FOOD Magazine 111

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« MAScIR s’appuie sur des équipements de pointe et des compétences de haut niveau pour mener des projets de recherche appliquée visant à répondre à des problématiques industrielles »

Interview

Nawal Chraibi, Directrice Générale par intérim de MAScIR

N°111

15 Juin - 15 Juillet 2018

35 DH

Grande distribution

Développement, relations avec les fournisseurs... notre dossier !

RESSOURCES

PROCESS

MARCHES

ENTREPRISE DU MOIS

Oignons Une production performante, pénalisée après récolte

Amidons Le natif se surpasse

FODMAP Les planètes s’alignent pour le prochain « sans gluten »

Dar El Farouj Premier abattoir de proximité au Maroc !



L’Interview

Nawal Chraibi, Directrice Générale par intérim de MAScIR

MAScIR s’appuie sur des équipements de pointe et des compétences de haut niveau pour mener des projets de recherche appliquée visant à répondre à des problématiques industrielles MAScIR, la Fondation Marocaine pour les Sciences Avancées, l’Innovation et la Recherche, est une institution à but non lucratif ayant pour objectif la promotion de la recherche scientifique et le développement technologique, en vue d’une nouvelle économie du savoir au Maroc. MAScIR intervient dans presque tous les domaines, dont l’agriculture et l’agroalimentaire. Allant d’une simple prestation d’analyse à la réalisation de projets d’expertise ou de R&D sur plusieurs années, MAScIR compte aujourd’hui à son actif plus de 160 brevets, dont au moins 10 % peuvent faire l’objet d’un transfert technologique vers des start-up, PME ou industriels. FOOD Magazine Parlez-nous de MAScIR, des circonstances de sa création et de sa mission. Nawal Chraibi MAScIR ou la Fondation Marocaine pour les Sciences Avancées, l’Innovation et la Recherche, est une institution à but non lucratif créée en 2007 visant à participer au développement d’une nouvelle économie du savoir au Maroc. MAScIR s’appuie sur des équipements à la pointe de la technologie et des compétences techniques de haut niveau pour mener des projets de recherche appliquée visant à répondre à des problématiques industrielles en offrant des solutions innovantes, avec un transfert de technologies vers ses clients.

MAScIR a pour mission de promouvoir et de développer, au Maroc, des pôles de recherche et de développement technologique répondant aux besoins de l’économie nationale. À travers ces pôles, elle offre une alternative optimale aux industriels pour innover dans leurs domaines d’activité, en minimisant le risque lié à l’investissement en R&D via la mutualisation des équipements et la capitalisation sur les projets qu’elle réalise. Dans quels domaines intervenezvous ? MAScIR couvre pratiquement tous les secteurs d’activité dont la santé, l’agriculture/agroalimentaire, l’énergie, les mines et le transport intelligent, en vue de permettre aux

entreprises de garder une longueur d’avance sur la concurrence grâce à l’innovation et la R&D qu’elle met à leur service. Quels services proposez-vous ? MAScIR propose plusieurs services liés à la R&D dans les domaines de la biotechnologie, la microélectronique et les matériaux. Ces services peuvent aller d’une simple prestation d’analyse à la réalisation de projets d’expertise ou de R&D sur plusieurs années. La liste des équipements et des prestations proposés sont en ligne sur le site www.mascir.com.

Suite page 26-27 FOOD MAGAZINE N° 111 15 Juin - 15 Juillet 2018

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FOCUS

Grande distribution Développement, relations avec les fournisseurs... notre dossier !

La distribution alimentaire au Maroc est largement dominée par le circuit traditionnel, tandis que la distribution moderne, caractérisée par les Grandes et Moyennes Surfaces (GMS), ne représente que 20% des ventes selon les statistiques d’Euromonitor International. Pour gagner des parts de marchés, les enseignes comptent étendre le maillage de leur réseau pour se rapprocher de leurs clients potentiels.

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RESSOURCES

Oignons Une production performante, pénalisée après récolte Afin de limiter les pertes générées par le stockage traditionnel de l’oignon, le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, l’Ambassade des Pays-Bas au Maroc, le Groupe Crédit Agricole du Maroc (GCAM) et la Coopérative Agricole Marocaine de Meknès (CAM), ont procédé le 24 avril dernier à la signature d’une convention en vue de construire une unité pédagogique de stockage moderne de l’oignon dans le bassin de production d’El-Hajeb. Retour sur cette culture pénalisée par le maillon aval post-récolte.

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PROCESS

Amidons Le natif se surpasse

Épaississant, stabilisant ou gélifiant : les propriétés fonctionnelles de l’amidon, conjuguées à son rôle dans la réduction des coûts de formulation, en font un ingrédient omniprésent dans l’industrie agroalimentaire. Si les amidons modifiés offrent une meilleure résistance aux contraintes de process, les performances des amidons natifs sont en constante amélioration, permettant aux produits finis de se positionner sur la tendance « clean label » sans sacrifier sur la fonctionnalité.

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L’ENTREPRISE DU MOIS

Dar El Farouj Premier abattoir de proximité au Maroc ! Il y a à peine quelques mois, Dar El Farouj, 1er abattoir de proximité au Maroc, a vu le jour dans la ville de Témara. Il s’agit d’une alternative aux tueries de quartier, alliant fraicheur, qualité et hygiène. Un concept novateur qui s’aligne parfaitement avec les objectifs du Plan Maroc Vert, qui donne une importance majeure au développement des abattoirs industriels.

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N° 111 • 15 Juin / 15 Juillet 2018

L’INTERVIEW

3 Nawal Chraibi, Directrice Générale par intérim de MAScIR 5 Editorial

6 Agenda L’ACTU 8 16 20 22 23

Maroc Économie circulaire Monde Tableau de bord Veille réglementaire

SALON

24 Ipack-Ima et Meat-Tech 25 Mahal Expo - Olivtech et Ekoloji

PROCESS

44 Nouveautés : Solutions Fournisseurs

QUALITE

46 Environnement : Changement climatique

MARCHES

48 Lancements Maroc 50 Lancements Monde 51 Tendances : FODMAP

56 FOOD Mondain 58 Délices d’initiés 57 Bulletin d'abonnement

Edito Florence CLAIR Rédactrice chef Directeur deenpublication

Tempête dans un océan de lait Réduction de 30% de la collecte de lait auprès des éleveurs, baisse estimée à 20% du chiffre d’affaires sur le premier semestre 2018… les chiffres annoncés par Centrale Danone démontrent l’impact considérable qu’a eu, en seulement quelques semaines, l’opération de boycott lancée sur les réseaux sociaux le 20 avril. Rien n’y a fait, ni les explications de Centrale Danone comme des Eaux Minérales d’Oulmès, également dans le viseur, ni le fait que les prix n’ont en réalité pas été augmentés, ni les campagnes de promotion… Tous les communiqués de presse, qu’ils viennent des professionnels, de l’ONSSA ou du Ministère de tutelle, sont balayés d’un revers de la main. Chemin faisant, le mouvement se semble pas faiblir, s’attaquant désormais à la qualité des produits, suspectant l’utilisation de lait en poudre par des opérateurs concurrents pour continuer à satisfaire la demande en plein Ramadan. Bref, à leur corps défendant, les agro-industriels sont devenus les boucs émissaires d’une grogne sociale généralisée et chacun se demande qui sera le prochain sur la liste… De leur côté, en amont, les éleveurs laitiers sont durement touchés. Certains envisageraient même de se regrouper pour créer leur propre unité de traitement du lait et court-circuiter ainsi les grands opérateurs. Et on ne peut les blâmer, tant le repli de Centrale Danone a dû les décevoir. Car si du côté industriel, on peut "facilement" couper le robinet de la collecte, ce n’est pas le cas pour les éleveurs. Et naïvement, une question se pose : la filière laitière, si bien organisée d’ordinaire, n’aurait-elle pas pu faire en sorte que le lait continue à être collecté, quitte à être revendu à prix coûtant à des industriels concurrents ? Quant à l’État, au-delà de la simple constatation des dégâts et des communiqués déplorant la situation, il n’a pour l’heure proposé aucune mesure concrète pour débloquer la crise.

FOOD MAGAZINE N° 111 15 Juin - 15 Juillet 2018

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Agenda Food & Hotel Kenya Expo (Nairobi, Kenya) 22 au 24 juin 2018 3ème édition dédiée aux aliments et boissons, process agro-industriels, équipement de cuisine et de traiteur, équipement d'hôtel, agriculture et pêche.

Directeur Général Directeur de publication Adel AMOR a.amor@foodmagazine.ma Rédacteur en chef Florence CLAIR f.clair@foodmagazine.ma

Ma-Hal Expo (Béni Mellal, Maroc) 29 et 30 juin 2018 7ème édition du salon itinérant de l'export Halal.

Journalistes Maria MOUHSINE m.mouhsine@foodmagazine.ma Nargys ES-SETTE n.essette@foodmagazine.ma

Vietfood & Beverage (Ho Chi Minh City, Vietnam) 8 au 11 aout 2018 22ème édition de l’exposition internationale des aliments et des boissons.

Assistante de direction Siham AIT SI BELLA assistante@foodmagazine.ma Ont collaboré à ce numéro Philippe ALLEAU

Conception graphique Othman EL MAHFOUDI o.elmahfoudi@foodmagazine.ma Publicité Mostafa BENCHARFA m.bencharfa@foodmagazine.ma Amal LOUDIYI a.loudiyi@foodmagazine.ma Imprimerie Rotaco - Casablanca Distribution Maroc : Sapress

FOOD MAGAZINE Une publication de

Crédit photo de couverture : © beeboys - Fotolia.com

Comptabilité Abdelaziz TOUHAM

IBA (Munich, Allemagne) 15 au 20 septembre 2018 Salon leader mondial des boulangeries, des pâtisseries et des snacks. Gulfhost Dubai (Dubaï, Emirats Arabes Unis) 16 au 18 septembre 2018 Salon dédié aux équipements de grandes cuisines pour collectivités, hôtellerie et restauration. CFIA 2018 (Casablanca, Maroc) 25 au 27 septembre 2018 Salon de l'emballage et de l'industrie alimentaire. World Of Perishables Dubaï (Dubaï, Emirats Arabes Unis) 1er au 3 octobre 2018 Salon des produits agricoles.

Summer Fancy Food Show (New York) 30 juin au 2 juillet 2018 Le Summer Fancy Food Show est l’événement le plus important de l'industrie alimentaire spécialisée en Amérique du Nord et la première vitrine de l'innovation industrielle. Cette année, le salon promet plus d’événements, de programmes et d’exposants, que les éditions passées. Comme service spécial, les visiteurs auront la possibilité de rencontrer les exposants du Fancy Food Show à séances prédéfinies de dix minutes le jour avant l'ouverture du salon. Enfin, l'événement sera marqué par plusieurs cérémonies de récompenses. Pollutec Maroc (Casablanca, Maroc) 2 au 5 octobre 2018 10ème édition de Pollutec Maroc, salon international des équipements, des technologies et des services pour tous les secteurs de l’environnement : eau, déchets, air, énergie. SIAL Paris (Paris, France) 21 au 25 octobre 2018 Salon international de l’alimentation.

Salon du Chocolat (Paris, France) 31 octobre au 4 novembre 2018 Salon professionnel et grand public exclusivement dédié au chocolat. Gulfood Manufacturing Dubaï (Dubaï, Emirats Arabes Unis) 6 au 8 novembre 2018 Le plus grand événement de traitement des aliments et boissons de la région du MoyenOrient, l'Afrique et l'Asie du Sud-Est. Equip'Hotel Paris (Paris, France) 11 au 15 novembre 2018 Foire internationale de la gastronomie, l'hôtellerie et la restauration. MENOPE (Dubai, Emirats Arabes Unis) 18 au 20 novembre 2018 Salon entièrement dédié aux produits naturels et bio au Moyen Orient. All4pack Paris (Paris, France) 26 au 29 novembre 2018 Foire internationale de l'emballage. Food Ingredients Europe (Francfort, Allemagne) 27 au 29 novembre 2018 Salon des ingrédients et des PAI à destination de l’industrie agro-alimentaire. Morocco Foodexpo (Casablanca, Maroc) 6 au 8 décembre 2017 Salon international de l'agriculture, les technologies alimentaires et des aliments.

Silvestri Media L'info et + …

Dossier de presse 15/08 Dépôt légal 0046/2008 ISSN : 2028-0335 AVENUE DES F.A.R ,119 Espace Sofia B1 CASABLANCA 20000 Tél. : +212 522 30 62 79 Tél. : +212 522 30 62 80 Fax : +212 522 44 14 05 contact@foodmagazine.ma www.foodmagazine.ma

Nos Annonceurs Gulfood Manufacturing.................................................... 59 Hit Radio............................................................................ 55 IBA...................................................................................... 15 Kerix....................................................................................41 Kool Food........................................................................... 35 Labomag...............................................................................7

Madec...................................................................................2 Ma-hal Expo...................................................................... 19 ICE...................................................................................... 60 Qualimag............................................................................11 SIAL.......................................................................................9 Silvestri Media................................................................... 27



L’Actu Marrakech Nouveau packaging moderne pour 3 gammes de jus • Autriche

Du 15 au 17 octobre 2018, la section commerciale de l’Ambassade d’Autriche au Maroc organise une mission commerciale multisectorielle à Casablanca. Comme chaque année, la délégation autrichienne sera composée de responsables d'entreprises relevant de plusieurs secteurs économiques.

• Produits du terroir

Les étudiants de la 30ème promotion de l’École Française des Affaires ont organisé le 5 mai dernier la Foire Solidaire de l’EFA. Une quarantaine de coopératives y ont participé afin de présenter leurs produits. Des ateliers, visites et témoignages ont également rythmé la journée.

À la suite du rachat de la marque de jus Marrakech par Distra, filiale du Groupe Mutandis, à Citruma en avril 2017, un appel d’offre a été lancé afin de repenser et moderniser l’image de la marque. Et c’est la jeune agence Packtory qui a remporté la mise en juin 2017. Son objectif : proposer une nouvelle identité visuelle alliant valeurs de la marque, tradition et modernité. Ce projet était également l’occasion pour Distra de faire évoluer l’image de la marque Marrakech et développer trois gammes différentes : Sélection, Tradition et Saveurs du monde. « Notre collaboration avec Packtory sur la refonte des packs de notre marque Marrakech est un succès confirmé par tous nos tests », déclare Sanae Hajji, Directrice marketing chez Distra – Groupe Mutandis. « Nous avons relevé le défi de créer une identité visuelle en rupture avec les codes du marché. Nos packagings conjuguent harmonieusement la Tradition et la Modernité. Une association qui nous a permis de préserver l'authenticité de l'ADN de la marque Marrakech tout en modernisant ses codes. Un projet que nous jugeons pleinement réussi grâce à l'engagement sans faille des

équipes de Packtory qui ont fait preuve de beaucoup de créativité dans ce projet. » Pour « Sélection », gamme premium 100% teneur en fruits, Packtory a développé un packaging noir et bronze en adéquation avec les notions de qualité et de sélection des meilleurs fruits associées à la marque Marrakech. Le packaging de la gamme « Tradition » a été pensé pour véhiculer des valeurs phares marocaines à l’instar de l’hospitalité et de la convivialité, et renvoie à l'authenticité des produits terroir de la marque. Enfin, à travers le packaging sur fond de plage de la gamme « Saveurs du monde », Packtory aspire à faire voyager pour faire découvrir le plaisir de saveurs venues d'ailleurs. « Packtory est fière de compter Distra – Groupe Mutandis parmi ses clients, et ainsi s’associer à la nouvelle identité de la marque Marrakech, marque de jus emblématique au Maroc », se réjouit Ali Kettani, co- fondateur de Packtory.

Maroc-CEDEAO La DEPF explore les opportunités commerciales

Vitahalib 5.000 dégustations dans tout le Royaume

En mai 2018, la Direction des Études et des Prévisions Financières (DEPF) du Ministère de l’Économie et des Finances a publié une étude intitulée « Échanges commerciaux Maroc-CEDEAO : opportunités par pays et par produit ». « Ce regroupement régional, lié par un accord multilatéral regroupant 15 pays ouest-africains, a accompli des progrès notables, notamment en matière d’harmonisation des politiques et de promotion du commerce dans l’espace communautaire. Les récents développements économiques au sein de cette zone et les perspectives à moyen terme révèlent la présence de réelles opportunités de diversification de la base exportatrice et de création de valeur ajoutée », notent ainsi les auteurs de l’étude. Avec la volonté affichée du Maroc d’adhérer à la CEDEAO, la DEPF s’est donc attachée à identifier les opportunités commerciales offertes par ce gigantesque marché. Parmi les produits étudiés figurent les produits agroalimentaires et les produits de la mer dans le sens exportation, ainsi que le cacao, le café et les oléagineux dans le sens importation. L’étude est téléchargeable sur le site de la DEPF.

Lors des deux semaines précédant le début du mois sacré de Ramadan, AgroFood Industrie a organisé une caravane de dégustation dans les grandes surfaces, marchés, souks de 5 villes du Royaume. L’objectif était de faire découvrir sa préparation laitière Vitahalib, tout en collectant les retours des consommateurs en termes de goût et de qualité du produit. Au total, 5.000 dégustations ont été réalisées dans 10 hypermarchés, 50 souks et 30 marchés municipaux à Casablanca, Marrakech, Rabat, Fès et Tanger. Plus de 15.000 échantillons ont également été distribués. Quant au retour des consommateurs, « 99% des gens qui ont testé Vitahalib l’ont aimé et ont trouvé son prix raisonnable. D’ailleurs, 35% des testeurs l’ont acheté », souligne-t-on chez Agro-Food Industrie.

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FOOD MAGAZINE N° 111 15 Juin - 15 Juillet 2018


Maroc Énergie solaire Maghreb Industries couvre désormais 50% de ses besoins en électricité Fabricant de confiseries au Maroc depuis 1959, et exportant aujourd’hui 70% de sa production, Maghreb Industries a reçu le soutien de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) pour continuer à investir dans sa modernisation. « En Belgique, j’ai visité une usine de confiseries qui fonctionne à l’énergie solaire », raconte Hakim Marrakchi, Directeur Général de Maghreb Industries. « Et je me suis dit : si la Belgique, pays très pluvieux, peut produire de l’énergie solaire, pourquoi ne ferions-nous pas de même au Maroc, où nous avons du soleil en abondance ? » Grâce au financement fourni au titre du mécanisme de la BERD destiné à encourager la mise en œuvre de technologies climatiques innovantes, Maghreb Industries a pu installer une centrale photovoltaïque et prendre des mesures d’efficacité énergétique qui ont contribué à réduire de 60 % les coûts énergétiques de l’entreprise. « L’énergie solaire couvre désormais 50 % de notre consommation électrique. Nous ne gaspillons plus d’énergie », explique Mounir Erriyadi, Chef de projet et Responsable Énergie. « Nous sommes l’une des premières entreprises de la région à avoir installé des panneaux photovoltaïques et un système de transformation énergétique. D’autres entreprises viennent désormais nous demander conseil. » « Investir dans les agro-industries s’inscrit au cœur de notre mission, en particulier dans la partie méridionale et orientale du bassin méditerranéen, où les agro-industries joue un rôle majeur de dynamisation des économies locales », souligne pour sa part Victoria Zinchuk, Directrice par intérim en charge du Maroc pour la BERD. À ce jour, la Banque a investi plus de 1,5 milliard d’euros réparti sur 36 projets dans le pays et fourni des services de conseil à près de 400 PME marocaines.

Fandy et Santé + Un atelier ramadanesque La cuisine de Santé + à Casablanca a abrité le 11 mai dernier un atelier 100% participatif et à l’avant-goût ramadanesque, en collaboration avec Fandy, filiale du Groupe Anouar Invest. Avec une griffe d’une authenticité particulièrement marocaine, l'atelier de cuisine était axé principalement sur la préparation de mets créatifs annonçant l’avènement du mois sacré de Ramadan : harira, sellou, pizza, crêpes farcies au khliaa et bien d’autres friandises. Ces plats ont été réalisés et confectionnés par les participantes. Toutes les étapes pas à pas ont été guidées d’une main de maitre par Amal Benhida, Créatrice culinaire à Santé+, qui n’a ménagé aucun effort pour transmettre son savoir faire aux participantes. Rappelons au passage que Fandy a été élue meilleure marque marocaine de l'année 2012 et élue Produit de l'année 2018.


L’Actu Flux commerciaux entre pays africains et arabes Partenariat de la Banque Centrale Populaire et de l’ITFC

Le 10 juin à Rabat, à l’occasion de la visite du Président de la République Fédérale du Nigéria, le Roi Mohammed VI a présidé la cérémonie de signature de 3 accords bilatéraux, dont un concernant la coopération dans le domaine de la formation professionnelle agricole et de l’encadrement technique.

• Agriculture

200 millions d’euros : c’est le montant du prêt que vient d’accorder au Maroc la Banque Africaine de Développement (BAD). Ce prêt est destiné à financer le Programme d’Appui au Développement Inclusif et Durable des Filières Agricoles (PADIDFA). Ce dernier a pour objectif le renforcement de la compétitivité du secteur agricole pour une croissance économique inclusive et durable, et ce à travers la promotion des chaines de valeur, la création d’emploi, l’amélioration du climat des affaires et la gestion durable des ressources naturelles.

ainsi que des composantes dédiées au financement du commerce et au développement du commerce, outre le renforcement du commerce entre les pays africains francophones et anglophones. Kamal Mokdad, Co-PDG de la BCP, responsable de la division International Global Banking, a déclaré : « notre partenariat avec l’ITFC est renforcé avec la signature de ce mémorandum qui va permettre aux deux parties de combiner leurs expertises pour booster l’efficacité de l’activité commerciale sur les marchés arabes et africains. » Il s’agira notamment d’organiser des rencontres B2B en Afrique, de développer des activités commerciales dans de nouvelles zones géographiques et de soutenir le financement participatif au Maroc et en Afrique Sub-saharienne.

