Diasporas News Mars 2012

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Diasporas news N°28

La référence afro-caribéenne

Gra tui

Journée internationale de la femme

« Investissons dans les femmes rurales, éliminons les discriminations dont elles sont victimes en droit et en pratique, veillons à ce que les politiques répondent à leurs besoins, garantissons leur le même accès aux ressources qu’aux hommes et accordons-leur un rôle à jouer dans la prise de décisions. » M. Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies

t

Mars 2012

MARYSE RAYMONDE

M’BO AKO Une créatrice passionnée d’accessoires de mode

Sénégal Le «Tout

sauf Wade» va-t-il fonctionner ?

Dossier

4

Mali

Que cache la rébellion Touareg ?

Politique 8

Ne pas jeter sur la voie publique

Invité

18

Cécile Dimouamoua

son manifeste pour la régularisation des femmes sans-papiers

Rencontre 20

OMAR SY

L’acteur révélation de l’année

média

22

Côte D’Ivoire

Le RHDP rattrapé par les années de guéguerre Bédié-Ouattara

Culture 24

Société

27



Edito Diasporas News

Numéro 28 de Mars 2012 Diasporas-News Édité par DCS Group Agence de Communication en Relations Publiques et Services 39, Rue Félix FAURE 92700 COLOMBES Site: www.diasporas-news.com Tel : +339 50 78 43 66 Fax : +339 55 78 43 66 Mob : +336 34 56 53 57 contact @diasporas-news.com Contact Publicité +336 34 56 53 57 publicite@diasporas-news.com Directeur de Publication Thomas DE MESSE ZINSOU redaction @diasporas-news.com Ont collaboré à ce numéro : CLEMENT YAO Alex ZAKA Lucien HOUNKANLI Réné KOUAME Brigitte YODE Faustin DALi Richard JOFFO Lamine THIAM Cécile DIMOUAMOUA Paul OULAI DIRECTRICE COMMUNICATION POUR L’AFRIQUE BEATRICE SOUMAH DIRECTRICE Promotion Marketing - Publicité Coura SENE Direction Artistique Christèle KARMEN DANDJOA Développement Région Rhône-Alpes MARIETTE DA MATHA SANT’ANNA Dieudonné SOME WENS Développement Rhône Valentin G. SIKELY Développement de l’Hérault Benjamin AKA Développement Haute Garonne Jérôme M’BOUA Développement Alpes Maritimes Christian BOUTILIER Direction Commerciale Cissé SINDOU, Moussa DIOMANDE Dépôt légal : à parution ISSN : 2105-3928 Impression : En France La reproduction totale ou partielle des articles, photos ou dessins publiés dans ce magazine , sauf accord préalable, est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. Les documents reçus deviennent propriété du magazine.

Quand le refus du Prix Unesco-Obiang donne à réfléchir

C

rée en 2008 pour récompenser la Recherche en Sciences de la vie avec une généreuse enveloppe de 3 millions de dollars apportée par la Guinée Equatoriale, cela fait 4 ans que le Prix Unesco-Obiang dort dans les tiroirs de l’Organisation onusienne. Du côté de son initiateur, l’on parle d’une injustice inqualifiable et même d’un complot. D’où d’ailleurs les nombreuses sorties médiatiques du représentant de ce pays auprès de l’Unesco pour dénoncer cet état de fait. Or, entend-t-on dire que cette manne présidentielle aurait pu représenter une bouffée d’oxygène pour l’institution au moment où elle est financièrement étranglée suite à la décision des Etats-Unis de suspendre la totalité de sa contribution au budget après l’admission de l’Autorité palestinienne en tant que membre à part entière. A titre d’exemple, au mois de novembre 2010, Washington avait refusé de verser 60 millions de dollars. Une mesure de rétorsion qui intervient après une période de boycott américain qui a duré vingt ans (1984-2003) pour protester contre « la mauvaise gestion et l’idéologie tiers-mondiste » reprochées à l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. En dépit d’un lobby bien orchestré par le camp de celui dont le prix porte le nom qui ne lésine pas sur les moyens pour solliciter parfois les services onéreux de certains cabinets privés très réputés dans le domaine, l’unanimité au sein des 58 Etats membres du Conseil exécutif de l’Unesco n’est toujours pas sûre d’être obtenue. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le bras de fer engagé entre les opposants au prix – plus nombreux – et la minorité qui le défend, n’est pas prêt d’être terminé. Le 10 mars prochain, le Conseil devra de nouveau se réunir pour statuer sur la question de savoir s’il faut oui ou non retirer le Prix Unesco-Obiang. Avant cette date fatidique, à côté de la bataille diplomatique, un essaim d’Organisations non-gouvernementales mènent, elles aussi, une offensive pour la suppression dudit prix. Pour ces ONG dont on compte Human Rights Watch (HRW), Sherpa, Global Witness ou le Comité de protection des journalistes, « le prix Unesco-Obiang est entaché de façon irréversible par son association avec la répression et la corruption de haut niveau du gouvernement du président Obiang. » Cela dit, si telle est que l’origine du fonds de financement ce Prix pose véritablement problème, il serait certainement judicieux de s’interroger également sur l’origine de toutes les richesses qui circulent dans le monde notamment en Europe et aux Etats-Unis. Que dire alors de l’origine des fonds qui servent à développer le monde occidental ? Cette masse d’argent qui est utilisée pour construire les beaux quartiers d’affaires, les belles villes, les belles capitales, est-elle plus propre que l’argent équato-guinéen ? Non, loin s’en faut. « L’on sait très bien que ces fonds d’investissements proviennent pour la plupart des pillages

des ressources minières, pétrolifères, gazières et des matières premières des pays africains…Pour s’affranchir de ses anciennes coloniales, l’Afrique doit se battre pour gagner son indépendance économique » Ce beau discours, l’on l’a entendu plus d’une fois à la tribune des panafricains. Qu’attendentt-ils pour passer de la parole à l’acte ? Difficile de le savoir. Une chose est certaine, l’Afrique est encore loin d’emboîter le pas aux pays émergents d’Asie. Il n’y a qu’à voir la détérioration des termes de l’échange des pays du Sud vis-à-vis des pays du Nord pour se rendre compte de l’ampleur du désastre. Combien gagne la Guinée équatoriale, troisième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne, en termes de recettes, à côté de ces grosses sociétés occidentales qui exploitent son or noir ? Combien gagne le Niger, troisième producteur mondial d’uranium, un des pays les plus pauvres de la planète, à côté des recettes qui tombent dans la besace de Areva ? Combien gagne la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, à côté des magnats du chocolat qui fixent le prix de cette matière première sur le marché financier à Londres ? Les exemples sont légion. Un marché de dupes légalement établi par les Institutions de Brettons Wood où les pays africains sont les gros perdants. S’il est très aisé de parler de l’argent de la corruption quand il s’agit des dirigeants africains, il devrait en être de même des filiales des pays occidentaux qui engrangent des richesses au détriment des pays africains. Au demeurant, pourquoi la générosité du président Teodoro Obiang Nguema de faire avancer la recherche en Sciences de la vie devrait autant troubler le sommeil des plus grands pilleurs des ressources de la planète ? Réponse, l’argent du corrompu n’est pas moins sale que l’argent du corrupteur. En remontant le temps, on est aussi en droit de s’interroger sur l’origine de certaines grandes fortunes occidentales qui ont bâti leur empire pendant l’âge d’or des grandes explorations. Nous savons le rôle joué par les comptoirs installés sur le littéral des côtes africaines dans le commerce des esclaves et des nombreuses ressources naturelles. Des objets sans valeur – whisky, miroir, cigarette – étaient échangés contre de l’ivoire, des lingots d’or voire des pierres rares. Des maisons de commerce comme SCOA, CFAO, CCAF, Peyrissac, pour ne citer que ceux-là, s’étaient installées plus tard pour collecter les produits locaux et l’écoulement des produits importés. Après de tous ces siècles, peut-on dire que cette forme d’exploitation a changé ? Non. Elle est devenue certainement plus subtile. C’est peut-être le lieu d’inviter les Ong qui crient à tue-tête le retrait du prix Unesco-Obiang au motif de la corruption à ne voir le mal qu’en un seul sens. Il faut qu’elles aient le courage de dénoncer, dans le sens inverse, les pillages des ressources des pays africains par les succursales des entreprises occidentales les plus cotées en bourse, dans leur quête de la démocratie, de la vérité, de la justice et de la liberté. Clément Yao


Dossier DOSSIER

Sénégal

Wade en ballotage ! Le 26 février dernier, les sénégalais en âge de voter sont allés accomplir leur devoir de citoyens. Taux de participation : 60% contre 70% en 2007. Une grande différence cette fois-ci : Abdoulaye Wade était persuadé de l’emporter dès le 1er tour. Il arrive tout de même en tête avec 35% (environ) talonné à 26% par son challenger Macky Sall. Rendez-vous le 25 mars, date du deuxième tour.

Gorgui Wade (le vieux Wade en wolof) a voulu un

La tension pré-électorale

Les violences pré-électorales ont fait craindre le pire pour cette journée du 26 février, jour de premier tour des élections présidentielles. Tous les observateurs, les candidats également, louent la maturité et la sagesse démocratique de ce peuple. Aucun incident majeur n’a été déploré tout au long de la journée. Cela contrastait avec les semaines précédentes. Depuis l’annonce par la Cour Constitutionnelle de la validité de la 3ème candidature d’Abdoulaye Wade pour la magistrature suprême et du recalage de celle du chanteur Youssou N’Dour, les manifestations ont débuté comme de coutume à la place de l’Obélisque avant de se propager un peu partout sur le territoire. Les affrontements avec les forces de l’ordre ont été parfois très violents. Le bilan officiel faisait état de six à quinze morts. Les sources de la Croix-Rouge, ont affirmé que ses 700 volontaires avaient porté secours à plus de 150 blessés. Le mouvement du 23 juin dit « M23 » et le groupe de rappeur « Y en a marre » étaient à la pointe des manifestations. Au fur et à mesure que l’échéance du premier tour se rapprochait, les mots d’ordre se durcissaient malgré l’interdiction décrétée par les autorités ; ce qui faisait craindre un basculement vers une violence incontrôlée car les policiers et les gendarmes n’utilisaient plus que du gaz lacrymogène pour disperser les sympathisants du M23 et auraient fait usage d’armes à feu. La forte mobilisation, du début du mois de février, s’est peu à peu essoufflée et n’a jamais pu atteindre la masse critique pour escompter le report des élections présidentielles. Les principaux candidats à la présidentielle qui s’étaient tous mobilisés derrière le mouvement de citoyens se sont retirés. Ils se sont rendu compte qu’il fallait se démarquer très rapidement au risque de perdre des voix au moment du vote.

Les observateurs étrangers

Les observateurs internationaux se sont surtout attachés à préparer le terrain électoral pour assurer le maximum de transparence au moment du scrutin. La récrimination de Tommaso Caprioglio, Chef adjoint de la mission d’observation de l’UE au Sénégal était-elle légitime ou pas ? Il a déploré, à la veille des élections, que « la Commission Electorale 4 Diasporas News

teur de la mission des observateurs de l’UA pour les élections présidentielles sénégalaises et à proposé une « feuille de route ». Elle stipule que le président sortant ne reste que deux ans au pouvoir ; ce qui implicitement suppose la victoire d’Abdoulaye Wade ! Les réactions des leaders de M23 et des candidats à la présidentielles furent très mitigées pour ne pas dire que cette proposition a essuyé un refus poli.

Tommaso Caprioglio

Nationale Autonome (CENA) et le ministère chargé des élections n’aient pas communiqué sur les opérations de distributions de carte d’électeurs. Dans certains départements comme celui de Mbacké, les observateurs ont constaté beaucoup de retard ».

Les derniers tours de meeting

Olusegun Obasanjo

Tous les candidats ont tant bien que mal fini par boucler leur calendrier de meetings. Ils ont pu sillonner tout le territoire avant d’assurer la der des ders à Dakar le vendredi 24 février, dernier jour légal de la propagande. C’est ce jour-là qu’a choisi Olusegun Obasanjo, l’ancien président de la République du Nigéria pour faire son apparition comme un deus ex machina sur la scène dakaroise. Il est, en fait, arrivé à Dakar en portant la casquette de Direc-

Abdoulaye Wade

meeting grandiose qui marquera les esprits pour qui douterait encore de sa victoire dès le premier tour. Ce fut un grand barnum avec son flot de camions sonorisés qui convergeait vers le podium et les tribunes. L’endroit choisi est très symbolique. Il s’agit du domicile du Cheikh Béthio Thioune, un grand marabout de la confrérie des Mourides, qui a apporté son soutien et donc le vote de ses affiliés au président sortant. Les principaux adversaires du candidat Abdoulaye Wade ont organisé leurs meetings en ordre dispersé alors qu’un dernier front commun aurait eu un peu plus d’échos. Le candidat du Parti Socialiste Ousmane Tanor Dieng a rassemblé ses supporters dans un stade situé à proximité du quartier Médina. Moustapha Niasse de la coalition Benno Siggil Senegaal, endeuillé par le décès de deux de ses partisans, ne voulait pas faire trop de ramdam, se contentant d’une caravane discrète. Seul Macky2012 a rivalisé en moyens avec les Forces Alliées pour la Victoire 2012 (FAL 2012), l’écurie du président sortant. Des milliers de militants se sont réunis au stade Alassane Djigo de Pikine, une banlieue dakaroise pour scander des slogans invitants le Gorgui à rendre son tablier. Avec une finale assurée par l’artiste Doudou Ndiaye Mbengue et sa chanson intitulée « Macky amna ndam » (littéralement Macky a gagné). Veillées d’armes avant le résultat du premier tour Le scrutin s’est déroulé dans un pays étonnamment calme. Le seul incident majeur reste les quolibets


que le candidat Abdoulaye Wade avaient reçus au moment de glisser son bulletin dans l’urne. Des centaines de personnes se sont agglutinées devant son bureau de vote pour le huer en scandant : « Wade dégage ! ». Une réponse du berger à la bergère car les sénégalais n’ont toujours pas digéré que le président sortant se représente à plus de 85 ans passés, en violant la Constitution et reniant ainsi sa parole pour réintroduire le septennat avec cette phrase : « je l’ai dit, je me dédis ». Que ceux qui redoutaient des tripatouillages et autres bourrage d’urnes ont eu la langue fourchue. Mais lorsqu’un président sortant en était persuadé, c’est qu’il aurait mis en place un système de fraude massif. Les radios et les télévisions ont égrené les résultats de chaque bureau de vote. Les sénégalais ont retenu la leçon des élections présidentielles de l’an 2000. Ne faisant pas confiance à l’appareil administratif du gouvernement d’Abdou Diouf, la population avait mis en place un système de rapatriement de procès-verbaux en parallèle. La radio était le média le plus en pointe par la diffusion des résultats circonscription par circonscription. Que fait la CENA ? Dès le lundi soir, les résultats de 282 collectivités locales sur 551 ont été dépouillés. Chose inhabituelle, c’est le candidat Wade qui l’annonce de son palais présidentiel. Il a ensuite rajouté que tout est encore possible, victoire ou second tour car nous sommes en tête à 32,17% contre 25,24% pour mon suivant. Constat amer pour un candidat qui a l’habitude de fêter sa victoire dès le soir du 1er tour. Et qui doit déclarer en substance : « les PDS et ses alliés vont explorer toutes les possibilités d’entente avec d’autres forces politiques pour assurer les conditions d’une victoire finale ». Pourtant chaque QG de campagne des différents candidats avait déjà quelques tendances et avait leurs chiffres. Le grand perdant fut sans doute le PS qui, encore une fois, ne se remettra jamais de la défaite d’Abdou Diouf en 2000. Ousmane Tanor Dieng, le candidat malheureux caressait l’espoir de figurer au second tour. Dès le soir du scrutin, il savait déjà qu’il serait au-delà de la troisième place. Il a réussi à redresser le PS, à renouveler ses cadres. Moralité : le peuple sénégalais a définitivement tourné le dos au socialisme. Tandis qu’au QG de l’Alliance Pour la République (APR), on a du mal à cacher sa joie : Macky Sall est sûr d’affronter au second tour le président sortant.

