Extrait Nouvelle encyclopédie des roses anciennes - Éditions ULMER

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François Joyaux

LE CHARME DES ROSES ANCIENNES, C’EST TOUT À LA FOIS LEUR FORME ET LEUR PARFUM, MAIS AUSSI LEUR PASSÉ. Cette Nouvelle Encyclopédie des Roses anciennes est le premier livre de langue française qui mêle aussi étroitement leur description botanique et horticole, ainsi que leur histoire. Et cela, selon un classement extrêmement simple, qui permet de se familiariser avec la « reine des fleurs ».

NOUVELLE ENCYCLOPÉDIE DES

Bref, une encyclopédie faite pour l’amateur exigeant comme pour le collectionneur passionné, qui permet de mieux connaître et de mieux cultiver les roses d’avant 1914 et d’entrer dans leur histoire.

ROSES anciennes

Près de 1 500 roses sont ainsi répertoriées. En outre, pour chaque groupe, sont donnés des conseils de culture et de taille. Des encadrés mettent en lumière tel ou tel aspect inattendu du monde de la rose. Un glossaire et divers annexes complètent l’ouvrage.

NOUVELLE ENCYCLOPÉDIE

ISBN  : 978-2-84138-761-8

,!7IC8E1-dihgbi! PRIX TTC FRANCE  : 49,90

DES

ROSES

anciennes François Joyaux


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I

ĂˆRE

PARTIE

Les roses des temps anciens (XVIe-XVIIIe s.)


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L’histoire des roses se confond avec celle des plantes et se décline, par conséquent, en millions d’années. On connaît des fossiles de roses qui remontent au début de l’ère tertiaire. En ce sens, on peut dire que les roses ont « toujours » existé. Plus près de nous, mythologie et préhistoire fournissent maints témoignages de l’intérêt des hommes pour ce que la poétesse Sapho, dans la Grèce du VIIe s. av. J.C., désignait déjà comme étant la « reine des fleurs ». Puis avec les antiquités romaine, persane et chinoise, on entre réellement dans l’histoire de la rose : se précisent alors, régions et modes de culture, et aussi premières descriptions de variétés horticoles, notamment à l’époque de Pline l’Ancien (Ier s. av. J.C.). Certes, le Haut Moyen âge européen constitue une zone d’ombre, mais à partir des XIe-XIVe siècles, l’intérêt porté à la rose se développe rapidement. Cela se manifeste non seulement sur le plan strictement horticole, mais aussi dans mille autres domaines : religion (rosa mystica), architecture (rosaces), pharmacopée (rosa gallica ‘officinalis’), rapports sociaux (rose héraldique), vie politique (hommages de roses), droit (contrats sub rosa), littérature (Roman de la Rose), etc. Toutefois, c’est seulement avec la Renaissance, d’abord en Italie dès le XVe s., puis dans le reste de l’Europe, au XVIe s., que nous commençons à connaître avec précision nos plus anciennes roses de jardin. Le développement de la botanique descriptive permet de repérer celles qui étaient alors les plus couramment cultivées, que ce soit pour des raisons religieuses, médicinales ou purement esthétiques. C’est l’époque des premiers jardins botaniques (Pise, Padoue, etc.), des premiers « livres à planches » et des premières représentations scientifiques. C’est aussi l’époque des premiers herbiers et, par conséquent, des premiers spécimens conservés. On entre vraiment, avec les XVe et XVIe siècles, dans l’ère des « roses anciennes », ou plus exactement, des « roses anciennement cultivées ». C’est à partir de cette période que nous nous intéresserons aux « roses anciennes », telles que nous les comprenons dans ce livre.


