The FIFA Weekly Edition #40

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N o 40/2015, 9 OCTOBRE 2015

ÉDITION FR ANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904

AFRIQUE DU SUD LE TALENT MULTIPLE DE DARIUS DHLOMO FC BARCELONE PAS DE MESSI, PAS DE POINTS AUSTRALIE LE CHAMPIONNAT DÉBUTE SANS HOLLYWOOD

LE SYSTÈME DE SURVEILLANCE DE LA FIFA

ENSEMBLE CONTRE LA DISCRIMINATION W W W.FIFA.COM/ THEWEEKLY


L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

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Australie L’A-League attaque la nouvelle saison avec des ambitions. “Nous voulons devenir l’un des plus grands championnats du monde”, lance Damien de Bohun, le directeur de la compétition.

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Algérie Le promu Tadjenanet affiche un moral à toute épreuve et fait la course en tête.

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Zsanett Jakabfi L’attaquante hongroise du VfL Wolfsbourg a suivi sa propre ambition en faisant carrière dans le football.

Ensemble contre la discrimination Notre couverture montre le footballeur anglais Joey Barton, qui s’est engagé en 2013 dans une campagne en faveur des droits des homosexuels.

Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

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Espagne Villarreal reste en tête du classement de la Liga après sept journées. (En photo : Roberto Soldado, à g.)

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Muhammad Gambo “Le championnat du Nigeria est le meilleur d’Afrique”, affirme l’attaquant dans un entretien.

Ben Duffy

The FIFA Weekly App Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues. Il est également disponible gratuitement pour votre smartphone ou tablette. http://fr.fifa.com/mobile 2

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Coupe du Monde U-17 de la FIFA 17 octobre – 8 novembre 2015, Chili

Clive Rose / Getty Images, Jose Jordan / AFP, imago, akg-images

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Amérique du Nord et Centrale 35 membres www.concacaf.com

Tous unis contre la discrimination Les discriminations n’ont pas leur place dans le football. C’est pourquoi la FIFA a mis au point un système de surveillance afin de prévenir et de sanctionner les débordements dans les stades. Gerd Dembowski nous parle des principes de la politique éducative, du travail avec les associations nationales et de l’implication des supporters.


L A SEMAINE DANS LE MONDE DU FOOTBALL

Europe 54 membres www.uefa.com

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

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Auckland City En Océanie, le club néo-zélandais fait la loi. (En photo : Ivan Vicelich)

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Darius Dhlomo Décédé en juin, le Sud-Africain ne brillait pas uniquement sur les terrains de football.

Groupe A

Groupe B

Groupe C

Groupe D

Groupe E

Groupe F

Chili

Angleterre

Australie

Belgique

Afrique du Sud

Nouvelle-Zélande

Croatie

Guinée

Allemagne

Mali

Costa Rica

France

Nigeria

Brésil

Mexique

Honduras

RDP Corée

Syrie

États-Unis

Rép. de Corée

Argentine

Équateur

Russie

Paraguay T H E F I FA W E E K LY

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Š 2015 adidas AG. adidas, the 3-Bars logo and the 3-Stripes mark are registered trademarks of the adidas Group.

# B E T H E D I F F E R E N C E


À DÉCOUVERT

Sans équivoque U

ne phrase qui discrimine d’autres personnes, de quelque manière que ce soit, n’est jamais agréable à entendre. Même si la phrase ainsi prononcée se veut inoffensive ou que l’intention n’est pas de blesser qui que ce soit. La ­d iscrimination ou l’agression sont des sentiments subjectifs. C’est là tout le p ­ roblème : face à un geste ou à une parole dégradante, il n’y a pas de demi-­mesure. Le dénigrement est toujours sans équivoque. Et inexcusable. Les victimes n’oublient pas. Dans notre reportage, le Brésilien Roque Junior déclare : "Les débats sur le racisme sont difficiles, car même ceux qui disent comprendre le problème ne l’ont pas forcément vécu, ce qui est une expérience très différente. Il faut l’avoir vécu pour savoir de quoi l’on parle." La FIFA lutte depuis des années contre toutes les formes de discrimination. Le respect de l’autre doit devenir une évidence. Pour tout savoir des actions engagées et comprendre comment fonctionne le système de surveillance dans les stades, rendez-vous en page 6. Å

imago

Alan Schweingruber

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LE SYS TÈME DE SURVEILL ANCE DE L A FIFA

TOUS UNIS CONTRE LA DISCRIMINATION

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LE SYS TÈME DE SURVEILL ANCE DE L A FIFA

En matière de discrimination, la FIFA applique la tolérance zéro. En commun avec le réseau Fare, l’instance dirigeante du football mondial veut établir de nouvelles normes en matière de prévention et de sanctions, comme nous l’explique Gerd Dembowski.

I Symbole d’amitié et d’harmonie Un arcenciel pendant l’entraînement de Melbourne Victory (mai 2015).

Scott Barbour / Getty Images

ls viennent au stade en toute discrétion pour prendre notes et photos. Contrairement aux autres spectateurs, ils ne s’intéressent guère aux exploits des stars sur le terrain. La plupart du temps, ils tournent même carrément le dos à l’action. En revanche, rien ne leur échappe lorsqu’il s’agit des chants des supporters, des bannières, des autocollants et des graffitis, des symboles et des codes affichés sur les vêtements du public. Ils connaissent les cultures de supporters issus de nombreux pays. Pourtant, eux-mêmes ne sont pas venus en fans. Ils étudient les comportements des spectateurs, mais ils ne rédigeront pas de thèses. Les observateurs anti-discrimination constituent un rouage essentiel du nouveau système de surveillance antidiscrimination de la FIFA. Ils entreront en action pendant les qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™ et la Coupe des Confédérations de la FIFA 2017™. Formés par Fare Les informations ainsi collectées sont rassemblées par la FIFA et par son partenaire, le réseau Fare, universellement reconnu pour ses efforts dans la lutte contre la discrimination dans le football. “Depuis 2013, nous gérons un système d’observation comparable à celui financé par la FIFA. Nous avons également formé des responsables de la diversité de la CONCACAF à l’analyse de matches”, décrit Piara Powar, directeur du réseau Fare. “Cette expérience nous sera précieuse pour la mise en place du projet de la FIFA.” Les observateurs anti-discrimination de la FIFA seront donc spécialement formés par le réseau Fare, car la discrimination peut prendre des formes très diverses selon les régions. La dévalorisation agressive de l’autre est une réaction sociale que l’on retrouve malheureusement dans le football. Qu’elle soit verbale ou physique, elle représente un type de discrimination aussi vieux que l’humanité elle-même. Il serait donc naïf d’imaginer éradiquer un jour totalement la discrimination. Comme leur nom l’indique, les observateurs anti-discrimination sont toutefois là pour lutter contre elle. Les jours de match, ils aident les arbitres et les émissaires de la FIFA. Le reste du temps, leurs observations viennent compléter les analyses des instances disciplinaires de la FIFA. “Nos observateurs cherchent à détecter toute forme de discrimination. Leur rôle consiste à signaler en toute objectivité les manifestations les plus évidentes”, poursuit Piara Powar. “Tout incident vu ou entendu fait l’objet d’un rapport à la FIFA dans les 24 heures.” T H E F I FA W E E K LY

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LE SYS TÈME DE SURVEILL ANCE DE L A FIFA

Imperturbable John Barnes (Liverpool) dégage négligemment une banane en touche (février 1988).

L’arc-en-ciel est un spectacle naturel magnifique, qui associe la pluie et le soleil. Comme le football, il réussit l’exploit d’associer deux opposés. Symboliquement, l’arc-en-ciel représente la beauté et l’harmonie, la paix. Sur le plan international, il est synonyme de reconnaissance et d’acceptation, notamment depuis son adoption dans les années 70 par le mouvement homosexuel et la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres).

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Le travail des observateurs anti-discrimination contribue au contrôle et aux éventuelles sanctions prévues par le Code de Discipline de la FIFA contre les associations membres. Il permet également de mieux cerner la nature et le développement de ces discriminations. À terme, ces observations serviront à poser les bases d’une autorégulation positive au sein des groupes de supporters et à améliorer la qualité du dialogue. Prévenir les cas isolés Bien entendu, les observateurs anti-discrimination n’assistent pas à tous les matches. Afin de mieux cerner les besoins, on procède au préalable à une analyse de risque des 851 matches de qualification pour l’épreuve suprême, en plus des rencontres de la Coupe des Confédérations : les deux pays qui s’affrontent et leurs supporters ont-ils une histoire commune ? Combien de supporters et quel type d’individus feront le déplacement ? Quelle est l’importance de cette

Bob Thomas / Getty Images

LE SYMBOLE ARC-EN-CIEL


Mike Hewitt / FIFA via Getty Images

LE SYS TÈME DE SURVEILL ANCE DE L A FIFA

Campagne de la FIFA L’Anglais Wayne Rooney s’engage (juin 2014, Rio de Janeiro). 9


LE SYS TÈME DE SURVEILL ANCE DE L A FIFA

Exploiter le potentiel féminin

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e f o otb all e s t un sp or t d ’homme s ! C ’e s t du moins c e que, malheureusement, beauc oup de p e r s o nn e s p e n s e n t , auj o ur d ’hui e n c o r e . E t même si de trè s nombreuse s f emme s et jeune s f ille s s’intére s sent au f ootball, f orc e e s t de c ons tater que c e spor t e s t toujour s pr incipalement pratiqué, suiv i et dir igé par de s homme s. Dans le s organe s de di r e c t ion e t de dé c ision du f o o t b all, en e f f e t , le s f emme s sont enc ore trè s peu repré sentée s : selon l’enquête sur le f ootball f éminin menée par la FIFA en 2014, 8 % seulement de s membre s de s c omité s exécutif s au sein de s f édérations sont de s f emme s. Pour tant, le potentiel de s f emme s, sur le s ter rains c omme en dehor s, e s t immense. Il est donc grand temps d’agir. Lors de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA , Canada 2015™, l’instance dirigeante du football mondial a lancé à Vancouver son programme de développement du leadership féminin. Il s’inscrit dans le cadre d’initiatives de la FIFA visant à of frir davantage de possibilités aux femmes et aux jeunes f illes dans le football. Ce programme, organisé par la FIFA en par tenar iat avec la THNK School of Creative Leadership, a pour mission d’iden tif ier, d’encourager et de soutenir des f igures dir i geantes for tes de sexe féminin. Pour chaque formation dispensée, la FIFA met à dis position un million de dollars US. Le projet de dévelop pement du leadership féminin fait par tie des neuf programmes de développement proposés par la FIFA à ses associations membres pour le cycle 2015 -2019.

