Syndicats FGTB n°17 - 18 octobre 2013

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N°17 • BIMENSUEL • 68ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

18 OCTOBRE 2013 • Éd. LIÈGE

ACTION INTERIM

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ine Bai

lleux

Intérimaires, pas jetables!

La FGTB organisait le mercredi 9 octobre sa neuvième Journée des Droits des Intérimaires. Des actions ludiques ont été menées dans des lieux publics et des zonings industriels à travers le pays. L’occasion de distribuer le magazine événementiel I-zone.

Voir page 7 MALADIES CHRONIQUES

Des soins plus accessibles Page 3

JOUR DE CARENCE

Les malades assignés à résidence Page 4

EXPO

Santé et prévention: tout un art Page 5

BUDGET

Des économies et une mini relance Page 8

ACHACT

Ensemble pour un salaire vital Page 9



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RÉGIONS

SYNDICATS • N°17 • 18 OCTOBRE 2013

NAMUR

Voici le calendrier de nos sÊances d’informations du mois de novembre

Vous ĂŞtes en stage d’insertion professionnelle? Ceci vous concerne! Les jeunes qui ont terminĂŠ leurs ĂŠtudes et sont inscrits au FOREm vont devoir subir deux ĂŠvaluations par l’ONEm avant d’obtenir leurs allocations d’insertion: > La 1ère ĂŠvaluation aura lieu au cours du 7ème mois de stage > La 2ème ĂŠvaluation aura lieu au cours du 11ème mois de stage Ces ĂŠvaluations conditionnent l’ouverture du droit aux allocations d’insertion Le droit aux allocations (normalement après 12 mois) n’est garanti qu’à la condition que les deux ĂŠvaluations soient positives. Chaque ĂŠvaluation nĂŠgative reporte l’ouverture du droit aux allocations d’insertion

➥ Que pouvons-nous faire pour vous aider? Au-delĂ des sĂŠances d’informations que nous organisons dans toute la province de Namur (voir le calendrier), nous pouvons vous aider de diffĂŠrentes manières: > Vous recevoir sur RDV pour vous aider Ă prĂŠparer votre dossier > Vous assister en cas de litige avec le FOREm et l’ONEm Pour bĂŠnĂŠďŹ cier de ces services, il vous sufďŹ t de souscrire une afďŹ liation gratuite auprès des ÂŤEtudiants FGTBÂť.

Commune

Date & heure

Adresse

Auvelais

Mardi 5 novembre de 10h00 Ă 12h00

Salle Perot, 1er ĂŠtage, administr. communale, Place Communale, 5060 AUVELAIS

Gembloux

Mardi 5 novembre de 13h00 Ă 15h00

Centre Culturel, Salle N°2, Place Arthur Lacroix, 5030 GEMBLOUX

Ciney

Mercredi 6 novembre de 10h00 Ă 12h00

Centre Culturel, Salle N°3, Place Roi Baudoin, 5590 CINEY

Andenne

Mercredi 6 novembre de 13h00 Ă 15h00

Salle des Mariages, Maison Communale, Place Communale, 5030 ANDENNE

Mariembourg

Jeudi 7 novembre de 10h00 Ă 12h00

Rue d’Arschot, n°17, 5660 Mariembourg

Beauraing

Jeudi 7 novembre de 13h00 Ă 15h00

Centre Culturel, rue de l’AubÊpine 3, 5570 BEAURAING

Dinant

Vendredi 8 novembre de 10h00 Ă 12h00

Maison de la LaĂŻcitĂŠ, rue Courte Saint-Roch 5, 5500 DINANT

Namur

Lundi 4 novembre de 10h00 Ă 12h00

Salle 4ème Êtage, FGTB, rue Dewez 40-42, 5000 NAMUR

Accès libre – pas d’inscription prĂŠalable Personne de contact: D. LECOMTE 0498/39.79.75 (pendant les heures de bureau) ou david.lecomte@fgtb.be

Personnes de contact pendant les heures de bureau: > David LECOMTE - 0498/39.79.75 - david.lecomte@fgtb.be > Service ACCOMPAGNEMENT - 081/64.99.30

LUXEMBOURG

La centrale Horval offre une permanence sociale Ă Bastogne

Constructeur d’avenir

Depuis le 7 octobre 2013, la Centrale HORVAL (Centrale de l’Alimentation, Horeca, Services, Secteurs Verts, Attractions Touristiques,‌) organise une permanence sociale dans les locaux du service chômage FGTB de Bastogne situÊ 8 rue des Brasseurs chaque 1er lundi du mois de 13h30 à 16h30.

OGBL Elections Ă la Chambre des salariĂŠs au Luxembourg

Novembre

Cette permanence est tenue par JÊrÊmy TETART, propagandiste, qui peut être joint par Gsm au 0471/90.11.04. ou par courriel à l’adresse suivante tetarjere@gmail.com.

2013

Frontaliers, faites entendre votre voix ! 50 000 rÊsidants belges, actifs et pensionnÊs, vont être appelÊs à voter pour Êlire leurs reprÊsentants à la Chambre des salariÊs au Luxembourg. C’est la seule opportunitÊ pour nous, les frontaliers, de participer au processus de dÊcision politique luxembourgeois.

Jeudi 21 novembre, 20h à la Maison de la Culture d’Arlon

La Chambre des salariĂŠs est le regroupement dĂŠmocratique le plus important au Grand-DuchĂŠ de Luxembourg avec 430 000 ĂŠlecteurs potentiels dont plus de 160 000 frontaliers. Actuellement, l’OGBL dĂŠtient 36 des 60 sièges Ă l’assemblĂŠe plĂŠnière de la CSL et prĂŠside celle-ci. La Chambre des salariĂŠs est un acteur incontournable dans la vie politique luxembourgeoise et un contrepoids important vis-Ă -vis des chambres patronales.

(auteur de L’usine), Nicolas Latteur (auteur de l’ouvrage Le travail, une question politique) et JoÍl Thiry (FGTB Luxembourg) nourriront les Êchanges.

Frontaliers, participez au vote et renforcez la majoritÊ de l’OGBL. L’OGBL, de loin le premier syndicat du Grand-DuchÊ, a toujours dÊfendu les droits de tous les salariÊs au Luxembourg, sans distinction de leur origine.

Pour les frontaliers belges, l’OGBL est la garantie t E VO TFSWJDF EF QSPYJNJU� BWFD EFT QFSNBOFODFT Ë "ZXBJMMF "SMPO '(5# #BTUPHOF )BCBZ MB Neuve, Vielsalm et bientôt Virton. t EF MB E�GFOTF EFT EPTTJFST TQ�DJmRVFT FOHFOES�T QBS MF TUBUVU QBSUJDVMJFS EV GSPOUBMJFS QSFTUBUJPOT GBNJMJBMFT CPVSTF E �UVEFT TPJOT EF TBOU� QFOTJPO DIÙNBHF mTDBMJU� y t E VOF USÒT HSBOEF QS�TFODF EF E�M�HV�T EV QFSTPOOFM CJFO GPSN�T FU DPOTFJMM�T EBOT MFT EJGG�rentes entreprises du pays. t BWFD TFT 000 membres, d’avoir un reprÊsentant de poids dans le paysage social, politique et Êconomique au Luxembourg, mais aussi dans la Grande RÊgion.

Frontaliers belges, pour que votre voix compte, votez Ă la Chambre des salariĂŠs, votez OGBL, liste 1! facebook.com/ogbl.lu twitter.com/OGBL_Luxembourg

www.electionssociales2013.lu

Ne pas jeter sur la voie publique

Renforcer la prÊsence de l’OGBL, c’est renforcer la dÊfense de vos droits!

Pièce de thÊâtre: ÂŤL’UsineÂť - Seul en scène, un ouvrier se livre, partage son quotidien en usine. La pièce, proposĂŠe en partenariat par le CEPPST et la Maison de la Culture, sera suivie d’un dĂŠbat avec la salle. Vincent De Raeve

ÂŤVoilĂ onze ans, j’ai commencĂŠ Ă travailler dans une usine. J’emballe depuis des piles de papier. Le produit sort de la machine, je vĂŠriďŹ e sa conformitĂŠ. Je pose dessus un plastique. Puis un ÂŤtopÂť en bois compressĂŠ. Je scotche les quatre coins. Colle une ĂŠtiquette avec un code-barre. La mets sur la zone d’emballage avec un transpalette. Puis j’attends la suivante. J’en ai emballĂŠ cent mille. Huit heures pour apprendre mon mĂŠtier et seize mille huit cent Ă gamberger.Âť (Vincent De Raeve, auteur de ÂŤL’usineÂť) EntrĂŠe : 5e / 5 ĂŠpis * durĂŠe : 1h + dĂŠbat infos et rĂŠservation: Maison de la Culture d’Arlon, 063 24 58 50 info@maison-culture-arlon.be


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BRUXELLES

SYNDICATS • N°17 • 18 OCTOBRE 2013

> CARTE BLANCHE

Avec Resistances.be! Le rédacteur en chef et le porte-parole de Résistances.be, le web-journal de l’Observatoire belge de l’extrême-droite, sont poursuivis devant les tribunaux par un dirigeant de l’ex-Front national belge de Daniel Féret. Pour quelle raison? Avoir créé et utilisé, en 2009, durant quelques semaines, un «profil imaginaire» sur Facebook. Comme des centaines de milliers de ses utilisateurs : des écoliers pour se protéger de la cybercriminalité, des enseignants dans le cadre de projets pédagogiques, des sociétés commerciales pour leur publicité, des policiers menant des enquêtes criminelles… Ce profil aux sympathies affichées pour la droite nationaliste radicale devait servir à une enquête de journalisme d’investigation de Résistances.be sur l’utilisation par l’extrême-droite des réseaux sociaux. En effet, depuis plusieurs années, les nouveaux médias ont également été investis par des formations et des groupes nationalistes, racistes et antidémocratiques à des fins de propagande

et de recrutement. Cette présence «undercover» de Résistances.be sur Facebook s’est développée en respect total des règles déontologiques, émises par les associations professionnelles de journalistes, en matière de journalisme d’investigation et d’immersion. Suite à la création de ce profil imaginaire, un certain Georges-Pierre Tonnelier, de façon totalement volontaire de sa part, prit contact avec lui. Dirigeant d’extrême-droite depuis les années ‘90, ce dernier fut notamment (liste non exhaustive): cofondateur du Comité belge de soutien à Jean-Marie Le Pen, attaché parlementaire et candidat aux élections pour le Front national belge, président de son service d’études, responsable Internet de ce parti, lourdement condamné pour racisme (avec Daniel Féret, le président-fondateur du FN) suite à une plainte déposée par le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme (un service public fédéral), le Mrax (Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie) et la Ligue des droits de l’homme1 … et spécialiste pour l’extrême-droite en informatique et Internet. Malgré ce pédigrée, le même Tonnelier affirmera ensuite n’avoir plus aucune activité liée à l’extrême-

Intérim: en action à Bruxelles, le 9 octobre 2013

droite et qu’il avait même quitté ses rangs après avoir fait le constat d’une «erreur de jeunesse» (de près de dix ans, tout de même!). Sous diverses formes, il fit pression sur la rédaction de Résistances.be (mais également sur son comité de soutien, auprès d’autres ONG, dont la Ligue des droits de l’homme, sur le Centre pour l’égalité des chances, sur des journalistes en relation avec Résistances.be et même sur les employeurs de Manuel Abramowicz et Julien Maquestiau…) pour que son nom, figurant dans quelques articles du site de ce média, soit occulté. Refusant ces exigences au nom du droit à l’information et de son refus de la censure, Résistances. be publia tout de même un article, en novembre 2008, sous le titre: «Georges-Pierre Tonnelier et l’extrême droite: c’est fini». A l’heure actuelle, cet article de Résistances. be «à décharge» du frontiste est toujours en ligne2. Or, suite à la prise de contact entièrement volontaire du même Tonnelier avec le profil imaginaire Facebook, Résistances.be put constater que ce soi-disant «ex-activiste» était resté un des dirigeants clés du parti d’extrême-droite et qu’il s’apprêtait même avec son secrétaire général à le réorganiser, après sa défaite cinglante aux élections régionales. C’est un an après la publication

La plainte déposée par GeorgesPierre Tonnelier contre Manuel Abramowicz et Julien Maquestiau semble être une véritable action politique visant à faire taire ceux qui osent révéler la véritable nature de l’extrême-droite. Ce n’est pas pour rien qu’aujourd’hui, le même Tonnelier – qui poursuit toujours ses activités politiques – est soutenu dans son action contre Résistances. be par divers groupes et dirigeants de l’extrême-droite belge. Pour notre part, nous considérons que cette action judiciaire pourrait menacer directement la liberté de la presse et le droit à l’information dans son ensemble. Nous estimons que Manuel Abramowicz et Julien Maquestiau ont

scrupuleusement respecté la déontologie journalistique en matière de journalisme d’investigation, d’immersion et d’«undercover». C’est pour ces raisons que nous leur apportons notre soutien. Un collectif de signataires, dont: Olivier BASILLE, Eddy CAEKELBERGHS, Jean CORNIL, Jean-Michel DE WAELE, Thomas GUNZIG, Philippe HENSMANS, Christian PANIER, Gilles PERRAULT (France), Andrea REA, Annemie SCHAUS, Sam TOUZANI, Philippe VAN MUYLDER, Dan VAN RAEMDONCK, Janine VERBIST, Jean VOGEL, Günter WALLRAFF (Allemagne). 1 - Communiqué de presse du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme (CECLR), du Mrax et de la Ligue des droits de l’homme du 4 octobre 2006: «(…) Dans une décision longuement motivée, argumentée et équilibrée, la cour (d’appel de Bruxelles) condamne Daniel Féret et Georges-Pierre Tonnelier pour incitation à la haine, à la discrimination et à la ségrégation raciales et prononce une peine d’inéligibilité (dix ans pour D. Féret, sept ans pour Georges-Pierre Tonnelier)»: http://diversite.be/index. php?action=artikel_detail&artikel=96 . 2 - Cet article de Résistances.be peut être consulté sur son site: www.resistances. be/fnlafin10.html.

