du geste militant

Plus je vieillis, plus je commence à craindre de vieillir. Normal, vous me direz ? C’est drôle, lorsqu’on est jeune, on se sent invincible. Probablement parce qu’on a foi en nos capacités ; le corps suit les pensées et vice versa. Mais qu’advient-il de nous dans nos vieux jours ?

Je sais, ce n’est pas très « hop la vie » comme sujet de chronique. Cela dit, où il y a de la vie, il y a de l’espoir, ainsi que de beaux moments. C’est important de prendre le poids des situations plus difficiles, car ce sont elles qui, trop souvent, malheureusement, nous font prendre conscience des moments de bonheur. Mon père, qui est septuagénaire, est à l’hôpital au moment d’écrire ces lignes. Ne vous en faites pas, il est rétabli (au moment de réviser ces lignes). Certes, mon père m’a fait peur il y a quelques années de cela ; j’étais dans une réunion du Fugues, pendant que mon ex-copine emmenait mon père à l’hôpital, victime d’une crise cardiaque. C’était l’époque où je n’avais pas de cellulaire. Oui, je sais ! À mon retour, j’ai reçu la nouvelle : la tempête était passée. Pour l’instant. Le problème avec le fait de vieillir, c’est que ça va rarement en s’améliorant. C’est comme l’épée de Damoclès ; la menace n’est jamais bien loin, car le danger peut frapper à tout moment. Et même la mort. Bien sûr, cette fatalité peut arriver tant aux jeunes qu’aux moins jeunes, mais les jeunes y pensent moins.

En rédigeant cette chronique, j’ai appris le décès de Chloé Viau. Elle nous a quittés des suites des complications d’un AVC. Sur les réseaux sociaux, les gens soulignaient le caractère soudain de l’évènement. La mort frappe, souvent sans prévenir, d’où l’importance de passer de bons moments avec les gens qu’on aime, lorsqu’ils sont des nôtres. Je me souviens plus particulièrement de ce moment avec Chloé, où j’étais allée la voir à l’hôpital après sa chirurgie de réassignation sexuelle. Elle m’avait confié être enfin elle-même après sa vaginoplastie. À 68 ans ! Bien qu’elle ait fait son coming out sur le tard, c’est-à-dire à 60 ans, Chloé s’est impliquée abondamment dans la communauté LGBTQ+ québécoise durant les dernières années, et ce, au sein de plusieurs organismes. Si je l’ai connue par ses implications au Réseau des lesbiennes du Québec, j’ai appris à apprécier cette femme qui militait autant pour les femmes, les trans que les aînées. Dans une société qui prône le culte de la jeunesse chez la femme, ce n’est pas une mince affaire. Je me souviendrai toujours de cette entrevue effectuée pour Fugues en 2018. L’entretien a débuté de façon plutôt insolite, alors que Chloé s’était fait mégenrer par le serveur du restaurant où nous avions rendez-vous. Cela dit, elle n’a pas perdu son sens de l’humour pour autant (mais le serveur se confondait en excuses, c’était plutôt rigolo !). L’entrevue s’intitulait, à juste titre : « Faire corps, de la transition à l’implication ».

Ce qui est beau avec le geste militant, c’est qu’il vit au-delà de la personne. À une époque obnubilée par la promotion et l’autopromotion (et le milieu du communautaire n’y échappe guère), c’est rafraîchissant. Rafraîchissant de constater que l’on est sur cette terre, certes, mais que le monde ne s’arrête pas de tourner après notre mort. Si, de notre vivant, nous avons fait les bons choix, en étant authentiques, éthiques, vrais, honnêtes et fidèles à nos convictions, envers les personnes qu’on aime et les causes qui nous tiennent à cœur, nous pouvons transcender la mort, pour entrer dans la sphère du souvenir, de la mémoire. Ainsi, les gens se souviennent de ce que la personne décédée a fait de son vivant, de ses actions et de comment elle a agi, en interrelation avec les autres. Plus vous êtes honnêtes lorsque vous entrez en interrelation avec les autres, plus ils se souviendront de vous pour les bonnes raisons. Bien sûr, on se souvient également des gens ayant commis des méfaits, mais ils ne l’emportent pas au paradis ! Bref, on ne se souvient pas d’eux pour les bonnes raisons, ou du moins, le souvenir est souvent amer : Mark David Chapman pensait devenir aussi célèbre que celui qu’il a assassiné : John Lennon. Il n’a fait qu’élever davantage l’ex-Beatle au rang de légende.

Certes, pas besoin d’être aussi extraordinaire que les Beatles pour marquer les gens et sa communauté. Agir

pour le bien des autres, à petite échelle, est une forme d’altruisme qui marque les consciences. Et dans le communautaire comme ailleurs, même si les initiatives de la sorte sont de plus en plus rares, elles existent. Ce ne sont pas les plus publicisées, les plus sexy, mais elles changent des vies. Nos vies. Une brique jaune à la fois. Quelque part, au-delà de l’arc-en-ciel… Par exemple, en écrivant ces lignes, je suis tombée sur l’initiative d’un collectif de dix lesbiennes écoféministes âgées de 60 à 78 ans. Elles ont créé La Maison des RebElles, un OBNL d’habitation basé à Montréal pour les lesbiennes âgées et leurs alliées. Après plus de 8 ans de travail, la résidence lesbienne accueillera ses premières résidentes d’ici la fin 2024 dans le quartier Saint-Henri. L’Habitat Fullum, une résidence située à deux pas du Village, assure déjà ce rôle pour les hommes gais. Ainsi, voit enfin le jour une communauté axée sur l’entraide, l’autogestion et la solidarité, qui s’adresse aux femmes de 55 ans et plus s’identifiant comme lesbiennes, gaies, queers et leurs alliées. On dit même qu’il reste de la place (au moment d’écrire ces lignes)… Sans conteste, la demande y est si on compte les initiatives de la sorte par le passé, mais également ce besoin pour les lesbiennes aînées de se retrouver au sein d’une communauté solidaire et sécuritaire.

À l’aube du 17 mai, Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie (et la lesbophobie qui mérite d’être nommée et non sousentendue ou entre parenthèses), on ne dira jamais assez que les LGBTQ+phobies demeurent, au même titre que la lesbophobie, le L étant en tête de lice. Sans compter les doubles discriminations, et j’aimerais ici souligner l’âgisme, puisque ma chronique se voulait un court hommage aux initiatives et militantes aînées, comme à ces sages dont on oublie trop souvent rapidement l’existence, au profit de likes éphémères sur TikTok ou Facebook. Néanmoins, il existe des personnes qui font des actions exceptionnelles de leur vivant et qui méritent toute notre reconnaissance. Ce qui est beau avec le geste militant, altruiste et vrai, c’est qu’il vit au-delà de la personne. Il imprègne nos cœurs et nos esprits pour toute une vie. 6

12 | FUGUES.COM
JULIE VAILLANCOURT julievaillancourt@outlook.com
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Photo d’une banque d’images. Photo d’un mannequin.
JE CONNAIS C’EST CELLE QUE

Fiction Sonny Issues

Nature contre culture

Le couple que forment désormais Yan et Richard continue de s'épanouir et de grandir. Les deux ont convenu depuis un moment que leurs vies professionnelles sont assez bien établies pour qu'ils puissent réalistement envisager de les ralentir pour fonder une famille. Ils se sont aussi tous les deux rapidement entendus sur le fait qu'ils veulent avoir des enfants le plus tôt possible, pour pouvoir être en forme encore longtemps et être capables de les accompagner physiquement au moins jusqu'à leur départ du nid familial.

Le moment étant décidé, il leur reste à s'entendre sur la manière. Yan a fini par accepter de faire une croix sur le projet de se faire greffer un utérus pour porter son propre enfant. D'abord, il tient trop au corps qu'il s'est sculpté pour le déformer ainsi par la chirurgie et les traitements hormonaux. Ensuite, ça représenterait un investissement considérable de temps et d'argent, et il a d'autres idées de moyens d'utiliser les siens. Enfin, et peut-être surtout, il est conscient que le premier père qui procréera de cette manière dans l'histoire de l'humanité fera face à une résistance massive de beaucoup de personnes pour beaucoup de raisons. Il a bien senti, à force d'aborder ce sujet – en partie par désir de provocation –, qu'il y avait une frilosité rien qu'à considérer l'idée. L'acceptabilité sociale des hommes

indépendants en matière de parentalité est loin d'être acquise. L'homme qui réalisera ce projet devra s'y dédier au point que ce sera le seul projet de sa vie, et sur ce plan aussi, il en a d'autres qu'il ne veut pas mettre de côté.

Il leur reste donc à trancher entre ces deux habituelles options pour les homosexuels masculins : la mère porteuse ou l'adoption. Avec leurs revenus de médecin et d'avocat, l'argent n'est pas un problème, et les deux sont parfaitement envisageables. Seules leurs préférences peuvent donc servir à discriminer… et quand ils se rendent compte que celles-ci ne coïncident pas, ça crée inévitablement des flammèches.

«Mais voyons, lance Richard à Yan avec fougue. C'est évident qu'il faut adopter. Avec la surpopulation à laquelle la Terre fait face…» «C'est une légende urbaine, ça, la surpopulation! répond Yan d'un ton véhément. Un gri-gri d'écologistes qui n'ont pas trouvé mieux pour alerter le monde des excès de l'industrialisation.» «Bon, ça y est : monsieur tombe dans le conspirationnisme, maintenant! Je ne me serais pas attendu à ça de la part d'un médecin…» «Attends donc d'avoir entendu tout l'argument avant de juger, monsieur l'avocat. Ce n'est pas comme s'il y avait un nombre précis de personnes que la planète pouvait porter. Tout dépend de comment on gère nos ressources. C'est clair qu'ajouter des gens sur Terre si c'est pour leur faire avoir le niveau de vie moyen d'un Occidental actuel, c'est irresponsable. Je comprends que ça en coupe l'envie à beaucoup de gens. Mais une fois qu'on le sait, on peut s'en protéger. On peut apprendre à notre enfant à se payer des expériences plutôt que la télé plasma dernier cri.»

«Je veux bien. Reste que je ne vois pas ce qu'on irait tant gagner à avoir un enfant qui porte nos gènes. C'est un immense trip de pouvoir, de tenir à avoir un enfant seulement pour qu'il nous ressemble.» Yan secoue la tête, interloqué. «Dans tous les cas, avoir un enfant reste un geste foncièrement égoïste. Qu'on entende lui transmettre quelque chose par la nature ou par la culture, on veut le faire parce qu'on considère que ce qu'on a à lui transmettre est valable et mérite de l'être. Il n'y a rien de mal dans cette fierté.» «Non, d'accord, mais ça devient négatif si c'est fait au détriment de l'enfant…» «Évidemment. C'est pour ça qu'il faut bien connaitre les gènes en question pour savoir si on lui transmet des

chances ou des risques, et ne pas s'arrêter à l'apparence physique et à une idée générale de l'intelligence des parents, comme trop le font. J'ai passé mon test génétique 23andMe; et toi? S'il y avait des risques plus importants de maladies physiques ou mentales, j'y réfléchirais à deux fois… mais là, il n'y a rien à signaler de mon côté. Et je pense que mon apparence et mon intelligence valent la peine d'être transmises, non?»

«Reste que l'éducation fera la majorité du travail…» «Je suis d'accord avec toi. Mais lui offrir un terreau fertile vaut quand même la peine. Il faut mettre toutes les chances de notre côté.» «Pourquoi pas les mettre du côté d'enfants qui existent déjà? Eux aussi méritent d'avoir leur chance. Trop de parents pensent à adopter des enfants en jeune âge, mais les enfants en âge avancé peuvent en bénéficier autant, sinon plus.» «Je pense que plus on avance en âge, moins on est malléable à l'éducation. On le restera toujours, parce qu'on évolue toujours en fonction de ce qu'on vit; mais disons que le rendement devient rapidement décroissant. Je me bats déjà assez contre tous les dommages de l'humanité passée dans ma pratique – et toi aussi dans la tienne, je suppose. Je veux que mon enfant soit ma chance de partir de zéro pour influencer l'humanité future.»

«J'entends, j'entends. Ce n'est pas déraisonnable. C'est vrai que j'en viens à ce genre de conclusions aussi. Je me dis que le travail d'avocat bouche des trous, mais que si on enseignait des bases de droit à l'école, ou que si les parents le faisaient avec leurs enfants, la société s'en porterait mieux. Je vais le faire avec mon enfant, en tout cas. Mais j'y pense : on transmettrait les gènes de qui? Moi aussi, je trouve les miens pas mal.» «Chacun son tour pour deux enfants? Aussi, j'ai entendu dire qu'on pourrait bientôt mêler les gènes de deux pères, comme on peut le faire des gènes de deux mères depuis un moment.» «Fascinant, la technologie reproductive!» «N'est-ce pas! Ça te donne pas envie de sexer, toi?» Richard tire la langue, mais Yan semble sérieux. Richard finit par s'avouer que la conversation a aussi piqué sa libido et saute sur Yan au milieu du salon. 6

FRÉDÉRIC TREMBLAY frederic.tremblay9@gmail.com
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Chronique Place au village

UNE 18e PIÉTONNISATION COLORÉE ET ANIMÉE DANS LE VILLAGE!

Du 17 mai au 18 octobre 2024, de Saint-Hubert à Papineau, la rue SainteCatherine Est reprendra ses allures de fête, avec une quarantaine de terrasses aux parasols colorés. De l’animation et des festivals viendront enjoliver cette 18e piétonnisation organisée par la Société de développement commercial (SDC) du Village.

Le 17 mai, Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, des kiosques sur la rue viendront rappeler l’importance de cette journée pour les communautés LGBTQ+. Il y aura de l’animation tout ce long week-end, dont une activité de karaoké en plein air et la deuxième édition du Grand championnat national de drag de Montréal, en partenariat avec Mixbus, musique, déambulatoires, et bien plus! «Cela commence bien la piétonnisation avec beaucoup d’activités et de plaisir pour tout le monde», dit Gabrielle Rondy, la directrice générale de la SDC du Village.

Voici comment se déroulera un peu cet été : les jeudis, on aura droit à des concours et des animations variées, invitant les visiteurs à fréquenter les bars et autres établissements du Village. Les vendredis et dimanches, on retrouvera du burlesque, des drags queens et drag kings, des spectacles de cirque, et d’autres performances en mode déambulatoire. Les samedis, on se place en mode plus «sportif» avec de la Zumba, de la danse en ligne, de l’aérobie et plus encore pour faire bouger les gens.

«Pour cet été, on a regardé ce qui avait plu aux diverses clientèles durant les dernières années, quelles sont les animations qu’avaient apprécié le public, qui avaient attiré les foules et on en est arrivé à choisir des événements qui ont fait le bonheur de beaucoup de gens. Je crois que c’est un bon mélange d’éléments qui ont eu le meilleur succès», de poursuivre Gabrielle Rondy. Bien sûr, lorsqu’il y a un festival, on laisse la place aux activités culturelles appuyées par la SDC.

Ainsi, quelques semaines après la piétonnisation, le Festival Mtl en Arts prendra d’assaut la rue avec ses tentes, ses artistes peintres et autres, et ses animations. Mine de rien, on célèbre en 2024 la 25e édition de ce festival fondé par Paul Haince qui, à l’époque, était le directeur général de l’Association des commerçants et professionnels du Village (ACPV), soit l’ancêtre en quelque sorte de l’actuelle SDC. «Encore cette année, nous sommes très heureux·euses de soutenir financièrement le Festival Mtl en Arts», dit Gabrielle Rondy.

Ensuite, quelques jours plus tard, c’est le Festival Montréal complètement cirque (4 au 14 juillet) qui éblouira petits et grands avec ses performeur·euse·s dans le Village du 12 au 14 juillet.

Et qu’est-ce qui se pointe à l’horizon après le Festival Montréal complètement cirque ? Bien oui, c’est la 18e édition de Fierté Montréal, du 1er au 11 aout prochain. Ce sera plus que jamais la fête dans le Village. Les Journées communautaires du vendredi et samedi, avec leurs kiosques des groupes communautaires et de nombreuses organisations, occuperont la rue Sainte-Catherine est de façon dynamique. Cette année, en plus de l’esplanade du Stade olympique, Fierté Montréal étendra ses tentacules jusqu’à la place Émilie-Gamelin et l’Esplanade Tranquille (coin Clark et Sainte-Catherine Ouest) avec des spectacles et des prestations multiples. «Nous avons renforcé notre partenariat avec Fierté Montréal pour leur permettre justement de tenir des performances dans le Village, une stratégie que nous croyons parviendra à connecter les deux sites de Fierté Montréal tout en attirant de l’achalandage dans le Village, souligne Gabrielle Rondy. C’est important pour nous de consolider notre relation avec Fierté Montréal à la fois pour la communauté et pour les commerçants du quartier.»

Après quoi, tranquillement on se dirigera vers le week-end de l’Action de grâce durant lequel (11 au 13 octobre), comme l’an dernier, les bars et les clubs pourront fermer leurs portes aux petites heures du matin. Ensuite, on assistera à la 2e édition des Rendez-vous de la drag, dont les dates ne sont pas encore connues. «Nous voulons mettre en valeur cet événement

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avec une collaboration accrue entre la SDC et les Rendez-vous de la drag et augmenter les activités dans le Village par la même occasion», dit Gabrielle Rondy. L’an dernier, cette nouvelle manifestation artistique avait réuni plusieurs dizaines de drags du Québec, du Canada, des États-Unis et même d’Europe au Palais des congrès, ainsi que des centaines de fans. Des activités avaient aussi été organisées dans certains bars du Village et ce sera encore le cas en 2024.

Des aménagements renouvelés

L’été dernier, de nombreuses personnes n’avaient de cesse de photographier sous presque tous les angles les animaux comme l’orignal ou le chevreuil, entre autres. Eh bien ils auront une nouvelle occasion de le faire. «Cette fois-ci, on va réunir tous les animaux à l’entrée est du Village, au coin de Papineau. Cela va faire un bon punch dans ce secteur-là et cela invitera les gens qui rentrent par-là de déambuler vers l’ouest et de découvrir les autres aménagements», dit Gabrielle Rondy.

On utilisera des marquages au sol cette année aussi, mais dans une nouvelle version, soit un long ruban multicolore au milieu de la rue, d’ouest en est, pour célébrer la diversité.  Certains se plaignent toujours qu’il n’y avait pas assez de verdure – bon, d’un côté, c’est vrai qu’il n’y a pas beaucoup d’arbres le long de la rue, mais cela ne dépend pas de la SDC – , cependant, on va utiliser les plus de 150 bacs à fleurs qui vont contribuer ainsi à verdir plus le secteur. Les installations avec les boules disco et les plantations refont leur apparition cette année et seront concentrés surtout dans la zone du café La graine brûlée pour donner plus de caractère dans ce secteur-là, où il n’y a qu'une terrasse, celle de ce café prisé des étudiants.

Nouveauté, nouveauté, nouveauté! La SDC a mis la main sur d’anciens bancs pliants du Stade olympique qui seront disséminés ici et là sur Sainte-Catherine. Du bleu original, ceuxci seront peints en rose. Surnommés «trouples», oui, oui, on pourra s’assoir sur l’une des 35 unités de ces bancs agencés en triangle de trois par trois par trois (pour neuf bancs en tout par unité). «Au milieu du triangle de bancs, on plantera des végétaux, dit la directrice générale de la SDC du Village. Avec le rose et les plantations, ce sera plus coloré et original. Cela augmente aussi l’offre de places assises dans quartier pour relaxer et jaser entre amis.»    Rappelons ici que l’an passé, on a enregistré 10 millions de passages piétons, attention, ce ne sont pas des personnes ici, mais des «passages». «On s’attend aux mêmes chiffres pour cet été, sinon plus encore, poursuit Gabrielle Rondy. Après le centre-ville et l’avenue du Mont-Royal, le Village attire pas mal de gens avec ses terrasses et ses activités et nous sommes contents d’accueillir toujours plus de visiteurs et de touristes dans ce nouvel aménagement avec autant de végétaux colorés et plus de fleurs. Ce sera certainement magnifique si la nature veut bien collaborer cet été!»

Des commerces ouvrent leurs portes Selon ce qu’on a appris récemment, deux nouveaux restaurants coréens sont soit sur le point d’ouvrir ou vont ouvrir sous peu: l’un prendra la place vacante de l’ancien Café Di Bernardo, non loin du dépanneur Couche-Tard, et le 2e  près du resto indien Tabla et du Saloon.

Le local du magasin WOD Sports, sur Atateken au sud de Sainte-Catherine, semble avoir trouvé preneur également sans que l’on sache exactement de quoi il s’agit pour l’instant. On s’est laissé dire aussi que le restaurant Ô Thym (sur de Maisonneuve) déménagerait dans un local plus grand sur Atateken. Quant au commerce vacant à l’angle de Papineau et SainteCatherine, celui-ci aussi serait sur le point d’être loué. Enfin, on a entendu entre les branches que la surface de l’ex-magasin Archambault serait sur le point d’être occupée.  «Cela fait plusieurs nouveautés pour le secteur, poursuit Gabrielle Rondy. Et c’est aussi du nouveau pour les visiteurs lorsqu’ils se promèneront cet été. Donc oui, ça bouge dans le quartier et de manière positive !»  6

ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

PLACE AU VILLAGE EST RENDU POSSIBLE GRÂCE À LA COLLABORATION DE LA SDC DU VILLAGE. 1211, rue Sainte-Catherine Est, Montréal QC. H2L 2H1 | 514 529.1168 villagemontreal.ca | facebook.com/villagemontreal
L’intimidation LGBTQ-phobe : mieux la comprendre pour mieux la contrer

Dans un monde où l’acceptation devrait être la norme, la triste réalité persiste : les personnes LGBTQ2+ continuent de vivre du harcèlement, de l’intimidation et des violences interpersonnelles dans des proportions plus élevées que la population générale.

Les données représentatives les plus récentes de l’Institut de la statistique du Québec (2022-2023) révèlent que dans l’ensemble des contextes examinés dans l’étude (travail, école, en ligne, autres contextes), les proportions de personnes qui ont vécu de l’intimidation ou du harcèlement sur une base mensuelle étaient significativement plus élevées chez les personnes LGB+ que chez les personnes hétérosexuelles (28 % c. 10 %). Chez les personnes transgenres ou non binaires, le tiers (34 %) avaient vécu de l’intimidation ou du harcèlement sur une base mensuelle au Québec au cours des 12 mois précédant l’étude, comparativement à 11 % des personnes cisgenres. Ces chiffres glaciaux ne sont pas juste des statistiques, ils sont l’écho des souffrances silencieuses qui résonnent à travers les murs des écoles et des lieux de travail, entre autres.

Résilientes, les personnes et les communautés LGBTQ2+ ont appris à composer avec ces expériences et à développer des forces qui leur permettent de mieux vivre avec ces cicatrices qui marquent souvent profondément leur parcours. Néanmoins, certains groupes sont particulièrement vulnérables à l’intimidation et au harcèlement. C’est particulièrement le cas des jeunes, chez qui on observe les taux les plus élevés de violences, notamment sous la forme d’intimidation. Selon Statistique Canada, 77 % des jeunes de la diversité sexuelle et de genre avaient vécu de l’intimidation en 2019, contre 69 % des autres. L’Institut de la statistique du Québec a aussi montré que plus le nombre de facteurs identitaires ou sociétaux qu’une personne présente est élevé (par ex., être une femme ou une personne non binaire, être lesbienne, gai ou bisexuel, être trans, être autochtone ou de minorité visible, être en situation de handicap, etc.), plus elle est susceptible de vivre de l’intimidation ou du harcèlement.

Ce portrait accablant confirme que l’homophobie, la lesbophobie, la biphobie et la transphobie marquent encore nos vies, et ce, à tous les âges de la vie. On pourrait même se demander si ce n’est pas un peu plus le cas qu’avant si on en juge par un contexte social et politique marqué par des discours de plus en plus hostiles à la diversité sexuelle et de genre.

C’est la raison pour laquelle la Chaire de recherche sur la diversité sexuelle et la pluralité des genres de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) cherche à approfondir notre compréhension de l’intimidation et de la cyberintimidation vécues par les personnes LGBTQ2+ au travail, à l’école et dans les communautés pour soutenir la sensibilisation des décideurs aux spécificités et les efforts de prévention. Chaque personne compte, chaque expérience est précieuse. En participant à un court sondage (12 minutes en moyenne), vous nous aidez à produire des données qui contribueront à influencer les politiques contre l’intimidation et la cyberintimidation au Québec.

Pour participer : tinyurl.com/relationsLGBTQ 6

MARTIN BLAIS, Chaire de recherche sur la diversité sexuelle et la pluralité des genres, UQAM

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LUTTE CONTRE LES LGBTQ-PHOBIES | 17 MAI
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Depuis 2003, date de la création de la première journée nationale contre l'homophobie, la Fondation Émergence n'a cessé de sensibiliser le grand public, d'ici comme ailleurs, aux réalités des personnes LGBTQ. Dont l'un des premiers défis est de se prémunir ou d'être protégé contre l'homophobie et la transphobie, qu'elles soient institutionnelles ou sociales. La Fondation Émergence lance sa campagne 2024 contre l'homophobie et la transphobie le 30 avril prochain. Cette année, la Fondation Émergence, inquiète devant le recul des droits LGBTQ ou les menaces qui pèsent sur eux à travers le monde, souhaite mettre en miroir ce qui se passe aujourd'hui et les exactions homophobes et transphobes qui ont jalonné l'histoire et ainsi étayé la thèse que l'on assiste véritablement à un recul.

En route vers le 17 mai, inquiétudes devant le recul potentiel des droits LGBTQ

Pour le directeur général de la Fondation Émergence, Laurent Breault, tout est parti d'un simple constat. «À partir de nos observations de l'actualité nous en sommes arrivés à la conclusion qu'il fallait réagir. Il suffit de regarder ce qui se passe aux États-Unis, avec des projets de loi anti-LGBTQ, ou encore pour ne citer que cet exemple, l'Ouganda où les actes d'homosexualité sont passibles peine de prison à perpétuité, voire de la peine de mort dans certains cas, sans vouloir être alarmistes, nous voulons tirer la sonnette d'alarme».

Pour le directeur général, son inquiétude s'étend jusqu'au Canada. «Même ici, nous assistons à un durcissement sur la question des jeunes trans mineur.e.s qui est devenu un enjeu politique. Nous faisons donc appel à nos allié.e.s pour leur dire que nous avons besoin de leur soutien, en rappelant que tout recul de nos droits et un recul pour toute la société».

Pour cette année, la campagne souhaite faire un parallèle avec le passé. «On souhaite lutter contre la répétition des horreurs du passé, des horreurs qui reviennent actuellement, continue Laurent Breault, pour interpeller nos allié.e.s et leur dire que si tout n'est pas encore réglé pour nos communautés et qu'elles sont encore en danger dans de nombreux pays».

Comme il est de mise depuis les premières campagnes de la Fondation Émergence, on ne personnalise pas le message en accusant directement et nommément celles et ceux qui jouent la carte LGBTQ-phobe. «La Fondation Émergence se veut apolitique et si nous voulons dans cette campagne coller avec l'actualité, où chaque jour, quelque part on a connaissance d'actes homophobes et transphobes, ou encore, de l'annonce d'un projet de loi anti-LGBTQ, nous ne voulons cibler personne, ni même de parti politique, la Fondation Émergence se voulant apolitique», précise Laurent Breault.

Même si les activités entourant la campagne dont le dévoilement aura lieu le 30 avril prochain, le directeur général tient à souligner que cette dernière dépasse largement les

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frontières du Québec. Des villes comme Toronto et Vancouver sont associées à l'événement. Les affiches comme les années précédentes seront disponibles en plusieurs langues et pourront être commandées directement sur le site. Bien sûr, il y aura une vidéo mais aussi appelle à une participation du public qui au cours de l'année pourra répertorier tous les actes homophobes et transphobes de l'année 2024. Petit changement cette année, la Fondation Émergence a prévu une campagne spécifique pour les écoles. Une décision qui tient à deux raisons, selon Laurent Breault.

«La première raison c'est que nous sommes toujours un peu serrés dans l'envoi du matériel, car au mois de mai, c'est un peu la fin de session et beaucoup d'établissements d'enseignement n'ont plus le temps d'organiser des événements. et nous ne sommes jamais près avant le mois de mai. La seconde tient à la réception des messages des campagnes. Il est vrai que nos messages peuvent être choquants, c'est un peu notre marque de commerce, pour susciter des réactions, des directions. Mais pour certains établissements, c'était considéré comme trop violent, alors on a opté pour un message plus générique et universel, autour de la tolérance et l'acceptation de la diversité. Nous avons donc envoyé des affiches, des dépliants, et des autocollants autour du concept de tolérance et qui peuvent être diffusés en-dehors des écoles même. Nous avons pu compter sur le soutien de député.e.s et de ministres qui ont commandité l'événement à travers leur budget discrétionnaire».

Il y a peut-être un rendez-vous à ne pas manquer en allant le 30 avril en début d'après-midi faire un petit tour au Quartier des spectacles. La Fondation Émergence se rendra visible et nous invitera tous et toutes, allié.e.s compris surtout, à nous sentir concerné.e.s et bien sûr à plus de vigilance. 6 DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com

INFOS | https://www.may17mai.com

THÉMATIQUE DU DÉFILÉ DE LA FIERTÉ 2024 :

« À NOUS L’ARC-EN-CIEL ! »

La thématique retenue cette année pour le défilé de la Fierté est « À nous l’arc-en-ciel ». C’est en quelque sorte un cri de ralliement, inspiré des manifestations pour la reconnaissance et le respect des droits des communautés 2SLGBTQIA+.

Au-delà de l’arc-en-ciel se trouve notre havre de fierté, un havre de paix où l’on veille l’un sur l’autre, où nos revers font notre force et nos luttes prennent tout leur sens. Un havre de paix où on trouvera des couleurs qui nous sont propres, ainsi que notre famille choisie. Un havre de paix duquel nous sommes fier.ère.s, où l’on se tient ensemble, tissé.e.s serré.e.s, pour briller, pour prendre notre place. Au-delà de l’arc-en-ciel se trouve un endroit où s’émanciper pleinement, notre havre de manifestation. « À nous l’arc-en-ciel », c’est la « réappropriation de l’arc-en-ciel et une évolution plus inclusive de sa signification ». Donc « À nous l’arc-en-ciel », c’est aussi une manière de dire « À nous les possibilités » ou « À nous l’avenir ».  6

LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com

INFOS | https://fiertemontreal.com/fr

PRÉCISION

En page 50 de la dernière édition du Fugues, nous mentionnions le livre «Mort ou fif» de Michel Dorais. Il aurait été plus juste de mentionner la collaboration de Simon Louis Lajeunesse à cet ouvrage de recherche. 6

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Peu de protection dans le monde pour les personnes intersexes

Bien que les discriminations envers les personnes intersexes ont été reconnues par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU le 4 avril dernier, une grande majorité des États membres de l’ONU n’ont pas encore entrepris de tentative juridique suffisante pour protéger le droit des personnes intersexes à l’intégrité corporelle et à l’autonomie. Néanmoins, une tendance à l’évolution positive se dessine, considère ILGA World.

L’organisation ILGA World a publié en décembre dernier la première édition de son Intersex Legal Mapping Report, une enquête mondiale inédite sur les protections juridiques des personnes nées avec des variations des caractéristiques sexuelles. La publication présente une vue d’ensemble de la situation de chacun des 193 États membres des Nations unies en ce qui concerne la protection des droits humains des personnes intersexes et des profils

des 34 pays où des développements juridiques ont eu lieu, ainsi qu’une analyse de la manière dont les questions intersexes ont été traitées dans le droit international des droits humains. En outre, il présente également des entretiens avec des militants intersexes, offrant des perspectives uniques sur leur travail de défense des droits.

Les personnes intersexes naissent avec des variations des caractéristiques sexuelles (comme les organes génitaux, les organes reproducteurs, les modèles hormonaux et chromosomiques) qui présentent une diversité allant au-delà des définitions stéréotypées des corps masculins ou féminins. Jusqu’à 1,7 % de la population mondiale est née avec de telles caractéristiques. Cependant, parce que leurs corps sont considérés comme différents, les enfants et les adultes intersexes sont souvent stigmatisés, mutilés, soumis à des pratiques préjudiciables – y compris dans le cadre médical – et victimes de discriminations.

« Jusqu’au mois de juillet 2023, seuls six États membres de l’ONU avaient adopté des lois interdisant les traitements médicaux inutiles, les chirurgies et autres interventions modifiant les caractéristiques sexuelles des personnes intersexes mineures sans leur consentement libre, préalable et pleinement éclairé », a déclaré Crystal Hendricks, présidente du Comité intersexe d’ILGA World. « Cette carence frappante de protection juridique est toujours une réalité malgré les appels unanimes, systématiques et urgents de la société civile intersexe et des organismes internationaux de droits humains. Pourtant, les tendances positives actuelles nous donnent des raisons d’espérer. »

Le Intersex Legal Mapping Report d’ILGA World explique comment les 15 dernières années ont vu une augmentation rapide des développements juridiques visant à améliorer la situation des personnes intersexes. En juillet 2023, sept États membres de l’ONU ont introduit une législation nationale interdisant la discrimination fondée sur les caractéristiques sexuelles ; cinq États ont adopté des dispositions juridiques sur la responsabilité pour les infractions commises sur les mêmes bases ; et sept ont introduit d’autres normes juridiques visant à améliorer la jouissance égale des droits humains par les personnes intersexes. En outre, il existe un nombre croissant de développements juridiques nationaux et infranationaux ayant pour but de répondre aux besoins de la communauté intersexe.

« Le droit international des droits humains joue également son rôle », a ajouté Ilia Savelev, coauteur du  Intersex Legal Mapping Report. « Depuis 2009, les réponses des organisations intergouvernementales sont passées de suggestions indécises à des appels urgents et confiants pour interdire légalement les interventions médicales non consensuelles sur les personnes intersexes mineures et garantir l’obligation de rendre des comptes. »

Lors du dernier Conseil des droits de l’homme de l’ONU, en octobre 2023, la Finlande, le Chili, l’Afrique du Sud et l’Australie ont par exemple mené un groupe de 56 États de toutes les régions du monde (incluant le Canada) dans un appel retentissant à « intensifier les efforts pour lutter contre la violence, les pratiques préjudiciables et la discrimination sur la base des caractéristiques sexuelles ».

À la même occasion, des organisations de la société civile ont demandé une résolution des Nations unies, qui pourrait conduire à un rapport officiel des Nations unies sur la question : ce serait une première absolue et sensibiliserait les États aux questions intersexes d’une manière qu’ils ne pourraient plus les ignorer. La société civile a en effet joué un rôle fondamental dans l’avancée des droits humains des personnes intersexes. « Toutes les avancées obtenues au cours de ces années témoignent de leur travail acharné », ont déclaré Luz Elena Aranda et Tuisina Ymania Brown , co-secrétaires généraux d’ ILGA World . « Les militants dénoncent depuis longtemps les violations du droit des personnes intersexes à l’intégrité corporelle, à l’autonomie et à l’autodétermination. Mais nous savons que les personnes intersexes ne sont pas les seules à être confrontées à ces questions : à des degrés divers, ces questions sont également extrêmement pertinentes lorsqu’il s’agit d’égalité de genre et de sexualité, mais aussi de handicap, de

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LUTTE CONTRE LES LGBTQ-PHOBIES | INTERSEXE

santé et de droits sexuels et reproductifs, ou encore de travail du sexe. À une époque où le contrôle des corps est devenu un élément essentiel de l’agenda anti-droit, la solidarité entre les mouvements n’a jamais été aussi importante. Nous espérons que des outils tels que le  Intersex Legal Mapping Report catalyseront des progrès et des changements continus –pas seulement pour la communauté intersexe, mais pour nous tous. »

Ce rapport rappelle, entre autres, que l’article 268 du Code criminel canadien interdit les voies de fait graves et que le fait de blesser, de mutiler ou de retirer les organes sexuels d’une victime est explicitement inclus dans la définition. Cependant, il existe une exemption à l’article 268 pour les médecins qui effectuent des interventions chirurgicales destinées à créer une « apparence sexuelle normale ».

En juin 2021, des militants d’Égale Canada ont déposé une requête auprès de la Cour supérieure de justice de l’Ontario pour contester la constitutionnalité des exemptions du Code criminel, mais aucune décision n’a encore été prise.

Quelques chiffres à retenir

Les données énumérées dans le rapport se réfèrent à la situation jusqu’en juillet 2023.

• 6 États membres des Nations unies disposent de lois interdisant les interventions médicales inutiles visant à modifier les caractéristiques sexuelles des mineurs intersexes sans leur consentement libre, préalable et pleinement éclairé : Allemagne, Grèce, Islande, Malte, Portugal et Espagne. Seuls deux États membres des Nations unies – la Grèce et Malte – ont introduit des sanctions spécifiques en cas de violation de ces interdictions ;

• 181 (94 %) États membres des Nations unies n’ont pas encore pris de mesures juridiques suffisantes pour protéger le droit des personnes intersexes à l’intégrité corporelle et à l’autonomie ;

• 7 États membres des Nations unies ont introduit une législation nationale interdisant la discrimination fondée sur les caractéristiques sexuelles : Albanie, Bosnie-Herzégovine, Danemark, Malte, Portugal, Espagne et Serbie ;

• 8 États membres des Nations unies ont adopté une législation visant à protéger les personnes intersexes contre la discrimination fondée sur d’autres motifs – Australie, Belgique, Finlande, Inde, Monténégro, Pays-Bas et Afrique du Sud ;

• 5 États membres de l’ONU ont adopté des dispositions légales sur la responsabilité des infractions commises sur la base des caractéristiques sexuelles : le Danemark, la Grèce, l’Islande, l’Espagne et Malte ;

• 7 États membres des Nations unies ont introduit d’autres normes juridiques visant à améliorer l’égalité de jouissance des droits humains par les personnes intersexes : Andorre, le Chili, le Costa Rica, la Grèce, l’Islande, le Kenya et les États-Unis ;

• ILGA World a identifié des lois et réglementations infranationales comprenant des dispositions relatives au droit des personnes intersexes à l’intégrité corporelle et à l’égalité de jouissance de leurs droits humains en Australie, en Inde, au Mexique, aux Philippines, en Espagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis. 6

YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com

INFOS | Pour télécharger le Intersex Legal Mapping Report (en anglais) : https://ilga.org/wp-content

Pour plus de mises à jour sur les cadres juridiques limitant les interventions sur les mineurs intersexes, consultez la base de données de ILGA World à l’adresse : https://database.ilga.org/interventions-intersex-minors

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Fonds Laurent McCutcheon

: un appel de candidatures de projets

Pour la première fois, le 2 avril dernier, on procédait à un lancement invitant des groupes ou des individus à présenter un projet dans le cadre du Fonds Laurent McCutcheon (FLM). « Les communautés LGBTQ+ sont confrontées à des obstacles qui les empêchent souvent de s’investir pleinement au sein de notre société. Voilà pourquoi il est important de soutenir des projets qui permettront, par exemple, d’offrir des services ciblés ou encore des programmes d’éducation à l’intention des communautés LGBTQ+. Appuyer ce type de projets, c’est favoriser l’équité et l’inclusion ainsi que contribuer à poursuivre le travail entamé par Laurent McCutcheon, pionnier de la défense des droits des communautés LGBTQ+ », peut-on lire dans le communiqué du comité consultatif de ce Fonds.

Notons que le Fonds Laurent McCutcheon est géré par la Fondation du Grand Montréal (FGM).

« L’organisme remettra cette année une subvention de 5000 $ au projet retenu », souligne Adam Loukofsky, qui est membre de ce comité.