Eurolog 2018 Les lauréats des Moroccan Logistics Awards dévoilés

Le 10 mai 2018, les vainqueurs de la 3ème édition des Moroccan Logistics Awards (MLA 2018) ont été dévoilés lors d’une cérémonie organisée à Marrakech en marge de la 24ème édition du Congrès International de la Logistique, Eurolog 2018. Ce concours, organisé par l’Agence Marocaine de Développement de la Logistique (AMDL) en partenariat avec la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) et en collaboration avec les professionnels du secteur pour récompenser l’excellence et la durabilité logistique au Maroc, a ainsi distingué plusieurs entreprises : - Le prix du projet logistique de l’année a été attribué par le jury à Centrale Danone pour son projet « Refonte du modèle organisationnel et opérationnel du convoyage ». Ce projet consiste à optimiser les coûts de transport dus au convoyage des différents flux de la chaine logistique - Le prix du projet « Green Logistics » de l’année a été octroyé à Épicerie Verte pour son projet « Green Market d’Epicerie Verte » qui consiste à lancer la 1ère marketplace en ligne au Maroc dédiée aux produits alimentaires et cosmétiques naturels et

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• Les officiels de l’ITFC et de la BCP lors de la signature à Casablanca, le 10 mai 2018.

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bio, projet qui est en ligne avec les principes et objectifs de la charte marocaine en faveur de la logistique verte. - Le prix du professionnel de l’année a été octroyé à Jalal Benhayoun, Directeur Général du Guichet Unique National des Procédures du Commerce Extérieur – PortNet, qui s’est imposé en tant que plateforme communautaire favorisant la facilitation et la simplification des échanges commerciaux internationaux en faveur des opérateurs économiques. M. Benhayoun occupe également le poste de Vice-Président de l’Alliance Africaine pour le Commerce Electronique, et ce depuis 2015. - Le prix spécial du jury a été décerné à la start-up SC-Events pour son projet « Mutualisation de la logistique et des biens matériels et humains pour les acteurs de l’événementiel ». - Enfin, le prix de la meilleure présentation a été attribué à Timar pour son projet « Mise en place d’un Hub de distribution vers l’Afrique au profit de la multinationale américaine 3M ».

© MLA awards

• Maroc/Nigéria

Sous l'égide du Programme AATB (Arab-Africa Trade Bridges - Programme des Passerelles Commerciales Arabo-Africaines), la Société Internationale Islamique de Financement du Commerce (ITFC) a étendu son partenariat avec la Banque Centrale Populaire (BCP), en signant le deuxième Mémorandum d’entente et ce, en marge du Forum d’affaires des États membres de l’Accord d’Agadir et des États d’Afrique de l’Ouest membres de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), qui s’est tenu le 10 mai dernier à Casablanca. Cette signature s'inscrit dans le prolongement de la première convention de financement de 40 millions d'euros signée en juin 2017 avec l’ABI (Banque Atlantique), filiale bancaire de la BCP basée en Côte d'Ivoire, présente dans 10 pays d'Afrique subsaharienne. « Ce mémorandum d’entente a été construit sur la ferme conviction de notre stratégie mutuelle en matière de coopération régionale. Grâce aux solides réseaux régionaux de la BCP au sein des pays africains et arabes, nous pouvons étendre le financement ciblé pour soutenir les flux commerciaux régionaux, ce qui reflète exactement le mandat principal du programme AATB », a commenté Hani Salem Sonbol, Directeur Général de l’ITFC. Dans le cadre de ce mémorandum d’entente, la collaboration se fera en explorant les opportunités proposées par le programme AATB pour développer des interventions spécifiques


Maroc T9addali S’occupe de la corvée des courses ! Né à la suite d’une longue étude de marché et de nombreux pré-tests, T9addali est une nouvelle manière d’appréhender les courses de produits frais, en particulier les fruits et légumes. Lancé en avril 2017, ce nouveau concept, imaginé par son fondateur Fayçal Bouchafra -fort d’une expérience d’une dizaine d’années dans les fonctions marketing et commerciales dans l’agroalimentaire et la distribution- est un service qui offre à ses clients des produits diversifiés autour des fruits & légumes frais au quotidien. Il rompt avec les circuits de distribution classiques et accompagne le consommateur dans l’évolution de son mode de vie. T9addali propose des paniers de fruits et légumes, des jus 100% naturels, des légumes frais du jour lavés, découpés et mis en barquette et des fruits découpés. « Nos fruits et légumes proviennent du marché du jour (marché de gros de Rabat). Les produits commandés par les clients sont achetés le matin même au marché de gros, ou à travers un intermédiaire. Pour certains produits, comme les fruits rouges, nous nous approvisionnons directement à la source, dans la région de Moulay Bousselham », explique le fondateur. Afin de garantir une fraicheur irréprochable, les fruits et légumes sont achetés, nettoyés, et livrés quelques heures après la préparation. T9addali c’est également de l’événementiel. En effet, à la demande du client, T9addali organise des événements et animations autour des fruits & légumes, et ce pour toutes les occasions, comme les mariages, les séminaires, les baptêmes, etc. Connaissant un grand succès auprès des consommateurs Rbatis, T9addali compte se lancer sur plusieurs villes majeures au Maroc. « Côté produits, nous avons un plan d’innovation très riche et qui accompagnera le consommateur dans son mode de vie. Côté service, plusieurs idées sont en cours d’étude afin de toucher plus de consommateurs et de les sensibiliser au « Bien Manger » », annonce M. Bouchafra.

Conseil National de l’Ordre des Vétérinaires La volaille marocaine est indemne d’antibiotiques et de produits chimiques Suite à la divulgation sur les réseaux sociaux d’une vidéo véhiculant des informations sur la présence d’antibiotiques et de produits chimiques et expliquant le danger sur la santé du consommateur, le Conseil National de l’Ordre des Vétérinaires a publié un démenti pour rassurer et sensibiliser l’opinion publique. En effet, souligne le Conseil, tous les élevages de volaille sont autorisés et sujets à un contrôle régulier et permanent de la part des vétérinaires qui inspectent de manière quotidienne tous les élevages avicoles au Maroc à travers un contrat d’accompagnement sanitaire obligatoire, impliquant des programmes de vaccination et de soins, qui respectent les conditions générales d’utilisation, y compris le délai avant consommation. Ces élevages sont également contrôlés par les services vétérinaires de l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA), selon la loi 4999 relative à la protection sanitaire concernant les élevages de volaille. Par ailleurs, le Conseil National de l’Ordre des Vétérinaires a souligné que ces publications ne se basent sur aucune analyse, ni données scientifiques, mais juste des rumeurs qui impactent négativement ce secteur économique qui reste vital pour des milliers de Marocains. Le Conseil a ainsi réitéré que les viandes de volaille commercialisées sont de très bonne qualité et ne constituent aucun danger pour les consommateurs.

Groupe Crédit Agricole Du Maroc African Banker Award 2018 pour « l’inclusion financière » Le 22 mai dernier à Busan (Corée du Sud), lors des African Banker Awards, le Groupe Crédit Agricole du Maroc (GCAM) a été consacré dans la catégorie de la banque assurant la meilleure inclusion financière en Afrique. Le GCAM était en lice avec d’autres institutions bancaires majeures du continent, en particulier Fourth Generation Capital Limited du Kenya, Baobab Groupe de France, Equity Group du Kenya et JUMO World d’Afrique du Sud. Cette nouvelle reconnaissance internationale du GCAM vient primer l’engagement du groupe dans l’accompagnement des petits agriculteurs et ménages ruraux et ses efforts pour l’amélioration des revenus et conditions de vie de la population marocaine. Ce trophée confirme le modèle innovant mis en place par la banque pour assurer l’accès au financement de toutes les franges de la population marocaine, modèle qui a été audité et reconnu par des institutions internationales telles que la FAO et la Banque mondiale et que le GCAM exporte aujourd’hui en Afrique subsaharienne. FOOD MAGAZINE N° 111 15 Juin - 15 Juillet 2018

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L’Actu ADA et Fonds Vert pour le Climat Point sur la coopération dans la finance climat

Coca-Cola Maroc 15ème édition de l’opération Dar Lftour

Dans le cadre de la coopération avec le Fonds Vert pour le Climat (FVC),Howard Bamsey, Directeur Exécutif du FVC, s’est entretenu à Rabat avec El Mahdi Arrifi, Directeur Général de l’Agence pour le Développement Agricole (ADA) au sein du siège de l’Agence. Cette rencontre était l’occasion pour l’ADA de mettre en exergue la coopération fructueuse avec le FVC en termes de mobilisation des financements auprès de ce bailleur de fonds. Lors de cette rencontre, l’accent a été mis sur l’importance du secteur agricole dans la contribution nationale contre le réchauffement climatique, à travers notamment une mobilisation accélérée des fonds auprès des bailleurs de fonds. L’ADA a mis en avant les projets prioritaires soumis actuellement au financement du FVC. Ce portefeuille de projets, qui concerne aussi bien l’adaptation que l’atténuation des effets au changement, porte essentiellement sur la gestion de l’eau, l’irrigation, les énergies renouvelables, la production d'aliments à base d’algues et l’aménagement de l’espace agricole. Le processus d'approbation simplifié (PAS) des projets par le FVC a été également abordé lors de cette rencontre en évoquant l’opportunité pour le Royaume du Maroc de mobiliser davantage de fonds par ce biais, pour des projets à faible impact environnemental et social pour un montant ne dépassant pas 10 M$ par projet. Howard Bamsey a félicité l’ADA pour son niveau de performance en matière de qualité des projets proposés au FVC, notamment le projet de développement de l’arganiculture dans les zones vulnérables (DARED), qui est en cours de réalisation sous financement du FVC à travers un don de 39,3 M$. Il a également souligné que l’ADA est considérée comme un modèle d’entité accréditée à suivre, que le FVC ne cesse de présenter lors des ces différents meetings qu’il organise.

Coca-Cola Maroc a lancé pour la 15ème année consécutive l’opération Dar LFtour, célébrant une fois de plus l’esprit de générosité et de partage lors du mois sacré de Ramadan. Engagée comme chaque année en partenariat avec ses embouteilleurs, Coca-Cola Maroc ambitionne de distribuer cette année plus de 45.000 ftours à travers cette action solidaire. L’opération Dar LFtour, qui a permis la distribution de plus de 2 millions de ftours depuis son lancement, a été conçue dans le cadre de la stratégie de développement durable de la compagnie. Elle traduit son implication auprès des différentes communautés où elle opère. Pour cette 15ème édition, Coca-Cola Maroc et ses trois embouteilleurs se sont appuyés sur leurs partenaires associatifs, notamment l’Association Sidi Belyout, l’Union Nationale des Femmes Marocaines, l’association Bénévoles Sans Frontières, l’Association des Œuvres Sociales des Fonctionnaires de la préfecture de Taroudant, l’association Anir ainsi que l’association ISSAF Jerada, pour distribuer plus de 45.000 ftours dans différentes régions du Maroc. Loubna Sabir, Directrice des Affaires Publiques, de la Communication et du Développement Durable de Coca-Cola Maroc, indique que « Dar Lftour est une initiative rendue possible grâce à la mobilisation de l’ensemble du Système Coca-Cola au Maroc. Nos embouteilleurs développent des partenariats forts et efficaces avec des associations qui connaissent bien le terrain et nous permettent de porter notre action dans les zones défavorisées du Maroc. Cette année encore, nous nous sommes résolument orientés vers le monde rural afin d’être présents dans les régions où les communautés sont le plus dans le besoin. » Pour rappel, Coca-Cola Maroc déploie une stratégie de responsabilité sociétale basée sur quatre piliers, dont le soutien aux communautés et la solidarité.

ASMEX L’offre exportable marocaine attire les Irlandais En visite officielle au Maroc, une délégation irlandaise de haut niveau conduite par le Président du Sénat, Denis O’Denovan, a été reçue, le 4 mai 2018, par le Président de l’Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX), Hassan Sentissi, accompagné de quelques membres du Bureau Exécutif de l’Association. Cette rencontre a été l’occasion de présenter l’ASMEX et son action en faveur de l’accompagnement des exportateurs marocains et de la valorisation de l’offre exportable nationale. À ce titre, la délégation irlandaise a tenu à féliciter l’Association pour son portail digital E-Xport Morocco, une plateforme virtuelle de promotion de l’offre exportable marocaine. Ce service, mis à la disposition des membres, facilite l’information et la mise en relation commerciale 24h/24 et 7j/7. Les deux parties ont également mis en avant le potentiel de développement du commerce extérieur entre les deux pays, sachant que les échanges actuels sont faibles et peu diversifiés. Dans ce cadre, M. Sentissi a exprimé la volonté de l’ASMEX de dynamiser les relations commerciales entre le Maroc et l’Irlande. Le Président du Sénat irlandais a rappelé pour sa part qu’en 2016, son pays avait exporté l’équivalent de 18

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millions d’euros de produits laitiers sous forme de lait en poudre et de fromage. Il a d’ailleurs souligné, au passage, que son pays était certifié comme exportateur de bétail et de vaches laitières. Lors de ses discussions avec les représentants de l’ASMEX, la délégation a clairement exprimé l’intérêt de l’Irlande pour les fruits et légumes marocains, notamment les agrumes, qui sont actuellement importés d’Amérique du Sud. L’autre axe sur lequel les deux parties peuvent renforcer leur collaboration concerne les énergies renouvelables. À noter que l’Irlande, grand utilisateur d’énergie éolienne, importe déjà les pales de rotor de ses éoliennes du Maroc. Au terme de cette réunion, qui symbolise l’importance et le rôle que peut jouer la diplomatie économique dans le développement des relations commerciales du Maroc et la valorisation de l’offre exportable nationale, les hauts responsables irlandais se sont dit agréablement surpris et impressionnés par la qualité des produits marocains, le niveau de développement de son industrie et toutes les potentialités qu’il offre en matière d’exportation, appuyé en cela par son positionnement géographique stratégique.


Maroc Campagne céréalière Des mesures pour assurer de bonnes conditions de commercialisation Le Ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts (MAPMDREF) et le Ministre de L’Économie et des Finances ont signé une décision conjointe visant la mise en place par le Gouvernement de mesures pour assurer les bonnes conditions de stockage et de commercialisation de la récolte céréalière au titre de l’actuelle campagne agricole. La récolte céréalière au titre de la campagne agricole 2017-2018 est estimée à 98,2 millions de quintaux ; une production qui s’annonce parmi les meilleures, avec un rendement record, estimé à 21,8 quintaux à l’hectare. Les mesures suivantes ont été adoptées : un prix de référence de 280 DH/ql, rendu moulin pour une qualité standard ; une subvention forfaitaire de 10 DH/ql pour les quantités de blé tendre de production nationale, acquises durant la période primable allant du 16 mai au 15 octobre 2018 ; une prime de magasinage de 2 DH/ ql par quinzaine pour les organismes stockeurs, pour la quantité globale de blé tendre collectée du 16 mai au 15 octobre 2018. Cette prime sera servie jusqu’à fin décembre 2018 ; relever les droits de douane à 135% jusqu’au 31 octobre 2018 pour proté-

ger la production nationale de blé tendre ; et la reconduction du système d’appels d’offres pour l’approvisionnement des minoteries industrielles en blé tendre destiné à la fabrication des farines subventionnées. Les premiers appels d’offres seront exclusivement dédiés à la récolte nationale. Par ailleurs, pour soutenir les coopératives agricoles dans leurs opérations de collecte de la récolte céréalière, la convention de financement signée en 2017 entre le MAPMDREF, le Groupe Crédit Agricole du Maroc (GCAM), les coopératives, l’Union Nationale des Coopératives Agricoles Marocaines (UNCAM) et la Fédération Nationale des Minotiers, demeure valable. Cette convention porte sur la mise en place par le GCAM de lignes de financement spécialisées qui facilitent l’accès des coopératives membres de l’UNCAM à des crédits destinés à couvrir les frais de collecte et de stockage du blé tendre national au titre de la campagne agricole. Cette opération bénéficie d’un encadrement rapproché sur le terrain par les services régionaux du MAPMDREF et ceux de l’Office national interprofessionnel des céréales et légumineuses (ONICL).

Attijariwafa bank Soutien à la réussite des petites entreprises marocaines

Projet d’aménagement hydro-agricole de la plaine du Saïss Le Maroc primé à Amman

Fidèle à son engagement de soutenir le développement des petites entreprises et consciente du rôle important qu’elles jouent dans la dynamisation de l’économie nationale et la création d’emplois, Attijariwafa bank lance une nouvelle initiative qui a pour objectif de valoriser l’entrepreneuriat et encourager l’action d’entreprendre. La banque confirme ainsi sa volonté de contribuer activement à l’accélération de la croissance des TPE. Il s’agit du concours des Petites Entreprises marocaines, baptisé « Trophées Ana Maak » et qui vient s’intégrer au dispositif d’accompagnement comprenant déjà l’émission de téléréalité « Ana Maak » et les centres Dar Al Moukawil. Aujourd’hui, Attijariwafa bank élargi donc l’horizon de son accompagnement des TPE en y intégrant également les Petites Entreprises marocaines qui excellent dans leurs domaines et veut mettre en valeur le talent, l’ambition et la réussite de ces entreprises à travers les Trophées Ana Maak, une compétition au niveau national organisée avec la participation du coach d’entrepreneurs Ismail Lahsini pour récompenser les meilleures petites entreprises dans les catégories suivantes : - L’entrepreneuriat avec le Prix du meilleur Projet d’Entreprise ; - L’innovation avec le Prix de l’Innovation ; - L’approche écoresponsable ou éco-solidaire avec le Prix du Développement Durable ; - La croissance avec le Prix de l’Export. À travers les Trophées Ana Maak, Attijariwafa bank souhaite promouvoir des réalisations et des innovations, mais également mettre en lumière les entrepreneurs, ces femmes et hommes qui prennent l’initiative, s’engagent et participent au quotidien au développement de notre pays et notre économie.

En marge des Assemblées générales de la BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) qui se sont tenus à Amman, le Maroc a remporté le prix « EBRD Sustainability awards 2018 » dans la catégorie changements climatiques pour le projet de sauvegarde de la plaine irriguée du Saïss, financé par la BERD. Ce prix a été remis, lors d’une cérémonie organisée le 10 mai dernier en Jordanie, à Mohammed Sadiki, Secrétaire Général du Département de l’agriculture, qui représentait Aziz Akhannouch, Ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts à cette cérémonie. Ce couronnement constitue une reconnaissance de la qualité des politiques publiques du Royaume du Maroc, mais surtout, à travers ce projet qui traduit l’esprit du Plan Maroc Vert, une reconnaissance des efforts et de l’engagement du Département de l’agriculture pour asseoir les bases d’une agriculture pérenne et durable qui s’adapte aux changements climatiques. Le projet de sauvegarde de la plaine irriguée du Saïss a été sélectionné par un jury indépendant, parmi 55 projets en compétition dans la catégorie changements climatiques. Le montage réfléchi et intelligent de ce projet, réalisé en partenariat avec la BERD au lendemain de la COP22, qui a placé l’agriculture au centre des négociations internationales, a permis de décrocher un don du Fonds Vert Climat. FOOD MAGAZINE N° 111 15 Juin - 15 Juillet 2018

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L’Actu Approvisionnement en café Nespresso s’engage pour l'égalité hommes/femmes Le développement agricole est un outil puissant, à la fois pour encourager la croissance économique et lutter contre le dérèglement climatique. Le renforcement du rôle des femmes dans l'agriculture pourrait accroître le bien-être économique et social, assurer le développement durable et réduire la pauvreté pour des millions de personnes. Un nouveau rapport de Nespresso étudie les obstacles au renforcement du rôle des femmes dans la caféiculture et identifie les possibilités d'accroître leur implication, qui représente d'importants avantages potentiels pour les communautés des régions productrices de café. Pour saluer la contribution des femmes à la culture du café, Nespresso lancera une nouvelle campagne qui présente plusieurs agricultrices et conseillères agricoles, connues en tant qu'agronomes. Dans un grand nombre de pays, l'accès des femmes et des hommes à la formation et au soutien n'est pas égalitaire, ce qui réduit la capacité des femmes à jouer un rôle important dans la production de café. Cela est souvent dû au fait que les hommes sont propriétaires des terrains agricoles et que les femmes ont d'autres

responsabilités, notamment la garde des enfants et les tâches domestiques. Le programme AAA de Nespresso pour une qualité durable, a pour objectif principal d'encourager les caféiculteurs à se former à des pratiques durables de qualité ; mais il vise aussi à assurer que les caféicultrices aient accès à des connaissances essentielles et à des formations qui leur permettront de faire évoluer les mentalités et les comportements et auront un impact positif sur la durabilité de l'approvisionnement en café. En se basant sur les résultats des analyses, Nespresso met en place de nouvelles initiatives et de nouveaux processus dans le programme AAA, auprès de plusieurs communautés locales. Tous les membres du programme AAA, parmi lesquels plus de 400 agronomes, caféiculteurs et dirigeants de communautés et de coopératives, recevront une nouvelle formation de sensibilisation à l'égalité hommes-femmes, pour en savoir plus sur les avantages d'une meilleure répartition entre les sexes et sur les moyens à utiliser pour l'atteindre. Cette formation fera partie du processus d'accueil et fera l'objet d'actualisations régulières.

Maroc-Allemagne Échange sur les marchés et technologies des céréales

Mondelez et l’Heure Joyeuse Insertion professionnelle des jeunes défavorisés

L’Ambassade de la République fédérale d’Allemagne au Maroc, en collaboration avec la Fédération Nationale des Négociants en Céréales et Légumineuses (FNCL), a organisé une série de rencontres entre professionnels des secteurs céréaliers, les 8 et 9 mai derniers à Casablanca. Dans ce cadre, une importante délégation allemande s’est déplacée au Maroc. Étaient présents, entre autres, les représentants de la fédération des coopératives agricoles Deutscher Raiffeisenverband, comptabilisant 50% du commerce de céréales en Allemagne, et l’association fédérale des négociants en céréales, légumineuses, oléagineux et aliments de bétails VdG. « Les échanges avec nos confrères marocains ont porté sur les évolutions du marché des céréales, du stockage et de la transformation, mais aussi sur le renforcement de la coopération bilatérale dans le domaine céréalier », nous explique Christof Buchholz, Directeur Général du VdG. Interrogé sur l’intérêt des opérateurs marocains, Jamal M’Hamdi, Président de la FNCL, dont les membres réalisent plus de 80% des importations marocaines en céréales, s’est félicité de la qualité des échanges durant ces deux journées de travail. M. M’Hamdi a exprimé son souhait d’encourager la mise en place d’un espace d’échange et de partage facilitant la proximité commerciale entre les opérateurs céréaliers allemands et marocains. Après deux jours riches en discussions et visites de terrains, la conseillère agricole au sein de l’Ambassade d’Allemagne, Dr. Karoline Schollmeyer, se félicite : « je suis très heureuse que nos partenaires marocains nous aient sollicités pour l’organisation d’un tel échange avec les professionnels allemands et que nous ayons ainsi pu préparer le terrain pour une réelle collaboration. Nous espérons pouvoir accueillir les représentants marocains en Allemagne bientôt pour approfondir certains sujets et exposer d’avantage l’expérience allemande dans le domaine du négoce de céréales et de leur logistique. » Organisé au siège de la FNCL, l’événement a vu la participation de 17 représentants des organisations professionnelles des deux pays.