Vers un décret novateur? L orsqu’une entreprise décide de fermer ses portes (ou même seulement une partie de ses activités) et de licencier ses travailleurs et lorsqu’elle refuse, en outre, de céder ses activités à un repreneur prêt à maintenir l’emploi, les pouvoirs publics sont désarmés, au nord, au sud et au centre de notre pays. C’est pourquoi, le 20 juin 2013, le gouvernement wallon a adopté, en première lecture, un avantprojet de décret relatif «à l’expropriation d’actions (…) ou de branches d’activité pour cause d’utilité publique». Cet avant-projet de texte a pour objectif de permettre au gouvernement, lorsqu’il poursuit la défense de l’intérêt public, de forcer ces entreprises à la vente. Et de rappeler que certains pays voisins bénéficient déjà de telles dispositions (notamment la France ou encore les Pays-Bas). D’autres pays ont adopté des dispositions semblables dans le domaine bancaire (RoyaumeUni, Allemagne). Conformément aux dispositions internationales et à la jurispru-

©Séverine Bailleux

des révélations sur ses mensonges que Georges-Pierre Tonnelier porta, pour finir, plainte au pénal contre Manuel Abramowicz et Julien Maquestiau. En leur faveur, le parquet de Bruxelles a demandé, à deux reprises, un non-lieu, estimant donc que ni Manuel Abramowicz ni Julien Maquestiau n’avaient commis d’infractions en prenant un profil imaginaire sur Facebook pour y mener une enquête journalistique d’investigation sur l’utilisation par l’extrême-droite des réseaux sociaux numériques.

dence en la matière, une expropriation ne peut intervenir que si quatre conditions cumulatives sont rencontrées:

• le paiement d’une juste indemnité, • la poursuite d’un but d’utilité publique, • une procédure définie par une loi (en Wallonie, un décret), • le contrôle par un tribunal indépendant. La procédure prévue par l’avantprojet de décret est déclenchée lorsqu’une personne morale ferme une branche d’activité ou une unité d’exploitation établie sur le territoire wallon. Elle se déroule en différentes étapes successives. La première étape, appelée «instruction», oblige la Région à notifier à l’entreprise concernée son intention de procéder à l’inventaire et à l’évaluation des biens qui seraient visés par l’expropriation. La Région peut alors évaluer la faisabilité d’une expropriation.

wallonne décide de poursuivre la procédure, elle est contrainte de faire une offre d’achat à l’entreprise visée. Afin que l’entreprise ne détruise ou ne dégrade pas ses actifs, l’émission d’une offre d’achat prive l’entreprise de la possibilité de disposer de ses biens. Enfin, une fois la décision publiée au Moniteur belge, la Région a l’obligation d’assigner l’entreprise à comparaître devant le Tribunal de Première Instance, qui sera chargé de valider la procédure, ainsi que le montant de l’indemnité. L’acte d’expropriation est pris soit au bénéfice de la Région, soit au bénéfice d’un tiers cessionnaire, qui accepte de reprendre les actifs. Sans surprise, les employeurs wallons ont crié au scandale. Telle n’est bien sûr pas notre analyse: nous pensons, au contraire, qu’un mécanisme de ce type devrait rencontrer l’intérêt de la prochaine majorité gouvernementale bruxelloise…

Deuxième étape: si la Région

Attention! La Centrale Générale de Bruxelles-Vlaams Brabant déménage. Nouvelle adresse à partir du 21.10.2013 Watteeustraat 2-6 / Rue Watteeu 2-6 1000 BRUSSEL / BRUXELLES


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SYNDICATS • N°17 • 18 OCTOBRE 2013

WALLONIE PICARDE

CHARLEROI-SUD HAINAUT

«L’insécurité sociale? Non!» Rentrée sociale FGTB Wallonie Picarde Ce 26 septembre, la FGTB Wallonie Picarde a effectué sa rentrée sociale. Nous y avons présenté un état des lieux sur les dossiers problématiques et également sur la situation vécue par nos affiliés. Nous y avons entre autres abordé: 1) La limitation des allocations d’insertion dans le temps qui excluras de nombreuses personnes des allocations de chômage; 2) Le stage d’insertion et chômage des jeunes avec le renforcement des contrôles avant même la première allocation de chômage; 3) La dégressivité des allocations qui renforcera la paupérisation d’une part encore plus importante de la population;

4) Le Gel des salaires en 2013 / 2014; 5) La Concertation sociale menacée par le durcissement de la loi sur la compétitivité de 1996; 6) L’harmonisation des statuts … quand et à quel prix?! Nous resterons particulièrement vigilant sur les suites de ce dossier où de trop nombreuses d’ombres planent encore! Le besoin de poser rapidement des actes concrets sur le territoire Wallon Picard afin de redonner une bulle d’air conséquente et de l’espoir aux travailleurs avec ou sans emploi est impérative!

ment au niveau de nos services: Afin de répondre au maximum aux questions bien légitimes de chaque affilié, nous avons adapté l’accueil de nos bureaux et renforcé certains services. 2. D’une rencontre prochaine avec: - Les bourgmestres de chaque commune - Les présidents de tous les CPAS de Wallonie Picarde - Les présidents des comités subrégionaux de l’emploi et de la formation de Tournai et Mouscron -…

Comment?

3. De l’élaboration d’une ligne rouge, série d’actions et de rencontres que nous organiserons d’octobre 2013 à juin 2014.

Par le biais: 1. D’adaptation et de renforce-

Notre mot d’ordre: «Ne rien lâcher!»

Samedi 16 novembre 2013 de 10h30 à 12h30 Dans les locaux de Cenforsoc à la Maison des Huit Heures - 23 Place Charles II à Charleroi (Salle 206 au 2ème étage) Les ASBL Le Progrès et CENFORSOC vous invitent à une conférence débat avec Xavier DUPRET, économiste, chercheur au GRESEA, auteur de: La Belgique endettée Mécanismes et conséquences de la dette publique L’intervention publique de 2008 pour «sauver» les banques en difficulté explique largement l’accroissement de l’endettement public du plat pays. À ce propos, les chiffres prouvent qu’il est impossible, à moyen terme, de compter sur les dividendes que les banques rapporteront à l’État pour «repayer» la dette de ce dernier. Et c’est ici qu’intervient l’austérité. L’auteur émet un avis critique sur la situation économique et financière dans laquelle nous nous trouvons, en remettant en cause la libéralisation du secteur financier qui prend en otage les États et notamment la Belgique. L’occasion de faire le point sur la situation de la dette publique Avec le soutien de Editeur responsable : Robert Tangre, 11 rue Jules Destrée, 6020 Dampremy

Un stage d’automne destiné aux 9-13 ans avec les Jeunes FGTB Wallonie Picarde Ce sont les pré –ados qui seront ravis d’apprendre que se réitère du lundi 28 au jeudi 31 octobre 2013 une semaine d’animation pour la prochaine période de vacances scolaires. Suite au succès du camp aventure du mois d’août dernier, le mouvement de jeunesse de la FGTB Wallonie Picarde a concocté un programme riche en saveurs et en animations.

couverte culinaire. Chacun pourra mettre la main à la patte et se confectionner son repas dans un cadre «cuisine du monde».

Les participants auront la possibilité de vivre le plaisir de la dé-

Au programme également une sortie chaque après midi avec

Au cours de cette semaine, en collaboration avec la Croix Rouge de Mouscron, une formation premiers secours sera dispensée à chaque enfant avec à la clef un diplôme de benjamin secouriste.

des activités ludiques, sportives et culturelles. Bref un programme original et pétillant qui ne manquera pas d’aiguiser la curiosité des ados et de leurs parents. PAF: 65e - Infos et inscriptions: 056/853352 - gaetan.vanneste@ fgtb.be ou 069/881804 - fabien. tanase@fgtb.be

La centrale générale communique ramassage des cartes fidélité construction 2012-2013 > TOURNAI (Centrale Générale F.G.T.B., Avenue de Maire, 134)Dès maintenant, tous les jours de 9h à 12h et de 13h à 17h. > LESSINES (F.G.T.B., rue Général Freyberg, 11) - Dès maintenant, tous les mardis de 14h à 16h. > ATH (rue de Nazareth, 3) - Tous les mardis de 10h à 12h. > ELLEZELLES (F.G.T.B., Place, 14) Bureaux ouverts: - Le mardi de 9h à 12h et de 14h à 18h; le jeudi de 9h à 12h. > LEUZE (F.G.T.B, Grand Rue, 3) - Tous les mardis de 8h30 à 9h30. > BASECLES (F.G.T.B., rue des Déportés, 25) - Tous les lundis de 9h à 10h. > PERUWELZ (F.G.T.B., Place du Foyer Peruwelzien, 29) - Tous les lundis de 10h30 à 11h30.

Xavier Tanghe, Secrétaire Bernadette DEROUBAIX, Secrétaire Fabrice LAMARQUE, Secrétaire Général Daniel DE GUISSME, Président

CENTRE


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SYNDICATS • N°17 • 18 OCTOBRE 2013

LIÈGE - HUY - WAREMME

VERVIERS

CAFE POLITIQUE LE TRAVAIL,

UNE QUESTION POLITIQUE Nicolas LATTEUR Formateur CEPAG

éditeur responsable : André FREDERIC, rue Crapaurue, 7-4800 VERVIERS

(Centre d’éducation populaire André GENOT)

Lundi 21 OCTOBRE 2013 à 20H00 Brasserie «C POPULAIRE», crapaurue 7 - 4800 VERVIERS


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°17 • 18 OCTOBRE 2013

LA FGTB FEDERALE ENGAGE

> EDITO

La FGTB fédérale souhaite renforcer son équipe informatique. Nous sommes donc à la recherche de:

Une occasion manquée A lors que la croissance ne devrait atteindre que 0,1% cette année et que les perspectives sont sombres en matière d’emploi et de pouvoir d’achat, le budget 2014 et les mesures «de relance» adoptées par le gouvernement fédéral sont bien trop timides. Le Gouvernement a raté une occasion de redonner de l’espoir aux travailleurs. Car pour nous, la relance passe inévitablement par un renforcement significatif du pouvoir d’achat des gens et par des investissements importants dans l’économie réelle et durable.

Même s’il faut aussi être de bons comptes: les règles budgétaires drastiques que nous impose l’Europe ne permettent pas à la Belgique de faire jouer pleinement les stabilisateurs à même de lutter contre la crise. La Règle d’or nous empêche même de sortir les investissements publics du déficit autorisé alors même que ces investissements pourraient relancer le pouvoir d’achat et donc la machine économique. Un des points positifs de ce budget 2014 de l’Etat fédéral, c’est la revalorisation des bas salaires par le renforcement du bonus à l’emploi mais il faut bien constater que cette revalorisation est bien légère et qu’elle ne compense pas le gel des salaires pour 2013 et 2014. D’autant plus que les employeurs et leurs relais politiques

libéraux au gouvernement persistent à vouloir modifier la loi de 1996 pour rendre ce gel des salaires quasi permanent.

De bons salaires pour plus d’emplois Cibler les salaires des travailleurs, comme ils le font, c’est se tromper de cible. Les salaires sont sous contrôle depuis la loi de 1996 sur la compétitivité. Mais cela n’empêche pas les entreprises de perdre des parts de marché à l’exportation. C’est la preuve que ce ne sont pas les salaires qui posent problème mais le manque de dynamisme des entreprises qui n’investissent pas assez dans l’innovation, la formation et la recherche et développement. Pour la FGTB, toucher à la loi de 1996 serait néfaste pour l’économie et mettrait en péril la paix sociale dans ce pays. De bons salaires ne sont pas l’ennemi de l’emploi. Bien au contraire. N’oublions pas que ce qu’ils appellent « coûts salariaux » c’est votre revenu ! La dernière analyse de l’OCDE montre d’ailleurs que la consommation privée intervient deux fois plus que les exportations dans la croissance, quel que soit son niveau. Ainsi en 2011, pour un taux de croissance de 1,9%, la consommation privée représentait 1,2 points contre 0,2 pour les exportations

l’électricité, pour la ramener à 6%, aurait été une bonne solution pour à la fois diminuer les coûts des entreprises et soutenir le pouvoir d’achat des particuliers, sans pour autant peser sur les coûts salariaux. C’est d’ailleurs une revendication que la FGTB défend depuis 2008. Nous ne comprenons pas pourquoi un accord n’a pas pu être atteint au sein du gouvernement sur cette mesure dont le coût aurait été largement compensé par ses effets positifs. Les réductions de cotisations sociales pour les entreprises ou les PME sont octroyées sans conditions par le gouvernement. On donne comme toujours un chèque en blanc aux entreprises et on n’a aucune garantie que ces aides auront des effets positifs sur l’emploi et sur la croissance. Elles risquent au contraire de grossir les profits des entreprises et les dividendes distribués comme on a pu le constater par le passé. Ainsi de 1996 à 2011, les subsides salariaux et les réductions de cotisations patronales ont augmenté de 9,71 milliards et les dividendes nets distribués augmentaient parallèlement de 11,31 milliards. Troublante coïncidence…

Anne Demelenne Secrétaire générale

Chèque en blanc

Rudy De Leeuw Président

Une diminution de la TVA sur

1200e par an.

© istockphoto.com

3°) les patients atteints d’une maladie rare ou orpheline sous condition que les frais engagés pour se soigner dépassent 300 euros par trimestre pendant 8 trimestres consécutifs. Pour ceux-là, il faudra une attestation du spécialiste mais une fois le statut accordé, ce sera pour 5 ans . Au total cette mesure touchera 840.000 personnes soit 500.000 de plus qu’avec les critères actuels de maladie chronique. malade qui a atteint le maximum à facturer de ne plus payer de ticket modérateur et donc d’obtenir les soins et les médicaments gratuitement sur base d’un montant de dépenses maximales en tickets modérateurs réduit de 100e.

Le pharmacien pourra ainsi délivrer gratuitement le médicament au patient lorsque celui-ci a atteint ce plafond de dépenses. Le pharmacien s’adressera alors directement à la mutualité du patient afin d’obtenir le remboursement du médicament délivré.

1°) ceux dont les dépenses de santé déjà engagées dépassent 300 euros/trimestre pendant 8 trimestres consécutifs;

Le projet vise trois catégories de patients:

2°) ceux qui reçoivent déjà le forfait «malade chronique» et ont déboursé au moins 450 euros de tickets modérateurs par an pendant 2 ans. Ces deux catégories verraient leur statut reconnu pour 2 ans dès le 1er janvier 2013 et prolongé si leurs dépenses continuent à excéder

Description de la fonction • Votre tâche principale consiste à formuler les besoins d’applications en concertation avec les Key Users • Les descriptions fonctionnelles seront rédigées par l’analyste sur base de la définition des besoins • Planifier les tâches de développement relatives aux applications et en assurer le suivi • L’analyste supervise les programmeurs avec qui il/elle collabore sur base des projets mis en œuvre • Assister les Key Users pour formuler les testscenarios • Responsable de la gestion des tests d’intégration • Organiser la communication et les formations pour les Key Users • Organiser la gestion des applications qui lui sont assignées

Profil • Une profonde connaissance SQL • Familiarisé avec les outils de développement (JAVA) • Familiarisé avec RPG • Familiarisé avec la gestion des budgets • Bilingue selon les normes de l’organisation (FR-NL). La connaissance de l’anglais est souhaitée Nous vous offrons: Un contrat à durée indéterminée Barème en vigueur à la FGTB Des avantages extralégaux Travail à temps plein

Adressez votre candidature le 15 novembre au plus tard à la FGTB fédérale engagements@fgtb.be Vos qualités sont plus importantes que votre sexe, âge, handicap ou origine.

Qu’est-ce que le Màf?

Accès à la santé facilité

Dès 2015, grâce au réseau informatique MyCareNet, le pharmacien pourra vérifier immédiatement la situation d’assurabilité des patients à qui il délivre un médicament. Il pourra donc vérifier si les patients bénéficiant du «maximum à facturer» ou du «maximum à facturer chronique» ont atteint leur plafond annuel de dépenses.

2 Business Analyst motivés (H/F)

Voir l’offre complète sur www.fgtb.be

> MALADES CHRONIQUES

En attendant, la ministre de la Santé Laurette Onkelinx a fait adopter par le Gouvernement un projet de loi créant le «statut affection chronique». Ce statut permettra au

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Le MàF ou «Maximum à Facturer» permet d’obtenir la gratuité des soins et des médicaments si les dépenses de santé (les tickets modérateurs, c’est-à-dire la partie non remboursée par la mutuelle) sur une année dépasse certaines montants. Il existe un «MàF social» pour les bénéficiaires de l’intervention majorée en soins de santé (BIM): la gratuité est appliquée si les dépenses de santé dépassent 450e/an. Et un «MàF revenu», pour les assurés ordinaires. C’est alors le niveau des revenus annuels nets du ménage qui compte. • Pour les revenus compris entre 0 et 17.524e, le ménage doit avoir supporté 450e de tickets modérateurs; • pour des revenus entre 17.524 et 26.939e (et pour les enfants de moins de 19 ans quels que soient les revenus du ménage): 650e; • pour des revenus entre 26.939 et 36.355e: 1 000e; • pour des revenus entre 36.355 et 45.378e: 1 400e; • pour des revenus supérieurs à 45.378e: 1 800e. Pour plus de détails, visiter le site des mutualités socialistesSolidaris: http://www.mutsoc.be/Mutsoc/MaSituation/Argent/ Mesures-cout-soins/Maf/

> SANTÉ

Disparition de la carte SIS Dès janvier prochain, les mutuelles ne distribueront plus de nouvelles cartes SIS. Lorsqu’on ira chez le pharmacien ou un dispensateur de soins, c’est la carte d’identité qu’il faudra présenter. Objectif : simplification informatique. Les cartes SIS déjà distribuées resteront cependant valables jusqu’en 2015. Il faut donc conserver sa carte SIS. La carte d’identité servira à vous identifier à connaître votre numéro d’identification de sécurité sociale (NISS). C’est ce numéro qui permettra d’accéder à la banque de données sécurisée MyCareNet réservée aux personnes autorisées pour vérifier votre assurabilité et en même temps si vous en êtes bien le titulaire. La puce de votre carte ne contiendra aucune donnée médicale.

