Diasporas News Decembre 2011

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Diasporas news

Gr

atu A L’ORÉE DE it CETTE NOUVELLE ANNÉE, TOUTE L’ÉQUIPE DE DIASPORAS-NEWS SOUHAITE À TOUS SES LECTEURS DE TRÈS BONNES FÊTES DE FIN D’ANNÉE. BONNE ET HEUREUSE ANNÉE 2012.

N°25

La référence afro-caribéenne

Décembr e 2011

Invité du mois

HAMAD KALKABA MALBOUM

une ascension discrète vers les instances internationales sportives

MALI

LALA TOURé et SES DEUX amOURS

RDC

ELECTIONS PRESIDENTIELLES LE SPECTRE IVOIRIEN PLANE SUR LA RDC

CAN 2012 : Poster du "NZALANG NACIONAL DE LA GUINEE EQUATORIALE"

APRèS LE TRANSFèReMENT DE LAURENT GBAGBO à LA HAYE De nouveaux mandats d'arrêt visent les deux camps

Dossier

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Ne pas jeter sur la voie publique

Politique

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Invité

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Média

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Société

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EN FRANCE,

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Si l’Euro va mal, quel avenir pour le franc Cfa ?

C

ela fait deux ans que l’euro vacille dans son espace très envié. Après la Grèce, l’Italie et l’Espagne sont entrées à leur tour dans la zone de turbulence de la crise de la dette. Ces trois pays auraient, selon les banques et les investisseurs, des problèmes pour rembourser leurs dettes. Conséquence, les banques se sont délestées de leurs dettes souveraines. Certains établissements financiers sont allés jusqu’à vendre à perte et en bloc, sur les marchés financiers, les stocks de leurs dettes souveraines accumulés au fil des années. Face à ce cycle infernal de la crise de la dette, les 17 pays membres de l’Euro ont multiplié les rencontres en vue de trouver des solutions miracles pour sauver leur monnaie unique. Le dernier accord de Bruxelles sur la dette européenne auquel ils sont parvenus est là pour en témoigner. Pendant que l’Euro chagrine, il convient de s’interroger sur l’avenir du franc Cfa, qui, rappelons-le, est arrimé à l’euro. Or depuis quelques jours, la question de la dévaluation de cette monnaie commune dans les zones Uemoa, Cemac et des Comores se pose avec acuité. Pour de nombreux analystes, le changement de parité est inévitable en dépit de l’assurance donnée par les gouverneurs de ces trois zones du franc. Rappelons qu’au 1er janvier 1999, lorsque l'euro est devenu la monnaie commune, au départ de onze pays européens membres de l'Union économique et monétaire européenne (UEM), aujourd’hui au nombre de 17, le franc français, lui, était devenu une subdivision non décimale de l'euro. Le rattachement à l'euro n'a pas donné lieu à une modification des parités des francs CFA et comorien. Le taux de conversion irrévocable a été fixé à 1 euro = 655,957 FCFA. Pour la Banque de France « Les accords de coopération monétaire liant la France aux autres pays de la Zone franc ne sont pas affectés par le passage à l'euro. Les autorités françaises et africaines s'étaient engagées au maintien des accords de la Zone Franc depuis la décision du passage à la monnaie unique. » L’article premier de cet accord stipule d’ailleurs que « Le Conseil de l'Union européenne, par une décision du 23 novembre 1998, a confirmé que la France pouvait maintenir les accords sur des questions de change qui la lient actuellement à l'UEMOA, à la CEMAC et aux Comores. » Il est donc clair que les pays de la zone franc qui

ont signé ces accords avec la France restent théoriquement maîtres de leur destin monétaire. Toutes modifications éventuelles de la parité entre l'euro et les francs CFA et comorien relèvent de leur seule responsabilité. Les autorités françaises devront toutefois informer le Comité économique et financier (CEF) de l'Union européenne préalablement à toute modification de parité et tenir la Commission, la BCE et le CEF régulièrement informés de la mise en œuvre de ces accords selon l’article 2 de ces mêmes accords. Selon la Banque de France « Une décision du Conseil de l'Union européenne n'est nécessaire que dans deux cas seulement : soit lors d'un changement de la portée des accords (admission d'un nouvel État), soit en cas de modification de la nature même de l'accord (par exemple une remise en cause du principe de garantie par l'État français de la convertibilité à parité fixe des francs CFA et comorien). Toute autre modification demeure de la compétence exclusive des États membres de la Zone Franc.» Si la crise de la dette qui secoue en ce moment la zone euro et ses institutions bancaires a des répercutions un peu partout dans le monde, il est presque certain que la zone franc Cfa ne peut y échapper. Dans le cas d’espèce, aux dires de certains afropessimistes « il n’est pas à exclure une remise en cause du principe de garantie par l'État français de la convertibilité à parité fixe des francs CFA et comorien. » Ce qui veut donc dire que les pays membres de la zone franc peuvent être amenés à prendre la décision de dévaluer leur monnaie si un accord de révision des articles 1 et 2 est conclu avec la France. Il n’y a jamais de fumée sans feu. Si le débat récurent de la dévaluation du franc Cfa défraie la chronique, c’est parce qu’il y a des signes qui ne trompent pas. Le contexte actuel nous rappelle janvier 1994, date de la première dévaluation du franc Cfa, conduite par un certain Edouard Balladur alors Premier ministre sous François Mitterrand lors de la deuxième cohabitation en France. Pendant que la polémique de la dévaluation ou non du franc Cfa enfle les débats dans les milieux financiers, universitaires et les ménages, force est de constater que l’euro n’est toujours pas au mieux de sa forme malgré le dernier accord conclu aux forceps à Bruxelles. Seul l’avenir nous en dira plus. Attendons donc de voir ! Clément Yao

