Syndicats FGTB n°8 - 3 mai 2013

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N°08 • BIMENSUEL • 68ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

03 MAI 2013 • Éd. LIÈGE Travailler au chaud dans un bureau, bien assis, tapoter sur un clavier, ouvrir son courrier d’un clic et y répondre sans même lever le coude: les nouveaux moyens de communication nous ont beaucoup facilité le travail … Et même dans les ateliers, l’informatique est omniprésente. Smartphone, PC portable ou tablette sont aussi les petits plus qui rendent le «package salarial» attractif . Qui oserait se plaindre de telles conditions de travail?

TECHNOSTRESS

Les machines dictent leur loi

La médaille a pourtant son revers. Les nouvelles technologies de la communication ont aussi leurs nuisances. Les exigences de productivité sont montées de plusieurs crans. Entre les mails et le téléphone, on est tout le temps sollicités pour un oui ou pour un non. Au bureau ou à l’usine, c’est la machine qui donne le rythme. Et il faut suivre. Et grâce au GSM et aux portables, le travail nous suit jusque chez nous. Une enquête en ligne menée par la FGTB montre que ces nouvelles technologies sont devenues un véritable facteur de stress que nous avons baptisé «technostress».

Les résultats de notre enquête en pages 8 & 9

Le temps des cerises Page 3

DÉBAT

Commandez votre guide fiscal Page 4

Bientôt tous pauvres? Page 5

CRISE

Quand l’Europe a faim Page 7

©istockphoto.com

EDITO



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RÉGIONS

SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013

BRABANT WALLON

Permanences de la centrale générale F.G.T.B. du Brabant wallon et du Textile-VêtementDiamant à votre service Cher(e)s Camarades, Dès ce 15 avril prochain, veuillez trouver ci-dessous les nouveaux horaires de permanences de nos deux Centrales Syndicales. Vous constaterez également qu’afin de mieux vous servir deux permanences «spécifiques» ont été ajoutées. Une pour le Secteur de la Construction et l’autre pour le Secteur des Titres-Services.

Nos permanences: • Wavre: rue de l’Ermitage 11 - 1300 Wavre - Tél: 010/229129 Lundi 10h00 à 16h00 Mercredi 08h30 à 12h00 Jeudi 08h30 à 17h00 • Braine-l’Alleud: av Léon Jourez 27 - 1420 Braine l’alleud - Tél: 02/3891543 Vendredi 10h00 à 12h00 • Court-St-Etienne: rue des Métallurgistes, 7 A - 1490 Court-St-Etienne - Tél: 010/621652 Mardi 10h00 à 12h00 • Jodoigne: rue du Bosquet, 6 E - 1370 Jodoigne - Tél: 010/819843 Mardi 13h30 à 16h00 Jeudi 10h30 à 12h30 • Tubize: rue de Mons 95 - 1480 Tubize - Tél: 02/3557813 Mercredi 14h30 à 18h00 Jeudi 10h00 à 12h00 + PERMANENCES SPECIFIQUES AUX SECTEURS DE LA CONSTRUCTION ET DES TITRESSERVICES • Wavre: rue de l’Ermitage 11 - 1300 Wavre - Tél: 010/229129 Lundi de 16h00 à 18h00 • Nivelles: rue de Namur, 24 - 1400 NIVELLES - Tél: 067/21.23.23. MERCREDI de 17h00 à 18h30 ET SUR RENDEZ-VOUS: 067/21.23.23 Siège central de la Centrale Générale F.G.T.B. du Brabant Wallon Rue de Namur, 24 - 1400 Nivelles Tél: 067/21.18.84 - 21.15.99 - 21.67.57 - 21.84.07 - 21.23.23 - Fax: 067/22.06.23 Email: cg.brabantWallon@accg.be Horaire d’ouvertures: Lundi 8h15 à 12h00 et 13h00 à 17h00 Mardi 8h15 à 12h00 et 13h00 à 17h00 Mercredi 8h15 à 12h00 et 13h00 à 17h00 Jeudi 8h15 à 12h00 et 13h00 à 17h00 Vendredi 8h15 à 12h00

LUXEMBOURG

Conférence de Bernard Friot: «L’enjeu du salaire» «Pour Bernard Friot, notre système social contient déjà les éléments d’une sortie du capitalisme.» Ces éléments, ce sont d’abord les cotisations sociales mais aussi les systèmes de qualification, tels qu’on les trouve chez les fonctionnaires et les professions libérales. S’appuyant sur ces deux piliers, Bernard Friot propose d’instaurer un «salaire à vie», qui reconnaisse la qualification des personnes et permette à chacun de s’émanciper du marché du travail. Tel sera le thème de la conférence exceptionnelle qui se tiendra le Jeudi 16 mai à 20h00 à la Maison Syndicale, rue des Martyrs n°80 à Arlon. Entrée libre et gratuite.

NAMUR


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BRUXELLES

SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013

engage ©Severine Bailleux

Un collaborateur au service juridique (h/f) La section régionale de Bruxelles-Vlaams Brabant de la Centrale Générale souhaite engager un collaborateur / une collaboratrice enthousiaste pour son service de première ligne. Il/elle fera partie d’une équipe étendue qui aide les membres au niveau de leurs problèmes de nature socio-juridique. Vos atouts: • Vous êtes familiarisé avec la législation du travail et la législation sociale • Vos connaissances linguistiques sont le FR et le NL • Vous disposez d’un diplôme de consultation sociale – d’aide au personnel ou équivalent • Vous vous retrouvez dans les valeurs et la philosophie de la FGTB Nous offrons: Un poste intéressant - Une formation - Des conditions de rémunération attrayantes selon les barèmes - Des possibilités d’évolution

©Severine Bailleux

Intéressé(e)? Envoyez votre lettre de motivation et CV à l’attention de René Van Cauwenberge, président CG, Rue Saint-Jean 4 – 1000 BRUXELLES Date limite d’envoi: 5/05/2013

> SERVICE JURIDIQUE SETCA BHV: MODIFICATION ACCES

Afin d’améliorer le service aux affiliés, à partir du 02/05/2013: Le service juridique du SETCa BHV (sites Bxl-Hal et Vilvoorde)sera désormais accessible UNIQUEMENT SUR RENDEZ-VOUS. Il n’y a donc plus d’accès libre aux consultations.

Comment demander RDV? LES RDV vous seront accordés en téléphonant aux n° de GSM 0473/975984 et 0473/975996 • Entre13h30 et 15 h les lundi, mardi et jeudi, • Entre 9h30 et 11 h le mercredi matin.

Le 24 avril dernier, la FGTB de Bruxelles a organisé son traditionnel Conseil Syndical du 1er mai autour de la thématique de la fiscalité. Les militants et militantes furent nombreux à écouter et interroger un panel d’experts de tout premier plan. Tous les détails dans un article à paraître prochainement!

Le système de RDV sera effectif à partir du 02/05 mais les RDV peuvent être pris à partir du 18/04 via gsm.

Engagement d’un gestionnaire de dossiers (h/f) pour le service juridique du SETCA-BBTK, section de Bruxelles-Hal-Vilvorde Description de la fonction - vous faites partie du service juridique du SETCa-BBTK, section Bruxelles-Hal-Vilvorde et rapportez au coordinateur de ce service - vous recevez les membres de la centrale des employés (SETCaBBTK B-H-V) (aussi bien à Bxl – Halle & Vilvorde), écoutez leurs problèmes en matière de droit social et les conseillez - vous assurez le traitement des dossiers juridiques individuels des membres - en fonction du dossier, vous prenez contact avec les différentes instances (employeurs, curateurs, organismes de paiement, compagnies d’assurances, …)

Profil - vous possédez un Master en droit; un Master après Master en droit social ou une expérience professionnelle pertinente constitue un

atout supplémentaire - vous êtes parfait bilingue (néerlandais/français), tant écrit que parler - vous avez un esprit d’équipe; au sein de votre équipe, vous êtes capable de travailler de manière parfaitement autonome, avec précision, et vous prenez vos responsabilités - vous avez un bon esprit d’analyse et êtes proactif - vous avez un style de communication ouvert et direct - votre flexibilité et votre résistance au stress vous permettent d’atteindre vos objectifs - vous traitez les dossiers avec la confidentialité voulue - vous accordez beaucoup d’importance à vos interlocuteurs - vous disposez des compétences sociales requises, ainsi que du militantisme voulu, de manière à pouvoir vous intégrer facilement dans une équipe syndicale - vous êtes familiarisé avec MS Office (Word, PowerPoint, Excel,

Outlook, …)

Notre offre Un travail diversifié dans un environnement de travail stimulant le développement et la progression personnel(le). Nous vous offrons un salaire attractif et compétitif, complété par différents avantages extralégaux

Intéressé? Envoyez-nous votre lettre motivation et votre curriculum vitae avant le 19/05/2013 à Monsieur Erwin DE DEYN, Président du SETCa Fédéral, rue Haute 42 à 1000 Bruxelles, ou par e-mail à YLecomte@setca-fgtb. be.

Pour de plus amples informations, vous pouvez Eline Delanghe, responsable service juridique au 02/519.72.72

La FGTB de Bruxelles remercie P&V Découvrez les photos de la fête du 1er mai 2013 dans la prochaine édition.


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RÉGIONS

SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013

CENTRE

CHARLEROI-SUD HAINAUT

Ciné-club social Les membres et apprenants des asbl CEPRé et Lire & Ecrire vous invitent à la prochaine séance dans le cadre du cycle «le poids du jugement social».

«Ma part du gâteau» Film français réalisé en 2011 par Cédric Klapisch avec Karin Viard, Gilles Lellouche et Audrey Lamy. France, ouvrière, vit dans le nord de la France, à Dunkerque avec ses trois filles. Son ancienne usine a fermé et tous ses collègues se retrouvent comme elle au chômage. Elle décide de partir à Paris pour trouver un nouveau travail. Elle va trouver un stage pour devenir femme de ménage. Assez rapidement, elle se fait engager chez un homme qui vit dans un univers radicalement différent du sien. Cet homme, Steve est un trader qui a réussi, il travaille entre la City de Londres et le quartier de la Défense à Paris. Les deux individus vont se côtoyer. Cette ouvrière va découvrir les gens qui vivent dans le luxe. Elle va finir par découvrir que cet homme, fort séduisant et sympathique, est en partie responsable de la faillite de son ancienne entreprise.

Lundi 13 mai à 8h30 23 rue H. Aubry, Haine-St-Paul La projection sera suivie d’un débat entre les participants: «Crises et classes sociales. Où sont nos intérêts?»

Infos et inscriptions souhaitées: 064/23.61.20 - entrée gratuite Avec le soutien de:

> LA CENTRALE GENERALE FGTB CHARLEROI/SUD - HAINAUT

Cérémonie des Décorés Dans le cadre de l’organisation de notre prochain Congrès Régional Statutaire le vendredi 25 octobre prochain, nous profiterons de cet évènement pour organiser notre traditionnelle remise des décorations à nos fidèles membres, militants et délégués. Cette cérémonie aura lieu au CEME (ancien Centre Foucault) à Dampremy, Rue des Français n° 147. Nous invitons dès à présent nos affiliés à prendre bonne note de ce rendez-vous. Nous proposons à nos fidèles membres ayant les conditions d’affiliation et qui n’ont pas encore reçu leur décoration, de nous contacter ou de contacter leur délégué d’entreprise afin d’introduire leur demande et cela avant le 31.05.2013. Pour Rappel: * + 25 ans d’affiliation: insigne d’argent + cadeau + diplôme * + 35 ans d’affiliation: insigne d’argent + cadeau + diplôme * + 45 ans d’affiliation: insigne d’or + cadeau + diplôme * + 20 ans d’instance pour les délégués: insigne d’or + diplôme + cadeau Après l’introduction et l’examen des demandes de décoration, vous serez invité à la dite cérémonie et vous recevrez l’invitation avec les modalités pratiques organisationnelles.

K. PEETERS Secrétaire Adjoint

S. DUPANLOUP Secrétaire Adjoint

V. LECOCQ Secrétaire Régionale Adjoint

C. BRISCOLINI Secrétaire Régional

Bulletin à renvoyer avant le 31.05.2013 à la Centrale Générale FGTBCharleroi , Bld Devreux N° 36-38 – 2ème étage - 6000 Charleroi. Tel.: 071/641.370. Nom et Prénom: ……………………………………………………………………….............................. Adresse: …………………………………………………………………………………..................................... ...................................................................................................................................................................... N° de Registre National……………………………………………………………….......................... • + de 25 ans d’affiliation • + de 35 ans d’affiliation • + de 45 ans d’affiliation

(Cochez votre choix)

Date:

Signature:

Ed.resp. : Ahmed Ryadi rue Henry Aubry 23, 7100 Haine-Saint-Paul

MONS

PERMANENCES FISCALES Exercice 2013 – Revenus 2012 uniquement sur rendez-vous la FGTB Régionale de Mons-Borinage vous propose son aide pour remplir votre déclaration d’impôts ainsi que pour calculer gratuitement vos impôts sur ordinateur. QUAND? les jeudis 30 mai, 6, 13, 20 et 27 juin 2013 de 08h00 à 12h00 et de 13h00 à 16h00. Les mardis 4 et 18 juin 2013 de 08h00 à 12h00 et de 13h00 à 16h00. OÙ? à la FGTB Mons-Borinage, Service Comptabilité, rue Lamir 18-20 - 7000 Mons. Afin de remplir correctement votre déclaration, il est indispensable que vous soyez muni(e) des documents ci-dessous: • La déclaration à compléter, • La note de calcul de l’exercice précédent (dernier extrait de rôle IPP), • Les relevés des salaires, indemnités, allocations de chômage, maladie, pensions, … perçus en 2012, attestation relative aux congés payés, • Les attestations de prêt et/ou assurances-vie délivrées par l’organisme prêteur et/ou assureur, • L’avertissement extrait de rôle pour les revenus immobiliers (habitations ou terrains), • L’attestation de frais de garde d’enfants (0 à 12 ans). INTERESSE(E)? CONTACTEZ-NOUS AU 065/32.38.44 OU 065/32.38.41

vous invitent à une conférence débat:

Le grand marché transatlantique. Les multinationales contre la démocratie. Le samedi 1er juin de 10h30 à 12h30 dans les locaux de Cenforsoc à la Maison des Huit Heures 23, place Charles II à Charleroi (Salle 206 au 2èmeétage) avec Bruno Poncelet, un des auteurs du livre: Les Etats-Unis et l’Union européenne viennent d’annoncer leur envie de créer un marché transatlantique unifié. Selon les autorités, cela permettrait de sortir de la crise. Mais est-ce vrai? Basé sur la mise en concurrence des démocraties locales, ce projet va au contraire renforcer le pouvoir des multinationales exigeant qu’on brade nos protections sociales, nos libertés civiles, l’écologie, la démocratie… Soyons vigilants, organisons la riposte! Avec vous! Editeur responsable: Le Progrès rue Jules Destrée, 11 à 6020 Dampremy

www.no-transat.be plateforme contre le transatlantisme


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SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013

LIÈGE - HUY - WAREMME

VERVIERS

RÉGIONS


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013

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> EDITO

Le temps des cerises er Mai, fête du travail et jour de lutte. Nous n’avons bien sûr pas attendu ce jour pour mener bataille. Cela fait des mois que nous la menons dans la rue, dans les usines, dans les organes où nous siégeons, que nous faisons pression sur les ministres, sur l’Europe. Des mois que nous menons des actions, des grèves, des manifestations pour résister aux attaques sur les salaires, aux attaques sur l’index, aux grignotage de la sécurité sociale, au démantèlement de la protection du travail, à la réduction des budgets des services publics. Résister et surtout inverser la tendance.

