C’est à ce genre d’interrogations que Valérie Dramard se trouve confrontée tous les jours dans son cabinet vétérinaire. Forte de ses années d’expérience, elle répond dans ce livre à toutes les questions que l’on peut se poser concernant son petit compagnon. De A comme Aboyer à V comme Voler de la nourriture, elle parcourt en 230 mots clés l’ensemble des situations et comportements possibles chez le chien et donne toutes les clés pour comprendre et agir à bon escient. Enrichi de nombreux dessins et de « cas pratiques », facile à consulter, ce dictionnaire d’un genre nouveau passionnera tous les amoureux des chiens.
ISBN : 978-2-84138-597-3
,!7IC8E1-difjhd! PRIX TTC FRANCE 18,50 €
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Dr Valérie Dramard
LE COMPORTEMENT DU CHIEN DE A À Z
« Mon Bouvier bernois de 7 ans se montre de plus en plus anxieux depuis que mon bébé sait marcher », « Ma petite chienne berger se sauve du jardin tous les jours, et revient d’elle-même », « Mon King Charles de 9 mois, qui était propre jusque-là, se remet à faire ses besoins dans la maison… ».
Dr Valérie Dramard
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LE COMPORTEMENT DU CHIEN DE Comprendre et agir Les conseils d’une vétérinaire comportementaliste
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avant-propos Soigner les troubles du comportement du chien, c’est mon métier et ma passion. Comme toutes les petites filles, je voulais être vétérinaire pour soigner les animaux blessés. Alors j’ai bien travaillé à l’école pour réussir à réaliser mon rêve ! Et effectivement, la médecine vétérinaire m’a passionnée : découvrir la maladie qui affecte un animal pour le soigner ou le soulager, c’est merveilleux. Après quelques années d’exercice en tant que vétérinaire généraliste en région parisienne, un autre aspect de la médecine vétérinaire s’est imposé à moi : la pathologie du comportement, ou comment soigner les troubles du comportement. Parce que le corps peut souffrir mais la tête aussi, et parfois les deux sont intimement liés dans le développement d’une maladie, comme c’est le cas des maladies fonctionnelles – anciennement appelées maladies psychosomatiques. La dermatite de léchage du chien en est un exemple classique. J’ai vite réalisé que, dans l’approche d’une maladie comme dans l’abord d’un trouble du comportement, la tête et le corps ne peuvent être séparés, c’est un tout qui doit être pris dans son ensemble. Bien que ce domaine fût à cette époque encore très nouveau dans la profession vétérinaire, j’ai décidé il y a plus de 15 ans de m’y consacrer exclusivement, pour progresser et faire progresser cette discipline. Après avoir écrit Le comportement du chat de A à Z, le projet d’un dictionnaire de comportement consacré au chien s’est imposé comme une évidence. Le comportement du chien de A à Z est aussi un dictionnaire qui se veut à la fois très pratique (il suffit de rechercher et de lire l’article consacré au comportement ou au trouble qui nous intéresse) et complet, puisqu'y sont consignées des informations précises concernant le domaine du comportement, mais aussi de la médecine vétérinaire qui peuvent être en relation avec un trouble du comportement. Cet ouvrage est le fruit d’une longue expérience pratique, mon activité étant essentiellement consacrée aux consultations de comportement depuis près de 20 ans. Je travaille aussi avec les écoles de chiens guide d’aveugle depuis 15 ans et avec des éducateurs canins professionnels, et j’avais très envie de transmettre toutes ces connaissances accumulées au cours de ces années. Oui, transmettre à la fois toutes les connaissances « théoriques » acquises au cours de mes études et dans les livres, lors de conférences et de conversations avec d’autres acteurs passionnés du monde vétérinaire et du monde du chien, mais aussi avec des psychiatres, des psychologues et des philosophes, enfin et surtout au cours de plus de 15 ans de pratique en tant que vétérinaire comportementaliste. J’estime que nous sommes aussi, nous humains, des animaux. C’est la démarche que j’adopte au cours d’une consultation de comportement. Nous pouvons donc
