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AVRIL / MAI 2023 79 MATHIEU VAN WETTEREN TOQUÉ JUSTE COMME IL FAUT ? European Design Festival • ENGLBRT • Devï • Antoine Pohu Zalto, l’empereur des verres Essaouira, ça ira !

DUDELANGE, VILLE DES CULTURES

Centre culturel régional opderschmelz, centres d’art Dominique Lang et Nei Liicht

Festivals: Zeltik, Like A Jazz Machine, Usina, Fête de la Musique...

LA CULTURE A RENDEZ-VOUS

À DUDELANGE !

TO BE (B)OLD OR NOT TO BE

’âge n’est-il vraiment qu’un nombre ? À en croire pas mal de gens qui passent à une dizaine supérieure bientôt (toute ressemblance avec des personnages existants serait purement fortuite, hein !), c’est le cas. Ou en tout cas pour leur entourage, toujours content de leur adresser un zeste bien acide de psychologie de comptoir : « Non, mais tu vas voir, la quarantaine, c’est magique ! », « Moi, c’est là où ma vie a vraiment commencé ! » ou encore le sempiternel « C’est l’âge que t’as dans la tête qui compte, au final ! ». Merci, Victoire, du haut de tes 26 ans et de tes 12 centimètres de talons prêts à faire fumer un dancefloor jusque six heures du matin, sans aucune conséquence sur ton réveil ou ton faciès poupon du lendemain, de nous faire profiter de cette stupéfiante clairvoyance… Mais si Victoire avait raison ?

Car si le trench-coat n’avait pas deux siècles dans les manches, serait-il un des incontournables de l’année ? Si le célèbre fauteuil Togo de Ligne Roset ne fêtait pas son glorieux 50 e anniversaire, tel un daddy sulfureux à la Pedro Pascal, serait-il aussi désirable à nous yeux ? Si le Zalto n’était pas le résultat d’une lignée séculaire, se serait-il imposé comme l’empereur des verres ?

L’âge est-il toujours incompris, comme la fonction de designer peut l’être encore parfois ? Une question ardente, alors que le European Design Festival débarque au Luxembourg du 31 mai au 4 juin prochains, avec une intention d’y répondre une bonne fois pour toutes, Nondikass !

L’occasion aussi de mettre en parallèle ici le design au sens large et la gastronomie, avec un fou de dressage (d’assiettes, moins de fauves) et joyeux pirate culinaire, mais aussi avec l’implication sociale et la mode durable grâce à notre Smart Kid On The Block du cru…

« Il y a trois réactions possibles à tout design : oui, non, et WOW ! La troisième est celle qu’il faut viser », avait déclaré le célèbre graphiste Milton Glaser, auteur notamment de la campagne HOPE de Barack Obama en 2009 et des logos DC Comics et I (love) NY. Duhhh, ou presque. Dans un Luxembourg qui offre parfois bien des médiocrités - sinon des facilités acceptables, n’essayerait-on pas de remettre un peu ce bon vieux WOW dans nos petites têtes bientôt piratées par Chat GPT ? Allez…

Fabien Rodrigues

DIRECTION

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RÉDACTEUR EN CHEF

Fabien Rodrigues

RÉDACTEURS

Jonathan Blanchet | Marine Barthélémy

Magali Eylenbosch | Godefroy Gordet

Loïc Jurion | Carl Neyroud

Sébastien Vécrin

GRAPHISTE

Dorothée Dillenschneider

DIRECTRICE COMMERCIALE

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CONSEILLERS EN COMMUNICATION

Alkilda Dici | Aymeric Grosjean

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PHOTOGRAPHES

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SOCIÉTÉ ÉDITRICE

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74, rue Ermesinde L-1469 Luxembourg

Tél.: +352 26 20 16 20

CONTACT redaction@boldmagazine.lu

exemplaires certifié CIM

3 ÉDITO Texte
Fabien Rodrigues
OURS 20 200

CULTURE

ARTY.06

LE GRAFFITI, PATRIMOINE CULTUREL AU SCHLUECHTHAUS

SERIES.08

MUSIC.10

ENGLBRT ODE À TOUT

COUVERTURE #79

Ses faux airs de pirate des fourneaux ne trompent plus personne, et encore moins les foodies qui s’attablent dans son restaurant Apdikt de Steinfort : Mathieu Van Wetteren s’est imposé en six années acharnées comme l’un des poids lourds de la scène gastronomique locale. Il est notamment connu pour être un puriste de l‘esthétique de l’assiette et de dressages au millimètre, autant que pour ses manchettes teintées d’encre et de liberté et sa cuisine savoureuse et engagée. Relativement boudé par les guides, il n’en pas en fait pas grand cas : il est trop occupé à faire fumer sa tête bien toquée. Et ça, c’est Bold

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RÉSEAUX SOCIAUX

boldmagazine.lu

LIFESTYLE TRENDS SOCIETY

SPOTTED.40

LAISSE PAS TRAÎNER TON TRENCH

SMART KIDS ON THE BLOCK.36 DEVÏ OU L’UPCYCLING HAUT EN COULEURS ET EN VALEURS

DESIGN.66 TOO GOOD TOGO

CRASH TEST.70

IT LIST.52

FOCUS.62

EUROPEAN DESIGN FESTIVAL POUR (RE)DÉFINIR

« DEMAIN »

PLAYLIST.14

INTERVIEW.16

MATHIEU VAN WETTEREN, TOQUÉ JUSTE COMME IL FAUT

CINEMA.22

DIARY.24

BOOKS.34

ANTOINE POHU

STORY TIME.56

ICÔNE.58

ZALTO, LE VERRE EMPEREUR

SNAPSHOT.80

FOOD.72

CITY TRIP.76

ESSAOUIRA, ÇA IRA !

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SOMMAIRE
IL Y A LE SHOPPING, LE SOLEIL ET LA MER MYKNOKKE-HEIST.BE

PATRIMOINE CULTUREL AU SCHLUECHTHAUS

Dans le quartier en pleine mue urbaine qu’est Hollerich, les anciens abattoirs - ou Schluechthaus - représentent toujours, aujourd’hui, un phare de culture alternative, de graffiti et d’histoire patrimoniale de la capitale luxembourgeoise. Dans le cadre de son programme de valorisation et de revitalisation, le site accueille de nouveaux événements, dont l’un d’entre eux va faire raisonner sa réputation comme nul autre…

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ARTY
Texte Fabien Rodrigues

Ainsi, le rendez-vous « I Love Graffiti an Schluechthaus » mettra en lumière, les samedi 13 et dimanche 14 mai prochains et avec le soutien de la Ville de Luxembourg, cet art devenu identitaire - voire intemporel - grâce à l’association I love Graffiti fondée en 2020 par l’artiste Olivier Sader. Le site du Schluechthaus, dont l’activité d’abatage a cessé en 1997, appartient en effet à la Ville et se situera au centre du futur écoquartier « Porte de Hollerich ». Des établissements scolaires et son célèbre skate park couvert y drainent quotidiennement une population plurielle, dont le regard ne peut qu’apprécier les œuvres magistrales de street art qui en couvrent les murs, véritable galerie d’art à ciel ouvert en évolution constante depuis pas moins de 25 ans…

« Ce meeting est un événement culturel accessible à toutes et à tous. Avec la Ville de Luxembourg nous allons ouvrir grand les portes des anciens abattoirs au cours d’un weekend afin que les jeunes comme les plus âgés.es, les parents comme les enfants puissent voir les artistes repeindre le site dans sa quasi-totalité. Une première ! », promet l’organisation. L’événement a pour but la rencontre et l’échange entre une multitude d’artistes s’étant exprimés dans ce lieu depuis que le graffiti y a pris ses marques dans les années 90… « Avec notre association I love Graffiti, nous souhaitons ici attirer l’attention sur la nécessité de préserver ce lieu d’expression qui, depuis 25 ans, sert de terrain d’entraînement, d’apprentissage, de rencontres… C’est un véritable hall of fame rempli d’œuvres d’artistes à la réputation internationale et reconnu sur la scène graffiti européenne, un lieu insolite à découvrir à Luxembourg-ville et qui fait indéniablement partie de son patrimoine culturel contemporain », confie ainsi Olivier Sader, qui participe à cette scène locale via des expositions, des collaborations publiques, notamment avec le projet Le Mur, mais aussi privées - comme récemment au restaurant Mont Saint-Lambert au Limpertsberg qui l’exposait.

Parmi les artistes graffiti reconnus ayant apposé leur style sur les murs du Schluechthaus au fil des décennies, on peut trouver les Allemands Cone et Dejoe, les Français Alexone et Love ou encore le Belge Defo, sans oublier les locaux Sumo, Stick, Alain Welter, Joël « Rojo » Rolliger, Spike, Pome, Valer, Nask et Sader lui-même… Des artistes qui seront également présents pour cette grande rétrospective du mois de mai. « C’est un moment parfait pour célébrer ce lieu, dans lequel nous espérons pouvoir

participer à la promotion du graffiti lors de sa transformation prochaine. De nombreux moyens de valorisation sont permis par cet art, que ce soit sur les murs bien sûr, mais aussi d’un point de vue plus sociétal, avec des ateliers, des conférences… », ajoute à ce propos Olivier Sader.

Dans une volonté d’apporter une dimension de connaissance et de transmission à l’événement, une conférence sera ainsi organisée en amont, le jeudi 11 mai aux Rotondes - autre décor urbain emblématique de la capitale - et animée par Christian Gérini. Ancien maître de conférences en philosophie et histoire des sciences et des techniques, ce chercheur et passionné d’art actuel et d’art brut, lui-même artiste, photographie depuis plus de 30 ans les œuvres de ce que l’on appelle aujourd’hui le « street art ». Ayant tissé des liens avec la communauté des artistes graffiti, il offre ainsi une vision étayée sur l’histoire et la sociologie de ce mouvement, avec un axe thématique « L’histoire récente du graffiti et de tout ce que l’on a mis sous l’appellation "street art" » pour cette intervention inaugurale…

Mais si le Schluechthaus reprend certainement vie grâce à cet événement printanier, il ne faut pas oublier que l’histoire du graffiti - et celle d’une communauté entière - qu’il représente reste visitable tout au long de l’année, de manière libre ! Une virée culturelle haute en couleur à prendre en compte pour les visiteurs, ou même pour soi, simplement pour s’y imprégner de la créativité qui y règne depuis un quart de siècle…

DU GRAFFITI, MAIS PAS QUE…

Les activités de printemps du Schluechthaus débutent dès le 15 avril avec le Repair Café, permettant à chacun de redonner vie à un objet grâce à un réparateur volontaire. Les 22 et 23 avril, c'est un weekend portes ouvertes qui s’y déroulera avec au programme : atelier découverte autour du skate-board, atelier graffitis, présentation des services de secours de la Croix-Rouge, animation musicale, coin lecture avec Potty Lotty et découverte de l'exposition des projets soumis lors du Concours européen d'architecture pour la reconversion du site… Quant à l’événement « I Love Graffiti an Schluechthaus », il proposera également une programmation musicale live éclectique tout au long du weekend ainsi que des foodtrucks et autres stands de merchandising pour faire le plein de bonnes choses.

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THE ENGLISH GUNS AND ROSES

Connaissez-vous Hugo Blick ?

Le bougre a commencé sa carrière comme acteur à la fin des années 80. Jack Napier, le malfrat qui allait devenir le Joker dans le Batman de Tim Burton, c'était lui... Tout le monde retient Jack Nicholson ? Pas grave. De son côté, Blick a opéré sa propre transformation et est aujourd'hui connu et reconnu comme scénariste et réalisateur. Et depuis quelques années, c'est un strike à chaque fois. En 2011, il crée un thriller feuilletonnant mettant en parallèle une double enquête de la police et de la mafia pour tenter de débusquer un coupable (The Shadowline). Trois ans plus tard, rebelote avec un autre thriller qui met cette fois en scène l'immense Maggie Gyllenhaal, business woman à poigne sur fond de conflit

israélo-palestinien. De la même manière, sa dernière création est un immense terrain de jeu pour une autre grande d'Hollywood, Emily Blunt. Mais, cette fois, il a abandonné le thriller pour le western et les bas-fonds urbains pour les grands espaces. Et cette incursion dans le genre roi de la mythologie populaire américaine est tout simplement ce qu'on a vu de mieux dans le genre depuis très longtemps. L'actrice campe une aristocrate anglaise qui s'aventure dans l'Ouest américain afin de mettre la main sur l'homme qu'elle tient pour responsable de la mort de son fils. Au cours de son périple, elle croisera la route d'un Amérindien, qui a aussi de quoi en découdre. Les deux âmes solitaires vont chevaucher ensemble pour régler

leurs affaires... On s'aperçoit très vite que ce qu'on est en train de voir est dans le haut du panier des productions actuelles : cadrages magnifiques, photo sublime, dialogues affûtés, bande originale au diapason... et une première apparition de l'héroïne évocatrice de l'arrivée de Claudia Cardinale dans Il était une fois dans l'Ouest . Rien que ça. La suite ne va pas venir contrarier ces premières impressions : la série n'a de cesse d'alterner entre moments de pure poésie et morceaux de brutalité et de violence pure. Très vite, le spectre d'un antagoniste plane sur la série et, là aussi, c'est un bad guy comme on en fait plus. On arrêtera là pour votre bien. Mieux vaut se lancer sans trop savoir. Sautez le pas, vous ne le regretterez pas.

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. SUR CANAL+
PISTOLERO : HUGO BLICK SUR LA ROUTE DE LA VENGEANCE : EMILY BLUNT, CHASKE SPENCER, RAFE SPALL...
degré d'attente note sur 5 SERIES
Texte
Jonathan Blanchet
« LA SÉRIE N'A DE CESSE D'ALTERNER ENTRE MOMENTS DE PURE POÉSIE ET DES MORCEAUX DE BRUTALITÉ ET DE VIOLENCE PURE »

SALADE GRECQUE LES LANGUES SE DÉLIENT

TRANSATLANTIC OPÉRATION DE SAUVETAGE

Après L'Auberge espagnole, Les Poupées Russes et Casse-Tête Chinois, la saga miroir de la jeunesse européenne de son époque se réinvente en série. On y suivra les enfants du personnage de Xavier (Romain Duris), qui se retrouvent en Grèce après avoir hérité d'un appartement à Athènes. L'expérience qu'ils vont vivre s'annonce pourtant à mille lieues de celle vécue par leurs parents à Barcelone... On a beaucoup de tendresse pour la saga de Cédric Klapish qui signe ici sa première série, notamment épaulé par une fine plume du stand-up (Agnès Hurstel). On ne la ratera donc sous aucun prétexte.

. SUR PRIME VIDEO

INSTIGATRICE : ANNA WINGER

BONNES ÂMES : GILLIAN JACOBS, CORY MICHAEL SMITH, LUCAS ENGLANDER...

La créatrice d'Unorthodox revient sur Netflix avec cette minisérie inspirée de faits réels. Dans les années 40, des jeunes risquent leur vie pour aider des réfugiés à fuir la France occupée dit le synopsis. Au casting, on retrouve la trop rare Gillian Jacobs (Community, Love), accompagnée de Cory Michael Smith (Gotham) et du frenchie Gregory Montel, bien connu pour son rôle dans Dix pour cent . Le name dropping et le sujet attisent notre curiosité. À suivre donc.

.SUR NETFLIX

ASPERGIRL LA DIFFÉRENCE EST UNE FORCE

IDÉE ORIGINALE : JUDITH GODINOT ET HADRIEN COUSIN

CASTING HAUT EN COULEUR : NICOLE FERRONI, CAREL BROWN...

Créée dans le cadre du label « OCS Signature » qui promeut les créations sérielles atypiques, Aspergirl se penche sur le quotidien d'une mère et de son fils qui change du tout au tout le jour où la première se rend compte qu'elle est atteinte d'autisme, le jour du diagnostic du second. Singulière, touchante et drôle (avec Nicole Ferroni dans un de ses meilleurs rôles), elle ne réussit pas tout ce qu'elle entreprend, mais elle le fait avec le cœur. Une curiosité à découvrir.

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TOUR OPERATOR : CÉDRIC KLAPISH NEW HORIZONS : ALIOCHA SCHNEIDER, MEGAN NORTHAM, ROMAIN DURIS...
. SUR OCS

ODE À TOUT

ENGLBRT, à ne pas confondre avec Englebert Humperdinck, star de la chanson britannique, un crooneur sous pseudo au style bien éloigné de celui du duo que forment ici Georges Goerens et Niels Engel. « ENGLBRT », contraction de « Engel » et « Bartleby », rassemble deux univers musicaux, l’un jazz-pop élaboré sous vingt-cinq années d’expérimentation académique et de jam sessions, l’autre folk-pop, étoffé sous plusieurs noms, de Seed to Tree à Bartleby Delicate. Par hasard, ou peut-être pas, les deux musiciens se croisent au détour des enregistrements du travail de Jérôme Klein et c’est le coup de foudre. Une flopée de Battins plus tard, les voilà décidés à former ENGLBRT sans savoir encore à quoi cela ressemblera. Quelques années plus tard, ce mélange de la batterie jazz survitaminée de Engel, et de la pop-rock-folk de Georges, avec l’ajout d’une touche électronique dans l’air du temps, forment l’identité stylistique d’ENGLBRT, pour que les deux musiciens définissent leur musique comme « défiant les genres ». Après une date symbolique au « LëtzMusek by POST Luxembourg », où ils jouent le titre Harm à la Philharmonie avec l’Orchestre Philharmonique de Luxembourg, les voilà catapultés en tournée dès la mi-mai. Aujourd’hui, d’autres défis les attendent en live, face à un public bouillonnant de curiosité.

NEILS & GEORGES

Neils Engel est batteur régulier au Grund Club VOICES Band depuis 2015. De formation classique, menée au Conservatoire d'Esch-sur-Alzette et de Luxembourg pendant son adolescence. Il enchaîne avec le Conservatoire Royal de La Haye, où il étudie la batterie jazz-pop avec des pontes tels que Joost Patocka, Stefan Kruger, Frits Landesbergen et Erik Ineke… Actuellement, logé dans plusieurs formations et groupes comme l'Orchestre National de Jazz de Luxembourg, le Pol Belardi's Force, le Marc Mangen Trio, BEAM, Ernie Hammes Group ou le David Ascani 4tet, il a tout de même trouvé le temps pour s’investir dans un nouveau projet. Et ainsi, ENGLBRT lui a permis de sortir un peu de son schéma de composition habituel.

« UNE SORTE DE SON ÉTAIT DÉJÀ LÀ, MALGRÉ NOS UNIVERS

MUSICAUX TRÈS DIFFÉRENTS »

Georges Goerens s’est quant à lui fait un nom en tant que leader, chanteur et compositeur du groupe indie-rock Seed to Tree, incontournable au Grand-Duché, et plus tard, en 2017, autour de son alter ego « Bartleby Delicate ». Un projet en solo couplant voix et guitare sur des textes poético-philosophiques, par lequel il se permet d’expérimenter des choses, sans tourner le dos à l’excellent quatuor luxembourgeois Seed to Tree avec lequel il continue de tourner encore aujourd’hui. À l’époque, dans l’édition d’avril/mai de Bold Magazine (#57), nous nous étions d’ailleurs entretenus sur la création de Bartleby et Goerens évoquait

le « plaisir d’une relation individuelle à la musique ». Aujourd’hui, associé au batteur Neils Engel, il constitue ce duo qu’est ENGLBRT et vogue vers un tout autre type de musique.