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CHAPITRE I

Les botaniques dans les jardins anciens La culture des roses botaniques, c’est-à-dire sauvages, relève plus, par définition, des jardins botaniques et des jardins de collectionneurs, que des jardins d’amateurs. Toutefois, depuis quelques années, la mode des jardins médiévaux et anciens se développant, il peut être intéressant de savoir quelles roses botaniques on cultivait autrefois. Certaines, par ailleurs, sont très décoratives et peuvent trouver leur place dans les jardins actuels. Ce sont là les raisons pour lesquelles nous avons réservé une place à certaines roses botaniques dans cette partie sur « Les roses des temps anciens ». Les roses botaniques cultivées depuis le XVIe siècle nous sont essentiellement connues grâce aux premiers traités de botanique et aux premiers herbiers. Initialement, les critères de choix étaient le plus souvent scientifiques ou médicaux, puis, peu à peu, des critères horticoles et esthétiques s’y mêlèrent. Finalement, à partir des XVIIe et surtout XVIIIe siècles, vinrent s’y ajouter les botaniques découvertes lors des expéditions d’exploration en Amérique et en Asie. Car il faut se souvenir qu’aux XVIIe et XVIIIe siècles, les roses qui agrémentaient les parcs et jardins étaient principalement des roses botaniques. Ainsi en 1755, Duhamel Du Monceau, à propos de ces dernières, écrivait-il, dans son Traité des Arbres et arbustes qui se cultivent en France en pleine terre : « Elles peuvent toutes servir à la décoration des jardins ». Nous avons retenu ci-après celles de ces roses botaniques qui sont le plus souvent répertoriées dans les ouvrages du XVIe au XVIIIe siècle (mais il n’entre nullement dans notre propos de répertorier l’ensemble des roses botaniques, ce livre portant essentiellement sur les variétés horticoles). A titre d’exemples, pour ce qui est des herbiers, nous citerons celui de Cibo, l’un des plus anciens d’Europe, qui date des années 1532-1553, conservé à la Bibliothèque Angelica, à Rome, et les Libri picturari, un herbier peint de 1560 environ, conservé à l’Université Jagellion, à Cracovie ; en ce qui concerne les ouvrages imprimés, nous utiliserons le Neue Kräuterbuch de J.Th. de Bergzabern, publié à Francfort en 1588, l’Herball de J. Gerard, publié à Londres en 1597, et l’H ortus Eystettentis, de B. Besler, publié à Nuremberg en 1613. Pour les botaniques cultivées dans les jardins à une époque plus « récente », en particulier au XVIIIe siècle, on peut alors se reporter aux catalogues des pépiniéristes : à titre d’exemples, nous avons utilisé ceux d’ Andrieux (Paris, 1771), de Mustel (Rouen, 1772), de Descemet père (Paris,1773) et de Filassier (Clamart, 1785). On a également une idée des rosiers qui étaient les plus communs dans les jardins d’alors en consultant tout simplement des ouvrages aussi classiques que le Traité des Arbres et Arbustes de Duhamel Du Monceau (Paris, 1755), La Maison Rustique, par exemple l’édition de 1762, ou encore le Dictionnaire des Jardiniers de Ph. Miller, traduit de l’anglais et publié à Paris en 1785.


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Rosa gallica L.

Rosa arvensis Huds.

Remarque concernant la notation des roses botaniques : Les roses botaniques, ou sauvages, comme toutes les autres plantes, sont notées à l’aide de deux termes latins. Le premier indique le genre : toutes appartenant au même genre Rosa sont donc, en premier lieu, nommées Rosa. Puis le second terme désigne l’espèce. Ainsi dans Rosa arvensis Huds., arvensis désigne l’espèce. Enfin, le troisième nom est celui du botaniste qui, le premier, a décrit la rose. Le plus souvent, elle est abrégée : ici Huds. pour William Hudson (1730-1793). Voici la liste (d’après Ch. Testu. Cf. bibliographie) de ceux qui apparaissent à la suite des espèces répertoriées dans ce livre : Ait. : William Aiton (1731-1793) Andr. : Henry C. Andrews (c. 1794-1830) Bell. : Carlo Bellardi (1741-1826) Black. : Elizabeth Balckwell (c. 1700- 1758) Boiss. : Pierre Boissier (1810-1885) Bosc : Louis Bosc (1759-1828) Crép. : François Crépin (1830-1903) Curt. : William Curtis (1746-1799) Dieck : Georg Dieck (1847-1925) Dum.-Cours. : George Dumont de Courset (1746-1824) Ehrh. : J. Friedrich Ehrhart (1742-1795) Focke : Wilhelm Olbers Focke (1834-1922) Franch. : Adrien Franchet (1834-1900) Hemsl. : William Hemsley (1843-1924) Herrm. : Johann Herrmann (1738-1800) Hook : William Hooker (1785-1865) Huds. : William Hudson (1730-1793) Jacq. : Nickolaus von Jacquin (1727-1817) Keller : Robert Keller (1854-1939) Koehne : Bernhard Koehne (1848-1918) Lem. : Charles Lemaire (1801-1871) L., Linn. : Carl von Linné ( 1707-1778)

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Lindl. : John Lindley (1799-1865) Loisel. : Loiseleur-Deslongchamps (1774-1849) Marsh. : Humphry Marshall (1722-1801) Mich. : André Michaux (1746-1802) Mill. : Philip Miller ( 1691-1771) Muench. : Otto von Muenchhausen (1716-1774) Pers. : Christian Persoon (1761-1836) Poir. : Jean Louis Poiret (1755-1836) Regel.: Eduard von Regel (1815-1892) Rehd. : Alfred Rehder ( 1863-1949) Roch. : Alphonse de Rochebrune (1834-1912) Roes. : Helmut Roesler (1926- ) Roxb. : William Roxburgh (1751-1815) Salisb. : Richard Salisbury (1761-1829) Scop. : Giovanni Antonio Scopoli (1723-1788) Thory : Claude Antonin Thory ( 1759-1827) Thunb. : Carl Thunberg (1743-1828) Tratt. : Leopold Trattinick (1764-1849) Voss : Andrea Voss (1857-1924) Wangenh. : Friedrich von Wangenheim (1747-1800) Wendl. : Johann Christoph Wendland (1755-1828) West : Hans West (1758-1811) Zucc. : Joseph Zuccarini (1797-1848)

Nouvelle encyclopédie des Roses anciennes ❈ Les botaniques dans les jardins anciens