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L’action paie Pour l’égalité salariale H/F le 20/03 à Bruxelles

Pour une autre Europe le 14/03 à Bruxelles

Heureusement nos mobilisations donnent aussi des fruits. Nous avons empêché que l’on touche à l’index ou que l’on en saute un. Nous avons marqué quelques bons points, comme la liaison des allocations sociales au bien être, le relèvement du salaire minimum et des bas salaires, la fin de la dégressivité du salaire minimum pour les jeunes. Dit comme cela, ça n’a l’air de rien mais cela fait 25 ans qu’on réclame la fin de cette discrimination à l’égard des jeunes travailleurs. Et pour eux cela fait une hausse de salaire de 180 euros/mois tout de suite et jusqu’à 270 euros en 2015.

Une meilleure protection Le 1er Mai marque une pause pour faire le point et redéfinir nos plans de bataille. Parce qu’il va falloir y retourner. Le monde patronal ne désarme pas. Il essaie toujours de se débarrasser de l’indexation automatique, de réduire la protection des travailleurs contre le licenciement. Cette «protection» ne les empêche pourtant pas de licencier à tours de bras. C’est par milliers que l’on compte les pertes d’emploi, avec de grandes hécatombes comme Ford à Genk, ArcelorMittal à Liège ou Caterpillar à Charleroi. Depuis le début 2012, plus de 20.000 travailleurs se sont retrouvés sur le carreau dans le cadre d’un licenciement collectif. Il est évident que s’il faut changer quelque chose, c’est bien de renforcer la protection des travailleurs contre la perte de leur emploi et non l’inverse. Pour une bonne protection contre le licenciement le 25/04 à Bruxelles

Pour l’égalité salariale H/F le 20/03 à Bruxelles

L’austérité ne marche pas Il faut aussi poursuivre la bataille contre l’austérité qui continue à faire des dégâts et à nous enfoncer de plus en plus dans la récession au lieu de nous en sortir. Les derniers chiffres européens sont éloquents: la carte du chômage est en même temps une carte de l’austérité et surtout de ses échecs. Les pays où elle a été appliquée avec le plus de sauvagerie, la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande sont aussi ceux où le chômage a le plus augmenté depuis 2011. Et la dette de ces pays n’a même pas baissé significativement, elle a même augmenté. La démonstration est faite que ça ne marche pas. Tant le Fond Monétaire international que les économistes d’Harvard sur lesquels se base la politique de l’Europe, reconnaissent aujourd’hui qu’ils se sont trompés, soit en estimant l’impact négatif de l’austérité, soit plus bêtement encore dans les calculs de leurs modélisations économiques. Ce sommet d’incompétence n’ébranle pourtant pas les certitudes de la Commission et du Conseil européens. Ils n’ont pas changé de ligne. Ils continuent à réclamer plus de restrictions budgétaires.

Un scandale!

Pour l’emploi et contre la désindustrialisation le 14/03 à Bruxelles

L’injustice de ces politiques qui font payer la crise aux travailleurs et aux plus faibles s’est avérée plus scandaleuse encore à la lumière des révélations sur la fraude fiscale à grande échelle que pratiquent les plus fortunés et leurs banques «d’affaires», dont celles-là mêmes que nous avons sauvées et où nous déposons nos économies. La fraude fiscale chez nous porte sur 60 milliards. Nous avions nous-mêmes commandé une étude à DULBEA voici déjà 3 ans et nous avions alors estimé cette fraude à 48 milliards soit un manque à gagner pour l’Etat de 20 à 25 milliards. L’Europe est aujourd’hui obligée de reconnaître que la fraude fiscale fait perdre à tous les Européens, dont ceux à qui on a demandé le plus d’efforts, plus de 1000 milliards de recettes fiscales. Elle est obligée de faire un geste pour combattre cette fraude et l’évasion des capitaux vers les paradis fiscaux. Forcée de reconnaître que le secret bancaire ne sert qu’à servir cette fraude. Elle se dit prête à le supprimer. Nous devons maintenant saisir ce moment et continuer à exercer une pression pour que ces paroles ne soient pas bien vite oubliées comme l’ont été les repentirs du monde financier et des banques quand ils étaient aux abois en 2008.

Que de drames évitables Si on avait disposé de ces 1000 milliards, ou de ces 20 milliards chez nous, si on avait d’emblée porté le fer dans cette fraude et taxé comme il se doit ces capitaux migrateurs et volatils, on aurait évité bien des drames sociaux et personnels, des faillites, des pertes d’emplois, des expulsions, de la misère. Le moment est venu d’obliger le politique à changer de cap. Il faut en finir avec une austérité aveugle et contreproductive. En finir avec les paradis fiscaux, avec le laxisme ou la complicité en ce qui concerne la fraude fiscale et le secret bancaire. Faire contribuer tous les revenus à l’effort d’assainissement et dégager les moyens pour relancer l’économie sans tuer l’environnement, en finir avec les cadeaux fiscaux qui ne servent pas l’emploi. Recréer des emplois de qualité, redonner aux jeunes, exclus du marché du travail et aux plus âgés, qui en sont éjectés trop tôt, une perspective d’avenir et une sécurité.

Contre le précarité le 18/04 à Namur

Anne Demelenne Secrétaire générale

Rudy De Leeuw Président


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ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013

> ETIQUETAGE DES PRODUITS CHIMIQUES DANGEREUX

Cinq directives européenne amendées e 26 février, la Commission européenne a présenté une proposition «visant à améliorer la protection des travailleurs susceptibles d’être exposés à des produits chimiques sur leur lieu de travail»(1). Cinq directives seront amendées pour qu’elles s’alignent sur les dispositions du règlement CLP.

L

CLP est le règlement européen publié en 2008(2) sur la classification, l’étiquetage et l’emballage des substances et des mélanges. Ce règlement aligne l’ancienne législation de l’UE avec celle du SGH (Système Global Harmonisé de classification et d’étiquetage des produits chimiques établi par les Nations Unies). Ses objectifs principaux sont de faciliter le commerce international des produits chimiques tout en maintenant le niveau existant de protection de la santé et de l’environnement. Avant juin 2015, les symboles et les indications de risques et de protection (étiquette des emballages et fiches de données sécurité) seront harmonisés partout dans le monde. Les cinq directives concernées sont celles sur: la signalisation de sécurité et de santé au travail; la santé et la sécurité des femmes enceintes, accouchées et allaitantes; les jeunes travailleurs; l’exposition aux agents chimiques; et, enfin, celle sur l’exposition aux agents cancérigènes et mutagènes(3). Le niveau de protection des travailleurs ne sera pas fondamentalement amélioré. Il ne s’agit en effet ici que d’une harmonisation de la législation européenne avec le règlement CLP. Le champ d’application de la directive sur les agents cancérigènes n’est pas encore revu, or nous plaidons depuis des années pour une extension de cette directive aux agents toxiques pour la reproduction. La proposition de la Commission européenne est maintenant transmise pour approbation au Parlement européen et au Conseil des ministres de l’Union. (1)

http://europa.eu/rapid/press-release_IP-13-158_fr.htm (2) Règlement CE 1272/2008 (3) Directives 92/58, 92/85, 94/33, 98/24 et 2004/37

> LUNCH-DÉBAT

> BROCHURE FGTB

REACH cinq ans après

Fin de carrière: quelles possibilités?

31 mai 2013 de 12h30 à 13h30 au campus du Solbosch Le règlement européen REACH va bientôt fêter ses cinq ans. REACH est l’abréviation de Registration, Evaluation and Autorisation of CHemicals. Il s’agit du règlement européen sur le commerce des substances chimiques. Il a été officiellement adoptée en juin 2007 et mis en place en juin 2008. Ses deux objectifs principaux sont d’assurer un haut niveau de protection pour la santé humaine et l’environnement et de renforcer la position concurrentielle de l’industrie chimique européenne. Les bénéfices de REACH pour l’amélioration de la santé et la sécurité des travailleurs sont incontestables. L’institut syndical européen (ETUI), propose une discussion multidisciplinaire pour dresser un bilan de REACH dans les entreprises après cinq ans de mise en œuvre. Ce lunch-débat aura lieu le 31 mai 2013 de 12h30 à 13h30 au campus du Solbosch. Il est ouvert à tous. Informations et inscriptions au 02/650 45 80, au 02/650 67 36 ou à l’adresse benoit. draps@ulb.ac.be. Site web: http://formcont.ulb.ac.be/

Le pacte de solidarité entre les générations et les dernières mesures prises par le gouvernement visent à contraindre l’ensemble des travailleurs à prolonger leur carrière. Le combat mené nous a permis de tempérer les conséquences les plus pénibles de ces décisions. À l’avenir, il sera toutefois beaucoup plus difficile de prendre un RCC ou sa pension anticipée. Nous avons dans l’édition du 29 mars de Syndicats donné un aperçu schématique des possibilités qui s’offrent encore à vous en ce qui concerne les fins de carrière: crédit-temps, régime de chômage avec complément d’entreprise, pension… La FGTB publie une brochure beaucoup plus détaillée à ce propos. Cette brochure entend vous guider dans les possibilités offertes aux travailleurs pour réduire leur temps de travail ou arrêter de travailler à la fin de leur carrière. Elle est destinée à un public averti vu la complexité de la législation. Elle se veut néanmoins être un manuel utile aux délégués et aux professionnels du social, afin de leur permettre de répondre aux nombreuses questions des travailleurs. Elle sera accessible ou téléchargeable sur notre site www.fgtb.be.

> INDEX

Commandez déjà le Guide fiscal Inflation en avril: 1% FGTB 2013 2013

Il contiendra: - Les nouveautés et nouvelles rubriques pour l’exercice 2013. - En outre, seront reprises certaines mesures qui auront une influence sur les revenus de l’année 2012 (déclaration 2013): • une série de conseils pour aider les affiliés à remplir leur déclaration en 2013, un barème fiscal facile à l’emploi, etc.; • le barème du précompte professionnel applicable à partir du 1er janvier 2013 et retenu sur les salaires, traitements, pensions et autres différentes allocations sociales. La partie relative au barème du précompte professionnel comprendra également les tarifs spéciaux appliqués au pécule de vacances, au treizième mois, aux indemnités de préavis; • les procédures à suivre et les délais à respecter lorsque vous n’êtes pas d’accord avec l’imposition établie (comment introduire un recours? quels recours? dans quels délais? chez qui?);

Mois

modérateurs INAMI (franchise fiscale); - L’intervention du fisc en ce qui concerne le décompte de la «cotisation spéciale de sécurité sociale»;

GH oVFDO

Le nouveau Guide fiscal FGTB pour l’exercice d’imposition 2013-revenus 2012 sortira de presse vers la fin du mois de mai.

Indexsanté

Indexsanté lissé

Base 1996 =100

Inflation

Hausse des loyers

Janvier

121,63

120

199,97

136,52

1,46

1,48

Février

122,02

120,27

120,07

136,83

1,19

1,09

Mars

122,19

120,5

120,21

137,09

1,11

1,25

Avril

122,14

120,49

120,32

137,08

1,00

1,26

Index normal: l’index mesure l’évolution réelle de tous les prix. Pour le mois d’avril 2013, on enregistre une inflation de 1% par rapport à avril 2012.

- Des renseignements utiles pour certaines catégories de personnes (pensionnés, é t u diants), p o u r faire face à certaines situations (exercice d’une activité indépendante complémentaire) et pour obtenir certaines réductions du précompte immobilier;

Loyers: l’index-santé est expurgé des prix des carburants, des alcools et du tabac. Il sert de base à l’indexation des loyers à la date anniversaire de la signature du bail. Par rapport à avril 2013, l’index santé a augmenté de 1,26%.

*XLGH oVFDO

Vous y retrouverez également: - L’imputation fiscale des tickets

Index normal

- Le schéma de calcul du revenu imposable et des impôts dus.

Pour commander le guide fiscal FGTB 2013, il vous suffi t de verser 6 euros (frais de port inclus) sur le compte n° BE07 8783 9859 0166 avec la mention «guide fiscal» en indiquant bien votre nom et adresse complète.

Pour rappel, on trouve sur le site du SPF Economie un calculateur de loyer très pratique: http://statbel.fgov.be/fr/statistiques/chiffres/economie/prix_consommation/calculateur_loyer/ Allocations sociales: Le prochain taux-pivot (par rapport à l’index-santé lissé) qui entraînera une hausse de 2% des allocations sociales est 122.01.

