Syndicats FGTB n°16 - 1 octobre 2010

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N°16 • BIMENSUEL • 65ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

1 OCTOBRE 2010 • Éd. LIÈGE er

Comme chaque année, la Coordination Intérim de la FGTB organise une journée d’action pour les droits des travailleurs intérimaires. Un cahier spécial de 8 pages leur est consacré en pages centrales de cette édition.

MEDIATION

Pas besoin des tribunaux Page 6

HAITI

Votre argent bien «placé» Page 6

MONDE

La pauvreté éradiquée en 2015? Page 7



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RÉGIONS

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BRABANT WALLON

Massif Festival Rock

Le 25 septembre dernier eut lieu lle M Massif if F Festival ti l R Rock kd de B Braine i l’Alleud. Les jeunes FGTB y étaient bien présents. Leurs différentes animations et brochures centrées surtout sur l’emploi et l’extrême-droite y connurent un grand succès.

Action au zoning de Nivelles Sud

Le lundi 20 septembre, dès 6h30 du matin, des militants FGTB et CSC assistés d’agents TEC et de quelques personnes ont accueilli les automobilistes, motards et cyclistes qui entraient dans le zoning de Nivelles Sud.

Profs, étudiants, même sensibilisation! La Centrale Horval (alimentation-horeca-services-secteurs verts-titresservices) et la Centrale TVD (textile-vêtement-diamant) vous informe que le service chômage de la FGTB-Luxembourg s’occupe exclusivement de votre dossier chômage et du paiement des allocations. Pour toutes autres questions (cotisations, primes syndicales, règlementations sectorielles, législation, ….), nous sommes à votre disposition dans nos bureaux de:

Arlon 6700 rue des Martyrs, 80 tel: 063/ 22 75 84 fax: 063/ 22 60 25

cette action avec ses partenaires, et on constate une nette augmentation du covoiturage. Une bonne manière de lutter contre la stagnation ou la baisse des revenus et d’œuvrer à un développement plus durable.

NAMUR

LUXEMBOURG

Marche en Famenne 6900 rue des Brasseurs, 13 tel: 084/31 40 24 fax: 084/32 18 85

L’action, ludique, consistait à sensibiliser les navetteurs à la mobilité douce en leur distribuant des sacs pliables et un carton reprenant diverses informations. L’accueil fut en général très bon. C’est la 4ème fois que la FGTB mène

Anik Brilot: anik.brilot@horval.be Gabrielle Giet: gabrielle.giet@skynet.be Dominique Dumont: dodumont@skynet.be

Si vous rencontrez des soucis de mobilité, Aurélie Rigo aurelie.rigo@ gmail.com GSM: 0478/ 97 59 36 , peut aller à votre rencontre dans toute la province du Luxembourg, et vous apporter son aide.

Les 17e salon de l’éducation et du Livre de la jeunesse se tiendront à Namur Expo du 20 au 24 octobre prochain. La CGSP enseignement, le SETCa-SEL et les Jeunes FGTB y tiendront conjointement un stand d’informations. C’est l’occasion de rencontrer et de sensibiliser un maximum d’enseignants et d’étudiants. Sur le stand, les délégués et secrétaires permanents des Centrales seront là pour répondre aux questions des enseignants tandis que les animateurs Jeunes FGTB interpelleront les étudiants afin de les informer sur leurs droits. Mais au-delà des différences d’âges et de professions, c’est tout le public, profs et étudiants confondus, qui nous allons sensibiliser aux combats syndicaux et aux valeurs portées par la FGTB! N’hésitez pas à venir nous voir. Pour plus d’infos: http: //www.saloneducation. be

TRAVAILLEURS AVEC / SANS EMPLOI AFICo (asbl de la FGTB NAMUR) a pour objectif d’agir à Namur AVEC les hommes et les femmes, avec les travailleurs et les allocataires sociaux en vue de faciliter la mise en place d’initiatives citoyennes dans les domaines sociaux, économiques et culturels. Bien que la réalisation de nos objectifs vise le grand public, nous attachons une attention particulière à travailler plus spécifiquement avec les travailleurs sans emploi et ce au travers d’actions variées comme par exemple: • Les Commissions TSE (Travailleur Sans Emploi). Celles-ci visent à la rencontre de demandeurs d’emploi à Namur et Dinant pour leur permettre de partager leurs réalités, les analyser mais aussi et surtout construire des revendications/des alternatives à faire remonter vers les institutions et vers le grand public pour le sensibiliser. Ces réunions proposent à la fois des moments d’échanges entre participants et d’informations. • Les Groupes de travail (GT) quant à eux sont centrés sur un thème précis et visent essentiellement la mise en place d’actions spécifiques comme: ✓ Le capitalisme nuit gravement à tous les travailleurs ou comment lutter contre la chasse aux chômeurs … ✓ Paroles d’inutilisés qui permet à des demandeurs d’emploi de tous horizons de présenter en public une mise en scène des textes poignants tirés du livre «Paroles de chômeurs, écrits d’inutilisés». ✓ La lutte contre la pauvreté via la réalisation de lanternes géantes qui seront portées par un groupe d’AFICo qui se rendra à Bruxelles le 17/10/2010 (à l’initiative du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté). • Une formation de deux demi jours intitulée «Etre demandeur d’emploi aujourd’hui (H/F)» dont l’objectif est de comprendre ce que l’ONEm attend des demandeurs d’emploi, leur permettre de conserver leurs droits, tout en réfléchissant à la politique qui soustend le plan d’activation des chômeurs. D’autres actions sont envisageables à votre initiative…. et ne manqueront pas de voir le jour dans les mois à venir. AFICo: rue Dewez 40, 5000 Namur, 081/649.958 Animateurs TSE: Emilie Jusniaux; emilie.jusniaux@afico.be Laurent Wilmet; laurent.wilmet@afico.be


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BRUXELLES


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RÉGIONS

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CENTRE

MONS - BORINAGE

vous invite… A sa séance de cinéma…

A sa rencontre citoyenne du 13 octobre 2010 de 12H30 à 15H00 Rue Lamir, 18-20 à 7000 Mons Le but de nos rencontres citoyennes est de permettre aux citoyens de se questionner et de s’exprimer en débattant librement dans une ambiance détendue et conviviale qui favorise les échanges et une réelle participation. Autour d’un lunch, les participants pourront échanger et discuter de l’actualité politique et culturelle ou partager leurs impressions sur des thèmes de société… Si vous désirez assister à ces activités, veuillez vous inscrire auprès de nos services:

Capitalism: A love story Le 21 octobre à 19h Centre culturel de Boussu «Est-il possible de réguler le capitalisme?»

Cédric DEVRIESE - Animateur en éducation permanente - Rue Lamir, 18-20 - 7000 MONS: Borinage2000.devriese@fgtb.be ou 065/32.38.33 Editeur responsable: Philippe Borsu, Administrateur délégué, Rue Lamir, 18-20 à 7000 Mons

CHARLEROI-SUD - HAINAUT

Les Jeunes FGTB Charleroi en action avec le Secteur du Nettoyage Ensemble pour dénoncer les abus causés par le plan Win Win À Charleroi ce lundi, dans le cadre de la semaine d’action fédérale dans le secteur du nettoyage, la Centrale Générale, représentée par Viviane Lecocq pour le secteur, les délégué(e)s et les Jeunes FGTB ont tenu à faire passer un message clair: les employeurs abusent du plan Win Win. En effet, après certains tours de passe-passe des employeurs jouant sur la démultiplication et la complexité des chantiers, nombreux sont les travailleurs qui ont dû céder leur place à des jeunes répondant aux conditions d’octroi du «Win-Win» malgré des bénéfices et sans création d’emploi! Les Jeunes FGTB ne pouvaient rester indifférents à ce problème. En effet, nous ne pouvons que dresser une analyse assez sombre de ce plan d’embauche qui, certes, peut parfois représenter un tremplin professionnel pour certains jeunes de moins de 26 ans, premiers concernés par la mesure, mais qui crée inévitablement de la concurrence entre les travailleurs malgré leur précarité. Les Jeunes FGTB basent toutes leurs actions sur la solidarité entre les travailleurs, qu’ils soient âgés, jeunes, avec et sans emploi, qualifiés ou pas. C’est pourquoi il nous semblait important à cette occasion de rappeler qu’un emploi sous contrat Win Win reste un emploi précaire, sans garantie de prolongation au bout de deux ans et avec peut-être même un retour brutal aux allocations d’attente de chômage pour les jeunes qui auraient travaillé dans le secteur du nettoyage à un régime de moins de 24 heures semaine, comme il est fréquent dans

TOURNAI - ATH - LESSINES ce secteur. Ainsi, outre le tragique renvoi du personnel plus âgé car il n’est plus aussi rentable, c’est une véritable roue de la fortune qui est proposée aux employeurs qui vont engager et licencier des jeunes à leur guise, sans aucun contrôle et dans la recherche absolue de flexibilité et de profit. Il était temps de passer à l’action! Ainsi, après une conférence de presse où les délégués ont pu exposer le problème mais aussi tous les abus dont ils sont victimes (travail au noir, non-respect des conditions de travail élémentaires, non-paiement ou paiement insuffisant des salaires et indemnités,…), nous nous sommes rendus à l’Onem et à l’Inspection Sociale de Charleroi afin de dénoncer ces pratiques et d’y déposer plainte. L’enjeu est important mais dans ce type de combat les déceptions peuvent être grandes. En effet, nous

constatons que les dispositifs mis en place pour faire respecter le cadre légal concernent avant tout les travailleurs, pourtant les premières victimes des manipulations intéressées de leurs employeurs. Ainsi, nous ne pouvons lutter seuls contre les abus du plan Win Win dans le secteur du nettoyage car rien n’est encore prévu pour détecter et pénaliser ce type de manipulation frauduleuse de la part des employeurs. Nous avons besoin d’une coordination nationale, du soutien de tous nos délégués et travailleurs prêts à dénoncer les abus dont ils sont victimes auprès de leur Centrale Professionnelle. Il n’y a que de cette façon que nous pourrons peser pour qu’un réel contrôle des entreprises puisse être opéré.

> LA CENTRALE GÉNÉRALE COMMUNIQUE

Ramassage des cartes fidelité construction 2009-2010 > TOURNAI (Centrale Générale F.G.T.B., Avenue de Maire, 134) - Dès maintenant, tous les jours de 9h à 12h et de 13h à 17h. > LESSINES (F.G.T.B., rue Général Freyberg, 11) - Dès maintenant, tous les vendredis de 9h à 11h. - Le 3ème samedi du mois de 9h à 11h. > ATH (rue de Brantignies, 19) - Tous les jeudis de 10h à 12h. > ELLEZELLES (F.G.T.B., Place, 14) - Bureaux ouverts: le mardi de 9h à 12h et de 14h à 17h; le mercredi de 14h à 17h; le jeudi de 9h à 12h et de 14h à 18h; le vendredi de 9h à 12h. > LEUZE (F.G.T.B, Grand Rue, 3) - Tous les jeudis de 8h30 à 9h30. > BASECLES (F.G.T.B., rue des Déportés, 25) - Tous les lundis de 9h à 10h.