GENÈSE

« On s’est croisé un peu par hasard, c’était l’opportunité d’associer deux backgrounds tout à fait différents, d’apprendre. Rien n’était planifié, on s’est dit qu’on pouvait faire de la bonne musique ensemble », précisent-ils. En novembre 2020, Niels Engel enregistre les morceaux du dernier projet de Jérôme Klein au Holtz Studio chez l’ingénieur du son et producteur Charles Stoltz. Georges Goerens lui-même y travaille pour ses projets et a vent de la présence du trio, « ça m’intéressait de voir comment ils travaillent. Je suis passé et j’ai croisé Niels que je connaissais seulement de vue ». Pendant que les autres musiciens enregistrent leurs parties, Niels et Georges font connaissance, « on buvait des bières, on écoutait la musique et on discutait, c’est comme ça qu’on s’est rencontrés ». Entre certains enregistrements Engel, a une à deux heures à tuer : « quand j’ai vu Georges entrer avec un six packs de Battin c’était gagné d’avance ! », raconte le batteur. Après ce moment convivial, c’est Engel qui fait le pas de proposer à Goerens plusieurs sessions de jam. Très vite, une certaine atmosphère musicale se dégage de leurs répétitions, « une sorte de son était déjà là, malgré nos univers musicaux très différents. On a canalisé ces différences dans le bon sens, ça a été tout de suite très rafraîchissant », raconte Engel.

Alors que la pandémie résonne encore, cette période offre pourtant du temps, rareté pour les artistes, et une opportunité pour se réinventer, se lancer dans autre chose, « on n’ose pas le dire, mais cette situation pandémique nous a

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MUSIC
Texte Godefroy Gordet Images
ENGLBRT

donné la possibilité d’aller vers ailleurs. Avec Niels, on s’est rencontrés à un moment où on avait le temps de commencer quelque chose de nouveau ». Tout de suite, ils trouvent une identité sonore sans établir de direction, un facteur de spontanéité qui les motive encore plus, « ça marche, car on est très différents et en même temps on a beaucoup de respect face à ces différences ».

Après vingt-cinq ans d’études académiques au Conservatoire, après avoir joué avec des ensembles de clarinette, de pianos, de percussion classique, etc. le batteur l’exprime avec passion, « en rencontrant Georges, j’ai retrouvé la simplicité et la vérité de chaque note. Je pense vraiment que c’est grâce à lui si j’ai retrouvé cette chose primordiale dans la musique. Et c’est le plus grand compliment que je puisse faire à un musicien ».

A KUFA’S DUET

Fasciné par l’éducation musicale d'Engel et sa capacité de composition, Goerens apprend du côté intellectuel de sa musique qu’il décrit comme inépuisable même après vingt écoutes. Et puis Engel a cette capacité à pousser Goerens dans ses retranchements, « il croit en moi plus que moimême. De temps en temps, je suis du genre à freiner, en lui disant que je ne suis qu’un musicien pop, mais il me pousse encore plus ». Cette dynamique est de fait très encourageante, et chacun de leurs points forts prévaut dans leur musique commune, « c’est quelque chose que j’apprécie chez lui, outre le fait que ce soit le meilleur batteur avec lequel j’ai joué dans ma vie », finit Bartleby.

Pour Niels Engel, un mot résume la relation artistique qu’il entretient avec Georges Goerens : « sincérité ».

Entre mai et juin 2021, le duo se « retire » un temps en résidence au centre culturel Kulturfabrik à Esch-sur-Alzette, pour finalement concevoir la palette sonore distinctive d'ENGLBRT. Là, Engel et Goerens posent les bases de leur EP et de leur album à venir. Alors à leurs balbutiements en tant que duo, si leur démarche de fond s’étoffe, c’est principalement un processus créatif commun qu’ils trouvent, « c’était le début de l’histoire d’ENGLBRT et le début de mon histoire avec la Kufa » – Georges Goerens est actuellement programmateur littérature & performances pluridisciplinaires à la Kulturfabrik. « Grâce à Marc Scheer, on a pu avoir accès au Kinosch, s’y installer et y imaginer près d’une heure de musique ».

Arrivés avec une quantité d’instruments, très vite ils en abandonnent une grande partie pour aller à l’essentiel, « on est d’abord partis dans tous les sens, et puis on a viré, viré, et viré, et en distillant on a fini par arriver à quelque chose de nouveau ». Influencés par une playlist créée en amont pour nourrir leur univers commun, Niels et Georges écoutent et se reconnaissent dans certains grands noms de

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A BEAUCOUP DE RESPECT FACE
CES DIFFÉRENCES
« ÇA MARCHE, CAR ON EST TRÈS DIFFÉRENTS ET EN MÊME TEMPS
ON
À
»

la scène des musiques actuelles, « on s’est fait embarquer par le travail du duo Yussef Dayes et Tom Misch, un guitariste et un batteur de la scène néojazz de Londres. On revenait souvent sur le travail de James Blake, sa pop complexe et à la fois décontractée. Et nos héros ont changé au fil des jours. Bon Iver était là aussi, comme un gourou, mais aussi Smile, Thom Yorke et évidemment Radiohead ».

Dès ses débuts, le projet ENGLBRT est fondé sur une recherche constante, sur l’envie de faire du neuf, de créer quelque chose qui n’existe pas encore, tout en faisant une musique accessible pour le grand public. Et en même temps quelque chose de réfléchi, une musique qui ne s’écoute pas qu’au premier degré, « c’est aussi là où c’est très compliqué, car il faut essayer d’éviter “le cliché“ et essayer de se réinventer sans rendre les choses compliquées. C’est une quête et ce projet est et restera une recherche constante », expliquent-ils.

ODE TO EVERYTHING

En mars dernier, ENGLBRT sort le clip de Harm, titre électronique et lyrique, mis en images aux Rotondes par Laurent Rischette et Jérôme Mergen aux images et Marc Thein à la lumière, teaser de leur premier EP Odes to Everything qui est sorti via Listenrecords cette année. De l’aspect recherche de leur musique, ils tirent donc les quatre titres de cet EP qui partent, de fait, dans plusieurs directions, tantôt vers la ballade, tantôt vers « des percussions plus orchestrales », tantôt dans une sorte de voyage, explorant plusieurs humeurs et émotions, ou comme le titre Harm qui est plus électronique, se rapprochant du côté de Radiohead qu’ils citent plus haut... « On ne veut pas se freiner à trouver un cadre musical. Ici, c’est l’artistique d’abord et ensuite on se pose la question de comment communiquer autour ». Côté narration, comme Bartleby Delicate le murmurait, ENGLBRT plonge dans des récits éthérés, prenant pour ligne des humeurs incontrôlables, des sensations instantanées, une sorte de prose divinatoire, de confession expurgatoire, « une ode à tout ».

Ainsi, avec cet EP aux multitudes de styles et de combinaisons harmoniques, ENGLBRT réussit le pari de la parfaite association musicale, « Georges reste toujours Georges, et moi je reste toujours moi. On conserve nos backgrounds, en les contrôlant et en restant ouvert l’un envers l’autre », explique Engel. Et puis, dans la construction d’ENGLBRT chacun trouve à s’instruire de l’autre, Goerens forçant les harmonies, quand Engel aimerait les simplifier, « le projet va se finir avec Georges en musicien jazz et moi en musicien pop-rock », s’amuse Engel.

ENGLBRT est loin d’en avoir fini, au contraire : en tournée un peu partout au Luxembourg, ils font sonner leur EP évidemment, mais aussi un album en préfiguration, « on a beaucoup de matière et cette tournée est une manière de tester des choses, de nouvelles chansons, pour voir ce qui marche ou non. Le live est notre force créatrice, et on espère que ça va le rester », concluent-ils en symbiose.

CONCERTS

Ainsi, avec Ode to Everything, ENGLBRT livre quatre façons différentes de percevoir le monde, « ce qui tient les fils de ce monde qui est devenu tellement compliqué. C’est un EP qui résume très bien notre approche de la création, libre, volage et forte d’une identité qu’on ne perçoit pas à la première écoute, mais que le public saura ressentir », précisent-ils.

• 14.05

Beautiful Decay Festival

• 25.05

à Esch au Ariston

• 03.06-04.06

Usina Festival

• 14.06

à Mamer au Kinneksbond

• 24.06

Siren’s Call Festival

12
« IL FAUT ESSAYER D’ÉVITER
"LE CLICHÉ" ET ESSAYER DE SE RÉINVENTER SANS RENDRE LES CHOSES COMPLIQUÉES »
MUSIC
Texte
Godefroy Gordet Images Eric Engel

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WEEN ASSA AM HAUS (GEMAACH) ?! / DE LÄB

Fleuron du hip-hop luxembourgeois, De Läb fait chauffer nos esgourdes depuis près de quinze ans. À l’origine du groupe, trois potes originaires du sud du Luxembourg, Spenko le beatmaker et les rappeurs Corbi et Fluit. Depuis ses premiers freestyles, dès 2003, à son premier sceud D'Wourecht, qu'il a produit tout seul dans son coin en 2006, et sa première vraie date en 2007, au « Dudelange on Wheels », De Läb s’impose aujourd’hui comme un groupe incontournable au GrandDuché tant ses membres le racontent dans leur musique. Rappeurs détentes, non sans verve critique, le collectif offre au pays un nouveau cinq titres fidèle à son style, entre rap conscient et Boom Bap à l’ancienne. Ween Assa am Haus (Gemaach) ?! respire les tontons Corbi et le David Fluit à plein nez. Ainsi, Leone Rosso, Ween Ass Am Haus, Pasta Vun Der Nonna, Läb Kosmonauten, De Stolze Bauer – ou « fier fermier » –, formulent cet EP tout en décomplexion, pour une musique qui s’écoute sourire aux lèvres.

(HIP

TROIS / ACID ARAB

Acid Arab, nom parmi les noms, revient ! Après plusieurs tournées interminables jusqu’aux confins de l’Orient, le quintette franco-algérien signe Trois – ou « Thalátha » –le plus brûlant de leurs disques, façonné d’une frénésie rythmique encore plus dominante, et d’humeurs techno-divinatoires nous faisant rentrer en transe. Après son premier disque Musique de France (2016), et surtout depuis son second album Jdid (2019), signés chez les Belges sur Crammed Discs, le collectif s’est fait une réputation sur la scène électronique internationale et notamment un nom en tant que pionnier d’une électro orientale aux saveurs acides et aux beats faisant crépiter les basses. Trois est un défouloir sonore et un ouvroir musical génial grâce à des collaborations succulentes comme sur le fulgurant Leila, avec Sofiane Saidi, autour des excitantes 6 minutes 55 de Ya Mahla, feat Wael Alkak, ou encore le Rachid Trip, hommage à Rachid Taha, complètement dézinguant. Presque que des « bangers », en somme.

. DISPO (ÉLECTRO)

PLAYER NON PLAYER / AGAR AGAR

MYTHOLOGIES / THOMAS BANGALTER

Daft Punk s’en est allé, dignement, dans un grand boum, désintégré, disparu de la surface de la Terre à jamais, après près de trente années de dingueries. Mais c’était sans compter sur Thomas Bangalter qui, seul, enchaîne discrètement mais sûrement avec un album d’une grande ambition et titré sans complexe Mythologies. Et la fable prend, clairement. Œuvre orchestrale de commande, conçue à l’origine pour le spectacle de ballet du même nom, dirigé par le chorégraphe Angelin Preljocaj, Bangalter s’exprime avec cette bande originale sur un tout autre terrain. S’éloignant des aventures connues en binôme avec Guy-Manuel de Homem-Christo, le voilà qui franchit la porte de nouvelles explorations sonores pour cet étonnant Mythologies Bangalter annonce ce nouvel opus comme un objet musical très différent, et fait entendre : « cette partition ne puise pas dans les ressources de la musique électronique, mais implique plutôt la force traditionnelle à grande échelle d'une symphonie ». .DISPO (ÉLECTRO-POP)

En 2016, Agar Agar sort Prettiest Virgin, tube surprise qui fait danser jusqu’au bout du monde. Et puis, de leurs bases musicales acquises au conservatoire durant leur jeunesse, Clara Cappagli et Armand Bultheel persistent et signent un premier album, The Dog and the Future, dans les bacs en 2018, qui les amène jusqu’à l’Olympia. Eux, qui se sont rencontrés à l'École nationale supérieure d'arts de Paris-Cergy, n’auraient pas imaginé s’imposer comme l’un des plus ambitieux groupes d'électropop français. Quatre ans après le succès inattendu de son premier disque, le duo parisien s’invite à nouveau au firmament de la composition électronique avec Player Non Player, paru chez Cracki Records. Revisite futuriste de son travail et accentuée par la combinaison harmonies électroniques/vocaux éthérés, ce second album est très séduisant et complète largement ses aspirations artistiques, étant également garni d’un jeu vidéo qui fait écho à la dimension fictionnelle de sa musique.

14 note sur 5
.DISPO (ÉLECTRO)
HOP)
Texte Godefroy Gordet
.DISPO
PLAYLIST

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MATHIEU

VAN WETTEREN

TOQUÉ JUSTE COMME IL FAUT ?

INTERVIEW
Texte Fabien Rodrigues Images Tom Jungbluth & Rick Tonizzo

Ses faux airs de pirate des fourneaux ne trompent plus personne, et encore moins les foodies qui s’attablent dans son restaurant Apdikt de Steinfort : Mathieu Van Wetteren s’est imposé en six années acharnées comme l’un des poids lourds de la scène gastronomique locale. Il y est notamment connu pour être un tantinet boudé par les guides, ne pas en faire grand cas, aimer la musique minimale, mais aussi être un féru absolu de plating, de dressages au millimètre et d’esthétisme de l’assiette dans sa forme la plus pure. Souvent entouré de personnalités créatives, il illustre cette notion de design culinaire lors d’événements exclusifs occasionnels, à l’instar de la première édition de Turning Tables en mars dernier… Que se passe-t-il dans la tête de ce chef tatoué en quête perpétuelle de sa perfection propre ? On est allé creuser un peu…

Chef, pouvez-vous présenter quelques étapes clés de votre parcours. Vous êtes originaire du Luxembourg, n’est-ce pas ?

Tout à fait, j’y suis né et je suis luxembourgeois et belge. Je me suis tout d’abord formé à l’école hôtelière de Namur avant de me lancer avec enthousiasme sur le terrain grâce à différents stages : à l’Héliport, une étoile à Liège à l’époque, puis chez Yves Mattagne au Sea Grill à Bruxelles, au restaurant The Jane à Anvers et chez Frantzén, trois étoiles à Stockholm… De retour au Luxembourg, où je souhaitais ouvrir mon premier restaurant en tant que chef, j’ai eu un coup de cœur pour l’ancienne pharmacie de Steinfort... J’y ai ouvert les portes de l’Apdikt le 1er avril 2017, il y a donc tout juste six ans !

Qu’est-ce qui vous a décidé pour ce lieu en particulier ?

Tout d’abord sa fonction précédente : on est ce que l’on mange, donc poser mes valises, mes couteaux et mes fourneaux dans une ancienne pharmacie me semblait être plutôt une bonne chose ! Mais aussi la possibilité d’y faire ce dont j’avais envie, d’y vivre aussi, au carrefour des routes belges et luxembourgeoises. Cela me ressemble, non seulement, mais je sais aussi que j’ai besoin de ma clientèle belge, qui est très sensible à mon approche, autant que de celle du Luxembourg.

Les amatrices et amateurs de bonnes tables vous connaissent non seulement pour votre cuisine, mais aussi pour l’esthétique très poussée que vous mettez à l’œuvre dans votre établissement…

Cela a commencé tôt dans vos habitudes ?

Absolument. Depuis très jeune j’ai été habitué à l’ordre, au sens de détail, à la symétrie. C’était parfois low key militaire. Mais ce sens du détail est resté, je l’aime beaucoup et j’y ai appliqué ma créativité au fur et à mesure de mes expériences.

Parmi celles-ci, c’est probablement le chef Mattagne qui a eu le plus d’influence quant à mes envies futures en matière de dressage et d’arts de la table. Le dressage, ou plating, est à mon sens un véritable domaine créatif, c’est du design, de l’art.

DOMAINE CRÉATIF, QUI FAIT

PARTIE INTÉGRANTE DE MA

QUÊTE PERPÉTUELLE DE BEAU, DE PARFAIT… »

Cela fait partie intégrante de ma quête perpétuelle de beau, de parfait. Une quête qui n’est pas près de s’achever ! Aujourd’hui, je commence par visualiser la future assiette, ce à quoi je veux qu’elle ressemble, puis je choisis les produits, les préparations, les cuissons, les sauces, les condiments qui vont composer cette vision que j’ai. Je monte mes goûts sur cette création que j’ai en tête, et ma tête me guide, c’est très instinctif.

Vous venez de parler des arts de la table, l’assiette - et le reste - sont également importants dans votre vision de la gastronomie ?

C’est en effet une composante très importante à mes yeux, même si elle a évolué au fil des années, avec plusieurs

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« LE DRESSAGE EST UN VÉRITABLE

expériences qui m’ont finalement ramené vers une collaboratrice de confiance, Véronique Leukers, céramiste basée à Virton, avec qui nous avons un processus de travail très poussé quant aux assiettes et autres contenants que nous utilisons à l’Apdikt. Pour la prochaine « collection » par exemple, nous nous penchons dessus depuis six mois déjà, et ce n’est toujours pas terminé ! Une fois de plus, j’ai une idée en tête et je la lui transmets ; ensuite, je suis heureux de prendre le temps nécessaire de ce travail commun pour arriver à des productions qui cochent toutes les cases. C’est une autre expression de mon amour pour la cuisine et je suis persuadé que cela a un impact absolument évident dans l’énergie qui se dégage de la table et de ce qui y est servi. Que la personne qui déguste ressent le travail et la passion qui sont mis à l’œuvre derrière son expérience gastronomique… Quelque part, c’est comme si Véronique et les autres artisans avec qui je collabore créaient la scène, et moi la pièce de théâtre. J’imagine toujours un concert de Rammstein dans une petite salle de concert, sans les gigantesques lance-flammes qui mettent le feu : ça aurait moins de gueule quand même, non ?

Vous travaillez avec votre compagne Alice en salle, quelle est sa place dans ce chemin que vous empruntez ?

Alice a un rôle primordial dans notre établissement : celui de la transmission de l’émotion, d’exprimer ce que mon caractère assez introverti ne sait pas faire auprès de notre clientèle à un instant T. En matière de sensibilité commune, il n’y a pas de règles et c’est très bien ainsi, nous continuons à avancer et à apprendre ensemble.

Y a-t-il une assiette, un plat, au cours de ces six années qui a marqué un tournant clair dans votre esthétisme culinaire ?

Pas vraiment, car je ne suis jamais satisfait au final !

C’est d’ailleurs une des raisons principales qui expliquent pourquoi je n’ai pas de page Instagram : sur le moment, lorsque je sors une assiette, je suis toujours très content de ce que j’envoie. Mais mon caractère fait que si j’y reviens un peu plus tard, si je vois une photo de ce plat par exemple, je me dis toujours que j’aurais pu faire mieux et ça m’agace (rires). Là aussi, j’ai une image analogique en tête : je me rappelle un saut en parachute à 4500 mètres, je me disais « OK, mais à 5000 ça aurait été encore mieux ». En ce moment, je dois tout de même avouer que j’aime beaucoup le céleri de notre menu actuel. Il correspond franchement bien à ce que j’ai envie de servir…

Vous l’avez d’ailleurs servi lors d’un dîner exceptionnel, baptisé Turning Tables, qui se déroulait dans l’atelier de l’artiste Eric Mangen. Quel regard portez-vous sur cet événement ?

J’ai une chance incroyable de compter Eric Mangen parmi mes amis proches et cet événement a été une leçon géniale qui m’a fait sortir de ma zone de confort comme rarement auparavant. Tout avait commencé il y a plus de 2 ans, lors d’une session assez épique de dégustation de Maitrank… Les tournées aidant, on avait commencé à imaginer le moyen d’allier nos deux expertises, nos moyens d’expression créative, pour proposer un format inédit au Luxembourg. Cela a mis du temps, mais nous avons finalement réussi, notamment grâce à notre partenaire des Caves Wengler.