Les jeux d’alliance

Les candidats ayant remporté plus de 10% de voix seront les arbitres du duel du second tour. Idrissa Seck fut également le grand perdant de ce premier tour. A-t-il payé pour avoir été le candidat à la présidentielle le plus en vue lors des manifestations de M23 ces dernières semaines ? Ou bien, que les électeurs se méfient-ils de cet enfant prodigue du PDS ? Dauphin désigné du président Wade avant de tomber en disgrâce en 2005, il n’a jamais démenti son retour au bercail. Mais il s’était présenté

contre Abdoulaye Wade en 2007. Quel sera son mot d’ordre et sa consigne de vote, cette fois-ci ? Le président sortant Wade a-t-il encore des cartouches pour le second tour ? « Explorer les possibilités d’entente… » tels étaient ses propos lors de sa première intervention télévisée au lendemain du 1er tour. Cela ressemble fort à un appel de pieds envers les libéraux. Mais les portes semblent fermées du côté de son ex-premier ministre Moustapha Niasse de Bennoo Siggil Senegaal (BSS) qui a définitivement déclaré « sa candidature est anticonstitutionnelle, il ne peut être question que Bennoo soutienne ou travaille directement et indirectement avec le candidat Wade… ». Côté PS, Ousmane Tanor Dieng exclut également toute discussion avec le candidat des FAL 2012. Quant à Macky Sall, que pourrait-il offrir à celui ou ceux qui le soutiendrai(en)t : un poste de chef de gouvernement, des portefeuilles ministériels ? Il serait très difficile de remonter la pente car les instances du M23 et les autres candidats lui reprochent d’avoir fait cavalier seul alors qu’il a signé la décla-

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Macky Sall

ration du 2 février. Sa première visite fut au domicile d’Amadou Makhtar Mbow, l’ancien Directeur Général de l’Unesco. Ce dernier fut à l’origine du mouvement Front Siggil Senegaal (Sénégal debout en wolof) qui a organisé les Assises Nationales de 2008 et 2009. Au sortir de sa visite de courtoisie, Macky Sall s’est fendue d’une déclaration sans équivoque : « je réitère mes engagements en faveur des conclusions des Assises Nationales ». La meilleure réserve de voix se trouve parmi les 40% d’électeurs qui ne se sont pas déplacés lors du premier tour. Ce sont des gens qui sont dégoutés de la vie politique. Ils ont espéré un changement (le Sopi) qui n’est jamais arrivé depuis une décennie de wadisme. La majorité silencieuse doit se mobiliser. Mais les sénégalais sont sceptiques face à des statistiques éloquentes : 47% de la population active est au chômage et ils sont plus de 54% à vivre sous le seuil de pauvreté. Faut-il encore choisir entre le Gourgui Wade, qui n’ira pas au bout de son mandat ou se coltiner un autre libéral Macky Sall qui fut, rappelons-le un de ses premiers ministres ? Lamine THIAM

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Dossier DOSSIER

Sénégal

SPECIAL ELECTIONS Notation StrategiCo : 10.8/14 (inchangée depuis le 26/02/2012) Superficie : 196.190 km2 Population : 12.969.606 (estimations 2011) PIB : 7346 milliards de francs CFA (Source: FMI)

Economie

Après 4% de croissance en 2011, affectée par les problèmes d’électricité, le Sénégal espère atteindre 4,4% en 2012, sous réserve de fourniture régulière d’électricité et de plan d’investissement public, tandis que l’inflation serait contenue. Cependant, des emprunts supplémentaires (non concessionnels) pour financer le déficit budgétaire couteraient cher et augmenteraient l’endettement du pays qui a bénéficié de réduction de dettes il y a quelques années.

Politique

Les élections se sont bien déroulées malgré la violence qui les a précédées. Le taux de participation, quelque peu décevant à 60% (70% en 2007) démontre cependant que le peuple croit en la démocratie. Sur la base des derniers chiffres (encore préliminaires) le second tour sera entre le président sortant Abdoulaye Wade (35% environ) et son rival de l’opposition Macky Sall (26%).

Les prochaines étapes?

Aussi bien M. Wade que l’opposition vont essayer de convaincre les 40% d’abstentionnistes. Sall, Niasse, Dieng, Seck et Fall devraient s’unir contre Wade, qui essaiera de diviser l’opposition. Sa marge de manœuvre est cependant limitée, il n’a plus beaucoup de réserves de voix.

Comment sera vécue la défaite par les différents camps? L’opposition pense qu’elle devrait “mathématiquement” gagner, et que par conséquent, une victoire de Wade est impossible. Ce dernier, qui est revenu sur sa promesse de ne pas se représenter, acceptera-t-il de partir en cas de défaite ?

L’opposition a obtenu de bons résultats dans les grands centres urbains, ce qui confirme la tendance observée en 2009 lors des élections locales. Le vote a été serré à Dakar, 30% des voix: Sall y a remporté 27.85% des voix, mais est talonné par Wade, avec près de 26%. Niasse arrive troisième dans la capitale avec 17% des voix. Wade a remporté de bons résultats dans le nord (Saint Louis), le sud et les petites régions (6 sur 10 où 6 Diasporas News

il est arrivé premier représentent moins de 5% de l’électorat). Sans surprise, Diourbel, dans la “bassin arachidier” et dont dépend Touba, fief de la confrérie Mouride (dont il est membre) a voté pour lui. Tivaouane, ville sainte de la confrérie Tidiane a également choisi Wade malgré la “profanation” d’une de ses mosquées à Dakar ce mois-ci.

Quelques faits notables

Le maire de Thiès Idrissa Seck est arrivé vainqueur à Thiès Commune, mais Wade a remporté Tivavouane et Mbour est passée chez Tanor Dieng. Seck n’a pas battu campagne et s’est beaucoup investi dans la lutte contre un mandat de Wade. A Saint Louis, le maire Cheickh Bamba Dieye, du M23, n’a pas été élu chez lui.

Macky Sall, que peut-on en attendre?

Le Sénégal est un pays pauvre et cela ne va pas changer du jour au lendemain. Les chantiers lancés par Wade auront peut être enfin une chance d’être réalisés. Macky Sall a annoncé des projets innovants dans le secteur de l’énergie, faisant appel aux énergies renouvelables. Il devrait également poursuivre les différents projets agricoles pour un accroissement de la productivité. S’il était élu, Macky Sall devrait avoir un gouvernement de large ouverture, pour récompenser tous ceux qui l’ont aidé à accéder au pouvoir. Cela pèsera-t-il sur les frais de fonctionnement, que M. Sall veut précisément diminuer ? M. Sall promet toutefois que le gouvernement comprendra au maximum 25 ministres. Son programme, qui est comme celui de la plupart des candidats, orienté vers la bonne gouvernance, la

fin des injustices sociales, la réduction de la pauvreté et la création d’emplois(500.000 sur 7 ans) pour les jeunes. Si les projets concernant la diaspora, les PME, la femme, la jeunesse et la formation professionnelle sont intéressants, dans l’ensemble, le financement des diverses initiatives et la part belle faite à l’Etat, même s’il est fait mention de « Partenariat Public Privé », peuvent susciter des interrogations. Concernant l’augmentation des investissements publics à 40-42% du budget contre 36% actuellement (budget de l’ordre de 2200 milliards CFA), ce pari paraît ambitieux, d’autant plus que dès 2013, le programme social (protection universelle et justice sociale) sera lancé avec 50 milliards, puis 120 milliards CFA dès 2014, financés par la réduction du train de vie de l’Etat et l’imposition de secteurs lucratifs de l’économie dont la pharmacie, mais aussi les télécommunications et la finance. Avec la bonne gouvernance, la communauté internationale pourra s’associer aux programmes sociaux, ce qui donnerait une chance au programme d’aboutir. Mais, trêve de spéculation, le deuxième tour permettra d’y voir plus clair. Source: Gouvernement, StrategiCo. © Pour plus d’informations, nous contacter.

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Dossier Politique

Le Mali les autorités face à la rébellion touarègue La création de la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD) en 1998, a été une bonne initiative: instaurer une union économique et une libre circulation des biens et des personnes dans cet immense no man’s land. Malheureusement, elle a été détournée de sa vocation initiale pour se transformer en club de bridges avec une pléthore de membres : 28 ! Aujourd’hui, le Mali ou le Niger doivent résoudre, seuls, leur problème avec la communauté touarègue

Le volcan sahélien en éveil

Amadou Toumani Touré

Mahamadou Issoufou

Mohamed Ould Abdel Aziz

8 Diasporas News

Un signe qui ne trompe pas : les chefs d’Etat du Sahel étaient absents du Sommet de l’UA en janvier dernier à Addis-Abeba: une Assemblée Générale ordinaire mais corsée par l’élection houleuse du Secrétaire Général de la Commission. Amadou Toumani Touré (ATT), Mahamadou Issoufou et Mohamed Ould Abdel Aziz respectivement présidents de la République du Mali, du Niger et de la Mauritanie n’avaient pas fait le déplacement. Et pour cause : le désert de Sahara est en ébullition. Depuis quelques années déjà, cette vaste région désertique est devenue un terrain de jeu pour les trafiquants de tout poil. Elle a d’abord eu une réputation sulfureuse de zone de rebond des narcotrafiquants sud-américains, voulant éviter les gardes-côtes espagnols et portugais, pour abreuver le marché européen. Ensuite, on a assisté également à la montée d’actes terroristes, d’enlèvements d’occidentaux. Cette recrudescence coïncide avec la résurgence d’un groupe se revendiquant d’Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI). Ainsi lorsqu’à la fin de l’année 2011, des hommes armés ont attaqué une garnison militaire à Inhalill dans la région de Kidal au Nord-Est du Mali, les soupçons se sont tout de suite portés vers AQMI. Mais la succession d’attaques de plusieurs casernes de la partie septentrionale du pays, depuis le début de l’année, ne laisse aucun doute. Comme un volcan en sommeil, les revendications et les velléités d’autonomie touarègues resurgissent. Elles jouissent d’un terreau favorable. D’abord, l’arsenal libyen, éventré lors de la révolution qui a permis la chute de Kadhafi, se déverse aujourd’hui sur toute la bande du Sahel. Ensuite, les contingents noirs de l’armée libyenne et mercenaires à la solde du colonel Mouammar Kadhafi se sont repliés vers leur terre d’origine en emportant des munitions, des lance-roquettes et des missiles sol-air… Bref, de quoi faire trembler les gouvernements des pays du sahel. Rien qu’au

Mali, ces ex-combattants seraient aujourd’hui entre 2 et 4.000 !

Affrontement entre l’armée malienne et le MNLA

Ibrahim Ag Bahanga

Les agressions entre l’armée malienne et Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) perdurent dans la partie Nord-Est du pays. Le MNLA a obtenu un renfort de taille avec le ralliement du mouvement Touareg du Nord-Mali de Ibrahim Ag Bahanga, le chef de la rébellion en 2006 décédé fin août 2011. Leur revendication est simple : l’indépendance de la partie septentrionale du pays qu’ils considèrent comme étant leur berceau. Tessalit puis Ménaka sont le théâtre de combat entre les deux adversaires. L’armée régulière, prise au dépourvu au début du conflit, semble se ressaisir. En effet, à la fin du mois de janvier, les épouses de militaires ont manifesté, un peu partout dans le pays, pour faire part de leur mécontentement. Elles ont été finalement reçues par le président de la République lui-même. Au cours d’une entrevue agitée, des voix se sont élevées pour reprocher aux autorités militaires d’avoir envoyés leur mari au casse-pipe. Nombre d’entre eux, ont préféré déserter vers les pays frontaliers de peur de subir le même sort que leurs coreligionnaires. Faits prisonniers par les rebelles, ils auraient été passés par les


armes sans autre forme de procès. L’armée malienne semble maintenant avoir la situation en main. Elle est en train de déployer une base logistique dans le camp militaire d’Amachach. D’autant plus, qu’il semble recevoir un appui aérien composé d’avions de chasse et d’hélicoptères. Cette escalade de violences fut la cause de lourdes pertes dans les deux camps vers la mi-février ; sans compter les victimes civiles prises en deux feux !

Les conséquences internes La rue malienne reproche au gouvernement son laxisme. La débandade de l’armée malienne face à un groupe rebelle est perçue par l’opinion comme une humiliation. Les maliens ne comprennent pas pourquoi les autorités ne réagissent pas face à l’exode de milliers de réfugiés. A ce jour, pas moins de 30.000 ressortissants maliens, fuyant les zones de conflit, ont traversé les frontières pour se réfugier dans les pays limitrophes comme l’Algérie, le Niger ou encore la Mauritanie. Les pogroms contre les touaregs sont apparus dans les grandes villes du Sud-malien. Quelques individus sont allés jusqu’à brûler des commerces tenus par les touaregs ou les maures.

