Syndicats FGTB n°12 - 24 juin 2011

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N°12 • BIMENSUEL • 66ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

24 JUIN 2011 • Éd. LIÈGE

100E ASSEMBLéE DE L’ORGANISATION INTERNATIONALE DU TRAVAIL

L’OIT, bonne conscience de la planète L’Organisation internationale du Travail vient de boucler sa 100e conférence qualifiée d’ historique. Une nouvelle convention protégeant les quelque 100 millions de travailleurs domestiques a été adoptée.

© iStockphoto_thegift777

En cette période de crise économique (205 millions de chômeurs officiellement répertoriés dont 80 millions de jeunes), entre les plans d’austérité et la volonté des employeurs du monde entier de comprimer les coûts salariaux, la remise en question des systèmes de sécurité sociale, l’OIT reste la bonne conscience de la planète et plaide pour le renforcement des systèmes de sécurité sociale et un autre modèle de croissance.

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EUROPE

Indignonsnous!

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ENERGIE

Visite d’une ville pilote Page 5

CHARLEROI

Festival de la chanson ouvrière Page 7



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RÉGIONS

SYNDICATS • N°12 • 24 JUIN 2011

NAMUR

Euro-manifestation à Luxembourg le 21 juin 2011

Découvertes Horizons Ensemble, (re) construisons notre avenir… Vous êtes à la recherche d’une orientation, d’une formation, d’un métier qui vous va bien! NAMUR OU AUVELAIS!

Avoir confiance en soi? Faire le bon choix? Réussir votre projet professionnel? AFICo vous propose une formation et un soutien… • Un module de 38 jours dont 8 jours de stages en entreprise via notre module OISP (Agr/OISP102) • Ce module est couvert par un contrat FOREm donnant droit à 1e par heure de cours, une intervention dans les frais de déplacements et dans les frais de garderie, ainsi qu’une assurance. • Une session dès le 5 septembre 2011 à AUVELAIS • Une session à NAMUR dès le 10 octobre 2011 Séance d’information le 9 août sur inscription

L’Europe que nous voulons Est une Europe sociale, Pas celle de la finance, Ni de la concurrence!

Renseignements au 2e étage rue Dewez 5000 ou au 081/649.952.

DECOUVERTES HORIZONS

C’est avec ce slogan que les manifestants namurois ont parcouru l’euro-manifestation organisée ce mardi 21 juin à l’initiative de la CES. Malheureusement, l’Europe que nous préparent les politiques de droite est une Europe dite de la gouvernance économique, sous l’égide d’un nouveau pacte européen pompeusement appelé «Pacte Euro plus» (comme s’il s’agissait d’une nouvelle sorte d’essence … politique pour le moteur européen). Si ce pacte devait être voté par le Parlement européen (où règne hélas une majorité de droite), c’est en fait unemise sous tutelle financière permanente des États nationaux qui serait organisée, avec une Europe S.A. qui dicterait à ses CA/directoires nationaux une politique de stricte gestion économique (contrôle des déficits publics, contrôle des dettes publiques), avec sanctions à la clé pour les États qui ne seraient pas suffisamment bons élèves (pour la Belgique, selon nos estimations cela pourrait représenter de quelques centaines de millions à un milliard d’euros!, qui viendraient s’ajouter aux mesures de restrictions qu’on nous annonce déjà pour sortir l’ État Belge du rouge budgétaire). Demain, cette Europe droitière aura une politique qui dépareillera à peine de celle du FMI qui sous prétexte d’aider les pays en voie de développement les a irrémédiablement placés sous le joug de mesures d’austérité et de restrictions sociales: modération salariale, purge de la fonction publique, privatisations … D’ailleurs, avec le plan imposé aujourd’hui à l’État grec, on voit bien qu’on est finalement dans une sorte de FME (Fonds monétaire européen) animé des mêmes mauvaises intentions.

Ensemble, (re)construisons notre avenir... Avoir confiance en soi, Faire le bon choix, Valider votre projet professionnel et AFICO asbl www.afico.be info@afico.be

> SECTEUR DE LA CHIMIE

OKT Gembloux en grève!

L’heure du socialisme ou l’heure des socialistes? Ce qui se passe actuellement au Portugal, mais plus encore en Grèce, doit au moins nous faire réfléchir à la responsabilité que veulent ou doivent prendre des partis de gauche obligés de gérer, contre la polulation, une crise qui n’est pas la sienne, et qui est encore moins celle des partis progressistes! C’est le capitalisme et tous ses séides (politiques ou autres) qui sont responsables du marasme dans lequel sont plongés les populations européennes (et autres). Les remèdes proposés pour en sortir sont des mesures de droite!

Et ce serait à la gauche de gérer cette austérité? Rappelez-vous que c’est le parti socialiste qui a dû gérer le sous-financement de la Communauté française dans les années nonante (et donc restreindre drastiquement le cadre enseignant : aujourd’hui encore, les enseignants en gardent des stigmates politiques). Regardez comment les populations ont réagi et réagissent encore : au Portugal, c’est la droite qui revient au pouvoir, et en Grèce, la gauche doit faire face à une révolte populaire qui laissera des traces à n’en pas douter (et pourtant là aussi, on sait que la situation catastrophique est un héritage du genre «vice caché» du précédent gouvernement de droite CARAMANLIS). La gauche doit-elle aller au pouvoir pour appliquer des politiques de droite (austérité,, régression sociale, …) ou au contraire pour changer la société en la rendant moins inégalitaire (meilleure redistribution des richesses, meilleure répartition des efforts de contribution envers l’État par ceux qui en ont vraiment les moyens, …)? Avec quel rapport de force ou capacité politique d’imposer de véritables solutions de gauche?

«Sans nous ce serait pire», disent souvent nos amis socialistes (et c’est sans doute vrai!). Le problème, voyez-vous, c’est que même avec eux, les gens de la rue ne comprennent pas toujours que c’est mieux … Simple question de comm’?

Le 21 avril dernier, les travailleurs de l’entreprise OKT de Gembloux apprenaient qu’ils allaient de nouveau devoir subir une restructuration. La maison-mère allemande a décidé de fermer purement et simplement toutes les activités de production sur le site de Gembloux, et de n’y garder que les activités commerciales et logistiques. En tout, 16 personnes sont concernées par cette restructuration, sur un total de 37 que

compte l’entreprise. Les discussions entre les organisations syndicales et le gestionnaire de crise dépêché par la maison-mère n’ont pour l’instant abouti à rien de concret. Les travailleurs, lassés de ne rien voir venir et d’être suspendus à un fil pour leur avenir, ont décidé ce jeudi 16 juin d’arrêter le travail. Les travailleurs sont décidés à tenir bon jusqu’à ce qu’il y ait des avancées consistantes sur le volet social en cours de négociation.

Horaire d’été Rue Dewez 2ème étage Comme tous les ans, nous vous informons qu’à partir du vendredi 1er juillet et jusqu’au mercredi 31 août inclus, nos bureaux seront ouverts tous les jours de 8h30 à 12h00 et de 13h30 à 15h00 (au lieu de 16h30). Sauf les mardi et vendredi après-midi où nous travaillons à bureaux fermés.

Guy FAYS Secrétaire régional FGTB NAMUR.

La permanence que nous tenons le mercredi soir n’aura pas lieu et reprendra en septembre


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BRUXELLES

SYNDICATS • N°12 • 24 JUIN 2011

Diversité: Table Ronde intersyndicale participative!

La deuxième Table Ronde intersyndicale sur la diversité s’est tenue le 19 mai dernier, avec comme objectif de procéder à une évaluation précise et collective des différents plans de diversité entrepris au sein des entreprises bruxelloises depuis 2007. Au programme, une approche résolument pratique de la thématique. C’étaient donc les délégués syndicaux impliqués dans de tels plans qui étaient appelés à participer à la rencontre afin de pouvoir enrichir le débat du point de vue des personnes les plus directement concernées. Il s’agissait, par cette mise en commun des diverses expériences isolées, de dégager la matière commune utile à la réflexion et à l’élaboration d’une stratégie syndicale améliorée. La journée fut rythmée par des ateliers de réflexion pratique en

Plan régional de création d’écoles de Bruxelles Le Gouvernement de la Région de Bruxelles Capitale a décidé de financer la création de 3.500 places dans l’enseignement fondamental à Bruxelles pour la rentrée de septembre 2012. Un appel à projets a été lancé aux différents pouvoirs organisateurs (adoption des projets fin octobre 2011) en vue d’accroître le nombre de classes dans les écoles fondamentales de la région, quel que soit le réseau, dès la rentrée de 2012. Il s’agit prioritairement de la création de nouvelles classes (constructions modulaires, rénovation de bâtiments existants) et, éventuellement, de certains espaces scolaires annexes (réfectoire, salle psychomotricité, etc.). Chaque projet retenu sera subsidié à concurrence de 70%. Un budget de 9 millions est consacré en 2011 à cette action. Etude de référence de l’Institut bruxellois de Statistique et d’Analyse: http://www.bruxelles. irisnet.be/files-fr/ibsa/2-series/ cahiers/cahiers_de_l_ibsa_n_2_ juin_2010

petits groupes thématiques, entrecoupés par des sessions récapitulatives et d’analyse des résultats. Chaque atelier développait un aspect spécifique d’évaluation des plans de diversité: le premier, le degré d’implication des délégués; le suivant la logique d’impulsion des différents plans; ensuite l’on passait à une observation pratique des changements dont les plans ont été le moteur tandis que le quatrième atelier se penchait sur la question des approches à éventuellement modifier dans le futur. Les résultats des ateliers d’évaluation ont clairement mis en évidence l’utilité de tels plans qui ont pu influer positivement sur les modes de recrutement, l’offre de formations, les règlements de travail, la représentation des groupes discriminés, etc. Ils ont aussi montré quels doivent être les points à renforcer et quels sont les principaux leviers syndicaux concrets: - Chaque plan doit reposer, en amont, sur une analyse précise de la situation de l’entreprise afin de disposer de la meilleure information possible dans la démarche de sensibilisation de la direction. Il faut renforcer l’appro-

che «par le bas» de cette «photo» de l’entreprise avec une enquête menée au niveau du personnel à tous les niveaux mais surtout en se basant sur le vécu des travailleurs directement concernés par la thématique. - Les plans doivent bénéficier d’une meilleure visibilité auprès des travailleurs. Dans ce sens il s’agit d’améliorer encore la circulation de l’information concernant d’abord, l’existence même des plans, et ensuite leurs actions. Les délégués syndicaux impliqués doivent veiller particulièrement à ce que l’information soit acheminée du CE ou du CPPT jusqu’aux travailleurs en proposant par exemple de nouvelles manières d’assurer la communication interne. Dans l’idée de maintenir les plans dans une dynamique continue, la participation de tous les travailleurs au processus est essentielle. L’impulsion syndicale à la formation de plans de diversité a été jugée suffisante. Les conseillers syndicaux en diversité ont néanmoins insisté sur le désir de renforcer encore l’accompagnement syndical de ceux-ci. En guise de conclusion, ils ont réitéré leur volonté de continuer à soutenir le développement de la diversité au sein des entreprises et ont rappelé l’importance de le faire en front commun syndical, chaque fois que cela est possible.

Les visées anti-bruxelloises du patronat flamand Le «Comité bruxellois» de VOKA a diffusé, en mai dernier, une note sur l’avenir de Bruxelles. Sans surprise, le patronat flamand plaide pour un renforcement des compétences communautaires à Bruxelles. Il revendique…la suppression des 19 Communes!, l’interdiction des listes électorales bilingues, etc. Il avance également l’idée d’instituer une «Commission de coopération» associant le fédéral, les régions et les communautés. Elle animerait une sorte de «forum» de discussion permanent sur le développement de la métropole bruxelloise, sans obligation de résultat pour les autres entités mais en leur donnant un pouvoir de contrôle direct sur le refinancement de Bruxelles, sur l’exercice de ses fonctions de capitale et de métropole internationale ainsi que sur le respect des lois linguistiques. Concrètement, VOKA veut voir l’Etat fédéral exercer une tutelle d’approbation sur la nomination des fonctionnaires de l’administration bruxelloise, afin d’en contrôler le bilinguisme… On le voit, on retrouve ici très clairement les velléités nationalistes de cogestion de Bruxelles. Sur le plan socio-économique, la tentative est double: 1° forcer la Région bruxelloise à investir toutes ses ressources dans sa fonction économique, au détriment des besoins sociaux des Bruxellois, au profit direct des entreprises («majoritairement flamandes»); 2° transférer aux Communautés la plupart des mécanismes de solidarité et de répartition de la richesse collective, comme le chômage de longue durée ou les soins de santé et instaurer, pour ce faire, un droit de tirage automatique des Communautés sur les recettes régionales. L’intention manifeste est de contourner les leviers régionaux du dialogue social, pour défendre les intérêts du patronat flamand implanté à Bruxelles, au travers de relais acquis auprès du gouvernement flamand…

Depuis 1997 déjà, par la voie du Pacte territorial pour l’Emploi (structure de collaboration entre Actiris, les interlocuteurs sociaux et les organismes d’intérêt public), les autorités publiques bruxelloises ont mis en place une politique de la diversité ciblant les entreprises et les secteurs. Ce qui n’était au commencement qu’actions de sensibilisation sous forme de séminaires est devenu aujourd’hui un cadre de pratique avec une procédure élaborée : en effet, sous l’impulsion des interlocuteurs sociaux, ce cadre a été mis en place dès 2006 pour encourager la création de véritables plans de diversité au sein des entreprises. Les pouvoirs publics flamands mènent le même type de politique à Bruxelles depuis 1998, via le Comité néerlandophone bruxellois pour l’emploi et la formation (le BNCTO). La stimulation à l’adoption de plans de diversité se fait via trois canaux principaux : contrepartie financière sous forme de subsides régionaux, obtention possible d’un «label diversité», leviers syndicaux et/ou régionaux via des consultants spécialisés dans la thématique. A la FGTB de Bruxelles, deux conseillers syndicaux de la «diversité», spécifiquement chargés de la question, informent et soutiennent les délégués syndicaux des entreprises engagées dans un plan de diversité: - Samantha Smith; samantha.smith@fgtb.be; 02/552.03.55 (FR) - Youssef Ben Abdeljelil; Youssef.benabdeljelil@abvv.be; 02/552.03.36 (NL) Du côté des pouvoirs publics, des consultants du Pacte Territorial pour l’Emploi accompagnent les entreprises qui souhaitent mettre en œuvre un plan de diversité. En bref, un plan de diversité consiste en un ensemble d’actions, mises au point par un groupe de travail formé au sein de l’entreprise et constitué de représentants de l’employeur, des travailleurs (délégué(e)s) et d’un responsable de la diversité, souvent lié au service du personnel. Cette structure porteuse procède à une analyse de la situation discriminatoire éventuelle de l’entreprise (au niveau du recrutement, de la gestion du personnel, de la communication interne/externe, etc.) et à la détermination d’actions communes, via l’adoption d’un plan sur mesure et sa mise en œuvre. Chaque étape et soumise à l’accord de l’ensemble des acteurs et des représentants des travailleurs via le Conseil d’Entreprise (CE), le Comité de prévention et de protection du travail (CPPT) ou via une structure ad hoc. Les différents plans avalisés subissent ensuite une évaluation intermédiaire et finale; la dernière est effectuée tant par les employeurs que par les travailleurs via les instances mises en place par le conseil d’entreprise et par le Comité de Gestion d’Actiris. Dans certains cas, après mise en œuvre et évaluation, un plan de diversité peut être «consolidé»: un plan de consolidation est alors adopté afin de rendre pérennes certaines actions de diversité qui ont eu des retombées manifestement positives.

