Avant-propos

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Avant-­‐Propos « Il ne faut pas donner au public ce qu’il aime, mais ce qu’il pourrait aimer. » Jacques Chancel

J’ai reçu, jeudi 16 avril 2015, un courrier du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel m’informant que je n’étais pas retenu dans la liste restreinte des personnalités qu’il a prévu d’auditionner dans le cadre de la procédure de candidature à la présidence de France Télévisions. Je ne conteste pas la procédure du CSA et ne commenterai donc pas cette décision. Je regrette simplement de ne pas avoir l’opportunité de défendre le travail que j’ai effectué pendant 9 mois pour préparer mon dossier de candidature. J’ai rencontré près de 150 personnes (créateurs, réalisateurs, producteurs, journalistes, parlementaires), j’ai rencontré des organisations professionnelles de producteurs (USPA, SPI) et d’auteurs (SACD). J’ai rencontré les principaux animateurs du service public et je me suis aussi rendu en région pour comprendre les problèmes de France 3. J’ai ainsi acquis des convictions et une vision claire sur les missions du service public de l’audiovisuel, sur l’ambition éditoriale et l’ambition sociale auxquelles je crois pour France Télévisions. Au cours de 35 ans d’expérience professionnelle, j’ai connu et conduit des transformations d’entreprises publiques (France Telecom devenu Orange) ou privée (Lagardère Active), dans les télécoms pendant 12 ans et les médias pendant 10 ans. Je crois que l’on peut rallier le corps social du groupe à l’ambition de France Télévisions. J’ai donc décidé, comme la procédure du CSA le permet, de rendre public l’intégralité de mon projet stratégique 2015-­‐2020, de le porter à la connaissance des téléspectateurs, des salariés de France Télévisions, de la création française et des pouvoirs publics et ainsi d’apporter ma contribution au débat sur France Télévisons. Je veux redonner confiance à France Télévisions. Je veux que les téléspectateurs soient fiers de France Télévisions, car France Télévisions c’est leur télévision. C’est la télévision de tous les Français, dans toutes leurs diversités. Je veux que les salariés de France Télévisions retrouvent la fierté d’appartenir à leur entreprise. C’est avec les salariés du groupe, que les solutions aux problèmes de France Télévisions seront trouvées. L’adhésion sociale sera la colonne vertébrale de mon projet. Je veux que la création retrouve confiance dans France Télévisions parce qu’elle sera plus audacieuse. Je veux que l’Etat actionnaire retrouve confiance dans l’entreprise et dans son management.


La télévision publique appartient à tous les Français. Elle joue à ce titre un rôle central de représentation de la société. Je considère que la télévision publique, joue comme l’école publique, un rôle de réconciliation nationale. Elle doit incarner et favoriser la cohésion sociale de notre pays. Je veux faire de France Télévisions une télévision citoyenne, la télévision de tous les Français, dans toutes leurs diversités, car j’ai chevillée au corps l’idée que la télévision est le média du vivre ensemble. La télévision publique doit mieux représenter la société française, c’est une obligation pour notre République : tous les Français doivent se reconnaître dans leur télévision publique sinon certains ne se retrouveront pas dans la France. Parce que la télévision est le miroir du monde : si on ne s’y voit pas, on n’existe pas. Ceux qui préfèrent leur communauté à celle des citoyens disent que la France les rejette, qu’elle ne les voit pas, qu’ils n’existent pas. Je veux revenir au rêve des fondateurs : faire exister le projet de la république et ouvrir le citoyen sur l’universel, le rendre cultivé et ouvert aux autres. Le rêve de la télévision publique c’est de contribuer à faire vivre la communauté des citoyens, c’est qu’ils se retrouvent autour d’une émotion ou d’une information. Le rêve de la télévision publique, c’est de créer du bien commun en créant du lien commun. Face à la tentation de sécession, la télévision publique doit créer la communion/cohésion. La télévision publique c’est aussi une volonté éditoriale d’innovation, d’audace, de créativité. La télévision publique ce n’est pas la télévision privée. C’est l’offre, ce n’est pas la demande. La télévision privée s’arrête aux frontières de la rentabilité quand la télévision publique s’arrête aux frontières de l’éthique. En tant que téléspectateur et citoyen : • Je suis fier des programmes patrimoniaux à succès comme « Un village français » ou « Apocalypse ». Mais je regrette que « Versailles », la co-­‐production historique internationale de 10 épisodes, ait été initié par Canal +. • Je suis heureux du succès de la nouvelle série « Témoins » qui démontre que la qualité n’est pas incompatible avec l’audience (« Témoins » a rassemblé 5,7 millions de téléspectateurs et 440 000 vues en rattrapage). Mais je regrette que 7 des 10 premières audiences 2014 de France 2 en première partie de soirée soient des séries étrangères. Et je regrette aussi que, la première fiction française en