Edito Diasporas News

Numéro 25 de décembre 2011 Diasporas-News Édité par DCS Group Agence de Communication en Relations Publiques et Services 39, Rue Félix FAURE 92700 COLOMBES Site: www.diasporas-news.com Tel : +339 50 78 43 66 Fax : +339 55 78 43 66 Mob : +336 34 56 53 57 contact@diasporas-news.com Contact Publicité +336 34 56 53 57 publicite@diasporas-news.com Directeur de Publication Thomas DE MESSE ZINSOU redaction@diasporas-news.com Ont collaboré à ce numéro : CLEMENT YAO Alex ZAKA Lucien HOUNKANLI Brigitte YODE Faustin DALi Richard JOFFO Lamine THIAM Cécile DIMOUAMOUA Paul OULAI DIRECTRICE COMMUNICATION POUR L’AFRIQUE BEATRICE SOUMAH DIRECTRICE Promotion Marketing - Publicité Coura SENE Direction Artistique Christèle KARMEN DANDJOA Développement Région Rhône-Alpes MARIETTE DA MATHA SANT'ANNA Dieudonné SOME WENS Développement Rhône Valentin G. SIKELY Développement de l’Hérault Benjamin AKA Développement Haute Garonne Jérôme M’BOUA Développement Alpes Maritimes Christian BOUTILIER Direction Commerciale Ornella MALLET Jean Marie OULAI DE VIANNEY Cissé SINDOU, Moussa DIOMANDE Dépôt légal : à parution ISSN : 2105-3928 Impression : En France La reproduction totale ou partielle des articles, photos ou dessins publiés dans ce magazine, sauf accord préalable, est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. Les documents reçus deviennent propriété du magazine.


Dossier

Rétrospective de l'année 2011 La chute de quatre dirigeants africains 2011 fut une année noire pour certains dirigeants : de Laurent Gbagbo à Mouammar Kadhafi en passant par le tunisien Ben Ali et l’égyptien Hosni Moubarak, tous ont été balayés. Ce qui suscite de l’espoir pour nombre de pays : désormais, il serait impossible de rester éternellement au pouvoir. Et pourtant… Laurent Gbagbo, l’aigle de Korhogo

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our l’année 2011, aucun marabout n’aurait parié sur l’avenir du président Laurent Gbagbo. Après dix années à la tête de l’Etat ivoirien, dont les cinq dernières sous forme de mandat blanc, l’horizon du « boulanger » sem-

Laurent Gbagbo

blait compromis. Il était vraiment dans le pétrin. Une crise postélectorale avec un résultat de second tour très contestable, une proclamation aux forceps et une investiture sous les ors de la République. Le fruit était mur. Toute tentative de médiation internationale tombait dans l’impasse. Restait à spéculer sur la date de la chute de l’homme fort du palais de Cocody. Quant à la manière de le déloger, le suspense restait entier car marcher sur Abidjan provoquerait de nombreuses victimes civiles. Il n’y avait que son égérie Simone et un carré de fidèles pour croire encore en l’étoile de son Président de mari. Malgré les injonctions, les menaces de sanction de la communauté internationale, les vaines tentatives de négociation, le Président sortant restait droit dans ses bottes. Les évènements se sont télescopés en ce début d’année : la Tunisie a donné l’impulsion du prin-

