Stratégies Logistique 173 - extrait

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NUMÉRO

Octobre/Novembre 2018

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Octobre/Novembre 2018

Systèmes d’information ERP, la nouvelle génération est là

Numéro 173 - Octobre/Novembre 2018 - ISSN 1249-2965 - Prix du numéro : 22 €

STRATÉGIES LOGISTIQUE - Numéro 173

Immobilier Un marché dynamique mais en transition

La servicisation à l’assaut des stocks © Olivier Touron/Divergence

@stratlog strategieslogistique.com


© Chep

À leur tour, les palettes deviennent des objets connectés. Grâce à un émetteur relié au système informatique du magasin, la palette plastique détecte dans un rayon de 4 mètres le smartphone des clients inscrits au programme de fidélité, et leur propose des promotions sur mesure.

SOMMAIRE

Stratégies Logistique > n° 173 > Octobre/novembre 2018

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3 Édito

8 Développement durable

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70 Supply Chain Event

24 Reportage

5

10 Économie 44 Pièces de rechange

12 Entreprise

Servicisation : à l’assaut des stocks, les nouveaux outils de l’entrepôt

Hopps Group (Dispeo) rachète ADS à Rakuten

30 Immobilier logistique

82 Index des sociétés g TOUTE L’INFO SUR : strategieslogistique.com

en transition

38 Enquête 16 Infrastructures 2018-2022

54 Systèmes d’information

EN COUVERTURE

24

en France

62 Emballage

Stratégies Logistique > n° 173 > Octobre/Novembre 2018

Saint-Nazaire, nouveau hub américain d’Airbus

© Olivier Touron/Divergence

20 Site du mois


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ÉCONOMIE

BERNARD WEHBE Bernard Wehbe a été nommé au poste de directeur général Supply Chain France et Suisse, en charge des opérations et du développement commercial de XPO Logistics. Il reste sous la direction de Richard Cawston, directeur général Supply Chain Europe. Avant de rejoindre XPO, Bernard Wehbe était directeur général adjoint de FM Logistic en France, où il était responsable de l’ensemble des activités logistiques, copacking et transport. Il avait auparavant occupé des postes de direction chez Kuehne+Nagel, notamment en tant que contract logistics director en France.

Le suramortissement relancé en mode restreint

PIERRE-ANTOINE JANOT Pierre-Antoine Janot devient directeur business solutions de FM Logistic. Sa mission ? Renforcer « l’excellence opérationnelle et les capacités d’innovation de l’entreprise », sur les processus métiers du transport, de l’entreposage et du conditionnement. Il est également en charge de l’innovation et de la création de nouvelles offres. Ingénieur de formation et titulaire d’un DEA en recherche opérationnelle, Pierre-Antoine Janot a rejoint le groupe L’Oréal en 1999, y développant son expertise de la supply-chain. En 2013, il a rejoint le groupe MOM (Materne, Mont-Blanc), en qualité de vice-président supply-chain.

BENJAMIN LEGOUPIL Benjamin Legoupil a pris la direction du pôle supply-chain management d’itelligence France (NTT Data). Il sera chargé de piloter et de développer l’expertise SCM de l’entreprise, spécialiste des problématiques logistiques sur SAP, pour ensuite la mettre en œuvre chez ses clients. Benjamin Legoupil a fait ses armes chez Adelante en tant que consultant, avant son rachat par itelligence France. Il a ensuite passé deux ans et demi chez Faurecia, où il exerçait la fonction de manufacturing supply chain team leader.

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a mesure de suramortissement revient. C’est au cours d’un discours, prononcé le 20 septembre dernier lors d’une visite chez Dassault Systèmes et présentant le « Plan d’action pour transformer notre industrie par le numérique », que le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé « une nouvelle incitation pour les PME à investir dans les technologies de l’industrie du futur ». Avec cette mesure de suramortissement de 40 % (pour un investissement de 100, une entreprise peut déduire 140), ouverte sur une période de deux ans, c’est l’une des mesures phares de la loi Macron qui réapparaît. Elle n’est donc pas pérenne, à la différence du CICE qui a été transformé en baisse définitive des charges. Au moins, la période de deux ans laisse le temps aux PME d’étudier leurs besoins et de choisir sans précipitation leurs équipements. La première version de la mesure avait d’abord été prévue une période insuffisante, avant qu’elle ne soit prolongée. Selon le Premier ministre, le suramortissement se tra-

duira par une baisse de 11 % du coût de l’investissement.

