Syndicats FGTB n°12 - 28 juin 2013

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N°12 • BIMENSUEL • 68ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

28 JUIN 2013 • Éd. LIÈGE

JEUNES

Allocations d’insertion: attention, changements!

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s jeunes qui le r u o p , e r o gles, enc btenir ses alO Nouvelles rè ! 3 1 0 2 n e s urs étude s d’attente) n io t terminent le a c o ll -a x sertion (e conditions. à locations d’in is m u o s s lus en plu ives de la reit s devient de p o p s n io t a eux évalu e d’insertion g a Désormais, d t s le t n a d ploi pen u droit à ces d cherche d’em e r u t r e v u o saires à l’ «sans le sou» e seront néces d io r é p la , ans cela allocations. S t s’allonger... n e m le b a r é id pourrait cons

JEUNES

Vacances et premier emploi Page 4

SPÉCULATION

Les banques jouent avec la nourriture Page 4

TSE LUXEMBOURG

Un livre à l’encre du vécu Page 7

OIT

En route vers une trasition juste Pages 8 et 9

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RÉGIONS

SYNDICATS • N°12 • 28 JUIN 2013

NAMUR

Horaire d’été - CG – 2ème étage Comme tous les ans, nous vous informons qu’à partir du lundi 1er juillet jusqu’au vendredi 30 août inclus, nos bureaux seront ouverts tous les jours de 8h30 à 12h00 et de 13h30 à 15h00 (au lieu de 16h30). Sauf les mardi et vendredi après-midi où nous travaillons à bureaux fermés.

La Centrale Générale

Les nouveaux taux de cotisations de la Fédération des Métallurgistes FGTB du Hainaut-Namur La Fédération des Métallurgistes FGTB du Hainaut-Namur informe tous ses affiliés, qu’à dater du 1er juillet 2013, les taux de cotisations syndicales s’établissent comme suit: Fédération des Métallurgistes FGTB du Hainaut Namur Taux mensuel de cotisations à partir de juillet 2013 H. / F. Actifs Prépensionnés Chômeurs complets Malades + 1 mois Invalides Pensionnés

15,40e 12,34e 9,75e 9,75e 9,43e 3,43e

CENTRALE DES METALLURGISTES NAMUR Rue de Namur 49 - 5000 BEEZ

FERMETURE ANNUELLE DU 1er juillet 2013 au 05 juillet 2013 INCLUS

Une permanence d’urgence sera accessible par téléphone au 0499/419.008. Horaire d’été: Du lundi au vendredi de 08h30 à 12h00. D’avance, nous vous souhaitons de passer d’agréables vacances.


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BRUXELLES

SYNDICATS • N°12 • 28 JUIN 2013

24 juin 2013: plus de 5.000 manifestants à Bruxelles contre le traité budgétaire européen et pour la défense des services publics!

© S. Bailleux

© S. Bailleux

© S. Bailleux

Concertation sociale et gestion paritaire: stop ou encore? La 6ème réforme de l’Etat est en route. Pour rappel, elle prévoit des transferts de compétences, de l’Etat fédéral vers les Communautés ou les Régions. En particulier: - d’importantes compétences relatives au marché du travail1 (le contrôle de la disponibilité, les dispenses pour études ou formation professionnelle, la politique des groupes-cibles, le congé-éducation payé, etc.); - les allocations familiales; - ainsi qu’une partie des politiques de soins de santé et d’aide aux personnes. Or, aujourd’hui, au «fédéral», la gestion de la plupart de ces compétences est une gestion paritaire. Cela signifie que les interlocuteurs sociaux (syndicats et patrons) sont «à la manœuvre» au sein de Comités de gestion (comme à l’ONEm, à l’ONAFTS2, etc.). Il était donc clair qu’un des enjeux majeurs de cette 6ème réforme serait de préserver, après transferts, cette gestion paritaire, qui permet, à tout le moins, aux organisations syndicales d’avoir leur mot à dire dans des matières qui, toutes, intéressent au premier chef leurs affiliés. Qu’en sera-t-il dans notre Région? Nous l’avons demandé au secrétaire général de la FGTB de Bruxelles. Philippe VAN MUYLDER: Au mois d’août 2011, nous avons envoyé un courrier à Charles PICQUÉ, alors ministre-président, précisant notamment:

des matières qui en bénéficient aujourd’hui.»

SYNDICATS: Et les autres membres du gouvernement régional?

SYNDICATS: Qu’a répondu Charles PICQUÉ?

«En cas de transferts effectifs de compétences dans le cadre de la 6ème réforme de l’Etat, nous serons bien sûr particulièrement soucieux de préserver le principe de la gestion paritaire de l’ensemble

PVM: Le 9 novembre, la réponse est tombée, et elle était très claire: «Je puis dès aujourd’hui vous assurer que les matières qui sont actuellement gérées de façon paritaire le resteront».

PVM: Très vite, Benoît CEREXHE, le ministre régional de l’emploi a fait connaître sa position: «Notre engagement en faveur de la concertation sociale en Région de Bruxelles-Capitale est entier et ne s’est jamais démenti. Il ne sera évidemment pas mis en cause par la présente réforme, bien au

contraire, et notre intention est évidemment d’associer activement les partenaires sociaux bruxellois à sa mise en œuvre». De son côté, Emir KIR, ministre Cocof de la formation professionnelle, annonçait qu’il prenait, lui aussi, l’engagement que les matières transférées gérées de façon paritaire le demeureraient. SYNDICATS: C’était un beau résultat mais ces trois ministres ont aujourd’hui quitté le gouvernement régional! PVM: C’est vrai. Et c’est bien pourquoi nous avons continué d’exiger une décision gouvernementale en bonne et due forme.

SYNDICATS: Avec succès? PVM: Oui, je dirais même avec un double succès. D’une part, nous avons obtenu que tous les interlocuteurs sociaux souscrivent une déclaration commune, rappelant que le respect du «paritarisme» devait concerner tant les compétences de gestion des interlocuteurs sociaux que leurs compétences d’agrément, d’avis et de contrôle. D’autre part, le 6 puis le 13 juin 2013, les différents «gouvernements bruxellois»3 ont tous pris la décision attendue, affirmant «-leur volonté de travailler en concertation constante avec les acteurs bruxellois concernés ainsi qu’avec les partenaires sociaux; -leur volonté de maintenir, dans les mêmes principes et les mêmes formes, paritaires, la manière dont les matières sont actuellement gérées par le fédéral.»

SYNDICATS: C’est une victoire pour la FGTB? PVM: Incontestablement. Car notre syndicalisme doit continuer de s’appuyer sur «ses deux jambes»: le combat (et cette saison 2012-2013 en a connus de nombreux) et la concertation sociale, dont fait bien sûr partie la gestion paritaire. 1 - À l’exclusion des règles relevant du droit du travail et de la sécurité sociale. Ainsi, par exemple, les conventions collectives de travail, réglées par la loi du 5 décembre 1968, demeurent un outil fédéral. 2 - Office national des allocations familiales des travailleurs salariés. 3 - Le Gouvernement régional, le Collège de la Cocof et le Collège réuni.


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RÉGIONS

SYNDICATS • N°12 • 28 JUIN 2013

WALLONIE PICARDE

Nouveaux horaires des permanences extérieures la centrale générale FGTB de Tournai-Ath-Lessines Veuillez trouver, ci-dessous, les nouveaux horaires des permanences extérieures et ce, à partir du 1er septembre 2013: Chaque lundi: - BASECLES: - PERUWELZ:

09h00 à 10h00 10h30 à 11h30

Chaque mardi : - LEUZE: - ATH: - LESSINES:

08h30 à 09h30 10h00 à 12h00 14h00 à 16h00

CHARLEROI-SUD HAINAUT

Formation interprofessionnelle 2013-2014 Un programme qui répond aux besoins de nos membres: délégué(e) s militant(e)s et affilié(e)s. CENFORSOC, le Centre de Formation Sociale et Culturelle organise, comme chaque année, à destination des affilié(e)s militant(e)s et délégué(e)s, son cycle de formation interprofessionnelle constitué de différents modules (exercice académique 2013-2014). Qu’avons-nous à vous proposer en 2013? 1. Module «Conseil d’Entreprise»: 80h00 - 10 jeudis - Fonctionnement et missions du Conseil d’Entreprise, emploi et informations sur l’emploi, information économique et financière (approche théorique), introduction à l’économie de marché, rôle et missions de l’Inspection économique, analyse des comptes annuels. 2. Module «Comité de Prévention et de Protection au Travail»: 80h00 - 10 lundis - Fonctionnement et missions du CPPT, Service interne et externe de Prévention et de Protection au travail, les ambiances de travail, préparations et substances dangereuses, accidents du travail, introduction à l’évaluation des dommages corporels, les maladies professionnelles, le harcèlement moral, analyse des risques et moyens de protection (politique de prévention), aux inspections technique et médicale, le code du bien-être, le médecin du travail, CPPT exercices pratiques de mise en situation, entreprise : pollution - environnement. 3. Module «Extrême Droite»: «Pour vaincre son ennemi, il faut bien le connaître» LAO TSE. Module de 40h00 - 5 journées de 8h00. La 5ème journée sera consacrée aux visites du fort de BREENDONCK et de la gare de «triage» de MALINES. 4. Module «Politique de Base»: Module de 40h00 - 5 journées de 8h00. Module qui propose une remise à niveau dans différents domaines, de manière à mieux comprendre le monde et devenir acteur de la société. Que se passera-t-il dans le courant du 1er semestre 2014? 1. Module «Initiation Vie Sociale»: 80h00 - 10 mardis - Ce module est ouvert à celles et ceux qui souhaitent simplement dépasser la situation d’affilié passif et veulent se familiariser aux objectifs de celle-ci, à son fonctionnement et acquérir de plus quelques connaissances dans les structures politiques, sociales, judiciaires et les techniques de communication. Il est d’ailleurs recommandé à celles et ceux qui souhaitent entreprendre les modules «Conseil d’Entreprise» et «Comité de Prévention et de Protection au Travail» de suivre préalablement le module «Initiation Vie Sociale». 2. Module «Perfectionnement Vie Sociale»: 80h00 – 10 mardis - Ce module est ouvert à celles et ceux qui souhaitent simplement dépasser la situation d’affilié passif et veulent se familiariser aux objectifs de celle-ci, à son fonctionnement et acquérir de plus quelques connaissances dans les structures politiques, sociales, judiciaires et les techniques de communication. Il est d’ailleurs recommandé à celles et ceux qui souhaitent entreprendre les modules «Conseil d’Entreprise» et «Comité de Prévention et de Protection au Travail» de suivre préalablement le module «Initiation Vie Sociale». Les locaux dans lesquels ont lieu la formation se situent au 1er et 2ème étage de la Maison des Huit Heures, 23 Place Charles II à 6000 CHARLEROI. 2. Module «Fiscalité recyclage»: 40H00 - Les mardis en soirée de 17h10 à 20h40 pour les camarades ayant suivi le module «Fiscalité» organisé antérieurement. Les cours se donnent dans les locaux de la FGTB CHARLEROI. Attention: nos formations sont accessibles sous réserve de disponibilités. Remarques générales: - Nos programmes de formation donnent accès au bénéfice du Congé Éducation Payé. - Nos modules informatiques sont suspendus momentanément. Renseignements et formulaires d’inscription: Secrétariat ASBL CENFORSOC : Carmela DI BERNARDO (Tél.: 071/641.286 – Fax: 071/300.567) – Responsable Formations : Ruddy DANTHINE. Venez visiter notre site internet: www.cenforsocasbl.be et inscrivezvous en ligne! Merci de vérifier la disponibilité des modules sur le site. Si vous trouvez nos formations intéressantes, faites-le savoir aux autres camarades de votre entreprise!

Antoing Lun 09h00–12h00 Mar 09h00–12h00 Mer 14h00-17h00 Jeu 09h00-12h00 Ven Fermé

Ath Lun 09h00-12h00 Mar 09h00-12h00 Mer Fermé Jeu 09h00-12h00 Ven 09h00-12h00

Basècles Lun 09h00-12h00 Mar 09h00-12h00 Mer 14h00-17h00 Jeu 09h00-12h00 Ven Fermé

Bizet Lun Fermé Mar 09h00-12h00 Mer Fermé Jeu Fermé Ven 09h00-12h00

Comines Lun 09h00-12h00 Mar Fermé Mer Fermé Jeu 09h00-12h00 Ven Fermé

Dottignies Lun Fermé Mar 09h00-12h00 Mer 14h00-17h00 Jeu 09h00-12h00 Ven 09h00-12h00

Ellezelles Lun Fermé Mar 09h00-12h00 Mer Fermé Jeu 09h00-12h00 Ven Fermé

FGTB Wallonie Picarde Attention Du 1er juillet au 30 août 2013 Horaires d’été !!!

Herseaux Lun 09h00-12h00 Mar 09h00-12h00 Mer Fermé Jeu 09h00-12h00 Ven Fermé

Lessines 09h00-12h00 09h00-12h00 14h00-17h00 09h00-12h00 09h00-12h00

Leuze Lun Fermé Mar 09h00-12h00 Mer 14h00-17h00 Jeu 09h00-12h00 Ven 09h00-12h00

Lun Mar Mer Jeu Ven

Mouscron 09h00-12h00 09h00-12h00 14h00-17h00 09h00-12h00 09h00-12h00

Pecq Lun 09h00-12h00 Mar 09h00-12h00 Mer 14h00-16h00 Jeu 09h00-12h00 Ven Fermé

Peruwelz Lun 09h00-12h00 Mar 09h00-12h00 Mer Fermé Jeu 09h00-12h00 Ven 09h00-12h00

Lun Mar Mer Jeu Ven

Tournai 09h00-12h00 09h00-12h00 14h00-17h00 09h00-12h00 09h00-12h00

Lun Mar Mer Jeu Ven

> DÉCÈS

Patrice D’Hoop C’est avec tristesse que nous avons appris ce vendredi 14 juin, le décès de Patrice D’Hoop. Un camarade, un ami à la personnalité bien trempée, marquante et attachante s’est donc éteint après avoir combattu la maladie. Un homme qui a marqué de manière importante notre région, le syndicalisme mouscronnois et les militants qui ont eu le plaisir de le côtoyer. Rentré à la FGTB de Mouscron en 1965, il devient avec la rigueur et la volonté qui le caractérisaient permanent textile, fonction qu’il remplira jusqu’à sa prépension en 2007. Avec Patrice D’Hoop, les échanges pouvaient être virils mais restaient toujours constructifs. Pendant tout son parcours professionnel, Patrice a porté sans cesse un attachement sans faille aux valeurs qu’il défendait en portant une attention toute particulière à rester proche des gens. Sa porte était toujours ouverte pour rendre un service à une personne en difficulté.

HAINAUT

Il était ce que l’on peut appeler un gars de terrain: familier des travailleurs et de leurs combats, il traversa la crise du secteur textile en étant de tous les piquets. Il avait aussi une autre faculté. De sa fine plume, Il aimait également faire partager son analyse pointue des problèmes socio économiques de sa région. D’un tempérament sportif, les défis ne lui faisaient pas peur, et travaillait toujours d’arrache-pied pour le bien être des affiliés. Il était pour nous tous un excellent camarade et disons-le, un des piliers de la Régionale FGTB de Mouscron-Comines-Estaimpuis. Nous saluons l’homme intègre, le permanent qui savait parler à tous et passer à l’action quand le besoin s’en faisait sentir. Nous adressons à sa famille et à ses proches nos sincères condoléances et les assurons de notre soutien en ces moments douloureux.

Jean Peeters Secrétaire régional Charles Vandecasteele Président Daisy Coigne Resp.adm. fin. R.H.