SCIACCHITANO Angela, permanente Jeunes FGTB Charleroi

> PERUWELZ (F.G.T.B., Place du Foyer Peruwelzien, 29) - Tous les lundis de 10h30 à 11h30.


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LIÈGE - HUY - WAREMME

Avis aux travailleurs de la construction paiement des cartes prime fidélité. Le paiement des cartes de fidélité couvrant la période du 1/7/2009 au 30/6/2010 s’effectuera par versement sur votre compte bancaire par la Centrale Nationale à partir du 28 Octobre 2010. Pour faciliter l’organisation du paiement, nous vous invitons à nous transmettre, à partir du 1er octobre 2010 la (les) carte(s) reçue(s) de votre (vos) employeur(s) et/ou du Fonds de Sécurité d’Existence, après y avoir indiqué votre numéro de compte bancaire, accompagné(e)s de votre carnet syndical, soit par la poste, à nos guichets, à nos permanences ou auprès de nos sectionnaires. Nous vous rappelons que nos guichets sont ouverts place St Paul, 13 à Liège, tous les jours de 9h à 11h30 et de 13h30 à 16h30 ainsi que les samedis 2, 16, 23 et 30 Octobre 2010 de 9h à 11h. Les cartes peuvent également être rentrées lors de nos permanences extérieures qui seront organisées suivant le calendrier ci-dessous: AYWAILLE: au local de la F.G.T.B. rue L. Libert, 22 Les JEUDIS 14 et 28 Octobre 2010 de 17h à 17h30.

FLERON: au local de la F.G.T.B. avenue des Martrys, 86, Le MARDI 19 Octobre 2010 de 17h à 17h30. Le MARDI 26 Octobre 2010 de 14h à 14h30. HUY: au local de la F.G.T.B. rue l’Apleit, 12 Les JEUDIS 7, 21 Octobre 2010 de 16h30 à 17h30. Le SAMEDI 23 Octobre 2010 de 8h30 à 9h30. JUPILLE: au local de la F.G.T.B. rue Chafnay, Le MARDI 26 Octobre 2010 de 16h à 16h30. HERSTAL: au local de la F.G.T.B. rue Large Voie, 36 Le MARDI 26 Octobre 2010 de 15h à 15h30. CHENEE: au local de la F.G.T.B. rue Neuve, 18-24 A partir du Lundi 4 Octobre 2010, les jours habituels d’ouverture

POULSEUR: au local de la Mutuelle, rue des Ecoles, 30 Les JEUDIS 14 et 28 Octobre 2010 de 16h à 16h30.

SCLESSIN: au local de la F.G.T.B. rue de l’Ile Coune, 50, A partir du Lundi 4 Octobre 2010, les jours habituels d’ouverture

HANNUT: au local de la F.G.T.B. rue Zénobe Gramme, 7 Les VENDREDI 1er et 29 octobre 2010 de 16h à 17h30. Le SAMEDI 23 Octobre 2010 de 11h à 12h.

SERAING: au local de la F.G.T.B. rue Paul Janson, 41 Le LUNDI 25 Octobre 2010 de 15h à 15h30.

WAREMME: au local de la F.G.T.B. rue du Baloir, 5 Les VENDREDIS 8, 15 et 22 Octobre 2010 de 16h30. à 17h30 Le VENDREDI 29 Octobre 2010 de 15h à 15h30 VISE: à la F.G.T.B, rue des Récollets, 63, Le MARDI 5 Octobre 2010 de 17h à 17h30. Le MARDI 26 Octobre 2010

de 17h à 17h30.

FLEMALLE: au local de la F.G.T.B. Grand Route, 122 Le LUNDI 25 Octobre 2010 de 16h à 16h30. VILLERS LE BOUILLET: à la Maison du Peuple Le SAMEDI 23 Octobre 2010 de 10h à 10h30 CHAPON-SERAING: chez le Camarade Louis LAROCK Rentrer vos cartes dès réception.

VERVIERS Envie d’Entreprendre Autrement? L’IDEES asbl vous propose une FORMATION EN ECONOMIE SOCIALE ET GESTION D’ENTREPRISE 2010-2011 (Accès à la profession) Quand? Tous les samedis matins de 9h à 12h du 16 octobre 2010 au 7 mai 2011 (sauf vacances scolaires) Intéressé(e)? Brochure de présentation et inscription aupès de l’asbl IDEES au 087/33.74.88 ou idees@IDEESasbl.org Formation donnant droit au Congé Education Payé, soutenue par le Fonds Social Européen et la RégionWallonne


ACTUALITÉS

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Euromanifestation du 29 septembre

> EDITO

Le «non à l’austérité» est une question de raison Quelques jours à peine avant notre grande manifestation européenne du 29 septembre à Bruxelles contre l’austérité, le patronat belge (Fédération des entreprises de Belgique, et VOKA, la fédération patronale flamande) se faisait l’avocat d’une modération salariale – voire d’un blocage des salaires - et de mesures d’austérité budgétaires pour ce qui concerne le reste de la population. Il faut dire que l’on approche peut-être de la formation d’un Gouvernement et du début des négociations salariales dans le cadre d’un éventuel «Accord interprofessionnel». Il est de bon ton de se positionner. Sachant que l’Etat est désargenté et qu’il ne pourra pas huiler le mécanisme de la concertation sociale avec les quelques centaines de millions habituels, le patronat préfère prendre les devants en signalant qu’il ne compte pas plus bourse délier.

Surréalisme Même dans la patrie du surréalisme, l’argumentaire développé est cependant assez surprenant après 2 années de crise économique, de chômage temporaire, de baisse du pouvoir d’achat et de stagnation de la consommation.

Primo, soutient la FEB, les travailleurs ont pu faire des réserves, c’est au tour des entreprises de se refaire du lard… «La politique fiscale de ces quatre dernières années, explique Pieter Timmermans (FEB), a donné aux travailleurs un tampon en matière de pouvoir d’achat. Maintenant il faut penser à améliorer la position concurrentielle des entreprises»… Appel est lancé aux syndicats pour qu’ils soient raisonnables. Tout au plus, les entreprises pourront-elles concéder quelques éco-chèques et le cas échéant un peu de sous pour une assurance groupe. Oubliés les quelques 7 milliards par an de cadeaux fiscaux offerts aux entreprises. Perdus de vue les intérêts notionnels, qui, il est vrai, ne font que doper les profits sans rien changer à la position concurrentielle des entreprises. Secundo: «Donner plus d’argent à ceux qui ont un emploi n’est pas une bonne idée», explique le Directeur général de la FEB, car cet argent finira à la caisse d’épargne au lieu de servir à l’économie. Appel est lancé à la solidarité entre les travailleurs qui ont un job et ceux qui n’en ont pas. La modération salariale des premiers étant supposée servir à l’emploi des seconds.

Là encore, on risque de tomber de sa chaise: ne sont-ce pas les profits non réinvestis dans l’économie qui sont à l’origine des bulles spéculatives et de la crise financière? Tertio: une bonne dose d’austérité ne fera de tort à personne… soutient le même Pieter Timmermans. L’austérité imposée dans les années ’90 (Le Plan global de Dehaene) a plutôt dopé la croissance. Appel est donc lancé à «l’intelligence» de la population pour accepter des mesures d’austérité qui deviennent de facto intelligentes, c’est-à-dire «raisonnables». Résumons nous: selon la FEB, les travailleurs ont assez de sous pour supporter des mesures d’austérité mais ne doivent rien espérer du côté des entreprises. Celles-ci comptent modérer les salaires pour baisser leurs prix à l’exportation et échapper à l’austérité en la faisant peser sur les petits.

Soyons raisonnables! Ce discours empreint de bon sens économique se heurte pourtant à l’analyse d’autres économistes. Et non des moindres. Chez nous d’abord, une étude de la KUL signée Paul Van Rompuy jette

un doute sur la stratégie patronale qui consiste à vouloir à tout prix s’aligner sur la politique allemande de modération salariale. Une modération salariale entraîne une baisse de la consommation et nous fait perdre plus d’emplois que ce qu’on peut espérer d’une hausse des exportations, sans pour autant améliorer notre position concurrentielle. La modération salariale nuit à la consommation des ménages et à l’emploi. C’est une mauvaise idée! Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’économie, prend lui aussi le contrepied du discours économique libéral. Selon lui, la cause profonde de la crise ce n’est pas tant l’absence de régulation des banques que l’explosion des inégalités dans les pays développés depuis 30 ans. La manière de traiter cette crise, c’est-à-dire l’adoption de plans d’austérité, ne fait que renforcer ces inégalités et en fin de compte ralentir le croissance. En temps de crise, dit-il à l’hebdo Le Vif, restreindre la demande ne fait qu’augmenter le chômage… Plus que jamais la question de la répartition des revenus et de l’impôt est posée, dit Stiglitz. Justement ce 29 septembre, le Réseau pour la Justice Fiscale (RJF) et son homologue flamand (FAN) se

sont joints à notre manifestation et ont lancé à cette occasion une campagne pour la justice fiscale.

«Partout les gouvernements ont investi des milliards d’euros pour sauver les banques. La conséquence, c’est une dette publique en augmentation et des citoyens qui se serrent la ceinture. Les dirigeants européens échangent des recettes pour faire des économies: réduire le nombre de fonctionnaires, réduire les pensions, les soins de santé, les salaires, les allocations de chômage. Par contre, les entreprises et les détenteurs de capitaux ne sont pas affectés par ces mesures.» constate le RJF. Dire «Non à l’austérité!», réclamer de meilleurs salaires et des emplois convenables, exiger la justice fiscale, redistribuer les richesses plus équitablement, ne sont pas des positions irréalistes. C’est au contraire au nom de la bonne gestion de l’économie, de la relance de l’emploi, que nous lançons un appel à la raison aux employeurs et au monde politique.

Anne Demelenne Rudy De Leeuw Secrétaire Président Générale


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Le patrimoine financier s’est refait une santé La crise de l’emploi est toujours là mais l’épargne se porte bien et même mieux qu’avant la crise. Mais l’argent cherche aujourd’hui plus de sécurité… Les avoirs détenus en actions ont le plus souffert … Depuis que la crise des subprimes a éclaté, la structure du patrimoine financier des Belges a évolué vers des placements plus sûrs, ce qui démontre l’aversion des ménages belges pour le risque.