Les robots seraient éligibles Mais pour quels investissements ? La cible reste floue. « Par exemple, des machines de fabrication additive, des logiciels de gestion de la production ou encore des capteurs connectés », indique Édouard Philippe. Toutes les machines qui avaient été concernées par la loi Macron ne semblent donc pas éligibles. Les robots le seront. Un transstockeur ou un AGV seront-ils éligibles ? Nul ne le sait aujourd’hui. Le projet de loi de finances pour 2019, présenté le 24 septembre, ne mentionne pas la mesure. Les professionnels ont manifestement été pris de court et n’ont pas, semble-til, participé à des consultations. Le Cisma a découvert la mesure dans la presse, tout comme les membres du Cetim. La faiblesse de l’enveloppe prévue, 250 millions d’euros, interroge. Le suramortissement aide pourtant les entreprises à réaliser des investissements productifs, et donc à être mieux armées pour exporter. n Patrice Desmedt

n° 173 > Octobre/Novembre 2018 > Stratégies Logistique


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ENTREPRISE SIGFOX COUVRE 50 PAYS Sigfox, fournisseur de réseau pour l’Internet des objets (IoT), étend sa couverture à cinq nouveaux pays : l’Autriche, le Liechtenstein, la Roumanie, la Norvège et le Kenya. Le réseau couvre donc désormais 50 pays, avec l’objectif d’en compter 60 d’ici la fin de l’année. Début 2018, ont été couverts le Chili, l’Équateur, le Salvador, le Panama, la Malaisie, la Corée du Sud, la Hongrie, la Suisse et les Émirats arabes unis. Le réseau sera déployé et piloté par quatre partenaires stratégiques de Sigfox, à savoir Heliot en Autriche et au Liechtenstein, IoT Norway en Norvège, Simple IoT en Roumanie et Liquid Telecom au Kenya. Aujourd’hui, Sigfox connecte 949 millions de personnes sur 4,2 millions de km2 et dénombre 423 appareils certifiés Sigfox.

JOINT-VENTURE BUSS-IDÉA Buss Offshore Solutions (Hambourg) et Idéa (SaintNazaire) créent une jointventure : Buss Idéa Offshore, regroupant les expériences et les compétences afin de proposer un support logistique global pour le marché éolien français. Idéa bénéficie d’un solide réseau local pour déployer son savoir-faire logistique dans le domaine de l’énergie. Buss Offshore Solutions met à profit son expérience en management et ingénierie de projet, avec déjà plus de 15 projets éoliens offshore en mer Baltique.

Hopps Group (Dispeo) rachète ADS à Rakuten

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opps Group, le logisticien spécialisé dans l’e-commerce, a racheté la société Alpha Direct Service (ADS), spécialiste des opérations de logistique e-commerce, au groupe japonais Rakuten. Après le rachat de Dispeo en janvier dernier, Hopps Group poursuit sa stratégie de conquête : le rachat d’ADS, spécialiste de la logistique de la vente par correspondance et du multicanal, le positionne désormais comme un acteur de taille sur le marché de la gestion supply-chain de l’e-commerce en France. Pour Éric Paumier, coprésident de Hopps Group, « avec l’acquisition d’ADS et la création du nouvel ensemble Dispeo, nous construisons un nouveau modèle intégré d’entreprises, capable de maîtriser la chaîne logistique d’un produit d’amont en aval », soulignant les synergies avec les filiales Colis Privé et Adrexo.

Depuis janvier Hopps Group, la holding aixoise fondée en janvier 2017 par Éric Paumier, Frédéric Pons et Guillaume Salabert, était entrée en négociations exclusives avec le groupe japonais au mois de janvier, (voir notre édition du 23 mars 2018). Le montant de la transaction n’a pas été communiqué.