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RÉGIONS

SYNDICATS • N°12 • 28 JUIN 2013

LIÈGE - HUY - WAREMME

La Boutique de Droit de la FGTB Liège-Huy-Waremme Sera fermée pour vacances annuelles du jeudi 8 août 2013 au jeudi 29 août inclus La reprise des permanences sera assurée dès le jeudi 05 septembre 2013

VERVIERS


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°12 • 28 JUIN 2013

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> EDITO

Un mur du refus u cours de la semaine écoulée, les tractations se sont poursuivies pour essayer de régler la fameuse question de l’harmonisation des statuts entre ouvriers et employés, essentiellement en ce qui concerne le jour de carence et surtout la durée des préavis. On dit «tractations», parce qu’il est plus juste que «négociations». Difficile de négocier avec un mur patronal qui est à la fois celui du refus et celui des lamentations.

A

Les employeurs pétrifiés Peut être l’entrée en piste du «facilitateur» Jan Smets sera-t-elle positive, mais le blocage des employeurs ne va certainement pas faciliter son travail. Il faut bien constater en effet - à l’heure de mettre sous presse cette édition - que rien ne bouge. Enfin, rien ne bouge sur le banc

patronal, pétrifié sur un mandat de négociation qui n’en est pas un, puisque le mot d’ordre de ses secteurs est de tenir la ligne et de ne reculer sous aucun prétexte. Habitué qu’il est, ce patronat, à ce que ses exigences soient reprises à son compte par un Gouvernement où ses relais et amis sont majoritaires. Cette ligne est bien sûr intenable. La date du 8 juillet fixée par la Cour Constitutionnelle pour régler la question approche à grands pas. On ne peut pas imaginer que les choses restent en l’état car on entrerait alors dans l’insécurité juridique la plus complète, accompagnée sans doute d’une cascade de recours judiciaires dans un sens ou dans l’autre.

La FGTB constructive Pourtant, le mur patronal se fissure un peu. C’est logique: grandes

entreprises, PME et classes moyennes n’ont pas les mêmes problèmes ni les mêmes intérêts. Ainsi, certains ne voient pas d’un si mauvais œil nos propositions. Parce qu’elles sont raisonnables. Parce qu’elles tiennent compte des réalités économiques. Parce qu’elles sont constructives. Nous avons déjà fait la démonstration chiffrée que le coût d’une harmonisation vers le haut n’est pas exorbitant et a été volontairement surdimensionné par les employeurs pour faire peur. Ce coût, même réduit, nous proposons de le compenser par divers mécanismes. Nous proposons de le répartir entre les secteurs forts et les secteurs faibles, entre les secteurs qui comptent beaucoup d’ouvriers et ceux qui comptent beaucoup d’employés à travers un système de mutualisation. C’est un peu le principe d’une

assurance, un système solidaire entre entreprises et secteurs.

Solidarité non partagée Hélas, la solidarité n’est pas une valeur patronale. Ceux - comme les banques - qui pourraient tirer bénéfice d’une harmonisation des statuts, si par exemple on modère les préavis les plus élevés, veulent garder pour eux cette rente de situation et ne surtout pas la mettre dans un pot commun. Ce sont pourtant ceux-là qui n’ont que le mot «compétitivité» à la bouche. Ceux-là qui prônent les «efforts de modération». Ceux-là qui n’ont pas de problèmes de rentabilité. Ceux-là qui souffrent le moins de la baisse de la consommation suite à l’austérité, contrairement aux classes moyennes et aux PME. Les mêmes encore qui offrent bonus et parachutes dorés. On peut sortir par le haut de ce

débat difficile sur les préavis. Trois mois minimum par tranche de 5 ans d’ancienneté pour tous n’a rien d’excessif. Surtout si on consent à descendre de son piédestal ou de son fauteuil directorial pour se mettre à la place de celui qui reçoit son C4 et qui doit – dans la conjoncture actuelle où on licencie par charrettes entières – retrouver rapidement un emploi pour pouvoir continuer à payer son emprunt et payer ses factures et ne pas risquer de se retrouver sur la liste noire grandissante des surendettés.

Anne Demelenne Secrétaire générale Rudy De Leeuw Président

> CAHIER DE REVENDICATIONS COMMISSION PARITAIRE AUXILIAIRE POUR OUVRIERS – CP 100

> ACCIDENTS DU TRAVAIL

Tout le monde a droit à une délégation syndicale! a CP auxiliaire pour les ouvriers regroupe des entreprises et travailleurs qui ne peuvent relever d’un secteur spécifique. Nous parlons de la CP 100, dans laquelle on retrouve 8.414 entreprises et un peu plus de 24.000 ouvriers. Contrairement à la plupart des secteurs qui négocient et améliorent les conditions de travail et salariales sectorielles depuis 40 ans déjà, les ouvriers de la CP100 ne peuvent retomber que sur les minima absolus de la législation interprofessionnelle belge. Pour ces ouvriers, il y a donc un retard de 40 ans à rattraper.

L

Dans la période 2009-2010, pour la toute première fois, un accord sectoriel a été conclu au sein de la CP. Dans la période 2011-2012, un 2ème accord a été signé, avec comme fait principal, la fixation d’un salaire horaire minimum pour le secteur (jusqu’alors, seul le revenu minimum mensuel moyen était d’application). Ce salaire horaire minimum est lié à l’indice-pivot (indice des prix à la consommation). Il convient maintenant de conclure un accord pour la période 2013-2014. Et cette fois, dans des circonstances très difficiles. Ainsi, la FEB refuse d’entamer les négociations avant d’avoir une idée de l’issue du dos-

sier ouvriers/employés. Plus de trois-quarts (76%) des ouvriers de la CP100 travaillent dans une entreprise de moins de 50 travailleurs. Cela signifie qu’ils n’ont pas de Conseil d’entreprise (CE), ni de Comité pour la Prévention et la Protection au Travail (CPPT), ni de délégués syndicaux pour défendre leurs intérêts. Leurs conditions salariales et de travail ne peuvent être améliorées que s’il y a des négociations sectorielles et un accord sectoriel. L’amélioration des conditions de travail et salariales pour les ouvriers de la CP 100 reste notre unique et principale préoccupation. Le programme de revendications des trois syndicats pour 2013-2014 avance 5 points clé, comme proposé lors de la réunion de la commission paritaire du 26 juin.

• Accords pour la création de délégations syndicales Les modalités d’application de la CCT 5 doivent être élaborées de façon à ce que tout le monde dans le secteur puisse voir ses intérêts défendus par les délégués syndicaux.

• Fin de carrière

Deux nouvelles mesures

Il doit y avoir des CCT qui donnent la possibilité d’entrer dans le régime du chômage avec complément d’entreprise pour ceux qui ont 20 ans de travail de nuit, une carrière longue ou un métier pénible. Il faut prévoir une réduction de carrière à partir de 50 ans pour les travailleurs qui ont déjà effectué une longue carrière ou qui exercent un métier lourd.

A l’initiative de Philippe Courard, Secrétaire d’Etat aux Affaires sociales, chargé des Risques professionnels, le Conseil des ministres a approuvé deux mesures importantes en matière d’accidents du travail.

• Pouvoir d’achat

C’est par exemple l’agression physique en dehors de leur service à l’égard d’un employé de banque qui refuse un crédit à un client, ou d’un directeur des ressources humaines qui licencie un employé, etc.

Les salaires réels doivent être indexés (et pas seulement les salaires horaires minimums). De même, la définition des primes sectorielles (notamment les primes d’équipes) est un autre point clé.

• Déplacements domicile – lieu de travail Nous exigeons entre autres une intervention de l’employeur dans les frais de déplacement des ouvriers qui se rendent au travail à l’aide d’un moyen de transport privé.

• Accords sur la formation En cas de formation, il doit toujours y avoir une concertation avec la délégation syndicale et/ou le CE.

1°) L’extension de la notion d’accident du travail aux actes de vengeance, dans le secteur privé comme cela existe déjà dans le secteur public. Il s’agit ici de reconnaître comme accident du travail tous les actes de violence, commis à titre de représailles, à l’égard de travailleurs, en dehors de l’exécution de leur fonction mais en raison de leur fonction.

Tous ces actes de violence pourront désormais être reconnus comme accidents de travail 2°) La possibilité pour le Fonds des Accidents du Travail de saisir le Tribunal du Travail dans le cas d’un refus, par les assureurs privés, d’indemniser les victimes d’accidents du travail. Le nombre de refus d’indemnisation par les assureurs privés des victimes d’accidents du travail est en augmentation constante. Plus de 10% des cas ont ainsi fait l’objet d’un refus d’indemnisation en 2012, alors qu’ils n’étaient que 2,2% en 1985. A l’avenir le FAT pourra introduire lui-même à la place de la victime – avec son accord - un recours contre les décisions de refus des assureurs privés qu’il juge injustifiée.


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ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°12 • 28 JUIN 2013

Les banques jouent avec la nourriture, même en Belgique

e tout temps, les dirigeants ont veillé à assurer la sécurité alimentaire des peuples, en gérant l’offre agricole et en en régulant les prix. L’agriculture est un marché soumis à de nombreuses variables: climat, variations naturelles de la production, etc. Les rythmes de production ne sont pas forcément rapides, ni élastiques. Les incertitudes liées aux métiers-mêmes de l’agriculture ont généré une certaine tradition de la spéculation, pour garantir la stabilité des prix.

D

Toutefois, depuis les années 2000, le phénomène spéculatif sur les marchés agricoles a explosé. Les opérateurs financiers qui jouent avec les matières premières agricoles n’ont nullement intérêt à sé-

curiser les prix des produits, que du contraire. C’est sur la volatilité de ces prix que repose toute leur activité. En Belgique, une recherche menée auprès de dix institutions financières actives sur le territoire a permis d’identifier six institutions offrant en avril 2013, date de la recherche, un ou plusieurs produits financiers spéculant sur les matières premières, en ce compris les matières premières agricoles. Il ressort de cette étude que Deutsche Bank et BNP Paribas Fortis se distinguent, non seulement par la diversité et la multiplicité des produits de ce type qu’elles proposent, mais aussi par l’importance des montants concernés. Suivent, dans ce funeste classement, AXA – qui propose deux fonds controversés à ses clients – puis ING et

Belfius, chacune à la tête d’un fonds de ce type. Les ONG à l’origine de l’étude ont recensé 28 fonds et de nombreux produits financiers au sein desquels la part des investissements sur les matières premières agricoles avoisinerait 950 millions d’euros. «Ces chiffres ne représentent que la pointe de l’iceberg dû au manque de transparence du secteur financier», concluent les chercheurs. Près de 80% de la spéculation resterait encore dans l’opacité. Elle est scandaleuse car elle mobilise six fois plus d’argent que l’aide publique belge n’en consacre à l’aide au secteur agricole et alimentaire dans les pays du Sud. «Cette spéculation sur les denrées alimentaires a des conséquences désastreuses. Elle plonge les populations les plus pauvres dans la faim et la pauvreté. La facture alimentaire de ces pays a été multipliée par 5 entre 1992 et 2008. Les populations sont les victimes et non les bénéficiaires de la volatilité des prix» souligne Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation. La problématique est complexe, méconnue du grand public. Les moyens d’action, en raison d’un manque de volonté politique sur le sujet, sont peu nombreux. Le secteur financier minimise, ou prétend que rien en peut être fait à l’échelon belge uniquement. Que la frontière entre régulation et spéculation est mince. Ou encore qu’aucun lien ne pouvait être fait

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Des banques en Belgique jouent avec la nourriture. Elles achètent, vendent, parient sur les matières premières agricoles, jouant par là-même avec la vie de familles de petits producteurs à travers le monde. C’est ce que révèle le rapport «La complicité des banques en Belgique dans la spéculation sur l’alimentation» présenté ce mardi 18 juin par le CNCD-11.11.11, SOS Faim, Oxfam Solidarité, Réseau financement alternatif et FAIRFIN. Les banques BNP Paribas Fortis et Deutsche Bank se distinguent par la multiplicité des fonds proposés et l’ampleur des montants. Axa, Belfius, ING, ABN Amro sont aussi pointées dans le rapport.

entre la spéculation sur les matières agricoles et l’augmentation des prix. Des arguments ni sérieux, ni valides. Les responsables politiques belges, à commencer par le ministre des Finances, doivent défendre au niveau européen l’accord de gouvernement stipulant la lutte contre la spéculation excessive sur les produits agricoles. Pourtant, au niveau belge, les amendements introduits le 4 juin dernier par le CD&V, le cdH, le MR et le VLD dans la proposition de résolution du PS l’ont vidé de son contenu et ouvert la porte à toutes les spéculations.

Dans l’attente d’un cadre juridique contraignant, les ONG demandent aux banques impliquées de supprimer ces fonds et de réinvestir l’argent dans des alternatives durables et éthiques. Plus d’informations: Source et info: «La complicité des banques en Belgique dans la spéculation sur l’alimentation»: www.cncd.be/Des-banques-enBelgique-jouent Visionnez la capsule «Pour l’arrêt immédiat de la spéculation financière sur l’alimentation»: http:// vimeo.com/68580854

> INDEX

> JEUNES & PREMIER EMPLOI

4 semaines de vacances quand même

Inflation en juin: 1,59% 2013

Les jours de congé d’un travailleur sont calculés sur base du travail de l’année précédente. Pour les jeunes qui sortent de l’école, il est donc impossible de se constituer un quota de 20 jours de congé sur base du travail. Et pourtant… c’est possible si on a moins de 25 ans grâce au système «vacances jeunes» indemnisées par l’ONEM. Avec les vacances jeunes, même si vous n’avez pas travaillé l’année passée, vous avez quand même droit l’année même de votre premier emploi à quatre semaines de congé (20 jours ouvrables, sur la base d’une semaine de 5 jours). Vous devez d’abord prendre vos jours de congé légaux, soit les congés que vous vous êtes constitués en tant que travailleur. Votre employeur vous fournira le décompte. Si par exemple vous avez été engagé en octobre 2012, votre trimestre de travail vous donne droit à 6 jours de congés légaux. Mais vous pouvez prendre 14 jours de plus pour arriver à un total de 20 jours maximum. Des jours de congés «payés» par l’ONEM sous la forme d’une allocation de chômage. Celle-ci est calculée sur base de 65% du salaire brut, plafonné à 2.080,15 euros soit un minimum de 31 euros/jour et un maximum de 53 euros/jour.

• Ne pas recevoir, pour les jours de vacances jeunes, d’autres revenus professionnels ou de remplacement. Et pour ceux qui n’ont commencé à travailler qu’en 2013, ou qui ont plus de 25 ans, il y a le système des vacances européennes permettant aussi de prendre ses 20 jours de congé.(voir Syndicats n° 11 page 4 sur notre site www.fgtb.be/publications Pour les plus âges aussi Le même système existe pour les travailleurs âgés (à partir de 50 ans) qui recommencent à travailler après une période d’arrêt de travail (chômage, maladie, invalidité, revenu du chômage avec complément d’entreprise). Toutes les interruptions dans l’exercice de vacances n’ouvrent cependant pas ce droit : sont exclus notamment le chômage temporaire pour force majeure, les congés sans solde, l’interruption de carrière.

Mois

Index normal

Indexsanté

Indexsanté lissé

Base 1996 =100

Inflation

Hausse des loyers

Janvier

121,63

120

199,97

136,52

1,46

1,48

Février

122,02

120,27

120,07

136,83

1,19

1,09

Mars

122,19

120,5

120,21

137,09

1,11

1,25

Avril

122,14

120,49

120,32

137,08

1,00

1,26

Mai

122,32

120,81

120,52

137,45

1,18

1,39

Juin

122,53

121,01

120,7

137,67

1 ,59

1 ;69

Index normal: l’index mesure l’évolution réelle de tous les prix. Pour le mois de juin 2013, on enregistre une inflation de 1,59 % par rapport à juin 2012. Loyers: l’index-santé est expurgé des prix des carburants, des alcools et du tabac. Il sert de base à l’indexation des salaires et des loyers à la date anniversaire de la signature du bail. Par rapport à juin 2013, l’index santé a augmenté de 1,69%. Pour rappel, on trouve sur le site du SPF Economie un calculateur de loyer très pratique: http://statbel.fgov.be/fr/statistiques/chiffres/economie/prix_ consommation/calculateur_loyer/ Allocations sociales: Le prochain taux-pivot (par rapport à l’indexsanté lissé) qui entraînera une hausse de 2% des allocations sociales est 122.01.