Amadou Toumani Touré

Le président Amadou Toumani Touré (ATT) appelle la population au calme et à ne pas confondre les rebelles du Nord aux compatriotes qui vivent paisiblement sur le territoire. Aurait-il pensé qu’une crise insurrectionnelle touareg lui échoira avant la fin de son mandat ? Tous les chefs d’Etat de la bordure du Sahel redoutaient la flambée de violence provoquée par la chute du colonel Mouammar Kadhafi. Déjà qu’ils avaient forte à faire avec les groupes terroristes se revendiquant d’AQMI et les prises d’otages occidentaux. Une coordination entre l’armée malienne et mauritanienne a montré que la lutte contre le terrorisme faisait partie des priorités des gouvernements de la région sahélo-sahariens. Maintenant, il semble-

rait que les intérêts des touaregs et d’AQMI convergent. Une attaque d’une caserne en construction du côté d’Abeïbara (Nord-Est) le mois d’octobre dernier serait une signature probable des hommes d’AQMI. Est-ce-que cette crise aura une incidence sur le calendrier électoral ? ATT achève en principe son mandat au mois d’avril prochain. Compte tenu des circonstances exceptionnelles, le parlement ne votera-t-il pas une prolongation du mandat du président de la République ? Ce qui provoquera, de facto, le report des élections présidentielles

Les impacts régionaux et internationaux Les catastrophes humanitaires qui se profilent inquiètent tous les pays du Sahel et même la CEDEAO. Comment le Niger, la Mauritanie ou le Burkina-Faso pourront-ils absorber un flux de 30.000 déplacés ? Les observateurs appréhendent surtout l’extension de ce conflit sur le Niger. Une offensive de l’armée malienne pour repousser les hommes du MNLA, amènera ces derniers à se replier derrière les frontières nigériennes et s’en servir comme base arrière. L’Algérie regarde la situation avec une inquiétude non-dissimulée. Depuis l’avènement d’AQMI, le tourisme dans le Hoggar s’est révélé désastreux. Le traumatisme du rapt de 32 touristes dans le Sahara algérien en 2003 reste encore gravé dans l’inconscient collectif. Si les coups de main d’AQMI s’étendent vers le Nord algérien, une région pétrolifère, les autorités algériennes militariseront leurs frontières méridionales. De leur point de vue, les revendications touarègues qui sont de nature politique et socioéconomique devraient être dissociées du terrorisme. Mais le nerf de la guerre risque de faire converger les intérêts des deux camps : AQMI et les mouvements rebelles. Car ils ont chacun besoin d’argent pour continuer leur lutte. Et une capillarité entre les organisations n’est pas du tout à exclure. La France, ancienne puissance coloniale a envoyé son ministre de la Coopération Henri de Raincourt dans la région : d’abord le Mali, ensuite le Niger et enfin la Mauritanie. Ses propos lénifiant sur le soutien au gouvernement malien n’a pas soulevé un grand espoir à Bamako. « L’unité, l’intégrité, les institutions du Mali doivent être préservées… La France est aux côtés du Mali pour trouver des solutions qui permettront de sortir de la crise » a-t-il déclaré.

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9 Diasporas News


Dossier Politique

L’épineux problème touareg Henri de Rancourt

Nul n’a oublié le passage express du président Nicolas Sarkozy, entre deux voyages à Libreville et Kigali en février 2010. Il a débarqué au palais de Koulouba à une heure tardive pour forcer la main d’ATT. Le « deal » de l’époque : libérer l’otage français Pierre Camatte détenu par AQMI contre la libération de terroristes qui croupissaient dans les geôles maliennes. Ce qui a valu au Président malien un tombereau de reproches de la part des chefs d’Etat voisin qui luttent de concert contre l’insécurité et le terrorisme. Henri de Raincourt prône un dialogue avec un préalable : un cessez-le feu ! Le Mali a surtout besoin d’une aide militaire pour arriver à bout de cette rébellion et se méfie de la position française depuis qu’une délégation du MNLA a été reçue discrètement au Quai d’Orsay en 2011. La France redoute une flambée de violence dans cette région. Elle a encore cinq de ses ressortissants qui sont pris en otage au Niger voisin. Sans parler de son approvisionnement en uranium à Arlit ! ALEX ZAKA

L

e Sahel est la lisière du désert de Sahara. Il délimite géographiquement les pays arabes du Nord des Etats subsahariens. D’apparence inhospitalière, cette immense langue de terre héberge en fait des peuplades depuis des siècles. Ce sont les touaregs qui vivent dans ce milieu minéral, qui connaissent tous les recoins et les points d’eau. Le découpage au cordeau des frontières par les puissances coloniales à la fin du 19ème siècle n’a fait que compliquer le problème. Ce sont des populations nomades ou qui ont l’habitude de commercer avec les arabes. Le fait de les avoir rattachés aux Etats et sédentarisés au moment de l’indépendance provoque sporadiquement des velléités d’autonomie. Au Mali, la majeure partie de la population noire se concentre au Sud du pays sur des terres arables ; tandis que la minorité touarègue occupe et revendique les deux-tiers Nord, un territoire quasi-désertique. Ce qui est ressenti comme une discrimination du pouvoir central à leur égard. Le cas du Niger est strictement pareil : les Djerma-Shongaï se concentrent à l’Ouest ; tandis que les Haoussas occupent le Centre et l’Est. Et les 10% de touaregs nigériens s’étalent sur plus de 75% du territoire. Dès le lendemain des indépendances des mouvements insurrectionnels touaregs, réclamant davantage d’autonomie et d’indépendance, ont germé et éclaté au Mali et au Niger. Ils ont été étouffés dans la violence. Comme dans un système de vase communicant, en cas de sécheresse aggravée dans un pays, un exode massif d’hommes bleus se forme pour passer dans les pays voisins. De même que les rebelles peuvent passer allégrement les frontières pour se réfugier dans le Nord (Algérie, Libye, Mauritanie) qui leur servent de base de repli. Depuis maintenant 50 ans, le problème reste insoluble. Pourtant les touaregs ont revu leur position ; ils ne contestent plus la souveraineté du Mali ou du Niger mais souhaitent une certaine autonomie par l’instauration d’Etats fédéraux. Après chaque mouvement insurrectionnel, des accords furent signés entre le gouvernement malien et les mouvements rebelles comme ce fut le cas à Tamanrasset en 1991 et à Alger en 2006. Ils portent systématiquement sur la restauration de la paix et le développement des régions occupées par les touaregs. Une mauvaise volonté et un climat de suspicion ont toujours mis en doute la sincérité et l’application de ces accords. Des maliens contestent mezza-voce lesdits accords arguant un effritement de la souveraineté nationale. Le soulèvement actuel est déjà prévisible depuis des années car les solutions socioéconomiques durables n’ont jamais été mises en pratique. Il a été précipité par la révolution libyenne et la chute du colonel Kadhafi. Chaque gouvernement en place ne fait que repousser dans le temps le problème touareg.

A.Z

L’élégance Africaine

L’Élégance Africaine, est une installation, un accrochage artistique de Manel Sow créée expressément pour la journée internationale de la femme. Les foulards accrochés ici et là ont été réalisés par les mains habiles de Ndeye Sokhma Tounkara Diagne. ’artiste veut mettre en avant l’importance de la diversité culturelle qui caractérise l’univers de la femme. Pièces uniques, ces foulards symbolisent la joie de vivre et la force à la fois de la séduction et de l’apparat qui caractérise les femmes en Afrique. Mais pas seulement... Ils nous renvoient à l’idée de la femme en général qui s’habille selon ses origines ses envies et d’après certains codes sociaux en toute liberté et indépendance assumée. Normal me diriez-vous. Normal oui, mais pas acceptée de la même manière partout, cette liberté est un combat pour des milliers de femmes au quotidien. Les peintures qui accompagnent cet accrochage évoquent la vie en Afrique en général et la richesse humaine tout court. Au stade de la grossesse, la naissance ou le début de la vie d’une femme, la vie devient alors bien plus qu’un processus social et de convention banale. On est à l’origine au début, au milieu et peut-être avant tout en plein dans l’essence de la vie. Manel Sow dépeint les rôles des femmes dans la société africaine, mais qui sont sensiblement les mêmes ici en France : figure centrale du foyer, personnalité forte et imposante ou bien individu empreint de passion et de charmes divers, qui n’auront pas fini de faire tourner la tête du monde. Cette exposition est pour l’artiste, un moyen de rendre un hommage humain à la femme en lui offrant ses palettes et ses rêves qu’il exprime sur toile, en sculpture pour rappeler, que ce n’est pas suffisant une journée de la femme le 8 mars, chaque année : c’est sans cesse et au quotidien que nous devons respecter les femmes. Hommage en art. Hommage en paroles. Hommage en actes. C’est là l’expression de Manel Sow.

L

Manel Sow en quelques mots ? Manel Sow est un artiste et peintre sénégalais vivant à Paris depuis peu. Engagé associativement contre la violence faite aux enfants, contre la pauvreté et la misère, Manel est venu à Paris avec dans ces bagages des toiles, des idées, bref : une richesse humaine et artistique importante. Cette exposition est organisée par AccessAccess, ART ET CULTURE ACCESSIBLES Site : http ://accessaccess.over-blog.com et www.manelsow.overblog.com Le jeudi 8 mars à partir de 17 heures 10 Hôtel des Artistes 29 rue Victor Masset. 75009 PARIS. Métro Pigalle Diasporas News


Côte d’Ivoire Vers une implosion du RHDP ?

L’union sacrée scellée en 2005 à Paris entre les héritiers du président Houphouët-Boigny et qui a donné des fruits lors de la présidentielle de 2010 est sur le point de s’effriter.

A

lors que le pouvoir de la refondation était aux affaires, il est apparu opportun à l’opposition dont la tête de file était le PDCI-RDA de faire front, avec pour objectif majeur de remporter la présidentielle. Une idée qui d’ailleurs a reçu l’assentiment de certains partis de l’opposition dont le RDR de Alassane Ouattara, l’UDPCI de Albert Mabri Toikeusse et le MFA de Innocent Anaky Kobena. De ce conclave qui a permis la naissance du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la Paix (RHDP) sont nées plusieurs résolutions dont la plus importante est le soutien des autres membres de la coalition au candidat à qui le suffrage permettrait de prendre part au second tour de ce scrutin. Et cette idéologie a prévalu, permettant ainsi au président Alassane Ouattara, transfuge du RDR de prendre les rênes du pouvoir de façon effective le 11 avril 2011 dernier.

Les premiers signes d’un malaise… Une fois la bataille pour la présidentielle achevée, il était important pour la coalition des Houphouétistes de se projeter dans le futur pour les échéances à venir. Avant donc les législatives, pour demeurer dans l’esprit de la coalition, la conférence des présidents du RHDP présidée par Henri Konan Bédié a préconisé le système de listes communes à l’effet d’une efficacité. Mais plus dans le souci de faire barrage au Front Populaire Ivoirien (FPI) au cas où il s’engageait à y prendre part. Une fois la nouvelle annoncée, des sons discordants ont commencé à se faire entendre tant au niveau des militants de base que des hauts cadres des partis de la coalition. Donnant l’impression au président Bédié qu’il venait de commettre une erreur qu’il a tenu très vite à rectifier. Au cours d’une conférence le 19 septembre 2011, il a confié : « nous irons aux élections en rangs séparés et non en rangs opposés ». Une déclaration qui a jeté un pavé dans la marre puisque les réactions ne se sont pas faites attendre. Une fronde s’est aussitôt créée tant au sein du PDCI que des partis de la coalition. Alors pour éviter de fragiliser la coalition le président de la conférence des présidents du RHDP est monté au créneau en pondant cette fois une nouvelle déclaration qui devait mettre un terme à tous les bruits qui se font en-

tendre. Désormais, « tous les candidats des partis membres du RHDP et alliés qui ont déjà déposé leurs dossiers de candidature peuvent compétir sous la bannière de leur formation politique à l’élection des députés à l’Assemblée Nationale, le scrutin du 11 décembre 2011 » mentionne le communiqué lu par le secrétaire général du PDCI, Alphonse Djédjé Mady. Une sortie qui n’a d’ailleurs pas changé la donne puisque désormais les dés étaient lancés et chacun devait user de tous les moyens en sa possession pour assurer à sa formation politique le maximum de sièges. « A la guerre comme à la guerre » tel était le leitmotiv de chacun des candidats du RHDP. La bataille était alors ouverte et tous les coups même s’ils n’étaient pas permis étaient donnés. Les houphouétistes étaient devenus de véritables adversaires au point même que certains procédaient par des menaces ou des agressions rien que pour empêcher leurs adversaires de battre campagne. Car chacun des candidats où qu’il soit à travers son élection devait permettre à sa formation politique de se hisser sur le perchoir, bien entendu par l’obtention d’une majorité écrasante. L’enjeu était donc grand pour ces 255 sièges à pourvoir à l’hémicycle.

La coalition au bord de l’implosion ! Les derniers développements de l’actualité politique en Côte d’Ivoire témoignent sans coup férir d’un malaise profond au sein de la famille des Houphouétistes. Un malaise qui sans doute serait né de la mauvaise rétribution faite par le président Alassane Ouattara comme l’estiment certains cadres du vieux parti. C’est d’ailleurs ce que n’a pas manqué de rappeler le président de la jeunesse du PDCI Bertin Kouadio Konan lors d’une conférence de presse qu’il a animée le 16 février dernier. Au cours de laquelle, il dénonce un « tribalisme » du Président de la République. Qui renchérit pour dire que le PDCI n’a pas obtenu sa part du gâteau tel que promis. Comme lui, d’autres jeunes issus de l’UDPCI ont fustigé la part belle faite à ses partisans par le président Alassane Ouattara. Alors que selon eux « tout le monde a mené au même titre le combat pour son installation dans le fauteuil présidentiel ». Depuis donc les législatives, c’est un véritable froid qui s’est installé au sein de la

coalition où d’ailleurs les membres des différents partis ne cessent de pointer du doigt le RDR. Avec l’expérience des législatives, l’on s’interroge sur la survie de la coalition des Houphouétistes vu que les élections municipales sont à venir. En témoigne d’ailleurs l’appel lancé par KKB aux membres du parti « quel est ce parti qui ne tire pas les leçons de ses échecs. Les législatives viennent de s’achever, il est important pour nous d’en tirer les conséquences et nous projeter dans le futur ». En tout cas c’est un véritable climat de méfiance qui s’est créé au sein de cette famille qui avait fait de l’union et la solidarité ses maîtres mots. Désormais, c’est désunion, mésentente qui caractérise le RHDP. Il ne serait donc pas étonnant de voir les membres de la famille des Houphouétistes amorcer les prochaines élections « en rangs très dispersés ». Une fissure dont pourrait profiter le FPI pour se réinsérer sur l’échiquier politique afin de mieux organiser son retour, Vu qu’il éprouve encore des difficultés à pouvoir mener ses activités. En tout cas, il sera très difficile pour les « joutes » à venir, les municipales et les régionales de parler de la coalition RHDP. Hermann Djea 11 Diasporas News


Dossier Politique

Madagascar spectre d’une guerre civile La grande Ile est à la dérive. Les nouveaux riches arborent fièrement leur 4X4 et

leur villa acquis grâce à des prébendes et autres attributs du pouvoir voire mêmes quelques trafics de bois de rose ou de pierres précieuses. La plèbe, elle, subit et attend le bon vouloir des politiques et de l’Afrique du Sud pour siffler la fin de cette crise qui n’a que trop duré : 3 ans déjà !

