Oracle des dragons

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Oracle des Dragons

Sommaire OUVERTURE .......................................................................... 2 Qui est le dragon et d’où vient-il ? ..................... 2 Sagesse dragonesque ......................................... 5 Le chevalier et la princesse ................................. 6 L’œuf et le sang du dragon ................................. 7 Runes et dragons ................................................ 7 Les éléments ....................................................... 8 La place du légendaire ........................................ 9 Mode d’emploi de cet oracle dragonesque ..................................................... 10 LES CARTES .........................................................................13 Le Mont-Saint-Michel ...................................... 14 La Vouivre ......................................................... 16 La Tarasque du Rhône ..................................... 18 L’Hydre de Lerne ............................................. 20 Le Léviathan ..................................................... 22 Le Muirdris ....................................................... 24 Le Lézard .......................................................... 26 Nídhögg ........................................................... 28 Python ............................................................... 30 Les chemins de Compostelle .......................... 32 Esculape ........................................................... 34 Dreki ................................................................. 36 Siegfried et le dragon Fafnir .......................... 38 Jörmundgandr ................................................. 40 Le Basilic ........................................................... 42 La Salamandre .................................................. 44 Le Dragon gallois ............................................. 46 Le D ragon sous la montagne ......................... 48 La Libellule ....................................................... 50 Les Gargouilles ................................................ 52 Les Tempestaires ............................................. 54 Ladon ................................................................ 56 Mélusine ........................................................... 58 Le Quetzalcoatl ................................................ 60 L’Ouroboros ..................................................... 62 CLÔTURE ...............................................................................64

Ouverture

Le dragon apparaît au tout début des âges. Il enveloppe les premiers hommes de sa puissance magnétique sur chaque terre, des confins glaciaux jusqu’aux frontières torrides.

Tantôt ailés, cornus, écailleux, à tête de coq ou de lion, les dragons sèment leurs souffles de feu sur les landes, les prairies, les monts et les étendues océanes.

Le dragon habite en des territoires mystérieux et hostiles, il semble hanter les fines lisières chevauchant les mondes visible et invisible, de la même manière qu’il occupe une obscure parcelle de notre ressenti, entre conscient et inconscient.

Cet animal mythologique, tantôt sphinx, licorne ou Léviathan, incarne bien des pulsions. Il fantasmagorise notre quotidien, poétise nos légendes et dramatise notre relation à la nature. Il peut se montrer le reflet exact de l’ambiguïté de nos existences, le tatouage serpentin de nos cicatrices humaines, indélébiles.

Le dragon est un symbole premier, matérialisant tour à tour le chaos, la royauté, la fécondité et la renaissance. Il incarne nos faiblesses, nos zones d’ombre et nos combats épiques.

Qui est le dragon et d'où vient-il ?

Sous ce nom de dragon se réunit une pléthore d’animaux, avec des caractéristiques et des formes différentes. Il n’est donc pas représenté par une image fixe et immuable, il change sans cesse et évolue au gré des mythes et des terres qui le portent. Le dragon est d’os, d’écailles et de sang noir, alliant à son armature puissante le don du vol et de la légèreté.

Le mot dragon remonte à l’Antiquité grecque, où drakon signifiait « regard perçant ».

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Le dragon voit et transperce les apparences, il est parfois doté d’une escarboucle frontale, troisième œil permettant la double vue.

On retrouve des traces de son passage dans les textes sumériens ou babyloniens, il y a plus de 7 000 ans de cela :

• Dans la tradition sumérienne, le dragon Kaer garde et dompte les eaux souterraines.

• Tiamat, aussi appelée « reine des dragons », est la déesse primordiale des eaux salées, et source de toute vie dans la mythologie assyro-babylonienne.

• En Égypte ancienne, Apophis est un immense serpent, violent et perfide, qui gouverne les mondes ténébreux.

• Typhon, monstre redoutable de la mythologie grecque, est le fils de Gaïa (la Terre) et du Tartare (l’endroit le plus profond des Enfers).