Mondelez Maroc élargit son partenariat avec l’Heure Joyeuse établi initialement autour du pôle éducation - au pôle formation/ insertion de l’association en s’engageant via un plan de formation annuelle dans le dispositif d’Orientation et d’Insertion professionnelles de l’Heure Joyeuse. Le plan de formation en question a pour objectif de participer à la promotion de l’employabilité et l’entreprenariat des jeunes issus des quartiers défavorisés et faciliter ainsi leur insertion dans le monde de l’emploi. Concrètement, Mondelez Maroc a développé un plan annuel de formation portant sur 6 modules assurés par des collaborateurs de Mondelez Maroc ayant une expérience professionnelle avérée et occupant des postes de responsabilité au sein de la filiale marocaine du leader mondial du snacking. « La mise en place ce programme annuel de formation au profit des jeunes issus des quartiers défavorisés rentre dans notre plan global ‘Impact4Good’, qui ambitionne de créer de l’impact positif autour de nous », annonce d’emblée Salma Louah, Responsable Communication au sein de Mondelez Maroc. « Nous avons développé six modules de formation en concertation avec la cellule d’orientation et d’insertion professionnelles de l’Heure Joyeuse, qui impliquent nos cadres dirigeants et nos collaborateurs volontaires avec à leur tête notre Directeur Général », poursuit Salma Louah.

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Maroc Beztam-E Le porte-monnaie électronique du Groupe Crédit Agricole du Maroc Dans le cadre de sa stratégie de digitalisation, le Groupe Crédit Agricole du Maroc (GCAM) a lancé le 12 juin dernier • Abdelmounaim Dinia, Directeur Général Adjoint, sa solution de paiement mobile Beztam-E. S’inscrivant dans Crédit Agricole du Maroc. le cadre du projet national de paiement mobile porté par les autorités monétaires, le lancement de Beztam-E vise l’inclusion financière et la démocratisation des opérations de paiement. Elle constitue en effet une première étape d’inclusion financière notamment pour les personnes non bancarisées et vise le remplacement, à terme, du recours au cash et la captation d’une portion importante de monnaie en circulation. Porté par le téléphone mobile et adossé à un compte bancaire ou à une carte prépayée, le porte-monnaie électronique Beztam-E permet de réaliser des opérations de transfert d’argent et de paiement de façon simple et innovante 24h/24 et 7j/7. Destinée non seulement aux clients du GCAM, Beztam-E s’adresse également aux clients non bancarisés en leur offrant la possibilité d’effectuer leurs transactions grâce à une carte prépayée Crédit Agricole du Maroc. Beztam-E permet également aux détaillants d’effectuer en toute sécurité tout paiement à leurs grossistes. Les principaux atouts de cette solution sont la simplicité, la sécurité, la souplesse et la rapidité. Tout a été construit pour offrir aux utilisateurs un service adapté à leurs attentes. D’un autre côté et pour mieux servir les agriculteurs, le Crédit Agricole du Maroc destine sa solution Beztam-E à la distribution des aides de l’État pour le monde agricole. Ainsi, désormais, l’agriculteur n’aura plus besoin de se déplacer en agence pour bénéficier de sa subvention mais pourra en disposer pour effectuer ses paiements directement à partir de Beztam-E. Disponible en langue arabe et française, le téléchargement de Beztam-E se fait sur AppStore, PlayStore, ainsi que dans les différents points de vente du GCAM pour une assistance sur-mesure à l’installation de l’application et à son utilisation.

Filière lait Appel au soutien de l’AMAZO L’Association Marocaine de gestion du Zoopôle (AMAZO), qui regroupe les trois interprofessions concernées, à savoir la Fédération Marocaine du Lait (Fimalait), la Fédération Interprofessionnelle des Viandes Rouges (Fiviar) et la Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole (Fisa), s’est réunie le 30 mai dernier en Assemblée Générale Ordinaire au zoopôle d’Ain Jemaa-Casablanca. Lors de cette assemblée générale, la situation des éleveurs producteurs de lait a été longuement débattue et analysée au regard de la période difficile qu’ils traversent depuis le 20 avril dernier. Cette crise impacte grandement leur situation financière, ce qui risque d’avoir comme conséquences l’incapacité de remboursement de leurs dettes, la liquidation d’une partie de leur cheptel, la réduction des effectifs en ouvriers agricoles, ou encore l’impossibilité pour les petits éleveurs de faire face aux besoins quotidiens de la vie. L’AMAZO exprime sa solidarité totale avec les éleveurs producteurs laitiers qui ne pourraient supporter cette situation dans la durée et fait appel à l’ensemble des acteurs à soutenir cette filière, véritable créatrice de valeur et d’emplois dans le monde rural.

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L’Actu Economie circulaire

Une voie vers le développement durable « Objectifs de développement durable (ODD) et Économie circulaire : nouvelles opportunités pour les entreprises » : tel a été le thème abordé lors du ftour-débat organisé le 24 mai dernier à Casablanca par la Chambre de Commerce Suisse au Maroc et l’Association EPF Alumni Maroc. Nargys ES-SETTE

L

’économie circulaire constitue une approche économique et opérationnelle de développement durable. Ce modèle permet la création de boucles de valeurs économique, sociale et environnementale. Les objectifs de Développement Durable (ODD) sont des ensembles de recommandations déterminant les priorités et aspirations mondiales en matière de développement durable d’ici 2030 et incitant toutes les entreprises à utiliser leur innovation et leur capacité de créativité à ce titre, ce qui constitue, pour ces entreprises, une réelle opportunité de croissance et de développement.

D’un modèle linéaire à un modèle circulaire

Le modèle « produire, consommer,

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jeter » ne s’inscrit pas dans un développement durable. Face à une surconsommation des ressources et dans le but d’optimiser, de réduire et de limiter l’utilisation de ces

ressources, une transition vers une économie circulaire est incontournable. Selon, Lotfi Chraibi, spécialiste de l’économie circulaire et des ODD à l’ENSA de Tanger, tout modèle d’économie circulaire est une interaction directe avec un ensemble d’objectifs. Ce modèle d’économie circulaire favorisera l’activation et la concrétisation des 5 facteurs qui peuvent lancer et favoriser une démarche d’économie circulaire : 1. L’écoconception ou éco-innovation, qui est une forme de production qui intègre les exigences environnementales dès la conception du produit ; 2. La dimension de tout ce qui est réutilisation / re-fabrication ; 3. Le recyclage ; 4. L’élaboration d’un business model adéquat pour l’économie circulaire ; 5. La gouvernance. « Nous avons besoin d’une prise de conscience et d’une culture d’éco-

Stratégie nationale de développement durable (SNDD) 2030 : les 7 enjeux prioritaires

1. Gouvernance : consolider la gouvernance du développement durable, 2. Économie verte : réussir la transition vers une économie verte, 3. Biodiversité : améliorer la gestion et la valorisation des ressources naturelles et renforcer la conservation de la biodiversité, 4. Changement climatique : accélérer la mise en œuvre de la politique nationale de lutte contre le changement climatique, 5. Territoire sensible : accorder une vigilance particulière aux territoires sensibles, 6. Inégalités sociales et territoriales : promouvoir le développement humain et réduire les inégalités sociales et territoriales, 7. Culture : promouvoir une culture du développement durable.


Maroc

• Massimo Baggi, Ambassadeur de Suisse au Maroc

nomie circulaire qui doit s’instaurer dans notre société. Aujourd’hui, nous disposons de tous les éléments pour mettre en place les démarches de cette économie circulaire », tient à préciser M. Chraibi. Et d’ajouter : « À l’instar de plusieurs pays, nous avons tous les ingrédients pour imaginer une feuille de route nationale et impliquer toutes les parties prenantes, à savoir les acteurs économiques et les collectivités locales, tout en capitalisant les expériences et les initiatives réussies d’économie circulaire. Sans oublier de restructurer, organiser, intégrer le secteur informel opérant dans le domaine de la valorisation des déchets. »

L’OCP et l’économie circulaire : un nouveau souffle

En 2008, l’OCP a fait le choix de l’économie circulaire pour donner un nouvel élan à son engagement environnemental et a mis en place une vision pour prendre en charge toute la chaine de valeur. « L’objectif est de devenir champion de l’économie circulaire dans notre industrie. Notre ambition est grandiose et nous avons de nouvelles ambitions environnementales à la hauteur des aspirations de l’OCP », souligne Hanane Mourchid, Head of Economie Circulaire, Groupe OCP. Parmi les programmes projetés, celui de l’électricité : « nous comp-

tons atteindre 100 % d’électricité propre consommée dans toutes nos usines et mines », précise Hanane Mourchid. Ainsi, la totalité de la production électrique sera d’origine éolienne, solaire ou co-générée (25% de l’électricité propre nationale est produite par l’OCP). Le second programme concerne le zéro consommation d’eau conventionnelle. « En effet, la totalité de notre consommation d’eau sera issue du dessalement ou du traitement des stations d’épuration pour atteindre l’autosuffisance hydrique », poursuit Mme Mourchid. Une autre nouvelle approche adoptée par l’OCP s’articule en 3 étapes : - l’intégration en amont de la réhabilitation dans la planification des opérations minières ; - l’élargissement du périmètre de réhabilitation vers les zones adjacentes aux sites miniers ; - l’accompagnement à la création de projets agricoles structurants au niveau local.

Les déchets : un défi planétaire

Modèle OCP d’économie circulaire

Utilisation responsable des ressources : 1. Préservation de la ressource 2. Stockage et valorisation du phosphogyspe 3. Valorisation des by-products Réinventer les opérations pour le développement durable : 4. Préservation de la ressource eau 5. Efficacité énergétique et énergie propre 6. Gestion des effluents 7. Excellence opérationnelle 8. Approvisionnement responsable 9. Faible empreinte carbone Satisfaire le juste besoin de la planète : 10. Agriculture intelligente 11. Consommation customisée Création de la valeur via le recyclage et la transformation : 12. Réhabilitation minière 13. Valorisation des déchets

La gestion des déchets est un axe de tonnes de déchets annuellement prioritaire de l’économie circulaire. dans le monde entier sans laisser Améliorer la gestion de ces déchets de résidus », précise-t-elle. Acteur est un souci de plus en plus urgent au Maroc depuis 2007, Geocycle à résoudre. « Geocycle s’est dévedispose de 4 plateformes pour le loppé pour réduire au maximum les traitement des différents types de déchets d’entreprises et les recycler déchets : liquides, visqueux, pâteux, à l’aide de solutions intelligentes et solides banals ou encore dangedurables », explique Hind Baggad, reux. Directeur filière chez Geocycle. « En détournant les déchets municipaux des sites d’enfouissement, nous préservons chaque année l’équivalent de 85 terrains de football. Nous traitons également • Illustration de l'économie circulaire 14 millions FOOD MAGAZINE N° 111 15 Juin - 15 Juillet 2018

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L’Actu

Maroc

Centrale Danone Lourds dommages

The Future Of Waste Participation de Pomm’it

« Depuis le lancement de l’offre « Zine Bladi », à l’occasion du mois sacré de Ramadan, des rumeurs et des fausses informations ont été publiées sur la toile et principalement sur Facebook. Ces informations erronées touchent à la qualité des produits de Centrale Danone et pourraient altérer la confiance des consommateurs envers les produits de l’entreprise », apprend-on d’un communiqué de Centrale Danone. Centrale Danone dément ainsi vigoureusement ces rumeurs et fausses informations quant à la qualité de ses produits et tient à rassurer ses consommateurs , invitant les internautes à ne pas partager les informations douteuses sans en avoir au préalable vérifié la véracité. À ce titre, une page Facebook officielle est dédiée à fournir des éléments de réponse pour les consommateurs. Devant l’ampleur de la situation du boycott de son lait et ce, malgré les promotions et les multiples tentatives de sensibilisation sur la qualité de ses produits laitiers auprès des consommateurs, le leader de la production laitière prévoit une baisse significative du chiffre d’affaire consolidé d’environ -50%. Sur cette base, Centrale Danone a émis un profit warning anticipant, pour 1er semestre 2018, une baisse d’environ 20% de son chiffre d’affaires et un résultat net négatif d’environ -150 millions de dirhams, par rapport à un résultat net de 56 millions de dirhams à la même période de l’année précédente. Les retombés économiques sur l’entreprise sont en effet indéniables. Face à cette situation, l’entreprise a annoncé à ses 120.000 agriculteurs une réduction de ses volumes de collecte et s’est vu contrainte de mettre un terme aux contrats d’intérimaires de courte durée. De son côté, le gouvernement a appelé les citoyens « à apprécier la situation à sa juste valeur et à éviter davantage de dommages pour les agriculteurs, le secteur agricole et l'investissement national en général, et ce à la lumière de l'évolution du boycott du lait », annonce l’agence officielle MAP. Rappelons au passage que la filière laitière emploie 474.000 personnes et agrège la production de 400.000 producteurs autour de 82 industriels laitiers. L’amont agricole représente 5% de la production agricole nationale tandis que l’aval concentre 9% de la production des industries agroalimentaires. En matière d’emplois, la filière laitière génère 4% des emplois au Maroc et l’amont laitier représente 9% des emplois agricoles.

La start-up marocaine Pomm’it, sélectionnée comme seule start-up marocaine, est l’une des 2 startups africaines à prendre part à The Future Of Waste 2018 à Paris du 14 au 15 juin. The Future Of est un programme de recherche et d'innovation collaborative sur les objectifs de développement durable organisé par SoScience. Cette année, The Future Of a comme thématique les déchets alimentaires. L’idée est de permettre à des profils divers de se rencontrer autour d'une thématique commune afin de créer des collaborations d'innovation et de recherche pour répondre à des enjeux de société. De la première semaine du programme aux six mois d’accompagnement, SoScience met tout en œuvre pour créer un maximum d’opportunités financières et de soutien pour concrétiser les projets des participants. Cette année, seulement 40 participants ont été sélectionnés pour représenter leurs entités. Le Maroc fait partie de cette liste avec la sélection du plus jeune des participants de cette 5ème édition : Walid Ijassi, étudiant en Génie Industriel à l’ENSAM Casablanca et entrepreneur social, qui va représenter le Royaume avec sa start-up Pomm’it. À travers The Future Of Waste, les participants vont pouvoir s'étoffer en termes de connaissance et de relations, partager des idées pour le développement de leurs industries, et bâtir un réseau de jeunes leaders talentueux. The Future Of Waste est une opportunité pour Pomm’it de nouer des partenariats avec des acteurs de l’agroalimentaire durable à travers le monde, développer de nouvelles gammes, développer des solutions à une échelle globale plus durable, et ainsi s’appuyer sur la mission commune de réduire les pertes agricoles de petits arboriculteurs locaux par le biais de l’entrepreneuriat social.

Filière lait Une réunion rassemble éleveurs et professionnels du secteur En conséquence des appels au boycott ayant ciblé Centrale Danone et suite à la réduction de ses volumes de collecte de lait auprès de coopératives laitières, la Fédération Interprofessionnelle Marocaine du Lait (FIMALAIT) a demandé la tenue d’une réunion urgente avec le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts. Présidée par le Ministre Aziz Akhannouch, cette rencontre a eu pour objectif de discuter les graves difficultés survenues subitement dans le secteur et ayant confronté les éleveurs à une rupture de collecte de lait dans plusieurs régions. Les professionnels ont exprimé leurs vives inquiétudes et leur détresse face à cette situation et exposé les difficultés vécues sur le terrain par les éleveurs, paysans et producteurs de lait pour l’écoulement de leur production depuis la réduction par

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Centrale Danone de 30% de sa collecte de lait dans toutes les régions où elle opère. Ils ont souligné l’impact dévastateur de cette perturbation de la chaine de production chez les éleveurs, compromettant leurs revenus, leur capacité à rembourser leurs dettes et maintenir leurs investissements et par conséquent, une baisse des revenus de toute la filière. Les représentants de FIMALAIT ont appelé le gouvernement à une intervention d’urgence pour aider les producteurs et les éleveurs à surmonter ces difficultés. Les responsables de la filière ont exprimé lors de cette réunion tout le risque que comporte cette situation pour l'équilibres des emplois et des ressources des petits agriculteurs et la stabilité de l’économie rurale, appelant ainsi à trouver une issue à cette situation dangereuse.



L’Actu Arla Foods Ingredients Une calculatrice en ligne pour les substituts d'œufs Suite à une longue période de volatilité des prix des œufs, Arla Foods Ingredients a lancé une nouvelle technique de calcul pour aider les boulangeries à déterminer le gain qu’elles pourraient économiser en utilisant des substituts d'œufs dans leurs recettes. En effet, un certain nombre d'événements dans l'industrie mondiale de la production d'œufs a eu un impact sur les conditions du marché. En 2017 et 2018, les alertes aux États-Unis et en Europe impliquant la Salmonella et le pesticide Fipronil ont provoqué de grandes fluctuations des niveaux d'approvisionnement et des prix. Les flambées de grippe aviaire au Mexique, en Amérique et en Asie entre 2013 et 2016 ont également fait des ravages, créant un environnement très incertain pour les fabricants de gâteaux en particulier. Arla Foods Ingredients, qui fournit Nutrilac, substitut d'œufs à base de protéines de lactosérum, annonce qu'elle a remplacé jusqu'à 300 millions d'œufs l'an dernier et prévoit enregistrer des niveaux de demande plus élevés jusqu'en 2018. La société a développé une calculatrice en ligne qui permet aux boulangers de voir combien ils pourraient économiser en substituant certains des œufs qu'ils utilisent par des protéines de lactosérum. Conçues pour remplacer jusqu'à 50% des œufs dans une recette de gâteau, les protéines Nutrilac offrent une solution naturelle, sûre et hautement fonctionnelle à la volatilité du marché des œufs.

Boissons sans alcool Une nouvelle vague de consommation booste l’innovation Selon Welch’s Global Ingredients Group, spécialiste des ingrédients et PAI à base de raisin, de nombreux jeunes consommateurs boivent de l’alcool avec modération, voire s’abstiennent, créant une nouvelle demande, encore non satisfaite, sur le marché des soft drinks innovants. Pour cela, l’entreprise s’appuie sur des données en provenance des États-Unis, montrant une légère baisse des volumes de boissons alcoolisées. Une étude consommateurs de la banque d’investissement Berenberg révèle que la génération Z continuera à boire moins, en vieillissant, que les générations précédentes. Euromonitor International a même donné un nom à ces jeunes consommateurs évitant l’alcool : les « Clean Lifers » (dans son rapport Top 10 Global Consumer Trends for 2018), ajoutant que les besoins de cette catégorie n’étaient pas satisfaits par le marché des boissons. « Avec une croissance de la sobriété, il y a une frustration vis-à-vis de la pauvreté de la gamme en termes de boissons faiblement ou non alcoolisés, particulièrement pour les occasions de socialisation dans les bars et restaurants », indique Euromonitor. Face au potentiel intact pour de nouvelles propositions dans le marché des soft drinks, Welch’s Global Ingredients Group met en avant les avantages de ses jus de raisins Concord et Niagara, particulièrement adaptés à la formulation des « mocktails », ces cocktails sans alcool. Des jus qui apportent saveur, couleur, mais aussi polyphénols, et qui peuvent être gazéifiés.

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Emerson Acquisition d’Aventics Leader dans le domaine des technologies d'automatisation des fluides pour les applications de process et industrielles, Emerson a annoncé le 17 mai dernier qu'elle a approuvé les conditions de l'acquisition de la société Aventics du groupe Triton, au prix d'achat de 527 millions d'euros. Rappelons qu’Aventics est l'un des leaders mondiaux des produits et solutions d’automatismes pneumatiques. L'acquisition d'Aventics permet à Emerson d’accélérer son développement dans le marché de l’automatisation industrielle, qui s’élève à 13 milliards de dollars. En effet, Aventics étoffe et renforce la capacité d’Emerson à proposer des solutions uniques sur des marchés clés, tels que l'agroalimentaire, l'emballage, l'automobile et les équipements médicaux. L'élargissement de l'offre d'Emerson crée l'un des plus vastes portefeuilles produits couvrant une très large palette d’applications, des plus simples aux plus sophistiquées, intégrant des fonctions de diagnostic et de contrôle, pour améliorer la disponibilité et la performance des équipements, augmenter la sécurité et optimiser la consommation énergétique. Ces technologies complètent la capacité d'innovation et le leadership d'Emerson pour optimiser l'efficacité opérationnelle et les résultats des sites industriels grâce à la digitalisation, la détection et la surveillance de l'état des équipements. « Cette acquisition ajoute un portefeuille technologique reconnu et complémentaire à Emerson, créant de la valeur pour nos clients et augmentant les opportunités de croissance », déclare David N. Farr, Directeur Général d’Emerson.

Krones Prix iF Design pour son interface homme/machine Depuis 65 ans, les iF Design Awards récompensent l’excellence dans le design et l’expérience utilisateur. Cette année, Krones, spécialiste des lignes de remplissage et de conditionnement, a reçu un prix pour HMI, une interface homme/ machine connectée qui assure que l’opérateur comme la machine peuvent communiquer l’un avec l’autre en quelques fractions de seconde. Spécialement conçue pour l’industrie des boissons, son design est hygiénique. Elle constitue le point d’accès central au système de contrôle de la ligne. Grâce à une structure de navigation innovante, le contrôle par l’opérateur est intuitif et le contenu de l’écran peut être personnalisé en fonction des besoins.

Campus-Channel Les entretiens des écoles sont en ligne ! Campus-Channel, la plateforme 100% vidéo pour aider les étudiants dans leur choix de formation, annonce la mise en ligne sur son site (www.campus-channel.com) des vidéos tournées sur la thématique Sciences du vivant, Biotechs, Agro. En effet, plusieurs écoles ont joué le jeu et ont passé leur « Oral » sur Campus-Channel, un oral désormais disponible en replay. À noter que le découpage des vidéos par questions permet de sélectionner directement celles qui intéressent l’internaute.