Rédaction: Syndicats - 42 rue Haute, 1000 Bruxelles Nicolas Errante: rédacteur en chef - Tél.: 02/506.82.44 Aurélie Vandecasteele: journaliste. Tél.: 02/506.83.11 E-Mail: syndicats@fgtb.be Secrétariat: Sabine Vincent - Tél.: 02/506.82.45 Service abonnements: 02/506.82.11


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013

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> COLLOQUE CEPAG

Sans emploi, travailleurs, bientôt tous pauvres? Dans la foulée de la manifestation de la FGTB contre la précarité à Namur le 18 avril dernier, le CEPAG organisait le 22 avril un colloque qui mettait en présence les différents acteurs de terrain de la lutte contre la pauvreté: syndicats, associations et CPAS. Et le sentiment général est plutôt à l’inquiétude pour ne pas dire à l’indignation. Les récentes réformes du chômage, dégressivité des allocations et limitation de l’allocation d’attente à 3 ans, vont faire plonger 150.000 personnes, voire plus, sous le seuil (de risque de) pauvreté qui s’ajouteront aux 200.000 qui y sont déjà. a Wallonie a beau être sur la voie du redressement, avoir un taux de croissance qui commence à rendre jalouse la Flandre, avoir créé 60.000 emplois grâce au Plan Marshall 2.vert, elle n’en compte pas moins près de 200.000 chômeurs complets indemnisés (prépensionnés non compris). Parmi ceux-ci 19% de jeunes de moins de 25 ans et 46% de chômeurs de longue durée, 59% de peu qualifiés. Ces chiffres expliquent pourquoi les récentes mesures de «réforme du chômage» qui ont commencé à être mises en œuvre, à savoir la dégressivité accélérée des allocations de chômage et la limitation à 3 ans des allocations d’insertion pour les jeunes, inquiètent particulièrement tous les acteurs de la lutte contre la pauvreté, syndicats, associations et CPAS.

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A l’heure actuelle, 200.000 chômeurs, indemnisés sur base d’un temps partiel ou du salaire minimum ainsi que les 102.000 bénéficiaires de l’allocation d’insertion ont déjà une allocation inférieure au seuil de pauvreté fixé à 1.000 euros pour un isolé, 1.500 euros pour deux adultes à un revenu et 2.100 pour un ménage avec deux enfants.

La combinaison des nouvelles mesures en chômage va à terme faire plonger 150.000 personnes supplémentaires sous ces seuils alors que par ailleurs on prétend vouloir lutter contre la pauvreté ou – version européenne – améliorer la cohésion sociale.

CPAS inquiets Côté CPAS, on a déjà encaissé la migration des exclus du chômage. En Juillet 2011, les CPAS wallons rendaient publique une étude réalisée par Ricardo Cherenti qui montrait que les sanctions infligées dans le cadre du contrôle de disponibilité – dont la moitié définitives - leur avaient déjà coûté 48 millions d’euros. Au 31 octobre 2010, les CPAS wallons prenaient en charge un total de 4 615 personnes, soit 9,5 % du public des CPAS, ayant subi une sanction de la part de l’Onem. L’évolution de 2005 à 2010 montrait une progression de 1.237%! En juin 2012, Claude Emonts, le Président de la Fédération des CPAS de Wallonie, relançait un cri d’alarme à propos de la dégressivité des allocations de chômage: «le Gouvernement fait la soustraction, les CPAS paient l’addition:

Manifestation de la FGTB contre la précarité à Namur le 18 avril dernier • la dégressivité aboutira à précariser les personnes et les ménages touchés par la mesure. Dans nombre de cas, ces personnes et ménages viendront chercher une aide sociale complémentaire au CPAS et/ou ils feront appel à un service spécialisé du CPAS (médiation de dettes, énergie, etc.); • le taux cohabitant, sera inférieur au revenu d’intégration (RI= minimex). Dès lors, dès que deux cohabitants seront au chômage, leurs ressources financières seront inférieures à celles qu’ils percevraient au CPAS. Il ne fait aucun doute qu’ils viendront chercher un complément en RI au CPAS de leur commune;

Les chiffres Seuil de pauvreté

Salaire min. net

Forfait chômage

Allocation d’insertion

Revenu d’intégration (CPAS)

Chef de ménage (2 adultes/1 revenu)

1.500e*

1.330e à 1.530e**

1.113e

1.084e

1.068e

Isolé

1000e*

1.280e

934e

802e

801e

1.228e

494e

417 ou 445e

534e

Cohabitant

* Ce montant prend en compte tous les revenus, y compris d’ éventuelles allocations familiales, contrairement aux montants d’allocations. * * Le salaire minimum se décline en trois montants de 1.502 à 1.560 euros bruts selon l’âge et l’ancienneté. De même les retenues dépendent de la situation de famille.

• plus globalement, c’est toute la philosophie de notre sécurité sociale qui est mise à mal et qui mène les personnes déjà précarisées dans des situations de détresse. Et cette sécurité sociale mise à mal, le Gouvernement tend, petit à petit, à la communaliser, ce qui veut dire que cela coûtera bien plus aux CPAS.» Cela veut dire aussi que l’aide sociale localisée en se substituant à la sécurité sociale générale, sera à géométrie variable. Si les règles sont générales et contraignantes pour ce qui des conditions d’octroi du revenu d’intégration, explique Ricardo Cherenti, il en va tout autrement des aides complémentaires qui dépendent largement de la prospérité – ou de l’impécuniosité - des communes et parfois même relèvent de la plus complète subjectivité. Il est ainsi assez significatif que la limitation des moyens financiers - et l’obligation d’établir des ordres de priorité qu’elle implique - débouche finalement sur une catégorisation des pauvres. On mène ainsi campagne pour lutter contre la «pauvreté infantile» sans insister sur le lien évident avec la pauvreté des parents de ces enfants pauvres… Dans ce schéma d’appauvrissement, deux facteurs jouent un rôle prépondérant: le coût du logement et celui des énergies.

Logement, énergie chers soucis Selon le Réseau wallon pour un accès durable à l’énergie (RWADE), en 2011 on comptait en Wallonie 90.000 compteurs à budget électricité et 35.000 pour le gaz placés pour défaut de paiement. En cas de refus c’est la coupure. Il y en a eu 6.200 en électricité et 3.400 en gaz. Pour Aurélie Ciuti, ces chiffres sont représentatifs des difficultés d’un certain nombre de ménages wallons qui doivent naviguer entre surendettement et auto-rationne-

ment en énergie, étant entendu que pour ceux-là les investissements dans l’isolation ou autres moyens d’économies d’énergie sont exclus. A fortiori s’ils sont locataires. Et ceux-là contribuent pourtant comme tous les Wallons à payer le photovoltaïque réservé à ceux qui en ont les moyens. Le logement en location pose également un véritable problème dans les villes où les prix grimpent au même rythme que les prix de l’immobilier. Enfin la santé est un autre facteur d’appauvrissement. Selon Christian Legrève de la Fédération des Maisons médicales, le lien a été démontré par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) entre l’environnement socio-économique et la santé. La bonne santé d’une population dépend plus de ce facteur que de la qualité du système de santé. Cela implique que la partie la plus fragilisée économiquement de la population est aussi celle qui connaît les taux les plus élevés de morbidité et de mortalité. En conclusion de la journée, Thierry Bodson, le Secrétaire général de la FGTB wallonne en appelle à la conjonction des forces de tous les acteurs de la lutte contre la pauvreté pour former un mouvement citoyen capable d’enrayer la spirale négative des politiques d’austérité dirigées contre les travailleurs sans emploi mais qui tirent aussi vers le bas les conditions de travail et de salaire de tous les travailleurs. Ainsi, rappelle-t-il, les économies espérées de la dégressivité des allocations de chômage ne rapporterait, selon l’estimation de l’IW-FGTB que 70 millions au budget fédéral alors que les intérêts notionnels dont a bénéficié en 4 ans le groupe Fortum (producteur d’énergie) qui a installé une société boîte aux lettres en Belgique pour les avantages fiscaux, s’élèvent à 1.2 milliard… Preuve, selon lui que la mesure est plus idéologique que budgétaire.


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UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013

Journée de clôture Ubot s-cool occasion unique de rencontrer leurs collègues des autres coins du pays. Subdivisés en plusieurs groupes, sur six autocars bien remplis, les militants ont visité le MSC Terminal, le Centre de Formation du Port d’Anvers et le Centre portuaire de Lillo. Si cette journée de clôture est devenue un événement à travers les frontières des groupes professionnels, c’est grâce à nos collègues du Port d’Anvers qui ont accompagné les divers groupes comme guide. Il va de soi que surtout leur explication a enrichi les connaissances des militants du transport routier et de la logistique. lus de 300 militants UBOT sont descendus en autocar, en voiture ou en train à notre Centrale à Anvers le lundi 22 avril 2013. Ils s’étaient donné rendezvous pour la journée de clôture des cinq jours de formation des militants UBOT S-Cool. S-Cool est la formation de base que l’UBOT organise pour les militants venant d’être élus lors des dernières élections sociales.

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Lors des quatre jours précédents, organisés dans les Régionales, ils ont pu enrichir leurs connaissances sur des sujets sectoriels comme le deuxième pilier de pension, le

calcul des salaires, l’assurance hospitalisation, les avantages offerts par les fonds sociaux, le levage de charges, les conditions de travail et de salaire… Pendant la formation, on a prêté attention également à des sujets d’intérêt plus général, comme la communication, l’importance d’écrire un procès-verbal d’une réunion, le chômage, le travail intérimaire… La journée de clôture en question a été organisée à Anvers pour toutes les Régionales afin d’offrir aux militants de toutes les Provinces une

ment en ce qui concerne le secteur du transport. Dans son introduction il a attiré l’attention sur les diverses mesures gouvernementales. Certaines d’entre elles peuvent compter sur notre sympathie et ont d’ailleurs été prises sous notre pression. Nous pensons à ce sujet à l’abrogation des salaires des jeunes et à l’augmentation de certaines allocations sociales. Si le système d’indexation existe toujours encore en Belgique, c’est bien grâce aux actions de la FGTB, actions pendant lesquelles l’UBOT a d’ailleurs joué un rôle important. Mais de l’autre côté, nous devons constater qu’on essaie toujours de manipuler cet index. Et voilà ce que nous n’acceptons pas.

Le Secrétaire fédéral Frank Moreels a donné un aperçu de la situation économique, et plus particulière-

Il va de soi que la problématique relative aux statuts ouvriers / employés a été discutée. L’UBOT ne

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Frank a commenté en outre les projets de cahiers revendicatifs sectoriels dans lesquels l’accent a été mis sur un nombre de revendications qualitatives, comme le renforcement du deuxième pilier de pension et l’extension de l’assurance hospitalisation.

u cours de l’année écoulée, l’UBOT a lutté avec acharnement contre le dumping social dans le secteur du transport, et contre une libéralisation plus poussée de la directive sur le cabotage. Suite e.a. à notre pression, les contrôles ont été intensifiés (des inspecteurs supplémentaires ont été engagés) et une nouvelle initiative législative a été prise par le Secrétaire d’Etat à la Lutte contre la Fraude John Crombez. Un instrument est ainsi offert pour lutter contre la fausse indépendance et ceux qui font appel à des sous-traitants véreux seront tenus solidairement responsables. Notre action du 24 septembre 2012, menée ensemble avec d’autres syndicats comme la FNV Bondgenoten, et l’action du 9 octobre 2012 au niveau de l’ETF ont contribué à une plus grande pression afin de réaliser un résultat.

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La Commission européenne

Centre portuaire de Lillo: «Des militants UBOT attentifs»

Militants Ubot Transport routier et Logistique réunis à Liège

es militants de l’UBOT Transport routier & Logistique se sont réunis pour un Conseil fédéral des Militants à Liège le 20 avril 2013. Tous ont témoigné de leur attention toute entière et participé au débat à l’issue des discours. Les militants UBOT comme on les connaît… à leur meilleur. Comme Secrétaire de la Régionale UBOT de Liège-Namur-Luxembourg, hôtesse de la journée, Daniel Maratta a souhaité la bienvenue aux militants. De plus, il a saisi l’occasion pour souligner la position importante de la région, entre autres dans le domaine du transport et de la logistique. Ainsi, le Port autonome de Liège et l’aéroport sont deux atouts logistiques particuliers. Mais également dans la région germanophone du pays des entreprises de transport importantes sont établies. L’UBOT y installera une permanence. Bref, l’UBOT connaît un succès grandissant dans la région. Et elle a la ferme intention de continuer sur sa lancée.

14 mai: action pour un transport (plus) équitable en europe

veut pas de la grisaille. Elle veut d’urgence une amélioration du statut des ouvriers, et notamment l’abolition du jour de carence et de meilleurs périodes de préavis lors d’un licenciement. Pour commencer. Evidemment , le temps, toutes les discriminations doivent disparaître… mais les statuts spécifiques e.a. pour les travailleurs portuaires, marins, pêcheurs et ouvriers du commerce de combustibles doivent être sauvegardés. Ensuite, Frank a commenté les négociations sur la classification des fonctions pour le personnel roulant et le personnel des garages du secteur du transport de choses et de la logistique. Il a terminé son discours avec une citation: «Le succès et l’échec ne sont jamais définitifs. Ce qui compte c’est le courage de persévérer. D’où je vous invite à persévérer tous ensemble pour résister à l’épreuve de cette époque difficile. Et pour ne jamais perdre le courage!» Ensuite, un débat intéressant et animé a eu lieu avec de nombreuses interventions de la part des militants-mêmes. Carine Dierckx, Philippe Dumortier, Didier Bonamy, Stefano Gebbia, Jean Gillis, JeanClaude Vandewalle en Daniel Maratta ont participé et contribué à ce débat. Frank Moreels a répondu à toutes leurs questions et remarques. A l’issue du débat, les participants ont eu l’occasion d’échanger leurs impressions avec un sandwich et un verre. Nous pouvons être fiers du résultat. Les projets de cahiers revendicatifs ont été complétés et nous permettront d’entamer la concertation sectorielle.

Peu à peu nos points de vue ont également été entendus par certains patrons. Mais ceci ne vaut pas pour le Commissaire européen Siim Kallas. Notamment Monsieur Kallas reste toujours en faveur d’une réglementation assouplie du cabotage. Qu’il hypothèque ainsi l’avenir de dizaines de milliers de travailleurs du transport et de milliers d’entreprises, est le moindre de ses soucis. Nous devons à tout prix l’arrêter!