Un large éventail de projets peuvent être soumis : intervention auprès d’un ou de plusieurs sous-groupes faisant partie des communautés LGBTQ+ pour leur offrir des services ciblés ; action d’éducation à l’intention des communautés LGBTQ+ ou visant à informer la population sur les réalités des communautés LGBTQ+ ; appui à la défense des droits des personnes LGBTQ+ en soutenant une action juridique, en documentant une situation en vue de construire un plaidoyer, en vulgarisant les droits pour les faire mieux connaître ; projet artistique valorisant les personnes ou les communautés LGBTQ+ ; ou encore projet Histoire/Héritage contribuant à raviver, commémorer ou préserver notre passé. Voilà autant d’exemples de projets. Vous pouvez rechercher d’autres idées sur le site flmfgm.org et y déposer votre projet avant la date limite, qui est le 1er juin. Rappelons que Laurent McCutcheon, décédé du cancer le 4 juillet 2019, à l’âge de 76 ans, a présidé, de 1982 à 2013, les destinées de Gai Écoute (devenu Interligne en 2017) et a créé la Fondation Émergence, en plus d’avoir milité longtemps pour les droits des communautés LGBTQ+.

« La société évolue, mais il ne faut pas croire qu’elle évolue d’elle-même », de dire Pierre Sheridan, le veuf de Laurent McCutcheon et membre du comité consultatif. Il faut donc continuer à soutenir les initiatives des groupes ou des individus dans la perspective de voir la société s’ouvrir encore plus et que les LGBTQ+ qui en ont besoin puissent recevoir les services nécessaires à leur épanouissement au sein de cette société. »

La Fondation du Grand Montréal détient plus de 400 M$ en fonds à l’heure actuelle, et ce, pour plusieurs types de causes. « Lorsque les gens donnent, ils donnent toujours avec leur cœur et les valeurs qui les animent, de noter le président-directeur général de la Fondation, Karel Mayrand. […] C’est important de sensibiliser les gens des communautés LGBTQ+ à la philanthropie parce que les gens donnent moins en ce moment. […] Les gens donnent en général pour la santé, les services sociaux, l’éducation, pour une forme ou une autre pour la religion, mais rares sont ceux qui financent des fonds pour les communautés LGBTQ+. C’est moins de 1 % des fonds qui vont vers ces communautés-là. […]» Autant Karel Mayrand qu’Adam Lukofsky invitaient les gens dans leur présentation à faire un don à ce Fonds.

« Cette année on offre une subvention de 5000 $, mais on espère et on souhaite qu’avec le

temps, nous serons capables de récolter plus de fonds et, donc, qu’il y aura plus de subventions pour deux ou trois projets ou plus encore au cours des prochaines années […] », rajoute Adam Lukofsky.

« Grâce à l’expertise du comité consultatif du Fonds Laurent McCutcheon et au soutien de la direction du développement philanthropique de la Fondation du Grand Montréal, la mission de ce Fonds, créé il y a 10 ans par mon conjoint, est entre bonnes mains, rajoute Pierre Sheridan, l’actuel constituant du Fonds. Merci à tous les bénévoles qui soutiennent son développement et merci à toutes les personnes qui contribuent généreusement par leurs dons à la croissance du Fonds. »

« Les communautés LGBTQ+ en quête d’équité et de justice peuvent compter sur l’engagement et la vision de l’équipe du Fonds Laurent McCutcheon, que la Fondation du Grand Montréal est fière de soutenir », de poursuivre Karel Mayrand. France McCutcheon, membre de la famille, Mona Greenbaum, de la Coalition des familles LGBT+, Me Marie-Laure Leclercq (du cabinet De Grandpré Chait), ainsi que Martine Roy (de la Banque TD) assistaient, entre autres, à cette présentation en tant que membres du comité consultatif de ce Fonds. Il faudra surveiller les activités du comité consultatif, car il y aura plusieurs événements au cours des prochains mois, y compris à la Banque TD avec Martine Roy, qui est la directrice régionale pour le développement des affaires 2SLGBTQ+. « Le mardi 6 août prochain, on tiendra notre événement estival et qui sera en même temps la remise de la subvention pour le projet retenu », dit Adam Lukofsky.

N’oubliez pas que la date limite pour déposer une demande est le 1er juin 2024. 6

ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

INFOS | Inscription pour le projet : https://www.flmfgm.org

26 | FUGUES.COM
LUTTE CONTRE LES LGBTQ-PHOBIES | FONDS LAURENT MCCUTCHEON CRÉDIT PHOTO ARCHIVES FUGUES

Les thérapies de conversion ne se limitent pas aux états américains ultra religieux ni à un passé lointain. La torture anti-LGBTQ+ existe encore au Québec au Canada. En donnant la parole à des survivant.e.s, à plusieurs expert.e.s, à des adeptes de ces thérapies et même à un jeune Québécois qui choisit chaque jour d’étouffer une part de lui-même, Jocelyn Lebeau propose une série balado aussi éclairante que bouleversante, Faisunhommedetoi, disponible gratuitement sur OHdio.

Àquelpointcesthérapiespeuvent-ellescauserdesdommages?

JOCELYN LEBEAU : La première étude canadienne sur le sujet démontre que 10% des personnes LGBTQ+ en auraient subi, soit près de 100 000 personnes à travers le pays. Les impacts de ces thérapies, qui ont souvent lieu à l’adolescence, sont nombreux : hausse de l’anxiété, problèmes d’estime de soi, impact sur le parcours scolaire et socio-professionnel et suicides, tant certaines personnes en sont venues à se détester. L’expert Martin Blais dit qu’une thérapie de conversation est une entreprise de destruction massive de l’identité et de la confiance en soi.

Historiquement,cesthérapiesontprisplusieursavenues:exorcisme,discussionsavecdes « spécialistes », lobotomie, LSD, greffes de testicules d’hommes hétéros, castration, électrochocs,violscorrectifs,auto-punitionde«reconditionnement».Commentas-turéagi endécouvrantça?

JOCELYN LEBEAU : Ça m’a choqué! Dans le milieu médical, jusqu’en 1990, l’homosexualité était un trouble de santé mentale, selon l’Organisation mondiale de la santé, alors que la transidentité était perçue comme une maladie jusqu’en 2019. Donc, la médecine tentait de répondre à cette vision. C’est long de faire changer la médecine partout sur la planète. Jusqu’à récemment, dans certains bureaux de psychologues reconnus par l’Ordre des psy du Québec, on suggérait subtilement de faire une thérapie de conversion.

En ce qui concerne le milieu religieux, il est plutôt question de rencontres avec un prêtre ou un pasteur, de lectures des versets de la Bible, de camps religieux comme dans le film Boy Erased ou d’exorcismes. Ça existe encore, même si on sait que ça ne fonctionne pas.

Commentexpliquernotreignorancesurcespratiques?

JOCELYN LEBEAU : Olivier Ferlatte, le chercheur de la grande étude, affirme que c’est un sujet tabou, même au sein de la communauté. C’est seulement en commençant à travailler là-dessus qu’il s’est rendu compte que certain.e.s collègues qu’il côtoyait depuis des années en avaient vécu et que ça se passait chez nous.

Le balado met la lumière sur le fait que ça s’est passé ici, que ça peut encore se produire et que c’est criminel au Canada depuis janvier 2022. La loi a été adoptée à l’unanimité par l’ensemble des élu.e.s, car c’est considéré comme une forme de torture. Seule une douzaine de pays interdit les thérapies de conversion sur la planète.

28 | FUGUES.COM LUTTE CONTRE LES LGBTQ-PHOBIES | JOCELYN LEBEAU CRÉDIT PHOTO ALEXIS GR
« Fais un homme de toi » : troublant balado sur les thérapies de conversation

MêmesileQuébecaexpulsél’Égliseilyasixdécennies,lareligionoccupe-t-elleplusde placequ’onlecroit?

JOCELYN LEBEAU : Je tiens à préciser que le christianisme n’a pas le monopole de l’homophobie et de la transphobie, et qu’il existe des églises ouvertes aux personnes LGBTQ+. Il y a moyen de vivre sa foi en étant queer. Je ne veux pas démoniser la religion. Bien sûr, il y a moins de pratiques religieuses qu’à une certaine époque au Québec, mais ça existe encore. Pour certaines personnes, la religion, c’est toute leur vie : leurs croyances, une partie de leur éducation, leur cercle social, leur fun de fin de semaine.

Si ton entourage te propose une alternative pour te libérer du « démon de l’homosexualité », tu as tendance à les écouter, car ces gens partagent les mêmes valeurs que toi. Et lorsque tu réalises que ça ne fonctionne pas et que tu vas moins bien depuis que tu as subi les thérapies de conversion, si tu choisis de quitter ton groupe religieux, tu te détaches de tous tes cercles : tes amis, ta famille, ta gang.

Lesthérapiesdeconversionviennentbeaucoupdelavolontédemainteniruneforme d’ordresocialoùlesrôlessonttrèsdéfinis.D’oùvientcebesoinderigidité?

JOCELYN LEBEAU : La société a installé un système très binaire : le bien et le mal, les hommes et les femmes, etc. Il y a plusieurs choses qui sont séparées sans rien au milieu. Mais depuis quelques années, on se rend compte qu’entre les deux, il existe plusieurs choses et ça brasse la cage de certaines personnes. Ça bouleverse certaines visions du monde. Je crois qu’on est dans une période de changement positive, mais on assiste également à une remontée de l’homophobie et de la transphobie. C’est pour ça qu’il faut se faire entendre et donner des exemples de réussites publiquement.

Tufaisintervenirunhommepro-thérapiesdeconversation,quiprétendqueçanecrée pasdedommagesetquel’homosexualitéestunecroix.Pourquoiluioffrirunetribune?

JOCELYN LEBEAU : On trouvait ça important d’avoir différents points de vue. Comme on demande aux gens de comprendre les réalités LGBTQ+, je crois qu’on doit nous aussi tendre l’oreille à ce que certaines personnes pensent. Cela étant dit, c’était la rencontre qui me stressait le plus. Je savais qu’on ne voyait pas l’orientation sexuelle et l’identité de genre de la même façon. Au final, ç’a été une discussion entre deux adultes qui essayaient d’entendre le point de vue de l’autre. Selon sa vision, l’homosexualité est un démon dont on peut se débarrasser. Je ne suis pas d’accord. Mais de l’entendre, ça m’a permis de réaliser que certaines personnes voient ça ainsi.

J’ai envie de vivre dans une société où tout le monde peut échanger pour faire avancer les choses. Il n’est pas le seul à penser comme ça. Il dit lui-même que s’il y avait des études plus poussées faites par d’autres spécialistes, il serait prêt à se rallier au consensus scientifique. Présentement, il croit qu’il y a un lobby gai et que des gens ne peuvent pas pousser les études aussi loin qu’ils le souhaiteraient. Nous lui avons partagé nos recherches.

Je ne crois pas qu’on l’a fait changer d’idée, mais dans cet échange, peut-être qu’on peut espérer faire un peu changer les choses.

Lespersonnescommeluitrouventsouventdesraisonspourjustifierquetouteslespreuves qu’ellesonttortsontsansfondement.Çaviententreautresd’unepertedeconfianceenvers lesinstitutionsetçasemblejustifiertouslescomportementsettouslesidéaux.

JOCELYN LEBEAU : Lui-même reconnaît que certains de ses propos peuvent se rapprocher de théories conspirationnistes. Il nous l’a dit. Mais on entend l’échange au complet : ses propos, nos réponses et nos nuances. Ce segment-là permet de remettre en lumière certains faits sur les thérapies de conversation. C’est important de réagir et de rectifier les faits.

LebaladodonneaussilaparoleàunjeuneQuébécoisquiaffirmeêtrepasséd’homoà hétéro,quiditavoirchangépourêtrecequeDieuveutqu’ilsoitetquis’abandonnechaque matin,danslesensqu’ilmetdecôtéunepartdelui-mêmepourêtrehétéro.Comment réagissais-tuàsespropos?

JOCELYN LEBEAU : Au début, ça confronte! C’est une autre façon d’aborder son rapport à la vie. Il a l’air très heureux dans sa relation avec Dieu, sa femme et ses enfants. Il a choisi d’écouter ce que Dieu lui a envoyé comme message. Je respecte ses choix.

As-tuhésitéavantdediffuseruneparolequipourraitpermettreàd’autrespersonnesde sereconnaîtreetlesencourageràécraserunepartd’elles-mêmes?

JOCELYN LEBEAU : Pas du tout, car on donne aussi la parole à plusieurs spécialistes qui affirment n’avoir jamais rencontré une personne qui a réussi à changer son orientation sexuelle ou son identité de genre à l’aide des thérapies. On est tous libres d’écouter nos désirs ou non. Martin Blais dit espérer que les gens qui prennent cette décision ont un sentiment d’accord avec eux-mêmes chaque jour. Dr Richard Montoro explique que ce n’est pas nécessairement santé. Après ça, les gens peuvent tirer leurs conclusions.

Toutaulongdubalado,jet’aisentiàfleurdepeau.Pourquoi?

JOCELYN LEBEAU : Parce que c’aurait pu être moi. À l’adolescence, si j’avais baigné dans un milieu religieux et qu’on m’avait proposé une thérapie de conversion, j’aurais embarqué à 100 milles à l’heure. Ça me faisait tellement chier d’être gai! Donc, je me reconnais dans ces personnes-là. Je les trouve courageuses de nous parler. Elles ont fait preuve de tellement d’authenticité que je me devais d’en faire autant. 6

SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com

INFOS | Suivre le balado Fais un homme de toi sur Ohdio : https://ici.radio-canada.ca/ohdio/balados

UNE VÉRITABLE INCLUSION NUMÉRIQUE EST NÉCESSAIRE

ILGA World présentait récemment Accessing Connection, une collection de données et de témoignages montrant comment les disparités dans l’accès au numérique affectent les personnes LGBTI à travers le monde et sont en soi une « fracture numérique ».

La disparité dans l’accès à la technologie numérique (y compris les ordinateurs portables, les ordinateurs de bureau, les téléphones intelligents et les tablettes) et à l’Internet a un impact sur les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, trans (LGBT+) de manière spécifique, considère l’organisation internationale ILGA World : « Il est essentiel d’écouter leurs histoires pour construire une inclusion numérique significative pour tous. »

L’organisation internationale a lancé, le 20 février, Accessing Connection, une recherche pionnière sur l’interaction complexe entre les disparités dans l’accès au numérique et les expériences uniques des individus et des communautés d’orientations sexuelles, d’identités et d’expressions de genre, et de caractéristiques sexuelles diverses.

Les chercheurs ont cartographié les complexités de la fracture numérique du point de vue du genre, de la race et du statut migratoire, des régions géographiques, des contextes urbains et ruraux, de l’indigénéité et du handicap, entre autres. Mais jusqu’à présent, il n’existait que peu ou pas d’études sur les obstacles qu’elle représente pour les personnes LGBT+. Rédigé pour ILGA World par The Engine Room – une organisation à but non lucratif qui soutient la société civile dans son utilisation de la technologie – Accessing Connection comble cette lacune en s’appuyant sur des données et des témoignages de défenseurs des droits humains de toutes les régions du monde.

« Les personnes LGBT+ savent que l’espace en ligne a permis de créer une communauté, de lancer des mouvements et de fournir des outils pour se faire entendre, y compris dans des environnements très hostiles », déclare Daniele Paletta, responsable de la communication chez ILGA World et responsable de la rédaction du rapport. « Cependant, ces possibilités ne sont pas accessibles à tous de la même manière. L’accès aux ressources numériques dépend de la capacité à surmonter des barrières basées sur des aspects croisés de leurs identités. » Les histoires racontées dans ce rapport montrent que, dans le monde entier, il n’existe pas de récit unique sur la façon dont les personnes LGBT+ accèdent à la connexion. Si le coût des données, la localisation et le fait de disposer d’appareils et d’infrastructures adaptés ont un impact sur la capacité de chacun à être en ligne, de nombreuses personnes LGBT+ sont confrontées au fardeau de la précarité économique en raison des difficultés à trouver un emploi, du harcèlement, de la stigmatisation sociétale et d’une législation hostile Ces facteurs ont une incidence sur leur capacité à acheter des appareils et à s’offrir une couverture Internet adéquate.

Souvent, les plateformes en ligne ne sont pas conçues pour tout le monde. Les personnes LGBT+ handicapées sont confrontées à des obstacles à l’accès en raison d’un manque de pratiques inclusives. La prédominance de quelques langues (dont l’anglais) par rapport à d’autres, ajoutée au filtrage actif des contenus LGBT+, fait en sorte qu’il est très difficile pour nos communautés d’utiliser pleinement les sites, d’accéder à l’information et de l’utiliser pour défendre leurs droits.

Craignant pour leur sécurité, les personnes LGBT+ doivent négocier entre l’anonymat et la visibilité. Tout comme pour la violence hors ligne, les victimes de harcèlement en ligne peuvent avoir du mal à trouver des protections juridiques, en particulier lorsque leur identité et leur expérience sont criminalisées ou carrément rejetées. Les politiques d’exclusion poussent les travailleurs du sexe LGBT+ hors ligne dans des situations de plus en plus dangereuses. La surveillance et les limitations à la liberté d’expression constituent des obstacles supplémentaires pour les défenseurs des droits humains et les organisations LGBT+, qui manquent souvent de ressources et de financements suffisants pour adopter des pratiques de sécurité numérique ou améliorer leur culture numérique.

« La connectivité en ligne a transformé notre travail en tant qu’organisations LGBT+ et notre présence en tant qu’individus », confirme Julia Ehrt, directrice exécutive d’ILGA World. « Mais elle crée aussi un cercle vicieux : les personnes les plus vulnérables et les plus démunies sur le plan économique sont aussi les plus difficiles à atteindre et à soutenir. Elles sont en même temps les plus touchées par les méfaits de la censure, du blocage et du harcèlement en ligne, ce qui les prive d’occasions cruciales de défendre leurs droits et de construire une communauté. »

Malgré les obstacles à l’inclusion numérique, les organisations LGBT+ de base continuent de mettre en œuvre des moyens ingénieux pour servir leurs communautés, y compris les moins connectées d’entre elles.  « Les histoires que nous avons rassemblées dans ce rapport montrent notre incroyable résilience », ont déclaré Luz Elena Aranda et Tuisina Ymania Brown, co-secrétaires générales d’ILGA World. « Nous sommes en première ligne pour faire progresser l’inclusion numérique pour tous – que ce soit en promouvant l’accès rural aux services Internet et la formation à la sécurité numérique, en nous mobilisant pour lutter contre une législation hostile, en traduisant des documents relatifs aux questions LGBT+ dans les langues locales, ou en exploitant la sécurité relative des espaces en ligne pour mener à bien des travaux ou rassembler la communauté. »

« Nous savons qu’être en ligne n’est pas la seule façon de servir nos populations », concluent Aranda et Brown. « Et pourtant, garantir une connectivité significative et sûre pourrait ouvrir de nouvelles perspectives, en particulier pour ceux dont la fracture numérique contribue à faire taire la voix. Tendre la main à ceux qui sont systématiquement marginalisés – par la fracture numérique ou autrement – reste au cœur de la promesse de ne laisser personne de côté. » 6 ÉTIENNE DUTIL redaction@fugues.com

INFOS | https://ilga.org

30 | FUGUES.COM LUTTE CONTRE LES LGBTQ-PHOBIES | INCLUSION
Un week-end aux couleurs de la diversité à Trois-Rivières

La fin de semaine des 18 et 19 mai prochain sera aux couleurs de la diversité en offrant cette année non seulement la Marche de sensibilisation dans le cadre de l'événement « Ensemble contre l'homophobie et la transphobie » mais également une exposition s’intitulant Fierté et résilience. Le Groupe régional d’intervention sociale (le GRIS Mauricie - Centre-du-Québec) invite communauté LGBTQ+ ainsi que la population en général à participer en grand nombre à ce week-end de sensibilisation et de rassemblement tout en art et en humanité.

Le tout débutera le samedi 18 mai à 13h avec le vernissage d’une exposition présentée à la Galerie d’art du Parc de Trois-Rivières par la Coalition des familles LGBTQ+ dans laquelle vous rencontrez une trentaine de familles 2SLGBTQ+ issues de milieux et de cultures différentes. À travers des photographies et des extraits audios, elles vous raconteront leurs histoires uniques.

Le lendemain, soit le dimanche 19 mai, la traditionnelle marche de sensibilisation, projet soutenu par Fierté Montréal, partira une fois de plus cette année du Parc Champlain, en

plein centre-ville de Trois-Rivières. Les premiers pas dans les rues se feront à 13h. Les participants peuvent donc se présenter sur place à compter de 12h où ils pourront profiter de musique, maquillage, y visiter les kiosques de divers organismes et être prêt pour le grand départ.

Pour Louis Rémi Laplante, président de l’organisme, cette marche se veut une activité hautement significative. « Nous l’avons vécu l’an dernier, cette marche est un moment privilégié où les échanges sont faciles. Avec l’ambiance et la convivialité qu’apporte cet événement, nous souhaitons pouvoir faire une différence, créer de l’ouverture et un rapprochement humain, ce qui est directement lié à notre raison d’être qui est d’humaniser la diversité! »

Pour François Vanier, directeur de l’organisme « Pour nous, il est nécessaire de créer des moments de rencontre autour des réalités LGBTQ+. Cet événement alliant marche et rassemblement convivial est donc une occasion unique d’être tous ensemble afin d’échanger et de défaire les préjugés qui affectent la qualité de vie des gens qui vivent avec ces réalités ici en région! »

La marche terminera sa boucle dans le parc Champlain, vers 14h où une ambiance festive attendra les marcheurs. Un goûter et des rafraichissements seront offerts gratuitement et kiosques d’information, jeux et musique égayeront ce moment unique où nous célèbrerons la diversité! L’exposition sera quant à elle présentée jusqu’au 2 juin 2024 inclusivement à la Galerie d’art du Parc, 864 rue des Ursulines, Trois-Rivières. 6

Horaire complet : Samedi 18 mai

10h : Arrivée et visite de l’exposition

11h : Heure du conte avec la Drag Queen Gabry Elle

12h : Buffet disponible pour le diner

13h : Prises de paroles des organisateur·rices et de personnalités invitées

14h : Panel de parents 2LSGBTQ+ de la région

16h : Fin de l’événement

Dimanche 19 mai

Dès 12h : Arrivée des participants

13h : Départ de la marche

14h : BBQ communautaire

LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com

INFOS | https://ensemble.grismcdq.org

32 | FUGUES.COM
LUTTE CONTRE LES LGBTQ-PHOBIES | TROIS-RIVIÈRES

Des vétérans 2ELGBTQI+ en délégation en Europe pour commémorer la Première Guerre mondiale

Des représentants de Vétérans arc-en-ciel du Canada et du Fonds Purge LGBT, accompagnés par la ministre Petitpas Taylor, ont rendu hommage aux soldats canadiens de la Première Guerre mondiale

Au cours de l'histoire, les membres de la communauté 2ELGBTQI+ ont apporté d’importantes contributions militaires, ouvrant la voie à d'autres qui continuent à le faire aujourd'hui. Malheureusement, à cause de la discrimination, la plupart des histoires de ces hommes, femmes et personnes de genres divers ont été enfouies et exclues de notre mémoire collective. Heureusement, des recherches récentes ont mis en lumière certaines de ces histoires inspirantes et déchirantes.

Plus tôt cette année, grâce aux recherches menées à Anciens Combattants Canada et au soutien du Fonds Purge LGBT, Sarah Worthman, une chercheuse de Terre-Neuve-et-Labrador, a publié un rapport qui relate les histoires de 35 jeunes courageux qui ont servi pendant la Première Guerre mondiale, ainsi que les persécutions auxquelles ils ont été confrontés.

À la lumière de ce travail, Anciens Combattants Canada a reconnu l’importance de faire connaître ces histoires et de sensibiliser la population en soutenant la visite d’une délégation 2ELGBTQI+ à des sites de la Première Guerre mondiale en France et en Belgique. Du 6 au 9 avril, des délégués de Vétérans arc-en-ciel du Canada et du Fonds Purge LGBT ont suivi les traces de courageux soldats canadiens, dont Ross Hamilton et Frederick Hardy, qui ont tous deux été victimes d’une grave discrimination fondée sur leur sexualité. Les membres de la délégation ont conclu leur voyage lors d’une cérémonie commémorant le 107e anniversaire de la bataille de la crête de Vimy, au Mémorial national du Canada à Vimy, où le nom de Frederick Hardy est gravé dans la pierre.

En plus du Mémorial national du Canada à Vimy, ils ont visité le Mémorial de la cote 70 qui commémore la bataille au cours de laquelle Frederick Hardy est mort, ainsi que le Mémorial terre-neuvien à Beaumont-Hamel en France. Ils ont également visité des sites clés en Belgique, notamment le Mémorial canadien de Passchendaele, le Mémorial canadien de Saint-Julien, le Mémorial John McCrae et le Mémorial de la Porte de Menin. Tout au long de la visite, la délégation a partagé les histoires de soldats 2ELGBTQI+ qui ont servi pendant la Première Guerre mondiale.

L’honorable Ginette Petitpas Taylor, ministre des Anciens Combattants et ministre associée de la Défense nationale, et M. Paul Ledwell, sous-ministre d’Anciens Combattants Canada, se sont également joints à la délégation en Belgique le 6 avril pour participer à ces événements commémoratifs.

« Il y a plus d’un siècle, plus de 650 000 hommes et femmes de notre pays ont servi en uniforme pendant la Première Guerre mondiale», déclarait sur place Ginette Petitpas Taylor, ministre des Anciens Combattants et ministre associée de la Défense nationale. «Au Mémorial national du Canada à Vimy, les noms gravés des 11 285 Canadiens qui sont morts et n’ont aucune tombe connue rappellent leur sacrifice. L’héritage de ces militaires comprend des membres de la communauté 2ELGBTQI+, dont les contributions ont été cachées pendant trop longtemps. En mettant ces histoires en lumière, nous veillons à ce que leurs contributions à notre histoire ne soient jamais oubliées. »

En plus de cet important programme d’activités commémoratives, la ministre Petitpas Taylor a visité des sites commémoratifs et a participé à des rencontres avec ses homologues au Royaume-Uni et en Belgique.

PHOTOS : VÉTÉRANS ARC-EN-CIEL CANADA
34 | FUGUES.COM ACTUALITÉS | VÉTÉRANS 2ELGBTQI+

« Le sacrifice et la bravoure des Canadiens pendant la Première Guerre mondiale sont commémorés comme faisant partie intégrante de l’histoire du Canada» rappelle Todd Ross, Vétérans arc-en-ciel du Canada. Parmi ceux qui ont fait des sacrifices importants se trouvaient de nombreux Canadiens 2ELGBTQI+, dont les histoires sont peut-être moins connues, mais dont les contributions ont été tout aussi importantes. À Vétérans arcen-ciel du Canada, nous sommes honorés de nous tenir aux côtés d’autres vétérans et alliés pour rendre hommage à leur mémoire et à leurs contributions. »

Faits en bref

Le Mémorial national du Canada à Vimy rend hommage à tous les Canadiens qui ont servi pendant la Première Guerre mondiale. Le Mémorial porte les noms de ceux qui sont morts en France sans sépulture connue. Il a été construit sur le site de la victoire du Canada lors de la bataille de la crête de Vimy.

Vétérans arc-en-ciel du Canada est une organisation à but non lucratif qui offre du soutien et un espace sûr aux vétérans touchés par la purge LGBT et à ceux qui s’identifient comme 2ELGBTQI+. L’organisation s’efforce de faire de la sensibilisation auprès de la population, en plus de veiller à ce que ses membres obtiennent les droits, les avantages et la reconnaissance qu’ils méritent.t. 6

YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com

INFOS | https://rainbowveterans.ca/fr/francais

36 | FUGUES.COM ACTUALITÉS | VÉTÉRANS 2ELGBTQI+
PHOTOS : VÉTÉRANS ARC-EN-CIEL CANADA

SONDAGE

Quepensez-vousdelareprésentation2ELGBTQIA+danslesindustriesdes écransauCanada?

Nousvoulons VOUS entendre!Remplisseznotresondagepourpartagervosopinionsetvos expériencesayanttraitauxindustriescanadiennesdesécrans,peuimportevotreidentité.

https://eds.ca.matchbox.maruhub.com/survey/enter/s/ESV-dy01-493233885/Sample_flag/4 Avecl’aidedu FondsdesmédiasduCanada (FMC)etde TéléfilmCanada, PinkTrianglePress produitactuellementlepremierd’unesériede« rapportsroses »axéssurlareprésentation 2ELGBTQIA+.

Lerapportfinalsepencherasurlesindustriescanadiennesdesécrans,c’est-à-direla télévision,lecinéma,ladiffusionencontinuetlejeuvidéo.Nousrecueillonslescommentaires deprofessionnelsdel’industriecommevousafind’alimenterlesdébatssurunevastegamme dedéfisetd’occasionsaveclesdonnéesainsiobtenues.

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Encasdequestionoudeproblème,veuillezécrireàsupport@marusurveys.com.

Pour que vieillir soit gai... Le bien être des aîné.e.s 2SLGBTQ+

En 2009, la Fondation Émergence mettait sur pied un programme à l'attention des professionnel.le.s oeuvrant auprès des aîné.e.s pour les sensibiliser aux réalités des personnes 2SLGBTQ+. Car il est important d’éliminer toute forme de discrimination envers ces ainé.e.s, qui souhaitent pouvoir vieillir dans le respect de leur orientation sexuelle et (ou) de leur identité de genre.

Quinze ans plus tard, la nécessité de continuer est toujours au rendez-vous. Depuis la création de Pour que vieillir soit gai, des hôpitaux, des résidences pour aîné.e.s, des organismes de personnes aîné.e.s ont fait appel à la formation proposée par la Fondation Émergence. Une formation de 2 heures qui, entre autres, définit les concepts reliés à la diversité et à la pluralité des genres, fait un survol de l'évolution des droits 2SLGBTQ+, puis présente les bonnes pratiques pour que les milieux dans lesquels pourraient évoluer les personnes aînées de la communauté soient plus inclusifs, c'est-à-dire exempts de toute forme d'homophobie et de transphobie.

Et cela doit commencer dès la première rencontre avec une personne aînée. En effet, il est essentiel de ne pas tenir pour acquis qu'elle est forcément hétérosexuelle et de veiller à ne pas faire de remarques déplacées sur la présentation de genre. Par ailleurs, il faut aussi leur offrir un cadre, dans l'organisme communautaire ou l'institution publique, où elles pourront s'épanouir sans redouter certaines remarques ou certains agissements de la part du personnel ou d'autres aîné.e.s, qui les obligeraient à retourner dans le placard ou à se rendre invisibles. Il est donc important alors de bien identifier tous les niveaux de discrimination.

La formation Pour que vieillir soit gai est soutenue par un guide d'information très documenté, outil indispensable auquel se référer pour être en mesure d'adopter les meilleurs comportements. Une fois la formation suivie, l'organisme communautaire ou l'institution publique peut

faire adopter par résolution la Charte de la bientraitance qui résume en onze principes ce que doit être la bientraitance et l'inclusion des personnes aînées de la diversité sexuelle et de genre. Cette charte peut ensuite être imprimée et affichée dans leurs locaux.

Si la Charte a été adoptée aussi bien par des organismes communautaires, des organisations (par exemple des syndicats et des ordres professionnels) ou des institutions publiques que par des partis politiques, il est essentiel de poursuivre les efforts afin de sensibiliser tous les acteurs, qui ont les ainé.e.s pour clientèle, à l'importance de cette formation. Julien Rougerie, qui est à la tête de ce programme offert sans obligation depuis 2017, rappelle que la formation se donne sur invitation et qu'un organisme, qu’il soit public ou privé, peut faire appel aux services de la Fondation Émergence. Julien Rougerie multiplie les initiatives pour couvrir tous les champs qui touchent les aîné.e.s de nos communautés. Entre autres, en 2019, on s’est tourné vers la question des proches aidant.e.s. Une réalité mal connue à l'époque. Beaucoup d'aînées 2SLGBTQ+ n'ont comme personnes significatives autour d'eux que des ami.e.s. Et quand la situation le demande, ce sont ces ami.e.s qui leur viennent en aide.

« On constate que les personnes LGBTQ+ qui viennent en aide à un.e proche vivent beaucoup d’isolement. Entre autres, elles souffrent de ne pas pouvoir partager leur expérience et leurs pratiques avec d’autres proches aidant.e.s LGBTQ+ », rappelait d’ailleurs Julien Rougerie dans Fugues en novembre 2023. Et dans la foulée, le programme Pour que vieillir soit gai s'est étoffé avec la création d'un groupe Facebook « famille choisie » qui vise à bâtir tout un réseau et ainsi favoriser le partage. La formation Pour que vieillir soit gai est disponible en français et en anglais et s'adresse à toutes les personnes ou organisations à travers le Canada, mais c'est au Québec qu'elle est la plus connue et la plus dispensée.

38 | FUGUES.COM ACTUALITÉS | AÎNÉES PHOTOS D'UNE CAMPAGNE DU PROGRAMME POUR QUE VIEILLIR SOIT GAI

« Laurent McCutcheon et moi étions animés par la peur que les aîné.e.s de nos communautés retournent, avec l'âge, dans le placard, et c'est ainsi qu'est né ce programme », rappelle Martine Roy, directrice régionale, développement des affaires 2SLGBTQ+ Québec & Est du Canada pour le Groupe Banque TD (également présidente du Fonds purge LGBT, en plus d'être ex-présidente de la Fondation Émergence).

Dès 2020, guidé par ses valeurs de diversité et d’inclusion, le Groupe Banque TD a donc contribué à financer le programme. « À mon arrivée en 2020, la TD a remis 60 000 $ à la Fondation pour soutenir Pour que vieillir soit gai », poursuit Martine Roy. « C'est un exemple qui pourrait être suivi par d'autres entreprises auxquelles nous devons faire connaître ce programme. Je souhaite d'ailleurs aller à leur rencontre pour leur parler du programme et les inviter à le soutenir financièrement. »

Le programme qui opère en partie grâce à la participation de bénévoles, qui assurent la formation sous la direction de Julien Rougerie , pourrait grandement bénéficier d’un financement plus large que les subventions octroyées par les gouvernements. Il en va du bien-être des plus âgé.e.s de nos communautés. 6

DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com

INFOS | https://www.fondationemergence.org/pourquevieillirsoitgai

https://www.td.com/ca/fr/entreprises/petite-entreprise/entreprises-2elgbtq

Jordan Dupuis réalise l’autopsie de son passé dans Tuer l’ogre

Jordan Dupuis a perdu 185 livres. Il a eu recours à des liposuccions, une mastectomie, une chirurgie bariatrique et des procédures de redrapage de la peau, mais jamais il ne prétend que ces interventions ont tout réglé. Il s’agissait pour lui d’outils qui accompagnaient sa plongée au plus profond de lui-même, une exploration de ses tranchées où il a identifié son monstre intérieur pour le coucher sur une table, le mettre à mort et le disséquer, afin d’en extirper un récit intime, Tuerl’ogre (Libre Expression).

Pourquoiuntitreaussipercutant?

JORDAN DUPUIS : En thérapie, il fallait nommer ce qui nous habitait, lui donner un visage pour être capable de lui parler, de l’amadouer et de travailler avec cette entité à l’intérieur qui voulait tout manger, tout détruire. La meilleure image que j’ai trouvée était celle d’un ogre qui rêvait plusieurs visages, qui se déguise et qui a toujours faim. Ce titre était celui qui correspondait le plus au sentiment de pouvoir que j’ai maintenant sur ma vie.

Enracontanttonrapportàtonpoids,àlanourritureetàtonimage,quelesttonobjectif?

JORDAN DUPUIS : Au début, je pensais faire un livre de service sur les troubles alimentaires et l’image corporelle. Je croyais impliquer des collaborateurs du milieu médical pour écrire. Puis, lorsque j’ai soumis mes textes les plus personnels à la maison d’édition, on m’a répondu qu’on voulait que j’écrive ce que j’ai en dedans. J’ai alors pensé écrire un roman autofictionnel pour me cacher derrière un personnage, mais je me suis rendu compte que ça allait à l’encontre de ma démarche de transparence et que mon livre allait au-delà de l’image corporelle.

Il parle aussi de famille, des relations, du legs, de santé mentale et de choses que j’avais ensevelies sous les carapaces que je m’étais construites au fil du temps pour survivre. Quand j’ai décidé de lâcher prise et d’y aller sous forme de chroniques et de souvenirs, j’ai compris que je devais parler de tout et accepter mes parts d’ombre. Cela dit, j’ai beaucoup pensé à mes proches en écrivant, parce que je ne veux blesser personne.

D’ailleurs,toutenécrivantsurl’amourquetamèret’adonnédemanièreconstante,tu l’avisesaudébutdulivrequ’ellevapleureretsesentircoupableentelisant.Pourquoi?

JORDAN DUPUIS : Parce que c’est ce qu’elle me dit au quotidien… Quand j’ai remis le manuscrit, j’ai appris que ça prenait des autorisations pour parler des gens. Il a donc fallu que je m’assoie avec mes parents et que je leur lise plusieurs passages. Je parle quand même de la santé mentale de ma mère à certains moments. Et de ce qu’elle a mal fait en éduquant ses enfants, autant que ce qu’elle a accompli de merveilleux. Au final, elle se sent extrêmement coupable. Et moi, même si je suis une personne joviale entourée d’amour, j’ai constaté en écrivant qu’il y avait énormément de tristesse dans mon histoire. Je suis retourné en thérapie pendant l’écriture.

Àquelpointçat’afaitmaldereplongerdanslesméandresdetontroublealimentaire?

JORDAN DUPUIS : Très mal. J’avais travaillé sur moi et je croyais être passé à autre chose, mais l’exercice du livre m’a demandé de recreuser certains aspects. Je ne comprenais pas le gain d’écrire ce livre jusqu’à ce qu’il soit terminé. À travers les moments et les souvenirs qui ont émergé, j’ai compris pourquoi je devais les écrire : ils étaient encore pognés dans ma

40 | FUGUES XXX 2020
40 | FUGUES.COM ENTREVUE | JORDAN DUPUIS
PHOTOGRAPHE : JOSÉE LECOMPTE.

gorge. Maintenant, c’est nommé. Ça m’a fait un bien immense. Quand j’ai lu certains passages à mes parents, on a pleuré ensemble. Ils se sont excusés. Et ils comprennent ma démarche.

Tuaseurecoursàdenombreuseschirurgies.Est-cequetoncorpsestfatigué?

JORDAN DUPUIS : Quand tu embarques dans ce processus-là, c’est dans une perspective à long terme. Je ne regrette pas de l’avoir entrepris, mais il m’épuise énormément. C’est difficile sur le corps. Mais après la chirurgie qui s’en vient, aux cuisses et à l’abdomen, je ferme les livres. J’ai hâte d’avoir fini mon Iron Man. Je suis fatigué.

Le livre met en lumière l’effet pernicieux de percevoir certains aliments comme une récompenseouuntrucàcacherdanslamaison.Commentgérerais-tulabouffesituavais desenfants?

JORDAN DUPUIS : C’est la première fois qu’on me pose cette question-là… et elle me terrifie. Je pense que la maladie de la dépendance est quelque chose qu’on porte en soi, en plus des facteurs d’influence circonstancielle. Je la portais à l’intérieur de moi, elle s’est manifestée par la nourriture, mais ç’aurait très bien pu être l’alcool, la drogue ou autre chose. Donc, j’ai peur de transmettre le trouble alimentaire à un enfant. C’est sûr que, involontairement, je reproduirais des erreurs. Je ferais de mon mieux avec ce que j’ai, comme mes parents ont fait. En fait, je pense que ce serait un frein à la parentalité.

Connaissantlesstandardsdebeautéphysiquedelacommunautégaie,penses-tuquetu auraismoinssouffertsituavaisétégrosethétéro?

JORDAN DUPUIS : À 100 %. D’abord, parce que je me suis souvent fait draguer par des femmes. Plusieurs d’entre elles sont capables de passer par-dessus une surcharge pondérale et certaines trouvent ça réconfortant. Mais pour un gars gros dans nos communautés, il aurait fallu que je sois un bear, soit une culture à laquelle je ne m’identifiais pas du tout. Je ne me voyais pas magnifier mon poids, alors que c’est la principale raison de mon mal-être. On parle beaucoup de diversité corporelle en société, mais dans le milieu gai, c’est pire que jamais.

