Extrait Cultiver des plantes mellifères en ville et au jardin - Éditions Ulmer

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Jacques Piquée

CULTIVER DES PLANTES MELLIFÈRES en ville et au jardin


SOMMAIRE Préface 6 Avant-propos 9

JANVIER-FÉVRIER 15 Bruyères d'hiver 16 Chèvrefeuilles d'hiver 17 Crocus 18 Cyclamen coum 19 Eranthe 20 Jasmin d'hiver 21 Rhododendrons précoces 23 Sarcocoques 24

FÉVRIER-MARS 25 Amandier 26 Bergénia 27 Cerisiers précoces 28 Cognassier du Japon 29 Cornouiller mâle 30 Corylopsis 31 Daphné odorant 32 Edgeworthia 34 Hellébore d'Orient 35 Jacinthe 36 Laurier-tin 37 Ilicium, faux-badanier 38 Mimosa des fleuristes 39 Pachysandra 40 Poirier de Chine 41 Prunier amérindien 42 Scilles précoces 43 Stachyurus 44

Cerisiers du Japon 52 Clématite d’Armand 54 Consoude 55 Giroflée 56 Glycines 57 Jacinthe des bois et jacinthe d'Espagne 58 Laitue stolonifère 59 Leptospermum 60 Magnolia étoilé 61 Muscari 62 Oranger du Mexique 63 Poncirus 64 Osmanthe de Burkwood 65 Pavot nudicaule 66 Pivoine arbustive 67 Pommier domestique et pommier commun 68 Skimmia du Japon 70 Tulipes botaniques 71

AVRIL-MAI 73 Asphodèles 74 Coronille arbustive 75 Cymbalaire des murailles 76 Enkianthus 77 Houx 78 Limnanthe 79 Marronnier 80 Myrtillier 82 Paulownia 84 Photinia 85 Pittosporum 86 Robinier faux-acacia 87

MARS-AVRIL 45 Piéris 46 Arbre de Judée 47 Bourrache du Caucase 49 Camassia 50 Céanothe persistant 51

MAI-JUIN 89 Ails d’ornement 90 Tulipier 91 Grande astrance 92 Baptisia 93


Chicot du Canada 94 Cistes 95 Deutzia 96 Févier d’Amérique 97 Kniphofia, Tritoma 98 Laurier du Portugal 99 Népéta hybride 100 Troène de Californie 101 Tupelo 102

JUIN-JUILLET 103 Échinacée 104 Pavot de Californie 105 Hortensia 106 Maackia 107 Sédum de Takeshima 108 Vigne vierge 109 Rhododendron à petites fleurs 110

JUILLET-AOÛT 111 Albizzia 112 Arbre à miel 113 Chardon d’Espagne 114 Clèthra à feuilles d’aulne 115 Ficoïde 116 Eucryphia 117 Hibiscus vivace 118 Lippia 119 Rudbeckia vivace 120 Savonnier 121 Sophora du Japon 122

Sternbergia 131 Tilleul de Henry 132 Verveine de Buenos Aires 134

SEPTEMBRE-OCTOBRE 135 Anémone du Japon 136 Asters d’automne 137 Caryoptéris 138 Échinops 139 Hébés hybrides 140 Lierre des Canaries 141 Lupin jaune 142 Sédum d'automne 143 Phacélie 144 Safran cultivé 146

OCTOBRE-NOVEMBRE 147 Chrysanthème 148 Cosmos 149 Sauge des marais 150

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 151 Arbousier 153 Camélia d'automne 154 Chimonanthe précoce 156 Mahonia hybride 157 Néflier du Japon 158 Viorne de Bodnant 159

ANNEXE 162

Les insectes floricoles Les abeilles sociales à colonie pérenne Abélia 124 Les abeilles sociales Chayotte 125 à colonie annuelle Gaura 126 Les abeilles solitaires Lilas des Indes 127 Les fourmis Passiflore bleue 129 Les guêpes Perovskia 130

