NUMÉRO
181
Février/Mars 2020
COMPENSATION CARBONE Des prestataires logistiques en ordre dispersé LOGICIEL Les APS désilotent les supply-chains
Numéro 181 - Février/Mars 2020 - ISSN 1249-2965 - Prix du numéro : 22 €
PHARMA Biomédicaments, haut risque logistique
Véhicules autonomes, c’est pour quand ? @stratlog strategieslogistique.com
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3 Édito 6 L’événement
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© Deutsche Post AG
Les prestataires logistiques et de transport affichent d’ambitieux objectifs de réduction de leurs émissions de CO2. Les moyens pour y parvenir sont très variables, allant de solutions technologiques à une démarche résolue de compensation carbone.
Stratégies Logistique > n° 181 > Février/Mars 2020
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30 Technologies
44 Pharma
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80 Équipements de la chaîne du froid
63 La compensation carbone, nécessaire et insuffisante
10 Entreprise
g strategieslogistique.com 18 Stratégies
52 Supply-Chain Management
EN COUVERTURE
P. 30
54 Logiciel 22 Reportage
Véhicules autonomes, c’est pour quand ? Stratégies Logistique > n° 181 > Février/Mars 2020
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ENTREPRISE NOMINATIONS Denis Berthier
Nommé directeur supply-chain et organisation du groupe Paredes, spécialiste de l’hygiène et de la protection professionnelle, Denis Berthier aura en charge la coordination et le suivi du plan #DEFI2022. Il a notamment piloté des chaînes logistiques dans les milieux de la distribution BtoB et BtoC, en particulier chez Feu Vert (entretien auto du groupe Monnoyeur) ou Brossette (plomberiechauffage).
Première implantation Grand Frais dans le Sud
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n entrepôt en froid positif (8 à 10°) de 16 000 m2 va être construit dans la ZAC Mitra, à Saint-Gilles près de Nîmes (Hérault), pour Grand Frais, spécialiste des produits frais et de saison. La foncière Dentressangle Immobilier Logistique, filiale dédiée à l’immobilier industriel et logistique de la holding
Guillaume Péard
Ancien directeur de l’activité route de Kuehne+Nagel depuis 2013, Guillaume Péard succède à Guillaume Col à la présidence France et Maghreb. Il possède 30 années d’expérience dans le secteur du transport, notamment chez DB Schenker.
Samuel Alouin
Eurotranspharma, transporteur de produits de santé en température dirigée (groupe EHDH), vient de nommer Samuel Alouin au poste de directeur général. Après un parcours comme consultant et directeur financier à Paris, Samuel Alouin avait rejoint les équipes Eurotranspharma en 2019 en tant que directeur administratif et financier.
Géraldine Ugolini
Géraldine Ugolini, 47 ans, a été nommée directrice nationale des ventes de Jungheinrich France. Elle a commencé sa carrière dans le secteur de la logistique au sein du transporteur Chronopost. Quatre ans plus tard, elle intègre le groupe Otis, où elle évoluera et occupera différents postes pendant 19 ans.
Christian Sauzin
Christian Sauzin, directeur marketing depuis 2000, devient vice-président Ventes & Marketing France de Fenwick-Linde, Le poste vient d’être créé à la suite du regroupement des services marketing et ventes. La nouvelle organisation compte 30 équipes de vente et créera 70 postes.
Dentressangle, investira 15 M€ pour acheter le terrain et faire construire le bâtiment. Elle louera ensuite l’entrepôt à la filiale logistique de Grand Frais, un terrain voisin de 3,2 hectares restant à développer. Cette implantation logistique, la première pour Grand Frais dans le sud de la France, desservira environ 70 magasins Grand Frais. Elle va générer 200 créations d’emplois : 25 postes administratifs et 175 pour l’exploitation de la messagerie. L’entrepôt de groupage/dégroupage sera doté de 90 postes à quai. Le démarrage des travaux est prévu au troisième trimestre 2020, pour une livraison au premier semestre 2021. L’architecte est Atelier 4+, basé à Lyon, et le conseil immobilier Arthur Loyd Nîmes. n
FM Logistic renforce ses capacités près de Moscou
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M Logistic élargit sa plateforme de Noguinsk, près de Moscou en Russie, afin de mieux servir les clients des produits de grande consommation. L’extension de 12 500 m² porte la surface totale du site à 66 000 m², avec un stockage de 85 000 palettes. « La plateforme FM Logistic de Noguinsk est stratégiquement placée à proximité du deuxième flux de produits en provenance et à destination de Moscou, ce qui en fait un lieu de choix pour les clients actuels et potentiels », explique Christophe Menivard, directeur général de FM Logistic pour la Russie et l’Europe de l’Est. L’agrandissement vise à mieux répondre à la demande des clients du secteur de la grande consommation, notamment Henkel et Bonduelle. L’investissement de 3,6 milliards de roubles (soit 1,50 M€) couvre la construction et l’exploitation du site.
