Journal du détaillant n°10

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Revue de la Fédération des Détaillants en Chaussures de France Avril 2012 - numéro 10

Les détaillants, soutien du « Fabriqué en France » Mes chers collègues, Ma mission est à son apogée dans cette période, d’une part du fait du contexte franco-français qu’est l’élection présidentielle, d’autre part du fait d’une crise internationale sous-jacente sans précédent. Nous avons tous œuvré pour faire entendre notre voix, tant dans les structures institutionnelles auxquelles nous participons activement telles que la filière « cuir » représentée par le Conseil National du Cuir, la Confédération des Commerçants de France et la CGPME. Lors d’un débat au cours du dernier salon professionnel (Who’s Next Prêt-àPorter Paris), j’ai débattu sur le thème du « Made in France », sujet particulièrement digne d’intérêt et de considération mis en exergue par M. Philippe Maurel (rédacteur en chef de la revue Boutique2Mode). Participaient à ce débat MM. Yves Jego, député UMP, et Robert Rochefort, député européen et vice-président du MODEM, Madame Lyne Cohen-Solal représentant le Parti Socialiste, des représentants de l’industrie du vêtement, de la Fédération Nationale de l’Habillement et votre président. Ce sujet est d’autant plus intéressant que tous les acteurs économiques sont favorables à cette démarche créatrice de richesses, d’emplois à tous les stades, surtout en amont de la filière. Néanmoins, j’ai sensibilisé les interlocuteurs présents au fait que la défense de la production française passe par un investissement fort et le maintien d’un service de qualité que nous représentons en aval de cette filière. En effet, un produit dont la valeur ajoutée est au moins supérieure de 20 à 30 % au prix habituel ne peut être commercialisé que par des boutiques adaptées et compétentes en matière de savoir et savoir-faire, et non par des grandes surfaces ou tous autres « discounters ». Cela implique que le réseau de détaillants du commerce de la chaussure soit impliqué dans ce cheminement. Il est important de le maintenir, de le pérenniser et, si possible, de le renforcer. Comme je vous l’indiquais précédemment, nous avons participé à l’élaboration des « livres blancs » respectifs des institutions telles que la CGPME, la Confédération des Commerçants de France aux côtés du président Charles Melcer et, pour le Conseil National du Cuir, en collaboration avec le président Paul Batigne. Ces livres blancs ont pour objectif d’informer les différents candidats à l’élection présidentielle 2012 en exposant nos propositions et nos attentes. Pour rappel, les thèmes abordés sont les suivants : les délais de paiement, les ouvertures dominicales, les dates de soldes et soldes flottants, la taxation, l’urbanisme commercial et la concurrence du e-commerce. Nous nous battons quotidiennement à propos de ces sujets qui fragilisent et mettent en péril nos exploitations commerciales. Nous avons interpellé les candidats car il nous a semblé impératif qu’ils sachent que nous sommes favorables au « Made in France », que nous sommes par excellence les revendeurs des marques françaises et des produits fabriqués en France. Nos points de vente sont implantés dans le cœur des villes, nous générons l’emploi local et nos commerces sont un des facteurs constituant du commerce de proximité. En conclusion, nous sommes des acteurs incontournables de ce projet ambitieux que nous pourrions nommer « Travailler en France et Vivre en France ». Par contre, une inconnue subsiste et non des moindres : serons-nous écoutés et compris ?

Jean-Pierre FABRE, Président de la FDCF

Sommaire

Les raisons de l’absence de notre fédération au salon Mess Around/Who’s Next

2 Débat sur le Who’s Next Prêt-à-

Raisons pratiques : les détaillants sont en pleine période de soldes ; ils sont accaparés par les tâches d’organisation, de ventes, de suivi de ces opérations, qui sont des temps forts dans l’entreprise. Ils ne sont donc pas disponibles pour se rendre aux salons. Raisons économiques : le détaillant doit avoir une vision claire pour dresser son plan d’achat. Dépendent en effet de la fin des soldes, d’une part la connaissance de ses résultats fournisseurs et produits qui orientera ses choix (aux dates prévues, la vente des collections d’été est loin d’être terminée) ; d’autre part l’état de sa trésorerie, la vision comptable, qui détermineront le volume de ses achats. Et puis de nombreux fabricants européens nous ont fait part de leur incapacité à présenter leur collection du fait de la date prématurée de ces salons. L’offre de nos fournisseurs sera incomplète. Un autre facteur a renforcé notre position. Aujourd’hui, la nouvelle direction du salon Who’s Next/Mess Around met en avant une opération de partenariat avec des sites de vente de chaussures en ligne. Les détaillants ne partagent pas les méthodes commerciales du e-commerce qui ont comme seul argument les prix, les soldes, les promotions.