Tamèreahâtequecettepériodedetaviesoit derrièretoi,maisplustuguéris,plustuasenvie d’enparler.Enterminant,j’aimeraissavoircommenttudécristonbonheurauprintemps2024.

JORDAN DUPUIS : En éveil. Dans la gratitude et dans l’empathie. Je suis en train de nommer ce qui me rend heureux le plus. J’ai le goût d’explorer, de m’amuser, de cultiver mon bonheur et d’en prendre plus soin. 6

SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com

INFOS | Tuer l'ogre / Jordan Dupuis, Libre Expression, 2024, 208 p.

https://editionsstanke.groupelivre.com

105E02

Coup de foudre au féminin à L’amour est dans le pré

Dès l’instant où Sabrina et Mélanie se sont vues, les centaines de milliers d’adeptes de L’amourestdanslepré ont senti que les plaques tectoniques de leur cœur venaient de bouger. Durant le reste de la saison, iels ont été témoins de l’évolution d’une histoire d’amour au féminin, la première de l’histoire de l’émission, qui s’est conclue par une double demande en mariage !

Étiez-vousconscientesdel’impactquevousauriezentermesdereprésentationdesfemmes queers?

SABRINA : Je me suis inscrite en n’étant aucunement consciente de ce facteur. Ça n’a même pas effleuré mon esprit. Je m’inscrivais d’abord et avant tout pour moi et pour rencontrer quelqu’un, sans penser à l’impact que ça aurait.

MÉLANIE : À mes yeux, l’amour, c’est de l’amour. Je n’ai jamais perçu mes relations comme étant différentes des autres. Alors, je ne me suis pas inscrite en pensant faire un changement.

SABRINA : Par contre, on s’est fait dire qu’on avait un impact positif. On se fait beaucoup écrire sur les réseaux sociaux. On constate qu’on inspire des gens et qu’ils trouvent ça beau.

Sabrina,craignais-tud’êtreexposéeauxjugementsdupublic,puisqu’onvoitpeude personnesquisedisentattiréesparl’humainavantlegenre?

SABRINA : Oui, j’avais certaines craintes. Je savais que j’étais la première candidate à se décrire comme ça à L’amour est dans le pré et je n’aime pas l’attention qui vient avec ça. Je sentais aussi qu’il fallait que je me donne un titre de bisexuelle, un terme que je n’avais jamais vraiment employé avant. Dans la vie de tous les jours, je ne me définis pas avec un terme : j’aime un homme ou une femme, tout simplement. Et aujourd’hui, j’aime une femme.

Plusieurs personnes des communautés queers ne veulent pas nouer de relations amoureusesavecunepersonnequin’estpasattiréeparunseulgenre.Mélanie,comment tepositionnais-tufaceàça?

MÉLANIE : Je dois avouer que je n’y avais jamais vraiment pensé. Un jour, avant même de rencontrer Sabrina, j’avais vu un commentaire sur Facebook disant qu’elle ne savait pas ce qu’elle voulait. À ce moment-là, je me suis dit : « À quel point on s’en fout ? ». On a le droit d’aimer qui on veut et ce n’est pas un truc qui me fait peur. Elle m’a choisie. On a une bonne communication. Si, un jour, elle ressent un manque ou je ressens un manque, on peut s’en parler et essayer de le combler.

Dans l’émission, le public a assisté à une magnifique rencontre entre Sabrina, ses grands-parents,deuxprétendantesetunprétendant.Trouvez-vousquec’estunebelle démonstrationquelespersonnesâgéesetcellesquiviventenrégionsontplusouvertes qu’onledit?

SABRINA : Oui et non. Plusieurs personnes ignoraient que je pouvais aimer autant les hommes que les femmes. Ça a surpris beaucoup de gens de ma région. Ils n’ont pas été méchants, mais ils étaient un peu déstabilisés. En ce qui concerne mes grands-parents, ils sont merveilleux. Quand j’ai fait mon coming out, j’avais tellement peur qu’ils ne m’aiment plus, mais ça ne les dérangeait pas du tout. Ils me souhaitaient juste du bonheur.

MÉLANIE : Je me sens très acceptée dans sa famille. Il n’y a jamais de malaise parce qu’on est deux filles ensemble. C’est beau à voir.

Décrivez-nousvossouvenirsdupremiermomentoùvousvousêtesvues.

MÉLANIE : Quand je l’ai vue marcher sur la passerelle au speed date, Sabrina avait toute une aura ! J’avais besoin d’en savoir plus sur elle. J’étais intriguée. Et je la trouvais encore plus belle en personne. Quand je l’ai aperçue, les genoux voulaient me faire fouin-fouin-fouin…

SABRINA : Dès le départ, j’avais eu un petit coup de cœur pour sa lettre. Même si je rencontrais

42 | FUGUES.COM ENTREVUE | SABRINA + MÉLANIE
CRÉDIT PHOTO FABRICE GAETAN

cinq prétendant.e.s en même temps, j’avais tendance à regarder Mélanie un peu plus. Je la trouvais mystérieuse. Je me reconnaissais là-dedans. Je trouve que je ne m’ouvre pas beaucoup et j’espérais qu’elle s’ouvre à moi.

Audépart,pourquoiaviez-vousl’impressionquevousvousressembliezbeaucoup?

MÉLANIE : On se ressemble physiquement et parfois, sans faire exprès, on s’habillait pareil. En plus, nos passés se ressemblent.

SABRINA : On a les mêmes lacunes et les mêmes blessures. On se demandait si on serait capables de se soutenir là-dedans, étant donné qu’on se ressemble autant. Au fond, on se comprend bien et on en ressort plus fortes.

Del’extérieur,c’étaitécritdanslecielquevousfiniriezensemble.Est-cequ’ilyadeschoses quivousontsurprisesl’unesurl’autre?

SABRINA : Je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit autant sur la cruise !

MÉLANIE : Je suis surprise d’entendre ça, parce que je ne savais pas que j’étais de même !

SABRINA : Sur la ferme, c’est elle qui faisait du rentre-dedans et qui démontrait le plus.

MÉLANIE : Je ne pensais pas être capable de cruiser en fait. C’était peut-être inconscient.

Maintenantquevousêtesfiancées,quelssontvosprojets?

SABRINA : On n’est pas encore certaines, mais on envisage un mariage l’année prochaine. On veut commencer la planification cet été.

MÉLANIE : On y va une étape à la fois. D’abord, le déménagement, qui s’est fait il y a un mois. Et on va commencer à parler plus sérieusement du mariage et des enfants.

SABRINA : On ne se met tellement pas de pression ! Peut-être que ça va se faire en même temps. On veut aussi refaire la maison au grand complet. On dirait que tout arrive en même temps. On est prêtes !

Si des personnes LGBTQ+ hésitent à participer à L’amour est dans le pré, que leur diriez-vouspouralimenterleurréflexion?

MÉLANIE : On a juste une vie ! S’il y a vraiment quelqu’un qui les intéresse, je les encourage à s’inscrire. Moi-même, j’ai failli ne pas m’inscrire et je serais passée à côté de Sabrina.

SABRINA : Personne ne sort de cette aventure-là perdant.e. 6

SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com INFOS

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https://www.noovo.ca/emissions/lamour-est-dans-le-pre
CRÉDIT PHOTOS : NOOVO

Pour en finir avec Michelin de Michel-Maxime Legault

Il est des textes qui happent alors que les premières lignes vous laissent — je le confesse — indifférent. Et puis la magie opère, la rencontre se fait étrangement et l’on va jusqu’au bout. C’est le cas avec le premier roman de MichelMaxime Legault, Michelin. Avec des petits tableaux de souvenirs, des presque rien mais qui en disent long, se construit celui qui deviendra Michel-Maxime, faisant en même temps le sort au Michelin qu’il aurait pu être.

On ne choisit pas son prénom. Certain.e.s d’ailleurs en changent officiellement. Mais le  comédien Michel-Maxime Legault a failli se prénommer Michelin si une de ses sœurs, plus âgée, « [sa] sœur schizophrène qui avait toute sa tête », n’avait pas convaincu ses parents d’éviter de commettre cette erreur. Que serait devenu ce garçon s’il avait porté le nom d’une marque de pneumatiques ?

La question du prénom est une amorce pour l’auteur afin de revisiter son enfance. Il a grandi dans une ferme avec ses six frères et sœurs. Rien ne le prédestinait à faire carrière sur scène, et encore moins à écrire. Au tournant de la quarantaine, confiné par la pandémie, Michel-Maxime Legault se livre à ce qu’il appelle, avec humour dans la voix, « une introspection », comme il le confie en entrevue : « Quand j’écrivais à ce moment-là, je n’avais aucune idée de ce que je ferais de ce texte, je n’avais aucune intention précise, sinon de raconter une histoire, celle d’un petit garçon qui aurait pu porter un prénom ridicule. Et puis, il y a eu une première lecture publique, une lecture d’un journal intime en fait, raconte le comédien, qui a connu un certain succès, d’où l’idée de le publier. En fait, il est question d’un enfant qui naît dans un milieu rural et qui a un parcours qui s’avère différent. »

La lecture publique amène la publication du récit, mais cela ne s’arrête pas là puisque Michel-Maxime Legault a décidé de l’adapter pour la scène et, depuis mars dernier, il est en tournée à travers le Québec. La mise en scène est signée Marie-Thérèse Fortin

Quitter sa région natale, la découverte de son attrait pour la scène et, bien sûr, son orientation sexuelle. La rencontre avec un monde à l’opposé de celui d’où il vient, avec la culture, pour échapper au petit Michelin qu’il n’aurait peut-être pas cessé d’être s’il était resté dans la ferme familiale.

L’humour est au rendez-vous, ce qui évite le pathos pour parler des épreuves de l’enfance, des relations avec ses frères et ses sœurs. Par petites touches de souvenirs se dessine le portrait d’une famille dysfonctionnelle, mais quelle famille ne l’est pas ? Des relations qui nous ont aussi construites et qui nous poursuivent même lorsque l’on croit s’en être éloigné.

Il n’y a pas en fait de rupture entre le milieu d’où l’on vient et celui dans lequel on se trouve aujourd’hui, simplement un continuum dont il est important de retrouver les passerelles. Un roman sur la réconciliation avec son passé et un chant d’amour pour les sien.ne.s qui fait du bien. 6 DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com

INFOS | Michelin

Michel-Maxime Legault / Les Éditions du Quartz 2024

https://www.editionsduquartz.com/produit/michelin

44 | FUGUES.COM
ENTREVUE | MICHEL-MAXIME LEGAULT CRÉDIT PHOTO JEAN-PHILIPP LESSARD

Sur la route avec Roxanne Bruneau

Pour célébrer le printemps en grand, Roxane Bruneau a lancé il y a quelques semaines la chanson « Une bouteille à la mer », tirée de son dernier album Submergé, avant de partir sur la route à la rencontre de ses bien-aimés Bruno’z un peu partout au Québec. À quelques jours d’une résidence à l’Olympia suivie d’un périple qui l’amènera de Sherbrooke à Gatineau en passant par Saguenay, Trois-Rivières et Québec, la chanteuse fétiche de la communauté LGBTQ+, qui a fait la couverture de Fugues il y a 5 ans (juillet 2017), s’est entretenue avec Fugues pour discuter de sa musique, de sa tournée et de ses fans.

«Unebouteilleàlamer»abordenotammentlaquestiondel’épanouissementetde l’importancedetrouverlebonheurensoi.Commentt’estvenuel’inspirationdecethème etpourquoiétait-ceimportantpourtoidel’abordermaintenant?

ROXANNE BRUNEAU : Après avoir écrit « J’te retiens pas », qui parle d’une rupture nécessaire avec une personne qui ne nous convient pas, il m’est venu l’inspiration de cette chanson qui parle de l’importance de s’épanouir après la déchirure qu’une rupture peut faire. C’est important pour moi d’aborder ce côté également puisque l’on peut tous trouver le bonheur en soi par nous-mêmes et ne pas dépendre de l’amour des autres pour y goûter.

Lachansonsedémarquedurestedel’albumparsonrythmeupbeatetsamélodiedansante quidonneenviede«bougerbouger».A-t-elleétéécriteavecl’objectifinitialdefaire danserlesBruno’z?

ROXANNE BRUNEAU : L’objectif premier n’était nécessairement pas de faire danser mes Bruno’z, mais plutôt de leur offrir une chanson libératrice ! Tant mieux si l’aspect libérateur de la chanson les amène à danser sur le morceau ! J’ai bien hâte de les voir lors de mes prochains spectacles !

Commentsedérouletonprocessusdecréationmusical?Est-cequelamusiqueprécède généralementlesparolesous’agit-ilplutôtdel’inverse?

ROXANNE BRUNEAU : En toute honnêteté, je n’ai pas de processus créatif défini. Tout dépend de l’inspiration qui me vient sur le moment. Parfois, les paroles arrivent en premier et d’autres fois, c’est la mélodie que je trouve qui, par la suite, m’inspirera pour le texte.

Quellessontlespériodeslesplusnourrissantespourtoimusicalement?Lesmomentsde tristesse?D’ivresse?Lestournées?

ROXANNE BRUNEAU : Ça peut m’arriver à n’importe quel moment ! C’est souvent sous la douche ou lors de moments en voiture !

LatournéeSubmergés’arrêteraprochainementunpeupartoutauQuébec.Àquoipeut s’attendrelepublicaveccenouveauspectacle?Luiréserves-tuquelquessurprises?

ROXANNE BRUNEAU : J’ai vraiment misé gros sur ce spectacle qui se voudra beaucoup plus interactif avec mon public, notamment en utilisant la technologie ! Nous avons vraiment visé à offrir un concert unique ! Le spectacle se colle beaucoup à ce que je touche dans ma carrière : la musique, l’humour et les vidéos ! Je signe également la mise en scène et les visuels du spectacle !

Qu’est-cequiteplaîtlepluslorsquetuparsentournéeàlarencontredesfans?

ROXANNE BRUNEAU : J’aime que les chansons appartiennent désormais au public. J’aime sentir qu’elles existent pour une raison et j’adore les trips avec ma gang en tournée !

Tuserasprésenteplusieurssoirsconsécutifsdansplusieursvilles,donttroissoirsàQuébec, troissoirsàGatineauetdeuxsoirsàChicoutimi.As-tuunpeuletempsdetedéposeret d’apprécierchaquevillelorsdetespassages?As-tuunrituelparticulier?

ROXANNE BRUNEAU : C’est la première fois que je propose des résidences. Lors de ma dernière tournée, il n’y avait pas vraiment de rituel. Par contre, cette fois-ci j’espère pouvoir en profiter beaucoup plus pour visiter.

TuasmentionnéparlepasséqueSubmergés’inscrivaitdansundésirdes’assumeretd’être enpossessiondesoi,messagequipeutrésonnertoutparticulièrementauprèsdelacommunautéLGBTQ+.As-tuunmessagepourlesjeunesquisontenquestionnementouqui pourraientcraindredefaireuncomingout?

ROXANNE BRUNEAU : Si les gens ne t’acceptent pas pour ce que tu es, il ne faut pas se gêner pour faire le ménage autour de soi. Il ne faut pas se plier aux désirs et attentes des autres.

Partescréationsmusicalesetlavisibilitéqueteprocuretacarrière,tuesenquelquesorte devenueuneicôneetunefigured’inspirationpourunegénérationdejeunespersonnes LGBTQ+.Commenttesens-tuparrapportàcerôle?

ROXANNE BRUNEAU : Honnêtement, ce rôle est venu naturellement au cours de ma carrière. Mon but n’a jamais été d’occuper ce rôle, mais je suis très fière de savoir que des gens de la communauté me perçoivent ainsi.

Parlonsmusique!TuesactuellementsurlesroutesduQuébecalorsqueleprintempsbat sonplein.Quelleesttachansonpréféréepourunroadtripprintanier?

ROXANNE BRUNEAU : Je n’écoute pas de musique en voiture, seulement des podcasts ! Celui que j’écoute le plus souvent est Tout le monde s’haït [balado par Marylène Gendron et Sam Cyr, NDLR].

Quelleestlachansonquetunetelasserasjamaisd’entendre?

ROXANNE BRUNEAU : N’importe quelle chanson des Cowboys Fringants !

Tousstylesconfondus,quelleesttadécouvertemusicalerécentefavorite?

ROXANNE BRUNEAU : Dernièrement, j’ai découvert Bailey Zimmerman !

Unartisteouunstylemusicalquel’ondevraitjouerdavantageauQuébec?

ROXANNE BRUNEAU : On devrait beaucoup plus faire jouer des artistes féminines, tous genres confondus !

Lachansonquitefaitleveretdanseràtoutcoup?

ROXANNE BRUNEAU : Calm Down de Selena Gomez et Rema ! 6

STEVEN ROSS steven.ross.com@outlook.com

INFOS | Roxane Bruneau sera en tournée partout au Québec jusqu’en 2025.

Pour toutes les dates des concerts, on peut se rendre au : https://www.roxanebruneau.com

ENTREVUE | ROXANE BRUNEAU
46 | FUGUES.COM

« Je n’écoute pas de musique en voiture, seulement des podcasts...

» PHOTO FOURNIE PAR L'ARTISTE
ENTREVUE | GABRIELLE MARION
PHOTO FOURNIE PAR GABRIELLE MARION
Gabrielle Marion, grande finaliste de Big Brother Célébrités 4

Finaliste de la quatrième saison de BigBrotherCélébrités(BBC), Gabrielle Marion n’a pas seulement offert une formidable représentation des personnes trans à la télévision québécoise, elle a aussi gagné des milliers de fans grâce à son humanité, son humour et sa grande sensibilité.

QuellesétaienttesmotivationsenparticipantàBBC?

GABRIELLE MARION : J’avais envie de me challenger. Je pense que la dernière fois que je m’étais mise au défi à ce point-là, c’était lors de ma transition. Je voulais revenir dans un contexte de détermination et de motivation. Et j’avais envie de représenter la communauté.

Durantlagrandefinale,tuasévoquélescraintesquetuavais,endébutd’aventure,àl’idée devivredel’anxiétésocialeetdenepastrouvertaplacedansunsigrandgroupe.D’où vientcetteanxiétéetcommentsetraduit-elledanslavraievie?

GABRIELLE MARION : Mon anxiété sociale vient beaucoup de mon identité trans. Le fait d’entrer dans un nouveau groupe avec des personnes qui ne connaissent pas qui je suis ni mon parcours, ça vient généralement avec un stress. J’ai toujours l’impression d’être analysée parce que je suis une personne trans, j’ai souvent peur que les gens le remarquent et je ressens la pression sociale d’avoir l’air plus féminine pour mieux « fiter » dans la société. Donc, j’étais curieuse de voir comment j’allais m’adapter dans le contexte de l’émission.

Finalement, les trois mois dans la maison de BBC m’ont aidée à mieux gérer mon anxiété. J’ai l’impression qu’elle est beaucoup moins présente aujourd’hui. Je viens de traverser une aventure avec des gens de tous les styles, avec plusieurs sortes d’intérêts, et ça m’a ouvert les yeux. Je m’acceptais déjà beaucoup, mais je m’assume encore plus en voyant le pouvoir social que j’ai, peu importe mon identité.

Tuparlesdetonidentitétranssurlesréseauxsociauxdepuisdesannéesettuaspubliéun livresurtonparcours.N’empêche,BBCestenondesenvirontroisheuresparsemaineet tun’avaisaucuncontrôlesurlemontage.Avais-tudesinquiétudesfaceauxréactionsdu grandpublic?

GABRIELLE MARION : J’allais dans cette aventure pour démystifier mon image. Dans mon parcours féminin, je suis allée très loin physiquement et je m’attendais à avoir des critiques à ce sujet. En fin de compte, j’ai été surprise de constater qu’il n’y a pas eu tant de critiques face à ma transidentité. Je voulais aussi déconstruire l’idée qu’il faut à tout prix étiqueter les gens en société et que je me résumais à la femme transgenre du groupe. Je suis beaucoup plus que ça. Je peux évoluer en société en étant tout simplement Gabrielle. Onseparleàpeinetroisjoursaprèstasortiedelamaison.As-tueuletempsdevoiràquoi ressemblaientlesréactionsdupublicàtonsujetsurlesréseauxsociaux?

GABRIELLE MARION : Il y a eu des critiques, mais les gens ont surtout découvert une personne gentille et humble. Dans le passé, les gens pensaient souvent que j’avais la tête enflée et que j’étais ultra superficielle, alors que je suis à l’opposé. J’ai réussi à montrer durant BBC que je suis très présente pour les autres, que je ne pense pas juste à moi, que je ne me considère pas supérieure à personne et que, même si je fais attention à mon image, je suis profondément humaine. J’ai été le soutien de tellement de gens dans cette maison-là. Pourtant, je suis loin d’être parfaite. Je fais preuve d’autodérision et je suis capable de rire de moi à certains moments.

Durantl’aventure,pourquoias-tuconnectéautantavecDanickMartineau,Frédérique Turgeon,CharlesHamelinetDaveMorgan?

GABRIELLE MARION : Frédérique est une fille très sensible qui m’inspire énormément avec tout ce qu’elle accomplit. Charles, je le voyais comme le stéréotype de l’athlète mâle alpha, mais il a complètement changé ma perception : c’est un homme sensible et très proche de

son cœur. Danick, c’est un petit tannant impossible à ne pas aimer. Et Dave est très humain ; on a partagé beaucoup de belles choses dans nos conversations.

Commentas-tuvéculaséparationavectonamoureuxpendanttroismois?

GABRIELLE MARION : C’était très difficile. Je n’avais pas été séparée de lui plus que dix jours auparavant, mais je lui parlais quand même quotidiennement. Là, on passait trois mois sans contact. Cela dit, dans la maison, on est tellement à fond dans l’aventure qu’on pense peu à ce qui se passe à l’extérieur. Ça m’a pris quelques semaines avant de m’ennuyer plus fort. On est tellement dans le jeu qu’on ne pense qu’à ça. On va se coucher, on se réveille et on replonge dans le jeu. Mais quand la production nous a ramené nos conjoint.e.s le temps d’un défi, on a tous craqué. Ça a été une journée assez difficile. Malgré tout, mon chum voulait vraiment que je reste jusqu’à la fin. Il me disait que la porte était barrée pour trois mois.

Unecréatricedecontenuprivéedecellulaireetderéseauxsociauxaussilongtemps,ça réagitcomment?

GABRIELLE MARION : Ah, ça fait tellement du bien ! Si tu savais ! Oui, c’est un de mes outils de travail, mais il y a toujours un côté toxique aux réseaux sociaux. Ça fait du bien de lâcher prise là-dessus, de vivre le moment présent et de se concentrer sur l’aventure sans distraction. Au cours de ma carrière, il y a eu une période durant laquelle je vlogais tous mes événements, mais je me rendais compte en montage que je ne vivais jamais ces événements. Un jour, j’ai décidé de prendre un pas de recul, de faire du contenu seulement quand ça valait la peine et de vivre mes moments.

Participerais-tuànouveauàunetéléréalitédanslefutur?

GABRIELLE MARION : Absolument ! J’ai vraiment tripé. J’ai trouvé ça intéressant de vivre une expérience qui nous pousse à mieux gérer nos émotions et à faire une introspection. Une téléréalité comme Big Brother Célébrités, ça exige beaucoup de gestion de soi pour se rassurer et pour avancer sans perdre la tête. 6

SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com

INFOS | https://www.noovo.ca/big-brother-celebrites

Cartoonist and editor Jonah Newman has hit a homerun with his debut graphic novel Out of Left Field which is based on his experiences playing baseball as a gay teenager in San Francisco.

The critically-acclaimed semi-autobiographical Out of Left Field (Andrews McMeel Publishing) tells the story of a nerdy ninth-grader – a gay teen also called Jonah – who navigates coming out in high school on and off the field when he joins his high school baseball team. The brilliantly illustrated Out of Left Field is a big-hearted and funny young-adult graphic novel about learning to be yourself.

Now based in Brooklyn where he lives with his husband, Newman was inspired by his own experiences on the field and as an editor at Graphix, Scholastic’s graphic novel imprint where Newman has worked with such legendary authors and illustrators as Dav Pilkey, Jamar Nicholas and Angeli Rafer.

Now 30, Newman loves baseball: he plays for team Arsenal in the LGBTQ Big Apple Softball League and is a devoted fan of his hometown Major League Baseball team, the San Francisco Giants. Jonah and I recently sat down for a candid Q&A which has been edited for length and clarity.

HowautobiographicalisOutofLeftField?

JONAH NEWMAN : It began actually as a nonfiction memoir. Few graphic memoirs are 100 percent nonfiction anyway. I mean, at the very least, they have to invent dialogue. But as the creative process evolved, I strayed farther and farther from the factual events to make a more streamlined and compelling story. But a lot of what happens in my book is totally true: I was unathletic and did end up having a secret boyfriend in high school.

HowlongdidittakeforyoutowriteandillustrateOutofLeftField?

JONAH NEWMAN : I had the idea to write the book right after high school. I wrote a short story based on my senior season of baseball, then made a 10-page comic a couple of years later. But it wasn’t until 2018 that I started to really seriously work on this book. It took me five years, then the publisher got it coloured and I oversaw that process.

Yourbookisforages12andup.

JONAH NEWMAN : In high school I read Alison Bechdel’s Fun Home which was inspirational and got me into the graphic-novel format. Now we’re in an era where there’s a lot more queer content out there, especially in the world of children’s and teen literature. But there’s still not a ton of queer sports representation. I wanted to write a book that a closeted teen playing sports could see themselves in.

Iamnowfarremovedfrommyowncomingoutexperience,soreadingOutofLeft Fieldwasagoodreminderofwherewecomefrom.

JONAH NEWMAN : Thank you for saying that. I think a lot of it is universally relatable. You also don’t have to be queer to relate to some of the experiences in this book, though I had queer teens front and centre in my mind when I wrote Out of Left Field.

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Cartoonist Jonah Newman hits a homerun

Akeytakeawayofyourbookisthatit’sokaytomakemistakesaslongasyouownupto themandlearnandgrowfromtheseexperiences.

JONAH NEWMAN : I think that’s really important. We live in a culture where people are not forgiven for their mistakes. I’ve heard so many awful stories about teenagers making mistakes, saying or doing the wrong thing, then getting absolutely destroyed by their peers online. So I want to spread a message of grace. It’s not about NOT making mistakes – that shouldn’t be the goal. The goal should instead be to take those mistakes, learn and grow from them and be better.

Whatwasyourreal-lifecomingoutlike?

JONAH NEWMAN : I came out to my family when I was in high school, which is not in the book. I was maybe 15 and really blessed to be accepted and loved. It was still scary, though. Coming out to others afterwards was also hard. When I went to college I decided to be out from the start. I thought, “People might make wrongful assumptions and I’ll correct them when that happens. Eventually, I’ll be able to stop correcting them, and I will no longer have to come out because I will be out.” I was lucky I went to a college that was very pro-queer, then after college in 2016 I moved to New York City which of course is a fantastic place to be queer. The hardest time really was high school, playing baseball and being on that team. That is what I wanted to capture in the book.

YouareaneditoratScholastic’sGraphiximprint.IwashappytoseeScholasticlastOctober reverseditsdecisiontoexcludebooksaboutracismandLGBTQlivesfromScholasticbook fairsinAmerica.HowdidyoufeelwhenScholasticreversedtheirdecision?

JONAH NEWMAN : I celebrated it. Speaking from my own personal viewpoint, I also think Scholastic was put in an impossible position by the book banners. Laws in many states now restrict the content you can share with kids of certain ages, and teachers, librarians and people who run book fairs are at risk of getting fined, getting sued or going to prison. But with the blowback I think Scholastic realized how wrong their response was, so it was good that we scaled that back.

How do you feel about LGBTQ books being targeted by right-wing conservatives in America?

JONAH NEWMAN : They want nothing less than to intellectually and emotionally starve these kids, as if preventing queer kids from reading queer books will stop them from being queer, which is ridiculous and cruel. It’s so important to maintain access to those books in our schools and libraries.

JackieRobinsonplayedfortheMontrealRoyalsin1946andwasaheroinMontrealbefore joiningtheBrooklynDodgersin1947.DoesJackie’sexampleresonatewithyouaswell?

JONAH NEWMAN : He is such an iconic player. That he was able to play and persevere through racial hatred on and off the field, and still be as great a player as he was, is incredibly impressive and inspirational. His journey also makes me think about queer baseball players. To this day there has never been an active Major League Baseball player who has come out. It’s impossible that there isn’t a single Major League Baseball player who isn’t gay or bi. So there is still quite a culture of homophobia and repression in the majors. I hope a player feels courageous enough to become the gay Jackie Robinson one day soon.

Whydoyoulovebaseball?

JONAH NEWMAN : Every year when the season approaches I start to get really excited.

A well-executed pitch, a stolen base, a graceful home run – that stuff is just very visually appealing to me, so dramatic and compelling.

Whatdoyouenjoymostaboutplaying inyourLGBTQsoftballleague?

JONAH NEWMAN : It’s the camaraderie. There are straight people who play in the league as well. My team is about 60 percent gay, but our straight teammates are wonderful allies. I love that I can play my favourite sport without all of the homophobic B-S. The absence of that toxicity is liberating. 6

INFOS | Out of Left Field by Jonah Newman (Andrews McMeel Publishing) is distributed by Simon & Schuster.

For more, visit https://www.jonahnewmancomics.com

RICHARD BURNETT richard@bugsburnett.com

Les transformations physiques de Fugues

Sur le groupe public Facebook, Les ami.e.s de Fugues (qui, lui, n’est pas encore bloqué par META), un lecteur demandait récemment : « Pourquoi le format du magazine a-t-il tant changé à travers les années ? Notamment dernièrement, quand il est devenu grand alors qu’il était plus compact il n’y a pas si longtemps ? »

Le format de Fugues a changé à quelques occasions au fil des ans — toujours en s’agrandissant — de même que son graphisme et son logo qui a connu quatre versions.

Le premier logo de Fugues, très simple, ne vivra que six éditions avant d’être remplacé par un plus créatif et très spécifique.

Pendant 20 ans, de 1984 à 2004, la dimension de Fugues a très peu varié : entre 5’’ x 8’’ et 5,25’’ x 8,25’’, selon les standards respectifs des presses où le magazine a été imprimé (on parle d’environ cinq imprimeries différentes). Il s’agissait à l’époque d’un format très économique, qu’il était possible de relier facilement avec des broches.

Le logo de Fugues dans un bloc noir avec des lettres virevoltantes dans les airs est adopté lors du 6e anniversaire du magazine, en avril 1990, mais à ce moment-là, on ne touche pas encore au format du magazine et la portion du rédactionnel se trouve, comme à ses débuts, concentrée dans les pages centrales de la publication.

Mais déjà on sentait que ce format était un peu limitatif et ne favorisait vraiment pas les textes plus longs (reportages, dossiers ou longues entrevues), que le Fugues a pris l’habitude

de publier à la fin des années 1990. De plus, la minceur du papier favorisait les déchirures de la couverture si on ne le saisissait pas fermement, surtout que les éditions ont pris du poids avec l’ajout de pages (de 48 pages la première année, le Fugues dépassait régulièrement les 200 pages au début des années 2000).

L’actuel logo de Fugues est introduit en avril 1998, alors que l’on rajeunit aussi la maquette du magazine.

Quand l’occasion s’est présentée en 2004 de négocier avec un nouvel imprimeur, la décision a été prise d’en profiter pour faire deux autres changements importants : opter pour une couverture plus épaisse, donnant ainsi plus de corps au magazine dont le nombre de pages avait grandement augmenté, et d’adopter une reliure collée (communément appelée dans l’industrie, une reliure allemande).

Pour souligner ses 20 ans, le magazine grandissait donc une première fois, en janvier 2004, en adoptant le format 5,75’’ x 9,25’’ et en offrant un design graphique plus actuel à l’intérieur. La couverture de cette édition avait d’ailleurs été conçu pour faire référence.

En juin 2008, alors que l’équipe travaillait sur la nouvelle maquette du site Internet, on prend la décision de changer un peu le format. L’idée étant de donner un peu plus d’espace pour faire respirer les textes. Profitant une fois de plus d’une nouvelle négociation avec les imprimeries, on adopte alors un format plus en hauteur, soit de 5,75’’ x 10’’.

Mais ce format n’est pas idéal, surtout pour les annonceurs qui ont des campagnes publicitaires qu’ils doivent adapter à ce format atypique en édition. Dans la tête de l’équipe de production et de l’équipe des ventes, il est clair que les prochains changements devront considérer un format de magazine plus « proportionnel dans son format » et se conformant à des standards qui simplifieront la vie à tous.

C’est ainsi qu’en 2012, le Fugues adopte un format 7’’ x 10,75’’, proportionnellement plus près du format des magazines les plus courants.

En mars 2020, le Québec se met sur pause et d’avril à juillet 2020, le magazine paraîtra en format numérique uniquement — pour la première fois de son existence — comme les imprimeries au Québec ont toutes été forcées de fermer durant cette première vague de la COVID.

En juin 2020, l’éditeur du magazine à l’époque, prend la décision de se retirer et cède à une partie de l’équipe une partie de Nitram, ce qui permet au magazine de ne pas disparaître et de poursuivre avec un nouveau modèle d’affaires, avec une plus petite équipe de permanents, et d’adopter comme mode de fonctionnement normal le télétravail.

Dès qu’il a été possible de réimprimer et d’avoir suffisamment de points de distribution pour que ça en vaille la peine, la « nouvelle équipe de direction » reprend l’impression du magazine, et cette fois avec un nouveau format qui correspond plus au standard des magazines au Québec, soit le 8’’ x 10,75’’, C’est de loin le format le plus économique par pouce carré à imprimer, mais c’est aussi un format plus grand qui a plus d’impact.

En juillet, il sera possible de visiter l’expo LES DESSOUS DE FUGUES au local des Archives Gaies du Québec, mémoires de nos communautés. Cette exposition offrira un parcours d’une histoire méconnue de Fugues à travers une sélection de couvertures marquantes pour diverses raisons.6

YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com

52 | FUGUES.COM
fièrement 40 ans

MAI EN 40 ANS DE FUGUES

Le corps porté à son pinacle !

Mai est synonyme d’un printemps qui s’installe enfin et, pour plusieurs, est également synonyme d’un état d’alerte autour d’un corps qui s’exhibera sous peu au regard de chacun. Nulle surprise que de nombreux numéros du mois de mai furent donc consacrés à la beauté corporelle.

Comme l’énonce si bien l’adage : en avril, ne te découvre pas d’un fil ; en mai, tu peux toujours essayer ! Le Québec embrasse clairement cette philosophie puisqu’il suffit que la température s’élève de quelques microns pour que les terrasses surgissent du sol et que raccourcisse vertigineusement la longueur des vêtements. Les communautés LGBTQ+ n’échappent pas à ce crédo, bien au contraire.

Il faut dire que, dès les années 70, une relation très intime se tisse entre le corps et les lieux de drague puisque les années du disco se conjuguent avec une frénésie entourant le conditionnement physique. L’équation est simple : de jour, on s’entraîne dans les gyms pour, de nuit, attaquer en force les planchers de danse et exhiber un corps bien sculpté.

Plusieurs hommes cherchent ainsi à se détacher du cliché de l’homme gai efféminé alors que dans les années 80, l’épidémie du sida entraîne plutôt un désir d’afficher un corps en santé, exempt de la moindre pathologie. Inutile de dire que dans les années 90 et au début 2000, cette esthétique règne toujours avec force dans l’esprit de plusieurs.

À partir de 1994, le numéro de mai se décline sur le thème de la santé du corps, les maillots de bain (Des maillots pour un été complètement Wild & Wet, 1995), les conseils de remise en forme (L’exercice : exercice, santé et plaisir !, 2001 ; Beauté et santé : pour une approche globale), le choix d’un bon gym (Comment choisir son gym, 1999), la greffe de cheveux (La greffe de cheveux : le syndrome de Samson toujours vivant, 2001), l’élimination des poils (Élimination des poils : adieu les petits poils « chéris » !, 2002). En mai 2000, la cohorte Omega (qui suit 1 900 hommes gais séronégatifs) présente même les résultats d’une étude sur la perception de la « gym queen ».

Cette mise de l’avant du corps se fait également au diapason de grands événements comme le Wild & Wet organisé, à partir de 1991, par le Bad Boy Club de Montréal, où le maillot de bain constitue un élément essentiel (Le Wild & Wet 94, l’événement du printemps, mai 1994). Il est amusant de souligner que, dans les mêmes pages, la préoccupation d’un poil superficiel se conjugue paradoxalement avec des articles sur M. Cuir Montréal (De cuir et de passion ! : M. Cuir Montréal, 2002) et M. Uniforme (Concours M. Uniforme : « Vraiment unique ... », 2003) où celui-ci constitue, bien au contraire, la pièce de résistance. Avec les années 2010, l’accent du mois de mai sur le corps devient plus épisodique pour se diluer au fil des numéros. Sur une autre note, le 2 mai 2002, Fugues annonce que Mado Lamotte devient tenancière de bar avec l’ouverture du Cabaret Mado !

Politique nationale

Le mois de mai fut secoué par deux événements d’importance. Le 14 mai 1969, en dépit d’une forte controverse, le bill omnibus décriminalise l’homosexualité sur le territoire canadien sous l’égide d’une déclaration choc de Pierre Elliot Trudeau à l’effet que : « L’État n’a rien à faire dans les chambres à coucher de la nation. » (« Dernier assaut des créditistes pour faire retarder l’adoption du bill omnibus », La Presse, 14 mai 1969 ; « Le gros Bill est adopté », Journal de Montréal, 17 mai 1969)

Dès 1971, un premier magazine s’adressant spécifiquement aux communautés queers voit le jour, le temps de deux numéros, Le Tiers, qui sera suivi d’Omnibus (197?), de Gay Montréal (1976) et, en 1977, de Gai(e)s du Québec. Ce dernier titre deviendra Le Berdache, de 1979 à 1983, puis Le Petit berdache, de 1983 à 1986. Et, bien évidemment, 1984 voit la naissance d’un grand classique : Fugues !

En mai 1980, Le Berdache consacre un numéro spécial à une autre question nationale qui se déroule au Québec : le référendum sur la souveraineté. On y retrouve des titres évocateurs comme : « Mon oui est gai ! » ; « La question référendaire n’est pas un jeu ! » ; « Au-delà du oui et du non » ; « Le mouvement gai et le référendum ». Les curieux pourront consulter ce numéro spécial sur le site des Archives gaies du Québec : https://agq.qc.ca/le-berdache.

Faits divers

Le 31 mai 1969, le très bavard Flirt & Potins consacre un article sur « Les nids d’homos » qui attirera sans doute le regard d’hommes et de femmes toujours dans le placard et à la recherche de lieux de rencontre. Le même journal jaune consacre finalement une série d’articles sur ce qu’on rassemble alors sous le terme générique de « travestisme » : Le dossier de l’homosexualité : les travestis (17 mai 1969) ; Il existe différentes sortes de travestisme (9 mai 1970) ; Ils ou elles? (23 mai 1970).6

BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca

Michel Audy

« Nous sommes une communauté parce que nous avons une mémoire », écrit Vincent Fortier dans LesRacinessecondaires1 Même s’il n’est décédé que récemment, en 2020, qui se souvient de Michel Audy aujourd’hui ?

Est-il méconnu du fait qu’il a eu « une carrière prolifique hors des circuits traditionnels, notamment en restant implanté à Bécancour 2 », une municipalité de la région Centre-du-Québec ? Lui qui fut à la fois réalisateur, scénariste, monteur, directeur de la photographie et producteur de cinéma. Lui dont les films ont été diffusés dans plus de vingt-cinq pays de la francophonie et qui a reçu une multitude de prix internationaux lors de prestigieux événements comme le Festival international du Film d'expression française de Dinard (France), le Festival international d'Avignon (France), La Mostra du Film d'Épernay (France), le Festival international de Viterbo (Italie) et, en 1975, le Festival international du cinéma indépendant à Thonon-les-Bains (France) où La Maison qui empêche de voir la ville est sorti grand gagnant. D’ailleurs, le film tiendra l’affiche plusieurs mois dans un cinéma du quartier Le Marais, à Paris, et l’année suivante, sera primé au Sydney Film Festival, au Melbourne Film Festival et au Festival de Cannes, Rencontres internationales Films et Jeunesse.