audience en 2015 (« L’emprise », consacré aux violences conjugales) ait été diffusé sur TF1. Je suis heureux que les Victoires de la Musique Classique soient programmées en première partie de soirée sur France 3 et les chorégies d’Orange le soient sur France 2, mais je regrette que « Carte Blanche à Caroline Carlson » soit diffusé sur Mezzo et pas sur France 5. Je suis heureux de l’émission exigeante même si elle est confidentielle « La grande librairie » sur France 5 car elle a toute sa place sur le service public, mais je regrette qu’il n’y ait plus d’émission culturelle grand public de référence sur France 2, comme « Bouillon de Culture » ou qu’il n’y ait pas eu de programmation évènementielle pour la réouverture du musée Picasso. Je suis fier des éditions spéciales réalisées par le service public à l’occasion des attentats de janvier. Mais, je regrette l’ouverture du journal 12/13 de France 3, le 7 janvier. Je regrette que le premier présentateur de couleur d’un JT l’ait été sur TF1et je regrette qu’il n’y ait pas un JT pour les enfants sur France 4.

• Je regrette qu’il n’y ait pas eu une grande soirée scientifique sur France 2 ou sur France 5 au moment de l’aventure spatiale de la sonde Rosetta. • Enfin, je considère que « The Voice » et « Danse avec les stars », qui sont diffusés sur la BBC et la RTBF et qui sont des divertissements populaires de qualité, dignes et respectueux de la personne humaine, auraient toute leur place sur France 2. Je pourrais résumer ma vision du service public en citant Jacques Chancel « Il ne faut pas donner au public ce qu’il aime, mais ce qu’il pourrait aimer ». Mon projet éditorial • Je veux faire de France Télévisions la télévision pour tous les Français, mettre en place une offre de chaînes dans laquelle le positionnement de chaque chaîne sera lisible, en phase avec son identité et dans une logique de complémentarité. Mon projet permettra de mieux marquer la différence entre France 2 et France 3, de refonder France 3 autour des régions, de redéfinir le positionnement de France 4 et de France Ô, de renforcer la diversité dans tous les programmes et toutes les chaînes, de renforcer la place de l’information, la culture, le sport et enfin de remettre le numérique au cœur des programmes et des antennes. • France 2 sera la grande chaîne généraliste de référence, contemporaine, exigeante, moderne, audacieuse et événementielle. C’est une chaîne chaleureuse, humaine, sincère. Libérée de la pression publicitaire après 20h, France 2 doit faire preuve de plus d’audace pour redevenir la chaîne qui donne le ton. Elle devra mieux exposer la culture, moderniser le choix de certains programmes (fiction). Elle doit viser une part d’audience de 14,5 à 15%.