Après le nom de l’espèce, peut apparaître la désignation d’une variété à l’intérieur de l’espèce. Par exemple Rosa carolina ‘plena’, ce dernier terme différenciant cette variété pleine de la variété simple. Les Anglosaxons, qui ont établi les règles de la nomenclature actuellement en vigueur, ayant l’habitude de multiplier les majuscules, écrivent le nom de la variété avec une majuscule : ici, Rosa carolina ‘Plena’. Pour notre part, nous nous contenterons d’une simple minuscule : Rosa carolina ‘plena’. A noter enfin que toute rose botanique doit être notée en latin, mais qu’à l’inverse, toute rose notée en latin n’est pas forcément botanique. Par exemple Rosa centifolia. Dans ce type de cas, l’emploi du latin résulte d’une appellation ancienne devenue traditionnelle et non du caractère sauvage de la plante : Rosa centifolia est une variété horticole et non une rose botanique. Etant un hybride, elle doit d’ailleurs se noter Rosa x centifolia. Parmi les botanistes qui se sont le plus occupés du Genre Rosa, on citera le nom de François Crépin (1830-1903), de nationalité belge, qui fut directeur du Jardin botanique de Bruxelles. Vers 1896-1902, il contribua très activement au classement scientifique de la collection de L’Haÿ, à la publication des catalogues de 1900 et 1902, et, plus généralement, à la description des différents groupes de variétés horticoles. Aussi ferons-nous souvent référence, dans la suite de cet ouvrage, au catalogue de L’Haÿ pour l’année 1902.


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Rosa arvensis Huds. (Photo p.20) Section : Synstylae. Syn.: Rosa repens Scop, Rosa silvestris Herrm. Charpente : arbrisseau rampant (mais peut être palissé jusqu’à 3 ou 4 m), rameaux longs et fins qui traînent et se marcottent, forts aiguillons crochus. Feuillage : peu abondant, assez terne ; petites folioles ovales, au nombre de 5 à 7 par feuille, dentées, revers glauque. Fleur : solitaire ou en corymbe pouvant compter jusqu’à une douzaine de fleurs ; grand nombre d’étamines ; en coupe ; très éphémère. Caractéristique : styles soudés en colonne. Floraison en juin et juillet. Couleur : blanc, très légèrement nuancé d’ivoire. Parfum : presque nul. Fruit : ovoïde, rouge clair, sans sépales.

Rosa blanda Ait.

Principaux caractères des sections botaniques

Fleur : en bouquets. Fruit : formes diverses, sépales persistants.

Note : il s’agit là de caractères généraux qui ne s’appliquent pas à toutes les espèces et encore moins à tous les hybrides qui en descendent.

6. Section des Synstylae : Aire d’expansion : de l’Europe à l’Extrême-Orient,

Amérique du Nord. Charpente : tiges sarmenteuses (2 à 10 m) ;

1. Section des Pimpinellifoliae : Aire d’expansion : Europe et Asie mineure, Asie du Nord-Est.

aiguillons crochus.

C’est le « Rosier des champs » (en dépit de son synonyme Rosa silvestris) qui se trouve dans presque toute l’Europe occidentale, jusqu’aux Balkans. Cette rose aime la mi-ombre, les bordures des bois ou les forêts claires. Comme beaucoup d’autres botaniques, elle offre peu d’intérêt dans les jardins : mieux vaut se distraire en la cherchant et l’observant dans la nature. Rosa arvensis (mais certains considèrent qu’il s’agit plutôt de Rosa setigera) a pourtant eu une importante descendance horticole en Ecosse, au début du XIXe siècle, avec les variétés dites « Ayrshire Roses », aujourd’hui très oubliées (Cf. ci-après, chapitre VI). Parmi celles-ci, on ne cultive plus guère que ’Splendens’, surtout à cause de son parfum de myrrhe. En revanche, très tôt, Rosa arvensis a intéressé les botanistes et a été collectionnée. Une des premières reproductions, sous le nom de Rosa arvina, se trouve dans un ouvrage allemand publié à Francfort en 1588, le Neue Kraüterbuch. Elle n’a été nommée Rosa arvensis qu’à partir du XVIIIe siècle, par Hudson, dans sa Flora Anglica (1762).

Feuillage : feuilles à 5 ou 7 folioles. Fleur : styles réunis en colonne ; en corymbes

Charpente : arbustes bas, érigé (1 à 4 m) ;

ou bouquets.

Rosa blanda Ait.

nombreux aiguillons droits, acicules. Feuillage : feuilles à 7 ou 9 folioles, voire plus. Fleur : solitaire, le long des branches. Fruit : sépales persistants.

Fruit : petit, arrondi ; sépales caducs.

Section : Cinnamomeae. Syn.: Rosa fraxinifolia Lindl, Rosa solandri Tratt.

2. Section des Gallicanae : Aire d’expansion : Europe et Asie mineure. Charpente : arbustes dressés, bas (1 à 2 m) ; aiguillons courbes et acicules. Feuillage : feuilles à 5 folioles, lisses. Fleur : solitaire, rarement en bouquets. Fruit : sépales caducs.

3. Section des Caninae : Aire d’expansion : Europe et Asie mineure et centrale. Charpente : arbustes dressés ou arqués ;

aiguillons le plus souvent recourbés. Feuillage : feuilles à 5 ou 7 folioles, lisses. Fleur : en bouquets. Fruit : ovoïde, sépales caducs.