Eric a créé une entité ad hoc pour ces nouvelles expériences (@maybeyesmaybeno2023 sur Instagram, ndlr) et tout un univers pour accueillir la première édition de Turning Tables, qui s’articulait autour de la couleur bleue. J’y ai emmené tout mon restaurant, avec mes cuisiniers, ainsi qu’Alice et Guillaume en salle. Eric, de son côté, a créé de A à Z une table unique dédiée à l’événement, un centre de table, des assiettes et des menus personnalisés grâce à différentes collaborations avec The Lib Atelier, Nordic Stella, son cousin Frédéric... Le tout se déroulant deux soirs de suite dans son grand atelier, situé au sein d’un corps de ferme à Bertrange.

Le cadre est déjà dingue, les gens arrivaient comme dans un vernissage, la table étant alors encore pendue au plafond ; puis elle descendait via un système de poulies, déjà dressée, lorsque le dîner débutait. C’était assez impressionnant et très motivant…

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INTERVIEW
Texte Fabien Rodrigues
JOYEUSE
« MES TATOUAGES SONT L’EXPRESSION DE MON FORT BESOIN DE LIBERTÉ, DE CETTE
PIRATERIE, DU FAIT DE JOUIR DE
MES PROPRES RÈGLES… »
Images Tom Jungbluth & Rick Tonizzo

« JE VISUALISE LA FUTURE ASSIETTE DANS MA TÊTE PUIS JE MONTE MES GOÛTS SUR CETTE CRÉATION, ET MA TÊTE ME GUIDE POUR LE RESTE… »

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Est-ce que participer à un tel concept vous a fait réfléchir à l’avenir ?

Clairement, même si c’est dans un sens qui confirme ce qui me trottait déjà dans la tête depuis un moment. J’ai vraiment envie d’être encore plus proche de mes clients.es, comme j’ai pu l’être à cette occasion lors de laquelle j’expliquais chaque plat lors de son service. Je pense que l’évolution de ma cuisine, sa précision et son minimalisme apparent nécessitent que je le fasse. Sinon les gens vont se demander pourquoi un tel prix pour du céleri ! Et c’est quelque chose que j’ai finalement envie de faire. Je suis encore très bien à l’Apdikt, avec une équipe super et j’y ai encore beaucoup de choses à réaliser… Mais je ne m’interdis pas de penser à d’autres lieux, d’autres environnements. D’autres moments plus intimes et d’échanges avec les personnes attablées. Aussi, par exemple, avec une interdiction stricte des photos par téléphone

portable, comme c’était le cas pendant le dîner Turning Tables. Oui, ça m’a bien plus ça ! J’espère que les futurs chefs qui participeront à cette aventure y prendront autant de plaisir que moi.

Qu’est-ce qui inspire un esthète comme Mathieu

Van Wetteren au quotidien, dans sa cuisine ou ailleurs ?

La musique avant tout, je mets mon casque et c’est parti, je sais que je peux commencer à faire ce que j’ai à faire. En ce moment, impossible de me passer des Pachanga Boys, de Christian Löffler ou de Stephan Bodzin. Et bien sûr - je pense que c’est évident - la culture du tatouage…

C’est une expression de mon fort besoin de liberté, de cette joyeuse piraterie qui est synonyme de démocratie dans mon esprit, de jouir de mes propres règles et d’être loyal envers ce que l’on aime et ce que l’on fait.

Une pièce en particulier ?

Ma montagne, sur le poignet. Le sommet que je veux gravir et atteindre, encore et toujours…

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INTERVIEW
A
M’A FAIT SORTIR DE MA ZONE DE CONFORT COMME RAREMENT AUPARAVANT… »
Texte Fabien Rodrigues
«
L’ÉVÉNEMENT TURNING TABLES
ÉTÉ UNE LEÇON GÉNIALE QUI
Images Tom Jungbluth & Rick Tonizzo
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LES TROIS MOUSQUETAIRES : D'ARTAGNAN À LA POINTE DE L'ÉPÉE

RASSEMBLEUR : MARTIN BOURBOULON

ÉPÉISTES HORS PAIR : FRANÇOIS CIVIL, VINCENT CASSEL, ROMAIN DURIS, PIO MARMAÏ...

Il est aussi rare qu'un diamant noir : pourtant, le film de cape et d'épée à la française a un nouvel avatar. Ou, dans le cas des Trois Mousquetaires, plutôt le goût de reviens-y d'une saga marotte qui fait son come-back... actualisée et remise au goût du jour. Mise en chantier par Pathé dans le plus grand secret alors que le public demeurait éloigné des salles pour cause de Covid, elle entend redonner toutes ses lettres de noblesse à un certain cinéma. Celui du film à grand spectacle tricolore époque Claude Berri qui ne vaut d'être vécu qu'en salles. Première preuve de ce gigantisme assumé avant même de parler de son budget XXL : ce Trois Mousquetaires -là ne se contentera pas d'un seul film pour raconter les aventures d'Athos, Porthos et Aramis et du petit dernier, d'Artagnan... mais du double. D'Artagnan entrera en scène dans son propre métrage le 5 avril. Puis suivra un opus entièrement

dédié à la trouble et double Milady, incarnée pour l'occasion par Eva Green, prévu juste pour les fêtes de fin d'année. Souhaité comme le plus proche possible de l’œuvre d'Alexandre Dumas dans l'esprit, le projet s'annonce dantesque : tournage en décors naturels, chorégraphies millimétrées et casting cinq étoiles pour donner corps à ces personnages mythiques.

Vincent Cassel est Athos, Pio Marmaï est Porthos, Romain Duris, Aramis. Quant au fougueux d'Artagnan, c'est François Civil qui endosse le costume. Le contrat passé sur le spectaculaire semble rempli, mais le diptyque doit séduire par son écriture, ne pas dénaturer Dumas tout en y insufflant une nouveauté bienvenue. Une formule qui devra faire recette d'autant que les mousquetaires du 7ème art qui se sont penchés sur le roman de Dumas n'ont pas l'intention de quitter de sitôt l'auteur et son œuvre gigogne.

Mathieu Delaporte, Alexandre de la Patellière et Dimitri Rassan, respectivement scénaristes et producteur de d'Artagnan et Milady porteront bientôt à l'écran le non moins célèbre Comte de MonteCristo avec Pierre Niney dans le rôle-titre. Tremble Marvel, le Dumas Cinematic Universe arrive et il n'est pas là pour faire de la figuration !

«

LE PLUS PROCHE

POSSIBLE DE L’ŒUVRE D'ALEXANDRE DUMAS

DANS L'ESPRIT ET S'ANNONCE DANTESQUE »

CINEMA
EN SALLES DEPUIS
AVRIL
.
LE 5
degré
d'attente
Texte Jonathan Blanchet note sur 5
LE PROJET EST SOUHAITÉ COMME
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SUPER MARIO BROS LES BONS TUYAUX

LES GARDIENS DE LA GALAXIE VOL. 3 LA PISTE AUX ÉTOILES

CASQUETTES DE RÉALISATEURS :

AARON HORVATH ET MICHAEL JELENIC SUR LA BONNE VOIX : CHRIS PRATT, CHARLIE DAY, ANYA TAYLOR-JOY...

Le plus célèbre plombier du jeu vidéo débarque au cinéma ? La nouvelle a dû donner des sueurs froides aux plus anciens qui se souviennent de l'adaptation live avec Bob Hoskins à l'aube des années 90. Vous pouvez respirer, l'adaptation sera en full images de synthèse et conduite par les petits gars d'Illumination (Moi, moche et méchant ) qui ont vraisemblablement digéré toutes les adaptations possibles du personnage. Preuve d'une tendresse particulière pour l'univers qui ne saurait être dévoyé cette fois. Let's-a-go !

. EN SALLE DEPUIS LE 5 AVRIL

GRAND MANITOU SUR LE DÉPART : JAMES GUNN

TÊTES CONNUES : CHRIS PRATT, ZOE SALDANA, DAVE BAUTISTA...

Fin de partie pour Les Gardiens de la Galaxie ? Alors que le réalisateur de la franchise depuis le premier opus vient de partir chez la concurrence pour prendre la tête des studios DC (Batman et consorts), ce volume 3 a des airs de chant du cygne. Il se murmure que le film adapterait l'origin story de Rocket Racoon réputée déchirante dans les comics ou qu'il pousserait doucement Chris Pratt (aka Starlord) vers la sortie. Peut-être est-il effectivement temps que Marvel trouve un peu de sang neuf pour redonner du souffle à ses productions.

. SORTIE LE 3 MAI

CINELUX

UN GIALLO EN TOURNAGE

C'est courant avril que débute la production du nouveau Cattet-Forzani (L' Étrange Couleur des larmes de ton corps), produit par Les Films Fauves. Comme d'habitude, le duo promet de nous emmener dans un univers empreint d'une inquiétante étrangeté... en marchant en l’occurrence sur les terres du giallo, genre transalpin à la frontière de l'horreur et de l'érotisme popularisé par Dario Argento et Mario Bava. On sait qu'il est question d'une disparition mystérieuse sur la French Riviera, découverte par un voisin voyeur rattrapé par de vieux démons. Dire qu'on a hâte est un euphémisme…

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DIARY

Sélection

Fabien Rodrigues

JUSQU’AU 06.05 / AWODIYA TOLUWANI

À PARTIR DU 15.04 / BROGNON ROLLIN

Interwoven Existences est la première exposition solo de l'artiste nigérian Awodiya Toluwani à la galerie ZidounBossuyt Luxembourg, après une première exposition à Dubaï. Né au Nigéria en 1994, Toluwani a étudié les beaux-arts et les arts appliqués à l'université Obafemi Awolowo, dans son état natal d'Osun, et a obtenu son diplôme en 2017. Ses œuvres font l'objet d'une collection privée au Nigéria et à l'étranger. Il participe ensuite à divers projets et expositions au Nigeria ainsi qu’au concours 2019 de la Life in My City Art Foundation, dont il est l'un des finalistes. Awodiya Toluwani effectue actuellement une résidence à l'Institut für Alles Mögliche à Berlin. Il déclare au sujet de son travail : « En tant qu'artiste, mon travail consiste à mettre en avant l'importance souvent négligée et pourtant inhérente du règne animal pour l'existence humaine, juxtaposée à la fragilité de notre propre nature… »

Direction Namur pour une exposition monographique exceptionnelle : le Delta y accueille en effet le nouveau projet du duo d’artistes belgo-luxembourgeois Brognon Rollin. Le grand néon en croix Première ligne sur le P+R Bouillon, c’est eux. L’installation The Land and the Unfolded Map se déploiera au dernier étage panoramique et sera composée de deux nouvelles vidéos jamais présentées au public. L’œuvre ausculte la relation charnelle des Américains Natifs avec leur territoire, leur land. Notamment à travers la peau, qui se révèle paysage, traçant des frontières inoubliables et projetant de possibles chemins d’évasion sur une carte nomade… Le motif de la paume de la main - et des lignes qui la sillonnent -, qui apparaît de manière centrale dans l’une des vidéos, constitue un trait d’union visuel avec une autre œuvre de la série Première ligne, présente de manière magistrale sur la façade du Delta depuis 2020.

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Delta (Namur)
2023 LÉGENDE CONCERT DANSE SPECTACLE OPÉRA EXPO THÉÂTRE CONFÉRENCE CINÉ-CONCERT FESTIVAL
Galerie Zidoun-Bossuyt
AVRIL / MAI
AFTERWORK
©Nader Ghavami

20.04 / ANA POPOVIC

La guitariste de renommée internationale Ana Popovic repousse les frontières, croise les genres et se réinvente à chaque disque. Cette musicienne de blues est l’une des artistes les plus raffinées, dynamiques et actives en termes de composition de chansons et de jeu de guitare modernes… Son album Power est une histoire puissante et personnelle de survie qui s’appuie sur la foi, le courage et la persévérance : à l’automne 2020, un cancer du sein est diagnostiqué chez Ana, qui envisage d’abandonner sa carrière musicale, mais son bassiste et directeur musical Buthel l’encourage à poursuivre. Entre les séances de chimiothérapie à Amsterdam et ses séjours à son domicile de Los Angeles, Ana et Buthel travaillent leurs nouvelles chansons sur Zoom. Power symbolise l’unité, l’énergie qui fera avancer ce monde et l’être humain…

Opderschmeltz

21-22.04 / THE INDIAN QUEEN

22.04 / NUIT DE LA CULTURE

Emmanuelle Haïm s’attaque avec ferveur à cette nouvelle version du « semi-opéra » The Indian Queen, écrit par John Dryden et Robert Howard, et mis en musique par Henry Purcell. La compositrice et directrice musicale, accompagnée de son excellent orchestre Concert, collabore pour l’occasion avec le célèbre metteur en scène Guy Cassiers, régulier des scènes des Théâtres de la Ville. The Indian Queen est un « drame héroïque », qui raconte l’histoire fictive du conflit qui oppose les Incas aux Mexicains, abordant à la fois des thèmes politiques, comme l’usurpation du pouvoir, et plus intimes, comme la loyauté, la trahison, l’amour. La mise en scène de Cassiers est un montage dense de plusieurs disciplines et d’émotions qui vont du sublime à la souffrance…

Grand Théâtre

La Nuit de la Culture, façonnée par les habitants et les collectifs artistiques à partir d'ingrédients locaux, arpente la ville d’Esch-sur-Alzette depuis quelque temps… Elle est un événement de voisinage, pour les familles et touristes curieux, au cœur de paysages insolites. Construits avec des centaines de partenaires, ces temps de fête, de rencontres, de découvertes, de souvenirs investiront le quartier Université/ Belval, invitant les habitants, les associations, les artistes, les commerces et l'ensemble du quartier à se rencontrer. En utilisant le numérique et la technologie comme éléments constituants de ces rencontres, cette Nuit de la Culture sera forcément singulière et donnera un regard neuf sur ce quartier incroyable de la ville. Au programme : mapping, installations ludiques, fête foraine. Concerts, marionnettes, lumières... Au total, une cinquantaine de propositions et une centaine d'artistes, rien que ça…

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Esch-Belval ©Jb Cagny ©Anthony Henry

26.04 / UPCYCLING FASHION SHOW

La 2e édition du « Upcycling Fashion Show » aura lieu à l'Abbaye de Neumünster le mercredi 26 avril 2023, à 19h. Il s'agit à nouveau d'une initiative de Lët'z Refashion by Caritas, dans le cadre de la campagne Rethink Your Clothes, visant à présenter au public des alternatives concrètes à la « fast fashion ». Ce défilé de mode responsable présentera les créations de designers de mode circulaire, qui réutilisent des vêtements de seconde main et des tissus recyclés, en les transformant et en leur donnant une nouvelle vie. Ils et elles viennent du Luxembourg, d'Allemagne, de Belgique et de France et feront preuve d'une créativité sans limite pour présenter des collections uniques en s'inspirant de diverses sources d'inspiration et d’une démarche durable commune… Inscription recommandée ?

neimënster

DU 26.04 AU 14.05 / À LA CARABINE

26.04 / INTERNATIONAL ANIME MUSIC FESTIVAL

Les plus grandes stars mondiales de l'anime pop réunies sur scène pour la première fois dans une expérience immersive de concert live au Luxembourg et dans toute l’Europe. Le spectacle prendra la forme d'un concert multimédia, animé par un DJ. Avec de toutes nouvelles chansons et du contenu inédit, cette tournée donne vie aux personnages d’anime grâce à des projections numériques HD et à un dispositif LED ultramoderne. Ces personnages originaires du Japon font partie des préférés des fans du mouvement international de musique d'animation. C'est en outre la première fois que les populaires VTubers (YouTubers générés virtuellement) et Vocaloids (chanteurs virtuels dont la voix est générée par ordinateur) se produisent ensemble sur scène !

Rockhal

À PARTIR DU 28.04 /

ARTHUR UNGER

Le point de départ de l’histoire est un fait divers : une enfant de onze ans qu’un tribunal français a reconnue consentante à son propre viol. Cette enfant devenue jeune femme, l’écriture l’invite à se faire justice elle-même. La pièce met en scène la jeune fille et son agresseur, un ami de son frère, dans une situation qui dérape, qui n’est pas préméditée, mais dont l’agresseur demeure responsable, pour ne pas dire coupable. Ce n’est pas une réparation. Ce n’est pas une résilience. Parce qu’il y a des points de non-retour, des intolérables. Parce qu’à la violence extrême ne répond pas l’espoir, ni la compassion, ni la compréhension. Une dernière création du Centaure qui s’annonce poignante, avec Amal Chtati et Simon Horváth, dans une mise en scène de Fábio Godinho…

Théâtre du Centaure

Voilà une rétrospective qui promet d’être fascinante puisqu’il s’agit de plonger dans l’univers singulier d’Arthur Unger, l'artiste luxembourgeois qui, dès les années 1970, s'est fait connaître avec des œuvres puisant leur force dans l'eau et le feu. Au cours de sa carrière, Unger s'est principalement spécialisé dans deux techniques : d’une part, les dessins à l'encre de Chine - des « psychogrammes » selon ses propres termes - et d’autre part, un procédé qu’il désigne par «pyrochimiogramme » et dans lequel il travaille le cuivre au moyen du feu. L'artiste se décrit comme un « peintre de la matière », accordant la même attention aux matériaux utilisés pour ses créations qu'au message que celles-ci véhiculent…

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Sélection Fabien Rodrigues DIARY
MNHA ©Bohummil Kostohryz

CLERVAUX

au Nord du Grand-Duché du Luxembourg

LA ROUTE DU VIN DE CLERVAUX

Les viticulteurs luxembourgeois se rendent à l’Éislek pour faire déguster leurs vins. Samedi et dimanche 29 et 30 avril 2023. respectivement de 13.00 à 19.00 heures à travers la zone piétonne de Clervaux.

JOURNÉE DU CHEVAL DE TRAIT

L’évènement incontournable pour le grand public et les familles.

Dimanche, le 21 mai 2023 de 10.00 à 18.00 heures à Munshausen, dans le Centre Nature Robbesscheier.

MARCHÉ VILLAGE PROVENÇAL

Une trentaine d’exposants, tous originaires de régions méditerranéennes, proposeront leurs produits typiques du sud de la France. Du vendredi 26 au lundi 29 mai 2023, Place du Marché à Clervaux.

L’ANCIEN PARC ANIMALIER

A partir de la mi-mai, vous partirez sur les traces des DE LANNOYS, qui ont régné sur Clervaux pendant des siècles. Circuit de +/- 3 km à travers un paysage richement boisé.

Les Gens Les Traditions L’Histoire Photographie Nature Bien-être Randonnée

since November 2021 www.visit-clervaux.lu
Source Photo: Adobe Stock / Tourist Center Clervaux / Commune Clervaux / Vincent Frasiak

28.04 / ÉTIENNE DE CRÉCY

On a dansé comme jamais sur Someone Like You, on retrouve avec plaisir l’artiste électro Étienne de Crécy pour son « Flashback vinyl only DJ Tour » qui sent la surchauffe ! « Je suis DJ. De 1996 à 2006, j’ai acheté des vinyles de house music, car c’était mon outil de travail. La rareté ou l’originalité de l’édition ne m’intéressaient pas. J’ai acheté ces disques pour la musique qui était gravée dessus. C’était le seul moyen technique d’enchaîner des morceaux en ajustant leurs tempos. Ce n’est pas la nostalgie qui m’a poussé à les réécouter, mais la curiosité. Le rythme qu’impose le mix sur platine est très différent de ce que permet la technologie actuelle. Le temps n’a pas la même durée en vinyle. Le plaisir que j’ai éprouvé en enchaînant ces morceaux sur mes Technics SL1200, j’ai envie de le partager dans un club avec un public qui a à peu près le même âge que mes disques »… Besoin d’en dire plus ?

29.04 / DUCK RACE 2023

LA SÉLECTION D'ELFY

Concert incontournable ou exposition à ne pas louper, chaque mois, Elfy sélectionne le meilleur des événements juste autour de vous.

« Et toi t’as déjà vu une course de canards en plastique ? Non ? Allez viens, je t’emmène à la découverte de la 22e édition de la Duck Race à Luxembourg, c’est inédit ! Connue pour ses petits canetons en plastique tout jaunes, mais aussi pour la bonne cause, cette course trépidante permet d’apporter ton soutien à différentes associations caritatives en parrainant un ou plusieurs... canards.