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mieux comprendre le comportement d’un chien si nous essayons d’imaginer ce que nous ressentirions à sa place et dans le même contexte. Ce travail d’empathie (soit faire l’effort de se mettre à la place d’autrui, en l’occurrence de l’animal que l’on m’amène en consultation) me semble fondamental pour travailler dans ce domaine. Par exemple, nous avons aussi des ressentis primaires comme tout animal, des perceptions sensorielles et émotionnelles que ressentent tous les autres animaux, notamment les mammifères et les oiseaux. Nous ressentons aussi la faim, la soif, la douleur, la peur ou la joie. Parfois, nous avons envie de bouger ; parfois, au contraire, nous ne sommes pas assez motivés pour passer à l’action. Certains jours, nous sommes plus en forme que d’autres, de meilleure humeur aussi. Nous sommes tous (humains et animaux) des êtres sensibles. Voilà l’idée clé ! Cette « technique » me pousse à imaginer ce qui peut animer l’animal en souffrance que l’on me présente, à explorer les possibilités d’explication, les processus qui le conduisent à agir ainsi. Évidemment, je fais aussi cet effort d’empathie pour comprendre les relations qui existent entre le chien et ses maîtres, et les habitudes de vie qui se sont mises en place progressivement. Enfin, je m’efforce de solliciter chez les propriétaires leur propre empathie pour qu’ils comprennent pourquoi leur animal se comporte ainsi, et donc comment ils pourraient mieux agir par la suite. Ensuite, pour comprendre comment un trouble du comportement s’est installé et surtout comment sortir de cette situation, j’utilise des concepts variés, des modèles explicatifs différents, des « idées-outils », comme je dis. Par exemple, les émotions (comme la peur), la motivation, l’attachement, peuvent conduire un individu à agir d’une certaine façon. Un manque d’autocontrôle et une trop grande excitabilité chez un animal, des rituels inappropriés entre le maître et son chien, une mauvaise éducation ou des relations incohérentes constituent d’autres modèles explicatifs. L’existence de ces cercles vicieux (on parle de logique circulaire) peut induire la persistance et l’aggravation d’un trouble. Enfin, des maladies physiques modifient le comportement parce qu’elles peuvent générer de la douleur ou de la fatigue. L’hypothyroïdie en est un exemple frappant puisqu’elle peut modifier profondément les ressentis de l’individu (douleur, odorat, faim), induire des troubles physiques (troubles digestifs, cutanés, intolérance aux changements de température) et aussi et surtout influer sur l’humeur, voire provoquer des comportements anormaux (TOC, hallucinations). J’espère que la lecture de cet ouvrage vous apportera, cher lecteur et ami des chiens, les informations que vous cherchez et des idées nouvelles et pertinentes pour améliorer et enrichir les relations avec votre ami à quatre pattes. Bonne lecture !
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Aboyer
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que la surdité peut entraîner chez un chien (v SURDITÉ). Un chien aboie principalement : - pour solliciter l’attention, demander à manger, une caresse ou à sortir dans le jardin, mais aussi pour appeler un congénère ; le chien module son aboiement en fonction de la motivation qui l’anime : un petit aboiement bref pour se faire remarquer ou des aboiements sonores et impérieux pour une demande urgente - pour menacer, lors d’une agression : il aboie après avoir grogné (si le grognement n’a pas suffi à faire reculer l’individu) ou en même temps, lors d’une agression par irritation par exemple (v AGRESSION HIÉRARCHIQUE, AGRESSION PAR IRRITATION) - pour avertir de la présence d’un intrus ; quelle que soit sa race, un chien adulte grogne et aboie à la fois pour avertir d’une éventuelle intrusion sur « son » territoire et repousser l’intrus (v AGRESSION TERRITORIALE) - quand il est excité, qu’il joue ou fait la fête au retour de son maître ou avant de sortir en promenade : les aboiements sont aigus et sonores, parfois difficiles à enrayer (v EXCITATION).
ABOYER
Vocalisation spécifique du chien, l’aboiement est un moyen de communication essentiel chez le chien. Appeler, solliciter l’attention, avertir ou menacer : le chien aboie différemment selon les contextes. Selon la race, les aboiements prenant des tonalités et des intensités différentes, certains chiens hurlant d’ailleurs plus qu’ils n’aboient (les chiens de chasse, par exemple). En général, l’aboiement est intentionnel, c’est-à-dire que le chien « choisit » ou « décide » d’aboyer pour communiquer, sauf dans le cas où il souffre d’un déficit d’autocontrôle (v AUTOCONTRÔLES, SYNDROME HS-HA).