Conditions Il faut néanmoins remplir certaines conditions: • ne pas avoir plus de 25 ans le 31 décembre de l’année précédente (exercice de vacances); • avoir terminé ou arrêté les études durant l’exercice de vacances; • Avoir travaillé au moins un mois l’année en question;

Mais ici aussi, le régime des vacances européennes peut alors y suppléer. Prenez contact avec votre régionale FGTB pour obtenir tous les détails et introduire votre demande de vacances jeunes ou vacances seniors!

Rédaction: Syndicats - 42 rue Haute, 1000 Bruxelles Nicolas Errante: rédacteur en chef - Tél.: 02/506.82.44 Aurélie Vandecasteele: journaliste. Tél.: 02/506.83.11 E-Mail: syndicats@fgtb.be Secrétariat: Sabine Vincent - Tél.: 02/506.82.45 Service abonnements: 02/506.82.11


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°12 • 28 JUIN 2013

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> JEUNES

Contrôles dispo: les allocations d’insertion de plus en plus inaccessibles? La FGTB s’est élevée récemment contre un projet d’arrêté royal venant modifier les conditions d’obtention de l’allocation d’insertion (anciennement «allocation d’attente»). Si l’on savait que la durée de ce qu’on appelait auparavant «stage d’attente», devenu «stage d’insertion professionnelle», a été portée à un an pour toutes les catégories d’âge, plutôt que neuf mois, il se pourrait que cette période «sans le sou» se prolonge encore pour les jeunes qui ne parviendraient pas à justifier d’une recherche d’emploi estimée efficace et suffisante. Des avancées ont toutefois pu être obtenues, afin d’adoucir le texte original.

C

quence d’évaluations négatives n’a pas d’incidence sur le crédit des allocations d’insertion (36 mois) auxquelles chaque chômeur a droit après l’ouverture du droit aux allocations. Concrètement, cela signifie que cette période de 36 mois commence uniquement le jour de l’ouverture des droits du jeune.

sont exigées ions positives ’insertion at u al év x eu D tions d En bref! it aux alloca x évaluations ro d le e qu t deu avan re ouvert. Ces écessairement se ne puisse êt n s a p t doiven positives ne rs le temps. s an d suivie au cou succéder n positive est rs io u at co u al au e év iv e n at Ex.: u uation nég rs u co e mois d’une éval ive au du 7 aluation posit t ouvert à e mois et d’une év du 11 cations es droit aux allo e mois. e du 13 mois: le 14 mier jour du partir du pre Dès le premier mois résumé, le droit à ces allocations dans le délai normal (12 mois) ne serait garanti qu’à la condition de réussir les deux évaluations. Celles-ci auraient lieu lors d’entretiens individuels avec un facilitateur du bureau du chômage, sur convocation de celui-ci. Chaque entretien estimé «négatif», c’est-à-dire si le jeune ne prouve pas qu’il a cherché un emploi activement, se solderait par un report du début de l’obtention des allocations, ainsi qu’à une nouvelle évaluation. Concrètement, la première évaluation aura lieu au cours du 7ème mois de stage, la deuxième au cours du 11ème mois. Une évaluation négative au cours du 7ème mois a pour conséquence qu’une nouvelle évaluation soit programmée au cours du 13ème mois. Le droit aux allocations d’insertion est donc potentiellement ouvert au 14ème mois. Une évaluation négative au cours du 11ème mois a pour conséquence que, pour autant qu’il n’y ait pas encore eu 2 évaluations positives auparavant (par 4 mois de travail, voir plus loin), une nouvelle évaluation soit prévue au cours du 17ème mois. Ce scénario peut se répéter de façon illimitée dans le temps jusqu’à ce qu’on arrive à 2 évaluations positives, successives ou non. Une fois ces deux évaluations obtenues, le droit aux allocations s’ouvre. Le prolongement de la période d’insertion professionnelle en consé-

Il est important de noter que la première évaluation, au septième mois ois du stage d’inser-

©iStockphoto.com

e projet d’arrêté royal modifie la procédure Dispo Jeunes. Il instaure, pour les jeunes qui ont terminé leurs études en 2013 (et qui entament donc leur stage d’insertion en août prochain), deux évaluations de leur comportement de recherche d’emploi pendant ledit stage, au cours du 7ème et du 11ème mois. Ces évaluations conditionnent l’ouverture du droit aux allocations d’insertion. En

pendant d’un délai de trois jours après l’entretien pour justifier son absence. Une période d’au moins 4 mois de travail (équivalent temps plein) comme salarié est assimilée à une évaluation positive. Une période d’au moins 8 mois de travail rémunéré compte pour 2 évaluations positives. Il ne doit pas s’agir de périodes ininterrompues de travail mais tous les jours de travail prestés, comptabilisés selon la règle habituelle en

’insertion le stage d e u q rs Lo ! raison d’une Attention t prolongé en bsence sans es le el n n io profess ’une a égative ou d e doit évaluation n un entretien, le jeun à n lu e éva ation justificatio une nouvell au plus tôt e êm m ilu solliciter d’emploi rtion de recherche de ses efforts l’expiration du stage d’inse rra t ve deux mois avan prolongé. L’ONEM lui en ire le à fa professionnel un courrier pour l’inciter très t e en tr ’ê m ant d préalable Il est import ne pas subir e. h rc a ém d n de cette t aux dates, afi on de vigilant quan s d’une non-présentati ce en u les conséq ses efforts!

tion, portera sur l’ensemble de la recherche d’emploi. La période concernée commence 1 mois après le jour de l’inscription du jeune comme demandeur d’emploi. C’est donc (presque) dès l’arrivée «sur le marché» qu’il faut entamer ses démarches de recherche d’emploi. On ne le répétera jamais assez: chaque démarche compte.

Le travail dispense de l’évaluation Si un jeune ne se présente pas – et ce, sans justification valable - à l’une des évaluations de sa recherche d’emploi, celle-ci sera considérée comme négative et sera automatiquement assortie d’un report de la fin de son stage d’insertion. Le jeune dispose ce-

matière d’admissibilité aux allocations, allocations peuvent être regroupés afin d’arriver à 4 ou 8 mois. Ainsi, il est

Notez tout! Dès son inscription, le jeune est appelé à noter consciencieusement chaque étape de sa recherche d’emploi: envoi de CV, participation à des séances d’information, visite dans un salon de l’emploi, tout doit être conservé dans un dossier qui servira le jour de l’évaluation. La recherche doit être constante et régulière, et même les démarches les plus anodines (ou qui semblent l’être) comptent.

tenu compte de la façon dont bon nombre de jeunes effectuent leurs premiers pas sur le marché de l’emploi, en général par le biais de contrats de travail intérimaire ou autres contrats temporaires. Un départ précaire ne pénalise donc pas doublement le jeune quant à l’obtention tion de ses allocations. Le tra travail en tant que

au plus tôt à la fin de l’évènement ou de son engagement. Le fait pour le jeune de se trouver dans une des situations précitées est considéré comme un motif valable de ne pas donner suite à une convocation, même si le jeune se trouve dans cette situation depuis moins d’un mois

Même si s’y retrouver. ement e d le p m si t particulièr traPas toujours e e procédure es cette nouvell ntraignante pour le jeun , et ge co ta et an xe av tait d comple e original l’é ngaxt lo te ro le p r, e u u le vail que chaq t en m iode am ér ot p r la prévoyait n ne rogner su en vi ulé e n n e an ag re pu êt tion du st tions. Ceci a ca est lo e al u n x te au b o it de dro ancée av e tr au e an n U par la FGTB. ne qui s’inscrit comme dems et u re je ’o e d que chaqu à s’inscrire t, qui i sera incité deur d’emplo n organisme de paiemen . Cela ’u déjà auprès d agner dans ses démarches les p m voir de l’ONEM ’un pourra l’acco FGTB de rece qu permettra à la rs ses jeunes affiliés, afin ve en . és ce actes pos is en pla puisse être m suivi efficace

salarié doit se situer dans une période de 14 mois avant la date à laquelle le droit est ouvert.

au moment de la convocation. convocation La seule obligation qui incombe au jeune est de justifier son absence au plus tard le 3ème jour ouvrable qui suit la fin de l’évènement.

Des exceptions… Le jeune n’est pas convoqué à un entretien d’évaluation si l’ONEM est informé qu’il se trouve depuis un mois au moins dans une des situations suivantes: - occupation comme travailleur salarié, - cohabitation avec un militaire stationné à l’étranger, - stage à l’étranger, - préparation d’une activité indépendante, - période d’interdiction de travailler pour la femme enceinte, - activité indépendante à titre principal, - engagement volontaire militaire. Dans ce cas, le jeune est convoqué

Besoin d’informations? Contactez votre FGTB régionale ou le secrétariat des Jeunes FGTB à l’adresse suivante: jeunes@jeunes-fgtb.be Le site des Jeunes FGTB est également à votre disposition: http://jeunes-fgtb.be, ainsi que le site de la FGTB: www.fgtb.be


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UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

SYNDICATS • N°12 • 28 JUIN 2013

> TRANSPORT ET LOGISTIQUE

CCT prépension prolongée jusque fin 2013! tous le régime actuel de prépension. Selon l’ancienneté, on peut aller en prépension (ou chômage avec supplément d’entreprise, comme on appelle le régime maintenant) à 56, 58 ou 60 ans.

Sous la forte pression des syndicats, les employeurs ont enfin cédé. La prolongation de la CCT prépension dans le secteur du transport et de la logistique est un fait. Les syndicats avaient demandé une prolongation jusque fin 2014, mais les organisations patronales l’ont refusée. Afin d’assurer les droits des travailleurs du transport jusqu’à la fin de l’année en cours, l’UBOT a signé la CCT en question. Toutefois, l’UBOT continuera à lutter pour une prolongation jusque fin 2014. Le droit à la prépension est assuré

Les travailleurs du secteur du transport et de la logistique connaissent

Frank Moreels, Secrétaire fédéral: «Grâce à la pression syndicale le droit à la prépension est acquis jusqu’à fin 2013. Grâce à la ténacité de l’UBOT la CCT a été prolongée de six mois! Voilà une bonne chose. En effet, la CCT en vigueur expire à la fin de ce mois et on voulait éviter une situation dans laquelle les chauffeurs et logisticiens ne pouvaient plus faire appel à la CCT sectorielle. D’où nous avons mis tout en œuvre pour prolonger la CCT.»

Les employeurs prennent une responsabilité éclatante! FEBETRA, T&L Vlaanderen et surtout UPTR ont refusé à conclure une CCT jusqu’à fin 2014. Ce n’est que suite à la forte pression exercée par l’UBOT que les patrons ont donné leur accord pour une prolongation jusqu’à la fin de l’année en cours. Cependant, la fin de la crise n’est pas encore en vue et, à notre regret, un nombre de travailleurs dans notre secteur se verront encore confrontés à des réorganisations. Egalement après décembre 2013. Dans des cas pa-

reils la prépension constitue souvent une solution pour éviter des «licenciements secs». Elle assure une solution sociale en des circonstances difficiles. Frank Moreels: «L’attitude obstinée des fédérations patronales dans le dossier de la prépension hypothèque également la prochaine concertation sociale. Toutefois, le secteur du transport n’a pas besoin de conflits, mais bien d’un climat social stable. Cette stabilité est mise en danger à cause de la rigidité patronale, et non seulement dans le présent dossier. Néanmoins, l’époque à laquelle on pouvait traiter les chauffeurs et les travailleurs dans la logistique comme du personnel de deuxième classe est derrière nous. Les employeurs doivent bien réaliser que dire «non» catégoriquement à des revendications raisonnables du personnel est inacceptable.»

L’UBOT avertit les fédérations patronales! Nous exigeons sans tarder des résultats positifs lors de la concertation sociale dans les mois à venir. En effet, nous n’avons pas l’intention de nous laisser renvoyer les mains vides. L’UBOT ne manquera pas de mobiliser les travailleurs du secteur au cas où elle ne reçoit pas des signaux clairs de la part

des employeurs – qui ont déjà reçu comme cadeau un gel salarial – selon lesquels ils font preuve de vouloir faire des pas qualitatifs en avant dans le secteur. Plus d’information sur vos droits à la prépension (chômage avec supplément d’entreprise)? Envoyez un e-mail à: dinneke. fleerackers@btb-abvv.be ou téléphonez au numéro 03/224 34 34. Voir également le site web de l’UBOT: www.btb-abvv.be ou du FSTL: www.sftl.be.

> MARINE MARCHANE

Journée des gens de mer - 25 juin 2013

epuis quelques années, l’OMI (Organisation Maritime Internationale) organise une Journée des Gens de Mer.

D

Avec cette campagne, l’OMI vise à donner une plateforme à la communauté maritime internationale pour rendre hommage aux gens de mer du monde entier en raison de la contribution unique qu’ils apportent à la société et des risques qu’ils courent dans l’exécution de leur travail à cause des circonstances difficiles. L’Union Belge des Ouvriers du Transport, qui réunit plus de 90% des gens de mer, rejoint avec plaisir cette initiative de l’OMI et de l’ITF (Fédération Internationale des Travailleurs du Transport) pour montrer sa gratitude à tous les gens de mer le 25 juin. On ne réalise que très mal dans

quelle mesure les gens de mer assurent la fourniture de nombreux produits essentiels à notre vie quotidienne. 90% des marchandises manutentionnées dans nos régions portuaires, sont transportées via la mer. Des mastodontes d’une taille d’environ 4 terrains de football avec une capacité de 16.000 conteneurs ou une file de 90 km ne sont pas une exception. De plus, on ignore également que les gens de mer doivent souvent travailler à bord des navires dans des circonstances très difficiles. En effet, non seulement les éléments de la nature leur jouent des tours. Nous, gens de terre, pouvons à peine nous imaginer devoir travailler dans une zone de guerre ou une zone «à haut risque», c.-à-d. une région où des attaques par des pirates appartiennent à la réalité. Ainsi, la piraterie le long de la côte somalienne forme un grand danger pour la navigation internatio-

nale depuis les années 90, période pendant laquelle la guerre civile a commencé en Somalie. Depuis 2005, de nombreuses organisations internationales s’inquiètent de la croissance de la piraterie. Pour ce qui concerne la flotte belge, l’UBOT veille de très près à ce qu’on assure aux gens de mer un niveau de protection aussi élevé que possible et à ce qu’on convienne des primes supplémentaires dans les conventions collectives de travail.

juin 2009, donc 2 mois plus tard. Des pirates qui s’éloignent à une distance si grande (700 km) de la côte doivent disposer de navires bien équipés. La sécurité n’est donc jamais garantie.

Les pirates n’ayant rien à perdre, la présence de navires de guerre internationaux ne les effraye pas vraiment. Selon un ministre kényan, les pirates somaliens ont obtenu plus de 150 millions de dollars de rançon en une période de 12 mois.

Souvent, les gens de mer sont tenus responsables et criminalisés lorsque des grandes catastrophes navales arrivent. Ainsi, nous sommes très préoccupés par le jugement de la Cour européenne des Droits de l’homme dans l’affaire contre le capitaine du pétrolier «Prestige» coulé au large de la côte espagnole en 2002.