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temps arabe, ce qui a donné du répit à Séplou (un autre surnom de Laurent Gbagbo). En effet, toute l’attention de la communauté internationale et les caméras du monde entier se sont braquées sur la Tunisie et la crise ivoirienne ne faisait plus la Une des journaux. Sans le coup de pouce de la résolution 1975 du Conseil de Sécurité de l’ONU qui facilita l’intervention de l’armée française, la tâche des Forces Nouvelles aurait été plus ardue. Il a fallu tout de même quatre mois pour que Laurent Gbagbo se rende à l’évidence : la partie était terminée ! Une telle obstination ne peut se comprendre que par le passé de cet homme qui était l’opposant historique du « Vieux » Houphouët-Boigny. Il se sentait investi d’une mission et ce n’était pas les pays occidentaux et encore moins la France, ex-puissance coloniale, qui allaient le détourner de son destin. Aujourd’hui, le couple Laurent et Simone vit en résidence surveillée mais séparément. Sous le coup de longues enquêtes du nouveau gouvernement ivoirien et de la CPI, en attendant un procès ou une extradition, Laurent Gbagbo a tout le temps de méditer sur son sort.

Tunisie : la Révolution de jasmin

L

e 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi jeune diplômé devenu, malgré lui, vendeur ambulant au marché de Sidi Bouzid, se fit saisir sa marchandise par des policiers véreux. En désespoir de cause, il s’immola sur la place du marché. Cette injustice, dans un pays qui est tenu en coupe réglée par la famille du président Zine el-Abidine Ben Ali et son clan depuis deux décennies, provoqua un soulève-

Ben ALI

Le printemps arabe Qui l’eût cru ? Comme une traînée de poudre, les pays arabes se sont embrasés un à un. Avec un an de recul, les exégètes et les spécialistes du monde arabe analysent avec aplomb que du fond du Moyen-Orient et du Maghreb couvait un malaise grandissant. Celui-ci prendrait sa source essentiellement dans les inégalités sociales entre la classe dirigeante et le reste de la population. La première vit dans l’opulence tandis que la seconde a l’impression que personne ne l’écoute au sommet de l’Etat, dans une société où la corruption et l’affairisme sont rois.

ment populaire spontané et insoupçonné. Les émeutes qui s’en suivirent, ont fini par emporter le président Ben Ali. Un slogan est né : Ben Ali, erhal ! (littéralement : Ben Ali, dégage !). Il est devenu un cri de ralliement de toute la jeunesse arabe et même au-delà. Après de violentes répressions des manifestations par les forces de l’ordre, le gouvernement tunisien a finit par lâcher du lest. Le président Ben Ali espérait ainsi mettre fin à la crise en limogeant le gouvernement et en promettant des élections législatives dans les six prochains mois. En moins d’un mois, alors que le pouvoir annonçait le 14 janvier l’instauration de l’état d’urgence et la fermeture de l’espace aérien


tunisien, les rumeurs allaient bon train : un coup d’Etat se tramait dans le palais et plus tard, on apprit que le président Ben Ali avait quitté précipitamment le pays à bord de son avion. Destination : Arabie Saoudite ! La contagion a gagné le Maghreb. Des personnes désespérées se sont immolées en Algérie. Les algériens ont tenté d’organiser des manifestations mais elles ont été vite étouffées. Le gouvernement du président Abdelaziz Bouteflika a annoncé plusieurs mesures pour faire baisser la tension. Le pays était-il prêt à nouveau pour se lancer dans un bouleversement sociopolitique après le traumatisme que son peuple a subi lors des années 1990 où la guerre civile sévissait ? Quant au Maroc, les velléités d’émeutes ont été désamorcées à temps. Comme les marocains vouent une fidélité indéfectible à leur roi, Le royaume chérifien a accepté les réformes proposées par Mohamed VI qui va vers une plus grande délégation de son pouvoir.

fère les pleins pouvoirs à son vice-président Omar Souleimane, le 11 février avant de se retirer avec sa famille dans une résidence à Charm el-Cheikh. Diminué physiquement par plusieurs opérations chirurgicales et un cancer qui le ronge depuis quelques années, le président Hosni Moubarak, âgé de 82 ans n’avait sans doute plus le courage de fuir à l’étranger.

Triste sort

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e point commun dans la chute de ces dictateurs est leur départ précipité. Lors de l’arrivée des rebelles à Tripoli au mois d’août, le colonel Kadhafi a été obligé de se replier à Syrte alors qu’on disait qu’il avait plusieurs bunkers dans la capitale. Sont-ils aveuglés

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Egypte : le siège de la place Tahrir

Côte d’Ivoire RD Congo Sénégal Burkina Faso Mali Guinée Conakry Cameroun Comores

L

’Egypte, le plus grand pays arabe, en état de siège depuis l’assassinat du président Anouar el-Sadate en 1981 n’est pas du même acabit que ses petits voisins tunisien ou libyen. Ce d’autant plus que l’armée détient tous les rênes du pouvoir mais également colonel Kadhafi