Les Belges sont plus que jamais les champions européens de l’épargne avec un patrimoine financier de 916 milliards d’euros (1e trimestre 2010), un nouveau record historique.

sentant le moins de risques, les placements en actions durant le premier trimestre 2010 n’ont nullement été négligés. La bourse s’est donc également rétablie de la crise.

… au profit des dépôts d’épargne … Le patrimoine financier n’a donc pas seulement atteint à nouveau son niveau d’avant la crise, il l’a même dépassé. En Belgique, le patrimoine financier représente environ 210% du PIB, le niveau le plus élevé de la zone euro, loin au-dessus du pourcentage de pays comme l’Allemagne, la France et les Pays-Bas. Même si, dans la première phase de la crise, les ménages belges ont préféré les actifs pré-

Le recul de la part des actifs détenus sous forme d’actions cotées (exprimée en pourcentage) a été compensé par une augmentation de presque toutes les autres catégories d’actifs. Plus particulièrement le poids des «numéraires et dépôts» et des «obligations» a augmenté, respectivement de 29 à 31% et de 7 à 9%. Les «autres participations», qui comprennent notamment les investissements dans les fonds de placement, ont également connu un recul important à la suite de l’ef-

e

fondrement des cours boursiers.

… et des obligations Le succès des obligations tend à prouver l’intérêt nouveau pour des actifs plus sûrs. En effet, depuis le début de la crise, plus de 22 millions d’euros ont été placés en obligations. Ce sont surtout les obligations d’entreprise qui ont connu un grand succès, mais les obligations d’Etat ont également pu profiter de cette tendance (malgré les craintes liées aux problèmes budgétaires dans les différents pays européens).

Prolongation du taux de TVA à 6% pour la rénovation Le Conseil des ministres a approuvé un projet d’arrêté royal visant à prolonger, jusqu’au 30 juin 2011, le taux TVA à 6% pour

Salon du Livre de Jeunesse de Namur

- la rénovation et la réparation de logements privés, à l’exclusion des matériaux qui représentent une part importante de la valeur du service fourni; - les petits services de réparation de bicyclettes, chaussures et articles en cuir, vêtements et linge de maison.

LA FGTB FEDERALE ENGAGE:

Thème : “ Noir ”

20 > 24 oct. 2010 Namur Expo

1 Collaborateur Administratif (h/f)

Semaine : 9:00 > 18:00 Week-end : 10:00 > 18:00

Tâches principales

Journées des professionnels du livre et de l’enfance : jeudi 21 octobre et vendredi 22 octobre

Programme complet et pré-inscriptions :

www.livrejeunesse.be

Illustration : Anne Herbauts

Nos invités : Jeanne Ashbé Régine Barat Hubert Ben Kemoun Jean-Sébastien Blanck Béatrice Bottet Jonathan Bousmar Philippe Brasseur Chun-Liang Yeh Pierre Coran Kitty Crowther Gilles Diederichs Nathalie Dieterlee Claire Fay Michel Honaker Benoît Jacques Hervé Le Goff Magdalena Pittau (de Pittau et Gervais) Sigrid Renaud Insa Sané Jan Simoen Maryse Six Frédéric Stehr Richard Unglick Marie Wabbes Wang Yi

Support administratif Syndicats/De Nieuwe Werker • accueil téléphonique, • dactylographie • gestion du matériel de bureau • classement, etc. Organisation pratique conférence de presse • envoi communiqués de presse • réservation de salles (restaurant, réunions, conférences de presse, …) • préparation des dossiers de presse N/F • contacts téléphoniques

Compétences requises • Diplôme d’études supérieures en secrétariat ou expérience équivalente • Parfait bilingue FR/NL (écrit et oral) • Se servir d’un PC, suite Office

Nous vous offrons:

Enfants - de 7 ans : gratuit Enfants de 7 à 16 ans : 2,50 € Forfait familles : 14,00€ Adultes : 7,00€ Adultes pré-inscripts : 5,00 € L’entrée donne aussi accès au 17e Salon Education

• Un contrat à durée indéterminée • Barème en vigueur à la FGTB • Des avantages extralégaux Adressez votre candidature avant le 5 octobre 2010 à laFGTB fédérale Christine Bartholomi, Directrice Administrative Rue Haute 42, 1000 Bruxelles


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°16 • 1 er OCTOBRE 2010

Le crédit-temps Le crédit-temps est un droit dans les entreprises de plus de 10 travailleurs, mais il est néanmoins soumis à certaines conditions: • Il faut être sous contrat d’emploi depuis au moins 12 mois dans les 15 mois qui précèdent la demande. Ce délai de 15 mois implique que l’on peut prendre un crédit-temps même si on est en suspension de contrat par exemple pour maladie; • le nombre de travailleurs en crédit-temps est limité à 5% du personnel, mais ce plafond peut être modifié à la hausse par convention sectorielle ou d’entreprise et ne vaut pas pour les travailleurs de + de 55 ans; • si le quota est atteint, l’employeur peut mettre les demandeurs sur des listes d’attente. • certaines catégories de personnel jugées indispensa-

bles au bon fonctionnement de l’entreprise peuvent être exclues du droit au crédit-temps.

Besoin de souffler A défaut d’une réduction générale du temps de travail, les systèmes individuels d’aménagement du temps de travail, à savoir le crédittemps et l’interruption de carrière (régime remplacé en 2002 par le crédit-temps), connaissent un succès croissant. Les chiffres publiés dans le dernier rapport de l’ONEM sont éloquents: en 2009, pas moins de 253.011 travailleurs, soit une hausse de 7% par rapport à 2008, dans l’une ou l’autre forme d’interruption de carrière. La progression est continue: + 5,5% en 2008, +5,8% en 2007, +8,2% en 2006, +10,4% en 2005, + 12,5% en 2004… Les interruptions complètes (10%) restent minoritaires et sont plutôt en baisse (- 12%). Ce sont surtout les interruptions à temps partiel (le 1/5e temps: 57% et le 1/2 temps: 31%) qui connaissent le plus grand succès. Selon le type d’interruption, le congé parental est le plus couru (85% des congés thématiques). Ce sont pour les 3/4 les femmes de 25 à 40 ans qui y ont recours. Enfin le classement par âge fait apparaître la progression en hausse du crédit-temps des 50 ans et plus qui trustent la moitié des interruptions. Les 30-40 ans ne représentent que 27% du total.

• dans les entreprises de moins de 11 personnes, l’autorisation de l’employeur est requise.

Quand introduire sa demande? La demande de crédit-temps doit être introduite auprès de l’employeur • 3 mois avant la date souhaitée dans les entreprises de plus de 20 travailleurs. • 6 mois dans les entreprises de 20 travailleurs ou moins. • 2 mois (dans le privé et les administrations locales et provinciales) pour les crédit temps dits «thématiques» (congé parental, soins à un proche, soins palliatifs).

1. Travailler 4 jours semaine

3. Arrêter complètement

Le crédit-temps 1/5 peut se prendre soit à raison de 1 jour de congé par semaine, soit 2 demi-jours de congé par semaine. D’autres modulations peuvent être négociées par convention de secteur ou d’entreprise.

On peut arrêter de travailler complètement pour 3 mois minimum et 1 an maximum (5 ans dans certains secteurs)

Combien de temps? Moins de 50 ans On peut prendre le crédit-temps 1/5 par tranches de 6 mois minimum et pour 5 ans maximum. Pour passer au 4/5 temps (interruption d’1/5), outre le respect du quota de 5 % du personnel, il faut: • avoir travaillé pendant 5 ans chez le même employeur ET • avoir été employé à plein temps pendant un an avant la demande

quota, c’est-à-dire qu’ils ont un droit absolu au crédit temps 1/5. Les indemnités Les indemnités de crédits temps sont grevées d’un précompte professionnel variable de 10,13%, 17,15%, 30% ou 35 % selon la situation familiale ou l’âge. C’est pourquoi nous donnons ci-dessous les montants bruts et nets et cela explique pourquoi à brut égal certains montants nets sont différents.

1°) Ils peuvent obtenir les 4 jours semaine jusqu’à l’âge de la retraite. 2°) l’ancienneté requise dans l’entreprise est ramené à • 3 ans en règle générale • 2 ans s’ils ont été engagés après 50 ans • 1 an s’ils ont été engagés après 55 ans. Le quota de 5 % n’est applicable que pour les – de 55 ans. Les plus de 55 ans sont hors-

Brut Net

Cohabitant

Isolé

149,25e

192,60e 125,19e (1)

97,02e

159,57e (2)

Travailleur entre 50 et 51 ans Cohabitant

Isolé

Brut

149,25e

192,60e

Net

97,02e

125,19e (1)

159,57e (2)

Travailleur de 51 ans ou plus Brut

209,69e

Net

136,30e

253,04e 209,65e (2)

164,48e (1)

(1) Isolé pur (2) Isolé avec enfants

Plus de 50 ans

Le crédit temps à mi-temps signifie que l’on réduit son temps de travail de moitié. Cela implique que si on preste moins de 38 h, par exemple 30 h/semaine, le «mi-temps» sera de 15h/semaine.

Les + 50 ans qui ont derrière eux une carrière de 20 ans comme salarié bénéficient d’un régime particulier. 1°) Ils peuvent obtenir le mi-temps jusqu’à l’âge de la retraite. 2°) l’ancienneté requise dans l’entreprise est ramené à • 3 ans en règle générale • 2 ans s’ils ont été engagés après 50 ans • 1 an s’ils ont été engagé après 55 ans. Le quota de 5 % n’est applicable que pour les – de 55 ans. Les plus de 55 ans sont hors quota, c’est-à-dire qu’ils ont un droit absolu au crédit temps 1/5.

Pour passer au mi-temps, outre le respect du quota de 5 % du personnel, il faut: • avoir travaillé pendant 1 an chez le même employeur ET • être occupé au moins à 3/4 temps.

Crédit-temps 1/2 – système 50+

De 2 à 5 5 ans d’ancienneté ans d’anou plus cienneté

Net

226,63e

158,65e

Brut

453,28e

604,38e

Net

407,37e

543,16e

Pendant la réduction ou la cessation des activités, les droits sociaux sont maintenus. Mais en matière de pension, les périodes de crédit temps sont assimilées pour une période limitée à 3 ans sauf dans deux cas: • 5 ans pour les 1/5e temps des - de 50 ans • Assimilation complète pour les 1/2 et 1/5 temps des + 50 ans et les congés thématiques.

Les congés «thématiques» On appelle congé «thématiques» les trois formes de crédit temps que sont: • le congé parental • le congé pour soins (à un enfant, un parent…) • le congé pour soins palliatifs

1. Le congé parental Le congé parental est un droit pour chaque parent d’un enfant jusqu’à 12 ans. Il doit être demandé 3 mois à l’avance.