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Porter Paris : Produire en France et la « TVA sociale » De quoi on semelle : le Made in France Tableaux des charges sociales et indices Les premiers mots de votre Référent Internet : une concurrence qui arrive doucement à maturité « le prix de référence » Les petites annonces

Jean-Pierre GONET, chausseur à Montpellier

www.chaussure.org


à l'initiative de

Débat sur le Who’s Next Prêt-à-Porter Paris

Lors du dernier Who’s Next Prêt-à-Porter Paris qui s’est tenu en janvier, le magazine « Boutique 2 Mode » (textile) organisait une confrontation d'idées entre trois personnalités politiques* sur deux sujets d’actualité essentiels : l’un consensuel, le « fabriqué en France » ; l’autre plus polémique, la TVA dite « sociale ».

Produire en France Pour l'UMP, Yves Jégo, responsable du programme de labellisation « made in France » en vue de relancer la production nationale, il faut la valoriser (c'est aussi valable à notre échelle avec le label « chausseur certifié »). Comment ? En mettant en avant le savoir-faire de nos compatriotes et la qualité des matériaux utilisés. Dans cette optique, le référentiel « Made in France » impose 100 % de fabrication nationale et 50 % de composants français. Le bureau Veritas est mandaté pour les vérifications. Une phase test a commencé avec 50 entreprises. Pour le PS, Lyne Cohen-Solal, chargée du Commerce à la Mairie de Paris, estime pour sa part que la priorité est ailleurs, dans l'investissement et l'innovation qui permettront de sauver des milliers d'emplois. Elle préconise la création

Yves Jégo et Jean-Pierre Fabre. d'une banque publique d'investissement. M. Jégo précise que cette banque existe déjà : c’est OSEO . De ce débat assez technique est ressorti finalement l’idée, partagée par les deux partis, que l'investissement est une priorité absolue. Reste à trouver les financements ! Pour le MODEM, Robert Rochefort, qui fut directeur du CREDOC (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) de 1987 à 2009, refuse le débat politique mais se dit favorable au label et à la banque publique. Son analyse de la situation est pertinente ; d’ailleurs, sans avoir le cursus de ce député européen, grand spécialiste de la consommation, nous aurions tous eu la même approche. Le Président de la FDCF, Jean-Pierre Fabre, met l’accent Jean-Pierre Fabre (FDCF), Robert Rochefort (MODEM), sur les 33 000 Yves Jégo (UMP) et Philippe Maurel (Boutique 2 Mode).

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détaillants PAP et les 6 000 détaillants chaussures qui, souvent, sont prêts à acheter français. Il faut s'appuyer sur ce réseau d’indépendants pour promouvoir le « made in France ». Ce réseau, souligne-til, a été délaissé ces dernières années au profit des grands magasins et autres « grandes enseignes » nationales et interBernard MORVAN (FNH), Lyne Cohen-Solal (PS) nationales de la distribution. et Francis Palombi (ANWR-Garant France). Ce thème est repris par Francis Palombi, directeur de ANWR-Garant France, ajoutant que la dérégularisation (en particulier des soldes, des surfaces de vente) tire les prix vers le bas et profite exclusivement aux importations à bas prix. Ils sont applaudis par l'assistance. Sans faire de protectionnisme, il faut moderniser l'outil de production, souligne Yves Jégo. Bref, avec des mots différents, nous avons noté que les protagonistes du débat suggèrent les mêmes remèdes. On aurait aimé que le débat aille plus en avant sur le terrain de la réglementation commerciale et sonder les représentants des trois partis sur ce thème. Hélas ! ce n'était pas le sujet et nous en resterons là avant d'attaquer le débat sur la « TVA sociale ».