Le 18 avril 2009, les 10 membres d’équipage à bord du navire belge «Pompeï», un déverseur de pierres, ont été séquestrés à une distance de 700 km de la côte somalienne. Le navire n’a été libéré que le 28

De l’autre côté, nous nous réjouissons du fait que le gouvernement belge se trouve dans la dernière ligne droite pour la Convention du Travail maritime de l’OMI. Les

projets de loi pour l’exécution et le contrôle de cette Convention, qui a déjà été adoptée à Genève en 2006, se trouvent maintenant sur le tapis du Conseil des Ministres. La ratification sera probablement un fait début 2014. D’où l’UBOT saisit cette occasion pour remercier expressément ses gens de mer pour les services incessants rendus à la société et pour leur souhaiter un bon voyage! L’UBOT continuera à s’engager non seulement en faveur de ses propres membres, mais défendra également avec ardeur, via la campagne contre les pavillons de complaisance (Campagne FOC de l’ITF), les intérêts de tous les gens de mer qui font escale à nos ports!


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°12 • 28 JUIN 2013

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> UNE RÉALISATION DES TSE DU LUXEMBOURG

«Chemin faisant»: à l’encre du vécu A l’initiative de la Commission des Travailleurs sans Emploi du Luxembourg, (CTSE) vient de paraître «Chemin faisant» (Editions Du Cerisier), un recueil iconoclaste de textes et d’illustrations réalisés par les membres de cette commission. Un sacré parcours pour un superbe challenge. Regards croisés sur le sujet avec Vincent De Raeve (animateur de la Commission) et Eric Bertrand, l’un des auteurs. incent revient aux origines de l’initiative: «Au départ, le but n’était pas nécessairement d’en faire un bouquin. Mais c’était une demande du groupe qui prend sa source lors de la marche d’octobre 2010 (une marche de revendication d’une semaine organisée dans le cadre des marches européennes de lutte contre la précarité et les exclusions). Durant cet évènement, on a tous appris à vivre ensemble. Il y a eu pas mal de difficultés, mais nous en sommes ressortis encore plus soudés. A cette époque, on postait des petits textes sur notre blog pour que les gens puissent suivre notre aventure. L’idée de continuer cette démarche via des ateliers d’écriture est venue de là».

V

Eric, lui, a vécu cette expérience littéraire comme une véritable thérapie. Comme beaucoup de membre de la commission, il a eu «droit» à son lot de galères: petits boulots précaires, un divorce qui lui a laissé quatre enfants à élever seul… Mais derrière le regard attentif, pointe la légitime fierté du chemin par-

couru: «Une fois lors d’un atelier d’écriture, j’ai dû sortir; je pleurais en relisant ce que je venais d’écrire. Ce fut comme un accouchement: dur mais salutaire». Nos deux interlocuteurs insistent à nouveau sur le fait que l’entreprise était loin d’être immuable dès le départ; sa construction fut le fruit d’une maturation de la réflexion collective du groupe: «Tu ne sais pas où tu vas, mais tu sais que tu vas aller quelque part» résume Eric. Admirable leçon d’éducation populaire… Tous ensemble… Vincent se souvient des rencontres sur le parcours de la marche d’octobre 2010, notamment des étudiants de l’UCL qui vont ensuite venir participer aux différentes phases d’élaboration du livre. Et les souvenirs affleurent aux coins des yeux d’Eric: «Le fait de pouvoir rencontrer des gens de différents horizons est un des grands apports du groupe TSE. Quand on travaillait en atelier d’écriture sur

une idée, on pouvait rester éveillés jusqu’à 4 h du matin». Etape suivante: en août 2012, les TSE se retrouvent à nouveau pendant une semaine pour un nouvel atelier. L’animatrice est Catherine Wilkin, illustratrice professionnelle. Chacun choisit un texte de l’atelier précédent, d’un moment de la marche, et l’illustre. Des centaines de dessins, portraits, peintures seront ainsi produits. De l’art, assurément, mais pas seulement: «Par ce travail tu retrouves une identité, tu redeviens un être humain reconnu par ses pairs». Maintenant que l’ouvrage est sorti, il faut le faire «vivre», comme le rappelle Eric: «C’est un outil, un support pour la visibilité de notre action. Un livre, c’est facile à échanger, à prêter…». Et Vincent de conclure (provisoirement): «Il faut le lire parce que c’est intéressant, non pas seulement parce qu’il est réalisé par des Travailleurs sans Emploi. Il se tient par lui-même».

L.D’Altoe (Cepag) Cette initiative a été soutenue par le Centre d’Education Permanente et de Promotion Sociale des Travailleurs (CEPPST) ainsi que par la FGTB Luxembourg, la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Province du Luxembourg. Vous pouvez retrouver toutes ces actions, ces créations et le cheminement du groupe sur leur blog www.tselux.be. Pour tout renseignement: vincent.deraeve@ceppst.be

Des chômeurs militants La Commission Régionale des Travailleurs Sans Emploi du Luxembourg (CRTSE) est un groupe de chômeurs militants qui a vu le jour en janvier 2009. Cette assemblée a été crée et est soutenue par le Centre d’Education Permanente et de Promotion Sociale des Travailleurs (CEPPST) ainsi que par la FGTB Luxembourg. Elle vise à: - lutter pour les droits des privés d’emploi - organiser la solidarité entre les exploités - favoriser l’émancipation et le développement de l’esprit critique de ses membres donner à la population et aux politiques via les médias une autre représentation, d’autres idées que celles véhiculées généralement à propos du chômage et des chômeurs - créer des ponts entre les travailleurs avec ou sans emploi - inviter l’organisation syndicale à prendre plus en compte les problématiques liées au chômage et donner à ses affiliés sans emploi une représentation plus forte en son sein. Depuis 2009 le groupe a suivi des formations, participé à de multiples manifestations et à des campagnes, organisé des évènements et des conférences de presse, assisté à des colloques et des séminaires, créé des outils de

solidarité, organisé une marche politique,… Au fil du temps, la CRTSE Luxembourg s’est fait une spécialité de la militance par l’expression artistique: flash mobs, théâtre ac-

tion sous forme d’une criée aux esclaves, créations vidéos, atelier d’écriture, atelier d’illustration… Vous pouvez retrouver toutes ces actions, ces créations et le cheminement du groupe sur leur blog www.tselux.be.

Mode d’emploi du livre des sans emploi… Ce livre est un assemblage. Un assemblage de trois temps forts ayant le même objet, le même sujet. Un assemblage réalisé pour les besoins de l’édition. Premier temps: octobre 2010, le groupe fait une marche de revendication d’une semaine entre Humain et Bruxelles dans le cadre des marches Européennes de lutte contre la précarité et les exclusions. Il pratique le théâtre de rue, rencontre les médias et les politiques, est reçu au Parlement Wallon et à l’UCL, participe aux travaux des euromarches. Second temps: juillet 2011, le même groupe se retrouve pendant une semaine pour participer à un atelier d’écriture animé par Gérard de Sélys sur le thème de l’emploi et du travail. Il est rejoint par des étudiants rencontrés à l’UCL. La qualité des textes est telle que décision est prise d’en tenter l’édition. Et de publier dans un même livre les textes de l’atelier et le récit de la marche de 2010. Mais les TSE du Luxembourg veulent un plus, ils veulent transcender les textes et le récit par des illustrations faites «maison». Le projet d’édition attendra donc un an, ce qui nous amène au… Troisième temps: août 2012, les TSE et des étudiants ce l’UCL se retrouvent à nouveau pendant une semaine pour un nouvel atelier. L’animatrice est Catherine Wilkin, illustratrice professionnelle. Chacun se saisi d’un texte de l’année précédente, d’un moment de la marche, et l’illustre. Des centaines de dessins, portraits, peintures seront produits. En septembre 2012 le groupe a rencontré les gens du «Cerisier». Les écrivants (es), les illustrateurs (trices) ont accepté de «lâcher le bébé», de confier à un éditeur leurs pas, leurs mots, leurs traits, leur chair. Bien leur en a pris.

Extrait La caisse n°4: son siège tournant et rembourré, la poussée de chacun dans le dossier, dos décharné, colonne en creux dans le skaï, gros dos, chair qui déborde de partout, grosse caisse, tiroir, ding, tiroir, ting, tiroir, bling, saucisson produit-blanc, paquet de margarine, chips au sel, couche-culottes, lasagne à réchauffer, chaussettes 3942, les barres, les codes, les barres, parfums, Dior, Givenchy, Chanel, eau de toilette à la lavande, odeur des clients, sueur aigre, pieds puants, odeur des clients, relents, ressentiments, sacs poubelles, cigarettes, voie enjouée, bonne surprise, 56e67cents! Le petit portemonnaie de la vieille dame, ses deux billets de 20e, son billet de 10e, ses petites pièces, son compte pas juste, impatience dans la file et de la caissière aux faux-ongles vernis, sans le Port-salut, la bouteille de vin, les biscuits aux chocolat, on est sauvés, le portemonnaie si léger de la vieille dame dans son cabas, les barres, les codes, les barres, les codes, les mains de la caissière, droite à gauche, scan, droite à gauche, scan, scan, scan, l'oubli du bon d'achat, de la promotion du jour, le trou dans la caisse, le compte pas juste, la journée dépensée, la faim d'autre chose, à la maison le code-barre dans la main, savon, savon, savon,...


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DOSSIER

SYNDICATS • N°12 • 28 JUIN 2013

OIT

LE PROJET D’ACCO

La Transition Juste entre par la grande «La transition vers une économie pauvre en carbone comme moteur du chemin vers le développement durable est, et sera un défi central pour le monde du travail et pour l’OIT». En ouvrant la 102e la 102e Conférence de l’Organisation Internationale du Travail qui s’est tenue à Genève du 05 au 19 juin, Guy Rider, le directeur général de l’OIT, a dés l’ouverture rappelé les enjeux qui y sont liés. ne commission spéciale intitulée «Commission développement durable, travail décent et emploi vert» réunie à l’occasion de cette conférence avait pour objectif d’aborder la question de la crise environnementale et sociale, vu l’impact qu’elle a et va avoir sur le monde du travail. Cela faisait 23 ans que le sujet n’avait plus été mis sur la table des négociations triparties. Après 2 semaines de négociations entre les représentants des employeurs, des travailleurs et des gouvernements, la commission pour un développement durable a abouti à un accord de texte final.

U

Bien entendu le texte n’est pas parfait. Il est le fruit de compromis entre 3 grands blocs: patrons, syndicats et gouvernements. Mais ce qui en ressort c’est que le monde du travail affirme qu’il est un acteur essentiel de la transition pour une société durable. Et qu’à ce titre il entend assumer son rôle en chargeant l’OIT d approfondir les connaissances en la matière, de faciliter le partage d’informations et de bonnes expériences,

d’accompagner les employeurs, les travailleurs et les gouvernements sur le chemin de cette transition et à terme de définir des standards et des normes pour inscrire notre économie dans les principes du développement durable. Avant tout, ce texte reconnaît que la question du verdissement de l’économie doit s’inscrire dans un contexte de développement durable, en faisant explicitement référence aux conclusions de la conférence de Rio+20.

d’importants dégâts collatéraux: les révolutions industrielles ont par le passé fait de nombreuses victimes et provoqué de graves crises sociales. La notion de développement durable repose sur l’équilibre entre trois objectifs: la croissance, le respect de l’environnement et la justice sociale. Le verdissement de l’économie, ne doit pas dans ce cas être simplement un enjeu commercial, un moyen de rebooster les profits, mais doit profiter aussi aux travailleurs. Et la transition vers cette économie verte doit donc être aussi «juste». C’est pour cela que ce concept est porté par le monde syndical.

«Economie verte» , «transition juste», «développement durable», «travail décent» les mots peuvent se ressembler, faire appel à des notions proches ou qui s’entrelacent, les concepts semblent nébuleux, mais ils cachent des enjeux importants.

Il en découle que cette «transition juste» passe par la création «d’emplois décents». Que la transformation des secteurs en danger doit être accompagnée par la formation et l’amélioration des compétences, par des investissements publics et privés, par l’éradication de la pauvreté, par le dialogue social et le respect des droits des travailleurs, par une protection sociale forte. En faisant entrer par la grande porte la Transition Juste dans l’OIT c’est un modèle de société fidèle aux fondements de l’OIT qui est mis en avant.

Passer d’une économie énergivore, qui gaspille les ressources et pollue l’atmosphère à une économie propre, qui réduit ses émissions de carbone, qui tient compte de l’environnement et des limites de la planète, cela peut se faire à la hussarde avec

Cette reconnaissance fournit maintenant aux interlocuteurs sociaux et aux gouvernements une feuille de route pour définir des instruments permettant a notre économie d’atteindre la justice sociale tout en respectant les limites de la planète.

60 millions d’emplois à la clé L’OIT, casque bleu d Dans un rapport*, l’OIT dresse un sombre bilan des conséquences du modèle de développement actuel qui engendre gaspillages, pollution, pénurie d’eau et de denrées alimentaires, explosion des prix de l’énergie, etc… Elle constate aussi que les pays qui ont entamé leur transition vers une économie plus «verte» ont créé des millions d’emplois. Aux USA, 3 millions de personnes travaillent dans les secteurs et services verts; au Brésil, 2,9 millions d’emplois verts ont été recensés. Le secteur des énergies renouvelables emploie 5 millions de personnes et les chiffres augmentent de 21% chaque année…. Plus près de nous, l’Allemagne crée 300.000 emplois chaque année grâce à son programme d’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments. Au total, selon ses estimations, 60 millions d’emplois** pourraient être crées et beaucoup d’autres sauvés dans les industries à forte intensité de ressources (matières premières et énergie) si ces secteurs se réorientaient vers des produits durables participant au verdissement de l’économie.

e verdissement de l’économie, ce n’est pas juste un choix de couleur. C’est une nécessité mais aussi une opportunité. Selon la Commission sur le développement durable «L’écologisation des économies» peut être un nouveau moteur de la croissance, à la fois dans les économies avancées et dans les pays en développement, et une mine d’emplois décents et verts susceptibles de contribuer sensiblement à l’éradication de la pauvreté et à l’insertion sociale.

L

Les principaux secteurs susceptibles de créer des emplois durables sont l’agriculture qui occupe à elle seule un milliards de personnes dans le monde, l’industrie forestière, la pêche, la production et les économies d’énergie, l’industrie manufacturière (notamment l’industrie lourde), le recyclage, la construction et les transports. * «Vers le développement durable: travail décent et intégration sociale dans une économie verte». ** La Confédération internationale des syndicats chiffre dans un rapport de 2012 quant à elle à 48 millions d’emplois décents sur 5 ans le potentiel de la transition verte rien que pour 12 pays étudiés pour un investissement de 2% du PIB. CSI Vers une croissance de l’emploi vert et décent. Ce rapport est disponible sur le site: http://www.ituc-csi.org/IMG/pdf/ ituc_green_jobs_fr.pdf

L’OIT, c’est une des plus anciennes organisations internationales. Fondée en 1919 en partant de l’idée qu’une paix universelle et durable ne peut être fondée que sur la base de la justice sociale. a création de l’OIT a constitué la réponse de la communauté internationale à un certain nombre de préoccupations sur le plan sécuritaire, humanitaire, politique et économique. Ainsi, selon les termes du préambule de la Constitution de l’OIT, les Hautes Parties Contractantes étaient «mues par des sentiments de justice et d’humanité, aussi bien que par le désir d’assurer une paix mondiale durable…».