• La refonte de France 3 sera un grand projet et France 3 redeviendra une véritable chaîne régionale de proximité. Je redonnerai une identité éditoriale à la chaîne, la tournerai d’avantage vers l’information, en particulier locale et régionale, et les services de proximité. Je rééquilibrerai le rapport entre informations régionales et nationales. Cela passera par l’augmentation de la durée des éditions régionales, la création de matinales d’informations, de reportages, de l’info service, mais pas de programmes que les équipes régionales ne sont pas en mesure de produire. Le soir, la grille de France 3 sera bien entendu maintenu avec ses grands rendez-­‐vous ancrés dans les régions et avec le maintien de « Plus belle la vie ». Pour renforcer la nouvelle identité de France 3, on ouvrira l’antenne à des grandes soirées régionales événementielles à porté nationale (ouverture du Mucem à Marseille ou du Louvre à Lens). Cette refondation éditoriale de France 3 s’accompagnera d’une réforme de son organisation territoriale pour faire coïncider l’organisation de France 3 avec la nouvelle carte des régions. Son objectif d’audience sera maintenu au niveau actuel autour de 9%. • France 4 sera recentrée sur un format lisible, cohérent et sans ambiguïté : la chaîne de la jeunesse, de l’éducation et de la famille, clairement identifiable par les enfants, les parents et les grands-­‐parents. France 4 aura aussi une mission d’éducation et d’instruction civique dans la journée, la chaîne et ses déclinaisons numériques seront des lieux de débats et d’apprentissage de la citoyenneté. De nouvelles initiatives seront lancées avec l’éducation nationale, avec la création d’un JT pour les enfants, la redynamisation de la plateforme numérique France TV Education, et la promotion de l’enseignement en ligne et des Mooc. Un comité d’éthique éditorial sera créé et l’arrêt total de la publicité sera proposé. France 4 sera la chaîne leader entre 7h et 19h sur les 4-­‐14ans et atteindra 2% d’audience sur les 4+. France 4 conservera son rôle d’acteur majeur de la filière d’animation française. • France 5, c’est la chaîne qui bénéficie de la meilleure image et de la plus grande cohérence de positionnement. Mais elle peut grandir encore, avec une politique de programmes plus ambitieuse en première et seconde partie de soirée. Elle doit devenir la grande chaîne généraliste de la connaissance, de la découverte et du patrimoine, tournée vers la culture, et rendre la culture accessible à tous et à toute heure. France 5 contribuera à la création avec une case de fiction originale en première partie de soirée, un magazine de cinéma et une case mensuelle de première partie de soirée consacrée au spectacle vivant. Son objectif d’audience peut être raisonnablement porté à 4% et France 5 devenir ainsi la première généraliste non historique. • France Ô doit redevenir la chaîne de l’outre-­‐mer et des ultra-­‐marins installés ou de passage en métropole. Ses programmes seront juste et simplement recentrés sur les journaux d’informations, les productions et co-­‐productions locales fournis par chaque station du réseau outre-­‐mer 1ère. Deux grandes tranches d’informations quotidiennes et une offre large délinéarisée permettront le visionnage à toute heure en métropole, de l’ensemble des programmes produits par les stations locales.


Le réseau des chaînes outre-­‐mer 1ère est un élément indispensable à la continuité territoriale de service public et ses chaînes sont leaders en audience dans 8 des 9 régions. Il a une place significative localement qu’il faut préserver. Cette nouvelle grille de France O permettra d’économiser 20 à 30 M€ par an. S’agissant de la distribution de France O, il faut garantir sa continuité territoriale. 100% des foyers urbains où vivent les ultra-­‐marins en métropole, sont équipés de l’ADSL, du câble ou du satellite, et la télévision connectée sera une réalité à partir de 2016 (avec les achats motivés par les Jeux Olympiques et l’Euro 2016). Cela permet maintenant d’étudier la question de la distribution de France Ô sur le circuit ADSL/Câble/satellite, bien sûr en gratuité totale dans les offres basiques des opérateurs et des FAI et de garantir ainsi une continuité territoriale pour France Ô. • Dans l’hypothèse où le canal numérique terrestre de France Ô serait libéré, l’Etat conserverait son droit de préemption sur cette fréquence, et j’ai étudié 3 projets éditoriaux répondant au cahier des charges du service public et à budget constant. Ma recommandation sera la création d’une chaîne 100% sport, car le sport est identitaire du service public, au même titre que l’information et la culture. Il contribue à justifier aux yeux des téléspectateurs le paiement d’une redevance. Ce projet se fera à budget constant (France Télévisions a déjà la plupart les droits et la rédaction des sports est très mobilisée). Il aura 3 objectifs : - Distribuer naturellement les retransmissions des événements majeurs (Tour de France, Roland Garros) qui resteront bien sur diffusées en priorité sur France 2. - Diffuser les sports dits mineurs pour les promouvoir : féminins, handisport et sports olympiques en partenariat avec le CNOSF. - Proposer un traitement éditorial et événementialiser l’antenne 24h sur 24. J’ai étudié 2 autres projets : - France TV Fiction et Création qui serait la chaîne et la vitrine des productions et créations francophones, et France TV Patrimoine, consacré à la transmission du patrimoine audiovisuel et de la culture, qui pourrait rejoindre le projet lancé par l’INA. Ces deux projets trouveront naturellement leur place sur l’ADSL.