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Nostalgie Didier Drogba salue la mémoire du militant des droits de l’homme Nelson “Madiba” Mandela (décembre 2013).

confrontation pour la suite de la compétition ? Il ne s’agit que de quelques-unes des clés étudiées. “Sur l’ensemble de la compétition préliminaire pour Russie 2018, nous suivrons environ 100 matches sur 851”, explique Piara Powar. “Nous pensons que cette initiative va donner une dimension supplémentaire au combat mondial contre la discrimination, laquelle est encore beaucoup trop présente dans les stades de football.” Combattre la discrimination dans les stades du monde entier, tel est donc le défi que la FIFA souhaite relever grâce à ce projet. Pour ce faire, elle a mis au point une approche stratégique qui s’articule autour de l’idée de contrôle et de sanctions à partir du travail de formation et du réseau de partenaires issus du monde du football, mais aussi d’autres horizons. À ces aspects, il faut rajouter la communication régulière. Tous ces domaines trouvent leurs racines dans le Règlement de la FIFA, lequel doit constamment être mis à jour.

Getty Images

Deuxième étape franchie avec succès à Zurich Trois séminaire s organisé s en neuf mois, au xquels s’ajoute un tra vail intensif réalisé sur plac e, vont per met tre à une sélec tion de c andidate s venue s du monde entier d ’ac quér ir le sa voir - f air e dont elle s auront be soin pour as sumer leur s f uture s f onc tions de dir igeante s. C haque par ticipante met au point un pr oje t indi v iduel qui doit r é ellement app or ter quelque c hose au f ootball f éminin, soutenue dans c et te tâc he par un mentor. L e premier séminaire a été organisé en juillet à Van c o u v e r, l e s e c o n d f in s e p t e mb r e à Z ur ic h . F elic ite Rwemalika, pr é sidente de la c ommis sion de f o o t b all f é minin de la F é dé r a t ion r wandais e de f ootball, y par ticipait . “Mon objec tif e s t de f aire c hanger le s mentali té s au Rwanda p our que le s gens pr ennent c onsc ienc e que le s f emme s sa vent aus si jouer au f o ot b all. J’ai dé c idé de t r a vailler dans le sp or t p ar p as sion. Je suis dé ter miné e à œ u v r e r p our l a d é f e n s e d e no s dr oi t s . C e p r o gr amme de leader ship nous p er me t de me t tr e au point de nouvelle s s tratégie s pour devenir de meil leure s leader s et ac c roî tre le nombre de f emme s à de s p o s te s de dir e c t ion dans no s p a y s”, a - t - elle déclaré. tfw


LE SYS TÈME DE SURVEILL ANCE DE L A FIFA

Une Coupe du Monde sans discrimination

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Glyn Kirk / AFP, Getty Images (2)

Signaux clairs Gervinho et Lukas Podolski se tapent dans la main (octobre 2012). En bas, la capitaine japonaise Homare Sawa s’adresse au public (Coupe du Monde Féminine 2011, Francfort).

Le Guide de bonnes pratiques de la FIFA Il s’agit maintenant de porter la bonne parole auprès des associations membres. Le Guide des bonnes pratiques de la FIFA en matière de diversité et de lutte contre la discrimination s’inscrit dans cette démarche. Ce nouveau manuel propose, par exemple, d’encourager le parrainage d’écoles ou de projets de formation par des footballeurs ou des entraîneurs, en les invitant à participer aux contenus. Selon le principe de l’autorégulation, les équipes peuvent elles-mêmes élaborer leurs propres règles pour lutter contre la discrimination. “Les bonnes actions ne sont pas toujours les plus coûteuses”, note Federico Addiechi, directeur du département Durabilité de la FIFA. Le message peut être transmis directement dans le stade par des joueurs prestigieux, s’exprimer à travers des lacets de toutes les couleurs pour lutter contre l’homophobie ou encore prendre pour forme l’organisation de tournois de football pour les aveugles et malvoyants.

ous son meilleur jour, le spor t e s t une ac tiv ité ras sembleuse et f ondamentalement multiculturelle. Pour tant, le racisme et la disc r imination sont monnaie (trop) c ourante sur le ter rain c omme en dehor s, par tout dans le monde. L a lu t te c ontr e la disc r imination dans le spor t f ait l ’objet d ’une at tention par ticulière de la par t du Haut- C ommis saire de s Nations Unie s au x droit s de l’homme (HCDH). En ef f et, le spor t e s t l ’une de s rare s ac tiv ité s humaine s à transc ender toute s le s f rontière s. Le HCDH a ouver t une collaboration avec la FIFA , le C omité organisateur local de la C oupe du Monde de la FIFA , Rus sie 2018™, le Minis tère r us se du Spor t et la Fédération r us se de football pour l’organisation d’un tour noi sans discr imination. Le football r us se a dû faire face à de multiple s incident s racis te s et discr imina toire s. Le s autor ité s ont entrepr is un proce s sus dif f icile qui doit les mener à reconnaître la gra vité de la situation. C er taines mesures ont déjà été pr ise s, mais le travail doit se poursuivre. Le racisme e s t un problème sociétal et compor te mental qui ne se limite év idemment p as au f ootball. Néanmoins, il e s t e s sentiel que le s re sponsable s du footb all a dm e t t e n t qu e cet te question se pose également dans leur sec teur d’ac tivité et qu’ils s’y at taquent avec diligence. Éradiquer le ra Yuri Boychenko Responcisme n’e s t pas chose sable de l’Unité anti-discrif a c il e . Un dial o gu e mination du Haut-Commisper manent et de s ac sariat des Nations Unies t io n s r é s o lu e s s o n t autant d ’outils indispensable s pour mener à bien c et te mis sion. A f in de lanc er le s débat s, le HCDH a organisé en juin 2015, c onjointe ment a vec le Minis tère r us se du Spor t e t la Fédération r us se de football, une réunion entre toute s le s par tie s prenante s – la première en son genre. C et événement a ras semblé de nom breuse s organisations spor tive s nationale s et inter nationale s, mais aus si de s as soc iations de suppor ter s, au x c ôté s de repré sentant s de s autor ité s r us se s et de la FIFA . Notr e bur e au r e s te engagé dans la lu t te c ontre le racisme et la disc r imination en v ue de la C oupe du Monde de la FIFA 2018 et bien au - delà, pour le spor t et pour l ’humanité. Yuri Boychenko T H E F I FA W E E K LY

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LE SYS TÈME DE SURVEILL ANCE DE L A FIFA

“Il est important que les actions s’inspirent des centres d’intérêt et du savoir-faire qui existent déjà sur place”, poursuit Addiechi. Il l’a appris au fil des années : “La réussite sportive se fonde notamment sur le partage et les relations humaines.” Le fil rouge du Guide de bonnes pratiques est l’établissement d’un climat social dans lequel chacun pourrait s’investir activement et se sentir bien.

“Le football est là pour tout le monde et pas seulement sur le terrain” Federico Addiechi, département Durabilité de la FIFA

“Les initiatives inédites des supporters sont également les bienvenues”, précise Addiechi. Outre l’intégration des fans dans les campagnes, le guide évoque des points de rassemblement pour le public au sein desquels un travail social peut être organisé.

La FIFA est convaincue que, pour réussir, ce travail local sur la diversité et la lutte contre la discrimination ne saurait se passer de l’investissement des clubs. “Reconnaître que la discrimination existe près de chez soi, qu’elle soit importante ou plus discrète, c’est déjà le premier pas pour mener durablement le combat”, confirme notre interlocuteur. La chose n’est pas toujours aisée. En effet, la discrimination va bien au-delà du racisme, comme le rappellent les Statuts de la FIFA. Ceux-ci précisent en effet que la FIFA entend lutter contre toute discrimination pour des raisons de couleur de peau, d’origine ethnique, géographique ou sociale, de sexe, de langue, de religion, de conceptions politiques ou autres, de fortune, de naissance ou autre statut, d’orientation sexuelle ou pour toute autre raison. Tolérance zéro De plus, certaines personnes n’ont pas conscience d’agir de manière discriminante. La discrimination ne se manifeste pas uniquement par la violence physique ; elle se cache parfois dans les préjugés, les stéréotypes ou les plaisanteries. “La discrimination n’est pas drôle, elle n’a rien à voir avec la passion ou avec la rivalité qui peuvent s’exprimer

Presse Sports

Paris fier de ses couleurs Les supporters du PSG en finale de la Coupe de France 2010 contre Monaco (stade de France, 1:0).

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LE SYS TÈME DE SURVEILL ANCE DE L A FIFA

“C’est un problème de fond, qui trouve ses racines dans notre histoire”

Roque Junior Champion du monde 2002 avec le Brésil.

