FOTOLOFT #18

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FOTOLOFT

HIVER 2020/21

#18

CECI N’EST PAS UNE PHOTO JÉROME BAUDUIN ET FLORENCE MIROL

COUP DE COEUR / EXPOSITITION RESIDENCE MARIE MONS

FOTOLIMO XS

MANIFESTE NEGPOS


SOMMAIRE SOMMAIRE AGENDA AGENDA CECI N’EST PAS UNE PHOTO

CECI N’EST PAS UNE PHOTO

Florence MIROL........................................................................................4

Exposition des oeuvres visuelles de Florence MIROL

Jérome BAUDUIN.....................................................................................7

et de Jérôme BAUDUIN Du samedi 6 février au 15 mars 2021

FOTOLIMO XS....................................................................................................10 COUP DE COEUR

UN SOURIRE DE CASE-PILOTE

Photographies de Marie MONS

Marie MONS.............................................................................................16

Du vendredi 19 mars au 8 mai 2021 EXPOSITION « UN SOURIRE DE CASE-PILOTE »

Marie MONS............................................................................................22 RESIDENCE D’ARTISTE AU NEMAUSUS

HASTA LUEGO MAESTRO

Projet de création participatif de Marie Mons «Mémoires

de familles» avec les habitants de l’ensemble architectural

Hommage à Philippe SALAÜN........................................................26

Nemausus (Jean Nouvel) MANIFESTE NEGPOS......................................................................................30

Du lundi 15 au samedi 27 mars 2021 Un projet soutenu par :

ÉQUIPE NEGPOS Direction : Patrice LOUBON Patric CLANET Community manager : Joël BOTHOREL Comptable - Partage 30 : Mlle M’barka TALHA Maker - impression 3D : Gauthier QUERCIA

Animation et Médiation : Galerie Fotoloft Charlène CARMONA Makerspace Valdegour Fabrice TOSATTI Clément DE FREITAS

Galerie Fotoloft NegPos :

1, cours Nemausus, Nîmes Ouvert du lundi au vendredi de 11h à 19h, samedi sur rendez-vous T : 0975209589

Intervenante ateliers photo ANRU Mas de Mingue : Laurence CHARRIÉ Mise en page revue Fotoloft : Estelle TEISSONNIERE Stagiaire : Marine MARIN

negpos.fr - contact@negpos.fr - T : 0975209589 - M : 0671080816

Remerciements :

La revue fotoloft est éditée par l’association NegPos qui bénéficie du soutien de :

L’association NegPos remercie particulièrement tou·te·s les bénévoles engagé.e.s auprès de nos actions ainsi que les personnes qui participent gracieusement à l’accueil des artistes. Photographie de couverture : Marie Mons


ÉDITO ÉDITO Ce numéro est spécial à plus d’un titre. En ce début d’année nous avons souhaité rebondir sur 2020 - qui a balayé nombre de nos certitudes - et faire un pied de nez à la morosité ambiante qui touche tout particulièrement la communauté artistique et ses publics. Eu égard aux bouleversements engendrés par la crise sanitaire sur notre programmation, ce numéro 18 couvre exceptionnellement ce premier trimestre et vient se substituer à sa non-parution au deuxième semestre 2020. Il anticipe le printemps 2021 - tant attendu - comme un nouveau matin pour NEGPOS Centre d’art photographique qui porte cette revue depuis sa création. En ce mois de février une nouvelle gouvernance prendra le relais avec un conseil d’administration renouvelé et un nouveau Président, Patrick ZACHMANN, photographe de renom membre de l’Agence Magnum et proche de longue date du projet NEGPOS. Il est aussi un passage de relais. A partir du n°19 - qui paraîtra en mai prochain - une nouvelle direction éditoriale chapotée par Philippe IBARS affichera de nouvelles ambitions, tant en termes de contenus que de modes de diffusion, qui devraient, du moins nous l’espérons, satisfaire nos lecteurs/rices. La programmation au sein de notre Galerie FOTOLOFT reprendra à partir du 06 février avec une exposition des artistes plasticiens nîmois Florence MIROL et Jérôme BAUDUIN qui s’inscrit dans le cycle « Ceci n’est pas une photographie ». Habiter les territoires mouvants de la photographie, interroger son hybridation et son influence sur les autres arts plastiques telle est l’ambition de cette proposition. L’artiste Marie MONS présentera son nouveau travail « Un sourire de Case Pilote » à partir du 19 mars prochain. Talentueuse photographe qui témoigne de la richesse de la génération émergente. Elle effectuera également une première résidence au sein du Némausus - geste architectural de Jean NOUVEL exclusivement doté d’habitats sociaux - durant laquelle elle engagera un projet de création participative « Mémoires de familles » avec ses habitants et auquel seront associés des jeunes en insertion.