Priorités transverses à l’ensemble du projet éditorial

1. La diversité : Les efforts engagés ont permis l’obtention du label AFNOR diversité en 2014. Il faut maintenant insister sur la diversité sur les antennes. Elle n’est pas l’apanage d’une seule chaîne et ne doit pas être un alibi. La


diversité est un objectif commun porté par toutes les chaînes. France Télévisions doit être un laboratoire de la diversité et créer des ponts avec l’observatoire de la diversité du CSA. Pour 2015-­‐2020, c’est la diversité au sein des programmes qui doit constituer la priorité. Je créerai un comité éditorial de la diversité rattaché directement à la direction générale qui aura pour mission le respect des engagements. Je réévaluerai la proportion de 30% d’intervenantes et d’expertes dans les journaux, débats et magazines pour donner plus de place aux femmes sur les antennes. Je proposerai d’atteindre 50% à fin 2017. D’autre part, je prends les engagements quantifiés et de calendriers suivants : o Un autre présentateur issu de la diversité sur l’un des JT nationaux de France 2 ou de France 3, avant fin 2017. o Dans les émissions de flux et les castings des jeux, les candidats et le public seront obligatoirement constitués d’un tiers d’individus issu de la diversité dès fin 2015. o A partir de 2016, 75% des fictions comporteront au moins un personnage perçu comme non blanc et ayant un rôle titre.

Vous retrouverez l’ensemble de mes autres engagements dans mon projet stratégique. 2. L’information : France Télévisions propose une offre d’information sans équivalent et l’information de France Télévisions est reconnue pour sa singularité. Comme on l’a vu récemment, la culture de l’immédiateté et du scoop prend parfois le pas sur l’information vérifiée. L’information de France Télévisions doit, elle, être une référence en termes d’indépendance, de fiabilité, et d’éthique. Le renforcement de l’information sera un de mes grands projets. Pour cela : § Je confirmerai le plan info 2015 et la création d’une chaîne d’information en numérique § Je créerai une grande agence d’information audiovisuelle, France TV Info, fournisseur de toutes les chaînes du groupe, et de leur déclinaison numérique, qui rassemblera les 2500 professionnels de l’information (rédactions nationales, régionales et numériques) : 75% des journalistes seront au sein de l’agence et produiront du flux, 25% assureront les fonctions d’édition et de présentation au sein des chaînes garantissant ainsi le pluralisme, et l’autonomie éditoriale de chaque journal télévisé. Cette nouvelle organisation mettra ainsi un terme aux concurrences contre productives et coûteuses entre les rédactions de France 2 et France 3 en province et à l’étranger. Le modèle de cette grande agence sera celui de BBC news, et il pourra trouver des prolongements ultérieurs dans le cadre de synergies à