Action le 14 mai Frank Moreels: «Le 14 mai, les syndicats européens, unis dans la Fédération européenne des Ouvriers du Transport (ETF), mèneront une action ensemble contre les «plans de cabotage» de Monsieur Kallas. Des syndicats belges, néerlandais, allemands et scandinaves, tous se réuniront pour crier une halte à Kallas.

Nous avons besoin de votre soutien. Ou mieux : vous avez besoin de soutien l’un de l’autre: il vous est encore possible d’arrêter Kallas. Avec votre soutien un résultat positif pourra être obtenu.»

C’est quoi le cabotage? Selon les règles de cabotage actuelles un transporteur établi à l’étranger ne peut exécuter que 3 transports intérieurs endéans les 7 jours suivant un transport international. Une libéralisation de ces règles engendrait un drame pour le transport intérieur belge. Neuf chauffeurs sur dix travaillent notamment dans le transport intérieur. En effet, les règles en question forment le dernier mur de défense à notre disposition pour arrêter les firmes boîte aux lettres de l’Europe de l’Est qui opèrent en dessous du prix du marché. Révoquer ces règles c’est assassiner le secteur du transport belge.

14 mai: Qu’allons-nous faire? En ce moment, les actions sont préparées. Nous voulons surprendre Kallas et ses amis. D’où nous n’allons pas encore raconter ce que nous avons l’intention de faire. Une chose est pourtant certaine: il s’agira d’une action dont Kallas se souviendra encore pendant longtemps. Notez donc déjà le 14 mai dans votre agenda.

Pour un avenir du transport (plus) équitable Un marché du transport européen (plus) équitable ne pourra être réalisé que si la Commission européenne laisse tomber ses plans inacceptables. Même sans libéralisation du cabotage, il restera encore beaucoup de travail à faire pour éliminer des abus, améliorer les contrôles sur la fraude CCT et arrêter l’exploitation. Pour réussir, nous devrons pouvoir compter sur des règles de jeu claires et non assouplies. Votre soutien est indispensable à ce sujet. Participez donc aux actions du 14 mai!

Comment participer? Vous n’avez qu’à vous annoncer via info@ubot-fgtb.be ou consulter la page Facebook de l’UBOT: ubot-fgtb Transport & Logistique. Nous vous tiendrons alors au courant des plans et préparations. Ainsi, vous saurez comment et quand vous pourrez participer à l’action. Attention! Il s’agira d’une action à laquelle vous pourrez participer n’importe où vous êtes. Le 14 mai, vous pourrez contribuer au succès de l’action à partir de quel endroit qui soit. Vous recevrez encore davantage d’info de la part de votre Régionale UBOT ou via e-mail si vous avez déjà été enregistré(e) dans notre banque de données.


ACTUALITÉS

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Quand la crise s’attaque directement à l’estomac

’Insee, l’institut national des statistiques en France, en atteste: en 2012, les Français ont consommé moins, globalement. En février 2013, les dépenses en matière d’alimentation diminuaient de 0,4%, tandis que les dépenses énergétiques augmentaient de quasi 2%, en raison des températures hivernales persistantes. Une diminution qui semble minime, mais qui démontre les effets de la crise et de l’austérité ambiante. L’Insee démontre par ailleurs que depuis l’an 2000, seules les années 2008, 2009 et 2012 démontre une telle baisse de la consommation des ménages. En Belgique, les statistiques affirment que la part du budget consacré au poste «alimentation-boissons-tabac» a également baissé de 0,3% entre 2008 et 2009.

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Au-delà de la quantité, la qualité de la nourriture achetée en prend aussi un coup. La crise et les difficultés financières rencontrées – ou craintes - par les familles les poussent à remplacer leurs achats habituels par des alternatives moins chères, ce qui peut avoir un impact négatif sur le régime alimentaire et donc sur la santé. Le CRIOC, dans une analyse datant de 2011, intitulée «les consommateurs et la crise», indiquait que la pauvreté et la baisse du pouvoir d’achat était la plus grande préoccupation des Belges, juste devant la montée du chômage. En réponse à cette crainte, les personnes interrogées dans le cadre de l’étude ont généralement admis faire des économies sur tous les postes du budget de

leur ménage. Une personne sur trois (30%) a déclaré que ces économies touchaient notamment les dépenses alimentaires. Cette proportion était, fin 2011, beaucoup plus importante que deux ans auparavant, où seuls 18% des personnes interrogées évoquaient des coupes dans ce domaine. «Quasi cinq consommateurs sur dix déclarent avoir modifié leurs comportements d’achat en recherchant les promotions. Quatre sur dix établissent des menus pour éviter de gaspiller, privilégient les marques de distributeurs, se rendent moins souvent au café ou substituent certains produits à d’autres (viande par oeufs par exemple).» Les ménages à revenus modestes et les familles nombreuses ont davantage modifié leurs habitudes. (Etude complète: http://www.oivo-crioc. org/files/fr/6176fr.pdf) La crise, on le sait, touche toute l’Europe, et le sud particulièrement. Dans une récente analyse diffusée par JolPress, l’agence nationale des statistiques italiennes décrivait une situation similaire à celle que nous connaissons chez nous: les ménages italiens réduisent leurs dépenses alimentaires et concentrent leur argent sur les produits «discount». Plus de 13% des Italiens disent acheter de la nourriture moins chère et de qualité inférieure en réponse à la crise. Parallèlement, les ventes des supermarchés et magasins discount ont augmenté de 1,2 % en 2011, tandis que les achats dans les petits magasins d'alimentation ont reculé de 1,4%.

©istockphoto.com

Les Européens se nourrissent moins, ou différemment, depuis le début de la crise. Les pays du sud du continent européen sont davantage touchés, mais la tendance est néanmoins généralisée. En Grèce, il ne s’agit pas d’un détail dans le contenu du frigo. Des gens, et plus particulièrement des enfants, souffrent de la faim.

La faim en Europe, une réalité En marge de ceux qui doivent rogner sur leur budget nourriture, il y a aussi ceux qui n’ont tout simplement plus de quoi se payer à manger. En Europe, les associations d’aide aux plus démunis et les banques alimentaires crient au secours. Depuis le début de la crise, le nombre de leurs bénéficiaires ne fait qu’augmenter. Et de se diversifier. On est loin du sans-abri qui frappe à la porte d’une association. Retraités, jeunes sans emploi voire même travailleurs pauvres et familles ont désormais recours à cette aide. Ces quelques lignes introductrices du Rapport d’activité 2011 des banques alimentaires belges prouvent que cette réalité existe également dans notre pays. «L’année 2011 sera inscrite dans les annales comme une année difficile. La crise financière, la deuxième en peu d’années après

celle de 2008, a fait ressentir ses effets sur les plans économique et social. Le nombre de démunis qui ont fait appel aux Banques Alimentaires a atteint le chiffre record de 117.440.» Parallèlement les apports en nourriture ont tendance à se tasser, ce qui rend la distribution encore plus difficile. Ailleurs en Europe, on souffre de la même manière du côté des associations. La Fédération Européenne des Banques Alimentaires (FEBA), qui coordonne 245 centres de collecte et de distribution de denrées alimentaires dans 21 pays d’Europe, contribue à nourrir 5 millions d’Européens dans le besoin – un chiffre qui a considérablement augmenté depuis la crise financière, selon la présidente de cette fédération. (http://www.banquealimentaire. org/)

En Espagne, l’augmentation du taux de chômage et donc de la pauvreté pousse également la population – même active – à frapper à la porte des banques alimentaires et associations. Le chômage en Espagne a encore progressé au premier trimestre 2013, atteignant le triste record de 27,16% avec plus de six millions de sans-emploi. Fin mars, l'Espagne, quatrième économie de la zone euro, soumise à un effort de rigueur sans précédent, comptait 6.202.700 chômeurs, soit 237.400 personnes de plus qu'au trimestre précédent, selon les chiffres de l'Institut national de la statistique. Parmi les pays de l'Union européenne, le taux de chômage en Espagne se situe à peine derrière celui de la Grèce, qui atteignait 27,2% en janvier.

De plus en plus d'enfants grecs ont faim es enfants grecs qui vont à l'école sans tartines et sans argent pour la cantine, il y en a malheureusement de plus en plus. Les mesures drastiques d'austérité qui ont été prises en Grèce ont plongé la population dans la pauvreté et le désarroi. Le New York Times publiait récemment une grande enquête sur la situation de ces écoliers. Un constat inacceptable.

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Le directeur du programme de santé Prolepsis, Athena Linos, estimait qu'en 2012, 10% des enfants grecs de l'enseignement primaire et du début du secondaire étaient confrontés à l'«insécurité alimentaire». Ce qui signifie qu'ils étaient confrontés à la faim et la malnutrition, ou qu'ils risquaient de l'être prochainement. Une travailleuse au sein d'une école primaire dans la ville d'Acharnes va plus loin: elle affirme qu'une soixantaine de ses élèves, sur un total de 280, souffrent de malnutrition. Les enfants amènent à l'école les aliments les moins chers: du riz, des lentilles,

des pâtes. Au sein de cette école, un jeune garçon s'est évanoui de faim. Pour elle, le plus dur est de voir à quelle vitesse la situation se dégrade. «Il y a un an encore, ce n'était pas comme ça.» En Grèce, en plus de lutter pour son emploi et pour le maintien de ses droits, on lutte pour la survie. Avec un chômage supérieur à 27% et des droits sociaux considérablement rabotés lors des différents «sauvetages» du pays, de nombreuses familles à faible (ou sans!) revenus sont désormais incapables de payer la cantine scolaire, une fois les économies de toute une vie épuisées.

propres les repas de leurs élèves, voire de leurs familles.

Des programmes comme Prolepsis travaillent, grâce à des dons privés, à apporter aux enfants la nourriture nécessaire. A l'heure actuelle, 20 000 enfants issus d'écoles publics reçoivent chaque jour un fruit, un sandwich et du lait. Le gouvernement grec, ou encore l'Eglise orthodoxe contribuent également à fournir de la nourriture aux écoles. Certains établissements mettent la main à la pâte et financent à fonds

La fondation Prolepsis (dons en ligne pour le programme d'apport scolaire aux écoles): http://www.prolepsis.gr/new/

Le dossier du New York Times a permis de révéler au monde l'amère réalité grecque, et l'effet dévastateur de l'austérité sur la population. «Cet article est tout ce qu'il y a de plus vrai», confirme une habitante d'Athènes. «C'est tragique. Pour ma part je n'ai pas d'enfants, mais depuis le début de la crise je travaille deux fois plus qu'avant, et je gagne moins. Je ne peux même pas imaginer ma situation si j'avais des enfants à charge, ou un parent malade.»

Dossier du New York Times (en anglais): http://www.nytimes. com/2013/04/18/world/europe/ more-children-in-greece-startto-go-hungry.html?ref=globalhome&_r=0

En savoir plus... Reportage de la web TV Zoom.in sur la situation en Espagne: http://www.dailymotion.com/video/ xsfzzk_l-espagol-moyen-a-besoin-des-banquesalimentaires_news


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SANTÉ AU TRAVAIL

LE PROJET D’ACCO

Une nouvelle maladie professionnelle: le «technos Travailler au chaud, bien calé dans un fauteuil ou en tout cas une bonne chaise de bureau, ouvrir son courrier d’un clic de souris, le classer, le jeter, y répondre sans lever ni le derrière, ni même le coude, tapoter à longueur de journée sur un clavier, en jetant de temps à autre, lorsque l’informatique ne l’a pas encore bloqué, un coup d’œil sur Facebook, ou consulter au moment propice les pubs de vacances, qui oserait se plaindre de ses conditions de travail d’employé type? Les ouvriers de production ont vu aussi les systèmes évoluer. Bon nombre de chaînes de production ne nécessitent qu’une surveillance et c’est l’informatique qui se charge des routines. Si le cadre est moins cosy qu’un bureau, le travail des opérateurs de ces systèmes est en fin de compte assez proche de celui des employés de bureau. Et puis, de plus en plus souvent, à un certain niveau de fonction ou de salaire, à l’ordi du bureau s’ajoutent les petits plus pour rendre le «package salarial» attractif: smartphone, PC portable ou tablette. La médaille a pourtant son revers. Les nouvelles technologies de la communication ont aussi leurs nuisances. Plus question de laisser trainer le courrier en retard à la Gaston Lagaffe. Les exigences de productivité sont montées de plusieurs crans. Entre les mails et le téléphone, on est tout le temps sollicités pour un oui ou pour un non et après un jour de congé il faut passer une matinée à lire ses mails et leurs annexes. Les frontières du bureau ont explosé. On peut ramener du travail à domicile. On est joignable tout le temps partout même pendant les congés même au bout du monde. Le sans fil est devenu un fil à la patte invisible. Et même en se limitant au lieu de travail, c’est maintenant la machine qui donne le rythme. Et le pire du pire, c’est justement quand elle ne marche pas. La panne réseau ou de l’informatique paralyse tout. A l’occasion de la journée du 28 avril dédiée à la santé et à la sécurité au travail, la FGTB a voulu mesurer ce stress au travail lié aux nouvelles technologies. Une enquête en ligne nous révèle que derrière les «bonnes conditions de travail» il y a aussi un stress que nous avons baptisé «technostress». Enfin derrière le stress provoqué par la machine, il y a aussi l’employeur «Big Brother» qui dispose aujourd’hui de moyens– pas toujours licites - de contrôler tout ce que l’on fait ou que l’on ne fait pas avec les cas extrêmes que sont les call-centers où l’écoute est permanente et hélas légale. Enfin, et cela reste encore une inconnue: les ondes électromagnétiques émises par ces appareils, principalement GSM et smartphones, ne comportent-elles pas des risques à long terme pour la santé?

> ORDI, SMARTPHONE, TABLETTE...

Un peu de tout un peu partout Les moyens de communication modernes ont envahi les lieux de travail. Les technologies de communication se complètent et se cumulent. Elles nous suivent partout. Il est clair, au vu de ces chiffres qui totalisent plus de 100%, que ceux qui disposent d’un ordinateur fixe, ont aussi un GSM ou smartphone et/ou un portable et/ou une tablette.