La « TVA sociale » L'UMP préconise cette mécanique fiscale qui consiste à augmenter le taux normal de TVA de 1,6 point et la CSG sur les revenus du capital de 2 points pour réduire les charges (patronales) dédiées à la branche famille et ainsi gagner en compétitivité internationale. Pour le PS, cela impliquera une augmentation des prix donc une réduction du pouvoir d'achat. Pour le Modem, fidèle à lui-même, il ne rejette pas l'idée car il la trouve économiquement intéressante mais est politiquement contre ! Cependant, il met en cause les fonds d'investissement qui rachètent nos entreprises en difficulté pour, tout en profitant de leur notoriété, délocaliser l'outil de production. Nous connaissons bien cela dans notre branche. Ainsi Romans-surIsère il y a 20 ans, qui était fière de ses belles usines, de ses ouvriers passionnés, de ses marques prestigieuses diffusées dans le monde entier… il n'aura fallu que quelques années pour les liquider. Jean-Pierre Fabre évoque la tentative du groupe Royer de relancer ces productions haut de gamme. Pour finir, le Président Fabre interpelle les représentants des partis : « Vous avez privilégié les grandes surfaces de périphérie, les magasins d'usine, aujourd'hui le laisser-faire sur le Net, la réduction des délais de paiement, etc. Mais il est encore temps de voir en nous une aide précieuse pour la valorisation du « made in France » ! ». Il est temps mais il y a urgence ! * Lyne Cohen-Solal (PS), Yves Jego (UMP), Robert Rochefort (MODEM).


De quoi on semelle ? Chaque minute 50 000 français poussent la porte d’un magasin. 5 000 achètent en ligne. Un jeune sur quatre entre dans la vie active en travaillant dans le commerce. Le commerce est un acteur majeur de l’activité économique. Il représente une entreprise sur quatre et 10 % du PIB national (source Le Figaro). Et plus de trois Français sur quatre ont une bonne opinion des commerçants. On nous parle du « Made in France », d’acheter Français ou d’acheter du « fait en France », ou encore d’« Alain Corassant Origine France garantie »… Alors j’achète quoi ? Selon la chaîne des valeurs : création, fabrication et consommation… on nous parle de désindustrialisation de l’Hexagone, de la perte du savoirfaire français pour passer à l’ère de la rentabilité quitte à sacrifier notre tradition française pour la qualité. On fait donc des cahiers des charges non pertinents pour faire fabriquer dans d’autres pays – dont la main-d’œuvre est à bas coût – nos produits selon notre patrimoine ancestral… Les consommateurs ne se privent pas de faire usage d’Internet pour dénicher les bonnes affaires, ou d’attendre les soldes pour faire leurs achats. Le prix est devenu le critère déterminant de l’achat. Nous sommes envahis par du « Made in China » contrefaisant le « Made in France » car ces entreprises lointaines cherchent à reproduire notre savoir-faire et nos créations européennes, à reprendre nos fondamentaux, à profiter de nos archives techniques et à appliquer nos brevets. Pour valoriser l’achat, il faut en premier lieu valoriser le produit en lui apportant une valeur ajoutée. Et non pas créer du « Made in Solde » par des promotions, des rabais, des soldes ou des soldes flottants qui font couler nos commerces. Le « Made in Germany » est au top pour les voitures allemandes, mais les Chinois savent-ils qu’une partie des pièces montées sur leurs voitures allemandes (Audi ou Mercedes) est usinée en France dans le Gard. Car à l’inverse, ces marques allemandes s’appuient également sur le savoir-faire français pour mieux exporter leurs voitures (source Le Figaro). Mais si l’on regarde notre système social sombrer plutôt que d’y changer quoi que ce soit, le débat sur la compétitivité a jusqu’ici été interdit (encore Le Figaro). On a perdu 60 000 emplois car les sirènes du « pas cher » l’ont emporté. Il faut que chacun mette du sens dans sa consommation. Mais comment faire ? Ce « Made in France » est un sujet incontournable de la campagne électorale. Il faut donc donner une traçabilité au produit. Un vrai cassetête ! Doit-on rajouter un bouton sur un produit fait en Chine pour y mettre « Made in France » ? On dérive vers « Une origine française » comprenant