Mieux comprendre
Le chiot module ses vocalises au moment où il commence à entendre, c’est-à-dire vers l’âge de 10-15 jours, lorsque ses oreilles s’ouvrent (v DÉVELOPPEMENT). En fonction de la réponse de sa mère et de l’environnement dans lequel il vit, il peaufine ses aboiements pour communiquer au mieux. On comprend ainsi le handicap social
Bien agir
S’il vous semble que votre chien n’aboie pas normalement (pas assez, trop, ou pas dans les bonnes circonstances), n’hésitez pas à prendre conseil auprès d’un éducateur ou de votre vétérinaire qui vous aidera à apprécier s’il y a un problème ou non. Si ses aboiements sont excessifs,
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Aboyer
le vétérinaire saura analyser la situation et vous proposera les solutions adaptées pour soigner le trouble qui en est à l’origine, et donc réguler ses vocalises. v
quand il n’obtient ce qu’il veut immédiatement, ou parce qu’il est frustré (v AUTOCONTRÔLE, SYNDROME HS-HA) ; - votre chien est « dominant », c’est lui qui décide la plupart du temps et prend généralement l’initiative de ses activités, y compris en votre présence (v SOCIOPATHIE) : il aboie pour asseoir ses décisions, n’aimant pas qu’elles soient mises en question - votre chien est sourd, ce qui l’empêche de moduler ses vocalises et d’entendre vos ordres quand vous le modérez (v SURDITÉ) - votre chien est angoissé et il vocalise sans cesse pour vous appeler quand vous êtes hors de sa vue (v ANXIÉTÉ, HYPERATTACHEMENT).
VOTRE CHIEN N’ABOIE PAS ?
C’est peut-être parce qu’il se comporte encore comme un chiot et ne ressent pas suffisamment la menace pour aller jusqu’à aboyer pour faire la garde, par exemple (v JUVÉNILE). Peut-être aussi est-il suffisamment calme et/ ou soumis pour ne pas s’exciter ou ne pas vous solliciter en aboyant ? Peut-être est-il malade ou déprimé ? Les chiens mal portants sont tristes et indifférents, parfois au point de ne plus aboyer. v
VOTRE CHIEN ABOIE BEAUCOUP ?
Plusieurs possibilités : - votre chien est excité et ne peut se contrôler suffisamment quand il a envie de quelque chose : il aboie dans ce cas pour demander, réclamer,
Cordes vocales et aboiements Le chien possède des cordes vocales d’où sortent les sons qui composent les différentes vocalisations, dont les aboiements. Une affection des cordes vocales (laryngite) entraîne des modifications de l’aboiement chez le chien, qui peut devenir momentanément ou définitivement aphone (sans voix). On le constate chez certains chiens hyperactifs ou anxieux, qui aboient en permanence lorsqu’ils sont mis en chenil plusieurs jours d’affilée, par exemple. Avant que ne soit promulguée la loi de juin 2004, qui interdit certaines opérations chirurgicales assimilées à des actes de maltraitance (oreilles ou queue coupées, dégriffage chez le chat…), certains chiens subissaient une ablation des cordes vocales pour rendre inaudibles leurs aboiements. Nous avons heureusement aujourd’hui en médecine vétérinaire comportementale bien d’autres moyens de thérapie pour ne plus avoir besoin de recourir à ces pratiques barbares !
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Activité de substitution
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La forme que prend l’activité de substitution est variable : tel chien aura tendance à se lécher toujours la même patte, tel autre se mettra systématiquement à manger. Toutes ces activités de substitution présentent malgré tout un point commun : elles sont apaisantes pour l’animal parce qu’elles sont rapport avec le corps. Toucher son propre corps (ce que le chien fait en léchant sa patte ou en se grattant) ou manger, par exemple, calme en effet tout un chacun, quelle que soit l’espèce concernée. Plus les stress sont nombreux, plus le chien est anxieux, plus il produit des activités substitutives. Avec le temps, l’animal finit alors par passer le plus clair de son temps à se lécher ou à manger : l’activité substitutive s’est transformée en trouble obsessionnel compulsif ou TOC, signe d’une grande souffrance psychique chez l’animal.
