Syndicats FGTB n° 14 - 6 septembre 2013

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N°14 • BIMENSUEL • 68ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

06 SEPTEMBRE 2013 • Éd. LIÈGE

PRÉSENTÉISME VERSUS ABSENTÉISME

casse

© istockphoto.com

Ça passe ou ça

cerne n o c i u q e c n , surtout e s n a 5 s i u p e oitié er d t m n a e l m à g é u v i ’a r r d io, il est a r e ne cesse a m r t s i n é o t c n a e s s i b L’a urée. Ma d e u g n o l e ulot. o d b s e rières u c r a n a r c e e s “ l l b s a e ’a l d s s les n e a d ication d me mala l ê p x m ’e s l r r u e e l v l i u a o des trav D Worx tr S e d e d u t é une ravail. t u Il faut, selon d é t i s casse... n e a t ç n ù ’i l o t e r n i e d m à o squ’au m u j , citron”, c’est e s s a p a ç ut tenir, e p n ’o u q t n Ta Notre dossier pages 8 & 9 INTERIM

Mieux encadré Page 3

SANTÉ

2014 BIM= OMNIO Page 4

VOS DROITS

Quoi de neuf au 1/09? Page 5

EMPLOI

Chômer & étudier Page 7



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RÉGIONS

SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013

NAMUR

BRABANT WALLON

AUX AFFILIE(E)S DE LA CENTRALE GENERALE F.G.T.B. DU BRABANT WALLON Cher(e)s Affilié(e)s, Veuillez trouver ci-dessous l’horaire des nouvelles permanences de la Centrale Générale F.G.T.B. du Brabant Wallon et ce dès le 2 septembre 2013.

Morts sur la route un beau jour d’été

WAVRE de 8h30 à 12h

Ce 30 juillet, Patrick est resté 17h30 au volant de son camion. Luxembourg – Bruxelles –Amiens – Roissy – Luxembourg. Pas pour son plaisir mais parce que son employeur lui a dit de le faire. Il a triché et utilisé 2 disques. Mardi 31 juillet quand il prend le volant, il est fatigué et il s’endort…..à la hauteur du viaduc de Viesville.

WAVRE de 8h30 à 12h NIVELLES de 17h à 18h30 (spécifique aux travailleurs de la Construction et des Titres-Services)

Frank , 25 ans, est mort sous les roues d’un camion. Le 31 juillet 2013. Non il ne partait pas en vacances ! Il travaillait sur l’autoroute au viaduc de Viesville au moment où le camion de Patrick est passé.

WAVRE de 8h30 à 12h TUBIZE de 14h30 à 18h JODOIGNE de 13h à 16h COURT-ST-ETIENNE de 13h à 16h

Un autre ouvrier est décédé le lendemain, 2 autres sont gravement brûlés. Tout cela pour assurer le profit d’une firme de transport, dans ce cas ci la société WELTER. Malgré les législation protectrices, malgré les contrôles, la loi sur le temps de travail n’est pas respectée dans ce secteur; 10 heures maximum de conduite, interruptions de 30’ toutes les 2 heures, temps de récupération d’au minimum 11 heures……..on s’en fout on triche.

JODOIGNE de 10h à 12h COURT-ST-ETIENNE de 10h à 12h TUBIZE de 10h à 12h WAVRE de 13h à 18h

Dans un premier temps, l’employeur de Patrick l’a défendu; un epu après l’annonce du second décès, il l’a licencié.

LUNDI MARDI

MERCREDI

JEUDI

Franck est affilié à la Centrale Générale de Namur. En son nom, si c’est juridiquement possible, nous attaquerons la société Welter au tribunal.

VENDREDI BRAINE-L’ALLEUD de 10h à 12h

L’accès au logement en Brabant Wallon L’accès au logement est un problème majeur en Brabant Wallon. C’est la raison pour laquelle toute une série d’associations actives dans le domaine de l’éducation permanente ont décidé d’en faire une thématique commune. Afin de préparer les assises du logement, prévues le 17 décembre prochain, différents groupes chantier ont été constitués. Forabra et Lire et Ecrire Brabant Wallon se sont associés dans un groupe-chantier dénommé «logement et mobilité»: Comment agir pour que les logements accessibles financièrement jouissent de moyens de mobilité permet-

Fiscalité...

Le temps de la réforme

tant l’accès aux services? Y a-t-il, en Brabant Wallon, une réflexion sur les projets d’habitat à proximité des axes routiers et ferroviaires et quelle sera l’influence de la mobilité sur l’accès au logement? autant de question à poser et se poser pour une société plus égalitaire Quand? le mercredi 11 septembre à 19h dans les locaux de Lire et Ecrire, Boulevard des Archers 21 à 1400 Nivelles Infos: tél 067/64.60.06 – benoit. blondeau@fgtb.be

COLLOQUE JEUDI 12.09.2013, 9h-16h ESPACE SOLIDARITÉ - BEEZ (NAMUR)

Fiscalité...

Le temps de la réforme En préambule de sa rentrée politique, la FGTB wallonne s’associe au Cepag pour mener une réflexion sur la nécessaire réforme fiscale. Forte taxation des revenus des uns : les travailleurs. Cadeaux fiscaux pour les autres : les entreprises et les rentiers. Zéro euro d’impôt pour certaines : les grandes multinationales. Une chose est sûre, nous ne sommes pas tous égaux devant l’impôt ! Aujourd’hui, la fiscalité n’est plus un outil de redistribution des richesses, au contraire… En Belgique, la plupart des revenus du capital échappent impunément à l’impôt tandis que les revenus du travail sont parmi les plus taxés d’Europe. La faute aux réformes fiscales successives menées par les libéraux, Didier Reynders en tête, qui se sont contentés de mettre à l’abri les plus hautes rémunérations.

LUXEMBOURG

FGTB Luxembourg. Votre régionale communique Le site internet: vous y trouverez une foule d’informations pratiques, des brochures et serez informé(e) de l’actualité de votre Régionale www.fgtb-luxembourg.be

Pour la FGTB wallonne et le Cepag, une réforme de notre système fiscal est indispensable pour financer un projet de société plus solidaire. Une réforme qui passe par : une réelle progressivité de l’impôt ; une fiscalité sur tous les revenus et pas seulement ceux du travail ; une juste perception de l’impôt des sociétés ; la suppression des intérêts notionnels et autres cadeaux fiscaux offerts sans aucune contrepartie ; la fin des paradis fiscaux et la levée du secret bancaire. C’est une question de justice sociale ! Adresse du jour Espace Solidarité – rue de Namur 47 – 5000 Beez

Inscription Par e-mail : cepag@cepag.be ou par téléphone : 081 26 51 56

09:15 Accueil

13:00 Lunch

09:30 Introduction

14:00 Paradis fiscaux, quoi de neuf sous le soleil ?

ANNE-MARIE ANDRUSYSZYN & LAURENT D’ALTOE, CEPAG 09:45 Un impôt juste pour une société juste

STÉPHANIE TREILLET, Maître de conférence en économie et membre de la Fondation Copernic (France)

Le site du Centre d’Education Permanente: www.ceppst.be

10:30 Fiscalité belge : spécificités et failles

La page Facebook: Tapez «FGTB Luxembourg» dans le moteur de recherche de votre propre page Facebook. Pour nous soutenir et être tenu(e)informé(e) de nos publications dans votre «fil d’actualité», cliquer «j’aime» en haut de notre page. Le Fil Rouge: journal d’information de votre régionale que vous recevez par voie postale ou électronique. (Si vous ne le recevez pas, nous vous invitons à contacter le secrétariat: 063/24 22 59) Le Blog des Travailleurs sans Emploi du Luxembourg: www. tselux.be

AHMED LAAOUEJ, Sénateur fédéral PS, spécialiste de la fiscalité belge 11:00 Pause 11:15

Allons chercher l’argent là où il se trouve ! La réforme fiscale selon la FGTB wallonne THIERRY BODSON, Secrétaire général FGTB wallonne

11:45 Fiscalité et services publics

LAURENT PIRNAY, Secrétaire général adjoint IRW-CGSP 12:15 Débat

DAVID LELOUP, Journaliste Marianne Belgique 14:30 Union européenne et fiscalité :

à la recherche de l’harmonisation FRANÇOIS GOBBE, Membre du Réseau pour la Justice Fiscale et de Tax Justice Network, collaborateur Kairos Europe 15:00 Les riches aussi ont le droit de payer leurs impôts

MARCO VAN HEES, SPF Finances, délégué CGSP 15:30 Débat 16:15 Conclusions

GIANNI INFANTI, Conseiller CEPAG auprès de la FGTB wallonne 16:30 Fin des travaux


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BRUXELLES

SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013

«Soudain, face à François Hollande, une femme donne un visage au chômage»… Que retiendrons-nous de l’actualité socio-économique de cet été 2013? Comme chaque fois que des élections approchent, nous avons eu droit à une série de propositions purement démagogiques: le président du MR qui propose de réduire les recettes fiscales…«de 5 milliards d’e», l’Open VLD qui appelle à promouvoir le travail du dimanche ou encore deux élus du Parlement flamand, Peter Van Rompuy et Robrecht Bothuyne (CD&V) qui proposent «tout simplement» de relever l’âge légal de la pension. Beaucoup plus sérieusement, le Conseil supérieur de l’emploi a profité de la pause estivale pour présenter son rapport 2013. Sauf retournement de conjoncture économique, il craint des destructions significatives d’emplois pour cette année. Ce que corrobore la Banque Nationale, qui anticipe, dans ses dernières projections, la perte de 18.000 unités de travail en 2013. Et qui indique que, pour atteindre l’objectif fixé dans le cadre de sa stratégie Europe 2020, la Belgique devrait créer 400.000 emplois supplémentaires, ce qui équivaut à plus de 50.000 nouveaux emplois chaque année, durant 7 ans. Depuis 2008, rappelons que la moyenne des créations annuelles nettes d’emplois s’élève à 34.000 unités, contre 46.000 avant la crise… Autre dossier sensible et important: comme indiqué par De Standaard et Het Nieuwsblad, sur base de statistiques du Centrum voor Sociaal Beleid de l’Université d’Anvers, dûment validées par le Comité d’étude sur le vieillissement, le revenu minimum pour les pensionnés ne dépasse pas, en Belgique, le seuil de pauvreté et est plus faible qu’aux Pays-Bas et qu’en France… Près de 100.000 personnes de plus de 65 ans perçoivent certes la «Grapa» (garantie de revenus aux personnes âgées): cette garantie constitue pour elles le dernier filet de sécurité. Mais elle s’élève à moins de 1.000e par mois pour une personne isolée et à environ 600e par mois pour un cohabitant, soit 1.200e pour un couple. On le voit, ce filet de sécurité s’avère bel et bien insuffisant pour que les revenus de ces pensionnés atteignent le seuil de pauvreté européen…

Et quoi de neuf chez nos voisins, cet été, au plan socio-économique? En France, le MEDEF (l’équivalent de la FEB), vient de tenir sa traditionnelle Université d’été. Et qui trouvait-t-on dans la liste des invités? Notamment un certain Christophe de SAINT-CHAMAS. L’homme est Général de division, commandant de la Légion étrangère, passé par les terrains minés du Kosovo. Sa mission ponctuelle au Medef? Discourir sur l’ «esprit d’équipe». Tout un programme…A vrai dire, ce n’est pas la première fois que les entreprises françaises

font appel à l’armée pour s’inspirer de ses méthodes de management. Ce constat, les intitulés guerriers des tables rondes de l’«Unif d’été» du patronat français le confirment aisément: l’art de la guerre, le goût du combat et même chasser en meute… Comment, après cela, parler encore, sans susciter l’hilarité générale, de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE)? La réalité est tout autre: en France, mais pas seulement en France, un certain patronat s’assume désormais très ouvertement comme un patronat «de combat», dont on se dit qu’il serait bon qu’il trouve sur sa route des syndicalistes…déterminés. Cette conviction, ce ne sont pas nos Camarades anglais qui la démentiront: un million de Britanniques travaillent actuellement dans le cadre d’un contrat «zéro heure». Cela signifie qu’ils sont appelables n’importe quand par leur employeur mais ne sont rémunérés qu’au prorata de leurs prestations. Et qu’ils ne bénéficient ni de congés payés annuels ni de la moindre couverture sociale… Pour conclure, tout de même une nouvelle «positive», comme on dit. Un grand titre dans le journal Le Monde: «Soudain, face à François Hollande, une femme donne un visage au chômage»: «Pendant deux ou trois minutes, une femme fluette au verbe posé a incarné, face au président de la République, ce chômage qu’il a érigé en dossier prioritaire du gouvernement. Nathalie MICHAUD a transformé l’abstraction des 3.538.500 demandeurs d’emploi français en un visage, un regard, une trajectoire de vie bien réels, et bien rudes. François HOLLANDE, que cette quinquagénaire, chômeuse de longue date, a interpellé lors d’une visite en Vendée le 7 août, lui racontant son retour obligé au domicile parental, s’en est trouvé déstabilisé, comme pressé de fuir cette réalité qui s’imposait à lui. «Je ne voulais pas l’embarrasser ni déclencher un tel bazar», a déclaré au Monde Mme Michaud. A l’entendre, si pondérée, s’effaçant sans cesse derrière plus malheureux qu’elle, on imagine combien il a dû lui en coûter d’ «étaler sa vie». «Je ne voulais pas mendier un emploi, juste glisser quelques mots au président sur les seniors. C’est bien de s’occuper des jeunes, mais pour nous qui devons tenir encore quinze ans, quelles mesures sont prises?». Surpris, le président français a coupé court. Alors, le lendemain, la sympathisante socialiste a cherché l’adresse de l’Elysée sur Internet, et rédigé un courrier amer. «La France d’en bas dont il parlait dans ses discours de campagne est devenue une France du gouffre qu’il a du mal à entendre...». Pas du genre à crier misère, la Vendéenne ne s’est pas appesantie par écrit sur son parcours de vie. Sur ces treize dernières années chaotiques où, revenue à 40 ans

d’une expatriation au Maroc après avoir divorcé, elle a attrapé «tous les boulots qui se présentaient» à une psychologue dotée d’une expérience marocaine d’institutrice. Entre deux CDD payés au SMIC s’intercalent trois mois, six mois de chômage. C’est une vie sans les plaisirs de la vie. Mais elle peut financer son HLM, sa connexion Internet, sa Clio antédiluvienne et son fils étudiant. Pas de quoi se plaindre. Jusqu’à ses 50 ans. «A partir de là, tout se bloque». Même les agences d’intérim n’ont plus rien pour elle.

possibilité d’une grossesse. « Mais je n’ai jamais d’entretien!». Depuis novembre 2012, son indemnité de chômage a été réduite à 490e par mois. Nathalie Michaud a dû quitter son HLM, se refaire une place, avec son fils de 21 ans, dans la maison de sa mère de 76 ans. Là même où elle a grandi… « A 50 ans, revenir à la case départ alors que je n’ai jamais cessé de me battre, cela donne un sentiment d’échec complet.» Sa mère comprend, qui la voit se démener. Elle se fait du souci. Où irait sa fille s’il lui arrivait quoi que ce soit?

«Depuis un an et demi, racontet-elle, je cherche, je cherche, n’importe quel type de boulot, même vendeuse, même aide-ménagère. Rien. » Si elle obtenait un entretien d’embauche, elle saurait vendre son énergie intacte, sa motivation hors du commun, ses multiples expériences, l’évidence de sa fidélité future à l’entreprise. Même l’im-

La fille, elle, culpabilise. D’inquiéter une mère qui mérite le repos. D’accepter les invitations de copines au restaurant, alors elle ne sort plus. De ne pas trouver d’emploi. Qu’est-ce qui cloche? «Tous les chômeurs la ressentent, cette culpabilité, même en temps de crise.» La voilà qui, comme sur les marches de Pôle emploi, parle d’un coup au

nom de tous les naufragés du travail. «Un jour ou l’autre, on entend quelqu’un qui n’a jamais connu le chômage dire que si l’on veut trouver du travail, on en trouve. Cela mine, on se sent seul. Faut pas lâcher, sinon on finit par s’immoler devant un Pôle emploi». Fin août, Nathalie Michaud devait signer avec le proviseur d’un Lycée un contrat d’assistante d’éducation. Un mi-temps à 500 euros mensuels, assorti d’une formation. Soudain, sa brutale notoriété l’effraie. «Il ne faudrait pas que le proviseur renonce en pensant que je suis une agitatrice.» Loin d’elle l’idée qu’il ait pu noter…son courage et sa détermination…». Bonne rentrée militante à toutes et à tous!

