JA 2643 du 4 septembre 2011

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SIA KAMBOU/AFP

ISSOUF SANOGO/AFP

Afrique subsaharienne

27 juin

7 juillet

5 août

9 août

L’Union européenne lève les dernières sanctions qui frappaient des entreprises ivoiriennes. Le 8 juillet, le FMI reprend le décaissement de ses aides.

Nomination des principaux chefs de l’armée. Soumaïla Bakayoko devient le nouveau chef d’état-major. Le général Deto Leto est fait chef d’état-major adjoint.

La rue Princesse à Yopougon (Abidjan) est rasée dans le cadre de l’opération Pays propre.

Adoption d’une charte d’éthique des membres du gouvernement.

À Abidjan, les commissariats et brigades de gendarmerie, occupés par les FRCI, ont été rétrocédés (non sans difficulté, il est vrai) aux policiers et aux gendarmes. Mais les mêmes FRCI font toujours la loi dans le reste du pays. Le processus se complique encore dans l’Ouest, terreau des milices favorables à l’ancien président, et la porosité de la frontière avec le Liberia n’arrange rien. L’Organisation des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) y a d’ailleurs installé huit nouvelles bases courant juillet. Pas de réelle amélioration dans le Nord non plus. « Ici, c’est le statu quo, résume un journaliste de Bouaké. Les dix comzones, qui ont acquis de nouvelles responsabilités dans le Sud, règnent en maîtres. Leurs hommes continuent de tout contrôler en dépit de la dissolution officielle de la centrale, la caisse noire des FN. » Récemment, des camionneurs ont observé un arrêt de travail à Bouna pour protester contre les taxes officiellement supprimées mais toujours prélevées par les hommes du commandant Morou Ouattara. D’une manière générale, la sécurité est loin d’être revenue sur l’ensemble du territoire ivoirien. « C’est véritablement le talon d’Achille de Ouattara, observe un responsable de l’Onuci. Le président est face à un dilemme : il ne doit pas se mettre à dos les ex-FAFN, dont les méthodes sont expéditives, mais il doit agir contre elles, et vite, pour ne pas subir le courroux de la population. » Rien qu’en juillet, l’Onuci a dénombré 28 exécutions sommaires, « la plupart commises par les JEUNE AFRIQUE

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FRCI », selon Guillaume Nguefa, responsable de la division des droits de l’homme de l’Onuci. Et puis il y a la propre sécurité d’Alassane Ouattara. La résidence présidentielle de Cocody, détruite par les bombardements, n’est pas encore habitable. Le chef de l’État a donc entrepris quelques travaux pour sécuriser son domicile, installé non loin du Golf Hôtel : clôtures plus hautes, maison mitoyenne annexée, route bloquée, et des Casques bleus et des FRCI pour monter la garde.

Diplomatie Côte d’Ivoire is back

« Alassane Ouattara a très vite opté pour la diplomatie de proximité, qui est en réalité la diplomatie sécuritaire », souligne Émile Kouassi, diplomate ivoirien, spécialiste de la coopération au développement. De fait, il a beaucoup voyagé. Le 12 mai, il était au Sénégal chez son « père spirituel », Abdoulaye Wade, Rien qu’au mois de juillet, qui l’a soutenu contre Laurent l’Onuci a dénombré Gbagbo. Quatre jours plus tard, direction Ouagadougou chez 28 exécutions sommaires. son « frère », Blaise Compaoré, puis Monrovia, le 16 juillet, pour rencontrer Ellen Johnson-Sirleaf. Le 1er août, enfin, il était au Nigeria chez Goodluck Jonathan. Objectifs de ces voyages à répétition : rétablir les relations de confiance entre la Côte d’Ivoire et ses voisins, et remercier ceux qui ont pris fait et cause pour lui pendant la crise. Mission accomplie. Ouattara a même N o 2643 • DU 4 AU 10 SEPTEMBRE 2011

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