Stratégies Logistique 172 - extrait

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NUMÉRO

172

Septembre 2018

Les grands routiers se mettent à l’électrique

Numéro 172 - Septembre 2018 - ISSN 1249-2965 - Prix du numéro : 22 €

Objets connectés : vers la supply-chain de l’information

E-commerce, des logistiques en transformation accélérée

@stratlog strategieslogistique.com


Les objets connectés investissent désormais tous les maillons de la supply-chain. Ils constituent une sorte de supply-chain de la data, qui alimente les systèmes de prise de décision logistiques. Les entrepôts, les véhicules de transport ou de manutention deviennent eux-mêmes des objets connectés.

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SOMMAIRE Stratégies Logistique > n° 172 > Septembre 2018

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3 Édito

6 Stratégie 8 Développement durable

PARTAGERCOMPRENDRE 24 Tendance

10 En mouvement

de ses entrepôts avec la Socara

11 Économie

Handling vers l’intégration intralogistique

12 Entreprise

26 Transport routier

Philippe Barbier devient président de la CGI

Les trois priorités supply-chain de TLF

français au niveau de

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grands routiers encore plus propres

ACHETER

56 Équipements de stockage

5

46 E-commerce

Des logistiques en expansion accélérée, automatisées et innovantes.

tout s’accélère dans la logistique projets sont légion et les tant du côté des spécialistes des retailers « à l’ancienne »

EN COUVERTURE

66 Index des sociétés g TOUTE L’INFO SUR : strategieslogistique.com

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36 Enquête du transport à la logistique Seine-Nord Europe : où en est-on ?

20 Site du mois à Marly-la-Ville Stratégies Logistique > n° 172 > Septembre 2018

E-commerce, des logistiques en transformation accélérée

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DÉVELOPPEMENT DURABLE

Les sénateurs veulent taxer les livraisons de l’e-commerce en ville Dans leur proposition de loi pour un pacte national de revitalisation des centres-villes et centres-bourgs, les sénateurs veulent instituer dans certaines villes une taxe sur les livraisons liées au commerce électroniques. Le texte, adopté au Sénat le 14 juin, a été renvoyé devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale.

L’

article 27 de la proposition sénatoriale envisage de modifier le code général des impôts, afin d’y introduire une taxe sur les livraisons liées au commerce électronique. Elle serait instituée au profit des collectivités territoriales et des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre, signataires d’une convention relative à une opération de sauvegarde économique et

de redynamisation. La taxe concernerait la livraison de biens, commandés par voie électronique, à destination de toute personne physique ou morale non assujettie à la taxe sur la valeur ajoutée. Elle serait acquittée par le commerçant sur le site internet duquel le bien a été commandé, et serait assise sur le prix du bien commandé et le nombre de kilomètres parcourus par le bien entre son dernier lieu

de stockage et l’adresse de livraison finale à l’acheteur. Lorsque son dernier lieu de stockage est situé à l’étranger, la distance prise en compte serait constituée du nombre de kilomètres parcourus par le bien entre son point d’entrée en France et l’adresse de livraison. Selon la proposition, « Le taux de la taxe est fixé à 1 % du prix du bien lorsque la distance parcourue entre son dernier lieu de stockage et l’adresse de li-

n° 172 > Septembre 2018 > Stratégies Logistique


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Toujours plus près !

Zéro

Emissions Contribuer à la

Zéro

Préservation de l’Environnement

Contribuer à

l’Education

Déchets

eilleure Planè eM te Un

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Stratégies Logistique > n° 172 > Septembre 2018

Déforestation

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Par ailleurs, toujours selon les sénateurs, la tendance à la gratuité des livraisons engendre des coûts environnementaux qu’il convient de limiter. « La montée en puissance de l’e-commerce, avec des conditions de livraison très favorables et de plus en plus souvent proches de la gratuité, induit des conséquences en termes de multiplication des trajets automobiles, générateurs de diverses pollutions, et conduit par ailleurs à un usage immodéré des infrastructures routières. » Le Sénat souhaite

Zéro

u sin e s s

Disposant d’un nombre très réduit d’implantations sur le territoire national, elles ne sont pas ou très peu, en particulier, assujetties à toutes les taxes fondées sur une assiette foncière, comme la taxe foncière sur les propriétés bâties, la taxe sur les surfaces commerciales ou encore la cotisation foncière des entreprises. »