AOÛT-SEPTEMBRE 123

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PRÉFACE

J

acques Piquée a l’obstination du récidiviste. Après Les plantes mellifères mois par mois qui connaît un franc succès, il nous propose d’explorer le vaste champ des plantes, arbres et arbustes mellifères que l’on peut trouver ou planter en ville. L’espace urbain est désormais le lieu de vie de la plupart de nos concitoyens. C’est un monde ressenti exempt d’insectes, d’animaux sauvages, bref de la faune et par ricochet de la flore rurale ou de montagne. Ceux qui s’y trouvent sont des intrus, des parasites ! Répondant aux besoins de leurs habitants, les municipalités développent des politiques d’aménagement urbain qui valorisent les parcs, les jardins collectifs, les jardins d’insertion, les zones de détente, les espaces de circulation dite « verte », des lieux de découverte de la nature pour les enfants. En ces lieux, plantes à fleurs ou à feuillage d’ornement, plantes aquatiques, arbustes, arbres sont choisis avec de plus en plus de précision pour y attirer insectes, oiseaux et petits animaux de toute sorte afin de créer un univers qui s’équilibre grâce à une biodiversité recherchée. Il s’agit de montrer aux générations déconnectées des cycles de la nature la place qu’occupe chaque catégorie d’êtres vivants, les concurrences entre elles, leurs complémentarités. Dans cet ouvrage, Jacques Piquée nous offre un très large panorama des plantes et arbres parmi les plus adaptés aux insectes pollinisateurs dont nos chères abeilles. Tous sont indispensables au bon équilibre entre insectes et prédateurs. Pour comprendre ce propos, prenons le cas du frelon asiatique Vespa velutina. Les apiculteurs en ont tous entendu parler ou en ont vu, si leurs ruchers n’en furent eux-mêmes victimes. En milieu rural, l’abeille ne représenterait que 30 % de sa ressource alimentaire, dit-on. En ville, l’absence d’autres types d’insectes en quantité suffisante le conduirait à s’intéresser beaucoup plus aux abeilles qui représenteraient 70 % du contenu de ses repas. L’équilibre de la biodiversité est central, cet ouvrage y contribue par la variété de l’offre des végétaux qu’a réunis Jacques Piquée. Ses photos, qu’il a toutes prises en ville, dans nos villes de France, nous montrent l’extraordinaire foisonnement des possibilités qui s’offrent à ceux qui veulent planter en milieu urbain des végétaux d’ornement à vocation pollinifère et nectarifère pour toutes les sortes d’insectes. Le public visé en priorité est bien évidemment celui des amoureux de la nature, mais l’ouvrage est également conçu pour les professionnels des espaces verts et des élus qui œuvrent à la qualité de la vie urbaine. L’ouvrage constitue l’une des excellentes synthèses disponibles sur ce sujet.

Jean Riondet, président du GDSA du Rhône

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En milieu urbain, l’implantation en masse de plantes exotiques et cultivées à floraison précoce, comme ici le pavot d’Islande et les crocus hybrides, rallonge l’année apicole.