Le contexte socioéconomique Voilà maintenant trois ans que la transition perdure dans la Grande Ile. Le pays s’enfonce inexorablement vers les tréfonds d’un abîme. Déjà en temps normal c’est-à-dire lorsque l’économie était sous perfusion des subventions des bailleurs de fonds, la population malgache avait du mal à joindre les deux bouts. Or, depuis que les sanctions internationales sont tombées, l’économie se désagrège. Tout ce à quoi aspire aujourd’hui la majeure partie des 20 millions d’habitants, c’est de pouvoir tourner la page pour qu’enfin, la vie puisse reprendre son cours normal. Une sensation d’une atmosphère paisible ankylose Madagascar ; les gens travaillent dans l’ensemble du territoire avec l’impression de ne pas être payé, en retour, à leur juste valeur. Mais cette longue crise politique provoque non seulement la baisse du pouvoir d’achat, mais surtout elle engendre la perte de repères moraux et un délitement du tissu social dans une société gangrénée par la corruption. Sans parler de la recrudescence de l’insécurité : kidnappings, hold-up de banque, cambriolages, embuscades de cars de voyageurs sur les routes nationales. Paradoxalement, l’Ariary, la monnaie locale ne perd pas trop de sa valeur par rapport au cours des devises comme l’Euro ou le Dollar. A croire que Madagascar arrive à maintenir ses exportations alors que sa facture pétrolière asphyxie toute l’économie. Et comme toujours les produits de première nécessité sont indexés sur l’essence ; donc, l’inflation devient insoutenable. Face à ce sinistre tableau, la Banque Mondiale a décidé, il y a quelques jours de reprendre le financement de tous ses projets restés en suspens depuis 2009. Un ballon d’oxygène de quelques 200 millions USD.

Le nœud du problème Après des mois de tractations, une feuille de route a été signée par les trois mouvances en

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l’amiral Didier Ratsiraka

ancien Président Marc Ravalomanana

Le Président de la Haute Autorité de Transition Andry Rajoelina

septembre 2011 ; l’amiral Didier Ratsiraka ayant refusé de la signer. Les derniers rounds des négociations, menées par Marius Fransman le vice ministre des Affaires Etrangères d’Afrique du Sud, furent très âpres. S’érigeant en pro-Consul, il a dû forcer la main de plusieurs composantes politiques pour arracher leur adhésion. Déjà la question du retour « sans condition » de l’ancien Président Marc Ravalomanana, exilé à Pretoria, avait fait

tousser plusieurs officiers généraux. Depuis le mois d’octobre, Omer Beriziky de la mouvance Albert Zafy, ancien diplomate, est nommé premier ministre. Son gouvernement d’union nationale est composé de ministres issus de toutes les mouvances signataires. Le Président de la Haute Autorité de Transition (HAT) Andry Rajoelina a pu ainsi sauvegarder quelques ministères régaliens et surtout le portefeuille de la Justice, poste-clé pour empêcher le retour de Marc Ravalomanana. L’Assemblée Nationale (Conseil de la Transition) et le Sénat (Conseil Supérieur de la Transition) ont dû faire de la place à de nouveaux membres nommés ! C’est aux deux chambres que reviennent la mission cruciale de voter la réconciliation nationale et la loi d’amnistie. La recomposition des membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) figure également dans la feuille de route. Lorsque toutes ses étapes seront franchies, conditions sine-qua-non aux yeux des observateurs internationaux, Madagascar pourra alors organiser des élections synonymes d’un retour à l’ordre constitutionnel. Or le statu quo prévaut à l’heure actuelle. Il résulte d’une position irréconciliable de deux personnes : Le Président de la Haute Autorité de Transition (HAT) Andry Rajoelina et l’ancien Président Marc Ravalomanana. Le premier détient le pouvoir et la communauté internationale a fini par s’y résoudre et l’accepter. Le second estime qu’il est toujours le dernier président malgache « démocratiquement » élu. Le jeune TGV a pris de l’assurance au fur et à mesure que la transition avance. Il ne fait plus mystère de sa candidature pour la magistrature suprême, malgré une cote de popularité mise à dure épreuve par les vicissitudes de la vie quotidienne des malgaches. Son discours de commémoration du massacre du 7 février 2009 devant la grille du palais présidentiel en dit long sur sa haine envers son prédécesseur. Il reprend les propos de celui-ci qui disait : « je n’ai rien fait de mal dans mon pays… ». Et


comme pour marquer l’assistance, il s’adresse à toute la communauté internationale : « nous ferons en sorte que nos pères, mères, frères, sœurs, enfants ne soient pas morts en vain. Nous n’accepterons jamais le règne de l’impunité dans notre pays ». Ceux qui doutent encore une seule seconde qu’il laissera rentrer librement Marc Ravalomanana sont d’une crédulité enfantine. Madagascar est un pays indépendant et a une justice souveraine. Pourtant la SADC et l’Afrique du Sud feront tout leur possible pour que leur poulain puisse se remettre en selle et se présenter aux prochaines élections présidentielles. Marc Ravalomanana, lui, jouit quand même d’une certaine popularité. Dans le contexte actuel, il pourra être un adversaire redoutable pour Andry Rajoelina pour les élections présidentielles. Hors les murs, l’exilé de Pretoria intrigue auprès de la SADC pour plaider en sa faveur. Il n’hésite pas à se payer les services d’une société de conseils pour faire du lobbying dans les instances internationales (Europe, Etats-Unis). Mais ses conseillers n’ont pas attendu la promulgation d’une hypothétique loi d’amnistie pour mettre les pieds à Madagascar. Depuis le mois de novembre 2011, la Grande Ile vit au rythme de l’annonce du retour de la famille Ravalomanana. D’abord, en guise d’éclaireur, le fils Tojo et son « ami » d’enfance, un américain. Dès leur arrivée sur le sol malgache, les autorités ont vérifié l’adresse de son ami. Ils étaient obligés de se réfugier successivement à l’ambassade d’Afrique du Sud et enfin à l’ambassade des Etats-Unis, avant que l’américain, qui s’avérait être son garde-du-corps, soit invité à quitter le territoire malgache. Marc Ravalomanana a déjà tenté deux fois de rentrer au pays : le 19 février 2011 et puis le 21 janvier 2012. Sous le coup d’un NOTAM, un avis lancé par les autorités malgaches à la compagnie aérienne, le passager n’a même pas pu embarquer la première fois ; tandis que le mois dernier, il avait déjà survolé l’espace aérien avant que l’avion ne rebrousse chemin. A chaque fois, ses partisans se mobilisent et affluent vers l’aéroport d’Ivato, à 15km d’Antananarivo. Ce sont de moment de tensions extrêmes qui risquent à chaque fois de dégénérer. La dernière en date, plus exactement le 4 février, c’est Lalao Ravalomanana, son épouse qui s’est vue refuser un embarquement à Johannesburg par la compagnie aérienne « AirLink » évoquant des raisons de sécurité.

La position de l’Afrique du Sud

CORRESPONDANCES RAPIDES & FACILES VERS/DEPUIS PARIS

Marius Fransman le vice ministre des Affaires Etrangères de l’Afrique du Sud

A la suite du retour avorté de Marc Ravalomanana du mois de janvier dernier, l’Afrique du Sud convoque les composantes politiques malgaches à Pretoria afin de rendre compte auprès de la troïka de la SADC. Marius Fransman le vice ministre des Affaires Etrangères donne un jugement de Salomon : « il était irresponsable de la part de Marc Ravalomanana d’avoir voulu revenir dans un contexte aussi tendu, même s’il considère ce retour inéluctable et nécessaire pour dénouer la crise » et de continuer : « Andry Rajoelina n’avait pas à agiter la menace d’une arrestation au moment où l’on parle de réconciliation et d’amnistie, ingrédients indispensables pour que le pays retrouve une situation pacifiée ». Par ailleurs, la troïka exige à ce que la loi d’amnistie soit promulguée avant le 29 février ! Dans sa volonté d’asseoir sa puissance dans la sous-région et sur tout le continent, l’Afrique du Sud ne peut pas encore une fois subir un échec après le fiasco de sa médiation en Côte d’Ivoire et en Libye. Surtout pour des considérations géostratégiques et économiques, Madagascar doit rester dans le giron de la SADC. Ainsi pensent les dirigeants de l’ANC et Jacob Zuma. EN 2005, Le président Marc Ravalomanana a accepté d’adhérer dans la communauté économique composée de pays anglophones hormis la RDC. En 2007, il était question que la Grande Ile devienne membre du Commonwealth ! L’axe « Australie-Afrique du Sud » a toujours eu le grand dessein de créer une zone économique Océanie et Océan indien dont les pièces maîtresses sont respectivement la Mozambique et Madagascar pour leur potentiel minier et agricole. Sans le retour de Marc Ravalomanana au pouvoir, ce vaste projet serait voué à l’échec ! Et les américains abondent aussi dans ce sens. Sinon, comment interpréter la déclaration du

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Dossier Politique Chargé d’Affaires en poste à Antananarivo : « nous sommes disposés à fournir une trentaine de GI’s afin d’assurer la protection de Marc Ravalomanana ». Leur effectif atteindrait aujourd’hui une centaine de boys stationnés à Madagascar ; cela fait un peu trop pour la protection d’une modeste ambassade !

La diplomatie française à l’épreuve des faits La France, elle, est quelque peu timorée de par ses relations passées. Ancienne puissance coloniale, sa position reste inconfortable et oscille entre la non-ingérence et la non-indifférence. Madagascar est l’un des pays d’Afrique où il y a le plus de résidents français : environ 15.000 sans compter les bi-nationaux. Est-elle pour ou contre le retour de Marc Ravalomanana ? JeanMarc Châtaigner, ambassadeur de France préfère botter en touche en déclarant : « c’est une question de souveraineté malgache… C’est aux autorités de la transition de se prononcer sur ce sujet ». La diplomatie française redoute le retour à Madagascar de Marc Ravalomanana car les français craignent le chaos que cela pourra provoquer. Les souvenirs des multinationales françaises lésées sur les appels d’offre et les prospections pétrolières et minières du temps où ce dernier dirigea le pays sont encore prégnants. La France, qui au début de la transition a soutenu Andry Rajoelina, semble revoir sa position. Elle préfère adopter une posture de « ni-ni » : ni-TGV, ni Marc Ravalomanana. Mais les turpitudes de la classe politique et la sclérose des hommes politiques limitent le recours à un homme neuf. Comme en contrepoint de cet afflux de GI’s en poste à Antananarivo, la présence de militaires français à Madagascar inquiètent également les observateurs. Un contingent de 40 hommes vient de débarquer dans le cadre d’une coopération franco-malgache : les Forces Armées de la Zone Sud de l’Océan Indien (FAZSOI).

Et l’UA ? Quant à l’Union Africaine, elle est prisonnière de sa doctrine : « condamner une accession au pouvoir par la force ». Une réactivité de l’organisation internationale, dès le début de la crise en 2009, comme au Niger avec Salou Djibo aurait permis 14 Diasporas News

d’écourter la transition malgache. Il suffisait à l’époque d’avancer vers des élections pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Au lieu de cela, l’UA a délégué la médiation à la SADC. Compte tenu du dernier épisode houleux de la nomination du nouveau Secrétaire Général à AddisAbeba, le cas malgache ne peut pas être mis à l’ordre du jour de l’assemblée générale au risque de froisser l’Afrique du Sud et de mettre encore de l’huile sur le feu.

Un problème malgachomalgache Les médiateurs internationaux ont une méconnaissance du ressort psychologique malgache. Sous des dehors courtois et très affables, le malgache est profondément nationaliste, fier de son insularité et ne brusquera jamais un interlocuteur, qui plus est étranger. Mais une fois que vous tournerez le dos, il imposera sa volonté fût-elle contraire aux documents officiels signés. En 2002, Marc Ravalomanana a renié ses engagements. Sous l’égide du président Abdoulaye Wade et l’UA, il a promis à Dakar de recompter les voix du premier tour litigieux face à l’Amiral Didier Ratsiraka. Sitôt, rentré il s’est empressé de demander à la Cour Constitutionnelle de valider les résultats en sa faveur. Andry Rajoelina le président de la HAT a accepté de s’en tenir à la feuille de route en septembre dernier. Force est de constater qu’il empêchera par tous les moyens Marc Ravalomanana de se présenter face à lui. Et il n’est pas le seul. Car durant ses sept années passées au pouvoir, ce dernier s’est comporté en despote. Voulant liquider tous ses adversaires politiques et mettre en coupe réglée l’économie du pays en éliminant tout concurrent susceptible de lui faire de l’ombre. Pour toutes ses raisons, les opérateurs spoliés et les militaires n’ont aucun intérêt à un retour prématuré de l’ancien président Marc Ravalomanana. Or l’Afrique du Sud et la SADC tenteront d’imposer, de gré ou de force, cette fameuse feuille de route et la loi d’amnistie avec une date butoir : le 29 février. Madagascar risque ainsi de rentrer dans une phase tragique dont nul ne peut aujourd’hui analyser les conséquences. Lamine THIAM

D

epuis le début de cette année, le Sud Soudan est devenu le théâtre d’affrontements violents faisant plusieurs centaines de victimes. Pendant que les caméras de l’actualité se braquent sur des sujets qui préoccupent davantage les médias du monde entier, le 193ème Etat membre de la grande famille des Nations-Unies peinent à digérer son indépendance, proclamée il y a moins d’un an et plus exactement le 9 juillet 2011. La principale cause : une mauvaise délimitation des frontières terrestres entre le Nord et le Sud sur fond de gisements pétroliers. Le Soudan, le plus grand pays d’Afrique par sa superficie, n’a pas connu la paix depuis les années 1980. Pendant 20 ans, le Nord et le Sud se sont affrontés avant la signature d’un accord de paix en 2005. Le bilan macabre avoisinerait 2 millions de morts et pas moins de 4 millions de déplacés. Un processus de consultations des différentes composantes de la population, surtout du Sud, a permis d’aboutir à l’avant-dernière marche : le référendum d’autodétermination du Sud de janvier 2011.

Salva Kiir

La proclamation de l’indépendance et la signature de la Constitution par le président de la République Salva Kiir ont été honorées par un aréopage de chefs d’Etat dont le premier d’entre eux Omar El Béchir ainsi que des représentants des grandes nations. Juba, la nouvelle capitale s’est faite belle, avec le peu de moyens qu’elle


Sud Soudan L ’

a communauté internationale s est précipitée à Juba pour célébrer l’Indépendance Sud Soudan, le 9 juillet 2011. Les promesses de moyens financiers pour accompagner la reconstruction et la réorganisation de l’administration sont tombées aux oubliettes. Le 193 ème pays membre de l’ONU, a surtout besoin en urgence de négociations de paix au risque de sombrer de nouveau dans la terreur. avait pour les recevoir. Ban Ki Moon, le Secrétaire Général de l’ONU a salué un évènement historique. Parmi tous les personnalités qui se sont succédé à la tribune, il est le seul à avoir eu le courage d’évoquer les quelques points litigieux qui seraient encore source de conflits entre le Sud et le Nord. Avec quelques mois de recul, on pourra légitimement se poser la question suivante : « la communauté internationale n’aurait-elle pas du reporter la proclamation d’Indépendance du Sud Soudan ? ». Le rouleau compresseur international a sans doute voulu acculer ou au minimum affaiblir le président soudanais Omar El Béchir. N’ayant jamais pu le faire plier sur les conflits interethniques, même en lançant un mandat d’arrêt international, par le biais de la CPI, pour crimes contre l’humanité et génocide, la communauté internationale se serait bien inspirée de ne pas avoir précipité le processus de partition du Soudan. Elle aurait dû prendre toutes les dispositions : sécuritaire d’abord, comme l’envoi d’une force d’interposition assez conséquente car le jour même de la proclamation de l’indépendance, les armes ont tonné à quelques encablures de Juba ; financière ensuite car les mécanismes de subventions nécessaires au développement socioéconomique auraient pu être débloqués très rapidement. La Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton reste toujours figée sur une rhétorique de pression à l’encontre de Khartoum. Elle est certes nécessaire mais insuffisante. Elle a encore récemment tenu des propos peu amènes vis-à-vis d’Omar El Béchir : « il y a un effort constant pour saper l’existence de ce nouvel Etat »

Une partition mal engagée D’ailleurs, Omar El Béchir a toujours déclaré qu’il accepterait le verdict du référendum et qu’il respecterait le choix des Sud Soudanais. Néanmoins, il n’excluait pas des affrontements à cause de plusieurs problèmes qui n’ont pu être résolus. Quel être humain accepterait sans broncher de se faire couper un bras ? Le grand frère du Nord n’a jamais voulu se séparer du Sud sous lequel se trouvent les ¾ du gisement pétrolier du Soudan.