mettre en place, avec d’autres chaînes du service public : France 24, TV5, RFI… § Je renforcerai le temps d’antenne consacré à l’information sur France 3 pour le porter à 40%. Cette évolution se fera simultanément avec la réforme de l’organisation territoriale de France 3. § France 3 aura enfin un grand projet pour son identité et son organisation. Je suis certain que ce projet sera facteur de mobilisation et de cohésion sociale des personnels de France 3. La mise en œuvre de ces deux projets (agence d’infos et France 3), va renforcer significativement l’information et justifie donc de ne pas proposer une chaîne publique d’info en continue, dans une offre déjà très encombrée en France et dans un marché publicitaire atone. 3. La relance de la fiction et l’offre culturelle : France Télévisions est le premier diffuseur et le premier investisseur de la fiction française. La fiction doit redevenir une priorité stratégique, la création française attend beaucoup de France Télévisions. Il faudra consolider les niveaux d’engagements, mais aussi donner plus de place à la fiction sur les grilles de programmes. L’innovation et l’audience ne sont pas incompatibles. Il faut prendre des risques, être audacieux, diversifier les genres, accompagner les producteurs sur des concepts ambitieux et originaux, libérer les énergies de l’écriture, faire confiance aux jeunes auteurs français, peut-­‐être, être à l’initiative d’une école française de la fiction. (J’ai le rêve d’une Villa Médicis de la fiction Française.) Je prends les engagements suivants : France 2 créera une case de fiction saisonnière en première partie de soirée, France 2 mettra enfin en chantier l’étude d’une fiction quotidienne d’avant soirée, France 3 maintiendra ses cases de fiction en première partie de soirée et une case de rediffusion sera créée en 2ème partie de soirée, France 5 créera une case de fiction originale en première partie de soirée, ainsi que des cases de rediffusion en soirée, France 4 investira dans la création d’une série jeunesse. D’autre part, France Télévisions, comme ses pairs européens, devra oser l’industrialisation des fictions et penser co-­‐production internationale. Mais aussi soutenir les indépendants dans une véritable politique d’unitaire haut de gamme et événementielle. J’ai rencontré beaucoup de producteurs et de créateurs pendant ces derniers mois. Ma conviction est qu’il faut soutenir à la fois nos champions nationaux, et le tissu dense de nos producteurs indépendants. Ce n’est pas l’un ou l’autre, mais l’un et l’autre. Je souhaite signer dès l’été 2015, un nouveau pacte avec l’ensemble de la production audiovisuelle dans le prolongement de la charte du développement de la fiction signée en 2011 et entre l’acte I et l’acte II, des


nouveaux décrets de production. Cet acte refondateur donnera confiance à l’ensemble des créateurs et aux pouvoirs publics. Je veux enfin mieux exposer la culture, proposer des programmations plus exigeantes sur l’ensemble des antennes du groupe. France 5 aura un rôle tout particulier au service de cette ambition en accueillant notamment une case mensuelle de première partie de soirée consacrée au spectacle vivant, ainsi qu’une émission hebdomadaire sur la musique. 4. Le numérique : France Télévisions a rattrapé son retard dans ce domaine depuis 2010. Le numérique contribue au rajeunissement de l’audience de France Télévision et permets ainsi de parler à tous les Français. Pour cela, il doit viser 3 objectifs prioritaires : § Le numérique ne doit pas être un îlot à côté de France Télévisions. Comme dans tous les groupes de médias, il faut redéployer le numérique au cœur du projet de France Télévisions, au sein des antennes et des rédactions pour concevoir des programmes nativement numériques et renforcer ainsi la dimension de télévision participative. § Il faut refondre Pluzz pour présenter les déclinaisons de l’ensemble des offres du groupe, repenser Culture Box dans un esprit plus communautaire et social et faire de France TV sport une référence à l’instar de France TV Info. France Télévisions doit viser 15 millions de VU à l’horizon 2020. § Il faut atteindre la rentabilité de l’activité numérique (qui est déficitaire) en limitant la profusion de nouvelles initiatives, en rationnalisant les coûts grâce à la fusion des rédactions numériques au sein de l’agence France TV Info, et en développant des nouveaux contenus payants, une offre de VAD par abonnement et en augmentant la monétisation publicitaire de l’inventaire numérique. Voilà les 4 priorités transverses de mon projet éditorial, l’ensemble de mon projet est détaillé dans mon dossier.