ACTIVITÉ DE SUBSTITUTION
L’activité de substitution la plus souvent observée chez le chien est le léchage d’une patte, et la zone la plus fréquemment touchée le dessus de la patte (en référence à l’articulation qui correspond chez nous au poignet). L’activité substitutive — aussi appelée activité de remplacement (traduction de l’anglais displacement activity) — se manifeste chez un chien souffrant d’anxiété ou de dépression. Les activités de substitution sont généralement centrées sur le corps, se lécher ou manger étant les plus fréquentes chez le chien. Il ne faut pas confondre avec les signaux d’apaisement comme bailler ou s’étirer, qui se manifestent quand le chien est en conflit intérieur, mais pas forcément anxieux (v APAISEMENT).
Mieux comprendre
Par définition, une activité de substitution est un comportement qui se manifeste quand l’individu ressent un conflit généré par deux motivations opposées. La dite activité n’a pas de relation directe avec le problème, elle permet juste de diminuer la tension émotionnelle induite par ce conflit. Si par exemple une dispute éclate à la maison, votre chien va vouloir changer de pièce pour se mettre à distance, mais il sera dans le même temps enclin à rester près de son maître parce qu’il est inquiet : couché, il se met à lécher consciencieusement sa patte, comme s’il s’enfermait « dans sa bulle ».
Bien agir v VOTRE CHIEN
SE LÈCHE LA PATTE JUSTE APRÈS QUE VOUS LUI AVEZ INTERDIT DE MONTER SUR LE CANAPÉ ?
Pas d’inquiétude, il se sent frustré et c’est pour lui une façon de s’apaiser, un peu comme un enfant se mettrait à se ronger les ongles juste après avoir été réprimandé. Ne le grondez pas, restez indifférent. Quand il arrêtera de se lécher, vous l’appellerez pour qu’il vienne chercher une caresse. Si ce comportement vous semble fréquent, mettez en place les moyens classiques pour apaiser un
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Activité de substitution
chien (v THÉRAPIE ANXIOLYTIQUE), notamment sollicitez-le plus souvent en le caressant ou en jouant avec lui. L’administration de produits apaisants (phéromones, compléments alimentaires) peut aussi constituer une aide intéressante pour détendre votre compagnon.
plus en plus (v BOULIMIE, OBÉSITÉ) ? Si par ailleurs, il vous semble inquiet ou triste, probablement souffret-il d’une anxiété ou plus grave, d’une dépression. Il doit être pris en charge médicalement sans doute, les mesures apaisantes de type phéromones ou compléments alimentaires risquant d’être peu efficaces dans ce cas. Grâce à un examen clinique, puis à d’éventuels examens complémentaires (notamment un examen de la peau et une prise de sang), ainsi que par les questions qu’il vous posera concernant ses comportements, votre vétérinaire établira le diagnostic, soignera votre chien en conséquence ou vous redirigera vers un spécialiste. Si l’administration de psychotropes d’anxiolytiques ou d’antidépresseurs aide à diminuer la souffrance, des changements comportementaux sont néanmoins indispensables pour l’apaiser de façon durable (v THÉRAPIE COMPORTEMENTALE). À savoir : Lorsqu’une maladie hormonale est diagnostiquée (hypothyroïdie), son traitement est indispensable pour remettre votre chien sur pied, les psychotropes n’étant pas toujours nécessaires dans ce cas.
v CE LÉCHAGE CONSTITUE UN RITUEL,
si votre chien l’utilise dans le but d’attirer votre attention, donc comme un moyen de communiquer avec vous (v RITUEL, COMMUNICATION), vous devez rompre ce cercle vicieux. En effet, s’il perdure, il peut devenir un TOC. S’il s’agit d’un rituel, votre chien se léchera ou se grattera alors qu’il est près de vous, mais il cessera dès qu’il se trouvera dans un endroit isolé. Une astuce simple et non stressante dans ce cas : au moment où il commence à se lécher, ne le regardez pas, ne lui dites rien. Au contraire, éloignez-vous et changez de pièce. Surpris de votre départ subit, il se lèvera pour vous suivre. Après quelques tentatives vaines de prendre contact avec vous avec ce rituel, il l’abandonnera (v EXTINCTION). Attention, comme votre chien cherche à attirer votre attention, il en manque peut-être. Veillez donc à l’appeler régulièrement pour le caresser ou jouer avec lui (v CARESSES, JEUX, THÉRAPIE DE RÉGRESSION SOCIALE
ADRÉNALINE
DIRIGÉE).