Entre deux confinements s’est tenue en septembre dernier la 5e édition du Festival FOTOLIMO en format XS. Implanté sur la frontière franco-catalane cet évènement annuel - dont NEGPOS est cofondateur et coorganisateur - interroge la problématique des frontières à travers le prisme de la photographie et des arts visuels. Espace d’échange et d’altérité, véritable bouffée d’oxygène. Nous rendons hommage ici à Philippe SALÜN récemment disparu. Maître du tirage argentique. Artisanartiste qui a apporté sa pierre à la photographie contemporaine française. Espiègle et bienveillant tels ses compères Robert DOISNEAU et Jeanloup SIEFF. Ami breton. Notre MANIFESTE, publié dans ce numéro, résume les fondements qui ont animé nos 24 années d’histoire et qui continuent, plus que jamais, d’être le soubassement de nos actions présentes et à venir. Mais avant tout nous vous souhaitons une belle année 2021 ! Construisons l’Après. La crise sanitaire a révélé un vrai désir de commun qui fait grandement défaut à la société française contemporaine. Yellow odysseus, huile sur toile, 80 x 120 cm de Jérôme BAUDUIN Cette (re)construction d’un « être ensemble » est fondamentale si nous souhaitons éviter la fragmentation de notre modèle républicain et la montée des extrémismes. Pour ce faire nous devons réhabiliter l’utilité des artistes au sein de notre société en priorisant des actions de développement culturel au plus près de nos concitoyens/nes, notamment ceux les plus éloignés de l’offre culturelle et de l’enseignement supérieur. Profitons de ce que nous avons appris de cette crise sanitaire : la redécouverte de la lenteur, le retour de l’imaginaire pour moteur, la force du collectif quand il se soude et l’émerveillement de l’instant. Faisons que les gens pensent car l’art demeure une des grandes formes de la pensée et de la connaissance, un vecteur d’intelligence. Résistons et prônons une révolution poétique qui privilégierait la relation sensible, affective et imaginaire de l’homme avec le monde. Et partageons un rêve, celui de Keynes l’un des plus grands économistes de nos temps modernes : « …lorsque l’économie et les économistes auront disparu, ou du moins auront rejoint l’arrièreplan, auront aussi disparu le travail sans fin, la servitude volontaire et l’exploitation des humains. Régneront alors l’art, le temps choisi et la liberté » Patric CLANET co-directeur de NEGPOS

FOTOLOF T #18 HIVER 2020/21


CECI N’EST PAS UNE PHOTO #3 «Ceci n’est pas une photo», pour sa troisième édition réunit à partir du 6 février 2021, deux des meilleurs artistes du territoire : Florence MIROL et Jérôme BAUDUIN. Deux oeuvres qui naissent à partir de la photographie (mais pas que !) et qui s’épanouissent aux confluences de pratiques plastiques très différentes : sérigraphie, impression, réimpression, peinture. Car telle est la sente de ce programme, faire se côtoyer des cousinages, des interpénétrations, des ricochets et des reflets plus ou moins probables. Envisager ce qui rapproche et ce qui éloigne, passer à travers le miroir, douter de ce que l’on voit et abandonner nos certitudes.

Florence MIROL

BIO Florence Mirol est née à Drancy en 1973. Aujourd’hui elle travaille et vit dans la ville de Nîmes. En 1992 elle rentre à La Femis comme intervenante extérieure et constitue des décors ainsi que des mises en scène pour les courts et longs métrages de l’école de cinéma de Paris. Lors d’une rencontre avec la photographe Marianne Rosenstiehl elle devient assistante plateau et voyage en Europe et à l’étranger pendant plus d’une année. Elle entre à l’Académie des Beaux Arts de Nîmes et obtient son DNSEP en 2000. Spécialiste du mouvement DADA ainsi que du peintre Gerhard Richter elle multiplie les conférences dans les domaines de l’art et de l’image. Ses diverses expériences lui apportent un sens aigu de l’art et du cinéma, elle développe une polyvalence et une aisance naturelle dans ces domaines. Deux de ses photographies sont acquises en 2006 pour la collection permanente du Musée d’art contemporain le Carré d’art de la ville de Nîmes. Sa dernière exposition fut à : The Manuel Rivera-Ortiz Foundation For Documentary Photography & Film à Arles pour « ACT » en 2020. La même année elle a une exposition personnelle au Lieu Multiple à Montpellier et investie la vitrine de la Galerie N°5 d’un film photographique géant. Tantôt exposant pour le parcours photographique « Are you experiencing ? » au Havre, ou à Genève à la villa Dutoit, à Paris à la galerie ObRose ou à la galerie Edition-Caractère.