L’organisation et l’ambition sociale pour réussir ce projet d’entreprise L’entreprise unique est aujourd’hui actée. Elle ne doit pas être une fin mais un commencement, et sa réalisation doit être achevée. L’ambition et le projet éditorial ne seront possibles que si l’organisation se transforme, mais en douceur et que le corps social adhère à ce projet. L’organisation actuelle du groupe est le résultat de plusieurs années d’aller-­‐retour entre décentralisation, puis centralisation, puis modèle hybride. Les salariés ont besoin d’une ligne directrice claire et d’un cap au service du projet. Mon premier engagement sera de clarifier et simplifier la gouvernance. • Je créerai une direction générale déléguée aux programmes, antennes, véritable numéro 2 du groupe. Elle permettra de réaliser la complémentarité éditoriale du bouquet de chaines et de l’ensemble des plateformes de diffusion y compris Numérique. Elle s’appuiera sur des directeurs / directrices de chaines puissants, responsables de leur grille, leur audience et leur budget et incarnant pleinement l’identité y compris culturelle de chacune des chaines. Elle pilotera aussi l’ensemble des unités de programmes et la nouvelle direction numérique dont les fonctions éditoriales seront dorénavant rattachées aux antennes. • La direction générale de l’information pilotera le projet d’agence d’information audiovisuelle. • La direction de France 3 National et du réseau de France 3 régions sera unifiée pour porter le projet de réforme éditoriale et territoriale de France 3 : • Une direction commerciale rassemblant FTD et FTP sera créée pour développer les recettes publicitaires et de diversification. Elle sera dorénavant rattachée au comité exécutif du groupe pour rapprocher les activités commerciales des chaines. • L’ensemble des autres directions en particulier les fonctions supports sont décrites dans mon projet avec un organigramme détaillé. • Je constituerai une équipe de direction strictement paritaires hommes/femmes venant de l’interne et de l’externe, professionnels reconnus et surtout solidaires et exemplaires. • Je proposerai le poste de DG délégué à une femme, professionnelle, expérimentée et reconnue des programmes et des contenus, connaissant bien le service public. • Je proposerais le poste de secrétaire général à une personnalité, jeune et reconnue du monde des affaires et de la fonction publique, et représentant éminent de la diversité D’autre part, je conduirai la réforme territoriale de France 3 permettant de réduire le nombre d’antennes de proximité de 24 à 13, mais en conservant le maillage fin des 116


implantations de rédaction locales et bureaux d’information. Les pôles régionaux actuels seront conservés mais recentrés sur l’animation des fonctions de gestion. La nouvelle organisation de France 3 permettra de renforcer les missions de service et de proximité de la chaine, de redonner du sens aux personnels et de renforcer le dialogue social. Je réaliserai un audit de MFP et de la filière de production pour optimiser ses couts et ses moyens. Cet outil de production est stratégique pour l’avenir de France Télévision notamment dans le cadre d’un éventuel assouplissement législatif sur les relations entre diffuseurs et producteurs et la propriété des droits. Je veux associer l’ensemble des collaborateurs au nouveau projet d’entreprise. France Télévision a besoin d’audace dans les programmes mais aussi d’audace sociale. Je crois que l’on peut rallier le corps social du groupe à cette ambition. Le professionnalisme des salariés et leur attachement font partie des actifs fondamentaux de l’entreprise, mais les salariés sont inquiets et ont des attentes. J’ai longuement étudié les conclusions du rapport Vacquin. L’ambition sociale sera la colonne vertébrale de mon projet. Elle repose sur deux préalables : - Restaurer la fierté d’appartenance : c’est l’objet du projet éditorial collectif, de l’identité de chacune des chaines et de la clarification de la gouvernance que je propose. - Être en empathie avec les salariés et se soucier de leur avenir : il faut d’urgence anticiper les nouveaux métiers, permettre aux salariés dont les métiers vont disparaître de se former, et de se requalifier. Il faut aussi mettre en place un système de prévention des risques, de cellules psychologiques d’écoute des personnels à risque. J’ai décrit dans mon projet sept engagements pour réussir l’adhésion sociale. Je les réaliserai à partir d’une feuille de route déterminant le rythme des grands chantiers sociaux et avec une instance de suivi paritaire garantissant que l’ensemble du corps social est associé à chaque étape. Je confierai à un acteur reconnu du monde syndical l’élaboration de cette feuille de route. Je suis convaincu que c’est avec les salariés que l’on réalisera le chemin de l’ambition.


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