Christophe Menivard, directeur général de FM Logistic pour la Russie et l’Europe de l’Est. Le site de Noguinsk est notamment équipé de chariots autonomes (AGV) de type Balea, d’un contrôle photo et d’équipements automatisés permettant d’accélérer les opérations de copacking. Il dispose également d’espaces de stockage dédiés aux matériaux dangereux et offrira une plateforme de cross-docking. Noguinsk emploie déjà 250 personnes, auxquelles s’ajouteront 100 emplois supplémentaires. n n° 181 > Février/Mars 2020 > Stratégies Logistique
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L’e-commerce franchit les 100 Md€ en France
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a Fédération de la vente à distance (Fevad) a présenté le bilan des ventes sur Internet au cours de l’année 2019 : l’e-commerce a dépassé le cap des 100 Md€ de chiffre d’affaires en 2019. L’ensemble des ventes est en hausse de 11,6 %, pour totaliser très exactement 103,4 Md€. Ce montant comprend à la fois les ventes de services et celles de produits, ces dernières comptant pour 45 % du total. « Malgré un fléchissement de la croissance observé au dernier trimestre, la hausse du chiffre d’affaires a atteint 11,6 % par rapport à 2018 », indique le communiqué. Au cours des 12 derniers mois, plus de 1,7 milliard de transactions ont été enregistrées par les sites d’ecommerce, ce qui correspond à une hausse annuelle de 15,7 %. Parallèlement, cette augmentation s’accompagne d’une baisse du panier moyen, lequel passe sous la barre des 60 €, soit le niveau le plus bas jamais observé. L’offre en ligne continue de s’étoffer avec plus de 190 000 sites marchands recensés, soit une hausse
de 15 % sur un an. Une majorité de ces sites réalisent moins de 100 transactions par mois. En 10 ans, les ventes de produits et de services sur Internet ont été multipliées par 4. Néanmoins, les produits ne représentent aujourd’hui que 10 % de l’ensemble du commerce de détail, 90 % des ventes s’effectuant toujours en magasin. Plus de la moitié des ventes de produits en ligne sont réalisées par des sites d’enseignes magasin. Les ventes sur mobile et sur les places de marché progressent de 18 %, soit pratiquement quatre fois plus vite que celles de l’indice global. Elles devraient devenir majoritaires d’ici à deux ans. Pour la première fois cette année, les visiteurs sur terminaux mobiles des sites du Top 15 Fevad/Médiamétrie dépassent les visiteurs sur ordinateur. Pour 2020, la Fevad anticipe un niveau de croissance du e-commerce comparable à celui de 2019. Les sites devraient, cette année, réaliser un chiffre d’affaires de 115 Md€ et près de 2 milliards de transactions. n
Le coronavirus frappe les importations
L’
apparition du coronavirus 2019-nCoV dans la ville de Wuhan en Chine a provoqué sa mise en quarantaine fin janvier. La ville n’a en principe fait partir aucun train ni avion. Les mesures de limitation des échanges commerciaux ont eu pour effet de réduire le volume des importations de la région de Wuhan, d’où partent de nombreuses marchandises vers l’Europe mais pas seulement. Ainsi, les trains en provenance de Chine, notamment ceux arrivant à Lyon (Rhône-Alpes) et à Dourges (Pasde-Calais), empruntant les nouvelles routes de la soie, ont du mal à se frayer un chemin quand la Russie décide de fermer ses frontières avec la Chine, tout comme le Kazakhstan. Du côté