Suivez le guide et soulevez la question de la diversité au travail! Le Cahier du militant (n°6) de la FGTB de Bruxelles «Egalité, Solidarité, Diversité», guide pratique destiné à aider les délégués dans leur action syndicale en faveur de la diversité dans les entreprises et les services publics bruxellois, est disponible gratuitement sur commande auprès de Véronique Bel: par téléphone au 02/552.03.57 ou par email à veronique. bel@fgtb.be. Vous pouvez également le consulter en ligne sur la page anti-discrimination et diversité de notre site internet: www. fgtbbruxelles.be


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RÉGIONS

SYNDICATS • N°12 • 24 JUIN 2011

CHARLEROI-SUD - HAINAUT

Formation interprofessionnelle 2011-2012 Un programme qui répond aux besoins de nos membres: délégué(e)s militant(e) s et affilié(e)s. CENFORSOC, le Centre de Formation Sociale et Culturelle organise, comme chaque année, à destination des affilié(e)s militant(e)s et délégué(e)s, son cycle de formation interprofessionnelle constitué de différents modules (exercice académique 2011-2012). La formation est d’abord un investissement personnel. Dès lors, nous attirons votre attention sur le fait que s’inscrire et confirmer sa participation à une formation demande une implication sérieuse à celle-ci. Le nombre de participants étant en constante augmentation et le nombre de places étant limité, nous vous demandons de lire attentivement ce qui suit. Dans un souci de parfaite organisation et afin de ne pas pénaliser d’autres participants, nous vous demandons d’honorer votre inscription. Il est bien entendu, évidemment, que des évènements imprévus peuvent survenir et donc dans ce cas, nous vous demandons de prévenir le plus rapidement possible notre centre de formation afin que nous puissions éventuellement pourvoir à votre remplacement.

Qu’avons-nous à vous proposer en 2011? • Module «Conseil d’Entreprise»: 80h00 10 mardis - Fonctionnement et missions du Conseil d’Entreprise, emploi et informations sur l’emploi, information économique et financière (approche théorique), introduction à l’économie de marché, rôle et missions de l’Inspection économique, analyse des comptes annuels. • Module «Comité de Prévention et de Protection au Travail»: 80h00 - 10 lundis - Fonctionnement et missions du CPPT, Service interne et externe de Prévention et de Protection au travail, les ambiances de travail, préparations et substances dangereuses, accidents du travail, introduction à l’évaluation des dommages corporels, les maladies professionnelles, le harcèlement moral, analyse des risques et moyens de protection (politique de prévention), aux inspections technique et médicale, le code du bien-être, le médecin du travail, CPPT exercices pratiques de mise en situation, entreprise: pollution - environnement. • Module «Extrême Droite»: «Pour vaincre son ennemi, il faut bien le connaître» LAO TSE. Module de 40h00 - 5 journées de 8h00. La 5ème journée sera consacrée aux visites du fort de BREENDONCK et de la gare de «triage» de MALINES. • Module «Politique de Base»: Module de 40h00 - 5 journées de 8h00.

Module qui propose une remise à niveau dans différents domaines, de manière à mieux comprendre le monde et devenir acteur de la société. Que se passera-t-il dans le courant du 1er semestre 2012? • Module «Initiation Vie Sociale»: 80h00 - 10 mardis - Ce module est ouvert à celles et ceux qui souhaitent simplement dépasser la situation d’affilié passif et veulent se familiariser aux objectifs de celle-ci, à son fonctionnement et acquérir de plus quelques connaissances dans les structures politiques, sociales, judiciaires et les techniques de communication. Il est d’ailleurs recommandé à celles et ceux qui souhaitent entreprendre les modules «Conseil d’Entreprise» et «Comité de Prévention et de Protection au Travail» de suivre préalablement le module «Initiation Vie Sociale». Les camarades qui ont achevé ce module d’ «Initiation» pourront suivre le module «Perfectionnement Vie Sociale» qui débutera le 2ème semestre 2012. Les locaux dans lesquels ont lieu la formation se situent au 1er et 2ème étage de la Maison des Huit Heures, 23 Place Charles II à 6000 CHARLEROI. • Module «Fiscalité recyclage»: 40h00 - Les mardis en soirée de 17h10 à 20h40 pour les camarades ayant suivi le module «Fisca-

lité» organisé antérieurement. Les cours se donnent dans les locaux de la FGTB CHARLEROI. Attention: nos formations sont accessibles sous réserve de disponibilités. Votre inscription sera validée par retour de courrier de notre part. Remarques générales: - Nos programmes de formation donnent accès au bénéfice du Congé Éducation Payé. - Nos modules informatiques sont suspendus momentanément. Renseignements et formulaires d’inscription: Secrétariat ASBL CENFORSOC: Carmela DI BERNARDO (Tél.: 071/641.286 – Fax: 071/300.567) – Responsable Formations: Ruddy DANTHINE. Venez visiter notre site internet: www.cenforsocasbl.be et inscrivez-vous en ligne! Merci de vérifier la disponibilité des modules sur le site. Si vous trouvez nos formations intéressantes, faites-le savoir aux autres camarades de votre entreprise!

TOURNAI - ATH - LESSINES

Avis aux affilié(e)s du SETCa Wallonie Picarde

Depuis le 20 juin 2011

Le SETCa Wallonie Picarde informe ses affilié(e)s que les bureaux de TOURNAI seront fermés: - Du jeudi 21 juillet 2011 au dimanche 24 juillet 2011 inclu; - Du vendredi 12 août 2011 midi au lundi 15 août 2011 inclus.

N O US

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Les bureaux de MOUSCRON seront fermés

La permanence du service juridique à ATH ne se tiendra pas du jeudi 14 juillet 2011 au jeudi 18 août 2011 inclus.

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Avis aux affilié(e)s du SETCa Wallonie Picarde Le SETCa Wallonie Picarde informe ses affilié(e)s que nos bureaux de MOUSCRON seront fermés à partir du 1er septembre 2011. Une permanence juridique sera assurée une fois par semaine à savoir: Le mardi de 8h30 à 12h30 et de 13h à 17h Les autres jours de la semaine, les bureaux de Tournai restent accessibles soit: - Par téléphone: 069/89.06.56; - Par fax: 069/89.06.59; - Par mail: admin.tournai@setca-fgtb.be; - Via le site web: www.setcawapi.be

M M ES I C

- Du lundi 8 août 2011 au vendredi 26 août 2011.

Nouveau Siège central 12 A rue du Crampon 7500 Tournai


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SYNDICATS • N°12 • 24 JUIN 2011

RÉGIONS

LIEGE - HUY - WAREMME Pour la troisième année consécutive, l’Union Liégeoise pour la Défense de la Paix organise un déplacement à

La 81ème Fête de l’Humanité à Paris Cette fête est un lieu unique de solidarité, qui mêle concerts et débats, animations culturelles et échanges, théâtre, expositions et rencontres avec des exposants du monde entier. Trois jours de concerts, débats, théâtres, expositions, attractions, foires aux livres, cinémas, sports... Aperçu de la programmation: • Yannick Noah • SUM 41 • Bernard Lavilliers • Gaëtan Roussel • Nolwenn Leroy • Fat Freddy’s Drop • Souad Massi • Patrice • No One is Innocent • Cyril Makaiesh • HK et les Saltimbanks • Dick Annegarn • Compagnie Pietragalla Quand? Départ le samedi 17 septembre 2011 à 7h30, place Saint-Paul à 4000 Liège. Retour le dimanche 18 septembre 2011 vers minuit. Prix? 100 euros (sur base d’une chambre double) incluant le transport en car, 1 nuit d’hôtel, lepetit déjeuner, et le pass d’entrée au festival pour les 2 jours. Réservations obligatoires et effectives dès versement au compte de l’ULDP: N° 634-3529601-37 - Communication: «noms complets des participants + Huma 2011». !!! Date limite des réservations: le 15 août 2011!!! Merci d’envoyer également un e-mail de confirmation de votre participation lorsque vous avez effectué le versement. Contact pour infos supplémentaires: ULDP - Alice Minette - 04/221.95.86 - alice.minette@fgtb.be Site de la Fête 2011 : http://humanite.fr/fete_huma

VERVIERS


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°12 • 24 JUIN 2011

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Euro-manifestation Indignons-nous! contre l’austérité > EDITO

A Madrid, on les appelle «indignados» (indignés). Ils sont descendus spontanément dans la rue et se sont installés sur une place publique de la capitale espagnole pendant une bonne semaine avant de s’en faire chasser par la police. C’est Monsieur et Madame ou Mademoiselle Tout-le-monde. Ce sont des étudiants, des jeunes, chômeurs ou non, des retraités, des ménagères… Ils en ont marre de galérer. Ils sont inquiets pour leur avenir et ce ne sont pas les plans d’austérité qui vont les rassurer. Ils ont été chassés mais ils reviendront semaine après semaine. Car la politique que l’on met en place sous l’égide de la droite européenne ne va qu’aggraver leur situation Un peu partout en Europe les «indignés» font des émules et ce n’est pas un hasard : on est tous logés à la même enseigne. Tous rejoignent dans l’indignation les Grecs inquiets sur le sort qui sera réservé à leur emploi, leur retraite, leurs soins de santé, leur salaires, leurs services publics. A leur vie et à celle de leurs enfants. Ils ne sont peut-être que quelques milliers à occuper les places. Ils n’étaient que quelques centaines l’autre dimanche à Bruxelles, mais nous sommes tous des «indignés»! Nous sommes des millions. Et c’est ce message que nous avons porté auprès des instances européennes en manifestant à Luxembourg le 21 juin dernier avec les syndicats allemand, français et luxembourgeois. Nous sommes indignés de voir les créanciers de la Grèce, c’està-dire principalement les banques allemandes et françaises, réclamer des sacrifices aux petites gens pour payer les pots cassés par les banques elles-mêmes. Indignés de voir d’autres pays en difficulté - dont la Belgique sans doute demain - se faire rançonner par ces mêmes banques que l’on a sauvées de la banqueroute en puisant dans la caisse commune de nos pays respectifs. Nous sommes révoltés que l’on s’attaque aux petites pensions, aux allocations de chômage, aux salaires alors que traders et managers s’octroient des bonus pharaoniques. Indignés de voir les banques mettre leurs intérêts au dessus de l’intérêt général; de voir les autorités européennes prises en otage par un lobby conservateur et rétrograde dont le seul souci est de continuer son business as usual sur les marchés financiers et de couper dans les filets sociaux, pour laisser la voie libre aux marchés. Indignés encore de voir la crise financière servir de prétexte à une restauration néolibérale alors qu’elle devait servir de leçon pour remettre de l’ordre dans le monde de la finance et dans les marchés. Scandalisés de voir des pays entiers suspendus à la merci de quelques agences de notations qui font la pluie et le beau temps et coulent en une minute par un simple communiqué les mois d’efforts consentis par les populations pour «rassurer les marchés». L’indignation est notre ressort commun. Mais notre moteur reste notre mobilisation et la certitude qu’il y a une alternative. Nous savons que l’austérité et le dumping salarial nous mènent dans une impasse. Nous savons qu’il n’y a pas d’autre option que de faire de l’Union européenne une communauté plus forte et plus solidaire. Nous savons que l’ Europe n’a d’avenir que si elle place le travailleur au centre des préoccupations. Ce ne sont pas la compétition, la concurrence entre les travailleurs et le dumping social qui sauveront l’idée européenne, mais bien la solidarité. Cette Europe pour les gens doit mettre des moyens suffisants pour relancer l’économie réelle en instaurant une taxe sur les transactions financières, mettre fin à la concurrence fiscale entre Etats membres par l’harmonisation fiscale en ce qui concerne l’impôt des sociétés, réhabiliter les investissements dans les projets et les réseaux d’infrastructure et de développement durables.

Anne Demelenne Secrétaire générale

Rudy De Leeuw Président

Près de 20.000 manifestants se sont réunis à Luxembourg à l’appel de la Confédération européenne des syndicats. Une journée d’action européenne était organisée pour dénoncer les mesures d’austérité et le plan de gouvernance économique imaginé par la droite européenne, qui sera voté dans les jours à venir. La FGTB était bien sûr présente, aux côtés des deux autres syndicats belges, ainsi que des syndicats français, allemands et luxembourgeois. Les syndicats européens ont fait entendre leur opposition quant au programme défendu par la droite européenne : menace sur l’indexation des salaires et les services publics, baisse des salaires, recul de l’âge de la pension… La FGTB estime nécessaire de réduire les déficits publics. Mais il

faut rendre aux Etats des marges de manœuvre en matière économique et assurer le financement de la sécurité sociale, garantir nos pensions et relancer l’activité industrielle et l’emploi. Mais l’austérité n’est pas une fatalité. Une autre voie plus juste, plus efficace, est possible. Il faut pour cela oser s’attaquer aux privilèges de l’ar-

gent. Nos revendications pour un impôt plus juste chez nous valent pour l’Europe: lutte contre la fraude fiscale, suppression des cadeaux fiscaux aux entreprises (dont les intérêts notionnels), taxation des transactions financières, suppression des paradis fiscaux, harmonisation de l’impôt des sociétés avec un taux minimum européen.

«C’est à cause des banques que nos pays se sont endettés et c’est à nous qu’elles ont le culot de venir demander des comptes», a rappelé Anne Demelenne, secrétaire générale de la FGTB. Et de mettre en garde: «Ce qui nous attend? S’ils ne modifient rien, ce sera une nouvelle récession économique. Ils vont pénaliser la consommation et les services publics!»


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ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°12 • 24 JUIN 2011

Indignés à Bruxelles: ce à quoi ressemble une démocratie «Non au travail à tout prix», «Indignez-vous!», «Non à la dictature des patrons et des banques», «Solidarité avec les peuples du monde entier», tels étaient quelques-uns des messages scandés et affichés lors de la manifestation des Indignés, dimanche 19 juin, à Bruxelles. This is what democracy looks like. C’est à cela que ressemble une démocratie. A des gens dans la rue, qui disent que oui, tout simplement, «ça» les indigne, que non, ça ne peut pas continuer comme ça. Que ce monde-là, ses injustices, ses guerres et son système, les écœure. Et qu’ils rêvent d’en créer un autre, au nom de et pour tous, les travailleurs, les étudiants, les sanspapiers, les retraités, les exclus. La démocratie, le pouvoir au peuple, ils la veulent maintenant.

ou de leur fenêtre ont encouragé le mouvement. C’est justement l’un des objectifs de ces Indignés bruxellois: toucher la population des quartiers de Bruxelles, où vivent les «Indignés invisibles», sans emploi voire sans papiers, en situation précaire. De nombreuses propositions de commissions, en vue d’informer les habitants de ces quartiers, ont vu le jour lors de l’Assemblée populaire qui s’est tenu à la fin du cortège, au cœur de la Gare

de Bruxelles-Luxembourg. Une assemblée où des camarades grecs, espagnols, italiens ont également pris la parole, pour des témoignages instructifs et poignants. Retour à la gratuité, rejet des politiques en place, «qui utilisent notre vote mais n’acceptent pas notre voix», proposition d’une grève générale européenne, les idées fusent et la révolution se fait, de manière pacifiste et engagée. A l’issue de l’Assemblée, les Indignés gagnaient Sainte-Catherine pour, cette fois, soutenir le combat des sans-papiers. Et mercredi 22, c’est au rondpoint Schuman qu’ils avaient rendez-vous, contre le pacte Euro + et la Gouvernance européenne. Parce que le mouvement continue et s’amplifie, et qu’il semble désormais impossible de faire taire l’indignation.

Ils défilaient à Madrid, à Paris, mais aussi à Bruxelles dimanche dernier. Selon les sources, la fréquentation diverge, mais l’on peut vraisemblablement estimer à un bon millier le nombre d’ Indignés regroupés place Flagey dès 14 heures. Visiblement plus nombreux que lors des actions précédentes.