5. Section des Cinnamomeae :

7. Section des Chinenses : Aire d’expansion : Asie centrale et orientale. Charpente : dressé, parfois grimpant (1 à 6 m) ; aiguillons recourbés. Feuillage : feuilles à 3, 5 ou 7 folioles. Fleur : solitaire, mais le plus souvent en bouquets. Fruit : rond, sépales caducs.

8. Section des Banksianae : Aire d’expansion : Asie centrale et orientale. Charpente : grimpant (5 à 12 m) ; sans aiguillons. Feuillage : persistant ; feuille à 3, 5 ou 7 folioles

lisses. Fleur : solitaire ou en corymbes. Fruit : petit, sépales caducs. Sections 4. Carolinae, 9. Laevigatae et 10. Bracteatae.

Très peu de représentantes dans les jardins (Se reporter à Rosa bracteata et Rosa laevigata décrites ci-après)

Aire d’expansion : de l’Europe orientale

à l’Extrême-Orient, Amérique du Nord. Charpente : arbustes dressés (1 à 4 m) ;

aiguillons droits, en paires. Feuillage : de 5 à 11 folioles par feuille.

Remarque : Concernant les roses botaniques chinoises introduites en Europe au XVIIIe siècle, voir Livre II, chapitre VIII.

Charpente : arbrisseau de 2 m de hauteur en situation humide ; tiges lisses, sans aiguillons (sauf à la base) ; végétation abondante nécessitant de l’espace. Feuillage : feuille évoquant celle du frêne (d’où son synonyme latin de Rosa fraxinifolia), constituée de 5 à 7 folioles elliptiques. Caractéristique : larges stipules à la base des feuilles. Fleur : solitaire ou par groupes de 2 à 4 ; floraison en mai et juin. Couleur : rose soutenu. Parfum : sans. Fruit : petit, arrondi, rouge ; les sépales persistent.

C’est le ‘Rosier à feuilles de frêne’ ou encore ‘Rosier du Labrador’, car il est originaire de cette région d’Amérique du Nord. Les Américains nomment cette rose ‘Meadow Rose’, la ‘Rose des prairies’. C’est une botanique qui a surtout été travaillée aux Etats-Unis et au Canada, car très résistante au froid. Son intérêt majeur réside dans son origine géographique : il y a, en effet, très peu de rosiers botaniques qui soient originaires d’Amérique du Nord. Il est assez décoratif au jardin et l’on peut souhaiter que l’Amérique soit représentée dans sa collection de botaniques. Il fut introduit en Europe à la fin du XVIIIe siècle (on cite la date de 1773).

Les botaniques dans les jardins anciens ❈ Nouvelle encyclopédie des Roses anciennes

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Rosa canina L.

Rosa foetida Herrm.

Section : Caninae. Syn.: pas de synonymes botaniques latins, mais de nombreuses appellations communes : ‘Eglantier’, ‘Rosier des chiens’, ‘Rosier des haies’, etc.

Section : Pimpinellifoliae. Syn.: Rosa lutea Mill., ‘Ronce d’Autriche’, ‘Austrian Brier’.

Charpente : forts rameaux, pouvant atteindre 3m, arqués du fait de leur poids ; nombreux aiguillons recourbés. Feuillage : feuille de 5 à 7 folioles elliptiques ou pointues, lisses au revers. Fleur : solitaire ou en groupes de 2 ou 3 ; floraison en juin ; aime le plein soleil. Couleur : très variable : du rose franc au rose très pâle presque blanc. Parfum : léger mais très agréable. Fruit : ovoïde, rouge orangé ; sépales non persistants. La fructification est belle.

C’est certainement le rosier sauvage le plus commun en Europe et au-delà, qui peuple abondamment les haies des champs. Il connaît, d’une région à l’autre, des formes extrêmement variables que le XIXe siècle a (trop) souvent érigées en espèces à part entière. Drageonnant beaucoup, il est vite envahissant : mieux vaut, probablement, le cultiver en clôture défensive qu’au milieu de sa roseraie ! Il n’était d’ailleurs pas cultivé dans les jardins. Mais depuis des siècles, on l’apprécie pour ses fruits, les cynorhodons (ce qui, en grec, signifie précisément, «rose de chien»), dont on peut faire sirops et confitures. Cela étant, cette rose a toujours intéressé les botanistes : on la trouve dans les herbiers les plus anciens, tel celui de Cibo (Italie) datant de 1532-1553, ou encore dans les Libri Picturari (Pologne) datant de 1560. Et toutes les pharmacopées anciennes ont consacré de longs développements à Rosa canina. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, c’était le porte-greffe que les pépiniéristes allaient récolter dans la nature pour écussonner leurs rosiers, car il a une durée de vie et une vigueur considérables. Aujourd’hui, on utilise à cette fin certaines variétés bien précises, telle Rosa canina ‘inermis’, sélectionnée par le rosiériste André Gamon (de Lyon) en 1902. C’est pourquoi l’amateur de roses averti devrait cultiver quelques pieds de Rosa canina ‘inermis’ pour greffer lui-même les variétés horticoles rares qu’il pourrait être amené à découvrir.