Utilisez-vous l’un ou l’autre des outils suivants pour le travail? (Plusieurs réponses possibles)

L’usage courant de ces moyens de communication ne facilitent pas toujours la vie. Au contraire: pour 68% des utilisateurs d’un GSM ou d’un smartphone à usage professionnel, c’est un facteur de stress. Même chose pour 72,5% des utilisateurs d’un ordinateur.

Considérez-vous les outils de communication que vous utilisez comme un facteur de stress PENDANT les heures de travail?

L’enquête en ligne de la FGTB a été réalisée du 20 mars au 10 avril 2013. 1760 personnes y ont répondu, dont: • 47% d’hommes et 53% de femmes; • 33% moins de 40 ans, 31% 41-50 ans, 33% 50-60, 4% 61 ans et plus; • 84% de travailleurs du secteur privé; • 62% d’employés, 28% d’ouvriers, 10% de cadres; • 76% de temps-pleins, 24% temps partiels.

«À COMMANDE NU

La machine m’im

Au XXIe siècle, on pourrait croire que s’aperçoit aujourd’hui que c’est sou des répondants (53,6%) voient leur r totalement par une machine ou un

Votre rythme de travail dépend machine?

Deux travailleurs sur trois, dont le vitesse d’une machine (hardware mentalement, mais aussi physiquem gine d’une surcharge psychique ou dernier cas des répercussion sur la s musculo-squelettiques.

Les douleurs muscu- En souffrez laires ou articulaires (Plusieurs sont généralement associées au travail répétitif, à la chaîne ou au travail lourd. Notre enquête montre que même un travail de bureau apparemment léger peut causer des douleurs aux mains, aux poignets, aux épaules, au cou. Presque un quart des répondants se plaignent de telles douleurs et 43% en s

Souffrez-vous de douleurs au n poignets, des doigts ou au nive des bras qui pourraient être lié technologies mobiles (liées à m

> TÉMOIGNAGES

C’est encore pire sans La plus grande frustration et le pire du stress, c’est quand ça ne fonctionne pas ou que le système est trop lent. La charge de travail reste égale mais si le système informatique ne fonctionne pas ou pas bien, on doit quand même faire le boulot. Il faut alors terminer le soir chez soi, ou pendant la pause déjeuner ou quand ça finit par remarcher. C’est ça le stress de 2013!

Certains répondants se plaignent des performances des moyens de communication mis à leur disposition

L’enquête

> TRAVAILLEUR

«Il faut que les appareils qui sont à notre disposition pour le travail soient plus performants, plus rapides. On a l’impression qu’on nous demande de travailler plus avec des moyens qui ne sont pas au top» . «Je souffre surtout du «syndrome informatique»: il me semble que mon ordinateur ne va jamais assez vite et prend de plus en plus de temps pour effectuer les demandes que j’encode».

> TÉMOIGNAGES

«Je souffre depuis deux ans de d épaules et malgré de nombreuse vois pas vraiment d’amélioration.

«Dans mon entreprise, les infirmiè plaignent des difficultés pour travai

Dans notre call-center on a surto nombreux dans un même espace pour souffler un peu au calme. En lourde. Et je ne parle pas de l’impri et qui fait aussi du boucan.


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ORD INTERPROFESSIONNEL

stress»

UMÉRIQUE»

mpose le rythme

e l’automatisation est libératrice. On uvent le contraire. Plus de la moitié rythme de travail dicté en partie ou n ordinateur.

d-il de la vitesse d’une

> GSM & MAILS

Considérez-vous les outils de communication suivants comme un facteur de stress EN DEHORS des heures de travail ?

Un fil à la patte Ils ont beau être sans fil, les moyens de communication modernes n’en constituent pas moins un fil à la patte qui relie les employés à leur employeur et augmente la pression sur les premiers. En dehors des heures de travail, 68.7% des répondants estiment que l’usage du GSM ou smartphone est autant une source de stress que pendant le travail (voir plus haut). Pour l’utilisation d’un ordinateur en dehors des heures de travail, le pourcentage est nettement moins élevé (y compris comparé à son utilisation au travail), avec un chiffre de 47.8%. D’autre part, on notera que le pourcentage, pour l’utilisation d’une tablette comme «facteur de stress» est semblable en dehors des heures et pendant les heures de travail: 34.1% des répondants soulignent que l’utilisation d’une tablette en dehors des heures de travail est une source de stress.

«Notre employeur agit comme si nous étions «mariés» à l’entreprise, surtout les cadres! Il n’est pas rare que le personnel (sans GSM de société, quel que soit son statut) donne son numéro de GSM privé à son manager («au cas où») ou à des collègues qui le transmettent à leur tour. Des abus sont constatés mais c’est devenu normal!». «J’ai plusieurs fois été ennuyé par mon employeur car je ne répondais pas immédiatement à mon GSM en dehors des heures de travail. Parfois même. Il m’a été demandé de toujours avoir mon GSM sur moi, en cas d’imprévu»

Addicts légers et accros graves du mail

Quelles solutions?

En dehors des heures de travail, ressentez-vous LE BESOIN de vérifier l’arrivée de nouveaux messages professionnels sur vos appareils mobiles?

Pour éviter les troubles musculo-squelettiques, certains répondants ont mentionné faire des exercices d’étirement, alterner la souris de l’ordinateur d’une main à l’autre ou ont amélioré l’ergonomie de leur poste de travail (souris, écran, chaise,…).

e rythme de travail dépend de la e ou software), disent en souffrir ment. Cette dépendance est à l’oriu physique de travail. Avec dans ce anté physique comme les troubles

Les employeurs non plus ne semblent pas très conscients des conséquences potentiellement néfastes du technostress: plus de la moitié de nos répondants indiquent que l’employeur n’a pas pris de mesures, 29% disent ignorer si l’employeur a pris des mesures ou non.

z-vous ? réponses possibles)

L’accès à ses En dehors des heures de travail, ressentez-vous mails profesl’OBLIGATION de vérifier l’arrivée de nouveaux messages professionnels sur vos appareils mobiles? sionnels fait

reculer les frontières de la conscience professionnelle au-delà du raisonnable et au détriment de la vie privée. Même sans obligation, beaucoup n ’ a r r ive n t pas à se déconnecter complète-

souffrent de temps en temps.

niveau des mains, des au du cou, des épaules ou es à l’utilisation de ces mouvements répétitifs)?

douleurs aux poignets, coudes et es visites chez le spécialiste, je ne . Cela m’inquiète pour l’avenir».

ères utilisent des tablettes, elles se iller toute la journée avec celles-ci».

out un problème de bruit: on est e. Je file parfois aux toilettes juste n fin de journée j’ai parfois la tête imante qui se trouve à côté de moi

Les réponses à cette question sont inquiétantes: près de la moitié des répondants disent n’avoir pris aucune mesure pour empêcher ou limiter les conséquences néfastes du travail avec des moyens de communication électroniques. D’ailleurs, seuls 16% des répondants disent éteindre leurs appareils, ce qui indique aussi l’usage fréquent, et le besoin d’être joignable. Les répondants ont aussi mentionné mettre leur GSM en mode silencieux ou diminuer le son des messages, s’obliger à faire des pauses fréquentes et courtes ou faire du sport pour diminuer leur stress et leur dépendance aux différents appareils de communication.

ment du boulot. Pas moins de 25,4 % des répondants, soit un travailleur sur 4, disent avoir besoin de contrôler «constamment» ou «souvent» en dehors des heures de bureau, les messages qu’ils reçoivent à titre professionnel. Si l’on y ajoute les réponses obtenues au niveau de «oui, de temps en temps» on arrive à 60%. Inutile de dire que ceci peut donner lieu, dans une mesure plus ou moins grave, à une détérioration de la qualité de la vie privée.

> TÉMOIGNAGES «Même si mon employeur souligne (via mon chef direct) qu’il n’est pas nécessaire d’être joignable – consultable en dehors des heures de travail, il y a parfois malgré tout une pression psychique qui vous amène à vérifier si vous n’avez pas manqué des appels. Selon moi, il y a combinaison de deux éléments : s’adapter aux conditions de travail et moins s’inquiéter d’un éventuel retard dans le service suite à des décisions prises en haut d’employer moins de personnes pour ce travail.» «Les nouvelles technologies et particulièrement les «portables» (GSM, Blackberry, Pc portable) sont une vraie plaie en matière d’intrusion dans la vie privée. Les employeurs n’hésitent pas à vous contacter à n’importe quel moment en dehors du travail et des heures de travail. Vous vous sentez dans l’obligation de répondre et vous travaillez bien sûr gratuitement en dehors des heures, pendant vos congés, vacances, etc. À mon travail, on nous a même fortement conseillé de nous connecter aux mails de l’entreprise via notre propre ordinateur personnel. Beaucoup de mes collègues l’ont accepté, principalement les personnes à temps partiel».

Nos propositions 1°) Informer et prévenir Il est clair que l’information des travailleurs sur les risques du technostress laissent à désirer ou en tout cas que si le malaise est perçu, il n’est pas perçu comme un risque généralisé mais comme un problème individuel. Les représentants syndicaux dans les entreprises ont un rôle de prévention et de sensibilisation à jouer. Ils peuvent le faire en mettant ce point à l’ordre du jour des CPPT. Ils peuvent par exemple proposer la mise à disposition de matériel de prévention ou de moyens de protection (oreillettes pour GSM, Smartphone, ...). La FGTB réalisera une analyse secondaire pour pouvoir déterminer quelles actions exactement sont nécessaires dans les secteurs spécifiques. Selon une étude l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA), les mesures de prévention en matière de santé et sécurité au travail permettent des économies 4 à 5 fois plus importantes que les montants qu’elle demandent d’investir (1). 2°) Prendre en compte le risque technostress Mais d’ores et déjà nous demandons à la Direction générale du bien-être au travail (le service d’inspection du travail compétent) de veiller à ce que ce risque de “technostress” soit pris en compte dans les analyses de risques que les employeurs doivent réaliser en application de la réglementation relative au bien-être au travail. ET bien entendu que ce service d’inspection soit renforcé. Il faut savoir en effet qu’en moyenne, en Belgique, un inspecteur surveille le bien-être de 25.665 travailleurs alors que l’Europe et l’OIT recommandent une moyenne de 1 inspecteur/10.000 travailleurs. Parallèlement, la FGTB demande à la ministre de l’Emploi d’examiner de plus près la problématique des ondes électromagnétiques au travail, en concertation avec la ministre compétente pour la Santé publique. Ainsi que d’ organiser une réflexion sur les aspects ergonomiques de la technologie mobile. 3°) Respecter les temps de travail et la vie privée La FGTB rappelle que tout temps pendant lequel un travailleur est à disposition de son employeur doit être considéré comme du temps travail: ces pratiques et intrusions dans la vie privée doivent donc être strictement encadrées. (1)

Elsler, D et al. (2010), ‘A review of case studies evaluating economic incentives to promote occupational safety and health’, Scandinavian Journal of Work, Environment & Health, 36(4): 289–298. http://osha.europa.eu/en/topics/economic-incentives/review-case-studiesecon-incentives.pdf


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> SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL

> POINT DE VUE

Démolition sociale ou pouvoir d’achat? Si cela ne dépendait que des employeurs, les salariés gagneraient moins demain. Un gel salarial et un coup sévère dans l’indexation des salaires les aident déjà à aller dans cette direction. Ils parlent de modération nécessaire, mais ils n’en veulent que pour les accords salariaux collectifs. En ce qui concerne les augmentations salariales individuelles et les bonus des cadres supérieurs ou les participations aux bénéfices des actionnaires, ils ne bronchent pas. Ceux-là ne sont pas visés. Gagner moins cela ne signifie pas que le montant sur la fiche de paie diminue. Mais le gel salarial a pour conséquence que votre salaire ne suit pas la croissance du bien-être. Et l’intervention dans l’index fait que votre salaire s’écarte encore plus de l’augmentation des prix. C’est ce qu’on appelle moins de pouvoir d’achat. Et qu’est-ce que c’est à part gagner moins? Par ailleurs, les salaires coûtent de toute façon déjà moins aux employeurs. Suite à une réduction supplémentaire des cotisations patronales, les employeurs économisent en moyenne entre 10 et 12 centimes d’euro par heure de salaire. En plus, car depuis des années déjà, ils sont couverts de cadeaux similaires pour lesquels ils ne doivent rien faire en contrepartie. Pas de nouveaux jobs, pas de travail de qualité. Et certainement pas de garantie d’emploi. C’est ce que nous voyons dans les discussions sur l’harmonisation des statuts des travailleurs. Les employeurs veulent pouvoir licencier les ouvriers et les employés aussi facilement que possible et que cela coûte le moins possible. Leurs propositions sur les préavis sont totalement inacceptables.

Fibres céramiques réfractaires: appel à témoins Depuis que l’amiante a été interdite de production et d’utilisation au sein de l’Union Européenne, de nombreuses alternatives ont vu le jour, notamment les fibres céramiques réfractaires. Pourtant, celles-ci suscitent depuis quelques temps déjà des questions et des préoccupations quant aux effets sur la santé des travailleurs qui y sont exposés. C’est dans cette optique que la Centrale Générale de la FGTB lance un appel à témoins.

Une démolition sociale est en cours et nous sommes déterminés à la contrer. Les négociations sectorielles sur les conditions collectives de salaire et de travail arrivent. Il est clair que ces négociations seront difficiles. Mais nous saisirons toutes les chances afin de défendre et d’améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs. Nous donnons pour cela la priorité aux augmentations des salaires bruts parce qu’ils permettent ainsi d’augmenter les moyens de la sécurité sociale. Et nous mettons aussi sur la table des exigences qui visent à rendre le travail plus vivable. Diminution du temps de travail, prépensions, sécurité, ce sont des thèmes sur lesquels nous continuons d’insister. L’arme la plus forte dont dispose le syndicat actuellement, c’est le soutien des travailleurs. Nous réitérons donc notre appel. Faites entendre votre voix! Participez avec nous aux actions provinciales et locales que la FGTB met en œuvre au cours des semaines et mois à venir. Les premières actions ont d’ores et déjà reçu un solide accueil. Nous devons continuer dans ce sens.

(26 avril 2013)

n effet, pour obtenir un rendement égal à celui des fibres d’amiante, les fibres de remplacement doivent leur ressembler au niveau de la taille, de la durabilité et d’autres caractéristiques. Ce qui pose problème puisque c’est justement le caractère fibreux de l’amiante qui est à l’origine de sa nocivité.