Né à Grand-Mère en 1947, Michel Audy est attiré par le cinéma dès l’adolescence, alors qu’il étudie au Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières avec l’idée de devenir… prêtre. Mais, « c'est lorsque son frère a gagné un concours et qu'il a ramené une petite caméra en plastique [...] que la vie de Michel Audy a connu son grand tournant. [...] “Je montais sur le toit de la maison, confie-t-il, et je filmais des niaiseries et je visionnais mes bobines plus tard. Ça m’a ému. Et puis la voisine, une Anglaise qui était vieille fille, me donnait 50 cents pour aller au cinéma. J'y entrais vers 13h pour en ressortir à minuit à la fermeture” 3. » Détenteur d’une licence d'opérateur en cinématographie et d’une maîtrise en cinéma, il acquiert une expérience personnelle dans divers aspects du métier de cinéaste : caméraman, scénariste, éclairagiste, metteur en scène, décorateur, costumier, monteur (image et son), mixeur, ainsi qu'assistant du réalisateur Jean Pierre Lefebvre pour le film Q-bec my love. Il poursuit sa formation à l'Office national du film du Canada avec les Claude Jutra, Denys Arcand et Gilles Carle, et sera l’un des cinq gagnants du concours des Premiers œuvres. En plus d’une dizaine de longs métrages de fiction et de deux cents documentaires, ses courts métrages et ses émissions de télévision et de radio éducatives l'amèneront sur plusieurs continents. « À titre de cinéaste-pédagogue, il a réalisé quelque mille émissions pédagogiques destinées à des programmes de cours 4. » Lui-même dispensera des ateliers de cinéma et enseignera dans quelques institutions collégiales et universitaires. En 1973, il deviendra producteur indépendant et créera sa propre compagnie, Les Films Michel Audy Ltée — laquelle sera dissoute en 1997. À son premier long métrage, La Marée, sorti en 1967, succèderont des œuvres de différents types et genres : films corporatifs et films pour enfants ; documentaires ethnologiques, historiques et biographiques ; documentaires sur l’art, la marine marchande et les fermiers de Saint-Boniface. En 1986, le bureau régional de Télé-Québec à Trois-Rivières ayant accepté le projet soumis par l’historien et politicien Denis Vaugeois, Michel Audy réalisera « six émissions sur le thème de la diversité du peuplement. […] La série fut nommée L’étoffe d’un pays par moquerie envers l’expression “pure laine” 5. »

C’est cette même diversité que manifeste Michel Audy dans ses films à thématique homosexuelle concernant la situation des jeunes : « Sa passion, note Tom Waugh, sa ténacité et son talent indéniable lui assurent une place importante dans l’histoire de notre lutte 6. » Dès 1969, JeanFrançois Xavier de… est le premier long métrage de fiction à montrer des garçons nus de face 7. « Il témoigne, précise le réalisateur, de la libération de l’Homme en face du sexe, de la femme et de la mort pour en arriver à être enfin soi-même 8. » Suivent Corps et Âmes (1972) qui, sous forme de documentaire, évoque de façon émouvante une histoire d’amour par le survivant d’un couple d’hommes, et La Maison qui empêche de voir la ville où se tisse un lien entre un jeune

homme et un professeur. Après un temps d’arrêt, il revient avec Luc ou la Part des choses , produit par le collège de Trois-Rivières et le ministère de l’Éducation du Québec. « Moto, musique et solitude, écrit Charles-Henri Ramond, voilà ce qui caractérise Luc, 18 ans. À la place de continuer ses études, il se trouve un travail dans un garage. Mais, peu après, il découvre qu'il est homosexuel. Il fait une tentative de suicide... 9 » Heureusement, « il reprend goût à la vie grâce à l'influence d'un ami d'enfance avec lequel il fait le projet d'un voyage en bateau 10. » Crever à 20 ans fait sa première sortie publique au Festival du nouveau cinéma, en 1984. Un film choc qui, pour la première fois au Québec, parle de la prostitution masculine. À l’époque, il sera refusé par toutes les chaînes de télévision — sauf TV-Ontario. On y retrouve deux jeunes chômeurs, François et Claude, en manque d’argent, mais aussi d’amitié et d’amour : « Plutôt que de nous entraîner dans un enfer affectif, le film nous montre un univers généralement tendre, peuplé de gens qui veulent se donner l’illusion qu’ils ne sont pas seuls et qui croient, serrant un jeune dans leurs bras, réchauffer leur cœur 11. » Viennent ensuite Du garage à la cabane, un documentaire-fiction sur les clients d’un bar gai, et Hurlement dans la nuit, sur le harcèlement en milieu scolaire. Au niveau national, rappelons que Michel Audy a reçu le Prix « Image en tête » de RadioCanada pour Toutes les mêmes (1966) ; le Prix du ministère de l'Éducation du Québec ; le Premier prix, Patrimoine québécois et, en 1988 le Prix Gémeaux du meilleur montage d'une série documentaire. De même, dans le cadre des célébrations du 375e anniversaire de la ville de Trois-Rivières, en 2009, Ciné-Campus a présenté une soirée hommage à des artisans trifluviens du cinéma, dont Michel Audy — ce même Ciné-Campus qu’il avait cofondé et où il fut  projectionniste pendant douze ans. On peut voir des films de Michel Audy, dont sa Filmographie, sur : www.bing.com/videos et www.youtube.com. 6 SERGE FISETTE serge.fisette@videotron.ca

NOTES :

1. Vincent Fortier, Les Racines secondaires, Del Busso éditeur, 2022, p. 156.

2. Extrait du DVD « Michel Audy – Récompenses et distinctions » (2009) : https://www.youtube.com/watch?v=XDVIISFqvoc. Consulté le 18 novembre 2022.

3. Marie-Ève Bourgoing-Alarie, « Le cinéaste Michel Audy se confie », L'Hebdo journal, 20 octobre 2010.

4. Extrait de « Michel Audy – Biographie » : https://www.youtube.com/watch?v=aQ0sXVIINtE. Consulté le 18 novembre 2022.

5. Denis Vaugeois, « La nation métissée », revue Liberté, no 304, été 2014, p. 41.

6. Tom Waugh : http://collections.cinematheque.qc.ca/articles/negres-blancs-tapettes-etbutch-les-lesbiennes-et-les-gais-dans-le-cinema-quebecois/ Consulté le 15 novembre 2022.

7. Comme le fait, la même année, Gilles Groulx dans Entre tu et vous.

8. Michel Audy, « D’où vient “Jean-François-Xavier de…”, in Jean Pierre Lefebvre, L’Office National du Film du Canada présente “Premières œuvres” : https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww3.nfb.ca%2Fsg%2F229 6.pdf%2Findex.html#federation=archive.wikiwix.com&tab=url. Consulté le 15 novembre 2022.

9. Charles-Henri Ramond, « Luc ou la part des choses – Film de Michel Audy », 2009 : https://www.filmsquebec.com/films/luc-ou-la-part-des-choses-michel-audy. Consulté le 17 novembre 2022.

10. https://www.elephantcinema.quebec/films/luc-ou-la-part-des-choses_29523. Consulté le 17 novembre 2022.

11. https://fr.wikipedia.org/wiki/Crever_%C3%A0_20_ans. Consulté le 17 novembre 2022.

54 | FUGUES.COM COMMUNAUTAIRE | HÉROS DE NOTRE HISTOIRE

Un groupe « italien queer » voit le jour

Christopher DiRaddo est reconnu pour les événements littéraires The Violet Hour, il est aussi l’auteur de TheGeographyofPluto (2014) et TheFamily Way (2021). Chris DiRaddo a mis sur pied, également, diverses activités littéraires queers anglophones rattachées aux festivals Métropolis Bleu et Fierté Montréal. Mais depuis des années, il essaie de faire reconnaître les queers d’origine italienne à leur propre communauté et à la communauté LGBTQ+ montréalaise et à abattre les barrières de la tradition. Après plusieurs années, enfin, sans tambour ni trompette, un groupe queer italien renaît, Italo Queer Montréal ! On se promet de tenir plusieurs activités et de participer fièrement aux événements de Fierté Montréal l’été prochain.

« Nous avons un nom officiel Italo Queer Montréal, mais nous sommes encore en développement. Le groupe veut prendre le temps cet été pour définir son mandat en créant de multiples occasions de rassembler les Montréalais queers avec des origines italiennes (et nos amis, familles et alliés) afin qu’on puisse célébrer les intersections de nos identités. En ce moment, nous souhaitons travailler pour une présence dynamique (et une célébration significative) à deux des festivals majeurs du mois d’août, soit  ItalfestMT L et  Fierté Montréal », explique Christopher DiRaddo, l’organisateur principal de ce groupe. La première réunion du groupe a eu lieu le mercredi 27 mars à l’Istituto Italiano di Cultura di Montréal et plus de 30 personnes s’y sont présentées. « C’était une réunion exploratoire pour voir si les gens étaient intéressés à créer ce groupe, dit-il. La réponse était oui ! »

Mais l’avènement de ce nouveau rassemblement de queers d’origine italienne de la métropole n’est pas tombé du ciel. Bien du travail avait été effectué en amont pour permettre que des personnes LGBTQ+ italo-canadiennes se rencontrent ainsi. « J’ai travaillé très fort ces deux dernières années pour créer des liens entre les communautés queer et italienne de Montréal, souligne Christopher DiRaddo. Cela a commencé il y a deux ans avec Queer & Italian in Montréal, où j’ai interviewé trois personnes sur scène à propos de l’histoire et de l’avenir des personnes LGBTQ d’origine italienne à Montréal (Gaspare Borselino, Steve Galluccio et Vee Di Gregorio). L’événement, qui était une coprésentation avec Fierté Montréal, a été créé en réponse au manque de représentation queer dans l’exposition Montréal à l’italienne au Musée Pointe-À-Callière, en 2021. Lors de notre événement, il est ressorti qu’il est encore difficile pour les personnes queers d’origine italienne d’être acceptées par la communauté italienne et nous avions besoin de plus de visibilité dans les espaces traditionnels italiens à Montréal. »

Cette œuvre s’est poursuivie l’année dernière avec l’exposition de photos Unveiling the Queer Italian-Canadian Experience, qui a eu lieu à la Casa D’Italia (le centre communautaire italien de Montréal) dans le cadre officiel d’ItalfestMTL et Fierté Montréal. Parallèlement, il y a eu

la projection du film documentaire Creative Spaces : Queer and Italian Canadian, sorti en 2021, qui a suscité beaucoup d’intérêt pour le sujet. Ce film a été réalisé par Licia Canton, une alliée, parce qu’elle voulait créer un espace où l’homosexualité ne devait pas être cachée à la table du dimanche dans les foyers italo-canadiens. « Grâce à ces événements, nous avons appris qu’il existe une communauté dynamique d’Italo-Canadiens, Italo-Québécois et Italian queers vivant à Montréal, qui souhaitent avoir des occasions de célébrer les deux parties de nos identités. Nous voulons continuer sur cette lancée cette année en créant ce nouveau groupe communautaire », rajoute-t-il.

Avec sa vaste expérience en tant qu’Italo-Canadien, pourquoi pense-t-il qu’il soit encore difficile pour les queers italiens d’être accepté, en 2024, par la communauté italienne ? « Je pense que c’est différent pour beaucoup de gens, et nous essayons de comprendre pourquoi c’est encore difficile, dit-il. Une chose que j’entends dire souvent par les gens, c’est qu’une grande partie de la communauté italienne de Montréal est coincée dans les années 1950, coincée à une époque où bon nombre de nos parents et grands-parents sont venus et ont immigré au Canada. Ici, il existe souvent une manière romancée et presque performative d’être italien, qui s’appuie fortement sur les notions traditionnelles de famille et de croyances religieuses. Il existe aussi, dans les milieux italiens, et depuis de nombreuses années, cette idée d’omerta (silence face aux interrogations des étrangers). Je pense que cela existe encore à bien des égards aujourd’hui et s’étend à la sexualité. Certaines familles savent peut-être que leur enfant fait partie de la communauté LGBTQ, mais elles ne veulent pas nécessairement que tout le monde le sache. Ils ne veulent pas en parler. Cela doit changer. »

Le prochain événement aura lieu le jeudi 2 mai. En plus de créer le documentaire mentionné plus haut, Licia Canton a également réalisé deux anthologies d’écrits d’Italo-Canadiens queers. Le deuxième volume : Here and Now: An Anthology of Queer Italian-Canadian Writing, Volume II sera donc lancé le 2 mai à la Librairie n’était-ce pas l’été (6792, boulevard Saint-Laurent) à 17 h. Il y a de nombreux Montréalais dans l’anthologie et plusieurs seront présents pour lire des extraits de leurs œuvres. Et les prochaines étapes pour ce groupe ?

« Comme je l’ai mentionné, nous travaillons à créer de grands événements pendant l’ItalfestMTL et Fierté Montréal cette année, avec des événements plus petits d’ici là, explique Christopher DiRaddo. J’ai créé, également, une page Facebook et un compte Instagram ainsi qu’une infolettre. Si les gens souhaitent plus d’informations, ils peuvent écrire à italoqueermontreal@gmail.com. »6

ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

INFOS | https://www.facebook.com/groups/302818429509114

Ils sont plusieurs milliers à l’Association des personnes retraitées de la Fédération autonome de l’enseignement (APRFAE), mais jusqu’à présent il n’y avait pas de regroupement pour défendre les intérêts des LGBTQ+. Le militant André Patry, lui-même à la retraite, a repris son bâton de pèlerin pour créer un groupe. Le 21 mars dernier, on lançait donc à la Maison de la culture Mercier le «Comité des alliées et alliés pour la diversité sexuelle et de genre LGBTQ2». André Patry a été enseignant de 1980 jusqu’à 2019, année où il a pris sa retraite.

Mais qu’est-ce qui l’a bien poussé à mettre sur pied un tel regroupement en 2024 ? «Dans le fond, notre association de retraités suit notre militance comme dans le militantisme syndical, explique celui qui est membre du conseil d’administration de la APRFAE. Les gens restent actifs comme dans la structure syndicale d’avant, il y a un comité pour les droits des femmes, un comité environnement, un comité sociopolitique, etc., mais il n’y avait pas de comité pour les LGBTQ2+. Donc, je me suis dit qu’on va en créer un, c’est comme ça que c’est parti !»

«Il y a eu des réticences polies face à la création d’un tel comité, j’ai été surpris. Je pensais que les gens étaient plus renseignés que ça [sur les réalités LGBTQ+]. Je me suis aperçu que l’atmosphère véhiculait encore certains préjugés, certains malaises chez ces personnes dont la majorité sont dans la fin soixantaine et donc qui ont vécu dans une époque où persistait une certaine discrimination à l’égard des personnes LGBTQ2+», ajoute André Patry qui est le responsable politique.

Un comité LGBTQ+ pour les retraités de la FAE

«Les enseignantes et enseignants actifs de ce temps (il y a trois décennies) ont grandi avec une éducation qui stigmatisait l’homosexualité comme une maladie mentale et un crime, a déclaré André Patry lors de la soirée de lancement du comité. La loi du bill omnibus leur a enseigné que l'homosexualité était tolérée, mais uniquement dans la sphère privée. Les gais et lesbiennes étaient réduits à leur sexualité, oubliant ainsi toute leur identité, leur culture et leurs droits. À cette époque, ils pouvaient être expulsés de leur logement, perdre leur emploi, et subissaient une discrimination systémique dans de nombreux aspects de leur vie, y compris le mariage, la filiation, le don de sang et même le service militaire. L'épidémie du SIDA a également décimé toute une génération, laissant des cicatrices profondes dans notre communauté.»

En référence à l’épidémie du sida qui a décimé la communauté gaie dès les débuts des années 1980, André Patry explique : «À 25 ans, je me souviens avoir fréquenté des salons funéraires, alors que ma mère, aujourd'hui âgée de 90 ans, en fait de même. Une photo d'un groupe de jeunes hommes gais avec lesquels j'ai voyagé me rappelle que je suis le seul survivant. Cette histoire n'est pas seulement la mienne, mais celle de nombreuses personnes de ma génération, qui aujourd'hui rejoignent nos associations de personnes retraitées et âgées».

«Lorsque j’ai expliqué ceci devant les membres de la APRFAE, ils ont été choqués et estomaqués, ils ne savaient pas ce qui s’était passé à l’époque dans notre communauté et que beaucoup d’hommes gais avaient disparus en raison du sida. Il faut le dire, l’expliquer. C’est un devoir pour moi de raconter ça et d’expliquer les combats que nous avons menés, comme l’union civile, par exemple. […]»

Des activités en lien avec Fierté Montréal sont prévues pour cet été. Avec un certain budget, le Comité des alliées et alliés pour la diversité sexuelle et de genre LGBTQ2 va soutenir des organisations communautaires venant en aide aux gens de la communauté : comme la Maison Plein Cœur par exemple et son programme de distribution alimentaire aux personnes vivant avec le VIH/sida et à faible revenu. Ce comité s'engage activement dans l'information, l'éducation et la sensibilisation sur la communauté LGBTQ2+. «Nous collaborons avec des organisations telles que la Fondation Émergence, qui offre une formation sur le vieillissement LGBTQ2+», de dire André Patry qui a enseigné auprès d’élèves sourds ou ayant un déficience intellectuelle et ce, durant 39 ans au total.

Comme on le constate, ce comité de retraités LGBTQ+ ne sera pas que pour organiser des BBQ, des sorties dans les musées ou des randonnées pédestres. Il y a quelques semaines, des représentants de APRFAE ont participé à une manifestation pour un cessez-le-feu à Gaza. «Nous restons très, très actifs et engagés», rajoute-t-il.

«Le Québec demeure l'un des endroits où la qualité de vie de cette communauté est parmi les meilleures au monde. Cependant, les préjugés persistent, et nous observons même une montée de la droite politique, ce qui est préoccupant. C'est pourquoi notre comité s'est fixé pour mission d'agir auprès de nos membres ainsi que des principaux acteurs de la société pour promouvoir la diversité sexuelle et de genre», avait dit André Patry lors de la soirée à la Maison de la culture Mercier. «Il faut rester vigilant c’est pourquoi, à 65 ans, je demeure un militant, je ne lâche pas, je suis encore un pionnier dans cette lutte-là», conclut-il. 6

ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

INFOS | https://aprfae.com

56 | FUGUES.COM COMMUNAUTAIRE | LISTE DES GROUPES LGBTQ+
Équipe Montréal a un nouveau conseil d’administration

Le samedi 16 mars dernier au bar le Cocktail, Équipe Montréal tenait son assemblée générale annuelle et un nouveau conseil d’administration a été élu. Félicitations aux 10 nouveaux et nouvelles administrateur.trice.s élu.e.s, ainsi qu’aux 2 membres qui continuent leurs mandats! Le nouveau CA est plus que jamais déterminé à faire de grandes choses cette année. Les membres des groupes et clubs membres d’Équipe Montréal sont invité.e.s à faire part de toutes leurs idées et commentaires afin d’aider Équipe Montréal à répondre à leurs besoins et aspirations. www.equipe-montreal.org

LÉGENDE PHOTO

Présent.e.s sur la photo de gauche à droite : Olivier Dupuis, Patrick Blouin, Jennifer-Lee Barker, Anderson Carneiro, Amélie Charbonneau, Pier-Luc Bertrand, Goudoussy Bah, Éthan Bonnamour, Alan Gaudet et Jean-Claude Lapointe. Absent.e.s de la photo : Mario Smith et Damian Pilier.

LE CLUB BOLO FÊTE SES 30 ANS

Le 30e anniversaire du Club Bolo, ça se fête en grand le 4 mai. Des cours de niveau débutant, intermédiaire et avancé sont offerts les vendredis à compter de 19 h. Gratuité des trois premiers cours pour les nouveaux. N’hésitez pas à participer aux activités du Club Bolo et à consulter le site Web pour tous les détails ou la page Facebook du Club Bolo. Expérimentez le plaisir de la danse country au Centre Yvon Deschamps (Association sportive et communautaire du Centre-Sud — Montréal). Club Bolo, 514-849-4777 info@clubbolo.com  www.clubbolo.com

TENNIS ESTIVAL ET JOURNÉES PORTES-OUVERTES

Les activités estivales de Tennis Lambda débuteront le dimanche 12 mai de 12h à 15h au parc Louis-Riel. Les frais pour jouer au tennis sont de 7 $ par présence.  Le double est à l’honneur. Cette activité se tiendra tous les dimanches à la même heure sauf en cas de mauvais temps. Également, une nouvelle ligue de simple sera lancée à compter du 9 mai, elle se tiendra également au Parc Louis-Riel tous les jeudis de 19h à 21h. Le dimanche 26 mai entre 12 h et 15 h au Parc Louis-Riel, Tennis Lambda tiendra un événement « portes-ouvertes ». Ce rendez-vous marquera le lancement officiel des activités estivales de la ligue. Venez rencontrer des joueurs et des joueuses sympathiques de tous les niveaux dans une atmosphère amicale et sportive. Cette activité est gratuite ! Pour plus de détails, visitez tennislambda.com

YOGA GAI ZONE / MTL

Yoga Gai Zone / Mtl se veut un groupe amical de pratique collective de POWER YOGA de niveau débutant/intermédiaire. L'entraînement a lieu au parc des Faubourgs Montréal tous les samedis du 25 mai au 28 septembre de 10 h à 11 h (reportés au lendemain en cas de pluie). Le POWER YOGA s'adresse aux pratiquants du yoga et à celleux désirant s'initier (tout en demeurant dans votre zone de confort). Sans réservation ! Et c'est gratuit ! Pour confirmation de la séance, il suffit de consulter le blog  https://yogagaizonemtl.wixsite.com/yogi/blog Yogi Claude.

PLEIN AIR HORS SENTIERS

Le printemps est enfin arrivé! Voici la programmation des activités de randonnée à venir :

Samedi 27 avril : Rando à Forêt Ô Cascades, Rawdon

Samedi 4 mai : Rando à Silver Lake Mountain, Adirondack, NY

Samedi 11 mai : Rando au Mont Stoke, sentier de la grotte de l'ours, Estrie Samedi 18 mai : Rando au Mont Ouareau et crique St-Loup, St-Donat (journée "Portes ouvertes" Gratuit)

Du 17 au 20 mai : Séjour en chalet: rando au mont Ouareau et sentier des Contreforts, St-Donat

Samedi 25 mai : Rando au Monts Bernard et Horizon à Bromont Informations détaillées des activités et inscriptions au horssentiers.ca

MONTRÉAL À CONTRE-COURANT AMASSE 5000$ pour le GRIS MONTRÉAL

Le club de natation Montréal À Contre-Courant (MACC) a marqué les esprits ce dimanche 7 avril en organisant un nage-o-thon spectaculaire. Plus de 40 personnes ont plongé dans la piscine pour nager avec enthousiasme, relever des défis personnels variés et collecter des fonds au profit du GRIS Montréal. L’événement a été un véritable succès, avec une somme impressionnante de plus de 5000 $ amassée pour soutenir cet organisme important. Les participant.e.s ont démontré leur engagement et leur détermination en bravant les vagues pour une bonne cause. Cette initiative témoigne de la solidarité et de l’engagement de la communauté envers la diversité et l’inclusion. 6

Veuillez communiquer avec le groupe LGBTQ+ qui vous intéresse pour connaître leur horaire d’activités.

POUR TOUTES MODIFICATIONS: INFO@FUGUES.COM

AFFAIRES MONTRÉAL

CHAMBRE DE COMMERCE

LGBT DU QUÉBEC

T. 514-522-1885 clgbtq.org

SDC DU VILLAGE

T. 514-529-1168 villagemontreal.ca

AINÉS MONTRÉAL

ARCG

T. 514-730-8870 arcgai.org

Activités, soutien, entraide

GAY AND GREY MONTREAL

T. 514-487-6760

gayandgreymontreal.com

QUÉBEC

VIEUX AMIS Facebook.com/groups/ 615228888629111

CENTRES COMMUNAUTAIRES MONTRÉAL

CENTRE ALEXANDRE-DE-SÈVE DES LOISIRS SACRÉ-COEUR

T. 514-872-2928

2040, rue Alexandre-de-Sève

CENTRE COMMUNAUTAIRE LGBTQ+

T. 514-528-8424, 2075 Plessis, # 110 cclgbtqplus.org

COMITÉ SOCIAL CENTRE-SUD

T. 514-596-7092 1710, rue Beaudry

211 GRAND MONTRÉAL

Ressources communautaires

T. 211 ou clavardez via 211qc.ca

OUTAOUAIS / OTTAWA

CENTRE DE SANTÉ

COMMUNAUTAIRE DU CENTRE-VILLE

T. 613-233-4443

info@centretownchc.org

CULTURE MONTRÉAL

ARCHIVES GAIES DU QUÉBEC

T. 514 287 9987

ARCHIVES LESBIENNES DU QUÉBEC 2075, rue Plessis, local 110 archiveslesbiennesduquebec.ca

BIBLIOTHÈQUE À LIVRES

OUVERTS (LGBTQ+)

T. 514-528-8424

biblio.cclgbtqplus.org

FIERTÉ MONTRÉAL

T. 514-903-6193

fiertemontrealpride.com

FESTIVAL IMAGE+NATION image-nation.org

MTL EN ARTS mtlenarts.com

QUÉBEC

FÊTE ARC-EN-CIEL

T. 418-809-FETE 435 du Roi, bur. 4

OUTAOUAIS / OTTAWA

FIERTÉ DANS LA CAPITALE

T. 613-252-7174

DISCUSSIONS / SOUTIEN

MONTRÉAL

AL-ANON

T. 514-866-9803 Groupe pour familles des alcooliques LGBTQ+

ALCOOLIQUES ANONYMES

T. 514-376-9230 aa-quebec.org

ANGLOPHONE LESBIANS sistersunited2014@outlook.com

Social activity group.

AQAPMM-SANTÉ MENTALE

T. 514-524-7131

CENTRE DES FEMMES VERDUN

T. 514-767-0384. Pour lesbiennes

CENTRE D’ORIENTATION

SEXUELLE DE L’UNIVERSITÉ MCGILL

T. 514-934-1934 #43585

CREACC-DIVERSITÉS info.creacc@gmail.com

CENTRE SOLIDARITÉ LESBIENNE

T. 514-526-2452

COCAÏNOMANES ANONYMES caquebec.org

LGBTQ+ et ami.e.s, jeudis 19h30

COLLECTIF CARRÉ ROSE

T. 514-831-3150 ou Facebook

CRYSTAL METH ANONYMES cmamtl.org

DÉPENDANCE AFFECTIVE

SEXUELLE ANONYME DASA

T. 514-983-0671

L’ÉCHO DES FEMMES

T. 514-277-7445

FONDATION ÉMERGENCE

T. 514-866-6788

GROUPE INTERVENTION VIOLENCE

CONJUGALE LESBIENNE

T. 514-526-2452

GRIS – MONTRÉAL

T. 514-590-0016 gris.ca

MONTRÉAL JACKS Solosexuels montrealjacks.com

NARCOTIQUES ANONYMES LGBTQ+ 2075, rue Plessis, dimanche à 14h.

PRINCIPES COGNITIFS

T. 514-485-2194 (10h-17h)

RÉZO

T. 514-521-7778 #226 rezosante.org info@rezosante.org

SILK silk@caeoquebec.org

QUÉBEC

ALLIANCE ARC-EN-CIEL DE QC

T. 418-809-3383 arcencielquebec.ca

PRISME

T. 418-649-1232 prisme.org

BAS-ST-LAURENT

GAI-CÔTE-SUD

T. 418-856-3566, M. Dionne.

CHICOUTIMI

FÉMIN’ELLES

T. 418-550-2259.

GASPÉSIE

LGBT+ BAIE-DES-CHALEURS lgbt-bdc.net

LGBT HAUTE-GASPÉSIE facebook.com/lgbt.hg

LAVAL/LAURENTIDES

L'ARC-EN-CIEL

T. 450-625-5453 Mardi à 19h30

MAURICIE

LGBT MAURICIE

T. 819-531-0770, Louis facebook.com/lgbtshawinigan

TANDEM MAURICIE

T. 819-374-5740, Kayla Palin

MONTÉRÉGIE

CAFÉ-CAUSERIE POUR FEMMES

LESBIENNES ET BISEXUELLES

T. 450-651-9229 #26

DÉPENDANTS AFFECTIFS

T. 450-780-2813

ÉMISS-ÈRE

T. 450-651-9229 #24 emiss-ere.ca

JAG — ORGANISME LGBT

T:. 450 774-1349/1 800 774-1349 lejag.org

OUTAOUAIS / OTTAWA

PROJET ENTRE HOMMES

T. 819-776-2727 ou 1 877 376-2727

MAX OTTAWA

T. 613-701-6555 maxottawa.ca

RIMOUSKI

FLIQR

facebook.com/FliQr

Groupe queer féministe

COMITÉ DIVERSITÉ

T. 418-722-7432

SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN

DIVERSITÉ 02

T: 581-447-2211 diversite02.ca

SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU

GROUPE GLBT-LGBT

ST-JEAN-SUR-RICHELIEU

T. 514-464-9555, Ian Ouellet ou

T. 438-274-4986, Christian White

SHERBROOKE

ENTRE-ELLES SHERBROOKE

T. 819-580-7460, Sophie entre.elles.sherbrooke@gmail.com

GROUPE DE DISCUSSIONS POUR HOMMES GAIS

T. 819-823-6704.

IRIS ESTRIE

T. 819-823-6704 irisestrie.org

PARTOUT AU CANADA

COORDINATION LGBT

D’AMNISTIE INTERNATIONALE CANADA FRANCOPHONEE

T. 514-766-9766 ou 1-800-565-9766 Facebook.com/Réseau-LGBTAmnistie-International EGALE CANADA

T. 1-888-204-7777

PARTOUT AU QUÉBEC

FIERTÉ AGRICOLE

T. 450-768-6995 fierteagricole.org

RÉSEAU DES LESBIENNES DU QUÉBEC

T. 438-929-6928 rlq-qln.ca

ÉCOUTE

PARTOUT AU QUÉBEC

INTERLIGNE

1-888-505-1010 interligne.com Écoute téléphonique et clavardage SUICIDE suicide.ca

NARCOTIQUES ANONYMES 514-249-0555 www.naquebec.org Écoute 24h/24

CAEO QUEBEC caeoquebec.org Écoute / ressources en anglais.

IMMIGRATION MONTRÉAL

AGIR MONTRÉAL agirmontreal.org

GA’AVA info@gaava.org

HELEM-GROUPE LGBT LIBANAIS

T. 514-806-5428 montrealhelem.net

LEGIT-QUÉBEC

514-907-5366 Aide pour les conjoints de même sexe et l’immigration.

AU-DELÀ DE L’ARC-EN-CIEL

T. 514-527-4417 Lutte contre l’homophobie au sein des communautés immigrantes.

JEUNES / FAMILLE MONTRÉAL

ALTER HÉROS alterheros.com

L’ALTERNATIVE lalternative.ca

Ass. LGBTQ+ Université de Mtl.

PÈRES GAIS DE MONTRÉAL (APGM)

T. 1 855-237—2746 apgmqc.wordpress.com

L’ASTÉRISK

T. 514-523-0977 coalitionjeunesse.org

COALITION DES FAMILLES LGBT

T. 514-878-7600 familleslgbt.org

COMITÉ FAMILLE ET QUALITÉ

DE VIE DES GAIS ET LESBIENNES

T. 514-521-4993

847, rue Cherrier, #201

CONCORDIA QUEER COLLECTIVE

T. 514-848-7414

FONDATION ÉDUCATION

ÉMOTIONNELLE LOVE (FEEL)

T. 438-992-8542 feelvie.blogspot.ca

GRIS – MONTRÉAL

T. 514-590-0016 www.gris.ca

JEUNESSE, J’ÉCOUTE

1-800-668-6868 Aide et écoute 24/7, les 5 à 20 ans. jeunessejecoute.ca

JEUNESSE LAMBDA

T. 514-528-7535 25 ans etFacebook.com/JLAMBDA.MTL

LGBTQ YOUTH CENTER WEST ISLAND

T. 514-695-0600 lgbtq2centre.com

PARENTS D’ENFANTS GAIS

T. 514-282-1087

PROJET 10

T. 514-989-4585 p10.qc.ca

QUEER MCGILL

T. 514-398-2106 queermcgill.org

RÉPITSS-UQAM

T. 514-987-3000, #4041 320, rue

Ste-Catherine Est, local DS-3125

QUÉBEC

ARCO IRIS (ÉTUDIANT)

T. 418-658-5389

Asso étudiante du Cégep Ste-Foy.

COALITION DES FAMILLES LGBT

T. 418-523-5572

L’ACCÈS

T. 418-523-4808 Pour 14-25 ans.

GROUPE GAI UNIVERSITÉ LAVAL

T. 418- 656-2131 ggul.org

GRIS – QUÉBEC

T. 418-523-5572 grisquebec.org

PÈRES GAIS DE QUÉBEC

T. 418-572-7273, Marc

CHAUDIÈRE-APPALACHES

GRIS CHAUDIÈRE-APPALACHES

T. 581-225-8440

GRANBY

DIVERS-GENS

T. 579-488-8004 170, St-Antoine Nord, local 107, Granby divers-gens@hotmail.com

SHERBROOKE

GRIS ESTRIE

T. 819-434-6413 grisestrie.org

ASSOCIATION LGBTQ DE L’UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE glebus@usherbrooke.ca

LANAUDIÈRE

LE NÉO

T. 450-964-1860 ou 1 800 964-1860 le-neo.com

LONGUEUIL

AMALGAME

T. 450-651-9229 #24, 1-888-227-7432

462, Boul. Sainte-Foy

MAURICIE

GRIS-MAURICIE/CENTRE-DU-QC

T.819-840-6615 ou 1 877 745-0007 grismcdq.org

OUTAOUAIS / OTTAWA

JEUNESSE IDEM

T. 819-776-1445 ou 1-877-776-1445

TROIS-RIVIÈRES

L’ACCÈS

T. 819-376-1721 #2529

SANTÉ

MONTRÉAL

CENTRE D’AIDE AUX PERSONNES

ATTEINTES DE L’HÉPATITE C

T. 514-521-0444 ou 1-866-522-0444

CENTRE DE PRÉVENTION DU SUICIDE

T. 514-683-4588

CENTRE DE RESSOURCES ET D’INTERVENTION EN SANTÉ ET SEXUALITÉ

T. 514-855-8991

PROJET TRAVAILLEURS DU SEXE

T. 514-521-7778 # 224

T. 514-529-7777

RÉZO

T. 514-521-7778 #226 rezosante.org info@rezosante.org

STELLA (TRAVAIL DU SEXE)

T. 514-285-8889

SUICIDE-ACTION MONTRÉAL

T. 514-723-4000 ou 1-800-Appelle

58 | FUGUES.COM COMMUNAUTAIRE | LISTE DES GROUPES LGBTQ+
Campagne de récolte de fonds du GRIS-Montréal  : l’objectif est atteint

« Désamorcer l’intolérance, semer l’espoir » était la thématique de la campagne de financement 2023-2024 du GRIS-Montréal. Pour cette année, l’objectif était d’amasser 375 000 $, et ce, dans un contexte inflationniste qui faisait de gros trous dans les poches. Néanmoins, le GRIS a réussi à récolter une somme de 378 402 $, dépassant ainsi son but de plus de 3 000 $ ! Cela donne une bouffée d’air frais à l’organisme qui ne fonctionne qu’avec 15 % de subventions gouvernementales.

L’an dernier, le GRIS-Montréal avait engrangé une coquette somme de 372 000 $, dépassant aussi ses objectifs.  « Malgré le contexte économique difficile dans lequel on avait lancé la campagne, nous sommes contents de voir que les donateurs et donatrices ont répondu favorablement. On voit que les gens tiennent à cœur cette cause-là, de commenter Catherine Duclos, la présidente du GRIS. […] Nous avons eu chaud presque jusqu’à la dernière minute où l’on pensait qu’on n’atteindrait pas notre objectif, mais on voyait les chiffres monter et cela s’est joué dans la dernière semaine, où des dons des gens et des entreprises sont rentrés. Nous sommes contents [d’avoir] même dépassé légèrement l’objectif de 375 000 $. »

Mais il n’y a pas que le contexte inflationniste et économique qui est compliqué, il y a aussi cette atmosphère presque de recul face à l’acceptation des personnes LGBTQ+ dans la société. « Ce thème [« Désamorcer l’intolérance, semer l’espoir »] résonne profondément avec le contexte social actuel marqué par une intolérance croissante envers les communautés LGBT+, qui s’infiltre même dans les écoles ou le GRIS intervient. Dans les questionnaires que nous distribuons en classe, l’augmentation du malaise des jeunes envers la diversité sexuelle et de genre est préoccupante. En tant que présidente et mère, cela m’attriste beaucoup, d’où l’importance de nos interventions pour déconstruire les préjugés », affirme Catherine Duclos. « L’acceptation sociale a diminué, on le voit bien dans les classes où vont nos bénévolesintervenants, souligne-t-elle. Cela nous ramène pratiquement aux années 2007-2008. Nos bénévoles le constatent chez les jeunes par la façon qu’ils posent leurs questions, par la manière qu’ils réagissent aux interventions, on voit de l’intolérance dans leurs propos. C’est un peu triste. »

Pour sa part, Cathie Gaudreault, sexologue au Collège Régina Assumpta, a tenu à souligner l’importance de la mission de l’organisme. « Cela fait presque 20 ans que j’invite le GRIS à venir éclairer mes élèves et je remarque à chaque fois l’impact positif de cette rencontre. Les bénévoles sèment vraiment l’espoir chez les jeunes et leur travail est plus important que

jamais dans une société ou les préjugés gagnent du terrain. »  Pour Catherine Duclos, il s’agit à chaque intervention de semer les graines pour un avenir meilleur, pour plus de compréhension, plus d’ouverture dans la société. « C’est important aussi pour l’acceptation des jeunes LGBT+ de sentir qu’il y a de l’espoir, qu’on travaille pour une société meilleure et plus inclusive, pour que la différence soit célébrée et non discriminée. Je suis bénévole depuis 12 ans et je suis mère de deux jeunes garçons, dont un d’âge scolaire, et tout cela me donne plus de motivation encore de continuer à faire avancer les choses. […] » Le GRIS-Montréal a enregistré déjà plus de 900 ateliers de démystification de la diversité sexuelle et de la pluralité des genres depuis le début de l’année scolaire 2023-2024 et on est confiant d’atteindre la moyenne des 1 000 ateliers d’ici la fin de la session scolaire, en juin prochain. « Par contre, nous avons encore besoin de bénévoles qui vont aller s’exprimer dans les écoles, il nous en manque en ce moment », insiste Catherine Duclos. À noter qu’il y aura une nouvelle séance de formation des bénévoles l’automne prochain.

Comme l’a rappelé Claude Marchand, président de la campagne de financement 2023-2024 et président du groupe LCI éducation, les dons récoltés serviront à poursuivre les activités du GRIS, qui a rencontré l’année dernière plus de 29 300 jeunes. « Face à une année marquée par une baisse significative des dons en philanthropie, nous avons néanmoins atteint notre objectif de campagne. Mais il est impératif de multiplier nos efforts afin d’assurer notre pérennité, car seulement 15 % du budget du GRIS provient du financement gouvernemental. » Fidèle au poste, la comédienne Macha Limonchik, co-porte-parole du GRIS, a réaffirmé pour une quinzième année son soutien à la mission de ce groupe. « Lorsque je lis les commentaires des élèves et du personnel enseignant après le passage des bénévoles du GRIS, je ne peux que constater à quel point leur authenticité laisse une empreinte durable dans les écoles. Je remercie aussi du fond du cœur tous les donateurs et donatrices, sans qui le GRIS ne pourrait exister. »

« Je remercie énormément les donateurs, les donatrices, les entreprises et organisations, comme Novaconcept, entre autres, qui nous appuient et qui font que l’on peut poursuivre notre mission », de conclure Catherine Duclos, présidente du GRIS-Montréal qui existe depuis un peu plus de 29 ans maintenant. 6

ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

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Veuillez communiquer avec le groupe LGBTQ+ qui vous intéresse pour connaître leur horaire d’activités.

