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Cosmogonie

• Par Charles Coocoo, un des pères spirituels de la nation atikamekw

Quelque part, sur les falaises se manifestent les peintures rupestres sur la naissance de l’Univers. Déjà là se forment les images qui s’articulent pour porter la mémoire des hommes. L’art rupestre résume le foyer de l’homme qui est le lieu de sa naissance cosmique.

Un être humain se tenant debout et au milieu de sa tête, à l’endroit précis sur sa fontanelle, une ligne d’énergie se dirige vers le cercle et représente le lieu de son origine. Les anciens ont appelé les premiers êtres humains de la Création « Nehirowisiwok » pour une raison. Cela signifie « être en équilibre et habile », mais beaucoup plus encore. Ils réfèrent à la loi de l’Univers et à la manière de vivre en harmonie avec elle.

Cette grande loi est encore chantée durant les cérémonies. La mémoire de nos chants sacrés nous guide pour nous souvenir d’où nous venons, pourquoi nous vivons et nous ramener au sens de la vie. C’est la vision cosmique ancestrale des Nehirowisiwok. Les anciens nous ont toujours enseigné que toute la création, les étoiles, les planètes, la terre, les océans, les baleines, les animaux, la flore et même les hommes sont faits de vibration et de lumière. L’énergie est là, manifestée. Les anciens nous disent aussi que lorsqu’un corps naît, l’une de ces énergies subtiles

pénètre le corps pour offrir la vie. Si la vie est vécue en équilibre et en harmonie avec le tout, lorsque le corps disparaît, l’énergie retourne au centre de l’Univers. Si l’homme a oublié les enseignements de la grande loi de la vie, l’énergie s’élève en direction de la Voie lactée. Les anciens regardaient souvent la Voie lactée, le chemin des ancêtres.

L’homme devra de nouveau renaître sur la terre par la porte de l’Est. Il grandira en équilibre et évoluera avec l’énergie reconnue comme le tissu vivant de l’Univers.

Ils disaient aussi que la mort n’existe pas : la chair, les os, les microbes, les bactéries se décomposent et leurs composantes ne meurent pas, car rien ne meurt, tout est simplement un éternel recyclage de tout ce qui existe sous une forme ou sous une autre. Tout ce qui existe, depuis les galaxies jusqu’au calcium de nos os, des planètes aux fourmis et aux virus, tout est né de poussières d’étoiles. Nous partageons tous le même héritage cosmique. Nous sommes tous égaux, c’est le cercle sacré ancestral des Nehirowisiwok. Nous sommes tous de nature identique, tous poussières d’étoiles.