Monde Hydrosol Les systèmes stabilisants et texturants boostent l’innovation Avec un chiffre d’affaires consolidé de 520 millions d’euros, le groupe hambourgeois Stern-Wywiol a enregistré une nouvelle fois une croissance à deux chiffres l’an passé. La société Hydrosol est l’un des moteurs de cette évolution du groupe. Au fil des dernières années, cette filiale est devenue l’un des leaders internationaux des systèmes stabilisants et texturants, et figure désormais dans le Top 3 de ce segment en Europe. Entre-temps, quelques 85% de ses produits sont exportés dans plus d’une centaine de pays. L’entreprise a mis en avant les raisons de son succès à l’occasion de la rencontre internationale de ses représentants qui a eu lieu récemment à Hambourg. Le développement de produits alimentaires porteurs d’avenir, qui anticipent les tendances, requiert une activité de recherche intense, basée sur l’observation attentive du marché, ainsi que la mise en œuvre de technologies avancées très diversifiées. C’est la raison pour laquelle plus de 20% des quelques 150 collaborateurs d’Hydrosol travaillent dans le domaine Recherche & Développement. Une étroite collaboration avec les structures de distribution locale se révèle également très importante pour le succès à l’internatio-

nal. Ce sont là des conditions sine qua non pour que les chercheurs et les technologues puissent développer des concepts de produits porteurs pour les clients du monde entier. Tel est un des constats qui est ressorti des discussions menées pendant la rencontre internationale des représentants d’Hydrosol, qui a réuni pendant deux jours 110 participants venus de 51 pays. Les systèmes stabilisants et texturants sur mesure font naître des idées nouvelles, porteuses d’innovation, qui ouvrent aux fabricants un potentiel supplémentaire de création de valeur. Hydrosol a ainsi présenté aux partenaires de son réseau de vente international des solutions pour le vaste domaine des alternatives aux produits laitiers. À l’aide de systèmes stabilisants et texturants spécifiques, il est possible de conférer des propriétés très proches de celles des produits fabriqués au lait de vache. Le portefeuille s’étend des desserts fermentés aux glaces véganes en passant par les substituts de fromage. Au cours d’une dégustation, les représentants d’Hydrosol ont pu se convaincre de la qualité de près d’une centaine de nouveautés.

Beneo Palatinose™ Amélioration prouvée de la performance des athlètes

Afrique du Sud Nouveau siège pour AGCO Africa

Menée par le professeur Daniel König et son équipe du département des sports de l’université allemande de Fribourg, une étude scientifique montre que l’absorption de Palatinose™ permet aux athlètes pratiquant une activité d’endurance d’améliorer la stabilité du profil glycémique et d’augmenter l’oxydation des graisses. Par conséquent, les performances des cyclistes de l’étude se sont avérées supérieures après avoir consommé Palatinose™ plutôt qu’une maltodextrine. L’objet de cette étude croisée et randomisée en double aveugle était de comparer les effets de Palatinose™ et d’une maltodextrine sur le changement de source d’énergie (les graisses ou les glucides) et leur impact sur la performance sportive. « Les résultats de cette étude montrent que, en tant que source d’énergie stable et prolongée, Palatinose™ de Beneo améliore l’oxydation des graisses lors des exercices d’endurance et freine l’augmentation de la glycémie », explique Anke Sentko, Vice President Regulatory Affairs and Nutrition Communication chez Beneo. « En améliorant la capacité d’oxydation des graisses pendant l’exercice de forte intensité, l’organisme conserve du glycogène pour le sprint final, ce qui permet aux athlètes d’obtenir de meilleurs résultats. Palatinose™ est une source de glucides innovante dans le domaine du sport. Les athlètes et les sportifs qui l’intègrent à leur programme d’entraînement quotidien affirment que cette source d’énergie stable et prolongée fait une différence. Sur le marché de la nutrition sportive, il existe bel et bien une demande pour de tels produits et les résultats de cette étude invitent les fabricants à développer des solutions permettant aux sportifs d’atteindre leurs objectifs. »

La société américaine AGCO, un leader mondial dans le domaine de la conception, de la fabrication • De g. à dr. : Nuradin Osman et de la distribution de matériel (Vice-Président d’AGCO et Direcet de solutions agricoles, vient teur général Afrique), S.E . Emmanuel Mwamba (Haut Comd’inaugurer le nouveau siège missaire an Afrique du Sud de la de sa filiale AGCO Afrique à JoRépublique de Zambie), Prof. Dr hannesburg, en Afrique du Sud. Martin Richenhagen (Président À cette occasion, Martin Richeet PDG de AGCO) et Gary Collar hagen, PDG d’AGCO, a souligné (Vice-président Senior et Directeur Général pour la région Asie-Pacila vision et la stratégie d'AGCO fique et Afrique d’AGCO). pour faire évoluer la prospérité agricole africaine : « avec des ventes mondiales de 8,3 milliards US$, AGCO réalise des investissements majeurs en Afrique afin de développer la sécurité alimentaire et soutenir une productivité durable grâce à la technologie et à l’innovation. En tant que « premier moteur » de l'innovation, nous nous confrontons de front au défi de plus de nourriture avec moins de ressources. » L'ouverture du nouveau siège social à Johannesburg est seulement une partie de l'infrastructure en développement continu d'AGCO sur le continent qui a vu aussi l'établissement d'entrepôts de pièces détachées, du futur centre de formation et d'agriculture d'AGCO en Zambie et d'une coentreprise pour produire des tracteurs en Algérie. La société s'apprête également à développer son implication dans le projet Agri-Parks, système d'innovation en réseau de services d'agro-production, traitement, logistique, marketing, formation et extension. « L'approche de la société qui consiste à « servir l'Afrique à partir de l'Afrique » est centrale dans notre stratégie visant à accélérer et à approfondir la croissance agricole sur le continent. Afrique – voici venir ton heure », a déclaré Gary Collar, Vice-président Senior et Directeur Général pour la région Asie-Pacifique et Afrique d’AGCO. FOOD MAGAZINE N° 111 15 Juin - 15 Juillet 2018

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L’Actu (en Dollars/Tonne)

Zoom sur les ventes de… LAIT Ventes (valeur)

Croissance annuelle (valeur)

2014

5.505,40 MDH

3,1% 2013-2014

2015

5.609,30 MDH

1,9% 2014-2015

2016

5.690,00 MDH

1,4% 2015-2016

2017

5.781,90 MDH

1,6% 2016-2017

2018*

5.952,20 MDH

2,9% 2017-2018

2019*

6.163,10 MDH

3,5% 2018-2019

(Source : Les Echos)

Prix internationaux du cacao, du jus d’orange et du café

(Source : Euromonitor International – ventes en distribution moderne et traditionnelle)

Baromètre des exportations

(Source : Les Echos)

À fin mars 2018, soit après trois mois de campagne, les exportations sont toujours en baisse, même si celle-ci est moindre qu’en janvier et février. Les exportations de produits végétaux transformés reculent ainsi de -16%par rapport à la même période de la campagne précédente, tandis que les produits de la pêche affichent -3%. Les exportations atteignent ainsi : • 74.814 T pour les produits végétaux transformés (t -16% par rapport à fin février 2017) • 139.318 T pour les produits de la pêche (t -3%) Tendances des exportations 2017/2018 (évolution en volume par rapport à fin mars 2017, cumul au 31 mars 2018, soit 3 mois de campagne)

Prix internationaux des produits laitiers

Produits végétaux Fruits et légumes surgelés s +12% Epices & herbes s +8% Conserves d’olives t -5% Huiles végétales, vins t -55% Par marché Asie s +337% Union Européenne t -4% ALENA t -13% Maghreb t -58% Produits de la pêche Farine et huile de poisson s +10% Conserves de poisson s -0,2% Semi-conserves t -1% Produits congelés t -10%

(Source : USDA)

Par marché Autre Europe s +13% Amérique du Sud s +11% Autre Afrique s +6% Union Européenne t -18%

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Source : EACCE. NB : changement des dates de la campagne, avec référence à l’année civile)

Prix internationaux du blé, du soja, de l’huile de palme et du sucre

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* Estimations

Cours des matières premières

Tableau de Bord


Veille Réglementaire

Maroc Arrêté du Ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts n° 2985-17 du 18 safar 1439 (7novembre 2017) – BO6656 Cet arrêté porte reconnaissance du label agricole « Fromage de Chamelle du Sahara » et homologation du cahier des charges y afférent. Arrêté du Ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Économie numérique n° 462-18 du 25 joumada I 1439 – BO6656 Cet arrêté porte la désignation du président du Comité Marocain d’accréditation (COMAC). Décret n° 2-17-594 du 16 joumada II 1439 (5 mars 2018) – BO6656 Ce décret institue la commission nationale de coordination pour

la facilitation des procédures du commerce extérieur. Décret n° 2-18-13 du rejeb 1439 (26 mars 2018) – BO6666 Ce décret porte sur l’aide de l’État pour la certification des produits agricoles obtenus selon le mode de production biologique. Arrêté du Ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts et du Ministre de la santé n° 2454-17 du 3 joumada II 1439 (20 février 2018) – BO6666 Cet arrêté fixe les limites maximales autorisées de résidus des produits pharmaceutiques dans les produits primaires et les produits alimentaires. Arrêté du Ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des

eaux et forêts et du Ministre de la santé n° 120-18 du 3 joumada II 1439 (20 février 2018) – BO6666 Cet arrêté modifie l’arrêté conjoint du Ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts et du Ministre de la santé n° 164316 du 23 chaabane 1437 (30 mai 2016) fixant les limites maximales autorisées des contaminants dans les produits primaires et les produits alimentaires. Arrêté du Ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts n° 2067-17 du 23 kaada 1438 (16 août 2017) – BO6666 Cet arrêté est relatif à l’agrément de la société « CCPB Maroc Sarl » pour le contrôle et la certification des productions biologiques.

Union Européenne Règlement d'exécution (UE) 2018/791 de la Commission du 31 mai 2018 Ce règlement modifie le règlement (CE) n° 690/2008 reconnaissant des zones protégées, exposées à des dangers phytosanitaires particuliers, dans la Communauté. Décision d'exécution (UE) 2018/793 de la Commission du 28 mai 2018 Cette décision est relative à l'apurement des comptes des organismes payeurs des États membres en ce qui concerne les dépenses financées par le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) pour l'exercice financier 2017 [notifiée sous le numéro C(2018) 3174].

Décision d'exécution (UE) 2018/794 de la Commission du 28 mai 2018 Cette décision est relative à l'apurement des comptes des organismes payeurs des États membres en ce qui concerne les dépenses financées par le Fonds européen agricole de garantie (FEAGA) pour l'exercice financier 2017 [notifiée sous le numéro C(2018) 3194]. Décision d'exécution (UE) 2018/820 de la Commission du 31 mai 2018 Cette décision accorde aux PaysBas une dérogation demandée en application de la directive 91/676/CEE du Conseil concernant la protection des eaux contre la pollution par les nitrates

à partir de sources agricoles [notifiée sous le numéro C(2018) 3222]. Décision (UE) 2018/813 de la Commission du 14 mai 2018 Cette décision concerne le document de référence sectoriel relatif aux meilleures pratiques de management environnemental, aux indicateurs de performance environnementale spécifiques et aux repères d’excellence pour le secteur de l’agriculture au titre du règlement (CE) n° 1221/2009 du Parlement européen et du Conseil concernant la participation volontaire des organisations à un système communautaire de management environnemental et d’audit (EMAS).

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Salon

Italie

Ipack-Ima et Meat-Tech

Deux fois plus de visiteurs !

IPACK-IMA

Les salons Ipack-Ima et Meat-Tech, qui se sont tenus conjointement à Milan, Italie, du 29 mai au 1er juin derniers, ont fermé leur porte sur une note très positive. En effet, il s’agit des éditions les plus réussies de l’histoire de ces deux événements, avec un boom dans le visitorat et une croissance particulièrement forte des visiteurs internationaux. Retour sur ces 4 journées dédiées au process et au packaging. Florence CLAIR

L

es chiffres sont éloquents et attestent des bons résultats des campagnes de communication internationale menées par les organisateurs : les 1.503 exposants, soit 9,6% de plus que lors de la dernière édition, en 2015, ont bénéficié d’un espace de 62.000 m2 (+11%). Le nombre d’exposants étrangers a explosé, à +17%. Quant aux visiteurs, ils furent 68.802 à parcourir les allées des deux événements, un record - et plus du double de l’édition 2015 ! Parmi ces visiteurs, 18.577 provenaient de l’étranger, représentant 146 pays, soit 27% du nombre total de visiteurs et deux fois et demi plus qu’en 2015. La portée internationale d’Ipack-Ima, salon du process et du packaging, et de Meat-Tech, salon du process et du packaging pour l’industrie de la viande, se répartit comme suit : Europe (près de 57% des visiteurs internationaux), Asie (20%), Méditerranée (15%) et Amé-

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riques (environ 10%). Sur la région méditerranéenne, Algérie, Égypte, Maroc et Tunisie étaient les pays les plus représentés. « C’est un indicateur que le salon est vu comme un événement international clé pour les opérateurs de cette région », estiment les organisateurs. Un succès qui s’est avéré également en ligne, avec plus de 600.000 vues du catalogue interactif et 870.000 visiteurs sur le site internet. Quant aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn), les deux salons ont généré 2,45 millions d’interactions sur les 3 derniers mois.

Organisation et professionnalisme Pour les organisateurs, ce succès est le résultat du relan-

cement des salons par Ipack-Ima Srl en collaboration avec Ucima et Fiera Milano. « Tous deux ont fait des contributions significatives en termes d’organisation et de professionnalisme. » Le choix de membres d’Ucima, fédération des fabricants italiens de machines d’emballages, de revenir sur ce salon, accompagnés d’autres entreprises internationales du secteur, a contribué à attirer davantage de visiteurs, grâce à une offre plus étendue, allant des équipements de process et de packaging jusqu’au marquage et à la robotique, en passant par les matériaux et technologies de fin de ligne et de traçabilité. L’organisation des halls, non pas en fonction des technologies mais en fonction des filières industrielles, a permis une visite plus fluide pour les acheteurs professionnels, qui ont ainsi pu optimiser leur temps. Enfin, la tenue conjointe avec trois autres salons membres de The Innovation Alliance - Plast, Print4All, et Intralogistica Italia - a contribué au succès de ce « 5 événements en 1 », avec un total de 105.110 visiteurs.


Maroc

Mahal Expo

7ème édition à Béni Mellal Après Meknès, Casablanca et Marrakech, qui ont abrité deux éditions chacune, Mahal Expo (Maroc Halal Expo), salon international des professionnels du halal, fera escale à Béni Mellal les 29 et 30 juins prochains. Par ce choix géographique, l’événement veut s’inscrire dans la dynamique de valorisation des produits agricoles de la région et de la mise en service de l’Agropole de Béni Mellal. Florence CLAIR

A

vec l’appui du Conseil Régional, du Centre régional d’investissement, de la Chambre d’Agriculture, et de plusieurs partenaires publics et privés, Mahal Expo « présentera les opportunités d’investissement déjà identifiées dans les filières agrumes, olives, pommes, grenades, niora… et fera le lien avec les marchés internationaux du halal et du bio », annoncent les organisateurs.

Producteurs, mais aussi certificateurs et organismes d’appui à l’export seront réunis sur le salon, pour travailler ensemble sur les opportunités offertes sur un marché mondial du halal estimé à plus de 700 milliards US$.

7 pays

Outre le Maroc, 7 pays seront représentés sur l’exposition : Côte d’Ivoire, Pakistan, Angleterre, France, Espagne, Italie, Hollande. Des experts animeront un programme de conférences et seront disponibles pour des rendez-vous BtoB pré programmés. L’Afrique sera notamment à l’honneur à travers une conférence sur les opportunités pour le halal en Afrique

Olivtech et Ekoloji

de l’Ouest, présentée par Halal Côte d’Ivoire, premier certificateur reconnu dans la région ouest-africaine. Il faut savoir que d’ici 2030, les musulmans d’Afrique noire seront un peu plus nombreux que ceux d’Afrique du Nord. De plus, l’Afrique est actuellement le second marché halal au niveau mondial, avec près de 156 milliards US$, derrière l’Asie (418 Mrd $). « Tout l’enjeu sera pour les Africains de ne pas devenir de simples consommateurs de produits halal importés, mais au contraire de pourvoir à leurs besoins, en créant un grand marché intégré. C’est l’une des ambitions de Mahal Expo », souligne Mohamed El Ouahdoudi, Directeur de Mahal Expo.

Turquie

4 jours savoureux ! La 8ème édition d’Olivtech, salon de l’oléiculture, des produits laitiers, du vin et des technologies, et la 9ème édition du salon des produits bio, Ekoloji Izmir Fair, se sont tenues sous la bannière conjointe « Gurme Izmir » durant 4 jours, du 9 au 12 mai derniers à Izmir, en Turquie. Florence CLAIR

O

livtech a rassemblé cette année 220 exposants, dont deux italiens. Le panel des visiteurs était beaucoup plus large, en provenance de tout le pourtour méditerranéen, mais aussi du Golfe et d’Europe : Tunisie, Jordanie, Liban, Iran, Egypte, Irak, Algérie, Arabie Saoudite, Maroc, Palestine, Italie, Espagne, Grèce, Pologne et Hollande. Tous ont eu l’opportunité de rencontrer des producteurs turcs d’huile d’olive, d’olives, de produits laitiers et de vins afin d’étudier les possibilités de partenariats commerciaux.

De nombreuses dégustations étaient au programme, avec des ateliers conduits par des experts et des démonstrations de chefs de cuisine, dont le hollandais Wilco Van Herpen.

Rendez-vous inédit pour le bio

Pour la première fois durant Ekoloji, Bio-Foundation Switzerland a organisé un congrès d’une journée, intitulé « Regional Organic Trade & Marketing Platform - Bridging Organic Production with Consumer Markets ». Deux ateliers, l’un pour les exportateurs, l’autre pour les distributeurs, ont mis

en lumière les règles de commerce avec l’UE et les États-Unis, l’importance de l’éthique et du commerce équitable, l’image de la Turquie sur les marchés importateurs de produits bio ou encore les défis à relever sur le marché intérieur.

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L’Interview MAScIR, la Fondation Marocaine pour les Sciences Avancées, l’Innovation et la Recherche, est une institution à but non lucratif ayant pour objectif la promotion de la recherche scientifique et le développement technologique, en vue d’une nouvelle économie du savoir au Maroc. MAScIR intervient dans presque tous les domaines, dont l’agriculture et l’agroalimentaire. Allant d’une simple prestation d’analyse à la réalisation de projets d’expertise ou de R&D sur plusieurs années, MAScIR compte aujourd’hui à son actif plus de 160 brevets, dont au moins 10 % peuvent faire l’objet d’un transfert technologique vers des start-up, PME ou industriels. peuvent faire l’objet d’un transfert technologique vers des start-up, PME ou industriels.

Comment cela se passe concrètement avec un industriel par exemple ? MAScIR a, aujourd’hui, deux approches distinctes avec les industriels. La première consiste à proposer des solutions issues de la veille technologique et/ou des projets internes sous forme de prototypes. La deuxième approche consiste,à partir de l’expression du besoin et la rédaction d’un cahier des charges spécifique de la part de l’industriel, à lui proposer et développer la solution innovante qui va répondre à son besoin particulier. Pour cela, nous démarrons toujours nos échanges avec les industriels par la signature d’un accord mutuel de non divulgation (NDA). En fonction de ces échanges, plusieurs modes de collaboration sont envisageables : soit sous forme de « contrat R&D client », dans ce cas MAScIR développe la solution innovante qui répond au besoin du client et la propriété intellectuelle revient exclusivement au client ; soit sous forme de « co-développement » qui entraine un cofinancement et une propriété intellectuelle partagée entre MAScIR et le client. Et enfin sous forme de « prestations d’analyses ».

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En effet, la plateforme technologique de haut niveau de MAScIR permet aujourd’hui d’offrir une large gamme de prestations, aussi bien aux partenaires industriels qu’académiques. Quels sont les résultats attendus lors de la collaboration avec un industriel ? Tout d’abord, il faut préciser que les résultats attendus sont définis lors de la validation du cahier des charges, avant le démarrage du projet. Sur nos collaborations antérieures avec des industriels nationaux ou internationaux, les résultats obtenus sont généralement une amélioration de produit ou de process, une expertise permettant de mieux comprendre une défaillance ou une non-conformité, un développement d’un nouveau produit ou d’une nouvelle solution. Combien de brevets avez-vous développés jusqu’à aujourd’hui? MAScIR, à travers ses ressources humaines et sa plateforme technologique, démontre qu’il est possible d’innover au Maroc et de produire des solutions d’un niveau international. Nous avons un portefeuille de plus de 160 brevets, dont au moins 10%

Donnez-nous une idée sur les différents projets réalisés de manière générale jusqu’à aujourd’hui, notamment dans le secteur agroalimentaire. En tant que centre de R&D orienté recherche appliquée, MAScIR a réalisé plusieurs projets avec des entreprises de différentes tailles, nationales et internationales, soit dans le cadre des appels à projets ou dans le cadre de contrats client. Sans être exhaustif, nous pouvons citer : Groupe OCP, Masen, Lesieur Cristal, Afrique Câbles, Cosumar, ADM, ONCF, Lear, Eléphant Vert, Dari Couspate, INCO, Optitronix… Dans le secteur de l’agroalimentaire, nous avons déjà finalisé des projets d’inspection visuelle ou industrie 4.0 en fonction des besoins de nos clients, ainsi que des projets d’amélioration des emballages ou de développement de solutions d’analyse mobile pour le sol ou l’huile d’olive. Nous venons de démarrer des projets très ambitieux pour la smart agriculture. Combien votre fondation comptet-elle de personnes et avec quels profils,et en quoi consiste votre centre de recherche en termes de matériels ? MAScIR compte environ une centaine de chercheurs, ingénieurs et étudiants chercheurs. En plus des compétences techniques et scientifiques, les ressources humaines de MAScIR ont une expérience reconnue en management des équipes, gestion des projets, gestion de la qualité, enseignement et encadrement des thésards. MAScIR dispose d’une plateforme technologique sur 1.500 m² composée de :


Nawal Chraibi, Directrice Générale par intérim de MAScIR

- Plateforme Matériaux et Nanomatériaux disposant d’équipements à très haute performance (RMN, MEB, Rayons X, Chromatographie, PVD, simulateur solaire…) et d’un laboratoire d’optique photonique, - Plateforme Microélectronique pour la conception et la fabrication des puces électroniques, dotée de 2 salles blanches (classe 1000 et 10000) et d’un laboratoire de fiabilité, - Plateforme Biotechnologie permettant de répondre aux besoins de la recherche dans les domaines de la biotechnologie végétale et biomédicale. Comment se fait la valorisation et la commercialisation de vos diffé-

rents produits ou services ? La valorisation de nos produits se fait via un transfert de technologie vers les PME et industriels selon des modèles de licence ou cession de brevet en fonction de la nature du projet. À défaut, par la création de start-up. Développez-vous des synergies avec des centres de recherche à l’étranger ? Au Maroc ? Oui, nous avons noué de nombreux partenariats au niveau national et international avec des centres de recherches et des universités. Ces partenariats sont généralement consolidés dans le cadre de consortium pour répondre à des appels à projets nationaux et/ou européens

(type H2020). Quels messages souhaitez-vous adresser à nos lecteurs ? Le message principal est que MAScIR,à travers ses ressources humaines et sa plateforme technologique, démontre qu’il est possible d’innover au Maroc et de produire des solutions d’un niveau international. MAScIR peut apporter une réelle valeur ajoutée à nos PMEs et industriels pour monter dans la chaine de valeur et accéder à la R&D au même titre que leurs concurrents.