EMBARCATION N5, oeuvre de Florence MIROL ROTATION ATOMIQUE II, oeuvre de Florence MIROL

Elle est sélectionnée pour le 52ème salon d’art contemporain de Montrouge en 2007 puis à nouveau sélectionnée au Festival du film Paris-Berlin pour son court métrage expérimental « Casino », il sera projeté dans les salles de cinéma à Paris puis à Berlin. Éditée au cahiers du refuge par le Centre international de poésie Marseille, Florence Mirol est une passionnée de littérature et de poésie. Elle dirige depuis deux ans une émission radiophonique ou elle sélectionne et lit des textes d’auteurs ainsi que ses propres textes. Sa relation avec l’art et la littérature est liée au déplacement, à la traversée, elle s’empare aussi bien du média de la photographie, de la vidéo, de l’écriture et de la sérigraphie. Ce sont les voyages et les rencontres qui ponctuent sa vie, les images artistiques ainsi que les mots vont rapidement se révéler à elle.

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L’IMAGE CINÉMATOGRAPHIQUE Mes travaux sont des projections. Je réutilise mes propres images, les reconstruis, les superpose, les brise, les renouvelle. J’utilise la photographie comme une matière. Il s’agit d’une vision transposée, chaotique et rassemblée. Ce qui m’intéresse quand je manipule des images, ce sont leur apparition, sans aucune retouche numérique, c’est comment je vais les transformer et les faire évoluer, c’est l’éruption de leur détérioration ou de leur émergence, la disparition de la réalité à travers la fiction. Je cherche un nouvel espace poétique métamorphosé par la transformation de l’image. En revenant sur mes images il y a une sorte d’écoulement du temps, une nouvelle vision, un recyclage de la photographie morte vers une photographie en mouvement ou l’imagination est réactivée à travers ces images recréés. Ce n’est jamais la première image que je donne à voir. Florence MIROL

VAGUE, oeuvre de Florence MIROL

PARCOURS DE SANTE A COLLIOURE, oeuvre de Florence MIROL LE NOUVEAU REVE II, oeuvre de Florence MIROL

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Orpheo blanco, huile sur toile, 114 x 146 cm, 2011.

Jérôme BAUDUIN NOCTURNES « Chaque homme dans sa nuit s’en va vers sa lumière » Victor Hugo S’inscrivant dans une longue filiation de peintres de paysages nocturnes, Jérôme Bauduin fait de la nuit le sujet principal de ses tableaux récents et l’élément actif de sa peinture. L’enjeu de cette série de toiles est donc tout à la fois de montrer la fascinante beauté de la nuit urbaine et de mettre en exergue ses propriétés physiques ; sa capacité à transfigurer les couleurs et à sublimer la lumière. Fasciné par l’énergie particulière de la vie nocturne des grandes cités, il traduit au moyen de la peinture les formidables potentialités offertes par la nuit. Par opposition aux rythmes contraints des jours, le temps nocturne des grandes villes est pour l’individu un des derniers remparts de sa liberté d’action et d’expression. La nuit ouvre le champ des possibles : elle offre aux hommes et aux femmes un temps vacant qui souvent semble s’étirer, un espace libre à arpenter selon de nouvelles circulations - au gré des désirs, de l’impulsion, de la fantaisie - permettant ainsi les rencontres les plus improbables, les expériences les plus inattendues ou la découverte de lieux jusqu’alors inexplorés. Manifestes pour une vie noctambule, guidée par le hasard et les passions, ces toiles sont aussi pour Jérôme Bauduin une manière d’interroger la peinture et de jouer avec cette réalité paradoxale et passionnante : la nuit est finalement plus colorée que le jour.

L’artiste révèle en effet dans cette série, au moyen d’une multitude de touches colorées, les propriétés singulières de la nuit, qui possède tout à la fois le pouvoir de concentrer la lumière, d’exalter les couleurs primaires, de faire vibrer chaque teinte saillant de l’obscurité mais aussi d’homogénéiser et de créer des continuités rythmiques dans l’espace de la toile. Son sujet lui permet aussi de traduire l’idée du mouvement par le biais des vibrations de la lumière : les lueurs des phares forment derrière les voitures comme des traînées astrales, les réverbères créent dans le ciel des halos mystérieux, les vitrines deviennent des parallélépipèdes iridescents. S’appuyant sur des photographies qu’il retravaille avec un logiciel de retouche d’images jusqu’à l’obtention d’un rendu qui servira de base à sa composition, Jérôme Bauduin opère un pont entre la tradition picturale et les outils de la modernité. Il utilise les techniques contemporaines au stade du travail préparatoire et revient aux techniques picturales traditionnelles de l’huile et aux vernis des maîtres anciens au moment de l’exécution de la toile. Cette synthèse est pour lui une manière de s’inscrire pleinement dans son époque et de rendre hommage aux artistes qui l’ont précédé, qui, tout comme lui, ont été porteurs d’une interrogation sur les forces qui animent le monde, le font évoluer et induisent notre manière de l’habiter.