Hosni Moubarak

quelques leviers de l’économie. Et pourtant, malgré les mises en garde proférées par le président Hosni Moubarak, les cairotes ont osé braver les forces de l’ordre pour investir la place Tahrir (place de la Libération) dès le 25 janvier 11. Les répressions violentes des manifestations ont provoqué une scission au sein même des officiers généraux de l’armée. En trois semaines, le Raïs abdique. Il trans-

par un sentiment d’invulnérabilité ou sont-ils si isolés dans leur tour d’ivoire qu’ils n’écoutent plus leurs proches conseillers ? Mais l’épilogue d’une longue carrière de despote emmène souvent un scénario différent souvent rocambolesque. Le président tunisien vit un exil doré en Arabie Saoudite. On le disait aussi malade mais la décision de sa femme Leïla Trabelsi a dû certainement peser sur le choix de ce point de chute. Condamné par contumace, le couple ne se fera pas extrader par leur hôte saoudien. D’un autre côté, ni le président Hosni Moubarak ni le colonel Kadhafi n’avaient envie de finir le reste de leur existence hors de leur pays. Acculé à Syrte dans un confort spartiate, n’ayant plus grandchose à manger, le guide libyen résigné, sentant sa fin proche, se serait réfugié dans la lecture du Coran. Le Raïs égyptien finira au prétoire allongé sur une civière derrière les barreaux pour un simulacre de procès.

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Dossier Les victoires amères A peine un an après la révolution arabe, ceux et celles qui ont porté de haute lutte le printemps arabe sont quelque peu désappointés par la tournure que prend leur liberté retrouvée. A l’heure d’Internet, d’une planète sans frontières, ces jeunes aspiraient davantage à une société plus consumériste, à un mieux-être comme tous les jeunes de leur génération. Or, force est de constater que le choix collectif ou dicté par les nouveaux régimes en place est tout autre. Est-ce le prix à payer pour l’apprentissage de la démocratie et du concept de liberté ? Il faut se rendre à l’évidence, le fondement de ces sociétés reste l’islam. La Tunisie l’a adopté par les urnes tandis qu’en Libye, la charia a été instaurée par le CNT. Les frères musulmans égyptiens étaient toujours restés en retrait pendant la révolution mais si l’armée retarde le transfert du pouvoir aux civils, c’est qu’elle a toutes les raisons de craindre que celui-ci tombe tôt ou tard entre les mains des islamistes.

Les révolutions avortées Yémen, Ali Abdullah Saleh n’a toujours pas abdiqué Poussées par les vagues tunisiennes et égyptiennes, la jeunesse révolutionnaire (shabab al-thawara) et les femmes yéménites se sont mobilisées dès la mi-janvier. D’abord, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Sanaa pour réclamer la démission du président Ali Abdullah Saleh, assis sur son trône depuis 32 ans. Ensuite, l’opposition s’est engouffrée dans le jeu. Elle a obtenu le soutien de la communauté internationale pour réclamer une transition pacifique. Acculé dans son palais le chef de l’Etat a lâché du lest. Il a annoncé les propositions suivantes : le non renouvellement de son mandat en 2013, une réforme de la Constitution, le limogeage du gouvernement, une proposition de référendum constitutionnel, des élections législatives et présidentielle et son départ avant la fin

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de 2011. Pour autant les violences et les affrontements n’ont pas cessé. Une étape a été franchie lorsque le 2 juin le palais présidentiel

Ali Abdullah Saleh

a été bombardé. L’explosion a eu lieu exactement dans la mosquée en pleine séance de prière hebdomadaire du vendredi. Plusieurs dignitaires du régime ont été blessés dont le Président lui-même et son premier ministre Ali Mohamed Moujawar. Cette attaque a été attribuée à Cheikh Sadek al-Ahmar, un des chefs tribaux du pays. Gravement touché au thorax, le président Ali Abdullah Saleh fut évacué en Arabie Saoudite jusqu’à son retour le 16 août. Il se déclara alors favorable à la médiation du Conseil de Coopération du Golfe (CCG). Cette instance des pétromonarchies propose un plan de paix assorti d’une transition légitime, pacifique et démocratique. Aux dernières nouvelles, Ali Abdullah Saleh refuse toujours de démissionner et des affrontements sporadiques entre ses partisans et l’opposant Cheikh Sadek al-Ahmar/ continuent de faire des victimes.

un pont surnommé la « route du whisky ». Si le pouvoir bascule entre les mains des chiites, les saoudiens risqueront de perdre leur lieu de libation. Mais surtout la politique de l’Arabie Saoudite est de faire barrage à la montée de l’islamisme chiite contre le wahhabisme. La présence américaine dans le port de Manama, a définitivement étouffé dans l’œuf la révolution bahreïnie. Ce sanctuaire, la base de la 5ème flotte de l’US Navy, est une position géostratégique très importante face à l’Iran. Il sert aussi pour la sécurisation de l’approvisionnement du pétrole américain.