E

Depuis des années, la Centrale Générale de la FGTB demande un alignement des valeurs limites d’exposition aux fibres de substitution sur celles de l’amiante. Le Conseil National du Travail saisi sur cette question en 2012 estimait lui aussi que les valeurs limites d’exposition devaient être revues à la baisse. Pourtant, la Ministre de l’Emploi interrogée à la Chambre sur la question de la protection de la santé des travailleurs qui mani-

Paul Lootens Secrétaire général

Alain Clauwaert Président

Découvrez le journal de bord de notre délégation à Cuba

La Centrale Générale de la FGTB développe depuis plusieurs années un projet de solidarité avec Cuba. Alors que le pays en est pleine mutation, une délégation s’est ren-

due sur place avec trois objectifs. Tout d’abord se forger une idée des réformes économiques en général et concernant le secteur de la construction en particulier, ensuite resserrer les liens fraternels tissés avec les sections syndicales locales et enfin évaluer le projet de solidarité qui a été conclu avec le syndicat cubain de la construction, SNTC. Si vous souhaitez découvrir le journal de bord du voyage ainsi que l’album, rendez-vous sur notre site www.accg.be/cuba-cg.

pulent ou produisent ce type de fibres estime pour sa part que les pratiques élaborées par les fédérations patronales Agoria et Essencia sont satisfaisantes.

vent être confrontés à la fabrication ou à la mise en œuvre de ces fibres. Ils doivent également estimer que cela représente un danger pour leur santé.

Contrairement à elle, nous sommes persuadés que la situation sur le terrain reste problématique. C’est dans ce contexte que nous sommes à la recherche de travailleurs prêts à témoigner. Ces travailleurs doi-

Vous vous sentez concerné ou vous avez connaissance de tels cas? Vous pouvez les communiquer à notre service d’études (Philippe. Vigneron@accg.be).

> SECTEUR DU VERRE

Manifestation le 8 mai 2013 Suite aux différentes fermetures et restructurations que connait actuellement le secteur du verre, le front commun syndical organise une manifestation de soutien aux travailleurs de Sékurit à Auvelais (Namur) pour dénoncer la décision de fermeture prise par Saint-Gobain et revendiquer de nouvelles activités sur le site. Dans la région de la Basse Sambre (entre Charleroi et Namur), plus de 1000 emplois ont

été perdus dans le secteur ces 5 dernières années. Nous lançons un appel aux travailleurs du secteur pour participer à cette manifestation le mercredi 8 mai 2013 à 9h30 sur le site de Saint-Gobain, rue des Glaces nationales 169 à Auvelais. Toujours dans le secteur du verre, une autre action sera organisée le 4 juin 2013 à Bruxelles pour défendre l’emploi dans le

secteur et pour interpeler la Commission européenne, les Régions et la Fédération des Industries du Verre. La Centrale Générale de la FGTB et le front commun syndical refusent d’accepter sans réagir la destruction d’un secteur au nom de la concurrence ou de la compétitivité. Le front commun syndical estime que l’industrie verrière en Belgique a un avenir.


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> SECTEUR DU NETTOYAGE

Le travail en journée, pas encore une réalité Les travailleurs et travailleuses du nettoyage dérangent. C’est en tout cas ce que l’on peut supposer quand on sait que la plupart du boulot doit se faire tôt le matin ou tard le soir, quand les autres travailleurs sont absents. Cette situation n’est pas sans conséquences au niveau de l’organisation de la vie familiale et prouve un manque de respect envers ces travailleurs. Pour tenter de faire évoluer les mentalités, le secteur du nettoyage prépare actuellement une nouvelle campagne de sensibilisation du grand public. our rappel, la campagne «Nettoyer en journée? Un monde de différences!» vient à peine de se terminer. Mais pour le secteur du nettoyage et la Centrale Générale de la FGTB, il est essentiel de remettre directement en route une nouvelle campagne, car pour arriver à faire changer les mentalités, il faut du temps.

Du respect

fait dans de bonnes conditions. Car pour ces femmes et ces hommes, travailler tôt le matin ou tard le soir complique sérieusement l’organisation familiale. D’autant plus qu’il s’agit d’un secteur essentiellement féminin et qu’il y a de plus en plus de familles monoparentales. Quant aux entreprises, elles ont aussi à gagner, notamment au niveau de l’efficacité et de la qualité du travail.

Le travail en journée, c’est avant tout une forme de respect envers les travailleurs du secteur, obligés de travailler quand les autres travailleurs sont partis. Comme des travailleurs honteux que l’on ne veut pas voir. Or, ils font un travail essentiel pour le confort de chacun et à ce titre, il mérite d’être

Malgré quelques succès, la première campagne n’aura pas été suffisante. Eric Neuprez, secrétaire fédéral pour la Centrale Générale est lucide: «Nous devons faire changer les mentalités. Ce n’est pas avec deux ou trois affiches et un slogan qu’on peut y arriver. Lors de

P

Eric Neuprez: «Trop de gens ne se sentent pas concernés par la situation des travailleurs du nettoyage. Moi j’ai envie de leur dire aujourd’hui, vous n’êtes peut-être pas concerné, mais demain?»

la dernière campagne, nous avons reçu des plaintes de travailleurs qui estimaient être importunés parce que la femme de ménage avait déposé des bonbons liés à la campagne sur leur bureau. Il est clair qu’il faut encore et encore sensibiliser tous les acteurs du monde du travail. Mais justement, à la Centrale Générale de la FGTB, nous défendons une quarantaine de secteurs. Ce que nous voulons, c’est que les travailleurs de ces secteurs se sentent eux aussi concernés par la situation du nettoyage. Même chose pour nos délégués d’autres secteurs qui peuvent aussi soutenir les travailleurs du nettoyage».

> EXTERNALISATION DU TRAVAIL-DEUXIÈME VOLET

Les travailleurs low-cost Nous poursuivons notre survol des différentes formes d’externalisation du travail. Toujours à la recherche d’économies sur la main-d’œuvre, les entreprises confient de plus en plus souvent certaines missions à des entreprises externes. Ainsi, certaines se chargent du nettoyage, du gardiennage, parfois même, c’est tout un pan de la production qui est externalisé ou alors l’entreprise fait appel à des travailleurs externes pour renforcer sa production à un moment clé. Dans le précédent numéro, nous parlions des faux-indépendants et du détachement. Cette fois, nous voyons la sous-traitance et la mise à disposition. n tant que syndicat, l’externalisation du travail est un sujet qui nous intéresse beaucoup dans la mesure elle met en présence et parfois en concurrence sur un même lieu des travailleurs avec des droits différents. Il devient dès lors de plus en plus difficile pour nos délégués de représenter les droits de chacun.

E

La sous-traitance Lorsqu’on parle de sous-traitance, on voit le cas classique de l’entreprise qui sous-traite l’entretien de ses locaux à une société externe. C’est donc une entreprise qui fournit un service pour une autre entreprise, avec son propre personnel. Les travailleurs du soustraitant restent sous son autorité. D’ailleurs, lorsqu’il y a un transfert d’autorité, on ne parle plus de

sous-traitance mais bien de mise à disposition. Ludo Beck, conseiller de la ministre de l’Emploi, fait le constat suivant : «Dans l’externalisation du travail, il y a des relations triangulaires. Les entreprises au sommet du triangle sont celles où se trouve l’activité principale, le reste est en soustraitance. Parfois, ces entreprises sous-traitent à leur tour. Au sommet, les conditions de travail, de sécurité et de salaire sont en général raisonnables, au milieu aussi. Mais les problèmes se trouvent tout en bas de la pyramide: fausse soustraitance, entreprises boîte aux lettres, traite des êtres humains ou encore dumping social».

La mise à disposition Il s’agit de travailleurs mis à dispo-

sition d’un tiers qui peut effectuer une autorité sur ces travailleurs. En théorie, un tel transfert d’autorité est interdit par une loi, mais il existe des exceptions, comme l’intérim. En 2000, cette loi avait été assouplie. Tout ce qui avait un rapport avec le bien-être au travail et les instructions concernant les temps de travail, de repos et l’exécution du travail convenu n’étaient plus considérés comme étant l’exercice d’une autorité. Suite aux nombreux abus constatés, la Centrale Générale de la FGTB a réussi à faire modifier cette loi. La nouvelle réglementation prévoit de conclure un contrat écrit entre l’employeur et le tiers qui stipule de manière détaillée quelles sont les instructions qui peuvent être données par le tiers au travailleur mis à disposition. En outre, chaque membre du conseil d’entreprise peut demander à voir la partie du contrat d’entreprise dans laquelle se retrouvent les instructions autorisées. Si les conditions ne sont pas remplies, le travail sera considéré comme de la mise à disposition interdite et des sanctions sont prévues. On le voit, l’externalisation du travail est un problème qui concerne tous les travailleurs, même les travailleurs de l’entreprise principale dans la mesure où elle provoque une mise en concurrence qui ne profite qu’à l’employeur. Dans la prochaine édition de Syndicats, nous aborderons le dernier volet consacré aux nouveautés dans le secteur de l’intérim.

Les négociations pour de nouvelles conventions collectives de travail (CCT) vont bientôt démarrer dans tous les secteurs. Des négociations qui s’annoncent particulièrement difficiles. Les syndicats sont confrontés à des employeurs qui se montrent intransigeants. Pour eux, il existe un seul remède à la crise: les travailleurs doivent accepter une diminution de leur pouvoir d’achat. Nous ripostons, pour nos emplois, pour nos revenus. C’est le slogan qui se trouve sur les affiches que la Centrale Générale de la FGTB diffuse actuellement. Et c’est ce que fera encore la centrale professionnelle durant les négociations sectorielles qui démarrent en ce moment. Les employeurs ont obtenu gain de cause avec le gel des salaires et une manipulation de l’index, deux mesures imposées par le gouvernement. Cela ne nous empêche pas de défendre avec vigueur les revendications fondées des travailleurs lors des négociations. Nous défendons le pouvoir d’achat et de meilleures conditions de travail. Pour plusieurs secteurs, les cahiers de revendications sont terminés. Ceux-ci sont élaborés en concertation avec les délégués et les secrétaires syndicaux. Dans

certaines entreprises sans délégués, c’est via des enquêtes que l’on demande l’avis des travailleurs. Les cahiers de revendications prêts ont déjà été présentés aux employeurs. Pour ces secteurs, les négociations commencent à présent. Nous suivrons les négociations sectorielles de près au cours des semaines à venir. Vous trouverez sur notre site www.accg.be les cahiers de revendications finalisés. Vous y trouverez aussi les dernières nouvelles sur l’évolution des négociations. Sur nos pages de Syndicats, nous serons attentifs aux questions particulières et aux points sensibles dans certains secteurs. Nous présenterons pour chaque secteur les grandes lignes de la nouvelle CCT conclue. Mais les informations complètes et détaillées seront toujours accessibles sur notre site.

> ACTIONS CHEZ EIFFAGE ET HOLCIM

Ensemble faire entendre notre voix Alors que l’Europe traverse une crise sans précédent, la solidarité européenne entre travailleurs s’organise. Nous en avons deux exemples récents à travers les actions menées par les délégués du groupe de construction Eiffage et du cimentier Holcim. Pour le groupe Eiffage, c’est une importante délégation de la Centrale Générale de la FGTB qui s’est rendue à Paris pour soutenir les actions que mène le syndicat français CGT contre la direction du groupe Eiffage. La délégation de la Centrale Générale de la FGTB était essentiellement composée de délégués des sociétés belges appartenant au groupe Eiffage. Par cette action, notre délégation souhaitait apporter son soutien aux collègues français qui protestent contre la gestion anti syndicaliste de l’employeur. Les griefs sont notamment l’absence totale de respect pour le dialogue social, la contraction de l’emploi, l’abus de statuts précaires, le refus de négocier de meilleures conditions salaires et de travail alors que la direction vient de décider d’augmenter largement les dividendes des actionnaires.

Holcim Pour la multinationale cimentière Holcim, ce sont plus de 200 travailleurs qui se sont rassemblé à Dübendorf en Suisse lors de l’assemblée générale du groupe. Les manifestants étaient venus de toute l’Europe afin de protester contre les fortes suppressions d’emploi et les fermetures d’usines du groupe Holcim.


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MÉTAL

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> POINT DE VUE

Le bonheur, simplement ’essaye d’imaginer l’enthousiasme, la ferveur des membres de la Convention nationale française qui, le 23 juin 1793, votent la Déclaration universelle des Droits de l’Homme dont l’article premier dit fièrement ces mots: «Le but de la société est le bonheur commun. Le gouvernement est institué pour garantir à l’homme la jouissance de ses droits naturels et imprescriptibles».