Depuis toujours, le dragon est peint, sculpté et décrit dans les arts de tous lieux, en toutes époques.

Il représente la force première et chaotique, destructrice parfois. Le dieu ou le héros se doit de combattre le dragon, car il est force de déstabilisation face à l’ordre établi, qu’il soit divin ou humain. Pour sauvegarder l’univers, le dragon doit périr, il est la matière brute et primordiale qu’il faut apprivoiser, puis modeler.

Il est temps et durée, alpha et oméga. Il protège et contraint, fait naître la foudre et le tonnerre, mais purifie la source et engendre la pluie salvatrice. Le dragon est intimement lié à la nature et aux éléments, tout en cachant, sous sa peau de cuir, une humanité latente : il a des ancêtres, se marie, possède quelques défauts humains, comme la perversité ou l’avarice, dont les animaux sont heureusement dénués.

En revanche, le dragon reste un monstre par sa brutalité féroce et son incapacité à porter des armes, et il a le pouvoir d’épouvanter les peuples ennemis par le seul fait de dérouler ses anneaux reptiliens sur les étendards assyriens, parthes, scythes, romains ou bretons.

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Les Vikings sculptaient leurs langskips en têtes et queues de dragons, ou dreki, effrayants. Le dragon était respecté dans les civilisations agraires. Les fêtes profanes le célébraient. On festoyait, on buvait de l’eau, du vin, et des victuailles étaient distribuées à la gloire de la fécondité, de l’abondance. Ces fêtes furent petit à petit remplacées par les rogations chrétiennes, le dragon-serpent fut dès lors relégué dans les demeures chthoniennes, les souterrains et les ténébreux Enfers.

Seuls quelques chapiteaux d’abbayes retrouvèrent son image, sublimée par la main des maîtres bâtisseurs, sachant sa symbolique magnifique de vie et de mort, de cycle perpétuel et de renaissance.

Le christianisme transforma le dragon-énergie en une force maléfique, un diable à asservir ou tuer. Les chevaliers, les saints et les archanges, seuls à avoir le cœur assez pur pour venir à bout de ces forces maléfiques, étaient appelés « sauroctones ». Saint Michel et saint Georges sont les plus connus parmi eux.

Le chevalier pourfendeur de dragons se devait d’être parfait, il cherchait sa pureté intérieure au travers des flammes du monstre, dominant ainsi ses passions terrestres et ses peurs.

Le héros, ou l’archange, ne tue pas forcément la bête, il peut l’asservir, se rendant par là même maître de forces naturelles incivilisées, parvenant ainsi au dernier stade de son parcours initiatique.

Partout où l’imaginaire rural avait placé une force dragonne, protectrice du lieu, l’Église lui opposa un saint ou un chevalier égorgeur et justicier.

Le dragon fut, de ce fait, cosmique aux premiers âges des hommes, il était inventeur de mondes chaotiques et vibrants, il devint ensuite gardien des secrets, des portes, des trésors et se transformera à l’époque médiévale chrétienne, en un démon malfaisant cracheur des feux de l’Enfer.

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Les cartes

Le Mont-Saint-Michel

Clés : faculté d’adaptation, opacité, danger

• Représentation : le Mont-Saint-Michel est une île-rocher entre Normandie et Bretagne, un morceau de granit émergeant des eaux opalines, telle une carapace de tortue. Il se décline de brumes et de soleil, du mouvement lent et dangereux des marées.

• Légendaire : on raconte que l’archange saint Michel combattit un dragon monstrueux audessus des eaux entourant le mont. Le dragon perdit le combat et vint s’échouer sur le granit de l’îlot. Un oratoire fut élevé sur le mont Tombe en l’an 708, puis un monastère et enfin une abbaye à nulle autre pareille. Avant l’ère chrétienne, un culte au dieu celte Bélénos, dieu de la lumière, semble avoir été rendu sur l’île. L’archange combattra le dragon, et terrassera ainsi l’ancien culte à la terre et au ciel.