À la manière d’une course de F1 traditionnelle, imagine des milliers de canards en plastique dans des starting-blocks, sur la ligne de départ, le regard sévère, prêts à dévaler la descente de la Pétrusse à fond les ballons. L’objectif ? Arriver en premier tout en bas de la rivière pour remporter de bien jolis cadeaux ! Cette année, comme toujours, un tas de super lots est à gagner : une nouvelle voiture, un vélo électrique, des bons d’achat à gogo. Sans oublier de grignoter des spécialités locales dans le quartier. Que le meilleur gagne ! »

Parvis de Neimënster, près de l’Alzette

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DIARY Sélection Fabien Rodrigues
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02-05.05 / ABYSSES

La crise des personnes réfugiées racontée à hauteur d'homme. Dans cette création du NEST, l’auteur sicilien Davide Enia nous emmène sur l’île de Lampedusa, à la rencontre de ces femmes et de ces hommes qui, fuyant les guerres et les famines, ont vu leurs espoirs d’une vie meilleure se fracasser en mer. S’il témoigne de l’innommable observé sur place, il dit aussi les éclats d’espoir, ces moments où l’instinct d’aider son prochain pousse habitants et sauveteurs à transcender leurs a priori et leurs peurs. Au fil de son récit, il renoue aussi avec sa propre histoire familiale. Pour porter ce texte sur scène, Alexandra Tobelaim est allée à l’essentiel : un comédien, Solal Bouloudnine, et une musicienne, Claire Vailler. Il n’en fallait pas davantage pour servir la puissance des mots de Davide Enia…

NEST (Thionville)

12.05 / PAPAYA

Papaya est un projet afroféministe dirigé par des artistes et activistes qui enquêtent sur la libération, l'intimité et les soins des personnes afrodescendantes. Après une première résidence artistique en février 2022 à Coventry en Angleterre, l'équipe de Papaya pose ses valises au Luxembourg avec une première résidence au Trois C-L suivie d’une autre à la Kulturfabrik du 24 avril au 7 mai. Le vendredi 12 mai 2023, il s’agira ainsi de la grande première du spectacle, créé et interprété par Jennifer Lopes Santos et Melissandre Varin à la Kulturfabrik…

Kulturfabrik

20.05 / LUXEMBOURG DU RIRE

Fort d’une seconde édition couronnée de succès avec ses 1300 spectateurs, le Luxembourg du Rire fait son grand retour. Parmi le prestigieux panel d’humoristes, le désopilant Bun Hay Mean, autoproclamé « Chinois marrant » et son humour aussi caustique qu’irrévérencieux, ainsi que le jeune et très en vue Ilyes Djadel, qui a notamment assuré la première partie de Kev Adams par le passé. Ils seront accompagnés sur scène de Tania Dutel, Lenny M’bunga, Kader Bueno, Charly Nyobé et Shayan Mehr. « Sans accessoires ni effets spéciaux, ces artistes s’adresseront directement au public avec pour seul matériel un tabouret et un micro ». Voilà la promesse simple et séduisante de ce 3e Luxembourg du Rire…

Casino 2000

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DIARY Sélection Fabien Rodrigues

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20-24.05 / THE CENSOR

Une femme pornographe, qui se retrouve face à un censeur - l'homme dont le travail consiste à déterminer si son œuvre peut voir le jour. Elle doit le convaincre de voir au-delà des images graphiques si elle veut que son film ait une chance d'être diffusé… Mais la guerre qu'elle mène va bien au-delà d'un simple film. Elle rêve d'un jour où des films comme le sien pourront être projetés dans tous les multiplexes du pays, à tous les hommes, toutes les femmes et tous les enfants. Ce jour-là, il n'y aura plus de répression, plus de chasse aux sorcières. Dans l'interprétation (en anglais) d’Anne Simon, le film pornographique et sa censure représentent les mécanismes mis en œuvre pour réduire les femmes - ou toute autre minorité - au silence. The Censor devient une parabole de ces systèmes et récits centenaires qui maintiennent en place les structures de pouvoir patriarcales occidentales…

Kinneksbond

23 ET 24.05 / NAWAL AÏT BENALLA

03 ET 04.06 / USINA23

Le statut social de la femme s'améliore lentement. Mais quels sont les effets de la tradition, de l'éducation, des images et des discours transmis, même des années plus tard ? C'est la question qu'aborde la chorégraphe Nawal Aït Benalla dans sa nouvelle création captivante. Nawal Aït Benalla revient au Grand Théâtre avec Sur tes épaules, pièce pour 7 danseuses, qui s’inscrit dans le cadre du projet Premier(s) Pas, dont la première partie – pour laquelle elle avait signé une chorégraphie pleine de fougue et de délicatesse –a été présentée en 2020 au Grand Théâtre.

Grand Théâtre

La Ville de Dudelange, den Atelier et De Gudde Wëllen proposent la seconde édition du festival USINA23, un événement en plein air de 2 jours dans le quartier Neischmelz de Dudelange. Les acteurs culturels locaux et nationaux auront à nouveau l'occasion de présenter leur programme artistique à un large public. L'affiche comprend ainsi des talents locaux ainsi que des artistes internationaux émergents, avec notamment le très populaire Peter Fox le samedi 3 et le groupe de rock américain Interpol en tête d'affiche du festival le dimanche 4 juin… Le festival se tiendra sur des sites emblématiques tels que le CCRD opderschmelz ou encore le Hall des Vestiaires & Wagonnage et propose au total 6 scènes : Casa Communa Stage, VEWA-Stage, The Brewery, CNAPomhouse, CCRD opderschmelz et A-Stage. Le jardin proposera un programme récréatif pour les visiteurs de tous âges, avec du théâtre et des installations…

Dudelange/Neischmelz

08-11.06 / FRANCOFOLIES

Le festival Les Francofolies Esch/Alzette, dernier-né de la grande famille Francofolies dispersée à travers le monde, aborde des ambitions assumées. Se voulant porteur d’une image à portée internationale de la ville et du pays, le festival s'inscrit dans la défense du multiculturalisme luxembourgeois et de la transmission de l’héritage vivant de la Francophilie et de la Francophonie au GrandDuché. Et niveau line-up, dire que cette nouvelle édition envoie du lourd serait un euphémisme : DJ Snake, Orelsan, Angèle, Vitalic, La Femme, Louise Attaque, Izia, Disiz, Jeanne Added et bien d’autres artistes locaux et internationaux présents pour une journée qui s’annonce mémorable et pour débuter l’été comme il se doit et dans le respect de l’environnement. Un engagement comme véritable fil « vert » des Francofolies…

Esch-sur-Alzette

DIARY Sélection
Rodrigues 32
Fabien
© Marc Lazzarini © Dan Aucante
INFOS ET BILLETTERIE : WWW.FRANCOFOLIES.LU DJ SNAKE LOUISE ATTAQUE DISIZ • VITALIC • DELUXE GAZO • JOSMAN • LA FEMME ORELSAN • ANGELE JAN VERSTRAETEN • C’EST KARMA VOYOU • ZAHO DE SAGAZAN THE PSYCHOTIC MONKS • BIANCA COSTA BIGA*RANX • SUZANE MOUSE PARTY X MEHDI MAIZI RYVAGE • PLEASING • ANGEL CARA THE X • VINCENT C. • THE WACKIDS JEANNE ADDED • EMILIE SIMON BERNARD LAVILLIERS • IZIA UZI FREYJA • MIET • TUYS • ENGLBRT

BRUXELLES, LA NUIT.

Daniel promène ses doigts sur les pianos, de bars au décor kitsch en salles de concert réputées. Ses amis semblent déjà connaître la trajectoire qu’ils veulent donner à leurs vies. Lui cherche encore, à la lumière des phares qui se reflètent sur le bitume. Entre le souvenir vivace de Paul et une passion raisonnée pour Marie, il scrute la beauté d’un monde qui l’attire et le repousse à la fois. Et si s’éloigner de cette ville qui lui colle à la peau était la solution ? Parfois, lorsque la nuit se tait, il faut savoir l’écouter.

Elle n’a pas tort, je plonge dans les tomes suivants et je réalise que cela m’a fait quelque chose. Je prends donc le chemin de la littérature française au lycée, ce qui me fait changer d’établissement pour le Lycée des Garçons et me permet d’y allier ma nouvelle passion pour la littérature et celle pour la musique, déjà bien présente…

Vous vous frottez rapidement à la scène littéraire et créative locale ?

Voici le synopsis de Parfois la nuit se tait, second roman tout juste paru du jeune auteur luxembourgeois Antoine Pohu. Édité chez Capybarabooks et présenté début avril à la Foire du Livre de Bruxelles - sur le premier stand de présence nationale luxembourgeoise en la matière organisé par Kulturlx - Arts Council Luxembourg - ce nouvel ouvrage nous a donné une bonne excuse pour bavarder avec son auteur et en apprendre un peu plus sur lui et sur son travail… Entretien.

Antoine, pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours personnel ? Comment sont arrivées la littérature et l’écriture dans votre vie ?

Je suis né au Luxembourg, d’un père français et d’une mère luxembourgeoise. J’y ai grandi également, mais - et cela semble paradoxal lorsqu’on sait que j’écris en françaisen lisant et en consommant des médias plutôt en langue allemande à l’époque. Cependant, à 15 ans, je suis amené à lire et à présenter à l’école des extraits des Misérables de Victor Hugo. Ma professeure pense alors que cela m’a changé, sans que je m’en rende vraiment compte…

Effectivement, je soumets en 2018 un texte, Le Masque, pour le Prix Laurence - un concours littéraire luxembourgeois dédié aux jeunes auteurs.es - que je remporte. Cela me met un bon coup de boost et me donne l’impression que je vais dans le bon sens… Via l’événement Poetic Voice, je rencontre au même moment ou presque Nathalie Ronvaux, qui va me faire réaliser que je dois me mettre plus sérieusement à l’écriture et fournir un travail plus assidu. Je choisis de m’engager dans un bachelor en histoire à Bruxelles, mais mes envies d’écriture ne s’y intègrent pas bien. En dernière année, la pandémie débarque et l’absence de cours en présentiel me permet de travailler au Luxembourg avec Maskénada sur un projet pour Esch2022. Cette expérience me fait choisir une autre voie pour mon master : les arts du spectacle vivant, qui conjugue approche académique et création artistique et qui devient un réel appui. Peut-être que mon désir actuel d’écrire du théâtre vient de là aussi… Probablement.

Que se cache derrière la genèse de ce nouvel ouvrage ?

Tout a commencé à l’été 2019, après l’écriture de La Quête J’écris alors en Allemand, sur un personnage différent, mais qui ressemble à Daniel, un texte depuis disparu au fond d’un tiroir, quelque part… Parfois la nuit se tait en est une sorte de suite, où l’opposition entre le milieu artistique et les non-artistes ressort aussi. Vient ensuite un travail de relecture, par moi et autrui, de purification de mes imbécilités… Je pose ce texte et je n’y reviens que plus tard,

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BOOKS
Texte Fabien Rodrigues
« JE PENSE QU’ON SE COURT BEAUCOUP DERRIÈRE QUAND ON ÉCRIT UN ROMAN »
Image Sky

au printemps suivant, alors que La Quête sort en plein confinement. De nombreuses relectures et coupures plus tard, par vagues successives, et je mets de côté les axes thématiques pour me concentrer sur la vie du personnage central, tout en m’inspirant de mes propres expériences. Je le fais lire à des gens, je le repose à nouveau. Finalement, je l’envoie à Capybarabooks en septembre 2021. Une dernière phase de travail avec mon éditrice en découlera avant sa publication récente…

Que pouvez-vous nous dire d’inédit sur le texte ?

Tout d’abord qu’il a un aspect assez particulier puisque j’y parle beaucoup de soirées, de sorties et de rencontres alors que je l’ai écrit en grande partie cloitré chez moi en pleine pandémie ! Il a aussi été très influencé par mes cours de philosophie, qui trouvent un écho dans le texte, et par l’évolution de ma mentalité au fur et à mesure de mon avancée étudiante… Je pense qu’on se court beaucoup derrière quand on écrit un roman. Bruxelles, le piano, le jazz y sont très présents. Daniel choisit une vie de Bohème plutôt que de suivre la voie tracée par ses parents plus sérieux et plus bourgeois. Il y a de l’errance et un certain danger. Beaucoup de rencontres et d’amitiés, mais aussi une bonne dose de solitude. J’y aborde également la frontière ténue et floue entre amitié et amour ainsi qu’un questionnement sur la représentation de la masculinité dans un comportement quotidien…

Vous avez « lancé » ce livre dans deux endroits très différents : L’Archiduc et la Foire du Livre, à Bruxelles. Quel regard portez-vous sur ces deux événements ?

L’Archiduc était un lieu tout trouvé pour moi : tout d’abord, il incarne parfaitement la scène nocturne dans laquelle évolue Daniel - deux chapitres du livre s’y déroulent d’ailleurs - mais aussi une certaine vision qui me plait beaucoup. Malgré sa longévité, c’est un lieu toujours ouvert aux propositions artistiques, aux envies créatives de tout à chacun. J’ai pris beaucoup de plaisir à y réunir mes amis et mes soutiens, c’était un peu comme y fêter mon anniversaire ! La Foire du Livre, quant à elle, rimait vraiment avec travail et représentation, avec l’opportunité d’apprendre de nouveaux aspects pertinents du métier au contact d’autres auteurs…

Parfois la nuit se tait d’Antoine Pohu aux Éditions Capybarabooks

LA BOOKLIST DE SEBASTIAN JACQUÉ

L’organisateur de festival Luxembourg Open Air (LOA), devenu référence électronique au Luxembourg et qui reviendra à Esch-Belval les 5 et 6 mai prochains, nous livre (c’est le cas de le dire)

3 lectures de sa vie : son actuelle, sa préférée et sa « plaisir coupable »…

LE PLAISIR COUPABLE

Beyond order : 12 more rules for life de Jordan B. Peterson

« Il s’agit de la suite de 12 rules for life de Peterson, qui est une excellente lecture sur l'amélioration de soi et la prise de responsabilité personnelle. Je viens de commencer ce nouveau chapitre ! »

Le psychologue, parfois controversé, a en effet le vent en poupe et déplace les foules à chacune de ses interventions publiques, notamment lors de la tournée promotionnelle récente de cet ouvrage…

The Great Gatsby de F. Scott Fitzgerald

« Je l'ai lu à l'université et il est instantanément devenu l'un de mes livres préférés. Il m'a beaucoup touché et j'adore le style dans lequel il est écrit. Je suis également un grand fan de l'adaptation cinématographique de Baz Luhrmann, avec Leonardo DiCaprio. » Et comment ne pas l’être ? Mais n’oublions pas non plus les légendaires Mia Farrow et Robert Redford dans la version de 1974 !

Total Recall d’Arnold Schwarzenegger

« Les mémoires d'Arnold Schwarzenegger qui combinent mes intérêts pour les autobiographies et le divertissement. En tant qu'autobiographie, l'histoire de Schwarzenegger se démarque vraiment. Total Recall explique en détail comment il a atteint le sommet, non seulement en tant que culturiste, mais aussi en tant qu'acteur, homme politique et entrepreneur prospère… »

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LE LIVRE DU MOMENT LE LIVRE PRÉFÉRÉ

SKOTBSMART KIDS ON THE BLOCK

Née et élevée au Luxembourg, Debbie Kirsch ne se destinait pas à la mode durable, mais à la biologie… Pourtant, c’est bien dans la valorisation des matériaux et du travail courageux de femmes indiennes qu’elle trouvera sa voie, en fondant la jeune marque très en vue Devï Clothing. Son showroom est un espace d’échange, d’ambition, de lumière, de couleurs et de réflexion vertueuse. À l’image de sa créatrice et de ses partenaires du bout du monde…

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Texte Fabien Rodrigues
Images Devï

Alors qu’elle étudie la biologie à Bruxelles, Debbie Kirsch décide de prendre la route des Indes pour son année de césure afin - originellement - de monter un projet environnemental autour du coton bio avec des fermiers indiens, dans l’état du Jodhpur. « Je ne savais pas vraiment quoi faire de ma vie, aucun projet ou aucune spécialité ne m’avait encore vraiment appelée. Je suis donc partie pour en savoir plus sur moi, et même si l’idée initiale ne s’est pas réalisée, c’est bien en Inde que j’ai découvert ce que j’allais faire de ma vie ! », confie-t-elle avec un large sourire indéboulonnable. Car, alors qu’elle est sur place, Debbie va faire une rencontre qui va l’émouvoir et la toucher au plus haut point : l’ONG Saheli Women, fondée en 2015 et gérée par Madhu Vaishnav, une figure de la région en matière sociale et civique, et qui a pour but de répondre aux nécessités et d'offrir des moyens de subsistance aux femmes du village de Bhikamkor, souvent ostracisées pour diverses raisons…

UN MENTOR ET UN APPEL

UN VÊTEMENT DEVÏ, J’ESSAYE

TOUJOURS DE LE FOURNIR AVEC UNE PHOTO DE CELLE QUI L’A CRÉÉ… »

Debbie débute alors un stage auprès de ces femmes battantes et trouve en Madhu un mentor naturel : « Madhu vient d’une bonne caste, mais en raison de ses traits, de sa silhouette et de sa couleur de peau sombre, qui correspond plutôt à des castes inférieures en Inde, elle a longtemps été mise à l’écart. Trop longtemps même, et elle en a eu assez… Elle s’est donc donné pour mission d’aider les autres femmes aux situations difficiles, dans une ancienne bâtisse familiale laissée à l’abandon à la campagne ». Madhu devient alors au fil des années une figure fédératrice pour les « outkasts », telle une véritable mother dans la culture vogue/ballroom, très médiatisée depuis peu. « C’est l'amour, le pouvoir et l'admiration que j’ai trouvés auprès des femmes de ce centre qui ont complètement changé mon chemin et ont conduit à la création du monde coloré et plein d'amour de Devï ».

L’atelier produit alors des étoffes de luxe pour de grandes marques mondiales afin de générer des revenus et un safe space pour les Saheli Women, qui font sortir Debbie de sa zone de confort : nouvelles odeurs, langue inconnue, traditions locales… Mais elle tombe amoureuse des étoffes et des couleurs, tout comme de l’approche 100 % upcycling, « une nécessité pour elles ». Debbie se décide alors sur son projet et propose de créer à leurs côtés, des mois durant, des petites productions simples à base de belles étoffes récupérées - des chutes de soie et des pashminas authentiques - afin qu’elles puissent acquérir les compétences de design nécessaires à un rythme plus soutenu. « J’ai toujours été adepte de la réappropriation des matériaux, des circuits courts et de l’upcycling car j’aime une mode colorée qui a du sens et qui raconte une histoire au-delà du vêtement. ». Elle collabore alors avec « Master J », qui anime des ateliers de couture et de patrons.

Elle revient ensuite en Europe et crée la marque Devï dans son Luxembourg natal, où elle reçoit les créations régulières de ses partenaires indiennes et les propose tout d’abord via plusieurs pop-ups de la Ville de Luxembourg avant de se sédentariser à quelques pas du Royal Hamilius, rue Aldringen, où elle travaille aujourd’hui avec son amie créatrice Lara.

PAS DEUX COMME ÇA

À l’image de la démarche de Debbie Kirsch et de sa boutique, qui arbore fièrement une grande devanture fleurie multicolore dans un hypercentre de la capitale parfois bien morose, les créations Devï sont absolument uniques. C’est leur première histoire : de par l’étoffe utilisée pour l’upcycling, il n’y en a pas d’autre pareille dans le monde. « De plus, afin de transmettre encore plus fidèlement l’histoire qui se cache derrière un vêtement Devï, j’essaye toujours de le fournir avec une photo de celle qui l’a créé. Je propose ensuite que la cliente ou le client (ndlr : Oui, oui, il y a aussi des pièces pour hommes !) à prendre une photo habillé.e de son acquisition, que j’emporte alors avec moi là-bas lors de mon voyage suivant ». L’émotion et le circulaire, opposé au linéaire contemporain de plus en plus vide de sens, c’est l’autre histoire pleine de valeur de sa marque selon Debbie.