Les promoteurs du texte soulignent que l’instauration de la taxe « pourrait constituer une occasion de reconversion de certaines friches commerciales de périphérie, mais aussi une nouvelle source de fiscalité locale via les taxes foncières ». Elle pourrait aussi « encourager les distributeurs à implanter davantage de drives piétons dans les centresvilles […], permettrait de rééquilibrer la concurrence entre le commerce physique et l’e-commerce ». Le texte a encore un long parcours législatif devant lui, mais il a déjà suscité

rB

« Il sera économiquement impossible pour le e-commerçant d’assumer la globalité de cette taxe, et elle sera donc répercutée sur le client final. Dans le cadre d’une livraison payante, le prix final s’avérera totalement prohibitif pour l’acheteur. »

Les taxes engendrent les taxes

D e M e ill e u re

Seraient exonérées de la taxe les livraisons réalisées par le moyen de transport non consommateur d’énergie fossile, les livraisons des entreprises commerciales ou artisanales dont le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 50 M€, les livraisons des entreprises dont l’activité principale est la vente de livres et qui disposent de points de vente physique, les livraisons des magasins de producteurs commercialisant leurs produits dans le cadre d’un circuit court organisé à l’attention des consommateurs mentionnés à l’article L. 611-8 du code rural et de la pêche maritime. Ce texte, qui vise sans les citer les géants mondiaux du commerce électronique, les géants du Net, souhaite rétablir un équilibre fiscal. Selon les sénateurs en effet, « les entreprises de commerce électronique, notamment les plus importantes d’entre elles, bénéficient de conditions fiscales iniques par rapport aux entreprises de commerce physique.

Michaël Levy, pdg de Deliver.ee :

des réactions négatives, à l’instar de celle de Michaël Levy, pdg de Deliver.ee, qui a expliqué dans une tribune comment cette taxe serait contournée si elle devait être mise en place. Il parle d’une taxe sur le transport qui sera nécessairement répercutée sur le consommateur. Mais surtout, il estime que « si cette proposition de loi est adoptée, elle sera probablement contournée. Les e-commerçants pourront rapprocher leurs dépôts des villes pour payer moins cher, même si ce n’est pas facile et que cela coûte cher initialement (et c’est ce que fait déjà Amazon). […] Ils s’appuieront plus sur leurs magasins pour ceux qui en ont, ou même créeront des filiales pour passer en dessous des 50 M€ de chiffres d’affaires pour que la taxe ne soit pas appliquée ». ■ LB

Contribuer à

De Meilleures

Chaînes Logistiques

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Les livraisons propres exonérées

donc « réduire ces externalités […], rationaliser ces livraisons, incitant les e-commerçants à se rapprocher de leurs clients. »

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vraison finale à l’acheteur est inférieure à 50 kilomètres, 1,5 % lorsque cette distance est comprise entre 50 kilomètres et 80 kilomètres, 2 % lorsque cette distance est supérieure à 80 kilomètres, avec un minimum forfaitaire de 1 € par livraison. […] Le nombre de kilomètres parcourus est déclaré par le redevable au plus tard le premier jour ouvré de janvier de l’année d’imposition. La taxe est perçue par l’État au plus tard le dernier jour ouvré de mars de l’année suivante. »

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la Sécurité Alimentaire Un Meilleur

Environnement de Travail

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Une Meilleure

Collaboration

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EN MOUVEMENT GUILLAUME DE LAVALLADE

Après le départ de Patrice Belie en avril 2018 et l’intérim de Bertrand Laurioz, Hub One se dote d’un nouveau directeur général en la personne de Guillaume de Lavallade. Ce diplômé de Supélec et de Sciences Po Paris a commencé sa carrière comme ingénieur avant-vente GSM chez Nortel Networks, puis comme consultant stratégie au Boston Consulting Group. Passé par une business unit de Thomson, puis une joint-venture créée avec la société chinoise TCL, il était chez SFR depuis 2007, où il a notamment occupé les fonctions de directeur général B to B.

RENAUD HOURI

Shippeo, éditeur d’une plateforme de suivi prédictif et en temps réel du transport routier de marchandises, vient de recruter Renaud Houri comme senior vice-président global business development. Il aura pour mission d’accélérer l’acquisition de clients grands comptes à travers l’Europe. Renaud Houri dispose de plus de 20 ans d’expérience dans l’industrie logicielle. Il était jusqu’alors le senior vice-président de TraceOne pour l’Europe du Sud, centrale et de l’Est, ainsi que pour l’Amérique latine.

