JA 2678 DU 6 AU 12 MAI 2012 PLUS POINTE NOIRE

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Le Plus de J.A. Pointe-Noire

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TOURISME

Attractions littorales… et économiques

MURIEL DEVEY

Carrefour d’affaires, lieu de villégiature des familles d’expatriés ou havre balnéaire pour Brazzavillois en vacances, la cité portuaire ne manque pas de visiteurs. On y a construit plus d’hôtels ces dix dernières années qu’en cinquante ans.

L’ATLANTIC PALACE, l’un des établissements de grand standing de la ville.

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epuis le début des années occasionnent également la venue de 2000, les établissements hôtenouveaux opérateurs. liers ont poussé comme des Pour répondre à la demande en hausse, champignons à Pointe-Noire. des acteurs privés ont investi dans la Selon Bernard Kokolo Mouandza, le construction et la gestion d’hôtels. Un directeur départemental de l’industrie secteur très rentable, qui se porte bien, touristique du Kouilou, Pointe-Noire avec un chiffre d’affaires frôlant 1,5 mildispose actuellement d’une capacité liard de F CFA (2,3 millions d’euros) en de quelque 2 000 chambres, réparties 2011. Parmi les investisseurs figurent entre des établissements de gammes de nombreux Congolais, dont l’avocat variées, du grand standing – dont l’Atet homme d’affaires Vincent Gomes, lantic Palace, le Victory Palace, l’Azur propriétaire du Victory Palace et du comInternational, la Villa Madiba, le plexe touristique avec golf situé en Lys, l’Elaïs (ex-Novotel) ou le périphérie de la ville. péri Palm Beach –, à l’auberge, Pour le moment, quelle que Les hommes plus modeste. soit la catégorie, la capacité d’affaires représentent Un boom à mettre sur hôtelière est suffisante et le le compte du dynamisme taux de remplissage pluéconomique de la ville tôt bon. En revanche, la (exploitation pétrolière, situation est un peu tendue des clients lo lorsque la ville accueille des mise en valeur de nouveaux permis d’exploration minière re ma manifestations. Néanmoins, dans la région, émergence de petites aucun grand projet hôtelier n’est industries, de sociétés de services…), qui à signaler pour le moment, sinon l’extenattire une clientèle d’affaires toujours sion ou la réhabilitation d’établissements plus nombreuse. Les grands chantiers existant déjà. engagés, tels que l’élargissement du Bien évidemment, c’est le tourisme parc à conteneurs du port autonome d’affaires qui prévaut dans la capitale (lire pp. 78-79), l’extension de l’aérogare économique congolaise, les businessmen (lire p. 80) ou le projet de port pétrolier, représentant 70 % des clients. Le tourisme

70 %

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de congrès s’y développe aussi, même si Brazzaville reste la principale ville du pays dans ce domaine. Pour preuve, après avoir abrité la quatrième édition du Race Wood (foire rassemblant les professionnels de l’industrie du bois du bassin du Congo et les consommateurs européens) en septembre 2011, PointeNoire accueille, du 8 au 10 mai, le troisième Forum international green business (lire p. 87), organisé par la chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture et des métiers (CCIAM). C’est d’ailleurs « une volonté des autorités de la ville de développer plus amplement ce créneau », précise Évelyne Tchichellé, la secrétaire générale de la chambre consulaire. L’une des limites à l’essor de ce type de tourisme tient au manque de salles de réunions et de conférences. Certes, les grands hôtels en comptent tous au moins une, mais la ville ne dispose d’aucun palais des congrès. La réalisation d’un grand amphithéâtre dans le futur immeuble du Port autonome de Pointe-Noire (PAPN), en cours de construction, pourrait pallier ce manque. PETITES MERVEILLES. Le tourisme de loisirs, pour sa part, peut compter sur la présence d’hôtels en bord de mer et sur les atouts de la région. Cette clientèle (20 % du total) se compose principalement d’expatriés, ainsi que de Ponténégrins et de Brazzavillois aisés, les touristes étrangers – hors amis et familles d’expatriés – étant plus rares. « L’essor de ce créneau dépend de l’aménagement des sites autour de Pointe-Noire et donc des moyens qui y seront consacrés », assure Évelyne Tchichellé. En dépit de ces limites, et compte tenu de ses nombreuses infrastructures de transport, du dynamisme économique et du cosmopolitisme de ses acteurs, de son littoral et de ses plages, sans oublier les petites merveilles alentour (Pointe-Indienne, Diosso, Parc national de Conkouati-Douli…), Pointe-Noire a tout pour devenir une station balnéaire de plus en plus prisée. ● MURIEL DEVEY JEUNE AFRIQUE


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