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GALOPINS QUÉBEC

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JOLIETTE

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CHŒUR GAI DE MONTRÉAL

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ENSEMBLE VOCAL DIVERTISSON divertisson.com

ENSEMBLE VOCAL EXTRAVAGANZA Chœur mixte info@extravaganzavocal.org

ENSEMBLE VOCAL GANYMÈDE T. 514-525-8527 Chœur hommes evganymede.com

ENSEMBLE VOCAL LES NANAS

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FOOTBALL FÉMININ

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GALOPINS COURSE MARCHE

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NATATION & WATER-POLO

À CONTRE-COURANT info@acontrecourant.qc.ca Entraînement pour tous les niveaux de performance.

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YOGA GAI ZONE MTL yogagaizonemtl.wixsite.com/yogi

60 | FUGUES.COM COMMUNAUTAIRE | LISTE DES GROUPES LGBTQ+

Bonbons assortis et plaisirs coupables

Le Chœur Gai de Montréal présente Bonbons assortis et plaisirs coupables, un hommage aux chansons que tout le monde adore en secret.

Le Chœur Gai de Montréal est fier d’annoncer son prochain spectacle, Bonbonsassortis etplaisirscoupables, qui se tiendra au Gesù les 24 et 25 mai prochains. Mettant en vedette 47 talents exceptionnels, cette célébration de la diversité musicale sous la direction de Julie Roy, accompagnée par la pianiste Catherine Maurais et ses musiciens, offre six tableaux représentant chacun une friandise.

« Le lien entre les bonbons et la musique réside dans leur capacité à procurer du réconfort et une joie instantanée, mais aussi à susciter la culpabilité. Les goûts musicaux sont pourtant aussi variés qu’un bol de friandises assorties. C’est donc pleinement assumé, sans gêne ni jugement, que nous célébrerons ces bonbons qui font jaillir en nous ces plaisirs inavouables », explique Julie Roy, directrice artistique et cheffe de chœur.

Le public pourra ainsi se délecter de chansons qu’il adore et se régaler de classiques réinventés, d’arrangements originaux et d’harmonies captivantes.  Que vous soyez du type confiseries classiques ou jujubes acidulés et réglisse noire, vous trouverez assurément une gourmandise musicale à vous mettre sous la dent.

Le CGDM est un ensemble vocal masculin qui célèbre la richesse de la musique chorale depuis sa fondation il y a 19 ans. Le CGDM s’engage à promouvoir l’inclusion, la diversité et l’excellence musicale à travers ses performances uniques et inspirantes.

Le CGDM est un ensemble vocal masculin qui célèbre la richesse de la musique chorale depuis sa fondation il y a 19  ans. Le CGDM s’engage à promouvoir l’inclusion, la diversité et l’excellence musicale à travers ses performances uniques et inspirantes. 6

INFOS | Pour plus d’information et pour acheter vos billets, visitez le site Web du Chœur Gai de Montréal à l’adresse : https://www.cgdm.org

www.rsssq.org

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CLOS MONT BLANC

BODEGAS CONCAVIN, DO CATALUNYA (ESPAGNE) 2022

CODE SAQ: 13565422

1325$

Vraiment bien fait, ce petit blanc pour se faire plaisir en maintes occasions. Un passepartout fait de chardonnay et de macabeu qui est parfaitement sphérique. C’est un brin fruité (fruits du verger), un brin beurré, légèrement poivré. La texture est soyeuse et il y a un bon équilibre entre une amertume présente et une fraîcheur finale. Bref, à l’apéro ou avec des pâtes alle vongole, ou une quiche aux poireaux, il créera, à prix doux, des moments bien satisfaisants entre lui et vous.

SAUVIGNON BLANC EQUILIBRIO

ECOVITIS, DO JUMILLA (ESPAGNE) 2022

CODE SAQ : 14271039   1475$

Découverte surprise d’un gros domaine de la région de Valence, converti en bio depuis près de 25 ans. Je ne suis pas tellement fan de sauvignon blanc, mais mon côté Balance me pousse à reconnaître que certains sont agréables et que c’est un cépage qui fait très fin avril, début mai, avec sa fraîcheur, son côté vert. Celui-ci évite joliment le piège de parfums de litière de chat, ou de salade de fruits tropicaux et exotiques, souvent associés au sauvignon blanc. Au contraire, j’y trouve des notes de zeste d’agrumes et de citronniers au soleil. La bouche est souple et juteuse, avec des éclats de citron mûr et de poire fraîche. Pour le prix, c’est bien fait, et ça se boit aussi agréablement en apéro, qu’avec les produits de la mer, frais ou frits.

TERRES D’ESTANDON ROSÉ ESTANDON COOPÉRATIVE, DOP COTEAUX

VAROIS EN PROVENCE (FRANCE) 2022

CODE SAQ : 15168789 20$

Commençons la belle saison des rosés avec un vin d’assemblage, bio et écoresponsable. On y trouve du cinsault, du grenache noir et de la syrah. Si le nez est assez discret, avec des notes aussi fruitées que florales, c’est en bouche que la magie opère. D’abord avec sa texture grasse et ronde sur la langue, puis avec sa franche amertume et un côté salin marqué. Ce n’est pas un rosé de piscine, mais un rosé de plaisir à table. Très sec, c’est un bouquet liquide de fines herbes et de garrigue, avec une subtile note d’orange sanguine. Un rosé spécial à découvrir et à ne pas servir glacé, pour en apprécier tout le caractère.

62 | FUGUES.COM
CONSOMMATION | ALCOOL

PROSECCO ROSÉ EXTRA DRY

RUFFINO SRL, DOP PROSECCO ROSÉ (ITALIE)

CODE SAQ : 13330682   1895$

Que voilà de jolies bulles pour célébrer la fête des Mères ou pour un brunch en bonne compagnie. L’appellation Prosecco rosé est récente et elle a un souci de qualité qu’il faut souligner. Celui-ci est fait à base de gléra et de pinot noir. C’est agréablement fruité et crémeux, et une dose d’amertume vient lui donner un certain caractère. Le petit côté confiture de fraise et pétale de rose est charmant. C’est un mousseux à la fois plein de tendresse et affirmé. Il reste assez longtemps en bouche et il finit sur une pointe d’acidité qui fait saliver, après sa douceur initiale. Un mousseux parfait pour le gai mois de mai.

LOU MASET

DOMAINE D’AUPILHAC-SYLVAIN FADAT, AOP LANGUEDOC (FRANCE) 2021

CODE SAQ : 11096116 1960$

Ce vin rouge est un assemblage de cépages variés, qui font la belle vie dans cette région pleine de soleil, qui se baigne dans la Méditerranée. Des raisins cultivés en biodynamie, en symbiose avec la Nature. Dans mon verre dansent joyeusement des notes de terreau, d’eau-de-vie et de fleurs. En bouche, c’est vibrant, avec des éclats de fruits rouges, d’argile et de garrigue. C’est presque dense et très souple à la fois. Tout s’imbrique et se met en valeur. Ce n’est pas facile à analyser, car c’est un vin original, mais ça fonctionne très bien. Un rouge assurément pour la belle saison des grillades.

IL MELOGRANO

AZIENDA AGRICOLA SANTA LUCIA, DOP CASTEL DEL MONTE (PUGLIA, ITALIE) 2019

CODE SAQ : 15269803 28$

Une découverte de mon amie Hélène, chez Agent Papilles. À base de nero di Troia, un cépage qui s’épanouit en regardant la mer, dans le talon de la botte de l’Italie. Il donne un vin à la robe sombre et au nez de fruits noirs bien mûrs. La bouche n’est pas en reste, côté générosité et enchantement. Il enveloppe le palais de velours, avec des tannins bien présents. Le fruité est généreux, le boisé aussi, et une certaine fraîcheur se dévoile en finale. C’est bien sec, mais pas le moindrement austère. Peut-être un peu costaud pour l’apéro, c’est un bon choix avec les plats mijotés de soirées fraîches. Il ne fera pas la gueule si vous le laissez respirer avant de le servir.

ORIZZONTI

DOS ALMAS, VINO DE MESA, (CHILI) 2018

CODE SAQ : 15097861 3825$

Et voici un autre rouge qui sera ravi de faire un tour de carafe, avant de faire la joie de votre gosier. Fait de carmenere et d’aglianico, c’est l’Italie qui a une aventure au Chili. Original et sensuel, c’est du satin liquide qu’on vous propose. Ici, les années ont adouci les parfums végétaux qui peuvent gêner certaines narines. C’est devenu la douceur d’une promenade à la campagne. L’aglianico apporte ses notes de cuir et de terre noire remuée. La bouche est caressante, avec des tannins arrondis et un fruité gourmand. Un petit côté fines herbes vient rendre ce rouge encore plus irrésistible. Chapeau à la fameuse famille Zonin pour la création de ce bijou de vin.

JUNGLE BIRD MORBIEU

DISTILLERIE MARIANA, ÉLABORÉ AU QUÉBEC (LOUISEVILLE)

CODE SAQ : 15148139 15$

4 X CANETTES 355 ML

Voici un clin d’œil à un cocktail des années 70, qui trônait dans les bars Tiki. À base de rhum épicé et avec une touche d’amertume apportée, à l’origine, par du Campari, qui est remplacé ici par de la gentiane, c’est gourmand, sans sembler trop sucré. Si vous aimez les cocktails à l’ananas, c’est comme une version plus légère, parfaite pour se régaler sans s’étourdir trop vite. Offert dans une jolie couleur festive.

LA BÊTE VERTE ABSINTHERIE DES CANTONS, PRODUIT AU QUÉBEC (GRANBY)

CODE SAQ : 15299818 1740$

4 X CANETTES 355 ML

Le plaisir des prêts-à-boire en terrasse ou en excursion, entre ami.e.s, est vraiment associé au retour du beau temps. Voici une savoureuse nouveauté, à base d’absinthe verte et de lime, à mi-chemin entre un pastis et un mojito. C’est exotique, plein de fraîcheur, agréablement équilibré, et fait à partir d’ingrédients naturels. Bref : miam et bravo !

64 | FUGUES.COM CONSOMMATION | ALCOOL

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CLINIQUE
STEPHEN NICOLAIDIS
AVANT APRÈS

Polestar 2 : une Suédoise construite en Chine

On connaît peu la marque Polestar. Certain.e.s savent que c’est la division des véhicules électriques de Volvo, dont une partie des parts appartiennent à la marque chinoise Geely, l’équivalent en Chine de General Motors aux États-Unis ou Toyota au Japon. Mais depuis, pour sauver Polestar, Geely est devenu propriétaire de la marque à 50 % et la Polestar 2 aujourd’hui sur nos routes est construite en Chine.

Une semaine au volant de la Polestar 2 suffit pour se familiariser avec les voitures de demain. Tout y est pour repenser notre façon d’aborder la conduite compte tenu de l’ensemble des innovations qui équipent ce véhicule en matière de sécurité passive et active ou, autrement dit, d’aides à la conduite. Les changements apportés à la Polestar 2 2024 ne changent pas la ligne de l’auto. Le principal concerne l’avant avec une calandre fermée. Cette calandre est surmontée d’une bande appelée par la marque Smart Zone, qui intègre des capteurs de sécurité ainsi que la caméra avant et le système de radar.

À l’intérieur, aucun changement dans la présentation comparativement à la version précédente. On remarque la qualité des matériaux utilisés et les concepteurs ont aussi misé sur la durabilité. Un écran devant le volant fournit les données essentielles pour la conduite et l’écran d’infodivertissement, en position verticale au centre, regorge de fonctionnalités. On peut, si on le souhaite, obtenir de nombreuses informations concernant la consommation des batteries, prévoir des alertes quand on pense qu’il faudra rejoindre une borne, ou encore vérifier la pression des pneus. Le tout avec une simple pression sur des icônes. Pour le ou la néophyte, il sera difficile de faire la distinction entre les deux générations, la première datant de 2020. En fait, le constructeur a choisi de miser sur des améliorations techniques au

bénéfice de l’efficience et de l’autonomie. Parlant d’autonomie, le changement est important puisque l’on parle de modèles avoisinant les 515 km d’autonomie, alors qu’il fallait se contenter d’environ 350 km pour la génération précédente. Oubliez le bouton pressoir pour le démarrage. Il suffit de s’asseoir sur le siège conducteur pour que le contact se fasse. Un contact fessier s’il en est. Une fois installé, le pied sur le frein, choisir la position D de la petite manette entre les deux sièges avant et le tour est joué. Le silence est de mise à basse vitesse, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, de quoi faire peur aux piétons qui s’aventurent pour traverser et qui se fient uniquement à leurs oreilles. À vitesse plus soutenue, des bruits de roulement se font entendre, d’autant que les suspensions sont fermes et que le véhicule était encore équipé de pneus pour la neige. Ajoutons l’état des rues de Montréal et de la banlieue pour que les tressautements fassent partie de l’expérience. Rien de bien méchant, on s’habitue ou, du moins, on a l’habitude d’être bardassé sur les chaussées au Québec.

Autre surprise : le freinage. Il suffit de lever le pied de l’accélérateur pour que la voiture freine. Un freinage proportionnel à la vitesse à laquelle on roule. En ville, nous n’avons pour ainsi dire jamais eu à nous servir de la pédale de frein, qui reste nécessaire en cas d’urgence pour un freinage plus direct. Nous avions le choix de désactiver sur l’écran de contrôle de la voiture l’icône vitesse extra lente, faisant en sorte que la voiture ralentissait jusqu’à atteindre le 5 km/h. Pour l’arrêt complet, il fallait alors utiliser la pédale de frein. Ce système permet la récupération d’énergie, avec trois choix possibles : roue libre, faible et standard, le dernier permettant la conduite à une seule pédale tout en assurant le maximum de récupération d’énergie. Il faut mentionner que l’on s’habitue très rapidement à ne jouer que de la pédale d’accélérateur. La version essayée était la Polestar 2 Long range Dual motor, avec l’ensemble Performance, comprenant des jantes de 21 po avec des freins Brembo et des ceintures de sécurité de couleur or, comme ce que l’on retrouve sur des voitures beaucoup plus luxueuses

66 | FUGUES.COM CONSOMMATION | AU VOLANT

Les saisons changent, la fiabilité demeure.

où l’on aperçoit les freins de la marque Brembo en jaune ou en rouge. Avec l’ensemble Performance, la puissance passe de 449 chevaux à 469 chevaux. Cet ensemble inclut les options de l’ensemble Plus, c’est-à-dire la chaîne Audio Harman/Kardon, un toit panoramique et les sièges arrière chauffants.

Dès les premiers instants de conduite sur l’autoroute ou sur le route, on remarque l’excellente tenue de route de la Polestar 2, d’autant plus qu’il y a le choix de trois modes paramétrables de fermeté de la direction. Le plus adapté, selon moi, reste le mode Firm, qui transmet un meilleur retour au volant du comportement de l’auto. Le véhicule incite à de longues randonnées dans un confort soigné. Un confort qui incite d’ailleurs à une conduite « pépère ». Ce sera le seul bémol apporté à une semaine au volant de la Polestar 2. Même en ayant réglé l’assise du fauteuil conducteur au plus haut, on se sent enfoncé, ce qui est aujourd’hui la grande différence entre être au volant d’une berline ou dominer la route au volant d’un VUS. Cela demandait d’être plus attentif aux différentes aides pour le stationnement, pour évaluer la distance avec d’autres véhicules ou encore avec des obstacles.

Toutes les variantes de la Polestar 2 sont admissibles aux subventions gouvernementales, soit 5 000 $ du fédéral et 7 000 $ du provincial (à partir de 2025, le provincial réduira graduellement la subvention jusqu’à son abolition complète en 2027). Les prix de la Polestar 2 sont estimés, avant la subvention :

Polestar 2 : à partir de 54 950 $

Polestar 2 avec deux moteurs électriques : à partir de 62 950 $

Il en coûtera 3 000 $ de plus pour l’ensemble Plus et 6 750 $ pour l’ensemble Performance 6

DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com

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Quoi faire à voir

OFFTA 2024: festival d’avant-garde inspirant

Festival voué à la création émergente d’avant-garde en arts vivants, le OFFTA partage des performances qui déplacent les perspectives et défrichent des nouveaux espaces artistiques. Les œuvres soutenues questionnent, transforment et résistent aux aprioris. Présenté en marge du Festival TransAmériques (FTA), le OFFTA présente les démarches audacieuses et transdisciplinaires d’artistes émergent.e.s.

Pour cette 18e édition, les 13 œuvres présentées nous plongent dans des univers ectoplasmiques et spectraux. La programmation déploie des prises de paroles fortes, refaçonne nos certitudes en déviant, contournant et renversant notre rapport aux ambiguïtés, aux déroutes et aux vertiges. Le OFFTA propose des projets Laboratoires – donnant à voir les processus artistiques en pleine création – et des propositions abouties – les Spectacles. Des soirées festives, conversations, ateliers de sonothérapie ou réflexion sur le répit ponctuent l’événement du 24 mai au 2 juin 2024, faisant une fois de plus du OFFTA un événement d’avant-garde inspirant dans le paysage culturel de la métropole!

Cette édition 2024 sera inaugurée le 24 mai à 19h avec Transelucide de Mecdy Mystic Rootz au MAI (Montréal, arts interculturels). L’artiste, lauréat du Prix de la danse de Montréal, catégorie INTERPRÈTE captive dans ce solo éthérique et vivifiant. Suivra, les 29, 30 mai et 1er juin au Prospero, Dead People Are Liking Things On Facebook de Chris Dupuis . Cette conférence troublante, couronnée de succès à l’international, surprend les spectateur.rice.s en abordant l’évolution de nos rites funèbres sur les réseaux sociaux.

Parmi les Laboratoires incontournables de cette édition, le public pourra découvrir la puissante danseuse Nubian Néné dans Untitled (For Now) le 28 et 29 mai à Tangente ainsi que Le Théâtre indépendant, lauréat du prix OFFTA 2022, avec le thriller Extérieur/nuit au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, le 30 et 31 mai. À la mitan du festival, les festivalier.ères sont invité.es à la fête Vire Ron, Kase Ren; un interlude dansant imaginée dans un esprit collaboratif, par les artistes du OFFTA et du FTA.

Tout au long du weekend du 31 mai au 2 juin, le OFFTA et le Partenariat du Quartier des spectacles présentent une programmation gratuite à la place de la Paix. Venez plonger dans le monde fantastique d’ALTERMUNDI du Projet Alterdogs (Claire Pearl et Léonie Bélanger) et vous laissez hypnotiser par S’imbriquer de Philippe Dépelteau. Toujours au coeur du Quartier des Spectacles, la musicienne et danseuse Sam I Am Montolla partage Where Me and My Father Resides, une invitation tonitruante à la rencontre de ses héritages trinidadiens.

Les Spectacles Slug Meal de Camille Huang et Brailler comme une Madeleine de Catherine Desjardins-Béland seront présentés en programme double au Théâtre Denise-Pelletier du 31 mai au 2 juin pour clôturer avec intensité le festival sous la thématique spectrale!

La suite de la programmation – et les artistes contribuant à cette 18e édition – sont à découvrir sur le site web du OFFTA !6

LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com

INFOS | OFFTA festival d'arts vivants, du 24 mai au 2 juin 2024. https://www.offta.com

86 | FUGUES.COM
ALTERMUNDICRÉDIT PHOTO : DAVID WONG / MONTAGE : ÉLOI ANGERS-ROY TRANSELUCIDE –CRÉDIT PHOTO : JA JAMES JIGSAW BRITTON JOHNSON

Les Trois Piliers du Bien-Vivre : Qualité, Efficience et Environnement

supérieure à ceux qui choisissent de louer plutôt que d'acheter. Comme l’offre est grande, il peut être difficile de s’arrêter sur une propriété plutôt qu’une autre, mais quand on considère trois axes importants tels que la qualité du bâtiment, l’efficience du logement et le milieu de vie, le choix est plus facile à faire.

Construction Éco-responsable : Un engagement envers un avenir vert Les unités locatives tout-inclus ne se contentent pas d'être des espaces de vie somptueux, mais ils sont aussi des témoins d'un engagement envers l'environnement. Le bâtiment NOVIA Longueuil, par exemple, incarne cette philosophie éco-responsable. Cet immeuble est doté de murs de béton préfabriqués au Québéc, qui garantissent une construction solide et durable, réduisant ainsi l'empreinte carbone tout en assurant une isolation thermique efficace.

Le constructeur, LSR GesDev a aussi opté pour des rupteurs thermiques de balcons pour minimiser les pertes de chaleur et garder le froid à l’extérieur, particulièrement durant l’hiver. Côté qualité d’air, des échangeurs écoénergétiques favorisent une ventilation naturelle et une meilleure qualité de l'air intérieur dans chaque unité. De plus, le système de thermopompes à échangeur d'énergie intelligent permet quant à lui une gestion optimale de la température, réduisant ainsi la consommation d'énergie tout en maintenant un confort optimal pour les résidents.

Pour les personnes qui veulent vivre l’équilibre entre la nature et la ville, les espaces verts sur les terrasses et la vie de proximité encouragent un mode de vie écologique et sain, favorisant le bien-être des résidents et la préservation de l'environnement.

Unités locatives de Luxe : Le Confort à Portée de Main

L'un des principaux avantages des unités locatives modernes est le niveau de luxe qu'elles offrent à un prix abordable. Ces logements se distinguent par leurs finitions haut de gamme, leurs matériaux de qualité et leurs designs élégants. Des cuisines

équipées d'appareils dernier cri, des salles de bains fonctionnelles, des espaces bien agencés et des espaces communs pensés pour créer des milieux de vie supérieurs ajoutent une touche pratique supplémentaire à la vie quotidienne.

Vivre à quelques pas d’une piscine intérieure et d’une salle de conditionnement où on peut aller commencer notre journée pour ensuite aller à la station de métro à quelques pas, c’est un beau privilège qui s’offre aux résidents du NOVIA Longueuil.

L’autre gros avantage est tout le temps libre qu’on gagne et la paix d’esprit qui vient en ayant aucun entretien à faire. Toutes les factures récurrentes sont prises en charge et regroupés en 1 seul versement mensuel pour simplifier la vie.

Environnement de Vie : Proximité, Commodité et Sérénité

La localisation joue un rôle crucial dans la qualité de vie des résidents. Les unités locatives modernes offrent souvent un accès facile aux infrastructures essentielles telles que les écoles, les transports en commun, les centres commerciaux et les espaces verts. Par exemple, le NOVIA Longueuil est situé à seulement cinq minutes de marche du métro Longueuil, en face d'un centre d'achats et de restaurants, avec une vue imprenable sur le fleuve et les montérégiennes, ainsi qu'un accès direct à la piste cyclable. Cette proximité permet aux résidents de profiter pleinement de leur environnement, tout en facilitant leurs déplacements et en ajoutant une touche de sérénité à leur quotidien.

En somme, opter pour une unité locative représente bien plus qu'un simple choix de logement. C'est choisir un mode de vie où l'inclusion, le confort et le respect de l'environnement se rejoignent pour créer un environnement de vie supérieur pour tous. 6

ÉTIENNE DUTIL redaction@fugues.com

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Quoi faire musique

Full House

Le mois de mai est enfin arrivé et je gage que vous attendez impatiemment la première journée où vous pourrez enfin vous épanouir comme une tulipe au soleil. En attendant que le mercure monte assez haut et que le gazon soit assez vert pour que vous puissiez vous prélasser dans un parc sous les chauds rayons, je vous propose quelques excellents morceaux qui vous aideront à préparer votre playlist estivale. Attention, c’est très chaud ! Vous trouverez ici de l’européen, de l’américain et du gayasMay pour un tour d’horizon des chansons les plus hots sur la scène house, dance et lounge du moment. Comme suggéré par le nom de la chronique, je vous liste trois nouveautés et deux succès à réentendre pour compléter votre FULL HOUSE. Bon printemps et surtout, bonne écoute !

TROIS SORTIES RÉCENTES À DÉCOUVRIR

Jeanne Mas, Pablo Bozzi – Toute première fois (Pablo Bozzi Remix)

Entendue pour la première fois sur les radios européennes en février 1984, Toute première fois est la chanson qui fera connaître la chanteuse française Jeanne Mas et son premier album au grand public. Non sans rappeler les plus grands succès de Mylène Farmer, le tube est aujourd’hui considéré comme un classique du courant synthpop des années 1980. En juin dernier, le morceau a été repris de main de maître par le DJ français Pablo Bozzi. Que vous soyez fan ou non de la chanson originale, le remix de Pablo Rozzi vous fera lever les bras et vibrer en vous imaginant danser aux côtés d’Annie Lennox d’Eurythmics et de Nicola Sirkis d’Indochine.

Purple Disco Machine et Wamdue Project – King of My Castle Ayant déjà remporté un Grammy pour son remix de About Damn Time de Lizzo, le DJ et producteur allemand Purple Disco Machine a tourné son attention en août dernier vers le classique de 1997 de Wamdue Project, King Of My Castle. Sa nouvelle version ajoute une touche disco et une ligne de basse irrésistiblement funky à l’original, insufflant une nouvelle vie à cette voix emblématique. Le morceau fait suite à une année bien remplie qui comprenait une séquence ininterrompue de singles grandioses. L’été 2023 à lui seul nous a apporté deux hymnes de club avec Paradise, une collaboration avec Sophie and The Giants,

DEUX SUCCÈS À RÉÉCOUTER

Ash Gordon et Alaska Thunderfuck – Everyone Is a Little Bit Gay

En plein cœur du mois de la Fierté 2022, la star de la musique queer Ash Gordon avait envie de rappeler à tout le monde que… tout le monde est un peu gai. Elle s’est donc adjoint les talents de nulle autre qu’Alaska Thunderfuck pour propager majestueusement son message d’ouverture à travers une chanson des plus divertissantes. La pièce joyeuse, ludique et entraînante est une célébration de l’individualité et un rappel qu’il faut être soi-même, aussi fortement et fièrement qu’on le souhaite. Totalement dansante et avec des notes résolument rock, la chanson vous donnera envie d’exprimer votre identité (et votre sexualité) haut et fort. Montez le volume et laissez-vous aller !

et l’hommage disco Bad Company, en plus de Substitution, en collaboration avec Kungs, dont je vous ai parlé dans cette chronique lors de sa sortie, et qui compte désormais près de 200 millions d’écoutes sur Spotify seulement. À noter que l’incomparable Purple Disco Machine sera de retour à Montréal à la Voûte en juin prochain. On compte les dodos !

Todd Edwards, Shermanology et Rudimental – Rain

C’est probablement la première fois que je vous propose un morceau qui n’est même pas encore sorti au moment où j’écris ces lignes. Prévue pour le 12 avril, Rain est l’une des nouvelles chansons les plus attendues de Defected Records et sera très probablement l’un des hymnes les plus estivaux de cette année. Sortie à l’occasion du 25e anniversaire de Defected, la chanson rassemble les talents du passé et les stars du futur du label, alors que le légendaire pionnier de l’UKG Todd Edwards, le duo caribéen-néerlandais Shermanology (Sometimes) et le groupe britannique Rudimental s’unissent pour créer cette joyeuse piste. Les trois artistes sont des noms reconnus au sein de la scène house et leur amitié continue donne aujourd’hui naissance à cette chanson très spéciale qui vient du cœur. Tout au long du morceau brillant et exaltant, la signature sonore incomparable de Todd se mélange à la voix et à la production entraînante de Shermanology, ainsi qu’au style électronique underground de Rudimental pour un match parfait. 6

Scissor Sisters – Let’s Have a Kiki

Sortie en septembre 2012, Let’sHaveaKiki de la formation américaine Scissor Sisters (IDon’t FeelLikeDancing) s’est immédiatement taillé une place de choix sur la scène musicale des clubs LGBTQ+ à l’époque. Avec sa ligne de basse et de keyboard hypnotisante en continu, la chanson n’a pas perdu une once de pertinence et d’efficacité auprès des fans de la communauté. L’impact a d’ailleurs été immédiat lorsque je l’ai fait jouer au dernier Cabaret Accents Queers à l’Usine C, c’est pourquoi la pièce se mérite une place dans le palmarès de mois-ci. Mais qu’estce donc qu’un kiki ? Selon différentes sources, il s’agirait d’un terme de la culture ballroom du début du 20e siècle pour faire référence à un rassemblement social d’ami.e.s issu.e.s des communautés LGBTQ+ et/ou afro-américaines et latinos, lors duquel on se permettait de partager allègrement les derniers potins. Spill the tea!

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60 ans de photos de mode au Musée McCord-Stewart

Le Musée McCord vous invite à plonger dans le passé des photographies de mode prises par le célèbre Norman Parkinson entre les années 1930 et les années 1980. Véritable pilier des images éclatées et colorées, le Britannique a vu son travail publié dans les pages des magazines Vogue,Harper’sBazaar, Town&Country,Queen et plusieurs autres publications internationales.

Sa lentille a capté plusieurs icônes comme Audrey Hepburn, Ava Gardner, Elizabeth Taylor, Montgomery Clift, Gregory Peck, Twiggy et Katharine Hepburn, en plus de photographier de grands noms de la politique, de la littérature et de la musique. Près de 80 photos prises tout au long de sa carrière figurent dans l’exposition Norman Parkinson — Toujours en vogue présentée du 19 avril au 2 septembre 2024. Fugues s’est entretenu avec Zoë Tousignant, conservatrice, photographie au Musée McCord-Stewart.

PourquoiletravaildeNormanParkinsonmérite-t-iluneexposition?

ZOË TOUSIGNANT : C’est un photographe qui a travaillé sur six décennies. Il s’agit d’une très longue carrière dans son domaine. Il a carrément traversé le 20e siècle en photographie de mode, en portraits de célébrités et en reportages. Son histoire recoupe d’ailleurs celle des médias de masse. Dans les années 1930, 1940 et 1950, on assistait aux débuts des magazines illustrés et très invitants qu’on voyait dans les kiosques, avec l’usage de la photographie pour faire vendre les vêtements. Parkinson a vécu la naissance de la photo de mode comme une niche à part entière jusqu’à sa transformation dans les années 1960 et 1970.

Pourquoiest-ilreconnucommeunpilierdelaphotographiedemode?

ZOË TOUSIGNANT : Il était l’un des premiers en Grande-Bretagne et à l’international à présenter une vision plus moderne de la femme. Avec lui, elle n’était pas restreinte au monde domestique. Elle vivait à l’extérieur, elle courait, elle sautait, elle faisait des activités et elle faisait partie de la vie publique en portant de très beaux vêtements. Dans les années 1930 et 1940, sa vision était en symbiose avec les développements du féminisme, l’impact de la guerre sur la place des femmes dans le monde du travail et plusieurs autres phénomènes sociaux. Il a réussi à capter ces changements dans le domaine de la mode d’une façon très colorée et très humoristique. Il présentait la femme dans des endroits cocasses et inhabituels. Il s’est aussi lancé dans la photographie couleur, même quand la technologie était encore à ses débuts.

Commentsonhumoursetraduisait-ilenphoto?

ZOË TOUSIGNANT : Dans le choix des endroits pour réaliser ses sessions photo. L’exemple classique de ce que j’avance est lorsqu’il a photographié sa femme, la mannequin Wenda Rogerson (devenue Wenda Parkinson), en Afrique du Sud : il l’a fait monter sur une autruche, l’animal s’est mis à courir, il a continué à photographier et apparemment qu’il aurait dit à sa femme : « More profile, Wenda, more profile! » Ce sont des idées loufoques du genre qui lui ont permis de se démarquer. Il faisait monter des mannequins sur des monuments ou sur le toit de grands édifices. Il leur faisait faire des acrobaties pour avoir des images fantastiques. Il vendait des vêtements à travers la création d’histoires fantaisistes.

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PAMELA MINCHIN, HARPER’S BAZAAR, JUILLET 1939 © ICONIC IMAGES / FONDS D’ARCHIVES NORMAN PARKINSON 2024 THE BEATLES, 12 SEPTEMBRE 1963 © ICONIC IMAGES / FONDS D’ARCHIVES NORMAN PARKINSON 2024 VELOURS POUR DEMOISELLES À PRIX DOUX, MODE CHAPELIÈRE, VOGUE AMÉRICAIN, OCTOBRE 1949 © ICONIC IMAGES / FONDS D’ARCHIVES NORMAN PARKINSON 2024

Avantlui,àquoiressemblaitl’approchestatiqueetposéedelaphotographiedemode? Il faut se souvenir que la photographie de mode a commencé principalement dans les années 1920. À l’époque, les photos du genre étaient surtout prises en studio et les femmes étaient présentées comme des objets : des cintres ou des sculptures qui portaient les vêtements. Tout était fait avec un souci constant d’élégance et on cherchait à montrer les lignes des créations, sans que le mouvement ne fasse partie intégrante de l’image. Parkinson a été l’un des premiers à vouloir représenter le mouvement dans une image essentiellement statique. Rappelons-nous que la télévision n’existait pas encore. Le cinéma existait. Et il cherchait à représenter la vie et la modernité en mouvements, dans des contextes extraordinaires, parfois avec des animaux, et toujours avec des vêtements fabuleux.

Savons-nous si son approche imaginative et en dehors du cadre a été bien reçue d’emblée?

ZOË TOUSIGNANT : Au départ, je l’ignore, mais il semble qu’il a toujours eu des éditrices et des rédactrices en chef qui l’encourageaient. Je dirais même que leur rôle a été déterminant dans le développement de son style. Ce sont des professionnelles qui avaient une vision du moment présent et qui le poussaient à le capturer en images. On est loin du catalogue chez Sears qui mettait l’accent sur le produit. On était dans la création du rêve.

Toutenétantmarié,s’identifiait-ilàlacommunautéLGBTQ+?

ZOË TOUSIGNANT : Il faut faire attention de ne pas entrer dans les clichés à propos des photographes de mode et des artistes, car il était dépeint comme un womenizer, un homme à femmes. Cela dit, il était aussi perçu comme un excentrique qui était complètement accepté socialement. Ça faisait partie de son cachet et de sa personnalité.

Commentles79imagesdesonportfolioont-ellesétésélectionnéespourl’exposition?

ZOË TOUSIGNANT : La sélection a été faite par le commissaire Terence Pepper, anciennement du National Portrait Gallery de Londres. Il connaît très bien la pratique de Parkinson. L’idée était de choisir ses meilleures images et les plus connues, ainsi que celles de personnes qui sont devenues des icônes internationales. Parkinson en a tellement qu’on aurait pu présenter une tout autre exposition sur son travail. Notre objectif était de présenter son parcours et de faire des liens avec plusieurs couvertures de magazines.

Expliquez-moilecomplémentdevêtementsquiviennentétofferl’exposition.

ZOË TOUSIGNANT : On veut faire un lien direct avec la collection du Musée McCord-Stewart. Puisque l’exposition est divisée par décennie, on a cherché à représenter l’ambiance et ce que les gens portaient dans chaque période, en incluant des robes, des ensembles et des chapeaux qui font écho à ce qu’on voit dans les images. On retrouvera des tenues conçues entre autres par les créateurs britanniques Hardy Amies et Digby Morton, ainsi que des chapeaux créés par les Québécoises Fanny Graddon et Yvette Brillon.

SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com

INFOS | Norman Parkinson Toujours en vogue, au Musée McCord-Stewart, jusqu’au 2 septembre 2024, du mardi au dimanche, de 10h à 17h, sauf le mercredi, alors que le musée ferme à 21h.

https://www.musee-mccord-stewart.ca/fr/expositions/norman-parkinson-toujours-vogue

JERRY HALL ET ANTONIO LOPEZ (1943-1987), JAMAÏQUE, VOGUE BRITANNIQUE, MAI 1975 © ICONIC IMAGES / FONDS D’ARCHIVES NORMAN PARKINSON 2024 RAQUEL WELCH, VOGUE AMÉRICAIN, 1967 © ICONIC IMAGES / FONDS D’ARCHIVES NORMAN PARKINSON 2024 NORMAN PARKINSON ET NENA VON SCHLEBRÜGGE, QUEEN (COUVERTURE), 16 FÉVRIER 1960 © ICONIC IMAGES / FONDS D’ARCHIVES NORMAN PARKINSON 2024

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Bienvenue sur Mars avec Rouge 2100

Depuis le 23 avril, le Planétarium de Montréal/Espace pour la vie présente Rouge2100, une toute nouvelle exposition immersive imaginée par le Cirque Éloize en collaboration avec Farah Alibay, ingénieure en aérospatiale et muse scientifique de Rouge2100. Montez à bord de la navette interplanétaire et prenez part à une odyssée vers Mars où la rigueur scientifique côtoie la vision d’un monde qui n’est pas si lointain. Bienvenue sur une base fictive au sommet du mont Olympus.

La planète Mars est aujourd’hui au cœur de recherches passionnantes et le point de mire de plusieurs programmes spatiaux. Rouge 2100 propose un voyage en cinq chapitres et autant de salles où l’on imagine de manière réaliste les premiers pas de quelques humains sur la fascinante planète rouge en 2100. Un monde fantastique qui s’interroge aussi sur la place de l’humain dans notre univers et sur le fragile équilibre à maintenir pour que toutes les espèces puissent prospérer.

« Tout en proposant un véritable voyage de découverte de la planète Mars, Rouge 2100 provoque aussi un nécessaire questionnement face à la place de l’humain dans l’univers », explique Olivier Hernandez, directeur du Planétarium. Guidés par l’intelligence artificielle Felicity 87, les voyageurs et voyageuses quittent la Terre en direction de Mars pour y découvrir différents aspects de la vie sur cette planète. Comment l’humanité pourrait-elle vivre sur Mars ? En quoi la gravité est-elle différente ? Quelles sont les sources d’alimentation en énergie et les particularités d’une combinaison sécuritaire pour une balade à la surface de Mars ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles cette expédition saura apporter des réponses.

« L’exposition immersive Rouge 2100 incarne à merveille l’esprit créatif du Cirque Éloize, qui privilégie depuis ses débuts l’hybridation de diverses formes d’art », rappelle Jeannot Painchaud, président et chef de la création de Cirque Éloize. « D’ailleurs, au fil des ans, nous avons développé une expertise en réalisation de contenu multimédia, utilisant notre savoirfaire créatif pour raconter des histoires autrement. Rouge 2100 constituera un nouveau chapitre de cette aventure, et je tiens à remercier chaleureusement la Ville de Montréal, et plus spécifiquement son service Espace pour la vie, de leur confiance. Nous sommes fiers

et heureux de contribuer au rayonnement culturel de la métropole depuis maintenant 30 ans, offrant sans relâche une expérience artistique poétique et touchante. »

Quand l’inspiration nourrit l’ambition

Depuis son plus jeune âge, Farah Alibay est animée d’une ardente curiosité pour la découverte et l’inconnu. En tant que femme queer, racisée et issue d’une famille d’immigrants au Canada, elle n’aurait jamais imaginé pouvoir atteindre les hauts échelons de la recherche scientifique dans le domaine de l’aérospatiale sans les réalisations de nombreuses pionnières avant elle. « Mon travail est une véritable passion, alimentée par une curiosité pour la découverte », explique Farah Alibay. « Cette excursion vers Mars à destination d’une base fictive est une odyssée aussi artistique que scientifique. Elle a pour but de partager avec vous cette passion et cette curiosité humaine pour l’exploration. J’espère que cette exposition saura vous toucher et vous inspirer. »

Rouge 2100 présente de brèves capsules vidéo biographiques de six femmes scientifiques choisies par Farah Alibay et issues de différentes époques, origines et domaines d’expertise. Il s’agit de Margaret Hamilton, Gladys West, Raymonde de Laroche, Rosalind Franklin, Sally Ride et Valentina Tershkova. Ces femmes — et des dizaines d’autres ayant laissé leur marque dans une multitude de spécialités — ont inspiré Farah et lui ont donné le courage de poursuivre ses plus grandes ambitions. « Rouge 2100 est un bel exemple de l’innovation et de la créativité montréalaises. Le talent, l’expertise et la notoriété du Cirque Éloize, couplés à la renommée internationale de Farah Alibay, sont un gage indéniable de qualité. L’équité et l’inclusion, deux priorités chères à la Ville de Montréal, trouvent aussi écho dans le projet Rouge 2100 », mentionne Caroline Bourgeois, vice-présidente du comité exécutif et responsable des sports et loisirs d’Espace pour la vie, de la langue française et de l’est de Montréal.