J

Le bonheur commun… On parle rarement d’Histoire dans ces colonnes. Même ceux d’entre vous qui me connaissent le moins savent en effet que je suis… ouvrier métallurgiste et pas docteur en Histoire. Allons-y quand même en deux lignes… Ce premier article d’apparence si simple est lui-même, dans la tourmente de la Révolution française, une vraie révolution. Il s’agit déjà de la deuxième Déclaration des droits de l’Homme écrite dans la foulée des événements de 1789, mais celle-ci, en définissant les droits «imprescriptibles» en question comme étant «l’égalité, la liberté, la sûreté, la propriété» introduit un concept extraordinaire: l’égalité. Elle ouvre la porte à ce qu’on appelle aujourd’hui les droits économiques et sociaux, grâce auxquels le bonheur pourra être atteint, sous la conduite des pouvoirs publics… Le bonheur commun… Y pense-t-on encore aujourd’hui? Je ne suis pas plus philosophe que je ne suis historien, et je sais qu’il est possible d’occuper, dans les bibliothèques, des centaines de mètres de rayonnage avec les ouvrages dont le seul thème est de définir le bonheur. Mais est-ce vraiment chercher le bonheur commun quand un gouvernement s’entête, malgré tous les constats, à appliquer un plan de mise en disponibilité des chômeurs qui enverra dans les CPAS des milliers de chômeurs? Est-ce vraiment chercher le bonheur commun que de laisser enfler les prix de l’énergie, du transport, de l’école, du logement? Le bonheur commun, s’agit-il de ces entreprises qu’on laisse licencier à tours de bras après avoir empoché la caisse des intérêts notionnels? S’agit-il de ces jeunes qu’on laisse, et pour longtemps, chômeurs? De ces pensionnés à qui on demande de retarder le jour de leur retraite? De ces travailleurs qui, plutôt qu’une visite chez le dentiste, achètent un tube de Sedergine chez le pharmacien? De ces ménages qui, depuis longtemps, ont renoncé à l’idée même d’un seul week-end à la mer? On peut regarder tout cela les bras ballants, se dire que non, en effet, ce n’est pas le bonheur commun, mais qu’y faire, la crise est là. C’est oublier que la crise en question a certes ses victimes, qui n’y peuvent rien, mais aussi ses bénéficiaires, qui ne se sont pas gênés pour courir après leur bonheur particulier. C’est surtout oublier que les gouvernements, garants du bonheur commun croyait-on, se sont peu à peu délestés de cette tâche pour la confier à d’autres, tous ces intérêts privés qui mis bout à bout devaient donner le profit de tous. Force est de constater que cela n’a pas marché. Qui peut dire que les choses vont mieux en 2013 qu’en 2003? Et qui ne craint que cela ne soit pire en 2023? Cette semaine de Premier Mai a été l’occasion de discours dont la trame était, souvent, le changement, l’espoir. Moi aussi, le Premier Mai, au milieu des Camarades, je rêve, plus fort encore, de solidarité, de fraternité, d’égalité. Mais quand donc les discours que nous avons entendu généreront-ils le changement concret, et pas simplement la matière des prochains tract électoraux? L’impôt doit être plus juste? Qu’on le change. La majorité pour le changer n’existe pas? Qu’au moins, il y ait un affrontement politique sur la question. Voici quinze jours, la MWB a frappé les trois coups d’un vaste chantier de réflexion, baptisé «Acteurs des Temps présents». L’article premier de la Déclaration universelle dont je vous parlais ci-dessus figure en bonne place dans les textes de référence qui guideront nos réflexions tout au long de cet automne. La première journée de débat, qui n’était qu’une introduction, a démontré par A+B ce dont nous ne doutions à vrai dire pas: il existe des alternatives aux politiques menées actuellement, des alternatives réalistes et intelligentes, des alternatives qui remettront notre société sur le chemin du bonheur pour tous. Il y a une richesse de réflexion qui mettra enfin à bas la citadelle de la pensée unique. La MWB est un syndicat de revendications et de luttes. Elle n’est pas que cela; elle veut être un syndicat de réflexion et de projet, être donc un acteur, à temps plein, de son temps présent. Un temps qui n’est pas la minute de l’utopie, mais le long terme du changement en profondeur. A côté des combats immédiats que nous devons continuer à mener avec la dernière des énergies, c’est à cet objectif que nous devons nous atteler pour démontrer partout que décidément oui, autre chose est possible.

Nico Cué Secrétaire général

Eaton: quand des financiers détruisent notre industrie ’entreprise Eaton à Gembloux fermera définitivement ses portes prochainement. 43 travailleurs sont concernés. Le 6 février dernier, la direction annonçait son intention de quitter la Belgique à la grande stupéfaction des représentants syndicaux. En effet, la marge bénéficiaire d’Eaton est très importante et Gembloux se situe dans le trio de tête des sites les plus rentables du groupe en Europe. Les dirigeants de cette multinationale américaine, qui occupe 130.000 personnes dans le monde, ont décidé de délocaliser la production belge dans une zone franche turque.

L

Leur motivation n’est en aucun cas dictée par des préoccupations industrielles. Il s’agit ici encore d’une décision visant à satisfaire l’appétit insatiable d’actionnaires totalement désintéressés par le sort des travailleurs. Sébastien Vandenhoute et Marc Croquet - délégués MWB-FGTB ont été confrontés au cours des négociations à un interlocuteur suisse mandaté par les américains. «Il n’avait rien à dire, aucun pouvoir de décision. Nous étions face à un pantin qui devait systématiquement en référer à ses supérieurs à des milliers de kilomètres d’ici.»

Marc Croquet qui occupe le mandat au Conseil d’Entreprise Européen déplore l’absence de solidarité entre les travailleurs européens. «Ils n’ont pas l’air de se rendre compte que demain ils seront peutêtre confrontés à une fermeture». En effet, personne n’est à l’abri: les sites allemands, tchèques, français ou hollandais pourraient eux aussi être délocalisés en Turquie ou ailleurs. La compétitivité et la rentabilité ne sont plus des gages suffisants quand on se retrouve face à des financiers qui se font dicter leur conduite par des actionnaires qui visent des dividendes plantureux. Il n’est d’ailleurs pas du tout certain que le site turc acheté par Eaton il y a deux ans satisfasse pleinement aux exigences capitalistes des actionnaires. Sébastien et Marc en sont convaincus : la solution doit être trouvée au niveau européen. «Si l’Europe continue à laisser filer son industrie sans rien faire, nous allons tous nous retrouver dans une situation catastrophique. Il est grand temps qu’on se protège face à des dirigeants d’entreprises que rien n’arrête».

La législation belge doit aussi être revue. Il est anormal que des entreprises profitent des réductions de cotisations sociales et autres intérêts notionnels sans que ces aides ne soient conditionnées. «Du jour au lendemain, sans aucune raison valable, ils mettent la clef sous la porte et ils ne doivent même pas rembourser un seul euro. Les machines qui vont partir en Turquie ont été fiancées à plus de 30% par des subsides publiques» s’offusquent Sébastien et Marc. Les délégués syndicaux n’ont rien à se reprocher dans cette lutte pour le maintien de leur outil et de leur emploi. Toutes les discussions et les stratégies mises en place ont été menées en front commun syndical. Paradoxalement, le carnet de commandes à Gembloux explose: les clients veulent encore pouvoir profiter du «Made in Belgium». La direction locale a même eu le culot de parler d’heures supplémentaires à des travailleurs qui ne savent pas encore à quelle date exactement ils seront licenciés. Le cynisme patronal n’a vraiment plus aucune limite.

Les délégués se sont donc très vite heurtés à un mur. Leurs propositions constructives visant à maintenir une activité sur le site ont été systématiquement balayées d’un revers de la main. «Nous avons étudié toutes les pistes possibles mais leur décision de fermer était irrévocable» confirment Sébastien et Marc. Dans le seul but de maximiser leurs profits, ces financiers sans scrupules condamnent une entreprise produisant des tuyaux hydrauliques implantée à Gembloux depuis 1973. Autre preuve de la désinvolture de la direction: les clients n’ont pas été informés de l’intention de fermer l’entreprise. La perte de confiance dans le groupe Eaton et les risques d’astreintes ont également été absents de la réflexion des décideurs américains.

Marc CROQUET et Sébastien VANDENHOUTE – délégués MWB-FGTB

Nous sommes tous «Acteurs des temps présents» Le vendredi 19 avril dernier, les Métallos Wallons et Bruxellois de la FGTB ont lancé leur campagne «Acteurs des temps présents» réunissant militants, artistes, agriculteurs, représentants universitaires ou chercheurs, jeunes ou moins jeunes… 250 personnes ont participé à cette première journée et se sont fixées comme objectif de définir des alternatives au système économique actuel. Quelques premiers rendez-vous concrets ont d’ores et déjà été pris parmi lesquels on relèvera les festivals musicaux de l'été, la foire agricole de Libramont ou encore les rentrées académiques universitaires. ils serviront à préparer une semaine de discussions et d’action qui se déroulera du 14 au 18 octobre prochains. Nous vous tiendrons bien évidemment au courant


TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013

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Secteur de la récupération du textile Textile: calcul du pécule de vacances légal 2013 (chiffons): introduction du cahier revendicatif commun Le cahier revendicatif commun pour la CCT 2013-2014 a été introduit et commenté au cours de la réunion de la sous-commission paritaire pour la récupération du textile du 10 avril. Voici nos principales revendications.

Nous demandons des conventions sectorielles concernant les carrières acceptables et davantage d’attention pour l’ergonomie. Il faut adopter des mesures contre la surcharge et contre les conséquences négatives des manipulations répétitives.

1. Pouvoir d’achat

3. Emploi

Nous voulons des négociations libres. Le pouvoir d’achat en est un élément essentiel. Nous demandons, entre autres, l’introduction d’un fonds de pension sectoriel, un meilleur règlement en matière de frais de transport et d’indemnité vélo, l’introduction de barèmes d’ancienneté. Nous voulons également que le système d’indexation sectorielle soit maintenu dans son intégralité.

Il faut consacrer de l’attention pour l’emploi grâce à l’amélioration des engagements en matière d’emploi et à de meilleures conventions concernant le travail intérimaire. Nous ne voulons pas d’extension de la flexibilité.

2. Qualité du travail Une meilleure combinaison travailfamille doit être rendue possible grâce à l’amélioration du congé d’ancienneté, à un meilleur accès au crédit-temps, au droit aux emplois de fin de carrière à partir de 50 ans avec une carrière de 28 ans, à la prolongation des primes d’encouragement régionales et à l’extension du petit chômage en cas de décès du partenaire ou d’un enfant du travailleur.

doit plus se concentrer sur l’emploi durable et acceptable dans un environnement innovateur. Chaque travailleur doit avoir droit à la formation.

6. Statut ouvriers-employés Nous revendiquons une approche uniforme de tous les secteurs quant à l’harmonisation des statuts ouvriers-employés.

7. Avantages sociaux-fonds sociaux Les avantages sociaux sectoriels qui existent actuellement doivent être améliorés.

4. Fin de carrière En matière de fin de carrière, nous revendiquons la prorogation immédiate et maximale de tous les régimes de chômage avec complément d’entreprise légalement possibles. Nous demandons l’introduction du régime de chômage avec complément d’entreprise «métiers lourds» à partir de 58 ans et du régime de chômage avec complément d’entreprise «pour travailleurs ayant un handicap physique important» à partir de 58 ans.

5. Formation Il faut renforcer la politique en matière de formation. Celle-ci

8. Chômage temporaire Nous demandons un encadrement sectoriel pour le chômage temporaire et la formation.

9. Délégation syndicale Nous revendiquons un meilleur statut pour les membres de la délégation syndicale.

10. Finalement, nous revendiquons la prolongation de toutes les conventions collectives de travail de durée déterminée.

Nouvelles fiches de données de sécurité pour l’emploi de produits chimiques L’année passée, le nouveau syndicat industriel européen, IndustriAll, a été créé. Cette centrale professionnelle européenne regroupe des syndicats des secteurs de la chimie, de l’énergie, de l’exploitation minière, du métal, du textile et des secteurs y afférents. Quand on relie les mots «chimie» et «Europe», on pense automatiquement à REACH. REACH fait référence à une loi européenne qui impose l’enregistrement de toutes les substances chimiques qui sont fabriquées ou importées dans l’Union européenne à raison d’au moins 1 tonne par an. Cet enregistrement doit également contenir les propriétés dangereuses des produits chimiques et requiert le développement de fiches de données de sécurité adaptées. REACH impose des obligations considérables aux entreprises. Actuellement, IndustriAll mène une campagne pour demander aux représentants syndicaux du comité de vérifier si leur entreprise fait le nécessaire. A cette fin, la Confédération européenne des syndicats a développé un tract pour les membres du comité qu’ils pourront présenter à leur employeur. Vous pouvez télécharger ce tract sur www.fgtbtvd.be. Une des innovations récentes et importantes de REACH concerne les fiches de données de sécurité étendues qui permettent aux travailleurs, qui sont occupés dans des entreprises qui utilisent des substances dangereuses, de manier celles-ci en toute sécurité. Les fiches de données de sécurité étendues comprennent une annexe contenant des scénarios d’exposition qui, eux, contien-

nent des conseils pratiques sur les conditions d’utilisation sûre des produits chimiques, telles que des mesures de gestion des risques et des déchets requises. Ces nouvelles règles contribuent à protéger la santé des travailleurs et l’environnement. Les informations supplémentaires figurant dans les scénarios d’exposition peuvent être utilisées pour rendre l’utilisation des produits chimiques plus sûre, réduire l’exposition aux produits chimiques dangereux et éviter les maladies professionnelles. Tous les travailleurs occupés dans une entreprise utilisant des substances dangereuses doivent comprendre et appliquer les mesures des fiches de données de sécurité étendues. En cas de difficultés, l’employeur doit aider.

Que doit faire l’entreprise? Lorsque l’entreprise reçoit une fiche de données de sécurité étendue, l’employeur doit suivre plusieurs étapes. Le responsable de la sécurité doit les connaître. Etape 1: l’entreprise doit vérifier si les utilisations du produit chimique par l’entreprise sont couvertes par la section 1.2 de la fiche de données de sécurité et par le scénario d’exposition. Etape 2: si les utilisations sont couvertes, il faut comparer les conditions d’utilisation sûre décrites dans le scénario d’exposition aux conditions réelles d’utilisation dans l’entreprise. Si une inadéquation apparaît à l’étape 1 ou 2, l’entreprise doit agir, en choisissant une des cinq options suivantes.

Quelles sont les cinq

options pour l’entreprise? Option 1: l’entreprise doit demander au fournisseur d’inclure l’utilisation dans sa fiche de données de sécurité. Il devra fournir à l’entreprise un scénario d’exposition révisé pour l’utilisation de l’entreprise. L’employeur doit communiquer aux fournisseurs suffisamment d’informations sur les utilisations de l’entreprise et les conditions d’utilisation pour leur permettre de réaliser l’évaluation. Option 2: l’activité de l’entreprise peut être adaptée aux conditions d’utilisation décrites dans les scénarios d’exposition, à savoir: • Appliquer les conditions d’utilisation sûre prescrites • Adapter la composition/conception du produit • Recommander les conditions d’utilisation sûre appropriées aux clients. Option3: l’entreprise recherche un autre fournisseur pouvant fournir un scénario d’exposition couvrant l’utilisation et les conditions d’utilisation sûre de l’entreprise. Option 4: l’entreprise recherche une solution technique alternative et arrête d’utiliser la substance en question. Option 5: l’entreprise réalise une évaluation de la sécurité chimique. Il faut vérifier tout d’abord si une exemption s’applique. Si ce n’est pas le cas, l’entreprise doit élaborer son propre rapport de sécurité chimique pour les utilisations et conditions d’utilisation sûre. Il lui incombera de tenir à jour le rapport de sécurité chimique et de le tenir à disposition des autorités nationales dans l’éventualité où celles-ci feraient une demande d’inspection.