Ceux qui n’ont pas de carte d’identité électronique mais bien un droit à la sécurité sociale belge (enfants de moins de 12 ans même s’ils ont une kids-ID , travailleurs transfrontaliers, pensionnés de nationalité étrangère qui sont partis à l’étranger après avoir travaillé en Belgique et cotisé au système belge de sécurité sociale, …) auront quand même une carte de sécurité sociale ISI+. Si vous allez chez le pharmacien pour un de vos enfants ou pour une tierce personne, il faudra fournir un moyen de l’identifier. - soit une kids-ID si l’enfant en possède une - soit une carte SIS encore valide - soit une carte isi+ - soit une vignette mutualiste.


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SYNDICATS • N°17 • 18 OCTOBRE 2013

Jour de carence ou assignation à résidence? Le jour de carence désigne le premier jour d’une absence pour maladie qui n’est pas payé. Seuls les ouvriers y étaient soumis et dans pas mal de secteurs il avait déjà été supprimé. Le «compromis» du Gouvernement sur l’harmonisation des statuts d’ouvrier et d’employé a supprimé le jour de carence pour les ouvriers à partir du 1er janvier 2014. Le salaire est garanti pour tous dès le premier jour de maladie. Bravo ! Le texte du projet de loi ne se contente cependant pas de supprimer cette injustice. La suppression du jour de carence est assortie de nouvelles conditions pas très joyeuses.

Avertir sans attendre Le travailleur malade a bien sûr l’obligation d’avertir son

employeur. Le texte de loi prévoit qu’en cas d’oubli, ou si le certificat médical n’est pas produit dans les délais, ou encore si le travailleur «se soustrait au contrôle», le salaire garanti ne sera pas payé. Pour s’assurer que le travailleur malade ne puisse se «soustraire au contrôle», le texte prévoit de l’assigner à domicile. La loi prévoit que «une convention collective de travail conclue, soit au sein d’une commission paritaire ou d’une sous-commission paritaire, soit en dehors d’un organe paritaire, ou le règlement de travail peut déterminer une période de la journée, de maximum 4 heures consécutives se situant entre 7 et 20 heures, durant laquelle le travailleur se tient à disposition pour une

visite du médecin-contrôleur à son domicile ou à une résidence communiquée à l’employeur.» Le texte n’en dit pas plus ce qui implique que cette obligation vaudrait pour tous les jours d’absence pour maladie et pas seulement pour le premier jour.

Aux arrêts domiciliaires Cela implique que le travailleur malade, même avec certificat du médecin traitant stipulant que la sortie est autorisée, ou qui a une incapacité de travail pour le travail spécifique qu’il effectue sans pour autant être complètement handicapé (un bras cassé, un pied dans le plâtre…) serait forcé de rester chez lui à attendre le médecin-contrôleur.

> «MODERNISATION»

Supplément d’heures supplémentaires En vertu de la loi sur la «modernisation du droit du travail» qui est entrée en application le 1er octobre, les employeurs ont la possibilité de demander jusqu’à 78 heures supplémentaires par trimestre ou 91 heures par an au lieu de 65, et même jusqu’à 130 ou 143 heures par convention sectorielle ou d’entreprise. De 65 à 78 ou 91 heures En cas de surcroît de travail ou de nécessité imprévue, l’employeur peut demander aux travailleurs de prester des heures supplémentaires mais on ne peut pas dépasser un certain nombre d’heures par trimestre sans repos compensatoire. C’est ce que l’on appelle la limite interne. Cette limite était de 65 heures par trimestre. Elle pourra à l’avenir être portée à 78 heures par trimestre ou à 91 heures par an lorsque que le temps de travail a été annualisé mais uniquement après le 1er trimestre où la limite reste à 78h.

Jusqu’ à 130 heures La limite de 78 heures ou de 91 heures peut être dépassée et portée à 130 heures mais l’employeur doit alors suivre une procédure particulière: - Il faut qu’une convention collective sectorielle en prévoie

la possibilité. A défaut de CCT déposée avant de 01.04.2014, la négociation passe au niveau de l’entreprise. • S’il y a une délégation syndicale: une CCT devra être conclue avec toutes les organisations syndicales représentées et le règlement de travail sera adapté automatiquement. • S’il n’y a pas de délégation syndicale: - ou bien une convention d’entreprise est signée (avec les représentants régionaux) et le règlement de travail sera adapté automatiquement; - ou bien le règlement de travail doit être adapté en tenant compte de l’avis des travailleurs. - Si les travailleurs ont des objections: • La commission paritaire se prononce à la fois sur la conformité du projet à la loi et sur l’adaptation du règlement de travail. • Si la commission paritaire ne prend pas de décision dans un

> MALADIES PROFESSIONNELLES

Liaison au bien être La liaison des allocations sociales au bien être c’est-à- dire au coût de la vie en plus de l’indexation étaient prévue pour une série d’allocations. Celles concernant les maladies professionnelles tardaient. C’est maintenant chose faite: en date du 1er septembre: - les minimas et forfaits en maladies professionnelles seront augmentés de 2%. - Les allocations qui ont pris cours avant 2012 seront augmentées de 0,3%. - Les allocations qui ont pris cours en 2007 (et seulement celles-là) seront augmentées de 2%.

certain délai, c’est l’inspection qui tranchera sur la conformité à la loi et sur l’adaptation du règlement de travail. - Si les travailleurs n’ont pas d’objections: la commission paritaire ou à défaut l’inspection sociale vérifie la conformité avec la loi et le règlement de travail sera adapté.

Jusqu’à 143 heures Pour le passage de 130h à 143h, une CCT sectorielle est obligatoire! Cette CCT peut éventuellement fixer les modalités et conditions de cette augmentation ou renvoyer tout ou partie de cette décision à un accord convenu au niveau de l’entreprise selon les modalités qu’elle détermine. Cela signifie qu’une entreprise ne peut pas imposer un tel régime si ce n’est

pas convenu au niveau de tout le secteur.

De l’argent au lieu du repos compensatoire La nouvelle loi élargit la possibilité pour le travailleur de ne pas prendre tous ses jours de repos compensatoire. Un maximum de 91 heures supplémentaires par an peuvent être converties en salaire.

> ERRATUM

Les nouveaux préavis Dans le dernier exemple de notre dossier sur le nouveau régime de préavis dans la période transitoire, nous avons involontairement amputé de 6 semaines le préavis de notre ouvrier. Outre les 7 semaines CCT75, pour son ancienneté sous l’ancien régime, notre homme aurait en effet droit à 6 semaines de préavis sous le nouveau régime à partir du 1er janvier 2014. Notre exemple: Un ouvrier avec 9 ans d’ancienneté est licencié le 1/9/2014. Vu son ancienneté, il n’entre pas dans le nouveau régime pour la totalité de son ancienneté. Il a par exemple droit selon son secteur à 7 semaines (48 jours sur base de la CCT75 +15% = 6,86 semaines) auxquelles s’ajoutent 6 semaines sous le nouveau régime pour la période du 01/01/2014 au 31/08/2014, mais il aura droit à l’allocation de licenciement de l’ONEM de 1.250e par 5 ans d’ancienneté soit 2.500e dans notre exemple.

Rédaction: Syndicats - 42 rue Haute 1000 Bruxelles Nicolas Errante: rédacteur en chef Tél.: 02/506.82.44 Aurélie Vandecasteele: journaliste. Tél.: 02/506.83.11 E-Mail: syndicats@fgtb.be Secrétariat: Sabine Vincent Tél.: 02/506.82.45 Service abonnements: 02/506.82.11


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La promotion de la santé et de la sécurité au travail: tout un art Si la santé et la sécurité au travail sont aujourd’hui une préoccupation majeure, et que des professionnels y veillent, les messages de prévention ont considérablement évolué avec le temps. Il fut une époque où l’on se contentait de blâmer le travailleur accidenté pour sa négligence. A travers son exposition, l’Institut syndical européen rappelle le parcours parfois tumultueux des campagnes de prévention, à travers les âges et les pays européens.

L’Institut syndical européen (ETUI) propose une très belle exposition d’affiches, complétée de la projection de films sur le thème: «La promotion de la santé et de la sécurité au travail: tout un art!» Dispersées dans le bâtiment (au premier étage ainsi qu’au cœur du Centre d Documentation de l’ETUI) et accessibles au public gratuitement, une quarantaine d’affiches historiques et vintage annoncent la couleur : la prévention n’a pas toujours été ce qu’elle est aujourd’hui. Sur l’une, un travailleur s’interroge quant à la disparition de son collègue, tandis que celui-ci est réduit en morceaux dans la bétonneuse. Sur l’autre, l’on voit le terrifiant spectre de la mort sortir d’une machine dans une ambiance infernale. Des bras et des mains coupées, dessinées naïvement dans une poubelle, viennent illustrer le nombre d’accidents de travail… Pire, des affiche du début du vingtième siècle attaquent directement le travailleur sur sa responsabilité dans l’accident qu’il vient ou risque de vivre. Dans

les années 60, l’on avait tendance à culpabiliser le travailleur accidenté, avec pour preuve cette affiche où une épouse se plaint de ne pouvoir partir en vacances à cause de son mari blessé… Chacune dans son style, ces affiches issues de différents pays européens sont exposées pour illustrer comment le graphisme a été utilisé pour promouvoir la prévention en santé et sécurité dans plus de 20 environnements culturels différents.

«L’exposition met en lumière la façon dont les consignes et les slogans en matière de santé et sécurité au travail ont évolué, partant du simple blâme individuel aux travailleurs pour les accidents et les erreurs occasionnés jusqu’à la promotion d’une approche plus proactive de la prévention. L’ensemble du travail proposé met également en évidence l’importance historique de la santé et de la sécurité au travail pour le mouvement syndical européen.»

position propose au visiteur un itinéraire à travers l’art du 20e siècle et les grands courants artistiques et graphiques nationaux. L’ensemble des affiches présentées, originales ou reproductions provient de l’Institut national d’histoire sociale d’Amsterdam, qui dispose de plusieurs milliers de pièce du genre. La sélection a été concoctée par le Centre de documentation de l’ETUI, coordonné par Mme Jacqueline Rotty. Grâce à un PC mis à la disposition du public, les documents qui n’ont pu être exposés peuvent néanmoins être consultés en ligne. 26 septembre - 18 décembre 2013, Centre de documentation de l’ETUI, 4e étage / ITUH, 1er étage / 10h – 16h tous les jours sauf le week-end / Entrée libre

D’un point de vue artistique, l’ex-

Visitez le Centre de Documentation de l’ETUI! Plus de 46 000 références sont mises à la disposition du grand public, en formats imprimé ou digital. Le centre est situé au quatrième étage du bâtiment, Bd du Roi Albert II, 5, à Bruxelles. www.etui.org www.labourline.org

L’événement comprendra des projections de documentaires pendant la pause de midi (des rafraîchissements seront servis avant les projections à 12h): 21 novembre Immaginare la saluer, la rappresentazione audiovisiva dei rischi nell’ambiente di lavoro A. Giannelli, M. Zaccaria 1992, Italie (en italien, 43 min.) La présentation du film sera assurée par Andrea Tozzi, inspecteur santé et sécurité au travail à l’Azienda Sanitaria Locali de Gênes (ASL 3), Italie. ITUH, salle C, 1er étage

18 décembre Kameradschaft (La tragédie de la mine) Georg Wilhelm Pabst, 1931, Allemagne (en allemand avec sous-titres en anglais, 93 min.) La présentation du film sera assurée par Laurent Vogel, chercheur à l’ETUI. ITUH, salle B, 1er étage


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UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

L’UBT fête son 100 Le samedi 28 septembre 2013 est devenue une journée inoubliable pour notre Centrale. En présence de nombreuses personnes éminentes, des militants UBOT, des membres des bureaux et des collaborateurs, l’UBOT a notamment fêté son centenaire dans le Stadsschouwburg à Anvers. L’encadrement musical était assuré par le Lou Roman Band avec des tours de chant de Paul Michiels et Barbara Deckx.

ième

anniversaire

Inauguration de 100 ans de l’UBOT… avec un regard sur l’avenir

Félicitations de la part de Stephen Cotton, Secrétaire général de l’ITF

L’UBT a demandé au sculpteur Jean Bilquin de réaliser une œuvre d’art plaçant au centre l’humain, le membre de l’UBT, le militant, mais indiquant en outre que nous sommes un syndicat en mouvement évoluant avec son temps. Dans le même temps, l’œuvre d’art devait faire référence au grand mouvement de solidarité que notre Centrale chérit. Jean a été chargé également d’exprimer le glorieux passé et la diversité des gens et des secteurs de notre centrale.

Dans son mot de bienvenue, un président fier, Ivan Victor, a salué: Monica De Coninck, Ministre du Travail; Yasmine Kerbache, Cheffe de Cabinet du Premier Ministre Elio Di Rupo; Bruno Tobback, Président de la SP.a; Rudy De Leeuw et Anne Demelenne, respectivement Président et Secrétaire générale de la FGTB; Alfons Geeraerts, ancien Président de l’UBOT; des anciens Secrétaires fédéraux, Secrétaires régionaux et des anciens membres du personnel de l’UBOT; les collègues Présidents des autres Centrales et de nombreux représentants des bureaux et des structures interprofessionnelles de la FGTB; les représentants des Fonds sociaux et des organisation siégeant dans les organes de concertation sociale sectorielle; les représentants des instances officielles; Stephen Cotton et Eduardo Chagas, respectivement Secrétaire général de l’ITF et de l’ETF; Leona Detiège, bourgmestre d’honneur de la Ville d’Anvers; et last, but not least les personnes les plus éminentes de la journée, notamment les membres des bureaux, militants et collaborateurs de l’UBOT.

Mission accomplie avec succès. Félicitations Jean! Les 5 personnes symbolisent les 5 grands secteurs de l’UBOT et les 5 fondateurs en 1913. A l’UBT tout le monde est bienvenu à bord!

«Vivre et Travailler dans l’Industrie du Transport en Belgique 1913 - 2013» AMSAB a rédigé un ouvrage sur les 100 ans d’histoire de l’UBOT. L’auteur Donald Weber a pris soin de ne pas donner une énumération chronologique des réalisations héroïques dans les divers secteurs. Ce livre est bien devenu un roman social que l’on découvrira aussi loin au-delà des frontières syndicales.

Au nom de l’ITF, Stephen Cotton rend hommage à l’UBT, syndicat dans un petit pays, mais grand comme syndicat, un joueur national comme international. Il désigne le rôle crucial que l’UBT joue depuis la fondation de l’ITF dans les instances directrices de l’ITF et de l’ETF, mais également dans les diverses sections. Finalement, il met en vedette les efforts de l’UBT en matière de gendermainstreaming, avec le rôle important que Monique Verbeeck joue comme worlwide women’s representative de la section des dockers.

Félicitations de Monica De Coninck, Ministre du Travail L’UBT est particulièrement honorée par la présence de la Ministre SP.a du Travail qui, en dépit d’un agenda très occupé, a libéré du temps pour adresser la parole à la salle.

Union Belge des Ouvriers du Transport devient Union Belge du Transport Dans son discours le Président Ivan Victor se réfère au 18ième Congrès statutaire d’après-guerre de l’UBOT qui a eu lieu le jour avant dans la Maison du Transport au Paardenmarkt. Outre les points statutaires traditionnels a figuré notamment à l’ordre du jour: un changement de nom de Belgische Transportarbeidersbond en Belgische Transportbond (BTB) et de Union Belge des Ouvriers du Transport en Union Belge du Transport (UBT). En effet, dans le cadre de l’harmonisation des statuts ouvriers – employés, les congressistes ont décidé de remplacer le mot «ouvrier» par «travailleur» dans les statuts et de changer le nom de la Centrale.