La Syrie : à quand la chute de Bachar el-Assad ? Du printemps arabe, outre l’insurrection libyenne avec au moins 50.000 victimes, la Syrie de Bachar el-Assad détient aujourd’hui le triste record de victimes avec 3.500 morts depuis le soulèvement populaire. Il lui reste de la marge par rapport au massacre que son père Hafez el-Assad avait perpétré en 1982. Celui-ci échappa à un attentat commandité par les frères musulmans. En guise de représailles, il ordonna le bombardement de la ville de Hama qui a fait au moins 5.000 morts. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies marche sur des œufs avec la situation syrienne. La Syrie est au confluent de plusieurs pays lui conférant

Bahreïn : bain de sang sur la place de la Perle Au Bahreïn, une mobilisation populaire débuta le 14 février (2010). Elle se voulait pacifique mais au bout d’un mois de sit-in, la famille régnante, Al-Khalifa, demanda une intervention de l’armée sur le lieu de rassemblement de la place de la Perle. Le roi Hamad se tourna également vers ses voisins pour obtenir un renfort des troupes saoudiennes et émiraties. La population bahreïnie et une frange de classe moyenne revendiquaient simplement pour plus de justice et une amélioration de leurs conditions de vie face à la rapacité de l’oligarchie. Mais les monarchies du Golfe ne souhaitent pas voir de troubles dans cette région. Bahreïn est relié à l’Arabie Saoudite par

Bachar el-Assad

une position géopolitique stratégique/unique. Bouleverser l’équilibre de la région sans savoir si le départ du président Bachar El-Assad n’engendrera davantage d’instabilité, tel est le dilemme des Etats-Unis, de la Russie et de la Turquie. Les israéliens qui partagent une frontière avec les syriens préfèrent aujourd’hui avoir un voisin prévisible afin d’éviter d’avoir affaire directement au Hezbollah téléguidé en sous-main par l’Iran. Alex ZAKA


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Laurent KOUDOU GBAGBO

OUAGADOUGOU

Laurent Gbagbo :

un aller simple pour la

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arti de Korhogo vers 18h30, le jet Flacon de la République de Côte d’Ivoire a atterri tôt le matin du 30 novembre sur le tarmac de l’aéroport de Rotterdam. A son bord Laurent Gbagbo, ancien président de la République. Les rumeurs bruissaient depuis quelques semaines sur l’imminence de l’extradition du pensionnaire de Korhogo. La toute récente rencontre entre le président Alassane Ouattara et le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo à Paris a sans doute scellé le sort de ce dernier. Le magistrat voudraitil garnir son tableau de chasse et étoffer son palmarès avant la fin de son mandat qui se termine normalement en 2012 ? N’ayant pu obtenir de la part du CNT libyen l’extradition de Salif El Islam, le fils du colonel Kadhafi, il s’est rabattu sur un pays plus conciliant. Vu du continent africain, la CPI ne faillira pas à sa réputation de justice

des occidentaux pour les plus faibles et surtout de l’Afrique. Charles Taylor, l’enfant terrible de Monrovia, le congolais Jean-Pierre Bemba sont déjà les pensionnaires de la prison de la Haye. Et maintenant Laurent Gbagbo ! Le mandat d’arrêt international a été émis par la CPI. La Côte d’Ivoire, pays souverain, a le pouvoir de surseoir à cette décision et qui plus est avait les compétences pour organiser elle-même le procès de Laurent Gbagbo. Quels sont les faits qui lui sont reprochés ? Essentiellement, crimes contre l’humanité, viols et tortures au cours de la crise postélectorale auxquelles s’ajoutent les exactions et les violences qui ont jalonné ses années de pouvoir. Dans l’immédiat, cet évènement se traduira-t-il dans les urnes lors des élections législatives prévues le 11 décembre ? Rappelons que Laurent Gbagbo a quand même obtenu plus

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Haye de 38% au premier tour des élections présidentielles de 2010. Ses partisans du Front Populaire Ivoirien (FPI) aurontils le courage de dénoncer par le vote ce qu’ils considèrent aujourd’hui comme une injustice flagrante ? Ensuite, ce transfert de l’ancien chef d’Etat vers une juridiction internationale risque de compromettre le processus de réconciliation, parcours nécessaire pour une paix durable en Côte d’Ivoire. Certes, l’ex-chef de l’Etat mérite amplement d’être jugé ; ce n’était pas un enfant de cœur ! Pourquoi Alassane Ouattara a-t-il « livré » son prédécesseur ? Apparemment, La lutte fratricide entre les héritiers du vieux Félix Houphouët Boigny ne s’est toujours pas cicatrisée. L’assignation à résidence dans une villa de Korhogo ressemblait déjà à un exil épiscopal de Parthenia. Lamine THIAM

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Politique

Par Lamine THIAM envoyé spécial à la HAYE

CPI Première comparution, en 25 minutes, l’affaire est pliée. L’ancien président de la République de Côte d’Ivoire va retourner dans sa cellule de la prison de Scheveningen. Prochaine audience le 18 juin 2012. D’ici là, sa défense aura le temps de fourbir ses armes.