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Alpha Direct Services est une société fondée en 2002, rachetée en 2012 par Rakuten. Elle réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires de 65 M€ et opère au sein de deux sites logistiques situés à proximité de la région parisienne (Beauvais et Évreux). Avec ses 100 000 m² d’infrastructure, la société emploie 490 collaborateurs qui traitent 80 000 commandes chaque jour. ADS officiera désormais sous la marque ombrelle Dispeo, chacune des deux entités conservant leur statut juridique propre. Avec ce rachat, Hopps Group emploie aujourd’hui 1 500 collaborateurs, exploite 350 000 m2 développés sur 6 sites implantés dans le nord de la France et à proximité de la région parisienne, pour un portefeuille de plus de 100 clients. L’entreprise est aujourd’hui capable de gérer le traitement de 30 millions de colis et 80 millions d’articles par an. Elle générera, dès 2018, un chiffre d’affaires de 100 M€. n

Amazon ampute son entrepôt de Brétigny

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es Échos ont révélé début octobre que le futur complexe logistique géant d’Amazon, à Brétigny-sur-Orge dans l’Essonne, ne comptera qu’un entrepôt au lieu des deux qui étaient prévus sur les plans. Le groupe américain d’e-commerce prévoyait d’installer deux bâtiments géants sur l’ancienne base aérienne BA 217 : un bâtiment de 142 000 m2 sur plusieurs niveaux, destiné à l’ecommerce (stockage, préparation des commandes) et équipé d’une multi-

tude de robots, ainsi qu’un autre de 47 000 m2 pour consolider des colis venant d’autres centres. Même si Amazon a reçu les feux verts réglementaires, il a demandé l’annulation du permis de construire pour le second site destiné au transit, au regroupement des marchandises et devant employer à terme 800 salariés. Le premier bâtiment, en cours de construction n’est pas remis en question : son inauguration est bien prévue en 2018. n n° 173 > Octobre/Novembre 2018 > Stratégies Logistique


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ENTREPRISE CONDI SERVICES CHANGE DE MAINS

L’entreprise de logistique spécialisée dans l’e-commerce, basée à Mouvaux dans le Nord et présidée depuis 19 ans par Patrick Isaert, a été cédée à Hubert Coisne. Hubert Coisne, 37 ans, a un parcours professionnel au sein de différentes entreprises, notamment dans la fabrication et la distribution de peinture. Condi Services compte 35 000 m2, traitant 58 000 articles par jour en moyenne (préparation de commandes, conditionnement, contrôle qualité, gestion des retours, opérations marketing, conseil en logistique). Elle devrait atteindre un chiffre d’affaires de l’ordre de 10 M€ en 2018.

STAMPS.COM AVALE METAPACK

MetaPack est désormais dans le giron de Stamps.com Inc. Le principal fournisseur de solutions logicielles d’affranchissement et d’expédition en ligne a racheté le spécialiste des solutions de gestion des services de livraison e-commerce. Le montant annoncé de l’acquisition est de 175 M£. Avec ce rachat, Stamp.com, jusqu’à présent centrée sur les États-Unis, se développe à l’international.

STOKOMANI CRÉE SA BASE ARRIÈRE

Le spécialiste du déstockage, dont le siège est à Creil dans l’Oise, augmente ses capacités logistiques en investissant 50 M€ dans une nouvelle plateforme près de Compiègne, avec la création de 300 postes. Le nouveau bâtiment de 72 000 m² sera construit sur un terrain de 17,5 hectares à Venette, dans l’Oise. L’ouverture est prévue en 2020. D’ici là, l’enseigne va recruter magasiniers, caristes, personnel administratif, logisticiens et mécaniciens.

Un robot capable de prendre des décisions

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oru est un nouveau robot de préparation de commandes, contrôlé par la perception : pour interpréter son environnement et prendre des décisions, il utilise caméras, traitement d’image, capteurs et intelligence artificielle. Son concepteur, Magazino, est une jeune entreprise de Munich (Allemagne). Le nouvel outil de préhension est actuellement en train de faire ses preuves chez les principaux prestataires de services d’expédition. « Ces derniers emploient le système intelligent à déplacement autonome pour aller chercher les boîtes à chaussures lors de la préparation des commandes », explique le fabricant, ajoutant qu’il a fait confiance aux micro-entraînements et aux contrôleurs de mouvement de Faulhaber, spécialisé dans les systèmes d’entraînement miniatures de haute précision. Magazino souhaite ni plus ni moins « créer le premier entrepôt du monde à réfléchir et agir de manière autonome ». Par exemple, lorsque Toru reçoit l’ordre de prélever une certaine paire de chaussures, il obtient tout d’abord l’emplacement et un code-barres.