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des ports, celui de Wuhan est évidemment fermé (il a dépassé le million d’EVP en 2019), tout comme celui de Shanghai, premier port de marchandises chinois avec plus de 40 millions d’EVP à l’année. En raison du coronavirus, le gouvernement a prolongé les vacances jusqu’au 2 février, et jusqu’au 9 février pour le port de Shanghai. Au total, la Chine abrite sept des dix ports les plus achalandés de la planète. n
INFOR, FILIALE DE KOCH INDUSTRIES
Infor, éditeur d’ERP et d’applications métier, dont une suite de supply-chain management, passe sous le contrôle d’un de ses clients et actionnaire, le conglomérat américain Koch Industries. Le rachat par Koch Equity Development des parts détenues par Golden Gate Capital, entité en charge des investissements et acquisitions au sein de Koch Industries, a été annoncé le 4 février. Au terme de l’opération, qui devrait être conclue au cours du premier semestre 2020, Infor deviendra une filiale autonome de Koch Industries. Son équipe de direction actuelle sera maintenue et continuera de piloter Infor depuis le siège social de New York, selon le communiqué de l’éditeur. Les conditions financières de la transaction n’ont pas été divulguées.
SAVOYE, MARQUE UNIQUE POUR L’ÉDITION ET L’INTRALOGISTIQUE
Savoye a décidé de rassembler ses deux domaines d’activité, celui de l’édition de logiciels pour la supply-chain et celui de la conception et de l’intégration de solutions automatisées et robotisées pour l’intralogistique, sous une marque unique. a-SIS, Intelis et Noblelift seront désormais réunies sous la marque Savoye. L’arrivée du groupe chinois Noblelift dans l’actionnariat de l’entreprise, en novembre 2018, a déclenché la volonté d’uniformisation. L’entreprise a également simplifié son organisation juridique, les filiales a-SIS et Savoye étant désormais regroupées sous une même entité. Seule Prodex - a Savoye Brand, spécialiste du stockage dynamique, reste filialisée.
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ENTREPRISE GSA LOGISTICS INAUGURE UN 2e SITE EN PACA Situé à Miramas (Bouchesdu-Rhône) en PACA, ce site de 12 000 m2 sera majoritairement consacré aux activités d’entreposage et de distribution de Goodyear-Dunlop, client historique de GSA Logistics. Avec cette ouverture, le spécialiste de la logistique du pneumatique, de l’alcool et du e-commerce vers la France, le Benelux, l’Italie et l’Espagne, compte désormais 6 sites en France (pour un total de 110 000 m2), dont 2 en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
RHENUS LOGISTICS INVESTIT À STRASBOURG Rhenus Logistics fait construire un nouvel entrepôt sur le port de Strasbourg destiné à la logistique pharmaceutique. La première tranche de 12 600 m² de cette plateforme logistique (extensible par l’ajout de deux tranches supplémentaires d’environ 10 000 m² chacune) est de classe A sous température dirigée et sous douane, elle sera disponible au deuxième trimestre 2020. Situé sur un terrain déjà utilisé par Rhenus Logistics, agréé sous douane et climatisé à des températures garanties entre 15° et 25 °C, l’entrepôt est conçu pour réduire son impact environnemental (isolation, panneaux solaires, éclairage adaptatif). Le site dispose d’un pharmacien responsable et pourra se doter de cellules à température plus basses, si nécessaire.