NICOLAS PICQUEREY

Éric Paumier, Frédéric Pons et Guillaume Salabert, actionnaires de la holding HOPPS Group, ont nommé Nicolas Picquerey directeur général de Dispeo pour mener à bien le nouveau projet de développement de l’entreprise lilloise. Avant de rejoindre Dispeo, Nicolas Picquerey a construit son expérience et son expertise sur les métiers de supply-chain et de management pendant vingt années de pilotage de flux à des directions supply, achats et produits de grandes entreprises françaises et internationales (Planet Saturn, Carrefour, Metro, FM Logistic, etc.). Il a cofondé et dirigé plusieurs sociétés spécialisées dans le conseil en SCM pour les acteurs du digital et du retail.

Philippe Barbier devient président de la CGI Mardi 19 juin, à l’issue de l’assemblée générale annuelle de la confédération, Philippe Barbier a été élu président de la Confédération du commerce de gros et international (CGI), pour un mandat de trois ans renouvelable. Membre du bureau de la CGI depuis 2012, Philippe Barbier, 63 ans, par ailleurs vice-président du conseil de surveillance du groupe Pomona, était depuis 2015 vice-président de CGI, en charge des relations avec les fédérations. Diplômé de l’Essec, Philippe Barbier commence sa carrière en tant que secrétaire général adjoint de la ville de Roubaix. Il intègre ensuite le groupe Bonduelle en 1982 en tant que directeur logistique, avant de devenir directeur des exploitations de Bonduelle Groupe de 1985 à 1987. Il prend alors la direction générale de Bonduelle Nord Europe à Bruxelles en 1987, avant de rejoindre le groupe Pomona en 1992 en tant que directeur de la branche Passion Froid. Il est nommé membre du directoire en 1996, coprésident en 1999, puis président du directoire en 2006. En mars 2018, quittant ses fonctions opérationnelles, il est nommé vice-président du conseil de surveillance du groupe Pomona. Philippe Barbier est par ailleurs administrateur de l’UNCGFL, Union nationale du commerce de gros en fruits et légumes, depuis 2012. À travers l’union de 36 fédérations de la branche, la CGI est l’organisation professionnelle représentative de l’ensemble du négoce : biens d’équipement interindustriels, biens de consommation non alimentaires et alimentaires. Elle représente 150 000 entreprises partout en France (dont 95 % de PME), 1 million de salariés et près de 787 Md€ de chiffre d’affaires. Le secteur recrute chaque année 90 000 personnes. P3 LOGISTIC PARKS

SOGET

JLL EXPERTISES

Émilie Gradassi

Hervé Cornède

Arabella Edwards

P3 Logistic parks, investisseur et gestionnaire d’actifs logistiques, a recruté Émilie Gradassi en qualité de marketing manager pour l’Europe de l’Ouest. Elle participera à la définition de la stratégie marketing et des relations publiques en France, Italie et Espagne. Cumulant une expérience de plus de 10 ans pour BNP Paribas Real Estate Espagne, Émilie Gradassi avait débuté chez Savills Aguirre Newman, avec différents projets pour Renault et Valeo. Elle est diplômée d’un master en management de Toulouse Business School et d’un MBA (université de Deusto, Espagne).

Membre du directoire et directeur commercial du Grand Port Maritime du Havre depuis septembre 2009, Hervé Cornède est nommé directeur général de SOGET. Il occupait le poste de directeur commercial et marketing de l’ensemble portuaire HAROPA depuis sa création en janvier 2013. Anciennement impliqué dans les représentations professionnelles TLF (Transport et logistique de France) et AUTF (Association des utilisateurs de transport de fret), ce diplômé d’un DESS en transport International et logistique à la Sorbonne a notamment mené l’implantation de la solution communautaire S)ONE sur l’axe Seine.

Nommée présidente de JLL Expertises, Arabella Edwards est membre du comité de direction de JLL France et pilote une cinquantaine de professionnels. Elle a travaillé 12 ans pour le groupe JLL (conseil en immobilier d’entreprise) à Paris et Singapour. Diplômée de UCL et CASS Business School, elle a commencé sa carrière chez JLL Expertises, à Paris en 2003, comme expert junior. En 2004, elle rejoint l’équipe investissement de LaSalle Investment Management, la branche gestion de fonds de la société. En 2007, elle part à Singapour travailler sur un fonds pan Asie et Australie, et revient en 2011 chez LaSalle Investment Management.