VOTRE CHIEN PASSE UNE GRANDE PARTIE DE SON TEMPS À SE LÉCHER,
v HORMONES, NEUTRANSMETTEURS, STRESS
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au point de provoquer une plaie (v DERMATITE DE LÉCHAGE) ou il prend du poids parce qu’il mange de
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Agility
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sur le genou de son maître, quand il colle ses flancs contre ses jambes) et les « bisous » (quand on embrasse la tête de son chien, quand le chien vient lécher la main ou le visage de son maître) sont des gestes évocateurs de l’attachement entre le chien et son maître. On parle aussi d’amour, tant les échanges de regards, les ressentis de bien-être, les plaisirs partagés et le sentiment profond de complicité réciproque s’apparentent à ce que l’on ressent dans un lien de cette nature. Toutes les relations entre un chien et son maître n’atteignent pas cette qualité, mais un bon maître devrait tendre vers ce niveau de connivence. L’hyperattachement désigne l’attachement anormal d’un chien envers une personne, un congénère ou, plus rarement, un autre animal. Il implique que le chien est, affectivement, anormalement dépendant : il ne peut s’apaiser qu’en présence de l’être d’attachement et souffre d’anxiété ou de dépression quand il en est séparé, ce qui peut se traduire par des aboiements, des destructions ou de la malpropreté quand le chien reste seul (v HYPERATTACHEMENT). v CÂLIN/CARESSES, ATTACHEMENT, DÉTACHEMENT, HYPERATTACHEMENT, MATERNAGE, DÉVELOPPEMENT
AFFECTION
L’image du chien fidèle, intelligent et affectueux a inspiré de nombreux romans, films et séries télévisées (notamment, dans les années 60, Rintintin, Lassie chien fidèle, Belle et Sébastien…). Le chien est un animal social, qui vit naturellement en groupe. La cohésion de la meute est liée à l’affection qui unit ses membres entre eux et aux règles de vie qui organisent le quotidien (v HIÉRARCHIE). À sa façon, la famille est aussi un groupe social, dans lequel le chien « de compagnie » s’inscrit très naturellement depuis près de 15 000 ans. Les liens d’affection entre les membres de la famille et leurs animaux de compagnie, en l’occurrence le ou les chiens, participent aussi à la cohésion du groupe. Quand on parle d’affection, la notion d’attachement est implicite (v ATTACHEMENT). L’attachement maternel, attachement dit primaire, est considéré par les éthologues et les psychologues comme le lien fondateur qui permet au petit de se développer pendant les premières semaines de sa vie (v MATERNAGE, DÉVELOPPEMENT). La chienne commence à rompre ce lien d’attachement (on parle de détachement) lors du sevrage alimentaire. Le chiot devient progressivement plus autonome et apte à lier un attachement avec d’autres individus (congénères, autres animaux, êtres humains). Les caresses (quand on flatte de la main la tête ou les flancs de son chien, quand celui-ci pose sa tête ou sa patte
AGILITY
L’agility agility (en anglais, agilité) est l’un des sports canins les plus connus et les plus pratiqués. Il consiste à franchir
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Agility
Exemples d’activités sur un terrain où se pratique l’agility.
des obstacles variés le long d’un parcours : balançoire, slalom, saut de haie… Le chien doit les passer l’un après l’autre, selon un ordre défini. Si l’ordre n’est pas respecté, il y a des pénalités. Et à pénalités égales, c’est le chien qui accomplit son parcours le plus rapidement qui l’emporte. Ce sport est indiqué pour améliorer la communication et la connivence entre un maître et son chien. Celui-ci n’est pas tenu en laisse, mais simplement encouragé de la voix et du geste. Le maître doit par conséquent réussir à motiver son compagnon pour qu’il accomplisse seul les exercices. La récompense, plus que la réprimande,
constitue le moyen principal (et indispensable) pour réussir. Si le chien s’implique suffisamment, cette pratique devient un véritable plaisir, pour lui comme pour son maître. La pratique de l’agility nécessite de bonnes conditions physiques, comme pour n’importe quel sport : un chien qui souffre d’une insuffisance cardiaque ou d’une hypothyroïdie sera plus fatigable, à fortiori un chien malade. Il faut par conséquent bien respecter le rythme et les capacités de son animal pour que cette activité demeure un plaisir. Les chiens ayant une tendance à l’hyperactivité trouveront là un excellent
Pour tous les chiens ? Toutes les races de chien peuvent pratiquer l’agility, mais il est certain que les chiens plus légers auront plus de facilité que les races géantes.