L

Le Préambule mentionne ainsi un certain nombre d’actions destinées à améliorer la situation des travailleurs, qui sont toujours d’actualité, notamment: • la réglementation des heures de travail, y compris la fixation d’une durée maximum de la journée et de la semaine de travail; • la lutte contre le chômage, la garantie d’un salaire assurant des conditions d’existence convenables; • la protection des travailleurs contre les maladies professionnelles et les accidents résultant du travail; • la protection des enfants, des adolescents et des femmes;

• les pensions de vieillesse et d’invalidité; • l’affirmation du principe «à travail égal, salaire égal»; • l’affirmation du principe de la liberté syndicale. Gouvernements, patrons et syndicats à la même table La particularité qui rend l’OIT unique en son genre, c’est que ses organes exécutifs sont «tripartites» c’est-àdire composés de représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs. C’est la raison pour laquelle la FGTB participe à ses travaux. Rudy De Leeuw, le Président de la FGTB a même été désigné «représentant des travailleurs» pour la Belgique. C’est aussi ce qui donne du poids aux avis et surtout aux normes édictées par l’OIT. Face à l’interdépendance croissante des économies nationales, les grandes nations commerciales estimaient alors qu’il était dans leur intérêt de coopérer pour que les travailleurs aient partout les mêmes


DOSSIER

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ORD INTERPROFESSIONNEL

Les grandes normes de l’OIT ©iStockphoto.com

e porte à l’OIT

Les normes de l’OIT, ce sont des conventions internationales qui fixent les conditions de travail minimales applicables à tous les pays du monde. Leur application est soumise à ratification. Mais une fois ces conventions internationales ratifiées, leur application fait l’objet d’une surveillance et de rappels à l’ordre ou de recommandations. L’OIT est un gendarme sans arme ou un casque bleu du travail. Elle n’a aucun moyen coercitif mais la mauvaise publicité ne plaît à personne. Depuis 1919 188 conventions ont été adoptées portant sur les conditions de travail. Parmi les thèmes abordés par ces conventions citons: • les libertés syndicales; • la négociation collective; • le travail forcé; • le travail des enfants; • l’égalité de chances et de traitement; • l’inspection du travail; • le temps de travail; • la sécurité et santé au travail; • la sécurité sociale;

• la protection de la maternité; • les travailleurs migrants; • le SIDA Il ne faut cependant pas croire que tout est rose et que travailleurs et employeurs filent le parfait amour. Les tensions demeurent et l’intervention de la Commission des normes de l’OIT pour dénoncer les infractions ou simplement s’accorder sur leur liste, font l’objet d’infinies tractations au point parfois de paralyser la Commission.

conditions de travail et qu’elles puissent ainsi affronter la concurrence sur un pied d’égalité. L’idée de départ qui a fondé l’OIT était de tirer vers le haut les plus misérables, de promouvoir la justice sociale, de combattre la misère, l’exploitation, les conditions de travail dégradantes. A contre courant On est assez loin aujourd’hui de cette conception, non pas dans le chef de l’OIT mais bien dans les politiques économiques menées par les Etats ou les puissances régionales qui se partagent le monde. La mondialisation pousse à la concurrence par les coûts et donc à tirer vers le bas les mieux lotis. L’OIT rame donc à contre courant et sa voix est d’autant plus importante qu’elle détonne avec la pensée économique unique qui domine et qui oriente les politiques menées par les instances européennes. Néanmoins, depuis sa création, l’OIT a pu engranger de substantielles avancées sous la forme de conventions internationales, certes inégalement respectées, mais qui constituent aujourd’hui une référence pour tous les pays du monde qui se prétendent civilisés.

«Le débat devra être repris rapidement si nous voulons réaffirmer le rôle normatif de l’OIT, a dit R. De Leeuw.» Et ce rôle est d’autant plus important que les dérives s’amplifient, notamment en raison des politiques d’austérité que les Etats soumis à des plans draconiens d’assainissement budgétaire - et des réactions qu’ils suscitent – veulent faire passer en force. L’édition 2013 du rapport de la Confédération Internationale des Syndicats, relève le Président de la FGTB, fait état de nombreuses violations des droits syndicaux partout dans le monde. «Ce rapport cible 7 pays en particulier mais les atteintes au droit existent partout, y compris dans une économie développée comme celle de mon pays, la Belgique, où le gouvernement n’hésite pas à geler les salaires réels en mettant à mal la liberté de négociation collective. Et cette tendance pourrait se renforcer si nous n’y prenons garde.» Au banc des co-accusés: la Grèce mais aussi l’Espagne. «Au point de parler aujourd’hui de véritables situations d’insécurité sociale et de risque d’explosion face à l’inacceptable. Le modèle social européen est clairement menacé.»

Rudy De Leeuw à la tribune de l’OIT

u travail

Ainsi dans son intervention à la tribune de l’OIT le 18 juin dernier à Genève, Rudy De Leeuw devait-il se réjouir que cette année la Commission ait pu achever ses travaux… Ce qui n’est donc pas toujours le cas. Mais d’ajouter aussi qu’il reste du pain sur la planche.

Libertés syndicales bafouées partout dans le monde La CSI publie chaque année son Rapport sur les violations des droits syndicaux dans le monde. Le Rapport 2013 couvre 87 pays durant la période de janvier à décembre 2012. Une fois encore, l’on constate que partout dans le monde, les droits syndicaux sont bafoués ou limités, à des degrés divers. Le rapport met particulièrement l’accent sur sept pays où l’existence des syndicats et d’autres institutions démocratiques court un risque extrême: Birmanie/Myanmar, Bahreïn, Fidji, Guatemala, Swaziland, Zimbabwe et Géorgie. e nombreux syndicalistes continuent d’être victimes de violences physiques, de l’agression au meurtre, ou de pressions diverses. A titre d’exemple, 18 cas d’assassinat en Colombie en 2012. Et 53, depuis 2007, au Guatemala qui peut dès lors se targuer du triste titre de pays le plus dangereux du monde pour les syndicalistes. Au total, des représentants des organisations syndicales ont été victimes de violence dans 24 pays sur les 87 qu’étudie le rapport de Confédération syndicale internationale. Notons aussi la détention de 91 membres et militants du syndicat KESK en Turquie.

discriminations à l’égard de syndicalistes. En janvier 2013 au Sierra Leone, la police a ouvert le feu sur des travailleurs qui protestaient contre le non-paiement des primes et exigeaient la fin du racisme ainsi que de meilleures conditions dans la plus grande mine de diamants de Sierra Leone, à Koidu. Deux travailleurs ont été tués.

En Afrique, partout sur le continent, on note également des violences et

Du côté de l’Asie, les exemples sont également nombreux. En Inde, par

D

Au Brésil, en janvier 2013, Cicero Guedes, dirigeant du Movimento dos Trabalhadores Rurais sem Terra (Mouvement des sans-terre, MST), a été tué dans une embuscade près d’un complexe industriel de canne à sucre.

exemple, le 30 janvier 2012, au moins 40 personnes ont été agressées et blessées par les agents de sécurité des entreprises Rashida Knitting and Ware Limited et Megha Textile Ltd, situées dans la zone franche industrielle pour l’exportation d’Ishwardi, tandis qu’elles manifestaient contre les licenciements sans préavis et le non-paiement des congés annuels. Même dans les pays les plus développés, les libertés syndicales ne sont pas forcément respectées. Ainsi, au Japon, les travailleurs des services publics n’ont pas le droit de faire grève. La situation aux Etats-Unis n’est pas meilleure. Les travailleurs/euses des États-Unis voient restreinte leur capacité d’organiser des piquets de grève ou d’autres formes de protestation sur la propriété des employeurs. La loi interdit également les piquets secondaires, et limite les piquets ayant pour objet la syndicalisation des travailleurs ou l’obtention d’une reconnaissance par l’employeur. Les syndicats n’ont pas non plus le droit de diffuser leurs publications via des panneaux d’affichage dans les entreprises.

En Europe aussi L’Europe surtout n’a pas été épar-

gnée. On y note un affaiblissement considérable de la négociation collective en Grèce, au Portugal, en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni. En Belgique, les libertés syndicales ont également souffert. Le Rapport souligne: - l’absence de consultation des syndicats sur des réformes dans le secteur chômage et pension. Ce n’est qu’après une grève générale, organisée le 30 juin, que le gouvernement a organisé ces consultations. - la restriction du droit de grève au mépris de la Charte sociale européenne. - des attaques contre les activités syndicales de manière générale. - refus de «négocier de bonne foi» de la part des employeurs lorsque ceux –ci retardent délibérément des négociations relatives aux discussions bisannuelles (2013-2014) sur la liaison des allocations sociales au bien-être. - délais «peu raisonnables» fixés pour les négociations sur le temps de travail Lire le rapport complet: http:// www.ituc-csi.org/IMG/pdf/survey_ra_2013_fr_final.pdf


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> LA DIRECTIVE D’APPLICATION SUR LA MAUVAISE VOIE

> POINT DE VUE

Tendez la main aux travailleurs du nettoyage Travailler à des heures impossibles, au détriment de la vie privée. Des missions éparpillées, rarement un temps plein et donc pas de salaire décent. Plus de travail à accomplir en toujours moins de temps. C’est le sort des travailleurs du secteur du nettoyage. Sauf qu’ils ne l’acceptent pas. Ils saisissent la moindre occasion pour dénoncer leur situation et demander du respect. Respect des employeurs qui doivent offrir des salaires corrects et des conditions de travail décentes. Respect des clients, c’est-à-dire les entreprises qui font appel à des sociétés de nettoyage. Ces clients doivent arrêter d’exiger des prix tellement bas qu’ils rendent des conditions de travail dignes impossibles. Respect aussi du public qui pourrait tendre la main au personnel du nettoyage afin de lui apporter la reconnaissance qu’il mérite. Les travailleuses et les travailleurs du secteur du nettoyage se donnent la main par-delà les frontières. Ils mènent des actions internationales, comme le 17 juin dernier. Ils sont tous confrontés aux mêmes problèmes. Et ce n’est pas étonnant, le secteur du nettoyage est entre les mains de quelques multinationales, la charge de travail impossible qu’elles imposent ici, elles l’imposent aussi dans d’autres pays. C’est donc ensemble qu’il faut réagir. Une action syndicale internationale, voilà l’exemple que nous devons tous suivre. Mais les travailleuses et les travailleurs du nettoyage demandent aussi que tous les travailleurs, de tous les secteurs, soient eux aussi les acteurs du changement. Ils peuvent exiger que les gens qui viennent nettoyer dans leur entreprise soient respectés. Ils peuvent exiger que leur entreprise conclue des contrats d’entretien qui garantissent des temps de travail corrects et de bons salaires. Ils peuvent protester contre des prix beaucoup trop bas qui ouvrent la porte au dumping social et au travail au noir. La solidarité des travailleurs de tous les secteurs est d’une importance essentielle. Aussi importante que la solidarité internationale. Des demandes légitimes ne sont actuellement pas entendues par les employeurs, y compris les employeurs du secteur du nettoyage. Ils pourraient veiller à accorder un peu plus de respect à leurs travailleurs, par le biais d’une nouvelle convention collective de travail. Mais ils bloquent les négociations sectorielles sur ce point, sous prétexte qu’ils attendent d’abord plus de clarté sur le statut ouvrieremployé. Venir avec ça, dans un secteur avec un statut aussi précaire, cela témoigne bien d’un énorme mépris à l’égard des travailleuses et des travailleurs du nettoyage. Raison de plus donc pour se montrer solidaire envers leurs actions.

(24 juin 2013)

Le Parlement européen choisit l’exploitation des tavailleurs L’Europe se penche actuellement sur la directive d’application, une nouvelle législation qui doit corriger la trajectoire de la législation sur le détachement, c’est-à-dire l’envoi de travailleurs à l’étranger. Nous en parlions déjà dans le Syndicats n°7 du 19 avril dernier. Nous avions l’espoir que cette directive mette un terme aux nombreux abus, au dumping social, à l’exploitation de travailleurs étrangers, à la concurrence déloyale. Mais les choses prennent une mauvaise tournure. Avec la Fédération européenne des travailleurs du bois et du bâtiment (FETBB) et la CSC Bâtiment, Industrie et Energie, la Centrale Générale de la FGTB tire la sonnette d’alarme. La directive d’application devait permettre d’appliquer correctement les règles en matière de détachement, par des définitions plus claires, plus de contrôles et des sanctions effectives. Mais aujourd’hui, la législation annoncée semble avoir un tout autre objectif. Elle ne prévoit pas de définitions plus strictes, il n’y aura pas d’actions contre les entreprises

Alain Clauwaert Président

Adaptation des salaires en juin 2013 Voici la liste des secteurs de la Centrale Générale de la FGTB pour lesquels les salaires ont été adaptés au 1er juin 2013. Plus d’informations sur le site www.accg.be, via le QR code ci-dessous ou auprès de votre délégué ou section syndicale.

Carrières de marbre Ciment * Industrie et commerce du pétrole * *: l’augmentation s’applique uniquement aux salaires minimas, elle ne s’applique pas aux salaires réels qui sont plus élevés.

Pire encore, la Commission Emploi du Parlement européen a voté à une très petite majorité en faveur d’encore plus de dumping social et d’exploitation des travailleurs. Les entreprises frauduleuses et les personnes intermédiaires de mauvaise foi ne seront plus sanctionnées à l’avenir, mais récompensées! En effet, en cas de faux détachement, les règles belges ne seront plus d’application, avec le risque de devoir se conformer aux règles du pays d’origine: bref, Bolkestein est de retour! Des discussions sont encore en cours sur les textes. Mais cellesci se feront désormais dans les coulisses, sans débat ouvert. Il n’y a donc pas de discussions démocratiques au Parlement européen. Les partenaires sociaux sont eux aussi mis hors jeu. Ce qui est particulièrement inquiétant. Cette situation est inacceptable pour les organisations syndicales belges de la construction. Nous lançons un nouvel appel aux politiciens au niveau national et européen pour qu’ils assument leurs responsabilités et s’attaquent à la problématique de la concurrence déloyale et du dumping social. Les lois sociales et les CCT doivent être respectées, les services d’inspection doivent être renfor-

La directive d’application était supposée mettre un terme au dumping social et à la concurrence déloyale. Mais aujourd’hui, il semble qu’elle soit favorable à encore plus de fraudes et d’exploitation.

cés pour qu’ils puissent effectuer des contrôles et lutter contre les fraudeurs et les profiteurs. Une Europe sociale qui ne laisse pas de place au dumping social, voilà un thème qui devra être essentiel dans la campagne des prochaines élections législatives européennes. C’est pour cela que nous informons nos affiliés du choix et des votes des différentes fractions politiques dans ce dossier crucial. Avec les collègues des autres Etats membres, nous examinerons quelles autres actions nous pourrons entreprendre.

> AUTANT QU’IL Y A 10 ANS, MOINS QU’IL Y A 4 ANS

Le pouvoir d’achat des ouvriers de la construction baisse es employeurs réclament de la modération salariale. Prudence avec l’harmonisation des statuts ouvriers – employés préviennent-ils, elle serait impayable pour eux. Mais qu’en est-il des revenus des travailleurs? Pour les ouvriers de la construction, c’est clair: au cours des dernières années, leur pouvoir d’achat a diminué.

L Paul Lootens Secrétaire général

de boîtes postales et contre les faux indépendants. Et le champ d’action des services d’inspection sera encore plus limité.

Si nous regardons l’évolution des salaires dans la construction depuis 2000, que constatons-nous? En 12 ans, les salaires ont fortement augmenté. Vous recevez plus d’euros aujourd’hui qu’il y a 12 ans. Mais la question n’est pas là. La question est : que vaut ce salaire, que vous permet-il de faire? Et pour cela, vous devez prendre en compte le salaire réel, autrement dit, le pouvoir d’achat de votre salaire. Et que constatons-nous? Le pouvoir d’achat de l’ouvrier de la construction redescend au niveau d’il y a 10 ans! Aujourd’hui, votre salaire permet d’acheter la même chose qu’en 2003. Les salaires ont beau avoir augmenté, les prix dans les magasins l’ont fait encore davantage. En dix ans, l’ouvrier de la construction a avancé de 0 euro.