Rosa canina L.

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Charpente : buisson d’environ 1,5 m de haut, quelques aiguillons droits. Feuillage : feuille de 5 à 9 petites folioles ovales. Fleur : grande, solitaire ou en paires ; floraison en juin. Couleur : jaune vif. Parfum : désagréable (fétide) Fruit : rond, rouge.

Cette rose originaire d’Asie mineure, depuis très longtemps connue dans le monde arabe puis l’Empire ottoman, fut introduite en Europe, au plus tard au début du XVIe siècle, puisqu’on la trouve déjà dans l’herbier de Cibo (Italie) qui date des années 1532-1553. C’était, à l’époque, la seule rose jaune qu’on connaissait, d’où le grand intérêt qu’on lui portait. En Occident, elle a été décrite pour la première fois par le botaniste J. Daléchamps (1513-1588) dans son Historia generalis plantarum (1586). A compter de cette période, on la trouve dans la plupart des jardins célèbres, par exemple l’Hortus Eystettensis (Allemagne, 1613). Elle était très couramment cultivée dans les jardins du XVIIIe siècle, au point d’être citée, sous le nom de ‘Rose jaune simple’, dans La Maison Rustique (éd. 1762). Au XVIe siècle, on connaissait également sa mutation Rosa foetida ‘bicolor’ Jacq. (la ‘Rose capucine’ des Français, l’ ‘Austrian Copper Brier’ des Anglais) qui se présente comme le type, mais dont les pétales, restés jaunes au revers, sont orange cuivré à l’avers. Ces deux roses, ainsi que Rosa foetida ‘persiana’ Lem. (‘Persian Yellow’), qui sera introduite au début du XIXe siècle (voir ci-après, ch. VI), seront à l’origine directe ou indirecte de toutes nos roses modernes de couleur jaune et orange, et d’abord les Pernetianae (de Pernet-Ducher) à la fin du XIXe.

Rosa foetida Herrm.

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Rosa gallica L.

Rosa gallica L. Section : Gallicanae. Syn.: Rosa grandiflora Salisb., Rosa rubra Black., ‘Rose (Rosier) de France’. Charpente : arbuste peu élevé dans la nature (30-50 cm), érigé dans les jardins, 1,20 de haut, aiguillons très inégaux, entremêlés d’acicules ; très drageonnant. Feuillage : vert sombre ; folioles ovales, parfois au nombre de 3, le plus souvent 5 à 7 par feuille : texture coriace. Fleur : solitaire, parfois en bouquets de 2 ou 3, moyenne à grande. Floraison en juin ; chaque fleur dure deux à trois jours. Couleur : variable, du rose très pale au rose pourpré. Parfum : moyen. Fruit : rouge brique, turbiné, parfois ovoïde ; sépales persistants.

Remarque : cette description est assez théorique car les formes de Rosa gallica sont très variables selon les sites (polymorphisme).

Rosa majalis Herrm.


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C’est une rose sauvage, qu’on trouve dans un grand nombre de pays d’Europe occidentale et centrale, jusqu’en Asie mineure. En France, les principaux sites se situent dans le massif alpin, à des altitudes variant entre 500 et 900 mètres. Depuis 1982, elle fait partie des plantes protégées (car en voie de disparition). Dès l’antiquité gréco-romaine, sous des noms divers, Rosa gallica a été présente dans la littérature. Les botanistes l’ont très souvent décrite, de Pline l’Ancien, au Ier siècle de notre ère, jusqu’à Linné au XVIIIe siècle. Mais elle a également fort intéressé les médecins, sensibles à ses vertus toniques et astringentes, qui, pour cette raison, la faisaient cultiver dans les jardins d’apothicaires. Ainsi, le médecin lyonnais S. Champier (1471-1538) publiait-il, dès 1514, à Lyon, un petit ouvrage intitulé Rosa Gallica (...). Toutefois, dès le Moyen-Age, ce fut plutôt la forme double de cette rose qui fut utilisée en médecine, pour cette raison nommé Rosa gallica ‘officinalis’ ou ‘Rose des apothicaires’ ; elle fut cultivée, notamment, dans la région de Provins, jusqu’au début du XIXe siècle (d’où l’appellation ‘Rose de Provins’). Redouté l’a représentée sous le nom de Rosa gallica rosea flore simplici, ou ‘Rosier de Provins à fleurs roses et simples’. Remarquons que selon certaines recherches génétiques récentes, il semblerait que Rosa gallica soit en fait un hybride entre d’autres roses botaniques relevant des deux sections des Cinnamomeae et des Synstylae.De nos jours, c’est plutôt la ‘Rose de Provins’ qu’on cultive dans les jardins. Mais l’amateur de roses anciennes ne devrait jamais oublier de rendre hommage à Rosa gallica, qui se retrouve dans la généalogie de toutes nos variétés horticoles.

Rosa majalis Herrm. (Photo p.22)

Rosa moschata Herrm. (Photo p.24)

Section : Cinnamomeae. Syn.: Rosa cinnamomea L., ‘Rose de mai’

Section : Synstylae.