Propos recueillis par Maria MOUHSINE

Parcours

Titulaire d’un DEUG Gestion et économie appliquée (GEA) et d'une maîtrise des sciences de gestion de l’Université Paris Dauphine, Nawal Chraibi a débuté sa carrière professionnelle au sein d’Ernst & Young à Paris, en 2000. Au bout de 5 ans, elle rejoint Mazars et Guerard à Paris. En 2007, Nawal Chraibi fait son come back au Maroc, où elle occupe le poste de Directeur Financier Adjoint et Contrôleur financier de projet à Alcatel Lucent Maroc à Rabat. En 2009, Mme Chraibi rejoint la Fondation Marocaine pour les Sciences Avancées, l’Innovation et la Recherche, MAScIR, en tant que Directrice Support en charge de la direction financière et administrative, ressources humaines et système d’informations, avant de devenir en 2016 sa directrice générale par intérim.

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Focus

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© beeboys - Fotolia.com

GRANDE DISTRIBUTION

• Malgré un développement soutenu des enseignes de grande distribution et l’arrivée de nouveaux acteurs, le commerce traditionnel s’accapare toujours 80% des ventes dans le secteur alimentaire • Le pouvoir d’achat et l’informel restent les principaux freins au développement des GMS • Une grande partie de la population marocaine ne se rend jamais en grande surface • Les grands distributeurs misent sur le développement de leur réseau sur tout le Royaume, avec des formats permettant davantage de proximité avec les clients potentiels • Qualité, prix, traçabilité et même facilités de paiement : les services sont au rendez-vous

Grande distribution

Développement, relations avec les fournisseurs... notre dossier ! Distribution moderne Vers plus de proximité et de services

FOOD MAGAZINE N° 111 15 Juin - 15 Juillet 2018

page 29

La grande distribution et ses fournisseurs Des querelles intestines page 34


Focus Grande distribution

Distribution moderne

Vers plus de proximité et de services La distribution alimentaire au Maroc est largement dominée par le circuit traditionnel, tandis que la distribution moderne, caractérisée par les Grandes et Moyennes Surfaces (GMS), ne représente que 20% des ventes selon les statistiques d’Euromonitor International. Pour gagner des parts de marchés, les enseignes comptent étendre le maillage de leur réseau pour se rapprocher de leurs clients potentiels. Florence CLAIR et Maria MOUHSINE

A

u Maroc, les modes de consommation ont beaucoup évolué et se sont « occidentalisés » à partir des années 90, ce qui a favorisé l’implantation des grandes surfaces et de centres commerciaux. C’est d’ailleurs en 1991 que la première grande surface marocaine, Marjane, a vu le jour à Rabat. Depuis, le nombre de grandes surfaces a augmenté de manière considérable pour dépasser les 500 points de vente et couvrir une grande partie du territoire

marocain. Aujourd’hui, 4 grandes enseignes s’accaparent le marché de la grande distribution au Maroc. Il s’agit des marques du groupe Cofarma (Marjane-Acima), qui occupaient la moitié des surfaces de vente du commerce moderne fin 2016 (cf. tableau ci-dessous), suivies de Label’Vie (30%) et d’ Aswak Assalam et Bim, qui se partagent les 20% restants. Marjane Holding, filiale du groupe ONA créée en 1990, est considérée comme le leader de la grande distribution

Chiffres par enseigne au 31/12/2016 Catégorie

Groupe Cofarma

Nombre de magasins

Surface de vente en m2

Part de marché en m2

81

290 962

52,6 %

dont Marjane

Hypermarché

38

236 688

42,8 %

dont Acima

Supermarché

42

54 074

9,8 %

dont Otop

Supermarché

1

200

0,04 %

Aswak Assalam

Hypermarché

12

44 700

8,1 %

BIM

Supermarché

335

50 098

9,1 %

Leader Price

Supermarché

2

800

0,1 %

69

166 100

30,1 %

Groupe Label’Vie dont Atacadao

Hypercash

11

61 150

11,1 %

dont Carrefour Market

Supermarché

51

64 950

11,8 %

dont Carrefour

Hypermarché

7

40 000

7,2 %

499

552 660

Total

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(Source : Label’Vie)

Enseignes

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Focus récente d’un certain nombre de magasins spécialisés, répondant à la montée en puissance de la demande sur certains produits, comme les produits biologiques. Ainsi, La Vie Claire Maroc, supérette spécialisée dans les produits bio, compte aujourd’hui un réseau de trois magasins et une plateforme de e-commerce (www. lavieclaire.ma) ; elle travaille en tandem avec Distribio, une société de distribution B2B de produits biologiques certifiés, qui fournit environ 700 points de vente sur l'ensemble du territoire national avec une forte concentration sur les villes. • Leader Price.

au Maroc avec ses hypermarchés Marjane et ses supermarchés Acima (nés en 2002 suite à un partenariat avec l’enseigne française Auchan). Marjane a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de plus de 10 Mrd DH, tandis qu’Acima atteignait 1,55 Mrd DH. Second groupe en termes de nombre de magasins et de surface de vente, Label’Vie a ouvert son premier supermarché en 1986 à Rabat. Signataire d’un contrat d’exclusivité pour le Maroc avec Carrefour et ayant racheté Metro Maroc en 2010, le groupe décline son offre en supermarchés Carrefour Market et Carrefour Gourmet, hypermarchés Carrefour et hypercash Atacadao, le tout pour un CA 2016 de 7,56 Mrd DH. Les magasins de hard discount Bim, connaissent une croissance à deux

chiffres, avec un CA d’un peu plus de 2 Mrd DH en 2016, et ambitionnent de disposer d’un réseau de plus de 440 points de vente d’ici fin 2018. De nouveaux acteurs sont apparus récemment, comme Leader Price, enseigne du groupe Casino, qui est arrivée au Maroc en 2016 et compte à ce jour 6 magasins sur Casablanca, pour des superficies allant de 70 à 500 m2. Son concept : le soft discount, alliant prix, confort du client et large gamme de produits. « Le CA de notre activité se chiffre en millions de dirhams, affichant une évolution à deux chiffres par rapport à l’année précédente », déclare Nicolas Belleteste, Vice-Président de LP Distribution, société détentrice de la marque Leader Price au Maroc. Citons également l’émergence

(Source : Euromonitor International)

Répartition des ventes dans la distribution moderne par type de magasin en 2017

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• Carrefour Gourmet Vélodrome

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Distribution moderne vs distribution traditionnelle

Malgré l’évolution notable de la distribution moderne, le traditionnel résiste toujours de par les avantages qu’il présente, comme la proximité, l’adaptabilité, les facilités de paiement et la possibilité d’acheter les produits en petites quantités. Les résultats de l’enquête du Groupe Sunergia (cf. encadré page 32) sont à ce titre parlants : 36% des Marocains interrogés lors d’une enquête ont indiqué ne jamais se rendre en GMS. De son côté, « depuis son avènement, la grande distribution a permis d’introduire des notions qui étaient jusque là inconnues ou peu pratiquées, notamment : le juste à temps dans les livraisons, la diversification des produits, mais aussi la mise en place de la chaîne du froid, indispensable aux produits


Focus Grande distribution

• La Vie Claire Maroc

frais périssables », note la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM) dans une fiche marché consacrée au secteur et parue en 2015. Notons que la grande distribution est à dominante alimentaire et a enregistré en 2017 un chiffre d’affaires de 43 milliards DH (source : Euromonitor International). Cette croissance rapide est principalement due aux avantages perçus par les consommateurs, dont l’affichage des prix, la diversité de l’offre et les prix attractifs, notamment sur une large gamme de produits importés. Sans oublier que pour certaines familles, se rendre au supermarché constitue une occasion de sortie. Pour Jamil Benhassain, Directeur Général adjoint de VCR-Sodalmu, « aujourd’hui, le consommateur cherche la qualité et veut faire ses courses dans un endroit qualitatif. »

Un défi : élargir le panel de consommateurs… Le frein principal au développement de la grande distribution au Maroc reste sans nul doute le pouvoir d’achat des consommateurs - alors que dans les pays les plus avancés, c’est l’inverse : les GMS sont plébiscitées parce que vendant moins cher que les petits commerces. « Au Maroc, la

distribution moderne est largement corrélée au pouvoir d’achat, qui ne lui permet pas de bien se développer », confirme un opérateur de l’agro-industrie, fournisseur de GMS. Un pouvoir d’achat qui favorise la domination des épiceries et souks de quartier. « Notre concur-

rent n°1 reste les modes de distribution traditionnels », estime Nicolas Belleteste. Label’Vie liste également d’autres obstacles pouvant entraver le développement des GMS : le manque de formation adaptée aux besoins du secteur et donc de personnel qualifié ; le manque d’organisation des filières produits frais, induisant des difficultés d’approvisionnement ; les faiblesses des secteurs logistique et transport (multiplication des intermédiaires) ; ou encore la cherté du foncier et de l’immobilier commercial. « Pour nous la seule menace serait de ne pas tenir nos promesse et nos engagements : la promesse d’apporter un mode de consommation sécurisé et accessible au meilleur rapport qualité prix, et l’engagement d’élargir l’accès à la distribution moderne à toutes les couches de la population au Maroc », explique Nicolas Belleteste. Une des clés de croissance consiste donc à développer le réseau pour toucher davantage de consommateurs, tout en leur proposant une offre qualitative et diversifiée, de nouveaux services, etc.

Rawaj soutient la modernisation de la distribution au Maroc

Le secteur du commerce en général est l’un des piliers de l’économie nationale. Il contribue à la création des richesses avec une part de 12,8% du PIB et représente 2,5% du volume des investissements étrangers, selon une étude réalisée en 2011 par Mazars. Il revêt également une importante dimension sociale : en effet, il constitue une source de revenu pour près de 1,2 million de personnes, soit 13% de la population active marocaine. Le plan Rawaj pour le développement et la modernisation du secteur du commerce et de la distribution a pour objectif d’assurer au consommateur l’accès à l’offre de produits et d’accompagner les acteurs du commerce dans leur développement. Ainsi, grâce à cette stratégie lancé en 2008 par le gouvernement, la surface dédiée aux grandes et moyennes surfaces est passée de 22 hectares en 2008, à 38 hectares en 2012. Aujourd’hui, le plan Rawaj prévoit à l’horizon 2020 (source : CFCIM) : • L’amélioration de la supply-chain (fournisseur, distributeur, détaillant) ; • Le développement de plateformes logistiques et la modernisation du commerce de proximité (labellisation, centrales d’achats, réseautage des commerçants…) ; • La création de 600 grandes surfaces, dont 50 hypermarchés ; • La création de 15 grands centres commerciaux ; • La création de 15 outlets ; • L’augmentation de la part du commerce intérieur dans le PIB national qui devrait passer de 10% actuellement, à 15% en 2020.

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Focus attentifs à l’actualité de notre marque au Maroc et vous en saurez plus d’ici quelques temps », révèle Nicolas Belleteste. Chez Label’Vie, les perspectives de croissance sont également importantes, en lien avec l’émergence d’une classe moyenne, la croissance démographie, l’urbanisation et l’évolution des habitudes de consommation. Ainsi, le groupe déclare, dans sa dernière note d’information : « le développement des enseignes de la GMS dans les petites et moyennes

Ainsi, pour fidéliser ses clients, Aswak Assalam s’est inspiré des facilités de paiement des épiceries et vient de lancer sa première carte de paiement en différé, « L’carnet ». Cette carte permet au client de payer ses courses en différé, sans intérêts, dans l’ensemble des hypermarchés de l’enseigne. Pour sécuriser les paiements, cette carte est destinée aux entreprises : les achats sont en effet prélevés chaque fin de mois sur le salaire du bénéficiaire, ces achats étant limités à un montant fixé par les parties prenantes. « Le marché se structure vite et nous en sommes un des acteurs. Nous avons une responsabilité dans cette évolution et notre ambition est d’accompagner les attentes des consommateurs du Royaume. Il faut toutefois que la confiance entre la distribution moderne et les consommateurs s’installe, qu’ils sachent ce qu’ils pourront y trouver comme bénéfice et bien entendu que nous allons leur apporter nos services partout où ils se trouvent », souligne pour sa part M. Belleteste. LP Distribution a pour ambition de disposer de plus de 50 magasins Leader Price d’ici quelques années. Pour attirer les consommateurs, cette enseigne mise sur la proximité et l’accueil, avec des magasins à échelle humaine, pour des courses faciles et rapides. Un programme régulier de promotions sur les produits locaux et les MDD complète l’offre. « Pour le reste du dispositif de fidélisation et d’encouragement en direction de nos clients nous vous invitons à rester

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Un Marocain sur 3 ne se rend jamais en GMS !

C’est l’une des informations clés révélées par la récente étude du Groupe Sunergia, spécialiste des études de marché, sondages et marketing direct. Réalisée entre janvier et mars 2018, cette enquête téléphonique a permis d’interroger 1.000 personnes représentatives de la population marocaine. En termes de fréquentation, les personnes interrogées étaient 20% à se rendre au moins une fois par semaine en grande ou moyenne surface (35% sur Casablanca et Rabat), 12% une fois par quinzaine et 18% une fois par mois. À l’inverse, la moitié ne s’y rendait que rarement ou jamais, dont 36% jamais. Les catégories socio-professionnelles A et B sont celles fréquentant le plus souvent les GMS. Du côté des enseignes préférées, 36% des interviewés ont cité Marjane comme GMS la plus souvent fréquentée. En conclusion et sur la base des résultats, Groupe Sunergia a établi une segmentation des consommateurs en 3 groupes : - Les « conquis des GMS » (47%) : ils s’y rendent au moins une fois par mois, sont de CSP aisée, citadins des régions Centre (Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra), et plutôt des jeunes foyers et d’instruction de niveau universitaire ; - Les « adeptes du circuit traditionnel (32%) : ils ne fréquentent pas les GMS, ont un niveau de revenu et d’instruction faible, habitent en milieu rural essentiellement et dans les régions Sud, et sont des foyers denses (en moyenne 6 personnes) ; - Les « occasionnels » (21%), qui fréquentent surtout les circuits traditionnels et très rarement les GMS (1 fois tous les 3 mois ou moins). Ils ont un niveau de revenu faible ou moyen, un niveau d’instruction intermédiaire, et habitent davantage les régions Nord-Est. L'étude originale est disponible sur le site du Groupe Sunergia : https:// groupe-sunergia.com/market-insights/etude-marche-grande-distribution/

© Sunergia

… en offrant davantage de proximité et de services

villes devrait continuer sur sa lancée, attirant une nouvelle clientèle à revenu moyen qui souhaite accéder à une meilleure qualité de service et un meilleur niveau de salubrité concernant les produits frais. » Concrètement, Label’Vie ambitionne d’ouvrir 16 nouveaux magasins par an en 2018 et 2019, essentiellement sur le format Carrefour Market, ce qui porterait sa superficie commerciale à 248.800 m2. Les opérateurs de l’industrie agroalimentaire appellent également


Focus Grande distribution

• Leader Price.

pour les magasins discount (+7,5% prévus en 2019), les magasins de stations services (+6,3%) et les supérettes (+5,1%), tandis que supermarchés et hypermarchés progresseront un peu moins que la

Croissance annuelle des ventes dans le commerce alimentaire par catégorie (en %) 201112

201213

201314

201415

201516

201617

201718*

201819*

Commerce traditionnel

1,7

1,9

3,7

2,9

-2,0

-0,6

-0,2

0,4

Commerce moderne

9,2

7,2

6,1

3,4

1,3

1,7

2,6

3,5

dont supérettes

11,6

2,8

0,5

2,3

2,9

4,1

4,5

5,1

dont discounters

14,2

8,7

1,3

26,9

6,3

6,9

6,9

7,5

dont magasins de stations services

2,2

2,2

3,2

2,7

3,8

5,0

5,6

6,3

dont hypermarchés

10,7

9,8

5,4

2,4

1,0

1,2

1,9

3,0

dont supermarchés

7,3

4,6

9,4

4,8

0,9

1,1

2,6

3,2

3,0

2,9

4,2

3,0

-1,3

-0,2

0,4

1,1

Total commerce alimentaire

(Source : Euromonitor International)

de leurs vœux une modernisation du commerce au Maroc. « Nous sommes une structure organisée qui paie ses impôts, TVA, employés… tous nos salariés sont déclarés. Si toute la distribution est organisée, cela permet de fermer la porte aux personnes qui fabriquent leurs produits dans des garages et qui ont des salariés non déclarés. Nous espérons voir un modèle moderne où tout le monde paie ses charges et ses frais », déclare Jamil Benhassain, Directeur Général adjoint de VCR-Sodalmu. Le potentiel de développement de la grande distribution est réel. Selon les estimations d’Euromonitor International, les ventes dans le commerce traditionnel devraient stagner en 2018 et 2019, tandis que celles du commerce moderne augmenteront de 2,6% en 2018 et 3,5% en 2019 (voir tableau). Cette évolution positive s’observe plus nettement

moyenne, autour de 3%. Bien que ces derniers représentent toujours 85% des ventes du commerce moderne, cette croissance différenciée est un signe que les consommateurs continueront de plébisciter les formats de proximité. En 2017, le cabinet AT Kearney, dans son édition annuelle du Global Retail Development Index (cf. FOOD Magazine n°103) a classé le Maroc à la 7ème place des pays émergents les plus attractifs pour l’investissement dans la distribution moderne. Le Royaume était 14ème l’année précédente. « Cependant, il reste beaucoup de travail à faire : tant que les salaires ne seront pas formels et réguliers, la distribution traditionnelle restera toujours dominante », conclut M. Benhassain.

* Estimations

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018*

2019*

Commerce traditionnel

154 011

156 641

159 553

165 528

170 383

167 046

165 970

165 607

166 314

Commerce moderne

32 552

35 558

38 135

40 446

41 829

42 382

43 081

44 204

45 749

2 356

2 628

2 703

2 715

2 778

2 858

2 977

3 112

3 272

372

425

462

468

594

631

674

721

775

dont magasins de stations services

2 068

2 112

2 159

2 228

2 288

2 375

2 493

2 632

2 797

dont hypermarchés

17 872

19 790

21 719

22 902

23 454

23 688

23 972

24 434

25 172

dont supermarchés

9 885

10 603

11 093

12 133

12 716

12 830

12 965

13 304

13 733

Total commerce alimentaire

186 563

192 200

197 688

205 974

212 212

209 428

209 051

209 811

212 063

Part du commerce moderne

17,4 %

18,5 %

19,3 %

19,6 %

19,7 %

20,2 %

20,6 %

21,1 %

21,6 %

dont supérettes dont discounters

(Source : Euromonitor International)

Ventes du commerce alimentaire par catégorie (en millions de dirhams)

* Estimations FOOD MAGAZINE N° 111 15 Juin - 15 Juillet 2018

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Focus

Focus Grande distribution

La grande distribution et ses fournisseurs

Des querelles intestines où le plus et le moins font bon ménage

D'un côté la grande distribution, qui chercher à maximiser ses ventes et ses marges, et à trouver un positionnement prix compétitif par rapport à ses concurrents. De l'autre, les fournisseurs, qui souhaitent eux-aussi optimiser les ventes de leurs produits. Ces deux forces opposées mais complémentaires sont au cœur des enjeux de la relation entre les deux parties. La grande distribution et ses fournisseurs, est-ce vraiment un modèle win-win ? Retour sur cette collaboration fructueuse mais parfois houleuse. Nargys ES-SETTE

L

• Hypermarché Marjane.

a distribution au Maroc est un secteur prometteur qui offre aux fournisseurs de nombreux avantages tels que l'accroissement de la valeur des produits distribués, l’augmentation des volumes de vente ainsi que le développement de la notoriété de la marque distribuée. A contrario, ces fournisseurs font face à plusieurs contraintes pour accéder au marché de la distribution moderne.

La grande distribution : quelles utilités ?

La distribution moderne présente des avantages certains pour les fournisseurs, qu’ils soient de grands groupes agro-industriels ou des PME voire coopératives. D’ailleurs, en vue de renforcer davantage la notoriété des produits du terroir ainsi que la

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dynamisation des ventes, l’Agence pour le Développement Agricole (ADA) a lancé, en février dernier, une large campagne de promotion à l’échelle nationale avec ses partenaires Marjane et Label’Vie, qui ont contribué activement à ouvrir les

portes de la distribution moderne aux produits du terroir issus de l’agriculture solidaire. « Couvrant de nombreux magasins des grandes villes du Royaume, cette campagne concerne 72 coopératives et a pour principal objectif d’appuyer la commercialisation de près de 13 filières issues des différents terroirs du Maroc », apprend-on d’un communiqué officiel de l’ADA. Les GMS impliquées participent donc ainsi à la notoriété et à la vente au plus grand nombre des produits du terroir marocain. Autre acteur de la distribution impliqué dans la mise en avant du savoir-faire national : la société de distribution B2B de produits biologiques certifiés, Distribio, qui fournit environ 700 points de vente sur tout le pays. « À Distribio, nous valorisons beaucoup les produits de terroir marocains sous la marque Alvena, une gamme de produits certifiés bio », explique Slim

Pouvoir de négociation des fournisseurs

Il est à noter que, d’une manière générale, un fournisseur est toujours soumis au diktat de la puissance de la distribution moderne qui, lors des négociations, finit par imposer ses conditions. Faute d’alternatives prometteuses, le fournisseur a généralement intérêt à se plier aux conditions qui lui sont imposées, ce qui lui permet dans tous les cas d’écouler ses produits avec un profit certes réduit mais satisfaisant. Cela étant, le fournisseur dispose de certains atouts à son actif. Ils dépendent entre autres de la qualité du produit qu’il propose et du nombre de concurrents éventuels. Tout cela rentre en ligne de compte dans la position que prend un fournisseur vis-à-vis des acheteurs des enseignes de grande distribution.