• Rune : Algiz est la frontière entre le solide et le mouvant, entre le conscient et l’inconscient. Elle est lien entre un divin mystérieux, lointain, et la grève mouvante qui s’étend sous nos pieds.

• Élément : l’eau s’étale autour du Mont, tantôt ciel, tantôt mer. Souvent perfide. Toujours tentante.

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• Force : elle réside dans le mariage de l’horizon, de l’eau et du sable. Le Mont est pareil à l’anneau du grand dragon s’arrondissant vers les nues, son reflet brille et ses écailles miroitent dans les reflets changeants de la lagune. La mouvance et l’adaptation sont de mise, tu déjoueras les pièges tendus devant toi, grâce à ton pouvoir de transformation.

• Danger : il se terre dans le clair-obscur, le reflet perfide, la brume mensongère. Le dragon se cache là où on ne l’attend pas, dans les venelles pentues du Mont, au cœur des sables trompeurs, à la merci des marées galopantes. Si tu résistes ou crains, la peur te terrassera.

• Souffle : le Mont dresse sa beauté irréelle au centre des plages ou au cœur des eaux, il darde sa pointe vers le ciel. La base est de roc, les alentours de limbes. Cette carte est tout emplie de la force des éléments féminins, le conseil viendra d’une femme. L’épreuve à venir pourra être liée aux tromperies extérieures, aux mirages du ciel sur l’eau.

Le Mont est symbole de pureté difficile à atteindre, de chemin tortueux menant au ciel et à l’accomplissement.

• Message : se concentrer sur soi-même, se lover dans son énergie tellurique, et y trouver son sens, sa direction, elle permettra l’envol vers des missions élevées. Ici, l’inconscient est tout-puissant, le rêve très présent. Si l’on veut éviter l’enlisement ou l’essor sans amarres, l’ancrage profond, permanent est nécessaire, sauveur.

• Envers : les polarités sont sens dessus dessous, le voyage vers le ciel est empêché. Il faut suivre la marée, les flux vitaux. Oublier un instant sa tête trop pesante et pensante pour se lier au vivant.

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La Vouivre

Clés : intuition, féminité, mystère

• Représentation : femme parfois, serpente toujours, la Vouivre déroule son corps serpentin dans les eaux vertes et fraîches de la Franche-Comté et du Jura. Elle porte une escarboucle entre les yeux. Elle est à la fois belle, à la fois monstrueuse. Elle nage dans les marais profonds, dangereux, elle est esprit du lieu, vagabonde et gardienne tout à la fois.

• Légendaire : la Vouivre étend ses anneaux pareils aux méandres capricieux du fleuve. Elle se meut comme une anguille moirée. Le serpent-femme est l’image des grands courants telluriques traversant notre Terre comme un réseau de filandres. Cette énergie pérégrine par les voies souterraines, se plaît aux ondes des sources sacrées, au profond des grottes, aux entrailles des églises.

• Rune : Mannaz représente une conscience élargie, une fluidité de l’esprit qui permet de comprendre l’âme humaine dans ses recoins les plus secrets.

• Élément : l’eau, porteuse de sens, qu’elle soit vive ou tranquille, transparente ou saumâtre. Elle montre et dissimule, toute parée d’ambiguïtés et de traversées propices vers des mondes occultes.

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• Force : elle est de vibrante énergie, d’ancienneté féminine. La divinité se dissimule au repli des écailles de vertes opalescences. Elle est de calme et de mystère, de luxuriance cachée. La nuit lui permet toutes les métamorphoses. La Vouivre est mimétisme ensorceleur, séduction irrévélée.

• Danger : un inconscient mal maîtrisé, une propension au rêve éveillé pourrait amener vers un retrait du monde, une négation de l’« ici et maintenant », clé de l’initiation dragonesque.

• Souffle : suis ta voie, elle est de source claire, d’intuition fine. Cette finesse d’âme te guidera vers des pays de créativité et d’éveil. Les plantes aquatiques te chuchoteront leur savoir guérisseur. Le souffle de la Vouivre est régénérant et mystique, sa voie serpentine est thérapeutique.