Charpente : arbuste pouvant atteindre 2 m ; armé d’aiguillons courts et courbés ; drageonne. Feuillage : fleur de 5 à 7 petites folioles ; vert-gris. Fleur : solitaire ou groupée ; floraison précoce en mai (d’où le nom). Couleur : rose soutenu. Parfum : fleur et feuilles sont réputées avoir une odeur de cannelle (difficile à détecter). Fruit : petit, arrondi, rouge.

Cette rose se trouve surtout en Europe du Nord et du Centre, ainsi qu’en Russie. Elle est cultivée en Europe occidentale depuis très longtemps, au moins le début du XVIe siècle, puisqu’elle figure dans l’herbier de Cibo (Italie), des années 1532-1553. Au XVIIIe siècle, elle était très fréquente dans les catalogues des pépiniéristes, sous le nom de ‘Rosier canelle’ (sic), par exemple dans celui d’Andrieux, à Paris, quai de la Mégisserie, en 1771. Elle a été représentée par Redouté sous celui de Rosa cinnamomea flore simplici ou ‘Rosier de Mai à fleur simple’. Il en existe, en effet, une forme à fleur double, Rosa majalis ‘plena’ qui, probablement encore plus prisée, fut, elle aussi, cultivée dès le XVIe siècle. Elle est également appelée ‘Rose de Mai’, mais aussi ‘Rose de Pâques’, ‘Rose du Saint Sacrement’ ou encore ‘Rose d’Amour’. Cette rose n’a aucun rapport avec la ‘Rose de Mai’, autrefois cultivée à Grasse pour le parfum, qui est une centfeuilles.

Syn. : ‘Rosier musqué’, ‘Rosier muscat’, ‘Rosier d’Alexandrie’. Charpente : grand buisson de 2 à 3 m de haut ; branches arquées ; aiguillons crochus. Feuillage : feuilles de 7 à 9 folioles elliptiques de couleur vert-gris. Fleur : simple ; pétales en pointe ; longs sépales ; en corymbes de 5 à 10 fleurs. Floraison tardive en août-septembre. Couleur : blanche. Parfum : musqué (d’où son nom). Fruit : petit, ovoïde.

Rosa moschata vient probablement du Moyen-Orient, puis se répandit en Afrique du Nord. En Occident, elle était déjà très connue à l’époque romaine. Elle fut vraisemblablement réintroduite en Europe de l’Ouest au tout début du XVIe siècle, puisqu’on la trouve dans l’herbier Cibo (Italie) qui date de 1532-1553, sous le nom de Rosa damascena (ce qui ne simplifie pas son histoire !). Elle était fort appréciée pour sa floraison décalée, et très courante dans les catalogues du XVIIIe siècle, sous le nom de ‘Rosier muscat ou d’Alexandrie’, ainsi dans celui de Filassier, à Clamart. Dans La Maison Rustique (éd. 1762), elle était appelée ‘Rose muscade ou de Damas’. Au début du XIXe siècle, elle apparaîtra, plus ou moins directement, dans l’ascendance de nombreuses variétés horticoles, et Redouté en donnera une belle représentation sous le nom de ‘Rosier musqué’. Au XXe siècle, on en perdra la trace et elle sera souvent confondue avec Rosa brunonii. Mais le rosiériste anglais G.S.Thomas la retrouva en 1963. C’est un rosier qui, toutefois, reste assez peu répandu, ce qui est dommage car c’est un bel arbuste, à placer de préférence dans un parc, en situation chaude et ensoleillée.

Rosa Gallica de Champier Cette vignette est celle de la page de titre d’un petit livre intitulé Rosa Gallica, publié en 1514, chez le grand libraire parisien Josse Bade, par Symphorien Champier (1471-1538). Ce médecin lyonnais, historien, poète, philosophe, s’intéressait à tout, à la manière des esprits curieux de la Renaissance. Toutefois, s’il publia un grand nombre de livres, ceux-ci, au dire des experts, valent plus par leur rareté que par leur contenu. Rosa Gallica n’est guère qu’une compilation d’Hippocrate, Galien et autres médecins célèbres : le livre est peu apprécié des historiens de la médecine. En revanche, les bibliophiles considèrent cet ouvrage comme une insigne rareté. Le maître qui, sur cette page de titre, enseigne du haut de sa chaire est évidemment l’auteur lui-même. On remarquera que l’immense Rosa gallica qu’il tient à la main est bien une fleur simple, à cinq pétales, et non la ‘Rose des apothicaires’ — Rosa gallica ‘officinalis’ — bien que la scène, apparemment, se situe dans un jardin de plantes médicinales ; dans la pharmacopée ancienne, la rose gallique botanique était peut-être aussi utilisée que la variété proprement officinale.

Quant à la femme qui écoute admirativement le maître, c’est tout simplement son épouse, celle qu’il nomme « sua preciosa Margarita », c’est-à-dire Margueritte Terrail. Celle-ci, issue de la haute noblesse dauphinoise, était la cousine de Bayard (dont Champier écrira Les gestes ensemble la vie, 1525). On rapporte que ce fut le succès d’un de ses précédents ouvrages, La nef des femmes vertueuses, qui lui avait permis ce mariage exceptionnel. Cette noble alliance — Champier lui-même était roturier — ne contribua probablement pas peu à sa réussite sociale. L’année suivante, il sera à Marignan, aux côtés du duc de Lorraine dont il était le médecin, et y recevra les éperons des mains mêmes de son maître. Tout cela lui montera quelque peu à la tête : il finira par se trouver des ancêtres dans la haute noblesse italienne, ce qui lui vaudra une verte apostrophe de Scaliger. C’est cette vignette qui, aujourd’hui,sert de logo à l’Association française d’amateurs de roses appelée « Rosa Gallica ».