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« AFIN DE TRANSMETTRE ENCORE PLUS FIDÈLEMENT L’HISTOIRE QUI SE CACHE DERRIÈRE

SKOTBSMART KIDS ON THE BLOCK

Le «share to value» comme elle l’aime l’appeler. Ce qui en fait des tenues particulièrement adaptées pour des moments importants et des événements particuliers, mais aussi pour une bonne dose de soleil au quotidien.

Pour entrer un peu plus en détail dans le processus, Debbie parle de cocréations, et même de pièces d’art : elle choisit les matériaux qui seront utilisés, mais laisse le soin à ses partenaires de Saheli Women de décider pour quelles pièces l’étoffe est destinée.

De ce fait, le résultat final est une surprise, jusqu’à la réception au Luxembourg ! Bien sûr, il y a quelques « ratés », que l’on découvre tout de même sur un portant dédié et estampillé « Oops » à l’étage inférieur du showroom. Mais la quasitotalité des créations reflète les savoirfaire communs et/ou complémentaires mis en jeu dans cet ambitieux projet. « Il ne faut pas penser que nous vendons des fringues indiennes, c’est très loin de ça », insiste la jeune Luxembourgeoise de 28 ans… Enfin, si on s’envole rapidement vers le Rajasthan, l’entreprise sociale semble porter ses fruits puisque Debbie Kirsch confie que le nombre de femmes travaillant dans l’atelier est passé de 20 à ses débuts à 75 aujourd’hui, quelque cinq ans plus tard. Debbie se rend sur place un mois par an pour préparer les saisons à venir et constater l’évolution du projet, « même si on s’appelle toutes les semaines avec grand plaisir, bien sûr ».

UN LIEN ENTRE PASSÉ ET AVENIR

La marque Devï représente actuellement un véritable pont entre le passé et l’avenir de sa jeune fondatrice Debbie Kirsch. Cette dernière peut profiter de son background scientifique et en green marketing et les mettre en application de manière directe. Ils constituent aussi une aide pour être prise au sérieux ainsi que pour sensibiliser la clientèle, aux impacts sur la santé et sur l’environnement que peut avoir la fast fashion. « Ces formations me permettent aussi d’être très observatrice et d’éviter le green washing malheureusement un peu trop présent sur cette scène. Le mot sustainable est utilisé à tort et à travers, c’est assez pénible et il faut voir plus loin. Je sais que les vêtements que je propose au showroom viennent d’Inde, et pas par magie. Il y a un coût que je connais, que j’assume et que j’essaye de compenser au maximum ».

Une pensée lucide que Debbie traduit par exemple en garantissant aux Saheli Women un salaire juste et une flexibilité dans le rythme de production en fonction de leurs besoins ad hoc, en prenant en charge les frais de scolarité pour leurs enfants ou encore en finançant la présence d’un médecin et d’un gynécologue sur place, à l’atelier, deux fois par mois. « Le but est non seulement de prendre soin d’elles, mais aussi de leur faire réaliser l’importance de tels services, dont elles n’ont parfois pas conscience… »

Quant à l’avenir, il se dessine déjà à l’international avec des pop-ups des points de vente à Amsterdam, à Vienne et à New York, « où la démarche Devï est accueillie avec beaucoup d’enthousiasme », mais aussi au Luxembourg à

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Texte Fabien Rodrigues
Images Devï
« LE MOT SUSTAINABLE EST UTILISÉ À TORT ET À TRAVERS, C’EST ASSEZ PÉNIBLE ET IL FAUT VOIR PLUS LOIN. ÉVITER LE GREEN WASHING »

court terme avec un grand événement organisé avec le collectif L’Art de, le samedi 13 mai prochain au showroom Devï. Des créatifs de tous bords y exposeront leur travail dans les différents espaces : mode, musique, cocktails, création florale… Et l’event se clôturera par une petite « celebration after party » bien amenée à l’étage inférieur, courtesy of L’Art de et leur programmation toujours très pointue.

Puis continuera l’aventure Devï, avec le développement des ventes en ligne, « pour l’instant minimes, chaque pièce étant unique », mais aussi la mise en place de nouveaux partenariats, en commençant par le Maroc si tout va bien.

« J’aime la relation que j’ai avec Saheli Women, mais je n’oublie pas pour autant que je suis créatrice d’entreprise, passionnée de mode durable et j’ai envie de parcourir le monde pour découvrir de nouvelles étoffes qui me subjugueront et qui se retrouveront dans les créations circulaires, responsables et colorées de Devï. Ce n’est que le début ! ». Et on n’a pas de mal à le croire…

SMART THANKS ON THE BLOCK

« On dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant. Dans mon cas, j’avais besoin de tout mon entourage pour créer Devï. Un immense merci à tous les fournisseurs en Inde, nos clients, nos amis et ma famille qui ont eu la même vision que moi pour ce projet et qui m’ont toujours encouragée à continuer. Je remercie de tout mon cœur : Lara, Julie, Ludi, Selina, Giulia et Megan qui m’ont guidée et soutenue dès le début. Madhu et toutes les Saheli Women pour leur collaboration et pour avoir lancé Devï avec moi. La Ville de Luxembourg et Jean-Marie Ferber pour leur soutien via la dynamique Pop-Up pour m’avoir aidée à ouvrir ma propre boutique. Et finalement, mes parents, mes frères et mon copain pour savoir toujours m’encourager à réaliser mon rêve. »

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« J’AI ENVIE DE PARCOURIR LE MONDE POUR DÉCOUVRIR DE NOUVELLES ÉTOFFES QUI
ME SUBJUGUERONT ET SE RETROUVERONT DANS MES CRÉATIONS »

Icône parmi les icônes, le trench-coat est passé par l’Écosse du XIXe siècle et les tranchées de la Première Guerre mondiale - qui lui ont donné son nom - avant de flatter les silhouettes contemporaines sur les podiums ou dans la rue. Sage sur Audrey Hepburn dans Charade ou sur Meryl Streep dans Kramer contre Kramer, plus coquin sur l’égérie britannique Kate Moss ou simplement fantastique chez Margiela en 2018, il est une des pièces indispensables pour voir et être vu ce printemps. Déclinaison maison de l'esprit trench.

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Lewis Melly
SPOTTED
Sélection Julie Kieffer, Charlotte Kaiser & Monica Da Fonseca
Gant
42 Carhartt
43 Scotch and Soda
44 Sandro
Uniqlo 46
47 Arket
48 Dior
H&M Studio 49
Maje 50
51 American Vintage

Les pièces à avoir absolument, les derniers accessoires geek à ne pas manquer ou encore les fragrances qui nous ont titillé les narines, petite liste non exhaustive de nos coups de cœur... Qu'on puisse se les offrir, ou pas !

FLEURS DE RUE

Carhartt WIP s’acoquine une fois encore avec Awake NY pour créer une capsule composée de huit pièces, qui suit l'évolution naturelle d'une amitié de longue date entre les deux marques. La collection voit ainsi les silhouettes robustes et fonctionnelles de Carhartt WIP se combiner aux imprimés emblématiques et aux broderies audacieuses d’Awake NY. C’est à la fois urbain au possible et d’une jolie poésie mixte, voire gender bending… Le repère graphique a été appliqué sur un pantalon Double Knee Pant et un sweat-shirt à capuche, ainsi qu'une veste Teddy de style universitaire composée de manches en simili cuir, de patchs graphiques et de lettrages brodés. Lancée le 6 avril, la collab’ est dispo au store Carhartt WIP de Bruxelles ou sur le site des deux marques.

UHHH DADA !

En 1948, Jean Cassegrain, fondateur de la Maison de maroquinerie dont le nom de famille pouvait alors évoquer un meunier, décide de lier son nom à celui de l’hippodrome de Longchamp où se trouve le plus vieux moulin de Paris. En 2023, Longchamp revient sur ses origines et met à l’honneur l’univers exaltant des courses hippiques dans une collection sport colorée et joyeuse. Coup de cœur pour les bottes montantes techniques, coloris tabac ou noir qu’on associe volontiers à une casquette en velours côtelé, ainsi que pour les jolis sacs très unisexes et très « un dimanche à l’hippodrome certes, mais en sortant d’une after dans le 5e ». Chic.

Texte & Sélection Fabien Rodrigues IT LIST
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MONOCHROME 4EVER

La Maison Le Tanneur aime allier savoir-faire et modernité et le montre ce printemps avec Alexis, une ligne pour homme à l’identité graphique et intemporelle qui fait mouche, à la fois élégante, géométrique et citadine. Pièce phare : le sac à dos, dont le caractère se retrouve jusque dans les sept déclinaisons composant la ligne : porte-documents, sac de voyage, sling bag, reporter ou encore un sac à dos marin. Dans un subtil mélange de cuir lisse et de cuir grainé, souligné par d’élégantes tranches bleu signature, chaque pièce de la ligne Alexis arbore la louve Le Tanneur, le blason historique de la Maison.

Prix : de 199€ à 529€

PERSOL X THE ICE : PLEIN LES MIRETTES

Avec la vallée de l'Engadin et les pistes de Saint-Moritz pour toile de fond se déroulait en février dernier la seconde édition de l’événement The Ice, une expérience de culture automobile sans pareille alliant l’élégance, l'esthétique racing et la découverte d’un cadre exceptionnel. La marque Persol en était à nouveau la partenaire afin d’habiller les doux yeux des collectionneurs et des amateurs d’automobiles qui ont eu la chance d'arpenter un circuit des plus inhabituels : un lac glacé et enneigé… En découle une paire de lunettes en édition limitée très sexy, disponible en boutique et sur le site uncrate. L'iconique monture ronde arbore des verres miroirs argentés qui « défient même le plus éclatant des éclats sur la glace » ainsi qu’une protection anti-transpiration et des œillères amovibles en cuir perforé noir inspiré des gants de pilotes. Must have.

Prix : environ 350€

TIPTOE EN BLEU KLEIN

La marque française de mobilier TIPTOE s’associe aux Archives Yves Klein pour créer une collection exclusive en édition limitée dans une des couleurs les plus iconiques du pantonier… Déclinée en quelques pièces à assortir judicieusement, elle comprend notamment une chaise, un tabouret, des pieds de table et un plateau de table rond. Les pieds peuvent venir soutenir un autre plateau en bois clair par exemple pour une touche électrique plus discrète, même si on adore le full Klein Blue avec le set complet. Une collaboration qui célèbre le 95e anniversaire de l’artiste niçois Yves Klein, artiste majeur du XXe siècle, qui a légué à l’Histoire une couleur-matière devenue mythique et qu’il nommera « IKB » (International Klein Blue)… Chaque pièce de cette édition limitée est tampographiée et sérigraphiée Klein Blue.

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NŒUD PAP’ CHIC ET LOCAL

Marie-Philomène Hannar est une passionnée de couture basée non loin du Grand-Duché, à Libramont plus précisément. Elle vient de lancer son entreprise de création, fabrication artisanale et vente en ligne de nœuds papillon en tissu et accessoires dérivés assortis et fabriqués à la main, pour un petit craquage solo ou pour une jeune famille coordonnée comme il faut grâce à la collection enfants et bébés coordonnée aux modèles adultes ! Les Nœuds Pap’ de Filo tablent sur des modèles sur mesure, déclinables à l’infini et produits en séries limitées sur place, en Province de Luxembourg. La créatrice s’adapte enfin à chaque demande en proposant la possibilité de créer des produits uniques pour les occasions spéciales : mariages, communions, baptêmes ou enterrements de vie de garçon…

Prix : à partir de 35€

NIGO REMPILE AVEC LEVI’S®

2023 marque le 150 e anniversaire du jean 501® de Levis®, l’un des emblèmes stylistiques les plus pérennes au monde. Ce qui en 1873 n’était qu’un brevet pour des rivets en cuivre sur des pantalons de travail est devenu l’un des vêtements les plus emblématiques, démocratiques et influents jamais conçus… Véritable pionnier du streetwear japonais et passionné de dénim, NIGO s’est, quant à lui, attelé durant des décennies à réunir de rares pièces vintage Levi’s®, se constituant l’une des plus vastes collections personnelles au monde. Pour sa collection Printemps/ Été 2023, Levi’s® collabore à nouveau avec le collectionneur nippon afin de réinterpréter ses pièces d'archives préférées, dans le cadre d’une nouvelle collection inspirée du passé et repensée pour le présent. Iconique.

LA MODE LOCALE ET FAIRTRADE

La créatrice luxembourgeoise Céline Bijleveld, fondatrice du studio Melucéline, lance une collection capsule prêt-à-porter entièrement en coton Fairtrade. Cette collection éthique et locale est une extension de son engagement pour les matériaux durables et équitables. Les créations sur mesure de Céline ont pour vocation de « mettre en valeur la morphologie des clientes et de refléter leur personnalité, avec un style minimaliste et intemporel ». L'atelier Melucéline est certifié Fairtrade depuis 2021, ce qui garantit que les producteurs de coton et les ouvriers du secteur textile bénéficient de conditions de travail dignes et bénéficient d’un prix juste. La nouvelle collection sera présentée à partir du 18 avril au showroom Lët’z Refashion à Luxembourg. Melucéline avait également développé en 2022 une collection d'élégantes robes de mariée en coton Fairtrade, une première au niveau international…

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Texte & Sélection Fabien Rodrigues IT LIST

SAMSUNG FREESTYLE LSP3B

LE PROJECTEUR QUI VA RÉVOLUTIONNER VOS SÉANCES DE PROJECTION

Découvrez le Samsung Freestyle LSP3B, le projecteur portable compact et ultra-performant qui a fait sensation lors du CES 2022. Matthieu, expert chez Orange, nous dévoile ses spécificités et ses atouts qui en font un choix judicieux pour une projection optimale.

Un design élégant, un format compact, une image au top... le projecteur portable Samsung Freestyle LSP3B fait parler de lui depuis sa présentation au CES 2022. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

Il a suscité beaucoup d'intérêt depuis sa présentation au CES 2022 en raison de ses fonctionnalités innovantes et de sa conception compacte. C’est un format optimisé, il est petit, pèse 830 g et intègre des fonctionnalités qui sont vraiment très intéressantes. Il s’agit d’un projecteur nouvelle génération qui dispose d’une mise au point automatique et qui est d’une utilisation facile et intuitive.

Pour quels types de vidéo et sur quels types de surface est-il le meilleur choix pour une séance de projection optimale ?

Le projecteur portable Samsung Freestyle LSP3B est un excellent choix pour la projection de vidéos de haute qualité sur des surfaces planes, blanches et lisses. Il est parfait pour une utilisation en intérieur, dans des environnements peu lumineux. La qualité des couleurs est tout simplement époustouflante, témoignant une fois de plus de l'excellence technologique de Samsung. Il est également le partenaire idéal des présentations professionnelles, des soirées cinéma à domicile, des mariages et autres événements spéciaux.

Quels sont les atouts spécifiques - à l’instar de son 360°qui font que le Freestyle LSP3B se démarque des autres projecteurs portables ? Quelle est sa valeur ajoutée ?

Au-delà de ce qui a été écrit au-dessus, le Freestyle LSP3B se démarque des autres projecteurs portables par sa luminosité et les contrastes des couleurs. Il dispose également d'une fonction de réglage automatique de l'image, d'un haut-parleur à 360° et de la connectivité wifi, Bluetooth et airplay. En outre, il est compatible avec une variété de périphériques, ports USB, HDMI tels que les téléphones portables, les télévisions, les consoles de jeux, les hautparleurs externes et même l'assistant Alexa. Sa lampe LED intégrée consomme moins d'énergie que les rétroprojecteurs traditionnels, offrant une durée de vie de visionnage allant jusqu'à 20 000 heures.

Enfin, son excellent rapport qualité-prix en fait une option très attrayante pour ceux qui cherchent une solution de projection portable et facile à utiliser. Que ce soit pour les passionnés de cinéma, les professionnels en déplacement ou les amateurs de soirées à la maison, le Samsung Freestyle LSP3B est un véritable joyau de technologie, offrant une expérience de projection portable inégalée qui ravira tous les amoureux de l'image et du son. Un cadeau idéal pour tous les cinéphiles et les nomades urbains en quête d'un divertissement de qualité supérieure, où qu'ils soient !

299€ en caisse + 10€/mois avec un forfait mobile Orange ou 539€ seul.

Pour rester informé de toutes les nouveautés tech, découvrez les épisodes de La Minute Tech sur YouTube. Matthieu, expert Orange, les passe au crible et donne son avis.

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FOCUS SUR LE QUANTIÈME

PETITE OU GRANDE COMPLICATION

Dans le langage horloger, la date fait déjà partie des complications. Elle est un élément qu’on aime retrouver sur le cadran. Discrète ou carrément imposante, c’est aussi un exercice de style pour les designers.

BREGUET

Ici, Breguet attire notre attention avec une magnifique grande date. Cette version consiste à grossir l’affichage de la date en la présentant dans deux guichets distincts.

On doit son invention à Lange & Söhne qui l’a créée en 1994 et on l’apprécie particulièrement pour sa lisibilité.

Au niveau du mouvement, deux disques extrêmement fins tournent en même temps à minuit et s’alignent parfaitement. Le premier en forme de croix est gravé des dizaines (1, 2 et 3), l’autre, des unités. Elle s’intègre parfaitement sur cette référence Héritage 5410BB/12/9VV de forme tonneau en or rose 18 carats, dotée d’une carrure finement cannelée.

Le boîtier de 42 x 35 mm abrite un mouvement mécanique à remontage automatique numéroté et signé Breguet, offrant 65 heures de réserve de marche. Le cadran galbé en or 18 carats a été argenté et guilloché à la main. La montre est montée sur un bracelet en cuir.

Prix : 31.300 €

JAEGER-LECOULTRE

Jaeger-LeCoultre ajoute pour la première fois un calendrier perpétuel à la collection Polaris, prouvant ainsi que la Manufacture maîtrise parfaitement l’une des complications les plus complexes, les plus utiles et les plus estimées de l’horlogerie. Son point fort est probablement qu’elle a été conçue pour accompagner les aventures du quotidien et non pour être rangée dans un coffre. Depuis le mouvement à quantième perpétuel initié en 2013, le Calibre Jaeger-LeCoultre 868AA, spécifiquement développé pour la Polaris Perpetual Calendar, a été optimisé à plusieurs niveaux. Parmi ces évolutions : un nouvel affichage rétrograde des phases de lune dans l’hémisphère Sud, qui vient compléter l’affichage classique de celles-ci dans l’hémisphère Nord, ainsi qu’une augmentation de la réserve de marche à 70 heures. Ici, le boîtier en 42 mm de diamètre en or rose s’inspire des codes emblématiques de la Polaris : lignes épurées, lunette fine, verre bombé… Son bracelet est interchangeable par simple pression sur les boutons-poussoirs intégrés dans le point d’attache entre les cornes.

Prix : 55.000 €

IWC

IWC Schaffhausen enrichit sa gamme de montres à calendrier avec la Portofino Calendrier Complet. Présenté dans une boîte de 41 mm, ce modèle, proposé ici en acier inoxydable, est le premier à être équipé du nouveau module de calendrier complet développé par la marque. Celui-ci affiche la date, le jour de la semaine, le mois et le cycle lunaire dans deux guichets, l’un à 12 h, l’autre à 6 h. Il ne requiert qu’une correction manuelle à la fin des mois de moins de 31 jours qui se fait via la couronne, le dernier jour du mois. Tous les affichages, y compris l’affichage extrêmement précis des phases de lune, sont alors automatiquement avancés d’un jour vers minuit. Le module du calendrier est monté sur le mouvement automatique calibre 32150 de manufacture IWC qui offre une réserve de marche de 72 heures. La pièce est montée sur un bracelet en cuir de veau bleu.