> RAPPORT ANNUEL DE LA CSI

Le droit de grève trop souvent bafoué en Belgique Selon la Confédération internationale des Syndicats, le droit de grève en Belgique n’est pas suffisamment garanti. Les employeurs exploitent la possibilité légale d’un recours en urgence pour casser les piquets de grève. Chaque année la Confédération internationale des Syndicats (CSI) publie son rapport sur la violation des droits syndicaux dans le monde. Dans son rapport 2010 qui couvre 143 pays, , la CSI a compté 90 syndicalistes tués pour leurs activités syndicales et 75 autres qui ont fait l’objet de menaces de mort. La confédération a aussi dénombré 2.500 détentions et 5.000 licenciements de syndicalistes. Le rapport pour la Belgique ne fait heureusement pas mention de menaces physiques. Les droits syndicaux fondamentaux sont garantis, précise le rapport. Les travailleurs ont le droit de constituer des syndicats et d’adhérer au syndicat de leur choix. Une protection spéciale est accordée aux représentants du personnel au sein des conseils d’entreprise et comités de prévention et de protection au travail et aux délégués syndicaux. Pourtant, estime le rapport, certaines inquiétudes demeurent.

Protection insuffisante Une protection efficace contre la discrimination antisyndicale n’est pas vraiment assurée puisque l’obligation de maintien au travail et/ou de réintégration des délégués licenciés n’est pas absolue. Les employeurs sont toujours libres de licencier les militants en leur payant des indemnités. Une procédure spéciale doit être suivie pour licencier les représentants des travailleurs mais dans la pratique, les représentants des travailleurs ne sont jamais réintégrés. Les employeurs préfèrent verser les indemnités prévues dans la loi, même importantes, plutôt que de respecter la procédure spéciale ou de réintégrer les représentants du personnel licenciés abusivement.

Malgré une altercation avec la police en début de parcours, les Indignés ont pu rejoindre la place du Luxembourg en fin d’après-midi. Le groupe, melting pot d’opinions et de combats en vue d’un monde plus juste, a vraisemblablement acquis à sa cause les riverains du quartier Malibran, qui de leur seuil

PME: le maillon faible La représentation collective des travailleurs dans les petites et moyennes entreprises (PME) n’est pas assurée, bien que la situation se soit améliorée avec l’adoption en 2008 d’une loi garantissant à toute délégation syndicale dans les PME le droit à l’information et la consultation.

Trop de requêtes unilatérales Les tribunaux civils ont affaibli le droit de grève, notamment en restreignant les piquets de grève même si la jurisprudence a maintenant confirmé que le droit de grève ne se limite pas aux actions de grève mais peut couvrir d’autres types d’action dont l’occupation. Malgré un accord informel conclu en 2002 sous le nom de «gentlemen’s agreement» entre les partenaires sociaux en 2002 visant à favoriser la conciliation et la médiation sur toute autre forme de règlement des conflits collectifs, les employeurs ont souvent et abusivement demandé l’intervention des tribunaux en prétextant «l’urgence absolue». Plutôt que d’engager des négociations, les entreprises introduisent des requêtes dites unilatérales, ce qui implique que les décisions de justice sont prises sans laisser le temps aux travailleurs de plaider leurs causes. De lourdes astreintes sont prévues s’ils passent outre à ces jugements. Les recours en justice sont possibles, mais souvent vains. Ces dérives qui violent le droit de grève font l’objet d’une plainte introduite auprès du Comité européen des droits sociaux par la Confédération européenne des syndicats (CES) et les trois fédérations nationales, l’ACLVB-CGSLB, la CSC-ACV et la FGTB-ABVV.

Des exemples

Rédaction: Syndicats - 42 rue Haute, 1000 Bruxelles Nicolas Errante: rédacteur en chef. Tél.: 02/506.82.44 Aurélie Vandecasteele: journaliste. Tél.: 02/506.83.11 E-Mail: syndicats@fgtb.be Secrétariat: Sabine Vincent. Tél.: 02/506.82.45 Service abonnements: 02/506.82.11

La diaspora congolaise se mobilise autour d’un projet de santé solidaire avec la RDC, avec l’appui de Wallonie Bruxelles International (W.B.I.) et de la Mutualité socialiste. Permettre à des membres de sa famille (jusqu’à 7 personnes) vivants à Kinshasa d’accéder à des soins de santé de qualité à Kinshasa est maintenant possible à partir de la Belgique, c’est l’objectif poursuivi par le projet SOLIDARCO (Solidarité Belgique Congo). Et ce pour 1e par jour! Le principe consiste en une contribution financière régulière et mensuelle de 30e d’un donateur vivant en Belgique, permettant l’accès à des soins définis, à un certain nombre de personnes vivant à Kinshasa On peut s’inscrire dans ce projet sur le site http://www.solidarco.be ou contacter SOLIDARCO, PLACE SAINT JEAN 1-2 à 1000 BRUXELLES - EMAIL: solidarco@gmail.com

AB Inbev: le 12 janvier, suite à des actions de grève sur les sites de Liège et de Louvain d’AB Inbev (le géant brassicole venait d’annoncer une restructuration impliquant la perte de 300 emplois), l’employeur a demandé à la justice de considérer les piquets de grève comme des «voies de fait». En première instance, les tribunaux ont jugé la requête non fondée. En appel, concernant le site de Louvain, un juge a donné raison à l’employeur, ordonnant le déblocage des entrées et sorties des marchandises, une décision contestée par les autorités locales. Le 20 janvier, un compromis est intervenu entre les différentes parties. Liste noire aux Forges de Clabecq: le 3 mai, au bout d’une très longue procédure, l’entreprise métallurgique Duferco a été condamnée à payer une indemnité à 26 ex-travailleurs des Forges de Clabecq. Lors de la faillite de celles-ci en 1997, les syndicats et le repreneur (Duferco) avaient conclu un accord portant sur la reprise de 800 des travailleurs qui avaient perdu leur emploi. Mais au cours de la procédure, la presque totalité des anciens délégués syndicaux avaient été écartés (seuls trois travailleurs protégés sur un total de 160 avaient été invités à poursuivre les démarches d’embauche). Arrestations préventives et musclées lors d’une Euromanifestation: Lors de l’Euromanifestation du 29 septembre à Bruxelles organisée à l’appel des syndicats européens, les forces de l’ordre ont procédé à 250 arrestations, dont au moins 150 préventivement (c’est-à-dire avant la manifestation) alors que les manifestants ne troublaient en rien l’ordre public et ne montraient aucune violence potentielle ou réelle.


ACTUALITÉ

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> MONTDIDIER VILLE PILOTE EN MAÎTRISE DE L’ÉNERGIE

Un village gaulois résiste à la libéralisation 6.500 habitants, deux petites églises et une mairie tout ce qu’il y a d’ordinaire… La petite ville française de Montdidier près d’Amiens en Picardie, à 220 Km de Bruxelles ne mérite certes pas de figurer dans le guide Michelin. Et pourtant les visiteurs se bousculent au portillon. C’est que Montdidier est «ville pilote en maîtrise de l’énergie». Eoliennes, biomasse, isolation, panneaux photovoltaïques, tout fait farine au moulin pour réduire la facture d’énergie de la commune qui espère que son exemple fera école. RISE, notre Réseau intersyndical de sensibilisation à l’environnement a organisé un minitrip d’étude pour aller voir ce qu’il s’y passe. erdu dans la campagne Picarde, Montdidier n’avait que l’usine Delsey, fabricant de valises, comme activité industrielle. Début des années 2000, Delsey bat de l’aile. La commune commence à se poser la question de sa reconversion. Et elle fait bien parce qu’en 2005 Delsey liquide son usine en laissant 600 travailleurs sur le carreaux et un trou dans les recettes de la municipalité. Une reprise bidon par un supposé fabricant de panneaux solaires finit en liquidation judiciaire et condamnation pour faillite frauduleuse.

P

Retour en arrière: 1996, on libéralise le secteur de l’électricité et Montdidier se demande ce que deviendra sa régie municipale d’ électricité. Malgré la libéralisation du secteur, en effet, la France a permis le maintien des régies publiques. Montdidier a fait le choix de garder la sienne et prend l’option idéologique de valoriser l’outil public. Sa régie sera donc à la fois (très petit) producteur, distributeur et gestionnaire de son réseau.

Chasse au gaspi 2003, l’idée fait ainsi son chemin de se servir de cet instrument pour opérer au niveau local une petite révolution verte. Sous l’égide de sa maire socialiste Catherine Quignon, la commune se lance dans des projets de maîtrise de l’énergie. Ecologie + coût de l’énergie = chasse

aux économies. Montdidier va entreprendre la chasse au gaspi dans ses bâtiments publics qui sont de véritables passoires thermiques. L’idée d’un parc éolien est lancée. Puis celle d’un système de chauffage urbain au bois. Mais pour cela il faut investir, trouver des financements, des partenaires… En 2004, la ville avec l’aide de l’ADEME, Agence (nationale) de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, et du Conseil régional, lance l’opération Montdidier «ville pilote». Grâce au protocole d’accord avec l’ADEME, et avec les aides financières reçues, la commune va investir dans les énergies propres. La petite régie publique d’électricité lui apporte l’expertise et son mini réseau. A noter que malgré le libre choix du distributeur, 100% des 3000 ménages de la ville sont restés clients de la régie publique qui est moins chère qu’EDF. Puis les projets et leur réalisation s’enchaînent: - 2006 l’étude d’un réseau de chauffage urbain au bois est lancée. Une agence «conseil énergie» est mise en place. - 2007 l’appel d’offre est lancé. - 2008, la commune obtient le permis de construire 4 éoliennes. On lance les chantiers d’isolation des écoles. Le réseau de chauffage pour les bâtiments publics, alimenté par une chaufferie biomas-

se (aux copeaux de bois) est mis en service. On coiffe ce bâtiments de panneaux solaires. - 2010 les quatre éoliennes sont mises en service. On commence les travaux d’isolation d’une école.

Mix énergétique Aujourd’hui, la plupart des bâtiments publics, mairie, écoles, hôpital, tribunal, cinéma (public, c’est-à-dire appartenant à la municipalité), sont reliés au réseau de chauffage urbain alimenté par la chaufferie à bois. Certains ont été isolés et sont en plus dotés de panneaux photovoltaïques. C’est le cas de l’école primaire du Prieuré qui en plus a été la première à être dotée d’une chaudière à bois, ce qui a permis de développer la filière bois qui servira à alimenter la chaufferie à bois alimentant le réseau urbain. Chaque bâtiment public affiche ses performances énergétiques, son bilan CO2 et sa consommation en eau avec un affichage qui les classe de A à G comparable à celui que l’on voit sur les frigos ou les voitures. L’éclairage public a aussi été revisité: ampoules plus économiques et baisse de la tension. La municipalité a ainsi pu réduire de moitié sa facture énergétique. Et Montdidier a d’autres projets dans ses cartons dont la mise en chantier d’un parc photovoltaïque de 5000 m2, la création d’un centre de méthanisation, d’un écoquartier, l’extension du chauffage urbain aux particuliers, etc.

Retour sur investissements pour tous Mais ce n’est pas tout. La politique énergétique de la ville encourage aussi les particuliers. Dans les déplacements par exemple. C’est assez symbolique mais hautement didactique: les habitants de Montdidier reçoivent une prime de 40% à l’achat d’un vélo électrique (le paysage est un peu vallonné) chez un vendeur local. 10% de ristourne du commerçant et 30% de la mairie. Outre l’agence conseil locale en matière d’énergie et l’information dispensée sur les expériences en cours, la mairie, la régie et la Communauté de communes à laquelle appartient Montdidier octroient des aides financières allant jusqu’à 1.500e aux particuliers qui investissent dans les économies d’énergie, chauffe-eau solaire, pompe à chaleur, chaudière performante, poêle ou chaudière à bois.

La chaufferie à bois alimente un réseau qui dessert les bâtiments publics. Entièrement automatisée elle ne nécessite qu’un minimum de maintenance. Elle fonctionne avec des copeaux de bois, résidus d’exploitation de producteurs locaux. Les fumées sont filtrées et les cendres valorisées en agriculture. De plus le toit est couvert de panneaux photovoltaïques. La chaufferie assure 61 % des besoins énergétiques des bâtiments publics, le complément étant fourni par les trois chaudières à gaz de l’hôpital.

Les quatre éoliennes de 2 MW chacune portent le nom d’un enfant de la commune et délivrent en vitesse de croisière 19 GWh/ an soit la moitié de la consommation annuelle d’électricité de la commune. profit. D’ailleurs, tous les bénéfices de la régie sont réinjectés dans la politique de maîtrise de l’énergie du la ville.

est faite qu’on peut «penser global et agir local» de manière efficace que le simple encouragement aux comportements – et aux investissements – individuels.

Nous n’avons pas chez nous un tel instrument, mais la démonstration

Chaque abonné à la régie d’électricité a en outre reçu son «dividende» sur les bénéfices de 10e. Ce n’est pas le Pérou explique Laurent Morelle, le directeur de la régie, mais cela montre aux habitants que les efforts de la mairie et de sa régie servent à améliorer le quotidien de chacun. Si Montdidier a pu faire tout ça, c’est parce qu’il a une volonté politique forte et un instrument public qui fait office d’opérateur et qui ne cherche pas à faire du profit pour le

L’école primaire du Prieuré a été isolée par l’extérieur, équipée de panneaux photovoltaïques et dotée d’une chaudière biomasse à bois


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UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

SYNDICATS • N°12 • 24 JUIN 2011

> AVIAPARTNER PERD SA LICENCE

La décision incompréhensible de TBAC met plus de 1.000 emplois en péril Le mercredi 8 juin, l’exploitant de l’aéroport BAC a décidé d’octroyer la licence de Aviapartner à Swissport, le manutentionnaire de bagages le plus grand au monde.

«Un troisième manutentionnaire préférable?» Le professeur Eddy Vandevoorde n’a pas raté l’occasion pour vomir son venin encore une fois sur les syndicats. Selon lui, les choses ne seraient pas allées jusque-là, s’il y avait eu trois manutentionnaires. Cet homme de Voka (organisation patronale flamande), qui, apparemment, fait la pluie et le beau temps dans certains entourages de la CD&V, n’a pas encore oublié l’échec qu’il a subi dans le dossier du «troisième manutentionnaire». Que ce serait encore pire avec trois manutentionnaires et qu’un bain de sang social serait inévitable, c’est ce dont on omet de parler pour toute commodité. Les choses auraient alors dû être partagées entre trois joueurs et le personnel aurait encore été davantage dupé.