C h am p i o n du m o n d e 20 02, Ro qu e Ju ni o r e xe r c e s e s t al e n t s b ie n au - d e l à d e s t e r r ain s , au p o in t d e s’ i m p o s e r c o m m e l ’u n d e s f e r s d e l a n c e d e l a lut te contre la discrimination au Brésil. Nous s o mm e s all é s à s a r e n c o n t r e :

Getty Images, FIFA

Roque Junior, selon vous, quel est le meilleur moyen de lutter contre la discrimination dans le football ? Roque Junior : C e n’e s t pas simple mais de nos jour s, on peut identif ier le s c oupable s et obliger le s club s à prendre c er taine s me sure s. Il f aut que c ha cun prenne se s re sponsabilité s. L e s ins tanc e s dir i geante s et le s indiv idus doivent être plac é s f ac e à leur s obligations. Le Brésil a vu défiler de très nombreux jou eu r s d e c ou leu r de g ra nd t a len t . Pou r t an t , les en t ra îneu r s son t sou ven t blanc s. Vous qui f ait es main t enan t par t ie de c e t t e pro f es sion, c om men t ex p liquez - vou s c e t t e situa t ion ? C ’e s t un problème de f ond, qui trou ve se s ra cine s dans notre his toire. L e s gens ont tendanc e à p ens er qu’un anc ien f o otb alleur noir n’a p as le s qualité s néc e s saire s pour oc cuper un pos te de re s ponsabilité. C ’e s t une que s tion de culture. Par f ois, le s gens e s sayent d ’y at tac her moins d ’impor tanc e et de minimiser l’inf luenc e de c e f ac teur, mais c’e s t un proc e s sus qui prend du temp s. L e travail doit se f air e à la maison, en f amille. C ’e s t là que l ’idé e d ’ égalité doit se transmet tre de génération en gé nération. L e s gouver nement s doivent aus si met tre en plac e de s politique s d ’ éduc ation tour née s ver s le s c atégor ie s le s plus mode s te s et pas uniquement ver s le s Noir s, même s’il e s t v rai que le s Noir s sont sou vent as so c ié s à c e t te c las se so c iale, toujour s pour de s raisons his tor ique s.

dans le football”, assure Federico Addiechi. “Sous quelque forme que ce soit, elle constitue un outrage à l’humanité.” Cet outrage, de nombreux joueurs le subissent régulièrement. Ancien champion du monde devenu entraîneur, le Brésilien Roque Junior souhaite se servir de cette expérience : “Les débats sur le racisme sont difficiles, car même ceux qui disent comprendre le problème ne l’ont pas forcément vécu, ce qui est une expérience très différente. Il faut l’avoir vécu pour savoir de quoi l’on parle. Au fond, tout le monde ne comprend pas et n’admet pas ce qui se passe réellement.” La lutte contre la discrimination pour apprendre Pour mieux cerner le problème, on peut aussi interroger l’ancien champion du monde français Lilian Thuram, qui a justement créé une fondation pour l’“éducation contre le racisme”. “Vous croyez que le sexisme fait partie de la nature humaine ?”, demande-t-il. “Moi, non. Le sexisme est l’une des plus anciennes formes de domination des hommes sur les femmes. C’est une construction pour exploiter les femmes. Il en va de même avec le racisme. Pour exploiter les personnes qui n’étaient pas blanches, on a inventé une histoire d’infériorité.” L’engagement de la FIFA consiste à ne laisser aucune place à ces pratiques, sur le terrain comme en dehors. Le système de surveillance récemment mis en place ainsi que le Guide de bonnes pratiques associent action, réaction et prévention. Ces deux instruments institutionnalisent en outre la présence d’observateurs anonymes pour relever les actes de discrimination et le Guide des bonnes pratiques de la FIFA en matière de diversité et de lutte contre la discrimination pour la formation des associations membres. “Le football est là pour tout le monde et pas seulement sur le terrain”, précise Federico Addiechi. La promotion de la diversité et la lutte contre la discrimination sont aussi des moyens d’apprendre les uns des autres, d’intégrer les expériences des joueurs et d’échanger avec des experts extérieurs. D’autres innovations importantes figurent également au programme de la FIFA, comme la création d’une récompense ou la nomination d’un ambassadeur pour la diversité et la lutte contre la discrimination. Mais c’est avant tout aux clubs qu’il revient de faire vivre cette diversité et ce combat contre la discrimination. Aux clubs et à leurs supporters. Å

Stratégie de la FIFA pour la diversité et la lutte contre la discrimination Les 5 éléments principaux •Communication •Contrôle & Sanctions •Formation •Réglementation •Travail en réseau & Coopération

Propos recueillis par Bruno Sassi T H E F I FA W E E K LY

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LE S C H AMPIONN AT S À L A C OUPE

VU

DES

A-League australienne

Sans ses stars Roland Zorn est spécialiste du foot­ ball et vit à Francfort-sur-le-Main.

Directeur de l’A-League australienne, Damien de Bohun voit grand et il n’a pas la langue dans sa poche. “Nous voulons devenir l’un des plus grands championnats du monde. Ça prendra quinze à vingt ans.” Pour le moment, l’élite australienne doit se contenter du numéro 14 en termes de résonance auprès du public, avec une moyenne d’environ 13 000 spectateurs par match. Le travail de notre interlocuteur consiste à tracer des perspectives d’avenir pour un championnat qui doit faire face à la rude concurrence du

TRIBUNES

football australien et du rugby. Il estime malgré tout qu’à terme, le beau jeu devrait prendre le dessus. “De plus en plus de gens jouent au football en Australie. Dans la mesure où notre pays devient de plus en plus multiculturel, il ne fait aucun doute que le football sera amené à tenir un rôle de plus en plus important.” Le 8 octobre, les Western Sydney Wanderers donneront la réplique au triple champion Brisbane Roar en lever de rideau de la onzième saison d’A-League. Ce championnat fermé réunit dix équipes. Il n’existe pas de relégation sportive, seules des raisons financières peuvent provoquer l’exclusion d’un membre. Le 9 octobre, le tenant du titre Melbourne Victory se déplacera sur la pelouse d’Adelaïde United. Emmenée par le défenseur français Matthieu Delpierre et l’attaquant albanais Besart Berisha, l’équipe mise avant tout sur la continuité. Ce choix n’empêche pas Melbourne de nourrir

de grandes ambitions : le club veut être le premier en Australie à remporter l’A-League pour la quatrième fois, mais il compte également jouer les premiers rôles en Coupe et en Ligue des Champions de l’AFC.

“Nous voulons devenir l’un des plus grands championnats du monde.” Damien de Bohun, directeur de l’A-League

Melbourne Victory est la formation qui attire le plus de spectateurs lors de ses rencontres à domicile : ils étaient environ 25 000 par match pendant la saison régulière 2014/15 et 40 000 au cours des play-offs. Le champion d’Australie a également vu son nombre d’adhérents augmenter de manière spectaculaire, pour passer à plus de 24 000. Il devance dans ces différents domaines le Sydney FC, deuxième au classement l’an passé et souvent également présenté comme le deuxième club le plus populaire du pays.

Quinn Rooney / Getty Images

Le grand rival de Melbourne a dû compenser le départ du meilleur buteur du championnat, l’Autrichien Marc Janko (16 buts en 22 matches), qui a rejoint le FC Bâle. Pour ce faire, les dirigeants ont jeté leur dévolu sur le Slovaque Filip Holosko, ancien de Besiktas. Ce dernier ne jouit pas forcément d’une immense réputation sur la scène internationale, mais son profil correspond à celui désormais recherché en A-League, où les salaires sont moins attractifs qu’en Major League Soccer américaine (MLS). En Australie, les deux jokers (Marquee Players), dont les émoluments ne sont pas comptabilisés dans le plafond salarial (Salary Cap), touchent des sommes sans commune mesure avec celles versées aux grandes stars du football mondial que sont l’Italien Andrea Pirlo ou le Brésilien Kaká, qui font les beaux jours de la MLS. L’ancien gardien international danois Thomas Sörensen, passé de Stoke City (Premier League anglaise) à Melbourne City, peut être considéré comme l’une des têtes d’affiche de la saison en Australie.

Passion Avec 24 000 adhérents, Melbourne Victory est le club le plus populaire de l’A-League.

L’absence de stars “hollywoodiennes” en A-League ne doit pourtant pas être interprétée comme un signe de régression. En effet, les dix pensionnaires du championnat ont tous ouvert leur propre centre de formation. Voilà un investissement qui devrait se révéler ­largement payant dans les années à venir. Å T H E F I FA W E E K LY

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Primera División espagnole

L’aluminium en travers du chemin du Barça Annette Braun est membre de l’équipe de rédaction de “The FIFA Weekly”.

Lors de la 7e journée de Primera División, le FC Barcelone a joué de malchance face à l’aluminium du but adverse. Contre le FC Séville, les ballons catalans sont allés à plusieurs reprises heurter le cadre. À la 23e minute de jeu, cette série de réalisations manquées a même pris des allures de film burlesque : un coup franc tiré par Neymar a d’abord été repoussé par le poteau droit puis par le gardien sévillan Sergio Rico avant de rouler le long de la ligne et de passer devant le poteau gauche. Luis Suárez a ensuite tenté à son tour d’envoyer le ballon au fond des filets, mais a dû lui aussi s’avouer vaincu face à la structure métallique.