Prix : 10.900 €

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STORY TIME

Nous vous avons déjà parlé des complications en matière d’horlogerie dans des numéros précédents : sur une montre mécanique, l’affichage de la date, en plus de l’heure, en fait partie. On la désigne souvent sous le nom de quantième. C’est l’une des fonctions les plus répandues et on la retrouve sur bon nombre de pièces actuelles. On parle de quantième simple quand la montre affiche la date de 1 à 31 et qu’elle demande que l’on procède à un réglage manuel lorsque le mois compte moins de 31 jours. Le quantième annuel est une déclinaison plus compliquée à réaliser pour l’horloger. Les montres qui en sont dotées gèrent automatiquement les mois de 30 et 31 jours. Seul le mois de février fera ainsi l’objet d’un réglage manuel. Enfin, les collectionneurs et les véritables amateurs de beaux garde-temps rêvent de posséder un quantième perpétuel qui fait partie des grandes complications très prisées. Celui-ci gère la date de manière automatique, qu’il y ait 28, 29, 30 ou 31 jours. En principe, une seule correction manuelle devra être faite en 2100 parce que les années séculaires (c’est-à-dire divisible par 100) ne sont pas bissextiles…

BREITLING

De plus en plus de clients réfléchissent aux produits qu’ils achètent et à leur composition. Breitling l’a bien compris et s’adresse aux femmes avec sa Super Chronomat Automatic 38 Origins, sa toute première « montre traçable ». En effet, l’automne dernier, la marque a lancé l’opération « #SQUADONAMISSION to do better » ayant pour objectif de rendre le luxe plus durable. Cette montre renseigne les propriétaires en toute transparence sur les origines de l’or et des diamants utilisés pour sa confection. Une fiche de provenance sur le NFT sécurisé par blockchain du propriétaire détaille les mesures responsables prises tout au long de la chaîne d’approvisionnement pour l’or artisanal et les diamants de synthèse de la montre. Toutes les informations sont vérifiées de manière indépendante. Son boîtier en or rouge est doté d’un cadran argent. Elle affiche l’heure et la date grâce au mouvement automatique calibre Breitling 17 et elle est montée sur un emblématique bracelet en caoutchouc blanc d’inspiration Rouleaux avec boucle ardillon.

Prix : 19.400 €

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Difficile parfois d’imaginer que le design d’un objet, son processus de fabrication, puisse avoir une influence décisive sur quelque chose d’aussi éthéré que le goût ou la perception d’un aliment… C’est pourtant bien le postulat qui semble s’appliquer depuis de nombreuses années aux verres Zalto. La marque autrichienne s’impose comme une référence obligatoire, sinon fortement recommandée, dans les dégustations de vins et de champagnes les plus pointues à travers le globe. Mais pourquoi ? Et qu’en pensent les professionnels locaux du secteur ?

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ICÔNE
Texte Fabien Rodrigues

Été 2019. Je suis invité à un des événements les plus courus de l’année en Champagne, la célèbre soirée blanche organisée dans le parc du Domaine Les Crayères, à Reims. Plus de 3000 personnes en tenue immaculée y sont attendues le soir même pour profiter d’un pique-nique gastronomique, s’enivrer de bulles bien fraiches et faire la fête dans un des lieux les plus chics de France… Pour s’ambiancer et optimiser le voyage, un ami sommelier organise en amont de l’événement un déjeuner au Glue Pot - véritable repère de viticulteurs et d’amateurs de bonnes quilles - avec une équipe composée de la jeune génération issue des meilleures maisons viticoles du coin. Le neveu Savart, le fils Dehours ou encore Pierre Hugot, créateur de l’excellente page @zaltoarriere sur Instagram : une dizaine de joyeux drilles d’à peine plus de vingt ans, copains depuis le berceau ou presque, et qui en savent déjà plus sur la vigne que bon nombre de dégustateurs vantards.

C’est là qu’une chose - que je trouve ahurissante alorsse passe : le soleil brille, il fait très bon, la table est dressée en terrasse et l’accueil est au top… Mais là, c’est le drame, « ah désolée, mais on ne sort pas les Zalto en terrasse, il y a un peu trop de vent », annonce la sympathique serveuse. Ni une, ni deux, sans que je comprenne trop ce qui se passe, on passe à l’intérieur pour le déjeuner ! Impossible d’imaginer en effet, pour cette future relève du champagne d’auteurs, de déguster quelques bonnes bouteilles dans autre chose que l’un des calices autrichiens susmentionnés. Une rigueur observée depuis, les nombreuses dégustations aidant, chez bien d’autres professionnels du vin de manière générale. Snobisme pur ou justifié, ou simple exigence de l’excellence ?

Christoph Hinterleitner, directeur général de la maison de verrerie familiale basée à Gmuend propose quelques éléments de réponse, en expliquant tout d’abord une partie du secret de fabrication des verres Zalto…

« Les parois latérales droites de nos verres offrent une précision inégalable dans la présentation des vins, la grande surface au fond stimule l'aération et les différents angles d'inclinaison ont été testés sur des centaines de prototypes, jusqu'à obtenir la perfection. Même une différence de quelques degrés ou millimètres de hauteur peut avoir un impact énorme sur la dégustation du vin. Nous évaluons encore de nombreux prototypes, mais nous ne lançons un nouveau verre sur le marché que lorsqu'il apporte une valeur ajoutée significative par rapport aux verres existants. Un autre point important est que le verre doit être aussi mince et fin que possible, avec un équilibre parfait du haut vers le bas et un bord tranchant, de sorte que vous sentiez le vin et non le verre et que toute l'attention soit portée sur le contenu, qui doit rester au centre de l'expérience de dégustation. »

En somme, Zalto ferait presque son maximum pour que le verre s’efface ? Sa grande sophistication ravit toujours Émilien Hocquet, sommelier et wine consultant pour les Caves Wengler, importateurs exclusifs de la marque au Grand-Duché : « Ce que l’on ressent, avant tout et selon moi, lorsqu’on déguste un vin en Zalto, c’est la grande qualité du verre, sa finesse et le côté très agréable qu’il confère à ce moment. La sensation du verre et de poids devient presque absente sur les lèvres et l’ouverture du vin est optimale, notamment grâce à l’incomparable souplesse du pied qui

permet un mouvement d’aération organique, naturel… Toutes ces influences matérielles sur le vin sont évidemment subtiles, mais ce sont des facteurs d’excellence combinés qui permettent au goûteur d’avoir une perception d’un vin, calme ou pétillant, la plus fidèle possible. »

Une notion de fidélité au contenu primordiale, évidemment, mais aussi à double tranchant comme nous l’explique Christoph Hinterleitner : « Nos verres ont tendance à souligner les éléments subtils et à montrer toutes les nuances en séparant les différents arômes, alors que beaucoup de verres en intègrent davantage et perdent en précision. Bien entendu, cela signifie également que les erreurs sont mises en évidence sans compromis ! De nombreux viticulteurs disent qu'ils utilisent nos verres comme instruments dans leur cave pour les dégustations de fûts et les assemblages, parce qu’ils ne trompent pas. »

ZALTO, C’EST

LA GRANDE QUALITÉ DU VERRE, SA FINESSE ET LE CÔTÉ TRÈS AGRÉABLE QU’IL CONFÈRE À CE MOMENT »

« CE QUE L’ON RESSENT, LORSQU’ON DÉGUSTE UN VIN EN
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« LE WALL STREET JOURNAL

NOUS

A DÉCERNÉ LE PRIX

UNIMPROVABLE AWARD COMME

UN PEU D’HISTOIRE

Les racines de l’entreprise se trouvent dans le nord de la région du Waldviertel, où la tradition du verre remonte au début du XIVe siècle. La marque Zalto descend des verriers de Vénétie qui se sont installés alors dans cette région. La ceinture forestière, qui s'étend de la Saxe aux Carpates en passant par le nord de la Bohême et la forêt bavaroise, a toujours été au cœur de la culture européenne du verre. Le Waldviertel abritait autrefois 120 verreries… Peu à peu, la pratique de cet ancien métier s’est étiolée. « Après le déclin de l'industrie du verre et les énormes défis posés par la production manuelle, nous sommes fiers de perpétuer cette tradition », peut-on lire sur le site de la marque.

Christoph Hinterleitner nous en dit plus quant aux moments charnières qui ont propulsé Zalto comme véritable égérie internationale : « Depuis des décennies, les réactions des viticulteurs et des restaurateurs sont excellentes. D'abord en Autriche, puis, comme le monde du vin est bien connecté, très vite en Allemagne et dans d'autres pays producteurs de vin, ainsi que dans la haute gastronomie. Une reconnaissance du métier, une distribution sélective et la confiance des viticulteurs en tant que défenseurs les plus crédibles, ainsi que des restaurateurs lorsqu'ils communiquent que leurs vins sont mieux mis en valeur dans nos verres : cela a contribué à ce que le bouche-à-oreille fasse connaître l'excellence de nos productions au fil des années. Plus tard, le Wall Street Journal nous a décerné le prix Unimprovable Award comme un des six produits, à l’instar de la Rolex Oyster, qui ne peuvent plus être améliorés… Un grand moment pour notre entreprise familiale ! »

ET ICI ?

Au Luxembourg, comme à l’international, les verres Zalto jouissent d’une réputation sans faille, même s’ils ne sont pas toujours le choix qui s’impose, comme en atteste Aurélien Lion, sommelier chez Vinissimo : « Nous travaillons ici avec la marque Spiegelau, plus traditionnelle en cristal, mais très intéressante également ! Zalto ne peut pas être partout et d’autres artisans font des verres d’exception.

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Texte Fabien Rodrigues
ICÔNE
UN DES SIX PRODUITS, À L’INSTAR DE LA ROLEX OYSTER, QUI NE PEUVENT ÊTRE AMÉLIORÉS »

Mais je me souviens des dégustations lorsque je travaillais chez Léa Linster : les verres Zalto apportaient une grande finesse au buvant - là où l’on pose la bouche - et une grande maniabilité qui permettait d’aérer le vin de façon remarquable. J’avais un vrai coup de cœur pour les verres ovoïdes et leur manière de magnifier l’effervescence des champagnes ! »

Sébastien Rouillaux, importateur de champagnes d’auteurs avec Craft et Compagnie et associé chez Flûte Alors ! est lui aussi d’accord : « Je les utilise surtout dans le cadre privé, et quand les enfants ne sont pas dans le coin ! Le buvant est exceptionnel, c’est toujours un bon moment de dégustation avec Zalto. J’adore le frotter légèrement à ma barbe et ma moustache, la résonance qui en résulte est un petit plaisir coupable qui me fait sourire… »

Mais que l’on ne se trompe pas : si le Zalto semble bien être l’empereur des verres auprès des professionnels, tant son design et l’héritage qu’il porte rendent un honneur incomparable aux vins qu’il contient, il est aussi accessible à aux passionnés de bons crus de tous bords ! C’est ce que nous confirme Emilien Hocquet en conclusion : « Certes, c’est un objet exceptionnel, mais je ne pense pas qu’il faille le traiter comme un trésor irremplaçable… Je conseille toujours de la manier de manière naturelle, de l’essuyer avec soin et de profiter de ce qu’il apporte sans stress, en évitant simplement de trinquer avec trop d’entrain ! Et si les propriétaires de verres Zalto souhaitent être conseillés sur la manière de bien les manipuler, les professionnels sont aussi faits pour ça ! »

EUROPEAN DESIGN FESTIVAL

POUR (RE)DÉFINIR « DEMAIN »

« Le design est un processus intellectuel créatif, pluridisciplinaire et humaniste, dont le but est de traiter et d'apporter des solutions aux problématiques de tous les jours, petites et grandes, liées aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux », nous lit-on d’une définition pêchée sur le site de l’École nationale supérieure de création industrielle… Au cœur, dès son début et jusqu’à sa fin, notre conversation aura été rythmée par cette question centrale pour Thomas Tomschak – président de Design Luxembourg, fondateur et CEO de l’agence luxembourgeoise Bunker Palace – comme pour Nadine Clemens – coordinatrice du European Design Festival, chargée de communication au Casino Luxembourg et ex-présidente de Design Friends, à savoir : qu’est-ce que le design et, par extension, qu’est-ce qu’un designer dans un pays comme le Luxembourg, qui cumule retard et déconsidération vis-à-vis de celui-ci ? Alors qu’ils préparent ce festival à l’envergure internationale remporté l’année dernière, le binôme se confie sur les enjeux d’un tel événement au Luxembourg pour l’avenir du secteur et de ses créatifs.

UN DUO DE TÊTE

Thomas Tomschak est designer. D’abord intéressé par la biologie et les sciences de l’environnement, par conviction, en 1998 il souhaite devenir écologue, mais la tendance contextuelle le rattrape, « l’écologie, ça embêtait tout le monde à l’époque et Internet s’est démocratisé. C’est un outil que j’ai tout de suite utilisé en me disant que j’en étais de la première génération… » Au fur et à mesure du temps, Tomschak devient designer, graphiste, développeur et très vite manager. Et enfin directeur de son propre studio de création et d'innovation, baptisé Bunker Palace : « Je suis passé de “qu’est-ce que je vais faire de ma vie“ à me rendre compte que j’étais doué dans le domaine. Au Luxembourg même sans diplôme, à force de capacités on nous donne notre chance ». De là, il met la nature de designer au centre de sa réflexion, celle ou celui qui résout des problèmes par un concept, plutôt que celle ou celui qui travaille pour des problématiques économiques… « En tant que designer, j’aime les problèmes, c’est tout naturellement que je me suis intéressé à Design Luxembourg qui propose de réfléchir autour de cela », finit Thomas Tomschak, membre de l’a.s.b.l depuis 2017 et président depuis fin 2019.

Nadine Clemens, elle, a étudié l’histoire de l’art pour trouver un premier emploi au Mudam, mentorée dès son arrivée par la directrice d’alors, Marie-Claude Beaud : « Je n’ai pas étudié le design, je suis tombée dedans un peu par hasard. Et durant mon premier job au Mudam, dans l’équipe communication et dans les préoccupations du musée arrivait l’idée de faire entrer le design au musée à tous les niveaux ». Elle se passionne pour le domaine et en comprend les ressorts. Alors, quand Silvano Vidale, l’un des fondateurs de Design Luxembourg, lui propose de le rejoindre pour la création d’une association sœur, « pour faire venir le design

international au Luxembourg », elle accepte et rejoint donc le susnommé, Mike Koedinger et Arnaud Mouriamé pour cofonder Design Friends. Présidente jusqu’en 2020, elle s’en retire ensuite, mais désireuse tout de même de rester proche de cette scène, « c’est donc tout naturellement que j’ai accepté de coordonner le festival cette année, en partageant mon temps avec mon rôle au Casino Luxembourg ».

Aujourd’hui, malgré la valorisation du domaine par des institutions locales comme les Rotondes, le Cercle Cité, le Casino Luxembourg – Forum d'art contemporain, ou le

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FOCUS
Texte Godefroy Gordet ©Lynn Theisen

Luxembourg Center for Architecture (LUCA) et après les travaux entrepris par Ana Loporcaro autour de la biennale Design City, ceux du collectif Design Friends, ou encore ceux menés depuis bientôt 30 ans par Design Luxembourg, le statut du designer au Grand-Duché n’a pas franchement évolué. Pour Thomas Tomschak, il y a un « tiraillement » entre le marketing et le design : « Au Luxembourg, tout le monde comprend les problématiques du marketing, mais pas celle du designer. Le designer ici sert la cause marketing et n’est pas forcément mis en avant ». Dans ce sens, le statut du designer est flou, quelque chose qui a été encore plus palpable durant la crise Covid : « Ma volonté, quand je suis entré dans l’association, a été de défendre la cause des designers au Luxembourg et de comprendre pourquoi le statut du designer n’existe pas clairement au Luxembourg alors qu’il existe partout en Europe. » Avec Design Luxembourg, Tomschak veut éduquer vis-à-vis de ce manque de considération et changer les choses au niveau étatique.

rencontres professionnelles, etc. – auront lieu les Luxembourg Design Awards et les European Design Awards, deux moments marquants dans le secteur et rassemblant deux scènes du design, celle au local et celle hors des frontières, qui se veut pour Tomschak et Clemens inspirante à bien des égards : « Notre candidature s’est construite sur la question du statut du designer local face à la scène européenne, nettement plus en avance », explique le duo de tête.

Pour eux, l'European Design Festival a vocation à l’éducation comme à la visibilité du secteur au Grand-Duché, tout en assumant un vrai porté politique, « nous avons essayé de comprendre à quel ministère nous étions rattachés. Instinctivement, nous sommes allés au ministère de la Culture, mais nous ne sommes pas considérés comme des artistes, alors nous sommes allés au ministère de l’Économie, qui nous a considérés, lui, comme des artistes… Là résident déjà une vraie question de sens et une chose à construire ». Et Thomas Tomschak l’a bien compris, pour réussir à « construire », il faut « fédérer » et pour ce faire, la mise en réseau a déjà commencé et tous autour de ce grand festival l’espèrent encore plus forte que jamais, « Il y a deux objectifs affichés : créer une communauté beaucoup plus forte qu’elle n’existe aujourd’hui et faire exister le statut du designer au niveau institutionnel et étatique », explique-t-il.

UN FESTIVAL POUR DEUX SCÈNES

Cette année, Design Luxembourg aura l’honneur d’organiser l’accueil de l'European Design Festival, un événement d’envergure au niveau européen, durant lequel – outre de nombreuses expositions, conférences, tables rondes,

Du 31 mai au 4 juin 2023, Luxembourg devient donc le point d’attraction du secteur. Les designers et créatifs de toute l'Europe sont invités à participer au festival, qui sera également ouvert à un public plus large. Dans la programmation riche et variée du festival, la question de définir le design et le designer sera, comme déjà mentionné, au cœur des préoccupations, « il y aura justement des tables rondes et des discussions durant lesquelles nous allons proposer une réelle définition de

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©Paulo Lobo
« MA VOLONTÉ, QUAND JE SUIS ENTRÉ DANS L’ASSOCIATION, A ÉTÉ DE DÉFENDRE LA CAUSE DES DESIGNERS AU LUXEMBOURG »

ce qu’est un designer est ce qu’est le design, car la façon d’imaginer ce domaine est en définitive propre à chaque pays et à chaque culture ». Le design ne se définit pas comme « joli », le design se veut « pratique », une réponse à des problèmes de la vie quotidienne… Et là est le marqueur que ces European Design Awards veulent instruire. « Le programme s’adresse aux professionnels comme aux quidams, et une exposition complètera la cérémonie de remise des prix, pour entendre les designers expliquer leurs réalisations de A à Z. Il y aura aussi un côté festif. Et puis les structures que nous avons sollicitées pour pouvoir organiser le festival ont elles-mêmes motivé des projets en lien avec le design. Il y a donc, en plus, une programmation satellitaire ».

RAYONNER D’ABORD AU LOCAL

Au cœur de l'European Design Festival aura aussi lieu la 4 e édition des Luxembourg Design Awards, qui se jouera le 1er juin et sera suivie le 3 juin de la célèbre cérémonie des European Design Awards, récompensant les meilleures pratiques en design et en communication à l’échelle du continent. Néanmoins, le rayonnement d’un événement d’une telle ampleur s’étend clairement sur l’émancipation et l’évolution du domaine au Luxembourg : « Le fait d’être en

retard au Luxembourg sur la définition du design et la mise en avant d’une communauté de designers, ça peut être une chance : cela veut dire qu’on peut tout de suite passer concrètement au XXIe siècle, sans traîner toute l’histoire derrière nous ».