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AVANT-PROPOS

L

’installation de ruches dans les parcs et sur les toits d’immeubles urbains a permis de constater que généralement, les abeilles sont en bien meilleure santé en ville qu’à la campagne. Plusieurs raisons permettent de comprendre cette situation en apparence paradoxale : - La plupart des services « jardins et espaces verts » des grandes villes ont opté pour l’option zéro pesticide. Or, on sait maintenant qu’une des principales raisons de la disparition des abeilles est directement liée à l’utilisation de très nombreux produits phytosanitaires nocifs pour les butineuses. La famille des néonicotinoïdes, très utilisée dans les zones rurales de grandes cultures (vergers, céréales, oléagineuses, etc.), est tout particulièrement concernée. - La température au cœur des villes est nettement plus élevée que dans la campagne environnante. On constate fréquemment une différence de plus de 5 °C. - Enfin et contrairement aux idées reçues, la biodiversité en ville est plus importante. Cela est principalement dû à la présence d’espèces exotiques cultivées dans les parcs et les jardins. Leur floraison tout au long de l’année, et surtout en dehors des périodes occupées par la flore indigène, permet aux butineuses de profiter régulièrement d’une nourriture variée et abondante. C’est particulièrement vrai entre janvier et mars d’une part, et de fin juillet à décembre, d’autre part. En effet, durant ces deux périodes, les plantes sauvages, sauf rare exception (comme le lierre courant septembre-octobre), n’offrent plus grand-chose aux butineuses. Pour toutes ces raisons, l’année apicole est plus longue en ville qu’à la campagne, comme le confirment les performances des ruches urbaines et le niveau des récoltes de miel « béton » (miel récolté en ville). On comprend donc l’importance des plantes mellifères exotiques et cultivées, l’intérêt de les connaître et de favoriser leur plantation partout où c’est possible. Mais qu’est-ce qu’une plante exotique ? Depuis que l’homme a découvert l’agriculture et depuis qu’il voyage de par le monde, il a introduit dans son environnement, volontairement ou non, quantité de plantes d’un peu partout. En conséquence, le statut des espèces végétales qui peuplent un territoire donné n’est pas toujours chose aisée à préciser. La prise en compte des conditions météorologiques et édaphiques, qui jouent souvent le rôle de facteurs limitants, ne simplifie pas les choses et il sera nécessaire de bien circonscrire la contrée dont on établit l’inventaire floristique. Par exemple, le romarin officinal (Rosmarinus officinalis) se rencontre naturellement dans les garrigues du Midi de la France. On dira qu’il y pousse à l’état sauvage et qu’il s’agit d’une espèce indigène dans cette région. En revanche, au nord de la Loire où les conditions hivernales sont plus rudes, il se rencontre uniquement dans les parcs et les jardins sous des formes souvent améliorées et plus résistantes appelées cultivars (« cv » en abrégé) et on parlera d’une espèce introduite par la culture comme plante ornementale, médicinale et condimentaire. 9


Le robinier faux acacia (Robinia pseudo-acacia) se rencontre dans la plupart des régions de France et on pourrait facilement en déduire qu’il s’agit d’une espèce sauvage indigène. En réalité, originaire d’Amérique du Nord d’où il fut introduit vers 1601, c’est une essence exotique naturalisée. Introduit dans de nombreuses régions par les Romains, le châtaignier (Castanea sativa) a largement été favorisé comme plante à cultiver par Charlemagne (Capitulaire de Villis de 812). Au fil du temps, il s’est mêlé à la flore indigène et il est actuellement considéré comme archéonaturalisé ou assimilé indigène… Indigène, exotique, naturalisé, spontané, cultivé… Les adjectifs utilisés pour qualifier le statut des plantes sont très variés, parfois ambigus, et il convient d’essayer de les définir. Une plante indigène (on dit aussi autochtone) est présente depuis au moins cinq siècles (avant 1 500 ans après Jésus-Christ) dans la région considérée. Elle est adaptée à son climat et à son sol et s’y multiplie spontanément par voie sexuée et/ou asexuée. En France, le pic des floraisons des espèces autochtones se situe entre mars-avril et fin juillet, ce qui laisse de grandes périodes vides ou presque sans nourriture conséquente pour les butineuses.

Cultivar de la jacinthe d’Orient ‘L’Innocence’, obtenu par les bulbiculteurs hollandais à partir de la forme sauvage.

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Ci-dessus : l’évolution du narcisse trompette (Narcissus pseudonarcissus) de la forme sauvage à une variante plus grosse (cultivar ‘Dutch Master’) et à une version à fleur double (cultivar ‘Van Sion’).