Depuis plus de 50 ans déjà, Aviapartner, anciennement Belgavia, est actif dans la manutention de toutes sortes de bagages et de fret à l’aéroport de Zaventem. Les licences de l’autre manutentionnaire actif à l’aéroport, Flightcare, ont (heureusement) été prolongées pour 7 ans. Frank Moreels, Secrétaire Fédéral UBOT Transport routier & Logistique, trouve la décision de l’exploitant de l’aéroport incompréhensible. «Il n’y avait pas de plaintes concernant la qualité des services fournis par Aviapartner et cette décision met plus de 1.000 emplois en péril. Pour l’UBOT, aujourd’hui, il est prioritaire de maintenir l’emploi pour que les travailleurs de Aviapartner puissent poursuivre leur travail même après le 1er novembre.» Sandra Langenus, Secrétaire Régional de l’UBOT, ajoute: «Flightcare et Aviapartner tenaient compte

du fait qu’il pouvait y avoir des modifications. Heureusement, Flightcare y échappe, mais Aviapartner ne s’était en tout cas pas attendu à perdre tout. Nous entamerons au plus vite des discussions avec le nouveau détenteur de la licence, Swissport, pour garantir l’emploi des travailleurs actuels de Aviapartner à long terme, aux mêmes conditions de travail et de salaire.» Ce même mercredi 8 juin, le personnel entier de Aviapartner a fait grève. Il s’agissait d’une grève de 24 heures en réaction aux nouvelles écrasantes qu’il avait dû encaisser. Au cours des négociations qui ont pris cours immédiatement le jour qui suivait la communication, l’accent fut mis sur le maintien de l’emploi de tous les travailleurs de Aviapartner et sur le maintien des conditions de salaire et de travail

de ces travailleurs. Mais il ne suffisait pas seulement de négocier ces points-là. Il fallait obtenir des garanties quant à la sécurité du matériel et les procédures de travail, des garanties pour avoir suffisamment de personnel par équipe, par avion et par mission, … Flightcare et Swissport étaient d’accord de signer le protocole, s’engageant ainsi à reprendre, en date du 8 juin 2011, le personnel entier avec un contrat Aviapartner aux conditions de la CCT 32 bis, autrement dit avec le maintien des mêmes conditions de travail et de salaire. En plus, nous avons négocié un même accord pour les 7 années suivantes, réglant ainsi le transfert du personnel au cas où le contrat commercial serait modifié. C’est plus que l’on avait espéré au début des négociations. Nous avons gagné notre première bataille dans ce

«Et le voyageur?» Si l’on doit en croire une certaine presse, les syndicats prennent de nouveau le voyageur en otage! Dans la dernière édition de Trends (Tendances), Alain Mouton relate de «la faillite du syndicalisme» et s’attaque en premier lieu à la FGTB. Il parle de la prise en otage constante des passagers. Pourtant, les syndicats n’ont reconnu aucune grève dans la manutention au cours des trois dernières années. En dépit d’une gestion souvent mauvaise, en dépit de situations de travail dangereuses, en dépit du manque de personnel dans les équipes,… les syndicats ont assumé leur responsabilité et résolu les problèmes sans que les voyageurs en aient subi les répercussions. La grève chez AVIA était tout-à-fait justifiée. Des membres du personnel qui se sont donnés déjà pendant de longues années pour cette entreprise, étaient «remerciés» avec une gifle! Même le voyageur modal comprendra que le risque de perdre 1200 emplois justifie une grève. «Johan Vande Lanotte interpelle Etienne Schouppe!» La nouvelle d’Avia était à peine arrivée que nous recevions déjà des témoignages d’appui pour le personnel. Hans Bonte (SP.a) qui avait déjà pris la défense du personnel, était le premier à se faire entendre. Johan Vande Lanotte quant à lui a lancé le feu d’artifice au sénat, lorsqu’il a harcelé le secrétaire d’état Schouppe de questions au sujet de l’exclusion d’Aviapartner. C’était sous la pression de son interpellation que le secrétaire d’état a finalement promis une investigation de la procédure concernée. C’est dans le malheur qu’on apprend à connaître ses amis. dossier ! Les mauvaises langues qui prétendent que les actions syndicales sont datées et inutiles doivent revoir leur point de vue depuis le

9 juin. C’est grâce à la solidarité du personnel tout entier que nous avons pu obtenir cet accord unique à l’aéroport. L’action paie!

Après de longues et laborieuses négociations, un projet d’accord est intervenu pour le secteur du Transport de Choses et de la Logistique Dans un contexte difficile!

tains domaines:

Tout le monde sait dans quel contexte difficile les négociations se sont déroulées. Après le rejet du projet d’Accord interprofessionnel (AIP), le gouvernement a fixé par Arrêté Royal la «marge de négociation» pour les concertations sectorielles. Avec une marge de 0,3%, qui en outre n’est d’application qu’en 2012, le gouvernement a mis les employeurs sur une chaise bien confortable pour négocier.

- L’index est entièrement sauvegardé (pas de sauts d’index ou d’autres opérations visant à éroder le système d’indexation sectoriel).

Les employeurs dans notre secteur le savent également et ont adopté une attitude très rigide dès le début des négociations. «Aucune marge pour aller plus loin que l’AR», disaient-ils. Pourtant, les employeurs savaient très bien que les négociateurs étaient appuyés par un arrière-ban fort. C’est grâce à cet appui que nous pouvons soumettre aujourd’hui un «projet d’accord».

Un compromis honorable… Comme vous pourrez le constater, nous avons réussi à repousser les attaques des employeurs dans cer-

- Il n’est pas question d’un accord all-in selon lequel l’indexation et l’augmentation salariale ensemble ne peuvent pas dépasser la marge. - Les droits syndicaux ne sont pas démantelés, mais par contre ont été étendus. Quant au pouvoir d’achat , tous les travailleurs du secteur mettront un pas en avant pendant la durée de cet accord. Chaque travailleur recevra une augmentation de son salaire suite à l’instauration d’une allocation d’ancienneté supplémentaire à partir d’un an dans le secteur et, en plus, les allocations d’ancienneté existantes seront augmentées. N’oubliez pas l’augmentation des allocations accordées en cas de maladie par le Fonds social et faites le compte.

Une percée sur des dossiers de principe! Depuis des années déjà, l’UBOT lutte pour l’instauration d’une classification de fonctions équitable dans le secteur. Aujourd’hui, nous avons réussi à en faire accepter le principe! Tout comme pour le personnel non roulant, une classification des fonctions sera introduite, établie à l’aide d’un spécialiste externe en la matière. Frank Moreels, secrétaire fédéral, souligne: «Nous étions la seule organisation syndicale à mettre le statut des travailleurs transportant des produits pétroliers à l’agenda, ainsi que celui des chauffeurs qui conduiront sous peu des véhicules plus longs et plus lourds. Cet accord rencontre les préoccupations de l’UBOT à l’égard de ces chauffeurs, notamment dans le même volet qui traite de la classification des fonctions. Des accords spécifiques pour les chauffeurs transportant des produits pétroliers ont été conclus en vue d’améliorer progressivement leur statut et entretemps, une première amélioration

du salaire interviendra déjà le 1er janvier 2012. Nous ne pouvons pas assez le répéter: l’UBOT a fait de ce point une priorité et continuera à le faire…»

Extension des droits syndicaux Nous avons réalisé aussi un progrès dans le domaine des droits syndi-

caux. La prime syndicale pour tous les syndiqués est augmentée et le nombre de «jours de formation» pour tous les titulaires (effectifs ou suppléants) d’un mandat syndical, est étendu. Vous désirez lire le texte entier de l’accord: consultez le site web de l’UBOT, ou contactez: info@ubotfgtb.be


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°12 • 24 JUIN 2011

> CHARLEROI

Envie de donner de la voix? Participez au festival de la Chanson ouvrière! Que vous soyez chanteur, musicien, membre d’un groupe, amateur ou confirmé, le Centre Jeunes Taboo de Charleroi vous invite à participer au tout premier festival de la chanson ouvrière. Reprenez à votre sauce des chants ouvriers et révolutionnaires, donnez de la voix, et remportez peut-être le concours, le 8 octobre prochain. Le premier festival de la Chanson ouvrière verra le jour le 8 octobre prochain, aux Ecuries de Charleroi, sous l’impulsion du Centre Jeunes Taboo. Au programme, un concours de chants ouvriers, ainsi que des expos et des activités diverses centrées sur la culture ouvrière. Le point d’orgue sera le concours, où des musiciens amateurs ou confirmés démontreront tout leur talent, sur des reprises et adaptations de chants ouvriers présélectionnés. Emilie Jacquy, Antoine Thioux et Mélanie Carboni, animateurs au Centre Jeunes, nous en parlent.

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Le liste des chansons Les organisateurs ont veillé à multiplier les origines et langues des chants mis à disposition des candidats. Pour ainsi représenter toutes les luttes sociales. «Nous avons mis des chants américains», précise Emilie, «car on a souvent tendance à oublier que les Etats-Unis ont mené beaucoup de luttes syndicales. Le Premier mai, par exemple, prend son origine dans les combats américains pour la journée des huit heures».

En français

«Nous avons dressé une liste de vingt chants, pour certains incontournables, pour d’autres moins connus, ou régionaux. Nous avons ciblé l’époque «1911-2011», pour se caler avec l’événement du même nom qui se déroule actuellement à Charleroi. De plus, c’est une période particulièrement intéressante au niveau syndical.» Pour établir la liste en question, les animateurs du Centre Jeunes Taboo ont parcouru les archives du Cenforsoc et de l’Institut d’Histoire ouvrière et sociale de Seraing, qui abrite pas moins de quatorze mille partitions liées

Comment participer? Chaque candidat ou groupe de musique doit choisir un chant, et remettre sa candidature avant le 15 juillet. Pour faire son choix, il peut consulter le site festivalchansonouvriere.be, ou la liste ci-contre. Il peut également contacter le Centre Jeunes Taboo au 071/641.307, ou se rendre sur place (8 rue Basslé à Charleroi). Le matériel (paroles de la chanson, etc.) lui sera remis ou envoyé. Une pré-écoute sera organisée durant l’été.

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à l’histoire ouvrière. Un tri drastique a donc été réalisé, pour au final offrir une liste adaptée à l’idée du festival. «Nous avons choisi des airs entraînants, sympathiques à chanter, abordant diverses thématiques. La chanson était un média à l’époque. Tout était chanté, cela fait partie de la mémoire collective.» Chaque candidat, chanteur ou groupe, choisira donc au préalable un chant (voir modalités de participation en encadré) et l’abordera sous l’angle qui lui plaira. «On espère voir des choses originales! Pourquoi pas une reprise en ska-re-

ggae de l’Internationale!» Gardons toutefois à l’esprit que même si le festival émane des jeunes FGTB de Charleroi, il n’est nullement réservé aux seuls «jeunes», ni aux Carolos! Aucune limite d’âge ou de territoire n’est posée. «Et nous insistons sur le fait qu’il n’est nullement nécessaire d’être un musicien confirmé!» Le 8 octobre, chaque candidat se produira sur la scène des Ecuries de Charleroi, et de superbes lots (voir encadré) seront distribués aux vainqueurs à l’issue de la prestation.

Le Centre Jeunes Taboo, un outil unique Situé rue Basslé à Charleroi, le Centre Jeunes Taboo ouvre ses portes à tous les jeunes, de 15 à 35 ans «plus ou moins», qui souhaitent s’investir dans la vie socioculturelle et syndicale de leur région. Via des concerts, des expos, des ciné-clubs, des ateliers audio-visuels, les animateurs jeunes FGTB amènent peu à peu le débat syndical autour de la table, pour sensibiliser la jeune générations aux problèmes cruciaux de notre société. «Il faut offrir un aspect ludique pour entamer ce genre de discussion. Outre nos activités dans les locaux du centre Jeunes, nous menons un gros travail dans les écoles. Nous avons par exemple abordé l’histoire de notre sécurité sociale, ou nous distribuons des tracts réalisés par nos jeunes militants eux-mêmes. Quand les jeunes expliquent aux jeunes, le message passent bien.» Et cela débouche souvent sur de vraies actions militantes, des participations aux manifestations, en collaboration avec toutes les forces de gauche de la région. Contrairement aux idées reçues, les jeunes ne se désintéressent pas des combats sociaux. Futurs ou jeunes travailleurs, ils sont parfaitement conscients des mécanismes qui gouvernent le monde. «La lutte contre la fraude fiscale, par exemple, est un combat qui passe bien, qui a été rapidement compris. On fait comprendre au jeune que c’est lui, travailleur, qui produit la richesse.»

L’internationale La Varsovienne Le Front des Travailleurs La révolte Sans l’ouvrier La carmagnole de la grève C’est la crise

En wallon Nos tcherbonis (J. Coppens) Djet su saulée (François Loriaux) El Quénzène au Mambourg (Jacques Bertrand) Sintéz come èm keûr bat (Jacques Bertrand)

En italien Bandiera rossa (Carlo Tuzzi) Bella ciao (anonyme) La lega (anonyme) L’internazionale

En espagnol A las barricadas (version espagnole anarchiste de la Varsovienne)

En anglais Which side are you on? (Florence Reece) Power in the union (Joe Hill) Solidarity Forever Hallelujah, I’m a bum

En néerlandais De internationale

Les prix du concours • Premier prix: l'enregistrement d'un CD 3 titres + le tournage d'un clip vidéo (offerts par la Maison Pour Associations de Charleroi).

• Deuxième prix: un bon d'achat de plusieurs centaines d’euros (à préciser) dans un magasin d'instruments et de matériel de musique.

• Troisième prix: 5 trimestres de cours (chant, voire instruments, à confirmer) offerts par les Classes du Rock de Charleroi.


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DOSSIER

SYNDICATS • N°12 • 24 JUIN 2011

E LE PROJET D’ACCORD INTERPROFESSIONNEL 100 ASSEMBLÉE DE L’ORGANISATION INTERNATIONALE DU TRAVAIL La bonne conscience de la planète L’Organisation internationale du Travail vient de boucler sa 100e conférence qualifiée d’ historique. En cette période de crise économique (205 millions de chômeurs officiellement répertoriés dont 80 millions de jeunes), entre les plans d’austérité et la volonté des employeurs du monde entier de comprimer les coûts salariaux, la remise en question des systèmes de sécurité sociale, l’OIT plaide pour un autre modèle de croissance. travail des enfants. C’est elle la bonne conscience de la planète qu’hélas tout le monde n’écoute pas.

Pour M. Somavia, ils expriment une revendication connue dans la plus vieille institution de l’ONU, avoir une chance de trouver un travail décent. Leurs espoirs «doivent être au coeur de notre action. Telle est l’essence de ce que nous devons trouver durant cette session», a-t-il estimé.

L’Organisation internationale du travail doit devenir le chef de file de ceux qui appellent à plus de justice sociale et des changements profonds de la mondialisation, a déclaré en ouverture de la 100e conférence, Juan Somavia, directeur du secrétariat de l’OIT.

Ces espoirs appellent toutefois des modifications profondes du modèle actuel de croissance, qui selon l’OIT, a montré son inefficacité en creusant sans cesse les inégalités, conduisant également à des niveaux de chômage record depuis 2009 avec plus de 200 millions de sans-emploi dans le monde.

«De la place Tahrir à la Puerta del Sol, dans les rues et places de nombreux pays, nous sommes témoins de la naissance d’un mouvement social et populaire mené par la jeunesse, qui peut changer le monde», a expliqué M. Somavia. Ces jeunes sont

«Si nous recommençons comme avant, nous retomberons tôt ou tard dans la crise», prévient M. Somavia plaidant pour une «croissance efficace sur le plan économique et social».

Gouvernements, patrons et syndicats à la même table L’OIT, c’est une des plus anciennes organisations internationales. Fondée en 1919 en partant de l’idée qu’une paix universelle et durable ne peut être fondée que sur la base de la justice sociale. Sa particularité qui la rend unique en son genre, c’est que ses organes exécutifs sont «tripartites» c’est-à-dire composés de représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs. C’est la raison pour laquelle la FGTB participe à ses travaux. Rudy De Leeuw, le Président de la FGTB a même été élu «membre adjoint du groupe des travailleurs». La création de l’OIT a constitué la réponse de la communauté internationale à un certain nombre de préoccupations sur le plan sécuritaire, humanitaire, politique et économique. Ainsi, selon les termes du préambule de la Constitution de l’OIT, les Hautes Parties Contractantes étaient «mues par des sentiments de justice et d’humanité, aussi bien que par le désir d’assurer une paix mondiale durable…». Face à l’interdépendance croissante des économies nationales, les grandes nations commerciales comprirent qu’il était dans leur intérêt de coopérer pour que les travailleurs aient partout les mêmes conditions de travail et qu’elles puissent ainsi affronter la concurrence sur un pied d’égalité. Mais l’idée de départ était plutôt de tirer vers le haut les plus misérables, de promouvoir la justice sociale, de combattre la misère, l’exploitation, les conditions de travail dégradantes. Le préambule du texte fondateurs de l’OIT dit noir sur blanc que «la nonadoption par une nation quelconque d’un régime de travail réellement humain fait obstacle aux efforts des autres nations désireuses d’amélio-

rer le sort des travailleurs dans leurs propres pays.» Le Préambule mentionne ainsi un certain nombre d’actions destinées à améliorer la situation des travailleurs, qui sont toujours d’actualité, notamment: • la réglementation des heures de travail, y compris la fixation d’une durée maximum de la journée et de la semaine de travail; • la lutte contre le chômage, la garantie d’un salaire assurant des conditions d’existence convenables; • la protection des travailleurs contre les maladies professionnelles et les accidents résultant du travail; • la protection des enfants, des adolescents et des femmes;

• les pensions de vieillesse et d’invalidité; • l’affirmation du principe «à travail égal, salaire égal»; • l’affirmation du principe de la liberté syndicale. Comme dans le mythe grec de Sisyphe, ce malheureux condamné à remonter une lourde pierre au sommet d’une pente pour la voir aussitôt redébouler en bas, le travail n’est jamais terminé. Mais contrairement au mythe, l’OIT a pu marquer quelques paliers d’une pierre blanche sous la forme de conventions internationales, certes inégalement respectées, mais qui constituent aujourd’hui une référence pour tous les pays du monde qui se prétendent civilisés.