NATURELLEMENT QUE JE ME SUIS

INTÉRESSÉ À DESIGN LUXEMBOURG QUI PROPOSE DE RÉFLÉCHIR

De fait, le programme en sort grandi avec des conférences sur l’intelligence artificielle ou sur l’éthique dans le design, des questionnements au goût du jour. Chez Nadine comme chez Thomas, il y a aussi, quelque part, la nostalgie des jours de gloire du design au Luxembourg. Design City résonne encore dans les discussions, et s’aligner dessus, voire ouvrir un musée ou une école, sont des rêves. Pourtant, la synergie est bien là et il s’agit maintenant de repenser le design au Luxembourg, en revenant aux fondamentaux et non en « distribuant des prix pour distribuer des prix ». Il faut rebooster la communauté, les designers, et surtout la relève, « il y a un enjeu auprès des structures d’enseignement, comme les Arts et Métiers ou l’Université afin de stimuler les jeunes qui veulent devenir designers. Car demain, nous aurons besoin de beaucoup de designers qui auront un rôle primordial à jouer dans toutes les strates de la société », conclut Thomas Tomschak.

DESIGN LUXEMBOURG

Fédération fondée en 1995, l’association professionnelle Design Luxembourg regroupe des entreprises et des indépendants travaillant dans le secteur du design. Son objectif, « faire connaître le plus largement possible le métier et ses compétences territoriales auprès des décideurs politiques, économiques et culturels ». Design Luxembourg organise tous les deux ans les Luxembourg Design Awards, récompensant les projets marquants du design luxembourgeois. Cette année, l’association porte également en parallèle l’European Design Festival, et ses Awards, qui se déroulera entre le 31 mai et le 4 juin, sous différents types d’évènements, dans toute la ville de Luxembourg.

Tout le programme du festival : les conférences, les expos, les awards (et le reste) sur www.europeandesignfestival.lu

64 FOCUS Texte
Godefroy Gordet
« EN TANT QUE DESIGNER, J’AIME LES PROBLÈMES, C’EST TOUT
AUTOUR DE CELA »
©Pancake Photography

CETTE ANNÉE, JE VOTE !

POUR QUI ALLER VOTER ?

Le conseil communal composé du bourgmestre, des échevins et des conseillers communaux élus pour 6 ans.

POURQUOI ALLER VOTER ?

Pour faire entendre ma voix pour les sujets qui me tiennent à cœur et surtout pour éviter que d’autres décident à ma place.

QUI PEUT ALLER VOTER ?

Toute personne qui réside depuis au moins 55 jours et qui a plus de 18 ans quelle que soit sa nationalité.

FIN DES INSCRIPTIONS LE 17 AVRIL

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ÉLECTION LE 11 JUIN 2023
DESIGN Texte Marine Barthélémy 66
©Ligne Roset

Véritable icône du design français depuis les années 70, le canapé Togo de Ligne Roset fête cette année ses 50 printemps. Fripé comme un adorable Shar-Pei et modulable à souhait, il sait aussi bien séduire les amateurs de belles pièces que les personnes en quête d’une assise ultra confortable. Retour sur un modèle aussi atypique qu’intemporel.

MODÈLE MYTHIQUE

Le modèle Togo est le fruit de l’imagination de Michel Ducaroy, designer français formé à l’École Nationale des Beaux-Arts de Lyon (section sculpture) pour la maison Roset, dirigée à cette époque par Jean Roset, petit-fils du fondateur de l’affaire familiale. Alors à la tête du département design de la société dans les années 60 et 70, Michel Ducaroy commence à s’intéresser aux matériaux émergents tels que les mousses de qualité, la ouate de polyester et les plastiques thermoformés, ouvrant le champ des possibles pour tester de nouvelles techniques de fabrication et concevoir de nouveaux concepts d’assise. En 1973, c’est ainsi que le « siège-coussin » baptisé Togo voit le jour. La même année que le lancement de la marque Ligne Roset. Loin de faire l’unanimité lorsqu’il est présenté, la même année, au Salon des Arts ménagers au Palais de la Défense à Paris, les professionnels ainsi que le grand public lui reprochent son assise très basse et son allure fripée. Malgré tout, le modèle reçoit le prix René-Gabriel qui récompense un « mobilier innovant et démocrate », autrement dit à l’avant-garde avec un bon rapport qualité-prix. Cette liberté des codes et cette nonchalance dans la forme a permis de faire d’un « tube de dentifrice replié sur lui-même comme un tuyau de poêle et fermé aux deux bouts » - selon les dires de Michel Ducaroy - une assise iconique, toujours bien présente au catalogue Ligne Roset. Pièce de design incontournable et symbole du « flegme élégant », Togo a trouvé sa place dans de prestigieux hôtels (The Jaffa Hôtel à Tel Aviv, Hotel Alpina à Chamonix, Go Native Hyde Park à Londres, The Standard à Hollywood…) ainsi que dans les intérieurs de nombreuses célébrités (Lenny Kravitz, Bob Sinclar, Florence Foresti pour ne citer qu’eux). Ce siège culte, aujourd’hui devenu le produit star et le best-seller incontesté de la marque, a été vendu à plus de 1,5 million d’exemplaires à travers 72 pays du monde.

SILHOUETTE ATYPIQUE

Aujourd’hui, malgré son air « froissé » obtenu par un judicieux jeu de plis, le modèle n’a pas pris une ride et sublime tous les intérieurs. Propice à l’oisiveté, l’essayer, c’est l’adopter ! Avec son esthétique rétro et son assise enveloppante, il prend volontiers ses quartiers dans une pièce de vie

à l’atmosphère seventies, aux côtés de mobiliers de style ou dans un salon résolument moderne. Il faut dire que le Togo est déclinable (quasi) à l’infini avec ses 900 coloris ou revêtements différents. Véritable caméléon domestique, il se pare de cuir, d’un manteau de laine alpaga, d’un mélange coton-lin ou d’un revêtement en velours (liste non exhaustive) et se décline en différents formats pour coller aux envies et aux besoins de chacun de ses détenteurs : petite ou grande banquette, assise d’angle, méridienne, chauffeuse, canapé ou lounge… Depuis 2007, Ligne Roset propose également son modèle Mini Togo, une déclinaison en taille réduite kid-friendly pour les 4-12 ans, pour lesquels il a tout pour plaire avec sa forme amusante, son confort douillet et ses normes de sécurité indiscutables (modèle tout en mousse, dénué d’armatures rigides). Atout supplémentaire, il est entièrement déhoussable à condition de faire appel à un tapissier, de quoi le nettoyer très facilement.

Enfin, pour ses 50 ans, Togo s'habille de deux revêtements inédits en série limitée : Atom de Kvadrat (un tissu bouclé inspiré des tableaux pointillistes) et la Toile du Peintre de Pierre Frey (tapisserie contemporaine aux larges motifs graphiques). Le premier est disponible dans les magasins ayant précommandé cette version et le second dans les showrooms jusqu’à fin décembre 2023.

« PIÈCE DE DESIGN
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INCONTOURNABLE ET SYMBOLE DU FLEGME ÉLÉGANT, TOGO A TROUVÉ SA PLACE DANS LES HÔTELS LES PLUS PRESTIGIEUX »
©Ligne Roset

Bien entendu, pour un modèle neuf, on peut se rendre directement dans une boutique Ligne Roset ou le commander en ligne. Pour un modèle d’occasion, on enchaîne brocantes, vide-greniers et vide-maisons dans l’espoir de trouver la perle rare ou on chine sur des sites et plateformes spécialisés dans le design de seconde main (Selency ou Design Market sur lesquels il y en a pléthore). Attention toutefois aux contrefaçons ! Avant de craquer, il convient de s’assurer de l’authenticité du modèle : a minima chercher la présence de l’étiquette du fabricant Ligne Roset avec la mention made in France, contrôler les dimensions des modules, qui demeurent inchangées depuis la conception (toutes les mesures sont détaillées sur le site officiel) et s’assurer que la housse matelassée est bien en ouate de polyester dite « en nappe ».

Le prix est également un bon indicateur : pour du neuf, il faut compter environ 2 500 euros pour une chauffeuse et 1 500 euros pour un pouf. Pour de l’occasion, la fourchette oscille entre 1900 et 2500 euros selon le revêtement pour un canapé 3 places.

PAS PRIS

UNE RIDE ET SUBLIME TOUS LES INTÉRIEURS »

3 MODÈLES ICONIQUES À S’OFFRIR

Traversant les décennies sans perdre un soupçon de leur superbe, les pièces qui ont marqué l’histoire du design ne cessent de nous faire rêver et fantasmer. À l’instar du fameux fauteuil Up de Gaetano Pesce (1969) édité par B&B Italia (comptez 640 euros pour le plus petit fauteuil de la gamme), le célèbre canapé modulable Mah Jong (1971) dessiné par Hans Hopfer pour Roche Bobois (comptez 2 000 à 2 500 euros pour un modèle d’occasion) ou encore la réédition du fauteuil Pacha de Pierre Paulin (1975) pour Gubi (2 800 euros en moyenne).

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TOGO À GOGO
DESIGN Texte
Marine Barthélémy
« MALGRÉ SON AIR « FROISSÉ »
OBTENU PAR UN JUDICIEUX JEU DE PLIS, LE MODÈLE N’A
Fauteuil Up Canapé Mah Jong Fauteil Pacha ©Ligne Roset
WWW.BOLDMAGAZINE.LU Magazine lifestyle . urbain . luxembourgeois

BMW X1 23D

POLYVALENT ET PAS “TROP” SAGE

Le diesel n’a pas dit son dernier mot, n’en déplaise aux afficionados des véhicules 100 % électriques. Le constructeur allemand l’a bien compris et propose, cette fois, un X1 plutôt convaincant, équipé d’un système de micro-hybridation 48 V. On l’a testé pour vous !

Les autorités ont beau multiplier les annonces en faveur des moteurs électriques et mettre les infrastructures adéquates au service des usagers, on est encore loin du compte pour que toute la population abandonne les voitures thermiques. Alors, en attendant, un bon diesel rend toujours de précieux services. Rappelons aussi, en passant, que pour BMW, la X1 est un véritable cheval de bataille et qu’il serait dommage de passer à côté d’une partie de son public, ne serait-ce que pour prouver qu’on est bon élève. Il faut aussi laisser à ce modèle que sa taille est juste parfaite, tant sur les routes qu’en milieu urbain. Ni trop petit, ni trop grand, ni trop haut, ni trop bas, il peut se permettre le luxe de faire de l’œil autant à ceux qui enquillent les kilomètres qu’aux familles de quatre personnes qui recherchent un véhicule confortable à l’avant comme à l’arrière. Dommage pour la cinquième place, un brin trop étroite. Mais on ne peut pas tout avoir. Dans son segment, il occupe une belle place et ses concurrents ont plutôt intérêt à bien se tenir. Personnellement, j’étais assez impatiente de faire un petit test pour voir ce que ce SUV de troisième génération avait dans le ventre…

T’AS LE LOOK COCO !

On a envie de parler des lignes incisives et modernes du X1, avec ses phares à DEL minces, étirés vers l’arrière, et sa grille verticale. On aime ou pas, mais les codes sportifs de la marque sont omniprésents et la voiture suscite visiblement l’intérêt des passants. Face aux autres SUV de sa catégorie, elle gagne déjà des points. Clin d’œil aux feux arrière, dotés de deux lignes rouges intégrées : ils font partie des nouvelles signatures du constructeur et on les avait déjà remarqués sur d’autres modèles. On se fait toujours cependant la même remarque : le X1 est-il vraiment un petit SUV ou fait-il penser à un break qui aurait gagné quelques centimètres en hauteur ? Peu importe, l’ensemble est plutôt harmonieux et c’est ce qui compte.

EXPLORATION INTÉRIEURE

Autant l’extérieur fait plaisir à voir, autant l’intérieur m’a laissée perplexe. Côté tableau de bord, le grand écran LCD et le design relativement épuré me plaisent plutôt bien. Le constructeur a fait le bon choix en le rendant 100 % digital. C’est plus actuel et côté lisibilité, c’est parfait. La prise en main est sensiblement améliorée et on se sent immédiatement à l’aise au volant. Petit bémol toutefois : les finitions en plastique, censées booster le caractère sportif de la voiture, sont franchement désuètes. BMW peut mieux faire, mais ce n’est pas très important. Un bon point supplémentaire va au nouvel

i-drive, particulièrement facile à utiliser via des boutons qui permettent d’accéder aux réglages les plus importants. On a quasiment tout à portée de doigt ! Un compliment sur les sièges s’impose ensuite : le dos est bien maintenu et le réglage s’effectue très facilement. Ici aussi, on retrouve les codes de la marque. À l’arrière, on se laisse vraiment surprendre par l’espace. Malgré la silhouette effilée de la voiture, on s’y sent à l’aise, même pour un long voyage. Last but not least, la taille du coffre m’a particulièrement séduite. Tout d’abord, on peut l’ouvrir électriquement (un équipement de série) et on constate rapidement que son volume, en progression de 50 litres par rapport au modèle précédent, rend sa vie à bord encore plus agréable. Les dossiers des sièges arrière, divisés en 40 : 20 : 40, peuvent également être rabattus ou ajustés à un angle différent pour augmenter encore la capacité.

AU VOLANT

Le X1 23d est associé à une transmission intégrale, dotée d’une boîte DKG à double embrayage et il bénéficie, comme annoncé, d’une micro-hybridation de 48 V. Le tout suscite forcément l’intérêt. En route pour une excursion qui commence par une virée sur autoroute. Là, pas grand-chose à dire : la voiture se montre bien stable et les 211 ch offrent des accélérations de qualité. On ne parle pas de performances extraordinaires, mais est-ce ce qu’on recherche à bord du X1 ? Comme à mon habitude, j’ai emprunté ensuite les petites routes ardennaises, réputées pour leurs nombreux nids-de-poule. Là encore, pas de réelle surprise. La suspension se montre un peu dure, mais pas trop, l’enchaînement des virages est jouissif et les bruits parasites sont presque absents.

C’est ce qu’on aime chez BMW ! Les progrès technologiques réalisés sur ce nouveau modèle se manifestent également dans la variété plus importante des systèmes automatisés de conduite et de stationnement disponibles à l’utilisation. Je n’ai pas eu l’occasion de vérifier la consommation au litre exacte, mais elle semble plutôt conforme aux chiffres avancés par le constructeur, soit 5,4 – 4,8 l/100 km.

CONCLUSION

Vous conseille-t-on d’acheter ou pas ? En ce qui me concerne, c’est un grand oui si vous rêvez d’une voiture de taille raisonnable qui en fait plus au niveau du confort, offre des performances suffisantes mais pas décoiffantes et peut jouer des coudes grâce à un design séduisant. Le tarif du X1 23d peut sembler un peu surévalué. Certains se contenteront sans doute de la version 18d de 150 ch, pour un budget plus raisonnable.

70
TEST
CRASH

AVANTAGES

• les lignes sportives

• le confort intérieur

• la tenue de route

INCONVÉNIENTS

• les finitions intérieures

• les performances

• le tarif

SPÉCIFICATIONS TECHNIQUES

Puissance : 211 ch

Longueur : 4,50 m

Prix : 60.813,68 € TTC (comprenant 5.028,90 € d’options)

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5 CHOSES À SAVOIR SUR…

EUGENIO SERJANT, NOUVEAU CHEF DU BONDS

Bien installé sur la place de Nancy à Luxembourg, le restaurant Bonds prépare la saison estivale avec un nouveau chef en cuisine, arrivé tout droit de Majorque !

• Si son prénom sent bon l’Espagne où il a grandi, Eugenio est en fait originaire de Moldavie. Sa famille s’est installée en Espagne lorsqu’il était petit et il parle pas moins de 7 langues, dont le russe, sa langue natale, l’espagnol, l’anglais, le roumain, l’italien…

• Il s’est d’abord formé dans le nord de l’Espagne, à Oviedo, puis dans tout le pays, aux côtés de chefs comme Koldo Miranda, Cesar Becerra et Adrian San Julian, avant de parfaire son savoir-faire en Italie, en Russie et en Amérique latine. Avant de poser ses valises au Bonds à Luxembourg, il a travaillé pendant 5 ans

avec Schwaiger et Gonzalo Chaves à Palma de Majorque.

• Un de ses plats signature sur la nouvelle carte du Bonds est un tartare de saumon accompagné d’une glace à l’avocat très canaille et plein d’umami. Un petit missile !

• S’il a étudié en école hôtelière, ses premiers souvenirs de cuisine sont avec son arrière-grand-mère, qui possédait une ferme et avec laquelle il a appris à respecter les animaux qui étaient élevés ou les légumes qui poussaient sur place. Elle lui a aussi transmis les valeurs d’amour et de partage dans la cuisine.

• Pour l’ouverture prochaine de la double terrasse du Bonds, le chef Eugenio a prévu des formules adaptées, qu’il souhaite à la fois gourmandes et réconfortantes.

De la cuisine live, de beaux produits de saison au barbecue, de la paella bien sûr, de la fraîcheur et des influences du monde entier… Hâte.

@bonds.city

NOUVEAUTÉS CHOCOLATÉES EN VUE

Dernière-née des chocolateries luxembourgeoises, la Chocolaterie RG a déjà su fait parler d’elle depuis son ouverture en janvier, à Pétange, par le jeune Gabriel Mjahed. Et s’il est une saison pour découvrir ses créations gourmandes, c’est bien le printemps ! Qu’il s’agisse de ses « douceurs » création, de son « bar à tablettes » ou de sa collection pascale, Gabriel aime faire appel à son savoir-faire acquis en France et à ses voyages au Mexique, en Guadeloupe ou en Martinique... Mais les ambitions de Chocolaterie RG ne s’arrêtent pas là puisqu’elle tient un pop-up store jusqu'au 27 mai, au 121, rue de l’Alzette à Esch-sur-Alzette. Gabriel y conseille entre autres les visiteurs sur l’organisation d’ateliers combinant histoire, dégustation et fabrication… Miam.

@chocolaterie_rg

72 FOOD
Texte & Sélection
Fabien Rodrigues

GOLF ET GOURMANDISE

Alors qu’il exhibe un cadre flambant neuf et un duo de chefs italiens très séduisant, le restaurant Premio s’impose comme un véritable atout au Golf de Preisch et annonce une saison estivale aussi branchée que conviviale… Accueillant désormais sa clientèle dans un cadre épuré, lumineux et confortable, avec de petites touches pop art ci et là, l’établissement peut également se targuer de deux atouts séduction indéniables : une grande et belle terrasse avec vue sur cours et nature environnante, ainsi que deux terrains de pétanque très guinguette qui promettent de belles soirées ! Car Premio annonce ouvrir dès le jeudi soir à l’arrivée des beaux jours, avec une formule afterwork étudiée pour la fin de semaine et concoctée, comme la carte du restaurant, par le binôme Vincenzo Cuomo - Enrico Scucchia. Cerise sur le gâteau outre les infrastructures existantes du golf : un salon très cossu privatisable pour des petites célébrations, dîners discrets et autres dégustations…

@ristorante.premio

LE COMPTE INSTA À SUIVRE

La vue de splendides plateaux de sashimis te met l’eau à la bouche illico ? La découpe d‘un superbe thon toro par un maître en la matière relève pour toi de l’ASMR ? N’en dis pas plus, on a le compte à claquer immédiatement dans tes favoris : celui du chef sushi israélien Meidan Siboni, qui officie entre autres en tant que chef privé et ambassadeur des couteaux Sakura. Ses dressages relèvent tout simplement du chef-d’œuvre, avec les meilleurs produits que l’on peut trouver sur la planète, sur terre comme en mer. Chaque nouveau post est un moment de luxure extrême pour les fous.folles de symétrie que nous sommes parfois…

@meidansiboni

DES COCKTAILS, ENCORE DES COCKTAILS !

La culture cocktail ne cesse de se développer au Luxembourg, comme en témoigne le nombre surprenant des nouveaux établissements dédiés actuellement dans la capitale. Ainsi, après l’ouverture du très « voir et être vu » Shinzo en début d’année, c’est sur un emplacement tout aussi premium - le Knuedler - qu’a été inauguré mi-mars le Maya. Soleil dans le verre, bonne humeur festive et saveurs latines : c’est ce que promettent les patrons Bob Krier et Marc Grandjean, deux profils chevronnés du secteur, accompagnés dans l’aventure au bar par Ludovic et Esteban. Le décor ne laisse aucun doute sur l’orientation de l’établissement, avec deux salles aux ambiances différentes, mais toutes deux rappelant les codes du Maya. L’identité musicale et rythmique a été également étudiée avec soin pour faire monter l’ambiance comme il se doit… Enfin, dans le quartier du Pfaffenthal, Raphaël Betti a ouvert mi-avril son nouveau petit QG : le BAC (pour Bar à Cocktails, simple et efficace). Au programme : de bons cocktails, des produits et procédés naturels, de l’intimité de quartier luxembourgeois et de la (très) bonne humeur !