Billets et accès

L’exposition Rouge 2100 est incluse dans le prix d’un billet pour un duo de films (ou programme simple) au Planétarium (voir l’horaire des films). Après avoir vu son ou ses films, le public est invité à se diriger vers l’accès de Rouge 2100. Le parcours unidirectionnel s’effectue en 35-40 minutes et est accessible aux personnes en fauteuil roulant.  6

LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com

| https://espacepourlavie.ca/planetarium 80 | FUGUES.COM
INFOS
CRE DIT ESPACE POUR LA VIE MATTHIEU BROUILLARD

Quoi faire festival

Prendre part au FTA c’est plus qu’être spectateur-rice de spectacles de danse ou de théâtre, c’est avant tout vivre une expérience qui nous sort de notre zone de confort. C’est une immense ouverture sur le monde remplie de découverte où s’entremêlent l’imaginaire débridé de créateur-rices qui sont en prise directe sur notre monde, nos réflexions, nos inquiétudes, mais aussi nos rêves. Nos utopies, peut-être les réalités de demain.

Il est des propositions qui ne laissent pas indifférent. Loin du bruit et de la fureur de notre monde actuel, Jérémie Niel propose Au cœur de la rose (généalogie d’une tristesse) un huis-clos où les drames se vivent de l’intérieur entre la quête de changement et la quiétude triste mais rassurante de l’inertie. L’auteur de la pièce est Pierre Perrault plus connu par son œuvre cinématographique et télévisuelle que comme auteur de théâtre et de poésies. La langue de Pierre Perrault a séduit Jérémie Niel qui s’attache autant par le texte que la mise en scène, l’environnement sonore a nous arrachés au bruit et à la fureur. Au plus près de l’introspection sur nos désirs, nos peurs, nos tristesses et sur un possible destin dont nous serions maîtres.

Avec The Cloud, nous sommes dans un univers décalé, irrévérencieux porté par deux comédien.ne.s et créateur.rice.s, Alexis O’Hara et Atom Cianfarani (sans oublier leur chien chanteur, Brutus) qui se veulent anti-capitalistes, et queer. Au cœur de leur création, l’effondrement écologique avec en parallèle l’espace de stockage numérique que constitue le « nuage ». L’absurdité de nos comportements y est pointée avec humour et sans moralisme. Un spectacle satirique roboratif à ne pas manquer.

Avec Nigamun/Tunai, le dépaysement sera assuré pour ce voyage au cœur de cultures si proches de nous et pourtant si mal connues. Nigamon et Tunai signifient chant en anishinaabemowin et en inga. Pour les deux créatrices, Émilie Monnet et Waira Nina, leader politique et culturelle de la nation inga, la nature est partie prenante des peuples autochtones de l’Amazonie jusqu’à la forêt boréale et l’on peut retrouver cette musique à travers les chants. Et au-delà du voyage, la résistance à l’extractivisme des compagnies minières qui dévastent les territoires ancestraux de leurs communautés. La révolte des ânes avec asses.masses. Un troupeau d’ânes réduits au chômage dans une société post-industrielle, s’engagent dans une quête pour récupérer leurs emplois. Le tout sous la

2 e PARTIE

Le FTA, pour vivre une expérience

forme d’une journée de gaming dans un jeu en 10 épisodes. Une expérience ludique interactive, où le public est invité à participer et à devenir les performeurs et performeuses. Un spectacle où l’union fait la force contre le pouvoir. Les créateurs Patrick Benkarn et Milton Lim redonnent un sens plein à ce que veut dire la solidarité.

Enfin, avec Rinse, La danseuse et chorégraphe bundjalung (Australie) et ngapuhi fa (Aotearoa/Nouvelle-Zélande), Amrita Hepi s’intéresse aux commencements. Les commencements de tout, que ce soit de l’amour, d’un pays, ou même la première bouchée d’un repas. Entre la danse et les mots, son corps devient un lieu de mémoire de ces premières expériences, qu’elle explore et qu’elle évoque sur scène, mêlant les récits, les rythmes et les registres différents dans ce solo enlevant. 6

DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com

INFOS | FTA Du 22 mai au 6 juin 2024 https://fta.ca

82 | FUGUES.COM CRÉDIT PHOTO : RINSE AMRITA
CRÉDIT PHOTO THE CLOUD ALEXIS O’HARA ET ATOM CIANFARANI
HEPI
Prophétique (on est déjà né.es) :
Danser entre l'ombre et la lumière

Qui sont-ils, elles, iels ? La nuit, la scène devient leur lieu de prédilection, le jour iels sont coiffeus.e.s. Iels habitent Abidjan, des marginal.e.s, des clandestin.e.s dans une certaine mesure, méprisé.e.s par la population. La chorégraphe, Nadia Beugré, leur donne le premier rôle dans cette chorégraphie qui célèbre la différence mais surtout rappelle aussi le courage de celleux qui cherchent à s'inventer et à exister. Prophétique(onestdéjà né.e.s) laisse alors ces interprètes non professionnel.le.s accompagnées de danseurs d'Abidjan livrer leur belle folie. Une ode à la différence.

Qu'on ne se trompe pas, Nadia Beugré, qui souhaite ouvrir la scène aux «échoué.e.s», comme elles les appelle, porte aussi un regard sur ce que c'est qu'être une chorégraphe noire en occident, sur le regard que l'on porte sur elle, mais aussi sur ce que c'est qu'être noire aujourd'hui dans une culture marquée encore par la colonisation. Dans le cadre du FTA, la chorégraphe d'origine ivoirienne avait présenté en 2022, L'homme rare, sur le corps masculin, magnifié tel que les colons le percevaient comme avant tout force de travail à bon marché. Des hommes nus sur scène qui défaisaient et déjouaient tous les mythes autour de ce corps, qui évoque tout à tour l'animalité, la virilité exacerbée, mais qui suscite aussi de la peur. Il apparaissait important, pour la chorégraphe de réfléchir sur la perception des hommes noirs par les occidentaux, mais aussi comme en miroir, comment les hommes noirs se construisaient face aux clichés et aux stéréotypes qui leur étaient renvoyés. Avec Prophétique, c'est vers les plus méprisé.e.s de nos sociétés qu'elle tourne sa création, les personnes trans. Méprisé.e.s, pas seulement en Côte-d'Ivoire, en Afrique mais souvent aussi en Occident. Et cette création signe aussi le retour de Nadia Beugré dans son pays d'origine après avoir vécu longtemps en France. Et bien sûr, la chorégraphe afroféministe s'est intéressée à la situation des femmes avant de découvrir les «coiffeuses», qui deviennent le soir des drag-queens. Ce qui a suscité l'intérêt de Nadia Beugré. Une fois installée la confiance entre la chorégraphe et ces artistes improbables pour les amener ailleurs — car iels rêvent mais ne croient pas aux chimères —, un véritable travail de création a pu commencer. Non sans difficulté, toujours selon la chorégraphe qui revient sur les étapes qui ont conduit à Prophétique, car ces reines de la nuit ont tout un passé marqué par leur histoire individuelle, un chemin marqué par le rejet, la violence, la peur. Et c'est aussi ces parcours qui intéressaient Nadia Beugré . Sur scène, un salon de coiffure, où les six interprètes venues des bars d'Abidjan côtoient des danseurs professionnels, et par le corps et le mouvement, peuvent

porter une voix différente, mais au fond qui rejoint l'universel si nous nous attardons. À son retour à Abidjan, Nadia Beugré a créé une formation artistique Entr'Ailes pour montrer aux femmes que les champs dans lesquelles elles peuvent s'épanouir est beaucoup plus large même si cela demande beaucoup de courage. Il y a pour elle une création féminine africaine qu'il faut défendre, soutenir, montrer. Pour casser un autre mythe qui voudrait que pour les femmes africaines, «la réussite c’est d’avoir un salon de coiffure».6

DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com

INFOS | Prophétique (on est déjà né.es), Chorégraphie de Nadia Beugré. Spectacle présenté par Fugues, au Monument-National, Salle Ludger-Duvernay, les 28,29,30 mai 2024. https://fta.ca

WERNER STROUVEN PROPHÉTIQUE (ON EST DÉJÀ NÉ.ES), DÉJOUER LES IDENTITÉS

CRÉDIT PHOTO

Quoi faire festival

Deux partitions pour un seul texte

Chacun raconte l'autre. Gurshad Shaheman raconte Dany Boudreault, Dany Boudreault, Gurshad Shaheman. Mais leur récit est polyphonique car il est construit aussi par les voix des proches, les ami.e.s, la famille de chacun des deux comédiens. Gurshad Shaheman avait présenté au FTA en 2018, Pourama pourama, qui sera d'ailleurs repris à Québec sous le titre Les forteresses, dans la foulée de Surlestraces. Un spectacle perfomance avec sur scène des femmes de sa famille. À Montréal, on connaît Dany Boudreault, comédien, metteur en scène, auteur, un parcours différent de Gurshad Shaheman mais à bien y regarder, au-delà des différences culturelles, la même démarche artistique. Entre autres, celle de bousculer les frontières, d'affirmer ce qu'ils sont mais en allant à la rencontre de l'autre, des autres, de lever toutes les barrières qui séparent pour aller vers le partage et l'échange.

Et bien évidemment parce qu'ils savent ce que c'est le rejet, autre point commun, avancer à visage découvert sur les réalités des minorités sexuelles et de genre. Un chant à deux voix, deux histoires qui n'en font plus qu'une peut-être quelque part l'histoire de chacun d'entre nous.

OnpeutliresurlesiteduFTAlagenèsedevotrespectacle.Maiscommentvousêtes-vous rencontréspourlatoutepremièrefois?

DANY BOUDREAULT : Nous nous sommes rencontrés par le biais du théâtre, bien évidemment. Nous nous sommes vus pour la première fois, je crois, en 2015 pour la première fois à Valenciennes, puis nous nous sommes revus en 2018 quand Gurshad est venu présenter Pourama pourama au FTA.  Ensuite, je suis allé présenter un court solo à Bruxelles dans un festival dans lequel Gurshad présentait lui aussi un solo. On jouait dans le même lieu et je le croisais en coulisses, lui habillé en femme pour son spectacle. Nous échangions et il y avait comme un magnétisme, une fascination l'un pour l'autre. Et c'est là que nous nous sommes dit qu'on aimerait faire quelque chose ensemble, alors on a commencé à se parler et pour mieux se parler on a décidé de partir à Sarajevo.

GURSHAD SHAHEMAN : On se connaissait par le travail, j'avais bien sûr vu la pièce de Dany, mais on ne se connaissait pas plus intimement, on voulait prendre le temps de se découvrir, et pour se faire, on a choisi une ville que ni l'un ni l'autre ne connaissions, dont nous ne parlions pas la langue pour ne pas que l'un soit plus avantagé que l'autre. On dit souvent que ce sont par les voyages que l'on se découvre le mieux. On a pris notre temps et on s'est raconté nos vies et c'est là qu'est né le projet, soit de partir sur les traces l'un de l'autre, mener son enquête, en somme de tenir un carnet de voyages mais aussi de faire le portrait de l'autre. Une aventure qui se voulait au début artistique, l'idée d'une création à deux, qui est devenue une aventure humaine.

Chacund'entrevousàrencontrerlesprochesdel'autrelesaenregistréssurlafaçondont ilsvouspercevaient.Celademandeuneconfianceetunabandonquipeutêtrerisqué?

DANY BOUDREAULT : Nous sommes tous les deux à un stade de notre vie où l'on a envie d'aller dans cette impudeur et cet abandon avec quelqu'un, de se commettre et de se mettre en danger, et tout cela dans le consentement le plus absolu (Rires, NDLR). Mais dans cet exercice, c'est aussi se décentrer de notre narratif en donnant les clefs à l'autre de nous raconter. Mais on le sait, en racontant la vie de l'autre, on se raconte aussi.

GURSHAD SHAHEMAN : Il faut rappeler que nous avons conclu un pacte. Et comme dans tout pacte, il y a une prise de risque car on donne les clefs à l'autre pour qu'il entre dans notre vie, mais dans le contrat, il n'y a rien de ce que je dis de Dany ou de ce que Dany dit de moi qui ne soit en inéquation.

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CRÉDIT PHOTO : SARAH LATULIPPE
Dany Boudreault

DANY BOUDREAULT : On revient aussi sur le texte de l'autre, c'est pour cela que les deux textes sont signés par nos deux noms parce qu'ils ont été écrits à quatre mains, ce qui en fait un deux partitions pour un seul texte. De même qu'il y a un contrat avec les personnes proches de nous que l'on a eues en entrevue. Les enregistrements effectués par l'un ne sont pas communiqués à l'autre. Il y a déjà une sélection de ce que l'on garde et de ce que l'on veut montrer à l'autre.

GURSHAD SHAHEMAN : Il y a quand même un exercice de vérité, on n'a pas gommé tout ce qui n'était pas plaisant, ce qui n'est pas forcément agréable à entendre pour l'autre, mais il faut aussi se rendre compte qu'il y a un spectacle à monter et qu'il faut regarder comment ces récits peuvent s'imbriquer.

DANY BOUDREAULT : Il y a aussi un parti pris littéraire, voire poétique, que nous voulions absolument. Ce ne sont pas des témoignages bruts de proches que l'on retrouve, nous les avons retravaillés. Nous parlons d'un pacte entre nous deux, mais il y a aussi un pacte avec les personnes que nous avons eues en entrevue mais aussi un pacte avec le public. Un pacte qui consiste à ce que la public soit munis d'un casque. Les deux récits se donneront en simultanée. Le public pourra grâce au casque choisir les moments qu'ils souhaitent pour entendre ma partie adressée à Gurshad, et la sienne adressée à moi. Il pourra peut-être aussi choisir d'écouter une seule voix.

Cela veut dire qu'il faut voir spectacle deux fois si on veut avoir les deux récits au complet. ?

DANY BOUDREAULT : Ou alors accepter de naviguer dans les deux versions.

GURSHAD SHAHEMAN : Ce dispositif met en scène le fragment. Et cela demande parfois de renoncer au texte de l'autre partant de l'idée que la connaissance de l'autre n'est jamais exhaustive. Car même en voyant le spectacle deux fois pour écouter chaque récit, ce n'est jamais en soi une totalité, parce que dès le départ nous avons sélectionné ce que nous voulions garder entre autres dans les entrevues. Mais il y a aussi beaucoup de correspondances puisqu'on fait parler les mères, les sœurs, etc., qui forment un écho et qui fait que l'on n'est absolument pas perdu dans les deux trajets racontés.

Ilyaeudansvotredémarche,lavolontéderepousserlesfrontièresculturelles,maisaussi lesfrontièresréelles,entrel'IranetleQuébec,maispeut-onaussiparlerderepousserles frontièresdelanormeetdugenre?

GURSHAD SHAHEMAN : La question de la norme, du genre, cela repousse les frontières, et cela fait écho à repousser les frontières des pays, et si l'on pense à Dany et à moi, les continents entre l'orient et l'occident. Et notre projet a été encombré d'obstacles, puisqu'au départ, Dany devait se rendre en Iran où j'ai vécu mes dix premières années, mais il n'a pas pu obtenir de visa. Il est allé en Turquie et s'est rendu jusqu'aux barbelés qui délimitent la frontière avec l'Iran. Si l'on parle de la mobilité, c'est le contraire, c'est quand on veut aller en Occident que l'on se retrouve bloqué, et là c'était Dany qui était bloqué. Le fait que Dany et moi revendiquons cette liberté de disposer de nos corps, de nos sentiments et aussi chercher quelque chose qui a tout à voir avec l'amour, l'amour comme sentiment, l'amour comme faire l'amour, ou encore l'amour comme amitié, c'est là encore une démarche qui cherche à faire tomber les frontières. Il y avait au départ, dès le départ, une grande curiosité l'un pour l'autre, , mais aussi une grande curiosité pour toutes les personnes que l'on a rencontrées et qui nous ont parlé avec une grande facilité, des moments très beaux qui dépassent les questions d'orientation sexuelle ou de genre, sans les gommer d'ailleurs, ou encore de frontières culturelles.

DANY BOUDREAULT : J'ai toujours admiré le travail de Gurshad et surtout son humanité qui transpirait.

GURSHAD SHAHEMAN : Je ne sais si c'est de la radicalité, mais j'ai toujours fait des œuvres dans lesquelles il y a une visibilité et une représentativité de la communauté LGBTQ. C'est pour moi très important de rétablir un certain équilibre puisqu'encore aujourd'hui, dans le théâtre, il y a encore une très grande représentation du modèle hétéronormé. Je veux creuser ce sillon-là, de continuer à déposer encore ce petit caillou-là, à la bonne place, du bon côté du plateau de la balance. Une question de réparation en quelque sorte. s.6

DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com

INFOS | Sur les traces de et par Dany Boudreault et Gurshad Shaheman FTA 2024 Centre du théâtre d'aujourd'hui Les 30 et 31 mai et 1er juin 2024 https://fta.ca

Les forteresses de et par Gushad Shaheman, Carrefour International de Théâtre Théâtre Le Diamant, les 6, 7 et 8 juin 2024 https://carrefourtheatre.qc.ca

CRÉDIT PHOTO : JEREMY MAYSEN
Gurshad Shaheman
«Les

anciennes odeurs» de Michel Tremblay

Alors que son père est en phase terminale à l'hôpital, un jeune comédien vient chercher réconfort auprès de l'amant qu'il a quitté après quelques années de vie commune. Ce sera pour eux l'occasion de dresser un bilan lucide de leur relation et de leur vie respective.

L'une des œuvres les plus marquantes de Tremblay, Les anciennes odeurs, sera présentée au théâtre de la comédie de Montréal, les 16, 17 et 18 mai. Les personnages de Jean-Marc et de Luc, qui dressent un bilan lucide de leur relation et de leur vie respective seront interprétés par François Dallaire et Jean-François Quesnel. Il y est question de Jean-Marc, professeur de cégep de trente-huit ans, qui reçoit chez lui son ex-amant, dont le père se meurt dans une lente agonie. Ce lieu est chargé d’odeurs et d’émotions, de souvenirs heureux et de non-dits moins heureux qui vont guider les personnages dans leurs conversations. Leur séparation, après sept ans de vie commune, revient hanter ces deux hommes que le bonheur avait touchés de son aile. Car depuis la fin de leur relation, ils se sont retrouvés seuls et ont dû affronter chacun à sa manière leurs démons quotidiens : Jean-Marc en se montrant raisonnable et en oubliant le grand amour ; Luc en choisissant de retomber en amour dix fois par jour. 6 LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com

INFOS | https://www.zeffy.com/fr-CA/ticketing/119f9c4c-4f6a-4315-9d97-c338493d5ab3

LE CLASSIQUE SANS LIMITE

La 14e édition du Festival Classica aura lieu du 23 mai au 16 juin à Montréal et en Montérégie. Cette année, le Festival se dote d’un nouveau slogan servant à mettre la table pour cette nouvelle édition : « Le classique sans limite », une formule qui veut illustrer l'esprit innovant de l'événement. Avec 23 concerts répartis sur près de quatre semaines, le Festival Classica promet une expérience musicale mémorable pour les amateurs de musique classique de tous horizons. La programmation du Festival sera répartie entre plusieurs municipalités, soit six concerts proposés à Longueuil, six à Montréal, sept à Boucherville, deux à Saint-Lambert, un à SaintBruno et un à Brossard. « Cette année, notre festival célèbre ‘’le classique sans limite’’; il s’agit d’une invitation à découvrir toute la richesse, l’innovation et la diversité de la musique classique d’ici, a souligné Marc Boucher, directeur général et artistique du Festival Classica. Nous avons un bassin d’artistes incroyables au Québec et c’est avec grande joie que nous les mettrons à l’avant-scène une fois de plus cette année. Nous sommes ravis d'accueillir le public dans nos six villes hôtes, afin de partager ensemble cette expérience musicale unique. » Le public aura notamment la chance de voir trois productions exclusives du Nouvel Opéra Métropolitain, dont

l’incontournable Starmania en version symphonique avec l’Orchestre classique de Montréal (OCM) et Der Kaiser von Atlantis. De plus, le renommée Jerusalem Baroque Orchestra viendra présenter deux concerts mettant de l’avant de grands trésors de la musique française (Couperin, Mondonville, Jean-Marie Leclair, entre autres) en collaboration avec l’Ensemble ArtChoral et l’Ensemble Caprice. À cela, s’ajoutera un concert de l’excellente soprano Karina Gauvin et son ensemble qui promet une soirée grandiose. Le Festival Classica dévoile une nouveauté cette année : 10 % des billets de chaque concert seront proposés avec une tarification inclusive, c’est-à-dire que les billets débutant à un prix de base de 5,00 $ seront disponibles sous forme de contribution volontaire. Cette initiative, qui s’inscrit dans les valeurs d’accessibilité et d’ouverture de l’organisme, provient du désir de favoriser davantage la rencontre du public et de la musique classique. 6 LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com

INFOS | https://www.festivalclassica.com/programmation

CRÉDIT
PHOTO : ENSEMBLE ARTCHORAL ET L’ENSEMBLE CAPRICE

Ripley : Dolce vita et meurtres de sang-froid

Tiré du roman à succès de Patricia Highsmith, publié en 1955, la série Ripley nous fait suivre les machinations de Tom Ripley, un escroc de petite envergure, alors qu’il se réinvente et joue un habile jeu du chat et de la souris avec les proches de ses victimes et les forces de l’ordre. Le résultat est à la fois inquiétant et fascinant !

Le roman a déjà connu deux adaptations : Plein soleil, réalisée en 1960 et mettant en vedette Alain Delon et Maurice Ronet, et, en 1999, The Talented Mr. Ripley (Le talentueux M. Ripley, en VF, et L’énigmatique M. Ripley, en VQ) avec Matt Damon et Jude Law. Cette fois-ci, c’est au tour d’Andrew Scott (Sherlock, Fleabag), dans une production Showtime réalisée pour Netflix, d’endosser les atours d’un antihéros complexe à incarner puisqu’il suscite à la fois l’admiration et l’horreur. L’action se campe en 1961. Un riche industriel demande à Tom Ripley de se rendre en Italie afin de convaincre son fils Dickie (Johnny Flynn) de revenir aux ÉtatsUnis. Celui-ci accepte immédiatement, histoire d’échapper à sa misère, mais il cache cependant un double jeu puisqu’il a bien l’intention de s’incruster dans la vie du jeune homme et, pourquoi pas, d’y abandonner son passé.

Il faut dès le départ souligner le choix audacieux d’opter pour une photographie en noir et blanc qui, combinée à certaines prises de vue biscornues, offre des images d’une beauté saisissante tout en générant une impression de malaise. Ce choix esthétique magnifie une reconstitution d’époque soignée, l’élégance des quartiers chics, de même que le côté sordide de certains lieux où la crasse semble encore plus crasseuse. La série baigne également dans une trame musicale constituée des grands succès de la chanson pop italienne de l’époque. Contrairement aux précédentes adaptations, le côté queer de Ripley est plus clairement établi, notamment au gré des regards qu’il jette aux hommes à la dérobée. Cette marginalité est accentuée du fait que, véritable poisson hors de l’eau, Ripley pénètre dans un univers dont il ignore tous les codes et où il doit faire semblant d’être ce qu’il n’est pas. Il est cependant doté d’un atout majeur : un grand sens de l’observation et des qualités de mimétisme

impressionnantes.Alors qu’il met en place son entreprise de séduction, il affronte le regard scrutateur de Marge (Dakota Fanning), la petite amie en poste. Dickie, de son côté, perce rapidement l’hétérosexualité de pacotille de Ripley et s’esclaffe même ouvertement lorsque ce dernier mentionne « aimer les filles ». L’arrêt de mort de Dickie sonnera cependant le jour où il prononce (coïncidence ou ultime affront ?) des propos homophobes à l’endroit d’un groupe de culturistes.

Dans une scène d’une rare violence, Ripley élimine froidement le jeune homme et usurpe ensuite son identité. On sait que l’appétit vient en mangeant et, face à de nouvelles anicroches, il replonge avec flegme dans ses solutions meurtrières. La série ne ménage d’ailleurs pas le spectateur en présentant le dur labeur de chacun des crimes, ce qui les rend d’autant plus monstrueux de banalité. Le dernier épisode amène un retournement de situation particulièrement bien ficelé alors que Tom se transforme, devient à la fois remarquable et remarqué, et que l’on saisit la finesse de chacun des engrenages qu’il a mis en place. Comble de l’ingéniosité, dans une œuvre en noir et blanc, il met en scène une utilisation diabolique des jeux d’ombre et de lumière pour échapper à l’inspecteur de police qui est à ses trousses. Malgré un déroulement un peu lent, la série constitue un véritable plaisir pour les yeux, tout en offrant des scènes saisissantes et percutantes ! Pour ceux et celles qui s’étonneraient de la présence de John Malkovich dans un passage éclair, il faut savoir que l’acteur a interprété ce même rôle dans Ripley’s Game (Ripley s’amuse en VQ), adaptation du troisième volume de la série de romans. La scène se veut une métaphore astucieuse où l’ancien Ripley passe le relais au nouveau, qui assume ainsi pleinement son identité criminelle.6

BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca

INFOS | Les huit épisodes de Ripley sont disponibles sur Netflix en anglais et dans un excellent doublage français.

https://www.youtube.com/watch?v=0ri2biYLeaI (bande-annonce originale anglaise)

Quoi faire écrans 88 | FUGUES.COM

Quoi faire écrans

Les tortues ou quand le temps est venu…

Après Horslesmurs et Jesuisàtoi, le réalisateur belge David Lambert, habitué de Montréal, revient LesTortues, qui propose à nouveau une histoire d’amour entre hommes avec une twist. Cette fois-ci il est question du divorce comme manière de pimenter son couple. Vous aurez compris qu’il s’agit d’une comédie.

Henri et Thom vivent ensemble à Bruxelles et filent le parfait amour, enfin en apparence. Le film commence au premier jour de retraite d’Henri. Ancien policier, il quitte ce métier de passion pour retrouver la douceur du foyer. La douceur et l’ennui, l’incommensurable ennui. Alors oui, Thom, son époux depuis plus de 35 ans, est aux petits soins. Oui, Thom mitonne des petits plats, s’inquiète de sa santé et de sa forme, le couve et l’entoure. Mais les jours se suivent et se ressemblent cruellement pour Henri, qui sombre très vite dans une sorte d’apathie qu’il tente de combattre… en s’inscrivant sur des applications de rencontre.

Vous aurez compris que depuis qu’Henri a pris sa retraite de policier, rien ne va plus. Ses journées sont fades et interminables, ses sentiments pour Thom s’estompent un peu et la maison du couple est devenue un vrai champ de bataille. Mais toujours amoureux, Thom est prêt à tout pour raviver la flamme et sauver leur couple, quitte à demander lui-même le divorce…

Le film de divorce est presque un genre à part entière, surtout si on élargit le spectre aux comédies du remariage qui ont fait la gloire du cinéma hollywoodien (on n’a qu’à se rappeler le film de Danny de Vito, La guerre des Rose, avec Michael Douglas et Kathleen Turner). Les Tortues relève de ce type de comédie, avec un goût prononcé pour la mise en scène des petites mesquineries que chacun met en place quand il s’agit de défendre son «son espace».

Dans Les Tortues, les deux hommes se chamaillent, ronchonnent, se plaignent, traversent des moments vraiment tragiques, voire tristement cruels, mais le film laisse place à la légèreté, à la douceur, à la tendresse et se concentre sur la vie émotionnelle des personnages, en nous faisant partager des moments intimes avec eux.

Ce qu’interroge David Lambert ici, c’est aussi la possible fin de l’amour quand survient le cap difficile de la retraite. S’aimer de loin, quand chacun est dans la vie active, c’est une chose. Mais s’aimer de près, quand on doit soudain se supporter vingt-quatre heures sur vingt-quatre, c’en est une autre. Des sujets assez communs, en somme, mais qui prennent une tournure presque subversive quand on jette un œil à leurs protagonistes.

Pour incarner le couple — Les Tortues — au bord de la crise de nerfs, pour jouer sa Guerre des Rose, le réalisateur David Lambert a choisi de s’appuyer sur deux hommes — Olivier Gourmet et Dave Johns — deux comédiens qui, chacun à leur manière, incarnent un pan du cinéma social européen, et qui comptent à leur filmographie plus de figures de travailleurs et de bons pères de famille que d’amoureux sur le retour. Et soudain, le sujet n’est plus si anodin. Il est clair qu’avec ce choix de casting —mais aussi le milieu queer et bruxellois dans lequel gravitent les personnages —, c’est notre regard sur les masculinités que David Lambert interroge, ainsi que sur l’homosexualité, non pas en cette période flamboyante de la jeunesse, mais sur l’étendue d’une histoire d’amour qui a le temps de s’essouffler.

Avec doigté, le cinéaste belge explore la question du couple et de l’amour queer avec un regard doux-amer sur la difficulté d’aimer très longtemps et d’être aimé. 6

YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com

INFOS | LLes tortues de David Lambert., à l’affiche en salles dès le 26 mai. https://www.lesfilmsopale.com/les-tortues

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La coupe BBQ, une émission 100 % gourmande et estivale

Portée par un concept dynamique et actuel, l’émission mettra en vedette de jeunes chefs passionné.e.s de BBQ qui s’affronteront dans un duel sans merci sur les ondes de Zeste. Sous les regards de Debbie Lynch-White et du chef Antonin Mousseau-Rivard, les candidat.e.s tenteront d’impressionner par leurs techniques et leur créativité, en espérant mettre la main sur la coupe BBQ à la fin de la saison.

Cette série, qui se déroule dans un décor festif et urbain ressemblant à un restaurant éphémère, reflète le Québec culinaire d’aujourd’hui par ses participant.e.s et ses inspirations gastronomiques. Debbie Lynch-White et Antonin Mousseau-Rivard accueilleront deux chefs par épisode parmi les huit candidat.e.s qui participent à l’émission en alternance. Dans chacun des épisodes, un thème inspiré d’un ingrédient sera imposé aux chefs qui devront créer deux plats. En déployant leur talent, les candidat.e.s n’hésiteront pas à élaborer des plats inédits, afin de repousser les limites de la cuisine sur le BBQ. Pour finir, le gagnant du duel sera déterminé par le juge-chef Antonin Mousseau-Rivard.

Vraie fan de BBQ, Debby Lynch-White fera le lien entre le juge Antonin, les concurrent.e.s et le public. Portée vers le plaisir et l’humour, Debbie saura toutefois mettre de la pression dans les moments opportuns. Pour sa part, Antonin Mousseau-Rivard, connu pour ses restaurants Le Mousso et Le Molière, fera monter la température du grill chaque fois qu’il inspectera les techniques, goûtera un ingrédient ou commentera un plat. Avec une réputation qui n’est plus à faire, il est véritablement un incontournable de la gastronomie québécoise.

DES CHEFS QUI ONT DU PIQUANT

La compétition culinaire mettra en vedette huit chefs à la personnalité unique et au talent indéniable. Actuellement aux commandes du restaurant Jellyfish crudo+charbon, Mathieu Masson-Duceppe y propose une cuisine de partage aux influences asiatiques. Il a décroché les grands honneurs en terminant vainqueur d’un épisode de la deuxième saison de

l’émission Chopped Canada. En plus d’être chef propriétaire de la cantine urbaine Chez Simon et de la nouvelle buvette Le Bellerive, Simon Jodoin Bouchard (Simon de l’est) a fondé S.J.B BBQ, une entreprise qui se spécialise dans les sauces barbecue. Auteur de livres de cuisine, il participe à des compétitions culinaires internationales.

Dominic Lamirande (Dom Cooks) se considère comme un cuisinier amateur à la maison, mais grand passionné de cuisine dans l’âme. Il a remporté la compétition signée Netflix Cook at all costs en décembre 2022. Dominique Rioux se spécialise en boucherie. Elle a été chef cuisinière au restaurant Gras Dur et est présentement chef à domicile pour divers événements BBQ. Influenceuse à ses heures, elle a gagné le burger week-end en 2018 et travaille actuellement sur son premier livre. Jean-Rony Poteau est natif d’Haïti et les Caraïbes influencent grandement sa cuisine. Propriétaire d’un service de traiteur, il a participé à plusieurs compétitions culinaires, ayant même remporté un épisode de 3,2,1 BBQ. Son type de cuisine ? La fusion entre la cuisine française et haïtienne.

Fanny Lehouiller a travaillé auprès de chefs de renom dans de très bons restaurants de la ville de Québec. Elle a participé à plusieurs compétitions culinaires, dont l’édition 2017 de l’émission Les Chefs ! et Chef de bois en 2021. Elle offre un service de traiteur à domicile. Samuel Joubert a lancé son blogue culinaire intitulé Le coup de grâce en 2014. Devant le succès de ses recettes en ligne, il a publié deux livres : Le coup de grâce (tomes 1 et 2). Hugo Saint-Jacques s’est principalement démarqué avec l’émission Les Chefs !, dans l’édition de 2010 et puis celle de 2014. Depuis 2015, il est chef exécutif des cuisines Zeste et de la salle de réception multifonctionnelle Dock619. Il a également coanimé les trois saisons de Station Potluck , sur Zeste La coupe BBQ , une compétition enflammée qui présentera un côté surprenant et accessible de la cuisine sur le grill. 6

CHANTAL CYR redaction@fugues.com

INFOS | Sur les ondes de Zeste dès le 16 mai

https://www.qub.ca/tvaplus/zeste/la-coupe-bbq

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BRILLANTINE : LES FILLES EN ROSE PREND

L’ASSAUT DU PETIT ÉCRAN EN VF

Version française de la série Grease:RiseofthePinkLadies propose une relecture déjantée de la comédie musicale et du film de 1978, Grease (Brillantine), qui s’est rapidement imposée comme un classique de la culture populaire. La série se fait un plaisir d’aller à contre-courant des codes attendus au cœur d’une intrigue fort amusante !

La série met en scène quatre étudiantes de l’école secondaire Rydell qui font face à l’intolérance et à des rêves qui semblent inaccessibles. Jane Facciano (Marisa Davila) est une Latina qui se voit accoler l’étiquette de Marie-couche-toi-là ; Cynthia (incarnée par l’acteur trans Ari Notartomaso) joue un personnage non binaire rejeté de tous ; Olivia (Cheyenne Isabel Wells) fait face à une famille hispanique surprotectrice et Nancy (Tricia Fukuhara) est une aspirante styliste sino-américaine qui porte un regard blasé sur les hommes.

C’est donc l’occasion de traiter, en images et en chansons, du regard porté sur la différence, que ce soit en matière de harcèlement, de rejet, d’orientations sexuelles ou de genres. Créé par Annabel Oakes, chaque épisode comporte de multiples numéros musicaux originaux composés par Justin Tranter (auteur-compositeur de Britney Spears, Justin Bieber, Demi Lovato et Selena Gomez), de même qu’une reprise époustouflante de la chanson Grease Is the Word.

Le résultat est irrésistible et illustre bien une génération du baby-boom déchirée entre un statu quo rassurant et son désir de modernité. Les numéros de dance sont bien rythmés et font souvent preuve d’audace au cœur de mises en scène inventives, dont la très amusante balade (épisode 2) Imagine a World Without Boys 6

BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca

INFOS | Les dix épisodes de Brillantine : les filles en rose sont présentés dans un très bon doublage français sur Tou.tv.

https://www.youtube.com/watch?v=WYzA_gHmzNY

Brillantine : les filles en rose (bande-annonce originale anglaise avec sous-titres français)

100 % PHYSIQUE !, S2 : CUISSES MASSIVES ET PECTORAUX SAILLANTS

La saison 1 de la série sud-coréenne 100%physique ! avait déjà marqué l’imaginaire en réunissant des athlètes et culturistes de haut vol dans une compétition échevelée. Dans cette nouvelle saison, les muscles sont encore à l’honneur et toutes les occasions sont bonnes pour exhiber pectoraux olympiens et cuisses de Titans !

À ces forces de la nature se joignent également plusieurs spécialistes des arts martiaux, quelques acteurs aux corps sculpturaux, un pompier, ainsi qu’un golfeur pour former une cohorte de 100 participants plus grands et forts les uns que les autres. Chaque épisode génère une série d’éliminations jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul vainqueur qui remportera un pactole de 300 millions de won (environ 300 000 CAD).

Ce second opus propose par ailleurs des défis encore plus impressionnants au cœur d’une saison au titre évocateur : Sous terre ! En effet, les producteurs n’ont pas lésiné sur la mise en place de décors hors normes avec, notamment, la reconstitution d’une mine du début du siècle où se déroule une épreuve particulièrement féroce dans laquelle chaque seconde peut faire toute la différence.

Inutile de dire que les corps ruisselants de sueur foisonnent, de même que des prises où le corps de l’un est maintenu prisonnier entre les cuisses massives de l’autre, amenant les spectateurs à souffrir (ou fantasmer) au diapason de ces derniers. Duel « à mort », corps à corps dans des arènes, labyrinthes, épreuves d’agilité sont au menu d’une saison enlevante où les épreuves se jouent en équipes ou en solo. Plusieurs surprises s’y ménagent également, dont l’apparition d’une équipe d’outre-tombe qui en surprendra plusieurs et qui prendra un nom fort approprié : les Avengers.

À noter la présence d’un colosse ahurissant, Min-Su Kin, fort adéquatement surnommé Thanos en raison de ses 105 kg (231 lb) et 187 cm (6′ 1″) : un mastodonte qui décroche la mâchoire de ses adversaires alors même qu’il retire simplement un t-shirt qui lui colle à la peau.6

BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca

INFOS | Les neuf épisodes de 100 % physique ! (Physical 100, en anglais) sont disponibles sur Netflix en coréen, en anglais et dans un excellent doublage français.

https://www.youtube.com/watch?v=9MvT98uY1mY 100 % physique ! (bande-annonce française)

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Entrevue avec Catherine Corsini pour le film Le Retour

Catherine Corsini est dans le paysage cinématographique français — et international — depuis maintenant plus de 40 ans. À travers les décennies, la cinéaste s’est fait remarquer non seulement par le simple fait qu’elle est une femme — chose qui, jusqu’à tout récemment, était rare — mais aussi par les thèmes abordés, dont l’homosexualité. Elle remporte d’ailleurs, pour son film LaFracture, la Queer Palm en 2021. Elle a fait un retour au Festival de Cannes en 2023 avec son film LeRetour, qui a été présenté en novembre dernier au Festival Cinemania, à Montréal, un festival qui lui tient « vraiment vraiment à cœur », elle qui a été présidente de son jury en 2021, aux côtés de Rémy Girard. Entrevue.

Quelleestl’histoiredeLeRetour?

CATHERINE CORSINI : C’est le retour d’une mère qui a vécu en Corse et qui s’en est éloignée quand ses filles étaient très petites. À l’occasion d’un travail, elle va revenir en Corse, là où elle s’est mariée, là où son mari est mort. Ses filles vont découvrir un pan de leur vie et de leur histoire dont leur mère les avait écartées. C’est une histoire assez intime, une histoire de famille, une histoire sur l’identité aussi.

Le Retour, c’est un film plus intimiste, presque secret, parce que c’est un film qui parle aussi de mon histoire. J’ai été éloigné de la Corse comme la jeune fille dans le film. Quand j’y suis revenue, j’ai découvert des choses qui m’ont bouleversée. Je pense que, ce film, je n’ai pu le faire que parce que j’ai eu tout ce parcours derrière moi.

