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Visqueuse, gluante, nauséabonde ? L’algue a mauvaise réputation. Pourtant, Mauro Calogreco, chef argentin du restaurant Mirazur à Menton (3 étoiles au Michelin), utilise plus de 20 types d’algues différentes dans sa cuisine. Formé au Japon, où l’algue représente 10 % de l’alimentation, il projette même d’installer une ferme d’algues à proximité de son restaurant ! En Bretagne, la cheffe Catherine Le Joncour utilise dans son restaurant Ty Mad l’algue dans tous les plats, de l’entrée au dessert (menu Découverte à 32€). Miam miam !

Imaginez un vêtement intelligent, capable de se reformer s’il est troué, et de grandir en même temps que celui qui le porte… de la science-fiction ? Plus maintenant ! Une équipe de scientifiques américains et néerlandais ont mis au point un textile 100 % biodégradable, à base de poudre d’algues et de cellulose bactérienne, capable de se reformer tout seul grâce à la lumière du soleil et des nutriments dont il se nourrit (étude publiée dans la revue Advances Materials, avril 2021). Un tournant pour l’industrie ultra polluante de la mode, quand on sait que 4 millions de tonnes de vêtements finissent chaque année à la poubelle.

en 2014, le chiffre d’affaires généré par les algues représentait 5,7 milliards d’euros. Un véritable or vert ! (Source : Planetoscope).

Et si la solution se trouvait depuis toujours dans nos océans ? Des chercheurs, travaillant sur des traitements destinés au cancer de la peau, on fait une découverte stupéfiante en février dernier ! Une algue très commune (Skeletonema marinoi), présente dans l’Atlantique, pourrait être le remède miracle à l’acné grâce à son super pouvoir antibactérien, activé suite à la photosynthèse. Un brevet vient tout juste d’être déposé et des essais réalisés très prochainement pour une mise sur le marché d’ici deux ans. Une véritable révolution face à ce problème qui empoisonne la vie de milliers de jeunes.

Salicornes et laitue de mer sur vos murs, incongru ? Et pourtant, la peinture classique est un cocktail ultra dangereux et toxique : métaux lourds, solvants et dérivés pétrochimiques, qui empoisonnent ceux qui la posent et imprègnent les murs pendant plusieurs mois, voire plusieurs années ! Certaines entreprises ont lancé le pari fou d’une peinture à base d’algues, séchées et broyées puis utilisées sous forme de poudre : un franc succès.

Au rythme actuel, d’ici 2050, la masse des polymères dans les océans devrait représenter 750 millions de tonnes : plus que les poissons ! Les algues pourraient bientôt remplacer le plastique : des technologies permettent d’obtenir des bioplastiques, plus sains, et biodégradables. Certains emballages sont même comestibles !