Le manque de précision des tirs barcelonais est problématique, et ce depuis le début de la saison. La blessure de la superstar Lionel Messi lors du match de championnat contre Las Palmas et son absence des terrains pendant six à huit semaines privent par ailleurs l’équipe de l’une de ses armes offensives les plus efficaces. Cela n’empêche pas Luis Enrique d’être convaincu que son équipe retrouvera rapidement le chemin des buts, avec ou sans Messi : “Cela va changer, je n’ai aucun doute là-dessus.” Le résultat décevant du FC Barcelone aurait pu permettre au Real Madrid de passer devant son grand rival au classement, un seul petit point séparant les deux équipes avant 16

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Célébration Karim Benzema a permis très tôt aux Merengues de faire la course en tête contre l’Atlético Madrid.

le début de la journée. Toutes les chances semblaient d’ailleurs du côté des Madrilènes, puisque Cristiano Ronaldo est actuellement au meilleur de sa forme et a inscrit en Ligue des Champions les 500e et 501e buts de sa carrière face à Malmö. Sur la pelouse de leur concurrent local, l’Atlético Madrid, les Merengues ont signé une entrée en matière plus que réussie. Dès la 10e minute, Karim Benzema a permis au Real de prendre l’avantage, avantage que le gardien castillan Keylor Navas lui a permis de conserver en repoussant à la 21e minute un penalty signé Antoine Griezmann. Madrid a ensuite levé le pied à l’avant, plaçant toute son énergie dans le maintien du score. Cette stratégie défensive a été sanctionnée à la 83e minute par Luciano Vietto, qui a inscrit le but de l’égalisation. C’était la première fois que l’attaquant marquait pour l’Atlético. Le Real a donc dû finalement se contenter d’un modeste match nul 1:1. L’ambiance était nettement plus euphorique la semaine dernière du côté de Villarreal, cette équipe qui, il y a deux ans et demi, évoluait

encore en deuxième division et qui a perdu dix de ses joueurs cet été, dont l’intégralité de son attaque. Cette équipe domiciliée dans une ville d’à peine plus de 50 000 habitants. Cette équipe qui, malgré tout, parvient à mettre en difficulté les plus grands clubs du pays et, lors de la sixième journée, s’est hissée à la première place du classement grâce à sa victoire 1:0 sur l’Atlético. C’était la première fois depuis sa création, il y a 92 ans, que Villarreal occupait le fauteuil de leader. Avant le duel qui devait l’opposer à Levante, l’entraîneur Marcelino a cependant tenu à souligner qu’il s’agissait là d’une parenthèse enchantée. Le premier match de Villarreal dans la peau du leader n’a d’ailleurs pas été de tout repos, puisque dès la 35e minute de jeu, Bojan Jokić a été expulsé après avoir écopé de son deuxième carton jaune. L’équipe a donc dû disputer la majeure partie de la rencontre à 10 et s’est finalement inclinée 1:0. Malgré cette défaite, Villarreal reste en tête du classement avec 16 points. La parenthèse enchantée joue donc la prolongation. Å

imago

Après la rencontre, la réussite devant le but a donc logiquement été au centre des critiques de l’entraîneur du Barça, Luis Enrique. “La principale différence entre une star et les autres joueurs, c’est l’efficacité”, a-t-il ainsi déclaré, déçu. 28 tirs cadrés n’auront pas suffi aux Catalans pour prendre le dessus sur Séville, qui, de son côté, a su saisir au vol les occasions quand elles se présentaient. À la faveur d’une défense barcelonaise bancale, Michael Krohn-Dehli et Iborra ont respectivement marqué à la 52e minute et à la 58e minute, permettant aux leurs de faire la course en tête 2:0. Malgré un pénalty transformé par Neymar à la 74e minute, le FC Barcelone a essuyé sa deuxième défaite consécutive à l’extérieur.


Ligue 1 algérienne

Promu et leader Sarah Steiner est journaliste à “The FIFA Weekly”.

L’année dernière, le championnat algérien a battu tous les records en termes de suspense. Quatre journées avant la fin de saison, l’issue de la compétition était encore incertaine : même la lanterne rouge pouvait être couronnée. Finalement, c’est l’ES Sétif qui l’a emporté. Le nouveau champion gardera longtemps cette campagne en mémoire. Non seulement il s’est adjugé le trophée national, mais il s’est également imposé en Ligue des Champions et en Supercoupe de la CAF.

©NewPress

En revanche, tout ne tourne pas rond pour l’ES cette saison. La formation du président Hassan Hamar erre en bas de tableau car elle n’a été capable d’engranger que huit points en sept rencontres. Elle a, par ailleurs, déjà quitté la Ligue des Champions. “Nous ne tirons pas encore la sonnette d’alarme, mais nous devons absolument réagir”, a reconnu Hamar devant la presse locale. Hamoudi Tribèche devrait à présent

venir renforcer le staff technique de l’ES et épauler l’entraîneur Kheïreddine Madoui. Le prochain bilan sera dressé en hiver. Le club a annoncé qu’il se séparait de certains joueurs, dont le niveau est jugé insuffisant pour l’Entente. Par contre, pour ce qui est du niveau, celui du DRB Tadjenanet est impressionnant. Le promu a surpris tout le monde et s’est installé en tête du classement de la Ligue 1. Il a fêté sa quatrième victoire de la saison (3:2) contre le MC Alger en faisant preuve d’un mental d’acier. L’équipe a été menée à deux reprises après les réalisations de Kheiredine Merzougui (13e) et Rachid Bouhenna (53e). Mais elle est revenue deux fois au score grâce aux buts d’Ali Guitoune (37e) et Youcef Chibane (69e). Puis, alors que le club de la capitale avait manqué un penalty, Chibane s’est à nouveau illustré quelques minutes avant le coup de sifflet final, en offrant les trois points à ses couleurs. L’USM Alger réside également dans la capitale. Avec quatre succès en cinq journées, l’Union accomplit un début d’exercice presque parfait. Si elle ne pointe qu’à la troisième place du classement, c’est parce

qu’elle compte deux matches de retard sur ses concurrents. En effet, elle participe simultanément à la Ligue des Champions de la CAF, compétition dans laquelle elle réalise un excellent parcours. En phase de groupes, l’USM s’est uniquement inclinée face à Al Merreikh. Elle a d’ailleurs failli devenir la première formation de l’histoire du tournoi à remporter ses six rencontres à ce niveau. En demi-finale, le club a dominé Al Hilal à l’extérieur (2:1). Au match retour, à domicile, il a fallu une parade magnifique du gardien d’Alger, Mohamed Zemmamouche, pour repousser un tir d’Abdullatif Boya et assurer le 0:0. L’USM a alors pu fêter sa qualification pour la finale dans un stade comble. Heureux, le président Ali Haddad a annoncé : “Maintenant nous pouvons affirmer que notre ambition est de remporter la Ligue des Champions et de dédier le titre au peuple algérien.” Nous verrons le 30 octobre et le 7 novembre si l’USM est capable de subtiliser le trophée au TP Mazembe (RD Congo), quadruple tenant du titre et de représenter l’Afrique lors de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA™ en décembre, au Japon. Å

Défait après avoir mené à deux reprises Kheiredine Merzougui (à g.) a ouvert le score pour le MC Alger, mais Tadjenanet a fini par prendre le match à son compte. T H E F I FA W E E K LY

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L’ I N T E R V I E W

“Nous sommes le Barcelone du Nigeria” L’attaquant des Kano Pillars Muhammad Gambo, 27 ans, espère pouvoir réenfiler prochainement le maillot de l’équipe du Nigeria. Muhammad Gambo, votre équipe a concédé en août sa première défaite à domicile depuis douze ans. Comment avez-vous vécu ce match ? Muhammad Gambo : C’est arrivé lors du match contre Nasarawa United. Nous avons perdu 2:1 à domicile et ça nous a profondément touchés, non seulement moi et mes coéquipiers, mais également l’entraîneur et nos supporters. Je ne m’attendais pas à vivre cette défaite. Nous pensions tous que ça ne nous arriverait jamais. En plus, je suis né à Kano, donc je sais ce que cela représente pour les gens d’ici. Maintenant, tout le monde sait qu’en football, tout peut arriver. Parfois on gagne, parfois on perd.

Qui est le grand favori de la présente édition de la Premier League nigériane ? Malgré le coup d’arrêt dont nous venons de parler et la distance qui nous sépare de la tête du classement, je dirais que nous sommes une nouvelle fois favoris : les Kano Pillars ont gagné les trois dernières éditions, ce qui fait de nous l’équipe à battre. Ça ne va pas être facile d’enchaîner sur un quatrième titre, car il faut bien voir que notre championnat est le meilleur d’Afrique, en tout cas à mon avis. C’est le championnat où il y a le plus de qualité et où évoluent les meilleurs joueurs du continent.

Quel est le secret qui a permis à votre club de rester si longtemps invaincu à domicile ? Nous avons un bon entraîneur, Mohammed Baba Ganaru, mais surtout nous nous connaissons tous très bien. Nous avons une bonne mémoire. Nous connaissons le style et les points faibles de chaque équipe. On nous surnomme le Barcelone du Nigeria, car nous avons un style de jeu qui rappelle celui des Blaugranas. L’un de nos atouts est notre stade : il nous arrive de jouer devant 30 000 supporters. Nous avons les meilleurs supporters de tout le Nigeria.

Vous avez disputé sept matches et marqué un but en sélection nationale. Quel est, selon vous, le niveau de forme actuel des Super Eagles ? Plutôt bon. Sur le plan personnel, il n’y a que par des bonnes performances en club que je peux espérer être rappelé. J’ai été longtemps blessé, mais aujourd’hui je me sens bien et je suis prêt à retrouver les Super Eagles. Je suis sûr qu’avec l’aide de Dieu, je porterai de nouveau – tôt ou tard – le maillot de mon pays. Å Muhammad Gambo s’est entretenu avec Emanuele Giulianelli

J’aime jouer au poste d’avant-centre, en position axiale. Je suis rapide et j’ai un bon toucher de balle. Mais je peux marquer dans n’importe quelle position et des deux pieds. Je suis heureux chaque fois que je marque et je suis vraiment satisfait de mon rendement. Quand je passe un match entier sans trouver le chemin des filets, je suis frustré. J’aimerais vraiment marquer à chaque match. 18

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AFP Photo / Lluis Gene

Comment vous décririez-vous ? Quelles sont vos caractéristiques en tant que footballeur ? Vous avez marqué plus de 70 buts avec les Kano Pillars, n’est-ce pas ?


Nom Muhammad Gambo Date et lieu de naissance 10 mars 1988, Kano, Nigeria Poste Attaquant Parcours de joueur Depuis 2006 Kano Pillars FC Équipe nationale du Nigeria 7 sélections, 1 but

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First Love Lieu : Monrovia, Liberia Date : 24 juin 2015 Heure : 14h00 Photog raphe : Matthew Reamer

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FOOTBALL FOR HOPE

Football for Hope témoigne de notre engagement pour bâtir un meilleur avenir à travers le football. Nous avons soutenu à ce jour plus de 550 projets communautaires socialement responsables qui utilisent le football comme outil de développement social afin d’améliorer les conditions de vie et les perspectives d’avenir des jeunes et des communautés dans lesquels ils évoluent. Rendez-vous à la rubrique Développement durable sur FIFA.com pour en savoir plus.