Martine Guillerm HIVER 2020/21

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BIO Jérôme BAUDUIN, alias DUB, est un artiste français né à Paris en 1970. Il vit et travaille actuellement à Nîmes. Il est diplômé de l’Ecole des Beauxarts de Nîmes. En 2004 il participe au 49ème Salon de Montrouge (salon européen des jeunes créateurs). En 2005 il expose « Traces d’enfance », exposition collective, à la galerie RX, Paris 8ème. 2008 marque le début de la collaboration avec la Bear galerie aujourd’hui située à Uzès. Présent dans de nombreuses collections à travers le monde, Jérôme BAUDUIN expose de 2013 à 2014 à l’Absolute art gallery à Bruges et Knokke, en Belgique, puis de 2015 à 2017 à la galerie Artmundi, Paris 3ème. En 2012, Critères éditions lui consacre un ouvrage, qui retrace ses débuts, l’évolution de son travail et de sa pensée. Son travail est présenté actuellement à la Bear galerie , 12 rue Paul Foussat à Uzès, ainsi qu’à la galerie Alain Daudet , 10 rue de la Trinité à Toulouse.

From Sirius to Brazilia, huile sur toile, 150 x 150 cm, 2015.

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Vibrant thing dubmix, huile sur toile, 114 x 146 cm, 2013.

Kill the irish man Dubmix, huile sur toile, 54 x 65 cm, 2012. HIVER 2020/21

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FotoLimo XS du 25 – 27 septembre 2020 La crise COVID-19 a modifié le contexte culturel dans le monde entier, et FotoLimo n’a pas échappé à cette situation. La pandémie nous a surpris alors que nous étions en pleine construction de la programmation de ce qui devait être notre 5e édition et qui plus est, la plus aboutie du festival jusqu’à présent. Finalement, nous avons été obligés d’annuler la plupart des activités prévues, comme par exemple l’appel à candidatures ou les expositions des artistes invités. Le festival s’étant tout d’abord initié côté français, l’un des objectifs premiers de FotoLimo était de construire une altérité au delà de la frontière Catalane. Établir un rapport et un intérêt convergent de part et d’autre de la chaine finissante des Pyrénées. En 2020, en dépit de tout, cette rencontre s’est enfin produite avec l’entrée dans la conception et l’avenir du Festival FotoLimo de l’association Aladeriva ! Mais pour revenir au destin de cet événement, qui aurait pu tout aussi bien disparaître cette année si certains de ces acteurs n’en avait pas

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décidé autrement... Malgré, ou plus précisément à cause des circonstances difficiles que nous vivons, nous avons considéré qu’il était plus important que jamais que FotoLimo continue à offrir un espace de rencontre et de réflexion sur le rôle des frontières dans un contexte où, malgré la distanciation sociale, la communication et l’action collective sont plus nécessaires que jamais. C’est pourquoi nous avons décidé d’aller de l’avant avec cette édition, en l’adaptant à un nouveau format. FotoLimo XS, d’une durée totale de trois jours, a présenté un riche et dense programme d’expositions et d’activités autour de la question des frontières dans le contexte actuel de crise mondiale. Expositions, conférences et activités éducatives : une édition réduite en durée et en programmation, mais avec tous les ingrédients qui caractérisent le festival FotoLimo ! Bienvenu.e.s en 2021 pour une 6e édition hors-norme !


FOTOLOFT - FOTOLIMO XS

CRÉDITS Le Festival FOTOLIMO XS a été organisé en 2020 par les associations NegPos (30) et Aladeriva (Catalogne) avec le soutien des villes de Cerbère et de Portbou, du Conseil Départemental des Pyrénées Orientales, de la région Occitanie, de la DRAC Occitanie / Pyrénées-Méditerrannée, du Mémorial de Rivesaltes et de la Société des Auteurs d’Images Fixes (SAIF) .

Organisateurs-organitzadors :

Financé par - Patrocinadors :

Il s’est tenu du 25 au 27 septembre 2020 et a inauguré le vendredi 25 septembre 2020 à 19h00.

Équipe : Présidente : Daniela Montecinos Direction artistique : Patrice Loubon Coordination générale et communication : Neus Sola Coordination technique et développeur web : David Del Campo Chargé du développement scientifique : Patric Clanet Tous travaux graphiques : Léa Le Corvec Régie Technique : Jean Georget

Partenaires - Collaboradors :

Remerciements spéciaux / Agradecimientos especiales : Les Mairies de Cerbère et de Portbou. Pilar Parcerisas de l’association Passatges (Portbou). Tou.te.s les bénévoles engagé.e.s auprès de nos actions. FotoLimo 23 Avenue Général de Gaulle, 66290 Cerbère T : 0975209589 - M : 0671080816

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architectes, designers, dessinateurs, graphistes, illustrateurs, peintres, plasticiens, sculpteurs

photographes Les différentes exploitations

adhérez, percevez vos droits d’auteur qui sont faites de vos œuvres

génèrent des revenus supplémentaires

qui vous sont reversés

par une société d’auteurs : la Saif ! La Saif 01 44 61 07 82 82, rue de la Victoire www.saif.fr 75009 Paris

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- ©Grollier Philippe, Darnaud Antoine