au moins 55 % de composants français… ou un label « Imaginé en France ». Et pourquoi pas « Origine France garantie »… Ce sujet a été débattu sur le dernier Who’s Next Prêt-à-Porter Paris entre professionnels et politiques circonspects. Notre président, Jean-Pierre Fabre, a déclaré lors de ce débat que « les détaillants en chaussures vendent entre 70 et 80 % de marques françaises. C’est une notion particulièrement rassurante pour le consommateur ». Le vice-président du MODEM, Robert Rochefort, a estimé pour sa part que « la filière a une part de responsabilité dans le problème actuel, et a fait perdre au consommateur la perception de la valeur réelle et symbolique, des produits d’habillement. De fait, le Made in France, si vous n’y croyez pas vous-même, ne sert à rien. De plus, l’usage du nom « Paris » comme marque de qualité devient abusif. » Une étude récente du Credoc nous dit que 64 % des Français sont prêts à payer plus cher pour du « Fabriqué en France ». « Mais il faut aussi diminuer les coûts qui pèsent sur nos entreprises et donc nos emplois », déclarait le Premier ministre lors d’une récente visite aux chaussures Mephisto à Sarrebourg. En conclusion, le « Made in France » a du plomb dans l’étiquette ! Que désirons-nous trouver sur celle-ci ? Du « Made in France », soit des chaussures faites à l’étranger avec des dessus et des semelles françaises ? soit du « Made in France » fait en France avec des matériaux étrangers ? « Une origine Française », « Imaginée en France » ? Pour une reconnaissance de la conception. « Une AOC industrielle Française » labellisée ? La mondialisation est-elle devenue une menace ou une opportunité ? Nous n’avons plus assez de jeunes en fabrication et notre tissu industriel a disparu. Nos régions reconsidèrent les manufactures, mais c’est trop tard car les délocalisations sont bien réelles. Nous sommes contraints d’acheter à l’étranger des marques « françaises » produites, elles aussi, hors de France. Même la Chine délocalise en Corée ou au Bengladesh pour une main-d’œuvre encore moins chère... Les Douanes sont vigilantes pour éradiquer les contrefaçons, les mauvaises fabrications avec des matériaux douteux ou interdits en Europe, et les importateurs indélicats. Il faut donc créer « une aide » pour acheter aux « Entreprises du Patrimoine vivant Français » du « Made in France », « Fait en France » selon une « AOC industrielle Française » et… donner des formations éducatives au consommateur… Pour acheter tout simplement aux professionnels français du « Made in France ». Nous devons respecter un mixte comprenant : la qualité, le savoir-faire, l’environnement, les réseaux sociaux, l’indication géographique protégée afin de privilégier « le fabriqué en France avec des composants français ». Est-il encore temps ?

Alain CORASSANT Expert près la cour d’Appel de Paris en Chaussures Expert EXPERTEX Membre des Experts Européens AEXA Assesseur près la Commission de Conciliation et Expertises Douanière Membre de UITIC

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4 - Le journal du DĂŠtaillant - Avril 2012

Indices au 1er dĂŠcembre 2011

Charges sociales au 1er janvier 2012


Les premiers mots de votre référent Nommé récemment comme Référent pour la FDCF, je me présente rapidement : Alain CHAULET, 65 ans, j’ai travaillé comme VRP, chef des ventes, directeur commercial pour une importante société agroalimentaire, puis chef d’entreprise et enfin chargé de mission puis directeur du Pôle Proximité à la CCI de Montpellier. Je veux mettre mon expérience du terrain au service de la FDCF, à Votre service. Ma mission sera de vous rencontrer, vous écouter afin de connaître vos attentes, comme vous l’avait promis le Président Jean-Pierre FABRE, lors de l’AG 2011. Je répondrai tout d’abord aux besoins immédiats constatés par la Fédération. Ensuite je serai à votre disposition pour : - venir dans votre région, sur votre lieu de travail avec l’accord de votre Président de Région ; - vous aider à animer votre secteur (contacts Presse, réunion, information) ; - faire le lien entre votre région et le bureau parisien dont la responsable, Christine BOCHET, vous aide en connaissance de cause car issue d’une famille de cordonniers bottiers et chausseur elle-même. - parler en toute discrétion de vos projets ;

- vous aider pour les démarches de certification ; - vous alerter pour l’Eco contribution ; - vous informer des nouvelles contraintes pour les soldes. J’ai constaté que la Fédération, grâce à son bureau administratif et à son Service juridique, vous accompagne déjà pour les contrats de travail, leurs modifications. Elle lutte à vos côtés contre les implantations de villages de marques, aussi avons-nous besoin du maximum d’informations du terrain pour que notre Conseil Fédéral prennent les dispositions en amont. Merci de nous les faire parvenir. Un point très important : j’ai besoin de vous pour m’aider à contacter vos confrères qui ne sont pas encore adhérents. Nous devons être nombreux car, plus nombreux, nous seront représentatifs auprès des interlocuteurs locaux et nationaux pour une profession forte, pérenne, car, Madame, Monsieur, si vous faites un des métiers les plus anciens, je pense sincèrement qu’il est certainement le plus beau. Je vous tiendrai informé de mes rencontres à chaque édition. Vous pouvez me joindre pour toute demande ou suggestion au 06 11 81 44 69 ou par Email à : chauleta@wanadoo.fr Je vous répondrai avec plaisir.