Geert Van goethem, Directeur d’AMSAB, commente.

Félicitations de la part de Rudy De Leeuw, Président de la FGTB

Monica De Coninck désigne le rôle important que Louis Major a joué dans l’histoire sociale et ses idées visionnaires. Ses réalisations sont toujours encore actuelles, voir «sa» Loi sur le Travail portuaire.

Discours de clôture Ivan Victor

Pour l’UBT le travail législatif au sujet de l’harmonisation concernée ouvre la grande porte vers le syndicalisme sectoriel grâce auquel la Centrale veut représenter tous les travailleurs actifs dans les secteurs du transport.

Dans son discours Rudy De Leeuw attire l’attention sur l’importance cruciale du secteur du transport pour l’économie belge, mais également de l’UBT lorsqu’il s’agit de mener des actions. En effet, les secteurs du transport sont les approvisionneurs de l’économie. Le Président de la FGTB accentue en outre la nécessité de sauvegarder la concertation sociale et la persistance de syndicats, et plus particulièrement d’un syndicat rouge. Il fait l’éloge de la détermination avec laquelle l’UBT lutte contre le démantèlement de la Loi Major et contre le dumping social dans le transport routier et la navigation intérieure.

Le Président UBT clôture la très réussie célébration avec un regard sur l’avenir et avec un mot de remerciement à tous qui ont contribué, pendant de longues années, à l’UBT telle qu’elle est toujours aujourd’hui: forte et solide. Le texte entier du discours de clôture peut être lu sur notre site web www.ubot-fgtb.be.


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> JOURNÉE DES DROITS DES INTÉRIMAIRES

Un intérimaire, pas un travailleur jetable La FGTB organisait le mercredi 9 octobre sa neuvième Journée des Droits des Intérimaires. Des actions ludiques ont été menées dans des lieux publics et des zonings industriels à travers le pays. L’occasion de distribuer le magazine événementiel I-zone. ors de la 9e journée des droits des intérimaires, des mouchoirs jetables ont été distribués pour illustrer la situation des intérimaires que l’on jette après usage. Cette précarité a été corroborée par une enquête menée par l’ULB et la KUL auprès de 3.000 intérimaires.

L

Précarité Cette enquête portait sur les condiditions de travail, les contrats rats et les missions des intérimaires. ntérimaires. Elle confirme la grande insécurité et la flexibilité extrême auxquelles sont soumis les intérimaires. Nombreux sont ceux qui reçoivent des contrats de courte durée même s’ils effectuent la plupart du temps des missions assez longues. C’est souvent à la dernière minute qu’ils apprennent qu’ils ont une mission. Et bon nombre d’entre eux commencent à travailler sans contrat. Un intérimaire sur trois estime ne pas recevoir un salaire correct.

Le droit au respect Les politiques et les patrons prétendent que le travail intérimaire est nécessaire. Ce n’est pas une raison valable pour traiter les gens sans respect. La FGTB veut des conditions de travail décentes pour les intérimaires. Cela commence ommence par un contrat correct, rrect, reçu en temps et en heure. Un contrat fixe les obligations de l’intérimaire et de l’employeur. Dès le premier jour. Il faut dès lors que le contrat soit là dès le premier jour. A l’heure d’internet et des smartphones, c’est possible. Les employeurs n’ont aucune excuse.

mis à certaines règles. Mais il n’y a pas de véritable obligation d’embauche. La porte reste ouverte aux recours excessifs et inappropriés à l’intérim et la FGTB y reste fermement opposée.

Encore trop d’abus Si les fédérations d'employeurs annoncent qu'ils n’engageront plus que par le biais de contrats ntrats intérimaires et temporaires poraires parce qu'ils trouvent nt les emplois fixes trop onéreux néreux suite à l’instauration du statut unique, nous en arrivons effectivement à une utilisation abusive de l'intérim. Ce type de chantage est odieux, il démontre que les employeurs ne recherchent que des travailleurs à bas prix.

sont eux aussi limités. La FGTB regrette cependant que cette pratique ne soit pas totalement interdite. Les employeurs interprètent déjà la nouvelle législation de manière très large. C’est inacceptable. eptable. Des voix s’élèvent à nouveau afin de permettre mettre le travail intérimaire ntérimaire dans les services publics. La FGTB y est opposée. Des mesures concertées qui per-

mettent de résoudre un besoin temporaire de travailleurs existent. En outre, ut les procédures de sélection lection dan dans les services publics garantissent la neutralité, ce n’est pas le cas de l’in l’intérim. Les services publics sont d’i d’intérêt général et n’ont pas un but llucratif. Il est hors de question que lles agences d’intérim en fassen fassent leur énième marché.

Les contrats journaliers successifs

La réglementation en matière d’int é r i m a récemment changé. Désormais, l’intérim comme canal de recrutement est sou-

Plus d’infos sur les droits des intérimaires: www.droitsdesinterimaires.be


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Budget 2014 bouclé Le Gouvernement a une fois encore réussi à boucler un budget conforme aux exigences du Pacte de stabilité européen. La Belgique est en passe de sortir de la procédure de déficit excessif. Les économies réalisées – compte non tenu des 22 milliards déjà engrangés au cours des exercices précédents – sont somme toute modestes et indolores. Le Gouvernement a même réussi à dégager 263 millions pour une «relance»… et pourtant personne n’est content! C’est que à droite comme à gauche, c’est trop peu, trop mou pas assez ambitieux (dans le recul ou dans le progrès social selon sa position sur l’échiquier politico-économique). A un jet de pierre des élections législatives avec une N-VA en embuscade, chacun doit ménager son électorat et il devient difficile de faire des compromis douloureux que l’électeur ne peut pas avoir oubliés dans six mois. Mais c’est quand même raté… 561 millions d’économies Avec 561 millions d’économies réalisées, le déficit est ramené à 2,3 % du PIB, ce qui place la Belgique dans la trajectoire budgétaire imposée par l’Europe – et acceptée par le Gouvernement: - 2,15% en 2014 et l’équilibre en 2015. Les économies proviennent essentiellement: - des restrictions sur le fonctionnement des départements ministériels: 150 millions; - du retard de l’indexation dû au

ralentissement de l’inflation: 98 millions; - d’une réduction des avantages fiscaux pour les biocarburants: 118 millions; - de meilleures rentrées fiscales: 109 millions; - de la régularisation fiscale pour les fraudeurs: 25 millions; - des dividendes versés par la BNPParibas Fortis: 33 millions; - d’une réduction de la coopération au développement : 10 millions; - d’économies dans les soins de santé: 15 millions.

Mini relance

personnelles pour les travailleurs à bas salaire. Pour un travailleur dont le salaire tourne autour des 1.500 euros, cet avantage représentera 120 euros/an, soit 10 euros/mois…

A côté des économies, le Gouvernement a dégagé 263 millions pour des mesures dites de relance.

Les PME bénéficient d’aides à l’emploi à raison de 1000 euros par trimestre pendant un an, puis 400 euros par trimestre l’année suivante pour les 3 premiers emplois. Cette aide est étendue aux 4e et 5e emplois.

Amélioration du bonus emploi Le bonus emploi qui consiste en une réduction de cotisations ONSS

Soutien à l’emploi dans les PME

Quelques millions seront saupoudrés sur les entreprises qui travaillent en continu, aux secteurs

de la construction et de l’horeca. La plan ACTIVA qui consiste en réductions de cotisations sociales à l’embauche de chômeurs sera assoupli et étendu aux jeunes jusqu’à 30 ans au lieu de 27 ans. Certaines dépenses de santé (pour les gardes des généralistes ou l’augmentation des aides soignantes, ou encore le «statut affections chroniques» (voir en page 3 ) ainsi que des dépenses de sécurité dont 20 millions pour les pompiers, sont ajoutées au tableau pour l’embellir mais n’ont pas grand chose à voir avec la relance.

Ce qui a été mis au frigo Les tensions droite gauche au sein du Gouvernement sont une constante paralysante. Pour qu’elles débouchent sur des compromis insatisfaisants pour tous mais acceptés, il faut que les contreparties obtenues par les uns et les autres s’équilibrent. Si non, c’est le blocage. La baisse de la TVA à 6% sur l’électricité

Johan Vande Lanotte, le ministre SP.a de l’Economie, avait lancé l’idée de réduire la TVA sur l’électricité de 21 à 6%. La mesure aurait certes coûté à l’Etat en recettes fiscale mais aurait été compensée par un gain de pouvoir d’achat des consommateurs, une réductions de dépenses des services publics et même un effet retard sur l’inflation mais elle n’a pas passé la rampe du Gouvernement et du CD&V en particulier.

La révision de la loi de sauvegarde de la compétitivité A ceux qui disent «relance», les partis de droite du Gouvernement réponde «gel des salaires». Il était

question après la décision de geler les salaires pendant deux ans à la fin 2012, de revoir la loi de sauvegarde de la compétitivité, dite loi de 1996, de manière à empêcher les salaires d’augmenter tant que l’écart salarial avec les pays voisins n’est pas résorbé. Mais cette mesure est trop sensible et trop controversée au sein du Gouvernement (et en dehors) pour être tranchée.

La création de zones franches L ’idée a circulé de créer des zones fiscalement avantageuses pour les PME, c’est-à-dire des espèces de zones franches. Cette idée a été recalée.

Acteurs des Temps Présents: semaine d’actions La semaine dernière, les Acteurs des Temps Présents se réunissaient à trois reprises. En début de semaine, ils posaient les bases de leur nouveau mouvement à l’ULB. Mercredi, Journée mondiale du droit à l’Alimentation, ils distribuaient gratuitement des pommes de terre aux passants dans les rues de Namur. Et, vendredi, ils rencontraient des élus du Parlement européen. Assemblée fondatrice

L’objectif de ces différentes mobilisations? Rassembler, au delà des frontières «traditionnelles», des acteurs peu (ou pas assez) habitués à se rencontrer, échanger et revendiquer ensemble. Réunir, au sein des Acteurs des Temps Présents, des citoyens, venus de tous horizons, décidés à élaborer et revendiquer, ensemble, un autre modèle économique. Cette semaine était donc la première étape d’une série d’actions nouvelles. Des actions menées par un front commun inédit qui se met en place pour dénoncer les logiques libérales et austéritaires qui nous tuent à petit feu.

Le lundi, 150 personnes s’étaient réunies à l’ULB pour participer à l’événement fondateur des Acteurs des Temps Présents. Trois débats y étaient organisés rassemblant des intervenants et associations diverses: Ligue des Droits de l‘Homme, Inter-environnement Bruxelles, Jeunes FGTB, Progress Lawyers network… Un syndicaliste québécois ainsi qu’un camarade grec étaient également présents pour témoigner de la réalité économique, sociale et syndicale de leur pays. Le secteur culturel était aussi de la partie. Olivier Coyette, directeur du Théâtre de poche fit part de la dynamique qui anime ce théâtre depuis sa fondation. Claude Semal dressa un état des lieux sans concession du peu de considération et d’espace donnés par les pouvoirs publics et les médias à la création musicale en fédération WallonieBruxelles… Ou, comme le résuma bien Philipe Van Muylder, comment faire des artistes des exilés dans leur propre pays.

Après une conclusion enlevée de l’Ami Terrien, la matinée se conclut par la signature collective de l’Engagement des Acteurs des Temps Présent. Les agriculteurs vendent à perte… Les travailleurs ne peuvent plus rien se payer. Le 16 octobre était la Journée mondiale du droit à l’Alimentation. Et, le lendemain, la Journée mondiale de Lutte contre la pauvreté. L’occasion de faire le lien entre précarité du monde agricole et du monde du travail. Tracteurs et brouettes se sont donc invités au cœur de la capitale wallonne pour sensibiliser la population aux ravages du libéralisme et à l’austérité qui menace les agriculteurs et tous les citoyens. Mille sachets de pommes de terre ont été distribués aux passants ainsi qu’un tract expliquant la démarche.

Au Parlement européen Cette première semaine d’actions s’est clôturée avec des représentants du monde politique au Parlement européen. Une délégation composée de représentants du monde agricole, de syndicalistes européens et québécois, d’artistes et d’enseignants universitaires a rencontré des parlementaires issus de la Gauche unitaire européenne, du Parti socialiste européen et des Verts. Ces rencontres furent évidemment l’occasion de présenter la campagne et les objectifs des Acteurs des temps présents. Mais aussi et

surtout d’attirer l’attention des parlementaires sur les conséquences funestes et désastreuses des politiques austéritaires imposées un peu partout en Europe.

autre modèle social, économique et démocratique.

Et maintenant?

info@acteursdestempspresents. be

On l’a dit, cette semaine d’actions n’était qu’une première étape. Les différents signataires de l’Engagement des Acteurs des Temps Présents sont déterminés à se revoir très prochainement, à agir et revendiquer, ensemble, pour un

Pour vous tenir informé, rien de plus simple:

facebook.com/acteursdestempspresents #ADTP sur Twitter


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> TRAVAIL DECENT

Ensemble pour un salaire vital: L’appel de Sophie Un salaire vit

a

l, c’est quoi? C’est le salair e perçu pour une durée no travail qui do rmale de it permettre au travailleu travailleuse d r ou à la e subvenir à se s besoins de b ceux de sa fam ase et à ille (loyer, nou rriture, habille santé, éducati ment, on) tout en lu i permettant gner ou d’ass d’éparumer ses resp onsabilités so ciales.

En Asie, comme chaque personne qui a la chance d’avoir un emploi dans une usine, de jeunes femmes se lèvent le matin en espérant permettre à leur famille de se loger et de se nourrir, pour pouvoir soigner leurs proches et pour payer l’école de leurs enfants.

Imaginons… Elle s’appelle Sophie. Elle a 29 ans et vient de la campagne. Disons qu’elle habite aujourd’hui avec ses enfants près de chez vous. Tubize, Arlon, Ath ou Andenne. Peu importe. Elle part tôt le matin, rentre tard le soir. Même le samedi. La famille sort peu, ne se montre pas en ville. Des gens discrets. Alors au détour d’une promenade dominicale, vous les croisez et prenez de leurs nouvelles. La petite dernière a une otite mais elle n’est pas soignée. Le garçon de 14 ans ne va plus à l’école. Trop cher. Sophie fait l’impossible pourtant. Elle travaille 60 heures par semaine dans une usine de confection textile. Mais c’est insuffisant. Elle gagne à peine un cinquième de la somme nécessaire pour vivre correctement en Belgique. Hier, le travail était à ce point pénible qu’elle a tourné de l’œil et a chuté de son tabouret. Une autre fille lui a épongé le front d’eau froide et elle s’est remise aussitôt au travail. Elle n’est pas la seule à s’évanouir, tant le labeur est rude. Il y a pire. Dernièrement, un immeuble de neuf étages abritant cinq ateliers s’est effondré à Nivelles, tuant 1131 travailleurs comme Sophie, en blessant 1650 autres. Ceci n’est pas une fiction. Sauf que ça ne se passe pas à Tubize ou Arlon. Mais cela décrit parfaitement le sort de celles qui fabriquent nos vêtements. Inacceptable? Et pour-

tant d’une terrible banalité à travers le monde.

Souvenons-nous du Bangladesh. L’effondrement du Rana Plaza et les 1131 travailleurs tués dans cette catastrophe ont démontré les conditions de travail dramatiques et le mépris des personnes qui fabriquent nos vêtements. Vivre au Bangladesh, aujourd’hui avec 30 euros par mois sans aucune protection sociale est impossible. Il en faut cinq fois plus pour couvrir les besoins fondamentaux d’une famille. La situation est pareille au Cambodge, en Indonésie ou même en Macédoine par exemple, où respectivement 62, 70 ou 100 euros sont très loin de permettre une vie décente. Dans la plupart des pays de production, les travailleurs de l’habillement se mobilisent pour revendiquer un salaire vital. En Asie, des organisations de travailleurs de différents pays rejoignent notamment l’Asia Floor Wage Alliance. achACT soutient la mobilisation de ces travailleuses et travailleurs. C’est un combat de longue haleine, un combat à mener d’abord par les organisations de travailleurs. Mais ce combat est aussi le nôtre, ici. Il demande que s’élèvent des voix dans nos pays. Des voix de citoyens, de consommateurs et de travailleurs.