Les grandes normes de l’OIT

Le travail des enfants en principe interdit Convention (n° 138) sur l’âge minimum, 1973 Cette convention fixe à 15 ans (13 ans pour les travaux légers) l’âge minimum d’admission à l’emploi ou au travail et à 18 ans (16 ans dans certaines conditions strictement définies) l’âge minimum pour les travaux dangereux. Elle prévoit la possibilité de fixer, dans un premier temps, l’âge minimum à 14 ans (12 ans pour des travaux légers) dans les cas où l’économie et les institutions scolaires du pays ne sont pas suffisamment développées. Convention (n° 182) sur les pires formes de travail des enfants, 1999 Selon cette convention, le terme «enfant» s’applique à l’ensemble des personnes de moins de 18 ans. Les États qui l’ont ratifiée doivent éliminer les pires formes de travail des enfants, notamment toutes les formes d’esclavage ou pratiques analogues, telles que la vente et la traite des enfants, la servitude pour dettes et le servage ainsi que le travail forcé ou obligatoire, y compris le recrutement forcé ou obligatoire des enfants en vue de leur utilisation dans des conflits armés; la prostitution et la pornographie faisant intervenir des enfants; l’utilisation d’enfants aux fins d’activités illicites, notamment pour la production et le trafic de stupéfiants; et les travaux qui sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l’enfant. À ce jour, plus de 130 pays ont ratifié au moins l’une ces deux conventions mais beaucoup ne les respectent pas. Poussés par la misère, 215 millions d’enfants travaillent encore. (Voir article en page 10)

Les normes de l’OIT, ce sont des conventions internationales qui fixent les conditions de travail minimales applicables à tous les pays du monde. Leur application est soumise à ratification. Mais une fois ratifiées, l’application des conventions internationales fait l’objet d’une surveillance et de rappels à l’ordre ou de recommandations. L’OIT n’a aucun moyen coercitif mais la mauvaise publicité ne plaît à personne. Depuis 1919 188 conventions ont été adoptées portant sur les conditions de travail. Parmi les thèmes abordés par ces conventions citons: • les libertés syndicales; • la négociation collective; • le travail forcé; • le travail des enfants; • l’égalité de chances et de traitement; • l’inspection du travail; • le temps de travail; • la sécurité et santé au travail; • la sécurité sociale; • la protection de la maternité; • les travailleurs migrants; • le SIDA.

© Istockphoto

Il y a des «machins» comme ça aux acronymes ésotériques, dont on sait qu’ils existent, qu’ils réunissent régulièrement les grands de ce monde pour se pencher sur les questions mondiales, mais dont on ne sait pas trop ce qu’ils font: le G20, l’OMC, le FMI, l’OCDE. On a cité là que les «méchants», ceux qui veulent plus de libéralisme, des plans d’ajustement structurels sacrifiant la santé ou l’éducation au remboursement de la dette, etc. Mais parmi ces organismes mondiaux, il y a en un bon, un bienveillant pour les faibles, les opprimés, et qui essaie de promouvoir la justice sociale et le travail décent: l’Organisation Internationale du Travail (OIT). On lui doit une série de conventions sur le travail comme l’interdiction du

«les porte-parole des 3,5 milliards de personnes silencieuses» dont les revenus sont équivalents à ceux des 61 millions de personnes les plus riches du monde, a-t-il poursuivi devant les milliers de délégués réunis à Genève début juin.


DOSSIER

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Les bienfaits de la sécurité sociale reconnus En cette période où l’Europe s’ingénie à réduire la protection sociale à travers des plans d’austérité, la 100ème session de la Conférence Internationale du Travail donne un autre son de cloche en reconnaissant l’important rôle stabilisateur joué par les systèmes de sécurité sociale dans le cadre de la crise. Les représentants du G20, du FMI et de l’ONU se sont montrés favorables à l’instauration d’un socle de protection social au motif que le progrès social est le meilleur moyen d’assurer la prospérité économique dans la durée. Les quatre premiers jours de discussion de la Commission sur la sécurité sociale se sont achevés sur un consensus pour l’adoption d’une nouvelle recommandation renforçant les instruments existants, notamment la Convention 102 (fondement de la sécurité sociale en droit international). Les conclusions finales sur la protection sociale sont empreintes d’un ton de progrès social: • On y reconnaît que la sécurité sociale est un droit humain et que la mise en œuvre d’un socle de protection social doit se faire sur base d’une approche fondée sur les droits afin d’assurer une sécurité adéquate pour tous. • Il est clairement mentionné que «le processus d’établissement de régimes complets de sécurité sociale ne peut

> TRAVAIL DOMESTIQUE

Les «travailleurs invisibles» enfin protégés par une convention internationale © Istockphoto_ruchos

travailleuses migrantes.

Un jour de repos hebdomadaire

La convention définit le travail domestique comme un travail fait dans ou pour un ménage ou des ménages. Alors que ces nouveaux instruments couvrent l’ensemble des travailleurs domestiques, ils prévoient des mesures spéciales pour protéger les travailleurs qui, en raison de leur jeune âge, de leur nationalité ou de leur statut de résidence, peuvent être exposés à des risques supplémentaires par rapport à leurs pairs. Des estimations récentes du BIT

basées sur des enquêtes réalisées dans 117 pays situent le nombre de travailleurs domestiques à 53 millions au moins, mais les spécialistes estiment qu’il pourrait dépasser largement les 100 millions à travers le monde, compte tenu du fait que ce type de travail est souvent dissimulé et non répertorié. Dans les pays en développement, ils représentent au moins 4 à 12 pour cent de l’emploi salarié. Quelque 83 pour cent de ces travailleurs sont des femmes ou des jeunes filles et beaucoup sont des

«L’adoption de cette Convention est une immense victoire», estime Sharan Burrow, la Secrétaire générale de la Confédération Syndicale Internationale qui a souvent dénoncé l’oppression généralisée et les maltraitances subies par les domestiques migrantes employées notamment dans les pays du Golfe. La plupart de ces employées sont originaires de l’Inde, du Bangladesh, de Sri Lanka, des Philippines, d’Indonésie et d’Éthiopie. «Il est inacceptable que des pays dotés d’économies aussi prospères et de patrimoines privés aussi considérables abritent ce quart-monde d’esclaves domestiques, dont les passeports sont confisqués à leur arrivée et qui n’ont absolument personne vers qui se tourner lorsqu’elles sont maltraitées ou harcelées par leur employeur», dit la CSI

© iStockphoto_thegift777

Jeudi 16 juin, à Genève, les 183 membres de l’Organisation internationale du travail (OIT) ont adopté par un tonnerre d’applaudissements une Convention n° 189 destinée à améliorer le sort de dizaines de millions de travailleurs domestiques à travers le monde. Pour la première fois, ces travailleurs de l’ombre, ces «invisibles» sont protégés par un instrument juridique international. Le texte a recueilli 396 voix, contre 16 «non» et 63 abstentions.

La nouvelle norme de l’OIT décide que les travailleurs domestiques dans le monde, qui s’occupent de familles et de ménages, devront disposer des mêmes droits fondamentaux au travail que ceux des autres travailleurs: des horaires de travail raisonnables, un repos hebdomadaire d’au moins 24 heures consécutives, une limitation des paiements en liquide, une information claire sur les termes et les conditions d’embauche ainsi que le respect des principes et droits fondamentaux au travail, y compris la liberté d’association et le droit à la négociation collective. Selon les procédures de l’OIT, la nouvelle convention entrera en vigueur quand deux pays l’auront ratifiée.

s’arrêter au niveau plancher de la protection» et que «à mesure que les économies nationales se développent, la sécurité de revenu des individus et leur accès aux soins de santé devraient être développés.» • La sécurité sociale est reconnue comme une nécessité économique «essentielle pour garantir à tous une juste part des fruits du progrès.» Son rôle de stabilisateur automatique en temps de crise est reconnu et les références initiales favorables à la flexibilité du travail ont été supprimées. • Les Etats membres sont incités à «mettre en place des services publics de qualité à l’appui de systèmes de sécurité sociale efficaces» ainsi qu’à «adopter des politiques permettant à tous les travailleurs, y compris ceux qui occupent des emplois atypiques, de bénéficier de la sécurité sociale.» • La nécessité d’une meilleure conciliation vie privée et professionnelle ainsi que la protection de la maternité sont soulignées. • En ce qui concerne les fins de carrière, les mesures visant à promouvoir l’emploi des travailleurs âgés envisagées sont l’investissement dans les technologies, des mesures de santé et sécurité au travail, la suppression des discriminations liées à l’âge et la mise en place de modalités de travail innovantes en cas de restructurations. L’allusion à la suppression des systèmes de départ anticipés a été retirée. • La fixation de l’âge de départ à la pension devrait se faire sur base du dialogue social et du tripartisme (gouvernement-employeurs-syndicats) et tenir compte des conditions de travail et du nombre d’année de travail.


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> POINT DE VUE

Le véritable noeud du problème Que va-t-on encore nous sortir? Les Wallons sont plus travailleurs que les Flamands. Les Wallons accordent plus d’importance à l’écologie dans leur jardin que les Flamands. Il s’agit là de conclusions d’enquêtes qui ont été révélées la semaine dernière. C’est en tout cas ce que les médias ont relayé. Et la semaine prochaine, ce sera quoi? Une enquête sur la préférence pour les chemisettes à manches longues ou courtes? Ou une sur l’hygiène des pieds? Qui soigne ses callosités et qui ne le fait pas?

Les négociations dans nos secteurs Les négociations pour les conventions collectives de travail se poursuivent. Les uns après les autres, les accords arrivent, même si pour certains secteurs, la situation reste toujours bloquée comme dans le sec-

Cette fois les Wallons s’en sortent mieux que les Flamands, la plupart du temps, c’est l’inverse. Mais ça ne change rien, le seul but étant de prouver que les Wallons et les Flamands ne vont pas ensemble. D’ailleurs, n’est-il pas remarquable qu’il ne soit pratiquement jamais question de Bruxelles et des Bruxellois? Remarquable, mais pas surprenant. Parce que si vous voulez diviser les esprits, si vous voulez générer un climat de mauvaise entente et de discorde afin d’arriver à la scission du pays, ce n’est pas avec le principal lien économique et culturel qui unit le nord et le sud que vous y arriverez. Bruxelles, le principal lien? Non, il y a encore un autre lien plus fort. C’est la solidarité. Nous sommes tous protégés par la même sécurité sociale. En d’autres termes, l’enfant atteint d’un handicap qui vit dans un petit village de la Semois a les mêmes droits aux soins que son compagnon d’infortune d’une petite ville de province flamande. Et nous sommes tous protégés par les mêmes lois sur les salaires et les conditions de travail. En d’autres mots, l’ouvrier wallon qui travaille à Halle, sur la frontière linguistique, le Flamand qui fait la navette chaque jour pour se rendre à Bruxelles ou le Bruxellois qui a un job à Nivelles, ont des conditions salariales fixées pour tout le pays et ils se construisent les mêmes droits pour leur pension et les mêmes règles de sécurité leurs sont applicables. Pour notre syndicat, cette solidarité est intouchable. Nous la défendons tous ensemble. De manière solidaire. Et c’est précisément là que se trouve le nœud. Le véritable nœud du problème qui rend depuis plus d’un an la mise en place d’un nouveau gouvernement impossible. La N-VA veut en finir avec la solidarité et grâce à sa victoire aux élections, elle pèse lourd dans les négociations gouvernementales. A présent, elle affiche au grand jour sa vraie face: un parti néolibéral obstiné qui est le premier à vouloir démanteler le mécanisme d’indexation ou à vouloir limiter les allocations de chômage. Combien d’électeurs se doutaient, il y a un an de cela, lorsqu’ils donnaient leur voix à la N-VA, qu’ils optaient de la sorte pour une lourde démolition sociale? Démolition, aussi bien en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles. Allez dire aujourd’hui à ces électeurs qu’ils ont voté pour un parti libéral de droite, ils n’en reviennent toujours pas. Les enquêtes qui montrent les Flamands tellement différents des Wallons passent beaucoup mieux. Il faut faire 20 milliards d’économies. Pour y arriver, le formateur Elio Di Rupo travaille en ce moment sur un programme socio-économique. Supposez que la N-VA y trouve son compte, dans ce cas, nous savons ce qui nous attend: austérité, restrictions et insécurité sociale. Voilà la recette de la N-VA qui se réjouirait d’un solide front néolibéral avec l’Open VLD et le MR. Dans quelle mesure les deux partis socialistes sont-ils prêts à les suivre? Quoi qu’il arrive, nous ne nous laisserons pas marcher sur les pieds, avec la FGTB, Flamands, Bruxellois et Wallons. De manière solidaire.

(20 juin 2011)

teur des ETA. Sachez aussi que vous pouvez retrouver l’aperçu complet des accords conclus sur notre site www. accg.be. Vous y trouverez non seulement les détails des accords conclus, mais aussi l’état d’avancement des négociations pour tous les secteurs de la Centrale Générale de la FGTB.

Ameublement et transformation du bois Des négociations tendues dans le secteur de l’ameublement et de la transformation du bois puisque la fédération patronale du secteur, Fedustria, était venue aux négociations avec ses propres revendications. Ca fait un moment qu’elle ne cesse de répéter que les coûts salariaux dans le secteur sont trop élevés. Parmi ses souhaits, citons diverses propositions en matière d’index, autant d’ «attaques» visant l’adaptation de l’index, notamment l’attribution d’un avantage net sous forme de chèques-repas, un index annuel au lieu d’un index trimestriel ou encore verser une partie dans le deuxième pilier. Mais toutes ces propositions signifiaient une perte de revenus pour les travailleurs et étaient donc inacceptables pour nous. Ces exigences ont finalement été abandonnées et les négociations ont pu porter sur l’augmentation du pouvoir d’achat par le biais de la prime de fidélité, l’amélioration du remboursement des frais de déplacement, l’octroi d’écochèques en 2011 et l’augmentation de l’indemnité RGPT. Nous avons également obtenu plus de participation en matière de formation. Citons aussi des améliorations en matière de sécurité d’existence et d’indemnités complémentaires de prépension. Enfin, notons la prolongation de tous les accords existants, y compris ceux relatifs à la prépension.

Négoce du bois Paul Lootens Secrétaire général

Alain Clauwaert Président

Pour le secteur du négoce du bois, les principales avancées portent

sur l’octroi d’éco-chèques de 250e en 2011 et 2012. Parmi les autres avancées, citons la suppression des barèmes jeunes et l’introduction d’un congé d’ancienneté. L’élargissement familial du congé pour raisons impérieuses a été obtenu pour les travailleurs du secteur ainsi que l’amélioration des conditions d’octroi de l’indemnité de sécurité d’existence. Pour finir, sachez que tous les accords existants, y compris ceux relatifs à la prépension ont été prolongés.