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undi 5 décembre 11 à 14h00 tapante, l’audience est ouverte à la chambre préliminaire III de la CPI de la Haye. Laurent Gbagbo est assis dans son boxe entouré de deux agents pénitenciers.

Laurent Gbagbo avec deux gardes pénitenciers

Habillé d’une veste bleue et d’une cravate de la même couleur, l’homme semblait en parfaite santé mais les traits du visage trahissaient une certaine fatigue voire une lassitude. Me Altit, son principal défenseur avait déjà déclaré dans la presse que son client a été quelque peu secoué par son transfèrement rocambolesque, à la hussarde, de sa résidence surveillée

Mme la présidente Fernandès de Gurmendi

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de Korhogo à Rotterdam via Abidjan. D’emblée, la présidente Fernandès de Gurmendi a tenu à clarifier la nature et la portée de cette audience. « Il ne s’agit pas aujourd’hui d’un procès ni d’une audience de confirmation des charges » dit-elle. Elle se limitera d’abord à la confirmation, à l’endroit de la personne ayant fait l’objet du mandat d’arrêt, des crimes qui lui sont reprochés ; ensuite, informer la personne de ses droits et enfin de fixer la date de l’audience relative à la confirmation des charges. Mais le statut et le passé de prévenu donne davantage de solennité à ce rendez-vous judiciaire. Outre la presse internationale, de nombreux partisans et militants du FPI sont montés pour la plupart de France pour s’enquérir de la santé de leur mentor et le supporter dans cette épreuve. Depuis son arrestation au mois d’avril, Laurent Gbagbo a enfin pu, lors de cette comparution, donner libre cours à sa parole. C’était au moment où la présidente du tribunal Fernandès de Gurmendi lui a demandé s’il avait quelques observations à formuler quant à ses conditions de remise à la CPI ainsi que ses conditions de détention à la Haye. A cela il a répondu que « ce sont des conditions normales de détention d’un être humain. Voilà ! Mais ce sont mes conditions d’arrestation qui le sont moins ». Il a narré par le menu le calvaire qu’il a subi dans son palais assiégé du 31 mars au 11 avril. C’était sous un déluge de feu d’hélicoptères et de chars de l’armée française que mon entourage et moi étions arrêtés. Je confirme que « c’est l’armée française qui a fait le travail et elle nous a remis aux forces d’Alassane Ouattara… ». Voir mon fils et mon médecin personnel se faire tabasser est un spectacle affligeant. Dieu merci, ils ont eu la vie sauve ; par contre mon ministre de l’Intérieur Désiré Tagro n’a pas eu cette chance.

Il a surtout dénoncé son enfermement à Korhogo sans pouvoir marcher, ni voir le ciel. Il

Laurent Gbagbo

vivait dans un confort très spartiate : un lit, une moustiquaire, une douche… Et deux repas par jour quoiqu’il avait droit à trois mais volontairement, il mange très peu. Apparemment, les promenades ne font pas partie de son quotidien : pas de soleil donc sauf lors des rares visites de ses avocats. Si bien que je commençais à développer des pathologies en plus de celles que j’avais déjà disait-il. Quant à mon transfèrement à la Haye, il ressemble à un guet-apens. Je me fais conduire au tribunal de Korhogo dans le cadre de je ne sais quelle affaire ! Mes avocats étaient déjà présents et le juge d’application des peines nous met sous les yeux un mandat d’arrêt. Ils ont tout de suite improvisé une séance de jugement pour obtenir une autorisation à mon transfèrement. Ensuite, mon geôlier m’a engouffré dans la voiture pour retourner à mon lieu de détention. A ma grande surprise, nous avons dépassé l’endroit. Et c’est à ce momentlà qu’il m’annonça que nous allons à l’aéroport


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Procureur argentin Luis Moreno Ocampo

pour aller à Abidjan en omettant de me dire que j’allais être immédiatement transféré à la Haye. J’ai donc débarqué à Rotterdam avec seulement un pantalon et une chemise pour tout effet. En moins de 25 minutes, la séance a été levée. Sauf report dû à l’évolution de la procédure, l’audience de confirmation des charges se tiendra le 18 juin 2012. Les dix années de pouvoir de Laurent Gbagbo ne sont pas exemptes de tout reproche. Et il l’a