@mayaluxembourg & @bac_luxembourg

73
©meidansiboni ©Anthony Dehex

LE PAVILLON EDEN ROSE ÉTOILÉ

L’année dernière, le guide Michelin avait sévèrement secoué la scène gastronomique luxembourgeoise avec l’octroi de 2 premières étoiles pour les restaurants Ryôdô et La Villa de Camille et Julien, mais aussi la rétrogradation de pas moins de 3 restaurants… C’est donc avec une grande curiosité que les yeux étaient tournés vers la cérémonie 2023 et c’est au final Valérian Prade et Caroline Eschq qui créent la surprise avec une première étoile ramenée à Kayl, au Pavillon Eden Rose ! Une récompense obtenue à force de volonté, de vision, de travail et de constance - et bien méritée selon bon nombre de foodies. Il va donc falloir réserver dès que possible pour déguster un de leurs excellents menus, qui allient avec brio saveurs justes et esthétisme bluffant. Bravo à eux, qui font repasser le compteur étoilé du Grand-Duché à 10 !

@pavillon.eden.rose

ÔDE AUX VINS LOCAUX

Depuis le début de l’année, De Jangeli - le chouette restaurant gastronomique du Domaine Thermal de Mondorf-les-bains - organise chaque second mercredi du mois un dîner avec accords mets et vins produits par les artisans de la Moselle Luxembourgeoise. Ces derniers sont sélectionnés par un expert en la matière : Claude François, éditeur du Guide VinsLux. Il sélectionne ainsi quatre vins et/ou crémants pour chaque dîner, dont le menu est issu de la carte de saison. « Une véritable synergie entre lui et nos chefs, une belle équipe ! », s’enthousiasme ainsi la direction du domaine après trois premiers succès… Les prochaines éditions auront donc lieu les mercredis 10 mai et 14 juin. Et la « Douceur de Printemps » nous met déjà l’eau à la bouche : « Duo d’asperges, Culatello di zibello, confiture de jaune d’œuf, râpé de jaunes d'œufs confits et séchés au sel, mayonnaise légèrement fumée, espuma de mimolette vieille, fine neige parfumée à l’huile de noisette ». Qui a déjà faim ?

@mondorf_domaine_thermal

ON PASSE LA FRONTIÈRE : UN GAGNANT DE TOP CHEF

CHEZ LAFAYETTE GOURMET

C’est une arrivée parisienne très remarquée et très attendue depuis son annonce par le chef étoilé David Gallienne : le gagnant de Top Chef 2021 y installe en effet courant avril sa nouvelle table en plein cœur du bâtiment Gourmet des Galeries Lafayette Haussmann. « J’ai le plaisir de vous annoncer que je lance mon premier projet culinaire à Paris : Label Broche, une rôtisserie française à la cuisine authentique et conviviale qui fait appel aux souvenirs d’enfance », annonçait-il sur sa page début mars. Lors de la saison 11 de la célèbre émission, le propriétaire du Jardin des Plumes à Giverny - ancien fief d’Éric Guérin - s’était notamment démarqué par sa cuisine très liée aux émotions, son esthétisme et son histoire personnelle touchante…

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FOOD
Texte & Sélection Fabien Rodrigues

Kirchberg

Shopping Center

Kirchberg

(Kirchberg)

Kirchberg

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Depuis 2009, Orient X est devenu un incontournable pour les amateurs de kebabs en quête d’une expérience culinaire inoubliable. Mais saviez-vous que notre cuisine turque propose également une option végétarienne My Taste, délicieuse et ra née, pour satisfaire tous les palais ? Chez Orient X, nous sommes à l’écoute de nos clients et sommes fiers de vous proposer des produits locaux et biologiques pour répondre à vos envies. Dégustez nos délicieuses sauces, élaborées exclusivement à partir de produits 100% biologiques. Vous ne pouvez pas manquer notre boisson nationale turque légendaire « Ayran », désormais préparée chaque jour avec du yaourt 100% bio, ainsi que notre excellente « Cacik ». Chez Orient X, nous sommes engagés à vous o rir des produits de qualité supérieure, tout en préservant les saveurs authentiques de la Turquie.

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5, Rue Alphonse Weicker, L-2721 Luxembourg-Kirchberg

Cloche d’Or, 25 Boulevard F.W Raiffeisen, L-2411 Luxembourg-Gasperich

Tél.: 26 68 71 95

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« Marrakech arnakech, Essaouira, ça ira ! »

Cette punchline pas ouf n’est pas de moi, mais de Youssef, le taxi driver qui nous conduit de l’aéroport d’Essaouira-Mogador à notre hôtel, à quelques encablures des remparts de la vieille ville. Nous débarquons dans la cité des Alizés en bande pas très organisée pour célébrer le mariage de notre ami Pascal avec le plus beau joyau du pays, sa future femme originaire de Casablanca. On a prévu de faire un max de bordel sans trop perturber les us et coutumes des locaux. Allez viens, je t’emmène.

CITY TRIP
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Texte Sébastien Vécrin

Sur fond de musique gnaoua dans la Mercedes 190, Youssef me raconte tout sourire qu’il a dépanné, dans les années 60, Jimi Hendrix et Cat Stevens qui s’enjaillaient dans les bas-fonds les plus underground de la citadelle. Arrivés à bon port, sur le parvis de l’Hôtel Le Médina Essaouira Thalassa Sea & Spa, il me tend sa carte en me fixant droit dans les yeux. « Khoya, si tu as besoin de quoi que ce soit, tu m’appelles ! » J’en prends bonne note. La moitié des convives a opté pour ce palace tape à l’œil, face à l’océan, en marbre, avec portiers et porteurs, grande piscine, quatre restaurants, cocktails bigarrés, fitness et tout le toutim et l’autre pour un Riad plus typique, le Dar L'oussia, au centre de la médina, avec des étages qui donnent sur un patio intérieur aménagé avec du mobilier recouvert de mosaïques zellige, le carrelage marocain. Et puis surtout un rooftop avec une vue panoramique sur la baie, la plage, l’île de Mogador et le port de pêche qui donnent envie de danser en veste de survêtement sur de l’électro, une clope au bec, comme dans le clip Territory de The Blaze.

C’est d’ailleurs ce qu’on a fait. Après quelques longueurs de crawl, un hammam et une bonne douche, notre crew a rendez-vous pour trinquer à la santé des futurs époux sur la terrasse de leur Riad. Une bière Kania dans chaque mano, je me délecte du coucher de soleil en écoutant l’appel à la

prière du muezzin. C’est mystique, j’adore l’ambiance. C’est ma toute première fois au Maghreb et même ma première fois en Afrique, excepté un séjour dans un resort de luxe sur l’Île Maurice il y a fort longtemps. J’ai certainement oublié de préciser, mais Pascal et sa douce officient dans la fashion sphère à Paname, alors forcément, je m’acoquine avec toute une armada de modeux, RP, stylistes et directeurs artistiques en tous genres. D’ailleurs, certains ont zappé la case swimming-pool pour s’empresser d’aller dilapider du dirham dans le souk et revenir avec quelques belles étoffes et autres qeššabas. Résultat : un doux mélange d’appropriations culturelles, de second degré bien amené et d’envie de ressembler à un frère musulman, djellaba noire, capuche sur la tête, casquette et Air Max aux pieds. Inch'Allah, ce sera ma mission shopping du lendemain après mon petit déjeuner aspirine thé au Nahnah. Pour l’heure, notre DJ envoie un savant mélange d’Acid Arab, synth raï, chaoui et staifi. Je découvre cet univers et j’en prends plein les oreilles. Je m’en délecte et j’en veux plus !

Direction le Taros avec mes nouveaux potes parigots, une des rares gargotes où nous pourrons continuer à nous enivrer, car l’alcool au Maroc, comme le cochon, c’est haram ! Situé dans une jolie bâtisse du XVIIIe siècle qui surplombe la station balnéaire, le club tire son nom des alizés soufflant de la mer. Question taro, le Taros s’enflamme un peu à base de 45 dirhams la bière de 25 cl, soit quatre euros…

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« DEPUIS 1997, LA COMMUNE ATTIRE CHAQUE MOIS DE JUIN DES DIZAINES DE MILLIERS DE TOURISTES MÉLOMANES LORS DU FESTIVAL GNAOUA ET MUSIQUES DU MONDE »

Peut-être pour justifier la décoration du designer John Quinn. Mais au diable l’avarice, pour l’instant, un orchestre de gnaoua nous régale avec sa transe illuminée sous les étoiles. À chaque riff enragé de guembri, le luth à trois cordes, le quintet fait tournicoter de manière convulsive le long pompon qui orne leur coiffe. Je me prends au jeu et me laisse emporter par le groove des tambours tbel. Je recommande deux bouteilles de Stork pour m’ambiancer sur le dancefloor. Depuis 1997, la commune attire chaque mois de juin des dizaines de milliers de touristes mélomanes lors du festival Gnaoua et Musiques du Monde. Dans la semaine, j’irai m’acheter une compilation pour enrichir ma collection de vinyles, mais pour l’instant, pas question de tomber dans les bras de Morphée, même si mes pas de danse hasardeux trahissent une certaine « fatigue ».

SURFING MOROCCO

Réveil chaotique et brumeux. Malgré tout, le doux soleil marocain me sort fissa de ma torpeur. Hier soir, nous nous sommes promis à la vie à la mort qu’on irait surfer aujourd’hui et vu les messages sur mon WhatsApp de ce matin, c’est toujours d’actu. J’appelle Youssef. Nous avons besoin de deux voitures pour aller dompter la baie d’Imssouane, à 1h30 de route. Il met son beau-frère sur le coup. Également appelée Magic Bay, nous sommes sur le point de découvrir la plus longue vague d’Afrique, que l’on peut dompter sur 800 mètres pendant trois minutes sans stress, toute la sainte journée. Le village de pêcheurs, quant à lui, est typique à souhait, limite un peu brut. En guise d’épicerie, des légumes et des bouteilles de Hawai, Poms et Top's à température ambiante sont étalés à même le sol dans un garage ouvert. La surf school, même limonade, propose pour 70 dirhams des combinaisons approximatives, des planches un peu désuètes et des coachs bien trop beaux qui t’explosent la rétine en un coup d’œil. Il y a peu de surfeurs dans l’eau, nous sommes donc relax pour tâter de la houle. Les conditions sont paradisiaques. Toute notre escouade assure ses take-off avec un moral d’acier.

En fin de session, galvanisés par l’adrénaline, nous rêvons d’une bonne bière rafraîchissante sous le cagnard. J’enquête en soum soum auprès des pêcheurs du bled. On m’explique, à demi-mot, que par là-bas, on devrait pouvoir réussir à me négocier mon doux breuvage. C’est sûrement l’épopée la plus relou de mon séjour. J’ai marché quatre kilomètres sous un soleil de plomb, demandé à six commerces, 20 badauds, pour finalement me faire servir, dans l’arrière-salle d’un bouiboui, une bière Flag chaude dans un mug, comme si je dealais un kilo de méth avec un cartel mexicain.

RIDING ZONE

Nous avons également pris nos skateboards dans le coffre, motivés par une légende berbère qui raconte qu’un splendide skatepark avec des courbes colorées se cache sur les hauteurs du petit village de Taghazout. Youssef nous jure sur le Coran qu’il connaît l’endroit, même si le bougre s’y reprend à cinq fois en demandant à chaque agriculteur que nous croisons, sur sa remorque tirée par un âne, où se trouve ce satané spot si fantasmé. Une heure et demie plus tard, nous nous retrouvons enfin en train de taper des ollies sur la Mecque du skate marocain, perdu au milieu des collines arides. Majestueux ! Nous enchaînons juste ce qu’il faut de tricks pour immortaliser la photo qui récoltera 200

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« J’HÉSITE ENTRE UN SWEAT CALVIN KLAIN, UNE PAIRE D’ADIDAS À QUATRE BANDES OU UNE CASQUETTE GUGCI »
CITY TRIP Texte Sébastien Vécrin

likes sur Instagram. Cette journée est décidément idyllique. On est les seuls à rider ces courbes généreuses devant les yeux ébahis de deux kids en boubou. On leur prête nos boards pour qu’ils s’élancent pieds nus à toute berzingue dans le bowl en rigolant comme des dératés. Pour nous remercier, nos nouveaux frérots reviennent 10 minutes plus tard pour nous offrir le thé. Ce jour-là, nous aurions dû leur laisser nos planches en cadeau, mais on ne se rendait pas complément compte de la précarité dans laquelle vivaient ces enfants. On l’a cependant très vite compris, puisque Youssef, pour les trois longues heures qui nous séparent désormais d’Essaouira, a prévu deux pits-stops en cadeau. Le premier pour prendre en photo des chèvres juchées sur des arbres au cœur de l’Atlas. Nous avons rapidement saisi que le paysan les obligeait lui-même à rester perchées sur les arganiers afin de gratter des pourboires. Ces pauvres bêtes exploitées par des fermiers opportunistes percutent directement de plein fouet notre crédulité de touriste. J’en place également une pour les balades en dromadaire sur la plage, laissons donc ces bestioles vivre leur meilleure vie. Bref, revenons à nos cabris qui sont malgré tout friands des fruits de l’arganier, qu’elles gobent tout entier. Elles rejettent ensuite dans leurs crottins le noyau, si convoité pour la fabrication de l’huile. Autrefois, ces noyaux étaient récupérés puis pressés pour donner une huile de piètre qualité. Cependant, aujourd’hui on procède autrement dans les coopératives d’argan, et surprise du chef Youssef, c’est justement notre seconde destination. Des femmes assises en tailleur en rond extraient l’huile avec des gestes transmis au fil des générations. Notre chauffeur nous « suggère » d’acheter un ou deux flacons pour aider ces pauvres dames. On s’exécute sans piper mot, en mode mini prise d’otages sous son œil malingre. Il me lance un « merci Sidi » et ajoute qu’il faut 35 kilogrammes de fruits secs et 20 heures de travail pour produire un litre d’huile d’argan. Merci pour l’info. Ce soir, j’irai me coucher moins con, épuisé par deux sessions de glisse d’anthologie.

DRACARYS

Le lendemain, je me lève tôt, prêt à croquer la cité. Mes collègues partent louer des quads dans les dunes ou s’essayer au kite surf. De mon côté, je commence ma visite par la terrasse d'Il Mare, avec en ligne de mire la Promenade des Châtiments alias la Skala de la ville avec ses gros canons et les prisons de l'île de Chypre, où officient dans la vraie vie les artisans marqueteurs sur bois de thuya. Mais dans la fausse vie, sur HBO, c’est là que Daenerys achète son armée d’esclaves dans la cité d’Astapor. Je suis un fan hardcore de Games of Thrones, j’ai vu sept fois les huit saisons. Que voulez-vous, il faut bien s’occuper en gueule de bois devant un McDo Wedely ! Ensuite, direction la rue principale de la casbah d’Essaouira. Je me perds dans les différents souks entre les tas de raz-el-hanout, cumin ou paprika disposés symétriquement, les joailliers qui confectionnent les pièces à la main sous mes yeux, la maroquinerie et les étals de prêt-à-porter. Je découvre de nouvelles marques bien stylées.

J’hésite entre un sweat Calvin Klain, une paire d’Adidas à quatre bandes ou une casquette Gugci. J’en profite pour digger deux albums de gnaoua dans un petit disquaire en vieille pierre, tenu par un passionné. Les prix sont alignés sur Discogs, donc chers, mais j’aurai un beau souvenir.

Je m’autorise un détour chez l’herboriste apothicaire qui me vante les vertus de ses plantes séchées. « Avec celles-ci, tes cheveux vont repousser et avec celles-là tu vas faire monter le papa sur la maman. » Bah vas-y, dans le doute, je prends tout, c’est pour un pote… Je termine ma virée sur le port pour mater les bateaux de pêche qui vendent les dorades à la criée. À même la berge, des barbecues s’organisent pour griller des sardines fraîches. Je commence à avoir la dalle, il est déjà 15 heures et nous avons tous rendez-vous sur la plage au Restaurant Océan Vagabond pour célébrer, les pieds dans l’eau, le mariage haut en couleur de Mahjouba et Pascal…

ADRESSES

• Hôtel Le Médina Essaouira Thalassa

Avenue Mohammed V, Essaouira 44000

Tél. : +212 5244-79000

• Dar L’Oussia

04 Rue Mohamed Ben Masoud, Essaouira 44000

Tél. : +212 5247-83756

• Le Taros

Place Moulay Hassan, Essaouira 44000

Tél. : +212 524 47 64 07

• Ocean Vagabond

Boulevard Mohammed VI, Essaouira 44000

Tél. : +212 5247-84367

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©Heiko Riemann

LES HIRONDELLES FONT LE PRINTEMPS

En attendant le printemps, nous sommes allés chercher les hirondelles et de la chaleur dans nos salles préférées du Grand-Duché et des environs. Nos âmes ont été caressées et réchauffées par le flow de Lomepal, la formidable voix de VV (Ex HIM) ou encore Tamino, l’hirondelle d’origine belgo-égyptienne qui nous a fait littéralement chavirer. La venue des mythiques DEUS, la douceur de Pomme, l’humour de Lorenzo, le feu de GOJIRA, les Suédois d’Avatar, le retour de Morrissey, le virtuose MERZEG et, pour finir, L’Entrepôt d’Arlon aura mis sa pierre à l’édifice de la Journée des droits de la femme avec son More Woman On Stage composé uniquement de groupes féminins…

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Texte Carl Neyroud et Loïc Jurion Images Carl Neyroud
Tamino Lomepal Deus Pomme

"L’ART DE"

L’Art de est un des nouveaux collectifs à observer de très près et aux événements qui font mouche à chaque édition. « Nous sommes convaincus que tout ce qui est créé avec amour et dans le souci du détail est un art en soi », voilà leur ambitieux credo. À travers différents vecteurs lifestyle comme la musique, le vin, la peinture, la bière, la photographie ou la danse, L’Art de réunit esthètes et oiseaux de nuit en travaillant main dans la main avec des artistes et artisans pour mêler arts et musiques. Dernier fait d’armes : « L’art de at Melusina », avec une galerie d’art éphémère exposant les œuvres de Flamsio, KNOX, Rloska, Sardo Sergio et Simba ; et les sets melodic techno de Samwell (LU) et du duo espagnol Animal Picnic au Melusina Lounge.

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Texte Fabien Rodrigues Images Aleksander Cano

FOCUS SPECTACLE VIVANT

Profitant de la concomitance de programmations de créations luxembourgeoises, Kultur | lx – Arts Council Luxembourg a organisé un tout premier Focus mettant en avant tous les arts de la scène du Luxembourg. L’événement de 3 jours a notamment bénéficié du soutien des Rotondes pour mettre en place un temps fort jeunes publics, et du TROIS C-L pour un temps fort danse, en plus du temps fort théâtre accueilli au Grand Théâtre. Ce sont 54 professionnels internationaux du secteur, programmateurs, artistes et représentants d’institutions, venus de 17 pays qui ont pu découvrir l’effervescence de la scène luxembourgeoise…

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Jeune Public - Jill Crovisier Véronique Fauconnet
Texte Kultur I lx
Valérie Quilez, William Cardoso

EMBRACING THE FINEST WINES AND SPIRITS

WENGLER.LU

with Eric Mangen / Artist
PHOTO Rick Tonizzo / DESIGN Céline WenglerCaves Wengler S.A. DRINK RESPONSIBLY CAVES WENGLER S.A. 2 Rue Neuve L-6581 Rosport / info@wengler.lu / +352 73 03 73
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