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ENTREPRISE CHRONOPOST DÉVELOPPE LA LIVRAISON EN CHINE Chronopost s’est allié avec SF Express, l’un des principaux spécialistes chinois de la logistique du dernier kilomètre. Objectif affiché : améliorer la qualité de service et le temps de transit de la France vers la Chine. Chronopost et SF Express proposent notamment aux entreprises françaises le dédouanement express, un service de livraison interactif pour le dernier kilomètre (appel systématique du chauffeur le jour de la livraison pour connaître les disponibilités du destinataire, photo et coordonnées du livreur disponibles sur le réseau social chinois Wechat, transmises au moment de l’avisage, et suivi colis en temps réel), ainsi qu’un service client joignable 7 jours sur 7.

FLASH EUROPE INTERNATIONAL DEVIENT REDSPHER Après avoir racheté trois entreprises l’année dernière, et après la vente à Chronopost en 2016 de son activité Biologistics, Flash Europe International se rebaptise Redspher. L’entreprise rassemble désormais 9 entités et start-up, proposant des services de commission de transport on-demand. Avec l’acquisition des entreprises allemandes EF Express et Schwerdtfeger et de la française Upela, Flash Europe International a augmenté de moitié son chiffre d’affaires en un an (passant de 170 à 258 M€). Déjà présent dans 18 pays, le groupe réalise plus de 60 % de son chiffre d’affaires hors de France.

UPS met son réseau français au niveau de ses standards mondiaux

P

our UPS, la France est un point minuscule sur la carte mondiale, qui représente seulement 20,2 % de son chiffre d’affaires. Le groupe réalise en effet 61,9 % de son chiffre d’affaires total (65,8 Md$ en 2017 – 56,3 Md€) aux États-Unis, l’activité supply-chain/ freight constituant le solde avec 17,9 %. Pourtant, depuis environ deux ans, le groupe américain comble son retard en France en investissant dans des hubs automatisés, ou simplement mécanisés, là où un réseau domestique digne de ce nom doit en disposer (Lyon, Montpellier, etc.). Ils assurent la connexion entre une petite cinquantaine d’agences, qui constitue le chiffre d’or pour un réseau national de messagerie en France.

Deux milliards pour l’Europe À l’évidence, la France bénéficie de la décision du groupe, en 2015, de mettre à niveau l’ensemble de son réseau international, après qu’il a affiché une progression à deux chiffres plusieurs années de suite. Deux milliards de dollars seraient consacrés à l’Europe entre 2016 et 2019 pour améliorer la performance du réseau, diminuer les transit times de façon à transporter plus de colis. Ainsi, le Hub Paris, en service depuis le mois de mars à Évry, remplace deux sites situés à Chilly-Mazarin et Savigny, qui étaient peu ou pas mécanisés.

Même connecté au hub aérien de Cologne pour l’international, c’est clairement un hub routier où arrivent et d’où partent les tractions à destination des agences en France, dans le cadre d’une répartition des tâches avec le nouveau hub de Lyon Saint-Exupéry disposant du même niveau d’automatisation qu’Évry. C’est donc une infrastructure destinée à soutenir le service standard, qui est une messagerie acceptant des colis jusqu’à 70 kg, sans limitation de nombre de colis par envoi et dont les délais sont fixés en fonction d’une carte des vitesses du réseau. C’est de la messagerie rapide à livraison programmée qui peut très bien offrir des délais courts en national… à condition de disposer d’un réseau performant.

Du B to C dans le standard À cet égard, la configuration du nouveau hub d’Évry est intéressante. Elle comprend une importante chaîne de tri, spécifique aux petits colis qui sont

réunis en sacs comme dans les hubs postaux, particulièrement adaptée aux envois de l’e-commerce. Car hors périodes de pics d’activité (fêtes de fin d’année, etc.), le B to C représenterait en moyenne 25 % des envois traités par UPS en France. Ces trafics spécifiques sont donc désormais intégrés dans une organisation ordinaire plutôt tournée vers le B to B. Mais depuis le rachat en 2012 de Kiala, et surtout de sa technologie de gestion des points relais, UPS a également intégré au niveau mondial, et notamment aux États-Unis, un réseau de 27 850 Acces Points, dont 4 500 en France. Ce sont des points relais capables à terme d’échanger entre eux des colis, y compris C to C. Cela, dans le réseau mondial UPS… à condition de pouvoir s’appuyer partout sur des infrastructures performantes, et donc automatisées comme celle d’Évry, au sein desquelles ils sont traités comme des points de livraison B to B. n Luc Battais