Quant à mon transfèrement à la Haye, il ressemble à un guet-apens d’ailleurs admis : « si on m’accuse, c’est qu’on a des éléments de preuve pour m’accuser; donc je comparais… ». Mais l’enquête préliminaire qui a précédé l’inculpation de Laurent Gbagbo a été menée tambour battant. En général ; le bureau du Procureur de la CPI instruit chaque dossier en moyenne entre 8 à 20 mois avant de délivrer un mandat d’arrêt. Or s’agissant de la Côte d’Ivoire et de la Libye, le délai fut

raccourci. L’enquête proprement dite de la CPI sur des crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis pendant la crise postélectorale ivoirienne a commencé au mois d’octobre dernier. La justice ivoirienne et la CPI s’honoreraient de poursuivre également les exactions perpétrées par le camp d’en face. Avec le nombre de signalements reçus par la CPI en provenance des cinq continents, la majorité des crimes qui débouchent sur une inculpation émanent essentiellement d’Afrique. Le procureur argentin Luis Moreno Ocampo, depuis son arrivée à la tête de la CPI en 2003, n’a jamais extradé un seul chef de guérilleros d’Amérique latine ? A juste titre Amnesty International a appelé la Zambie, la Tanzanie et l’Ethiopie d’arrêter leur hôte George W. Bush lors de sa dernière tournée africaine au début du mois de décembre. L’ONG lui reproche l’autorisation, sous couvert de « guerre contre le terrorisme », des méthodes de torture comme le supplice de la baignoire. La gambienne Fatou Bensouda, procureure adjointe de la CPI c’est-à-dire n°2, nommée en 2007 aura la lourde charge de juger ses coreligionnaires africains. Elle sera amenée à succéder à son patron en juin prochain.

Certes la compétence ne serait pas en cause pour l’ancien garde des sceaux qui a fait ses preuves au sein de la Division des poursuites de la CPI. Mais elle va hériter maintenant d’un poste très exposé, sujet à des pressions politiques et diplomatiques. Lamine THIAM

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Politique

Kenya le bourbier somalien Avec la bénédiction des Occidentaux, le Kenya déploie sa force contre les irréductibles milices islamistes shebabs de Somalie. En représailles, ses derniers promettent des attentats à Nairobi. Une guerre de plus dans cette corne de l’Afrique où sévit déjà la disette. La Somalie émiettée trouvera-t-elle un jour la paix ? Opération « Linda Nchi » (protection de la Nation) Le 14 octobre dernier, l’opération « Linda Nchi » est déclenchée. Il s’agit de l’invasion de l’armée kenyane au-delà de sa frontière commune avec la Somalie. L’objectif est de combattre les groupes de milices armées shebabs qui sévissent dans le Sud de la Somalie depuis quelques années. Ainsi, comme l’Ethiopie en 2006, le Kenya a violé les règles de non-ingérence inscrites au sein de l’Intergouvernmental Authotity on Development (IGAD). En effet ce groupement régional de coopération et d’intégration économique formé de sept pays (Kenya, Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Soudan, Ouganda et la Somalie) a, dès sa création en 1986, stipulé une non-ingérence de la Somalie par ses voisins. La raison évoquée par Nairobi de cette offensive est de faire cesser les enlèvements Européens sur son territoire. Car ceux-ci sont préjudiciables au secteur touristique, poule aux œufs d’or du pays. Depuis quelques mois, quatre Européens dont une touriste britannique, deux humanitaires espagnols ont été capturés et pris en otage. Surtout c’est le rapt de la militante féministe Marie DEDIEU sur l’ile de Manda qui a scandalisé l’opinion internationale et surtout le gouvernement français. Privée de soins pendant sa captivité, elle décède au bout de quelques jours. Le Kenya a obtenu l’onction des pays occidentaux avec certainement la participation de quelques drones américains. Mais Nairobi a également obtenu, dans un premier temps, le soutien du Transitional Federal Govnement (TFG) le gouvernement « légal » de Mogadiscio. Celui-ci s’est ensuite ravisé et affiche maintenant son désaccord sur cette intervention et ne souhaite plus qu’un « soutien » logistique du Kenya ! Le porte-parole de l’armée kenyane a indiqué qu’une dizaine de villes seraient sous la mena10 Diasporas News

ce permanente de ses hommes et de leur aviation. Pourtant force est de constater qu’au bout d’un mois de conflit, la progression des Forces