LA RÉGION S’ENGAGE POUR LA CULTURE Les nombreux événements qui animent nos territoires, portés par de nombreux professionnels et bénévoles, sont impactés par cette crise sanitaire. La Région a décidé de maintenir ses 30 millions de subventions accordées en 2020 pour leurs événements afin de permettre qu’il y ait, demain encore, de très belles rencontres autour de la culture qui fait partie intégrante de l’identité de l’Occitanie.

laregion.fr

L’OCCITANIE, LA RÉGION DES SOLUTIONS

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GALERIE FOTOLOFT NEGPOS

VENTE EXCEPTIONNELLE « 20x30 » A l’aube de ses 25 ans, le Centre d’art photographique NegPos, lance sa première vente exclusive de photographie, intitulée les « 20x30 ». Limitée dans le temps, cette vente en ligne se déroule jusqu’au 20 février 2021, accessible à partir de notre site internet : negpos.fr et en collaboration avec une diversité d’artistes qui ont côtoyé.es la galerie depuis sa création. « 20x30 » propose un tour du monde de la photographie contemporaine. Elle dépeint la vie, le quotidien, les rencontres, la nature ou les fantaisies que chaque artiste nous donnent à voir. Le principe est simple, les tirages sont circonscrits dans un format de 20x30cm qui fait écho au titre de la vente et ont également un prix unique de 100 €. Un engagement pour la galerie afin de diffuser la photographie contemporaine en la rendant accessible à tou.tes. et révéler de futurs collectionneurs... Cette vente apparait également comme un soutien pour les artistes ainsi que pour NegPos, fragilisés par la crise sanitaire, mais toujours réactifs et engagés afin de s’entraider, telles sont les valeurs de la galerie. Pour terminer, les tirages sont «Made in Nîmes» («fait à Nîmes») puisqu’ils sont imprimés dans nos locaux et soigneusement envoyés en France et dans le monde par notre équipe. Un certificat d’authenticité leur est joint afin de certifier leur valeur.

Lourdes Grobet – Blue Demon camión, 1986 Maya Bracher – Jeune fille Peul avec agneau, Kaedi, 1958 Fabien Dupoux – Démasquée de son fard (coulisse d’un opéra chinois), Laos, 2015 Laurent Gueneau – Question de Nature, Guangzhou, 2005 Eric Lusito – Deux maisons, Mongolie, 2008 HIVER 2020/21

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COUP DE CŒUR par Patric CLANET

I AM AURORE COLBERT Photographies de MARIE MONS

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« I am Aurore Colbert » said Marie MONS Beauté fulgurante, qui brille d’une lueur très vive, qui frappe par son éclat ; tel pourrait se définir l’effet que me procura ma première rencontre avec ce singulier projet photographique lors de ma participation au jury de sélection pour la résidence de création de la Villa Pérochon. Un bon signe, qui relève des sensations, de l’«aesthesis », avant-coureur d’une œuvre en construction. Une invitation à aller au-delà en explorant les territoires de la « mimesis », en interrogeant les intentions de l’artiste. J’ai donc regardé et j’ai ensuite essayé de comprendre. Que me propose- t-elle ? Qu’est-ce qu’elle me veut ? Que cherche-t-elle ? J’ai noté quelques mots qui me venaient à l’esprit. Vie et mort d’Aurore COLBERT. De janvier à mars 2016 la photographe Marie MONS s’est délibérement transformée. Cette métamorphose elle l’a documentée. Parlant de l’hiver et de ses nuits polaires, du rythme qu’il induit au travers d’un grand rituel chamanique, elle incarne son personnage en laissant toujours la part belle à la surprise. À la manière d’un monodrame, les habitants de Seyðisfjörður - village situé dans un fjord à l’est de l’Islande - sont devenus les acteurs de ce théâtre d’expérimentation, traduisant ainsi ses projections mentales, inventées ou réelles. Elle s’est dédoublée le temps nécessaire pour mieux se retrouver et s’est autodétruite ensuite pour ne pas se perdre. Aurore boréale Il y a ici deux aurores. L’arrivée d’Aurore COLBERT au sein de ce village de pêcheurs islandais est la lumière qui vient éclairer leurs longs mois dans la pénombre : « elle l’emporte sur l’obscurité » s’exclame une habitante à son sujet. Comme l’aurore boréal elle scintille, flamboie au sein de la communauté mais son mystère inquiète. Prè-cogs Cette beauté froide, qui fascine dès le premier regard, relève de l’imago, du visage, du masque que Marie nous donne à voir d’Aurore. Elle semble sortie tout droit d’un film de science-fiction adapté d’une nouvelle de Philippe K. DICK. Androgyne étrange, elle vient habiter un territoire intemporel dans lequel la réalité et la fiction se mêlent. Elle connait son futur et préfigure sa mort/renaissance prochaine. Performances Par le biais de la performance de l’artiste dans l’espace public mais aussi parce que ce projet artistique constitue une véritable performance d’un point de vue opératoire. Marie MONS a su en trois mois non seulement se faire accepter et déployer son protocole qui a fait œuvre mais elle aussi réussi à impliquer les habitants dans la co-construction de celle-ci. Elle a fait que la population locale pense avec elle l’œuvre en train de se faire et se l’approprie. Faire œuvre comme on fait société.