Au Cambodge, 90% des ouvriers de l’habillement sont de jeunes femmes. Leur pouvoir d’achat a chuté de 14% entre 2000 et 2012. Elles gagnent l’équivalant de 62 euros par mois. Le prix d’une chemise, d’un pantalon. Celui de vies sacrifiées. Avec cette somme, ces filles ne peuvent se permettre que le strict minimum. Même se nourrir devient un luxe. Beaucoup d’entre elles souffrent de malnutrition. Chaque année, des centaines tombent en syncope au travail. Accepterions-nous pareilles conditions? Non. Elles non plus. Un salaire vital est un droit fondamental. A travers l’Asie, des travailleurs et travailleuses se mobilisent pour un salaire vital. Nous devons les soutenir pour trois raisons.

Parce que nous sommes tous des travailleurs. Nous aspirons tous à trouver un emploi décent, qui nous permettra par une durée normale de travail de nous loger, nous nourrir, nous vêtir, nous soigner, nous éduquer, communiquer, bouger, assurer un avenir et une protection sociale à nos proches, nous divertir. Accepterions-nous de travailler pour un salaire et une vie de misère? Non. Alors refusons-le aussi pour les autres. Exigeons un salaire vital pour tous.

Parce que nous sommes tous des consommateurs. Nous portons des vêtements dont seule une partie infime du prix

payé va aux travailleurs qui les ont confectionnés. En ajoutant 20 cents dans le prix du vêtement, les travailleurs de l’habillement verront leur vie nettement s’améliorer. Voulons-nous participer aux fringues bradés, au prix de la survie du travailleur qui l’a confectionné? Non. C’est inacceptable. Exigeons que les marques et enseignes intègrent un salaire vital dans le prix payé aux usines.

Parce que nous sommes tous des citoyens. Génération à conscience planétaire, nous connaissons les liens qui unissent des humains séparés par des milliers de kilomètres. Ces liens se matérialisent par notre café, le coltan de nos GSM, nos fruits, nos jouets. Nos vêtements. Nous savons que les luttes de là-bas sont aussi des combats d’ici. Tout comme l’exploitation, nous savons que l’injustice sociale n’a pas de frontières. Accepterions-nous que notre conscience et notre solidarité restent cloisonnées à l’intérieur de limites nationales alors que nos vêtements traversent le monde? Non. La justice sociale ne peut pas buter sur les douanes. Poussons les gouvernements à faire coïncider salaire minimum et salaire vital et à contraindre nos entreprises à le respecter partout et pour tous. En Asie, les travailleurs et les travailleuses de l’habillement ne nous ont pas attendus pour se battre. A présent, ils nous espèrent. A nous d’agir. Il est temps de payer un salaire vital à tous les travailleurs de l’habillement. Avec leurs vêtements, portons leurs combats.

www.salairevital.be

Devenez achacteurs pour un salaire vital Ensemble, nous pouvons amener les entreprises et les décideurs politiques à: • Reconnaître publiquement qu’un salaire vital est un droit fondamental pour tous les travailleurs. • Accepter leurs responsabilités pour la mise en oeuvre effective d’un salaire vital pour les travailleurs de l’habillement. • Prendre des initiatives concrètes et mesurables afin d’assurer que les travailleurs de l’habillement soient payer un salaire vital. Engagez-vous à agir pour exiger un salaire vital pour les travailleurs de l’habillement. • Signez cet appel pour un salaire vital. • Faites-le circuler et parlez en autour de vous. • Interpellez vos marques et enseignes habituelles. • Poussez les autorités publiques à agir. Sur www.salairevital.be et via sa newsletter achACTEURS, achACT met à votre disposition des supports d’action papier ou virtuels et vous propose des actions à mener à titre individuel ou collectivement. En signant cet appel, vous participez à un mouvement international pour un salaire vital et à une campagne menée dans plusieurs pays asiatiques et 17 pays européens par le réseau de la Clean Clothes Campaign et de l’Alliance pour une Asia Floor Wage.

Coupe du monde 2022: plus de morts sur les chantiers que de joueurs dans les stades? Le Qatar ne respecte pas ses engagements en matière de droits fondamentaux et permet l’esclavagisme de milliers de travailleurs sur les chantiers des futures infrastructures de la coupe du monde de football de 2022. La «Coalition travail décent» (syndicats et ONG belges) a dénoncé les conditions de travail indécentes au Qatar par un match de football symbolique devant le Stade Roi Baudouin ce lundi 7 octobre, journée mondiale du travail décent. Les organisations ont ensuite rendu visite au président de l’Union belge de football qui a dit soutenir l’action de la coalition. Il s’est par ailleurs engagé à écrire à la FIFA et a appelé les diables rouges à signer les tee-shirts Don’t play with the workers de la «Coalition pour le travail décent».

Les organisations membres de la «Coalition travail décent» s’interrogent sur la pertinence du choix du Qatar comme pays d’accueil de la coupe du monde et lancent un cri d’alarme aux diables rouges, aux supporters, au gouvernement et aux investisseurs belges. Aux diables rouges, qui représentent et incarnent les valeurs de la Belgique, les organisations leur demandent d’adresser, avec l’Union belge de football, un message clair à la FIFA: le Qatar doit respecter les droits fondamentaux des travailleurs, ou la FIFA doit revoter et attribuer le Mondial 2022 à un autre pays. Aux supporters, elles demandent

de signer la pétition mondiale www.rerunthevote.org avant les matchs contre la Croatie et le Pays de Galle.

tie que les chantiers sur lesquels leurs hommes travaillent ne sont pas le théâtre de pratiques esclavagistes.

Au gouvernement belge, elles demandent de faire respecter, par les investisseurs belges au Qatar et le gouvernement qatari, le traité censé promouvoir les normes fondamentales du travail, dont l’élimination du travail forcé. Si cela s’avère inefficace, la coalition exige un texte renforcé au service des droits humains des travailleurs.

Pour rappel, près de 1.2 million de travailleurs migrants gagnent 142e par mois contre 5.185e en moyenne pour quelques 250.000 Qataris. Les migrants du bâtiment sont cloîtrés dans des campements isolés et interdits d’accès aux magasins et autres lieux publics. Pour 86% d’entre eux, c’est l’employeur qui détient leur passeport et ils ne peuvent pas changer d’emploi sans son aval. Leur départ, même pour cause d’abus, est passible de prison ou de déportation.

Aux investisseurs belges présents au Qatar (en particulier aux entreprises ayant remporté des contrats de plusieurs dizaines de millions de dollars), elles demandent la garan-


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> SANTÉ ET SÉCURITÉ DES COIFFEURS > POINT DE VUE

Travailleurs malades assignés à résidence Les employeurs pourront contraindre leurs travailleurs malades à rester quatre heures par jour à la maison à attendre une hypothétique visite du médecin contrôleur. C’est ce que le gouvernement a glissé dans son projet de loi sur l’égalité de traitement des ouvriers et des employés. Les travailleurs malades pourront aussi perdre leur salaire garanti en cas de non-respect stricte des règles. Et ce salaire serait perdu depuis le premier jour de maladie. Ca dépasse les bornes. Le jour de carence, le premier jour de maladie sans salaire, a été supprimé pour être remplacé par un régime disciplinaire. Le mépris du patronat envers les travailleurs reste ainsi figé dans la loi. Prenons un exemple. Vous êtes malade durant trois semaines et compte tenu de la nouvelle législation, vous restez chaque jour quatre heures à la maison. Après deux semaines, le médecin contrôleur sonne à la porte. Pile au moment où vous n’êtes pas là. Vous avez fait un saut à l’école pour récupérer les enfants ou vous êtes sorti faire une petite balade sur les conseils de votre médecin. Peu importe, vous êtes en infraction et de ce fait, vous perdez votre droit au salaire garanti pour tous les jours depuis le début de votre maladie. Deux semaines de perte de salaire, même si durant ces deux semaines vous êtes sagement resté à la maison et que vous étiez réellement malade. Voilà ce qui nous attend. Et aujourd’hui, comment les choses se passent-elles? Si vous êtes malade et que vous êtes absent lorsque le médecin contrôleur passe, vous êtes obligé de vous rendre vous-même en consultation chez ce médecin. Vous n’avez donc aucun intérêt à être inutilement hors de la maison. Vous ne perdez votre salaire garanti qu’à partir du moment où un abus est constaté. Mais ce règlement n’est pas assez strict pour guérir les employeurs de leur méfiance maladive. Pour eux, tous les travailleurs sont des paresseux qui abusent allègrement des certificats médicaux pour rester tranquillement à la maison. Et à leurs yeux aussi, tous les médecins de famille sont inévitablement des profiteurs sans scrupules qui rédigent des certificats injustifiés. La réalité est toute autre. Des études prouvent que près d’un travailleur sur deux continue le travail alors qu’il est malade. Les abus ne peuvent donc pas être si nombreux, ce qui est confirmé par les contrôles médicaux. Le nombre d’absences infondées est minime. Les chiffres révèlent aussi qu’une infime minorité de travailleurs ne sont pas à la maison lors de la venue du médecin contrôleur. Et c’est pour cela que tous les travailleurs malades doivent accepter une sanction insensée: une assignation à résidence et le risque d’une importante perte de salaire. Les patrons reçoivent une diminution de charges de 80 millions d’euros qui doivent notamment permettre de compenser le coût de la suppression du jour de carence. Mais manifestement, ce n’est pas assez pour les apaiser.

L’Europe dit non Une fois de plus, les dirigeants néolibéraux de l’Europe prouvent que la santé et la sécurité des travailleurs n’est pas leur priorité. Cette fois, ils vont encore plus loin en bloquant un accordcadre pour la protection de la santé et de la sécurité des travailleuses et des travailleurs de la coiffure. Une attitude inacceptable car non seulement elle crée un dangereux précédent visant à réduire à néant la concertation sociale en Europe mais aussi parce que ce blocage est tout simplement illégal. L’accord-cadre en question avait été négocié par les partenaires sociaux, UNI Europa et Coiffure EU. Ils avaient défini ensemble une série d’objectifs en matière de prévention et de protection de la santé des coiffeurs. Patrons et syndicats avaient tout à gagner d’un tel accord, car les maladies de peau, très fréquentes dans le secteur, sont un handicap pour le travailleur, mais elles engendrent aussi des coûts pour les employeurs et pour la sécurité sociale. Des pays se sont pourtant opposés et ont demandé à la Commission européenne de ne pas donner de suite, faisant fi de la procédure nor-

male qui veut que lorsque qu’un accord est transmis à la Commission, elle doit le soumettre au Conseil, chose qu’elle ne fait pas. La Commission bloque donc l’accord et elle se repenchera sur celui-ci en 2015, lorsqu’elle aura revu en profondeur la législation sur la santé et la sécurité au travail. Par chance, les conséquences seront moindres pour les travailleurs belges vu que les partenaires sociaux ont convenu de respecter malgré tout cet accord. Mais le blocage d’un accord-cadre qui améliorerait les conditions de travail de milliers d’européens prouve une fois de plus le manque de consi-

Pour les travailleurs du secteur, signalons une augmentation conventionnelle. Pour les coiffeurs, cela signifie une augmentation de 0,5e pour la catégorie II et de 0,75e pour les catégories III, IV et V sur le salaire minimum sectoriel au 1er octobre 2013. Pour les soins de beauté, il s’agit d’une augmentation de 2,5% sur le salaire barémique au 1er octobre 2013. En cas de doute, contactez votre section régionale.

Adieu à Hans Raes doté d’une patience extraordinaire. Nous nous souviendrons de Hans comme étant un fin stratège et un négociateur hors pair dans le dialogue social. Son regard affuté vous faisait comprendre qu’il était sur la détente, qu’il voyait exactement ce que la partie adverse manigançait et qu’il avait pour sa part un plan précis en tête pour défendre sa cause, la cause des ouvriers.

14 octobre 2013

Hans Raes nous a quittés. L’ancien président de la Centrale Générale de la FGTB est décédé le 1er octobre dernier à l’âge de 66 ans. Avec sa disparition, nous perdons à la fois un socialiste et un syndicaliste. Après des études dans une haute école, Hans a démarré sa carrière au service du droit du travail de la FGTB de Bruges. Il a travaillé pour la Centrale Générale de la FGTB à partir de 1972. Il a tout d’abord été actif au service de la formation syndicale. Il a ensuite effectué différentes fonctions au sein du secrétariat fédéral. Jusqu’en 1995 où il est devenu président.

Alain Clauwaert Président

dération dont l’Europe fait preuve envers les travailleurs. Aujourd’hui, les syndicats européens organisent la riposte avec pour objectif d’arriver enfin à donner une direction sociale à l’Europe.

Salaires pour le secteur de la coiffure et des soins de beauté à partir du 1er octobre 2013

C’en est trop. Cette décision gouvernementale doit être anéantie. Et c’est encore possible. Nous attendons de tous les parlementaires qui prônent le respect des travailleurs qu’ils rejettent avec force l’assignation à résidence lorsque le projet de loi sera discuté au parlement.

Paul Lootens Secrétaire général

L’accord-cadre sur la santé et la sécurité pour les coiffeuses et les coiffeurs sera bien appliqué en Belgique, malgré le blocage de l’Europe.

Il a pris cette présidence à cœur, avec un grand dévouement. Mais il est resté un homme du terrain. Il connaissait la langue des ouvriers et il continuait de la parler. C’était aussi un homme de grande écoute,

Nous nous souviendrons de la longue grève dans les cinémas qui a permis à Hans de jeter les bases de CCT nationales pour le secteur. Nous nous souviendrons aussi de la grève fortement soutenue chez Samsonite. Nous nous souviendrons que Hans a donné à la Centrale Générale de la FGTB une place importante dans le secteur du bois et de l’ameublement. Nous nous souviendrons surtout que Hans a joué un rôle capital dans la construction, en tant que porte-parole et négociateur de la FGTB, mais aussi en tant que président du Fonds de Sécurité d’Existence, le fonds de formation et le CNAC, le comité de sécurité du secteur. Il était aussi actif au sein de la fédération syndicale européenne du bois et de la construction et du syndicat international socialiste de la construction. Il est difficile de prendre congé d’un camarade qui a autant fait pour le syndicat socialiste et pour l’ensemble du mouvement socialiste. Nous présentons nos plus sincères condoléances à son épouse, ses enfants et à l’ensemble de sa famille.


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Non, les titres-services ne sont pas en baisse Stupeur en lisant la presse la semaine dernière. Un grand quotidien flamand annonçait à grand renfort de chiffres que les titres-services étaient pour la première fois en baisse depuis leur création. Il se basait sur des chiffres révélés par Federgon, la fédération patronale des titres-services. Selon ledit article, le secteur serait en perte de vitesse suite aux différentes hausses du prix des titres-services. Une information totalement erronée que la Centrale Générale de la FGTB a immédiatement démenti. Une manipulation de l’information qui vise manifestement d’autres intérêts. our la Centrale Générale de la FGTB, il s’agit d’une stratégie manifeste de désinformation de la part de Federgon. Car en effet, si on y regarde de plus près, il est évident que la «baisse» annoncée est en fait une hausse qui correspond à 10.000 emplois supplémentaires.