2. L’interruption pour soins à un proche malade Le travailleur dont soit un membre du ménage, soit un proche parent est gravement malade (il faut un certificat médical) a droit à une interruption de carrière de 1 à 3 mois que l’on peut prolonger jusqu’à 12 mois maximum, pour une interruption totale d’un temps plein et 24 mois pour une interruption partielle. Cette interruption peut-être doublée (24 et 48 mois - secteur privé et ALR uniquement) si on est isolé et que l’on doit soigner un enfant jusqu’à 16 ans dont on a la charge.

3. Le congé pour soins palliatifs Par parent et par enfant, le congé parental peut atteindre: • 3 mois si on interrompt complètement son travail; • 6 mois pour une interruption à mitemps; • 15 mois pour une interruption d’1/5ème

Le travailleur qui veut assurer «toute forme de soin ou d’accompagnement médical, social, administratif et psychologique à un mourant», qu’il soit ou non de sa famille, a droit à un congé pour soins palliatifs. Il doit fournir un certificat médical. Ce congé est d’un mois, à temps plein ou à temps partiel, renouvelable pour un mois supplémentaire.

Travailleur entre 50 et 51 ans

Crédit-temps 1/2 - Système général

Cohabitant

5 ans d’ancienneté ou plus

On peut fractionner l’interruption ou combiner les différentes formules (par exemple 1 mois à plein temps, 2 mois à 1/2 temps et 5 mois à 1/5).

Les indemnités

Les indemnités

Brut

De 2 à 5 ans d’ancienneté

Hormis une condition d’ancienneté de 12 mois pour le congé parental dans le secteur privé, les congés thématiques ne sont pas soumis à la règle des quotas et constituent un droit.

Moins de 50 ans

Conditions

Crédit-temps complet

Quelles conséquences sur la pension?

2. Travailler à mi-temps

On peut le prendre par tranches de 3 mois minimum, 1 an maximum, 5 dans certains secteurs.

Les indemnités Les indemnités varient selon l’ancienneté mais pas selon l’âge.

Crédit-temps 1/5 – système général

Crédit-temps 1/5 – système 50+ Plus de 50 ans Les + 50 ans qui ont derrière eux une carrière de 20 ans comme salarié bénéficient d’un régime particulier.

5

Brut Net

302,18e Isolé 187,77e

Cohabitant 211,53e

Moins de 5 ans d’ancienneté

5 ans d’ancienneté ou plus

226,63e

302,18e

Cohabitant

Isolé

Cohabitant

Isolé

147,31e

187,77e

196,42e

250,36e

Travailleur de 51 ans ou plus

Isolé

Brut

250,36e

Net

Congés thématiques: les indemnités (à partir du 1er septembre 2010) Interruption

complète

- de 50 ans

brut

726,85

50 ans et +

net

653,23

451,43e Cohabitant

Isolé

293,43e

374,01e

1/2 temps

1/5 temps

1/5e temps (isolés ou isolés avec enfant)

363,42

123,29

165,80

301,10

102,15

137,37

e

616,45

246,58

510,73

204,30


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ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°16 • 1 er OCTOBRE 2010

> LITIGES

> HAITI

La médiation pour éviter La FGTB soutient l’action en justice la reconstruction grâce à votre solidarité

En cas de litige avec votre assurance, votre fournisseur d’énergie, votre banque, à qui vous adressezvous? C’est la question qu’a posée le CRIOC aux consommateurs belges, lors d’une étude réalisée en septembre de cette année. Il en résulte que, si 27% des personnes interrogées s’adresseront à un avocat et 24% iront directement frapper à la porte de l’entreprise concernée par le litige, 15% des consommateurs ne savent tout simplement pas à qui s’adresser. Pourtant, il existe de nombreux Au lendemain du tremblement de terre, la FGTB s’est mobilisée. La générosité et la solidarité des militants, des délégués, des affiliés permet de contribuer à la reconstruction d’Haïti. Mais il ne s’agit pas de charité: l’aide apportée s’inscrit dans une vision à long terme et la promotion du travail décent. L’ensemble du mouvement socialiste du Nord et du Sud, c’està-dire la FGTB-ABVV, les deux Partis socialistes, FOS (Fonds voor Ontwikkelingssamenwerking), SOLSOC (Solidarité socialiste), les Mutualités socialistes, et d’autres organisations qui gravitent dans notre mouvance, a décidé de se mobiliser pour aider les victimes du séisme en Haïti.

Action commune et Consortium 54-54 Le Consortium 54-54 a été mis sur pied avec la FGTB, SOLSOC, le PS et les Mutualités pour donner corps à cette coopération et disposer d’un un outil nous permettant à l’avenir de réagir ensemble dans de tels cas. Nous travaillons aussi avec la CSI (Confédération Syndicale Internationale) qui a fait appel à la générosité des syndicats affiliés dans le monde entier, et qui dans cette vision à long terme axée sur le travail décent, a établi avec les syndicats haïtiens une feuille de route.

Travail décent et développement durable En collaboration avec notre partenaire, le syndicat haïtien BATAY OUVRIYE, nous avons veillé à inscrire notre aide dans une vision à long terme qui allie solidarité, travail décent et développement durable.

Ce local servira aussi de centre de formation. • La poursuite du travail d’organisation et de formation de BATAY OUVRIYE via des activités de formation syndicale de base, de formation aux nouvelles technologies de communication. Education et organisation sont en effet deux conditions fondamentales pour l’émancipation des travailleurs haïtiens. BATAY OUVRIYE regroupe notamment des travailleuses du textile et de l’habillement, de la construction (maçons et ferrailleurs). Deux secteurs considérés comme importants pour le développement ou pour la création d’emploi dans le pays. Mais le travail syndical n’est pas simple et encore moins évident après le séisme.

Un contexte qui reste très difficile pour les syndicats. Avant le séisme déjà, le situation des syndicats en Haïti était loin d’être facile. Beaucoup d’adhérents de BO sont obligés de travailler dans la clandestinité, tant le climat antisyndical est fort. La réforme du code du travail trop restrictif pour le mettre en conformité avec les conventions de l’OIT se fait attendre et les Multinationales implantées en nombre en Haïti, et dans les zones franches se rendent coupables de nombreuses violations des droits des travailleurs et des droits syndicaux. La reconstruction du pays ne doit donc pas occulter le droit des travailleurs haïtiens à un travail décent: «notre mouvement doit pouvoir appuyer leurs revendications pour l’amélioration de leurs conditions de vie et les aider dans leurs luttes pour faire respecter leurs droits en tant que travailleurs.» dit Yannick Etienne de BATAY OUVRIYE.

La priorité a ainsi été donnée à trois projets: • la reconstruction d’une école à Jean Rabel, une commune du Plus de détails dans les rapports Nord Est avec le soutien de FOS annuels de la CSI sur les violations et du Consortium 54-54 et un sé- des droits syndicaux. rieux coup de main des parents de cette communauté rurale. http://www.ituc-csi. • la reconstruction – avec le souorg/+-human-andtien de FOS - du local syndical trade-union-rights-+. de BATAY OUVRIYE à Arcahaie, html un quartier de Port au Prince .

Service

services de médiation pour éviter d’avoir à passer par la case justice pour résoudre un conflit avec un entreprise ou une institution. Le «médiateur» intervient quand le consommateur n’a pu obtenir une réponse satisfaisante auprès de l’interlocuteur concerné par le litige. Le service de médiation est une instance de recours, et n’a pas pour vocation de se substituer au «service clientèle» de l’entreprise. Par ailleurs, il ne pourra intervenir si le conflit invoqué est déjà sous le coup d’une action judiciaire. Le médiateur est bien entendu totalement indépendant des entreprises Dans quel cas?

actives dans le secteur qu’il occupe. Ainsi, le «médiateur des télécoms» n’a aucun lien avec les acteurs de la télécommunication belge, pour une complète neutralité. Par ailleurs, détail non négligeable, le recours à la médiation est un service gratuit. L’étude du CRIOC démontre que 55% des consommateurs interrogés indiquent qu’ils connaissaient l’existence de ces services de médiation, même s’ils n’y ont pas recours. Cinq sont cités fréquemment, à savoir le Médiateur de l’énergie, le Médiateur des télécoms, la Commission litiges de voyages, le service de Médiation banques, crédits, placements et enfin l’Ombudsman des assurances. Ils sont pourtant loin d’être les seuls, et de nombreux autres secteurs disposent d’un service de médiation. Veuillez trouver dans ce tableau les principaux services de médiation, ainsi que leurs fonction et contact. Contact

Médiation télécommunication

Litige avec un opérateur télécoms.

Place des Barricades 1 - 1000 Bruxelles Tél.: 02 223 06 06 - Fax: 02 219 77 88 E-mail: plaintes@mediateurtelecom.be

Commission Litiges Voyages

Litiges avec une compagnie de voyage.

Bd du Roi Albert II, 16 - 1000 Bruxelles Tél.: 02/277 62 15 - 02/277 62 15 Fax: 02/277 91 00 E-mail: clv.gr@skynet.be

Service de médiation de l’énergie

Plaintes relatives aux factures d’énergie (électricité ou gaz naturel).

Rue Royale 47 - 1000 Bruxelles Tél.: 02/211 10 60 - Fax: 02/211 10 69 E-mail: plainte@mediateurenergie.be wwww.mediateurenergie.be

Le Délégué général de la Communauté française aux droits de l’enfant

Plainte relative à la violation des droits de l’enfant dans différents domaines: éducation, justice, aide à la jeunesse, placement, santé, handicap, logement, maltraitance,…

Rue des Poissonniers 11-13 bte 5, 1000 Bruxelles Tél.: 02/223 36 99 - Fax: 02/223 36 46 E-mail: dgde@cfwb.be www.dgde.cfwb.be

Médiateur fédéral

Problèmes avec une administration fédérale

Rue Ducale 43 - 1000 Bruxelles Tél.: 0800/999 61 - 02/289 27 27 Fax: 02/289 27 28 E-mail: info@mediateurfederal.be www.mediateurfederal.be

Ombudsman des Assurances

Conflit avec une entreprise d’assurances ou un intermédiaire en assurances.

Square de Meeûs 35 bte 6 1000 Bruxelles Tél.: 02/547 58 71 - Fax: 02/547 59 75 E-mail: info@ombudsman.as www.ombudsman.as

Médiateur auprès de la STIB

Vous vous êtes plaint auprès de la STIB et la réponse ne vous satisfait pas.

Manhattan Center Avenue du Boulevard 21 boîte 35 1210 Bruxelles Tél.: 02 / 515 31 35 E-mail: mediateur@stib.irisnet.be www.stib.be/ rubrique: mediateur

Service de médiation Banques Crédit – Placements

Problèmes avec un organisme financier adhérent.