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ENTREPRISE HUB ONE RACHÈTE SYSDREAM Hub One a racheté Sysdream, acteur français de la cybersécurité. Avec cette troisième acquisition, le groupe complète son savoir-faire en matière de sécurité périmétrique (réseau, firewall, LAN) du milieu aéroportuaire, mais aussi du transport et de la logistique, de l’industrie, de la distribution, de l’immobilier d’entreprise et des lieux accueillants du public.

BATTERIES SUR

XPO inaugure une immense plate-forme de froid négatif

X

PO a inauguré une nouvelle plateforme de 9000 m2 sous température dirigée à Sainghin-en-Mélantois (Nord), près de Lille, en remplacement de celle de Neuville-en-Ferrain. Constituée de deux cellules frigorifiques de 4000 m² (à -25 °C et -18 °C), de deux zones de 500 m² et de 22 portes à quai, cette plateforme travaille déjà pour Auchan Retail France (région

Nord), Match (General Mills) et Häagen-Dazs. Située à proximité du centre de transport routier de Lesquin, elle prépare actuellement six millions de colis et 360 000 palettes par an, notamment des fruits, légumes, viandes, pizzas, surgelés, produits de boulangerie et pâtisseries. Sa capacité de stockage est de 125 000 palettes. Cette nouvelle plateforme a été construite sur l’ancienne friche industrielle de Norau-

MESURE CHEZ TOYOTA Toyota Material Handling propose une solution de batteries lithium-ion qui permet d’adapter la puissance en fonction des besoins réels. Ces batteries sur mesure se veulent en phase avec les besoins du client qui gagnera sur ses coûts et sur la productivité. La planète n’est pas oubliée : les émissions de CO2 seront de fait réduites.

to par Virtuo Industrial Property, l’opération ayant été financée par l’investisseur Barings avec le conseil de Tostain & Laffineur. L’entrepôt, premier bâtiment frigorifique certifié BREEAM Good du groupe en France (sur un total de 11 entrepôts en température dirigée), possède une isolation renforcée lui permettant de consommer moins d’énergie, et surtout de dégager deux fois moins de gaz à effet de serre qu’un entrepôt frigorifique classique. David Charvier, directeur température dirigée France de XPO Logistics, a rappelé l’ambition forte du groupe américain de se développer en France, où il totalise 15 % de son activité mondiale. « C’est même le deuxième pays le plus important après les États-Unis », a souligné Bertrand Le Goff, directeur général supply-chain de XPO Logistics France. n

PORTAIL 3PL CHEZ GENERIX Le portail 3PL baptisé Generix Supply Chain Visibility propose un sas de visibilité et de gestion collaborative des opérations logistiques à leurs donneurs d’ordres. Intégré à la plateforme Generix Supply Chain Hub, le nouveau portail 3PL « permet de repérer un aléa avant qu’il n’impacte le client, de prendre une décision de manière collaborative et de propager un plan d’action vers les parties prenantes concernées ».

Savoye racheté par le Chinois Noblelift

S

avoye, la division intralogistique du groupe Legris Industries, spécialisée dans les solutions complètes (logiciels et solutions robotisées), a été cédée à Noblelift, société familiale chinoise cotée en Bourse, spécialisée dans les chariots de manutention à destination du marché chinois et de l’international, et deux autres investisseurs.

La complémentarité entre les deux sociétés est forte : les activités de Savoye sont centrées sur la France et l’Europe, tandis que Noblelift conçoit, produit et distribue des outils logistiques en Asie et en Europe. Savoye deviendra le centre mondial de référence en matière d’innovation et de recherche. Ce rachat va permettre d’accélérer son développement, en élargissant son accès au mar-

ché mondial de l’intralogistique, notamment chinois, appelé à devenir demain le premier marché du secteur, et américain (États-Unis). Le communiqué précise que « l’équipe de direction de Savoye sera maintenue et il n’y aura pas de modification de l’organisation en place. L’opération projetée n’entraînera aucun effet sur l’emploi et sur la structure des filiales et des sites. » n