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Rosa palustris Marsh.

Rosa moschata Herrm.

Rosa pendulina L.

Rosa rubiginosa L.

Rosa palustris Marsh. Section : Carolinae. Syn.: Rosa hudsoniana Thory, Rosa pensylvanica Mich., ‘Rosier des marais’ Charpente : arbuste érigé (1,5 m), mais qui s’étale : bois brun ; très peu d’aiguillons ; vigoureux. Feuillage : feuilles de 5 à 7 folioles, allongées, très pointues ; vert moyen. Fleur : simple, en corymbes ; longs sépales ; floraison en juin-juillet. Couleur : rose foncé. Parfum : faible. Fruit : petit, globuleux, rouge.

Un des premiers rosiers introduits d’Amérique du Nord : on cite la date de 1726. Au XVIIIe siècle, les pépiniéristes le vendaient sous le nom tout simple de ‘Rosier de Pensylvanie’. Redouté le représentera sous le nom de Rosa hudsoniana salicifolia, ou ‘Rosier d’Hudson à feuilles de saule’. Un rosier botanique intéressant pour les terrains humides, mais en dépit de son appellation, il vient également dans les terrains secs.

Rosa pendulina L. Section : Cinnamomeae. Syn.: Rosa alpina L., Rosa cinnamomea L., Rosa glandulosa Bell. ‘Rose des Alpes’. Charpente : arbuste d’environ 0,5 à 1 m ; rameaux de couleur brune ; très peu d’aiguillons à la base. Feuillage : feuille de 7 à 9 folioles, elliptiques, surdentées, de couleur vert mat.

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Fleur : solitaire (parfois en groupes de 2 à 4) et pendante ; floraison de mai à juillet selon la situation. Couleur : rose à rose foncé. Parfum : très faible. Fruit : ovoïde, rouge clair ou vif ; pendant (d’où son nom) ; longs sépales persistants.

C’est un rosier de montagne (1000-2000 m), originaire d’Europe centrale et méridionale. On le cultive depuis la fin du XVIIe siècle : dans les catalogues du XVIIIe, où il était encore rare, on le trouvait surtout sous le nom de ‘Rosier des Alpes’. Redouté l’a représenté, sous celui de Rosa alpina pendulina ou ‘Rosier des Alpes à fruits pendants’. C’est un rosier qui est surtout intéressant pour sa fructification.

Rosa pennsylvanica Marsh. Section : Carolinae. Syn.: Rosa pennsylvanica var. ‘flore pleno’ Andr., Rosa carolina f. ‘plena’ Rehd. Charpente : rosier nain ne dépassant pas 50 cm ; nombreux aiguillons ; très drageonnant. Feuillage : petites folioles étroites et pointues ; deux petits aiguillons aux aisselles ; sépales allongés. Fleur : petite, double ; calice long ; oeil central en bouton ; sépales allongés. Couleur : rose saumon, centre plus foncé ; fane presque blanc. Parfum : sans. Fruit : arrondi, rouge clair.

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C’est un très séduisant petit rosier, qui aime les situations chaudes et ensoleillées. Comme son nom l’indique, il fut introduit en Europe à partir des colonies britanniques d’Amérique, au milieu du XVIIIe siècle. Un pépiniériste comme Mustel, à Rouen, le proposait déjà à son catalogue de 1772, sous le nom de ‘Rosier de Pensilvanie à fleur double’. Redouté le représentera sous le nom de Rosa parviflora, ‘Le Rosier à petites fleurs’. Rosa carolina L. à fleur simple (syn.: Rosa pennsylvanica Wangenh.) ne sera introduite en Europe qu’au début du XIXe siècle.

Rosa pimpinellifolia L. Section : Pimpinellifoliae. Syn.: Rosa spinosissima ‘pimpinellifolia’ (L.) Hook, ‘Rosier pimprenelle’ Charpente : arbuste de 1 à 2 m (selon qu’il est plus ou moins venté) ; nombreux aiguillons (d’où le synonyme de spinosissima), mais assez grêles ; très drageonnant. Feuillage : feuille de 7 à 11 très petites folioles arrondies et très dentées ; couleur verte qui vire finalement au brun. Fleur : solitaire, assez grande par rapport aux folioles. Fleurit très précocement en mai. Couleur : blanc ou blanc crème. Parfum : faible. Fruit : rond, légèrement aplati ; de couleur finalement marron noir ; longs sépales persistants. On fait des confitures avec le fruit.