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Agression
exutoire et leur maître un moyen positif d’apprendre à canaliser leur fougue.
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pas par agressivité, contrairement au chat, mais ils peuvent sauter sur une personne et la faire tomber volontairement, pour la mordre ensuite. v CINQ TYPES D’AGRESSION sont généralement distingués chez le chien, tout au moins dans l’École française1 : - l’agression par irritation, de loin la plus fréquente - l’agression hiérarchique, quand deux chiens adultes se trouvent dans une situation de compétition hiérarchique - l’agression territoriale, qui a lieu comme son nom l’indique sur le territoire de l’un des chiens - l’agression maternelle, que certaines chiennes manifestent si on cherche à s’approcher de leurs petits - l’agression par peur, très violente, produite par un chien qui est dans un état de peur On évoque également la prédation, qui conduit le chien à pourchasser, blesser grièvement et tuer un animal qu’il considère comme une proie. (v AGRESSION PAR IRRITATION, AGRESSION HIÉRARCHIQUE, AGRESSION TERRITORIALE, AGRESSION MATERNELLE, AGRESSION PAR PEUR, PRÉDATION)
AGRESSION
Par définition, au sens strict, une agression est un comportement violent ou une attaque envers un ou plusieurs individus (v ATTAQUE). Au sens large, une agression commence dès qu’il y a menace concernant l’intégrité physique ou psychique d’un ou de plusieurs individus.
LE COMPORTEMENT D’AGRESSION EST NORMAL, c’est-à-dire qu’il est v
nécessaire, voire vital dans certaines situations, pour se défendre par exemple : le chien répond à une agression en agressant lui-même celui qui l’a agressé. La situation devient anormale ou pathologique quand la fréquence des agressions est anormalement élevée ou quand l’agression se produit dans un contexte qui ne l’explique pas (v AGRESSIVITÉ) : par exemple, le maître caresse son chien et, soudain, celui-ci le mord « sans raison ».
LA MORSURE EST LE PRINCIPAL MODE D’AGRESSION CHEZ LE CHIEN. v
« L’École française de comportement » s'appuie sur la classification de Moyer, un éthologue américain (1968). D'autres courants distinguent d'autres types d'agression comme l'agression de défense, l'agression de survie, l'agression compétitive, etc. L'important étant de comprendre le contexte de l'agression et les facteurs déclenchants afin de prévenir toute nouvelle agression. 1
Toutefois, les grognements avec ou sans relèvement des babines et les aboiements représentent des comportements menaçants, donc agressifs. Certains chiens donnent des coups de nez comme menace, ils peuvent aussi aboyer et claquer des dents sans mordre. Enfin, les chiens ne griffent
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C’est à ce genre d’interrogations que Valérie Dramard se trouve confrontée tous les jours dans son cabinet vétérinaire. Forte de ses années d’expérience, elle répond dans ce livre à toutes les questions que l’on peut se poser concernant son petit compagnon. De A comme Aboyer à V comme Voler de la nourriture, elle parcourt en 230 mots clés l’ensemble des situations et comportements possibles chez le chien et donne toutes les clés pour comprendre et agir à bon escient. Enrichi de nombreux dessins et de « cas pratiques », facile à consulter, ce dictionnaire d’un genre nouveau passionnera tous les amoureux des chiens.
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Dr Valérie Dramard
LE COMPORTEMENT DU CHIEN DE A À Z
« Mon Bouvier bernois de 7 ans se montre de plus en plus anxieux depuis que mon bébé sait marcher », « Ma petite chienne berger se sauve du jardin tous les jours, et revient d’elle-même », « Mon King Charles de 9 mois, qui était propre jusque-là, se remet à faire ses besoins dans la maison… ».
Dr Valérie Dramard
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LE COMPORTEMENT DU CHIEN DE Comprendre et agir Les conseils d’une vétérinaire comportementaliste
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