C O U P E D U M O N D E F É M I N I N E U -17 D E L A F I F A

La Jordanie lance le compte à rebours Le compte à rebours indiquant une année avant le coup d’envoi de la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA, Jordanie 2016 a été lancé le 30 septembre 2015.

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Dominik Asbach / laif

ette semaine, l’attention n’était pas concentrée sur les stades, les joueuses ou les matches, mais bien sur le lancement du compte à rebours avant le coup d’envoi de la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA™, qui aura lieu dans un an en Jordanie. Une fête s’est tenue sous le patronage de la reine Rania de Jordanie et en présence de nombreux officiels, dont le Prince Ali ben Hussein, Président de la Fédération jordanienne de football, de Moya Dodd, membre du Comité Exécutif de la FIFA, ainsi que de nombreuses personnalités du monde de la politique, de l’économie et du sport. Le Comité organisateur local (COL) de la compétition s’est chargé de cet événement et a lancé le compte à rebours de ce grand tournoi inter­ national, qui se tiendra du 30 septembre au 21 octobre 2016 en Jordanie. Un message vidéo de la reine Rania Les festivités se sont ouvertes sur un message vidéo de la reine Rania consacré à l’importance d’accueillir un événement aussi important pour le football féminin : “Il s’agit d’un événement historique dans le royaume. C’est une réussite nationale et une fierté pour chaque Jordanien d’accueillir les meilleures équipes de la planète, qui vont se battre pour la Coupe du Monde. Nous devons être totalement prêts et montrer le meilleur visage de la Jordanie, qui sait toujours recevoir ses invités. Travaillons donc tous ensemble pour la réussite de cet événement unique”. Madame Samar Nassar, directrice exécutive de la Commission d’organisation nationale, a remercié au nom de cette délégation et de l’ensemble du football jordanien le roi ­Abdallah et la reine Rania pour le soutien immense qu’ils ont apporté à la tenue de cet ­événement très important pour la Jordanie. Le football féminin jordanien a été fortement soutenu depuis 2005, année de la création de l’équipe nationale. Durant les dix dernières années, tout le monde s’est attelé à améliorer les performances et à progresser au niveau mondial. “L’organisation de la Coupe du Monde ­Féminine U-17 est le fruit d’un travail continu”,

a ajouté Nassar. “Elle constitue un pas de géant sur le chemin du développement. Cette fête mondiale sera un tournant pour le football féminin en Jordanie car elle va augmenter l’intérêt du public. Ses retombées ne se limiteront pas aux jeunes filles, mais engloberont l’ensemble du football jordanien. Les travaux de modernisation des stades profiteront à tout le monde pendant de nombreuses années après la compétition.” Renforcer le football féminin Moya Dodd a rappelé à son tour l’importance de cet événement pour la Jordanie : “C’est une occasion unique de développer le football féminin en Jordanie et dans la région. La com-

pétition va avoir un impact positif considérable sur les jeunes filles, qui joueront au football sans appréhension. Elle va aussi renforcer la communication entre les cultures”. Deux ambassadeurs régionaux de l’événement ont été nommés à l’issue de la fête : le journaliste Mohammed Al Wakeel et la star de l’équipe féminine jordanienne et ancienne championne de gymnastique Yasmeen Khair. En fin de cérémonie, le Prince Ali ben Hussein, les maires des trois villes hôtes, les deux ambassadeurs régionaux ainsi que la capitaine de l’équipe U-17 ont lancé le compte à rebours au milieu d’applaudissements nourris. Å tfw

Un regard sur l’avenir L’entraînement de l’équipe de Jordanie U-14 à Amman.

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AUCKL AND CIT Y

Présent à chaque match Le kiwi, oiseau emblématique de la Nouvelle-Zélande, accompagne l’équipe, dont il est le porte-bonheur.

L’AMOUR DU DÉTAIL 24

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Aucune autre équipe ne compte davantage de participations à la Coupe du Monde des Clubs qu’Auckland City. C’est en misant sur de petits détails faisant la différence que ce modeste club parvient à se distinguer, comme nous l’explique Peter Smith.


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Shane Wenzlick / www.phototek.nz , Mohamed Mahmoud / AFP, Abdeljalil Bounhar / Keystone / AP

uckland City n’est peut-être pas le club le plus prestigieux de la planète, mais peu d’équipes peuvent se vanter de compter autant d’exploits que la formation néo-zélandaise, compte tenu de ses modestes ressources. Les Navy Blues dominent les débats au niveau national et continental avec six titres de champions de Nouvelle-Zélande sur les 11 dernières années et sept victoires en Ligue des Champions de l’OFC en dix ans. Au-delà de ces performances, c’est surtout sur la scène mondiale qu’Auckland s’est distingué. Les champions d’Océanie en titre participeront en décembre à leur septième Coupe du Monde des Clubs de la FIFA™. Aucun autre club ne peut se targuer d’une telle assiduité dans cette compétition. Les Néo-Zélandais ont gagné cinq de leurs 12 matches dans ce tournoi. Trois de ces succès, dont deux aux tirs au but, remontent à l’année dernière. En demi-finale de Maroc 2014, les Navy Blues ont poussé le champion d’Amérique du Sud San Lorenzo dans ses derniers retranchements, avant de s’incliner en prolongation à quelques minutes d’un choc inimaginable face au Real Madrid.

Victoire aux tirs au but Auckland City face au Moghreb Athlétic de Tétouan à la Coupe du Monde des Clubs 2014.

Dîner hebdomadaire avec les supporters Un tel parcours a de quoi surprendre, surtout quand on sait que les joueurs sont amateurs et font des journées de travail complètes avant de rejoindre l’entraînement. Pourtant, les Néo-Zélandais ne se contentent pas de défier les meilleures équipes de la planète ; ils trouvent régulièrement le moyen de les surprendre. “C’est un club familial, où chacun se sent bien. Il y a énormément de respect entre tous les acteurs. On commence à se rendre compte qu’une bonne atmosphère et un bon système peuvent produire des effets intéressants”, explique le président Ivan Vuksich. “Chaque semaine, nous dînons tous ensemble, avec les supporters. Ce sont des détails, mais quand on les additionne, on obtient quelque chose d’important.”

“Chaque semaine, nous dînons tous ensemble, avec les supporters.” Ivan Vuksich, président du club

Le club a été fondé il y a 50 ans, par un groupe de migrants croates. Basé au cœur de la plus grande ville de Nouvelle-Zélande, Central United a longtemps tenu le haut du pavé. Toutefois, le système de franchise adopté par la ligue nationale en 2004 a vu la création d’une entité séparée, baptisée Auckland City

Esprit d’équipe Le capitaine Ivan Vicelich (en h.), toujours au rendez-vous. T H E F I FA W E E K LY

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FC. Les personnes à l’origine de la création du club étaient pour la plupart originaires de la côte dalmate, comme les parents de l’inusable capitaine Ivan Vicelich. “Ils venaient d’arriver en Nouvelle-Zélande et ils cherchaient un endroit pour jouer”, raconte Vuksich, lui-même d’origine croate. “Au fil du temps, l’influence croate s’est faite de plus en plus discrète. Aujourd’hui, les Croates ne représentent plus guère que 5 % de nos membres. Nous sommes même devenus l’un des clubs les plus cosmopolites du pays.” De la Croatie à la Catalogne Tandis qu’Auckland City dispute la ligue nationale, dont les matches ont lieu en été, Central United – dont l’emblème reprend le célèbre damier rouge et blanc de la Croatie – écume toujours les compétitions locales durant l’hiver. Le lien entre les deux équipes reste évidemment très fort. Central United et Auckland City partagent les mêmes entraîneurs et la même philosophie. Si la touche croate est moins présente aujourd’hui, le style espagnol s’est affirmé au cours des cinq dernières années au point de devenir un élément-clé du succès des Navy Blues.

“Notre première participation à la Coupe du Monde des Clubs nous a ouvert les yeux. Auparavant, nous avions tendance à jouer systématiquement long”, poursuit Vuksich. “Quand nous sommes allés au Japon pour la première fois en 2006, nous avons pris conscience que cette façon de faire n’était pas seulement ridicule ; elle était aussi inefficace. Nous avons donc repensé notre stratégie au profit d’une approche basée sur la possession de balle. Il faut du temps pour maîtriser un tel système, mais aussi un certain type de joueurs. Après avoir gagné deux matches à Abou Dabi en 2009, nous avons senti que nous étions sur la bonne voie. Il faut croire en soi et persévérer dans ses choix. Aujourd’hui, nous récoltons les fruits de nos efforts.”

Un rôle de précurseur L’Espagnol Ramon Tribulietx est l’entraîneur d’Auckland City.

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Une nouvelle philosophie déterminante Né et élevé à Barcelone, l’entraîneur Ramon Tribulietx incarne à la perfection les valeurs du club. Sous sa houlette, plusieurs joueurs

Shane Wenzlick / www.phototek.nz (2)

Né à Barcelone, l’entraîneur Ramon Tribulietx incarne à la perfection les valeurs du club. Sous sa houlette, plusieurs joueurs espagnols sont venus se relancer en Nouvelle-Zélande.