Philippe VAN MUYLDER, Secrétaire général

«Le vieillissement au travail» our «répondre aux coûts engendrés par le vieillissement de la population», plusieurs mesures ont été prises par le gouvernement fédéral et le parlement afin de maintenir davantage de travailleurs sur le marché de l’emploi jusqu’à l’âge légal de la pension.

P

Ces mesures ne comportent pas de dispositions visant à améliorer la qualité de vie au travail pour les personnes de plus de 50 ans. Elles se heurtent dès lors à la réalité quotidienne de certaines conditions de travail: est-il fondé de demander aux travailleurs vieillissants de continuer à exercer leur métier jusqu’à l’âge de 65 ans? Dans un intéressant Courrier hebdomadaire du CRISP (n° 2185), qui vient de paraître, Patricia VENDRAMIN et Gérard VALENDUC

s’appuient sur les résultats de deux enquêtes datant de 2010: l’enquête européenne sur les conditions de travail (EWCS), due à Eurofound et portant notamment sur la Belgique, et l’enquête belge sur les forces de travail (LFS), réalisée par Statbel. Sur la base de ces diverses données, les auteurs dressent le profil statistique des travailleurs belges de plus de 50 ans (par branche d’activité, sexe, taux d’occupation…) et étudient la réalité de leurs conditions de travail (pénibilité, stress, soutien des supérieurs hiérarchiques, perspectives professionnelles…). Ils analysent aussi la perception qu’ont les travailleurs vieillissants de la «soutenabilité» de leur travail, c’est-à-dire leur sentiment d’être ou non capables d’exécuter les

mêmes tâches lorsqu’ils auront 60 ans, et leur volonté de réduire leur temps de travail en fin de carrière. L’étude pointe les principaux facteurs qui influencent les possibilités de maintien dans l’emploi : la qualité du travail (contenu, environnement, conditions d’emploi, relations sociales), la santé et la conciliation entre vie professionnelle et vie privée. Reste la question fondamentale: est-il juste de demander aux travailleurs d’allonger leur carrière au vu, notamment, des gains de productivité et…de la responsabilité des entreprises en termes d’innovation? Chacun connaît la réponse de la FGTB...

Chers Affiliés, Chères Affiliées,

Attention!

Changement d’adresse à partir du 21.10.2013! A partir du 21 octobre 2013, un changement d’adresse intervient au niveau des bureaux de La Centrale Générale de Bruxelles-Vlaams Brabant, qui sont actuellement situés à la Rue Saint-Jean 4 à 1000 Bruxelles.

La nouvelle adresse sera: Rue Watteeu 2-6 1000 Bruxelles Les heures d’ouverture, ainsi que les numéros de téléphone, restent d’application et ne changent, dès lors, pas!


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RÉGIONS

SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013

WALLONIE PICARDE

CHARLEROI-SUD HAINAUT

> CENTRALE GÉNÉRALE

LE CENTRE DE FORMATION SOCIALE ET CULTURELLE POUR TRAVAILLEURS À CHARLEROI (CENFORSOC ASBL)

Avis aux ouvriers travaillant dans le secteur des soins de santé

vous informe qu’il reste des places pour les modules de formations de la session 2013-2014:

* HOPITAUX PRIVES

Intéressé(e)? Téléphonez au secrétariat: 071/641.286 Carmela DI BERNARDO se fera un plaisir de répondre à vos questions concernant les inscriptions. Responsable de la Formation: Ruddy DANTHINE

* MAISONS DE REPOS SENIORS Commissions paritaires / 330.1 ancienne 305.1 et 305.2

Comité de Prévention et de Protection au Travail Perfectionnement Vie Sociale Politique de Base Extrême Droite

> PRIME SYNDICALE 2013 Ex. 2012 Les affiliés de ce secteur n’ayant pas reçu de prime en 2012 sont invités à prendre contact avec les services de la Centrale Générale F.G.T.B., avenue de Maire, 134 à Tournai Tel. 069/66.94.26. ou le 66.94.20. afin de faire le nécessaire en vue du paiement de la prime. A cette occasion, veuillez nous communiquer les renseignements suivants: > Coordonnées exactes de l’établissement > le n° d’O.N.S.S. > le n° de commission Paritaire > nous fournir un document prouvant votre occupation dans le secteur concerné pour l’année 2012 (voir 2011 et 2010 si pas reçu de prime pour ces 2 années) (ex : fiche de salaire …)

20 E ÉD ITION ! NOU V EAU LI EU ! 20% PLUS G RAND !

D. DE GUISSME Président

Horaires des services chômage FGTB Wallonie Picarde à partir du 2 septembre Antoing

Ath

Basècles

Lun 09h00–12h00 Mar 09h00–12h00 14h0018h00 Mer 14h00-17h00 Jeu 09h00-12h00 Ven Fermé

Lun 09h00-12h00 Mar 09h00-12h00 14h0018h00 Mer Fermé Jeu 09h00-12h00 Ven 09h00-12h00

Lun 09h00-12h00 Mar 09h00-12h00 14h0018h00 Mer 14h00-17h00 Jeu 09h00-12h00 Ven Fermé

Bizet

Comines

Dottignies

Lun Fermé Mar 09h00-12h00 14h0018h00 Mer Fermé Jeu Fermé Ven 09h00-12h00

Lun 09h00-12h00 Mar Fermé Mer Fermé Jeu 09h00-12h00 14h0017h00 Ven Fermé

Lun Fermé Mar 09h00-12h00 14h0018h00 Mer 14h00-17h00 Jeu 09h00-12h00 Ven 09h00-12h00

Ellezelles

Estaimpuis (permanence)

Herseaux

Lun Fermé Mar 09h00-12h00 14h0018h00 Mer Fermé Jeu 09h00-12h00 Ven Fermé

Lun Mar Mer Jeu Ven

14h00-18h00

10h-18h mercredi et w-e / 9h30-18h jeudi et vendredi / accès dès 9h en semaine au Salon du Livre de Jeunesse

JOURNÉES SPÉCIALES

PRINCIPAUX THÈMES DES CONFÉRENCES

MER 16 - Journée des professionnels de la petite enfance (0-6 ans) - Journée de l’éducation aux médias - 1re Journée des futurs professionnels de l’éducation

› › › › › › › ›

JEU 17 - Journée des Directions VEN 18 - Journée des professionnels du livre et de l’enfance (Salon du Livre de Jeunesse) - 2e Journée des futurs professionnels de l’éducation SAM 19 - Journée des professeurs de français - Journée des mathématiques - Journée de l’accueil extrascolaire

Repérer et surmonter les inégalités scolaires Des réponses constructives face aux violences La musique : outil de réussite scolaire Mieux accompagner les troubles DYS Pédagogie et numérique : un couple détonnant ! Travail collaboratif : l’union fait la force ! Troubles et enjeux de l’écriture …

Simultanément…

L’entrée au 20e Salon Éducation vous donne accès au 15e Salon du Livre de Jeunesse

DIM 20 - Journée des logopèdes - Journée parents-enseignants

PROGRAMME + PRÉ-INSCRIPTIONS

Lun 09h00-12h00 Mar 09h00-12h00 Mer Fermé Jeu 09h00-12h00 14h0017h00 Ven Fermé

Lessines

Leuze

Mouscron

Lun 09h00-12h00 Mar 09h00-12h00 14h0018h00 Mer 14h00-17h00 Jeu 09h00-12h00 Ven Fermé

Lun Fermé Mar 09h00-12h00 14h0018h00 Mer 14h00-17h00 Jeu 09h00-12h00 Ven 09h00-12h00

Lun 09h00-12h00 Mar 09h00-12h00 14h0018h00 Mer 14h00-17h00 Jeu 09h00-12h00 Ven 09h00-12h00

Pecq

Peruwelz

Tournai

Lun 09h00-12h00 Mar 09h00-12h00 14h0018h00 Mer 14h00-16h00 Jeu 09h00-12h00 Ven Fermé

Lun 09h00-12h00 Mar 09h00-12h00 14h0018h00 Mer Fermé Jeu 09h00-12h00 Ven 09h00-12h00

Lun 09h00-12h00 Mar 09h00-12h00 14h0018h00 Mer 14h00-17h00 Jeu 09h00-12h00 Ven 09h00-12h00

16-20 octobre 2013

Charleroi EXPO NOUS DÉMÉNAGEONS !

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RÉGIONS

SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013

LIÈGE - HUY - WAREMME

VERVIERS

LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE

Death of a loyalist militiaman. Cordoba front. Spain, September, 1936 © Robert Capa / International Center of Photography / Magnum Photos

DEUX EXPOSITIONS : Photos originales de ROBERT «NO PASARÁN !»

CAPA

du 10 au 27 octobre 2013 CENTRE CULTUREL DE WELKENRAEDT Rue Grétry, 10 - 4840 WELKENRAEDT

www.forumdespyramides.be La commune de WELKENRAEDT


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013

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> EDITO

«Raisonnables» P our une bonne nouvelle, c’est une bonne nouvelle! Le salaire des top managers des entreprises publiques sera limité à «peu de choses» près (30.000e de frais professionnels) à 290.000 euros/an… C’est en soi un progrès remarquable, même si pour les dits managers c’est un «recul social» assez raide. Un recul que tout travailleur accepterait avec joie... Car il a beau être «raisonnable», ce salaire est au moins dix fois supérieur au salaire moyen.

Salaires gelés Et quand on voit les salaires et bonus que les grands patrons du privé s’octroient, on aimerait bien que les mêmes proportions de maximum un à dix s’appliquent aussi dans le secteur privé. S’il y a un effort salarial à consentir, c’est bien de ce côté-là qu’il faut chercher. La FGTB réclame de bons salaires pour tous mais sans les exagérations qui défraient la chronique. Or, au lieu de limiter les salaires scandaleux des grands patrons du privé, les parachutes dorés ou les dividendes à deux chiffres que reçoivent les actionnaires, on a préféré geler les salaires des travailleurs pour deux ans. Et quelque part dans les cartons du Gouvernement, sommeille toujours l’intention

de revoir la loi de sauvegarde de la compétitivité (dite loi de 1996) fixant la norme salariale. Le Gouvernement entend ainsi geler les salaires sur de plus longues périodes, voire ad vitam aeternam, au mépris de la concertation sociale. Si un salaire, frais compris, est supposé «raisonnable» à 320.000 euros/an, soit 26 à 27.000e/mois, que dire du salaire brut moyen de 3.200e/mois? Que dire du salaire minimum brut de 1500 à 1560e? Que dire du salaire des travailleurs à temps partiel bien en dessous des 1.000e? Et que dire encore des allocations de chômage qui ne représentent qu’une fraction de 65 à 40%, voire moins pour les forfaits, de ces salaires de base?

Le prix à payer? On va nous dire que le gel des salaires est le prix à payer pour améliorer la compétitivité des entreprises. Que c’est une condition de la relance. Qu’il faut réduire les «charges patronales». Qu’il faut augmenter le salaire «poche» en réduisant les impôts. Que les travailleurs doivent être raisonnables. Raisonnables, nous le sommes. Mais la raison nous dit que

pour sortir de la crise, il faut au contraire tirer les leçons des politiques catastrophiques d’austérité et améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs. Donc nous laisser négocier entre interlocuteurs sociaux responsables. Cela ne veut pas dire qu’il faut faire l’économie d’une réforme fiscale. Il est temps de rétablir un peu plus de justice dans ce domaine c’est-à-dire moins de taxes sur le travail et plus sur les revenus du capital. Mais une vraie réforme fiscale, ce n’est pas donner d’une main aux travailleurs l’argent qu’on reprend de l’autre dans la poche des mêmes travailleurs, c’est-à-dire dans la sécurité sociale, en réduisant les allocations de chômage, en affaiblissant la couverture santé ou encore en minant les services publics.

Anne Demelenne Secrétaire générale Rudy De Leeuw Président

Mais dénoncer n’est pas suffisant. Il est temps d’apprendre à briser le sentiment d’impuissance qui nous menace et à explorer les chemins d’un alternative. Isabelle Stengers présentera la réflexion qu’elle a développée dans son ouvrage «Au temps des catastrophes. Résister à la barbarie qui vient» paru aux éditions La Découverte.

> COLLOQUE

Fiscalité, le temps de la réforme En préambule de sa rentrée politique, la FGTB wallonne s’associe au Cepag pour mener une réflexion sur la nécessaire réforme fiscale. Forte taxation des revenus des uns: les travailleurs. Cadeaux fiscaux pour les autres: les entreprises et les rentiers. Zéro euro d’impôt pour certaines: les grandes multinationales. Une chose est sûre, nous ne sommes pas tous égaux devant l’impôt! Aujourd’hui, la fiscalité n’est plus un outil de redistribution des richesses, au contraire… En Belgique, la plupart des revenus du capital échappent impunément à l’impôt tandis que les revenus du travail sont parmi les plus taxés d’Europe. Pour la FGTB wallonne et le Cepag, une réforme de notre système fiscal est indispensable pour apporter un peu plus de justice sociale et financer un projet de société plus solidaire.

Un peu moins flexible et mieux encadré A partir du 1er septembre 2013, de nouvelles règles entrent en vigueur pour le statut d’intérimaire.

Date: le 12 septembre. Lieu: Espace Solidarité – rue de Namur 47 – 5000 Beez. Inscription: par e-mail: cepag@cepag.be ou par téléphone: 081 26 51 56.

Jusqu’il y a peu, l’employeur pouvait faire appel à un intérimaire pour 3 motifs bien précis: remplacer un travailleur absent, en cas de surcroit temporaire de travail ou pour l’exécution d’un travail exceptionnel. Mais par manque de règles et sans cadre légal, les employeurs utilisaient fréquemment l’un de ces motifs pour recruter de nouveaux travailleurs.

Les contrats proposés devront être au minimum des contrats hebdomadaires. Si après cette période le travailleur est engagé, il devra l’être sous CDI.

Pour Isabelle Stengers, philosophe et professeure à l’ULB, l’éventualité d’un bouleversement global du climat s’impose désormais. Pollution, empoisonnement par les pesticides, épuisement des ressources, baisse des nappes phréatiques mais aussi inégalités sociales croissantes ne sont plus des problèmes pouvant être traités de manière isolée. Pourtant, nos dirigeants semblent totalement incapables de prendre acte de la situation. Guerre économique oblige, notre mode de croissance actuel doit être maintenu coûte que coûte, même s’il est irresponsable, voire criminel.

Infos & inscriptions: cepag@cepag.be - www.cepag.be

> INTERIM

Depuis le 1er septembre, la donne a changé avec l’apparition d’un quatrième motif, le motif insertion. Ainsi, l’employeur qui souhaite engager un travailleur pourra occuper un intérimaire pendant maximum 6 mois. Si celui-ci ne convient pas, il pourra faire appel à maximum trois intérimaires au total, pour une durée maximale totale de 9 mois pour un même poste. Le principal objectif étant d’éviter les carrousels, avec des travailleurs intérimaires qui se succèdent pour un même poste, sans aucun engagement à terme.

Isabelle Stengers: «Au temps des catastrophes: résister à la barbarie qui vient»

> INDEX

Inflation en juillet-août: 1,51% - 1,01% Mois

2013 Index normal

Longtemps nous nous sommes battus contre les contrats journaliers qui sont monnaie courante dans l’intérim (1 contrat sur 3). Grâce à la nouvelle mesure, les contrats journaliers successifs ne devraient être possibles que lorsque le besoin d’une telle flexibilité peut être démontré. Par besoin de flexibilité, on entend que le volume de travail chez l’utilisateur dépend en grande partie de facteurs externes ou quand le volume de travail fluctue fortement ou est lié à la nature de la mission.

L’autre nouvelle règle concerne justement le contrôle syndical. Actuellement, la loi prévoit une information tous les trois mois au CE sur l’évolution de l’emploi et les perspectives à court terme. Désormais, tous les 6 mois, le Conseil d’Entreprise ou la Délégation Syndicale devra recevoir une information sur le nombre d’intérimaires et leurs prestations par période et par motif.

Index-santé

Index-santé lissé

Juillet

122,66

121,06

120,84

Août

122,58

120,89

120,94

Index normal: l’index mesure l’évolution réelle de tous les prix. Pour le mois de juillet 2013, on enregistre une inflation de 1,51 % et de 1,01% pour le mois d’août par rapport à 2012. Loyers: l’index-santé est expurgé des prix des carburants, des alcools et du tabac. Il sert de base à l’indexation des salaires et des loyers à la date anniversaire de la signature du bail. Par rapport à 2012, l’index santé a augmenté de 1,55% en juillet et 1,19% en août. Pour rappel, on trouve sur le site du SPF Economie un calculateur de loyer très pratique: http://statbel.fgov.be/fr/statistiques/chiffres/economie/prix_ consommation/calculateur_loyer/ Allocations sociales: le prochain taux-pivot (par rapport à l’indexsanté lissé) qui entraînera une hausse de 2% des allocations sociales est 122.01.