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UN SOURIRE DE CASE-PILOTE Exposition photographique du 19 mars au 8 mai 2021 à la galerie Fotoloft

Par Marie MONS De l’exil insulaire de l’Islande à la Martinique, Marie MONS nous emmène à interroger nos identités. Artiste visuelle diplômée de l’École Supérieure d’Arts Graphiques Penninghen, Marie Mons – née en 1984 – envisage l’autoportrait comme une échappatoire qui permet de poser sur soi son propre regard distancié et ainsi de se libérer de celui des autres. Au fil de résidences artistiques et déplacements à l’étranger, elle a développé un travail pluridisciplinaire où résonnent contrées personnelles et paysages géographiques. Naturellement porté vers les îles, les opus Aurore Colbert en Islande puis Un sourire de Case-Pilote qui se déroule en Martinique, cristallisent les notions de repli sur soi, d’enfermement, mais aussi d’évasion. Une invitation à la fois à l’introspection et à l’exploration du monde. Au-delà de la saga familiale à la recherche de son défunt grandpère, elle mène aujourd’hui un projet d’échange et de transmission afin de donner la parole aux jeunes créoles sur leur identité propre. Comme un retour à la source de son identité, ce travail prend racine en Martinique, l’île natale de son défunt grand-père maternel.

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Personnage à l’histoire personnelle et familiale complexe, qu’elle a rarement eu l’occasion de rencontrer. Cette quête intervient au moment où elle a fait l’expérience de la maternité. Il est donc question de la famille au travers de la société antillaise, qui l’intéresse de par son caractère insulaire, son histoire marquée par les fondements traumatiques de la société coloniale, ses croyances, ainsi que le métissage, revendiqué aux Antilles comme identité culturelle. Lors de son premier voyage, elle est enceinte et va à la rencontre des demi-soeurs de sa mère. Quelques mois plus tard, elle revient seule lors d’un deuxième voyage pour découvrir la culture antillaise au travers du carnaval de Martinique. Lors du troisième et dernier voyage, elle partage ces découvertes en emmenant avec elle sa mère et sa fille. Majoritairement composé d’images ancrées dans la réalité du temps présent, ce travail est complété par des photos et documents d’archives apportant des preuves tangibles dans cette quête de vérité. La combinaison de ces procédés permettent ainsi de mettre en lumière l’ambiguïté de la notion de vérité, par nature changeante et impossible à définir de manière absolue, comme la persistance d’un mystère.


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FOTOLOFT - UN SOURIRE DE CASE-PILOTE

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FOTOLOFT - UN SOURIRE DE CASE-PILOTE

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FOTOLOFT - HOMMAGE A PHILIPPE SALAUN

De sa Bretagne natale il avait hérité un caractère bien trempé, une détermination à toute épreuve et l’amour du travail bien fait. Il était d’une grande fidélité en amitié. Il a consacré sa vie à la rencontre avec les autres, globe-trotter qui avait l’altérité comme seule quête. Il faisait partie du club très fermé des tireurs d’élite - des tontons flingueurs aurait-il sûrement rétorqué ! - où seuls parlent le talent, le savoir-faire et les qualités humaines, préambules indispensables aux relations d’estime et de confiance avec les plus grands. Maître de l’argentique il a réalisé les tirages des plus grands photographes : Robert Doisneau, Henri Cartier Bresson, Willy Ronis, Jean Loup Sieff, Brassaï, Seydou Keita, Edouard Boubat, Izis, Malick Sidibé… Maître du laboratoire mais aussi maître de la photographie humaniste, tu nous laisses en héritage de bien beaux clichés qui reflètent ta malice et ta générosité. « Le Maître » comme on le défini au sein des cultures orientales que tu chérissais tant. Celui qui maitrise son art, celui qui est dans le raffinement, celui qui est à la cherche du détail, de la subtilité, de la finesse, en bref celui qui est à la recherche permanente de ce qui fait l’enchantement dans une vie humaine. Ty-Cam, Bretagne (1977) La vie de château (1973) Portrait par Jeanloup SIEFF (1985)

Aujourd’hui, mon cher Philippe, tu transcendes les frontières et comme quand le maître Wang Fo fut sauvé, tu montes dans la barque que tu viens de photographier, tu t’éloignes de la berge et nous restons là le regard hagard avec quelques flocons d’écumes accrochés dans la frange de nos cabans. Salut l’ami et bon vent ! Patric CLANET HIVER 2020/21

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MANIFESTE

NEGPOS « Créer c’est résister à ce qui entend contrôler nos vies »