Scieries La principale avancée dans le secteur des scieries porte sur l’octroi d’éco-chèques de 250e en 2011 et 2012. La suppression des barèmes jeune constitue elle aussi une avancée, ainsi que l’amélioration des conditions d’indemnisation de la sécurité d’existence. Parmi les autres avancées, citons aussi l’amélioration de la CCT sur la représentation syndicale. Pour finir, il faut savoir que les accords existants sont prolongés, y compris ceux relatifs à la prépension.

Exploitations forestières Dans le secteur des exploitations forestières, les points essentiels de la CCT portent sur le congé d’ancienneté et l’amélioration des indemnités de déplacement entre le domicile et le lieu de coupe. Citons aussi l’élargissement familial du congé pour raisons impérieuses. Important aussi, l’amélioration des avantages liés à la sécurité d’existence, notamment l’amélioration

de l’indemnité complémentaire en cas de maladie et d’accident du travail. Celle-ci passe de 2,6e à 5,28e à partir de 2011. Les autres accords existants, y compris ceux relatifs à la prépension, ont été prolongés.

ETA wallonnes: situation dans l’impasse Le 20 juin dernier, le secteur des ETA Wallonne était en grève. Une réaction à l’attitude dénigrante de l’EWETA, la fédération patronale du secteur. Le principal point de rupture est le refus de celle-ci de procéder à une revalorisation de la prime de fin d’année. Nous demandons que celle-ci passe de 3,2 à 4% à partir de 2012. Cette demande est pourtant loin d’être déraisonnable. Il est grand temps que l’EWETA considère les travailleurs des ETA comme des travailleurs à part entière et qu’elle prenne conscience que ceux-ci contribuent aux résultats positifs des entreprises. La grève généralisée a été bien suivie sur l’ensemble des ETA Wallonnes. Pour Eric Neuprez, secrétaire fédéral en charge du secteur, l’action est une réussite: «Il faut remercier l’ensemble de nos militants. Nous pouvons constater que le durcissement de nos actions reste bien suivi malgré les pressions faites par certains employeurs. La prochaine réunion de la commission paritaire est prévue le 28 juin. Nous espérons que les actions que nous venons de menées permettront de débloquer la situation et que le 28 juin, les employeurs viendront avec un mandat plus ouvert. Mais si les employeurs restent malgré tout sur leurs positions, qu’ils ne se fassent pas d’illusion, d’autres actions suivront».


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> COMMISSION PARITAIRE AUXILIAIRES OUVRIERS

Une grande enquête pour un secteur hétéroclite Dès la fin du mois de juin et jusqu’au 15 août prochain, la Centrale Générale de la FGTB organise une enquête sur les conditions de travail et les salaires pour les ouvriers occupés dans des entreprises de la CP 100, la commission paritaire auxiliaires ouvriers. L’objectif est avant tout de mieux cerner les besoins d’un secteur particulièrement hétéroclite. Hétéroclite? Il faut savoir que la CP 100 regroupe en son sein les ouvriers et les ouvrières qui ne tombent pas sous une commission paritaire spécifique ou un secteur bien défini comme par exemple le gardiennage, le nettoyage ou encore la construction. C’est donc par définition un secteur très disparate, constitué de grandes et de petites entreprises, avec des activités très variées. Contrairement aux entreprises qui appartiennent à un secteur clairement défini, il y a à peine des accords sur les salaires et les conditions de travail. Concrètement, cela se traduit la plupart du temps par l’application des règles nationales minimales en matière de salaire, temps de travail, remboursement des frais de déplacement et congé sauf si de meilleurs accords sont conclus au niveau de l’entreprise.

Mieux cerner les besoins des travailleurs Pour connaître la situation effective des ouvriers et ouvrières de la CP 100, plus particulièrement quels salaires et conditions de travail leurs sont appliqués, nous organisons une grande enquête. En effet, il est très important pour nous de pouvoir compter sur une image représentative des conditions de travail des ouvriers et ouvrières de la CP 100, de sorte que nous puissions les soutenir et les représenter de la manière la plus efficace possible.

L’enquête veut faire l’inventaire d’un certain nombre de choses: outre la situation générale (entre autre représentation syndicale, taille de l’entreprise, type de contrat), nous voulons aussi avoir un aperçu du temps de travail effectif, les salaires, les primes et autres avantages éventuels qui sont octroyés. A côté de cela, nous demandons aussi aux ouvriers et ouvrières quels sont les changements dans leurs conditions de travail qui sont prioritaires pour eux. Cette enquête peut être complétée en ligne sur le site de la Centrale Générale (www. accg.be). Mais pour tous ceux qui n’ont pas d’accès à internet, il y a aussi la possibilité de remplir cette enquête sur papier (elle est disponible sur simple demande auprès de votre section locale de la Centrale Générale de la FGTB).

Un week-end à gagner Les ouvrières et ouvriers de la CP 100 qui participent à cette enquête auront en plus la chance de remporter un beau prix, à savoir un week-end pour deux personnes dans un des centres Floréal de la Centrale Générale de la FGTB (nuitée et repas compris). Le gagnant pourra choisir lui-même parmi une série d’arrangements spéciaux dans les différents Floréal. Les données personnelles ne sont pas obligatoires, l’enquête peut donc être complétée de manière anonyme, même si dans ce cas, il n’est bien évidemment pas possible de participer au concours. L’enquête commence fin juin et se termine le 15 août 2011. Nous comptons sur une participation massive.

Avec des brosses à Bruxelles Ils étaient 16.000 à défiler dans les rues de Bruxelles le 9 juin dernier. Les travailleurs du non-marchand veulent plus d’emplois, plus de pouvoir d’achat et des moyens supplémentaires afin de pouvoir garantir la qualité de leur travail. Pour cela, de bons accords sociaux sont nécessaires et ils font toujours défaut. Les gouvernements ne font rien ou presque. A moins qu’ils aient enfin compris le message. Les négociations ont repris, nous vous tiendrons informés dans le prochain Syndicats. Les ouvriers et les ouvrières de la Centrale Générale de la FGTB sont descendus dans les rues des brosses à la main. Pour montrer que leur travail est lui aussi important au sein du non-marchand. Sans nettoyage ou entretien technique, que seraient les maisons de soins ou les centres culturels? Sans parler des milliers de gens qui travaillent dans les entreprises de travail adapté. Pour eux aussi, des efforts urgents sont indispensables.

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> UN RAPPORT SUR LES ENFANTS ET LES TRAVAUX DANGEREUX

Plus d’enseignement et moins de pauvreté sont les seules vraies solutions Le travail des enfants reste un scandale humain à l’échelle mondiale. Le plus grave, c’est que la moitié des enfants qui doivent travailler sont confrontés à du travail dangereux. Pour l’Organisation Internationale du Travail, l’OIT, c’est un problème auquel il faut s’attaquer d’urgence. Elle a publié à ce propos un rapport lors de la journée mondiale contre le travail des enfants qui se déroulait le 12 juin dernier. Dans le dossier au centre de ce journal, vous en saurez plus sur le fonctionnement de l’OIT. Cette même organisation a mis un plan mondial en marche pour lutter contre le travail des enfants. Et même si des avancées sont enregistrées, le nombre d’enfants qui travaillent reste scandaleusement élevé. Les formes dangereuses de travail des enfants devraient être totalement éradiquées d’ici 2016, ce qui serait déjà une première étape, mais selon l’OIT, il sera très difficile d’atteindre cet objectif en raison de la crise économique.

Violence et dénigrement Aujourd’hui, près de 215 millions d’enfants travaillent. Près de la moitié de ceux-ci effectue un travail dangereux. Cela veut notamment dire que des enfants sont exposés à des produits chimiques, qu’ils doivent travailler sous des températures extrêmes, effectuer des tâches monotones répétitives ou encore qu’ils sont soumis aux violences et au dénigrement. Les chiffres montrent qu’au cours des dernières années, les très jeunes enfants ont été moins confrontés aux travaux dangereux. Mais pour les jeunes âgés entre 15 et 17 ans, ont note une augmentation inquiétante de 20 pour cent. Les conséquences sont dramatiques car toutes les minutes, quelque part dans le monde, un enfant qui travaille est victime soit d’un accident, soit d’une maladie ou encore d’un traumatisme psychologique. Des solutions existent. L’OIT les a rassemblées dans son rapport «Enfants dans les travaux dangereux: ce que nous savons, ce que nous devons faire». Des projets qui méritent notre attention y sont présentés. Il s’agit par exemple de dépister les situations de travail dangereuses pour les enfants ou encore de voir la manière dont des mesures de protection ont été prises dans certains pays.

Encore cinq ans Mais pour l’OIT, ces mesures restent trop limitées, il faut une approche sociale plus large. Le travail des enfants ne pourra être éradiqué qu’en luttant contre la pauvreté et en facilitant l’accès à la scolarité. Il faut aussi une solide protection sociale qui accorde de l’attention à la position fragile des enfants. Pour les cinq années à venir, l’éradication du travail des enfants doit rester une priorité. L’OIT pointe trois priorités. Tout d’abord, il faut redoubler d’efforts pour veiller à ce que tous les enfants soient scolarisés. Ensuite, il faut renforcer la sécurité et la santé sur le lieu de travail pour tous, mais avec des protections spécifiques pour les jeunes. Enfin, il faut fournir une base juridique fondamentale afin de soutenir l’action contre le travail dangereux des enfants. Pour la Centrale Générale de la FGTB, la santé et la sécurité au travail sont des priorités. S’il s’agit d’enfants, alors ces priorités sont encore plus importantes. Le travail des enfants doit totalement disparaître. Nous savons tous que cela ne ce fera pas du jour au lendemain, il est donc essentiel de commencer par éradiquer le travail dangereux pour les enfants.


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MÉTAL

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> POINT DE VUE

Ce matin, gueule de bois ou ivre de joie? UN. C’était hier, au Parlement européen. Le pire s’est réalisé. L’Europe à laquelle nous croyions encore, cette Europe au service de tous, cette Europe voulant plus de justice sociale, plus de solidarité, cette Europe-là est morte. Il faut l’acter et, sans tarder, commencer à mobiliser pour chambouler la nouvelle, travailler pour en démanteler un maximum. Car hier, la majorité conservatrice du Parlement européen a frappé et le «centre mou», celui-là même que nous interpellions avec force depuis des mois, et une dernière fois ce mardi 21 juin à Luxembourg, ce centre-là s’est durci et a rejoint le camp de ceux qui veulent détruire, étape par étape et Etat par Etat, tout ce qui a fait une certaine prospérité et un certain bien vivre qu’on nous envie encore aujourd’hui dans le monde. L’Europe s’est soumise aux exigences des marchés financiers. La priorité est désormais, comme le veulent banquiers et spéculateurs, à la réduction drastique des déficits publics. L’Europe a décidé d’étrangler les Etats, en étranglant les travailleurs. Désormais donc, la Belgique devra réduire son déficit de 2% chaque année. A côté de cela, les 22 milliards que dit devoir trouver le prochain gouvernement, s’il en survient un, sont une broutille. Désormais, nous sommes tous des Grecs en puissance. On est parti pour une réduction drastique des dépenses publiques. Le tout encadré par un pacte de compétitivité qui est censé faciliter ce passage à l’austérité totale. En clair, cela signifie la fin de la fixation des salaires comme nous la connaissons, par le biais d’une recentralisation des négociations salariales (traduisez: des AIP imposés par le gouvernement pour tous, et plus rien d’autre) et par le flinguage de l’indexation. Cela signifie de nouvelles libéralisations (les transports sont en ligne de mire pour commencer, mais on sait que dans l’esprit de certains, tout est privatisable: santé, justice, enseignement, prisons, eau…). Cela signifie une refonte du «marché» du travail, sous le signe de la flexibilité complète et de la réduction

des cotisations patronales, à compenser par ailleurs sur le dos des travailleurs. Cela signifie un relèvement de l’âge de la pension, puisque le meilleur moyen pour que les pensions ne coûtent pas trop, c’est de faire en sorte que le pensionné en profite moins longtemps, donc qu’il cesse de travailler le plus près possible du moment théorique de sa mort… Voilà l’Europe de demain, voilà notre vie de demain. La droite conservatrice a gagné, mais il ne faut pas oublier que lorsqu’elle était largement majoritaire dans les mêmes cénacles, la gauche n’a rien fait d’autre que de construire les conditions de ce désastre. A nous de continuer à nous battre pour changer le rapport de force. Mais ce sera long, et des dégâts irrémédiables seront causés. C’est toute une génération qui va au sacrifice.

DEUX. C’était hier, au Parlement européen. On l’espérait, mais on se demandait si l’on pouvait vraiment y croire. Finalement, l’invraisemblable texte fourre-tout qu’était le «paquet gouvernance économique», ce «document le plus réactionnaire que la Commission ait jamais publié», comme le disait Jacques Delors, ce bazar a finalement été rejeté. C’est la porte ouverte à d’autres politiques. C’est renouer avec les principes qui ont fondé l’Europe. Et ce n’est donc pas, bien sûr, faire n’importe quoi. La question des finances publiques dans les pays européens est de la plus haute importance, et les déficits excessifs mènent à des impasses, comme on le voit hélas en Grèce. Des finances publiques saines sont indispensables pour préserver un haut niveau de sécurité sociale, pour maintenir la cohésion de la société, pour préserver les excellents équipements collectifs qui renforcent notre économie, pour initier enfin les politiques industrielles et environnementales qui seules nous permettront d’éviter de glisser vers un autre cataclysme, écologique celui-là. Mais c’est essentiellement le secteur privé, et singulièrement le monde de la finance qui, de spéculation en spéculation, a créé les difficultés, comme l’illustre à nouveau le cas de la Grèce.

Le rejet d’hier n’est donc pas la fin de l’histoire. Il faut maintenant inventer les recettes qui permettront à la construction européenne de se réapproprier l’avenir. Veiller à ce que les rééquilibrages budgétaires ne frappent pas les investissements publics productifs, ni cette population qui peine à nouer les deux bouts et pour laquelle la moindre réduction des services de base impliquerait un incroyable accroissement des difficultés d’existence. Aller chercher les moyens de ces politiques là où ils se trouvent : instauration de cette taxe sur les transactions financières dont on n’a que trop longtemps parlé, renforcement de la taxation du capital. «Mutualiser», au plan européen, une partie de la dette des pays pour contrer les spéculateurs. Harmoniser la fiscalité pour éviter les slaloms entre les règles dont les capitalistes se sont fait une spécialité (ainsi, le bien belge exemple des intérêts notionnels). Instaurer des règles d’harmonisation sociale vers le haut, la crise de 2008 ayant une nouvelle fois prouvé que ce sont justement dans les pays où la réglementation sociale est la plus rigoureuse que les choses se sont le mieux passé. Il reste du travail. Mais nous pouvons, de nouveau, espérer.

UN-DEUX, UN-DEUX. Au moment où vous lirez ces lignes, et sauf le très improbable cas d’un report, le Parlement européen aura tranché. Au moment où j’ai écrit ce texte, nous mobilisions encore pour la manifestation de Luxembourg. Les délais d’impression d’un journal sont toujours trop longs. Et les deux scénarios, plausibles. Ce matin, vous saurez par les médias si c’est UN, ou si c’est DEUX. Il suffisait, en fait, de quelques voix pour que tout bascule. Le monde est trop souvent funambule.