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ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013

> SANTÉ

Une facture santé allégée de 75, 100 ou 120 euros et plus, ça vous intéresse? Démonstration

n mal de dos qui ne vous lâche pas, des problèmes récurrents d’estomac, les enfants qui se refilent une angine et qui défi lent chez le docteur, une grosse déprime et un régime Temesta, ça n’arrive pas tous les jours mais quand ça arrive, le portefeuille trinque.

U

Pourtant, sous certaines conditions, notamment de revenu, vous pouvez obtenir le statut BIM ou OMNIO et bénéficier ainsi d’un remboursement préférentiel des dépenses de santé, médecin, kiné, dentiste, médicaments, hospitalisation. Sans parler d’autres avantages financiers - à vérifier au cas par cas - mais qui peuvent comprendre: • des réductions sur les tarifs des transports en commun (SNCB, TEC, STIB, De Lijn); • un accès au fonds social mazout; • une exonération de la redevance radio télévision; • une exonération de la taxe régionale bruxelloise; • une réduction de la redevance par certaines sociétés de télédistribution; • dans certaines communes: gratuité des sacs poubelles ou des réductions sur la taxe immondices.

Sylvie, 58 ans, isolée Sylvie a 58 ans. Elle a perdu son emploi suite à une restructuration. Depuis son licenciement, elle se plaint de brûlures à l’estomac. Son médecin lui a diagnostiqué une œsophagite. Elle se rend une fois par mois chez son médecin généraliste. Parce qu’elle a droit au statut BIM, elle a fait sur l’année une économie de 75e dont 21 sur les médicaments.

75e Fabio, 31 ans, isolé Fabio a 31 ans. Depuis le départ de sa compagne, il souffre d’hypertension et consulte régulièrement son médecin généraliste pour suivre sa tension. Il s’est rendu 12 fois sur l’année chez son médecin. S’il avait demandé le statut BIM, il aurait pu faire une économie de 67e dont 12e sur les médicaments.

67e Dominique, 45 ans, seule avec un enfant Dominique est âgée de 45 ans, elle vit seule avec sa fille Léa, 10 ans. Elle est désormais sans emploi depuis que son usine a délocalisé son activité à l’étranger. Dominique ne vit pas bien cette délocalisation. Elle est très anxieuse. En tant que mère célibataire, elle est persuadée qu’elle éprouvera des difficultés à trouver un emploi adapté aux horaires scolaires de sa fille. Sa fille, Léa, se sent parfois seule. Elle aimerait avoir un animal de compagnie, mais elle est asthmatique… Parce que Dominique est BIM, à raison de deux consultations par mois chez le médecin pour elle et sa fille, elle a réalisé une économie de 110e sur leurs dépenses de santé.

110e ©omnio_Istock_Mari

Vous ne roulez pas sur l’or? Vous pouvez économiser 75 euros, 100 ou 120 euros et même plus sur votre facture santé. Comment? Tout simplement en faisant valoir vos droits! Si vous êtes au chômage ou si votre salaire n’est pas mirobolant, vous pouvez alléger vos incontournables dépenses de santé et celles de votre famille grâce au remboursement préférentiel. Vous devez simplement demander à votre mutuelle de vérifier si vous avez droit à l’intervention majorée dans le remboursement des frais médicaux.

Et vous? Y avez-vous dro

Véronique et Vincent, deux enfants Véronique et Vincent ont deux enfants, Eloïse et Hugo, âgés respectivement de 6 et 3 ans. Suite à la crise, ils ont perdu tous les deux leur travail à quelques mois d’intervalle. Vincent est en bonne santé. Par contre, Véronique souffre régulièrement de crises de fibromyalgie. Leur fille, Eloïse est un vrai garçon manqué. Récemment, elle est tombée en jouant à la plaine de jeux. Elle s’est fracturée le bras, ce qui a nécessité une visite aux urgences, des radios, une visite chez l’orthopédiste, etc. Elle a aussi attrapé une pharyngite et une otite. Son petit frère, Hugo, fait facilement des angines. L’hiver dernier, il en a fait deux. Parce qu’ils ont droit au statut BIM, ils ont pu faire une économie de 120e sur les soins de santé de la famille.

it?

Actuellemen t on peut bén éficier de l’int dans deux ca s de figure. ervention maj orée - Soit sur base du statut en m at condition de revenus: veuv ière de sécurité sociale et sous e, invalide, pe chômeur de lo nsi ng C’est le statut ue durée, handicap, famil onné, orphelin, le monoparen BI ta (en l’occurrenc M. On a droit au BIM si le s revenus annu le. e 2012) du titu laire ne dépa euros + 3.140, els ssen 77 euros par pe rsonne à char t pas 16.965,47 ge. - Soit uniquem ent sur base de l’ensembl ménage, c’es t-à-dire de to utes les person e des revenus du le même toit, nes habitant si ces revenus so an dépassent pa s 16.306,86 eu nuels (en l’occurrence 2012 us ros + 3.018,84 ) à charge. C’es euros par pers ne t le statut OM onne NIO. On peut conditions m ême si on trav l’obtenir sous aille. ces Dans les deux cas, il est tenu dépasse 1.250 co euros + 208 pa mpte du revenu cadastra l s’il r personne à charge.

Vers un statut unique Dès le 1er janvier 2014, les deux statuts seront fusionnés. Dans les faits cela ne changera pas grand-chose car le droit sera ouvert - soit automatiquement, sur base comme pour le BIM, du statut (pensionnés, invalide, etc.), sur base du revenu du mois précédent avec vérification des conditions l’année suivante, - soit sur base du revenu annuel comme pour OMNIO. La différence est que dès 2015 l’administration fiscale va collaborer avec l’INAMI qui informera à son tour les mutuelles pour détecter plus facilement et avertir les ayant-droit.

120e Attention: ce sont des exemples de la vie courante, sans problèmes graves ou chroniques de santé, sans traitements lourds, sans hospitalisation. Les économies réalisées sont donc UN MINIMUM. Selon votre état de santé, le traitement donné, les médicaments prescrits, la consultation de médecins spécialistes, les examens complémentaires, les séances de kiné, etc., les économies peuvent être beaucoup plus élevées.

Rédaction: Syndicats - 42 rue Haute, 1000 Bruxelles Nicolas Errante: rédacteur en chef - Tél.: 02/506.82.44 Aurélie Vandecasteele: journaliste. Tél.: 02/506.83.11 E-Mail: syndicats@fgtb.be Secrétariat: Sabine Vincent - Tél.: 02/506.82.45 Service abonnements: 02/506.82.11


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013

A la rentrée, qu’est-ce qui change? Que ce soit le premier juillet, ou le premier septembre, des changements sont apparus cet été, à plusieurs niveaux. Chèques-repas, assurancegroupe, bien-être, le point sur ce qui change.

Allocation garantie de revenu pour les travailleurs à temps partiel volontaire fin de stimuler la reprise du travail du travailleur à temps partiel volontaire, une allocation de garantie de revenus peut être octroyée à partir du 1.7.2013 au travailleur à temps partiel volontaire qui reprend le travail à temps partiel. (AR du 7.6.2013 et AM du 7.6.2013, publiés le 19.6.2013) Les conditions auxquelles doivent satisfaire l’occupation à temps partiel et le travailleur à temps partiel volontaire pour pouvoir prétendre à l’AGR sont les mêmes que dans le cas de l’AGR octroyée au travailleur à temps partiel avec maintien des droits. Le montant de l’AGR est d’ailleurs calculé de la même manière mais en partant de l’allocation mensuelle à temps partiel. Attention! L’art. 29 de l’AR n’a pas été élargi. Le travailleur à temps partiel volontaire qui reprend le temps partiel ne peut donc pas bénéficier du maintien des droits et ne peut donc pas invoquer celui-ci pour une prolongation de la période de dispense du stage d’attente, ni pour des droits éventuels à la pension.

A

L’octroi de l’AGR - le principe Le travailleur à temps partiel volontaire qui reprend le travail dans une occupation à temps partiel peut en principe, pour la période durant laquelle il est lié par un contrat de travail, prétendre à l’AGR pour les heures où il n’est pas occupé. L’AGR peut être demandée à partir du 1.7.2013 et ce: – pour les occupations à temps partiel qui prennent cours après le 30.6.2013 – pour les occupations à temps partiel qui sont encore en cours le 1.7.2013.

Quelles sont les conditions pour bénéficier de l’allocation de garantie de revenus «nouveau régime»? Vous: - devez avoir droit à une rémunération mensuelle brute inférieure à 1.559,38 euros si vous avez 21 ans au moins et à 1.321,60 euros si vous avez moins de 21 ans; - devez être occupé dans un régime de travail dont la durée hebdomadaire moyenne ne dépasse pas 4/5 d’une occupation à temps plein; - ne pouvez plus avoir droit à une rémunération à charge de votre précédent employeur (lorsque l’occupation à temps partiel débute durant une période de préavis ou durant une période couverte par une indemnité de rupture);

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Le capital de l’assurance groupe plus lourdement taxé A partir du 1er juillet 2013, le capital de l’assurance groupe sera taxé au taux de 20% pour ceux qui souhaitent toucher ce capital à 60 ans, et à 18% pour ceux qui attendent leurs 61 ans. Les trois années suivantes, le taux redescendra à 16,5%, et ne sera plus que de 10% à 65 ans, à la condition que le travailleur ait effectivement été actif les 3 années précédent son 65e anniversaire. Jusqu’à présent, ce taux était fixé à 16,5% majorés des centimes additionnels communaux.

L’AGR, de quoi s’agit-il? Si, en tant que chômeur, vous reprenez un emploi à temps partiel, vous pouvez, sous certaines conditions, percevoir une allocation à charge de l’ONEM en plus de votre rémunération. Cette allocation, appelée allocation de garantie de revenu (AGR), vise à vous garantir un revenu global(rémunération + allocation) qui: - est au moins égal à votre allocation de chômage si votre emploi à temps partiel ne dépasse pas 1/3 temps; - est supérieur à votre allocation de chômage si votre emploi à temps partiel dépasse 1/3 temps. Plus l’horaire de travail est élevé, plus la différence est importante.

> DURÉE DE VALIDITÉ DES CHÈQUES REPAS

Les chèques repas valables pendant un an au lieu de 3 mois Au début du mois d’août, la loi instaurant la prolongation de la validité des chèques repas de 3 mois à un an a été publiée au Moniteur. Elle est appliquée depuis le 11 août. Veuillez noter que la date de validité qui figure sur le chèque est la bonne. Les chèques reçus en juillet sont donc toujours valables 3 mois. La nouvelle règle entrera en vigueur avec les chèques du mois d’août.

> ADAPTATIONS AU BIEN-ÊTRE - vous devez demander à votre employeur d’adapter le contrat de travail, si vous devez régulièrement prester un nombre d’heures supérieur à celui prévu dans votre contrat de travail.

Conditions supplémentaires spécifiques pour le travailleur à temps partiel volontaire A partir du 1er juillet 2013, le travailleur à temps partiel volontaire qui reprend le travail à temps partiel peut également bénéficier d’une allocation de garantie de revenus. Un travailleur à temps partiel volontaire n’est pas assimilé à un travailleur à temps plein. Dès lors, en tant que chômeur complet, il ne perçoit pas d’allocations complètes mais des demi allocations en fonction de l’horaire de travail dans lequel il était occupé. Si vous êtes un travailleur à temps partiel volontaire, vous devez également satisfaire aux conditions suivantes pour pouvoir bénéficier de l’allocation de garantie de revenus: - vous devez introduire une demande auprès de votre employeur afin d’obtenir un emploi à temps plein qui deviendrait vacant dans l’entreprise ou vous remettez à votre employeur une attestation selon laquelle, avant l’engagement, vous étiez considéré comme un travailleur à temps partiel volontaire (vous pouvez demander cette attestation auprès de votre organisme de paiement ou auprès du bureau du chômage); - vous devez avoir introduit auprès de votre employeur une demande en vue d’obtenir un emploi conve-

nable qui deviendrait vacant dans l’entreprise; - vous devez rester inscrit comme demandeur d’emploi et être disponible sur le marché de l’emploi pour un emploi dit convenable (un emploi est convenable pour un travailleur à temps partiel volontaire lorsque le nombre moyen hebdomadaire d’heures de travail de l’emploi offert n’est pas supérieur au nombre qui a été pris en considération pour déterminer le nombre de demi-allocations auquel vous pouvez prétendre en tant que travailleur à temps partiel volontaire, augmenté de 6.)

Pour obtenir l’allocation de garantie de revenus Vous devez vous présenter auprès de votre organisme de paiement afin de demander l’allocation de garantie de revenus en complétant entièrement le formulaire C131A–travailleur. Si l’employeur n’utilise pas la déclaration électronique «Déclaration de début de travail à temps partiel avec maintien des droits», vous devez également transmettre le formulaire C131A–employeur complété par votre employeur. Cette demande doit parvenir au bureau du chômage dans un délai de deux mois qui prend cours le jour qui suit le début de votre travail à temps partiel. Plus d’infos, conditions et méthodes de calcul de l’AGR sur: www. onem.be, onglet «Travail à temps partiel»

Relèvement des allocations les plus basses Dès septembre, les demandeurs d’emploi, les pensionnés et les travailleurs qui ne sont plus en mesure de travailler en raison d’une invalidité, d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail, bénéficieront d’une augmentation de leurs allocations. Ces adaptations, que la FGTB a contribué à négocier cette année, concernent surtout les allocations les plus basses et les minima.

Pensions • Les pensions minimales sont relevées de 1,25% à 1.403,7 euro bruts par mois pour les pensions au taux ménage et à 1.123,3 euros bruts taux isolés, dans les deux cas après une carrière de 45 ans. • La pension des travailleurs ayant pris leur pension en 2008 sera relevée de 2%. De cette manière, nous maintenons le mécanisme qui octroie une augmentation de 2% à chaque pensionné après cinq ans de pension. Les travailleurs ayant pris leur pension en 2009 bénéficieront de la même augmentation l’année prochaine.

Invalidité • À l’instar des pensions, les minima d’application dans l’invalidité augmentent de 1,25%. À partir de septembre, un chef de ménage recevra 1.403,74 euros bruts par mois, un isolé 1.123,46 euros bruts. Une personne invalide cohabitante devra se contenter de 963,3 euros par mois.

Chômage • Les minima d’application dans le chômage seront relevés de 2%. À partir du mois de septembre, un chef de ménage recevra 1.135 euros bruts par mois. Une personne isolée 953 euros bruts. Un demandeur d’emploi cohabitant devra s’en sortir avec 715 euros bruts, en première période. En raison de la dégressivité, qui accélère la diminution des allocations dans le temps, ce montant sera par la suite réduit à 502 euros bruts par mois.

Maladie professionnelle/accidents de travail • L’allocation minimale pour cause de maladie professionnelle ou accident de travail augmente de 2%. • Les travailleurs qui sont dans un régime d’incapacité depuis six ans (donc pas au chômage) reçoivent également 2%. Ces augmentations ont été octroyée sur base d’une enveloppe amputée de 40% La FGTB réclame toujours 100% des moyens légaux normalement prévus pour ces adaptations à l’augmentation du coût de la vie.