Immobilier logistique, les Hauts-de-France en tête
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ans son bilan annuel des investissements régionaux en immobilier logistique, Arthur Loyd place en tête les Hautsde-France, devant l’Ile-de-France, Rhône-Alpes et PACA : la région a en effet enregistré une hausse de 79 % pour 747 000 m² commercialisés (23 % du national). Les trois quarts des demandes ont concerné des entrepôts neufs de classe A, avec notamment trois transactions XXL. La plus grosse opération est l’entrepôt clés en main de 98 000 m², réalisé à Flixecourt dans la Somme, pour Easy Logistique, filiale du distributeur d’articles pour la maison JJA. Deux autres opérations sont notables : 70 000 m² pour le groupe textile Suncity, dans le cadre du programme E-Valley à Cambrai dans le Nord, et 70 000 m2 pour La Foir’Fouille, prestée par Bils-Deroo à Dourges dans le Pas-de-Calais. La région abrite des 3PL très dynamiques en 2019, comme Log’S avec
deux opérations de 47 000 m2 et 35 000 m², à Denain et Wattrelos dans le Nord, ou encore Houtch Transports, qui a inauguré 41 000 m² dans l’Aisne. L’offre immobilière disponible dans les Hauts-de-France n’est pas en reste, avec 433 000 m² (2/3 en classe A), souvent développés en blanc. Les pôles hors dorsale Paris-LyonMarseille enregistrent également une progression inédite, avec 1 338 000 m² dont 71 % de classe A. Se développent en priorité le Centre-Val de Loire, avec les zones de Mer et d’Orléans, et les Pays de la Loire (notamment grâce à Lidl et Action). Comptant 41 % de volumes placés, ces pôles hors dorsale constituent donc le premier marché de France. Sur la dorsale même, les régions lyonnaise et marseillaise affichent en revanche un repli de 40 %. Lyon affiche un taux de vacance exceptionnellement bas, avec 9 transactions pour 237 000 m² (contre 24 en 2018), sachant le projet XXL Easydis à Corbas pèse pour 78 000 m². L’offre actuellement disponible est inférieure à 100 000 m². Le marché francilien recule de 12 %, avec 43 transactions pour un total de 711 000 m² commercialisés, (contre 51 opérations en 2018). Les messageries y représentent 89 000 m² au total, réponse directe à la livraison du dernier kilomètre. n
Gazeley achète 42 000 m2 près de Madrid
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azeley, développeur d’entrepôts logistiques et de parcs d’activités, a racheté un site de 42 200 m² près de Madrid, avec l’objectif d’y construire un entrepôt de 19 000 m² dit « du dernier kilomètre », baptisé G-Park Pinto. C’est le quatrième investissement de Gazeley en Espagne, depuis la réouverture de son bureau à Madrid l’année dernière. La région est un centre logistique bien connu, situé à environ 20 minutes de la capitale.
Les travaux devraient commencer en 2020. L’entrepôt sera construit avec une conception très flexible, pour être adapté aux besoins spécifiques d’un futur client, avec notamment une hauteur libre de 11,7 m et une conception de quai croisé. Il visera la certification BREEAM Very Good et bénéficiera d’un éclairage LED intelligent. Le bâtiment occupera moins de la moitié de la parcelle totale, permettant un large éventail d’utilisations en dehors des entrepôts, y compris un stationnement. n n° 181 > Février/Mars 2020 > Stratégies Logistique
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Amazon : ouverture d’un cross-dock à Senlis
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mazon a annoncé l’ouverture en mai prochain d’un centre de cross-dock de 55 000 m2 à Senlis (Oise). Sorte de point d’entrée des marchandises dans le réseau de distribution nationale d’Amazon, ce nouveau site vise à fluidifier les processus de réception et de tri des produits en amont de la préparation de commande sur les sites de distribution, qui verront diminuer les volumes de marchandises qu’ils auront à réceptionner directement. Cette plateforme aura pour vocation de garantir une répartition optimale des stocks entre les 6 plateformes de distribution. Une certification Very Good par BREEAM, leader mondial de l’évaluation environnementale, sera visée pour ce bâtiment développé
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par Goodman France. Amazon s’étant engagé à réduire ses émissions de carbone d’ici 2040, et dans le cadre du Climate Pledge, le site de Senlis intégrera les dernières avancées en termes d’efficacité énergétique et d’utilisation responsable des ressources. La plantation de plus de 3 600 arbres et arbustes y est prévue, ainsi qu’un éclairage entièrement LED, un dispositif de traitement et de ré-infiltration de l’ensemble des
eaux de pluie et une centaine de bornes de recharges pour véhicules électriques. « Cet investissement va bénéficier à la région et donnera à de nombreuses TPE et PME françaises, qui vendent sur la marketplace d’Amazon, la possibilité de faire découvrir leurs produits à des millions de clients en Europe en quelques clics », a souligné Ronan Bolé, président d’Amazon France Logistique. Le processus de recrutement a commencé (responsables d’équipe et techniciens notamment). Des postes dans les fonctions supports (ressources humaines, sécurité, informatique) sont également disponibles. Amazon emploie aujourd’hui plus de 9 300 salariés en CDI dans l’Hexagone. n
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Brittany Ferries : du rail-route entre Cherbourg et Bayonne En synergie avec son réseau maritime reliant la France, la Grande-Bretagne, l’Irlande et l’Espagne, Brittany Ferries vient d’annoncer le lancement en 2021, avec Ports de Normandie, d’un service de ferroutage entre Cherbourg et Mouguerre.