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Troisième place Les joueurs fêtent leur réussite à la Coupe du Monde des Clubs 2014 au Maroc.

espagnols sont venus se relancer en Nouvelle-Zélande. “Ramon a mis en place un système très efficace, dont nous essayons de nous inspirer à Central United. J’espère que nous pourrons continuer à former des joueurs qui se sentent à l’aise dans ce schéma. Ramon croit fermement en ces idées. Il faut dire qu’il s’en est imprégné tout au long de sa vie”, poursuit le président. De grands rêves Cette année, avant de penser à un retour en demi-finale, les Néo-Zélandais devront se mesurer au champion de J.League ou au finaliste malheureux de la Ligue des Champions de l’AFC si un club japonais remporte le tournoi continental. “Ce qui s’est passé l’an dernier au Maroc était incroyable”, conclut Vuksich. “Nous n’aurions jamais pu imaginer un tel scénario. Mais nous sommes de grands rêveurs et nous sommes convaincus que tout est toujours possible.” Å

12e C OUP E DU MONDE DE S CL UB S DE L A FIFA Durée du tournoi : du 10 décembre au 20 décembre 2015 Lieu : Japon (Osaka et Yokohama) Tenant du titre : Real Madrid Première édition du tournoi : 2000 Déjà qualifiés (4 clubs) : FC Barcelone (Espagne, UEFA), CF América (Mexique, CONCACAF), Auckland City FC (Nouvelle-Zélande, OFC), River Plate (Argentine, CONMEBOL). Encore indéterminés (3 clubs) : vainqueur de la Ligue des Champions de l’AFC, vainqueur de la Ligue des Champions de la CAF, champion de la J-League japonaise ou deuxième de la Ligue des Champions de l’AFC (si le Gamba Osaka remporte la Ligue des Champions de l’AFC). Calendrier : fr.fifa.com/clubworldcup

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HISTORIQUE

Le caméléon sud-africain Footballeur, boxer, tennisman, enseignant et musicien : Darius Dhlomo était doté de nombreux talents. À la fin de sa carrière de joueur aux Pays-Bas, le Sud-Africain s’était en outre donné pour mission de dénoncer l’apartheid. Il est décédé en juin dernier, à l’âge de 83 ans.

L Prêt à donner de la voix Darius Dhlomo était un musicien passionné.

Sur le ring Le Sud-Africain lors d’un match de boxe. 28

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orsque Dhlomo s’est présenté à sa première séance d’entraînement avec le club néerlandais Heracles Almelo, ses nouveaux coéquipiers ont été surpris de ne pas le trouver dans le vestiaire alors qu’ils se mettaient tous en tenue. “Darius était tellement étonné que tout le monde, Noirs comme Blancs, puisse utiliser le même vestiaire, qu’il pensait devoir se changer dehors”, se souvient Henk ten Brink, joueur d’Heracles à l’époque. Né en 1931 à Durban, Darius Dhlomo a grandi sous le régime de l’apartheid, qui a eu une énorme influence sur sa personnalité. Le Sud-Africain a ainsi expliqué dans un entretien avec l’historien du sport Peter Alegi ce qui lui avait permis de devenir un homme si polyvalent, actif dans différents domaines : “Lorsque j’étais encore un petit garçon, pendant la période de l’apartheid, je n’avais pas d’autre choix que d’être créatif. ­S’occuper est la meilleure façon de survivre !” Dhlomo n’a jamais manqué d’occupations. Footballeur pour les Baumannville City Blacks, il jouait également au tennis à un bon niveau, a été couronné champion d’Afrique du Sud de boxe chez les poids moyens et il était aussi batteur et chanteur de blues. C’est d’ailleurs ce qui lui a valu son surnom : le boxeur chantant. Alors que l’Afrique commençait à peine à s’ouvrir au football, il était loin d’être maladroit balle au pied. “C’était un milieu de terrain très discipliné, qui travaillait dur”, raconte son compatriote Chris Ngcobo, l’ancien capitaine des Moroka Swallows. “Il n’y avait pas d’équipe nationale à l’époque, mais Ndoroo, comme nous l’appelions, a été retenu dans toutes les sélections auxquelles il pouvait prétendre. Il aurait sans aucun doute été en équipe nationale s’il y en avait eu une.” Sur le ring avec Mandela Jackie Motlogeloa, de son côté, a croisé la route de Dhlomo le boxeur. “Il n’est pas devenu champion d’Afrique du Sud par hasard, c’était un très bon puncheur”, témoigne le promoteur. “Il s’entraînait souvent avec Nelson Mandela. C’est d’ailleurs l’un des rares Sud-Africains qui étaient autorisés à frapper notre grand leader.” Malgré tout cela, Dhlomo trouvait également le temps d’occuper un métier à temps plein, professeur dans la commune de Lamontville. Il s’est néanmoins rapidement heurté au programme officiel, qui lui imposait d’enseigner “l’obéissance, l’acceptation des différences sociales, la piété et l’identification à la culture rurale”. “Je souhaitais aider les enfants à se développer, mais le gouvernement avait une autre approche en tête.


HISTORIQUE

“Je n’avais pas d’autre choix que d’être créatif. S’occuper est la meilleure façon de survivre !” Darius Dhlomo

via De Twentsche Courant Tubantia, akg-images / africanpictures (2)

Je lui ai dit que je ne pouvais pas, que je n’avais pas envie d’enseigner des choses aux enfants qui allaient à l’encontre de leur épanouissement”, a confié Dhlomo. Il a donc quitté l’enseignement pour travailler auprès de l’association YMCA (Union chrétienne de jeunes gens) à Durban. Inspiré par la réussite en Europe de plusieurs footballeurs sud-africains de couleur, comme Steve Mokone, il est également entré en contact, à cette époque, avec plusieurs clubs étrangers, leur demandant d’être mis à l’essai, sans succès. Alors qu’il ne s’y attendait plus vraiment, il a reçu en 1958, à l’âge de 26 ans, une lettre des Pays-Bas l’invitant à venir faire ses preuves à Heracles. Les Néerlandais l’aimaient Son ancien coéquipier ten Brink n’a pas oublié la vitesse à laquelle ­Dhlomo s’est intégré, sur et en dehors des terrains : “C’était quelqu’un de très attachant, agréable et toujours de bonne humeur. Il ne comptait pas ses efforts sur la pelouse, c’était toujours l’un des premiers à mener la charge”. Dhlomo ne s’est pas contenté de jouer au football aux Pays-Bas. Il a également continué à boxer et à donner des concerts auxquels il invitait ses coéquipiers. Ten Brink, ancien attaquant, se souvient de la générosité et des éclats de rire spontanés du Sud-Africain, mais également de son côté plus sérieux. “Je garderai à jamais l’image d’un homme engagé”, témoigne-t-il. Après avoir raccroché les crampons, Dhlomo a d’ailleurs travaillé comme enseignant et travailleur social, avant de s’engager pendant plusieurs années en politique en intégrant le conseil municipal de la ville d’Enschede. L’historien du sport néerlandais Jurryt van de Vooren a rencontré pour la première fois le Sud-Africain en 1985, lorsque ce dernier a fait campagne contre l’apartheid. Il n’est pas surpris de sa réussite aux Pays-Bas : “Le football professionnel en était à ses balbutiements dans le pays, tout était nouveau. Les gens l’appréciait non seulement parce qu’il était différent, mais aussi parce que c’était un très bon joueur.” Van de Vooren souligne que Dhlomo a été confronté à un choix difficile à la fin de sa carrière de footballeur : “Il pouvait rester aux Pays-Bas et dénoncer auprès de tous les horreurs de l’apartheid ou bien rentrer en Afrique du Sud. Il a choisi la première option, même s’il savait qu’il ne pourrait alors pas rentrer au pays à moins d’un changement politique”. Par bonheur, ce changement est arrivé de son vivant. Dhlomo a pu retourner en Afrique du Sud, où il a même retrouvé son ancien partenaire de boxe Nelson Mandela. Il est décédé en juin 2015 à Enschede à l’âge de 83 ans. Å

Talentueux Dhlomo était loin d’être maladroit balle au pied.

Peter Auf der Heyde

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GRASSROOTS

FIFA inspiring girls and boys to play football FIFA’s Grassroots programme is the core foundation of our development mission, aimed at encouraging girls and boys around the world to play and enjoy football without restrictions. Grassroots focuses on the enjoyment of the game through small-sided team games, and teaching basic football technique, exercise and fair play. For more information visit FIFA.com


TRIBUNE

COUP DE PROJEC TEUR

INFORMATIONS GÉNÉR ALES Pays : Albanie Trigramme FIFA : ALB Confédération : UEFA

De la cendre dans les cheveux Alan Schweingruber

Mario Wagner / 2Agenten

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orsque plusieurs buts sont marqués au cours d’un même match, il n’y a certes aucune honte à en avoir raté un, mais cela n’en est pas moins agaçant. Le nez qui chatouille, un besoin urgent de se moucher, tout le monde connaît ça. On fouille dans les poches de sa veste à la recherche d’un mouchoir, on y trouve un vieux chewing-gum ou une tétine mordillée et voilà, c’est déjà trop tard. À gauche, à droite, devant, derrière, le public lève les bras au ciel en poussant des cris de joie. Un pantalon ou un t-shirt mouillé, un peu de cendres de cigarette dans les cheveux : la passivité dans les gradins peut avoir bien des désagréments. Il arrive même que l’on rate en beauté le seul et unique but de la rencontre. C’est alors assez embarrassant et, en général, on préfère garder ce détail pour soi. Par chance, la télévision existe et permet de visionner à l’envi la scène en question, jusqu’à se convaincre soimême d’y avoir assisté en direct. Il arrive même que ce type de récit surclasse le but lui-même. Au stade, si le supporter rate un ballon qui va atterrir au fond des filets, c’est souvent parce qu’il doit satisfaire ses besoins les plus élémentaires. Les habitués des pubs connaissent tous cela : la soif ou bien une vessie trop remplie constituent des forces difficilement contrôlables. Dans les stades, un nombre important de personnes ressentent ces besoins au même moment, ce qui conduit inévitablement à la formation de longues queues devant les toilettes ou la buvette. Ce phénomène est d’ailleurs pointé du doigt par le public qui trouve assez désagréable de devoir attendre de la sorte. Il y a de cela trois semaines, le fait d’avoir été ainsi coincé à faire

la queue aura pourtant permis à plusieurs milliers de supporters munichois d’avoir plus tard une blague à raconter lors de soirées peu animées : “…et à ce moment-là, Robert Lewandowski est arrivé et a marqué cinq buts en neuf minutes. J’étais dans le stade, mais j’étais parti chercher une bière et je n’ai vu aucun but !” Rires autour de la table. Mais au fait, quel est le meilleur moment pour se lever et aller chercher des boissons quand on est au stade ? On peut bien sûr imiter ces petits futés qui se lèvent timidement pendant une phase de jeu passionnante, empêchant les autres de voir ce qui se passe sur le terrain, avant de se diriger lentement vers les escaliers et de piquer un sprint maladroit en direction de la buvette aussitôt que le ballon sort du terrain. Pour les autres, voici certaines informations qui pourront leur être utiles : s’il arrive souvent que des buts soient marqués juste avant la mi-temps, c’est pendant le quart d’heure final que les filets tremblent en moyenne le plus souvent. Cela semble d’ailleurs logique. Le moment idéal pour aller acheter une bière est donc juste après le coup d’envoi. Ceux qui ont vraiment soif peuvent retourner s’approvisionner pendant les dix premières minutes de la seconde période. À moins bien sûr que Robert Lewandowski ne soit présent sur le terrain. Mais ce footballeur ne joue pas pour les statistiques, il joue pour le public. Y compris pour celui qui, sans s’intéresser au football, rigolera en entendant plus tard quelqu’un raconter la plaisanterie citée plus haut. Å