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UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013

Les syndicats des marins souhaitent la bienvenue à la convention du travail maritime de l’OIT En 2006, plus précisément au mois de février, à Genève, l’OIT a approuvé, à l’unanimité, la convention maritime consolidée de l’Organisation Internationale du Travail. Cette Convention est le résultat d’une concertation de longue date entre les autorités des États membres de l’OIT et les partenaires sociaux maritimes (parmi lesquels l’ITF) . Elle est donc appuyée dans le monde entier. La convention offre un cadre uniforme régissant les conditions de vie et de travail à bord des navires de haute mer, demandé tant par les gens de mer que les armateurs. La Convention n’allait entrer en vigueur qu’un an après sa ratification par au moins 30 États membres de l’OIT représentant ensemble 33% du tonnage mondial. Comme ce jalon a été atteint le 20 août 2012, la Convention est entrée en vigueur le 20 août 2013. Contrairement à certains pays qui avaient déjà adopté la Convention, les autorités belges ont voulu commencer par mettre en règle leur législation avant de procéder à la ratification. Finalement, la Belgique a signé, le 20 août dernier, date à laquelle la Convention est donc entrée en vigueur. La CTM représente un bond en avant significatif dans la campagne syndicale mondiale visant à améliorer les droits des travailleurs et les normes de travail des marins. C’est un véritable tournant dans le transport maritime international, qui ajoute le pilier des droits des travailleurs à des normes existantes de sûreté, de sécurité et de l’équipage. Pour les pays de la région Asie-Pacifique, qui fournissent la majorité des gens de mer dans le monde et où la majeure partie du commerce maritime mondial est concentrée, la CTM soutiendra de nouvelles possibilités d’emploi des marins. En plus, elle représente un élément clé dans le cadre global de réglementation de la navigation maritime conçu pour assurer à l’avenir une grande qualité et une industrie maritime compétitive. Les marins - y compris ceux sur les navires de croisières internationales – disposent maintenant d’une déclaration de leurs droits qui énonce le droit à un milieu de travail sûr et sécuritaire, à des conditions d’emploi équitables, à des conditions de vie et de travail décentes, à l’accès aux soins médicaux, à la protection de la santé, au bien-être et à la liberté d’association. La Convention offre en outre les atouts suivants aux marins: • Elle rassemble tous les principes de base applicables au travail maritime ainsi que les droits fondamentaux tels qu’établis par l’OIT. • Elle énonce en un seul et même document les droits fondamentaux des gens de mer en matière d’emploi et ce, dans un langage clair. • Les gens de mer sont mieux informés de leurs droits et des moyens de les faire respecter. • Les conditions minimales de travail et de vie seront mieux respectées. • Les gens de mer disposent d’un mécanisme de traitement des plaintes, à bord comme à terre. • Identification claire de l’armateur ayant la responsabilité du navire dans le cadre de cette convention.

Ivan VICTOR Secrétaire fédéral Marine marchande

Autobus & autocars: une vraie concertation sectorielle ou une provocation? La concertation sectorielle dans le secteur des bus et cars commencera le jeudi 5 septembre. Les syndicats ont introduit une liste de propositions commune. Cependant, nous connaissons tous le contexte dans lequel nous devons négocier. Le gouvernement ne laisse pas d’espace pour des revendications salariales et, en plus, la situation économique n’est pas favorable. Les revendications syndicales sont modérées, elles tiennent notamment compte de ce contexte. En dépit de cela, les patrons nous ont présenté un cahier revendicatif impressionnant. Avant que la concertation n’ait même commencé. Voilà qui annonce un déroulement pénible.

Des propositions syndicales modérées… Fin juin, les syndicats représentatifs ont introduit une liste de propositions commune pour la concertation sociale. Frank Moreels, secrétaire fédéral: «Ces propositions syndicales sont avant tout qualitatives: l’affinement de la feuille de prestations, un accompagnement spécifique des + 45 ans via la CCT 104, une amélioration du deuxième pilier de pension et de l’assurance hospitalisation, un accès plus facile au crédit-temps, … Du côté des travailleurs on ne revendique donc pas des choses extravagantes et on respecte le cadre imposé par le gouvernement en matière de la norme salariale.»

… Une réponse provocatrice de la fédération patronale FBAA Davantage de flexibilité, un délai d’annonce plus court pour les horaires variables, des indemnités sociales proportionnalisées pour un certain sous-secteur… ce n’est qu’une sélection de la liste beaucoup trop longue que les patrons nous ont lancée.

Frank Moreels, secrétaire fédéral: «Petit à petit les employeurs de ce secteur en font une tradition: ils pensent de devoir ouvrir la concertation par nous adresser un coup de semonce. Les patrons, que veulent-ils? De la concertation? De la provocation ou un conflit? Les patrons veulent-ils que le personnel du secteur progresse? Ou veulent-ils faire marche arrière? Nous avons l’impression qu’ils optent pour cette dernière approche. Présenter des revendications dures dans l’espoir de les faire avaler sans protestation par les travailleurs et mettre les demandes de ces derniers dans le frigo. C’est comme ça que les employeurs veulent faire de la profession de chauffeur de bus et d’autocar une profession attractive pour les jeunes? Pensent-ils de cette façon stimuler leur afflux dans le secteur? En sapant le statut du personnel?» L’UBOT demande un dialogue vrai et constructif! Avec du respect mutuel, sans provocation inutile. Et surtout avec un objectif: l’amélioration du statut du personnel. Si on veut faire marche arrière, l’UBOT assumera sa responsabilité.

> DÉCÈS

L’UBOT salue son ancien Président Martin DEVOLDER Il est vrai que sa condition de santé s’était affaiblie les derniers temps. Toutefois, nous étions convaincus que Martin irait encore nous rejoindre pour célébrer le centenaire de l’UBOT, le samedi 28 septembre 2013. Hélas, son décès, le 4 juillet dernier, en a décidé autrement. Il avait 83 ans. Martin Devolder est né le 12 mai 1930 à Borgerhout. Après avoir obtenu son diplôme à l’Athénée Royal, il poursuit ses études à l’Ecole Ouvrière Supérieure. Une carrière bien remplie Il commence sa carrière en 1960 dans le port d’Anvers. Avant de rejoindre l’UBOT, il gagne ses galons dans la firme pétrolière Trading, la Centrale des Coopératives Socialistes et enfin comme agent commercial de la Société de Gaz Anversoise. Martin entre au service de l’UBOT le 1ier mars 1962 comme délégué. En 1974, à la suite de la mise à la retraite de Pierre Van den Bergh, il est nommé secrétaire du «Syndicat des Cadres». Il occupe cette fonction jusqu’en 1979, date à laquelle il est promu secrétaire général du Groupe professionnel du Port d’Anvers. Le Comité National UBOT du 15 avril 1982 désigne Martin au poste de secrétaire national du Groupe professionnel «Ports» en remplacement de Dolf Vervliet qui avait pris sa retraite. Lorsque le 1ier juin 1991, Remi Van Cant va bénéficier de sa pension, Martin lui succède à la présidence de la Centrale. Il occupera ce mandat jusqu’au 31 mai 1995, date à laquelle il prend une retraite bien méritée.

Une retraite active Après une carrière aussi riche et remplie, il est évident que le mot «retraite» a une signification tout à fait relative pour Martin. Ainsi, il est resté président des Mutualités Socialistes d’Anvers (aujourd’hui De Voorzorg) encore pendant quelques années. En plus, il reste membre du Conseil d’Administration et du Bureau de Heropbeuring De Mick jusqu’à sa mort. Adieu d’un syndicaliste corps et âme et… épicurien Ceux qui ont croisé le chemin de Martin, seront d’accord pour dire qu’il était avant tout un syndicaliste passionné et un partisan fervent de l’UBOT. En outre, il connut l’art de vivre comme personne. Il sut parfaitement combiner le plaisir, le sport et la détente avec son activité de responsable syndical. Et personne n’a jamais su l’égaler comme champion du divertissement. Ses importants problèmes de santé, ces dernières années, doivent donc avoir été une expérience douloureuse pour lui. Cette souffrance a maintenant pris fin. Adieu, Martin, nous te remercions pour la valeur ajoutée que tu as donnée à l’UBOT et le syndicalisme dans le secteur des transports! Nous ne t’oublierons jamais!


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013

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Reprendre des études pour entamer une carrière dans un métier en pénurie Vous avez terminé depuis 2 ans au moins vos études ou votre apprentissage?

• vous pouvez refuser un emploi proposé; • vous ne devez plus être disponible sur le marché de l’emploi; • vous ne devez plus être inscrit comme demandeur d’emploi.

Vous n’avez pas de diplôme de fin d’études de l’enseignement supérieur?

Pour quelles études pouvezvous bénéficier de la dispense?

Si vous remplissez ces conditions, vous pouvez reprendre des études de plein exercice qui préparent à une profession où il existe une pénurie significative de maind’oeuvre. Pendant votre période d’études, vous continuerez à percevoir vos allocations de chômage et serez dispensé de certaines obligations.

• Ces études doivent être: - organisées, subventionnées ou reconnues par une Communauté; - soit d’un niveau équivalent ou supérieur aux études déjà suivies; - soit d’un niveau inférieur aux études déjà suivies, à condition qu’elles relèvent de l’enseignement supérieur.

Vous êtes chômeur complet indemnisé?

Si vous bénéficiez de la dispense:

• Vous devez suivre les cours en journée durant la semaine.

Combien de temps Vous êtes dispensé pour la durée d’une année scolaire, vacances scolaires comprises. En cas de réussite, la dispense pourra être prolongée. S’il apparaît que vous ne suivez pas régulièrement les activités imposées par le programme, la dispense pourra vous être retirée. Vous ne pouvez bénéficier de cette dispense que pour une seule formation. Vous devez vous présenter à votre organisme de paiement et faire compléter un formulaire C93 par l’établissement d’enseignement où vous désirez suivre la formation. Si vous suivez des études portant sur plusieurs années, la demande doit être renouvelée chaque année.

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L’heure de la rentrée approche et vous désirez entamer, poursuivre ou reprendre des études? Mais vous hésitez encore sur la filière à suivre? Un élément que vous pourriez prendre en considération pour faire votre choix est la liste des métiers en pénurie. Face à un marché de l’emploi plus que saturé, vos perspectives de débouchés seront plus grandes si vous suivez certaines filières, en fonction des métiers en pénurie. En outre, si vous êtes sans emploi, sous certaines conditions, le fait de suivre des études qui préparent à une profession en pénurie vous dispense de certaines obligations. En bref, vous continuez à bénéficier d’allocations de chômage mais vous ne devez pas être inscrit comme demandeur d’emploi.

Quelles études ? Liste francophone des études qui préparent à une profession pour laquelle il existe une pénurie significative de main-d'œuvre (année scolaire ou académique 2013-2014): Enseignement secondaire supérieur technique ou professionnel Toutes les subdivisions de l’enseignement technique ou professionnel en rapport avec les domaines suivants: • boucher • chauffeur poids lourds (uniquement pour les chômeurs domiciliés dans la région de BruxellesCapitale) • climatisation, installations de réfrigération et de chauffage • conducteur d’engins de chantier • construction (peu importe la spécialité, dont notamment vitrier, marbrier placeur, parqueteur, monteur en structures métalliques, ...) • cuisinier • dessinateur en construction • électricité, installations électriques • électronique ICT • infirmier (peu importe la spécialité) • informatique • mécanique, électromécanique • pâtissier – boulanger • (1) puéricultrice (uniquement pour les chômeurs domiciliés dans la région de Bruxelles-Capitale) • techniques de transformation du métal et constructions métalliques (peu importe la spécialité, e.a. tourneur-ajusteur, outilleur, tôlier, chaudronnier, conducteurrégleur, tuyauteur, ...)

• travail du bois (peu importe la spécialisation, dont notamment menuisier, scieur, …) (1) Ces études ne figuraient pas sur la liste en vigueur pour l'année scolaire précédente.

Enseignement supérieur professionnalisant • assistant(e) social(e) (uniquement pour les chômeurs dépendant de la communauté germanophone) • bachelier agrégé de l’enseignement secondaire inférieur: langues germaniques, mathématique, français, sciences (biologie, physique, chimie), sciences humaines (géographie, histoire, sciences sociales) et sciences économiques • bachelier agrégé de l’enseignement secondaire inférieur: cours techniques • éducateur (uniquement pour les chômeurs dépendant de la communauté germanophone) • enseignement technique supérieur, peu importe la spécialité (mécanique, électromécanique, électricité, électronique, ...) • infirmier (peu importe la spécialité) (y compris bachelier- accoucheuse) • informatique, peu importe la spécialité • instituteur primaire (le cycle complet ou la formation de réorientation pour les instituteurs préscolaires visant à acquérir le titre d’instituteur primaire) • instituteur maternel

Enseignement supérieur: baccalauréat et master (deux cycles) • études universitaires d’agrégé de l’enseignement secondaire supérieur (ancienne agrégation) en langues germaniques, mathématique, français, sciences (biologie, physique, chimie),

géographie, histoire et sciences économiques • informatique (peu importe la spécialité) • ingénieur civil (peu importe la spécialité) • (1) ingénieur commercial • ingénieur industriel (peu importe la spécialité) • littérature et langues modernes s’il y a au moins une langue germanique parmi les langues choisies • traduction Fr-Nl / Nl-Fr (uniquement pour les chômeurs domiciliés dans la région de BruxellesCapitale) (1) Ces études ne figuraient pas sur la liste en vigueur pour l'année scolaire précédente. Liste publiée par l’Onem. Plus d’information: http://onem. be/D_Documentation/Publications/Brochures/_Folders/Penurie/FolderFR.pdf

En pén uri parfois e, pas po ur ri

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DOSSIER

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LE PROJET D’ACCO

ABSENTÉISME

2012, année record Quand on dit «absentéisme» on pense immanquablement «certificat de complaisance». Pourtant l’absentéisme est une notion neutre: elle désigne tout simplement les absences pour maladie. Mais la suspicion persiste, entretenue par les employeurs qui constatent que ça leur coûte de l’argent en salaire garanti et accusent notre système de santé de complaisance coupable.

de gros titres et relancé la polémique sur les abus du certificat médical. Les chiffres montrent en effet que 2012 est une année record, ou, plus exactement, que depuis 2008 le nombre d’absences de longue durée n’a cessé d’augmenter. Comme on le voit sur ce graphique, les absences de courte durée restent grosso modo au même niveau. Par contre les absences de longue durée, c’est-à-dire de plus d’un mois mais de moins d’un Le secrétariat social SDworx a mené an, ont grimpé de manière significative une étude sur l’absentéisme en Bel- (de 1,56% en 2008 à 2,33% en 2012). gique. Sa principale conclusion a fait

2008-2012 ABSENCES DE LONGUE DUREE: + 47% INVALIDES DE + 50 ANS: + 0,89% TAUX D’ACTIVITE DES + 50 ANS: + 2,78%

+ 50 + fragiles ou + carottiers? Les Belges – et en particulier les travailleurs de plus de 50 ans - sont-ils de plus en plus carottiers? Est-ce la santé publique qui décline? Ou faut-il incriminer les conditions de travail de plus en plus pénibles? Toujours est-il que les chiffres de l’absentéisme au travail ne cessent de grimper. Et ce sont les chiffres d’absences de longue durée qui sont les plus inquiétants: 2012 a été une année record en matière d’absentéisme. Depuis 2008 les absences de plus d’un mois ont grimpé de 47% ce qui semble énorme, même si cela ne représente que 2,29% des jours de travail en 2012.

Qui plus qui moins La maladie frappe au hasard mais les statistiques font pourtant apparaître des différences qui ne relèvent plus du hasard ou qui sont parfois étonnantes. On imagine ainsi que les travailleurs qui exercent les métiers les plus durs sont plus malades ou plus souvent ou plus longtemps que les autres. Et bien pas forcément. C’est que la notion de métier lourd est marquée par le cliché du débardeur ou du sidérurgiste. Mais il y a des métiers supposés légers qui sont tout aussi épuisants.

Non-marchand et santé en première ligne L’analyse par secteurs montre que la palme des absences pour cause de maladie revient au secteur dit «quaternaire» c’est-à-dire celui des services non marchands dont – c’est le comble – au secteur de la santé mais aussi à celui de l’aide sociale et de l’hébergement (handicap, maisons de repos, accueil des enfants). Pas étonnant explique l’auteur de l’étude: «les travailleurs des soins de santé et de l’aide sociale ont des jobs épuisants, avec de hautes exigences pour leurs tâches et une autonomie limitée. Ils ont beaucoup de responsabilités et ils doivent accomplir leurs tâches à un rythme effréné, mais ils ont une autonomie relativement limitée en raison des nombreuses procédures et règles.»

Les ouvriers plus que les employés Néanmoins les ouvriers sont en règle générale plus souvent malades que les employés. Avec cette nuance que les travailleurs à temps plein sont plus souvent malades que les travailleurs à temps partiel.

Les femmes d’abord Que ce soit des absence de courte ou de longue durée, les femmes sont plus souvent malades que les hommes.

Les grandes entreprises plus que les PME Plus la taille de l’entreprise est grande, plus l’absentéisme est élevé. Le taux d’absence de courte durée dans les entreprises de moins de

20 travailleurs est de 1,74% contre 2,80% dans les entreprises de 1000 travailleurs et plus.

Les + 50 + malades Même si ça semble évident, l’âge est un facteur important en matière de santé. L’âge influence la fréquence mais aussi la durée des absence pour maladie.