Votre Référent.

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Internet : une concurrence qui arrive doucement à maturité Votre Fédération suit attentivement cette nouvelle forme de distribution. Vos contacts montrent que les consommateurs vous mettent de plus en plus souvent en concurrence avec les sites de ventes en ligne. De leur côté, les sites ne sont pas toujours respectueux de la législation qui s’impose à vous et à eux. C’est pourquoi nous avons mis en place une veille des ventes de chaussures sur Internet. Plusieurs actions ont été déjà intentées. Tout d’abord, nous avions constaté avec vous qu’un grand site pureplayer faisait des promotions juste avant les soldes puis faisait ses soldes en reprenant le prix de vente conseillé sans tenir compte du prix promotionnel. Des constats d’huissiers « avant/après » ont permis de matérialiser la fraude et une procédure est en cours avec notre avocat. Autre exemple : le site ht-prive commercialisait des chaussures de marque en majorant le prix conseillé d’une vingtaine d’euros puis faisait des ventes flash avec de faux rabais. Là encore, des constats d’huissiers ont permis de matérialiser la fraude. Des journalistes ont été sensibilisés et cette manœuvre a fait l’objet d’un reportage sur France 2 dans l’émission « Envoyé Spécial » du 1er mars 2012 (à la 55e minute), sur le thème des fausses « bonnes affaires » de la toile. D’autres sites sont dans le collimateur de la Fédération et vont être présentés à la justice. Vous aussi, vous pouvez nous faire remonter les anomalies que vous constatez : remises permanentes, soldes en dehors des périodes légales, faux rabais, … Aujourd’hui, le nombre d’opérations de déstockage continue de croître de façon vertigineuse. Au 15 mars 2012, près de 700 ventes privées avaient été enregistrées contre 440 sur la même période en 2011 ! Tout cela provoque une concurrence sauvage avec les points de vente traditionnels mais également entre les sites internet euxmêmes qui dépensent des sommes de plus en plus importantes pour exister : presse, radio, télévision, Google et autres sites de référencement… Leurs politiques de vente ont considérablement

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changé la manière de vendre en ligne, chez eux mais aussi chez les détaillants qui se sont lancés, souvent brillamment et avec beaucoup de professionnalisme, avec un point de vente virtuel. Désormais, il n’est plus question de faire payer les moindres frais d’expédition et le consommateur exige de plus en plus souvent l’échange gratuit au moins pendant un mois. J’ai déjà rencontré plusieurs fois des clientes de passage qui mettaient pour la première fois une paire achetée sur Internet et qui me demandaient une autre paire qui, elle, ne les fasse pas souffrir ! Elles les avaient déjà portées plusieurs heures et entendaient bien les renvoyer pour un échange gratuit. J’ignore si elles ont eu satisfaction. A contrario, nous sommes de plus en plus nombreux à avoir l’impression de payer notre personnel pour servir de salon d’essayage pour ces sites de vente en ligne pour des consommateurs sans gêne. A tel point qu’un magasin, d’une grande ville du sud, facture quelques euros l’essayage sans achat, somme qui est offerte si le client emporte les chaussures convoitées. Ce phénomène est de plus en plus difficile à gérer et frustrant pour nos vendeuses qui font leur travail consciencieusement et voient le client satisfait de prime abord, mais qui ne finalise pas son achat, sans raison apparente. Ces conditions de vente en ligne, qui cumulent les avantages pour le consommateur, rendent ces sites performants en chiffre d’affaire mais, de l’avis de nombreux commerçants, la rentabilité et les marges chutent, les échanges sont de plus en plus nombreux et, surtout, les litiges avec des consommateurs, plus ou moins de bonne foi, se multiplient et se complexifient. Jusqu’à ces derniers temps, la législation du prix de référence était relativement simple. Cette guerre des prix sur les principaux sites internet qui multiplient les remises, les ventes flash, l’offre de coupons, les bons d’achat, les remises fidélité est en train d’attirer l’attention de l’administration qui se penche actuellement sur le sujet. Cela est un nouveau dossier important et difficile sur lequel votre fédération va devoir travailler avec ses avocats pour que nous ne nous trouvions pas dans l’illégalité, malgré nous et en toute bonne foi. Philippe DAQUAI Trésorier de la FDCF