Nico Cué, Secrétaire général de la MWB-FGTB

Mabille, plein les poches «Fleuron du secteur garage depuis 60 ans. Entreprise gérée par une famille qui s’en est mis plein les poches. Le Groupe Mabille s’est déclaré en faillite dès qu’une difficulté est survenue». Cette société familiale a décidé de mettre la clé sous le paillasson. Chronique d’une faillite annoncée. Créés en 1955, les Etablissements Mabille occupaient 78 personnes dont 40 ouvriers. Concessionnaire automobile, principalement de la marque Opel, le groupe Mabille s’était forgé une notoriété dans le secteur «garage» à Bruxelles.

«Suite aux deux derniers bilans négatifs et à une gestion paternaliste où le patron ne s’occupait que de son argent et n’avait qu’une vision à court terme, Mabille a décidé de cesser ses activités», explique Miguel, délégué depuis 12 ans et dans l’entreprise depuis 19 ans. «Ce scénario catastrophe pour les travailleurs était voulu par la direction», ponctue-t-il. Pourtant, le travail était là, tout tournait à plein régime. L’entreprise était viable! C’est en 2003 que les prémices d’une mauvaise gestion apparaissent. Les travailleurs subissent une première restructuration alors que le travail ne manque pas. Les choses ne vont ensuite faire qu’empirer. Le groupe Mabille s’est mis les béné-

fices dans la poche. Une grande partie de ses profits a en effet été injectée dans la société immobilière constituée par le groupe. Le travail syndical n’a pas été facile. «Avant, une délégation existait mais elle ne fonctionnait pas», signale Paco, délégué depuis 16 ans, 24 ans dans la boîte. «Le patron ne nous accordait que le strict minimum de ce qui était légal. Et il fallait toujours lui montrer l’article de loi concerné…» En outre, il fallait faire face à un individualisme croissant des travailleurs. «C’est vrai que les conditions de travail n’étaient pas mauvaises. On était payés correctement. Mais depuis un an, la direction voulait nous faire travailler beaucoup plus pour le même salaire. L’année dernière, le patron nous a d’ailleurs retiré les 15 euros de la Saint-Eloi, soit-disant parce que ça allait mal. Pourtant, lui n’était pas au salaire minimum!

La direction a laissé aller les choses. Elle voulait que cela se termine. Juste avant le lancement de la Procédure de Réorganisation Judiciaire (PRJ), elle a embauché 4 personnes avec des avantages extra-légaux ! L’annonce de la PRJ a été faite en septembre 2010. Cette loi du 31 janvier 2009, entrée en vigueur le 1er avril, est sensée offrir aux entreprises en difficulté une palette de possibilités afin de redresser leur situation financière et d’ assurer leur pérennité. Encore faut-il que l’employeur informe les travailleurs dans les délais prescrits par la loi. Ce qui est loin d’être le cas ! Avant cette annonce on sentait bien qu’il y avait un problème. Mais je n’aurais pas cru qu’on allait en arriver là. On nous a dit que le groupe Mabille essayait de trouver une solution. Cela a duré environ cinq mois. Nous n’étions pas informés de l’évolution de la procédure. Les travailleurs venaient nous solliciter continuellement. Nous ne recevions des informations que lors des réunions mensuelles. Après cette première piste qui n’a rien donné, les patrons ont cherché d’autres repreneurs potentiels pour les deux sites (Molenbeek et Anderlecht). Cette nouvelle phase a duré trois à quatre mois. Dans une

totale opacité, il fallait, encore une fois, glaner par-ci par-là des bribes d’informations. C’est finalement Zenner qui a été nommé par le Tribunal de Commerce pour trouver des repreneurs. Il s’est présenté lors d’un conseil d’entreprise et nous a annoncé qu’il allait essayer de trouver un repreneur potentiel via Federauto, en diffusant l’information auprès de 20 importateurs et 200 concessionnaires. Mais au bout du compte, la faillite a quand même été déclarée par le Tribunal de Commerce de Bruxelles et a permis à la famille Mabille de s’en tirer sans grosse perte financière. Il n’y a eu qu’une offre ferme et définitive pour le garage de Molenbeek. C’est celle du Groupe Boden. Il ne reprend que 31 personnes sur 70. Pour maintenir les emplois, Boden a exigé qu’il n’y ait aucune action, que l’entreprise continue ses activités sans interruption. Le groupe Mabille reprend quant à lui le site d’Anderlecht en déboursant 7.500 euros

pour le matériel qui faisait partie de l’actif de l’entreprise! Mabille reprend 8 personnes. Au total, la moitié du personnel a été virée! Du jour au lendemain, 29 travailleurs ont reçu leur C4, les 39 autres ont continué à travailler. Ceux qui ont été repris nous ont remercié en cachette pour le travail syndical que nous avions fait. Le repreneur n’a repris aucun délégué ouvrier élu, juste deux délégués, un chef de service et un travailleur qui sera pensionné dans 6 mois. Sans syndicat, les travailleurs sont exploités. Qui a dit qu’il n’y avait plus de lutte des classes?»

La délégation MWB-FGTB de Mabille


TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

SYNDICATS • N°12 • 24 JUIN 2011

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Livret Rouge Allocations sociales Les allocations sociales augmentent de 2% à partir du 1er mai 2011 suite à la liaison automatique à l’index des salaires et des allocations sociales. Notre index nous protège contre les augmentations des prix et sauvegarde donc notre pouvoir d’achat. Sans l’index, nous nous appauvririons tous, actifs et inactifs. Notre système d’index se trouve aujourd’hui dans le centre de l’actualité. Tout comme notre sécurité sociale, c’est un des principaux acquis de la FGTB. Mais pas tout le monde n’est en faveur de notre index. Depuis des années déjà, les employeurs et les politiques de droite

libérale mènent une campagne haineuse contre notre index, qu’ils veulent de préférence supprimer au plus vite. Les attaques ne viennent pas seulement de notre pays. Les instances européennes tirent à bout portant sur notre index. Nous n’accepterons jamais que l’on nous le prenne. L’index est seulement un instrument qui mesure l’inflation. Il ne faut pas s’attaquer à l’index, mais à l’inflation en offrant de l’énergie moins chère et en installant un contrôle des prix strict. La FGTB mène à juste titre une campagne qui vise à défendre notre index. Nous vous invitons à consulter

le site Internet: www.fgtb.be. Ce Livret Rouge fournit un aperçu actualisé des montants des allocations sociales qui s’appliquent à partir du 1er mai 2011. La plupart des chiffres cités sont des montants mensuels bruts. Il peut donc y avoir des retenues de précompte professionnel qui sont décomptées sur la feuille d’imposition (à l’exception des allocations familiales). Les allocations journalières sont multipliées par 26 jours d’allocation. Ce Livret Rouge est disponible auprès de votre délégué ou de votre secrétariat professionnel.

Sterima: + 50 emplois à Villers-le-Bouillet Bonne nouvelle pour l’emploi La blanchisserie industrielle Sterima-Vanguard, installée dans le parc industriel de Villers-le-Bouillet, vient de se voir attribuer la plus exigeante des certifications internationales en matière de qualité et d’hygiène, le «RAL 992». Une première en Belgique et même au Benelux. La perspective de 50 nouveaux emplois à pourvoir est réelle. C’est en 2009 que le site SterimaVanguard, installé à Villers-leBouillet, s’est intéressé à la certification internationale en matière de qualité et d’hygiène tout au long de la chaîne de blanchissage. Active notamment dans les domaines hospitaliers et des maisons de retraite, l’entreprise voulait se dé-

marquer de la concurrence en offrant un service de qualité contrôlé par les normes les plus sévères. «Ce fut un long travail de terrain. Lors du premier audit, les spécialistes de la certification avaient émis tant de remarques que l’on ne savait pas du tout si nous pouvions relever ce défi », remarque Paul Debakere, directeur des unités textiles.

Vers le marché allemand Deux ans plus tard, après la mise en place de nouvelles procédures, en concertation avec l’ensemble du personnel, la certification est enfin acquise. «C’est une première en Belgique et même au Benelux», insiste Fritz Eckert, le porte-parole des laboratoires Hohenstein, responsables de la certification. «Ceci va nous permettre de décrocher des marchés hospitaliers et pa-

ramédicaux dans la région. Mais surtout, nous allons pouvoir aller en Allemagne pour trouver de nouveaux clients et approvisionner notre site de blanchissage. Très vite, nous pensons pouvoir engager du personnel supplémentaire. Une cinquantaine de postes pourrait être créée dans la blanchisserie. Plusieurs chauffeurs pourraient aussi nous rejoindre sur la plateforme logistique afin de faire face à l’augmentation de volume transporté. La logistique est un secteur que nous voulons développer sur le site de Villers-le-Bouillet, à tout prix. Nous avons les terrains, la volonté et le savoir-faire», expose Mia Decaestecker, la responsable du groupe Sterima-Vanguard. Une excellente nouvelle pour l’emploi!

Allocations sociales mai 2011 Barrierestraat 13, B-8200 Brugge Tél.: 050-72 95 70 - Fax: 050-72 95 80 E-mail: abvvtkd.fgtbtvd@glo.be éditeur responsable: Dominique Meyfroot

Accord sectoriel dans l’industrie du diamant 2011-2012 Vu le cadre restreint qui nous avait été imposé par la loi, il nous restait très peu de marge pour négocier une augmentation du pouvoir d’achat. L’augmentation maximale des salaires barémiques et effectifs de 0,3% sera réalisée à partir du 1er janvier 2012. Dès le 1er décembre 2011, les salaires du secteur des petites marchandises seront alignés sur les salaires du secteur du sciage. Pour cette catégorie salariale, cela implique quand même une augmentation sensible des salaires. Après quelques négociations, nous avons également obtenu un accord concernant la prolongation et l’extension d’un nombre d’avantages sociaux. Le régime du chèque-cadeau de 35 euros par an sera ainsi prolongé. Le montant de la sécurité d’existence en cas de maladie sera majoré de 2,48 euros à 3 euros. Tous les régimes existants de prépension seront prolongés. Voici ce que nous avons réalisé:

Augmentation salariale

Indexation

• A partir du 01/12/2011, les barèmes du secteur des petites marchandises seront alignés sur les barèmes du secteur du sciage. • A partir du 01/01/2012, les salaires effectifs et barémiques seront majorés de 0,3%.

Préparation du lin A partir du 6 juin 2011, les salaires du secteur de la préparation du lin augmentent de 0,0372 euro suite à une indexation. Voici les nouveaux barèmes: Groupe salarial

Fonction

Salaire

Double équipe + 8,41%

Equipe de nuit + 31,60%

11,5361

12,5063

15,1815

Teillage fibre courte/pâtés Groupe 1

Teillage pailles de lin

Salaire de base Conduire la ligne feutre Conduire la peigneuse/opérateur Conduire les cardes/cardes-briseuses Conduire les bancs d’étirage/ bancs d’étirage mélange de couleurs Base + 2%

Conduire bobinoirs semi-automatique

12,7564

15,4851

Conduire machine peignage Conduire les bancs à broches

Conduire ligne feutre (responsable de processus)

Employés techniques

Conduire bobinoirs automatique Conduire chariot élévateur

11,8822

12,8815

15,6370

Séchage bobines d’alimentation

Magasinier Filage au sec

12,6897

13,7569

16,6996

13,2665

14,3822

17,4587

13,8433

15,0075

18,2178

Filage au mouillé Régler machines/mécanicien Groupe 5

Base + 15%

Entretien général électricité Entretien général mécanique

Groupe 6

Base +20%

Un examen sera effectué au sein du Fonds de Compensation Interne du Diamant concernant l’optimalisation – sans excéder le budget existant – de l’assurance soins hospitaliers pour les prépensionnés et les pensionnés.

Conduire open-end

Conduire l’effilocheuse

Base + 10%

Sécurité d’existence en cas de maladie et de chômage temporaire

• Tous les systèmes existants de prépension sont prolongés jusqu’au 31/12/2012 et, là où c’est possible sur le plan légal, jusqu’au 31/12/2013. • Un examen des besoins sera effectué au sein du Fonds de Compensation Interne du Diamant concernant une gestion d’accompagnement pour les travailleurs âgés. Dans ce cadre, il serait possible d’octroyer des incitants financiers aux travailleurs de 56 ans ou plus pour les journées prestées. Cette mesure entre en vigueur à partir du 01/01/2012.

Conduire mélangeurs

Groupe 4

• Prolongation du régime du chèque-cadeau. En décembre 2011 et 2012, un chèque-cadeau de 35 euros sera payé par la Caisse nationale des vacances de l’industrie du diamant.

Prépension

Conduire bobinoirs manuellement

Base + 3%

Chèque-cadeau

Assurance soins hospitaliers 11,7668

Apporter des balles

Groupe 3

Les barèmes jeunes –18 ans seront supprimés.

• Le montant de sécurité d’existence de 2,48 euros en cas de maladie sera majoré à 3 euros. • La sécurité d’existence en cas de chômage temporaire sera introduite à partir du 81e jour pour un montant de 2 euros à partir du 01/01/2012.

Conduire presse balles

Groupe 2

Barèmes jeunes

Contremaître (personnel de maîtrise)

Les négociations ont abouti à un accord de principe quant à l’application à partir de 2012 des CCT sectorielles pour les employés techniques. Cela est soumis à des conditions bien définies qui seront développées avant la fin de 2011.

Prolongation de toutes les CCT de durée déterminée Le groupe sectoriel du diamant a approuvé ce projet d’accord en date du 14 juin 2011. Les textes définitifs des conventions seront signés le 12 juillet 2011 au sein de la Commission paritaire de l’industrie du diamant.


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ALIMENTATION - HORECA - SERVICES

SYNDICATS • N°12 • 24 JUIN 2011

AB-INBEV: plus d’une année de combat contre un plan de restructuration. En janvier 2010, les syndicats avaient obligé la direction d’AB-INBEV à retirer son plan de restructuration européen prévoyant 10% de départs (nonlinéaires). Après de longs mois de négociations, un accord social vient d’aboutir chez ABINBEV Belgique. Aujourd’hui, le plan de restructuration concernant les sites belges du brasseur prévoit la disparition des 167 postes sur 3.000, mais sans licenciements secs. En effet, un accord a été conclu dans la nuit du 9 au 10 juin, entre la direction et les syndicats concernant le plan de restructuration, nous annoncent Michèle Duray, Kris Croonenborghs, Bjorn Desmet, Baudouin Ferrant et Serge Demeuse les négociateurs de la centrale HORVAL. Il prévoit la suppression de 167 postes de travail sur environ 3.000 encore en place dans les différents sites belges, mais aucun licenciement sec. Il s’agira de prépensions et de départs «volontaires» nous précisent-ils. Le plan de restructuration initial avait été annoncé au début de l’année 2010. Il prévoyait quelque 300 départs, sous la forme de licenciements et de prépensions.

tourné court et débouché sur 15 jours de blocage de la production, mouvement ensuite rejoint par les segments distribution et livraison. Elles avaient finalement pu reprendre et lors des négociations, les syndicats se sont battus pour que les ouvriers puissent obtenir les mêmes avantages de départ que les employés. «Le point a finalement été accepté grâce à une solidarité entre employés et ouvriers et c’est une grande satisfaction» nous fait remarquer le front commun syndical.

Les discussions avaient rapidement

Les représentants des travailleurs

ont également obtenu des garanties quant au volume d’emploi pour les 30 prochains mois et dans de bonnes conditions de travail: «le plan initial de restructuration que nous avons purement et simplement bloque en janvier 2010 a donc été largement amende». La base a été informée de l’évolution des négociations et avait mandaté ses représentants pour trouver une solution. L’accord sera présenté aux travailleurs dans les prochains jours lors d’assemblées générales. «Mais, cela ne devrait pas poser de problème car ils sa-

vent ce qui a été négocié» ont précisé les représentants syndicaux. Michel Zientarski et Nino Minitello, tous deux délégués ouvriers HORVAL sur le site de Jupille se félicitent du chemin parcouru en matière de rapprochement des statuts ouvriers – employés même si la dernière ligne droite fera l’objet de prochains combats et même si ce genre de plan social ne constitue jamais «qu’une dose d’aspirine» sur une fracture sociale en termes de pertes d’emplois.