Mais il y a pire, depuis 2007, il y a une perte de pouvoir d’achat. C’est que vous pouvez voir sur le diagramme. Au cours des 4 dernières années, le salaire réel a effectivement baissé de 1,84%. La conséquence de la modération salariale de ces dernières années. Les augmentations sont plafonnées. Et pour les années à venir, les salaires seront même complètement bloqués. Même l’indexation des salaires a été vidée de son sens. L’augmentation des prix dans les magasins n’est pas complètement rattrapée dans l’évolution des salaires. A ce rythme, les choses ne peuvent que s’aggraver.

Et pourtant, la construction se porte à merveille. Au cours des dix dernières années, la construction a connu d’excellents résultats. La productivité par travailleur a augmenté de 11% et le secteur a produit 29% de valeur ajoutée. Mais l’ouvrier ne reçoit pas sa part du gâteau. Les employeurs freinent des quatre fers. Ils reportent les négociations pour un nouvel accord sectoriel et font bien comprendre qu’ils ne débourseront pas un seul euro pour un bon accord. En tant que syndicat, nous continuerons d’agiter sous leur nez les chiffres du salaire réel des ouvriers de la construction.

Evolution des salaires réels depuis 2000


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> JOURNÉE INTERNATIONALE DES TRAVAILLEURS DU NETTOYAGE NETTOYER, ÇA A SON PRIX!

Plus de respect pour les travailleurs du nettoyage Le 17 juin dernier, UNI, le syndicat mondial des services, organisait sa désormais traditionnelle journée internationale pour les travailleuses et les travailleurs du secteur du nettoyage. Une journée destinée à mettre en lumière le manque de respect envers ces travailleurs qui font un travail difficile, parfois ingrat et qui sont de plus en plus mis sous pression. A l’occasion de cette journée de sensibilisation, des actions étaient organisées dans 32 aéroports à travers le monde. En Belgique, c’est à Zaventem et Charleroi que le front commun syndical a interpellé les voyageurs. oncrètement, les passagers des deux aéroports se sont vus remettre un tract qu’ils devaient symboliquement remettre à un travailleur du nettoyage de l’aéroport où ils atterrissaient. Par ce geste, nous voulions montrer que la solidarité est mondiale. Une telle action a aussi pour objectif de faire prendre conscience aux voyageurs que

C

sans les travailleurs du nettoyage, ils voyageraient dans des avions sales. Car sans les travailleurs invisibles que sont les travailleuses et les travailleurs du nettoyage, aucun aéroport, aucune station de métro, aucun bureau, aucune chambre d’hôtel ne résisterait bien longtemps au désastre de la saleté.

Le travail de jour, toujours une priorité Nous avons également profité de cette journée pour remettre en avant l’importance du travail de jour pour les travailleurs du nettoyage. A l’heure actuelle, ils sont nombreux à devoir travailler très tôt le matin ou tard le soir, uniquement pour ne pas déranger les autres travailleurs. Un bureau

n’est pas propre le lendemain matin par «miracle». Des travailleurs vont et viennent, souvent avant 7 heures du matin et après 18 heures, ce qui les prive d’une vie privée de qualité.

L’aéroport de Charleroi signe notre charte Par ailleurs, cette journée du 17 juin était également l’occasion de lancer une charte des bons usages. Par ce biais, nous voulons que les clients des entreprises de nettoyage s’engagent eux aussi à respecter ces travailleurs en signant notre charte. Ce que nous demandons, c’est le respect de

MAAK SCHOON HEEFT ZIJN PRIJS!

droits fondamentaux comme des offres de prix correctes, le respect des conventions collectives, l’arrêt de la sous-traitance abusive et de bons salaires pour les travailleurs. A ce propos, Viviane Lecocq, permanente pour la Centrale Générale de Charleroi a profité de l’action à l’aéroport de Charleroi pour demander à Jean-Jacques Cloquet, administrateur général de l’aéroport de Charleroi, de signer notre charte, ce qu’il a fait. Un premier pas dans la bonne direction.

Le respect dans le nettoyage, ce qu’ils en pensent… Nous avons demandé aux travailleurs du nettoyage ainsi qu’à Eric Neuprez, secrétaire fédéral en charge du secteur pour la Centrale générale de la FGTB en quoi le respect des nettoyeurs était un thème important pour eux. Voici ce qu’ils en pensent:

Personnellement, je sais exactement de quoi je parle puisque je travaille ici, à l’aéroport. Et du respect, il n’y en a pas beaucoup. Ni de la part des passagers, ni de la part des autres employés. Ca va des papiers que les gens jettent par terre à la bouteille qui tombe et dans laquelle on préfère shooter plutôt que de la ramasser. Pour nous, c’est toujours un manque de respect. Une action comme celle-ci est importante parce qu’elle nous donne l’occasion d’expliquer aux gens comment nous ressentons les choses et ce que nous demandons: juste un peu de respect. Nous voulons aussi qu’ils comprennent que sans nous, tout serait sale. Evidemment, on ne peut pas mettre tout le monde dans le même panier, mais je pense quand même que l’éducation est essentielle.

Linda Roch

Il est important de faire comprendre aux gens l’importance du nettoyage, mais il faut aussi que les gens se rendent compte des conditions que nous connaissons actuellement. On nous retire sans cesse des heures. Les travailleurs du secteur sont fatigués, ils sont de plus en plus nombreux à souffrir de troubles musculo-squelettiques. Nous sommes littéralement mis sous pression. Et ce que nous demandons, via une action comme celle-ci, c’est un peu de solidarité. Et surtout que les gens arrêtent de dénigrer notre travail.

Michaël Dubois

Une action comme celle d’aujourd’hui a pour but de réclamer un peu de respect pour les travailleurs du nettoyage. Il faut savoir qu’on réduit de plus en plus notre temps de travail, en clair, nous devons faire plus en moins de temps. Mais il ne faut pas oublier que les nettoyeuses et les nettoyeurs sont fiers de leur travail. Une action comme celle-ci est symbolique, mais malgré tout, on rencontre des gens qui sont sensibles à notre cause. D’autres par contre sont pressés et nous ignorent. On dirait que tout le monde trouve normal d’avoir des espaces propres, sans se rendre compte du mal que cela demande. Travailler dans un endroit comme un aéroport, c’est très difficile, il y a un va-et-vient incessant et puis, nous sommes fortement limités dans le temps et entendons-nous bien, nous ne parlons pas d’heures mais bien de minutes pour effectuer certaines tâches.

Thierry Feyarts

Depuis plusieurs années, nous constatons une dégradasecrétaire fédér tion des conditions des trade la Centraleal vailleuses et des travailleurs du secteur et la crise n’a fait Générale qu’accentuer le problème. Ca se ressent par une précarisation importante de leurs revenus. Est-il normal de travailler pour un salaire qui ne vous permet même plus de faire face à vos besoins vitaux ? Les travailleurs ont de plus en plus rarement accès à un temps plein, mais devoir effectuer sur sa journée 3 à 4 clients est vraiment irrespectueux, d’autant plus que certaines prestations se situent en dessous d’une heure. Sans parler des exigences au niveau de la qualité et de la quantité de travail à réaliser. Ajoutez à tout cela que le temps consacré aux déplacements entre les clients n’est bien souvent pas comptabilisé dans le temps de travail. Vous pensez que vous ne pouvez pas aider les travailleurs du nettoyage? Vous vous trompez, demandez aux responsables de votre entreprise de signer notre charte disponible sur notre site www.accg.be. Merci pour eux.

Eric Neuprez,


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MÉTAL

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> POINT DE VUE

Nous sommes tous des téléspectateurs 48 heures de grève chez Valeo: grecs! le combat paie toujours On croit toujours avoir tout vu, et on se trompe chaque fois: on peut toujours connaître pire. Ainsi, ce qui vient d’arriver à ERT, la radiotélévision publique grecque, débranchée par le gouvernement, sans avertissement, en pleine soirée, pour «économiser» 2600 salaires dans le service public et approcher les objectifs de réduction de la fonction publique fixés par la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international). On pourrait pourtant presque se réjouir que c’est un écran noir qui est apparu à la place du programme ERT, et pas un galonné en uniforme avec des lunettes noires. Mais, de toutes manières, on n’est pas loin, avec ces méthodes, du coup d’Etat: semaine après semaine, sous les coups de boutoir du capitalisme, la Grèce quitte la démocratie. Je ne connais pas les programmes d’ERT. Mes amis grecs admettent qu’en effet, il y avait à redire sur ce qui était mis à l’antenne. Comme trop souvent dans les médias publics, ERT avait parfois tendance, me disent-ils, à être un média proche du pouvoir politique plutôt qu’un média de service publics. Mais c’était aussi sur ERT qu’on pouvait voir les meilleurs reportages ou documentaires grecs; c’est là que l’on pouvait découvrir des concerts, de l’opéra, des pièces de théâtre et des films d’avant-garde, plutôt que des séries télévisées; et, dans un pays à la géographie superbe mais difficile, ERT pouvait être captée dans les montagnes les plus éloignées ou les îles les plus isolées. ERT ne gagnait pas la course à l’audience, parce qu’elle ne jouait pas à ce jeu-là. Et sa fermeture scandalise d’autant plus que cette décision n’obéit qu’à des raisons budgétaires. Les partis au pouvoir en Grèce, qu’ils soient de droite ou proclamés socialistes, continuent de suivre aveuglément les consignes d’austérité distillées par les instances européennes. Et ils s’entêtent, quand bien même le FMI, du bout des lèvres, se demande si la potion ne risque pas d’achever le mourant. Et ils s’entêtent, transformant ainsi le pays en une vaste structure privatisée où le service public n’existera bientôt plus. Or, dans les médias aussi, le service public est essentiel. Une télévision proche des communistes grecs, qui continuait à relayer ce que les journalistes d’ERT privés d’antenne produisaient, s’est ainsi fait éjecter du réseau par les câblo-distributeurs, tous privés. On voit ce que donne, en Italie, une radio-télévision aux mains des puissances financières. A contrario, il faut rappeler que même aux Etats-Unis, le service public, en radio ou en TV, existe et produit des émissions qui sont non seulement parmi les meilleures, mais aussi parmi les plus écoutées… Et on doit tout de même reconnaître que chez nous, en Belgique, et même s’il y aussi des critiques à émettre, le service public qu’est la RTBF empêche la dérive de l’information et maintient au centre du jeu les questions essentielles de la vie de la Cité. Le jour où certains milieux politiques et le monde financier seront parvenus à leurs fins, c’est-à-dire privatiser totalement le secteur de l’information et des médias, la porte sera, évidemment, grande ouverte à une gigantesque opération de manipulation et d’endoctrinement de l’opinion. On en enregistre déjà les prémices: on voit bien, par exemple, que la nécessité de l’austérité budgétaire s’impose dans les esprits, alors même qu’elle est de plus en plus contestée par les experts… Cette mainmise du secteur privé pour fabriquer l’opinion n’est pas une perspective lointaine. Ainsi chez nous, outre les exemples d’intoxication du discours dominant que je viens d’évoquer, on constate qu’au nom de la réduction des dépenses publiques, les gouvernements, quel qu’en soit le niveau institutionnel, sabrent dans les dépenses culturelles et d’éducation. Là aussi, ils ouvrent, par «compensation», les portes au privé, éliminant ainsi les choix culturels et éducatifs les plus critiques et les plus interrogatifs sur le fonctionnement de la société. Nous voulons, à la MWB et dans le monde syndical, une transformation de la société pour la rendre plus équitable et plus solidaire. Eux veulent une transformation de la société dans le sens de leurs intérêts particuliers. Ils ont de longue date compris que cela passait par un modelage des esprits. Mais la violente crise économico-financière que traverse la planète (et qu’ils ont eux-mêmes provoquée, fautil encore le rappeler?) leur donne l’occasion de passer à une étape supplémentaire de ce modelage, en jouant sur la peur du lendemain. L’exemple de la Grèce montre qu’ils ont décidé d’aller sur ce chemin à grandes enjambées. En ce sens, ce qui se passe autour d’ERT n’est pas une caricature ou une dérive. Elle est un signe avant-coureur : plus que jamais, ils se croient tout permis. Et plus que jamais dès lors, il faut nous souder pour donner une seule réponse: non!

Nico Cué Secrétaire général

in mai, les 744 travailleurs de l’entreprise Valeo (équipementier automobile situé à Ghislenghien) débrayaient à la grande surprise de la direction.

F

Il fallait pourtant s’y attendre: depuis plusieurs mois déjà les dirigeants essayaient de remettre en cause de manière insidieuse des accords conclus par le passé. Alors qu’une procédure interne prévoit le passage de CDD en CDI en fonction des bons résultats de l’entreprise, la direction ne voulait pas s’y soumettre. Les millions de bénéfices réalisés par Valeo l’année dernière constituaient pourtant l’argument irréfutable des organisations syndicales.

«La mauvaise foi ne se limitait pas à ce dossier: le montant des primes d’ancienneté ainsi que la revalorisation des fonctions étaient également contestées par la direction» confirment Patrice Busiau, délégué principal MWB-FGTB et son collègue Thierry Dechevres. En parallèle, Valeo menait une stratégie de «saucissonnage» des problèmes dans le but de casser la solidarité entre les travailleurs et d’éviter à tout prix que la marmite bouille dans les ateliers. Grave erreur : cet écran de fumée n’a pas fonctionné. Les organisations syndicales n’ont pas été dupes une seule seconde. Revenir sur des accords d’entreprise est une atteinte sérieuse à la concertation sociale et aux droits des travailleurs.

«Nous avons décidé d’organiser des

assemblées au cours desquelles les travailleurs ont manifesté vivement leur ras-le-bol face à l’attitude de la direction. L’arrêt de travail a été immédiat» indiquent Patrice et Thierry. Quand une entreprise qui produit 40.000 paires de phares par jour débraie ce n’est pas sans conséquence. Cette grève a entraîné l’arrêt des chaînes de production Volvo de Gand et Göteborg. Ce moyen de pression énorme a attiré l’attention de la maison-mère parisienne de Valeo. Un administrateur français a été mandaté pour tenter de trouver des solutions. Lors de la première réunion, l’ «administrateur-démineur» a bien compris que l’action des organisations syndicales était légitime. «Nous ne revendiquions rien de plus que ce qui existait déjà. Nous voulions le respect intégral des accords précédents». La victoire des travailleurs a été importante: l’administrateur parisien s’est engagé à faire respecter la politique de l’emploi au sein de l’entreprise et l’application des procédures existantes. Il a également répondu positivement à la revendication des organisations syndicales: il les rencontrera deux fois par an pour faire le point sur l’évolution de la politique d’embauche. La sécurité au sein de l’entreprise devrait aussi être abordée au cours de ces réunions.

«C’est très important pour nous d’avoir un interlocuteur extérieur car lors de cette lutte nous nous sommes rendu compte que la vision vendue par les dirigeants de

Ghislenghien au siège parisien ne reflétait pas du tout la réalité» affirment Patrice et Thierry. Cette grève démontre que malgré la conjoncture difficile dans le secteur automobile, le combat syndical est toujours d’actualité et que les actions portent leurs fruits. Les travailleurs ne doivent pas baisser la tête et faire le gros dos en acceptant toutes les provocations de leur direction parce que la situation économique est morose. Le respect des travailleurs et des conventions sont essentiels. Les délégués MWB-FGTB tiennent à remercier tous les travailleurs qui ont fait preuve d’une grande solidarité. «Tout le monde s’est mobilisé. Tous les secteurs de production étaient unis même s’ils étaient confrontés à des réalités différentes. En guise de clin d’œil, nous voulons aussi saluer nos deux camarades-cantinières Pascale et Martine qui étaient présentes au piquet tout le temps. L’implication totale des jeunes travailleurs doit également être soulignée» insistent Patrice et Thierry. Le message de la délégation est clair: toutes les tentatives visant à restreindre les droits des travailleurs seront combattues. Cette grève l’a clairement prouvé.