Focus

• Aswak Assalam.

Kabbaj, Président du groupe La Vie Claire-Distribio et dirigeant associatif. Pour les produits importés, la grande distribution est un canal incontournable. Ainsi, la société espagnole Vichy Catalan, référence du secteur des eaux minérales naturelles et gazeuses, est présente au Maroc depuis 2012 et y réalise un volume de 6 millions de bouteilles annuellement. « Le secteur de la distribution moderne au Maroc est très particulier et il est pour nous une extraordinaire opportunité pour promouvoir nos deux grandes marques VCH Barcelona et Mondariz. Le marché est en constante évolution et de nouvelles enseignes apparaissent chaque jour, il faut savoir s’adapter et être très réactif », explique Meritxell Romero, Responsable Communication de Vichy Catalan Corporation. Cette dernière récapitule les avantages d’une présence en GMS : « une excellente visibilité de nos marques, une communication très intéressante vis-à-vis du consommateur (stand d'animation et dégustation, promotion) et une présence élargie au niveau national. »

chaque fournisseur doit payer des droits d’entrée et de référencement qui lui coûtent à peu près 1 millions de DH (c’est le cas par exemple d'un acteur majeur de la distribution au Maroc », nous explique un opérateur du secteur agroalimentaire. Une enseigne comme BIM n’impose pas de droit d’entrée mais n’hésite pas à changer de fournisseur au gré des prix proposés : « BIM négocie sa marge et conclut le deal, avant de faire un test. Mais s’ils trouvent un meilleur produit, ils changent de fournisseur », révèle ainsi un fournisseur. La négociation de référencement du produit se fait directement avec les centrales d’achat qui s’occupent de la négociation des prix et des quantités. Ensuite la négociation avec le fournisseur est faite en fonction du poids de la marque et du poids du fournisseur. Ce dernier doit payer pour chaque produit et dans chaque magasin via un accord commercial renouvelable. « Ce qui est vraiment très lourd à supporter ! », renchérit cet opérateur.

Entre coopération et conflits Les droits d’entrée et de référencement, les marges avant et les marges arrières, les conditions logistiques, la ristourne de fin d’année (RFA), les délais de règlement, etc. : autant de clauses de contrat de coopération commerciale exigeantes, et qui sont souvent dénoncées par les fournisseurs. « Pour faire entrer un produit dans le rayonnage d’une enseigne de grande distribution, il faut vraiment payer très cher. En effet,

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• Magasin BIM.

« D’autre part, quand le remodeling de rayon est envisagé, les fournisseurs concernés par ce rayon doivent contribuer financièrement », explique un fournisseur. « En plus des droits d’entrée et des droits de référencement, il y a une marge avant (différence entre le prix payé par le consommateur pour l’achat d’un produit et le prix facturé par le fournisseur pour ce produit) et une marge arrière (remises différées et autres avantages financiers) qui varient en fonction des catégories (confiserie, épicerie, etc.) », poursuit-il. D’autre part et selon les fournisseurs, les délais de règlement sont souvent longs. « Les consommateurs payent cash et immédiatement, alors que les grandes surfaces ne paient leurs fournisseurs qu’après 2 à 3 mois et encore », se plaint un fournisseur. Questionné sur le pourquoi de la non commercialisation de ses produits de terroir dans la grande distribution, un président d’une coopérative disposant d’un chiffre d’affaires assez important préfère assurer lui-même sa propre distribution. Pourquoi ce choix ? « Tout simplement parce que leurs exigences sont tellement excessives qu'il serait presque ruineux de se lancer dans la distribution moderne. » Le Conseil de la concurrence avait d’ailleurs souligné en 2011, « l’apparition de relations pouvant être déséquilibrées entre distributeurs et fournisseurs, comme cela est connu à l’étranger. Il est en effet souvent reproché à la grande distribution


Focus Grande distribution nous trouverons le moyen d'affronter tous les défis », aime à souligner Meritxell Romero. De son côté, Nicolas Belleteste, Vice-Président de LP Distribution, société détentrice de la marque Leader Price au Maroc, assure que « Leader Price voit sa relation enseignes/fournisseurs comme un réel partenariat. Les négociations enseignes/fournisseurs s’articulent toujours autour de la satisfaction client. Cette dernière est le résultat des efforts fournis par ces deux entités. »

• Hypermarché Carrefour.

activité ». Tous ces problèmes ne sauraient pourtant occulter les bénéfices commerciaux liés à une présence sur les rayons des GMS. « La distribution moderne nous donne l'opportunité d'introduire nos produits VCH Barcelona et Mondariz de manière efficace et rapide afin qu’ils soient reconnus au Maroc comme ils le méritent. Il est vrai que les négociations sont compliquées, mais grâce au professionnalisme de la grande distribution,

Comment une enseigne choisit-elle ses fournisseurs ?

Selon une note d’information publiée en 2017, Label’Vie a institué des critères stricts en ce qui concerne la sélection de ses fournisseurs. En effet, le fournisseur doit être inscrit au registre du commerce, avoir au moins une année d’existence et jouir d’une bonne notoriété. La sélection de ses fournisseurs est basée sur leurs ventes et leur évolution, les produits présentés et leur capacité à maintenir une offre produits sur une période au moins annuelle. Dans le but de construire une relation de partenariat, les fournisseurs doivent ensuite signer un contrat type avec Label’Vie S.A. Ils doivent proposer un ou plusieurs produits correspondant aux besoins des clients et ayant une qualité constante (contenu, contenant, DLC) sans exposer l’enseigne aux ruptures de stock. Ces critères sont valables aussi bien pour les supermarchés que pour les hypermarchés. Concernant Atacadao, les exigences vis-à-vis des fournisseurs sont moindres dans la mesure où il s’agit d’achats opportunistes dans le but d’obtenir le prix le moins cher. La commercialisation des produits Carrefour dans les supermarchés et hypermarchés relève d’un choix commercial fait par Label’Vie S.A qui repose sur la volonté de proposer des produits de qualité aux meilleurs prix. En 2016, la dépendance du Groupe Label’Vie vis-à-vis de ses fournisseurs est relativement modérée. En effet, les cinq premiers fournisseurs du Groupe Label’Vie ont représenté près de 26% seulement des achats du groupe en 2016.

• Leader Price.

Classement des marques par chiffre d’affaires HT en 2017 (selon Euromonitor International) Rang

Marque

1

Marjane

2

Carrefour Market

3

Atacadão

4

Carrefour

5

Acima

6

Aswak Assalam

7

Bim

8

Mini Brahim

9

Top Prix

10

Shell Select

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d’abuser d’une position de force vis-à-vis de ses fournisseurs. Ainsi, le recours à des clauses restrictives pour les fournisseurs au niveau des contrats commerciaux annuels est souvent dénoncé, notamment en termes de prix pratiqués, de marges arrières, de ristournes de fin d’année et de conditions d’approvisionnement et logistiques. Ce déséquilibre touche en particulier les entreprises nationales, qui doivent s’appuyer sur les GMS pour développer leur

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Ressources

Oignons Une production performante, pénalisée après récolte Afin de limiter les pertes générées par le stockage traditionnel de l’oignon, le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, l’Ambassade des Pays-Bas au Maroc, le Groupe Crédit Agricole du Maroc (GCAM) et la Coopérative Agricole Marocaine de Meknès (CAM), ont procédé le 24 avril dernier à la signature d’une convention en vue de construire une unité pédagogique de stockage moderne de l’oignon dans le bassin de production d’El-Hajeb. Retour sur cette culture pénalisée par le maillon aval post-récolte. Nargys ES-SETTE valeur ajoutée de l’économie maraichère, le secteur procure près de 5 millions de journées de travail par an, soit l’équivalent de 18.000 emplois permanents.

Fès-Meknès, principale région de production

L

’oignon est une plante bisannuelle qui compte parmi les principales cultures maraichères au monde et qui s'intègre facilement dans une rotation céréalière. En 2017, la production mondiale d’oignon sec a atteint 85 millions de tonnes. La Chine, l’Inde et les États-Unis sont les principaux producteurs mondiaux.

Une production de 800.000 T/an

Au Maroc, la culture de l’oignon figure parmi les principales cultures maraichères du pays. Selon des

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données publiées lors de la 4ème édition du Festival national des oignons, organisée les 19 et 20 octobre derniers à El Hajeb, cette culture vient en 2ème position après celle de la pomme de terre, avec une superficie moyenne annuelle qui oscille autour de 30.000 Ha, dont près de 30 % est conduite en bour. La production nationale d’oignon varie d’une campagne à l’autre, avec une moyenne de 800.000 T/ an, ce qui représente environ 12% de la production nationale des cultures maraichères. En plus de sa contribution à la

La production est essentiellement concentrée sur la région de FèsMeknès qui est considérée comme premier bassin de production. Les autres régions productrices sont Casablanca-Settat, Béni Mellal-Khénifra, Marrakech-Safi, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et l’Oriental. Selon le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, la région de Fès-Meknès concentrait en 2017 11.600 Ha, soit 41 % de la superficie totale nationale (27.073 ha). Cette superficie a généré une production de près de 454.600 T soit 62% de la production nationale qui était cette année de 737.090 T.

Des conditions de stockage contraignantes

Cependant, les choses se gâtent après récolte. En effet, un taux non négligeable de la production est perdu pour cause de mauvaises conditions de stockage. Mustapha Ben El Ahmar, Directeur du Centre d'Études et de Recherches du Groupe Crédit Agricole du Maroc (Cercam) énumère ces contraintes :


Agriculture

• Mustapha Ben El Ahmar, Directeur du Centre d'Études et de Recherches du Groupe Crédit Agricole du Maroc (Cercam)

- Une offre importante sur une très courte durée : près de 80% des agriculteurs mettent leurs productions sur le marché au moment de la récolte, ce qui conduit à l’effondrement des prix en cette période ; - Moins du tiers des agriculteurs ont recours au stockage de l’oignon pour une durée de 2 à 6 mois ; - Un taux moyen de pertes au stockage qui varie entre 10 à 60% en fonction des conditions climatiques, des cultivars, des modes de conduites et de la qualité de départ des bulbes à stocker ; - Un coût moyen de stockage estimé entre 0,4 et 0,5 DH/kg stocké mais qui peut atteindre 0,6 à 0,8 DH/kg net commercialisé en tenant compte des pertes subies.

Projet de mise en place d’une unité moderne de conditionnement de l’oignon sec

de conditionnement de l’oignon sec dans l’Agro-pôle de Meknès, selon le modèle d’agrégation du Plan Maroc Vert, ce qui permet d’améliorer les conditions de valorisation de l’oignon sec dans le bassin de production d’El Hajeb, à travers la prévention, la diminution et l’élimination des pertes post récolte », révèle Mustapha Ben El Ahmar. Et d’ajouter : « environ 40 petits producteurs d’oignon de la région d’El Hajeb ayant moins de 5 hectares sont regroupés autour d’un agrégateur expérimenté dans le stockage de produits agricoles. » Les partenaires du projet sont le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, qui apportera un soutien financier à hauteur de 30% à travers le Fonds de Développement Agricole et soutiendra institutionnellement

la CAM pour formaliser le projet d’agrégation des producteurs d’oignons. L’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au Maroc contribuera à hauteur de 10% et s’engage à conduire une étude économique préliminaire du projet de construction de l’unité pilote dans la région de Meknès –El Hajeb. L’Ambassade encouragera également les entreprises néerlandaises spécialisées à soumettre une offre compétitive et adaptée aux besoins du projet. Quant au Groupe Crédit Agricole du Maroc, il contribuera à hauteur de 10% des coûts de construction de l’unité et accompagnera la CAM dans ses besoins de financement pour la réalisation dudit projet. Enfin, la Coopérative Agricole Marocaine de Meknès apportera un soutien financier à hauteur de 50% et s’occupera de l’exécution du projet. Elle assurera également l’encadrement des agrégés, approvisionnera ces derniers en intrants agricoles et procèdera à l’acquisition de l’oignon au prix du marché. Sur une superficie totale de 1.500m2, dont 800m2 construits et 700 m2 réservés aux aires de chargement et d’expédition, ce projet sera développé sur le site de l’Agro-pôle de Meknès. « L’unité de stockage moderne de l’oignon disposera d’une capacité de 1.000 tonnes ainsi que d’une station de conditionnement et d’expédition », détaille Mustapha Ben El Ahmar.

© Freeimages.com-Vasant Dave

Le stockage des oignons se fait généralement via des infrastructures traditionnelles, ce qui participe considérablement aux pertes post-récolte. La solution de stockage moderne de l’oignon est une technique permettant à la fois la ventilation forcée et le refroidissement. Ceci permet d’assurer une bonne qualité finale de l’oignon stocké et in fine à la filière oignon de développer un dynamisme de l’offre exportable à travers un produit de qualité, appuyé sur un système de calibrage et de traçabilité. « L’objectif est d’implanter une unité moderne de stockage et FOOD MAGAZINE N° 111 15 Juin - 15 Juillet 2018

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Process

Ingrédients

Amidons Le natif se surpasse Épaississant, stabilisant ou gélifiant : les propriétés fonctionnelles de l’amidon, conjuguées à son rôle dans la réduction des coûts de formulation, en font un ingrédient omniprésent dans l’industrie agroalimentaire. Si les amidons modifiés offrent une meilleure résistance aux contraintes de process, les performances des amidons natifs sont en constante amélioration, permettant aux produits finis de se positionner sur la tendance « clean label » sans sacrifier sur la fonctionnalité.

S

ubstance de réserve d’énergie des végétaux, l’amidon est un glucide complexe qui se présente sous forme de grains ou granules, constitués d’amylose et d’amylopectine. Le ratio entre ces deux macro-molécules et la structure des grains varient selon la source botanique de l’amidon. Ainsi, selon que l’amidon sera issu de blé, de maïs, de pomme de terre, de riz, de manioc, de pois… il présentera des propriétés différentes et pourra donc convenir à de multiples applications. « Chaque source végétale a des fonctionnalités uniques, ce qui rend difficile leur comparaison. Par exemple, le tapioca a un goût très neutre et ne masque pas les saveurs autant que ses alternatives. De son côté, l’amidon de maïs cireux est très stable au process et supportera donc des conditions de transformation difficiles », évoque Danni

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Schroeter, Directeur R&D chez Ulrick & Short. De son côté, Benoit Tavernier, Product Manager Specialty Rice Ingredients chez Beneo, énumère les caractéristiques distinctives de l’amidon de riz, spécialité de cette entreprise : « tout d’abord, la taille du granule d’amidon de riz est la plus petite dans la famille des amidons, procurant une sensation en bouche extraordinaire. De plus, son ratio unique entre l’amylose (ramifiée) et l’amylopectine (plus faible tendance à la rétrogradation) lui permettent de

contribuer à la texture et à la stabilité du produit. Enfin, son goût et sa couleur neutres n’affectent pas la saveur du produit. Le riz est également reconnu pour ses propriétés hypoallergéniques, ce qui en fait un ingrédient de choix pour l’alimentation infantile. » L’amidon de riz est également très stable dans le temps (absence de synérèse - relargage d’eau). À l’intérieur de chaque source botanique, les applications sont également multiples, comme le confirme KMC, spécialiste des ingrédients à base de pomme de terre : « l’amidon de pomme de terre dispose de propriétés uniques qui le rendent très pertinent dans une large gamme d’applications alimentaires », explique François Masson, Commercial Manager North Africa & Western Middle East.

Modifié ou non ?

Pour limiter les problèmes liés à l’utilisation d’amidons natifs et/ou obtenir de nouvelles propriétés, des amidons modifiés (chimiquement ou physiquement) sont proposés par les fournisseurs. « Dans l’industrie alimentaire moderne, des traitements mécaniques sont souvent appliqués, ainsi qu’un traitement thermique et/

© KMC

Photo Beneo / © istock Sara Winter

Florence CLAIR



ou des conditions de faible pH. Là où un traitement moyen à fort est utilisé, les grains dans les amidons natifs casseront », prévient François Masson. Quelques exemples : les amidons réticulés sont plus résistants aux conditions de process (pH, température, cisaillement) ; les amidons stabilisés sont, comme leur nom l’indique, plus stables et donc moins sujets à rétrogradation ; quant aux amidons prégélatinisés, ils sont solubles à froid. « Conçus pour garder leurs fonctionnalités sous des conditions très dures (faible pH, fort cisaillement, haute température), les amidons modifiés conviennent bien aux applications comme les sauces stérilisées en autoclave, les petits pots pour bébés, les desserts laitiers et les préparations de fruits », complète M. Tavernier. Or aujourd’hui, « les amidons modifiés chimiquement sont de moins en moins utilisés, en lien avec les connotations de plus en plus négatives associées aux numéros E », soutient Danni Schroeter. Walter Lopez, Chargé de Communication et Evénementiel chez Limagrain Céréales Ingrédients, cite à ce propos les chiffres de Mintel GNPD sur l’utilisation des additifs : « le taux de pénétration des amidons modifiés dans les nouveaux produits alimentaires et boissons dans l’Union Européenne a baissé de 23,5% entre 2010 et 2016, juste derrière les arômes qui chutent de 30,9%. » Plus de transparence sur les étiquettes, plus de naturel, moins d’additifs dans la liste des ingrédients : la demande des consommateurs pour des aliments clean label ne faiblit pas. Pour y répondre, les

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fournisseurs ont développé des amidons natifs capables eux-aussi de supporter de mieux en mieux des conditions de process difficiles. Beneo a ainsi récemment lancé sa gamme Remypure grâce à une nouvelle technologie. « Il s’agit de notre premier amidon de riz natif fonctionnel qui donne droit à un statut naturel et clean label au niveau mondial. Très stable sous des conditions de process exigeantes, il fournit aux fabricants 3 caractéristiques décisives : stabilité du produit pendant toute sa durée de vie ; excellente stabilité à la congélation-décongélation ; et enfin une texture délicate avec un goût pur et neutre. Il convient donc aux sauces autoclavées, aux desserts, aux préparations de fruits et aux aliments pour bébés », indique Benoit Tavernier. Dans ce contexte de recherche du clean label, les farines fonctionnelles ont également une place à prendre. En effet, « certains ingrédients rassurent le consommateur, en particulier ceux que l’on connait déjà et que l’on trouve dans sa cuisine : farine, huile, œufs… », estime Walter Lopez. Limagrain Céréales Ingrédients fait d’ailleurs figure de pionnier en matière d’étiquetage propre puisque cette société propose depuis les années 80 des farines fonctionnelles, capables de remplacer des additifs dans plusieurs applications comme la boulangerie, la pâtisserie, la biscuiterie, les plats préparés et les produits extrudés, entre autres. Se déclarant simplement « farine de… » sur la liste des ingrédients, ces farines fonctionnelles peuvent être à base de céréales classiques (blé, orge, seigle) ou sans gluten (maïs, riz), ou encore de légumes secs. « Le concept des farines fonctionnelles est simple : on sélectionne une variété de blé, maïs, orge ou autre cé-

réale pour ses caractéristiques particulières (richesse en amidon, ratio amylopectine/amylose…). Puis, on applique à cette farine un traitement hydro-thermique (flash thermique, en présence de vapeur) pour fonctionnaliser la farine, allant de la simple débactérisation à la gélatinisation de l’amidon présent dans la farine », explique Walter Lopez. Grâce à ce traitement, elles ne rétrogradent pas, contrairement aux farines classiques. Le recours à de telles farines fonctionnelles permet, en fonction de l’application, « de réduire la matière grasse dans des formulations (dans les biscuits ou la pâtisserie), d’apporter la texture voulue (plus moelleux au pain de mie par exemple), de capter plus d’eau dans le produit même après la cuisson (dans les produits carnés par exemple) et apporter ou de résister aux procédés industriels traumatisants pour le produit (cisaillement, stérilisation, micro-ondes, pH acide…) », poursuit M. Lopez. En termes de coût, les farines fonctionnelles sont également compétitives. Prenons l’exemple d’une crème dessert au chocolat : Limagrain Céréales Ingrédients propose de supprimer la crème fraîche, l’amidon modifié et le carraghénane, et d’incorporer deux variétés de farines fonctionnelles de blé, pour un coût total de formulation inférieur de 30% et une teneur en matière grasse réduite de 40%.

Un ingrédient toujours aussi économique « Outre ses bénéfices fonctionnels, le facteur coût est une autre raison

Lait végétal © Hydrosol

© Ulrich & Short

Process


Farine de maïs toastée - © Limagrain Céréales Ingrédients

Ingrédients

essentielle pour utiliser l’amidon », souligne Dr Dorotea Pein, Innovation Manager chez Hydrosol, qui recommande l’amidon comme alternative aux matières premières onéreuses comme les ingrédients laitiers, les œufs, etc. KMC propose ainsi de remplacer par de l’amidon les protéines traditionnellement utilisées dans les fromages, les produits gélifiés, les mayonnaises et autres vinaigrettes. Chez Ulrick & Short, la gamme Delyte permet de remplacer jusqu’à 50% des matières grasses laitières, permettant ainsi des économies sur le coût du beurre. Pour l’industrie des produits carnés et de la mer, « notre gamme Ezimoist substituts de phosphate à base de tapioca - permet d’améliorer significativement le rendement et d’obtenir un produit fini plus succulent et plus économique », ajoute Danni Schroeter. Cet aspect économique est favorisé par la stabilité des prix sur le marché de l’amidon, peu sujet aux pics contrairement à d’autres matières premières. Et pour améliorer encore ce bon rapport qualité/prix, KMC a développé une technologie unique de cuisson par atomisation qui permet d’obtenir un amidon soluble à froid hautement performant. « Ce dernier s’utilise à un moindre dosage que les amidons traditionnellement séchés par tambour. Ce qui permet à nos clients de réduire leurs coûts de formulation », déclare François

Masson. La substitution des ingrédients laitiers peut même aller plus loin, pour ceux qui souhaitent se positionner sur la tendance « vegan ». Ainsi, Hydrosol a développé un système fonctionnel composé d’amidon modifié, d’hydrocolloïdes et de fibres végétales pour donner de la texture à des desserts fermentés à base de noix de coco. « Nous proposons

aussi de l’amidon combiné à des protéines végétales et des hydrocolloïdes pour produire des fromages vegans », poursuit Dr Pein. Des systèmes développés sur-mesure peuvent également s’adresser aux segments du lait de consommation, des crèmes glacées, etc. De son côté, KMC a élargi sa gamme CheeseMaker, à base d’amidon de pomme de terre : après les fromages pour pizzas et autres applications chaudes, ce spécialiste vient de dévoiler le CheeseMaker CF30, qui permet de produire facilement un fromage vegan pour usages à froid (snacks, sandwichs et salades). Sa texture, rappelant celle d’un fromage traditionnel, autorise une découpe en tranches ou en cubes et offre une sensation en bouche ferme. Enfin, les systèmes à base d’amidon peuvent contribuer à réduire les teneurs en gras et en sucre, à l’image de la gamme Avanté d’Ulrick & Short, capable de se substituer à d’importantes quantités de sucre dans un large éventail d’applications.