de Brittany Ferries le relient à l’Angleterre et, prochainement, à la péninsule ibérique. Sur la base d’une rotation quotidienne 7J/7 en saut de nuit, le futur service ferroviaire pourra transporter jusqu’à 44 remorques dans chaque sens. Ciblant des flux non accompagnés, ses trains seront de 750 m de long, composés de 22 wagons pivotants Lohr. Une cinquantaine de ces matériels éligibles aux certificats d’économie d’énergie sera exploitée. Objet d’une négociation avec Lohr Industrie, leurs modalités d’acquisition (ou de location) sont étroitement liées à l’appel d’offres lancé par la compagnie pour choisir le tractionnaire ferroviaire du service.
L’
Aménagement de deux terminaux
© VIIA
Le wagon à plateforme pivotante Lohr ne nécessite pas de portique de manutention pour le chargement ou le déchargement des véhicules.
armement breton Brittany Ferries a annoncé le 12 février le lancement d’une ligne de transport combiné rail-route entre Cherbourg et Mouguerre, près de Bayonne, au printemps 2021. Cette initiative est menée avec le concours de Ports de Normandie, gestionnaire du port de Cherbourg qui ambitionne de renforcer son poids avec l’Angleterre, et surtout l’Irlande. Programmée fin 2020, la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne pose en effet la question des futurs schémas logistiques entre l’UE et l’Irlande. Desservi par Irish Ferries et Stena Lines, Cherbourg est déjà le premier port français par ses échanges de fret avec l’Irlande, tandis que les lignes
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Brittany Ferries supportera le risque financier du service, et a obtenu le statut de candidat autorisé qui lui permet d’acheter directement les sillons pour ses trains auprès de SNCF Réseau. Bien que proposant une capacité de 25 000 unités de transport intermodales (UTI) par an, la montée en charge progressive du service devrait engendrer une perte d’exploitation sur les trois premiers exercices. À chaque extrémité de la liaison, des terminaux spécifiques (sites de chargement/déchargement sans portique des trains, adaptés aux wagons à plateforme pivotante) seront aménagés à Cherbourg et à Mouguerre. Ils seront d’au moins une voie de 750 m de long.
À Cherbourg, un appel à manifestation d’intérêt lancé par Ports de Normandie a sélectionné Brittany Ferries comme opérateur du chantier. Sa gestion sera déléguée à un acteur spécialisé, dont le choix est là encore étroitement lié à l’appel d’offres en cours pour sélectionner le futur tractionnaire. Le coût du terminal cherbourgeois déjà embranché fer s’élève à 7 M€. Sur ce montant, 5,60 M€ sont financés par la région Normandie (60 %), le département de la Manche (30 %) et la communauté d’agglomération du Cotentin (10 %). De son côté, l’Union européenne soutient le projet à hauteur de 1,40 M€ dans le cadre du mécanisme pour l’interconnexion en Europe. À Mouguerre, la localisation du terminal sur le centre européen de fret de Bayonne-Mouguerre-Lahonce a été retenue pour sa proximité avec l’ouest de la péninsule ibérique. Elle représente un investissement de 17 M€, dont le financement est assuré par Brittany Ferries qui a sollicité le soutien des collectivités territoriales de Nouvelle-Aquitaine. De son côté, SNCF Réseau, le gestionnaire du réseau national ferroviaire, s’engage à mener 8 M€ de travaux sur le trajet emprunté par la ligne. Ces chantiers seront financés par l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) pour 25 % et des contrats de plan État-Régions (CPER) pour 75 %. n Érick Demangeon
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