Gênant chez les jeunes Ceci dit, ajoute SD Worx, les absences de courte durée plus fréquentes sont plus perturbantes pour l’organisation de l’entreprise que les absences de longue durée moins fréquentes mais pour lesquelles on peut envisager plus facilement un remplacement. L’absentéisme de jeunes est donc plus gênant.

omment interpréter ce phénomène et comment comprendre cet autre chiffre qui dit au contraire que 50% des travailleurs vont travailler même lorsqu’ils sont malades? UNIZO, l’organisation patronale flamande des classes moyennes a lancé la polémique en insinuant que les travailleurs âgés trouvent dans l’invalidité la porte de sortie du travail que les prépensions ne leur offrent plus. Mais c’est sans compter le recul de l’âge de la retraite des femmes et le vieillissement de la population active due au baby boom d’après guerre.

C

C’est mathématique L’INAMI (Institut national de Maladie Invalidité) confirme la tendance Le nombre d’invalides de plus de 50 ans – c’est-à-dire malades depuis plus d’un an - a augmenté de 25% de 2008 à 2012. L’augmentation est nettement plus marquée chez les femmes ( + 39%) que chez les hommes (+ 12%). Mais avant de chercher des explications subjectives, il y a une explication toute simple: c’est mathématique.

Plus de femmes actives Le taux d’activité des femmes a fortement augmenté et la conséquence est que le nombre de femmes actives de + de 50 ans en incapacité de travail a aussi augmenté.

Le recul de l’âge de la retraite

des femmes Le recul de l’âge de la retraite pour les femmes de 60 à 65 ans fait qu’il y a plus de femmes actives malades de longue durée de 60 à 65 ans et que celles-ci relèvent de l’assurance maladie au lieu d’être tout simplement pensionnées (et malades).

Le baby boom Les baby boomers d’après guerre arrivent maintenant en fin de carrière. La population en général est donc vieillissante et ceux qui sont encore en âge de travailler sont aussi plus nombreux.

L’extinction des prépensions Le Pacte des générations qui empêche de plus en plus les sorties prématurées du marché du travail a fait que le nombre des travailleurs actifs de plus de 50 ans augmente par rapport au passé. Ces cinq dernières années le nombre des actifs de plus de 50 ans a augmenté de 2,78 %. En comparaison, le nombre des invalides de + 50 ans n’a augmenté que de 0,89%. On constate la même tendance chez les indépendants qu’on ne peut pas soupçonner de carotter puisqu’ils sont leur propre patron…

Le renforcement des conditions de carrière Le renforcement des conditions de carrière pour accéder à la pension anticipée va inévitablement peser aussi sur les nombre de malades supposés actifs.


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ORD INTERPROFESSIONNEL

> DÉMOTIVATION, STRESS, BURN OUT, ÂGE?

Les limites de la carrière citron… Le secrétariat social SDworx roule plutôt pour les employeurs. Sa démarche consiste à analyser l’absentéisme pour le prévenir et en réduire le coût pour les employeurs. Mais aussi à rencontrer le risque d’une pénurie de main d’œuvre liée au vieillissement de la population. SDworx avance plusieurs explications à prendre en compte dans une politique de ressources humaines:

longue durée a décroché mentalement. Ils se sentent sous-estimés et ne peuvent plus longtemps s’identifier à la culture et aux valeurs de l’organisation.» 2°) Les conditions de travail:

«le stress, l’épuisement professionnel et les affections physiques peuvent en être les causes» à attribuer à «une carrière durant laquelle les personnes sont fortement sollicitées pendant trente ans». «Cette évolution – conclut l’enquête de SD Worx - démontre aussi que les limites de la carrière-citron sont atteintes.»

1°) La démotivation:

«L’absentéisme est surtout une forme d’attitude. Les collaborateurs démotivés et insatisfaits sont plus souvent malades que leurs collègues engagés [ …] D’après une enquête de SD Worx sur l’engagement, il apparaît en effet qu’un grand nombre des absents de

Selon SD Worx, les «carrières citron» ne se conjuguent pas bien avec le vieillissement de la population et donc celui de la population active. En termes diplomatiques cela signifie qu’il faut réduire la pression sur les travailleurs, les ménager un peu plus

pour leur permettre de durer tout au long de la carrière.

«La solution pour le vieillissement et la pénurie sur le marché du travail ne se situe donc pas uniquement dans l’allongement des carrières. Nous devons réinventer la carrière et s’y prendre autrement avec les collaborateurs,» explique François Lombard, auteur de l’enquête. «Cela veut dire: d’autres conditions de travail (ergonomie), investir dans la progression, le développement et le coaching. Nous devons oser nous détacher des personnes pour leur donner la possibilité d’à nouveau étudier. Nous devons les autoriser à prendre moins de responsabilités, à prester moins d’heures, à télétravailler et même à devenir indépendant pour venir à nouveau travailler pour l’organisation. Nous devons mettre en place une politique RH durable, proactive et axée sur chaque collaborateur individuel» .

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Une fois les chiffres lancés, leur interprétation diffère selon que l’on est employeur ou employé.

Absentéisme versus présentéisme Selon une autre étude menée par des médecins de l’Université de Gand, environ la moitié des travailleurs malades vont quand même travailler. On appelle cela du «présentéisme».

le manque de visibilité à moyen et long terme. Ce phénomène, d’origine anglosaxonne, touche désormais toutes les catégories de personnel et pas uniquement les travailleurs précaires qui ont peur de perdre leur emploi, relèvent les médecins de l’Univer-

Mais la peur de passer pour un employé défaillant ou qui ne supporte pas la pression serait particulièrement vive chez les travailleurs belges. Une étude de la Fondation européenne de Dublin pour l’amélioration des conditions de travail, réalisée en 2010, avait démontré que 48% de ces travailleurs se sont déjà présentés au moins une fois au bureau tout en étant souffrants. La moyenne européenne voisine les 40%.

1 travailleur malade sur 2

Les raisons de ce phénomène rampant sont diverses et ne se limitent pas seulement à la crise économique. Les spécialistes avancent, à cet effet, la multiplication des statuts précaires (stages, intérim, période d’essai, contrats à durée déterminée), l’instabilité du marché de l’emploi, la pression dans le lieu du travail, l’envie de bien faire ou encore

sité de Gand, notant que sont aussi concernés les cadres, qui craignent de devoir résorber un retard énorme au retour de maladie, ou même les chefs d’entreprise qui redoutent d’être pris en défaut d’exemplarité.

Par corps de métiers, ce sont les professions sociales et médicales qui sont les plus touchées par le présentéisme. Le secteur des soins de santé est le plus allergique aux certificats médicaux. Mais peu de secteurs sont épargnés.

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va quand même au boulot


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> POINT DE VUE

En bonne santé à l’âge de la pension Nous restons en moyenne en bonne santé jusqu’à 69 ans. Nous devons donc rester au travail jusqu’à cet âge. C’est un résumé de la très mauvaise proposition faite par Peter Van Rompuy et Robrecht Bothuyne, deux jeunes députés CD&V fin juillet. La Centrale Générale de la FGTB s’y est immédiatement fermement opposée. Il s’agit ici d’un des principaux points de lutte de notre centrale professionnelle. La proposition implique que chacun reste à la tâche jusqu’à être hors d’usage. Vous arrêtez le travail lorsque vous souffrez de trop d’affections. Mais dans ce cas, il ne faut plus de pension. Il suffit de mettre tout le monde sous la mutuelle à partir de 69 ans. Les vieux jours sont remplacés par les jours de maladie. Il est rare de voir autant de mépris envers les travailleurs. L’âge de la pension est fixé par une moyenne au travers de laquelle personne ne se retrouve. Celui qui est encore en bonne santé après 69 ans a de la chance, mais celui qui souffre d’une maladie professionnelle, de séquelles dues à un accident du travail ou autre avant 69 ans est le dindon de la farce. Car effectivement, l’espérance de vie ‘en bonne santé’ n’est pas la même pour tous. Les études nous apprennent que les ouvrières et les ouvriers ont de moins bonnes perspectives de vie en bonne santé. Ainsi par exemple, un homme de 25 ans peu qualifié peut encore compter sur 28 années de vie en bonne santé. Prenez le même homme, mais avec un diplôme de l’enseignement supérieur de type long et cette espérance de vie en bonne santé s’envole à 46 années. En d’autres termes, un travailleur peu qualifié reste en bonne santé jusqu’à 53 ans tandis que le hautement diplômé jusqu’à 71 ans. Lisez les quelques témoignages ci-contre et vous comprendrez immédiatement l’ampleur du problème. Un ouvrier de la construction sur son échafaudage jusqu’à ses 69 ans? Une technicienne de surface en train de nettoyer les bureaux dès l’aube jusqu’à ses 69 ans? Et l’éboueur devrait continuer à courir derrière le camion jusqu’à ses 69 ans? Cela ne peut pas être le choix d’une société moderne et humaine. Non, ce n’est pas de cette manière que l’on résoudra le problème des pensions. Faites en sorte que nous ayons de bonnes conditions de travail. Faites en sorte que les travailleurs ne soient pas bien trop tôt usés et épuisés. Permettez-leur de tenir le coup jusqu’au bout. Donnez aussi un emploi aux 600.000 demandeurs d’emplois, donnez du travail aux jeunes. Travailler plus longtemps n’est pas la solution. Plus d’emplois et des emplois de qualité, la solution est là. Veillez aussi à mettre en place un financement équitable de notre système de pension. On nous prévient déjà : d’ici 2060, il faudra trouver 15 milliards d’euros supplémentaires pour notre système de pensions. Déjà rien que les intérêts notionnels nous coûtent 6 milliards par an. C’est une question de choix.

Travailler plus longtemps en bonne santé, vous y croyez? Sous prétexte que nous vivons en moyenne plus longtemps et en bonne santé, nous devrions travailler plus longtemps. Un raisonnement qui tient la route? Voyons ce qu’en pensent quatre personnes qui connaissent la réalité du terrain. Piet Peeters travaille chez AGC à Mol. «Travailler jusqu’à 70 ans? On a intérêt à bien regarder pour qui on va voter l’année prochaine lorsque nous irons dans l’isoloir» nous dit-il tout en finesse. Il nous parle de son entreprise: «Chez nous, il y a de nombreux travailleurs plus âgés, faiblement qualifiés. Depuis 40 ans, ils font le même boulot ici, et je peux vous le dire, ils sont usés.» «Les formations peuvent aider, mais ça reste très limité. A présent il y a la CCT 104, la convention collective de travail qui demande une attention particulière pour les travailleurs plus âgés, mais il faut voir ce que ça va donner. Il est fini le temps où les travailleurs plus âgés recevaient un travail plus léger. Tout le travail d’entretien est sous-traité, et ne peut certainement pas trop couter. Cela fait aussi mal à beaucoup de gens de perdre des droits pour la pension parce qu’ils ont un peu levé le pied en prenant un temps partiel. Cela a été encouragé, mais l’assimilation pour la pension n’est venue qu’après, avec le Pacte des générations.»

«Fin de cette année, je mettrai un terme à ma carrière” c’est ainsi qu’Antonia Flores s’est adressée à son employeur. Elle travaille chez Tekniplex à Erembodegem. Et son patron a été surpris. “Essayez une fois de travailler en équipe et en même temps de faire tourner une famille et après, vous me comprendrez» lui a-t-elle répondu. «J’ai travaillé pendant 40 ans et maintenant que j’ai 56 ans, je peux prendre ma pension. Et je le fais parce que je suis cassée. Lorsque je suis dans l’équipe du matin, je me lève à 4h30 et lorsque je suis de retour à la maison, il y a toutes les corvées ménagères qui m’attendent alors que j’ai déjà une dure journée derrière moi. Nous faisons beaucoup de travail manuel, sous de fortes températures. Chez nous, le plastique est fondu à 280 degrés. Vous pouvez en être convaincu, il n’y a pas que dans la construction que le travail lourd existe.» Ce que les collègues pensent de devoir travailler plus longtemps? «Les jeunes n’y pensent pas encore» nous raconte Antonia. «Ils se demandent surtout si l’entreprise va survivre et s’ils auront encore du travail. Mais les travailleurs plus âgés pensent bien entendu à la fin de leur carrière. Ils espèrent que les systèmes des crédit-temps seront maintenus afin de pouvoir finir en douceur.»

(3 septembre 2013)

Paul Lootens Secrétaire général

Alain Clauwaert Président

Comme chaque année, la Coordination Intérim de la FGTB organise sa journée de défense des droits des travailleurs intérimaires. Cette année, l’accent est mis sur la nécessité d’avoir un contrat de travail signé en temps et en heure, c’est-à-dire dès le premier jour d’occupation. Notez dès à présent dans vos agendas la date du 9 octobre, diverses actions seront organisées aux quatre coins du pays.

Pedro Pereira travaille dans le secteur des carrières. Pour lui, cette proposition est utopique. Il nous explique: «Si je m’en tiens à un secteur comme celui des carrières, ce serait tout simplement contre-productif. Pour s’en rendre compte, il faut savoir que notre secteur est assez proche de celui de la construction, mais en plus, nous tournons en équipes, 24 heures sur 24 et 365 jours par an. Au régime des pauses, il faut aussi ajouter des gardes. Toujours en extérieur, été comme hiver. Ce qui veut clairement dire que lorsque nous arrivons vers les 45 – 50 ans, nous sommes nombreux à souffrir de TMS, les troubles musculo-squelettiques. Il est donc utopique de vouloir nous faire travailler plus longtemps. Tout ce que nous allons faire, c’est gonfler les statistiques de l’INAMI ou du chômage. Et puis, il ne faut quand même pas oublier qu’il faut faire de la place pour les jeunes sur le marché du travail. Si nous restons plus longtemps, que vontils faire? C’est déjà compliqué aujourd’hui, ça n’arrangerait rien. D’aucune manière.»

Virginie Caverneels travaille au service d’études de la Centrale Générale de la FGTB. Travail et santé sont des sujets qu’elle connaît bien. Pour elle la réponse est claire: «De nombreuses études ont déjà montré que l’espérance de vie n’était pas linéaire pour tous. Le milieu social, le niveau d’étude et la carrière professionnelle jouent un rôle important dans l’espérance de vie en bonne santé. Allonger les carrières pour tous sans tenir compte des conditions de travail, ce n’est pas réaliste. De très nombreux travailleurs qui luttent déjà aujourd’hui pour tenir dans certains jobs éreintants et dangereux ne tiendront pas et quitteront le marché du travail d’une manière ou d’une autre, que ce soit suite à un accident du travail, une maladie professionnelle ou autre. Aujourd’hui déjà, de nombreux travailleurs âgés cherchent une échappatoire ou au moins une manière de pouvoir lever le pied et dégager plus de temps pour la vie privée.

Au lieu de penser à prolonger les carrières, il faut s’atteler à veiller à ce que chaque travailleur, de n’importe quel secteur, dispose d’un travail de qualité et ce dès le premier jour de sa carrière.»


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> UN ACCORD-CADRE POUR LE SECTEUR DU PÉTROLE

La porte reste ouverte pour des accords d’entreprise a majorité des nouvelles conventions collectives de travail sectorielles ne sont pas encore conclues. Des retards importants dus aux employeurs qui freinent les négociations. Mais dans le pétrole, la CCT pour 2013-2014 vient d’être conclue. Il s’agit d’un accord-cadre qui laisse la possibilité de conclure des accords entreprise par entreprise. Dans cet accord-cadre pour le pétrole, les syndicats ont conclu deux accords majeurs avec les employeurs, tout comme il y a deux ans. Il y aura des améliorations des salaires et des conditions de travail qui seront d’application pour l’ensemble du secteur. Il reste aussi des possibilités de négocier au niveau des entreprises et là, sans aucune restriction.

L

Un double accord Cet accord intervient après des négociations difficiles. Les employeurs se sont longtemps retranchés derrière la décision gouvernementale de bloquer les salaires en ne laissant aucune marge de manœuvre. Au final, ils n’ont pas été au-delà d’un accord-cadre limité pour le secteur, mais ils ont accepté une liberté totale de négociation au sein des entreprises. Dans l’accord-cadre, l’indemnité vélo augmente pour atteindre le plafond légal de 22 cents par kilomètre. La pension sectorielle du pétrole augmente de 84 euros dès cette année. Elle s’élève

Le NUM représente tant les ouvriers de la construction que les mineurs en Afrique du Sud. Le 24 août, le syndicat organisait une grande marche à Johannesburg.