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Le retour à la Nature et les roses Le XVIIIe siècle est celui du retour à la Nature. Fini le temps des jardins trop bien ordonnancés ; désormais, la mode est aux parcs « naturels », à l’anglaise. En France, le grand théoricien de cette nouvelle esthétique est Jean-Marie Morel (1728-1810) qui a publié en 1778 un Art des Jardins de la Nature. Il faut, y écrit-il, « restituer à la nature ses droits imprescriptibles ». Pour organiser un jardin, il n’est que d’utilier les « matériaux » qu’offre la Nature. Et parmi ceux-ci, ces arbrisseaux que sont les rosiers. Aussi en propose-t-il une liste de vingt-six à planter dans les jardins. Comme on le constatera, il s’agit en majorité de rosiers botaniques : retour à la Nature oblige. Ce sont ceux qu’on trouve dans les parcs de la fin du XVIIIe siècle. Jean-Marie Morel sera le premier conseiller de l’impératrice Joséphine lorsque celle-ci aménagera son parc de Malmaison.

Rosiers de Morel Rosa sylvestris, églantier Rosier de mai Rosier de Grèce Rosier grand à cent feuilles Rosier petit à cent feuilles Rosier des quatre saisons Rosier de Provins Rosier jaune Rosier cannelle Rosier muscade d’Alexandrie Rosier sans épine des Alpes Rosier Pompon de Bourgogne Rosier ponceau Rosier à feuilles de pimprenelle Rosier à gros cul de Francfort Rosier panaché d’Angleterre Rosier églantier de Bordeaux à fleurs doubles Rosier à feuilles frisée Rosier mousseux Rosier tricolor Rosier de Rheims Rosa parvifolia Rosier du roi Rosier d’Amérique à fleurs roses Rosier à feuilles douces Rosier de Pennsylvanie Rosier toujours vert

Très commune en Europe, cette rose, depuis longtemps, a été décrite et cultivée. Elle figure dans l’herbier de Cibo (Italie) constitué entre 1532 et 1553 (sous l’appellation très curieuse de Rubus canis alpina) ; on en trouve mention dans les Libri picturari (Pologne) de 1560 sous l’appellation de Rosa littoralis, dans l’Herball de Gerard (Angleterre) en 1597, etc. Une de ses aires de prédilection est l’Ecosse, d’où le nom de ‘Scotch Rose’ (mais aussi de ‘Burnet Rose’, burnet signifiant pimprenelle). A la fin du XVIIIe siècle, les frères Brown, Ecossais, cultivèrent cette botanique dans leur pépinière, près de Perth. Ils sélectionnèrent plusieurs variétés et la mode des «Scotch Roses» (terme qui désigne les variétés naturelles aussi bien que cultivées) se répandit rapidement. On en comptera, au début du XIXe siècle, plus de 200 variétés. Il en reste très peu aujourd’hui. La plus connue est ‘Stanwell Perpetual’ (Lee, 1838) qui, comme son nom l’indique, est une rose remontante, ce qui, en général, n’était pas le cas des «Scotch Roses» (Cf. ci-après, chapitre VI).

Rosa rubiginosa L. (Photo p.24) Section : Caninae. Syn.: Rosa eglanteria L., ‘Eglantier rouge’, ‘Rose à odeur de pomme de reinette’, ‘Sweet Brier’ chez les Anglais. Charpente : arbuste assez élevé (2 à 3 m), très armé d’aiguillons crochus (peut se traiter en haies défensives). Feuillage : feuille de 5 à 7 folioles, ovales, vert foncé ; revers de couleur rouille (d’où son nom). Fleur : solitaire ou par groupes de 2 ou 3 ; floraison en juin.

Rosa pimpinellifolia L.

Appellation actuelle Rosa arvensis Rosa majalis Rosa rubiginosa Rosa x centifolia ‘major’ Petite de Hollande Rosa x damascena ‘bifera’ Rosa gallica ‘officinalis’ Rosa lutea Rosa majalis ‘flore simplici’ Rosa moschata Rosa pendulina Rosa x centifolia ‘parviflora’ Rosa foetida ‘bicolor’ Rosa pimpinellifolia Rosa x francofurtana Rosa x damascena ‘versicolor’

Rosa x centifolia ‘muscosa’

Rosa virginiana

Rosa palustris Rosa sempervirens

‘Rosier sans épine des Alpes’ (Redouté)


François Joyaux

LE CHARME DES ROSES ANCIENNES, C’EST TOUT À LA FOIS LEUR FORME ET LEUR PARFUM, MAIS AUSSI LEUR PASSÉ. Cette Nouvelle Encyclopédie des Roses anciennes est le premier livre de langue française qui mêle aussi étroitement leur description botanique et horticole, ainsi que leur histoire. Et cela, selon un classement extrêmement simple, qui permet de se familiariser avec la « reine des fleurs ».

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Bref, une encyclopédie faite pour l’amateur exigeant comme pour le collectionneur passionné, qui permet de mieux connaître et de mieux cultiver les roses d’avant 1914 et d’entrer dans leur histoire.

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Près de 1 500 roses sont ainsi répertoriées. En outre, pour chaque groupe, sont donnés des conseils de culture et de taille. Des encadrés mettent en lumière tel ou tel aspect inattendu du monde de la rose. Un glossaire et divers annexes complètent l’ouvrage.

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ROSES

anciennes François Joyaux


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