J’ai choisi de parler de l’homosexualité féminine et de parler de l’homosexualité d’une jeune fille noire parce que c’est très peu montré. Je voulais aussi montrer cette jeune génération pour qui choisir sa sexualité n’est plus un problème, comme ça a pu l’être à mon époque. Il y a si peu de films qui parlent de l’homosexualité féminine. De film en film [j’ai assumé] moi aussi mon homosexualité aux yeux de la profession. [En fait,] ma filmographie s’appuie presque sur mon [propre] engagement et ma [propre] manière de me outer.

Etleregardducinémasurlesfemmesaaussichangé,non?

CATHERINE CORSINI : Je pense qu’on a souvent relégué les femmes dans des rôles absolument terribles, épouvantables, affreux. On s’est habitué à voir des femmes soumises, à voir des femmes battues, à voir des femmes violées par leur mari. On regardait ces films sans vraiment se rendre compte de ce qu’il se passait. Aujourd’hui, la jeune génération, elle nous ouvre les yeux. Moi, j’ai montré des films à ma nièce de 25 ans et elle m’a dit : « Mais, Catherine, tu te rends compte de ce qui se raconte dans ce film !? », et en revoyant le film je me suis dit : « C’est vrai qu’on était complètement aliénées au regard masculin. » Je pense que, par mon parcours, j’ai participé à [l’]évolution [des choses].

Vousl’avezditvous-même:LeRetours’inspiredevotreproprerelationavecvotreCorse natale.Ceretourauxsourcesa-t-ilétéuneexpérienceagréableoudifficilepourvous? CATHERINE CORSINI : Une expérience difficile. Je pense qu’il y a une culpabilité de ma part d’avoir abandonné cette place, d’avoir abandonné un père que j’ai beaucoup vénéré, idolâtré, alors que je ne le connaissais pas — il est mort quand j’avais deux ans, deux ans et demi. À mes 67 ans, ma mère m’a donné une malle dans laquelle il y avait beaucoup de recueils de ses poésies. Il y avait également beaucoup de listes de films qu’il s’apprêtait à voir ou qu’il voulait voir, des programmes de théâtre et de cinéma. J’ai donc compris que mon père voulait être acteur et metteur en scène, et que, finalement, j’ai suivi sa route par une espèce de transmission de filiation. Cette transmission a été quand même lourde. C’est comme si je voulais le faire revivre et c’est comme si, si j’échouais là-dedans, j’allais presque en mourir, il y avait quelque chose de très pesant et très fort pour moi.

L’homosexualitéest-elleencoredifficileàassumerenCorse?

CATHERINE CORSINI : Je pense que c’est encore extrêmement difficile, extrêmement caché. D’ailleurs, on a [développé une] réputation quand on a commencé le film. Ça disait : « Ah bah, le film de Corsini ne cherche que des homosexuels et des Noirs ! », pour vous dire la façon dont on nous a stigmatisés tout de suite d’une manière complètement ridicule.

Après, on va vous dire que, dans tel village, il y a un homme homosexuel qui vit là depuis des années, qu’il est très très bien accueilli et que tout le monde s’entend avec lui… Il y a toujours des exceptions, mais disons qu’il y a quand même, dans la culture corse, un certain machisme. Dans tous les cas, il y a cette virilité très forte. Je pense qu’aujourd’hui, être un jeune homme homosexuel ou une jeune fille homosexuelle, ça ne doit pas être simple — comme dans beaucoup d’endroits.

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PHILIPPE GRANGER pg.philippegranger@gmail.com

INFOS | Sortie en salles le 10 mai

https://axiafilms.com/film/le-retour

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MARY AND GEORGE, DÉLICIEUSEMENT PERVERS ET PERFIDE !

Orgies, machinations, jeux de pouvoir, trahisons, meurtres et lutte des classes sont au cœur de cette minisérie relatant l’histoire véridique d’une entreprise de séduction orchestrée par Mary Villiers et son fils George afin d’occuper la première place dans le lit du roi Jacques Ier et ainsi d’accéder au pouvoir. Le résultat est à la fois spectaculaire et jouissif !

L’action se déroule au 17e siècle, alors que Mary (époustouflante Julianne Moore), enfin débarrassée d’un époux acariâtre, met en branle un plan afin de faire de son second fils, George (Nicholas Galitzine, dégoulinant de sensualité et de naïveté), une arme massive de séduction. Celui-ci est doté d’un visage et d’un corps à faire damner les saints et, comme elle l’énonce bien, si elle était un homme et doté de tels attributs, il y a longtemps qu’elle aurait conquis la planète. George est donc envoyé en France afin de faire de lui un véritable gentilhomme : escrime, danse, maîtrise du français et baise sont au menu. La fornication est en effet partie intégrante du curriculum du parfait gentleman et il n’existe que deux accès à sa chambre, dont chacun traverse un véritable baisodrome. Alors même qu’il lorgnait depuis toujours les garçons d’étable, ce sera alors pour lui l’occasion de découvrir les amours masculines et de s’affranchir des normes sociales. Après tout, l’intérêt des règles est de savoir comment les briser ! Basée sur l’ouvrage biographique de Benjamin Woolley, The King’s Assassin, la série regorge de conspirations, de corps ruisselants et de répliques assassines. Bien que se déroulant au 17e siècle, la minisérie fait le choix audacieux, mais tout à fait approprié, d’utiliser une langue populaire contemporaine, ce qui permet d’éviter le vernis du langage « noble » propre aux productions historiques. Il faut souligner la performance de Julianne Moore, délicieuse de perfidie et de cynisme, dont chacun des échanges constitue un moment jubilatoire et quasi iconique. La série met également en scène une liaison entre celle-ci et Mary (Niamh Algar), une tenancière de bordel, qui reconnaît en elle une âme sœur. Difficile également de ne pas mentionner l’outrecuidant roi Jacques 1er ( Tony Curran ) qui se déplace toujours avec un équipage de courtisans bien monté qui se disputent ses faveurs. On s’en doute, George aura fort à faire pour monter en grade et maintenir sa position. Il parviendra cependant à ses fins puisqu’il sera éventuellement nommé premier duc de Buckingham après avoir séduit chaque homme ou femme qui se dresse sur son chemin. Impossible de résister aux délices des tromperies ainsi qu’à une débauche des sens et de la chair, qui n’est pas sans évoquer le roman de Choderlos de Lacos Les liaisons dangereuses. Un pur délice en comparaison duquel les débordements des Borgia semblent faire figure d’un album de Martine à la plage. 6

BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca

INFOS | Les sept épisodes de Mary and George sont disponibles, en anglais, sur Starz, via Crave ou PrimeTV. https://www.youtube.com/watch?v=OYI7FtJr20c (bande-annonce originale anglaise)

IN MEMORIAM : DÉCHIRURES FAMILIALES ET MANIPULATIONS PERFIDES

Le décès de Paul-Émile de Léry oblige une fratrie à se réunir pour une lecture testamentaire. La promesse d’un héritage de 84 millions de dollars est plus qu’alléchante, mais cache cependant un jeu sinistre puisque, d’outre-tombe, le paternel contrôle toujours leur destin à travers une série d’épreuves humiliantes.

La série In memoriam installe rapidement une prémisse anxiogène avec un père qui s’est toujours amusé à tourner ses enfants les uns contre les autres, appuyant ses actions toxiques de la devise : « Si t’apprends pas à mordre aujourd’hui, tu vas te faire bouffer. » Et ce n’est pas un détail comme la mort qui va l’empêcher de poursuivre ce jeu. S’ajoute à ce maelstrom d’émotions délétères, le suicide d’une mère abusée (mais en est-ce vraiment un ?). Lucille (Evelyne Brochu) est une avocate spécialisée en agression sexuelle, mais semble cacher un terrible secret ; Mathieu (Éric Bruneau), un cardiologue réputé, semble avoir hérité de l’esprit calculateur de son père ; Julien (Jean-Simon Leduc) est un as de la finance ou du moins le prétend-il. Sa sœur jumelle, Judith (Catherine Brunet), constitue l’élément discordant puisque son plus grand fait d’armes est de sortir d’une énième cure de désintox. S’ajoutent au nombre des héritiers potentiels : Andrew (Thomas Antony Olajide), conjoint de Mathieu, mais également l’ex de Julien (on peut imaginer pourquoi les partys de famille sont rares) et Farah (Nour Belkhiria ), une travailleuse sociale, enceinte jusqu’aux yeux d’on ne sait trop qui. Finalement, Victor (Mani Soleymanlou) se présente sous les traits du conjoint parfait de Lucille, mais semble cacher un double jeu, alors que le trop impassible Léo (Martin Drainville) fait office de maître de céans. La lecture testamentaire les laisse tous perplexes puisque seul Mathieu remporte un legs s’élevant à la somme « prodigieuse » d’un dollar. Pour mériter le solde (83 999 999 $), ils doivent accepter de traverser une série d’épreuves où, à chaque étape, l’un d’eux sera éliminé. La première épreuve donne rapidement le ton puisque chacun doit lire à haute voix le contenu d’une lettre où un secret humiliant est révélé. Vrai ou faux ? Peu importe puisqu’il contribue à semer la discorde et à briser les alliances potentielles. L’horreur de la seconde épreuve ne peut être divulgâchée et se révèlera donc sous vos yeux ébahis.Les méandres mis en place dans le scénario de Pierre-Marc Drouin, Pascale Renaud-Hébert et Jean-Philippe Baril Guérard sont d’une redoutable efficacité et la réalisation de Marie-ClaudeBlouin et Félix Tétreault met en place une tension à couper au couteau où chacun des acteurs prend visiblement un malin plaisir à plonger dans un univers de mystère et de perfidie. Les aficionados de Céline Dion y trouveront également leur compte puisque la série a été tournée dans son ancien manoir de l’île Gagnon, à Laval. C’est donc également l’occasion de se rincer l’œil au passage ! 6

BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca

INFOS | Les huit épisodes de la série In memoriam sont disponibles en français sur Crave. https://www.crave.ca/fr/tv-shows/in-memoriam/trailer-french-in-memoriam-s1 In memoriam (bande-annonce originale française)

Quoi faire livres

BENOIT MIGNEAULT

bmingo@videotron.ca

POURQUOI PAS LE POLYAMOUR ?

La monogamie est considérée par plusieurs comme le modèle fondamental et immémorial à la base même de toutes les sociétés. Pourtant, la réalité est tout autre et le concept d’une relation articulée autour de partenaires multiples ne date pas d’hier : on peut même affirmer qu’il est présent depuis toujours et même de bien avant.

Le « monogamie pour tous » du sous-titre de l’ouvrage de Marie-Claude L’Archer — Pourquoi pas le polyamour : déconstruire le mythe de la monogamie pour tous — est révélateur. L’objectif de l’autrice n’est pas d’élever un bûcher pour y brûler la monogamie, mais bien plutôt de mettre l’accent sur le fait que cette construction n’est pas universelle ni appropriée pour chacun.

Dans un premier temps, elle pose un regard historique pour relativiser le concept du mariage dit « traditionnel ». C’est avec humour qu’elle relève que le ton alarmiste actuel décrivant l’affaissement du mariage n’a pas de raison d’être puisque toutes les époques ont soutenu que c’était « bien meilleur avant ». Dès le premier millénaire avant notre ère, les Grecs et les Romains s’inquiétaient du taux alarmant de divorces (ironiquement semblable au nôtre).

Par ailleurs, la monogamie est tout sauf universelle et il ne faut pas chercher très loin pour trouver d’autres modèles : le concept apparaissait complètement absurde aux Premiers Peuples lorsqu’ils se le sont fait imposer par les missionnaires.

L’autrice dissipe également les mythes et préjugés entourant le polyamour, que ce soit au regard des clichés à propos de la promiscuité, de l’impossibilité de construire une relation solide, des conséquences psychologiques supposément néfastes (codépendance, jalousie maladie, etc.), ou à propos du fait qu’il s’agisse avant tout d’un stratagème visant à élargir le terrain de chasse des hommes.

Comme elle le souligne bien, il ne faut pas confondre polyamour et libertinage puisqu’on parle toujours bien ici d’une relation amoureuse, mais impliquant simplement plus d’une personne. Ce n’est cependant pas fait pour tous et toutes (comme la monogamie) et il ne faut pas y voir une panacée aux problèmes vécus par un couple. C’est toutefois un choix tout à fait valable et naturel. 6

INFOS | POURQUOI PAS LE POLYAMOUR : DÉCONSTRUIRE LE MYTHE DE LA MONOGAMIE POUR TOUS / MARIE-CLAUDE L’ARCHER. MONTRÉAL : LES ÉDITIONS DE L’HOMME, 2023, 279 P.

DATE ME, BRYSON KELLER [TITRE FRANÇAIS]

Bryson Keller a du charme et du talent et est la star de football de l’école secondaire Fairvale Academy. Il ne croit cependant pas au grand amour et entend bien le prouver puisqu’il lance un défi : chaque semaine, il fréquentera la première personne qui lui en fait la demande. Le pari étant qu’il est convaincu que chaque semaine se soldera par un rythme cardiaque plus que plat !

Évidemment, le lundi, les jeunes filles se bousculent aux portes, dans l’espoir d’être la première à lui faire la grande demande et il ne reste bientôt plus qu’une dernière semaine sans que quiconque ait pu le faire frémir. Le hasard qui fait toujours bien les choses combine alors l’arrivée tardive de Bryson et de Kai Sheridan, un jeune homme timide et solitaire. L’impensable se produit alors puisque Kai demande à être le dernier nom à s’inscrire dans le carnet de bal du footballeur et celui-ci réalise alors qu’il n’avait pas limité le pari à un sexe en particulier.

C’est ainsi que débutent les fréquentations clandestines des deux adolescents puisque, pour leurs camarades, leur relation s’explique simplement par un travail de classe qu’ils réalisent en binôme. Il faut dire que la situation est très stressante pour Kai, qui n’a encore révélé à personne son orientation et qui appréhende les réactions de sa très catholique mère.

De son côté, Bryson découvre une palette d’émotions qui lui était jusqu’alors étrangères et n’est pas tout à fait certain d’en comprendre la nature. Ressent-il simplement des atomes crochus pour Kai ou y aurait-il quelque chose de plus explosif ? Par ailleurs, les rumeurs bouillonnent à Fairvale Academy concernant l’identité de la dernière prétendante et les deux ados doivent donc redoubler de prudence. Évidemment, l’inéluctable survient et il leur faudra faire face à l’adversité !

Un roman fort agréable, de l’auteur sud-africain Kevin Van Whye, qui explore avec nuance et adresse l’incertitude des sentiments propres à l’adolescence. Succès de librairie instantané, dès sa parution en langue anglaise, il en est de même de sa traduction française qui a par ailleurs l’insigne honneur d’être finaliste pour le Prix des libraires jeunesse 1217 ans hors Québec.0. 6

INFOS | DATE ME, BRYSON KELLER / KEVIN VAN WHYE. PARIS : KORRIGAN ÉDITIONS, 2023, 335 P.

96 | FUGUES.COM

LES ARDENTS

L’action s’amorce en 1914 dans un pensionnat anglais où les étudiants s’affrontent dans des débats théoriques, notamment sur les bienfondés de la guerre. Rien ne les prépare cependant à la réalité brutale des charniers à ciel ouvert qui se profilent à l’horizon. Un second conflit, intérieur cette fois-ci, s’amorce également dans le cœur de deux étudiants qui n’osent s’avouer l’inavouable ! Sydney Ellwood et Sydney Gaunt partagent des liens étroits depuis le début de l’adolescence, non seulement en raison d’un même prénom, mais également du fait qu’ils sont regardés d’un mauvais œil : le premier est juif alors que le second est d’origine prussienne. Leur relation est cependant bien plus qu’amicale, même si chacun est convaincu que l’autre ne voit en lui rien de plus. Afin de prouver l’allégeance de sa famille à la Couronne britannique, Gaunt se voit contraint de s’enrôler dans l’armée alors qu’il vient à peine de fêter ses 18 ans. Des échanges épistolaires s’amorcent entre les deux hommes, où les sentiments réels demeurent toujours voilés sous les plaisanteries et les non-dits. Lorsqu’Ellwood mesure la démesure sanguinolente auquel est confronté son ami, il s’engage cependant à son tour pour le rejoindre et le soutenir. C’est d’ailleurs l’une des forces de l’autrice, Alice Winn, d’aborder de front ces deux éléments opposés.

La Première Guerre mondiale est décrite sans ambages, que ce soit sur le plan de la violence des combats ou du désespoir des combattants d’être réduits à de la chair à canon. Elle excelle également à décrire le frémissement et le désarroi de deux jeunes hommes qui hésitent à admettre ou même à nommer la nature des sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. C’est pourtant au cœur des miasmes de la guerre qu’émerge cette vérité. À travers une riche fresque sociale et historique, le roman présente une galerie de personnages attachants — frères d’armes, amants, amis ou parents — confrontés aux atrocités de la guerre et au désir d’aimer. 6

INFOS | LES ARDENTS / ALICE WINN. PARIS : LES ESCALES, 2024, 505 P..

THE LEMON DROP KID

Casper a tout pour être heureux ! Après tout, il est membre de la dynastie Bredahl, qui contrôle une riche compagnie de boulangerie de luxe, et sa relation avec l’inspecteur Raleigh Jackson est au beau fixe. C’est même presque trop beau et l’avenir lui donnera raison de s’inquiéter, puisqu’il est accusé de meurtre et que le dossier à son encontre est dû au travail exemplaire de sa douce moitié. Un an plus tard, il quitte le milieu carcéral après qu’une lettre d’aveux ait été trouvée près du corps sans vie de sa sœur. C’est le temps des Fêtes, mais Casper n’est pas d’humeur joyeuse, bien au contraire, puisqu’il n’accorde pas foi en la thèse du suicide ou des aveux de sa sœur. Mais ce qui fait le plus mal, c’est la trahison de Jackson : comment celui-ci a-t-il pu même penser qu’il puisse être coupable ?

Bien évidemment, des éléments circonstanciels permettaient d’en arriver à cette conclusion, mais la rigueur professionnelle a tout de même des limites. Jackson n’aurait-il pas dû mieux écouter ses explications et creuser d’autres pistes ? Par ailleurs, si, comme il le pense, sa sœur est innocente, c’est donc dire qu’un tueur est toujours en liberté. C’est au détour d’une tentative de meurtre à son endroit qu’il croise à nouveau son ex-copain qui tente d’obtenir son pardon, mais est-ce bien possible ? Quand bien même le sentiment qu’il nourrissait, et nourrit encore, à l’endroit de l’inspecteur ait été le plus puissant qu’il lui ait été de connaître, comment oublier une telle trahison ? Peu à peu, une question lancinante émerge : et s’ils avaient tous été manipulés dans l’ombre ? Encore une fois, Josh Lanyon présente une intrigue où humour et enquête policière vont de pair. Bien qu’un peu court, le roman propose des personnages attachants, tout en multipliant les fausses pistes. L’identité du coupable ne risque pas d’en surprendre plusieurs, mais pour ses fans, c’est toujours un plaisir de retomber dans les plates-bandes criminelles de l’autrice. 6

INFOS | THE LEMON DROP KID / JOSH LANYON. [É.-U.] : JUSTJOSHIN PUBLISHING, INC., 2024, 158 P.

LES MEURTRES

DU MAGICIEN (L’ART DU MEURTRE, 3)

L’agent du FBI Jason West se voit contraint de partir en convalescence au Wyoming, dans la résidence secondaire de son copain, afin de se remettre d’un accident de voiture avec délit de fuite. Pour occuper le temps, il partage ses lumières sur un vol d’art inhabituel : une collection d’accessoires et affiches de prestidigitation. Tout semble assez simple jusqu’à ce que le corps du propriétaire soit retrouvé assassiné. Suite directe des Meurtres de Monet, second volume de la série, Jason fait ici face à une galerie de suspects aussi longue qu’une baguette de magicien puisque le propriétaire était détesté de tous, y compris de sa conjointe. Par ailleurs, il semble ne pas être la première victime d’une série de meurtres de magiciens dont chacun des corps est retrouvé associé à une carte de tarot. Mais qui peut donc en vouloir à des adeptes de tours de passe-passe ?

La petite ville abrite une quantité impressionnante de magiciens amateurs ou professionnels et les interrogatoires se multiplient donc. Par ailleurs, bien que Jason soit heureux que sa relation soit au beau fixe avec Sam, lui-même chef de l’unité d’analyse comportementale du FBI, il ne peut s’empêcher d’avoir le sentiment agaçant que celui-ci le surprotège en coulisse. Bien évidemment, la nature de son accident demeure toujours trouble — collision accidentelle ou tentative de meurtre — et il n’est pas encore rétabli, mais est-ce trop demander que d’avoir une relation égalitaire ?

Pour compliquer le tout, Jason commence à recevoir des « cadeaux » de Kyser, un psychologue associé à une précédente affaire de meurtres en série. Celui-ci a quitté le pays avant qu’il ne puisse procéder à son interrogatoire et Jason demeure convaincu qu’il y a anguille sous roche. Quelles sont les motivations de l’inquiétant thérapeute ? Encore une fois, Josh Lanyon parvient à créer un véritable « accrolivre » en combinant une intrigue captivante avec des personnages attachants et complexes. Les amateurs et amatrices seront heureux d’apprendre que la conclusion du roman annonce déjà l’amorce d’une enquête qui semble encore plus coriace.6

INFOS | LES MEURTRES DU MAGICIEN (L’ART DU MEURTRE, 3) / JOSH LANYON. [FRANCE] : MXM BOOKMARK, 2024, 269 P.

Quoi faire livres

BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca

SEXUALITÉS ET DISSIDENCES QUEERS

La sexualité est un acte libérateur, un exutoire d’émotions qui ne devraient pas être encarcanées, mais rien n’est moins vrai puisque de nombreux diktats sociaux en régissent tous les aspects. Mais quels sont-ils, comment nous affectentils et, surtout, comment les communautés queers ont-elles très tôt contesté cet ordre établi ? Sexualités et dissidences queers réunit 15 textes et auteur.trice.s qui explorent les nombreuses facettes de la sexualité queer afin de décortiquer et d’expliquer l’origine des diktats imposés et de mettre en lumière l’emprise qu’ils exercent sur nous, même si c’est bien souvent à notre insu. L’ouvrage s’ouvre par un texte de Chacha Enriquez qui fait ainsi office de clé de voûte en se penchant sur les notions de normes, de pouvoir religieux et médical, de criminalisation de la sexualité, de stigmatisation d’une sexualité débridée (le slut shaming), tout en décrivant le phénomène de résistance queer et d’émancipation face à l’hétéronormativité imposée. S’enchaînent ensuite des textes sur la bisexualité, le polyamour, le BDSM, une culture du consentement qui s’invente progressivement, l’asexualité et l’aromantisme (ne pas ou peu ressentir d’attirance amoureuse pour autrui), le sextage, le chemsex, la pornographie sous toutes ses coutures, la drague gaie et les travailleur.euse.s du sexe. Il se conclut par deux textes articulés autour d’une réflexion autour de l’hétéronormativité. Le premier porte sur un backlash hétérocisnormatif qui semble présentement avoir le vent dans les voiles et les stratégies de manipulation de l’opinion publique qui y sont associées, notamment le discours autour de la protection des enfants et du « on ne peut plus rien dire de nos jours ». Le dernier positionne l’impact de cette hétéronormativité dans les communautés LGBTQ+ au sein d’une triade : l’ordre sexuel (l’hétérosexualisation des corps), l’ordre genré (toutes les normes sont genrées) et l’ordre corporel (la binarité imposée des corps). L’ouvrage est un véritable pavé de plus de 450 pages qui, malgré des sujets qui pourraient sembler arides ou académiques, se révèle relativement simple d’approche. 6

INFOS | SEXUALITÉS ET DISSIDENCES QUEERS / SOUS LA DIRECTION DE CHACHA ENRIQUEZ.

MONTRÉAL : ÉDITIONS DU REMUE-MÉNAGE, 2024, 455 P.

UNE CÉLÉBRATION DE L’ART ÉROTIQUE INCLUSIF À MONTRÉAL

Le Festival JOUISSIF Montréal est de retour pour une deuxième édition excitante les 4 et 5 mai 2024 au Bain Mathieu à Montréal. Cet événement célèbre l’art érotique inclusif avec une sélection impressionnante d’artistes émergent.e.s et établi.e.s de la communauté 2SLGBTQIA+ de Montréal et d’ailleurs. Plus de 50 artistes, artisan.e.s et professionnel.le.s du milieu érotique se réuniront pour présenter leur travail dans un environnement inclusif. Samedi et dimanche, vous pourrez assister à des ateliers diversifiés : dessin érotique, DIY, des conférences et bien plus ! L’entrée est gratuite. Le dimanche matin, le festival consacrera une matinée spéciale aux Sœurs de la Perpétuelle Indulgence avec l’organisation d’un Bingo. Amusez-vous et confessez vos péchés ! Plusieurs prix à gagner seront offerts par nos nombreux partenaires. Le Festival JOUISSIF Montréal est un lieu de promotion de la diversité et de l’acceptation à travers l’art, l’éducation et la découverte. Convaincu.e.s de l’importance de la diversité et de l’inclusion, notre objectif est de préserver ces espaces spéciaux. Notre approche unique consiste à mélanger l’art, la culture et l’érotisme dans des projets qui mettent en valeur la diversité, tout en créant une ambiance sécuritaire et bienveillante. 6 LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com

FAYNE : L’HISTOIRE

FANTASTIQUE DE C. BELL

Nous sommes en 1887 et, du haut de ses 12 ans, Charlotte s’extasie devant un cadeau d’anniversaire qui peut sembler bien ordinaire, mais qui est tout au contraire hors norme à une époque où l’éducation est déniée aux jeunes filles : un précepteur ! Soi-disant affligée d’une condition qui exclut qu’elle puisse se mêler aux autres, elle décide d’élucider l’énigme de sa naissance et la nature de son mal. Charlotte est dotée d’un réel esprit scientifique, d’une mémoire prodigieuse et souhaite devenir médecin. L’arrivée du précepteur est donc accueillie avec allégresse puisque son père a atteint le maximum de ses capacités d’enseignement. Ses instructions sont d’ailleurs on ne peut plus claires : « Enseignez à ma fille comme vous le feriez pour mon fils. » Tout va pour le mieux jusqu’au jour où son professeur fuit le domaine sans donner d’explications. Par ailleurs, l’arrivée de ses premières règles entraîne une rupture brutale de la complicité intellectuelle et affective avec son père ; disparaît également la possibilité de porter des vêtements masculins, qui était jusqu’alors son ordinaire. Charlotte remet donc en question toutes ses certitudes et entreprend de faire la lumière sur son passé. Qu’en est-il de sa mère qui serait morte en couche ou de ce frère aîné qui serait décédé à l’âge de deux ans ? Et pourquoi son père insiste-til pour lui imposer un examen médical à Édimbourg, arguant qu’il s’agit d’un préalable essentiel à son entrée à l’école de médecine ? La vérité sur les intentions de son père se révélera effroyable et Charlotte se verra contrainte de s’enfuir et d’adopter un persona masculin : Charles. Elle ne s’identifie cependant pas comme un homme ni comme une femme : elle est à la fois Charles et Charlotte. Sans divulgâcher quoi que ce soit, l’acceptation de cet identitaire donne droit à des scènes particulièrement touchantes. Monumentale brique de 800 pages d’Ann-Marie MacDonald, Fayne propose une intrigue qui tient autant du drame historique que de l’enquête. C’est également une exploration fine de l’impact et de la bêtise des conventions corsetées liées au genre. Le roman évoque ainsi avec adresse la réalité périlleuse des communautés LGBTQ du passé ou celle des personnes non binaires du présent. Une œuvre puissante qui s’est rapidement hissée en tête des palmarès anglophones et s’est vu décerner le statut de livre de l’année par le Globe and Mail ainsi que CBC !6

INFOS | FAYNE : L’HISTOIRE FANTASTIQUE DE C. BELL / ANN-MARIE MACDONALD. MONTRÉAL : FLAMMARION, QUÉBEC, 800 P.

INFOS | https://www.festivaljouissif.ca.

Les 4 et 5 mai 2024, de 11 h à 17 h (entrée gratuite) au Bain Mathieu, 2915, rue Ontario Est, Montréal, QC, H2K 1X7. La soirée JOUISSIVE, le samedi à partir de 20 h (billets payants disponibles en ligne sur le site Web ou à la porte). https://festivaljouissif.ca/billets/

98 | FUGUES.COM
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Girls

in Wonderland

: sous le soleil de la Floride

En 2000, trois amies décident de fonder Girls in Wonderland. Cet événement pour femmes LGBTQ+ unique en son genre dans le Sunshine State, à Orlando, vous promet des pool partys chauds, de la bonne musique, des vedettes et, bien sûr, du soleil à profusion. Pour leur 23e édition, qui se tiendra du 30 mai au 3 juin, les fondatrices Amy Alonso, Alison Burgos et Yesenia Leon vous expliquent pourquoi c’est l’événement lesbien et queer du début de l’été à ne pas manquer ! Un cinq jours de festivités, qu’elles décrivent comme  « le paradis lesbien, où vous pouvez venir jouer et faire la fête dans un espace sécuritaire entre amies et célébrer votre communauté ».

Pouvez-vousexpliquercommentvousestvenuecetteidéedecréerGirlsinWonderland, ilyaplusdedeuxdécennies?

ALISON : C’est plutôt drôle ! Nous étions présentes à Gay Disney, il y a 24 ans, et nous nous bâtissions déjà une réputation de productrices LGBTQ+ avec la création d’Aqua Girl et quelques soirées sympas à Miami. Alors que nous sortions du manège Space Mountain, un groupe de filles est arrivé et nous a demandé si nous allions faire une fête à Orlando ce soir-là. C’était un moment révélateur, nous nous sommes regardées et nous nous sommes dit : « Wow, nous devrions faire une fête, ici ! ». Et le reste est de l’histoire…

Vouspositionnezvotrefestivalcomme«lepremierfestivaldemusiquequeerdupays».

YESI : Oui, nous aimons mettre en valeur les talents queers et avons eu des performances passionnantes au fil des ans comme le groupe Veronica’s, Laura Sanderson, The Betty’s et Sophie B. Hawkins, ainsi que des DJ stellaires et de grands comédiens.

Pouvez-vous citer quelques têtes d’affiche de l’édition de cette année ?

YESI : Cette année, Snow Tha Product montera sur scène vendredi soir, Citizen Jane interprétera son nouvel album et Chloe Starr se produira dimanche avec l’artiste d’enregistrement latine Gabby B. Nous avons également une gamme exceptionnelle de DJ sur les platines, incluant le week-end ; Les Ortiz (Los Angeles), Tatiana Feingblatt (Denver), Sammii Blendz (New York), Zehno (Miami), Pat Pat (Tampa), Gabby (Miami), Spex (Ft Lauderdale). Célébrer les talents de notre communauté, c’est spécial. L’énergie qu’ils donnent à notre public sur scène et la vibration qui est créée est vraiment spéciale.

GUIDE ARC-EN-CIEL | EXPÉRIENCES 100 | FUGUES.COM

Outrelamusique,l’événementrassembledesartistes,célébritésetinfluenceursaméricains LGBTQ+parmilesplusinfluents.Pouvez-vousennommerquelques-unsquiserontlàcette année?

AMY : Nous avons toujours de belles surprises qui se présentent à l’événement ! Nous avons eu des acteurs de Queer As Folk, The L Word et The Real L Word, ainsi que des influenceurs de tout le spectre LGBTQ+. Cette année, Rose Garcia et Chicky Lulu animeront tout le weekend, sans oublier la visite d’une variété d’influenceurs et de célébrités, dont The Ultimatum, Tampa Baes et Coming Out for Love.

NousnoussouvenonstousdelatragédiedeladiscothèquePulseàOrlandoen2016.Depuis, est-ceplusdifficilepourGirlsinWonderlanddecréerunespacesécuritaireoùtoutesles personnesdelacommunautéLGBTQ+peuventserencontrer?

ALISON : Oui, bien sûr, cela a été un moment très difficile non seulement pour notre communauté dans son ensemble, mais aussi personnellement. Orlando est notre deuxième maison et beaucoup de membres de notre équipe et de nos artistes vivent à Orlando. Nous avions tous des ami.e.s et des collègues qui étaient là ce soir-là et qui ont perdu la vie… Nous avons dû vraiment réfléchir à la sécurité et créer de nouveaux systèmes pour garantir la sécurité de notre public tout au long de son expérience. Nous avons notre propre équipe de sécurité, tout le monde est fouillé avant de venir à nos événements et nous avons créé un partenariat avec le bureau du shérif du comté d’Orange, qui nous a apporté son soutien, et il y a des agents sur place tout le week-end.

IlexistedenombreuxgrandsévénementspourlesfemmesLGBTQ+danslemonde,et particulièrementauxÉtats-Unis,deTheDinahàGirlsinWonderland,maiscesévénements nereçoiventpasautantdepublicitéqu’ilsledevraient,bienqu’ilsexistentdepuisdes décennies.L’invisibilitélesbienneflirte-t-elletoujoursaveclalesbophobie,lelesbianisme est-ildavantageperçucommeunecontre-culture?

YESI : Excellente question, je pense que tout le monde connaît The Dinah, et nous adorons ça, nous les supportons. Avec Girls in Wonderland, nous avons commencé comme un événement local, en Floride, et maintenant nous avons des gens qui viennent partout au pays pour nous rejoindre, mais il y en a encore tellement qui ne savent pas qui nous sommes ! Nous grandissons chaque année grâce au bouche-à-oreille et au soutien de publications et d’opportunités comme celle-ci, où nous pouvons parler à notre communauté et partager qui nous sommes.

Vouscélébrezcetteannéele23eanniversairedeGirlsinWonderland.Aufildesdécennies, quelsontétélesdéfisliésàl’organisationd’untelévénementannueletquelssontvos plusbeauxsouvenirs?

ALISON : Je ne peux pas croire que cela fait 23 ans ! Oui, il y a eu beaucoup de défis ; trouver des lieux pour nous accueillir, les hôtels ont dû faire des concessions spéciales pour que nous puissions reprendre leurs propriétés, et la COVID a amené son propre lot de problèmes. À travers tout cela, nous avons persévéré et Girls in Wonderland est devenu plus grand et meilleur. Des souvenirs, eh bien, il y en a tellement, mais les deux qui ressortent le plus sont, premièrement, celui de demander à ma femme de m’épouser sur scène à la House of Blues en 2012 avec 2500 femmes, criant et applaudissant (elle a dit oui !) ; et deuxièmement d’accueillir Kate Moennig et Leisha Hailey. Lors de notre Queer Prom, leurs personnages Shane et Alice étaient vraiment historiques dans la façon dont notre génération a été représentée ; The L Word était révolutionnaire à bien des égards. Ce soir-là, lorsque ces deux femmes sont montées sur scène et que des milliers de personnes ont applaudi, dont certaines pleuraient, mon équipe et moi-même avons créé ce moment, ce souvenir spécial pour toutes ces clientes et ce sera l’un des grands moments de ma vie !6

INFOS | Visitez leur site Web : https://www.girlsinwonderland.com/ et leur page Facebook : https://www.facebook.com/girlsinwonderland

Voyage au pays de Samuel Larochelle

Le journaliste et auteur chouchou de ce magazine, Samuel Larochelle, lance prochainement un nouveau livre sur le thème du voyage. Afin de souligner la sortie de cette nouvelle publication, le touche-à-tout organise un lancement-événement auquel participeront plusieurs globe-trotters notoires et auquel le public est chaudement convié. À quelques jours de la parution de sa quatorzième création solo, Samuel nous emmène dans son baluchon pour un petit tour d’horizon.

Résolument touchant, légèrement confrontant et quelques fois un peu bitch, J’ai déjà fait sourire un douanier propose un recueil de courts textes sur le voyage dans lequel on suit les pas de l’auteur alors qu’il découvre le monde. Dans un format similaire au recueil à succès J’ai échappé mon cœur dans ta bouche, le dernier-né de Larochelle raconte sous forme d’anecdotes et de réflexions les périples vécus au cours d’une période totale de 20 ans.

Il avoue avec humilité que l’idée derrière son dernier livre a été grandement inspirée des quatre tomes de La frousse autour du monde, de Bruno Blanchet, œuvre qui l’a fortement marqué : « Quand j’ai lu Bruno Blanchet, ça m’a viré à l’envers et m’a donné envie de visiter la planète entière. Ça faisait donc longtemps que j’avais envie de partager mon histoire de voyageur, ma vision, ma version de ce qu’il a fait et qui m’a tant touché. »

Dans des mots très clairs et accessibles, l’écrivain nous fait décoller avec lui à bord de son tout premier vol en direction de l’Ouest canadien, en 2003, alors qu’il n’était encore qu’un adolescent. Page après page, on le suivra ensuite de l’Amérique du Sud au Moyen-Orient, après avoir fait quelques escales à travers l’Asie.

Au-delà de ses réflexions de touriste québécois à la conquête du monde, l’auteur nous propose surtout une mise à nue complète (et littérale) par l’entremise d’anecdotes tellement personnelles qu’on se demande s’il osera offrir un exemplaire de son livre à sa mère.

Il nous laisse, entre autres, l’espionner sur la plage Wreck Beach de Vancouver alors qu’il s’adonne au nudisme pour la première fois et qu’il tente tant bien que mal de convaincre son zizi de faire face à l’imprévu : « Je n’ai jamais osé vérifier si les mecs correspondaient à leur big dick energy, gérer la rencontre entre les grains de sable et mon prépuce […] Et puis j’ai osé […] enlever mon slip et m’étendre sur le ventre. […] Tendre l’oreille vers l’arrière. Reconnaître l’accent québécois. Apercevoir les contours d’une connaissance. […] Avancer vers lui en priant tous les Dieux pour ne pas bander. »

À la lecture de ces péripéties hilarantes, on se rappelle que les écrits restent et on espère que l’auteur en est bien conscient. Loin d’avoir honte de discuter publiquement de la bronzette de sa zigounette, le principal intéressé persiste et signe : « Ce n’est pas de l’autofiction, c’est complètement ce que j’ai vécu ! J’assume totalement ce que j’ai écrit et qui je suis ! Quand j’écrivais, je trouvais ça très divertissant et j’imaginais la réaction des gens ! »

Entre le funky, le crunchy et le coquin, Samuel Larochelle voulait surtout utiliser ses propres aventures pour partager un message de découverte, d’ouverture et de vivre-ensemble : « Le livre pousse les gens à aller au-delà de ce qu’ils pensent être capables de faire et à ne pas s’enfermer dans la boîte de ce qu’ils pensent être. Je pense que ma façon d’écrire invite les gens à enlever les filtres qu’on se met dans la vie. »

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Le DEN de Tremblant

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Vos hôtes Patrice & Yuna

Parlant d’invitation, l’auteur convie d’ailleurs le public au Cabaret des globe-trotters, deux soirées-spectacles faisant office de lancement de livre, les 9 et 11 mai prochain, au Cabaret Lion d’Or. Sous la formule cabaret littéraire à laquelle l’écrivain nous a habitués, la soirée rassemblera plusieurs personnalités connues qui ont toutes parcouru le monde en profondeur à leur façon. Au menu, des récits de voyage, de l’opinion, de l’humour et de la poésie, toujours sous la lorgnette touristique.

Les invité.e.s qui joindront Samuel Larochelle sur scène viennent de tous les horizons afin d’offrir au public des partages aussi riches que contrastés. Seront ainsi de la partie Yves P. Pelletier, Anaïs Favron, Hugo Meunier, Marie Demers, Andrée-Anne Brunet, Jonathan B. Roy et Ariane Arpin-Delorme. La soirée se conclura par une séance de dédicace ainsi qu’un cocktail lors duquel il sera possible de rencontrer, d’échanger et de prendre des photos avec les artistes présent.e.s. Pour le chef d’orchestre de la soirée, l’événement fera vibrer un public très large, mais, sans surprise, surtout les globe-trotters amateur.trice.s et aguerri.e.s : « Si vous aimez les voyages et vous faire raconter des anecdotes rocambolesques, touchantes, comiques, c’est votre soirée ! » Prochain arrêt : Cabaret Lion d’Or !