Une plante exogène ou xénophyte (on dit aussi allochtone ou exotique) est une espèce étrangère introduite volontairement ou involontairement dans la région étudiée par l’homme depuis moins de cinq siècles. Les introductions volontaires sont réalisées couramment par des botanistes voyageurs comme curiosité ou à des fins alimentaires et ornementales. Elles proviennent des différentes parties du globe (Eurasie, Asie, Amérique, Australie, Afrique…) et leur introduction peut totalement modifier le paysage d’un secteur comme on peut l’observer sur la Côte d’Azur en France avec la présence du mimosa, de l’eucalyptus, des palmiers et bien d’autres. Les introductions involontaires se font généralement par l’intermédiaire des graines présentes dans les sols et les denrées importées. On peut citer l’exemple du séneçon du Cap (Senecio inaequidens) introduit dans la région de Mazamet par de la laine de mouton originaire d’Afrique du Sud. Une plante naturalisée est une plante exogène régulièrement inventoriée depuis au moins 10 ans et qui se mêle à la flore indigène au point d’être assimilée à cette dernière dans une région donnée. Dans certains cas, ce type de plantes entre en concurrence avec les espèces sauvages locales qu’il a tendance à supplanter et à éliminer. On parlera de plantes exogènes envahissantes ou de plantes invasives ou encore de pestes végétales. L’ailante ou faux-vernis du Japon (Ailanthus altissima) et l’arbre aux papillons (Buddleja davidii), originaires d’Extrême-Orient, sont des exemples de plantes invasives en zone urbaine. Une plante spontanée est une espèce indigène ou non indigène qui pousse naturellement dans une station donnée sans aucune intervention humaine. Les plantes sauvages sont par nature des plantes spontanées. Une plante cultivée est propagée et maintenue dans un milieu artificiel (champs, parcs et jardins, prairies et forêts artificielles…) par l’homme dans un but industriel, alimentaire, ornemental ou autre. À l’origine, ce sont des plantes indigènes ou surtout exogènes qui, au cours du temps, ont parfois été profondément améliorées par sélection, par préservation des mutations naturelles, par des hybridations intra- et interspécifiques… Elles existent sous forme de 11


Tout en gardant le caractère mellifère de la plante dont ils sont issus, certains cultivars permettent des utilisations ornementales impossibles à obtenir avec l’espèce type. C’est par exemple le cas avec le cultivar ‘Prostatus’ de Rosmarinus officinalis. Son port rampant permet de l’utiliser comme couvre-sol ou par-dessus un mur duquel il retombe en cascade.

nombreux cultivars souvent très éloignés du type naturel. C’est notamment le cas de certaines plantes ornementales. Leur « amélioration » vise souvent à obtenir des fleurs plus spectaculaires et ici, la sélection favorise fréquemment des individus à fleurs doubles par modification des organes reproducteurs en pétales colorés. La fleur est certes plus grosse, plus voyante, plus décorative mais sans aucun intérêt pour les insectes pollinisateurs. Si la modification concerne uniquement la taille de la fleur sans en changer radicalement l’organisation, ses qualités pollinifères et nectarifères ne sont pas, en principe, altérées. Certains cultivars, tout en restant mellifères, peuvent être utilisés très différemment de l’espèce type dont ils sont issus. À titre d’exemple, on peut citer Rosmarinus officinalis ‘Prostatus’ qui peut servir de couvre-sol dans les endroits secs et ensoleillés. Certaines plantes modifiées par manipulation génétique (OGM) semblent poser de sérieux problèmes aux abeilles. Il convient donc d’être prudent avec ce type de variétés. Les pages qui suivent présentent une gamme de plantes exotiques cultivées favorables aux abeilles. Les apiculteurs et les responsables des espaces verts pourront s’en inspirer pour réaliser des plantations à la fois décoratives et utiles aux pollinisateurs. Ils éviteront ainsi de promouvoir des espèces sans intérêt. Qui a déjà vu un quelconque insecte dans un massif de forsythia ou sur un cerisier à fleurs très doubles ? 12


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CULTIVER DES PLANTES MELLIFÈRES en ville et au jardin

« Quelles plantes d’ornement favorables aux abeilles puis-je planter dans mon jardin ou en ville ? ». C’est à cette question que répond Jacques Piquée dans ce livre consacré aux plantes mellifères horticoles. Il explore ici une belle gamme de végétaux d’ornement, pour la plupart courants dans les parcs et les jardins et très appréciés des abeilles domestiques. Arbres, arbustes, plantes vivaces, annuelles et bulbes y sont décrits, fiche après fiche, au fil des saisons, afin de pouvoir fournir aux abeilles de la nourriture tout au long de l’année, y compris pendant les quelques belles journées d’hiver. En annexe figure un aperçu des autres insectes butineurs fréquents sur les fleurs des parcs et jardins.

ISBN : 978-2-84138-827-1

,!7IC8E1-diichb! PRIX TTC FRANCE : 19,90 €


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