Continent : Europe Capitale : Tirana

INFORMATIONS GÉOGR APHIQUES Superficie : 28 748 km² Point culminant : Korabi 2 753 m Façade maritime : Mer Adriatique

FOOTBALL MASCULIN Classement FIFA : 32e position Coupe du Monde : aucune participation

FOOTBALL FÉMININ Classement FIFA : 78e position Coupe du Monde : aucune participation

DERNIERS RÉSULTATS Hommes : Albanie - Portugal 0:1 7 septembre 2015 Femmes : Croatie - Albanie 3:1 2 septembre 2015

INVES TISSEMENTS DE L A FIFA Depuis 2000 :

La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly

4 159 427 USD T H E F I FA W E E K LY

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LE MIROIR DU TEMPS

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Manchester, Angleterre

1980

PA / EMPICS / Alpha

Stan Bowles du Leyton Orient FC garde l’équilibre.

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LE MIROIR DU TEMPS

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Brighton, Angleterre

2014

PA / Press Association

Zhora Oganisyan du Cirque de Moscou réalise avec succès un numéro d’équilibriste beaucoup plus difficile.

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L’A R T D U F O O T B A L L

Entre légendes Ronald Düker

LE S DÉC L AR AT IONS DE L A SEM AINE

“Si je faisais deux mètres cinquante et que je ne savais pas contrôler un ballon, je serais peut-être allé en Angleterre mais ici, le football est plus technique. C’est ce qu’on fait de mieux.” Yehven Konoplyanka a refusé plusieurs offres anglaises pour rejoindre Séville

“Quand on est un petit du club, de la ville, qu’on n’a jamais eu de comportement vraiment désobligeant envers qui que ce soit, être traité de la sorte, oui, c’est blessant. Je venais juste de faire ma plus belle saison.” Alexandre Lacazette se sent mal traité par le président de Lyon, Jean-Michel Aulas

FPF

C

omment un enfant devient-il un héros ? Depuis Moïse ou Œdipe, on a toujours répondu à cette question par des histoires aux similitudes frappantes. Le héros est issu d’un milieu privilégié tel qu’une famille royale. Toutefois, sa vie est loin d’être un long fleuve tranquille. Il est victime d’une catastrophe, mais s’en sort de façon insolite. Lorsque, par exemple, la mer ou un fleuve le ramène à la rive, personne ne connaît son nom. L’enfant trouvé est soigné et accueilli par une famille adoptive. Après de nombreuses péripéties, il retrouve ses parents biologiques. Ensuite, il réussit un test important avant de devenir roi ou maître tout-puissant à l’âge adulte. Mais est-ce que ce mythe peut devenir réalité ? Personne ne sait aujourd’hui si Martunis, le petit nouveau du Sporting Lisbonne, âgé de dix-sept ans, deviendra un jour une star du football mondial. Il y a quelques semaines, lorsque le jeune homme s’est rendu au Portugal pour signer son contrat, il a confié aux journalistes que son plus grand rêve était de marcher sur les traces de Ronaldo. Ce désir et son incroyable histoire sont liés. Originaire de Sumatra du Nord en Indonésie, Martunis n’avait que sept ans lorsque le tsunami a dévasté son île en décembre 2004 et a emporté avec lui 230 000 vies humaines. Le garçon a attendu l’arrivée des secours pendant 21 jours et a survécu en se nourrissant d’aliments charriés par les eaux. Selon les médecins, sans ce réflexe, il aurait péri. À l’époque le petit Martunis était déjà adepte du ballon rond – principalement en tant que fan. Lorsqu’il a été découvert affamé sur la

plage, il portait un maillot de l’équipe nationale du Portugal en lambeaux. Dans son dos, le numéro 10 de Rui Costa. L’été qui a suivi a certainement été décisif pour le parcours de Martunis : la Fédération portugaise de football lui a offert un billet pour l’Europe et l’a invité à rencontrer les joueurs de la sélection, qu’il avait toujours vus sur le petit écran auparavant. Martunis dans les bras de l’entraîneur Felipe Scolari, Martunis avec la légende Eusébio. Et, cerise sur le gâteau, la star planétaire Ronaldo a décidé de le prendre sous son aile, comme un fils adoptif. Au fil des années, ils se sont revus à plusieurs reprises. Ronaldo et la Fédération portugaise de football ont envoyé de l’argent en Indonésie afin de financer la reconstruction de la maison des parents de Martunis. À présent, ce dernier a intégré l’effectif du Sporting Lisbonne – là où tout a commencé pour Cristiano Ronaldo. Il est déjà coiffé comme son idole. Mais, sera-t-il capable de reproduire avec le cuir les mêmes exploits que CR7 ? L’avenir nous le dira. Une chose est sûre, le plus beau sport du monde est sur le point d’écrire une histoire digne de l’art, de la littérature et des mythes. Å

“Ce n’est pas du Leo Messi. C’est du Hatem Ben Arfa. C’est moi. Il a ses qualités, moi les miennes. On ne va pas comparer. Il joue au FC Barcelone et a le Ballon d’Or, moi je n’ai rien du tout.” Hatem Ben Arfa (Nice)

“Je donnerais un bras pour rajeunir de 30 ans et jouer avec Tévez. Je l’adore et je le remercie d’être revenu à Boca. J’aime Tévez. C’est un type qui a besoin de se sentir compris.” Diego Maradona

“Les anniversaires, Noël, la fête des mères … tous ces jours-là, nous les passions sur le terrain à effectuer des exercices physiques pénibles. Notre entraîneur Jesús Ramírez était comme un père pour nous. Comme nos parents n’étaient pas là, c’était lui que nous allions voir pour parler de nos problèmes. Nous pouvions nous confier à lui.” Efraín Juárez à propos de la victoire du Mexique en Coupe du Monde U-17 de la FIFA 2005 T H E F I FA W E E K LY

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FIFA PARTNER


LE TOURNANT

“Je voulais me prouver quelque chose à moi-même” Pour Zsanett Jakabfi, tout est parti d’une blessure douloureuse, qui l’a fait passer de talentueuse sportive polyvalente à footballeuse professionnelle.

Getty Images

J

’ai toujours aimé faire du sport. Enfant, j’ai testé toutes sortes d’activités pen­ dant mon temps libre. J’ai d’abord dé­ couvert que je me débrouillais bien au handball, puis je suis carrément tombée amoureuse du football. Il a bercé ma jeu­ nesse car mon père le pratiquait. Lorsqu’un de ses amis lui a dit que ce serait génial si les en­ fants pouvaient un jour prendre la relève, j’ai mis un point d’honneur à relever ce défi. Ensuite, il a fallu que je tranche : football ou handball ? Si le choix m’a d’abord semblé difficile, il s’est finalement révélé assez simple. J’avais douze ans lorsque je me suis blessée au genou en jouant au handball. Rien de grave, mais extrêmement douloureux ! J’étais telle­ ment en colère que j’ai décidé de me consacrer pleinement à ma passion pour le football. De toute façon, je remarquais de plus en plus que les handballeuses étaient bien plus puissantes que moi et que ce sport me correspondait de moins en moins. Bien sûr, le physique comptait aussi dans le football, mais différemment. J’étais ambitieuse et je voulais prouver – non pas aux autres, mais uniquement à moimême – que je savais également très bien me servir de mes pieds. Je remercie évidemment mes parents de ne pas m’avoir mis de barrières et de m’avoir constamment aidée à poursuivre mes objectifs sportifs. Peut-être que le manque d’intérêt pour le football de mes frères m’a été bénéfique. Quoi qu’il en soit, l’attitude positive de mes parents m’influence encore aujourd’hui. Téléphoner à mon père juste avant les ren­

contres est devenu un rituel que j’affectionne particulièrement. Mes parents m’ont permis de rejoindre le MTK Budapest, à environ 200 kilomètres de la maison, alors que je n’avais que 14 ans. Après avoir inscrit deux buts lors d’un match test avec le MTK, j’ai tout de suite intégré un inter­ nat car le club voulait absolument m’engager. Ma famille m’a alors encouragée et motivée sans relâche afin que je ne souffre pas trop de l’éloignement. À 15 ans, j’étais sacrée cham­ pionne de Hongrie avec le MTK. Deux ans plus tard, je rejoignais déjà la sélection nationale. Manifestement, mon amour pour le football est proportionnel à mon talent. Je suis maintenant certaine d’avoir pris la bonne décision en op­ tant pour le football. Å Propos recueillis par Rainer Hennies

Nom Zsanett Jakabfi Date et lieu de naissance 18 février 1990, Lengyeltóti (Hongrie) Poste Attaquante Parcours de joueuse 2004-2009 MTK Budapest Depuis 2009 VfL Wolfsburg Succès majeurs Championne d’Allemagne 2013, 2014 Ligue des Champions féminine 2013, 2014 Joueuse hongroise de l’année 2008, 2009, 2010 Équipe nationale 26 sélections, 12 buts

Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie. T H E F I FA W E E K LY

37


CLASSEMENT MONDIAL MASCULIN

Leader Entrées dans le Top 10 Sorties du Top 10 Nombre total de matches disputés Équipes avec le plus grand nombre de matches Plus grande progression en termes de points Plus grande progression en termes de places Plus grand recul en termes de points Plus grand recul en termes de places P osition Équipe