ATTENDEZ-VOUS AU MEILLEUR !

Omar El Béchir

Au moment de la proclamation l’Indépendance de 1956, le gouvernement de Khartoum n’avait pas jugé urgent de tenir ses promesses d’instauration d’Etat fédéral. Les officiers originaires du Sud ont lancé une mutinerie qui déclencha la première guerre civile qui dura jusqu’en 1972. Un accord de paix signé à Addis-Abeba prôna l’instillation d’une autonomie régionale. Mais dès 1983, le président de l’époque Nimeri voulait que le droit musulman soit étendu sur tout le territoire; même dans le Sud qui est plutôt animiste que fondamentalement chrétien. Cette loi, considérée comme une provocation, plongea de nouveau le Soudan dans la guerre civile. Et lors de son accession par la force au pouvoir en 1989, le général Omar El Béchir a voulu également instaurer la Charia et même dans le Sud Soudan. Les mêmes causes donnant les mêmes effets : les mouvements insurrectionnels contre Khartoum redoublèrent entre groupes rebelles du Sud et l’armée régulière jusqu’à l’ouverture des pourparlers en 2004. Pure coïncidence mais les faits sont têtus : au moment où un processus de paix est esquissé au Sud Soudan, un nouveau front s’ouvre dans la province occidentale du Darfour en 2003. Des groupes rebelles revendiquaient une indépendance et le gouvernement a envoyé immédiatement un corps expéditionnaire. Ce conflit a provoqué plus de victimes en moins de temps que les guerres civiles du Sud Soudan. Depuis bientôt 10 ans, des factions rebelles font face aux nervis de l’armée soudanaise. Ce sont des milices arabo-musulmanes appelés Janjawids, qui sèment la terreur dans toute la région et font fuir les millions de darfourois, provoquant ainsi l’une des plus grandes

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15 Diasporas News


Dossier Politique catastrophes humanitaires de ce siècle. Le ressort de l’instabilité soudanaise ne s’explique pas par un simple raccourci : un antagonisme entre le Nord musulman et les peuples chrétiens ou animistes ; ou bien entre une guerre ethnique, une opposition culturelle entre arabes et noirs. Le ressentiment de la périphérie vis-à-vis du Centre ou la Capitale est un paramètre qui rentre également en ligne de compte. Et enfin et non des moindres, la richesse du sous-sol du Sud est le facteur qui vient encore de déclencher les affrontements que nous suivons depuis deux mois.

Les négociations pétrolières d’Addis-Abeba Plusieurs séries de négociation ont commencé au cours du processus d’autodétermination. La plus importante concerne la répartition de la recette pétrolière. Khartoum ne peut se résoudre à perdre 75% de ses revenus pétroliers. Elle doit vivre maintenant au dépends de ses riches voisins du Golfe. C’est sous l’égide de l’Union Africaine que s’organisent les réunions. Même Hillary Clinton reconnaît que les négociations patinent : « les Etats-Unis soutiennent le processus que mène actuellement l’UA mais il ne semble pas avancer beaucoup pour le moment ». D’abord, Le Soudan réclame aujourd’hui une gabelle de 36 dollars USD pour chaque baril qui transite sur son territoire, plus les arriérés de 900 millions USD que Khartoum considère comme une dette du Sud Soudan. Elle s’est d’ailleurs payée sur la bête, comme on dit vulgairement. Des cargaisons de tankers d’un volume de 1,7 millions de barils ont été arraisonnées à Port-Soudan. En guise de réponse, Juba a momentanément décidé de stopper sa propre production, qui équivaut à 350.000 barils/jour, pour essayer de faire fléchir Khartoum en retour. Le Sud Soudan explore d’autres pistes. Dans le futur, un accord avec le Kenya a été signé. Il s’agit de la construction d’un oléoduc jusqu’au port de Lamu ; des travaux d’une valeur de 3 milliards USD et pour une durée de 3 ans. Comment un pays, fraîchement indépendant, sorti de 20 ans de guerre civile et de disette pourrait-elle se reconstruire si son grand frère du Nord ne lui laisse aucune marge de manœuvre financière ? Le président Salva Kiir a annoncé récemment des mesures d’austérité pour assurer la viabilité du Sud Soudan. La priorité absolue pour Juba doit être la reconstruction et le renouvellement d’équipements collectifs pour sa population. En 16 Diasporas News

Les Pr Salva Kiir et Omar El Béchir

ce moment, l’armée sud-soudanaise n’a plus les moyens de se défendre. Il vient d’essuyer, à la fin du mois de février, une offensive de rebelles du MPLS-Nord (Mouvement pour la Libération des Peuples Soudanais), anciens alliés du Sud, qui auraient fait au moins 150 victimes. Et pourtant, ce sont des anciens alliés du Sud mais pour des histoires obscures de délimitation des frontières, ont maintenant retourné leurs armes contre eux. Le point de discorde se situe dans la région du lac de Jau dans l’Etat de l’Unité limitrophe du Sud-Kordofan. C’est dans le sud-Kordofan que 29 travailleurs chinois et 9 soldats soudanais ont été kidnappés par des hommes appartenant aux MPLS-Nord qui jouent les francs-tireurs entre le Nord et le Sud. Il s’agit d’ouvriers de l’entreprise Power Construction Corporation of China qui a obtenu un contrat de construction de route. Cette région riche en pétrole n’a pu être départagée entre le Nord et le Sud et elle fait aujourd’hui l’objet de lutte féroce pour ses habitants. En effet la population Nuba, un groupe ethnique hétéroclite de quelques 500.000 âmes a toujours soutenu les rebelles sudistes face à l’arrogance du Nord qui ne les considéraient pas non plus. Mais au cours du processus de négociation de 2005, aucun accord ou compromis n’a pu être dégagé quant au statut à conférer au Sud-Kordofan. Il est devenu un territoire de non-droit où l’Armée Populaire de Libération du Soudan (APLS) et les Forces Armées Soudanaises (FAS) se livrent à d’intenses combats et de bombardements. Les deux camps se renvoient la balle : qui est le responsable de ce conflit qui dure depuis maintenant neuf mois qui font fuir 150.000 personnes ? L’escalade de déclaration entre les deux capitales pourrait faire craindre le pire. Le président soudanais Omar El Béchir affirmait que « le climat est actuellement plus proche d’un climat de guerre que d’un climat de paix ». C’était au lendemain d’une allocution de son homologue du Sud Salva Kiir qui avait averti le Nord tout en réclamant « des négociations exhaustives avec

le Soudan sur le partage des ressources pétrolières mais aussi sur le différend territorial » Alex ZAKA

Conflits interethniques au Sud Soudan

D

ans l’Etat de Jonglei, les communautés Lou Nuer et Murlé s’affrontent depuis la nuit des temps. Essentiellement pastorales, ces ethnies qui vivent à proximité du Nil dans des régions à cheval sur les frontières soudanaises et éthiopiennes. Pendant les guerres civiles entre Nord et Sud, les Lou Nuer ont souvent été pris entre deux feux. Persécutés par les rebelles du Sud, plusieurs milices Nuers ont prêté main forte à Khartoum. Voler le bétail de son voisin était un sport favori entre ethnies de cette région. En guise de représailles, cela se réglait par des ratonnades avec des lances et des bâtons. Mais depuis quelques années, des armes ont fait leur apparition. Elles proviendraient d’Ethiopie ou du démantèlement des groupes rebelles, conformément au processus de normalisation issu des accords de paix de 2005. Au total, les opérations de ratissage entre les communautés ont fait en 2011 plus de 1.100 morts et forcé plus de 65.000 personnes à quitter leur village. Au mois d’août dernier, on a recensé 600 personnes tuées et quelques 985 blessés lors d’une attaque de Murlé contre des villages Lou Nuer. Mais le cycle de violences de ces trois derniers mois est inédit. 6.000 combattants Lou Nuer ont déferlé sur les villages Murlé, dans la localité de Pibor, pour une expédition punitive faisant 3.000 morts, selon les autorités locales. La modernité de leurs équipements et leurs armes ont surpris les observateurs de l’ONU. Les combattants étaient dotés d’uniforme de l’Armée Populaire pour la Libération du Soudan (APLS), de Kalachnikov et lance-roquettes. Des militaires de l’ethnie des Lou Nuer ont donc participé au massacre avant de regagner tranquillement leurs unités.

A.Z


17/03/1962 - 17/03/2012

50 ans Joyeux Anniversaire Meiway !

ORGANISATION


Invité mois

MARYSE RAYMONDE M’BO AKO

« DU RêVE A LA RéALITé » MARYSE FASHIONS, LES BIJOUX ET ACCESSOIRES DE MODE DANS LA HAUTE SPHèRE DE LA MODE ET DU SHOW BIZ AMERICAIN. Diasporas-News : Quelle est votre histoire et comment pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Maryse Raymonde M’BO AKO (Maye) : Je vous remercie,

A

l’occasion de la journée mondiale consacrée à la femme Diasporasnews a décidé d’aller à la rencontre de certaines femmes qui de par leur travail et engagement contribuent à la promotion de la femme dans le monde . Notre attention a été singulièrement attirée par une dame qui a réussi à hisser les bijoux et accessoires de haute couture dans la classe des géants de la mode et du showbiz Américain. Elle se nomme Maryse Raymonde M’BO AKO. Arrivée aux Etats-Unis d’Amérique dans les années 92-93, MARYSE , communément connue sous le nom de Maye ( Ça m’appartient en Langue ATTIE de Côte d’Ivoire ) s’inscrit à L’internationale Académie de Design à Tampa dans l’état de Floride en spécialité FASHION Design. Un stage de formation s’en suivra avec Erwin Pearl, créateur de bijoux à New York et à Atlanta, ou elle apprendra le métier dans toutes ces formes. Après s’être spécialisée, MAYE décide de s’installer à son propre compte et crée son entreprise , MAYE FOR MARYSE FASHION AND ACCESSORIES ou « MAYE » sera sa marque de prestige ,se concentrant sur les bijoux et accessoires de mode en général . Voici l’entretien qu’elle a accordé à Diasporas-News pour le plaisir de nos lecteurs ! 18 Diasporas News

je suis créatrice d’accessoires de mode. Originaire de la Côte d’Ivoire je réside depuis près de vingt ans aux Etats-Unis d’Amérique précisément à ATLANTA. Les bijoux et accessoires dans la culture Akan jouent un rôle majeur dans la beauté de la femme. Moi j’ai eu cette passion des bijoux depuis mon jeune âge. Aujourd’hui je suis arrivée à réaliser mon ambition grâce un travail assidu et de la détermination. En collaboration avec un ami styliste de renom résidant à New-York je me suis engagée à participer aux semaines de mode américaine : New York Fashion Week et New York Africain Fashion Week et depuis ce jour je ne me suis plus arrêtée.

D-N : Etes-vous satisfaite d’avoir réalisé votre rêve ? Maye : Absolument ! Je dirais oui, mais la

satisfaction se trouve dans le faite de faire ce que l’on aime dans la vie, avec persévérance et consistance; il est impossible que l’on ne puisse pas arriver au résultat et à l’objectif qu’on veut atteindre. Tout en restant humble (comme ma mère me le répète tous les jours) soi-même et continuer de travailler. Le monde de la mode est très demandant, la création et l’unicité de chacun des créateurs que nous sommes, est ce qui fait notre succès. Donc travail, travail… l’artiste ne s’arrête jamais de créer.

repose mon inspiration tout en gardant une touche moderne et éthique de mode internationale. « Le large, le gros » est la tendance des bijoux sur la scène de la mode en ce moment. Ce qui concorde parfaitement avec l’héritage et le style de notre culture Africaine. Nous nous sommes engagés sur cette voie en restant très mode avec une touche de classe. Ce qui n’exclue pas que notre collection comprend des éléments pour tous les goûts : des bijoux plus petits en or par exemple. Il faut de tout pour faire un monde. Notre travail est de satisfaire chacune de ces belles femmes pour lesquelles nous avons opté de nous lancer dans cet arène. Nos pièces sont uniques. Ce qui m’encourage le plus c’est l’appréciation du produit Maye pas seulement aux Etats Unis mais aussi dans le reste du monde. Merci à tous et à mon créateur... Nos clients sont diversifiés. Aux états-unis en particulier, j’évolue dans le milieu de célébrités (show télévisés, stars de cinéma, chanteurs etc).Nous avons parés de nos accessoires Dondria, chanteuse de R&B, les sœurs Mary-Mary, Y’anna Crawley, Jessica Reedy des chanteuses de gospel par exemple… Avec la collaboration de J.Bolin Styliste des stars, Nicole Haris Parker, actrice. Pour les shows télévisés comme le Monique show, le Lexi show. Avec la chaine Américaine BET..., le concours Américaine de Gospel, Sunday Best avec Kirk Franklin et le Dove Awards. Ce qui nous fait le plus plaisir c’est notre dernière collaboration avec James Fortune star du Gospel américain et son épouse Cheryl. Si je peux arrêter sur ce ! Que de bénédictions…

D-N : On peut donc dire que MARYSE FASHION se porte bien ? Maye : Nous sommes au travail et le

plus important est de faire ce qu’on aime et de persévérer. Nos articles sont « design » pour chaque occasion et clientes en particulier selon leur demande. Soyez tranquilles mesdames, personne d’autre n’aura le même accessoire que Maye aura créé spécialement pour vous. Une ligne unique, pour femme élégante et stylée !

D-N : Sur quoi travaillezvous et qui sont vos clients : Le 08 mars est la Maye : Je produis des bijoux et acces- D-N journée internationale désoires de mode haute couture à base de différents matériaux.qui s’adaptent à tous styles diée à la femme , qu’attenet à tout genre. Ma culture de femme Africaine dez-vous de cette journée ? et Akan en particulier est un appui sur lequel


Maye :

Une journée honorifique, journée sacrée. Selon moi c’est quelque chose d’une grande importance. Je crois que c’est une manière de montrer au monde que nous, les femmes existons et mettre l’accent sur notre importance dans la société humaine. Ne dit-on pas que « derrière un grand homme il y a une grande dame » la femme. Je dirai que dernière le monde il y a les femmes. Celles autour de qui tout tourne, qui supportent tout dans un foyer, c’est donc normal qu’elles soient honorées et célébrées mondialement une fois au moins.