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Grâce à cette cible, il peut naviguer dans l’entrepôt. La colonne de levage située à l’avant du véhicule effectue ensuite une rotation de 90° vers le rayonnage, un préhenseur se déplace jusqu’à l’emplacement spécifié. C’est à ce moment que Toru est amené à prendre des décisions. À l’aide d’images de caméras en trois dimensions, le robot produit tout d’abord une image de la situation actuelle. Et se pose des questions : « Le rayonnage contient-il ne serait-ce qu’une boîte à chaussures ? Le code-barres approprié est-il présent ? Suis-je en mesure de saisir le carton ? Il a peut-être été décalé de quelques centimètres et risque de se coincer lors de l’extraction », prend pour exemples Florin Wahl, à la tête de Magazino. Toru pourrait ainsi répondre aux pics d’activité du week-end et de la nuit, où la main-d’œuvre se fait rare et chère. n

Yale lance ses chariots autonomes

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ale Europe Materials Handling propose une série de chariots robotisés qui ne nécessitent aucune infrastructure. Après plus de dix années de recherche et de développement, la société Yale lance sa gamme de chariots robotisés, géoguidés par la technologie de navi-

gation Balyo : le chariot préparateur de commandes au sol MO25, le tracteur de remorquage MO50-70T et le gerbeur en porte-à-faux MC10-15. Ces chariots élaborent leurs propres itinéraires, se positionnant en toute autonomie : pas besoin d’enterrer des fils dans le sol ni de fixer des réflecteurs sur les murs. « Certaines petites opérations répétitives peuvent être automatisées pour libérer la maind’œuvre existante et l’affecter à des tâches à plus grande valeur ajoutée. C’est dans cet esprit que nous avons développé cette offre de robotique », explique Ron Farr, warehouse solutions manager chez Yale. n n° 173 > Octobre/Novembre 2018 > Stratégies Logistique


g PLUS D’INFOS SUR strategieslogistique.com

LG : un exosquelette avec intelligence artificielle

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e constructeur coréen LG a dévoilé son tout nouveau robot : un exosquelette élevé à l’intelligence artificielle et connecté aux robots de service. Son petit nom : le LG CLOi SuitBot. Ce « robot portable humain », comme le définit LG, vise à faciliter les mouvements des travailleurs en entrepôt et à soulager les personnes portant des charges plus lourdes. Il est doté d’une intelligence artificielle lui permettant, grâce à la reconnaissance et à l’analyse de données biométriques et environnementales, de détecter le porteur, mais aussi de mesurer et d’analyser ses mouvements afin de lui suggérer les meilleures positions de travail. Début juillet 2018, LG a annoncé avoir engagé 90 M$ en douze mois dans les start-up spéciali-

Stratégies Logistique > n° 173 > Octobre/Novembre 2018

sées dans la robotique. Le groupe a ainsi investi dans quatre startup sud-coréennes en 2017 (Acryl Inc., SG robotics, Robotis et Robostar). Dernier financement en date : Bossa Nova Robotics, startup californienne spécialisée dans les robots inventaire pour le retail, qui a officialisé une levée de fonds de 29 M$ le 21 juin 2018. Une première prise de participation dans une start-up outre-Atlantique qui confirme bien les ambitions de LG. Concernant les déploiements de ses robots CLOi, le Coréen reste discret. Après l’expérimentation des robots Airport Guide et Airport Cleaner, dévoilés au CES 2017 à l’aéroport d’Incheon de Séoul, « les trois robots de services conceptuels que nous avons dévoilés au CES sont en préparation pour leurs tests pi-

lotes, mais il n’y a pas de calendrier spécifique pour le déploiement général », indique Dong-Hoon Yi, senior researcher au sein de la division Electronics Smart Solutions Business de LG, interrogé avant l’été 2018 par L’Usine Digitale. Mais une chose est sûre : « L’objectif à long terme de LG est d’étendre notre portefeuille de robots de service aux magasins de détail et au secteur de l’hôtellerie, et de développer une réputation en tant que marque de robot spécialisé », annonce-t-il. n