Quelques précautions d’usage

Les autres ingrédients présents dans la matrice alimentaire et les conditions de process jouent sur les propriétés de l’amidon. « Quand et comment l’amidon est incorporé sont deux facteurs importants », recommande Danni Schroeter. « Pour choisir le bon amidon, il faut prendre en compte l’équipement de process en lui-même (niveau de cisaillement, température…), les paramètres physico-chimiques de la recette (pH, eau libre) et les autres ingrédients », confirme François Masson. Mais si certaines interactions peuvent influencer défavorablement les fonctionnalités de l’amidon, d’autres permettent de développer des synergies. C’est le cas par exemple des systèmes stabilisants combinant amidon et hydrocolloïdes ou protéines : « la bonne combinaison donne de bien meilleurs résultats que les ingrédients pris individuellement », affirme Dr Dorothea Pein. C’est aussi une façon de réduire la quantité d’amidon nécessaire, un point important lorsque l’on sait que plus la concentration d’amidon est importante, plus l’effet sur le goût est accentué. Le choix du type d’amidon est également crucial. Comme le rappelle Danni Schroeter, « si ajouter de l’amidon a des conséquences négatives, c’est que le fabricant utilise le mauvais amidon ! C’est l’un des grands problèmes auxquels Ulrick & Short est confronté lorsque nous travaillons sur des recettes et process existants. » D’où l’importance du travail de formulation en collaboration avec les fournisseurs d’amidon pour établir le meilleur choix possible, voire faire du sur-mesure.

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Process

Solutions Fournisseurs • INGRÉDIENTS

• ÉTIQUETAGE

Danisco. Ferments pour produits végétariens

KHS. Étiqueteuse compacte pour lignes de faible capacité

DuPont Nutrition & Health vient de lancer Danisco® VEGE Cultures, une nouvelle gamme de ferments spécialement formulée pour le marché des produits fermentés à base de plantes, et ce pour une grande variété de sources de matières premières (soja, noix de coco, noix, avoine, maïs, riz, fruits et légumes), et pour des saveurs fraîches, aux profils doux à acides. La forme lyophilisée des ferments permet une utilisation facile et pratique quelle que soit l’échelle de production, ainsi qu’une durée de • Ferments pour produits fermentés à base de vie d’un an à 4°C, sans besoin de surgélation. plantes Ces produits permettent de répondre à une • Permettent de se positionner sur un segment en demande pour des produits à base de plantes croissance • Contiennent des probiotiques qui ne faiblit pas, portée par l’attrait des millénials pour les options sans lait, sans gluten, voire les régimes flexitariens et vegans. Les lancements de produits fermentés végétaux ont ainsi dépassé ceux de produits laitiers classiques en termes de croissance annuelle mondiale. De plus, Danisco® VEGE Cultures permet également de se positionner sur le créneau de la santé digestive, la plupart des ferments contenant au moins une des deux souches de probiotiques les plus reconnues : Lactobacillus acidophilus NCFM® et Bifidobacterium lactis HN019™.

Hydrosol. Mixes tout-en-un pour boissons Les nouveaux mixes tout-en-un d’Hydrosol permettent aux fabricants de boissons, mais aussi aux laiteries, de profiter de la dynamique actuelle sur le marché des jus de fruits et boissons aux fruits. Ces systèmes fonctionnels de la gamme Stabifruit, qui contiennent tous les ingrédients importants pour la fabrication de rafraîchissements fruités, présentent divers avantages comparativement aux concentrés. En effet, comme ces systèmes sont proposés sous • Mixes en poudre, faciles à stocker, conserver et utiliser forme de poudres, ils sont garants d’une excellente stabilité pendant le stockage ainsi que d’une • Goût fruité, couleur et viscosité, même à faible dose optimisation de la logistique. À la différence des • Large gamme d’arômes et de version concentrés de jus de fruits, il ne se pose aucun moins sucrées problème de date de péremption. Au point de vue microbiologique, les formulations anhydres sont moins critiques que les jus ou concentrés correspondants. En outre, qui dit moins d’eau dit aussi moins de poids à transporter. De plus, les produits en poudre peuvent aussi être mis en œuvre par des fabricants qui, jusqu’ici, n’étaient pas directement des acteurs de l’industrie des jus de fruits et ne disposaient donc pas de l’équipement spécifique nécessaire. Les mixes Stabifruit sont utilisables en toute simplicité et, même à faible dose, donnent des boissons fruitées qui ont tout pour convaincre en termes de sensation en bouche, de couleur, de saveur et de viscosité. Leur formulation assure également le maintien des particules en suspension.

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La nouvelle étiqueteuse compacte de KHS, Innoket Roland 40, dispose d’une capacité de 2.500 à 25.000 emballages par heure. Spécialement conçue pour les lignes à faible cadence, son développement a répondu à des critères de simplicité d’opération et de réduction des coûts. S’adressant aux producteurs de boissons comme les brasseries artisanales ou aux fabricants de conserves et de sauces, la version standard de cette machine dispose de deux stations d’encollage à froid. Elle est équipée également des composants pris chez sa grande soeur Innoket Neo dédiée aux hautes cadences pour assurer une qualité parfaite. Enfin, plusieurs options sont proposées pour satisfaire les besoins individuels.

• Gain d’espace • Cadences de 2.500 à 25.000 récipients par heure • Nombreuses options possibles


Nouveautés • PROCESS Ishida. Peseuse associative pour aliments délicats. Pesage associatif et aliments délicats font souvent mauvais ménage. Certains aliments comme les biscuits ou aliments surgelés, facilement friables (pâtes, fruits, légumes…) voient leur structure s’abîmer. Pour résoudre ce pro• Passage en délicatesse des blème, Ishida a développé aliments et chocs amortis la gamme GS comprenant • Jusqu’à 65 coups/minute pour la peseuse 10 têtes et 90 coups/mides associatives de 10 et nute pour la 14 têtes 14 têtes. • Protection IP69K Ces nouvelles machines adoptent des pentes douces et des angles réduits pour faciliter le passage des aliments tout en délicatesse. En recouvrant de Bancollan les bennes et la goulotte d’éjection, les chocs sont amortis tandis que la conception particulière -incurvée- de la table de dispersion et de la trémie d’entrée minimise le risque de casse. Enfin, un obturateur annulaire veille lui aussi à l’intégrité des aliments lors de leur transfert dans la machine. En droite ligne de la gamme RV, fleuron d’Ishida, cette nouvelle gamme n’a rien à lui envier en termes d’efficience et de rapidité. Les 14 têtes peuvent être utilisées pour un seul calcul de combinaison tandis que le logiciel inédit de la peseuse peut assurer trois combinaisons de poids optimales, les vérifier à deux reprises puis sélectionner le plus proche du poids cible, l’ensemble de ces opérations étant réalisées en un seul cycle.

Leroy Somer. Nouvel outil digital pour moteurs et variateurs Leroy-Somer a développé la nouvelle application tout-en-un Systemiz pour accompagner ses gammes de moteurs et variateurs intelligents. Unique en son genre, Systemiz propose une • Application permettant l’échange d’informations entre systèmes multitude de ser• Appairage et paramétrage simplifiés vices pour faciliter • Surveillance et diagnostic l’échange d’informations entre les systèmes et déclencher les actions qui en découlent. Elle permet notamment un appairage et un paramétrage simplifiés et intuitifs ainsi qu’une mise à disposition immédiate de l’ensemble de la documentation liée au produit. Associée au variateur de forte puissance Powerdrive MD2 doté à cet effet d’une nouvelle IHM 7’’ en face avant et d'une connexion Bluetooth sécurisée, elle offre plus d'interactivité, de personnalisation, de possibilités de surveillance et de diagnostic. Systemiz communique également avec la nouvelle gamme de moteurs synchrones hautes performances Dyneo +, pour des systèmes d’entraînement intelligents, sûrs, efficaces et simples de mise en service. Compatible avec toutes les plateformes iOS, Android ou Windows PC, Systemiz ouvre une nouvelle ère dans le paramétrage, la supervision et le diagnostic des variateurs de vitesse.

PCM. Skid de préparations semi-industrielles de yaourts mono-parfums Pour répondre à la demande d’un de ses clients, Le P’tit Fermier de Kervihan, un petit fabricant de produits laitiers en Bretagne, et plus généralement à celle des fabricants semi-industriels de yaourts, PCM a conçu un skid compact, entièrement nettoyable en place et intégrable à une machine de conditionnement externe. Intégrant sur un même châssis le matériel de transfert de masse blanche (pompe HY MoineauTM), de dosage de fruit (pompe DosysTM) et de circulation du produit de NEP (pompe centrifuge), ce skid autonome bénéficie également d'une trémie mélangeuse (DosymixTM R) pour doser et mélanger une préparation de fruits pré-chargée dans une cuve tampon pour l'injecter dans une masse blanche. Ce skid autonome avec panneau de commandes intégré permet l’enregistrement de différentes recettes. Les fonctions particulières du système permettent également la sortie du mélange (fonction trémie) vers une conditionneuse exté- • Équipement compact, autonome et netrieure, la synchronisation du doseur aux tops de la conditionneuse ou au débit toyable en place • Idéal pour les productions semi-indusde la masse blanche, ainsi que le nettoyage en place de l’installation (y compris trielles de la cuve trémie par boules de lavage). • Automatisation de la préparation et du remplissage des yaourts Ce système de dosage à trémie PCM permet d’automatiser la préparation de yaourts mono-parfums en bénéficiant d’un haut degré de précision de dosage, de la garantie du respect des recettes et du niveau d’hygiène de l’installation. FOOD MAGAZINE N° 111 15 Juin - 15 Juillet 2018

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Qualité

Changement climatique Peut-on se préserver de la « tragédie de l’horizon » annoncée ? Le 29 septembre 2015, au siège de Lloyds à Londres, le gouverneur de la Banque d’Angleterre et président du Conseil de stabilité financière du G20, Mark Carney, intervenait au sujet des impacts du réchauffement climatique sur la finance. Le thème de cette intervention était sans détour : « climate change is the tragedy of the horizon ».

D

epuis le sommet de Rio tenu en 1992, marquée par l’adoption d’un texte fondateur de 27 principes, intitulé « Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement », la série des 23 COP, ainsi qu’un réseautage de plus en plus dense de villes engagées pour le climat, revient sans cesse le même leitmotiv, autour du « comment » changer. Nombreux sont les scientifiques qui ont alerté sur les scénarios d’effondrement de la biosphère et indirectement de l’espèce humaine. Ce réchauffement climatique est à aborder de manière dynamique et systémique. Les émissions de gaz à effet de serre planétaires ont crû de 40% depuis 1990, alors qu’il leur faudrait avoir déjà baissé de 25% pour être en ligne avec l’objectif « 2°C » des accords de Paris. La seconde augmentation a été, à la suite, celle

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de l’effet de serre, qui s’est traduit par des phénomènes extrêmes - sécheresse, inondations, ouragans, incendies (voir ceux de Californie et du Portugal)… - avec à chaque fois des dommages évoluant selon une courbe exponentielle. Les derniers ouragans qui ont touché les Caraïbes et le sud des USA auront coûté plus de 138 milliards de dollars. À cela s’ajoute l’explosion démographique à l’horizon 2050 : l’Afrique multiplier sa population par 2,6 et l’Asie du Sud-Est par 1,5.

Qu’en est-il de cette tragédie de l’horizon au Maroc ?

Limitons-nous à la problématique de l’agriculture qui pèse 14% du PIB marocain, 40% des emplois nationaux et 74% des emplois ruraux, sachant ce secteur fortement dépendant de l’eau. Ce « don du ciel » lorsqu’il s’abat sur les terres agricoles, répond aux

prières et dope des pans entiers de l’économie. Pourtant, si l’on observe les graphes de la météorologie nationale, sur des périodes longues (30 ans et plus), on peut observer des tendances lourdes liées au réchauffement climatique : baisse inexorable des précipitations et renforcement des périodes de canicules. Il est donc illusoire de « croire » que la situation s’arrangera avec le temps, et c’est plutôt l’effet inverse qui prédominera. Ce qui signifie que le modèle agricole qui a perduré depuis l’arrivée des premiers colons français, celui de la grande irrigation de type californienne, est devenu obsolète pour deux raisons majeures : d’une part, le tarissement et la contamination des eaux souterraines, notamment littorales, et d’autre part la permanence de cultures gourmandes en eau, tels tomates, agrumes, melons, pastèques, dattes, … D’ailleurs, il serait intéressant que nos agricul-

© Freeeimages.com-Patrizio Martorana

© Freeimages.com - Beate W

Philippe ALLEAU, Consultant en stratégie bas carbone www.atpconseil.org


QHS rant des recettes pour les Agences de bassins hydrauliques. Certes, les réponses sont complexes, car les intérêts des parties prenantes pas vraiment alignés et financièrement peu compatibles. • Palmiers dattiers menacés de disparition par le réchauffement climatique

teurs nationaux aillent benchmarker l’agriculture californienne* pour tirer une vision de ce que seront le Souss et le Gharb dans 10 ans, voire moins. La mise en place d’une unité de dessalement sur Douira, au sud d’Agadir, résoudra une partie de l’approvisionnement en eau, pour le périmètre irrigué local. Mais, elle génèrera des externalités négatives (perte de valeur du foncier agricole relative à sa dépendance technologique et au surcoût en ressource eau), mais aussi engendrera des émissions de carbone du fait du mix énergétique mis en œuvre pour piloter l’approvisionnement en électricité de la station de dessalement. Également, quid des volumes de sel (cf. encadré) issus de l’osmose inverse et des pannes récurrentes que connaissent ces technologies fortement sollicitées ? De plus, en périodes critiques de stress hydrique, il faudra intégrer les risques liés aux conflits d’usage de la ressource eau. Il est ainsi plus soutenable d’agir sur la préservation des eaux souterraines, plutôt que de développer le dessalement, au risque de voir le périmètre irrigué s’agrandir indéfiniment avec des cultures climato-anthropiques. Il sera souhaitable également que les gestionnaires du domaine hydraulique mettent en œuvre davantage une politique de la demande que de l’offre, introduisant ainsi une juste fiscalité de l’eau prélevée, incitant les usagers à économiser la ressource et géné-

La finance pour dernier salut…

Les enjeux et risques avérés liés au réchauffement climatique impliquent de changer radicalement, c’est-à-dire de privilégier davantage le financement des besoins à long terme de l’économie réelle (notamment en énergies renouvelables et en infrastructures), plutôt que chercher à réaliser des profits à court terme. Cela devrait constituer un tournant majeur de la finance, qui seule possède aujourd’hui les moyens de moduler, réduire ou accroitre l’impact de ce

Que faire du sel ?

Sachant que dans un litre d’eau de mer, on trouve 35 g de sels, un projet tel que Douira, avec pour horizon de produire 400.000 m3/jour d’eau dessalée, produira 14.000 T/ jour de sous-produits à base de chlorure de sodium, ce qui représentera, en une année, un volume de plus de 5 millions de tonnes. À ce jour, personne n’a vraiment réfléchi sur les conditions soutenables d’élimination de ce chlorure ni sur son éventuelle valorisation. qui est annoncé comme la « tragédie de l’horizon ». *https://info.arte.tv/fr/usa-la-californie-tombe-sec

Projection du Capital Eau (m2/habitant/an) Scénario optimiste (Sinan M. et Belhouji A., 2015)

Projection du Capital Eau (m2/habitant/an) Scénario pessimiste (Sinan M. et Belhouji A., 2015)

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Maroc

Marchés Lorenz Cashews Noix de cajou grillées et salées. Fabricant : The Lorenz Bahlsen Snack-World GmbH & Co Importateur et distributeur: Jessy Diffusion - Noix de cajou grillées, huile de palme, sel, huile d'arachide. - Référence : Cashews, Smoked Almonds, Pistachios - Poids : 100 g - Prix : 35,95 DH

Maroc

Joy Food Fond de Tarte Salé Fonds de tarte salés. Fabricant : Joy Food - Farine de blé tendre, eau, sel, levure et beurre. - Poids : N.C - Prix : 11,90 DH

Gullon Gluten Free Maria Cookies Lactose Free Cookies Maria sans gluten, spécialement formulés pour les cœliaques. Fabricant : Galletas Gullon - Farine de maïs, huile végétale 18%, sucre, amidon de maïs, farine de riz, sirop de maïs glucose-fructose, fibre de pois, sel, agents levants (bicarbonate de sodium, bicarbonate d'ammonium), émulsifiant (lécithine de soja). - Poids : 400 g - Prix : 33,90 DH

Casino Purée au Lait Purée de pommes de terre en flocons au lait. Fabricant : Euro-Agro Foods Importateur : Marjane Holding - Pommes de terre déshydratées 89%, lait entier en poudre 10% minimum, émulsifiant : E471, antioxidant : E304i, conservateur : E223 (contient sulfites), colorant : curcumine. - Référence : Purée au Lait, Purée Nature - Poids : 375 g

- Prix : 31,50 DH

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Poiret Tartinade Poire-pomme Tartinade 100% fruit à base de poire et de pomme. Fabricant : Siroperie Meurens - Jus concentré de poires 75% et pommes 25%. Sans addition de sucre. - Référence : Poire-Pomme, Poire-Pruneau et Poire-Abricot - Poids : 300 g - Prix : 36,95 DH

Casino Fromage Fondu Croque Monsieur Fromage fondu. Fabricant : Casino - Fromage, eau, beurre, poudre de lait écrémé, sels de fonte : phosphates de sodium, polyphosphates, citrates de sodium, diphosphates de calcium, poudre de lactosérum, protéines de lait, sel, épaississants : carraghénanes, gomme xanthane, conservateur : sorbate de potassium. - Poids : 200 g - Prix : 19,95 DH

Andalous Foies de Poulet Confits Halal Foies de poulet confits. Sans colorant, sans huile de palme, ni arôme artificiel. Fabricant : Charcuterie Sidi Bouathmane - Foies de poulet, graisse de poulet, sel nitrite, poivre. - Poids : 150 g - Prix : 39,70 DH

Donnez de la visibilité à vos produits Vous souhaitez faire connaître un de vos nouveaux produits, cette rubrique « Espace Nouveautés » vous est

gracieusement

réservée. Il vous suffit de nous faire parvenir une photo, accompagnée des informations requises. E-mail :

m.mouhsine@foodmagazine.ma

Cette sélection de nouveaux produits du Maroc est une veille marketing de FOOD Magazine.