Gilles DELEUZE

NEGPOS privilégie la création visuelle et tout particulièrement la photographie d’auteur dans tous ses genres car elle demeure une grande forme de la pensée et de la connaissance, un vecteur d’intelligence et de savoir. Parce elle nous dit fatalement quelque chose sur le réel, elle nous informe sur lui, à sa manière, qui n’est pas celle des médias mais qui n’est pas non plus celle de la science ou de la philosophie, d’où son caractère précieux. Par le biais des multiples projets que nous accompagnons et réalisons, nous défendons l’utilité des artistes dans notre société. Une utilité publique d’ordre symbolique - qui est la fonction première de l’artiste dans la cité - à savoir faire sentir ce qui nous manque et en donner le désir ; voilà qui est magnifiquement utile à tous ! Mais aussi une utilité collective que l’on peut qualifier de secondaire et qui plus que jamais est nécessaire à notre société en crise où le « Care » s’impose comme la voie à suivre pour notre intérêt collectif ; par exemple en rendant visible un lieu ou une activité dépréciée, en faisant vivre une mémoire, en matérialisant une appartenance identitaire ou en améliorant un cadre de vie. Dans ce sens nous mettons tout en oeuvre afin que leur travail soit reconnu à sa juste valeur. L’accompagnement des auteurs photographes et leur professionnalisation nous préoccupent au quotidien. Nous appliquons en interne nos engagements dans ce sens – en termes notamment de rémunération – et veillons auprès de nos différents partenaires qu’ils soient respectés. Nous prônons un « art de la démocratie ». Nous tissons des liens et faisons communauté par l’art et avec l’art. Nous sommes tout particulièrement attentifs aux finalités de nos actions culturelles et artistiques afin qu’elles soutiennent à la fois l’offre créatrice des auteurs et soient en même temps une réponse à la demande des citoyens. Nous agissons pour que l’œuvre d’art devienne un acteur de la vie publique en donnant un sens commun à la création contemporaine. La dimension participative et l’interaction sont des constantes de notre démarche. Nous suscitons la rencontre entre les artistes – qui apportent leurs savoir-faire, leurs cultures, leurs réflexions, leurs sensibilités - et les publics extérieurs au monde de l’art qui eux apportent leurs questionnements et leurs rêves. Par l’aide à la création émergente, l’expérimentation artistique et la recherche-création notre but est d’explorer de nouvelles formes de représentations qui sont à la portée de tous et qui nous éclairent sur les grandes questions culturelles, politiques, économiques, scientifiques et écologiques relatives à notre temps Le projet artistique de NEGPOS s’articule autour d’un axe majeur qui interroge la relation entre esthétique et politique ; axe transversal de notre programmation et de nos actions de médiation qui dépasse les clivages des formes photographiques, des filiations, des générations et des origines des auteurs. Nous pensons que la question esthétique – aisthésis, qui relève de la sensation, du sentir et de la sensibilité en général – est une question éminemment politique – politeia, au sens étymologique « le » politique, l’être ensemble –

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Nous ne voulons évidemment pas dire que les artistes doivent « s’engager » mais que leur travail est originairement engagé dans la question de la sensibilité de l’autre. Or la question politique est essentiellement la question de la relation à l’autre dans un sentir ensemble. La politique est l’art de garantir une unité de la cité dans son désir d’avenir commun, son individuation, sa singularité comme devenir-un. Or un tel désir suppose un fonds esthétique commun. L’être-ensemble est celui d’un ensemble sensible. Une communauté politique est donc la communauté d’un sentir. Nous sommes persuadés que la dimension politique du travail de l’artiste n’a jamais été autant nécessaire à notre société contemporaine. Nous avons aujourd’hui autant besoin d’artistes pour nous éclairer que de sociologues, de psychologues, de femmes et d’hommes politiques. L’œuvre d’art, à sa manière, manifeste et la manifestation appartient à l’essence même du politique. Pour celui ou celle qui prend le temps de s’attarder dans la perception l’œuvre d’art visuelle est indéniablement ostensive et émancipatrice. Nous désirons faire vivre l’expérience esthétique au plus grand nombre qui en est aujourd’hui privé parce que soumis au conditionnement esthétique du marketing qui est devenu hégémonique pour l’immense majorité de la population qui vit dans des zones esthétiquement reléguées où l’on ne peut pas vivre et s’aimer parce qu’on y est esthétiquement aliéné. Le projet artistique de NEGPOS se focalise également sur les frontières poreuses entre la photographie et l’art contemporain. Les artistes visuels et projets photographiques que nous privilégions sont ceux qui nous éclairent sur les questions suivantes : Comment photographie et art contemporain se nourrissent-ils mutuellement ? Comment les nouvelles formes de création visuelle et de diffusion à partir de l’image numérique viennent enrichir l’expérimentation artistique ainsi que sa perception auprès des différents publics ? Nous appréhendons les nouvelles formes de création des images en lien aux nouveaux médiums numériques comme de nouveaux outils s’offrant aux artistes. Nous ne pensons pas que ces nouvelles technologies aient enclenchées un changement épistémologique majeur au sein de la création artistique contemporaine mais nous envisageons leur avènement du point de vue du dépassement du « régime de vérité » de la photographie et des nouveaux territoires d’expérimentation qu’elles offrent notamment dans la relation entre réalité et fiction. En termes de médiation, nous envisageons les nouvelles technologies audio-visuelles, notamment celles qui permettent de vivre des expériences immersives, comme de nouvelles possibilités pour le grand public de rencontre avec l’art et le sensible. Eu égard à cette nouvelle opportunité, nous espérons que de nouveaux espaces « tiers lieux » ouverts sur la cité puissent voir le jour afin de contribuer comme il se doit à la démocratisation culturelle. La recherche-création en photographie et en arts visuels est un chantier que nous avons ouvert et que nous souhaitons approfondir. A l’instar des écoles supérieures d’art, nous pensons que comme Centre d’art et de photographie nous sommes un espace privilégié pour faciliter l’émergence d’un savoir partageable qui part d’une pratique artis-