+/- Points

Argentine (inchangé) Espagne (6e, plus 5) Roumanie (13e, moins 6) 149 Samoa américaines, Îles Cook, Gabon, Samoa et Tonga (3 matches) Norvège (plus 243) Liberia (plus 65) Roumanie (moins 134) Chypre et ARY Macédoine (moins 28)

P osition Équipe

+/- Points

P osition Équipe

+/- Points

Dernière mise à jour : 1 octobre 2015 P osition Équipe

+/- Points

1 Argentine

0 1419

55 Guinée

8

582

109 Zimbabwe

-1

313

163 Myanmar

-1

147

2 Allemagne

1 1401

55 Japon

3

582

110 Géorgie

37

308

164 Samoa américaines

35

145

3 Belgique

-1 1387

57 Jamaïque

-5

576

111 Botswana

7

305

165 Porto Rico

-13

134

4 Portugal

2 1235

58 Australie

3

567

112 Saint-Kitts-et-Nevis

7

303

166 Îles Cook

39

132

5 Colombie

-1 1228

59 Trinité-et-Tobago

-5

564

113 Burundi

21

302

167 Inde

-12

128

6 Espagne

5 1223

60 RD Congo

5

563

114 Chypre

-28

300

168 Maurice

17

123

7 Brésil

-2 1204

61 Paraguay

-6

552

115 Aruba

22

299

169 Nouvelle-Calédonie

-3

120

8 Pays de Galles

1 1195

62 Mali

-2

546

116 Lituanie

-7

298

170 Timor oriental

-7

118

9 Chili

-1 1177

63 Serbie

3

538

117 Cuba

-4

294

171 Malaisie

-2

111

10 Angleterre

0 1161

64 Finlande

28

534

118 Belize

10

292

171 Indonésie

-6

111

11 Autriche

2 1100

65 Gabon

-2

529

119 République dominicaine

4

290

173 Bhoutan

-9

106

12 Suisse

5 1044

65 Panamá

-6

529

120 Niger

-19

287

174 Dominique

-2

102

13 Roumanie

-6 1042

67 Guinée équatoriale

-5

510

121 Sierra Leone

-16

286

175 Tchad

-4

100

14 Pays-Bas

-2 1004

96

15 République tchèque

5

983

69 Venezuela

16 Croatie

-2

965

67 Bolivie

0

510

122 St-Vincent-et-les-Grenadines

-6

284

176 Maldives

1

-19

501

123 Syrie

-2

283

177 Pakistan

-7

89

70 Émirats arabes unis

0

491

123 Bahreïn

-11

283

178 Îles Vierges américaines

-2

88

17 Italie

-1

962

71 Zambie

3

487

125 Namibie

-14

274

179 Laos

-5

85

18 Slovaquie

-3

936

72 Monténégro

5

470

126 République centrafricaine

42

271

180 Yémen

-5

82

19 Algérie

0

927

73 Afrique du Sud

-1

465

127 Madagascar

-6

262

181 Suriname

20 Uruguay

-2

919

74 Ouzbékistan

2

464

128 Koweït

-1

260

-15

79

182 Bangladesh

-9

77 69

21 Côte d’Ivoire

0

916

75 Ouganda

-4

455

129 RDP Corée

-3

252

183 Chinese Taipei

-4

22 France

2

899

76 Burkina Faso

-3

427

130 Palestine

-11

246

184 Seychelles

8

67

23 Islande

0

882

77 Haïti

10

418

131 Kenya

-15

245

184 Montserrat

-6

67

24 Ukraine

5

874

78 Bulgarie

-10

414

132 ARY Macédoine

-28

239

186 Cambodge

-6

66

25 Ghana

2

849

79 Togo

0

411

132 Moldavie

-8

239

187 Brunei

-5

61

26 Russie

6

845

80 Maroc

5

407

134 Philippines

-9

238

188 Tahiti

-6

60 59

27 Mexique

-1

842

81 RP Chine

3

405

135 Swaziland

0

224

189 Fidji

-8

28 Danemark

-6

835

82 Guatemala

16

401

136 Tanzanie

4

218

190 Népal

-5

51

29 États-Unis

-1

807

83 Antigua-et-Barbuda

22

400

137 Guyana

17

210

191 Sri Lanka

-7

49

30 Bosnie-et-Herzégovine

0

787

84 Soudan

5

399

138 Bermudes

-6

209

191 Îles Caïmans

-4

49

31 Équateur

3

765

85 Irak

-3

396

139 Sainte-Lucie

-8

208

193 Comores

-3

48

-10

396

140 Liban

-7

388

140 Lesotho

32 Albanie

-7

755

85 Îles Féroé

33 Hongrie

4

741

87 Estonie

34 Norvège

-7

201

193 Macao

-6

48

-12

201

193 São Tomé-et-Principe

-3

48

35

739

88 Arabie saoudite

5

384

142 Kazakhstan

3

199

196 Saint-Marin

-3

35

35 Irlande du Nord

6

724

89 Mauritanie

25

379

142 Luxembourg

-1

199

197 Turks et Caicos

-3

33

36 Tunisie

-3

722

89 Honduras

-8

379

144 Soudan du Sud

54

198

197 Îles Salomon

-10

33

37 Turquie

9

717

91 Arménie

-8

377

145 Thaïlande

-8

196

199 Îles Vierges britanniques

-4

27

38 Sénégal

0

713

92 Qatar

2

365

146 Kirghizistan

9

195

200 Tonga

-1

17

39 Iran

1

703

93 Rwanda

-15

364

147 Guinée-Bissau

-5

193

201 Vanuatu

-4

13

40 Écosse

-9

702

94 Salvador

13

363

148 Nouvelle-Zélande

-12

188

202 Érythrée

-1

8

41 Cap-Vert

15

701

95 Liberia

65

360

149 Vietnam

3

187

203 Mongolie

-1

6

42 Costa Rica

-3

691

95 Nicaragua

44

360

150 Afghanistan

-20

183

203 Somalie

-1

6

43 Pologne

-9

680

97 Angola

-9

353

150 Guam

-4

183

205 Andorre

-3

5

44 Grèce

0

676

98 Belarus

-1

350

152 Curaçao

-4

181

206 Djibouti

-1

4

45 Suède

-9

672

99 Jordanie

-8

348

153 Hong Kong

-2

180

206 Papouasie-Nouvelle-Guinée

-1

4

46 Slovénie

-1

662

100 Bénin

15

341

154 Barbade

-10

175

208 Anguilla

0

0

47 Israël

-1

659

101 Malawi

-5

339

155 Turkménistan

-6

172

208 Bahamas

0

0

48 Cameroun

-6

640

102 Oman

-2

338

156 Liechtenstein

-6

170

49 Congo

-7

636

103 Lettonie

-13

335

157 Singapour

0

164

50 Pérou

-2

623

104 Canada

-2

333

157 Malte

3

164

51 Égypte

-2

620

105 Azerbaïdjan

5

328

159 Grenade

-1

159

52 Nigeria

1

600

105 Libye

-7

328

160 Tadjikistan

-2

156

53 République de Corée

4

590

107 Mozambique

-12

327

161 Gambie

-18

154

54 République d’Irlande

-3

587

108 Éthiopie

-5

315

162 Samoa

34

152

38

T H E F I FA W E E K LY

http://fr.fifa.com/worldranking/index.html


PUZZLE

Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)

Président par intérim Issa Hayatou

1

6

3

4

4

9

8

8

9

7

FACILE

Secrétaire Général par intérim Markus Kattner

5

3 1

5

Directeur de la Communication et des Affaires publiques Nicolas Maingot (p. i.)

8

7

5

2

9

Rédacteur en chef Perikles Monioudis

8 8

Rédaction Alan Schweingruber (rédacteur en chef adjoint), Annette Braun, Sarah Steiner

6

7

Conception artistique Catharina Clajus Service photo Peggy Knotz, Lisa Schneider (suppléance 13 Photo) Mise en page Richie Krönert (responsable), Tobias Benz, Susanne Egli

2 5

Ont contribué à ce numéro Peter Auf der Heyde, Gerd Dembowski, Emanuele Giulianelli, Rainer Hennies, Bruno Sassi, Peter Smith

9

8

4

3

6

5

1

6

5

6

7

5

3

9

7 9

8

6

1

3

5

9

3

3

2 7

7

8

1

4

6

9

6

1

7

DIFFICILE

Impression Zofinger Tagblatt AG

8

Contact feedback-theweekly@fifa.org

Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.

8

4

Production Hans-Peter Frei

La reproduction des photos et des articles, y compris sous forme d’extraits, est interdite, sauf accord de la rédaction et sous réserve de la mention “The FIFA Weekly, © FIFA 2015”. La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse.

8

4

6

8

Assistante de rédaction Alissa Rosskopf

Internet www.fifa.com/theweekly

4

2

Collaborateurs réguliers Ronald Düker, Matt Falloon, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Andreas Jaros, Jordi Punti, David Winner, Roland Zorn

Traduction www.sportstranslations.com

7

2

MOYEN

Correction Nena Morf (responsable), Martin Beran, Kristina Rotach

Responsables de projet Bernd Fisa, Christian Schaub

2

9

2

3 8

7

7

5

4 2

2 5

3

3

6 Puzzles courtesy: opensky.ca/sudoku

Éditeur FIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich Téléphone +41-(0)43-222 7777, Fax +41-(0)43-222 7878

Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres de 1 à 9, qui ne se trouvent jamais plus d’une fois dans la même ligne, la même colonne ou le même carré de 3x3.

3 4

3

8

2

7

2

1

6

T H E F I FA W E E K LY

39


Football breaks down barriers Football builds bridges. It has a unique power to inspire friendship, respect and equality. FIFA’s Say No To Racism campaign is part of our commitment to tackle all forms of discrimination in football. Everyone should have the right to play and enjoy football without fear of discrimination. Say no to racism. For more information visit FIFA.com


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