Les patrons de la chimie continuent à faire les difficiles Les négociations sectorielles dans le secteur de la chimie sont complètement dans l’impasse. Les employeurs rendent un accord sectoriel pour les ouvriers et les employés totalement impossible. Selon eux, les restrictions imposées par le gouvernement ne vont pas assez loin. Ils veulent que les négociations d’entreprises pour tout le secteur soient figées dans un carcan qui laisserait encore moins de marge de manœuvre. Ils espèrent ainsi casser la tradition d’accords d’entreprise forts.

Adaptation des salaires en août et septembre 2013 Les employeurs du secteur du pétrole n’ont pas été au-delà d’un accord-cadre limité pour le secteur mais ils ont accepté une liberté totale de négociation au sein des entreprises.

désormais à 2.160 euros. Et dorénavant, la prime syndicale sera automatiquement adaptée au plafond légal. Toutes les possibilités de crédittemps sont permises. Et tous les systèmes de prépension sont eux aussi acceptés. Le petit chômage est élargi afin que les toutes les confessions religieuses soient traitées sur un pied d’égalité et qu’il n’y ait plus de distinctions entre homme et femme. 0,05% de la masse salariale est destiné à des projets de solidarité internationale et 0,01% à la lutte contre la pauvreté dans notre pays. Cela se fait par le biais du Fonds de sécurité d’existence.

Indemnités de licenciement En raison de l’harmonisation des statuts des ouvriers et des employés, des différences dans les accords existants sont éliminées en vue d’une harmonisation vers le haut. Ainsi, les jours fériés et le statut des délégués syndicaux sont désormais identiques pour les ouvriers et les employés. Un accord sur la sécurité d’emploi est également conclu pour la durée de cette CCT. Les délais de préavis ou indemnités de licenciement et autres indemnités restent garantis sur base de la grille Claeys, plus favorable. Comme nous le disions, il s’agit d’un accord-cadre. La porte est donc désormais grande ouverte pour également négocier une CCT dans chaque entreprise.

Deux jours plus tard avait lieu un premier jour de grève dans le secteur de la construction. 140.000 ouvriers de la construction dont 90.000 affiliés NUM ont stoppé le travail. Le NUM exige une augmentation salariale de 13% en 2013 et de 14% en 2014. Un certain nombre de grands patrons ont répondu par une augmentation de 6% en 2013 et promis une augmentation en fonction de l’inflation pour 2014. Il est troublant de constater que ces mêmes entreprises ont été reconnues coupables de fausses adjudications et d’ententes sur les prix qui leur ont procuré d’énormes bénéfices. Les conditions de travail sont très précaires dans le secteur minier. Peu de choses ont changé depuis le massacre de 34 mineurs à Marikana en août de l’année dernière. Depuis lors, les violences n’ont pas cessé et il y a deux semaines de cela, une déléguée a été tuée.

Voici la liste des secteurs de la Centrale Générale de la FGTB pour lesquels les salaires ont été adaptés au 1er août et 1er septembre 2013. Plus d’informations sur le site www.accg.be, via le QR code ci-dessous ou auprès de votre délégué ou section syndicale.

Août 2013 Pétrole * Récupération du papier Septembre 2013 Petit granit Hainaut Grès et quartzite royaume Ciment * Briqueteries Industrie et commerce du pétrole * * : l’augmentation s’applique uniquement aux salaires minimas, elle ne s’applique pas aux salaires réels qui sont plus élevés.

Les ouvriers de la construction et les mineurs exigent de meilleurs salaires

Une grande agitation sociale règne actuellement en Afrique du Sud suite aux nouvelles négociations sur les salaires. Le National Union of Mineworkers, le NUM avec lequel notre syndicat collabore étroitement, exige de meilleurs salaires et de meilleurs emplois pour les mineurs et les ouvriers de la construction.

> NÉGOCIATIONS DANS L’IMPASSE

Un accord sectoriel est bien évidemment important et notre syndicat continue d’encourager sa conclusion. Mais en attendant, les négociations d’entreprise ont commencé. Des accords sont déjà signés dans un certain nombre d’entreprises. D’autres suivront dans un futur proche.

> AGITATION SOCIALE EN AFRIQUE DU SUD

Les ouvriers de la construction sudafricains mènent des actions pour de meilleurs emplois et salaires.

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C’est dans les mines d’or que l’agitation sociale est actuellement la plus forte. Des milliers de mineurs sont menacés de licenciement. C’est de cette manière qu’ils sont mis sous pression afin de revenir sur leurs revendications salariales. Les coûts de production sont élevés, il n’y a pas de marge pour des augmentations salariales, voilà le discours des employeurs. Ce qui n’est pas crédible, car chaque année, des bénéfices sont faits sur le dos des travailleurs. L’Afrique du Sud est en tête des pays où l’écart salarial est le plus grand. La Centrale Générale de la FGTB a d’ores et déjà envoyé une lettre de solidarité afin de soutenir le combat syndical. Il ne s’agit pas ici uniquement de revendications salariales. Il faut aussi investir pour améliorer la sécurité et des logements décents sont indispensables pour les ouvriers. C’est un combat pour plus de justice sociale.

> SECTEUR DU GARDIENNAGE

Assimilation maladie pour l’allocation extraordinaire de vacances Les agents de gardiennage peuvent attendre le paiement de leur allocation extraordinaire de vacances en décembre. Les jours de maladie sont également pris en compte pour cette allocation. Si vous avez été malade plus d’un mois entre le 1er octobre 2012 et le 30 septembre 2013, cette période peut compter pour votre allocation. Cette assimilation est possible pour un maximum 312 jours. Pour demander cette assimilation, téléchargez le formulaire de demande sur le site du Fonds de Sécurité d’Existence du Gardiennage (http://www.fseg-fbzb.be/ouvriers.html). Complétez vos données personnelles dans le cadre A. Faites ensuite compléter le cadre B par votre mutualité. Enfin, quand les cadres A et B sont complétés, remettez le document à votre régionale de La Centrale Générale de la FGTB qui se chargera de faire le nécessaire. Si le Fonds de Sécurité d’Existence reçoit le formulaire de demande avant fin octobre, l’assimilation sera déjà intégrée dans le montant de l’allocation extraordinaire de vacances. Sans quoi, le paiement de l’allocation extraordinaire de vacances se fera en deux étapes. D’abord, vous recevrez une attestation avec le montant calculé sans assimilation. Puis, vous recevrez une deuxième attestation donnant droit à l’allocation extraordinaire de vacances pour les jours assimilés.


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MÉTAL

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> POINT DE VUE

Maintenant, basta! Bruits de guerre. Nouvelles menaces sociales. Promesses euphoriques d’une reprise sans effets... La rentrée s’annonce difficile. Brutale même. Pour les travailleurs, la sortie des douces torpeurs estivales sera douloureuse, violente. Les «fondamentalistes du marché qui se sont trompés sur à peu près tout», comme l’écrit Paul Krugman, n’ont pas chômé cet été. Ces gens-là n’ont pas grand chose d’humain: ils ne se reposent jamais; ils n’ont pas besoin de congés ou de trêves pour recharger les accus... Cet avantage «compétitif» dans la lutte des classes, leur permet d’occuper le terrain en permanence.

Twin Disc: Sans solidarité, le combat est toujours perdu d’avance!

Pour sortir de la crise que leurs conneries avaient déclenchée, les alternatives possibles étaient nombreuses et variées: réglementer les marchés, brider la spéculation, encadrer les banques... Comme aux lendemains de la crise de 1929, par exemple. Rien de tout cela n’a été entrepris par l’Europe et les gouvernements qu’elle asservit. Ils ont choisi une autre priorité: accroître la «compétitivité» du marché du travail, c’est à dire s’attaquer aux salaires. En Espagne, le niveau du salaire minimum a reculé d’un demi-siècle. Le salaire minimum en 2013 est moins élevé d’un euro que celui de 1963 ! Qui dit mieux? Chez nous, les attaques se multiplient à l’encontre du mécanisme d’indexation des salaires et des allocations sociales. Cette adaptation des rémunérations à l’évolution du coût de la vie est de plus en plus présentée par le patronat comme... une augmentation de revenus alors qu’il ne s’agit que d’un mécanisme de maintien du pouvoir d’achat. Avec l’aval du gouvernement, la ministre de l’Emploi et du Travail a bloqué les salaires par un arrêté royal le 2 mai dernier. Cette décision a réduit à néant l’expression de la liberté de négocier dans les secteurs et dans les entreprises pour ce qui concerne le partage de la richesse qui y est produite. La MWB a décidé d’attaquer cette décision au Conseil d’État. Les métallos de Wallonie et de Bruxelles entendent ainsi aller jusqu’au bout dans le combat contre une décision injuste sur le plan social, stupide sur le plan économique et abusive sur les plans politiques et juridiques. En face, un gouvernement au service du patronat, des «forces du marché» et soumis aux logiques européennes poursuit la sale besogne. Salaires bloqués, index truqué; le cran suivant, consisterait à faire baisser «les coûts salariaux», le salaire socialisé... L’argument imaginé pour «vendre» ce nouveau recul tiendrait dans «l’indispensable réduction d’un écart salarial» prétendument creusé par les différents accords interprofessionnels depuis la promulgation de la loi de 1996 sur la sauvegarde de la compétitivité et la promotion de l’emploi. La FEB l’estime, dans ses délires les plus profonds, à 16% de la masse salariale. Traduction : nos employeurs entendent faire reculer nos salaires de 16% en quelques années! Incapables de dire clairement aux patrons «Maintenant basta!», nos gouvernants ont soumis la question à un «collège d’experts» chargé «d’objectiver la question». Retenons de cette «objectivation» qu’en tenant compte de toutes les réductions de cotisations sociales et de fiscalité octroyées aux entreprises, il n’y a pas d’écart salarial significatif avec nos voisins directs. Évidemment, moins on tient compte de la réalité des cadeaux aux entreprises, plus grandit alors cet écart et... plus les travailleurs devraient se serrer la ceinture. Sur le sujet, le prix Nobel d’économie Paul Krugman indique: «La compétitivité est un mot vide de sens lorsqu’il est appliqué aux économies nationales. L’obsession de la compétitivité est à la fois fausse et dangereuse.» Voilà pour le fondement scientifique de l’approche gouvernementale et patronale. L’argument «compétitif» camoufle d’abord la perte d’autorité et de souveraineté des États-Nations : nos politiques seraient dictées par ce que font nos voisins. Ensuite, il organise une légitimation populaire des politiques de régression sociale au nom des reculs consentis ailleurs. A la fin du XIXe siècle, l’écrivain réactionnaire français, Maurice Barrès, définissait, en fonction des intérêts de sa classe, «les conditions de la paix sociale»: «il faut que les pauvres aient le sentiment de leur impuissance». Les travailleurs vivent dans leur chair l’expérience de leur propre appauvrissement. Il s’agit pour les défenseurs de l’idéologie dominante de les persuader, par une argumentation matraquée, du contraire! Avec l’opération «Acteurs des temps présents», la MWB entend opposer une résistance collective de travailleurs, d’agriculteurs, d’intellectuels, d’acteurs culturels… à ce rouleau compresseur idéologique qui nous ferait prendre nos vessies pour des lanternes.

Nico Cué Secrétaire général de la MWB

deux semaines des vacances, fin juin, les travailleurs de Twin Disc International ont été «refroidis» par l’annonce d’un plan de licenciement. La direction prévoyait en effet la suppression de 20 postes de travail. Face à l’entêtement des dirigeants de l’entreprise, les travailleurs ont débrayé. Mesurant la détermination des travailleurs à ne pas se laisser faire et à arrêter progressivement le travail, la direction a accepté de négocier avec nos représentants.

A

Retour sur ces évènements avec Frédéric Depin, délégué MWB-FGTB chez Twin Disc Twin Disc International est installée à Nivelles depuis 52 ans. Elle y emploie actuellement 216 personnes dont 146 ouvriers. L’usine travaille principalement dans le domaine des systèmes de transmission de puissance pour la marine, en particulier pour les bateaux de plaisance. Le 20 juin dernier l’entreprise annonce un conseil d’entreprise extraordinaire. La direction y présente un plan appelé «Twin Disc 2016». Ce plan est présenté comme un plan d’investissements. Or, il contient un volet social réduisant l’effectif de 20 ouvriers. La consternation est immédiate chez les tra-

vailleurs. «C’était la douche froide pour l’ensemble du personnel, on a essayé de comprendre pour informer les gens!» précise Frédéric. Sans attendre, les organisations syndicales répliquent immédiatement en allant trouver la direction afin de proposer des alternatives. Mais celle-ci reste figée sur ses positions. Malgré l’obstination du banc patronal, les travailleurs n’ont pas capitulé. «On voulait tout remettre en question. Les actions ont démarré avec des ralentissements de production. Nous voulions nous battre et avoir zéro licenciement. Ils ne voulaient même pas entendre parler de prépensions. Nous faisions face à une direction qui avait pris une décision pure et dure avec aucune volonté de négocier!», souligne le délégué MWB-FGTB Brabant. Malgré la pression exercée par la direction, notamment avec ses «annonces fracassantes», les travailleurs ont tenu bon. «Cela a été l’escalade mais les camarades ont résisté. Ils ont été formidables». Le combat a été rude. Cette mobilisation n’a été possible que grâce au soutien de l’ensemble des travailleurs. «Ce soutien a fait chaud au cœur. Il a donné de l’énergie et de la force aux troupes». Frédéric souligne que «des travailleurs remplissaient les conditions d’une prépension. Le combat a été d’obtenir

les prépensions et les meilleures conditions possibles pour ceux qui étaient licenciés». Au final, 7 travailleurs ont pu obtenir la prépension. Le résultat de ces négociations a été présenté à l’assemblée du personnel qui l’a accepté. Sans ce combat syndical l’addition aurait été beaucoup plus salée. Au départ il n’était pas question de prépension pour la direction, mettant en avant le sempiternel argument des coûts. Il faut rappeler que l’une des principales raisons des difficultés actuelles vécues par l’entreprise provient de son management qui n’a cessé de changer. Il s’agit de la troisième direction en 5 ans. L’actuelle a été mise en place au mois de mai 2013. Ces managers sont des mercenaires du capitalisme. Ils débarquent dans l’entreprise pour y appliquer leur «recette miracle» sans aucune considération pour l’humain. Même si des investissements à réaliser d’ici trois 3 ans ont été annoncés, ils restent en deçà des besoins réels pour garantir la pérennité de l’usine. Une chose est sûre : sans solidarité entre les travailleurs, le combat est perdu d’avance.

La Délégation MWB-FGTB


TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

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Projet dans le secteur du diamant en Inde à bas salaire. Pour l’industrie du diamant, il s’agit de l’Inde. Plus de 90% des diamants sont taillés en Inde. Pour l’instant, Anvers reste encore le principal centre pour le commerce du diamant. L’emploi direct et indirect du commerce et de l’industrie du diamant dans la province d’Anvers s’élève à quelque 25.000 travailleurs encore. Le commerce, dominé autrefois par les négociants juifs, est passé aujourd’hui aux commerçants indiens. A Anvers aussi. La taille du diamant aussi est pour la majeure partie dans les mains des Indiens.

L’Inde: un joueur mondial dans le secteur du diamant

Solidarité internationale Dans un article paru dans un des numéros précédents de Syndicats, nous avions traité de notre visite d’étude en Inde. Nous avions été très touchés par les contrastes énormes que ce pays, et plus particulièrement par le contraste entre la pauvreté et la richesse extrêmes. Un pays où les gens vivent dans la rue, à peine à quelques centaines de mètres du Taj Mahal, sans espoir et sans perspective d’avenir. Il y a un manque total de logements décents et de conditions de vie hygiéniques. Ce sont des images qui se gravent dans la mémoire. L’Inde est membre du G20 (les 20 pays qui représentent ensemble 85% de l’économie mondiale et 2/3 de la population mondiale). En plus, l’Inde est le plus grand atelier de taille du diamant au monde. Le pays n’est plus considéré comme un pays en voie de développement, or, au cours de notre visite d’étude en 2010, nous avons constaté que, pour la classe la plus pauvre en Inde, le progrès est très lent ou même presque inexistant, ce qui peut être attribué en partie au système de castes existant. Les gens y sont supposés de se résigner à leur sort: on y naît pauvre, on y meurt pauvre… Cela ne s’inscrit bien évidemment pas dans la philosophie de l’organisation syndicale, qui a pour principaux objectifs: l’amélioration des conditions de vie et de travail de ses affiliés, la répartition équitable du bien-être et la création de chances égales pour tout le monde. C’est pourquoi nous avons décidé de développer un projet de coopération avec un syndicat indien qui est actif dans un secteur qui est également très important sur le plan économique en Belgique, notamment le secteur du diamant.