STEVEN ROSS steven.ross.com@outlook.com

INFOS | Le Cabaret des globe-trotters, le 11 mai de 18h00 à 20h00 (Entrée: 17h00) au Cabaret Lion d'Or https://lepointdevente.com/billets/clo240511002

Le Parc Safari, c’est un

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et plus !

Soulignez au Parc Safari, la journée internationale contre l’homophobie et la transphobie lors de l’ouverture du Parc, le 17 mai. D’ailleurs, pour souligner l’occasion, le billet journalier adulte (13 ans et plus) sera 2999$ (un rabais de 10$ sur le prix régulier), et ce du 17 au 20 mai.

Le Pa rc Safari est un parc animalier fondé il y a plus de 51 ans où vous pouvez vivre un Safari Aventure à bord d'un camion de brousse électrique. Quelque 300 animaux de 30 espèces déambulent en liberté dans la prairie du Safari Aventure. Visitez le Tunnel de verre des lions, une paroi de verre de 19 mm; c'est tout ce qui vous séparera du roi de la jungle. Marchez dans le Sentier des daims, explorez la terrasse Afrika et épiez la savane à hauteur de girafe. Profitez du service de restauration, de la boutique le Souk et bien plus encore. Visitez le Pavillon des Découvertes et découvrez une exceptionnelle collection de pierres, minéraux, fossiles et squelettes. À l'Animalium, laissez-vous surprendre par une superbe exposition d'animaux naturalisés, en danger et menacés d'extinction.

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GUIDE ARC-EN-CIEL | EXPÉRIENCES 104 | FUGUES.COM

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La Brussels Pride mettra à nouveau la communauté LGBTQ+ à l’honneur en arborant fièrement les couleurs de l’arc-en-ciel dans les rues de la capitale de l’Europe. Cette année, le thème sera « Safe Everyday Everywhere », pour une société ou chacun.e puisse se sentir libre et serein.e chaque jour et partout.

Bruxelles ouvre la saison des Prides européennes. Pas moins de 250 000 personnes sont attendues pour défendre leurs droits et célébrer la diversité dans les rues de Bruxelles. Une manifestation nécessaire a Bruxelles pour assurer le maintien des droits fondamentaux de la communauté LGBTQ+.

La Brussels Pride ouvre en mai la saison de la Fierté en Europe…

Cette année, « Safe Everyday Everywhere » est le thème choisi par la Brussels Pride. Il s’agit d’un appel fort de l’ensemble de la communauté LGBTQ+ à la mobilisation de toustes les citoyen.ne.s. Une invitation à poser des actions quotidiennes concrètes contre toute forme de discrimination, violence ou crime haineux, partout dans le monde. La communauté plaide pour la mise en place d’actions fortes et durables afin que chaque individu, jeune, adulte ou senior, puisse se sentir libre et vivre sereinement. Aujourd’hui et demain. En Belgique, en Europe et partout dans le monde.

Le samedi 18 mai, la Brussels Pride March se déploiera dans les rues du centre-ville, tandis que le Pride Village accueillera les associations. Des artistes LGBTQ+ et allie.e.s occuperont plusieurs scènes réparties dans le centre de la capitale. Au total, une centaine de partenaires, associations et artistes collaboreront pour faire de cet événement une journée importante et mémorable.

Le Rainbow Village et ses établissements LGBTQ+, situés dans le quartier Saint-Jacques au cœur de la capitale, seront cette année une nouvelle fois partenaires de l’événement pour animer les rues du centre-ville tout au long du week-end.

La Brussels Pride est un événement inclusif et ouvert à toustes. Pour permettre à chacun.e d’en profiter en toute sérénité, des zones Safe Place et Safe Sante seront présentes à plusieurs endroits stratégiques. Ces lieux permettront à toute personne de faire une pause, d’être prise en charge par du personnel soignant en cas de malaise ou encore de signaler tout comportement déplacé ou offensant à l’égard de son genre et/ou de son identité. Mais la Pride bruxelloise commence bien avant le 18 mai. Le mercredi 8 mai 2024 marquera le début de la Brussels Pride Week, avec un événement artistique et militant qui se déroulera aux abords du pont Suzan Daniel. Durant la Pride Week, la Rainbow House (fédération bruxelloise des

associations LGBTQ+) et d’autres collectifs militants et artistiques proposeront une programmation riche et variée aux Grands Carmes et ailleurs. Le jeudi 16 mai, ce sera au tour du cortège de la Mini-Pride de déambuler dans les rues du quartier Saint-Jacques pour marquer le début des festivités du week-end de la Brussels Pride. Il saluera au passage le Manneken-Pis qui aura revêtu son costume conçu spécialement pour l’occasion.

Le secteur culturel se joindra également à l’événement en programmant des artistes et projets LGBTQIA+ en collaboration avec la Brussels Pride. Enfin, durant la Pride Week et la Brussels Pride, de nombreux bâtiments à travers la Région de Bruxelles-Capitale seront illuminés et décorés aux couleurs du drapeau arc-en-ciel.

La Brussels Pride est l’occasion de célébrer la diversité mais aussi de défendre et de revendiquer les droits LGBTQ+, le tout dans le but de rendre la société plus inclusive et égalitaire. En effet, au-delà de son aspect festif, la Brussels Pride est plus que jamais l’occasion de faire valoir les droits et les revendications de la communauté, ainsi que de relancer des pistes de réflexions politiques.

YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com

INFOS | BRUSSELS PRIDE, du 8 au 18 mais 2024

https://www.brusselspride.eu

106 | FUGUES XXX 2020 GUIDE ARC-EN-CIEL | EXPÉRIENCES 106 | FUGUES.COM

WEEKEND DU 24 AU 26 MAI

DISCO FLUO

VendrediKaraoké-PBCLUB21hà1ham

SamediDiscothèque-PBCLUB22hà2ham

WEEKEND DU 3 AU 5 MAI

BIENVENUE

• Vendredi Karaoké - PB CLUB 21h à 1h am

• Samedi Cocktail de bienvenue - PB CLUB 21h

• Samedi Discothèque - PB CLUB 22h à 2h am

WEEKEND DU 10 AU 12 MAI

LES EXPOSANTS

Familles et amis 18+

• Vendredi Karaoké - PB CLUB 21h à 1h am

• Samedi Foire Artisanale sur l’avenue du Central 13h à 16h30

• Samedi Discothèque - PB CLUB 22h à 2h am

WEEKEND DU 17 AU 19 MAI

CINÉMA PLEIN AIR

• Vendredi Karaoké - PB CLUB 21h à 1h am

• Samedi Vente de garage de midi à 16h

• Samedi Cinéma à l’extérieur 20h à 22h

• Samedi Discothèque - PB CLUB 22h à 2h am

WEEKEND DU 31 AU 2 JUIN

PB’S GOT TALENT

Ouverture du restaurant

• Vendredi Karaoké - PB CLUB 21h à 1h am

• Samedi Souper Fondue au Pic Bois (achetez vos billets à l’avance!)

• Samedi PB’s Got Talent (détails à venir)

• Samedi Discothèque - PB CLUB 22h à 2h am

N’oubliez pas que vous pouvez effectuer vos réservations via notre site web campingpleinbois.com

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EnfinMai... !

Quoi faire clubbing

Cabaret Mado, un 22 e anniversaire bien sonné

Après le Bar Aigle Noir qui célébrait ses 32 ans le 30 mars dernier, à quelques rues de là c’est au tour du Cabaret Mado de festoyer ses 22 bougies, déjà ! Le tout commencera le 1 er  mai, par une vedette de RuPaul’s Drag Race. Le 2 mai, préparez-vous pour tout un spectacle avec une quinzaine de drag queens, le tout débute à 21h.

Mais commençons par une autre bonne nouvelle : le 10 avril dernier, la Ville de Montréal annonçait les récipiendaires de l’Ordre de Montréal 2024. Parmi ces personnes on retrouve Luc Provost, alias Mado Lamotte, aux côtés de Line Chamberland, sociologue (UQAM) et fondatrice de la Chaire de recherche sur la diversité sexuelle et la pluralité des genres. Ces deux personnes sont nommées à l’Ordre de Montréal qui désire ainsi « souligner leur contribution exceptionnelle à la société et au développement et rayonnement de la métropole ». « C’était toute une surprise, je ne m’attendais pas à ça du tout, c’est flatteur d’être ainsi nommé [à l’Ordre de Montréal], dit Luc Provost/Mado. On reconnaît ici quelqu’un qui a un métier marginal. Mon métier est finalement reconnu après des années de dur labeur !»

Mais revenons sur les deux décennies et deux ans pour le Cabaret, un club de drags. «C’est drôle parce que, à l’époque, en 2002, on me demandait si j’étais sûr de vouloir vraiment ouvrir un bar présentant des shows de drag queens, évoque Mado. On me demandait si cela allait marcher ? Je répondais qu’il y aura toujours des drags, que c’était comme un baume et que les gens avaient besoin des drag queens. Et çà, c’était avant les RuPaul’s Drag Race qui a fait évoluer les choses. Cela a amené quelque chose de différent sur la scène drag, RuPaul a fait de l’ouverture à ceux et celles qui étaient laissées de côté par la société, on a vu des drags d’origine afro-américaine, latino, asiatique, etc. De notre côté à nous, au Cabaret, on essaie autant que possible d’intégrer la relève qui est très diversifiée, et il y a

de jeunes drags qui sont très bonnes, mais on doit faire un équilibre entre les drags régulières et cette belle relève. […] » On ouvrira le bal des festivités le mercredi 1er mai avec Sapphira Cristal, une compétitrice de la 16e saison de RuPaul’s Drag Race, qui montera sur la scène pour le plus grand plaisir des fans de cette téléréalité internationale (une présentation de Star Queens). Bien entendu, le spectacle à grand déploiement c’est celui du 2 mai (dès 21h), sous la direction artistique de Marla Deer, on y apercevra les Jessie Précieuse, Tracy Trash, Peggy Sue, Gisèle Lullaby, Sasha Baga, Bobépine, Manny et plusieurs autres. «Je porterai pour l’occasion un costume grandiose créé par mon couturier Daniel Serrurier et ce sera un très, très beau show», annonce Mado. Évidemment, ici on ne veut pas en dire plus !

Les 3 et 4 mai, les soirées Mado Reçoit vont prendre une tout autre coloration avec des invités qui souligneront, encore une fois, cet anniversaire.  Après ces festivités, on nous promet tout un été avec plein d’invités et de performances. « Il y aura beaucoup de nouveautés pour la belle saison, avec des jeunes de la relève, avec des drag kings, etc. », souligne Mado. Les samedis après-midis « Jimmy Moore présente », à 15h, séduisent les fans de cette drag avec des prestations sur Britney Spears, Taylor Swift, Madonna ou Tina Turner. Un mercredi par mois, on aura l’occasion de voir à l’œuvre le néo-brunswickois Sami Landry avec ses invités, « c’est vraiment ici la nouvelle génération montante de drags », dit Mado. Une fois par deux mois, les drag kings populaires Hervé Métal et Rock Bière prennent d’assaut les planches avec des performances humoristiques. «Il y aura une autre nouveauté, celle avec Miami Minx, Les Folies Draglesques, c’est le fun, c’est différent et c’est très original», indique cette drag renommée qui «n’a pas arrêté depuis 37 ans maintenant» ! Il ne faut pas manquer non plus les Mardis Full Gisèle, avec Gisèle Lullaby, ou encore le Tracy Show, tous les dimanches, avec Tracy Trash Lors du week-end de la Fête du travail, c’est encore loin, mais il faut bien le planifier, « Mado chante Abba » sera à l’honneur en hommage à ce groupe mythique qui, croyons-le ou non, aura marqué la scène musicale avec ses nombreux succès depuis les 50 dernières années ! Eh oui, le groupe Abba fêtera le demi-siècle cette année !

Bien du pain sur la planche pour Mado

En plus de ses spectacles à Paris et en Suisse qu’il lui faut préparer, Mado s’apprête à présenter une émission sur Ici Musique, tous les mardis à 14h, de la fin juin à la fin août. « Ça va s’appeler Mado à gogo, une émission très drôle, avec de la musique francophone des années 1960 que j’aime beaucoup, avec Dalida et compagnie. Je suis un grand fan de ce type de musique-là et je l’ai toujours été, donc ce sera un beau show de radio amusant », indique Mado Lamotte.  Notre Mado nationale embarquera aussi sur une tournée du Québec en 2025. Plus d’une vingtaine d’arrêts sont prévus déjà. « Eh oui, la ‘’bitch’’ va voyager à travers le Québec ! Il y aura de petites et des grandes salles, certaines seront plus intimistes que d’autres, poursuit Mado. Je serai accompagné au piano par mon musicien Squeegee Nicky. » De Sherbrooke à Québec, en passant par le Saguenay-Lac-Saint-Jean ou encore Drummondville et Ottawa, l’année 2025 s’annonce bien occupée pour cette drag qui maintiendra, en même temps, ses soirées au Cabaret. Par ailleurs, Une Madographie, la biographie publiée l’an dernier par Luc Provost (aux Éditions La Presse) «est l’un des meilleurs vendeurs de ces éditions-là paraît-il, j’entends les gens en parler en raison des anecdotes qui leur rappellent des souvenirs, comme par exemple le spectacle de Diane Dufresne au Stade olympique…», dit Mado. Est-ce qu’il y aura un autre bouquin sous peu ? « Peut-être, je ne sais, je ne ferme pas la porte, mais cela devra attendre après la tournée. Les Éditions La Presse m’ont dit qu’ils seraient ouverts à un autre livre. Peut-être que ce sera basée sur des anecdotes de voyages, comme j’en faisais dans le Fugues auparavant ? On verra… ». 6 ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

INFOS | Petit rappel donc, spectacle du 22e anniversaire, le 2 mai dès 21h, au Cabaret Mado, 1115, rue Sainte-Catherine Est, Montréal. T. 514-525-7566 ou http://www.mado.qc.ca

108 | FUGUES.COM
PHOTO: MARTINE POULIN

Quoi faire

LIEUX LGBTQ+ DE RENCONTRES

BARS, CABARETS, CLUBS, TAVERNES ET PUBS

AIGLE NOIR

1315, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-529-0040

www.aiglenoir.ca

Populaire bar pour hommes, ouvert à tous, où se côtoie une clientèle diversifiée de tous les genres et de tous les âges. C'est un lieu inclusif impliqué dans la communauté. Dans la Zone sport, on diffuse des événements sportifs. Table de billard.

Popularbarformen,opentoall,wherea diversified clientele of all genres and all ages mix. It's an inclusive place involved inthecommunity.IntheSportZonegiant screenmajorsportingevents.Pooltable.

BISTRO PUB FRONTENAC

2532 rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. (514) 527-2532

Bar de quartier à la porte du Village, idéal pour prendre un verre et se retrouver entre ami·e·s. Location de salle disponible.

Neighborhood bar at the door of the Village,idealforhavingadrinkandmeetingupwithfriends.Roomrentalavailable

BAR LE COCKTAIL

1669, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-597-0814

www.barlecocktail.com

Le Cocktail est certainement l'un des plus chics endroits du village ! Il vous offre des performances de drag queens et des soirées de karaoké enflammées. Karaoké tous les soirs. Du jeudi au dimanche : spectacles de personnificateurs féminins et soirées à thème sous la direction artistique de Michel Dorion. Atmosphère enjouée.

Stylish cabaret with a varied clientele where you can let go and relax with friendswhileenjoyingadragqueenshow or karaoke. Thursday through Sunday : Drag Queen Shows under the artistic directionofMichelDorion.Karaokeevery night. One of the funniest places in the Village!

COMPLEXE SKY

1474, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-529-6969

www.complexesky.com

Le Complexe Sky avec ses trois étages et sa terrasse sur le toit dotée d’un jacuzzi est le plus grand complexe gai de la ville. Au 1er étage, Le Branché, un bistro-bar avec bouffe, des cocktails signatures et plusieurs ambiances, table de billard et plus encore. Au 2e étage, le Ballroom est un endroit où les adeptes de musique Top 40 peuvent danser et s’éclater tous les

weekends; clientèle mixte 18-30 ans. Au 3e étage, le Blue Sky Club : le vendredi soir, son house et happy house, tandis que le samedi, les amateurs d'électro et de house seront comblés.

SkyComplexisthelargestgaycomplexin thecityandoffersthreelevelsincludinga terraceontheroofwithajacuzzi.Onthe streetlevel,abistro-barcalledLeBranché with food and Cocktails, pool table and muchmore.Onthe2ndfloor,theBallroom welcomes clubbers fans of top 40 music every weekend, nights. Mixed crowd of 18-30. On the 3rd floor, the Blue Sky Club is where you can dance on House music on Fridays and Progressive house on Saturdays.

CABARET MADO

1115, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-525-7566

www.mado.qc.ca

Cabaret populaire, Mado présente des spectacles de drags ou des événements spéciaux tous les jours. Mado Lamotte «reçoit« les vendredis et samedis soirs…

Mado's popular Cabaret features drag shows or special events every day. Mado Lamotte"receives"onFridayandSaturday evenings...

CAMPUS

1111, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-526-3616

www.campusmtl.com

Populaire bar où les danseurs nus, pour la plupart assez musclés ou découpés exhibent leur anatomie... pour le plus grand plaisir de la clientèle. Ouvert tous les jours de 15h à 3h.

Popular bar where guys show their muscles, shizelled body... and the rest. Opendailyfrom3pmto3am.

DISTRICT VIDEO LOUNGE

1365, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 438-387-3622

www.districtvideolounge.com

Bar concept à l’ambiance relaxe avec clientèle de jeunes professionnels LGBTQ. Écrans géants avec diffusion de vidéoclips de groupes LGBTQ de préférence et beaucoup plus.

VideobarattheheartoftheGayVillage. Relaxed atmosphere with mainly LGBTQ young professionals. Large screens with musicclips.

DIAMANT ROUGE

1681, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-521-1242

Diamant Rouge est un strip bar qui permet à sa clientèle d’apprécier visuellement

l’esthétique des corps masculins. DianmantRougeisastripclubthatallows itscustomerstoappreciatetheaesthetics ofmalebodies.

MINÉRAL

1641, rue Atateken, Mtl. www.barmineral.ca

Lieu festif à l’atmosphère confidentielle, le Minéral est un bar à vin de jour et une boîte de nuit de soir. This festive place with a confidential atmosphere,theMineralisawinebarby dayandnightclubbynight.

MOTEL MOTEL

1276, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. www.instagram.com/motel_motel_

Motel Motel est une adresse fluide. C’est une buvette de quartier, mais en franchissant la porte dans les toilettes on accède à un bar à l’arrière qui s’inspire du concept de bar clandestin.

MotelMotelisafluidaddress.It'saneighborhoodbar,butthroughthedoorinthe toilets you reach a bar at the back which isinspiredbytheconceptofaclandestine bar.

LE NORMANDIE

1295, rue Atateken, Mtl. T. 514-303-4013

www.taverne-normandie.ca

Récemment redécoré, le Normandie est l’un des plus anciens établissements gais dans le Village. Vous y retrouverez une clientèle des plus sympathiques pour vos 5 à 7 avec une sélection de bières et de scotchs d’une grande variété. Tous les soirs de la semaine, c’est le karaoké.

Opensince1981,TheNormandieisoneof the oldest gay establishments in the Village.Redecoratedrecently,itgathersa friendly clientele. It offers a variety of beers and scotches. Every night it’s karaokenight!

PIANO BAR LE DATE

1218, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-521-1242

www.ledatekaraoke.com

Piano bar relax avec soirées karaoké tous les jours.

Neighbourhood piano bar with karaoke everynight.

LE PROTOCOLE

1310 rue Sainte-Catherine Est, www.kinkylounge.ca

Bistro-Lounge à thématique kinky. Toutes les occasions sont bonnes pour y aller

pimenter votre semaine, mais sachez que les Jeudis Kinky, le vin maison et les bières en fût sont à deux pour un.

Bistro-Lounge with a kinky theme, it promises us a unique experience of discovery. Any occasion is good to go and spiceupyourweek,butknowthatKinky Thursdays,housewineanddraftbeersare twoforone.

LE RENARD

1272, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. www.bar-renard.com

Petit bar de quartier, très charmant à la déco design face à la station Beaudry. Small, trendy and design neighborhood barinfrontofBeaudrymetrostation.

LE ROCKY

1673, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-521-7865

Bar de quartier avec une clientèle mature où l’on propose régulièrement des spectacles de chanteurs.

Neighbourhoodbarwithamaturecrowd. Guestsingersregularly.

STUD

1812, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-598-8243

www.lestudmontreal.com

Bar à la clientèle variée où les hommes aiment les hommes et où les Bears se rencontrent aussi. Nombreux partys et soirées à thème tout au long de la semaine. Piste de danse. Il faut visiter «L’Atrihom», une verrière de 30 pieds de haut avec des plantes et où l’on peut se régaler. Terrasse l’été.

Diversecrowd,ameetingplaceforBears. Popularbarwithdancefloor.Severalpartysandthemednightsmonthly.The‘’Atrihom’’isa30feethighgreenhousewhere you can also eat. Terrace during summer season.

STOCK BAR

1171, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-842-1336

www.stockbar.com

Récemment rénové, le Stock Bar est un club de danseurs nus qui offre un cadre festif, respectueux et sécuritaire. Le lieu compte aussi un speakeasy plus cosy pour les danses… et un bar-terrasse ouvert sur la rue.

Stud Bar is a nude dance club that offers afestive,respectfulandsafeenvironment. More cosy in the new speakeasy space idealforprivatedancesandalsoasection openonthestreet.

110 | FUGUES.COM

CIATHA NIGHT

Michel Dorion

Grande finale MX COCKTAIL 2024

JEUDI 2 MAI – 22H

LUNDI 21H (CONTRIBUTION VOLONTAIRE)

C’EST JUSTE LUNDI PLACE À LA RELÈVE!

AVEC SALLY-D

JEUDI 22H (ADMISSION 11$)

BUTTERFLY DE NUIT

VENDREDI 22H (ADMISSION 11$)

VENDREDI FOU !

AVEC MICHEL DORION ET INVITÉS

SAMEDI 22H (ADMISSION 15$)

DRÔLES DE DRAGS !

ANIMATION EN ALTERNANCE CIATHA NIGHT, EMMA DÉJÀVU, MISS BUTTERFLY, CRYSTAL STARZ ET LEURS INVITÉS

DIMANCHE 18H (ADMISSION 9$)

• DIMANCHE SHOW

TOUS LES DIMANCHES EN COMPAGNIE DE MICHEL DORION ET SES INVITÉS

• LES SUCCÈS OUBLIÉS BEST OF / 18 MAI - 18H

• BONNE FÊTE EMMA DÉJÀVU /

CRYSTAL STARZ

CHOUCHOUNE

Grand retour de BUTTERFLY DE NUIT

JEUDI 9 MAI – 22H

Soirée sans pantalon

VENDREDI 17 MAI

PRÉSENTÉ EN COLLABORATION AVEC ARMADA PAR THE MEN’S ROOM

Sainte-Catherine E, Mtl
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barlecocktail.com
1669 Rue
EMMA DÉJÀVU
11oE27

LA PORTE DU VILLAGE

Les plus bas prix sur tous types d’alcool !

BIÈRE EN FÛT, FORT ET VIN

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Musique

Jukebox

Billard

Babyfoot

Dards Machines à sous Internet Wifi gratuit

Location de salle disponible de jour ou de soir pour vos événements et activités sociales !

faire

LIEUX LGBTQ+ DE RENCONTRES Quoi

STÉRÉO BAR

858, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-658-2646

www.stereobar.tickit.ca

Le bar du légendaire afterhour situé dans le Village est doté d’un excellent système de son. Clientèle mixte. DJs locaux et de renommée internationale de passage régulièrement.

ThebaroflegendaryafterhourintheVillagehasanexcellentsoundsystem.Mixed clientele. Local and Internationally renownedDJs.

TABOO

1950, boul. de Maisonneuve Est, Mtl. T.514-504-6161

www.facebook.com/BarleTaboo

Sympathique bar de danseurs nus Pleasantbarwithnudedancers.

UNITY CLUB

1171, rue Sainte-Catherine Est, 2e Mtl. T. 514-523-2777

www.clubunity.com

Le club Unity est un grand club gai où on danse les jeudis, vendredis et samedis. Les styles musicaux du vendredi sont Top 40 et hip hop et les samedis prennent une saveur house.

PALME

1487, Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514 529-8480

www.restopalme.ca

Resto qui propose des saveurs originales des caraïbes. Grande sélection de rhums et de cocktails de haute voltige.

BARS EN RÉGION

CABARET CLUB LE DRAGUE

815, rue Saint-Augustin, Québec

T. 418-649-7212

www.ledrague.com

Complexe ouvert à tous et à toutes avec borne wifi, comprenant: la verrière et le Cabaret. La discothèque sur deux niveaux est ouverte du jeudi au samedi avec sa musique à la fine pointe des tendances musicales.

Complexopentoallwithwifiterminal,including: the glass roof and the Cabaret. The two-level nightclub is open from ThursdaytoSaturdaywithitsmusicatthe cuttingedgeofmusicaltrends.

LE ST-MATTHEW’S

889, Côte Sainte-Geneviève, Québec, QC G1R 5M2

T. 418-524-5000

www.facebook.com/bar.stmatthews

belles rencontres. Le Colonial vous offre 3 saunas, bain tourbillon, salle de vidéo-tv, salle d'exercices, ser-vice de massage, 2 terrasses ainsi qu’un stationnement.

Attracts a crowd of regulars, mostly gay. Genuinesteamsystemwithnaturalrocks. Colonial offers you 3 saunas, hot tub, video room, gym equipment and massageservice.

SAUNA CARPEDIEM

3481, Montée Saint-Hubert, St-Hubert. T. 450 462-3481

www.saunacarpediem.com

Seul sauna de la Rive-Sud à offrir un sauna vapeur en plus des services réguliers (sauna sec et tourbillon) ainsi qu’une salle vidéo de type «auditorium». On peut y faire l’achat de certains gadgets sexuels. Stationnement gratuit à l’arrière TheonlySouthShoresaunawithasteam roomwithallregularservices(hottub& dry sauna) and an «Auditorium» style videoroom.Onecanalsobuyadiversity of sexual toys. Free parking at the back.

SAUNA CENTRE-VILLE

1465, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514 524-3486

www.saunacentreville.com

In the heart of the Village. Over one hundred rooms and all the appropriate services.ofspecialdependingofthetime andday.

G.I. JOE TEMPORAIREMENT FERMÉ

SAUNAS DE LA RÉGION DE QUÉBEC

SAUNA BACKBOYS

264, Rue de la Couronne, Québec T. 418-521-6686

www.saunabackboys.com

Situé dans le quartier St-Roch, de Québec, ce sauna compte 45 chambres et casiers, glory holes, chambres pour les adeptes du cuir, salle de visionnement, bain vapeur, labyrinthe, sauna sec et bain tourbillon.

LocatedintheSt-RochdistrictofQuebec, thissaunahas45roomsandlockers,glory holes, rooms for leather enthusiasts, viewingroom,steambath,labyrinth,dry saunaandwhirlpool.

The Unity Club is a large gay dance club open on Thursday, Friday and Saturday. Top40/vocal/hip hop are Fridays' style whileSaturdaysarehousemusic.

RESTOS AVEC BAR À COCKTAIL

KEELA

1237, rue Atateken, Mtl. T. 514-528-7617

www.restokeela.ca

Bar gai principalement fréquenté par des hommes. On y trouve une table de billard, une terrasse et des appareils de loterie vidéo. Les moments forts sont les weekends, de même que les 5 à 7.

This gay bar mostly frequented by men. Thereisapooltable,patioandvideolottery machines. The highlights are the weekends,aswellastheHappyHour.

SAUNAS DE LA RÉGION DE MONTRÉAL

Situé dans le Village, le Centre-Ville est fréquenté par une clientèle de tous âges et de toutes catégories professionnelles. Une soixantaine de chambres et autant de casiers, répartis sur deux étages.

Situated in the heart of the Gay Village. Thissaunaattractsavariedclientelefrom all ages and professional backgrounds. Roomsandlockersontwofloors.

SAUNA OASIS

1390, Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514 521-0785

www.saunaoasis.net

Ce resto de quartier convivial offre des vins pour la plupart bios ou natures et de délicieux cocktails.

SALOON

1333, rue Ste-Catherine Est, Mtl

www.lesaloon.ca

Populaire bistro-bar à l’atmosphère décontractée où l’on peut simplement prendre un verre avant un événement ou y passer la soirée entière.

BLOSSOM

1101, boul. de Maisonneuve est, Mtl. T. 514-379-3699

www.leblossom.ca

Ce resto propose de la cuisine néojaponaise, des suschis, mais aussi une importante sélection de saké et de whiskys japonais.

La présence des saunas pour hommes à Montréal date depuis très longtemps. D’ailleurs, le Bain Colonial, ouvert il y 109 ans, est toujours en activité, faisant de lui le plus vieux — ou l’un des plus vieux — saunas pour hommes toujours en activité en Amérique. Depuis le début des années ’70, d’autres établissements ont ouvert leurs portes pour servir les hommes GBTQ en tant qu’espaces de détente et de bienêtre contribuant à la vie socio-culturelle de la région métropolitaine, en offrant un espace inclusif de rencontres pour la communauté.

BAIN COLONIAL BATHS

3963, ave Coloniale, Mtl. T. 514 285-0132

www.baincolonial.com

Fréquenté par une clientèle majoritairement gaie. Sur trois étages, le Colonial vous permet la détente et, qui sait, de

En plein cœur du Village. Plus d'une centaine de chambres et autant de casiers avec tous les équipements appropriés. Des spéciaux sont proposés en fonction des jours et des heures.

Lundi et Mercredi 11h à minuit Mardi, Jeudi et Vendredi 11h à 1h Samedi midi à 1h 2532 rue Sainte-Catherine Est À 2 PAS DU MÉTRO FRONTENAC !
112 | FUGUES.COM FUGUES Y ÉTAIT VOYEZ LES PHOTOS D’ÉVÉNEMENTS À LA SECTION PHOTOS DU SITE WEB FUGUES.COM https://www.fugues.com/categories/photos

Fugues y était...

Manifestation pour les droits des personnes trans et non-binaires | PHOTOS SERGE BLAIS

LSTW à L'Idéal Bar & Contenus | PHOTOS PASCAL FOREST

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Concours du Meilleur Cul au CAMPUS | PHOTOS PASCAL FOREST

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LE 31 MARS 2024, UN PREMIER APPEL À LA MOBILISATION LANCÉ PAR LA CAMPAGNE NOUS NE SERONS PAS SAGES, POUR LA DISSOLUTION DU COMITÉ DE « SAGES »
DJ ANAËLLE. LEZ SPREAD THE WORD, UNE SOIRÉE MENSUELLE EST TRÈS COURUE.
MC OLIVIER MONTRE LE RÉSULTAT DE SON EMPREINTE À DRAKO. ZANE A TERMINÉ GRAND GAGNANT DU CONCOURS DU MEILLEUR CUL. KARAMELO ET SON PETIT POPOTIN BRÉSILIEN.
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anniversaire de l'Aigle Noir | PHOTOS PASCAL FOREST
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Room
Bain Mathieu | PHOTOS PASCAL FOREST 116 | FUGUES.COM
DE BONDAGE
BARMANS S'AMUSENT AU 32E DE L'AIGLE NOIR.
GODBOUT ET LES NOUVEAUX PROPRIÉTAIRES, ALEX ET LUCIEN.
AMIS
AMBIANCE CHAUDE DANS LA PISCINE LES DJS DE LA SOIRÉE, ALAIN JACKINSKY ET REID BOUCHER. LULU SHADE ET SA VERSION FÉÉRIQUE DE IT'S ALL COMING BACK TO ME NOW. LADY BOOM BOOM ÉTAIT DE LA FÊTE !
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Drôles de Drags au Bar Le Cocktail | PHOTOS PASCAL
Locker
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PERFORMANCE
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DANNY
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UNE
Fugues y était... VOIR PLUS DE PHOTOS D’ÉVÉNEMENTS EN LIGNE SUR LE SITE DE FUGUES.COM Nana reçoit... au Cabaret Mado | PHOTOS PASCAL FOREST Concours M. Ours Mtl 2024 au Stock Bar | PHOTOS SERGE BLAIS PITBULL - BEAR Playground au Cabaret Lion d'Or | PHOTOS PASCAL FOREST 118 | FUGUES.COM CÉLINE DION PAR LA REINE NANA. PEGGY SUE. TRACY TRASH EST VENUE EXCITER LE PUBLIC. DJ HECTOR FONSECA AU PARTY PITBULL BEAR PLAYGROUND. LES FINALISTES DU CONCOURS M OURS MONTRÉAL 2024. BILAL SAKR, LE GRAND GAGNANT! LES 6 CANDIDATS BIEN HEUREUX DE LEUR SOIRÉE.

Chronique horoscope

Taureau

19 avril au 20 mai 2024

Le signe du Taureau arrive, avec le vrai printemps. La chaleur, la végétation, les fleurs et… les terrasses ! Ainsi que le premier grand week-end du genre estival ! Le natif du Taureau est toujours gâté et encouragé par la présence de Jupiter dans son signe, jusqu’au 25 mai. Mais lorsqu’il entrera ensuite en Gémeaux, il favorisera surtout la vie matérielle du natif. Il sera donc bien inspiré de suivre ses intuitions à cet égard, en particulier s’il a des décisions d’affaires à prendre. Il devrait aussi continuer dans ses projets qu’il aura entrepris dernièrement, sous l’égide de Jupiter. Il aura du succès en obtenant des revenus conséquents et/ou additionnels. Il trouvera ainsi quelque chose d’essentiel à ses yeux, la stabilité. Et la sécurité. Certains de ses biens devraient prendre une bonne valeur. Il fera aussi de bons investissements, en particulier du côté immobilier. Même si c’est pour la première fois, avec un condo ou une maison. Il a un flair exceptionnel à ce sujet. D’un autre côté, il sera plus conscient de la valeur non négociable de sa santé, de sorte qu’il tentera de mieux manger en évitant la bouffe industrielle et trop chimique, qui l’alourdit. Et qui finit par détraquer ses organes. En même temps, il vivra de la continuité dans sa vie affective. Saturne en Poissons favorisera l’approfondissement de ses relations déjà existantes. Comme avec ses amis. Mais quand même, il pourrait débuter dans une nouvelle relation, lors d’une rencontre marquée par le destin, qui est du domaine de Saturne. Ou, il renouera avec quelqu’un qu’il a connu il y a longtemps, peut-être même depuis des siècles. Il aura l’impression de l’avoir toujours côtoyé et connu, signe d’une relation karmique, qui se renouvelle constamment, sans fin. Ce qui a tout pour plaire à l’immuable Taureau. Et finalement, je vous reparle de la réunion de Jupiter et Uranus en Taureau du 20 avril, qui devrait vous avoir amené un événement des plus favorables. Sinon, ce ne sera plus long avant que l’action des dieux se manifeste pour vous d’une manière providentielle. Alors bonne fête, l’agréable et fiable Taureau ! Et je souhaite à tout le monde un printemps chaud et libéré de tout vêtement lourd… Ainsi qu’une énergie nouvelle, à la suite de la résurrection du Soleil le 8 avril ! Ce fut un moment transcendant…

Gémeaux

Accrochez-vous, car l’immense et jovial Jupiter arrive bientôt dans votre signe. Le 25 mai. Aussi, si vous avez l’impression de vivre toujours la même routine, ça va dès lors changer. Pour tout de suite, vous devrez régler des situations un peu agaçantes, qui vous nuisent. Et vous devez vous reposer, pour avoir les idées claires. De sorte qu’à votre fête, vous reprendrez la route en forme, avec un goût explosif de vivre.

Cancer

Vous vous rapprocherez de vos amis. Vous aurez l’impression d’être plus vivant en leur présence. Plus vrai aussi, comme s’ils révélaient votre personnalité. L’un d’entre eux va vous accompagner longtemps, vous pourriez bâtir une cabane ensemble. Ou une petite business prospère. Enfin, il est toujours temps de construire votre avenir, vous trouverez bientôt un chemin pour y aller. En bonne compagnie en plus.

Lion

Les planètes s’alignent pour favoriser votre carrière, vous verrez dans les semaines prochaines des histoires le démontrant. Vous vivrez encore une surprise au travail où il fallait être au bon endroit au bon moment. Ce sera spectaculaire pour certains artistes qui culbuteront de l’anonymat le plus sombre à la visibilité la plus rayonnante. Leur talent étant enfin reconnu. Restez modeste avec vos amis plus discrets.

Vierge

Vous vous accrocherez moins aux détails d’une situation, pour mieux en voir l’idée principale. Vous commencez à deviner où est votre destin. Vous verrez mieux qui sont les sages qui vous accompagnent. Et les démons qu’il faut éviter. Vous vous déciderez enfin à aller à un endroit qui vous attire depuis longtemps en suivant quelqu’un d’assez troublant. Vous ne le regretterez pas, même si ça va barder parfois.

Balance

Un changement va arriver avec le beau temps, justement celui auquel vous n’auriez jamais pensé. Mais comme vous connaissez bien du monde, vous trouverez auprès d’eux des conseils pour vous en sortir. Et même en retirer des avantages. De l’argent va arriver, vous saurez le bien placer. Votre sentiment envers quelqu’un va se clarifier, ça vous rapprochera. L’étrange revient encore vous visiter, la nuit bien sûr.

Scorpion

Vous serez plus réceptif auprès de ceux qui vous entourent. Vous les devinerez plus, vous sentirez bien des choses en eux. Leur chaleur animale vous troublera, mais ça ne vous empêchera pas de discerner qui sont les partenaires les plus plaisants et amoureux. Une de vos relations s’enracinera davantage. Ou vous ferez une rencontre où vous saviez que ça arriverait. Et on vous fera une proposition assez géniale.

Sagittaire

Vous éprouverez du plaisir à travailler. À vous occuper. Vous ferez un bon ménage là où c’est nécessaire. Vous mettrez de l’ordre dans le bordel. Et c’est pas fou, on ne sait jamais qui peut venir nous visiter à l’improviste. Et ça s’en vient vite. Il est temps aussi de vous occuper plus sérieusement de votre santé. Vous souffrirez un peu, mais vous aurez de bons résultats. Allez marcher en forêt pour sentir la nouvelle sève.

Capricorne

Vous aurez à moins travailler. Ou vous décrocherez. Car il est temps de vous ressourcer, de rire un peu. Vous aurez de belles occasions de vous divertir, vous tomberez souvent au milieu de soirées géniales. Légèrement débridées… Votre vie amoureuse pourrait aussi prendre une nouvelle direction, en rencontrant quelqu’un avec qui vous fusionnerez presque. Vous serez aussi créatif, surtout les artistes.

Verseau

Vous apprécierez bien votre logis, l’atmosphère que vous aurez su y créer, avec quelques détails ou des rénos complètes. Et certains parmi vous trouveront par chance un nouvel endroit pour s’installer, sans défoncer leur budget. Vous croiserez un ancien ami, la magie étant toujours entre vous. Et vous vous éloignerez davantage d’un passé qui vous a nui. Ou de quelqu’un qui vous perçoit mal.

Poissons

Vous commencerez dans des activités nouvelles, diversifiant ainsi votre routine. Vous penserez aussi à vous déplacer autrement, car vous fréquenterez plus souvent un endroit inhabituel. Vous pourriez aussi côtoyer davantage quelqu’un avec une forte personnalité. Vos échanges seront très intéressants. Ça pourrait être le voisin d’à côté. Vous sortez aussi d’une zone de turbulence, votre vie va s’apaiser.

Bélier

Si vous avez une intuition en rapport avec le fric, suivezla, ça devrait vous enrichir. Car les astres sont placés pour que votre sort s’améliore à cet égard. On pourrait vous payer un montant dû depuis longtemps. Parfois même inscrit dans les annales akashiques. Vous serez plus énergique aussi, vous pourriez trouver ainsi une jobine assez payante et y trouver bien du plaisir. Vous côtoierez des gens ouverts et francs..  6

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