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INFRASTRUCTURES

13,4 Md€ pour les transports entre 2018-2022

La Cour des comptes a publié une enquête assez cinglante sur le terminal multimodal du Havre pour les exercices 2008 à 2017, en pointant quelques choix « surprenants ». « Lancée à la hâte, sans analyse préalable, dans des conditions protégeant mal les intérêts publics, la réalisation de cet équipement a abouti à un bilan financier déséquilibré entre acteurs publics et privés », ont conclu les magistrats. En clair, le terminal multimodal du Havre, qui a coûté 10,9 M€ de plus que ce qui était prévu au départ, n’a toujours pas trouvé son équilibre économique (la structure a traité seulement 143 000 EVP en 2017). Livré en juin 2015 par le maître d’ouvrage LH2T (Le Havre Trimodal Terminal), ce terminal vise pourtant à faciliter l’acheminement fluvial et ferroviaire des conteneurs vers et depuis Port 2000, la plateforme du port du Havre dédiée à l’accueil de porte-conteneurs géants. La structure avait été placée en redressement judiciaire quelques mois après sa mise en service. Les ministres François de Rugy et Élisabeth Borne ont concédé « des difficultés rencontrées dans sa phase de démarrage », mais ont estimé que le terminal répondait aux objectifs fixés.

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LE TERMINAL MULTIMODAL DU HAVRE ÉPINGLÉ POUR SA GESTION

Élisabeth Borne, ministre des Transports, a réuni le 11 septembre les membres du Conseil d’orientation des infrastructures (COI), afin de présenter les principales décisions et priorités du Gouvernement pour la programmation des investissements de transports. Une enveloppe de 13,4 Md€ devrait leur être consacrée dans les quatre ans.

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a ministre a présenté au COI les principales décisions et priorités du Gouvernement concernant une programmation qui fera partie du projet de loi d’orientation des mobilités, présenté prochainement en Conseil des ministres. La programmation des investissements transport sera donc débattue au Parlement. Nous reproduisons le détail des mesures annoncées telles qu’elles figurent dans le communiqué du ministère :

« Tout d’abord, le Gouvernement a décidé d’augmenter de manière très importante les investissements dans les transports. La programmation prévoit donc d’investir 13,4 Md€ sur la période 2018-2022, soit une augmentation de +40 % par rapport à la période 2013-2017. La programmation s’inscrit également dans la perspective d’une enveloppe quinquennale en progression à 14,3 Md€ sur la période 2023-2027. Cette programmation traduit 4 ambitions : faciliter les déplacements du quoti-

dien ; accélérer la transition écologique ; contribuer à la cohésion des territoires ; et renforcer l’efficacité des transports de marchandises.

Le Gouvernement annonce 5 programmes d’investissements prioritaires :

1/ L’entretien des réseaux existants constitue la première des priorités pour la décennie à venir. En particulier sur le réseau routier national, qui a connu une dégradation progressive de son état, des moyens sans précédents seront mobilisés : ils

n° 173 > Octobre/Novembre 2018 > Stratégies Logistique


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INFRASTRUCTURES

LA PHARMA À PARIS-VATRY

Dans le cadre du processus de certification CEIV Pharma, engagé depuis 2017, l’aéroport de Vatry va moderniser les zones sous température contrôlée. Délivrée par l’IATA (International Air Transport Association), la certification devrait être obtenue à l’automne 2019. Elle vise à garantir un standard international de gestion et de transport aérien des produits pharmaceutiques. Les infrastructures de l’aéroport dédiées à l’activité cargo, soit 12 000 m2 de bâtiments dont 4 200 m2 de stockage des denrées périssables, comprennent 2500 m2 de zones sous température contrôlée entre 2 et 8 degrés ou 15 et 25 degrés, répartis en 5 chambres froides.

augmenteront de +31 % sur la décennie 2018-2027, de +25 % sur ce seul quinquennat. La même dynamique sera assurée pour les réseaux ferroviaires et fluviaux. 2/ La désaturation des grands nœuds ferroviaires doit aussi permettre de donner toute sa place au train dans les déplacements du quotidien autour des métropoles et dans les liaisons avec les villes moyennes. 2,6 Md€ seront investis sur 10 ans dans cet objectif. 3/ L’accélération du désenclavement routier des villes moyennes et des territoires ruraux est également nécessaire, et sera portée à travers une vingtaine d’opérations pour un montant de 1 Md€ sur 10 ans.