Fédération Nationale des Détaillants Chausseurs

Adhérer

vous donne accès aux services suivants : Accès à l’espace adhérent du site www.chaussure.org (social et règlementation). Un abonnement d’un an au Journal du détaillant (3 à 4 parutions). Rester informé des nouveautés sur notre site et de l’actualité de notre profession. Les consultations de droit social (règlementation des prix, litiges entre consom Un partenariat avec la SACEM qui vous donne droit à une réduction de 20 %. La taxe au recyclage des chaussures (obligatoire depuis la loi n°2006-1666 du 21/12/2006). Pour un forfait de 20 € complémentaire à la cotisation de base, la FDCF s’engage à gérer votre dossier et à vous fournir l’attestation validant votre contribution annuelle à l’égard des services des douanes.

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mateurs et fournisseurs, baux commerciaux, …) auprès de nos avocats experts.

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TRÈS IMPORTANT ! L’arrêté du 31 décembre 2008 encadre les annonces de réduction de prix et définit « le prix de référence » L’arrêté du 31 décembre 2008 relatif aux annonces de réduction de prix s’applique à toute les formes de commerce, y compris aux sites de vente (qui viennent de se faire épingler), aux magasins d’usine et aux spécialistes du déstockage. Voici une synthèse des bonnes pratiques pour nos magasins de chaussures. « Le prix de référence » est le prix barré pour aider l’acheteur à mesurer l’intérêt de l’offre. 1 C’est soit le prix le plus bas pratiqué dans le magasin au cours des 30 derniers jours précédant le début de l’annonce de réduction de prix, soit le prix conseillé par le fabricant. 2 Le « prix de référence » est propre à chaque magasin, même si une société en à plusieurs. Exemple - vous avez 3 boutiques : une à Paris, une à Lyon et une à Lille, le modèle ZOE a été vendu uniquement dans votre boutique à Lille au cours des 30 derniers jours avant vos soldes. Ne considérez pas que vous ayez un « prix de référence » pour vos trois boutiques. Seule votre boutique de Lille peut vendre en soldes ce modèle avec un prix barré. Les autres boutiques ne pourront pas les vendre en soldes, mais elles pourront organiser un « Coin des affaires » et proposer des « Prix ronds » ou des « Prix nets ». 3 Le « prix de référence » peut aussi être le prix conseillé par votre fournisseur, mais il vous faudra pouvoir justifier que ce prix a été pratiqué dans d’autres points de vente. Dans ce cas, demandez à votre fournisseur une liste de revendeurs proposant les mêmes produits que vous.

4 Le vendeur (vous) doit en effet être en mesure de prouver que le prix de référence a bien été pratiqué 5 Si aucune paire d’une série ou si quelques paires ou une seule paire restante n’ont pas de « prix de référence » (c’est-à-dire que vous ne pouvez pas apporter la preuve qu’au cours des 30 derniers jours cet article a été vendu dans une seule et même boutique ou encore qu'il n'existe pas de prix conseillé) vous ne pouvez lui apposer un prix barré. Vous devez vendre ces articles avec un « prix net » (aucune annonce de réduction de prix en pourcentage ou en valeur) qui peut être un prix réduit par rapport au prix initial et annoncer qu’il s’agit d’une « Opération exceptionnelle » ou d’une opération « Prix fous ». Je me répète mais c’est nécessaire. 6 Il est conseillé d’éditer une liste des articles vendus dans les 30 jours précédant une opération promotionnelle (principalement lors de soldes et de liquidation) qui vous permettra de justifier de la réalité de vos rabais en cas de contrôle. Rappel : Le « prix de référence » est toujours le prix le plus bas pratiqué ou le prix conseillé par le fabricant. Dans tous les cas vous devez être à même de justifier de la réalité du « prix de référence » et du fait qu’il a été pratiqué. J’ai essayé de faire court mais nous reviendrons sur ce sujet qui devient très récurent chez les détaillants de chaussures. Alain CORASSANT et Maître Frédéric WILLEMS

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