• Message : il est de clair-obscur, venant des contrées d’entre-deux, où les êtres élémentaires sont guides : fées, naïades ou dracs. Chevauche sans peur la Vouivre au grand cœur, elle te montrera que la famille est centrale, la parole cachée, la métamorphose proche. L’avenir sera de lune et d’eau, il se tressera aux réseaux infimes des sphaignes et des lentilles aquatiques, miroir des intimes remous et des folies fluviatiles.

• Envers : un trop grand éclatement des valeurs, une mise à jour de tes talents, de tes ambitions et de tes attentes exprimés avec excès. N’oublie pas que le secret est un abri sûr, et l’eau, un miroir sans défaut.

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La Tarasque du Rhône

Clés : bouleversement, brutalité et patience

« La réalité revêt parfois la forme d’un dragon effrayant, qui s’évanouit dès qu’on ose le regarder en face. »

Laurent Gounelle

• Représentation : la Tarasque est effrayante, avec une carapace de tortue, six longues pattes griffues, une crête hérissée et empoisonnée. Ses yeux brillent comme des braises dans la nuit du fleuve.

La Tarasque est fille du Léviathan et de l’Onagre, monstre terrible, détruisant tout sur son passage à l’aide du feu de ses naseaux.

• Légendaire : on raconte qu’elle habitait sur un haut rocher dominant le Rhône et les marécages, son nom aurait une racine pré-celtique ligure, signifiant « roc ». Elle se jetait sur les malheureux voyageurs et les dévorait tout aussitôt. Marthe, avec sa sœur Marie-Madeleine et sa servante Sara, arrivèrent de Palestine et accostèrent aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Marthe, entendant parler de la Tarasque semant la peur et la mort dans la vallée, s’en alla à sa rencontre et lui passa une laisse autour du cou, la promenant par monts et vaux comme un animal domestiqué.

La ville de Tarascon tire son nom du monstre, on fête sa défaite en tourbillons joyeux, en liesses carnavalesques.

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Textes : Magali Mottet

Illustrations : Sara Mottet

Direction : Guillaume Pô

Direction éditoriale : Élisabeth Pegeon

Édition : Chloé Herbin

Correction : Nacima Bouzad

Direction artistique : Julie Mathieu

Couverture : Mathilde Corbel

Mise en pages : Lucile Jouret

Direction de fabrication : Thierry Dubus

Fabrication : Sonia Roméo

© 2024, Secret d’étoiles, Paris

Dépôt légal : juin 2024

ISBN : 978-2-3824-0213-9

Code MDS : SR02139

N° d’édition : 24L0198

www.secretdetoiles.com

Achevé d’imprimer en mars 2024 en RPC.

Produit composé de matériaux issus de forêts bien gérées certifiées FSC® (Forest Stewardship Council®) et d’autres sources contrôlées. Ne peut être vendu séparément.

Le Mont-Saint-Michel La Vouivre

La Tarasque du Rhône

L’Hydre de Lerne

Magali & Sara Mottet

Tantôt ailés, cornus, écailleux, les dragons sèment leurs souffles de feu sur les landes, les prairies, les monts et les océans. Ils habitent en des territoires mystérieux, entre les mondes visibles et invisibles. Bêtes mythologiques, les dragons peuplent nos légendes, incarnant tour à tour le chaos et la renaissance, nos faiblesses, nos zones d’ombre et nos combats épiques. Ouvrez l’œil, tendez l’oreille, et écoutez les messages des dragons grâce aux 25 cartes de cet oracle.

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MDS : SR02139 14,95 € TTC
© 2024, Secret d’étoiles, Paris - Numéro d’édition SR02139 (24L0198) Dépôt légal : juin 2024 - Achevé d’imprimer en mars 2024 en RPC. Produit composé de matériaux certifiés FSC® et de matériaux contrôlés.
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