UNITÉS SPÉCIALES
Investir dans l’avenir Depuis le 1e avril de cette année, la Direction des unités spéciales (CGSU) ne dépend plus du commissariat général, mais bien de DGJ, la Direction générale de la police judiciaire1. C’est le commissaire divisionnaire Roland Pacolet qui en tient les rênes depuis un an et demi. Inforevue s’est penchée avec lui sur l’avenir de la direction et les nombreux défis qui l’attendent. TEXTE Saskia Van Puyvelde
PHOTOGRAPHIE Ruben Accou
BRUXELLES – “Lorsque j’ai postulé à l’âge de 54 ans pour la fonction de directeur de CGSU, plus d’une personne ont froncé les sourcils”, explique le commissaire divisionnaire Roland Pacolet. “J’étais chef de corps de la zone de police Demerdal (Diest/ Scherpenheuvel-Zichem) depuis dix ans. À vrai dire, je ne voulais pas partir, j’étais loin d’être ‘au bout du rouleau’. Cependant, lorsque l’occasion s’est présentée, je n’ai pas voulu la laisser passer. Le monde des unités spéciales n’était pas nouveau pour moi : j’ai été le premier commandant du peloton d’observation du district de Bruxelles, et ensuite du POSA Brabant ; plus tard, à la BSR de Bruxelles, j’ai souvent collaboré avec les unités spéciales dans le cadre du recours aux indicateurs.”
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Les missions de CGSU restent-elles inchangées ? “L’unité centrale (observation, intervention et NTSU) à Bruxelles et les unités déconcentrées – les POSA de Gand, Anvers, Charleroi et Liège – vont continuer à fournir un appui spécialisé à la police locale et fédérale. Nous entrons en action via une procédure spécifique et ne prenons jamais nousmêmes la décision de lancer une opération. L’appui que nous offrons est très varié. Nous accomplissons des missions d’observation, qui consistent à suivre une personne physiquement
ou à mettre en œuvre des moyens techniques afin de suivre un individu à distance. L’observation, c’est 80 % d’attente : ce n’est donc pas aussi passionnant qu’on pourrait le penser … La suite de l’enquête est prise en charge par la recherche. Par ailleurs, le service ‘intervention’ et les sections ‘arrestation’ des POSA s’acquittent des missions comportant un niveau de risque élevé : perquisitions renforcées, arrestations complexes, transferts de détenus dangereux, etc. Notre direction a l’exclusivité de certaines missions (prises d’otages, enlèvements). C’est également nous qui devons intervenir en cas de ‘fort chabrol’, c’està-dire lorsqu’un individu se retranche dans un bâtiment avec des armes à feu ou des explosifs et qu’il refuse de se rendre. Cette matière est réglementée dans une circulaire. Certaines de nos missions se situent dans une zone grise car d’autres services sont également actifs sur ce terrain.” Une nouvelle répartition des tâches s’impose-t-elle ? “À l’heure où je vous parle, nous devrions disposer incessamment d’une nouvelle circulaire qui répartit clairement les missions d’appui spécialisé entre la police locale et la police fédérale. L’autorité va donc clarifier la situation, ce qui était nécessaire. L’affaire Jonathan Jacob2 a accéléré