Rue Belliard 15-17 bte 8 - 1040 Bruxelles Tél.: 02/545 77 70 - Fax: 02/545 77 79 E-mail: Ombudsman@OmbFin.be www.ombfin.be

Médiateur auprès du Groupe SNCB

Problèmes soumis par les usagers de la SNCB.

Cantersteen, 4 - 1000 Bruxelles Tél.: 02/525 40 01 - Fax: 02/525 40 10 E-mail: mediateur@B-Rail.be www.ombudsmanrail.be

Service de médiation Pensions

Vous avez une plainte à propos de votre pension légale, vous n’êtes pas d’accord avec la décision ou la méthode de travail des services fédéraux de pensions.

WTC III Boulevard Simon Bolivar 30 boîte 5 1000 Bruxelles Tél.: 02/274 19 90 - Fax: 02/274 19 99 E-mail: plainte@mediateurpensions.be www.mediateurpensions.be

Service de médiation pour le placement privé

Litige avec un bureau d’intérim, un bureau de sélection ou de recrutement, un bureau d’outplacement ou une entreprise commerciale de titresservices.

Avenue du Port 86 C boîte 302 1000 Bruxelles Tél.: 0800/99.823 - Fax: 02/423.21.87 E-mail: ombuds@federgon.be www.federgon.be/fr/mediation

Service de Médiation pour le secteur postal (SMSPO)

Litige avec une entreprise du secteur postal.

Rue Royale 97 bte 14 - 1000 Bruxelles Tél.: 02/221 02 30 - Fax: 02/221 02 44 E-mail: info@smspo.be www.smspo.be

Service du médiateur de la Communauté française

Différend avec un service administratif de la Communauté française.

Rue des Poissonniers, 11-13 Bte 7 1000 Bruxelles Tél.: 02/548 00 70 - Fax: 02/548 00 80 E-mail: courrier@mediateurcf.be www.mediateurcf.be

Service du médiateur de la Région wallonne

Différend concernant une décision, une position de l’Administration wallonne.

Rue Lucien Namèche 54 5000 Namur Tél.: 0800/19199 - 081/32 19 11 Fax: 081/32 19 00 E-mail: courrier@mediateur.wallonie.be www.mediateur.wallonie.be

Plus d’informations sur ces services, ainsi que d’autres services de médiations relatifs, notamment, à certaines administrations communales peuvent être consultées sur le site www.ombudsman.be.










ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°16 • 1 er OCTOBRE 2010

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Éradiquer la pauvreté d’ici 5 ans, c’est possible? C’est en tout cas le vœu des Nations Unies, matérialisé par ses huit Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), convenus au niveau international, en 2000, en vue de réduire la pauvreté, la faim, la mortalité maternelle et infantile, la maladie, les logements inadéquats, l’inégalité entre les sexes et la dégradation environnementale d’ici 2015. Du 20 au 22 septembre, les chefs d’Etats et de gouvernements se sont réunis à NewYork pour le Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement. Pour tirer des conclusions mitigées. Car si des progrès ont été constatés sur certaines matières, notamment au niveau de la réduction de l’extrême pauvreté, une stagnation voire un recul a été marqué sur d’autres. Dans un document officiel signé lors de la dernière assemblée générale, les représentants de l’ONU évoquent effectivement leur inquiétude quant à la réalisations de ces OMD. «Nous avons conscience des progrès qui ont été faits, notamment sur le front de l’élimination de la pauvreté, malgré des revers, dont ceux causés par la crise financière et économique. Nous saluons les progrès exemplaires accomplis par des pays de toutes les régions du monde en mobilisant la coopération, les partenariats, l’action et la solidarité. Cependant, nous constatons avec une vive inquiétude que le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté ou souffrant de la faim dépasse le milliard et que les inégalités internes et entre pays restent un problème majeur. Nous jugeons tout autant inquiétante la persistance de taux élevés de mortalité maternelle et de mortalité parmi les enfants de moins de 5 ans.» Les Etats membres ont donc réaffirmé leur volonté de parvenir à la réalisation de ces objectifs, en se donnant des moyens supplémentaires. Dans un communiqué publié à la veille du sommet, les Nations Unies insistent sur la nécessité de réduire la dette des pays pauvres, de mettre en place un meilleur environnement commercial et un meilleur accès aux médicaments et technologies pour les populations les plus fragiles.

Progrès fragiles et inégaux Dans ses conclusions, l’ONU indique qu’il est essentiel de maintenir et d’amplifier l’effort, car les progrets restent très fragiles et inégaux d’une région à l’autre. C’est par exemple dans les pays qui étaient déjà sur la voie du développement que l’on a constaté un recul de l’extrême pauvreté. Certaines problématiques, comme notamment celles de la faim dans le monde et la malnutrition, n’ont pas pu être solutionnées, et se sont

Les objectifs du Millénaire pour le développement

même aggravées récemment.

«Pas assez d’ambition!» Reconnaître la faiblesse de ces résultats et s’engager à faire mieux, c’est bien. Mais ce n’est pas suffisant. Le CNCD (Centre national de coopération au développement) dénonce clairement un «manque d’ambition» politique et estime «ne pas voir comment les Objectifs du Millénaire pourraient être atteints» dans les délais prévus. «Le sommet des Nations Unies sur les Objectifs du millénaire pour le développement s’est terminé sans mesures suffisamment ambitieuses. Malgré le constat d’échec de la plupart des cibles à atteindre en 2015, aucun plan d’action sérieux n’a été décidé. Au contraire, malgré leur inefficacité, on s’est souvent contenté de resservir les mêmes plats que par le passé.» Le CNCD craint également que les promesses faites ne soient rapidement oubliées: «les Nations Unies confirment leur engagement d’atteindre 0,5% du PNB en aide au développement en 2010 (et 0,7% en 2015), alors qu’on plafonne à 0,32% en 2009 et que l’impact de la crise dans les pays industrialisés laisse augurer une diminution de l’aide plutôt qu’une augmentation...» A l’issue du sommet des Nations Unies, l’une des seules mesures concrètes prises pour la réalisation des OMD est une promesse de 40 milliards de dollars versés par la communauté internationale en vue d’améliorer la santé maternelle et infantile. La mortalité maternelle étant toujours en hausse. Là encore, le CNCD doute de cet engagement: «l’expérience du passé incite à la prudence, tant nombre d’annonces de ce type n’ont traditionnellement été concrétisées que partiellement, seule une faible part du montant annoncé étant à terme effectivement versée.» Dans cinq ans, les OMD devraient être remplis. Le doute est permis et pourtant, l’éradication de l’extrême pauvreté n’est pas une fin, mais bien une étape du processus de développement. La solidarité et les efforts conjoints de tous les acteurs seront essentiels pour que la Déclaration du Millénaire de 2000 ne soit pas l’expression d’un vœu pieux.

• Réduire l’extrême pauvreté et la faim • Assurer l’éducation primaire pour tous • Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes • Réduire la mortalité infantile • Améliorer la santé maternelle • Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies • Préserver l’environnement • Mettre en place un partenariat mondial pour le développement


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SYNDICATS • N°16 • 1 er OCTOBRE 2010

> SECTEUR DE LA COIFFURE

> SECTEUR DE LA COIFFURE

Supplément de 50% pour le travail dominical

Le Cap-Vert, loin des clichés paradisiaques

Une CCT fixant les conditions pour l’occupation de travailleurs le dimanche et les jours fériés dans le secteur de la coiffure vient d’être conclue. Elle améliore les conditions de salaires pour les travailleurs du secteur de la coiffure travaillant le dimanche. En effet, même si la loi interdit le travail dominical, il existe des dérogations, notamment pour les travailleurs occupés dans les salons de coiffure qui se situent dans les stations balnéaires, les stations climatiques et les centres touristiques. Désormais, grâce à la nouvelle CCT, et partout où le travail du dimanche et des jours fériés est organisé, un supplément de 50% est octroyé sur les salaires et rémunérations effectifs pour l’occupation les dimanches et les jours fériés. En outre, les travailleurs ressortissant à cette convention reçoivent la garantie de conserver 12 dimanches libres par année calendrier. Plus d’informations dans votre section.

> ENFIN UN ACCORD CHEZ PLASTIFLEX À BERINGEN

Le droit de grève bafoué sans honte La fermeture de l’usine Plastiflex à Beringen a suscité une vive résistance de la part des 65 travailleurs. En effet, aucun moyen n’était mis sur la table pour prévoir un plan social correct. L’affaire est aujourd’hui réglée, mais l’intervention de la police et d’un huissier de justice laisse des traces indélébiles. Une fois de plus, le droit de grève a été bafoué. Le 24 septembre, les travailleurs de Plastiflex ont accepté à une petite majorité le plan de fermeture après que celui-ci ait été revu à la hausse. Car en fin de compte, de l’argent a quand même pu être dégagé pour les indemnités de licenciement et pour permettre à un certain nombre de travailleurs de prendre leur prépension. Mais cela ne s’est pas fait sans mal. Lorsque le holding familial flamand ‘3D’, propriétaire de Plastiflex, a décidé début septembre de fermer le site de Beringen, il ne semblait absolument pas disposé à conclure un accord social raisonnable. Les actionnaires ne voulaient pas aller au-delà du strict minimum légal. Même les prépensions ne pouvaient pas être payées. Les travailleurs sont partis en grève, une action qu’ils ont menée durant deux semaines. Ils montaient la garde devant les portes de l’entreprise et le 21 septembre, ils se sont rendus au siège du holding familial situé à Zwijnaarde pour appuyer avec force leurs revendications bien légitimes. Le jour même, la direction a reçu l’ordre de revenir à la table des négociations avec les syndicats, il est vrai avec le même petit budget. Mais du côté patronal, le conflit a été porté à son paroxysme. D’une manière totalement inacceptable et excessive. Lorsque les syndicats ont demandé l’intervention d’un conciliateur social, un huissier de justice est venu casser le piquet de grève avec une injonction dans les mains et des policiers en renfort. Soi-disant sur ordre du fabricant d’aspirateurs Miele, le principal client de Plastiflex, il est venu prendre des outils de fabrication de Miele. Alors que ceux-ci auraient pu tenir dans un portedocument, deux camions étaient subitement là, prêts à charger. Face à la résistance, la police a fait usage de la force et a passé les menottes à certaines personnes.

«C’est tout simplement un scandale», commente le secrétaire syndical provincial Rob Urbain. «Il est totalement inacceptable qu’un huissier, sur base d’une requête unilatérale, fasse tout emporter. Chaque fois qu’il y a une sommation, le tribunal nous donne toujours raison après coup. Mais il est trop tard.» Cela ne peut bien évidemment pas continuer. Les travailleurs ont le droit de grève et le droit d’organiser des piquets de grève aux portes de leur entreprise. Les employeurs bafouent ce droit et ils le font toujours d’une manière éhontée. La FGTB exige que l’on mette un terme à cette situation. Il faut de nouvelles lois et de nouvelles initiatives pour sauvegarder les droits syndicaux.