P

Manipulation pure et simple Pour Eric Neuprez, secrétaire fédéral responsable du secteur des titres-services, cette campagne de désinformation ne peut s’ex-

pliquer que par le fait que les négociations sur les salaires et les conditions de travail sont actuellement en cours: «Il est évident que Federgon tente d’orienter les négociations du secteur. En tant que syndicat, nous nous battons pour que les travailleuses et les travailleurs des titres-services obtiennent des conditions de salaire et de travail acceptables. On pense par exemple à des frais de déplacement correctement remboursés ou encore à des formations adaptées. C’est un secteur dans lequel il reste beaucoup de travail. Ce que la fédération patronale

veut faire, c’est mettre les travailleurs sous pression en leur faisant croire qu’il n’est pas possible d’espérer quoi que ce soit. C’est de la manipulation pure et simple. D’ailleurs les chiffres nous donnent raison». Des chiffres plus qu’encourageants Et ces «mauvais» chiffres, quels sont-ils? Pour 2013, on parle déjà de 5.000.000 d’heures prestées en plus dans les titres-services alors que l’année n’est pas finie. Entre janvier 2012 et août 2012 inclus, 74.691.222 chèques ont été remboursés aux entreprises des titresservices en Belgique. Tandis qu’entre janvier 2013 et août 2013 inclus, 80.211.117 chèques ont été remboursés. Ce qui représente une augmentation de 7,4%. Et même s’il est vrai qu’en août 2013, les prestations ont diminué de 4%, il faut ajouter qu’au cours du mois précédent, une hausse de 8,7% avait été constatée. Et si on ramène ces chiffres en termes d’emplois, la hausse de 2013 signifie une hausse de 4.190 équivalents temps plein, soit environ 10.000 jobs supplémentaires. Pour un secteur en baisse, il faut reconnaitre que ce n’est pas trop mal.

Eric Neuprez: «Les employeurs veulent faire croire qu’il n’est pas possible d’espérer quoi que ce soit. C’est de la manipulation pure et simple.»

> SECTEUR DU GARDIENNAGE

> TRAVAILLEURS HANDICAPÉS BRUXELLOIS

Allocation extraordinaire de vacances et prime syndicale

Les prépensions menacées

Les agents de gardiennage ont droit à une allocation extraordinaire de vacances s’élevant à 8,33% du salaire brut gagné entre le 1er octobre 2012 et le 30 septembre 2013. Si en plus vous êtes affilié à un syndicat, vous avez également droit à une prime syndicale de 135 euros. Les travailleurs qui n’ont pas droit à une prime complète reçoivent 11,25 euros par tranche de 10 jours prestés ou assimilés sur la période allant du 1er octobre 2012 au 30 septembre 2013. Tous les travailleurs recevront fin novembre un formulaire du Fonds de Sécurité d’Existence. Ce document doit être remis le plus rapidement possible à votre section régionale de la Centrale Générale de la FGTB. Les paiements se font dès le 2 décembre 2013.

> SANTÉ ET SÉCURITÉ

DANS LA CONSTRUCTION

Le rapport du CNAC est disponible Durant la semaine du 7 octobre, le CNAC a fait parvenir à tous les entrepreneurs belges de la construction un rapport sur la sécurité dans leur entreprise. Ce rapport résume la situation de l’entreprise en termes de sécurité et de bien-être pour les 5 dernières années. Il s’articule autour de trois analyses: le nombre d’accidents du travail survenus dans l’entreprise, le nombre de jours d’absence des travailleurs pour cause d’accident du travail ainsi que le nombre de jours d’absence des travailleurs pour cause de maladie. Les délégués du secteur de la construction ont droit à ces informations. Ils peuvent demander ce rapport et discuter des résultats avec l’employeur. Ces chiffres permettent également de comparer la situation de votre entreprise avec les moyennes du secteur et dès lors de déterminer où elle se situe par rapport aux entreprises similaires. Cette comparaison peut s’avérer bien utile pour appuyer les demandes du syndicat auprès de votre employeur pour améliorer la protection des travailleurs.

A Bruxelles, les prépensions dans le secteur des Entreprises de Travail Adapté, ETA, sont en danger en raison d’un problème de financement. En effet, les caisses du Fonds de Sécurité d’Existence chargé de payer les prépensions sont vides. Employeurs et syndicats du secteur dénoncent la précarité du système de prépensions des travailleurs handicapés bruxellois. l faut savoir que le Fonds de Sécurité d’Existence pour les ETA est subsidié par la Commission Communautaire Française, la COCOF. Pendant près de dix ans, le Fonds a permis l’octroi de nombreuses prépensions mais aujourd’hui, les caisses sont vides et le budget ne permet plus de financer de nouvelles demandes pour 2013.

I

Des travailleurs en attente Neuf travailleurs sont déjà concernés par ce blocage et sont maintenus au travail malgré leur demande de cesser leur activité. Employeurs et syndicats insistent donc sur la nécessité de refinancer le Fonds de prépensions. D’autant plus que l’acceptation des dossiers de prépension des personnes moins valides qui remplissent les conditions est une obligation. «C’est pourquoi nous demandons à la COCOF de faire en sorte que toutes les demandes de 2013 et à venir soient couvertes» précise Spéro Houmey, permanent FGTB et président du Fonds.

A force de tirer sur la corde… Gérard Tournay, 62 ans est travailleur dans une ETA bruxelloise. Pour sa part, il se serait contenté d’un 3/5e temps, mais cela n’est pas possible. Il nous explique «Les travailleurs des ETA sont abandonnés à leur sort. Je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières, mais à un moment, on sent qu’on n’en peut plus et rien n’existe. Un de mes collègues fait partie des neuf personnes en attente. Hé bien vous savez quoi? Il est en arrêt maladie suite à un accident de travail. A force de tirer sur la corde, elle finit par lâcher». La prépension est un système qui répond très bien aux questions que pose le vieillissement précoce des personnes

Pour Gérard Tournay, les travailleurs des ETA sont abandonnés à leur sort. handicapées. Il ne serait donc pas bon de supprimer ou de limiter cet avantage pour ces personnes qui ont déjà beaucoup de problèmes. Et il est d’autant plus nécessaire de le garantir, que le vieillissement de ces personnes amplifie les déficiences et handicaps. La Ministre Huytebroeck s’est engagée à défendre le dossier lors de discussions budgétaires de la COCOF. Mais le Comité de gestion du Fonds attend bien plus qu’un simple refinancement ponctuel du Fonds par la COCOF.


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MÉTAL

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> POINT DE VUE

Nous sommes les 99%! Soyons les Acteurs des Temps Présents! Les «Acteurs des Temps Présents» ont officiellement lancé leur campagne par une semaine de travaux et de rencontres qui s’est déroulée du 14 au 18 octobre dernier. Persuadés que: • la compétitivité et la rentabilité à tout prix les tuent à petit feu, • les politiques ultra-libérales vident de leur sens nos métiers et empêchent qu’on puisse en vivre dignement, • la démocratie est confisquée par des institutions non élues, Les militants de la FGTB ont rassemblé autour d’eux toute une série de «mondes» avec lesquels ils n’ont pas l’habitude de travailler au quotidien: agriculteurs, représentants de la culture et de l’art, académiques, porte-paroles d’associations diverses ou simples citoyens. Alors que les ténèbres d’hier semblaient avoir disparu, quelques idées nauséabondes parmi lesquelles «l’Aube Dorée» refont surface un peu partout en Europe, menaçant les piliers du progrès social que nous bâtissons et protégeons depuis 70 ans. • Cette certitude que le développement économique passe d’abord par le bonheur commun. • Ce postulat que l’Europe n’a de sens que si elle est avant tout un bloc de référence en matière de droits sociaux L’ultralibéralisme semble avoir imposé ses logiques dans tous les domaines. Rien ni personne ne paraît pouvoir échapper aux objectifs de rentabilité, de compétitivité et de profit maximum. Un monde fait par et pour les multinationales et les marchés financiers ! A l’heure où plus de 4 exploitations agricoles disparaissent par jour dans notre pays, à l’heure où des secteurs entiers de notre vie économique (sidérurgie, services publics, distribution…) sont attaqués de toutes parts, à l’heure où la culture est une des grandes victimes des coupes sombres imposées par les exercices budgétaires qui se succèdent depuis des mois, à l’heure où nos jeunes sont désormais les héritiers d’un monde en moins bon état que celui que nous avons reçu, cette campagne s’est imposée à tous comme une évidence! Nous nous devons de répondre aux menaces et attaques collectivement et solidairement! Dans l’histoire des luttes remontant à l’aube de l’humanité, c’est en effet à chaque fois que des associations ou représentations de femmes et d’hommes ont osé dépasser leurs propres frontières pour s’unir qu’ils sont parvenus à leurs fins. On rappelle souvent que plus de 50% de la richesse du monde est détenue par 1% de la population.

«Indignez-vous» disait Stéphane HESSEL. Les indignés ont répondu par: «Nous sommes les 99%!» et ils ont totalement raison. Nous sommes les 99%! A nous de faire bouger les lignes. Scellés dans une charte fondatrice qu’ils ont signée le lundi 14 octobre, les Acteurs des Temps Présents ont tenu à terminer par ces mots: «Nous, actrices et acteurs des temps présents, unissons nos énergies pour tracer les lignes de force d’une nouvelle société plus juste. Nous mettrons en commun nos réflexions et mènerons ensemble des actions jusqu’au renversement du modèle économique actuel.» Voilà qui en dit long sur nos ambitions communes! Retrouvez toutes les actus et infos sur le lancement de cette campagne sur la page FACEBOOK: facebook. com/acteursdestempspresents.

Nico Cué Secrétaire général de la MWB

Auto 5 En 2010 la direction d’AUTO 5 avait présenté un plan ambitieux qui prévoyait l’ouverture de nouveaux centres. A ce moment-là, l’enseigne en comptait 48 en Belgique, la majorité en Wallonie et à Bruxelles, une quinzaine en Flandre et un en Communauté germanophone. L’objectif était d’atteindre 70 centres en 2012. Trois ans après l’annonce faite par la direction, la parole est donnée aux travailleurs pour faire le point. Rencontre avec le représentant MWBFGTB Brabant, Carlos Pontigo. arlos travaille en osmose avec le reste de l’équipe de la MWB-FGTB. Celle-ci est composée de: David Bascour, qui a obtenu le mandat jeune au CPPT lors des dernières élections sociales, une première depuis l’existence de l’enseigne AUTO 5; Stephan Mathieu, délégué néerlandophone, également élu en 2012; Dominique Godisiabois qui est «une mémoire vivante» pour les autres délégués et Giovanni Gulteri, représentant au CPPT, un «ancien» de Norauto.

qui était d’autant plus surprenant car il ne restait plus beaucoup de sites à rénover. Par ailleurs, certains centres, même s’ils sont peu nombreux, doivent être rénovés de fond en comble afin de garantir la sécurité des travailleurs.

Alors que tout était planifié pour augmenter le volume des enseignes AUTO 5, la direction a fait volte-face en 2012, en décidant de «rationaliser» les ouvertures programmées. Sur base d’études de marché faites par l’entreprise, la stratégie est subitement modifiée. Les «moyens» dégagés suite à l’arrêt des ouvertures ont été affectés à la rénovation des sites.

En septembre, lors du premier conseil d’entreprise aucune information n’a été délivrée par la direction. C’est au cours d’un conseil d’entreprise extraordinaire, organisé la deuxième semaine, que les travailleurs apprennent le nom du site condamné à fermer: «On s’attendait à tout sauf Haine Saint-Pierre. On était surpris de l’annonce», souligne Carlos.

Ce n’est pas le dernier revirement. En effet, peu de temps après, NORAUTO, détenteur des enseignes AUTO 5 décide de stopper net la rénovation des centres. Au mois d’avril, elle informe les travailleurs d’un nouveau plan. L’ancien qui prévoyait la rénovation de 7 centres par an est jeté aux oubliettes. Ce

Très rapidement, les délégués informent les travailleurs suite au conseil d’entreprise extraordinaire. «Le lendemain il y a une grève, les travailleurs se mettent à l’arrêt à Haine Saint-Pierre et on décide ensemble d’un plan d’actions».

C

C’est alors qu’au mois de juin dernier, l’entreprise fait part de son intention de fermer les sites «non rentables». Deux d’entre eux semblaient être clairement dans le collimateur de la direction.

Le plan mis en place pousse la

direction à revoir ses intentions initiales. Certes, la fermeture est maintenue, mais les travailleurs sont reclassés dans les centres qu’ils ont choisis.

«Tout le monde était reclassé dans des centres avoisinants. Notre demande a été que les travailleurs choisissent leur réaffectation, ce qui a été accepté! Ils ont accepté nos demandes, de peur que cela déborde!», précise le délégué MWBFGTB. Tous les représentants de la FGTB, MWB et SETCA, ont toujours tiré la sonnette d’alarme quand elle jugeait la situation critique ou inquiétante pour les travailleurs. Ce sera encore le cas lors du prochain conseil d’entreprise. En effet, après avoir mené une recherche approfondie, Carlos s’est rendu compte que des zonings avoisinants avaient été rachetés par une banque qui les avait à son tour revendus à un concurrent potentiel d’ AUTO 5, la multinationale DELDO. Il a l’intention d’interpeller la direction sur ce point-là lors de la prochaine réunion. Le boulot de délégué est un combat permanent. Surtout dans des entreprises telles qu’ AUTO 5 où les travailleurs sont disséminés un peu partout dans le pays. C’est pour cela que les moyens modernes de communication sont très utiles au quotidien afin d’informer les travailleurs. Mais uniquement comme moyen complémentaire, car rien ne remplace le contact humain. «Les affiliés veulent le contact», conclut Carlos.

Délégation MWB-FGTB BRABANT d’AUTO 5


TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

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ELIS: les travailleurs protestent contre les mauvaises conditions de travail travail. Il est clair que cette attitude rigide de la direction ne contribue pas à un climat social harmonieux au sein de l’entreprise.

lis est une entreprise européenne, dont l’actionnariat principal est français, de location et d’entretien d’articles textiles et hygiéniques. Elle occupe 160 personnes en Belgique. Le 26 juillet 2013, il y a deux mois, la direction d’Elis a froidement communiqué qu’elle demanderait au

E

tribunal du travail d’entamer la procédure et de rompre le contrat d’un délégué de la CSC pour faute grave. Les syndicats ont continué à s’opposer collectivement contre ce cours d’événements. Jusqu’à présent, le délégué de la CSC en question exerce encore toujours sa fonction, une claire indication qu’il ne peut

être question d’une faute grave. Pour rappel : une faute grave est une faute qui, immédiatement et irrévocablement, rend toute coopération impossible. Malgré toutes les démarches, la direction ne veut pas céder, reste sourde à toute argumentation, de sorte que l’affaire doive être réglée par le tribunal du

Et comme si cela ne suffisait pas, la direction a apparemment trouvé qu’elle pouvait encore y ajouter une provocation supplémentaire. Elle a introduit diverses mesures qui rendaient le travail totalement infaisable. Dans le département de production, les machines ont été équipées de compteurs de sorte que le rendement de chaque travailleur puisse être contrôlé rigoureusement. Quand un travailleur n’obtient pas la norme de production, il est immédiatement réprimandé. Les visites aux toilettes sont également réglementées: après un seul passage, on interdit immédiatement au travailleur de s’y rendre pendant trois heures.

«Il est clair que ces mesures, en sus du licenciement fortement contesté du délégué de la CSC, provoquent un malaise important» raconte Nadine De Knop qui est déléguée pour la FGTB-TVD dans l’entreprise depuis des années. «Nous

pensions, grâce aux belles paroles et promesses faites par la direction au moment de son installation, que la situation allait s’améliorer maintenant. Bien au contraire» avance Nadine, fortement déçue, mais immédiatement soutenue par tous ses collègues-délégués. Les syndicats ont donc décidé de ne pas baisser les bras et ils ont fait grève le vendredi 27 septembre 2013. Entre-temps, une conciliation a été prévue, à la demande des syndicats, au niveau de la Commission paritaire. Sans imprévus, le bureau de conciliation écoutera les diverses parties le mardi 15 octobre 2013. Le cde. René Van Cauwenberge de la FGTB ne laisse aucun doute: «Les syndicats restent mobilisés. Nous attendons maintenant la réaction du tribunal du travail concernant le dossier du délégué de la CSC, mais il doit être clair que les autres points dont les travailleurs sont victimes, pour ainsi dire, au quotidien doivent trouver très vite une solution, sinon des actions plus dures s’ensuivront.»