Des délégués et militants MWB-FGTB de Valeo


TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

Formation et accueil pour les nouveaux travailleurs – Ontex Eeklo donne le bon exemple ’est une plainte que nous connaissons tous: les entreprises ne consacrent pas assez d’attention à l’accueil et à la formation. Déçus, les travailleurs fraîchement embauchés quittent l’entreprise souvent après la première journée parce qu’ils sont abandonnés à leur sort et qu’ils perdent les pédales sur leur poste de travail qu’ils ne connaissent pas suffisamment.

C

Ontex à Eeklo a choisi une autre piste. A la fin de l’année passée, COBOT y a donné une session d’information sur «l’apprentissage de qualité sur le poste de travail». COBOT est un institut sectoriel de formation pour le textile qui est géré de façon paritaire par les 3 organisations syndicales et la fédération patronale Fedustria. Cette session d’information a fait naître une nouvelle initiative: «Comment donner des formations sur le poste de travail?» La déléguée de la FGTB, Dominique Hellebuyck, était un des participants à cette formation (voir photo). Cette initiative de COBOT n’est pas sans importance. Au cours de la dernière année, Ontex a embauché plus de 100 travailleurs (pour les deux sites à Eeklo et Buggenhout). Ces deux entreprises d’Ontex comptent quelques 80 intérimaires en plus.

Beaucoup d’entreprises ne consacrent pas d’attention du tout à l’accueil des intérimaires. Est-ce également le cas chez Ontex? D.H.: Ontex prend soin de l’accueil de chaque intérimaire, même des étudiants. Cela se fait le plus souvent le vendredi, le «jour d’embauche» fixe. Après avoir reçu une présentation sur l’entreprise, les travailleurs font le tour des divers départements. La sécurité est un des points d’attention importants pendant ce tour. Est-ce que le syndicat est également impliqué dans l’organisation de l’accueil et de la forma-

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PATRICE D’HOOP: un syndicaliste combatif nous a quittés C’est avec une grande et profonde tristesse que nous vous faisons part du décès de Patrice D’Hoop, ancien secrétaire professionnel de la section FGTB-Textile, Vêtement et Diamant de MouscronEstaimpuis-Comines, le 14 juin 2013.

tion? D.H.: Nous sommes bien évidemment impliqués en tant que syndicat. C’est d’ailleurs une de nos tâches. Ontex a changé son approche après que le syndicat avait formulé des plaintes au conseil d’entreprise. Il y avait pas mal de problèmes avec l’accueil et la formation que l’on essaie de résoudre de cette façon. Comment se passe la formation d’un nouveau travailleur? D.H.: Chaque travailleur qui commence chez Ontex reçoit une brève formation de base et polyvalente sur l’«emballage». Ainsi, tout le monde apprend à connaître le produit et les machines. Même s’il est prévu que le travailleur exercera une autre fonction, il reçoit cette formation. En plus, chaque nouveau travailleur reçoit un parrain ou une marraine. Il s’agit en fait de travailleurs avec beaucoup d’expérience qui sont impliqués dans leur formation. Ensuite, le nouveau travailleur est suivi chaque semaine par quelqu’un qui s’occupe unique-

ment de la formation. Cette personne est la première à contacter en cas de questions ou de problèmes.

Pendant combien de temps fautil travailler ici pour obtenir un contrat fixe? D.H.: Il n’y a pas de délai fixe. Tout le monde est régulièrement évalué dans la perspective d’un contrat fixe. Habituellement, les conducteurs et le personnel technique décrochent assez rapidement un contrat fixe. Les travailleurs polyvalents doivent souvent attendre un peu plus longtemps. La situation s’est améliorée par rapport au passé, mais cette période peut quand même encore s’élever à 8 mois. Quel est le résultat de cette nouvelle politique de formation? D.H.: Les travailleurs qui viennent d’être embauchés sont plus satisfaits de la façon dont ils sont accueillis à l’entreprise. Le roulement du personnel a baissé. Maintenant que la formation est mieux suivie, les bonnes personnes se retrouvent aussi sur la bonne place.

Commission des femmes – journée d’étude du 20 juin 2013 – la nouvelle loi sur l’écart salarial e jeudi 20 juin 2013, quelques 40 militantes se sont réunies au Forum à Bruges pour une journée d’étude. Cette année, nous avons consacré de l’attention à la nouvelle loi visant à lutter contre l’écart salarial entre hommes et femmes. L’exposé a été donné par Kristel Debacker et Martine Vandevenne de la FGTB fédérale. Il est clair que beaucoup de pas ont été faits dans la bonne direction, mais qu’il faudra encore organiser beaucoup d’actions pour que l’écart salarial soit complètement supprimé. Yrida Decroubele, la présidente de notre commission des femmes, a commencé la journée d’étude en souhaitant la bienvenue à Mieke Eggermont, la collaboratrice de formation de notre centrale, qui participera désormais à toutes les réunions de la commission des femmes. Mieke prendra désormais soin des actualités sociales. Les diverses actions relatives à notre groupe cible qui ont été organisées au cours des derniers mois ont été commentées. Yrida a également parcouru les divers points de l’ordre du jour du bureau fédéral des femmes de la FGTB. John Colpaert, Secrétaire Général de notre centrale, a expliqué les actualités syndicales et politiques. Il a parlé en détail de la crise actuelle, de la loi sur la norme salariale, de l’état d’avancement des négociations sectorielles, de l’intégration avec la Centrale Générale FGTB et bien évidemment du dossier des ouvriers et des employés. Et vous pouvez le voir, nous avons, au cours de la journée, eu le temps de prendre une photo des membres présents de notre commission des femmes.

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SYNDICATS • N°12 • 28 JUIN 2013

Très jeune – il avait à peine 16 ans – Patrice est entré au service de la Centrale des Ouvriers Textiles de Belgique le 1er janvier 1965 comme collaborateur de la section de Mouscron. Le 28 septembre 1990, Patrice a reçu, en tant que secrétaire professionnel, l’entière responsabilité pour nos secteurs dans la région de Mouscron. Le 11 novembre 2007, il a pris sa prépension après une carrière de plus de 42 ans. Patrice avait une forte personnalité et il croyait en le syndicalisme de lutte. Toute sa carrière professionnelle a été dominée par la défense des droits des travailleurs textiles à Mouscron. En 1965, le secteur textile était encore un secteur en plein essor où plusieurs milliers de travailleurs trouvaient un emploi et un avenir. Dans de nombreuses grandes entreprises textiles de la région, Patrice a contribué au développement d’un réseau syndical fort. Très vite, il a pu compter sur l’appui et l’engagement sans bornes de centaines de militants. La FGTB-Textile, Vêtement et Diamant a gagné une position syndicale dominante dans la région. Un mérite qui revient sans aucun doute à Patrice et à ses délégués. Le taux d’emploi dans la région de Mouscron a fortement chuté suite à la grande vague de restructurations et de fermetures (Motte, Louis De Poortere, …) que nous avons connue depuis les années 80. C’est le syndicalisme combatif dont Patrice D’Hoop et ses délégués étaient de grands défenseurs qui a fortement contribué au succès des deux grandes grèves sectorielles dans le textile en 1995 et 2003. La FGTB-Textile, Vêtement et Diamant offre ses plus sincères condoléances à Rose-Marie, l’épouse de Patrice, à sa famille et aux nombreux délégués et militants qui sont en deuil suite à la perte de leur compagnon de lutte.

Secteur de la préparation du lin: cahier de revendications commun pour la CCT 2013-2014 1. Pouvoir d’achat • Nous défendons le principe de négociations sectorielles libres et responsables dont l’augmentation du pouvoir d’achat est un élément essentiel. • Amélioration au niveau des indemnités des frais de déplacement - l’indemnité vélo. • Maintien intégral du régime sectoriel d’indexation. 2. Qualité du travail • Meilleure combinaison travail/vie privée. • Amélioration du congé d’ancienneté. • Elargissement de l’accès au crédit-temps. • Droit à un emploi de fin de carrière à partir de 50 ans et après une carrière professionnelle de 28 ans. • Dresser l’inventaire des métiers à pénurie dans le cadre des emplois de fin de carrière. • Prolongation des primes régionales d’encouragement. • Elargissement du petit chômage pour décès du partenaire/d’un enfant de 5 à 6 jours. Carrières acceptables • Cadre sectoriel d’engagements en matière de carrières acceptables. • Encadrement sectoriel de la CCT n° 104 (plan d’emploi pour les travailleurs âgés). 3. Emploi • Amélioration des engagements pour l’emploi. • Pas d’élargissement de la flexibilité. 4. Fin de carrière • Prolongation et application immédiate et maximale de tous les régimes légaux de chômage avec complément d’entreprise. • Régime sectoriel relatif à un système de cliquet. 5. Formation et apprentissage • Renforcer la politique en matière de formation pour aller vers un emploi plus durable et acceptable dans un environnement d’innovation. • Application des 1,9% relatifs aux efforts en matière de formation. • Droit individuel à la formation. 6. Statut ouvriers/employés • Traitement égal de tous les secteurs par le biais d’un cadre interprofessionnel. • Suppression immédiate du jour de carence. • Augmentation pour tous les ouvriers sans aucune discrimination de tous les délais de préavis. • Harmonisation positive de tous les avantages sectoriels ouvriers/ employés. 7. Avantages sociaux – fonds sociaux • Un financement durable des fonds sociaux. • Amélioration des avantages sociaux sectoriels en vigueur. Augmentation de la cotisation patronale au fonds de pension sectoriel. 8. Chômage temporaire • Encadrement sectoriel pour le chômage temporaire et la formation. 9. Reconduction de toutes les conventions collectives de travail à durée déterminée.


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ALIMENTATION - HORECA - SERVICES

SYNDICATS • N°12 • 28 JUIN 2013

Le cahier de revendications pour le commerce alimentaire est déposé

Action de solidarité au restaurant Mc Donald’s Le 06 juin 2013, les syndicats de l’horeca ont mené une action de solidarité au restaurant Mc Donald’s situé en face de la Bourse.

n cahier de revendications commun avec la CSC et la CGSLB pour le secteur du commerce alimentaire a enfin pu être établi. Les négociations dans ce secteur débuteront en septembre. Malgré le contexte de la norme salariale de 0% et le dossier harmonisation ouvrier/employé, FGTB-HORVAL s’investira pour conclure un accord sectoriel pour tous les travailleurs de tous les secteurs du Commerce Alimentaire, tant les travailleurs du secteur du commerce de bière et des eaux de boisson que celui des boucheries et charcuteries ou celui du commerce alimentaire de gros ou de détail. Pour FGTB-HORVAL, il est PRIORITAIRE que les syndicats puissent négocier au niveau des entreprises.

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Cet établissement a été choisi, parce que il s’agit du premier restaurant de Mc Donald’s ouvert en Belgique. Une journée mondiale d’action se déroulait ce même jour dans les restaurants de Mc Donald’s dans plus de 30 pays aux quatre coins du monde. Tout a commencé par un appel des syndicats américains qui ne supportaient plus de voir les étudiants travaillant chez McDonald’s se faire exploiter. Ceuxci étaient payés en dessous des salaires minimums en vigueur. En outre, la loi du silence était de mise dans les restaurants concernés. Les travailleurs concernés ont décidé de mener une action contre ces mauvaises pratiques. La maison mère de Mc Donald’s reconnaissait le problème, mais refusait d’intervenir parce que ces restaurants sont franchisés. La direction refusait tout dialogue avec les étudiants concernés. C’est donc la raison pour laquelle une journée mondiale d’action a été organisée afin d’appeler McDonald’s à prendre ses responsabilités et à entamer au moins le dialogue social. Les syndicats ont demandé que Mc Donald’s Belgique lance un appel à la direction américaine pour mettre fin aux abus de certains restaurants et pour garantir la liberté d’association pour tous. En tant que «meilleur employeur de la Belgique», Mc Donald’s Belgique a également un rôle impor-

tant à jouer. Cela prouve de nouveau que Mc Donald’s ne mérite absolument pas le titre de «meilleur employeur de l’année». Au lieu d’agir, ils préfèrent se limiter à des slogans tels que «les travailleurs sont les meilleurs ambassadeurs de votre marque». Théorie et pratique sont parfois fort éloignés l’un de l’autre.

Delifrance Belgium sa Nivelles 11 juin 2013: le couperet est tombé, le site de Nivelles doit fermer ses portes. La direction de l’entreprise spécialisée dans les produits surgelés de boulangerie invoque «un marché de plus en plus tendu en Europe» et «un manque de compétitivité» de l’unité de production brabançonne. Déjà le Conseil d’Entreprise Extraordinaire du 11 avril 2013 laissait les travailleurs dans l’incertitude. Déjà à ce moment le nouveau Directeur Général, Monsieur Frédéric Duverger était retenu en France par d’autres obligations. Déjà à cette date, il envoyait deux de ses collaborateurs communiquer les informations relatives au rachat du Groupe et annoncer les perspectives d’avenir. Nutrixo a été repris à 100% par Silaé en date du 11.12.2012. Ce groupe était déjà actionnaire et laissait l’espoir que des Français dont le travail fait partie du cœur du métier de boulanger en France relancerait l’activité sur le sol belge. Nivelles apprend que le nouveau Directeur Général est demandeur d’un Plan d’amélioration, avec des trajectoires et des résultats. La Direction insiste sur le fait qu’il faut non seulement de la top qualité mais aussi des prix très bas et que cela devient très difficile. Nivelles doit continuer à faire des essais sur d’éventuels nouveaux produits. Comme ils l’ont toujours fait, les travailleurs se battent pour parfaire une nouvelle recette en espérant que celle-ci permettra de remplir leur usine. De nombreux produits ont été testés à Nivelles, entreprise semiautomatique mais ceux qui ont été commercialisés ont toujours été transférés vers des chaînes

automatiques pour fabriquer à moindre coût. Cela a ainsi contribué à laisser Nivelles dans l’impossibilité d’atteindre un taux de remplissage suffisant aux yeux des actionnaires. Les travailleurs ont payé le prix fort au travers du chômage économique pour aujourd’hui en arriver à entendre la Direction belge annoncer l’intention de DELIFRANCE BELGIUM SA de procéder à un licenciement collectif. Encore une fois, la Direction française n’a pas pris la peine de se déplacer à Nivelles pour rencontrer les travailleurs et les informer de leur projet de fermeture de la division production entraînant ainsi un total de 83 travailleurs sur 126 dans un licenciement collectif: • 63 ouvriers + 3 employés à la production, • 1 ouvrier + 2 employés à la qualité, • 7 ouvriers + 1 employé au magasin, • 6 ouvriers à la maintenance, Le maintien du siège administratif et commercial à Nivelles permet de conserver 43 emplois. Aujourd’hui, le rôle des représentants des travailleurs se réduit à des consultations au sein du Conseil d’Entreprise qui portent sur les possibilités d’éviter ou de réduire le licenciement collectif. Prochainement, ceux-ci seront amenés à examiner les mesures sociales d’accompagnement. Messieurs les Français, la Belgique vous a démontré qu’elle était capable de s’adapter à une grande diversité de produits (lamage automatique ou manuel, ajout de différents toppings avant cuisson (farine, diverses graines, emmental, …)).