S’agissant des grands projets, le Gouvernement s’inscrit dans l’approche nouvelle proposée par le COI, reposant sur une réalisation phasée des projets, commençant en priorité par les opérations concourant d’abord à l’amélioration des déplacements du quotidien. »

en commun et permettront le développement des mobilités actives ».

40 % confirmés Enfin, toujours selon Philippe Duron : « un effort particulier viendra améliorer la liaison entre les ports et leur hinterland, et encourager le fret ferroviaire et fluvial. La réalisation des grands projets proposés par le COI s’inscrira dans un phasage réaliste. L’inscription de ces programmes et de ces projets dans une loi de programmation pluriannuelle apportera sécurité et transparence aux financements nécessaires à leur réalisation. Les efforts annoncés sont significatifs ». Le président du Conseil d’orientation des infrastructures a également confirmé que l’effort financier est en augmentation de 40 % par rapport au quinquennat précédent.

Satisfecit du président du COI Dans un communiqué, Philippe Duron, président du Conseil d’orientation des infrastructures, a constaté « que les arbitrages et les priorités du Gouvernement affichaient une grande cohérence avec les propositions présentées par le Conseil dans son rapport remis à la ministre le 1er février. »

GAZELEY À L’ASSAUT DU SUD

BOLLORÉ À LA ROCHELLE

Bolloré Ports La Rochelle va assurer l’exploitation pendant 35 ans du futur terminal de Chef de Baie 4 avec Port Atlantique La Rochelle. Un projet au long cours qui permet de construire une nouvelle plateforme portuaire sur la côte atlantique.

Vigilant tout de même

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Gazeley, la plateforme européenne de GLP, vient d’acquérir trois entrepôts à Saint-Martin-de-Crau, près de la zone portuaire de Marseille. Les deux entrepôts de 20 000 m2 sont intégralement loués à un nouveau client de Gazeley, Katoen Natie, prestataire international de services logistiques et opérateur portuaire. L’autre entrepôt de près de 36 000 m2 est destiné à être déconstruit pour y rebâtir un nouvel entrepôt de 42 000 m2. Grâce à ces acquisitions, Gazeley se développe désormais dans une zone où il ne disposait jusqu’ici que d’un entrepôt de 24 000 m2, à Fos.

4/ Le développement de l’usage des mobilités propres, partagées et actives au quotidien mobilisera par ailleurs l’État, à travers plusieurs appels à projets à hauteur de 1,2 Md€ sur 10 ans, pour accompagner les autorités organisatrices. 5/ Enfin, le renforcement de l’efficacité et du report modal dans le transport de marchandises sera soutenu, avec 2,3 Md€ investis par l’État sur 10 ans.

Selon lui, « La régénération des infrastructures constitue la priorité absolue, ce que chacun peut comprendre après le dramatique accident de Gènes ; la désaturation des nœuds ferroviaires permettra de fluidifier le trafic autour des grandes gares ; le plan de désenclavement routier répond aux attentes des villes moyennes et des territoires ruraux », tandis que « des appels à projets dynamiseront les transports

Philippe Duron s’est ensuite félicité que « le projet de loi d’orientation des mobilités pérennise le Conseil, afin d’assurer le suivi et l’évaluation de la loi de programmation des infrastructures de transports et de mobilité ». Il a toutefois indiqué que « le Parlement devra se montrer vigilant sur la mise en œuvre de ces engagements. Il devra veiller notamment à ce que les crédits affectés à ces projets et à l’AFITF ne fassent pas l’objet de gels ou de restrictions budgétaires ». Une crainte historique née du sort réservé il y a quelques décennies au FITTVN, ancêtre budgétaire de l’AFITF. n LB

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