D-N : Que pensez-vous de la violence sous toutes ses formes faites aux femmes ? Maye : Moi je dis Non, No, No, No à la violence sous toutes ses formes. Et je bannis de mon existence et de mon langage toute violence à l’encontre des femmes. Selon mes origines Ivoirienne et mon héritage Akan, la femme est le centre de sa famille et de son foyer. Elle est signe de création après Dieu également. Donc très précieuse à Dieu et à la communauté. Il existe dans ces sociétés ce qu’on appelle «matriarcat », qui trace la descendance de tout être de Dieu et de sa mère. Alors, allez - y comprendre quelque chose à ces hommes ou ces sociétés traditionnelles et même modernes qui bafouent les droits naturels voir la dignité de la femme, à la «rouler dans la boue » ou lui faire subir toutes sortes d’humiliations . Malédiction à celui qui porte main sur sa mère. On n’a pas besoin d’être africain pour le savoir. La loi de la nature s’applique à tout être vivant sur notre planète. Aux Etats Unis, la femme est d’une telle importance que la loi américaine la protège et la traite avec égalité et il n’y a pas de différence avec le sexe opposé. Pouvons-nous suivre cet exemple ? Un autre débat à ouvrir.

D-N : En tant que femme qu’est- ce que vous n’aimeriez pas qu’on vous fasse ? Maye : Je n’aimerais pas que mon

homme me marche « dessus » ou être traitée comme une « moins que rien » parce que je suis qualifiée de « sexe faible » Qualification que je n’adore certainement pas. En couple, en partenariat ou à quelque niveau que ce soit, le respect mutuel et la considération doivent primer. Certain diront que mon attitude ici met en exergue le fait que tout tourne autour de la femme. Est-elle le « centre de la terre » ? Je dis : « pourquoi pas » ? Réalité oblige.

D-N : Que pensez-vous de l’émancipation de la femme et de l’entreprenariat au féminin à ce millénium ?

Maye :

La femme était au commencement de l’histoire et est l’avenir de ce monde. Elle est présente dans toutes les activités. La femme à l’instinct naturel de se lever très tôt le matin pour aller vendre, vaquer à ses occupations pour subvenir aux besoins de son foyer et de sa famille... Les femmes Africaines, selon moi, sont entreprenantes de naissance et de culture.. Il faudrait seulement que leurs actions soient soutenues et encouragées, elles jouent un rôle important dans le développement de notre belle Afrique. Je me souviens que ma grandmère a été l’une des premières femmes entreprenante et à avoir eu un magasin de pagne au marché de Treichville (Abidjan). Il y a donc cette image de femmes entrepreneuses qui montrent leur détermination et leur capacité de réaliser quelque chose à tous les niveaux . Une chose est de savoir ce qu’on veut faire et être encouragé pour y arriver. Il faut mettre les structures en place, localement, pour une aide mieux organisée .Mais aujourd’hui, nous, femme sommes à la tête de tout et dans tous les secteurs. Je ne commencerais même pas à citer des exemples. La liste sera tellement longue… on ne finira jamais.

D-N : Quel est le message que vous pouvez laisser aux femmes du monde entier qui vont vous lire ? Maye : Je voudrais humblement inciter les femmes surtout de la Diaspora à se concentrer et ne pas abandonner leurs rêves, leurs ambitions. Avec beaucoup de détermination et de courage il n’est pas impossible de ne pas réussir nos projets, et impossible n’est pas FEMME ! Il faut travailler ensemble, en union, main dans la main, pour être plus fortes avec un esprit de solidarité dans toutes nos entreprises. Je tire mon chapeau à toutes ces femmes entreprenantes, rurales, modernes, … à travers le monde. L’AFRIQUE – LE MONDE A BESOIN ET COMPTE SUR NOUS .Nous somme le cœur de l’humanité et nous savons toutes le faire valoir. Vive la femme !

D-N : Êtes-vous un cœur à prendre ? Maye : Rires…. Non, Pas du tout …Je suis

aux enchères ou quoi ?

D-N : Avez-vous des projets pour l’Afrique ? Maye : Oui je me prépare pour la pré-

sentation de nos produits en Afrique. Charité bien ordonnée commençant par soi-même, dans un premier temps, à Abidjan ma capitale adorée. Ensuite d’autres pays d’Afrique et d ’Europe. Mais la communication sera faite

Dondria Artist Americaine de R&B en bijoux MAYE, STYLE par J.Bolin

en temps opportun. Nous sommes au travail et ça sera donc très bientôt. Nous prenons notre temps vu notre amour pour un travail professionnaliste et une bonne organisation.

D-N : Au terme de cet entretien quel est votre dernier message ? Maye : Je voudrais remercier la direction

et l’équipe de Diasporas-news pour ce que vous faites pour la diaspora Africaine dans le monde. Votre travail contribue aussi à la promotion de la femme, parce que vous révélez tout haut au monde entier ce que nous faisons tout bas. Prospérité, bonheur et succès à l’ occasion de cette journée mondiale de la femme à toutes les femmes de votre équipe. Merci de votre travail d’expertes qui fait vivre pleinement ce Magazine. Entretien réalisé RENE KOUAME (Italie). * Photos par Markiss Moseley pour Envisions Photography * Maquillage par Tamysha Tyson

Pour se procurer les produits Maye For Maryse, contactez- nous sur Facebook : Maye For Maryse Fashions and Accessories *All rights reserved* Et aussi sur notre site : www.mayeformaryse.com

19 Diasporas News


Invité Rencontre moisavec

THADEE NAWROCKI Directeur Général France de Brussels Airlines

Entré à la Sabena en 1996, il a servi successivement à Lyon, Bordeaux et Paris jusqu’à la faillite de cette grande compagnie aérienne belge en 2001. Depuis lors, Thadée NAWROCKI a vite intégré la petite équipe en charge de travailler sur un nouveau projet de compagnie aérienne qui se fait appeler Brussels Airlines, il y a une dizaine d’années. Pur produit du transport aérien, il est aujourd’hui le directeur général France de Brussels Airlines, la première compagnie aérienne belge née en 2002 sur les cendres de la Sabena.

Diasporas-News : Brussels Airlines naît sur les cendres de la Sabena connue pour son professionnalisme dans le monde entier notamment en Afrique. Selon vous, comment expliquer la disparition inattendue de cette grande compagnie aérienne belge de 80 ans d’expérience dont de nombreux Africains se souviennent au profit d’une nouvelle compagnie aérienne ? Thadée NAWROCKI :

Il faut replacer la disparition de Sabena dans le contexte de l’époque. La situation économique des années 2000-2001 avait eu un impact 20 Diasporas News

très négatif sur l’activité de nombreuses compagnies aériennes. Les évènements tragiques du 11 septembre 2001 ont malheureusement précipité la faillite de certaines d’entre elles dont la Sabena. Immédiatement après la disparition de cette entreprise, un certain nombre d’acteurs économiques belges se sont mobilisés autour du projet de recréer une compagnie aérienne à vocation européenne, à savoir relier Bruxelles aux principales capitales économiques et institutionnelles en Europe. Cependant avec la disparition des compagnies aériennes telles que Sabena, Swissair et Air Afrique, force était de constater que disparaissait une importante capacité de/ vers le continent africain. La diaspora africaine a donc rapidement exprimé le souhait d’avoir à nouveau accès à des offres alternatives pour se rendre au pays. Après une solide

évaluation, nous avons décidé courant 2002 d’intégrer 2 Airbus 330 à notre flotte et développer ainsi un réseau de destinations africaines. Depuis cette date, notre flotte et notre réseau long-courrier à considérablement augmenté car nous proposons 21 destinations sur le continent africain. Depuis juillet 2010, nous aurons ainsi été en mesure de rajouter 5 destinations à notre réseau : Cotonou, Lomé, Ouagadougou, Accra et Bamako. Nous avons aujourd’hui (NDLR, jeudi 12 janvier 2012) le plaisir d’annoncer l’arrivée de 2 Airbus 330 supplémentaires qui permettront de consolider le réseau existant en rajoutant des fréquences sur plusieurs destinations.

D-N : Etes-vous satisfait de vos résultats financiers sur l’année 2011 ?


T.N : Commercialement,

2011 aura été marquée par une forte augmentation du nombre de passagers transportés et de notre chiffre d’affaires. Le développement de notre réseau africain et de notre activité au départ de la France auront bien sûr pesé positivement sur ces résultats. Les résultats financiers consolidés pour 2011 ne sont pas encore connus mais ils seront malheureusement pénalisés par le coût extrêmement élevé du kérosène. Les crises survenues dans certains pays africains, nous auront bien évidemment aussi impactés. Le transport aérien est un secteur d’activité particulièrement sensible aux facteurs extérieurs, qu’ils soient économiques, sanitaires ou géopolitiques. Dans un contexte économique incertain nous gardons donc une attention particulière au contrôle de nos coûts. Nous restons cependant dans une démarche volontariste et puisqu’une page de 10 ans se tourne sur l’histoire de notre jeune compagnie, nous préparons dès aujourd’hui notre avenir en confirmant un programme d’investissement important. L’arrivée de 2 Airbus 330 supplémentaires dans notre flotte, nous permettra d’étendre et de consolider notre réseau. Nous allons ainsi ouvrir une ligne quotidienne vers New York dès le 1er Juin. Cette ouverture n’est d’ailleurs pas dénuée de considération africaine car la demande de déplacement entre ces 2 continents est en constante augmentation. Nous allons aussi consolider notre réseau existant vers l’Afrique. A partir du mois d’avril, nous offrirons ainsi un vol quotidien vers Abidjan. Après la crise que nous avons connue en Côte d’Ivoire, cela confirme notre confiance et notre optimisme sur les efforts de reconstruction et de relance entrepris par ce pays. L’Afrique centrale bénéficiera aussi de cette augmentation de capacité avec une augmentation conséquente de fréquence vers le Cameroun (Douala/Yaoundé) et plus de capacité de sièges vers Kinshasa. Enfin Nairobi et Bujumbura se verront rajouter une fréquence supplémentaire.

D-N : A en croire, ce sont là, les avantages pour les clients qui choisissent Brussels Airlines ?

sièges en classes Affaires et Economique sur notre réseau long-courrier. Nos passagers bénéficieront ainsi des toutes dernières avancées technologiques en matière de confort et de divertissement à bord. En classe Affaires, de tous nouveaux sièges lits seront ainsi installés. Nos tous nouveaux sièges en classe économique, plus fins et plus confortables se verront ainsi dotés d’un espacement et d’une inclinaison améliorée. Chaque siège sera équipé d’un écran individuel avec plus 100 heures de film et de programmes de divertissement disponibles. Ce tout nouvel écran bénéficie entre autre du confort d’utilisation des meilleures tablettes tactiles aujourd’hui sur le marché. La compagnie franchit donc un cap important. Le premier avion équipé sera disponible au printemps et le reste de la flotte sera équipée pour décembre prochain. Nous offrirons ainsi le meilleur produit à bord proposé par une compagnie entre l’Europe et l’Afrique..

D-N : Quelles sont vos perspectives et quels sont les enjeux du marché français dont vous êtes le premier responsable ? T.N : Le trafic passager entre la France et

l’Afrique est un des moteurs de notre compagnie. Il est par ailleurs en croissance constante sur les dernières années. Nos 2 fréquences quotidiennes entre Paris/CDG et Bruxelles contribuent à ce succès et afin de proposer le plus d’options possibles à nos passagers, nous leur offrons depuis quelques mois la possibilité de partir du centre de Paris grâce à un accord de partenariat avec Thalys ; ceci leur permet de rejoindre directement l’aéroport de Bruxelles en train à grande vitesse au départ de Paris Gare du Nord. Nous n’oublions pas non plus nos amis africains installés en Province …Brussels Airlines offre par exemple des vols au départ de Lyon, Toulouse, Marseille, régions où la diaspora africaine est importante.

T.N : Oui, le réseau est important et nous D-N : Le prix du billet est-il sommes dans une stratégie de développement. Pour preuve, l’ouverture en septembre dernier abordable pour vos clients ? de Bamako, répondant ainsi à la forte demande de la communauté malienne de France. Le service à bord est aussi un axe central de l’amélioration. Nous annonçons aujourd’hui un programme d’investissement de 30 millions d’euros pour le renouvellement complet de nos

T.N :

Les prix moyens des billets d’avion vers le continent africain ont baissé ces dernières années. Plus de compétition entraîne les prix vers le bas … tant mieux pour les passagers ! Même si le prix proposé aux clients est un critère important, notre

priorité reste d’offrir le meilleur rapport Qualité/ Prix. Assurer un service optimal, des facilités de transit, une bonne ponctualité, une prise en charge efficace des bagages et une présence de nos équipes sur l’ensemble de nos destinations font aussi partie des critères de choix de nos passagers. Nous ne souhaitons pas dégrader la qualité de notre produit dans le seul but de pouvoir proposer les tarifs les plus bas. Nous assumons ce choix, et si je me base sur nos résultats, cette approche est appréciée par nos clients. A titre d’exemple, je citerais la mise en place depuis l’été dernier du service de pré-enregistrement à Paris CDG. Ce nouveau service a été mis en place suite aux remarques de nos clients réguliers qui comme vous le savez voyagent très chargés et qui considèrent souvent l’enregistrement comme un moment de stress. Nous offrons donc la possibilité aux passagers qui le souhaitent de procéder à leur enregistrement la veille de leur départ entre 19h et 21h. Ces passagers bénéficient d’une franchise bagages étendue avec 9 kilos supplémentaires offerts. Au final, ce service est très apprécié par nos passagers, ce qui démontre bien qu’avec un tarif compétitif et une bonne offre de services, vous répondez parfaitement aux attentes des voyageurs.

D-N : Connaissez-vous le magazine Diasporas News ? Si oui, qu’en pensez-vous ? T.N :

Je connais Diasporas-News depuis son lancement et j’apprécie particulièrement ce magazine. C’est un support merveilleux pour lequel j’ai une affection particulière. Je me souviens par ailleurs de la première fois où Coura (NDLR, l’assistante du directeur général) est venue me voir avec le projet de lancement du premier magazine gratuit en faveur de la communauté africaine car j’ai trouvé que c’était un beau challenge. L’équipe de Diasporas News est dynamique et très à l’écoute, c’est tout naturellement que nous essayons de leur apporter notre soutien. Faustin Dali 21 Diasporas News


Médias - Par Richard JOFFO

L’émission BAMAKO sur SEINE prend ses quartiers au MASSAÏ MARA

Richad Joffo

La désormais très populaire émission BAMAKO SUR SEINE, diffusée tous les mois sur l’ORTM (Télévision nationale du Mali), s’installe dans l’un des plus beaux restaurants africains de la capitale française.

