Sécheresse de 2003 : un passé qui ne passe pas

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l’avantage de ne pas conduire à un effet d’anti-sélection dans les portefeuilles des assureurs et des réassurés. La question centrale du réassureur réside dans la modélisation du péril aux fins de le tarifer. Il conduit à la réalisation d’une courbe d’exposition, rapport entre l’intensité et la durée. M. Bernard Paul, directeur de la Société Carpenter, a souligné que dans le cadre de l’inondation et de la sécheresse, il existait un vide relatif en termes de modélisation. C’est pourquoi la Société Carpenter s’est attachée à créer un tel modèle en incorporant les données géologiques, climatiques d’urbanisation et de phénomène du bâti. Les données politiques ont été en revanche exclues d’un tel modèle. A la question de M. Adrien Gouteyron sur la réalisation de la courbe d’exposition pour le marché français, M. Bernard Paul, directeur de la Société Carpenter, a indiqué que celle-ci était communiquée aux clients de la société. Elle est également en cours d’enrichissement progressif. Il a tenu à distinguer le risque de subsidence de celui des inondations et des tremblements de terre. Alors que la clé de la modélisation consiste en cas de tremblements de terre a déterminé la mesure haute de l’évènement, la période de retour est plus faible et l’intensité forte en cas d’inondation, et la période de retour basse et la fréquence moyenne en cas de sécheresse. A la question de Mme Nicole Bricq sur le « caractère politique non modélisable » du régime Cat-Nat, M. Bernard Paul, directeur de la Société Carpenter, a précisé que ce caractère ne constituait pas un évènement pertinent pour le réassureur, seul compte l’évènement naturel dont il mesure l’impact et le coût. Le régime juridique ne constitue pas l’aléa principal. A titre de conclusions, M. Bernard Paul, directeur de la Société Carpenter, a insisté sur la pertinence du modèle français en termes de réassurance. En effet, le marché mondial est actuellement saturé en raison de trois zones fragilisées que sont la Californie avec les tremblements de terre, le Japon et la Côte est des Etats-Unis exposés aux risques de tempêtes. Le système français en plafonnant l’engagement de l’assureur au-delà d’un certain montant et en faisant jouer la garantie de l’Etat évite d’avoir recours à une capacité mondiale de réassurance chère et rare. Les membres du groupe de travail ont enfin entendu M. Jean-Luc de Boissieu, secrétaire général du Groupement des entreprises mutuelles d’assurances (GEMA), Mme Catherine Traca, secrétaire général adjoint, et Mme Barbara Berrebi, chargée d’études. A titre liminaire, M. Jean-Luc de Boissieu, secrétaire général du Groupement des entreprises mutuelles d’assurances (GEMA), a indiqué que l’ensemble des mutuelles d’assurances géraient 50 millions de contrats, réalisaient 20 milliards d’euros de chiffre d’affaire et disposaient de 20 millions de souscripteurs. Mme Catherine Traca, secrétaire général adjoint de GEMA, a reconnu que la gestion de la sécheresse 2003 n’avait pas été satisfaisante. Elle


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