tique et qui excède le strict domaine de la création artistique. Nous affirmons haut et fort que l’art demeure l’une des grandes formes de la pensée et de la connaissance et nous avons la volonté de partager nos expérimentations et les résultats de nos recherches dans ce domaine avec d’autres partenaires : universités, laboratoires de recherche, entreprises, collectivités publiques, société civile. L’un des principaux objectifs du projet culturel de NEGPOS est la transmission – en explorant toutes les formes possibles de médiation – notamment pour faciliter au mieux les relations et interactions entre le meilleur de la création photographique contemporaine française et internationale et ceux qui sont les plus éloignés de l’offre culturelle et artistique. Nous sommes en effet persuadés qu’en apprenant à mieux regarder nous apprenons à mieux penser à la fois la société, l’image et l’art. L’éducation à l’image et par l’image est l’une de nos priorités. Notre but est de pouvoir contribuer à l’émancipation des citoyen/nes capables d’autonomie intellectuelle et d’intégration sociale et culturelle. Il s’agit d’un positionnement éthique et politique qui s’inscrit dans la droite lignée des idées fondatrices de l’éducation populaire. La rencontre singulière et concrète de n’importe quel individu avec les œuvres d’art ou les savoirs de son temps, quelles qu’en soient la nature et la complexité, doit être reconnue comme un droit. Chacun doit pouvoir revenir sur ses pas, accéder au travail de la pensée, expérimenter s’il le souhaite un rap­port personnel à la création. Nous œuvrons dans ce sens au quotidien au nom de l’intérêt général et de l’utilité pu­blique, au nom de la démocratie. La dimension internationale est au cœur du projet de NEGPOS. L’interculturalité et le nomadisme sont des formes que nous privilégions. En réaffirmant la nature cosmopolite de l’art, notre vocation est de partager des expériences portées par un large panel de partenaires internationaux qui partagent nos sensibilités. Il s’agit clairement d’échanger des visions du monde pour mesurer comment à l’échelle d’un Centre d’art et de photographie comme le nôtre des ressources peuvent être partagées au bénéfice des artistes et des publics. Les artistes et commissaires de nationalités différentes que nous invitons régulièrement nous permettent d’appréhender de nouvelles manières de penser, de sentir et d’agir par-delà les frontières et leur langue d’origine en manifestant leurs points de vue qui nous aident ainsi à mieux saisir les virtualités innombrables du réel et les grands défis sociétaux que nous devons aujourd’hui relever. Ainsi, NEGPOS se déploie sous une forme rhizomique aux quatre coins du monde avec un tropisme pour le continent Latino-américain avec lequel nous entretenons des rapports historiques et privilégiés. On sait à quel point les questions politiques, ethniques et écologiques sont mises en avant aujourd’hui dans les pratiques artistiques, et cela partout dans le monde, mais on peut dire que les artistes latino-américains y sont confrontés de façon particulièrement abrupte et brutale ! Nous revendiquons enfin une forme de latinité dans notre manière de faire et dans notre savoir être. Nous privilégions l’échange, la convivialité et la rencontre. Le plaisir esthétique est notre fil conducteur et nous nous efforçons de faire bon usage de la lenteur.

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Photographie de Patrice LOUBON


« JEAN NOUVEL & ASSOCIES ( JEAN NOUVEL ET JEAN-MARC IBOS), ARCHITECTES LOCAUX : FREDERIC CHAMBON & JEAN-REMI NEGRE»

CENTRE D’ART PHOTOGRAPHIQUE EXPOSITION - AIDE À LA CRÉATION - RÉSIDENCES D’ARTISTES FORMATIONS - ÉDITIONS - ÉDUCATION À L’IMAGE ET PAR L’IMAGE @negpos.photographie

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