L

e fameux talk-show des Maliens de Paris et de France remporte un succès qui se confirme au fil des mois auprès du public Malien. L’équipe de l’émission reçoit des centaines de mails à chaque diffusion et les demandes pour assister au tournage affluent. Cette émission répond à un vrai besoin du public, savoir comment la famille, les amis de la Diaspora vivent en France et aussi, quel regard ils portent sur le bled, le pays d’origine. Les thèmes traités sont variés. Mariages mixtes, éducation des enfants, habitudes de la jeunesse, vie artistique ou culturelle, tels sont quelques exemples des sujets abordés par l’équipe de l’émission. Les nombreux courriers reçus poussent aussi les responsables de Bamako Sur Seine à aborder des sujets tels que la vie associative, les rapports mère/fille, etc.

Il fallait voir plus grand !

Devant l’augmentation des demandes pour assister au tournage il fallait trouver un lieu plus spacieux pour accueillir le tournage. L’équipe de l’émission s’est donc tournée vers le Massaï Mara, l’un des plus beaux restaurants africains de la capitale. Ce lieu est d’ailleurs autant un espace culturel qu’un restaurant. C’est ce qu’a voulu faire Alice Abeng, la patronne qui y organise chaque semaine des soirées musicales, mais aussi des défilés de mode, des dédicaces de livres, etc.

La patronne, Alice Abeng, fait aussi le service !

Ce lieu est aussi une galerie d’art puisque tous les mois, une nouvelle exposition y est installée comme nous le voyons sur la photo. C’est Léa Randria qui s’occupe de la programmation artistique et culturelle, faisant de ce lieu un espace de rencontre et de partage fréquenté autant par les européens que les africains. Outre le Yassa, le Ndole et le poisson braisé, les nourritures de l’esprit rivalisent donc avec les nourritures terrestres. C’est donc tout naturellement que l’équipe de l’émission s’est installée dans le restaurant en bousculant un peu l’ordonnancement des lieux.

Le restaurant transformé en plateau TV !

L’ambiance est souvent à la musique dans le restaurant.

Massaï Mara : 66, rue Armand Carrel, 75019 Paris (M° Jaurès) Richard JOFFO Auteur, journaliste, producteur et réalisateur télé, Richard Joffo est le créateur de l’Académie Audiovisuelle qui forme les animateurs et concepteurs de programmes de demain. Il est également expert en médias et en communication.

22 Diasporas News



Culture

Omar SY, symbole d’un métissage réussi

S

elon l’historien Pierre Nora « un objet devient lieu de mémoire quand il échappe à l’oubli » loin d’être un objet, il est devenu en un clic une référence, un modèle, un repère et même une fierté collective revendiquée par des millions d’africains dissimulés partout dans le monde. Histoire d’une couleur longtemps méprisée, frappée par un douloureux passé qui n’échappe pas à sa mémoire. Aujourd’hui la couleur a éclaté en laissant ses impacts sublimer le théâtre du châtelet à Paris, qui regorgeait d’imminentes personnalités du monde cinématographique lors de la 37é cérémonie des césars. Il a dit simplement « qu’être nominé dans cette catégorie à côté de grands noms comme Jean Dujardin c’est déjà un César pour moi ». Omar SY c’est bien de lui qu’il s’agit, est plus connu par son seul prénom, pour être la moitié du duo comique Omar et Fred. Révèlé au petit d’écran par Canal+, Omar comme bon nombre d’humoristes débute sur radio Nova en compagnie de Jamel Debbouze par ailleurs son ami d’enfance. Sa rencontre avec Fred sur cette même chaine va donner un coup d’accélérateur à sa carrière. Ensemble ils suivent Jamel sur la chaine cryptée dans l’émission le cinéma de Jamel avant de créer leur émission « visiophon » qui subira quelque temps plus tard une mutation pour devenir « SAV » Le SAV des émissions est devenu incontournable. Il est fait de petits sketches d’une durée totale de 2 ou 3 minutes programmées tous les soirs au cours du Grand Journal de Canal+ en clair présenté par son charismatique animateur Michel Denisot. Parallèlement à sa carrière d’humoriste et de d’acteur de cinéma, ce jeune capricorne né le 20 janvier 1978 à Trappe dans les Yvelines et marié à Hélène le 5 Juillet 2007 dans la petite ville de Tremblay –sur-Mauldre dans les Yvelines a eu une enfance des plus ordinaires dans une banlieue appelé « Trappes » ce lieu où il a égrainé le chapelet de sa vie en compagnies de célébrissimes personnages cité par Melissa Theuriau dans son documentaire « l’entrée des Trappistes ». Elle revient sur l’enfance de Omar Sy, Jamel Debbouze et Nicolas Anelka. « Nous étions les recalés, les enfants de la honte » des mots bien choisis par Jamel pour décrire le regard de la société sur leurs existences dans cette banlieue. Issu d’une famille modeste Omar Sy a eu une éducation des plus métissé fait d’un alliage de culture basée sur des valeurs de respect, de cohésion familiale, fondement sacré de la société africaine. Valeur néé d’un père d’origine sénégalaise et d’une mère mauritanienne. « Depuis trois ans, je les emmene régulièrement au Sénégal et en Mauritanie mes enfants, je veux qu’ils s’approprient des odeurs, des images et qu’ils se rendent bien compte du chemin parcouru par leur grand –parents ». Le côté occidental de son éducation nait de l’influence culturelle des banlieues remplies de violences et de courage a permis à Omar Sy de se forger un mental de gagneur qui s’est traduit au soir du vendredi 24 février lors de la remise des César dans la catégorie du meilleur acteur pour le film Les Intouchables écrit et réalisé par Olivier Nakache et Eric Toledano catégorie qu’ils remportent avec dextérité. Derrière ce sourire généreux Omar sy est un père de famille profondément amoureux de celle qui lui a donné ses quatre merveilleux enfants. « J’essaie de rester séduisant, marrant, d’être toujours dans le coup, 24 Diasporas News

la vie sans elle me fait peur. Je veux devenir un vieux papy avec elle » Confia-t-il le mois dernier à paris lors de la remise à l’acteur du prix lumière décerné par la presse étrangère. Attache à sa mère Diarratou Sy qu’il considère à juste titre comme étant l’autre femme de sa vie, Omar a su développé au fil du temps une amitié hors pair avec sa génitrice. « La décevoir était inimaginable pour moi et mes sept frères et sœurs. » « Je lui disais que je ne voulais pas aller le chercher au commissariat, qu’il ne devait par faire des conneries. Il était intelligent et ça marche. » a-t –elle confié à la journaliste Mélissa Theuriau. Pour revenir au sacre d’Omar, le film « Les Intouchables » avec plus de 19 130 228 comme total d’entrées du coup devient l’un des plus grand succès au box-office français. Avec cette entrée fulgurante dans le cercle fermé des « César », Omar Sy rentre inéluctablement dans la peau d’une icône, l’icône d’une jeunesse africaine et française en manque de repère. Cependant il reste égal à lui-même et la tête sur les épaules. Ce succès, il le doit notamment à sa ténacité, sa volonté de surmonter sa peur née d’une couleur, d’une origine et un continent. Cette consécration il la doit aussi à toute la France qui raffole de son rire devenu sans nul doute sa signature. « Je suis né avec l’envie de rire, l’humour ça m’a permis d’approcher les gens ». Aujourd’hui, il rêve un cinéma aux couleurs métissées, refusant d’être le noir à la mode. Omar Sy reste discret et savoure sa distinction avec sobriété en compagnie de sa femme Hélène et ses quatre enfants. Jean-Luc Moro


La Bank of Africa et l’IPSAA-ESDAC :

Un partenariat exemplaire au profit de la mobilité des études en France

La convention de partenariat signée en Janvier 2012 entre la Bank of Africa et le groupe de formation IPSAA ESDAC va changer bien des choses pour les étudiants et futurs étudiants étrangers en France. Alors que l’on connait bien les freins à l’engagement des études, ce partenariat a pour but de faciliter et d’accompagner les études en France. Grace à la très forte présence de la BOA en Afrique et sa récente implantation en France, les futurs étudiants pourront avoir accès dans leur pays d’origine à des prêts pour financer leurs études en France, à des transfert d’argent permanents et très peu couteux entre leur pays d’origine et la France, à une assurance rapatriement, à l’ouverture immédiate d’un compte bancaire en France et en Afrique. De son coté, l’IPSAA ESDAC, établissement leader en enseignement supérieur implanté à Aix en Provence, spécialisé dans les arts appliqués, le design, la communication et les métiers de l’internet s’engage à étudier avec rapidité toute candidature qui lui parviendra et à accepter les systèmes de paiement de la BOA en vu de faciliter et cautionner l’inscription de ses futurs étudiants depuis leur pays d’origine. L’IPSAA ESDAC, en acceptant le paiement échelonné des études permettra aux familles d’avoir un budget adapté, sans mauvaises surprises. Toutes les données montrent en effet que le niveau scolaire souvent élevé des candidats africains à l’enseignement supérieur français butte sur des questions de confiance financière pour finaliser les inscriptions et les échanges d’informations. La BOA, avec son réseau bancaire étendu en Afrique, va donner tous les atouts d’une grande banque africaine implantée en France ; avec son expertise précise, elle veut désormais développer ses services aux étudiants dont le capital intellectuel est un futur atout de développement. L’IPSAA ESDAC, établissement spécialisée post bac dans les domaines de la créativité artistique, de toutes les formes de design, de l’architecture intérieure, forme à des métiers en demande professionnelle forte, et assure un suivi pédagogique permanent de ses étudiants. Le partenariat, engagé pour le long terme, est là pour donner un message fort : les étudiants et futurs étudiants trouveront dans les deux institutions l’écoute et le professionnalisme dont ils ont besoin ; les solutions les plus rapides et les plus appropriées à leurs besoins de formation et de financement.

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Culture

Une exposition « hommage à l’Afrique » au Bureau culturel Saoudien à Paris

L

e célèbre sculpteur espagnol connu sous le nom d’ABELARDO en partenariat avec le ministère de l’enseignement supérieur Saoudien et BS art GALERI, fait honneur à l’Afrique dans son exposition au sein du bureau culturel saoudien : une exposition qui a commencé le 12 janvier et qui s’est clôturé le 03mars 2012 à paris. « Toute chose à son origine, sa source, son enclos intime dans le tréfonds de chacun de nous, et dans la demeure incommensurable et secrète où se forge et surgit l’apparent, où nait et vit la pensée… », extrait des commentaires de Federico Mayor sur les œuvres d’ABELARDO. Des masques en bronze, des lances croisées en acier, du fer oxydé érigé en monument de l’eau, laisse transparaitre l’eau qui coule …, un travail artistique sophistiqué. Trois salles abritent ses œuvres d’art, rangés par ordre, un message, une histoire se lisent en les regardant. Déjà, dès l’entrée du bureau culturel Saoudien on est accueilli par deux, trois, des sculptes gigantesque, du monumental miniaturisé exprès pour l’exposition, lit-on sur les légendes. Le fer est utilisé comme matériau principal afin d’édifier la base des formes et de leurs ombres, des structures et de leurs cavités, bien que le bois et l’acier prennent part également à cette nouvelle symbiose créative, et bien entendu la terre, élément naturel qui complète tout en la rehaussant l’œuvre la plus importante dédiée à Atapuerca : « la grande Dolona », les origines de l’homme : de l’Afrique à Atapuerca

L’hommage à l’Afrique. Toute une décennie, de 1986 à 1996, le sculpteur espagnol est

préoccupé par l’Afrique : l’art africain... Pour lui, l’utilisation du masque africain caractérise une autre étape. Il veut saisir le naturalisme primitif, ce qui lui permet de ressortir l’enracinement tribal de certaines cultures. A travers ses œuvres, l’artiste obtient la mise en valeur de la matière employée et grâce à la forme appréhendée des éléments primitifs, une signification autonome.Si, au commencement du 20ème siècle, Picasso fut l’un des premiers à s’inspirer de l’art primitif et de l’art nègre comme exploration intellectuelle à travers les figures, les volumes et les formes, c’est Braque, Delaunay, Juan gris ou léger qui, dépassant ces notions, s’impose au cours du 20ème siècle avec des tendances dérivées du cubisme, cumul des idées nouvelles symbolisé par l’école de Paris dont les interrogations et postulats débouchent toujours sur des voies différentes. « Pour nous, le primitivisme, synonyme d’art africain et océanique, est l’expression la plus directe de ce qu’on a appelé « l’art nègre ». Ce rapprochement a été corrigé à partir de 1906 alors que le goût commença à évoluer » Souligne, Tania Fernandez de Toledo, l’épouse du sculpteur et spécialiste en objet d’art.

Abelardo et la culture Saoudienne.

Pour inauguré ses nouveaux locaux, le bureau culturel Saoudien sous les auspices du ministère de l’enseignement supérieur de leur pays, cherche un artiste de renommé international. Ils sont intéressés par l’œuvre de l’artiste espagnol, un feeling. Abelardo Espejo Tramblin, répond l’invitation avec un thème sur le masque africain.

Portait du sculpteur. Né

en 1947 à Jaen en Espagne, ABELARDO Espejo Tramblin, est plus connu en Espagne sous le nom d’ABELARDO. Il est basé entre l’Espagne et la France. Il fit des études d’Ingénieur Industriel et s’initie à la sculpture vers la fin des années 70 pour ne plus le quitter. Son travail lui vaut de nombreux prix et médailles (médaille de la Ville de Huesca, médaille de la Ville de Calahorra, le prix Jacinto Higueras, le prix Hidalgo de Cabiedes…). Il contribua, ainsi, à l’Exposition Universelle de Séville en 1992 au travers de ses sculptures monumentales qui le caractérise. Il sera, également, désigné par la Commission Européenne de Bruxelles pour la réalisation d’une sculpture, « La Nouvelle Europe ». Sa sculpture « Liberté » intégrera la collection de l’UNESCO en 1993. Il honorera plusieurs commandes du Gouvernement Espagnol : projets de grandes dimensions pour les routes et architectures urbaines pour différentes provinces d’Espagne (Almeria, Grenade, Séville, etc…). Une de ses dernières réalisations : « Le Pont des Cultures » (en acier inox de 33 x 68m) pour la ville de Zaragoza 2008, fut réalisée sous le patronage de l’UNESCO. Il participe à de nombreux événements tels que la FIAC, et à des expositions à travers toute l’Espagne mais aussi en Europe (Paris, Londres, Vienne, Salzburg, Klagenfurt, Yémen). Son travail est également reconnu hors des frontières européennes. Actuellement, il prépare plusieurs projets pour le Koweït, la Chine et Oman. Pour 2012, il prépare une exposition à Porto (Portugal) pour la Fundaçao Serralves et Studio Pulchri à La Haye. Il inaugurera dans un proche avenir une sculpture monumentale pour la ville de Madrid. La Galerie présentera également la sculpture « Abstraction » en fer peint rouge qui fut présentée lors de l’exposition universelle de Séville en 1992 et « Liberté », une sculpture majeure en bronze massif qui a été intégrée à la collection de l’UNESCO en 1993. Landry Rukingamubiri

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Société

Manifeste pour la régularisation des femmes sans-papiers

Cécile DIMOUAMOUA

Femmes sans-papiers ! Vous vivez en France ! Vous avez des droits ! Qui sont ces femmes sans-papiers en 2012 ? Certaines sont arrivées en France pour rejoindre leur famille, pour se faire soigner ou avec une formation, pour travailler; d’autres ont fui des menaces, des violences, un mariage forcé, la guerre dans les pays d’origine et ont demandé l’asile politique en France. Elles font le ménage, elles gardent les enfants, aident les personnes âgées ; ou travaillent dans les ateliers de confection et dans les restaurants et plus récemment ce sont les étudiantes en fin de droits. Elles sont surexploitées par les employeurs ; les emplois mal payés parfois non rémunérés ; en insécurité, avec de longues heures de travail, sans protection, sans respect du droit du travail, ni de l’hygiène. Entrées en France de manière régulière ou pas, avec ou sans visa, ce sont des femmes qui pour certaines d’entre elles, ont été titulaires de titres de séjours mais qui se retrouvent en situation irrégulière du fait d’un accident de parcours mais pour toutes, le traitement est le même !