Les syndicats ont essuyé un refus sur pratiquement tous les points d’un cahier de revendications déjà modéré. De plus on leur a soumis une liste interminable d’exigences patronales selon lesquelles les efforts demandés aux travailleurs sont démultipliés par rapport au cahier de revendications introduit par les syndicats. Après les déclarations éhontées des employeurs dans la presse la semaine dernière, selon lesquelles le travail au noir est nécessaire pour la survie du secteur, il s’agit du deuxième fait d’armes qui montre le vrai visage d’un secteur dans lequel les employeurs n’en ont jamais assez. Les employeurs ont ainsi rapidement oublié l’abaissement de la TVA qui est disparue à 100% dans leurs poches…

Un pas supplémentaire est à présent franchi…. Maintenant les travailleurs doivent également faire des concessions… des avantages existants doivent être supprimés, des avantages de CCT précédentes sont remis en question, dans un des secteurs où la flexibilité est la plus forte on demande davantage de flexibilité sans sursalaire, et on veut associer les syndicats pour obtenir des mesures fiscales préférentielles avantageuses auprès du gouvernement... Dans ces conditions, les travailleurs feraient mieux de s’abstenir de signer une CCT! Les syndicats ont immédiatement réagi contre ce manque total de respect à l’égard de plus de 120.000 travailleurs du secteur. Ils ne retourneront à la table des négociations qu’à la condition que les employeurs se présentent avec un mandat sérieux et des propositions. Entretemps, ils ne souhaitent plus garantir la paix sociale.

Chacun espère que les restructurations s’arrêteront mais à défaut, cette convention peut servir de base dissuasive dans le futur face à l’arrogance patronale. ENSEMBLE, ON EST PLUS FORTS!

La FGTB HORVAL et le front com-

Mouvements sociaux annoncés dans l’horeca … Dès le premier round de négociations le dialogue social a capoté, en présence de la Présidente de la commission paritaire, à la suite de l’attitude scandaleuse des employeurs à l’encontre du cahier de revendications des syndicats.

mun syndical feront part de la convention en Comité d’Entreprise européen en septembre prochain. En effet, le plan n’a pas pu être bloqué avec la même force dans tous les pays mais la solidarité dans les moments difficiles a beaucoup joué en faveur de notre combat.


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> NON MARCHAND

Des manifestants venus en masse afin de défendre leurs conditions de travail La manifestation nationale Non Marchand du 9 juin dernier a une fois de plus confirmé la solidarité des travailleurs du secteur et leur détermination à obtenir enfin des garanties d’avenir. L’ événement a en effet rassemblé plus de 16.000 personnes. Des travailleurs des métiers du cœur, issus de l’ensemble des secteurs du Non Marchand et des quatre coins de la Belgique, tous unis autour de la même cause: la défense de leurs conditions de travail. Le message était précis et clairement dirigé vers les gouvernements : il y a urgence pour négocier et finaliser de nouveaux accords

sociaux pluriannuels. Que ce soit au niveau fédéral, au niveau régional ou communautaire, les employés du secteur Non Marchand ont besoin de moyens à long terme. Les travailleurs réclament des conditions de travail acceptables, des services de qualité, des revenus décents ainsi que la mise en place de mesures pour assurer une attractivité des professions. Les employés y ont non seulement droit, mais il est aussi essentiel de continuer à trouver des travailleurs qui veulent construire leur avenir dans ces secteurs. Cette action a permis de connaître le point de vue et de recueillir l’ap-

Conférence UNI Europa Commerce : Pour une Europe plus sociale dans le secteur commerce Ces 9 et 10 juin, s’est tenue la conférence UNI Europa commerce à Madrid. Celle-ci a réuni plus de 200 représentants syndicaux européens autour de thématiques communes et propres au secteur. Durant deux jours, les participants se sont en effet rassemblés afin de discuter des problématiques suivantes, auxquelles sont couramment confrontés les travailleurs du commerce: • Temps de travail et équilibre vie privée-vie professionnelle- temps partiel • Heures d’ouverture des magasins • Travail du dimanche • Précarité de la relation de travail- emploi de qualité. • Syndicalisation et présence de terrain • Comité d’entreprise européen: développement et stratégie syndicale européenne. • Concurrence intra européenne Tous ces thèmes sont naturellement communs à tous les pays mais les différences de pays à pays, mêmes frontaliers, sont importantes. Ainsi le travail du dimanche, les heures d’ouverture, le salaire minimum (là où un salaire minimum existe), sont complètement disparates à quelques kilomètres de différence dès lors qu’une frontière est franchie. Tout cela n’est évidemment pas sans influence en termes de concurrence, de flexibilité et de dérégulation. Le thème de la franchise, organisée par les grands groupes internationaux, a également été abordé lors de la conférence. Le fait que la franchise et les magasins intégrés soient entre les mains des mêmes actionnaires amène nécessairement, si nous n’y prenons pas garde , à une dérégulation des contrats et à une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail. En conclusion, on peut dire qu’il y a encore beaucoup de travail en perspective afin de construire une Europe plus sociale dans le secteur commerce... Une Europe où emploi rime avec qualité de travail. Les bonnes volontés sont présentes au niveau syndical et les ponts sont en passe d’être posés afin de combattre cette Europe libérale que nous avons dénoncé ensemble lors de la manifestation du 21 juin à Luxembourg.

Aviapartner: l’octroi de la licence risque de devenir un embrouillamini juridique La décision de ne pas confier plus longtemps la manutention des bagages à l’aéroport de Zaventem à la société belge Aviapartner a créé une véritable onde de choc auprès du personnel. L’action de 24 heures qui a suivi a en tout état de cause produit des résultats (voir le rapport à la p. 6 de l’UBOT). Une bataille juridique n’est cependant pas à exclure à présent. Olivier Van Camp, le secrétaire du SETCa qui a l’entreprise en charge explique: «Plusieurs entreprises ont pu participer à l’appel d’offre pour pouvoir assurer une partie déterminée de la manutention des bagages. Aviapartner, Flightcare et Swissport ne sont pas les seules à y avoir participé. D’autres entreprises comme Menzies et l’entreprise turque Celebi y ont également participé. Comme on le sait entre-temps, BAC a jugé que Flightcare et Swissport en sortaient vainqueurs. Aviapartner n’est pas d’accord avec cette décision de BAC et va la contester à présent sur le plan juridique. Menzies va probablement faire la même chose.» Un combat juridique, donc, entre BAC et les différents manutentionnaires. Comment les syndicats se positionnent-ils dans cette affaire? Van Camp: «Le combat juridique va se dérouler sans aucun doute loin au-dessus de nos têtes… mais pour ce qui nous concerne, Aviapartners conserve notre préférence. Il s’agit d’un employeur avec lequel nous avons déjà travaillé et d’une entreprise connue par les 1200 travailleurs de Zaventem. Toutefois, quoi qu’il arrive, les accords que nous avons conclus avec Swissport garantissent également la sécurité aux travailleurs si Aviapartner restait finalement sur le carreau.»

pui de certains politiques. Parallèlement à la manifestation une délégation restreinte de représentants Syndicaux (dont Christian Masai et Jan Piet Bauwens, secrétaires fédéraux SETCa) a en effet été reçue par les ministres Laurette Onkelinx et Joëlle Milquet. Celles-ci ont dit soutenir la mise en place d’un accord social pluriannuel pour le secteur Non Marchand en tenant toutefois compte du contexte général et des incertitudes politiques qui règnent actuellement. Préalablement à la manifestation, une rencontre avait également eu lieu avec la Ministre Eliane Tillieux. Celle-ci s’est également engagée, bien que le contexte budgétaire soit difficile, à proposer

à ses collègues d’accorder une dotation supplémentaire de 4 millions dans le cadre de l’ajustement budgétaire en Région Wallonne.

Nous comptons maintenant sur un geste de la part des gouvernements afin de voir enfin des avancées.

Des paroles qui doivent rapidement déboucher sur des actes concrets…

> NÉGOCIATIONS SECTORIELLES

Des accords voient le jour, des blocages subsistent toujours. Les négociations sectorielles se poursuivent toujours dans les différents secteurs d’employés du pays. Depuis plusieurs semaines maintenant, nous négocions avec les employeurs afin de parvenir à des accords sectoriels qui tiennent la route, qui maintiennent les droits des travailleurs et leur assurent une qualité d’emploi ainsi que de bonnes conditions de travail et de rémunération. Dans certaines commissions paritaires, ce dialogue social a permis la conclusion d’accords sectoriels sérieux et favorables pour les employés. Dans d’autres secteurs, les négociations se sont avérées plus difficiles. Nous avons parfois dû faire face à de sérieuses attaques du patronat à l’encontre Aperçu de l’évolution des négociations et des récents événements. Dans le secteur Services, une conciliation a enfin permis d’aboutir à des résultats et à une proposition d’accord pour les 400 000 employés de la CPNAE. Cette proposition, qui a été acceptée par le SETCa, prévoit notamment une augmentation du pouvoir d’achat et des avancées en ce qui concerne la formation et l’accès à la prépension. En logistique (CP 226), un accord a récemment été signé. En CP 321 (grossistes et répartiteurs), un projet d’accord est également sur la table. Dans l’industrie, les négociations ont permis d’aboutir à différents projets d’accords. Après plusieurs tentatives de l’organisation patronale de la CP 130 (industrie graphique) d’imposer des mesures visant notamment à modifier le système d’indexation du secteur pour le barème de nuit et un véritable blocage des négociations, nous sommes parvenus à obtenir une proposition acceptable. C’est également le cas pour le métal (CP 209), la sidérurgie (CP 210), les métaux non-ferreux

de certains acquis sociaux comme le maintien de l’index ou l’accès à la prépension. Le pouvoir d’achat a véritablement été à la une des négociations. Pour les employés, il existe le système d’indexation salariale et les augmentations barémiques. A côté de cela, on retrouve la marge salariale. Dans bon nombre de secteurs, nous sommes tout de même parvenus à obtenir des avancées à ce niveau et à négocier au-delà des 0,3%. Dans certaines commissions paritaires, les travailleurs ont dû se mobiliser et entamer des actions afin de faire évoluer la situation. Des conciliations ont parfois été instaurées afin d’essayer de débloquer les positions. Qu’en est-il exactement?

(CP 224) et l’industrie alimentaire (CP 220). A l’heure où nous écrivons ces lignes, les différents textes sont en cours d’approbation ou en train d’être présentés aux militants des secteurs concernés. En CP 215 (habillement et confection), l’accord est bouclé depuis le 20 juin et prévoit des avancées en matière de pouvoir d’achat et de mobilité. Le pétrole, quant à lui, a connu des moments difficiles. Face aux propositions «creuses» des employeurs et à leur manque de bonne volonté, les travailleurs du secteur avaient déjà manifesté leur ras-le-bol via différentes actions fin mai. Pour l’instant, les négociations sont au point mort. Dans les finances, et plus particulièrement les assurances, les négociations se poursuivent lentement... Jusqu’à présent, les employeurs ont répondu défavorablement à notre cahier de revendications: ceux-ci refusent de faire le moindre effort en matière de pouvoir d’achat sous prétexte que le secteur subirait encore et toujours les conséquences de la crise.

Du côté du commerce, le dialogue avec les employeurs est lui aussi pénible et a encore donné peu de résultats. Nos revendications sont clairement définies et s’orientent autour de l’harmonisation des différentes commissions paritaires. Ce que nous réclamons, c’est une égalité de traitement pour tous les travailleurs du secteur. Mais pour l’instant, les propositions du patronat n’offrent pas de réponses satisfaisantes à nos revendications. La conciliation est mise en continuation jusqu’au 29/06. Comme on peut le constater, le chemin à parcourir est encore long… Dans certains secteurs, les négociations ont pu mener à des résultats probants et à la signature d’accords sectoriels de qualité. Dans bon nombre d’autres secteurs, les discussions sont toujours en cours. Si les blocages subsistent, des actions seront bien évidemment à prévoir. Nous sommes déterminés à ne pas relâcher la pression dans cette dernière ligne droite.


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EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

SYNDICATS • N°12 • 24 JUIN 2011

Bientôt les vacances, mais d’abord le travail syndical our les employés aussi, les négociations sectorielles se trouvent dans une phase définitive. Notre site web vous donne un aperçu complet de la situation. Des accords ont été signés dans de très nombreuses commissions paritaires, tandis que dans d’autres, des projets d’accord sont actuellement à la consultation. Dans d’autres encore, les négociations doivent encore être finalisées. La durée plus longue de de processus est bien sûr intégralement liée au rejet du projet d’AIP et aux décisions gouvernementales prises ensuite en mars-avril. Les négociations sectorielles ont donc débuté plus tard qu’habituellement. Nos négociateurs sectoriels ne se sentent pas liés par les décisions gouvernementales et quasi partout, il est fait preuve de la créativité voulue

Nous sommes convaincus qu’il en ira de même également là où les négociations sont encore en cours. Notre niveau de concertation sectorielle s’inscrit intégralement dans le cadre de notre modèle social. Il est dès lors important de le préserver. Aussi parce que l’Europe a une autre vision en la matière. Elle préférerait nettement voir la concertation à un niveau le plus bas possible: au niveau de l’entreprise, voire même, de préférence, sur le plan individuel. Cela va pleinement à l’encontre de la solidarité et nous ramènera à une société du chacun pour soi. La concurrence sur le plan social engendrera une spirale négative, au niveau des salaires et des conditions de travail. Nous ne voulons pas de cette Europe. C’est pourquoi nous étions des dizaines

de milliers ce 21 juin à Luxembourg. Notre voix doit être entendue à la veille d’importantes décisions sur le plan européen. Nous sommes persuadés qu’il ne s’agit en l’occurrence que d’une première bataille, que le combat devra se poursuivre contre une Europe du démantèlement social et pour une Europe sociale reposant sur la solidarité. Le maintien d’une fin de carrière digne pour les travailleurs sera par ailleurs au centre des préoccupations à l’automne. Et soyons clairs sur le sujet: nous ne sommes bien sûr pas opposés à ce que les travailleurs restent actifs plus longtemps, pour autant qu’ils le veulent et le puissent! Aux employeurs de créer les conditions nécessaires pour le permettre. C’est autre chose que d’obliger les travailleurs à travailler au-delà de leurs 65 ans!

Qu’un nouveau gouvernement voie le jour ou non en Belgique, des décisions budgétaires sont à l’agenda politique. À cet égard, nous le réaffirmons clairement: les épaules les plus larges doivent supporter les charges les plus lourdes. Ceci, par le biais de nouvelles recettes là où elles peuvent être tirées. Montrons nos dents encore quelques semaines sur le plan syndical et rechargeons ensuite nos batteries pour un automne social et syndical qui s’annonce assurément chargé.

Myriam Delmée Vice-présidente SETCa-BBTK

Erwin De Deyn Président SETCa-BBTK

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Entreprise d’assurances agréée sous le numéro de code 0058.

P

pour maintenir et améliorer le pouvoir d’achat des employés. Les indexations 2011-2012 préservent ce pouvoir d’achat, les augmentations barémiques des employés l’améliorent et les avantages supplémentaires (augmentations salariales brutes supplémentaires, extension des systèmes de 2e pilier, amélioration du remboursement des frais de transport, etc.) y apportent encore un plus. Les systèmes de prépension sont reconduits partout et les mécanismes d’indexation tiennent bon eux aussi. C’est plus que jamais important, au vu de la pression qu’ils subissent, en particulier de la part de milieux européens de droite. Compte tenu des conditions difficiles dans lesquelles se déroulent les négociations, il faut dire que les (projets d’) accords sectoriels réalisés ne sont pas mal du tout.


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