Lancements Idéal Crème au Goût de Poulet Crème au goût de poulet. Fabricant : Somafaco - Farine de blé, amidon de maïs, sel, exhausteur de goût : monosodium glutamate, huile de soja, arôme poulet, oignon, persil, curcuma. - Poids : 60 g - Prix : 6,70 DH

Assiri Aux Fruits Naturels Équipe Fraise Boisson lactée aux jus de fruits. Nouvel emballage pour encourager le Maroc en Russie. Fabricant : Centrale Danone - Lait entier, lait écrémé, sucre, préparations de fruits, épaississants (amidons), régulateur d’acidité, arôme, ferments lactiques, colorant naturel de carmin. - Poids : 440 g - Prix : 4,90 DH

VitaHalib Préparation Laitière à Dissolution instantanée Préparation laitière à dissolution instantanée pour enfants à partir de 12 mois et adultes, pour petit-déjeuner, goûter, cuisine & pâtisserie. Fabricant : Agro-Food Industrie Marrakech - Poids : 22 g - Prix : 2 DH

Vahiné Sucre Doré Sucre doré pour décoration. Fabricant : McCormick France Importateur : Atlantic Foods - Sucre, colorants : E171, E172, agent d’enrobage : shellac, matière grasse de noix de coco. - Poids : 82 g - Prix : 28 DH

Blu Energy Drink Mojito Boisson énergétique gazéifiée, saveur mojito. Contient caféine et taurine. Fabricant : Eko-Vit Importateur : Akko Group - Eau, sucre, régulateur d’acidité : acide citrique E330, dioxyde de carbone, taurine 0,4%, régulateur d’acidité, citrate de sodium E331, caféine 0,03%, arômes, colorants : E102, E133, vitamines (niacine, acide pantothénique, B6, B12). - Volume : 250 ml - Prix : 14,90 DH

Leader Price Céréales au Chocolat et au Caramel Céréales au chocolat et au caramel. Fabricant : Distribution Leader Price Importateur : LP Distribution - Farine de blé complet 26%, sucre, farine de blé 22%, semoule de maïs, chocolat en poudre 7%, lait écrémé concentré sucré, sirop de glucose, chocolat 0,8%, carbonate de calcium, beurre, sel, caramel 0,42%, arômes, cacao maigre en poudre, vitamines : B1, B2, B3, B6, B9, B12, fer, épaississant : carraghénanes, conservateur : sorbate de potassium. - Poids : 400 g - Prix : 24,90 DH

Leader Price Riz 3 Variétés Riz 3 variétés : riz long grain, riz rouge, riz sauvage. Fabricant : Distribution Leader Price Importateur : LP Distribution - Riz long grain étuvé 72%, riz long grain complet rouge 14%, riz sauvage 14%. - Poids : 500 g - Prix : 29,90 DH

Quattro Cappuccino Gaufrettes au goût cappuccino, enrobées au chocolat au lait. Fabricant : Sotuchoc Importateur : Tenerif - Sucre, beurre de cacao, lait écrémé en poudre, farine de blé, masse de cacao, graisse de palme hydrogénée, lactosérum en poudre, graisse de palme fractionnée, cacao en poudre, lactose, additif alimentaire autorisé, émulsifiant (lécithine de soja), amidon de maïs, extrait de malt, additif alimentaire autorisé, agent levant (bicarbonate de sodium), sel, arômes identiques nature (vanilline, cappuccino), additifs alimentaires autorisés : agent levant (pyrophosphate de sodium), conservateur (acide L-ascorbique). - Référence : Cappuccino, Milk Chocolate - Poids : 33 g - Prix : 3 DH FOOD MAGAZINE N° 111 15 Juin - 15 Juillet 2018

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Marchés

Monde

Monde

FRANCE Rochambeau Liegeois Saveur Vanille sur lit de caramel Dessert lacté saveur vanille sur lit caramel. Fabricant : Metro - Babeurre, crème, sauce caramel 14% [caramel 7% (sucre, eau), eau, amidon transformé de maïs, extrait de café, colorant : caramel ordinaire, correcteurs d'acidité : E331 et E524, arôme], sucre, amidons transformés de manioc, sirop de glucose, poudre de babeurre, arômes vanille, gélifiant : carraghénanes, gélatine bovine, sel, émulsifiant : E471, colorant : E160b. - Poids : 400 g - Prix : 1,78 €

ESPAGNE El Corral De La Piara Pollo Con Curry Poulet à tartiner au curry. Fabricant : La Piara - 54% de poitrine de poulet, eau, huile de tournesol et d'olive, oignon, amidon de tapioca, sel, protéines de lactosérum, fibres végétales, sucre, jus de citron, curry (contient de la moutarde), arôme naturel. - Poids : 180 g - Prix : N.C

ITALIE Mueller Mix Yogurt Al Caffe Piu Biscottini Al Cioccolato Yogourt au café avec des biscuits au chocolat. Fabricant : Mueller Group - Yogourt, biscuits enrobés de chocolat au café (sucre, pâte de cacao, farine de blé, beurre de cacao, café (0,3%), beurre, enrobant : gomme arabique, amidon de blé, sirop de glucose-fructose, lait entier en poudre, sel, émulsifiant : lécithine de soja, poudre de lactosérum, agents levants : carbonates d'ammonium, carbonates de sodium, acidifiant : acide citrique, arôme), sucre, eau, dextrose, sirop de glucose-fructose, café en poudre (0,3%), sirop de sucre caramélisé, arôme (contient lait). - Poids : 150 g - Prix : 0,99 €

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Lancements

EMIRATS ARABES UNIS Sanmarco Pasta Xpress Cheesy Macaroni 5 sachets en plastique de macaroni accompagnés d’un assaisonnement au fromage. Fabricant : Iffco - Pâtes à cuisson rapide : semoule de blé ; assaisonnement au fromage : dextrose, sel, base de crème (graisse végétale hydrogénée, extrait de sirop de maïs, protéines de lait, amidon modifié, émulsifiant (E471, E472e), sel, régulateur d'acidité (E339), antioxydant), poudre d'oignon, poudre de fromage, poudre de lactosérum, amidon de maïs, extrait sec de lait, farine de blé, maltodextrine, sucre, ail, huile de tournesol, extrait de levure, anti-agglomérant (E551), exhausteur de goût (E627, E631), épaississant (E415), régulateur d'acidité (E270), persil, curcuma et poudre d'ail, colorant (E150a). - Poids : 5 x 65 g - Prix : 2,30 €

BELGIQUE Ya Amande Dessert végétal fermenté nature Dessert végétal fermenté 100% Bio. Fabricant : Biogroupe - Lait d'amande (96%), amidon de manioc, ferments sélectionnés. - Poids : 125 g - Prix : 2,49 €

ALLEMAGNE Il Gusto Del Italia Eis-Dessert Nocciola Dessert à la crème glacée aux noisettes. Fabricant : Aldi - Sucre de lait écrémé, sirop de glucose, préparation de cacao (6,7%) (sirop de glucose, sucre, eau, cacao maigre (8%), stabilisant : pectine, arôme), beurre, noisettes grillées (4,4%), graisse de coco, pâte de noisette (2,7%), poudre de lactosérum doux, poudre de cacao allégée, arôme, émulsifiant : monoglycérides et diglycérides d'acides gras, épaississant (gomme de caroube, gomme de guar, carraghénane). - Poids : 2 x 150 ml - Prix : 1,99 € Cette sélection de nouveaux produits du monde est issue de la base de données INNOVA.


Produit - Distribution - Design - Lancements - Nutrition

Lancements

FODMAP

Les planètes s’alignent pour le prochain « sans gluten »

© New Nutrition Business

Les dernières innovations dans le secteur alimentaire mettent en lumière un alignement des étoiles pour ce qui s’annonce comme le prochain « sans gluten ». En effet, Schär, la plus grande marque de sans gluten en Europe, est devenue l’une des premières entreprises de renom à offrir des produits accrédités FODMAP dans les supermarchés. Article proposé par New Nutrition Business

C

e lancement de 10 produits par Schär représente les premiers pas vers une ère où les FODMAPS deviendront un message quotidien dans les supermarchés, tout comme le sans gluten aujourd’hui, selon le nouveau rapport de New Nutrition Business, intitulé « FODMAPS: The next gluten free? ». Les experts prédisent que 2018 sera une année de croissance pour les FODMAPS, qui sont en ébullition latente depuis leurs débuts en Australie comme traitement contre le syndrome de l’intestin irritable (SII). Revenant sur le lancement de Schär, Julian Mellettin, Directeur de New Nutrition Business, estime qu’il « illustre l’importance de l’émergence rapide d’une habitude alimentaire qui a toutes les possibilités d’être aussi important que le sans gluten. » Et d’ajouter : « le fait que de grandes entreprises telles que Schär aient choisi de s’aventurer si tôt dans les FODMAPS est le signe qu’il faut prendre cette tendance très au sérieux. Les entreprises qui l’ignorent le feront à leur propre péril. »

Un régime « low-FODMAP » ou « FODMAP-friendly » est une solution pour les personnes qui souffrent de problèmes digestifs tels que le syndrome de l’intestin irritable, qui touche un adulte sur sept à travers le monde. Les FODMAPS sont des catégories de glucides qui peuvent être particulièrement problématiques pour les personnes concernées par le SII, causant des symptômes comme des ballonnements ou de la diarrhée. Lancés par l’université de Monash en Australie, les FODMAPS sont appuyés par un nombre croissant d’études scientifiques et le concept est de plus en plus accepté parmi les diététiciens et les gastro-entérologues ces dernières années. Un régime low-FODMAP est largement considéré comme étant un traitement de première ligne pour le SII. Deux organismes certificateurs (dont l’université de Monash) offrent des analyses et des certifications de produits. Les produits Schär sont ainsi certifiés low-FODMAP par l’université de Monash.

Énorme potentiel

FODMAP attire également de plus en plus l’attention des consommateurs. Comme le montre le rapport de New Nutrition Business, l’intérêt des medias en ligne et des consommateurs est croissant sur des marchés aussi divers que l’Espagne ou la Finlande. « Alimentés par l’énorme tendance sur le bien-être digestif - qui a été la force motrice derrière les laits végétaux, le sans gluten et bien d’autres - les

MAPS peuvent potentiellement gagner des adeptes au-delà des 10 à 15% de personnes souffrant du SII, tout comme le marché sans gluten s’est avéré bien plus grand que le faible pourcentage de la population diagnostiquée avec la maladie cœliaque », déclare Julian Mellentin. « Cette tendance se distingue des autres par le fait que c’est une opportunité aussi bien pour les entreprises établies qui sont axées sur la science, que pour les start-ups », poursuit-il. « Nestlé, Kellogg, Baker’s Delight (une grande chaine de boulangeries en Australie), Fazer (le plus grand boulanger dans les pays scandinaves) ont tous lancé des produits FODMAP-friendly ou ré-étiqueté leurs produits existants comme étant FODMAP-friendly. L’arrivée sur le marché des FODMAPS de Schär, un géant réputé du sans gluten, souligne cette opportunité. » « Le marché émergent pour les produits positionnées low-FODMAP ou FODMAP-friendly a le potentiel de devenir aussi grand que le marché du sans gluten », conclut-il.

Vous avez dit FODMAP ?

L’acronyme FODMAP signifie « Fermentable Oligo-Di, Mono-saccharides And Polyols », qui sont des types de glucides à courte chaine que l’on trouve dans de nombreux aliments. Les oignons, l’ail, le blé et les pommes sont ainsi parmi les produits qui peuvent poser problème aux personnes souffrant du syndrome de l’intestin irritable..

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L’Entreprise du mois 1

Dar El Farouj

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Premier abattoir de proximité au Maroc ! Il y a à peine quelques mois, Dar El Farouj, 1er abattoir de proximité au Maroc, a vu le jour dans la ville de Témara. Il s’agit d’une alternative aux tueries de quartier, alliant fraicheur, qualité et hygiène. Un concept novateur aligné parfaitement avec les objectifs du Plan Maroc Vert qui donne une importance majeure au développement des abattoirs industriels. Maria MOUHSINE

L

’abattage au Maroc constitue le maillon faible de la filière avicole. En effet, malgré la mise en place d’un arsenal juridique bien ficelé, dont la loi 28-07, relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires, la loi 25-08, portant création de l’Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA), ou encore la loi 49-99 concernant la protection des élevages avicoles, du contrôle de la production et de la commercialisation des produits avicoles, plus de 90% de production du poulet passe toujours par

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l’abattage non contrôlé, selon une étude réalisée en 2016 par le cabinet Mazars Maroc. Une réforme structurelle est donc de mise pour cette filière qui se veut compétitive. Ainsi, dans le cadre du contrat-programme relatif au développement des industries agroalimentaires, conclu en avril 2017, une importance particulière a été donnée à la mise à niveau, dans un premier temps, de quelques 2.300 tueries. Dar El Farouj, 1er abattoir de proximité dans le Royaume, a donc innové en instaurant, pour la première fois au Maroc, un concept

qui constitue une alternative aux tueries de quartier.

Histoire de Dar El Farouj

Dar El Farouj est un abattoir de volaille de proximité. « C’est un concept qui existe en Europe et en France, pays ou je suis né et où j’ai grandi », explique Mohamed Hayef, fondateur de Dar El Farouj. Fort de son expérience acquise en France dans le marché de la volaille et conformément à sa volonté de vouloir vivre dans son pays d’origine, M. Hayef s’est naturellement intéressé au mar-


Dar El Farouj 3

1 - Salle de stockage du vif 2 - Accrochage de la volaille 3 - Zone plumaison

ché de la volaille au Maroc. « Très rapidement, nous nous sommes aperçus des différents manquements dans le secteur. Nous avons donc commencé à étudier la possibilité de créer un premier abattoir de proximité (sous forme de franchise) », reprend-il. En avril 2016, une étude est réalisée sur le terrain, sous forme de questionnaires administrés directement aux consommateurs s’approvisionnant auprès des tueries traditionnelles de quartier (riachates) et dans les supermarchés, aux rayons volailles et boucherie. « L’étude a fait ressortir 2 catégories de consommateurs : l’une qui, malgré le manque évident d’hygiène, achète dans les tueries de quartier car ils sont sûr de la fraîcheur de la volaille, et une autre qui, malgré le manque d’information sur les conditions d’abattage, achète en supermarché pour la propreté. Suite à ces différents constats, nous avons conclu qu’un abattoir de proximité pouvait parfaitement répondre à la demande du consommateur »,

explique M. Hayef. Confiant dans le potentiel que porte ce projet et fort de l’envie de participer à la réforme et à la métamorphose de ce secteur sensible, Mohamed Hayef s’est lancé en février 2017 dans la réalisation de son projet.

Et l’aventure commença…

S’étalant sur une superficie de 110 m², le choix de l’emplacement du projet s’est porté sur la ville de Témara, pour un investissement de 120.000€ et une capacité de production d’environ 850 poulets/jour. En avril 2017 ont été lancées les différentes démarches administratives pour obtenir les autorisations pour cet abattoir de proximité ainsi que les différentes démarches pour importer les machines (normes CE). Sept mois plus tard, Dar El Farouj voit le jour. « Aujourd’hui, nous nous positionnons clairement comme alternative aux tueries de quartier », souligne M. Hayef. Ce projet, unique en son genre au Maroc, est amené à se dupliquer dans d’autres villes du Royaume,

en développant un circuit de commercialisation fermé via différents points de vente. L’objectif est de créer, dans une ville donnée, un abattoir de proximité capable de desservir 10 points de ventes. Soulignons que les produits Dar El Farouj ne sont volontairement pas commercialisés dans les grandes surfaces, puisque l’enseigne mise sur la fraicheur et la proximité, prônant ainsi le circuit court, aussi bien pour le transport des animaux vivants que pour la viande. L’enseigne compte également proposer de la prestation de service de proximité aux restaurants, rôtisseries, etc. « Nous envisageons d’autres ouvertures par le biais de partenariats. Mais pour l’instant, notre objectif majeur est de mettre en place notre modèle d’abattage et de commercialisation et d’en expliquer les bienfaits aux consommateurs », explique le fondateur.

De la ferme à l’assiette

Chez Dar El Farouj, tous types de volaille sont abattus, à savoir le FOOD MAGAZINE N° 111 15 Juin - 15 Juillet 2018

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L’Entreprise du mois 4

5

7

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Dar El Farouj 6

4 - Abattage, saignée 5 - Trempage de la volaille 6 - Entrée de la volaille en plumaison 7&8 - Sortie de la volaille de la plumai-

son

poulet, la dinde, la dinde fermière, le coquelet, la pintade et la caille. Le vif est acheté directement chez les éleveurs. L’enseigne envisage plus tard d’entamer son propre projet d’élevage ou de réaliser une collaboration avec les éleveurs, à qui seraient remis des cahiers des charges, afin de garantir au consommateur des souches de volaille et des labels de qualité. En attendant, explique M. Hayef : « nous ne pouvons pas indiquer de marque sur la volaille que nous commercialisons. En revanche, nous garantissons à nos clients le meilleur en termes de qualité, car nous abattons la volaille tous les jours pour une fraicheur irréprochable, avec le plus grand soin et dans le respect des règles en vigueur. » S’approvisionnant donc directement auprès des fermes, les volailles sont transportées vers l’abattoir, où elles font l’objet d’un premier contrôle de qualité (souche de poulet, poids conforme à la commande, etc.). Seules les volailles inspectées sont introduites dans les locaux d’abattage. Les poulets sont alors abattus immédiatement selon

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le rituel musulman, avant d’être plongés dans de l’eau chaude afin de faciliter la plumaison. L’eau dans les bacs de trempage n’est pas stagnante pour éviter tout type de contamination. Vient ensuite l’étape de l’éviscération, qui doit être effectuée sans délai. Après inspection des viscères, les abats sont séparés des autres produits et sont nettoyés, égouttés et refroidis puis emballés dans les barquettes prévues. À la fin de la chaine, les poulets sont directement lavés de l’intérieur comme de l’extérieur, puis sont accrochés pour passer à l’étape du ressuyage et du séchage, qui constitue une opération décisive pour la conservation de la viande. Les produits sont enfin acheminés vers l’espace de vente, qui est séparé de la zone d’abattage par des baies vitrées, pour permettre aux clients de suivre en toute transparence toutes les étapes du processus d’abattage.

Le marché africain en ligne de mire

« Aujourd’hui, nous sommes encore en phase de développement.

Nous travaillons avec les particuliers, à travers la commercialisation de nos produits essentiellement via des traiteurs et nos points de vente », explique le fondateur. Avec le développement de la notoriété de Dar El Farouj, l’enseigne envisage de développer des produits élaborés à base de volaille. Mais son ambition ne s’arrête pas là ! En effet, « Dar El Farouj compte également s’exporter à l’étranger, surtout que de nombreux pays africains, tout comme le Maroc, ont un grand besoin de réformer le modèle de commercialisation des produits avicoles », confirme Mohamed Hayef.

Dar El Farouj en chiffres :

Date de création : novembre 2017 Capacité de production : 850 poulets/jour Nombre d’employés : 6 Superficie : 110 m²



FOOD Mondain 3ème édition des Moroccan Logistics Awards, le 10 mai 2018 à Marrakech

Mohammed El Yousfi (à droite), Directeur Général de l’Agence Marocaine de Développement de la Logistique, remet le prix du projet « Green Logistics » de l’année à Épicerie Verte, représentée par son co-fondateur Amine Slimani.

Signature d’un mémorandum d’entente entre la Société Internationale Islamique de Financement du Commerce (ITFC) et la Banque Centrale Populaire (BCP), le 10 mai 2018 à Casablanca

De g. à dr. : Kamal Mokdad, Co-PDG de la BCP, responsable de la division International Global Banking, et Hani Salem Sonbol, Directeur Général de l’ITFC.

Maghreb Industries produit 50% de son électricité via l’énergie solaire grâce à un financement de la BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) Hakim Marrakchi, Directeur Général de Maghreb Industries

Rencontres entre professionnels du secteur céréalier, organisées par l’Ambassade de la République fédérale d’Allemagne au Maroc, en collaboration avec la Fédération Nationale des Négociants en Céréales et Légumineuses (FNCL), les 8 et 9 mai 2018 à Casablanca Photo de groupe rassemblant les représentants de la fédération des coopératives agricoles en Allemagne (Deutscher Raiffeisenverband), de l’association fédérale des négociants en céréales, légumineuses, oléagineux et aliments de bétails (VdG) et de la FNCL.

Ftour-débat sur l’économie circulaire, organisé par la Chambre de Commerce Suisse au Maroc et l’Association EPF Alumni Maroc, le 24 mai 2018 à Casablanca Massimo Baggi, Ambassadeur de Suisse au Maroc.

Lancement par le Groupe Crédit Agricole du Maroc de sa solution de paiement mobile Beztam-E, le 11 juin 2018 à Casablanca

Abdelmounaim Dinia, Directeur Général Adjoint, Crédit Agricole du Maroc.

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Délices d’initiés Emballage L’autrichien Mondi fusionne ses filiales au Maroc

Agro-écologie Un nouveau logo pour le système de garantie du RIAM

En début d’année, Pap Sac Maghreb, principale filiale marocaine du géant autrichien Mondi, a absorbé l’unité de production située à Agadir, Embal Sac Sarl. Selon la Section commerciale de l’Ambassade d’Autriche au Maroc, « cette fusion a été motivée par la volonté du papetier autrichien d'exploiter des synergies d'ordre opérationnel, financier et administratif entre les deux unités. » Pap Sac Maghreb, basée à Casablanca, avait rejoint le groupe Mondi en 2001. L’entreprise a créé en 2016 une filiale en Côte d'Ivoire, Mondi La Sacherie Moderne Abidjan (MSMA). Rappelons que Mondi est un poids lourd de l’industrie mondiale de l’emballage et du papier, qui emploie 26.000 personnes dans plus de 30 pays. Mondi est une entreprise complètement intégrée, de la gestion des forêts au développement de solutions d’emballage.

Le RIAM (Réseau des Initiatives Agroécologiques au Maroc) a fait appel au vote pour choisir le nouveau logo de son Système Participatif de Garantie (SPG). Les 264 participants ont choisi à 53% le logo présentant une coccinelle, conçu par Mahi Chafik Idrissi, Artiste plasticien. « Dès juin 2018, les producteurs qui le souhaitent auront la possibilité d’intégrer le Système Participatif de Garantie en introduisant une 1ère demande de labellisation auprès de la Commission Nationale SPG du RIAM. Les visites SPG des fermes auront lieu dans le courant de l’été et les fermes seront labellisées en octobre prochain. Le SPG est ouvert à tout producteur, consommateur ou intermédiaire qui souhaite y participer », déclare Annie Mellouki, Présidente du RIAM.

Les managers qui bougent CGEM

Le 22 mai dernier, Salaheddine Mezouar et Faïçal Mekouar ont été élus respectivement Président et Vice-Président général de la CGEM (Confédération Générale des Entreprises du Maroc) pour les trois prochaines années 2018-2021. L’ancien Ministre des Affaires étrangères succède ainsi à Meriem Bensalah Chaqroun, première femme élue à la tête de la CGEM, et ce pour deux mandats consécutifs.

FAO

Florence Rolle est la nouvelle Représentante de la FAO au Maroc. Elle succède ainsi à Michael George Hage depuis le 16 avril 2018. De nationalité française, Mme Rolle est titulaire d'un Master of Science en gestion des ressources naturelles et politiques de l'environnement de l'Imperial College de Londres. Elle est diplômée en tant qu'Ingénieur Agronome de l'INA Paris-Grignon, France, et Ingénieur civil du génie

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rural des eaux et forêts de l'ENGREF, France. Mme Rolle a débuté sa carrière en 1994 en tant que responsable des programmes de dépollution des sols, puis en tant que chef de projet chez Anjou Recherche, Veolia, Paris. Elle a rejoint la FAO en 1998 en tant que consultante au Bureau du Sous-Directeur Général, Département du développement durable. Elle a ensuite évolué au sein de la FAO, puis de la Banque Mondiale, essentiellement en Afrique, avant de revenir à la FAO aux États-Unis, puis au Malawi en tant que Représentante de la FAO de 2013 à 2018.

Ipsos

L’institut de sondage et spécialiste du marketing d’opinion Ipsos annonce la nomination de son nouveau Directeur Général pour le Maroc et l’Algérie, basé à Casablanca : il s’agit de Luc Durand. M. Durand a notamment dirigé pendant 7 ans le bureau d’Ipsos à Montréal, Canada. Il avait auparavant occupé plusieurs postes en marketing et recherche pour différentes entreprises.

Oxford Business Group

Le cabinet d’intelligence économique et de conseil Oxford Business Group (OBG) annonce la nomination de Clémentine Clabault et d'Alexis Reynaud à titre respectivement de Directrice Maroc et de Directeur éditorial Maroc. Clémentine Clabault a occupé différents postes de direction au sein du cabinet d'OBG en Birmanie, en Malaisie, à Bahreïn et plus récemment en Côte d’Ivoire. Quant à Alexis Reynaud, il a travaillé pour OBG en Tunisie et en Algérie. « La nouvelle équipe mandatée pour la production de The Report: Morocco 2019 a notamment pour mission de mettre en lumière la stratégie du Royaume concernant son rayonnement à l’international et, en particulier, sur le continent africain, ainsi que les développements soutenus par Sa Majesté le roi Mohammed VI, dans le cadre de cette édition anniversaire qui reviendra sur les 20 ans de son règne », a indiqué la directrice générale d'OBG pour l'Afrique, Karine Loehman.




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