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INFRASTRUCTURES

ARGAN SE DÉVELOPPE DANS LE TRIANGLE D’OR Argan a annoncé l’acquisition de 54 000 m2 pour Samada (filiale logistique de Monoprix) sur la commune de Wissous (Essonne), et a racheté une plateforme logistique de frais de 20 000 m² à Kuehne+Nagel. Les deux bâtiments logistiques sont situés tout près de l’aéroport Paris-Orly : le premier, tout neuf, livré par les équipes de Faubourg Promotion (groupe IDEC), sera occupé par Samada, la filiale logistique de Monoprix (54,000 m2). L’entrepôt, composé de six cellules à température ambiante et trois cellules de froid, permettra à Samada de regrouper en un seul bâtiment ses activités auparavant éparpillées entre plusieurs sites. Le siège social sera également intégré à l’ensemble sur 1600 m2.

Second bâtiment Le second bâtiment de 20 000 m2 en frais a été racheté par Argan à Kuehne+Nagel, pour être disponible à la location à l’été 2019. Il est composé de deux cellules d’entreposage frais et de deux cellules de messagerie frais. Argan consolide ainsi sa présence dans un secteur géographique surnommé « le triangle d’or de la logistique agroalimentaire », car situé près des pistes de l’aéroport, en façade de l’autoroute A6 et à proximité du marché international de Rungis. Argan possède désormais six entrepôts sur cette zone, pour une surface totale de 180 000 m². Les 60 entrepôts français d’Argan représentent aujourd’hui plus de 1,6 million de m², valorisés à 1,3 Md€ au 31 décembre 2017.

Seine-Nord Europe : où en est-on ? Premier coup de pioche en 2020 pour une mise en service en 2027. Tel est le nouveau calendrier du canal Seine-Nord Europe. La loi d’orientation sur les mobilités et la loi de finances 2019 devraient finaliser son plan de financement.

S

elon l’association Seine-Nord Europe, en assemblée générale le 5 juin à Paris, la construction du canal à grand gabarit de 108 km reliant Compiègne dans l’Oise à Aubencheul-auBac dans le Nord, débutera dans le courant du premier semestre 2020, pour une mise en service à l’été 2027. Saluant la patience et la constance de l’Union européenne dans son cofinancement à hauteur de 1,8 Md€ – soit 40 % d’un coût estimé à 4,5 Md€ – le président de l’association, Philippe Marini, identifie deux nouveaux temps de passage : « La loi d’orientation sur les mobilités (LOM) qui devra traiter sur le fond de sa priorité, et la loi de finances (LFI) 2019 qui finalisera son plan de financement ». Ces textes devraient en effet préciser

soit adossée à une assiette locale, puisque SeineNord est un projet d’intérêt national et européen ». Justifiant sa position, le vice-président du conseil régional des Hauts-deFrance rappelle que le canal figure sur la liaison à grand gabarit Seine-Escaut, transfrontalière avec la Belgique, et le long du corridor mer du Nord-Méditerranée, l’un des neuf corridors de transport

« Il est hors de question que cette ressource nouvelle soit adossée à une assiette locale, puisque Seine-Nord est un projet d’intérêt national et européen. » la ressource à créer pour se substituer au milliard d’euros que l’État ne peut pas apporter au projet.

Plan de financement à finaliser Pour la région Hauts-deFrance, représentée le 5 juin par Franck Dhersin, « il est hors de question que cette ressource nouvelle

européens. Aux yeux de l’Europe, cette infrastructure constitue en outre une réponse aux enjeux de report modal et environnemental dans les transports de marchandises. À ce jour, en plus de la participation de l’Europe, les collectivités territoriales concernées par SeineNord Europe se sont déjà

engagées à verser un milliard d’euros, tandis que la société de projet créée pour construire l’ouvrage emprunterait le solde.

Premiers appels d’offres Pour répondre aux inquiétudes des acteurs économiques et publics de la vallée de la Seine, les travaux débuteront par le sud. Amélioration de la desserte fluviale de Port 2000 au Havre, aménagement du port d’Achères, extension de celui de LimayPorcheville et modernisation des écluses sur la Seine sont d’autres engagements pris auprès des acteurs normands avant l’ouverture du canal. Sur cette base, pour être prête à démarrer le chantier dès 2020, la société de projet a d’ores et déjà publié les appels d’offres pour la réalisation des premiers travaux et l’aménagement du foncier sur son tracé. n Érick Demangeon

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