Industrie et commerce du diamant en Belgique L’industrie du diamant en Belgique se concentre dans les régions d’Anvers et des Campines et l’emploi y a fortement baissé au cours des dernières décennies. L’industrie du diamant a, comme d’autres secteurs industriels, principalement été délocalisée vers les pays

L’Inde est un joueur important, tant sur le plan du commerce qu’au niveau de la taille du diamant. Le nombre d’ouvriers occupés dans les ateliers de taille du diamant à Surat, Indore, Coimbatore ainsi que dans d’autres régions est estimé à plusieurs centaines de milliers. Nous savons que la majorité des activités industrielles du secteur du diamant anversois a été délocalisée vers l’Inde. Anvers constitue encore le principal centre du commerce du diamant, mais risque, là aussi, de perdre du terrain en faveur du secteur du diamant indien. Au cours d’une deuxième visite en juillet 2013, nous avons constaté qu’à Mumbai, on est occupé à construire une nouvelle bourse (la bourse Bharat). Il s’agit d’un complexe énorme dont l’ouverture est prévue en novembre 2013 et qui transformera l’Inde en un joueur mondial encore plus important dans le diamant. A Mumbai, nous avons également rendu visite à un département du HRD (Hoge Raad voor Diamant ou Conseil supérieur pour le diamant). Le HRD est situé à Anvers et fournit des certificats qui déterminent la pureté, le carat, la forme et la couleur des diamants qui sont vendus. Notre première réaction était de la crainte que l’emploi baisse à Anvers. Cependant, le responsable du département à Mumbai, Devika Gidwani, a souligné que le HRD-Mumbai ne voulait pas faire concurrence à Anvers, mais qu’il voulait simplement essayer de récupérer ainsi une partie du marché auprès des joueurs qui sont actuellement actifs sur le plan de la certification dans la région asiatique. Le joueur principal est GIA (Gemological Institute of America) qui a son siège au Bandra Kurla Complex à Mumbai.

élément, joint à l’existence d’une structure syndicale déjà installée, était le principal motif pour développer un projet dans cette région. Pour ce projet, nous nous sommes surtout basés sur les besoins et les attentes des gens sur place. C’est pourquoi nous avons jugé utile d’organiser, le 7 juillet 2013, une réunion avec une délégation des travailleurs des entreprises Dimexon à Coimbatore. C’était un dimanche et le seul jour où ces gens ont la possibilité de participer aux réunions syndicales puisqu’ils travaillent encore en semaine de 6 jours. Leur principale préoccupation – mais nous ne nous étions attendus à rien d’autre – était le niveau trop bas des salaires. Ils gagnent moins que le salaire moyen des autres secteurs industriels. Dimexon paie, à un tailleur de diamant débutant, un salaire de 6.000 roupies par mois (soit environ 65 euros). Grâce à un système de primes de production, ce salaire peut augmenter à 10.000, voire 15.000 roupies. Dans le meilleur des cas, ils peuvent donc gagner environ 165 euros par mois.

Pendant notre rencontre avec la délégation des travailleurs de Dimexon, nous leur avons bien

évidemment demandé comment nous pouvons les aider avec notre projet. Apparemment, ils ont surtout besoin de formations concernant la législation du travail, d’échanges d’informations entre les travailleurs des diverses entreprises Dimexon à Coimbatore, d’apprendre comment négocier de meilleures conditions de travail et de salaire avec l’employeur et finalement, mais pas moins important, ils ont surtout besoin d’une formation et d’une campagne sur les problèmes de sécurité et de santé dans leurs entreprises. Notre objectif est dès lors d’orienter notre projet dans cette direction. Les dispositions nécessaires seront convenues entre les syndicats concernés au cours des semaines à venir.

Défis syndicaux Ils ont également formulé de nombreuses plaintes concernant la sécurité et la santé au travail. Bon nombre d’ouvriers et d’ouvrières ont des lésions aux muscles et aux articulations suite aux manipulations répétitives et à une

Indexation dans les secteurs Dans le numéro 13 de Syndicats du 12 juillet 2013 nous avions annoncé des indexations dans un nombre de secteurs. Par manque de place, nous n’avions pas pu reprendre les nouveaux barèmes. C’est pourquoi nous publions, dans cette édition-ci, le barème du secteur de la préparation du lin où les salaires ont augmenté en date du 1er juillet 2013. Vous trouvez tous les barèmes salariaux récents par secteur sur www.fgtbtvd.be. Préparation du lin Dans le secteur de la préparation du lin, les salaires augmentent de 0,0372 euro suite à une indexation. Les nouveaux barèmes sont: Groupe salarial

Fonction

Salaire

Double équipe + 8,41%

Equipe de nuit + 31,60%

12,1313

13,1515

15,9648

12,3739

13,4145

16,2841

12,4952

13,5460

16,4437

13,3444

14,4667

17,5612

13,9510

15,1243

18,3595

14,5576

15,7819

19,1578

Teillage fibre courte/pâtés Groupe 1

Salaire de base

Teillage pailles de lin Conduire la ligne feutre Conduire presse balles Conduire la peigneuse/opérateur Conduire les cardes/cardes-briseuses Conduire les bancs d’étirage/bancs d’étirage mélange de couleurs

Groupe 2

Base + 2%

Conduire bobinoirs semi-automatique Conduire machine peignage Apporter des balles

Projet de coopération en Inde Notre projet, en collaboration avec la CSC-diamant, a pris cours début 2013. Notre partenaire indien est le «Indian National Diamond and Ornament Workers Federation». Ce syndicat est surtout actif dans la région de Coimbatore où se situent quatre ateliers de taille du diamant (et un cinquième en construction) du groupe Dimexon.

position inadaptée au travail. Les voies respiratoires l’ont dur aussi à cause de la mauvaise aspiration de poussière dans les ateliers de taille et polissage du diamant. Nous n’avons pas pu vérifier si les entreprises utilisent encore effectivement de l’amiante. Nous avons, à plusieurs reprises, demandé au CEO de Dimexon à Anvers si nous pouvions rendre visite à une des entreprises à Coimbatore, mais notre demande a, à chaque fois, été refusée. Pendant ce temps, le groupe affirme sur son site web être un entrepreneur éthiquement responsable… Nous avons des doutes.

Conduire les bancs à broches Conduire bobinoirs manuellement Conduire mélangeurs Conduire l’effilocheuse Conduire bobinoirs automatique Groupe 3

Base + 3%

Conduire chariot élévateur Séchage bobines d’alimentation Conduire open-end Conduire ligne feutre (responsable de processus) Magasinier

Le groupe Dimexon est actif sur 7 lieux en Asie et dispose également d’un département à New York et à Anvers. Dans la région de Coimbatore, le groupe occupe environ 4.000 travailleurs dont 90% sont des femmes. Ce nombre rend l’ampleur d’un projet maniable. Cet

Groupe 4

Base + 10%

Filage au sec Filage au mouillé Régler machines/mécanicien

Groupe 5

Base + 15%

Entretien général électricité Entretien général mécanique

Groupe 6

Base +20%

Contremaître (personnel de maîtrise)


14 Le secteur des hôtels et la nécessité d’y mener des actions syndicales

ALIMENTATION - HORECA - SERVICES

SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013

atifa est âgée de 23 ans et elle est femme de chambre dans un hôtel 4 étoiles à Bruxelles. Son patron, lui demande de remettre en état 18 chambres sur une journée, soit 2,36 chambres par heure. Certains clients restent plus d’une nuit. Il faudra travailler un peu moins dans ces chambres et cela donne évidemment des idées aux vautours, à ces directeurs d’hôtels sous la pression des actionnaires pour augmenter le nombre de chambres à nettoyer en moyenne sur une journée. Interviennent alors des pseudoscientifiques, ces fameux experts qu’on rémunère de 1500 à 2000e la journée et qui vont chronométrer toutes les opérations nécessaires. Ensuite, ils vont emballer le bébé, proposer quelques améliorations, soi-disant ergonomiques, et donner 2,3 voire même 4 chambres en plus par jour.

L

Une femme de chambre coûte plus ou moins 22e de l’heure, toutes charges comprises, ce qui donne un cout moyen de 40.000e sur une année (22x38 heures par semaine x48 semaines de travail). Donner deux chambres par jour en plus permet d’économiser des sommes considérables. Un hôtel de 250 chambres avec un taux moyen de 75% économisera ainsi 2 équivalents à temps plein, soit plus de 80.000e. L’enjeu est donc considérable et la tentation pour un directeur - vautour est telle qu’il faut un syndicat excessivement fort et uni pour empêcher de telles dérives. Ce vautour agit mal pour milles raisons dont une principale qui touche à son pouvoir d’achat personnel et aux fameux bonus que les actionnaires paient à ces nouveaux tortionnaires, jusqu’à 6 mois de salaire. Evidemment, pour de telles sommes, beaucoup de personnes vendraient père et mère.

Toutes ces raisons participent à une dérégulation générale. Pourquoi maintenant, alors que les prix moyens payés par les clients sont stables, alors que les taux moyens d’occupation le sont également. La crise évidemment y est pour quelque chose, l’incurie des Directeurs d’hôtels qui n’ont pas intégré le rattrapage des salaires pour établir leurs budgets. Ils ont donc vendu à perte en signant des contrats de longue durée. Certains fonds de pension ont perdu énormément d’argent dans la chute de certaines actions. L’action du groupe Accor a perdu plus de 50 % de sa valeur. Et ces fonds de pension qui ont promis monts et merveilles à leurs investisseurs sont prêts à tout pour récupérer leur mise. Ils vendent donc à tour de bras pour empocher du cash, pour prendre l’oseille sans se soucier le moins du monde des travailleurs qui ont créé la valeur de ces entreprises. Et pour sauver les meubles, tout fait farine au moulin. Toutes les solutions «bouts de ficelles» sont bonnes à prendre pour camoufler autant que possible cette imprévoyance, cette incompétence collective. La plupart des trucs sont illégaux mais dans un état Belge qui a pris l’habitude de négocier avec les fraudeurs, éprouvant souvent de l’empathie pour ces derniers, ces fraudeurs sont traités comme des rois. Nos politiciens les croient sans vérifier. Or, la plupart de ces mandataires devraient se promener avec des bracelets électroniques parce qu’ils sont devenus, peu ou prou, des fraudeurs. Ils fraudent, sans le savoir, disent-ils et puis tout le monde le fait, donc cela n’est pas si illégal que cela.

Et de nouveau, nous sommes confrontés à des transferts de personnel vers des sociétés de nettoyage qui fonctionnent dans l’illégalité la plus totale et nous retrouvons aujourd’hui des acteurs des années 90 qui reviennent sur ce marché alors qu’ils ont accumulé en cette fin de siècle faillites frauduleuses sur faillites frauduleuses. Et comme si cela ne suffisait pas, des directeurs-vautours concluent des contrats avec des sociétés étrangères qui exploitent des travailleurs des pays pauvres de l’Europe en abusant de la directive Européenne sur le détachement des travailleurs comme l’hôtel Vandervalk de Diegem. Et ce profil de directeur-vautour est toujours créatif quand il s’agit de faire supporter les économies par d’autres et surtout quand la carotte est en or massif Et là, nous mettons les hôteliers et leurs sous-traitants dans le même panier de crabe. Contrairement au discours habituel, selon lequel l’un ne serait pas solidaire des fautes de l’autre. Ces entrepreneurs vautours achètent du service vendu à perte et ils sont conscients de payer trop peu. Comme si on achetait du mazout à 0,10e le litre… Ce sont donc de vulgaires receleurs. Mais personne n’est là pour veiller au respect des normes applicables dès lors qu’un sous-traitant met des travailleurs dans les murs d’une autre entreprise. La liste de quelques trouvailles des employeurs-vautours; abus d’utilisation du chômage économique, remplacement des travailleurs fixes par des stagiaires déjà formés complètement, non-paiement de

Négociations sectorielles Horeca et Secteurs Verts Les négociations pour l’Horeca et les Secteurs Verts reprendront au cours du mois de septembre. En effet, au début de l’été, il était clair que les représentants patronaux ne disposaient pas de mandat pour conclure des accords. La raison principale était l’incertitude qui régnait à l’époque concernant le compromis pour le statut ouvriers/employés en préparation. Le patronat ne voulait pas s’engager avant d’avoir une sécurité à ce sujet. En plus de l’attitude négative du patronat, il y avait également le

blocage salarial imposé par le gouvernement qui compliquait les négociations. Entretemps, deux mois sont passés. La tempête déchaînée par ces dossiers s’est apaisée, ainsi, en tant que partenaires sociaux, nous pouvons à nouveau nous réunir autour de la table de négociations avec une vision claire de l’avenir. Mais, un avenir pour les secteurs est uniquement possible si des accords ayant du contenu sont conclus. Des accords qui offrent également un avenir aux tra-

vailleurs du secteur. La décision du gouvernement de geler les salaires pendant les années à venir nous contraindra à chercher des solutions créatives susceptibles de donner un contenu aux accords sectoriels. En tant que FGTB HORVAL, nous sommes de toute façon prêts à reprendre les négociations sectorielles, en gardant toujours le même objectif à l’esprit: la protection et l’amélioration des conditions de travail de tous les travailleurs du secteur.

toutes les heures prestées, non-respect des classifications sectorielles. Et toutes ces nouvelles formes de délinquances participent à la création d’un nouveau modèle économique qui va finir par s’imposer. Nous savons qu’un phénomène marginal, mais qui permet des économies d’échelle, a très vite tendance à faire des petits et à se généraliser à tout un secteur économique. On pourrait poser la question en termes d’opposition entre une économie planifiée et une économie dite libérale, mais ce serait faire fausse route. En effet, l’économie libérale classique telle que prônée en Europe constitue un arbitrage entre l’initiative des uns et des autres mais organisée dans un cadre légal qui doit permettre une concurrence loyale. Il n’est pas interdit d’innover, il est même obligatoire d’innover, mais voler, ce n’est pas de l’innovation. A coté de ces trouvailles illégales aujourd’hui, mais qui finiront par devenir légales si nous n’y prenons garde, nous sommes confrontés à un modèle de franchising qui va devenir le modèle majoritaire et cela va avoir de douloureuses conséquences sur l’emploi.

Le secteur des hôtels file du très mauvais coton. Un hôtel, c’est un accueil, une réception, des chambres et de la restauration. Aucun département n’est épargné dans cette course infernale à la diminution des coûts. Mais, in fine, si nous n’y prenons pas garde, c’est le nombre d’emplois qui va chuter durablement. Et c’est donc de la responsabilité du pouvoir politique de faire en sorte que les délinquants soient démasqués et sanctionnés. C’est de leur responsabilité d’entendre les patrons mais également les représentants des travailleurs. Trop d’opinions se font à la fin d’un repas et un repas n’a jamais permis de réfléchir à une bonne politique. La réponse des syndicats doit partir d’une analyse, doit partir des vrais chiffres sectoriels, de ce qui est possible mais aussi de ce qui relève aujourd’hui de l’utopie. Nous ne comprenons pas les discriminations entre hôtels du point de vue des taxes alors qu’ils sont localisés dans une même région économique. Il faut donc harmoniser sur base d’un seul système et cela peu importe le nombre d’étoiles. Les mêmes règles doivent être appliquées dés lors qu’on loue des chambres, soit en tant que particulier soit via des aparthôtels. La concurrence doit être loyale et la sanction des transgressions doit être immédiate. Pour Latifa mais également pour Michel, Anne, Mohamed, Pedro, nous sommes prêts à nous battre pour faire de ce secteur, qui ne peut pas être délocalisé, un secteur qui rapporte aux actionnaires, sans qui rien n’est possible, mais pour que soient respectés les droits des travailleurs qui doivent pouvoir travailler jusqu’à la pension. Et pour

travailler comme serveur, comme cuisinier ou comme femme de chambre jusqu’à 62 ans, il faudra envisager de manière sectorielle des diminutions de productivité en fonction de l’âge, non pas accordées en journées de congés supplémentaires mais en diminution contrôlée de la masse journalière de travail. Pratiquement nous allons travailler sur deux axes; le droit d’être représenté dans les hôtels comptant 20 travailleurs en ce compris les travailleurs mis à disposition par des sociétés prestataires de services et des normes de productivité transparentes pour tous les départements avec des maxima par catégories d’hôtel. Le premier point se suffit à lui-même et le second mérite quelques explications. En effet, nous devons nous battre pour imposer des normes de productivité maximales modulables selon l’âge. Sans entrer dans les détails, j’estime que 1,5 chambres par heure est le maximum que l’on peut attendre d’une femme de chambre dans un hôtel 5 étoiles pour atteindre un maximum de 3 chambres de l’heure dans un hôtel 2 étoiles. Et j’estime que ce nombre maximum de chambres doit être diminué à partir de 50 ans avec des périodes de repos obligatoire. Cette démarche doit être suivie dans tous les autres départements et on doit connaître, en début d’exercice budgétaire, la manière dont on fixe le nombre minimal de travailleurs pour fonctionner, à partir de quand, de quelle norme préétablie, on doit déclencher un travailleur en plus. On doit déterminer la place des stagiaires avec contrôle sectoriel pour qu’un travailleur ne participe pas à une diminution des coûts, du prix de revient et par voie de conséquence le prix de vente mettant en danger un secteur d’activités. J’en conviens que la concurrence déloyale a toujours un effet purement local au début pour ensuite s’étendre comme une tache d’huile. Nous exprimerons notre point de vue en ce qui concerne la restauration dans un prochain article et nous parlerons plus particulièrement des paiements en net ou commissions secrètes, des nouvelles caisses enregistreuses, des établissements qui respectent la loi et de quelques nouveaux groupes qui se spécialisent dans les brasseries, qui prennent des parts de marché de plus en plus importantes avec un modèle économique basé sur les commissions secrètes généralisées et nous donnerons les noms de ces grands groupes, chez qui d’une manière ou d’une autre, vous irez un de ces jours.