Harmonisation du statut ouvriers-employés: un compromis difficile L a suppression des discriminations entre le statut des ouvriers et celui des employés était, depuis quelques dizaines d’années, le nœud gordien que les partenaires sociaux n’arrivaient pas à trancher. En raison de l’absence d’un mandat patronal pour négocier.

En 2011, la Cour constitutionnelle a mis le couteau sur la gorge des partenaires sociaux et du gouvernement: pour le 8 juillet 2013 au plus tard, les inégalités en matière de jour de carence et de délais de préavis entre les statuts des ouvriers et celui des employés devaient être supprimées. Car ces différences sont inconstitutionnelles et peuvent donc être contestées au niveau juridique. La tentative des partenaires sociaux du Groupe de 10 pour arriver à un compromis a très vite échoué puisque l’écart entre le point de vue des travailleurs et celui des employeurs adoptait les proportions d’un Grand Canyon. Le gouvernement a donc dû assumer sa responsabilité. Après un marathon de 28 heures de navette diplomatique entre le banc des employeurs et celui des travailleurs les 4 et 5 juillet 2013, la ministre de l’Emploi a décidé d’avancer une proposition de compromis. La proposition de compromis de la ministre de l’Emploi, qui a entretemps été convertie en propositions de loi et qui passera bientôt au Parlement, fera encore couler beaucoup d’encre. Les irritations

sur cette proposition ne se sont certainement pas encore apaisées et nous ne pouvons, aujourd’hui, pas encore pleinement estimer le lourd impact de cette nouvelle réglementation de licenciement.

La nouvelle réglementation de licenciement a un goût aigre-doux La FGTB s’est toujours basée sur le fait que la discrimination doit être supprimée au moyen d’une harmonisation vers le haut afin d’offrir une meilleure protection contre le licenciement aux ouvriers et ouvrières également. Pour les ouvriers cette amélioration est maintenant un fait, même si on prend en compte que la majeure partie du droit à la nouvelle réglementation par le biais de l’indemnité de licenciement ne doit pas être payée immédiatement par les employeurs mais par la sécurité sociale. Dans un nombre de secteurs, la nouvelle réglementation de licenciement approuvée par le gouvernement ne supprime pas immédiatement les discriminations entre les ouvriers et les employés. Les secteurs qui n’appliquent pas la CCT 75 aujourd’hui, devront très probablement attendre jusque 2018 pour traiter les ouvriers et les employés d’une façon identique. Chez nous, les secteurs de la confection et du diamant devront certainement attendre quatre ans de plus avant de se retrouver sur le trajet de l’harmonisation. La Cour constitutionnelle

n’a quand même jamais pu avoir pour but de maintenir pendant plus longtemps encore les discriminations inconstitutionnelles entre les ouvriers et les employés dans certains secteurs. Apparemment, la ministre de l’Emploi et le gouvernement ont une autre vision, sans qu’ils n’aient jamais demandé l’avis des partenaires sociaux des secteurs qui continuent à être discriminés. En tout cas, on ne nous a jamais demandé notre point de vue dans cette question, pendant que nous, en tant qu’organisation syndicale, assumons la responsabilité pour les négociations dans les secteurs de la confection et du diamant.

Et il y a encore une décision perverse qu’on nous a refilés. Les compléments sectoriels en cas de licenciement doivent être imputés à la nouvelle réglementation de licenciement. Permettez-nous de clarifier ce passage de la proposition de loi. Dans le passé, nous avons, dans beaucoup de nos secteurs, développé des systèmes de sécurité d’existence au cours des négociations sectorielles. Il s’agit d’un accompagnement social où, après avoir été licencié, le travailleur reçoit, en sus de son allocation de chômage, un supplément payé par les fonds sociaux du secteur. L’installation de ces systèmes de sécurité d’existence pour les travailleurs licenciés qui avaient toujours plus de difficultés dans les tailles toujours rétrécissantes de nos secteurs, a coûté de la marge de négociation. Par solidarité avec

les inactifs, les travailleurs actifs de nos secteurs étaient prêts à donner une partie de l’augmentation du pouvoir d’achat à leurs collègues licenciés. En plus, dans les secteurs du textile, de la préparation du lin, de la confection et de l’entretien du textile, nous avons réussi à installer des régimes d’accompagnement social pour les travailleurs âgés licenciés, qui recevaient pendant 11 ans et jusqu’à l’âge de la pension, un revenu complémentaire en sus de l’allocation de chômage. Ces systèmes, que nous appelons également des régimes de prépension alternative, sont payés pour une période qui est beaucoup plus longue que la nouvelle réglementation de préavis. Admettez: aucun délai de préavis n’a une durée de 11 ans. Cependant, le risque est très réel que nous perdions ces systèmes d’accompagnement social pour lesquels nous avons tellement lutté et négocié dans nos secteurs.

La suppression du jour de carence sent le rance Le jour de carence est supprimé à partir du 1er janvier 2014. Et nous l’applaudissons. Or, les employeurs obtiennent une compensation : les charges patronales sont diminuées de 80 millions. Alors que dans nos plus grands secteurs, 1 jour de carence et dans certains cas même 2 jours de carence par année étaient déjà supprimés. Mais il y a des nouvelles qui crient

encore plus vengeance. L’article 61 de la proposition de loi du gouvernement prévoit qu’une convention sectorielle ou un règlement de travail peut obliger un travailleur malade de rester chaque jour à la maison pendant 4 heures consécutives afin que celui-ci reste à la disposition du médecin de contrôle. Le travailleur malade qui ne respecte pas cette disposition et qui n’est donc pas à la maison au moment où le médecin de contrôle se présente sera légalement supposé de se dérober au contrôle médical et perdra son droit au salaire garanti. Nous donnons un exemple: supposons que le règlement de travail de votre entreprise, après introduction de la loi, stipule qu’en cas de maladie, vous devez rester chez vous chaque jour de 8 à 12 heures afin de rester à la disposition du médecin de contrôle. Supposons que vous êtes malade pendant 4 semaines et que le premier jour de la quatrième semaine, vous n’êtes pas à la maison entre 8 et 12 heures quand le médecin de contrôle se présente. Vous perdez le salaire garanti pour les trois premières semaines de maladie. Combien une telle réglementation perverse peut-elle être malsaine? Ce passage doit être supprimé du texte. Cela est inacceptable. Aucune société qui se respecte ne peut accepter une telle résidence forcée pour les travailleurs malades.

Dominique Meyfroot, Président FGTB-Textile, Vêtement et Diamant.


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ALIMENTATION - HORECA - SERVICES

SYNDICATS • N°17 • 18 OCTOBRE 2013

Un projet d’accord sectoriel pour 2013-2014 a enfin été conclu pour l’industrie alimentaire et le secteur des boulangeries endredi matin, 4 octobre, après une journée et une nuit de négociations, les partenaires sociaux pour l’industrie alimentaire ont enfin conclu un projet d’accord sectoriel pour les deux ans à venir. Ce n’était pas trop tôt, sachant que les employeurs ont été informés de nos revendications sectorielles fin avril. Les employeurs ont sans cesse réussi à trouver une excuse afin d’éviter des négociations sérieuses ou pour ne pas négocier du tout. FGTB-HORVAL n’a pas accepté cet état de fait.

V

FGTB-HORVAL n’a jamais voulu se contenter d’un accord sectoriel où seuls les efforts de formation auraient été augmentés uniquement pour que les employeurs échappent à une sanction financière. FGTB-HORVAL n’a pas voulu non plus se contenter d’une prorogation des régimes de prépension. Les employeurs ont pensé que les syndicats allaient plier, mais notre attitude intransigeante a mené à un accord sectoriel qualitatif. Nous avons d’une manière continue exigé l’introduction d’une politique des ressources humaines sectorielle qui intègre la notion à la fois de pénibilité du travail, mais aussi et en voie de conséquence, l’allègement du travail en fin de carrière. Autre exemple, l’amélioration qualitative des contrats de travail a toujours été un autre point de lutte important pour FGTB HORVAL; la précarité liée au travail intérimaire et principalement aux contrats journaliers devait être encadrée; aujourd’hui, dans les entreprises, la délégation syndicale aura réelle-

ment la possibilité de maîtriser ce type de flexibilite extrême. Nous l’avons également imposé!

Quels points ont été obtenus? POUVOIR D’ACHAT • Les primes et les indemnités ont été adaptées de 3,5% à partir du 1er janvier 2014 • Des modalités de la prime de fin d’année ont été améliorées par exemple, en élargissant les assimilations (congé de paternité,…), en ayant même calcul au prorata pour tous les types de contrats… Lors des dernières négociations sectorielles, les syndicats ont revendiqué l’introduction d’une prime d’équipes sectorielle pour les ouvriers dans le secteur des boulangeries. La fédération des boulangeries a eu une attitude insultante vis-àvis des revendications légitimes des travailleurs qui sont soumis à une flexibilité importante et a osé proposer une prime d’équipes pitoyable de 0,05e par heure; la prime était de surcroit accompagnée de mesures restrictives quand à la définition même de ce qu’est une équipe. Inacceptable. Camarades, nous ne pouvons accepter que l’on exige tant des travailleurs sans en payer le juste prix. Nous demandons que dans les négociations d’entreprises, les délégués mettent la Prime d’équipe en bonne place et qu’ils en fixent la hauteur à minimum 5% et ce en harmonisation avec les autres secteurs de l’industrie alimentaire.

INTERIM & FEXIBILITE • Un très gros point dans les né-

> DÉCÈS Mai 2010, Patrick Van Meckeren, Président de la Délégation FGTB HORVAL à UNIFINE (actuellement DAWN) perd son sang froid dans une réunion syndicale visant à défendre des travailleurs. La Direction ne lui fait pas de cadeau et le licencie. Membre du Comité Fédéral HORVAL, membre du Comité Exécutif, du Bureau et de la Commission de Contrôle de CCMBW, Patrick se retrouve sans emploi malgré toutes ses recherches. C’est alors que commence la descente aux enfers pour Patrick. Militant dans l’âme, étiqueté comme tel, il n’arrive pas à retrouver du travail. Mais il est fier de porter l’étiquette FGTB et milite activement avec les travailleurs sans emploi de la FGTB du Centre jusqu’en août dernier où Patrick décide de tirer sa révérence. C’est un vrai militant, un ami que notre section a perdu. A son épouse, à ses filles, à sa famille, la section de CCMBW présente ses sincères condoléances.

gociations a été la maitrise de la FLEXIBILITE et de l’INTERIM dans nos secteurs. L’Industrie Alimentaire est l’uns des plus gros utilisateurs de travailleurs sous statut intérimaire, si pas le plus gros. Cet état de fait, est lié à l’extrême flexibilité qui existe dans le secteur. • FGTB-HORVAL a exigé que l’intérim soit mieux encadré au sein des entreprises, ainsi le conseil d’entreprise ou à défaut la délégation syndicale devra recevoir les informations nécessaires afin de pouvoir évaluer au minimum TRIMESTRIELLEMENT l’utilisation des travailleurs intérimaires. • Pour ce qui est des CONTRATS JOURNALIERS, l’encadrement est encore plus strict, en effet, la conclusion de contrats journaliers ne pourra s’effectuer qu’apres concertation & approbation par le conseil d’entreprise et/ou la délégation syndicale.

FIN DE CARRIÈRE ET LA GESTION RH CONSCIENTE DE L’ÂGE • Tous les régimes de prépension sont prorogés. • Introduction des jours de fin de carrière, pour les travailleurs qui atteignent l’âge de 56 ans; ils pourront profiter de 3 jours de congés supplémentaires et de 6 jours à partir de 58 ans. C’est le début d’un processus que nous voulons accentuer à l’avenir, pour en arriver à un véritable allègement de la fin de carrière. • L’IFP ( Institut de Formation Professionnel) et les partenaires sociaux développeront une offre de formation adéquate pour les entreprises et les ouvriers par rapport à l’amélioration du stress et

l’ergonomie au travail.

FORMATION • Dans toutes les entreprises à partir de 20 travailleurs, l’employeur sera obligé d’élaborer un plan de formation. Ceci devra faire en sorte que les travailleurs dans les PME pourront profiter de davantage d’une formation, car, par le passé, ceux-ci étaient les premiers à rester sur la touche. • La commission paritaire écrira un plan de formation sectoriel où une attention particulière sera prêtée à l’intensification de la formation pour les groupes à risques (les jeunes chômeurs, les travailleurs à faible qualification,…). Les travailleurs disposeront d’un levier pour contrôler les efforts de formation, car l’IFP sera obligé de suspendre l’intervention financière vis-à-vis de l’entreprise s’il ne dispose pas d’un plan de formation.

le travailleur bénéficiera de 5 jours de petit chômage qu’il pourra prendre durant une période de 6 mois à dater du jour du décès.

PENSION COMPLÉMENTAIRE • La pension complémentaire, notre 2ième pilier est majoré de 0,22%. On continue ainsi à augmenter année après année la hauteur de la pension sectorielle dont bénéficieront les travailleurs de l’industrie alimentaire; le volet de solidarité a également été entendu. Ce volet couvre des évènements tel que le décès, l’incapacité de travail, le chômage économique.

CLASSIFICATION DE FONCTIONS • Après avoir modernisé les classifications dans les secteurs des légumes et des pommes de terre, nous arrivons au bout du chemin pour le secteur du café.

TRAVAIL/VIE PRIVÉE • Le crédit-temps est élargi: - Introduction de la possibilité de la réduction d’1/5ième du temps de travail à partir de l’âge de 50 ans moyennant une carrière de 28 ans; - Possibilité d’une réduction d’1/2ième du temps de travail dans le cas de métiers lourds (les partenaires sociaux se prononceront bientôt sur une liste reprenant les métiers en pénurie dans le secteur). • Des modalités du petit chômage sont élargies et améliorées: - dans le cas d’un mariage, le travailleur bénéficiera de 3 jours de petit chômage - dans le cas d’un congé de deuil,

• Nous allons durant les 2 prochaines années nous attaquer à la modernisation des classifications pour les secteurs du chocolat et des biscuits. Cet accord reste toujours un projet d’accord sectoriel. La FGTB-HORVAL consultera et informera ses délégués au sujet de ce préaccord. Ce sera à vous, délégués, de décider si ce projet deviendra accord. Les autres syndicats et la fédération patronale consulteront également leur base. Dès que tous les partenaires sociaux auront donné leur approbation, on pourra parler d’un accord sectoriel pour l’industrie alimentaire et le secteur des boulangeries.

La prime syndicale dans l’industrie alimentaire (à l’exception du secteur des boulangeries) Si vous avez un nouveau numéro de compte bancaire, veuillez le transmettre à votre section locale de la FGTB HORVAL! Période de référence du paiement: Occupation du 1er avril 2012 au 31 mars 2013 PRIME MAXIMUM POUR DES MEMBRES ACTIFS: 135e Des périodes d’occupation plus courtes donnent droit au prorata de la prime. PRIME MAXIMUM POUR DES MEMBRES INACTIFS Chômeurs complets: 81e Des périodes plus courtes de chômage complet donnent droit au prorata de la prime. Prépensionnés: 89e Lors de votre départ en prépension au cours de la période de référence, Vous avez droit à la prime «actifs». Ensuite, chaque année suivante et jusqu’à la pension, vous aurez droit à la prime «prépensionnés».