La Centrale Générale de la FGTB soutient un projet de formation professionnelle en coiffure et esthétique pour jeunes filles défavorisées de l’île capverdienne de Santiago. Un projet surprenant qui prend pourtant tout son sens une fois confronté à la réalité. C’est le constat qu’a pu faire la délégation de la CG qui s’est rendue sur place afin d’évaluer le projet.

Des salons improbables, sans eau courante Les conditions de mais des coiffeuses fières et contentes de vie au Cap-Vert sont leur formation professionnelle. très difficiles. Il n’y a pratiquement pas de travail dans l’éconode clients». mie formelle. Le travail au noir y L’archipel du Cap-Vert est situé est monnaie courante, ce qui rend dans l’océan Atlantique, au large Le projet est développé sur place l’organisation des travailleurs en des côtes du Sénégal. Cette anvia Solidarité Socialiste et l’ONG syndicat particulièrement difficile. cienne colonie portugaise, indéCiti-Habitat. L’objectif de ce projet La pauvreté est omniprésente, mais pendante depuis 1975, tente de se est l’insertion socioprofessionnelle pour la contrer, la population reste construire malgré de lourds hande jeunes filles originaires des zosolidaire et s’organise en commudicaps comme la sécheresse et une nes défavorisées. Au terme d’une nautés. Ce sont elles qui assurent terre volcanique. La production formation de trois mois, elles ont une grande solidarité entre les agricole et la pêche ne couvrent obtenu un certificat en coiffure et personnes dans les quartiers: garque 15% des besoins nutritionnels esthétique. En général, elles apderie, boulangerie, bibliothèque ou du pays, il est donc totalement déprennent ce métier sur le tas, l’enencore bureau de mutuelle. pendant de l’aide internationale et seignement public ne dispensant de l’émigration. pas cette formation et l’enseigneMiser sur l’insertion ment privé étant hors de prix. En professionnelle Entre pauvreté et solidarité deux ans, une quarantaine de béKlavdija Cibej, secrétaire fédérale néficiaires de cette formation ont qui faisait partie de la mission nous ainsi reçu une véritable seconde explique: «Il faut savoir qu’être chance, car grâce à leur diplôme, coiffeuse sur l’île de Santiago, c’est elles peuvent aussi bénéficier de complètement différent de l’image microcrédits qui leurs permettront que nous avons du métier. Il s’agit d’ouvrir leur propre salon. Un des de salons improbables, dans une enjeux de cette formation est de pièce sans eau courante, avec des donner aux femmes les moyens bidons pour l’eau. Et ne parlez pas d’améliorer leurs conditions de vie. de carnet de rendez-vous, cela Dans un pays où les femmes se ren’existe pas. Les coiffeuses pastrouvent souvent chef de ménage, sent parfois deux semaines sans c’est un point essentiel. voir un seul client, ce n’est qu’au moment des fêtes qu’elles ont plus Un beau projet qui mérite d’être reconduit. Si vous voulez en savoir plus sur ce projet, sachez qu’une «Sans vous, cela n’aurait pas été posbrochure sera bientôt disponible sible». L’émotion de Lenibe Sofia, une dans votre section. jeune participante du projet.

> AUGMENTATION SALARIALE SUITE AU DEPASSEMENT DE L’INDICE PIVOT

Les titres-services reçoivent aussi 2% en plus Dans un certain nombre de secteurs, les salaires vont augmenter de 2%. C’est notamment le cas dans le secteur des titres-services, dès le 1er octobre. C’est valable pour ceux qui reçoivent le salaire minimum, mais ceux qui gagnent plus recevront eux aussi 2% en plus. En août, l’indice pivot a été dépassé. Cet indice tient compte de l’augmentation des prix et il détermine pour de nombreux secteurs quand les salaires doivent augmenter. Ainsi en septembre, les salaires minima des ETA et des services de santé ont augmenté. Dès le 1er octobre, ce sera le tour des aides familiales et des aides seniors, de l’enseignement libre, des maisons d’éducation et d’hébergement, du secteur socioculturel et des salaires effectifs dans les ETA. Le secteur des titres-services suit lui aussi l’indice pivot. Les salaires augmenteront dès le 1er octobre de 2%. Cela portera donc les salaires minima – ce que vous devez au minimum gagner – aux montants suivants: • Durant la 1re année de travail: 9,67 euros • A partir de la 2e année chez le même employeur: 10,05 euros • A partir de la 3e année chez le même employeur: 10,18 euros • A partir de la 4e année chez le même employeur: 10,28 euros N’oubliez donc pas, même si vous gagnez le salaire minimum, vous avez droit à cette augmentation de 2%. Vous trouverez plus d’informations sur le site www.accg.be.


MÉTAL

SYNDICATS • N°16 • 1 er OCTOBRE 2010

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Et maintenant? La manifestation de Bruxelles, ce 29 septembre, aura au moins eu le mérite de montrer que, partout en Europe, il se trouve des gens, en masse, pour refuser la fatalité de l’austérité. Fatale, l’austérité? En tous cas, annoncée. Les seuls pays où les gouvernements ne la programment pas pour les mois à venir sont ceux où elle est déjà enclenchée… Grèce, Royaume-Uni, Espagne, France: partout, la mode est aux tours de vis. Pareil en Belgique. On ne sait pas très bien ce qui va sortir des caucus «de haut niveau» en vue de former un gouvernement, mais aucun des négociateurs ne semble mettre en cause l’idée selon laquelle la future équipe devra couper, tronçonner. Dans un tel contexte, comment imaginer que le démarrage des négociations pour la conclusion de l’accord interprofessionnel 2011-2012 se passera dans une ambiance, disons, optimiste? Comment le discours patronal ne serait-il pas fait de «niet» à tout? Déjà que les patrons ne veulent rien lâcher quand l’économie est prospère… Fatale, l’austérité? A écouter les discours et analyses, il n’y aurait pas d’autre solution. Les seules divergences portent sur son niveau. Massive et sans compromis pour les uns, apparemment réfléchie pour les autres. Mais on est tout de même dans un étonnant resserrement du discours, entre un ultralibéralisme d’autant plus hargneux qu’il a failli laisser sa peau dans la crise de 2008 et une social-démocratie qui se satisfait de se dire sociale et démocrate, ce qui est tout de même moins moche que si elle n’était ni sociale, ou pas démocrate… Bien sûr, il y a des petites voix discordantes. Certains constatent que les pays qui ont réagi à 2008 en essayant de limiter l’austérité, en injectant des moyens dans l’économie, en tentant de recréer un contrôle public des mécanismes fous de l’économie privée, ces pays-là s’en sont mieux sortis. Ces analystes pensent que le retour à la

rigueur n’est pas de saison, qu’au contraire cela risque de pulvériser les signes si fragiles d’une relance. Aucun responsable politico-économique, ou presque, ne tient compte de ces réflexions. D’ailleurs, elles viennent de ces mêmes penseurs qui disaient, vers 2006-2007, que le système allait se casser la gueule. «Peuvent pas avoir raison deux fois, quand même»… Alors? Alors, dans l’opinion publique, il y a des gens qui baissent les bras. Ils s’accommodent de ce qu’on leur promet, et ne protestent plus qu’à l’occasion de l’un ou l’autre scrutin, choisissant des listes populistes qui promettent du changement, sans même prendre la peine d’aller voir que ce changement, c’est en fait aussi l’austérité, mais une plus dure, une plus raide, qui s’attaque aussi à quelques principes démocratiques. Ce pré-fascisme fait des cloques un peu partout sur les cartes électorales. Alors? Alors tout le monde, pourtant, ne

renonce pas. N’ont pas renoncé tous ceux qui étaient à Bruxelles. Et nous-mêmes n’avons pas l’intention de renoncer. Les seuls combats qu’on perd à coup sûr sont ceux qu’on ne mène pas. Et ce combat-ci, il faut le porter sur une ligne loin en avant de la fatale austérité. La seule chose qui marche, ce fut vrai dans les années ’30 comme en 2009, ce sont des politiques de relance. Relance de l’économie par les salaires, par les investissements publics, par des politiques volontaristes. Les mesures keynésiennes de l’an passé, dans tous les pays où elles ont été décidées, étaient nécessaires. Pas suffisantes peutêtre, et c’est pour ça qu’une «deuxième couche» s’impose. Ca va plomber les finances publiques? Bien sûr, sauf que les moyens existent de contrecarrer cet accroissement des déficits: aujourd’hui, les gros moteurs du capitalisme financier ne paient que d’infimes taxes ou impôts. Quand ils en paient.

Alors? L’après 29 septembre, c’est cela: expliquer qu’il y a moyen de choisir un autre chemin. L’expliquer à nos alliés politiques, que nous surprenons parfois à écouter de drôles de sirènes. Et l’imposer à nos adversaires, qui savent très bien quelle est notre force. S’ils ont choisi de nous endormir par le bourrage de crâne, c’est parce qu’ils savent que tant que nous sommes éveillés, nous avons les moyens de refuser de nous soumettre à une quelconque «fatalité».

Nico Cué, Secrétaire général de la MWB-FGTB.

UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

Enfin une CCT sur les gaz toxiques dans les conteneurs! Le 13 septembre 2010, la Commission paritaire du transport et de la logistique a signé une convention collective relative aux gaz toxiques dans les conteneurs. Après six mois de discussions et d’actions diverses, l’UBOT remporte une belle victoire et écrit par la même occasion une page d’histoire sociale en Europe. Pour autant que nous sachions, il s’agit en effet du premier accord sectoriel dans son genre conclu en Europe! Voici un entretien avec le secrétaire fédéral Frank Moreels et notre déléguée de l’UBOT chez DHL Bornem, Arlette Huysmans. Arlette: «L'année dernière, l'UBOT nous a invités à participer à une journée d'étude sur les gaz toxiques. A ce moment, nous n'étions pas encore conscients du problème. Notre entreprise traite des produits textiles et à nos yeux, cela avait très peu à voir avec des gaz toxiques. Mais lors de la journée d'étude, on nous a bien expliqué quels conteneurs et quelles marchandises pouvaient représenter un danger, quels gaz étaient utilisés, de quels pays ils venaient principalement et surtout … ce que nous, délégués, nous pouvions faire.»