Christian Bouchat Secrétaire régional FGTB HORVAL Bruxelles


EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

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Négociations sectorielles ‘13-’14 Papier (CP 221) et TransformaNous vous l’annoncions tion du papier-carton (CP 222): les Les négociations dans votre avant la trêve estivale: secteur cahiers de revendications FGTBCGSLB ont été introduits, la CSC les premières étapes des bien des commissions pari- ayant décidé de négocier de leur négociations sectorielles Dans taires, les cahiers de revendications côté. sont lancées. Les organi- ont été introduits. Cela signifie que sations syndicales ont la liste des revendications des tra- Dans les Services vailleurs a été présentée par les introduit la plupart des organisations syndicales au sein de Dans la CPNAE (CP 218) cahiers de revendications la «commission paritaire», l’organe concertation entre employeurs Le cahier de revendication a été au sein des secteurs. Dès de et travailleurs où sont décidées les introduit en juin. Les revendicala rentrée, syndicats et conditions de travail et de rému- tions particulières sont l’instauration d’une prime syndicale, la employeurs discuteront nération. continuation du travail en matière ensemble des revendica- Le calendrier des négociations est de classification de fonction, l’introtions dans les commis- fixé, elles commenceront véritable- duction d’un 2e pilier de pension ment à la rentrée. Il était en effet sectoriel, l’instauration de jours de sions paritaires. question de voir ce que pouvait congé ancienneté et fin de carrière, Petit rappel des faits. Début 2013 se tenaient les négociations pour l’AIP 2013-2014. Un AIP – Accord interprofessionnel - est un accord négocié tous les 2 ans par les représentants des employeurs et les syndicats au plus haut niveau (que l’on appelle «Le Groupe des 10»). Un AIP vaut pour tout le pays, par-delà les secteurs, et permet d’apporter un peu de stabilité et de sécurité aux travailleurs. Il permet à tous les secteurs, les plus forts comme les plus faibles, de pouvoir avancer ensemble. Le gouvernement a décidé de bloquer les augmentations salariales au-delà des indexations et des augmentations barémiques durant les deux prochaines années. La conséquence de cette décision ne s’est pas faite attendre. Il était impossible de conclure un AIP, puisqu’il était vidé de sa substance, à savoir donner un socle commun de négociation à tous les secteurs. Le fait qu’il n’y ait pas d’AIP ne signifia pas cependant que les négociations sociales soient à l’arrêt. Vu l’absence d’AIP, il est très important pour le SETCa de prévoir une base commune forte à tous les secteurs dans ces négociations ‘13-’14.

Les fondamentaux du SETCa Par exemple, le SETCa continue de s’opposer au blocage salarial et met le pouvoir d’achat au cœur de ses revendications. Dans les secteurs et entreprises où la situation le permet, les travailleurs doivent pouvoir obtenir un juste retour des choses. Ceux-ci ont déjà dû avaler suffisamment de modération salariale. Nous accordons aussi une importance particulière à l’augmentation des salaires minimums pour chaque secteur et la suppression des barèmes «Jeunes». Les revendications qualitatives ne sont pas laissées pour compte: extension des droits en matière de régime de chômage avec complément d’entreprise (ex prépension) ou de crédit-temps, la formation des travailleurs, les amélioration des remboursements des frais de transports, classification de fonctions dans le cadre de l’égalité entre homme et femme, modalités de fonctionnement de nos délégués syndicaux,… Voilà les lignes de force principales de nos revendications sectorielles. En fonction de la situation et la spécificité de la commission paritaire, nous insistons également sur d’autres aspects.

réserver l’accord sur l’harmonisation des statuts ouvriers-employés conclu début juillet avant d’entrer dans le vif du sujet. A côté de cela, l’incertitude qui plane entre ce qui peut être négocié maintenant ou non, joue aussi un rôle. Certains cahiers de revendications sont encore à l’état de projet… pour les mêmes raisons! Mais il y a tout de même l’une ou l’autre commission paritaire où des protocoles d’accord sont déjà conclus. Nous ne vous présentons ici qu’un bref état des lieux des négociations par commission paritaire. Pour connaitre le contenu complet du cahier de revendication dans votre secteur, rendez-vous sur setca.org!

Dans le Commerce CP 202, 311 et 312 Un cahier de revendications commun aux 3 commissions paritaires a été introduit. Quelques revendications spécifiques au secteur: la prolongation des barèmes, des suppléments pour ouverture tardive ou avant 8h, une amélioration de la prime de fin d’année, un défraiement «vêtements de représentation», une durée du travail de min 4h/jour, horaire sur 4 jours/semaine, l’enregistrement du temps de travail, des horaires connus 3 semaines à l’avance, la fixité du jour de roulement, l’encadrement du travail étudiant (seulement pendant les vacances scolaires), des mesures en matière de sécurité dans les magasins aux moments sensibles, le remboursement des frais d’accueil des enfants, l’augmentation de la prime syndicale…

Dans l’Industrie Pétrole (CP 211): un protocole accord a été conclu le 22 août. Retrouvezen les grandes lignes en page 11 (Centrale générale) ou dans son intégralité sur setca.org. Chimie (CP 207), Textile (CP 214), Industrie alimentaire (CP220): les cahiers de revendications ont été introduits. Pour les Fabrications métalliques (CP 209), les concertations pour le projet de cahier de revendication sont en cours. En Sidérurgie (CP 210) et Métaux non-ferreux (CP 224), les cahiers de revendications seront introduit tout prochainement.

un 5e jour de formation, un cadre sectoriel pour le télétravail, plus de sécurité d’emploi (introduction de procédures en cas de licenciement), la diminution des seuils pour l’instauration d’une délégation syndicale.

Autres secteurs Les cahiers de revendications sont introduits dans les CP suivantes: Logistique (CP 226), Salles de cinéma (CP 303.03), Pharmacies et offices de tarification (CP 313), Gardiennage (CP 317), Intérim (CP 322).

Dans les Finances Les cahiers de revendications des secteurs Banques (CP 310) et Assurances (CP 306) avaient été remis symboliquement aux fédérations patronales suite à l’action «Ne laissez pas couler le personnel des Finances». Ces derniers ont été introduits en commission paritaire en mai. Les négociations ne commenceront qu’en septembre. En plus du pouvoir d’achat, on y insiste particulièrement sur le maintien et la sécurité de l’emploi.

Dans le Non-marchand Le Non-marchand est un peu à part, puisque les grandes lignes des conditions de travail et de rémunérations dans ces secteurs sont entre autres fixées dans les «Accords sociaux pluriannuels». Or, ces accords ne suivent pas le même timing que l’AIP et les accords sectoriels. Ce qui explique pourquoi les commissions paritaires du nonmarchand n’introduisent pas de cahier de revendications pour le moment, à l’exception notable des ETA Région wallonne et Communauté germanophone (CP 327.03).

Suivez les négociations sectorielles sur setca.org! Vous voulez connaitre le contenu complet du cahier de revendication dans votre secteur? Ou vous êtes curieux de suivre les derniers événements des négociations? Tout cela et bien plus, c’est sur setca.org! Accédez à cette page spéciale depuis la homepage!

Photo Hall: encore (!) une nouvelle direction Fin 2012, Spector, la société propriétaire de Photo hall depuis 1996, faisait aveu de faillite. Après une longue attente pour le personnel, c’est finalement la société Maxtel qui a racheté les 16 magasins Photo Hall restants en Belgique, ainsi que les stocks. Depuis lors, Maxtel n’a fait aucun effort: les stocks s’épuisent petit à petit sans être renouvelés et les rayons désespérément vides, les factures fournisseurs impayées, etc. Ce 12 août, la chaîne est à nouveau cédée, cette fois aux mains du groupe Boirayon. Cette nouvelle «nouvelle direction» a annoncé qu’une restructuration était inévitable: des négociations seraient en cours pour 5 magasins. D’après la direction, le nécessaire serait également fait pour réapprovisionner stocks et points de vente. Mais toujours aucune précisions sur la vision à long terme du groupe! Le personnel a donc débrayé le 29 août pour protester contre ces incertitudes concernant l’avenir de l’enseigne et le non-paiement/paiement partiel de certains salaires. Vu le contexte, on peut craindre que la quarantaine de travailleurs concernés subisse une nouvelle fois les conséquences des mauvaises décisions du passé. Nous continuerons à nous battre pour limiter l’impact sur le personnel et pour obtenir enfin de la clarté et des garanties pour le futur.

O’Cool en faillite? La chaîne de produits surgelés O’Cool dépose le bilan. La direction a annoncé la mauvaise nouvelle lors d’un récent conseil d’entreprise extraordinaire. 200 travailleurs sont dans l’incertitude. Ce n’est pas la première fois que les emplois sont menacés. La situation n’était déjà guère encourageante plus tôt cette année, mais tout avait été mis en œuvre pour relancer la chaîne. Il semble qu’il n’en soit désormais plus du tout question. Le SETCa planifiera bientôt des assemblées du personnel pour discuter des perspectives d’avenir et pour apporter aide et conseils.

Jan Piet Bauwens pédale pour Médecins du Monde Du 12 au 15 septembre, Jan Piet Bauwens, Secrétaire Fédéral du Non Marchand, ralliera en vélo Bruxelles à Paris au profit de Médecins du Monde. «Brussels-Paris Bike Ride» c’est 4 jours sur les routes et 440 km en selle! Jan Piet espère ainsi récolter 1000e pour l’organisation, qui serviront à financer plusieurs projets sur le terrain. Vous pouvez vous aussi soutenir cette initiative. Pour sponsoriser ce «Brussels-Paris Bike Ride», rien de plus simple. Envoyez un mail à jpbauwens@bbtkabvv.be et versez votre contribution sur le compte de Médecins du Monde (000 - 0000029 – 29). Les dons à partir de 40e donnent droit à une attestation fiscale. En guise de remerciement, tous les sponsors seront invités par Jan Piet à participer à un tour de Bruxelles et une dégustation de thé à la menthe le 22 septembre 2013. + d’infos: www. medecinsdumonde.be


16 C’est la reprise! SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013

es vacances sont finies. Quelques jours de dépaysement, en tout cas pour ceux qui auront pu se le permettre, auront apporté un repos indispensable dans une société où tout va plus vite. Malheureusement, de plus en plus de travailleurs n’ont pas pu en profiter. Parce que leur revenu est trop réduit , qu’ils n’ont plus de travail ou qu’ils sont (trop) malades. A l’heure de la reprise de l’année sociale et syndicale, nous en tenons compte nous aussi.

L

Vous l’aurez remarqué, de nombreux dossiers arrivent sur la table. Tous les jours, les médias lâchent des ballons d’essai sur la compétitivité des entreprises, l’index, le budget, les pensions, etc. Sans parler du petit jeu politique des nominations des patrons des entreprises publiques et de leurs rémunérations au sommet, dont on ne peut dire qu’une chose, à savoir que chez d’aucuns, une quelconque éthique reste aux abonnés absents. A juste titre, les travailleurs se posent de nombreuses questions à ce propos, tandis que le gouvernement bloque pour eux toutes les augmentations salariales.

Le pouvoir d’achat n’est pas l’ennemi de l’économie De nouveau, les patrons ramènent le débat sur la compétitivité à un débat sur les salaires. Pour eux, le blocage des salaires des deux prochaines années ne suffit pas. Ils veulent aussi rendre toute augmentation des salaires impossible,

y compris après 2014, à travers un renforcement de la loi de 1996 sur la compétitivité (appelée loi sur la norme salariale). Et pour les employeurs, pas question d’attendre. Ils préféreraient d’ici-là réformer rapidement l’index, ce qui aurait pour effet de réduire la compensation de l’augmentation des prix dans les salaires et les allocations. Il en résulterait une nouvelle atteinte au pouvoir d’achat de la population. Voilà qui ne serait pas de nature à relancer l’économie, et nous ne sommes pas les seuls à le dire. La situation économique de notre pays est meilleure que la moyenne européenne. Tout le monde reconnaît qu’elle repose sur ce que l’on appelle les «stabilisateurs automatiques» que sont l’indexation et la sécurité sociale. Ce qui n’empêche pas non plus le chômage d’atteindre des sommets, y compris dans notre pays.

Justice fiscale Nous continuerons à nous opposer à un renforcement de la loi de 1996 et aux manipulations de l’index. Et si, en fonction des activités orientées vers l’exportation, il s’agit malgré tout de faire quelque chose en matière de coût salarial, que ce ne soit pas en touchant aux salaires. Une contribution de ceux qui peuvent bel et bien se le permettre les détenteurs de capitaux et de fortunes - devra compenser toute intervention fiscale en matière de coût salarial. Une réforme fiscale fondamentale s’impose plus que jamais. Voilà qui mérite une thé-

rapie de choc! Les négociations sectorielles débutent enfin. Nous continuerons de nous investir pour une amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs. Un renforcement de la formation est aussi une priorité, dans l’intérêt des travailleurs, mais aussi de l’innovation, de la recherche et du développement dont notre économie a besoin.

nouveaux droits), la possibilité de négocier davantage en sus du délai de préavis légal, la modalisation d’une partie du préavis en autre chose(outplacement, activation..), la dérogation aux délais de préavis pour des activités qui restent à déterminer et le danger d’introduire ce faisant de nouvelles discriminations. Ainsi, pour les seuls délais de préavis, nous pouvons déjà citer cinq points retenant particulièrement l’attention!

La santé du travailleur va de pair avec la santé de son entreprise. Nos cahiers de revendications prévoient donc des mesures à cet effet, entre autres pour mieux pouvoir combiner vie professionnelle et vie privée.

Nous suivons de très près la traduction en textes de loi. Nous ne manquerons pas de réagir si l’un ou l’autre aspect évoluait dans le mauvais sens! Or, il n’y a pas que les seuls délais de préavis. A court

Négociations sectorielles

D’aucuns pensent que le statut unique va tout simplement tomber du ciel le 1er janvier 2014 et/ou que toutes les différences seront supprimées pour cette date. C’est un peu trop simple. Et donc pas réaliste, à moins de le faire dans la précipitation, ce qui serait néfaste en définitive pour tous les travailleurs de ce pays, ouvriers comme employés.

Enfin, le compromis de la ministre de l’Emploi sur l’harmonisation des statuts ne signifie pas que le travail est terminé. «Dans la queue, le venin», dit le proverbe. En effet, dans la mise en œuvre du compromis (lire sa transposition en textes de loi), le pire pourrait bien se trouver dans les détails. Pour nous, ce que d’aucuns qualifient de «détails» sont des éléments essentiels du compromis. S’agissant du régime des délais de préavis, ils portent sur les compensations (fiscales) accordées aux employeurs pour rattraper le retard des ouvriers, mais aussi sur la manière dont le passage sera réglé au 1er janvier 2014 (ancrage des droits acquis et constitution de

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terme (jour de carence, motivation du licenciement) mais aussi à moyen terme (pécule de vacances, salaire garanti, paiement du salaire) et sans oublier le long terme (toutes sortes d’aspects collectifs), une kyrielle d’aspects doivent encore être tirés au clair sur le plan légal.

Et les statuts?

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