Pourquoi un manifeste ? En ce jour de la célébration de la journée internationale de la Femme, l’association IJE rend hommage aux femmes en général mais plus encore à celles qui sont sans droits ni titre, qui vivent dans l’ombre. Dans le pays des droits de l’homme, il est inadmissible et inhumain que les femmes vivent dans la précarité, dans l’angoisse, dans la peur, dans la violence et dans l’espoir sans cesse déçu parce qu’elles sont en situation irrégulière. Manifeste pour la régularisation de toutes ces femmes célibataires, concubines, mariées, séparées, divorcées entrées régulièrement en France et qui y résident de manière continue et habituelle depuis plus de 5 ans et pour lesquelles un évènement dans leur vie privée (divorce, décès…) ou professionnelle (rupture de contrat…) a entraîné un changement de statut La France doit leur rendre leur dignité ;

l’accompagnement à l’intégration ne doit pas être réduite à la délivrance de prestations ponctuelles (bons, coupons alimentaires, hébergement d’urgence…).aujourd’hui les demandes de ces femmes dépassent le cadre de l’intervention sociale et de l’assistanat. La France doit régulariser ces femmes pour leur permettre d’occuper des emplois en rapport avec leurs compétences et dans les conditions humaines. Contrairement aux idées reçues les femmes immigrées n’arrivent pas en France en victimes pour profiter du système ; elles défient la société et le schéma traditionnel qui les caricaturent de profiteuses de prestations d’allocations familiales. Ces femmes COURAGEUSES travaillent et déclarent leurs impôts ; elles participent à l’économie de la France et de ce point de vue leur régularisation ne sera que justice ! Manifeste pour la liberté des femmes sans papiers Par crainte de contrôle de police, d’arrestation et d’expulsion, la femme sans-papier vit emprisonnée chez elle. La France lui a même retiré la liberté de choisir son statut social : Sans cesse dans les refus de séjour c’est le même motif « vous êtes célibataire sans charges de familles », il arrive même au préfet de leur reprocher d’être veuve ! Mais au nom de quoi doit on rappeler à ces femmes stériles ou veuves qui vivent déjà ces drames leur condition ? C’est précisément le cas de Madame M… que j’accompagne dans ses démarches de régularisation ; celle-ci est entrée en France en 2005 et s’est mariée à un ressortissant français en 2009.Alors qu’elle justifie d’une vie commune ancienne et supérieure à 5 ans, qu’elle justifie de l’absence d’enfant en raison des problèmes d’infertilité pour laquelle elle est soignée et qui nécessite la présence de son mari à ses côtés, la préfecture lui a notifié un refus de séjour assorti d’une obligation de quitter le territoire. Force est donc de constater que pour bénéficier d’une régularisation au titre d’une vie privée et familiale la France contraint les

femmes étrangères à une vie commune, au mariage ou à défaut à la naissance d’un enfant au grand mépris des violences conjugales qu’elles peuvent subir Les femmes sans-papiers exigent le respect des droits les plus fondamentaux : dignité, liberté, égalité, solidarité, et justice. Manifeste pour l’égalité devant la loi. Les femmes sans-papiers disent stop à l’arbitraire des préfectures! Les femmes étrangères sans papiers sont soumises à un ensemble de textes et de pratiques plus restrictifs émanant des préfectures C’est tout particulièrement dans les situations de violences conjugales que le pouvoir discrétionnaire des préfets joue en leur défaveur. La loi protège la femme contre le conjoint violent mais la femme étrangère est considérée différemment. A situation égale, le traitement des dossiers est différent d’une préfecture à l’autre ; Les obstacles sont d’abord d’ordre procédural : délais d’attente qui s’étalent sur plusieurs mois accroissant ainsi l’insécurité juridique. Puis, sur le fond, les refus assortis d’obligation de quitter le territoire se multiplient ; menottes au poignet, elles sont placées dans des centres de rétention puis reconduites dans leurs pays d’origine laissant leurs enfants. Si la France ne veut pas que ces enfants grandissent dans le déni de la citoyenneté alors il faut régulariser leurs mères. Femme sans-papiers, vis ici ton droit ! Cécile DIMOUAMOUA Présidente IJE Permanence d’accueil sur rendez –vous Maison des associations 12 ème 181 Avenue Daumesnil-75012 Paris Tel : 06 63 45 14 05 Mail contact@ije-asso.fr Site http://www ije-asso.fr

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Culture Courrier

par Brigitte yodé

Tablier bleu, bottes rouge vif

Chaque matin je la regarde son grand balai en main perchée sur ses belles bottes à hauts talons. Elle semble visiblement heureuse de faire son travail s’adonnant à cœur joie. Elle a toujours ce rire en causant avec les passants, plaisantant avec les uns, souriant aux autres. Gardienne d’immeuble, elle doit s’assurer de la propreté des 8 étages, vider les poubelles, laver le parquet, balayer la grande cour et l’entrée de l’immeuble tous les jours avant de monter les courriers des locataires.

S

a bonne humeur est contagieuse et je suis contente de ma nouvelle héroïne et non de cette ringarde de Marine Le Pen, qui quant à elle a perdu de sa superbe ces temps-ci à la télé à force de faire une campagne basée uniquement sur le racisme. Grâce au droit décrété aux femmes de pouvoir voter en 1945, aujourd’hui nous pouvons choisir. Nous allons ainsi pour de bon nous débarrasser du déprimant sarko-system qui nous ronge depuis des années pour dire oui au changement. Oui, nous venons de loin. Les femmes se sont toujours battues pour leur droit. En 1857 une manifestation d’ouvrières Américaines du textile est boycottée et la date du 8 mars devient une légende. Cette date est proposée en 1910 lors de la conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague mais c’est seulement à partir de 1917 avec la grève des femmes ouvrières de Saint-Pétersbourg que la tradition du 8 mars prend forme. En 1957, un siècle plus tard, le 8 mars devient la journée des femmes à New-York et finalement le 8 mars 1977 les Nations Unis officialisent la journée internationale des femmes.

riz et attend patiemment de le récolter. Cette autre qui vit en ville mais ne connait pas les joies de la citadine. Ma belle amie, Bintou, un enfant au dos, un fardeau sur la tête et cette belle bouche parée de dents blanches alignées correctement et ce regard franc de la femme émancipée consciente de sa condition. Oui, le bonheur est un choix. Mon cœur en ces moments va à l’endroit de cette sœur dans la rue. Peut-on parler de liberté lorsque l’on est obligé de troquer son corps contre 100 euro pour nourrir ses enfants ? Nous nous sommesnous battues pour rien. Avoir le choix est le signe essentiel de la liberté et la liberté s’exprime en ayant le choix de ne pas être une roue de secours dans aucune situation donnée. Restons libres et préservons le droit de nos principes car nous le valons bien. Si votre choix est basé sur la passion de la fièvre dans le lit, vous vous retrouverez avec un torchon qui vous descendra de votre piédestal de princesse et fera de vous une trainée. Évitez les abusifs, les alcooliques, les aventuriers, les accros, les bon à rien et surtout les menteurs compulsifs. Toute cette série d’hommes mène à la destruction car on finit bien par leur ressembler et au fil du temps l’on devient son propre ennemi à cause d’un mauvais choix. Protégez vos intérêts, votre santé et votre petit cœur à tout moment. La patience est un long chemin qui un jour débouchera sur de l’or. Sachez attendre le bon. Hommage à la sœur Whitney, une grande dame qui par amour est descendue a la poubelle. Que cela serve d’exemple aux novices. Je vous aime mes sœurs et sachez que grandir est de pouvoir dire non.

Avoir le choix est le signe essentiel de la liberté

C’est vrai, un seul jour ne suffit pas pour rendre hommages aux femmes mais ce jour est symbolique et tout le long de ce mois de mars nous allons fêter la femme et dire merci à la femme au foyer, à la femme à côté dans le lit, à la femme au boulot, à la femme mère, à la femme enfant, à celle qui élève seule les enfants et qui coure çà et là sur ses hauts talons pour satisfaire tout le monde. Cette femme qui quand elle rit avec son cœur l’on voit des perles dans ses yeux, celle qui pleure des fois d’avoir ri de rien et qui malgré le rire ne peut cacher la tristesse dans ses yeux. La femme qui pousse la poussette dans les rues et que personne ne remarque. Cette beauté cachée sous le voile du foulard du mal. Cette femme qui s’est battue et qui continue de se battre à ce jour pour gagner son pain et celui de la famille. Celle qui au village pile le mil, sème le

Les choses ont si bien changé que les hommes sont devenus des femmes et le frère se retourne sur lui-même dans le lit très tôt le matin alors que la femme s’apprête pour aller au travail. De nos jours c’est la femme qui porte le tablier bleu et avec cette touche qu’est la nôtre nous portons nos belles bottes de ce rouge vif et nous rions d’en être arrivées là. FABULEUZ DIVASAND ‘’Life is what you make of it’’


Gastronomie :

PINTADE GRILLEE SAUCE MOYO

Préparation 20 min / Cuisson 35 mn /Difficulté * / Pour 4 Personnes

***PREPARATION

***INGREDIENTS 1 Pintade de 1,5 kg Huile d’arachide Sel, poivre

Pour le nokos 2 gousses d’ail 1 cube de bouillon 3 piments oiseau 1 cuillerée à café de poivre noir en grains Pour la sauce moyo : 6 tomates 2 oignons 1 poivron vert 1 cube de bouillon 2 Cuillerées à soupe de moutarde 5 cl d’huile d’arachide Le jus d’un citron Sel, poivre

-Préparez le nokos : mixez l’ail, les piments oiseau, le poivre noir et les bouillons de cube. -Lavez, coupez la pintade en morceaux puis incisez-les en plusieurs endroits. Insérez du nokos dans chaque incision. Salez, poivrez et huilez un peu l’ensemble. -Allumez le four, mettez les morceaux de pintade à cuire 30 minutes. Terminez 5 minutes en position gril. -Pour la sauce moyo, épépinez les tomates. Coupezles en petits morceaux, ainsi que les oignons et les poivrons. Mélangez puis assaisonnez en ajoutant le cube de bouillon effrité, l’huile, la moutarde, le jus de citron et le sel. -Laissez marinez 15 minutes avant de servir. -Dressez la pintade sur un lit de sauce, accompagnez, de bananes plantains (Aloko) ou d’atiéké. Recette originaire d’Afrique de l’Ouest et principalement du Bénin et du Togo pour la sauce moyo. La sauce moyo accompagne souvent le poisson ou le poulet frit. Astuce / Cuisson: Vous pouvez aussi faire cuire cette

sauce 10 minutes à feu vif sans ajoutez d’eau en mélangeant bien puis servir chaude. Bon appétit Danielle EBENGOU

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HOROSCOPE Horoscope Par Marie - Jeanne Belier

balance

Taureaux

Scorpion

Sortez de votre solitude et évadez-vous du quotidien cela vous reboostera. Célibataires : ne portez pas de jugement hâtif sur votre partenaire. Prenez le temps de vous occuper de vous même et pas toujours des autres.

Vous êtes lunatique et vous ne mesurez pas vos paroles, cela peut vexer votre entourage et votre amoureux même s’il sait faire preuve de compréhension. Vous avez envie de sortir un peu des sentiers battus ! Quelques problèmes de migraine.

Gémeau

Vous vous montrez solitaire ce mois-ci, faites un effort pour sortir de votre mutisme avant que votre entourage vous boude !! Le charme est votre atout majeur et vous faites preuve d’originalité. Un peu de fatigue nécessite de faire un bilan.

Cancer

Le succès et l’amour sont au rendez- vous. Votre charme opère et cela vous permet de mettre tous les atouts de votre côté. Vos projets avancent de façon satisfaisante. Apprenez à gérer votre stress !!

Lion

Votre don de persuasion fait « mouche » mais attention de ne pas être trop exigeante avec votre partenaire. Vous avez à cœur de tenir vos engagements. Faites du sport pour canaliser votre nervosité.

Vierge

Période sereine avec votre conjoint. Attention à votre propension à tout critiquer. Professionnellement des tensions peuvent voir le jour mais vous les surmonterez. Gérez bien vos finances pour ne pas être dans « le rouge » Baisse de moral mais rien d’insurmontable.

Des retrouvailles peuvent vous désarçonner, attention à ne pas remettre tout en question. Les tracas professionnels ne vous atteignent pas grâce à votre énergie. Prenez du bon temps, cela évitera le stress !!!!

Vous êtes trop sur vos gardes, relâchez-vous un peu, personne ne vous veut du mal. Professionnellement vous savez tirer votre épingle du jeu et en retirer tout le bénéfice. Mangez équilibré pour votre bien être.

Sagitaire

Montrez-vous diplomate pour éviter les quiproquos. Votre partenaire est sur un nuage tant vous savez vous montrer agréable. Célibataires : vous séduisez à tour de bras !!! Vous savez faire passer vos idées auprès de vos collègues et vous êtes souvent sollicitée. La fatigue va se faire sentir si vous n’y prenez garde !!

Capricorne

Malgré les critiques vous n’hésitez pas à suivre votre chemin. Sentimentalement vous commencez à vous « poser ». Une rencontre pour les célibataires ?? Attention aux finances !!! N’en faites pas trop de crainte de vous fatiguer.

Verseau

Vous vous montrez quelque peu nostalgique ce mois-ci. Ne vous engagez pas à la légère en affaire même si vous êtes pleine d’assurance. Côté santé : problèmes de sommeil.

Poisson

Vous ne vous laissez pas faire et savez tenir tête à vos interlocuteurs. Attention quand même de ne pas les froisser. Parfois il est bon de reléguer son amourpropre au placard. Sur le plan intellectuel vous tirez votre épingle du jeu. Un peu de nervosité et de l’insomnie à traiter par les plantes.

Jeux : SUDOKU 2

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