Frank: «Au fait, nous avons trouvé notre inspiration chez nos collègues hollandais de la FNV Bondgenoten. Mon collègue Jan De Jong avait projeté, à l'occasion d'une réunion internationale, un film dans lequel il expliquait minutieusement la problématique. Nous n'avons pas hésité une seconde à agir: nous avons organisé plusieurs journées d'étude, noué des contacts avec des spécialistes, constitué une farde de documentation pour les militants … Nos militants dans les entreprises ont également pris des

initiatives, le plus souvent au sein des comités pour la prévention et la protection au travail. Ainsi, nous avions deux fers au feu : nos délégués agissaient sur le terrain tandis que nous avons mis le problème à l'ordre du jour de la Commission paritaire.» Arlette: «Avec tout ce que nous avons appris au sujet des gaz toxiques, nous sommes allés trouver la direction pour l'informer de la problématique. Nous avons également mis le point à l'ordre du jour du CPPT et profité de cette occasion pour mettre le médecin du travail et le conseiller en prévention devant leurs responsabilités. La direction a d'abord fait la sourde oreille, mais après que nous avions démontré que DHL Pays-Bas avait déjà mis en place une procédure en la matière, la direction s'est exécutée sans trop de problèmes.» Frank: «Bien entendu, il y a des employeurs qui trouvent que tout cela, c'est de la foutaise. Initialement, l'enthousiasme sur le banc patronal au sein de la Commission paritaire n'était pas très grand non plus, les employeurs prétextant les «tracasseries administratives» et le «contrôle syndical trop impor-

Un résultat dont nous pouvons être fiers: - Le Fonds social pour le Transport & la Logistique organisera prochainement une campagne d'information et de sensibilisation sur la base de la convention collective qui vient d'être signée.

tant» pour ne pas devoir bouger. Mais grâce à une argumentation irréfutable et aux pressions exercées dans les entreprises (avec la FGTB, nous avions distribué un dépliant dans les entreprises), nous sommes quand même parvenus à conclure une convention collective en la matière.»

- Par ailleurs, dans les entreprises concernées, la problématique des gaz toxiques dans les conteneurs fera obligatoirement partie du Plan annuel d'action pour la prévention et la protection au travail, un plan qui doit annuellement être discuté par le Comité pour la prévention et la protection au travail. - Chez DHL Bornem, le Comité a élaboré un programme d'action, une espèce de vademecum complet décrivant minutieusement toutes les mesures et toutes les précautions à prendre à l'ouverture de conteneurs (à risques).


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ALIMENTATION - HORECA - SERVICES

SYNDICATS • N°16 • 1 er OCTOBRE 2010

Exposition de photos «travailler dans l’industrie alimentaire» A l’initiative des partenaires sociaux de l’industrie alimentaire, à l’occasion du 20ème anniversaire de l’IFP(le centre de formation sectoriel de l’industrie alimentaire), en collaboration avec le Comité de Direction du SPF Emploi, Travail et Concertation Sociale, se tient une exposition de photos intitulée «travailler dans l’industrie alimentaire». La photographe, Lies Willaert a réussi à capturer la fierté et le sourire du travailleur. Elle s’est appliquée à montrer la diversité des travailleurs, des métiers, des branches d’activités. Vous pouvez visiter gratuitement cette exposition dans le hall d’accueil du SPF Emploi, Travail et Concertation Sociale. Rue Ernest Blerot 1 à 1070 Bruxelles (juste à côté de la gare du Midi) - du 09/09 au 24/12.

> HORECA - INFO

Flash prime de fin d’année Fini d’attendre indéfiniment pour obtenir sa prime de fin d’année! Un folder expliquant le préfinancement de la prime de fin d’année est à votre disposition gratuitement dans nos sections régionales. Vous pouvez également le consulter sur notre site web www.horval.be.

Décès de Mario Silvestre Nous avons appris avec grande tristesse le décès de Mario Silvestre, après une courte et grave maladie. Mario était délégué FGTB chez Kraft Foods –Côte d’Or. Mario, c’est plus de 25 ans de militantisme, d’engagement. Mario, c’est un rebelle, un idéaliste, un homme généreux avec un «coeur grand comme ça». Nous avons tous des tas des souvenirs inoubliables, car il avait un culot incroyable. Cela frisait parfois l’inconscience ... mais on le connaissait comme ça. Il était attachant. Mario était un véritable ROUGE. Fidèle à nos valeurs socialistes. Nous perdons un homme bien. Nous surmonterons notre douleur en pensant à sa vitalité, son humour, ses bouffonneries et son humanisme. Nous témoignons notre compassion à sa famille, à ses camarades militants de Côte d’Or, aux travailleurs de son usine.

TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

Concentration de militants du 15 septembre 2010 – la FGTB-TVD y a participé! Le 15 septembre 2010, le front commun syndical de la FGTB-CSCCGSLB a appelé ses prépensionnés et ses pensionnés à participer à la manifestation à Bruxelles. Côté stratégique, la date de cette manifestation était très importante. Normalement, les interlocuteurs sociaux du groupe de 10 doivent, pour cette date-là, formuler un avis sur l’adaptation au bien-être des allocations sociales et sur l’augmentation des allocations minimums. Il est clair que les employeurs veulent bloquer ce dossier et le relier à d’autres affaires, telles que les prochaines négociations interprofessionnelles. La FGTB-Textile, Vêtement et Diamant a pleinement souscrit à la plateforme de revendications de cette manifestation: - des allocations sociales liées au bien-être - des pensions plus élevées - aucune augmentation de l’âge de la pension et aucune prolongation de la carrière - maintien de tous nos régimes de prépension existants Les militants prépensionnés et pensionnés de la FGTB-TVD ont participé en grand nombre à cette manifestation.

Chaque augmentation du pouvoir d’achat sur le livret d’épargne?!? Fedustria, la fédération patronale pour le secteur du textile, du bois et des meubles, arrive, dans l’édito du récent numéro de son hebdomadaire «Fedustria News», à des conclusions bien simples.

des ouvriers et ouvrières du textile une fois qu’ils ont payé les coûts de leur habitation, de leur transport et de leur nourriture?

Des études statistiques ont démontré que le Belge épargne, en moyenne, 20% de son revenu, qu’il met sur son livret d’épargne. Fedustria laisse donc entendre que tous les ouvriers et ouvrières du textile font de même et que chaque future augmentation du pouvoir d’achat sera mise sur les livrets d’épargne et ne sera donc pas utilisée pour maintenir le taux de consommation, ce qui est nécessaire pour soutenir et faire croître l’économie.

De plus en plus, nous apprenons sur le terrain que les travailleurs de notre secteur s’en sortent à peine avec leur salaire.

Comment est-ce qu’une organisation patronale peut être si déphasée? Est-ce que Fedustria pense réellement que nos travailleurs, qui gagnent des salaires horaires qui ne dépassent souvent pas 14 euro brut par heure et qui sont souvent mis en chômage temporaire, se trouvent dans une situation financière tellement brillante qu’ils arrivent à épargner un cinquième de leur revenu? Est-ce que Fedustria pense réellement qu’il reste beaucoup du revenu net maximum de 1.400 euro par mois (sans chômage temporaire)

Fedustria dit des absurdités.

Une étude de la banque ING le confirme également: les familles avec un revenu bas et modeste ont un taux d’épargne négatif ou une capacité à épargner négative. Ils doivent retirer de l’argent de leur livret d’épargne pour pouvoir survivre ou ils doivent contracter des dettes supplémentaires. Avec cet édito, Fedustria veut donner le ton pour les prochaines négociations sectorielles. La liaison automatique des salaires à l’index ainsi que nos régimes de prépension sont également dans leur collimateur. Nous avons l’impression que Fedustria aime se définir comme le meilleur élève de la classe du patronat de la FEB. Le patronat du textile ne se soucie apparemment pas du fait que cela met une lourde hypothèque sur l’entrée des jeunes travailleurs qui veulent développer leur avenir

dans le secteur du textile. Toucher à nos régimes de prépension, c’est donner une gifle aux nombreux travailleurs qui disposent d’une très longue carrière dans notre secteur, qu’ils ont réalisée dans des conditions très stressantes (rythme de travail élevé, travail d’équipe, travail de nuit, …). Fedustria plaide à juste titre pour le maintien du taux de consommation dans notre économie. Cela se réalisera le mieux en augmentant les salaires et les allocations des gens qui dépensent leur revenu jusqu’au dernier euro. Il est nécessaire d’augmenter les salaires, qui sont payés aujourd’hui dans le secteur textile, pour pouvoir combattre la crise actuelle. Si, cependant, Fedustria veut promouvoir et organiser le recul social du secteur textile, elle le fera sans la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant. Nos militants, les ouvriers et ouvrières du textile ne l’accepteront pas et nous les soutiendrons.

Dominique Meyfroot, Président FGTB-Textile, Vêtement et Diamant.


EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

SYNDICATS • N°16 • 1 er OCTOBRE 2010

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Congrès du SETCa: quatre ans sur le gril Le congrès du SETCa se tiendra à la fin du mois au Floréal à Blankenberge. C’est le cas tous les 4 ans. Des centaines de militants du SETCa vont (notamment) évaluer à cette occasion le travail accompli au cours des quatre dernières années sur la base du rapport d’activité. Le rapport d’activité, un condensé de quatre années de travail Le rapport d’activité permet à chacun d’évaluer les quatre années écoulées. La version papier a été diffusée entre-temps dans nos sections, mais il peut être consulté également en ligne à l’adresse www.setca.org. A faire absolument, car il s’agit d’un bel aperçu du cœur de l’activité du SETCa au cours des quatre dernières années. Il aborde aussi bien le fonctionnement du SETCa fédéral que les différents accords conclus et les points d’attention sectoriels.

Le SETCa continue de grandir Sans ses membres, un syndicat n’est rien. Une base de membres importante assure l’autonomie financière, mais elle procure aussi la légitimité démocratique permettant de défendre les droits des employés. Les chiffres figurent également dans notre rapport d’activité. Et ils sont favorables. Le SETCa continue de grandir. A la fin de l’année 2009, notre centrale comptait 389.676 membres, soit une augmentation d’environ 9% par rapport à 2005. Si l’on place le nombre des membres actifs en regard du nombre d’employés en Belgique, il apparaît en outre que le nombre de membres augmente plus rapidement que le nombre d’employés occupés en Belgique. Ainsi, la croissance de la centrale des employés de la FGTB est plus rapide que le croissance de la population des employés au travail.

Jeune et féminin Il est frappant de constater que le SETCa est un syndicat relativement jeune. Un membre sur cinq a moins de 30 ans, 46% des membres ont moins de 40 ans. Si l’on prend en compte par ailleurs que l’employé moyen commence sa carrière professionnelle à l’âge de 23 ans, il en résulte que nous parvenons à convaincre un nombre appréciable de jeunes employés de l’importan-

ce de l’affiliation auprès de notre centrale. Ces jeunes membres sont par ailleurs surtout féminins: 62% de nos membres sont des femmes… mais ces dernières ne représentent que 44% de nos militants.