Maladie de longue durée et crédit-temps à temps plein Durant la première année, Vous avez droit à la prime prévue pour les membres actifs. Ensuite, vous aurez droit à la prime «chômeurs complets» pendant trois périodes de référence successives. Le travailleur

doit demander une attestation auprès de la section régionale de la FGTB HORVAL et en même temps fournir une preuve officielle d’inactivité. PAIEMENT INFORMATISÉ Membres actifs Votre Centrale HORVAL FGTB paie la prime syndicale sur votre compte bancaire, pour autant que les conditions suivantes soient remplies: 1. avoir reçu une prime syndicale du Fonds de l’industrie alimentaire l’année précédente 2. être en règle de cotisations pendant la période de référence (du 1er avril 2012 au 31 mars 2013) et jusqu’à la date de paiement 3. avoir été occupé dans l’industrie alimentaire entre le 1er avril 2012 et le 31 mars 2013 4. Posséder un compte bancaire valable à la date de création des ayants-droit Si vous ne répondez pas à ces conditions, vous recevrez une attestation du Fonds Social. Cette attestation doit être remise à votre délégué syndical ou à votre section régionale de la FGTB HORVAL. Formulaires reçus du fonds social: Pour un paiement rapide, nous vous demandons de mentionner votre (nouveau) numéro de compte bancaire sur le formulaire que vous recevrez du Fonds Social. Le paiement informatisé de la prime syndicale est effectué le 4 novembre 2013.


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SYNDICATS • N°17 • 18 OCTOBRE 2013

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> LE SETCA EN ACTION POUR DÉFENDRE DES EMPLOIS DE QUALITÉ

Call centers: les travailleurs ont droit à un salaire convenable En collaboration avec UNI (l’organisation internationale rassemblant les syndicats d’employés à travers le monde), les organisations syndicales SETCa, CNE et LBC organisent à nouveau cette année une semaine d’actions et de sensibilisation sur le travail dans les centres d’appel. L’objectif reste le même: faire bouger les choses et défendre de meilleurs conditions de travail et de rémunération dans les centres d’appel. omme dans de nombreux autres pays d’Europe, la rémunération des travailleurs est sous pression. En Belgique, cette situation s’est traduite - sous la pression des employeurs - par l’imposition d’une norme salariale de 0% pour 2013-2014.

C

Malgré cela, les employeurs en demandent toujours plus... C’est

tout particulièrement le cas dans le secteur des call-centers. Les utilisateurs des centres d’appel posent des exigences sans cesse plus élevées et les employeurs imposent des conditions de travail de plus en plus difficiles. Les entreprises doivent tourner 7 jours sur 7, de préférence jour et nuit ! Les travailleurs doivent se montrer toujours plus rapides et toujours plus flexibles. De plus,

les menaces d’éventuelles délocalisations (dans des pays à moindre coût) planent en permanence. La solidarité syndicale internationale joue donc ici un rôle essentiel si nous voulons lutter contre ce genre de pratiques. Les travailleurs des call-centers méritent un salaire correct et une compensation adéquate face à la flexi-

Congrès mondial d’UNI commerce à Buenos Aires Le commerce est l’un des secteurs les plus importants dans de nombreuses économies nationales. Du 9 au 11 octobre, 400 représentants syndicaux de ce secteur issus des quatre coins du monde se sont réunis à Buenos Aires en Argentine. Dans le commerce aussi, la solidarité internationale est plus que jamais importante. Le SETCa y a souligné l’importance d’accords sectoriels forts. Ce congrès a permis d’échanger des expériences au-delà des frontières des continents. Il a également défini les objectifs de l’action syndicale internationale dans le commerce pour les prochaines années. Le congrès a été ouvert par le ministre argentin de l’Emploi, qui a choisi le camp des syndicats dans

leur lutte pour un emploi digne. Il n’a pas fui la réalité: l’emploi crée la prospérité et pas l’inverse. Le président du SETCa, Erwin De Deyn, représentait notre centrale au congrès. Dans son intervention, il a abordé la précarité croissante de l’emploi dans le secteur du commerce, la dérégulation sous la pression de la politique d’austérité en Europe et l’importance de bonnes conventions sectorielles. Ces accords offrent une plus-value et une protection importantes en plus de l’appui syndical que nous pouvons et devons apporter dans les entreprises internationales individuelles. De nombreuses entreprises internationales ont été abordées, grâce à l’apport des différents pays dans lesquels elles sont actives : Carrefour, Ikea, Walmart, etc. Le fonctionnement en réseau et les accords-cadres globaux permettent d’être représentés syndicalement là où ces groupes ont également des magasins. Le congrès a été l’occasion pour les syndicats d’exprimer à nouveau leur irritation envers Walmart: le géant de la distribution continue de s’opposer par tous les moyens aux représentants syn-

bilité demandée par les patrons. «Sortez votre salaire du frigo»: Voilà le message qui sera relayé durant cette semaine de sensibilisation! Entre le 21/10 et le 27/10, différentes actions se tiendront dans de nombreux centres d’appels du pays (BConnected à Bruxelles, N Allo, Callit, SNT, etc.) afin de sensibiliser les travailleurs à ces problématiques. A travers des rassemblements de

militants à l’entrée des entreprises, la mise à disposition d’informations, la distribution de tracts et gadgets, les syndicats SETCa, CNE et LBC iront sur le terrain à la rencontre des travailleurs concernés. Une semaine d’action pour faire bouger les choses et leur donner l’occasion de s’exprimer sur les pratiques auxquelles ils sont confrontés chaque jour.

> HONTE AU «NON» DES EMPLOYEURS POUR UNE HARMONISATION DES BARÈMES

dicaux. Mais comme l’a remarquablement exprimé quelqu’un à l’aide d’un texte de Pablo Neruda: Ils pourront couper toutes les fleurs, ils n’empêcheront pas le printemps. La lutte pour la représentation syndicale chez Walmart se poursuit plus que jamais. Le congrès a également passé le secteur argentin de la distribution à la loupe, à travers des visites d’entreprises et des contacts avec des délégués de magasin ainsi qu’avec le management. Après un large débat, les participants ont clôturé le congrès par des motions précises et un plan d’action global. Philip Jennings, secrétaire général d’UNI (le syndicat mondial pour les secteurs des services, ndlr.), a, dans son discours, dévoilé le thème du congrès mondial d’UNI: «including you», un travail digne pour tous. Ce congrès se tiendra fin de l’année prochaine en Afrique du Sud. Pareils congrès internationaux mettent toujours une certitude syndicale fondamentale en lumière: la solidarité internationale fonctionne. Ensemble, on est plus forts!

> VOUS AUSSI, SOUTENEZ LA CAMPAGNE ACHACT

EN FAVEUR DES TRAVAILLEURS DE L’HABILLEMENT

Devenez achACTEURS pour un salaire vital! Voici plus de 6 mois, l’usine de vêtements Rana Plazza s’effondrait au Bangladesh, faisant plus de 1100 morts et de très nombreux blessés. Une situation qui n’est pas unique pour les travailleurs du secteur de l’habillement que ce soit au Bangladesh, au Cambodge ou encore Indonésie. De nombreuses grandes marques de vêtements font en effet appel aux travailleurs de ces pays pour faire produire leurs marchandises. Et dans le secteur, la concurrence est rude: c’est à celui qui minimisera les coûts au maximum pour être le plus compétitif et faire le plus de bénéfices possible... Et ce sont les travailleurs qui en sont les victimes.

Le SETCa est à nouveau partenaire de la campagne d’Achact (Actions Consommateurs Travailleurs). Intitulée «Devenez achACTEURS pour un salaire vital!», l’initiative de cette année vise à soutenir les combats de celles et ceux qui fabriquent les vêtements que nous portons et défendre leur droit à un salaire vital.

Les travailleurs de ces pays sont ainsi amenés à travailler dans des conditions déplorables où les mesures de sécurité sont insuffisantes. Ils ne peuvent compter que sur un salaire dérisoire, qui couvre à peine leurs besoins et ceux de leur famille. Un salaire qui ne leur permet tout simplement pas de vivre décemment!

Vous aussi, vous pouvez soutenir la campagne d’achACT et agir en faveur d’un salaire vital pour les travailleurs du secteur habillement. Vous retrouverez plus d’information sur la campagne, les actions de soutien, et la pétition en ligne sur le site www.achact.be

La campagne achACT a été présentée et lancée officiellement le 15 octobre dernier à l’hôtel de Ville de Bruxelles. Une soirée parsemée de témoignages de travailleuses, vidéos, entretiens et prestations artistiques.

Echec de l’ultime négociation dans les soins de santé Une ultime négociation en commission paritaire s’est tenue ce lundi 14 octobre dans le secteur des soins de santé Fédéraux (CP 330). Celle-ci portait sur le point crucial de l’harmonisation barémique des aides-soignants à hauteur de l’échelle 1/35. La rencontre n’a malheureusement pas permis d’aboutir à un accord. Les employeurs (plus particulièrement la fédération patronale SANTHEA) ont ainsi préféré snober les 14,2 millions de financement supplémentaire que le gouvernement était prêt à octroyer pour mettre en œuvre cette mesure tant attendue. De longs mois de blocage, un dialogue social difficile Inflexibles, les employeurs ont longtemps fait barrage et refusé d’accéder aux demandes pourtant légitimes des travailleurs des maisons de repos et des hôpitaux. Des revendications claires et nécessaires pour pouvoir continuer à offrir des prestations de qualité aux patients dans un secteur qui, on le sait, connait des conditions de travail difficiles. Face à au blocage des employeurs, un plan d’action avait été annoncé début septembre. Une grève était prévue en point d’orgue le 8 octobre si aucun changement ne voyait le jour.

3 octobre: des avancées et la conclusion de 4 CCT Après une longue négociation au sein de la commission paritaire du secteur, un accord avait finalement pu être trouvé le 3 octobre dernier concernant des points de revendications essentiels. Ceci avait permis d’aboutir à la signature de quatre CCT en matière de crédit-temps, formation et prépension (à 58 et 56 ans). La concertation sociale semblait alors prendre une autre tournure. Face à ces avancées, les organisations syndicales avaient d’ailleurs suspendu toutes les actions de grève.

Harmonisation des barèmes: irresponsabilité des employeurs Un dernier point crucial restait sur la table: celui de la discrimination salariale des aides-soignants. Une ultime négociation, prévue ce 14 octobre, devait aboutir à la signature d’un accord à ce niveau. Toutes les conditions étaient réunies pour ce faire... La ministre Onkelinx venait en effet d’obtenir du Gouvernement un financement supplémentaire de plus de 14,2 millions permettant la mise en œuvre de l’harmonisation barémique des aides-soignants à l’échelle 1/35. Toutes les fédérations se sont accordées à dire que ces moyens financiers étaient inespérés et suffisants pour couvrir l’harmonisation. Elles se disaient d’ailleurs toutes prêtes à signer... A l’exception de la fédération patronale SANTHEA, dont la position est aussi incompréhensible que révoltante. Plus de 12 heures de négociation n’ont finalement pas suffi pour obtenir un accord de raison et une unanimité du banc patronal. En cette période d’austérité budgétaire, il est scandaleux de snober de la sorte le geste de la ministre et du Gouvernement . Alors que les employeurs se plaignent eux-mêmes du manque de financement, ils ont véritablement balayé de la main 14,2 millions d’euros… Quel signal négatif à l’attention du monde politique et de la société! Pour le SETCa, l’attitude des employeurs est inacceptable. La paix sociale est clairement rompue. Une fois de plus, ce sont les travailleurs à faible revenu qui sont pénalisés par l’irresponsabilité patronale et celle de SANTHEA en particulier.


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SYNDICATS • N°17 • 18 OCTOBRE 2013

Relance: surtout rester vigilants! Certains comparent les décisions gouvernementales pour relancer l’économie à une «montagne qui a accouché d’une souris». Mais, ajouteront d’autres, une souris a également le droit de vivre. Pour nous, il en résulte surtout que les épaules les plus solides en réchappent à nouveau. Nous continuons à revendiquer que votre pouvoir d’achat puisse progresser! C’est aussi cela la relance par la consommation. Et les épaules les plus larges? Nous l’avons déjà souvent dit et écrit: aussi longtemps que les épaules les plus larges ne seront pas disposées – ou plutôt contraintes – à apporter leur contribution au redressement de l’économie, la création d’emplois restera aux abonnés absents et le nombre de chômeurs ne cessera d’augmenter. Les conditions de travail et de rémunération des travailleurs qui ont la chance d’encore disposer d’un emploi continueront d’être mises sous pression. Même le FMI envisage désormais l’idée d’imposer davantage les fortunes. Laissons donc notre gouvernement s’atteler enfin à une fiscalité juste avec une contribution plus importante du capital et des grosses fortunes. En Belgique, malheureusement, les épaules les plus larges ne sont pas inquiétées!

Débat sur la relance Nous avons aussi compris que le débat sur la politique de relance n’est pas encore totalement bou-

clé au sein du gouvernement. Les élections de l’an prochain approchent et s’immiscent déjà pleinement dans chaque débat/dossier. Toutes sortes de pistes seront dès lors lancées, mais elles seront tout aussi nombreuses à être rejetées. L’agenda «intergouvernemental», qui voit le gouvernement fédéral et les gouvernements régionaux mettre leurs idées en commun, sera mis à exécution dans les prochaines semaines. Manifestement, le débat sur l’abaissement de la TVA sur l’électricité ne serait désormais plus totalement évacué et pourrait revenir sur la table. Il y a 2 ans déjà, il s’agissait d’une revendication centrale des actions menées à l’époque par la FGTB pour soutenir le pouvoir d’achat. L’électricité est actuellement imposée à 21%. L’eau du robinet l’est à 6% parce qu’il s’agit d’un bien de première nécessité. Pour nous, il est évident que l’électricité (quid du gaz et mazout de chauffage?) doit bénéficier

du même traitement!

La relance , c’est aussi la progression du pouvoir d’achat. Les forces politiques de droite relancent la piste d’interventions dans notre système d’indexation automatique. L’idée d’un saut d’index refait surface. Nous sommes à la veille d’une grande réforme du panier de la ménagère, qui doit être finalisée dans les prochaines semaines. Ce panier regroupe les produits à l’aide desquels nous déterminons dans quelle mesure les prix augmentent ou baissent. Il reflète les dépenses type d’un ménage tous les mois. Cette donnée change évidemment au fil du temps. Une grande réforme a lieu et le contenu du panier est adapté tous les 8 ans. Cette adaptation est à notre porte.

Le renforcement de la loi de 1996 avancé par les partis libéraux n’a

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Surtout, rester vigilants! Il s’agit de rester vigilants dans les prochaines semaines. Nous n’accepterons pas que les propositions des partis libéraux passent lors des discussions entre gouvernement fédéral et gouvernements régionaux.

La relance oui, mais pas n’importe laquelle

Il faut certainement plus de mesures de relance: cela implique de nouveaux moyens de financement, qui peuvent être trouvés en imposant davantage le capital et les grosses fortunes. Nous nous opposons à ce que l’on continue de vider notre système d’index de sa substance et/ou à la poursuite du blocage des salaires par l’adaptation de la loi sur la compétitivité. Votre pouvoir d’achat, déjà suffisamment sous pression, a contribué à soutenir l’économie belge. Il doit en être de même au cours des prochaines années. La relance , c’est aussi une meilleure consommation des ménages et qui dit consommation dit progression du pouvoir d’achat!

Nous combattrons par tous les moyens les manipulations ou atteintes à notre système d’indexation automatique. C’est le seul système qui vous donne la garantie que chaque mois, vous pourrez à nouveau acheter plus ou moins la même chose, même si les prix augmentent. Votre pouvoir d’achat est de la sorte maintenu. Il s’agit donc d’une protection automatique contre l’augmentation des prix. Cet outil profite non seulement aux ménages, mais il soutient aussi l’ensemble de l’économie.

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pas vu le jour. Cette loi a pour but de limiter les augmentations salariales, voire même de les geler. Un renforcement nous aurait confrontés, même après 2014, à une poursuite du blocage des négociations sur une augmentation des salaires bruts.

Myriam Delmée, Vice-Présidente du SETCa

Erwin De Deyn, Président du SETCa


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