La Belgique vous a démontré qu’elle était capable de s’adapter au changement de format. La production peut changer plusieurs fois par semaine de format (filet à parisien à 6 alvéoles, filet à baguette à 8 alvéoles, filet à bâtard à 4 alvéoles, plaque pleine,…) Vous prétextez une concurrence très agressive à l’échelle européenne pour vous débarrasser d’un site enclavé à Nivelles . Vous estimez que le site de Nivelles est plus coûteux que les autres sites du groupe. Vous avez abandonné différents projets de réorientation industrielle, laissant Nivelles à son triste sort, malgré les divers investissements consentis au cours des dernières années. En 2012, vous avez transféré des produits vers Nivelles et ainsi permis de diminuer le chômage économique (4 semaines au lieu de 12 prévues), continuez à nous donner du travail! DELIFRANCE NIVELLES ne doit pas mourir. DELIFRANCE NIVELLES doit pouvoir continuer à fabriquer et à vendre ses produits. Si la Direction française veut se débarrasser de l’Unité de Production de Nivelles, qu’elle cherche un repreneur. Pas un financier, mais un industriel. Quelqu’un qui veut prendre le risque de fabriquer de bons produits avec des travailleurs compétents, dans un site bien situé. Dans le cas contraire, continuerons-nous à acheter les produits DELIFRANCE?

Michèle Duray Secrétaire régionale CCMBW

Notre cahier se décline ensuite sur plusieurs axes majeurs: 1° Pouvoir d’achat; FGTB-HORVAL exige une indexation de toutes les primes et indemnités, une amélioration de l’intervention patronale dans les frais de déplacement. Nous voulons établir une CCT-cadre au niveau sectoriel pour les dossiers bonus. Nous demandons que les modalités d’application des primes du secteur soient revues. Lors de chaque négociation, FGTB-HORVAL a toujours abordé la problématique des primes de froid; aujourd’hui, nous exigeons que ce dossier aboutisse. 2° Fonds social; nous demandons que les montants soient adaptés et que de nouveaux droits soient couverts. 3° Formation; pour les années futures, la création d’un fonds de formation sera primordiale. Un fonds autonome, géré paritairement devra garantir que les employeurs assurent l’accès à la formation pour tous les travailleurs: il devra s’agir des travailleurs des PME comme des grandes entreprises ainsi que pour les groupes à risques. Pour garantir l’individualisation du droit à la formation, il sera indispensable d’instaurer un mécanisme de sanction. 4° Fin de carrière, crédit-temps et travail décent; une vision sectorielle doit être développée reprenant les principes suivants: les jours de «rides», le crédit-temps, un travail léger pour les travailleurs plus âgés, un meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle. Il est évident que la prolongation des CCT relatives à la prépension reste un élément prioritaire pour nous. Pour information: COMEOS, l’organisation patronale, a garanti la prolongation des CCT relatives à la prépension jusqu’au 31 octobre 2013.

5° Travail précaire; FGTB-HORVAL a posé clairement la problématique du travail intérimaire. Nous exigeons que le patronat prenne en compte la revendication du monde du travail; plus de stabilité, moins de contrat précaire, le CDI temps plein comme contrat de référence. Dans ce cadre, nous insistons pour une intégration complète de toutes les périodes d’intérim et de contrats précaires dans le calcul de l’ancienneté. 6° Concertation sociale; la concertation sociale est primordiale au sein de nos entreprises; ce sont nos, vos délégués qui solutionnent de nombreux problèmes, mais qui prennent aussi des risques pour défendre certains travailleurs. L’évolution des sociétés, la flexibilité font qu’il est aujourd’hui indispensable d’obtenir plus de délégués pour garantir un travail effectif de proximité. FGTB-HORVAL va donc mettre tout son poids pour que nous puissions obtenir des mandats supplémentaires dans de grandes entreprises et pour que dans les petites entreprises, l’instauration d’une délégation syndicale soit automatique dès que l’on arrive à un certain seuil de travailleurs. Nous constatons dans certaines entreprises un climat anti-syndical, presque de chasse aux délégués; nous estimons qu’il est temps de renforcer la protection de nos délégués syndicaux. Les délégués qui s’engagent pour tous les travailleurs méritent une meilleure protection et leurs heures de formation syndicale doivent être élargies. 7° Un plan de pension sectoriel avec un volet solidarité TOUS les travailleurs du secteur méritent de pouvoir bénéficier d’un plan de pension. Depuis de nombreuses années, dans les grandes entreprises du secteur, ce plan existe. FGTB-HORVAL estime qu’aujourd’hui, comme dans beaucoup d’autres secteurs, les travailleurs du commerce alimentaire doivent bénéficier d’un plan de pension sectoriel; il devra être tenu compte des réalités de ceux qui en bénéficient déjà, mais pour les autres un 2ème pilier doit être instauré avec un volet de solidarité. Cela ne doit pas seulement concerner les travailleurs des PME mais aussi ceux des grandes entreprises où cela n’est pas encore prévu. Nous savons que les négociations seront difficiles, mais les employeurs doivent savoir que les travailleurs attendent que des avancées positives et conséquentes soient dégagées. Camarades, dès la rentrée, nous vous tiendrons au courant des avancées de nos négociations.

FGTB HORVAL vous souhaite de bonnes vacances


EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

Soins de santé fédéraux: le silence des patrons Ce 10 juin, 250 militants du SETCa et de la CNE ont tenu une action au ministère de l’emploi. Ils protestaient contre l’immobilisme des fédérations patronales dans les services fédéraux de la santé (CP 330). Ceux-ci refusent de signer une série d’accords importants, avec des conséquences négatives directes pour le personnel. Durant l’action, une rencontre a eu lieu entre les délégations des travailleurs et les représentants patronaux en commission paritaire. C’est (normalement) là que s’effectue la concertation entre les deux et que des accords sont conclus. Le mutisme a à nouveau été la seule réponse que nous avons reçue. Les employeurs n’ont montré aucune volonté d’avancer dans les négociations. Celles-ci portent entre autres sur d’importantes conventions collectives qui sont en attente d’une signature des employeurs depuis de nombreux mois . Cela porte par exemple, sur les conditions d’octroi du crédit-temps et de la prépension. Bon nombre de travailleurs sont dans l’incertitude concernant les demandes en cours. Egalement les plans de formation, la mise en place urgente des adaptations en matière d’échelle salariale (pour laquelle un financement existe déjà) et l’organisation de la période principale de vacances attendent un accord. Ce silence représente un manque total de respect vis-à-vis des travailleurs du secteur (entre autre les maisons de repos). Si l’attitude patronale ne change pas rapidement, elle représente une rupture de la paix sociale. Il faudra dès lors s’attendre à des actions plus dures dans les prochaines semaines.

SYNDICATS • N°12 • 28 JUIN 2013

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Les employés de la CP 218 reçoivent leurs éco-chèques en juin Plus de 400.000 employés travaillent dans la «Commission Paritaire Nationale Auxilaire pour Employés». Bon nombre d’entre eux auront droit à des éco-chèques en juin.

en revanche bien en ligne de compte pour le calcul. La durée de votre contrat joue un rôle sur le montant octroyé: Durée de travail hebdomadaire

montant

Beaucoup d’employés travaillent dans la CPNAE, également connue sous le numéro de commission paritaire 218. Ces travailleurs ont droit annuellement à des éco-chèques depuis 2009.

Plus de 4/5ème d’un temps plein

250e

Plus de la 1/2 d’un temps plein

150e

Dans la CPNAE, les employeurs peuvent également, convertir la valeur en un avantage équivalent pour les employés. Cela a dû être déterminé avant le 31/10/2011 (ou le 31/05/2012 pour les nouvelles entreprises) . Informez-vous auprès de votre délégation SETCa pour savoir si c’est le cas au sein de votre entreprise.

Moins d’un mi-temps

100e

Qui est concerné?

Combien? Le montant que vous recevrez dépend du nombre de mois durant lesquels vous avez travaillé pour votre employeur actuel entre le 1er juin 2012 et le 31 mai 2013. Si vous avez travaillé moins de douze mois durant cette période, vous recevrez donc proportionnellement moins d’éco-chèques. Un éventuel congé de maternité et le premier mois de maladie entrent

Plus de 3/5

ème

d’un temps plein

200e

Que puis-je acheter avec ces chèques? Les éco-chèques sont valables 2 ans. Ils ne sont pas pris en compte pour le calcul de votre pension ou d’autres droits sociaux. Ils vous permettent uniquement d’acheter des produits «écologiques». C’est généralement clairement indiqué dans les magasins ou sur les emballages. Pour en savoir plus sur les éco-chèques, n’hésitez surtout à consulter notre site web www.setca.org. Vous pouvez aussi poser toutes vos questions relatives aux éco-chèques en contactant le service juridique de nos sections régionales du SETCa.

Mise à disposition de personnel: de nouvelles règles en vue!

Négociations sectorielles ‘13- ‘14: à quoi s’attendre dans votre secteur? ous vous l’annoncions voici plusieurs semaines: les premières étapes des négociations sectorielles sont lancées. Les organisations syndicales ont à présent élaboré la plupart des cahiers de revendications au sein des différents secteurs. Au cours des prochains mois (après les mois d’été dans la plupart des secteurs), syndicats et employeurs discuteront ensemble des revendications dans les différentes commissions paritaires. La décision du gouvernement de bloquer les augmentations salariales au-delà des indexations et des augmentations barémiques durant les deux prochaines années va lourdement peser sur la concertation sociale. Le SETCa continue à de s’opposer au blocage salarial et met le pouvoir d’achat au cœur de ses revendications. Dans les secteurs et entreprises où la situation le permet, les travailleurs doivent pouvoir obtenir un juste retour des choses. Ceux-ci ont déjà dû avaler suffisamment de modération salariale. Nous accordons aussi une importance particulière à l’augmentation des salaires minimums pour chaque secteur.

N

Les revendications qualitatives sont également présentes dans nos cahiers : ouverture du droit à la prépension, au crédit temps, la formation des travailleurs, les frais de transports, classification dans le cadre de l’égalité entre homme et femme, modalités de fonctionnement de nos délégués syndicaux,… Voilà les lignes de force principales de nos revendications sectorielles. En fonction de la situation et la spécificité de la commission paritaire, nous insistons également sur certains autres aspects. Comme toujours, le SETCa vous informe et met tous ces renseignements à votre disposition! Pour savoir précisément ce que nous mett(r )ons en évidence à la table des négociations dans votre secteur, surfez vite sur www.setca.org. Vous pourrez y retrouver un aperçu - commission paritaire par commission paritaire - des cahiers de revendication sectoriels déjà disponibles et accéder au contenu détaillé de ceux-ci.

La mise à disposition de personnel consiste à transférer des travailleurs vers un autre employeur et à placer ceux-ci sous son autorité (concernant la façon d’exercer la fonction, les horaires, le lieu, etc. ). Le travailleur est, pour ainsi dire, enregistré auprès d’un employeur externe. En théorie, la mise à disposition n’est pas admise par la loi. Il y a toutefois des exceptions prévues dans la loi, soumises à certaines conditions très strictes. De nouvelles règles prévoient qu’un contrat écrit doit dorénavant être établi entre les deux entreprises qui échangent des travailleurs. Ce contrat doit fixer clairement les instructions qu’une entreprise peut donner à un travailleur mis à sa disposition.

Obligation d’information concernant les travailleurs «mis à disposition» Dans les organisations concernées par la mise à disposition de personnel, les représentants syndicaux ont un rôle important à jouer. D’après la nouvelle règlementation, les membres du Conseil d’Entreprise ont en effet le droit de prendre connaissance du contenu de ce type contrat. S’ils constatent des anomalies ou des irrégularités, la mise à disposition de personnel peut être déclarée illégale et donner lieu à des sanctions. C’est donc l’entreprise utilisatrice – et pas l’employeur juridique – qui est obligée d’informer spontanément et sans délai le Conseil d’Entreprise de l’existence de tout contrat conclu. Elle devra

également procurer une copie de la convention (plus précisément la partie de la convention concernant quelles sont les «instructions transférées» auprès de l’entreprise utilisatrice) aux membres du Conseil d’Entreprise qui le demandent. S’il n’y a pas de conseil d’entreprise chez l’utilisateur, l’information devra être fournie au comité pour la prévention et la protection au travail (CPPT). Le dernier texte de la nouvelle règlementation concernant cette obligation d’information entrera en vigueur prochainement. Plus d’informations à ce sujet seront prochainement disponibles sur http://my.setca.org


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EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

SYNDICATS • N°12 • 28 JUIN 2013

Quand les employeurs prendront-ils leurs responsabilités? Au moment où nous écrivons ces lignes, les négociations entre les représentants nationaux des syndicats et des employeurs au sein du Groupe des 10 à propos du dossier ouvriers/employés n’ont pas permis d’aboutir à une position commune. Même pas après la désignation, par le Gouvernement, d’un expert pour accompagner le dialogue entre employeurs et syndicats. Des employeurs entêtés La raison de l’absence de résultat se situe encore et toujours dans l’attitude inflexible des employeurs, qui ne veulent pas déroger d’un millimètre à leur position formulée dès le début de cette année. La précédente concertation, impliquant directement la ministre de l’Emploi, avait échoué en mars pour identiquement la même raison. Ces deux dernières semaines, la concertation avait repris à la demande du Gouvernement sur la base de douze questions rédigées par ce dernier. Ces questions n’étaient d’ailleurs pas neutres. La formulation de réponses communes à ces questions aurait dû permettre au Gouvernement de faire voter les indispensables modifications de loi au Parlement. Il aurait de la sorte pu réaliser cette

harmonisation des statuts tant attendue, et tenir le délai du 8 juillet imposé par la Cour constitutionnelle. Cette fois-ci, les employeurs s’y refusent également. Jour de carence et délai de préavis Toutes les différences entre ouvriers et employés doivent à terme disparaître. Mais chacun sait que l’arrêt de la Cour Constitutionnelle porte sur les délais de préavis et le jour de carence. Il convient donc de s’atteler d’abord et d’urgence à ces 2 discriminations. S’agissant des délais de préavis, les employeurs maintiennent le postulat d’un minimum et d’un maximum légal. Le minimum serait de 4 ou 5 mois. Le maximum ultime atteindrait lui 8 à 9 mois, quel que puisse être le nombre d’années de service. Les secteurs

pourraient fixer leurs propres délais de préavis dans le cadre de ces limites. Et on parle de supprimer les discriminations! Comble du comble: le travailleur devrait céder une partie de son préavis pour financer son propre reclassement professionnel! En ce qui concerne le jour de carence, les employeurs ont finalement fait leur choix: celui des ouvriers peut être supprimé. Mais dans ce cas, il ne faudrait plus payer les cotisations patronales à la sécurité sociale pour le premier jour de maladie, ni pour les ouvriers ni pour les employés. Belle solution à charge de la sécurité sociale ! Face à cela, les syndicats ont bien adopté une attitude constructive. Nous nous sommes rendus à la table des négociations avec des réponses susceptibles, tant au niveau du contenu que du timing, de servir de base pour une solution responsable et négociée. Nous avons la ferme impression que l’expert désigné par le Gouvernement ne parvient pas lui non plus à faire bouger les employeurs. Nous restons vigilants par rapport à de nouvelles initiatives qui pourraient être prises. Et nous mettons aussi le Gouvernement en garde de ne pas forcer de décisions dont la grosse majorité des travailleurs de ce pays pourraient faire les frais.

Action pour un bon contrat Entre-temps, nous continuons de fustiger l’attitude des employeurs pendant la concertation: ce sont eux les véritables responsables de l’absence d’avancées, que ce soit lors de la concertation tripartite du mois de mars, de la concertation sur les 12 questions du Gouverne-

ment ou ces derniers jours avec l’expert. C’est pourquoi les syndicats d’employés mèneront une action ce jeudi 27 juin pour mettre les employeurs sous pression. C’est plus que nécessaire. L’enjeu dans ce dossier est bien trop important pour les millions de travailleurs de ce pays, employés comme ouvriers.

Myriam Delmée, Vice-Présidente du SETCa

Erwin De Deyn, Président du SETCa

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