Dans tous les secteurs Le SETCa est présent dans tous les secteurs, y compris dans ceux où d’autres syndicats occupaient par le passé une place prépondérante comme le secteur des soins. Entre-temps, une importante partie de nos membres émane du Nonmarchand, à savoir 22 %. Il ne faut pas s’en étonner car c’est là le reflet d’une tendance qui se dessine depuis plusieurs années à l’occasion des élections sociales.

Actualité politique Le congrès abordera évidemment l’orientation de politique syndicale que nous voulons adopter comme SETCa. Quatre thèmes seront largement débattus: les statuts ouvriers – employés, l’Europe sociale, la sécurité sociale et la qualité du travail et de la carrière. De même, la situation politique, la réforme de l’Etat, les négociations interprofessionnelles de l’automne et l’avenir de la FGTB seront assurément abordés lors de notre congrès. Nous y reviendrons en tout cas de manière plus approfondie dans la prochaine édition de Syndicats.

Dexia: du flou et des emplois à la trappe Lors de son conseil d’entreprise européen extraordinaire du 15 septembre dernier, le couperet est tombé. 665. C’est le nombre d’emplois sacrifiés sur l’autel de la banque multinationale. Dont 385 emplois en Belgique. Au cours des dernières années, Dexia a déjà écarté plus de 1500 personnes pour des motifs économiques, ce qui représente tout de même 4% des effectifs dans une entreprise, où la charge de travail et la tension sont toujours plus intenses. En août, la direction annonçait vouloir encore resserrer un peu plus la ceinture et mettre en place un nouveau plan d’économie de l’ordre de 250 millions d’euros, dont les modalités devaient être dévoilées dès la rentrée. C’est aujourd’hui chose faite et une chose est claire: 45% des économies annoncées seront réalisées sur la masse salariale. Encore. Actuellement, ces fameux plans décrits comme étant nécessaires à la survie de l’entreprise restent pourtant assez vagues. Et qui plus est, on sait avec certitude qu’ils ne produiront pas d’emblée des résultats garantis. Alors pourquoi et surtout comment? De nombreuses questions sont toujours en suspens à l’heure actuelle. Qui plus est, des informations qui devraient légalement être communiquées au niveau des différents organes de concertation sociale font défaut et de nombreuses discordances ont déjà été constatées depuis l’annonce de la restructuration: les chiffres communiqués lors du conseil d’entreprise européen contiennent des incohérences, l’impact en termes d’emploi par entité et département est encore méconnu actuellement, la direction n’apporte aucune preuve tangible et chiffrée concernant les autres économies prévues. Le SETCa conteste l’attitude de la direction. Face à ces constats graves et inquiétants, les organisations syndicales ont d’ailleurs demandé la mise en place en urgence d’un bureau de conciliation pour les commissions paritaires 218, 306 et 310.

Le Non-marchand bruxellois veut plus! Le 14 septembre dernier, les travailleurs du secteur Non-marchand bruxellois battaient le pavé pour manifester devant le cabinet du ministre-président de la région bruxelloise. L’occasion de faire entendre leurs revendications aux responsables politiques. Ce qu’ils veulent, c’est une revalorisation du secteur tant sur le plan qualitatif que quantitatif. Lorsqu’on sait que l’accord du Non-marchand 2001 n’est toujours pas appliqué aux ACS en région bruxelloise, que 13ème mois et remboursement des frais de déplacements en transports en commun sont des droits de plus en plus récurrents pour les employés et qu’ils ne sont malheureusement pas encore d’application dans le secteur Non-marchand Bruxellois,

on comprend que des mesures doivent être prises rapidement. Il est clair que l’enveloppe actuelle est insuffisante pour valoriser correctement les conditions de travail. Des changements considérables en faveur de plus de pouvoir d’achat et plus de bien-être sont aujourd’hui devenus indispensables.

munauté française et de la Région Wallone à un montant d’un million d’euros pour un accord non-marchand en Cocof dès 2010 ( alors que rien que le 13ème mois est évalué à 8Mo d’euros récurrent). Reste encore à déterminer de quelle manière ce montant sera utilisé.

Lors de cette action qui regroupait pas moins de 700 travailleurs, une délégation a été reçue par le ministre-président, le ministre bruxellois de l’Emploi et le président du collège de la commission communautaire française.

Le ministre président de la région bruxelloise nous a rappelé que si Bruxelles était refinancé comme le demande les francophones, un budget non-marchand pourraitêtre dégagé pour des revendications telles que la gratuité des frais de transport!

Signal positif: suite à la rencontre, les ministres ont annoncé qu’un accord de tous les partis francophones avait été trouvé pour porter l’effort de solidarité de la com-

La prochaine étape est fixée le 30 septembre prochain: il va de soit que le SETCa fera pression afin de dégager enfin des pistes concrètes pour les travailleurs.

Plus que jamais, les travailleurs doivent savoir quels seront les conséquences directes pour eux et leur avenir.

Coca Cola: grève suspendue, négociations entamées Le mercredi 24 septembre, les travailleurs de coca cola débrayaient. La cause était le licenciement annoncé de 20 employés. Prochaine réunion de concertation le 3 novembre prochain, mais la solidarité entre les travailleurs, ouvriers et employés, apparaît être grande. A la table des négociations, le SETCa revendiquera un certain nombre de principes. Tout d’abord, aucun licenciement sec ne pourra être accepté. L’entreprise fait en effet des bénéfices. La direction elle-même dit qu’il s’agit là d’une «rationalisation». Pour le SETCa, un tel exercice ne peut pas se faire au détriment du personnel. Lors d’éventuelles modifications de fonctions, aucune perte de salaire ne peut avoir lieu. Et la société, qui s’enorgueillit de l’intérêt de l’implantation locale, doit aussi offrir des garanties pour la continuité et ce, tant pour les implantation de Wilrijk et Chaudfontaine que de Gand.


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ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°16 • 1 er OCTOBRE 2010

Prolongation au 31/12/2010 des mesures «anticrise» Après l’avis favorable du Conseil National du Travail où sont représentés patrons et syndicats, le Gouvernement en affaires courantes a décidé de prolonger jusqu’au 31 décembre les mesures anticrise: - l’adaptation temporaire de crise de la durée du travail, - la réduction individuelle et temporaire des prestations pour faire face à la crise, - le régime temporaire et collectif de suspension totale ou partielle de l’exécution du contrat de travail, - la carte de restructuration pour les travailleurs des entreprises en faillite - la prime de crise pour les ouvriers licenciés. «Étant donné que les conséquences de la crise économique se font toujours sentir, constate le CNT, le Conseil peut souscrire à la prolongation des mesures de crise pour trois mois aux mêmes conditions et selon les mêmes modalités que celles qui ont été définies et appliquées jusqu’à présent. […]» Même si l’on constate en effet des signes d’une reprise économique qui se traduit dans certains chiffres du chômage (par ex. chômage temporaire, suspension de crise), la reprise n’est certes pas générale et la situation demeure encore relativement fragile.

au chômage économique a diminué de 67.973 unités par rapport à mai 2009, mais les chiffres restent très élevés: en mai 2010, l’ONEM a encore effectué 182.519 paiements. Par rapport à la période «d’avantcrise» (période février-mai 2008), le chômage temporaire a augmenté de 86% (67.395 unités en moyenne journalière au cours de la période février-mai 2010 contre 36.209 unités au cours de la période février-mai 2008). Pour le 1er trimestre 2010 comparé au même trimestre de 2008, le rapport était encore du simple au double. Les mesures anticrise en question concernent:

On constate ainsi que le recours

• l’adaptation temporaire de crise de la durée du travail, • la réduction individuelle et temporaire des prestations pour faire face à la crise, • le régime temporaire et collectif de suspension totale ou partielle de l’exécution du contrat de travail, pour les employés. Pour les ouvriers, il s’agit de • la carte de restructuration pour les travailleurs des entreprises en faillite • la prime de crise de 1.666 euros pour les ouvriers licenciés. En ce qui concerne le bilan, 2.271 entreprises se sont vu accorder par l’Onem la possibilité de faire appel à la suspension temporaire du contrat des employés et au crédit-temps de crise à la date du 15 août 2010. Par ailleurs, selon les chiffres de l’ONSS, 1.542 travailleurs ont été concernés au 3e trimestre de 2009 par une mesure de crise de réduction du temps de travail; ils étaient 1.828 au quatrième trimestre. Enfin, 13.978 demandes de primes de crise pour ouvrier licencié ont été adressées à l’Onem à la date du 5 août dernier. Durant le mois de juillet, 2.611 ouvriers ont reçu cette prime.

Exonération fiscale pour les écochèques 2009 Dans le cadre de l’Accord Interprofessionnel 2009-2010, il a été décidé de permettre l’octroi d’écochèques aux travailleurs pour un montant maximal exonéré d’impôt de 125 euros en 2009 et de 250 euros à partir de 2010. Conséquence de la crise économique: certains secteurs d’activité n’ont pas pu octroyer d’écochèques en 2009, mais les ont distribués en 2010, en plus de ceux auxquels prévus en 2010. Les travailleurs concernés ont donc reçu 375 euros pour l’année 2010 et ce montant dépasse le plafond d’exonération. Le ministre des Finances a donc décidé d’accorder une tolérance unique pour tous les travailleurs qui se trouvent dans cette situation en augmentant l’exonération à 375 euros en 2010.

Taux d’inflation de 2,91% en septembre Evolution de l’indice des prix (base 2004 = 100) Mois

2009 (base 2004=100)

2010

Janvier

111,36

111,45

111,27

112,05

111,36

110,93

Février

111,74

111,75

111,38

112,52

111,9

111,24

Mars

111,1

111,07

111,38

112,94

112,11

111,58

Avril

111,33

111,17

111,36

113,33

112,34

111,93

Mai

111,25

110,96

111,24

113,78

112,72

112,27

Juin

111,04

110,5

110,93

113,77

112,74

112,48

Juillet

110,97

110,48

110,78

113,82

112,86

112,67

Août

111,31

110,66

110,65

113,89

112,94

112,82

Septembre

111,02

110,46

110,53

114,25

113,29

112,96

Index normal: l’index mesure l’évolution réelle des prix. Pour le mois de septembre 2010, on enregistre une inflation positive de 2,91% par rapport à septembre 2009. Loyers: l’index-santé sert de base à l’indexation des loyers à la date anniversaire de la signature du bail. Par rapport à septembre 2009, l’index santé a augmenté de 2,56%. Allocations sociales: Le prochain taux-pivot (par rapport à l’indexsanté lissé) qui entraînera une hausse de 2% des allocations sociales est de 114,97 (base 2004 = 100). Conversion: l’index-santé de septembre 2010 (113,29/base 2004 = 100) correspond à 128,89 (base 1996=100).

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C’est le week-end de papa ? Relax ! Les bêtises de vos p’tits cœurs sont bien couvertes.


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