Dans la dernière édition de Syndicats, nous vous avons communiqué les dates auxquelles Vacantex paiera le pécule de vacances légal 2013. Cette foisci, nous traiterons du mode de calcul du pécule de vacances légal.

Les ouvriers du secteur textile reçoivent le pécule de vacances pour les jours de vacances légaux auxquels ils ont droit. Ce pécule de vacances légal est composé comme suit: • Un simple pécule de vacances correspondant au salaire pour maximum 4 semaines • Un double pécule de vacances pour ces 4 semaines de vacances. En 2013, le pécule de vacances légal correspond à 15,38% des salaires bruts de l’exercice de vacances 2012 à 108%. Ce montant peut éventuellement être majoré du salaire fictif pour les journées d’inactivité assimilées à des journées de travail effectives.

Ce pécule de vacances brut est encore diminué de: • 1% de retenue de solidarité • 13,07% de cotisation ONSS sur le double pécule de vacances pour les 3 premières semaines et pour les 2 premiers jours de la quatrième semaine de vacances • Une retenue de précompte professionnel de: - 17,16% sur les pécules de vacances imposables jusqu’à 1.270 euros - 23,22% sur les pécules de vacances imposables supérieurs à 1.270 euros. Sur notre site web, www.fgtbtvd.be, vous pouvez retrouver une liste des dates de paiement du pécule de vacances légal, par commune. Vous avez des questions concernant le pécule de vacances légal? Consultez également notre site pour retrouver les coordonnées de votre secrétariat professionnel.

Analyse des comptes annuels: les entreprises sans conseil d’entreprise aussi! Au cours de la période allant d’avril jusque juin, le compte annuel de l’année précédente est analysé dans la plupart des entreprises où il y a eu des élections sociales. Depuis quelques années, cette analyse doit également être faite dans les entreprises qui ne disposent pas de conseil d’entreprise. Dans ce cas, l’analyse doit se faire au sein du comité. Si ce n’est pas encore prévu, vous devez y rappeler votre employeur. Dans chaque entreprise, on a le droit d’être informé quant à la situation financière de l’entreprise. Introduisez le compte annuel auprès de votre secrétaire professionnel si vous souhaitez avoir de l’aide pour l’analyse des données.

Fedustria promeut les licenciements préventifs

La FGTB-Textile, Vêtement et Diamant est gravement choquée La fédération patronale textile Fedustria a posé une bombe sous la concertation sociale dans le secteur. En effet, Fedustria soutient l’attitude des employeurs, notamment de licencier rapidement et secrètement des travailleurs maintenant puisque le règlement de licenciement des ouvriers pourrait devenir plus cher à partir du 8 juillet 2013. Un arrêt de la cour constitutionnelle ne permet plus aucune discrimination entre les ouvriers et les employés au niveau du jour de carence et des délais de préavis. Les syndicats et les employeurs n’ont pas réussi à conclure un accord sur l’harmonisation du statut ouvriers/employés. C’est le gouvernement qui doit trancher le dossier maintenant. La FGTB-Textile, Vêtement et Diamant protestera contre l’attitude des employeurs qui, soutenus par Fedustria, veulent secrètement licencier des travailleurs en mai et juin. C’est une infraction flagrante aux engagements en matière d’emploi dans le secteur textile. Licencier des travailleurs parce que le règlement de licenciement risque de devenir

plus cher a un motif économique. Et il est seulement possible de passer aux licenciements pour raisons économiques dans le secteur textile s’il y a eu une concertation préalable avec les syndicats. En outre, Fedustria jette, une fois de plus, le discrédit sur le secteur textile. L’image d’un secteur qui traite ses travailleurs comme des articles jetables. L’agitation dans les entreprises textiles risque de s’accroître de façon exponentielle et il est impossible, dans un tel contexte, de garantir la paix sociale. Les entreprises textiles qui licencient des travailleurs individuels en raison d’un règlement de licenciement potentiellement plus cher commettent, de façon illicite, une rupture de contrat. Dans un tel contexte, il est même question de licenciement arbitraire. La FGTB-Textile, Vêtement et Diamant n’acceptera pas que des travailleurs sont licenciés en raison de la suppression des discriminations au niveau du statut ouvriers-employés. Nous y réagirons avec tous les moyens légaux et conventionnels qui sont à notre disposition.


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ALIMENTATION - HORECA - SERVICES

SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013

Le cahier de revendications est déposé en industrie alimentaire et en boulangerie es dernières années, les travailleurs ont dû négocier dans des cadres fermés.Nous avons eu droit à des écochèques et à une norme impérative de 0.30%, Aujourd’hui, pour sauvegarder la compétitivité de nos entreprises, le gouvernement a décidé d’imposer une norme de 0%. Cette décision est injuste, on bloque les salaires des travailleurs, mais on ne bloque ni les loyers, ni les dividendes des actionnaires pourtant la loi de 1996 sur la compétitivité le prévoit…

C

Mais, nos entreprises sont-elles en si mauvaise position que cela? Pas vraiment à en croire la KUL (Katkolieke Universiteit de Leuven), l’Industrie Alimentaire afficherait une croissance plus importante que d’autres secteurs clés. Entre

2000 & 2010, le chiffre d’affaires du secteur a progressé de 47% par rapport à une moyenne de 18% pour l’ensemble des secteurs industriels. La part des exportations est également en croissance pour atteindre plus de 49% du chiffre d’affaires en 2011. Au cours des 10 dernières années, l’emploi a affiché une légère hausse alors que la plupart des secteurs ont connu de fortes baisses. Le secteur a de grandes ambitions pour l’avenir. Ainsi, FEVIA ( l’Organisation Patronale de l’Industrie Alimentaire) voudrait que le chiffre d’affaires du secteur puisse passer de 44 milliards à 50 milliards en 2015. FEVIA met aussi en évidence le fait que le secteur est le plus gros demandeur en travailleurs intérimaires. Source: article écrit par FEVIA «Cominfood.be pour une industrie alimentaire en vitrine»

(Le FOREm, n°2, mars 2013,p4). Le constat est là, le secteur ne se porte pas mal !...et nous en sommes heureux! Mais malgré ces constats, nous devrons négocier dans le cadre imposé par le gouvernement. Notre, votre cahier de revendications. Tout d’abord, nous rappelons la demande des organisations syndicales d’arriver sans délai à un statut unique en éliminant toutes les discriminations et en activant une harmonisation vers le haut. Notre cahier se décline ensuite sur plusieurs axes majeurs:

1° Pouvoir d’achat; au travers des mesures de rattrapage de l’index et d’harmonisation notamment pour le secteur de la boulangerie, de frais de transport, d’harmonisation O/E (barémisation des salaires,…) 2° Fin de carrière; prépension, 2ème pilier, congé «d’âge» 3° Fonds sociaux; adaptation des montants et couverture de nouveaux droits,… 4° Formation; individualisation du droit, instauration d’un mécanisme de sanctions … 5°Concertation sociale; amélioration des formations syndicales, de la délégation syndicale (instauration, protection des délégués,..)

6° Emploi; maitrise de l’intérim 7° Divers; classification, champ de compétences, ... En présentant le cahier de revendications, FGTB-HORVAL a été très clair. Malgré le contexte, nous devrons dégager un accord pour les travailleurs du secteur. Nous serons POSITIFS & CONSTRUCTIFS; nous en attendons autant des Fédérations Patronales. Nos prédécesseurs ont construit le secteur avec un socle social fort; nous devons continuer dans cette voie. Seulement ainsi, le secteur pourra atteindre ses aspirations; il ne pourra pas le faire en n’écoutant pas les revendications légitimes des travailleurs.

Action Horeservi: Remise du diplôme du «Plus mauvais employeur de l’année» pourront décider si d’autres actions doivent être menées ou pas…

Nationalestraat, 5 à 2000 Anvers – 18h00.

Les réunions du personnel seront organisées aux dates suivantes:

Mardi 7 mai – CC Het Loo, Vismarkt z/n à 3980 Tessenderlo (Salle Orange) – 18h00.

Jeudi 2 mai – CSC Hasselt, Mgr. Broekxplein, 6 à 3500 Hasselt (salle 4) -18h00. Lundi 6 mai – Campus Groenplaats,

écemment, nous avons mené une action en front commun aux portes de l’entreprise Deliva à Genk. Nous avons bloqué l’entreprise et remis le diplôme du «Plus mauvais employeur de l’année» à l’actionnaire.

R

Ce qui a précédé… Horeservicatering assure les services de catering dans les centres Fedasil, les maisons de repos, les entreprises et les écoles. Deliva est une filiale de Horeservicatering et appartient au même actionnaire. Horeservicatering ne se soucie pas trop du respect de la législation sociale (pas de paiement des suppléments pour les heures supplémentaires, imputation unilatérale des congés annuels et des heures de récup’, travailler avec un solde d’heures négatif, rentrer obligatoirement chez soi lorsqu’il y a moins de travail,…).

De plus, l’employeur avait l’intention d’interdire de déjeuner entre 10 heures et 14 heures. Heureusement, ceci a pu être bloqué sous la pression de la FGTB. Comme cerise sur le gâteau, l’employeur a annoncé qu’il mettrait 60 travailleurs ayant un contrat à durée indéterminée – travaillant dans les écoles - en préavis et continuerait à les faire travailler sous contrat temporaire. L’employeur a également annoncé froidement qu’il souhaitait faire ceci en plusieurs phases afin d’éviter le «licenciement collectif». Au cours des dernières années comptables, Horeservicatering a réalisé de bons chiffres d’affaires et a récemment encore investi 4 millions e dans sa filiale. L’employeur est par ailleurs occupé à construire une nouvelle entreprise à Brugge. Sous la pression de nos actions,

une nouvelle concertation entre l’employeur et les syndicats a eu lieu le vendredi 5 avril. L’employeur a fait un certain nombre de concessions (respecter le supplément pour les heures supplémentaires, plus d’heures en solde négatif, arrêter de fixer les congés annuels de manière unilatérale, arrêter de renvoyer les travailleurs chez eux sans les payer). Le nombre de travailleurs concernés dont le contrat de travail à durée indéterminée serait transposé en contrat à durée déterminée passe de 60 à 30. D’autre part, nous nous posons la question si ceci est suffisant. L’employeur a également annoncé qu’il n’est pas exclu qu’il procède à des licenciements sur d’autres sites. Le front commun syndical organisera des réunions du personnel à Anvers, Hasselt et Tessenderlo afin de consulter les travailleurs de Horeservi. Ce projet sera soumis au vote et les travailleurs de Horeservi

Dany Van Cauwenbergh Secrétaire Horval Anvers.

Modification de la CCT indemnisation du temps de deplacement et remboursement des frais de deplacement entre le domicile des utilisateurs successifs Le paragraphe concernant l’indemnisation du temps de déplacement a été adapté car le système d’indexation ne fonctionnait pas réellement. Suite au nouveau mode de calcul, le temps de déplacement nécessaire est indemnisé de façon forfaitaire à concurrence de 0,0936e/km, avec un minimum de 0,57e par déplacement. Formations pour les nouveaux travailleurs titres-services: prochainement tous les nouveaux travailleurs auront droit à une formation d’au minimum 8 heures dans les trois mois après leur entrée en fonction.


EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

SYNDICATS • N°08 • 03 MAI 2013

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Ce que le SETCa met sur la table des négociations cette année ’activité syndicale chargée nous le ferait presque oublier, mais 2013 sera une année de négociations sectorielles. Le SETCa a entre-temps défini ses lignes directrices. Le pouvoir d’achat figurera dans nos cahiers de revendications. Les travailleurs ont déjà dû avaler suffisamment de modération salariale.

L

Tout travailleur de notre pays est occupé dans un secteur précis. Selon les activités de la société où vous travaillez, vos conditions de travail et de rémunération relèvent d’une «commission paritaire» spécifique.

C’est dans ces commissions que se rencontrent des représentants des employeurs et des travailleurs pour négocier à propos de vos conditions de travail et de rémunération. Les négociations sectorielles, qui se tiennent tous les deux ans, sont l’occasion de conclure les principaux accords sous la forme de CCT. Le SETCa ne se plie d’ores et déjà pas au blocage salarial que veut nous imposer le gouvernement. Malgré la crise, de très nombreuses entreprises réalisent de beaux bénéfices. Là où la situation le permet, les travailleurs doivent avoir le droit

d’en revendiquer une part. Le SETCa ne se laissera donc pas museler et revendiquera des augmentations salariales brutes pour les travailleurs. À cet égard, une attention particulière sera prêtée aux salaires minimums pour chaque secteur. Il convient de mettre un terme aux barèmes jeunes, qui permettent de payer les jeunes sous le salaire sectoriel minimum! Dans certains secteurs, le SETCa s’investira aussi pour l’introduction ou le renforcement du deuxième pilier. Les négociations sectorielles constituent aussi un moment important

pour «ouvrir» un certain nombre de droits sociaux au profit des travailleurs. Ainsi, ces dernières années, le droit au crédit-temps a été réformé. Des accords doivent à présent être conclus en la matière. À défaut, les travailleurs concernés ne pourront pas bénéficier du crédit-temps rénové. Le SETCa misera au maximum sur des CCT sectorielles garantissant aux travailleurs le droit complet au crédit-temps motivé (36 mois). Il en va de même pour le crédit-temps 1/5 à 50 ans. Nous pensons aussi à de meilleurs remboursements des déplacements liés au chemin du travail,

à un meilleur encadrement de la flexibilité et à des réductions du temps de travail. Nous saisirons aussi les négociations sectorielles pour ancrer des droits renforcés aux formations individuelles. Voici les grandes lignes de ce qui sera sur la table des négociations. En fonction des secteurs, le SETCa placera également des accents spécifiques. Plus d’infos sur le sujet bientôt! Des idées? N’hésitez pas à en faire part à votre section ou délégué du SETCa.


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EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

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