Marie DEDIEU

Armées Kenyanes (KAF) semble s’enliser à la porte de la ville Amfadow, dernière plateforme avant la prise du port de Kismayo. Les pluies diluviennes du printemps austral ont fini par embourber les pistes réduisant à néant les offensives terrestres kenyanes. Les raids aériens ne sont pas non plus d’une efficacité extraordinaire dans la mesure où les dégâts collatéraux ont été confirmés par les ONG. A défaut des positions shebabs, l’aviation kenyane a plutôt bombardé des camps de réfugiés. Les organisations humanitaires internationales ont dénoncé ces bavures et accusent maintenant les autorités kenyanes de les empêcher de porter secours à la population des camps de réfugiés. Quant au bilan de ses quatre semaines de conflit, l’état-major reste peu disert sur le nombre de morts dans son rang. En face, on subit les embuscades des KAF mais ce ralentissement de l’avancée kenyane est

une aubaine pour les shebabs. Ils auront largement le temps d’assurer un repli stratégique et de quitter le port de Kismayo. Ce sont des hommes aguerris et mobiles et qui connaissent le terrain. Et tout récemment, ils auraient reçu des cargaisons d’armes de l’Erythrée. En guise de riposte, ils porteront par contre le glaive sur les terres ennemies. D’abord, activer le réseau des islamistes dans les camps de réfugiés à la lisière des frontières. Ensuite, agir directement par le biais de leurs taupes résidant au sein de la communauté somalienne au Kenya. Le 24 octobre, un jet de grenade dans une discothèque de Nairobi faisait 14 morts ; dans la foulée une autre explosion visait un minibus. Bilan : 1 mort et 13 blessés. Ce sont des modes opératoires que les shebabs ont largement expérimentés aux dépens de l’Ouganda. En juillet 2010, en pleine retransmission des matches de la coupe du monde de football, un double attentat frappe deux bars bondés de Kampala faisant 74 morts et autant de blessés. Les autorités ougandaises soupçonnent une expédition punitive de kamikazes somaliens. Quelques jours auparavant, les shebabs ont en effet menacé de représailles l’Ouganda et le Burundi, pays pourvoyeurs de soldat de la force d’interposition de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) forte de 9.000 hommes.

« Jubaland Initiative » : les visées kenyanes sur le Sud Somalien En fait, Nairobi n’aurait cherché qu’un prétexte pour intervenir en Somalie. Mais le projet était dans les cartons de l’état-major de l’armée kenyane depuis au moins deux ans. Il vise à prendre possession du port stratégique de Kismayo. Ensuite, créer une sorte de « principauté » tenue par un allié conciliant. Elle servira de zone tampon avec une administration autonome. L’ancien ministre de la Défense de la TFG, Mohamed Abdi Mohamed alias Gandhi fut l’homme pro-


videntiel que les autorités kenyanes ont l’intention de mettre à la tête de cet émirat. D’ailleurs, « Gandhi » a prêté serment à Nairobi au mois

Mohamed Abdi Mohamed

d’avril dernier. C’était l’acte fondateur de la création de la principauté d’Azania. Il s’agit du même Etat autoproclamé du Jubaland composé

L’impossible jeu de puzzle somalien

A

utrefois, la Somalie englobait la corne de l’Afrique et ses 3.000 km de côte. C’était un patchwork de clans et de seigneuries. Les hommes ont toujours fait fi des frontières artificielles érigées par les colonisateurs. Le

peuple somalien vit à cheval depuis des siècles sur un territoire qui comprend le sultanat de Somalie, Djibouti, la partie septentrionale du Kenya, l’Ogaden et l’Erythrée. Les conquêtes coloniales de la seconde moitié du 19 ème siècle ont quelque peu modifié le tracé des frontières : un protectorat britannique au Nord c’est-à-dire le Somaliland actuel ; une partie méridionale annexée par l’Italie appelée Somalia. Pour corser le tout, l’ONU a cédé l’Ogaden à l’Ethiopie en 1948.

par les trois provinces du sud somalien soit 1,5 millions d’habitants. Kismayo fait l’objet de convoitise car, rappelons-le, c’est un port stratégique pour l’approvisionnement des territoires conquis par les islamistes. Une milice locale dirigée par le Colonel Aden Bare Shire dit Hirale tenait la ville autrefois avant de se faire déloger par les shebabs. Il existe également d’autres factions comme le sous clan des Maheran de la région de Gedo (sud-est). Quand bien même l’armée kenyane contrôlerait cette région, il faudra installer l’armée de supplétif de 3.000 hommes d’Azania ; une tâche ardue car les brigades Ras Kamboni voudront également leur part de gâteau. C’est une autre faction armée d’islamistes modérés qui a dénoncé son alliance avec les shebabs. Pour éviter une présence prolongée en Somalie, les autorités kenyanes négocieraient avec le TFG l’envoi d’une partie du contingent de l’AMISOM stationné à Mogadiscio. D’ailleurs, le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine a acté l’intégration d’effectifs supplémentaires. Du pain béni pour le Kenya ainsi que le Djibouti qui, lui, envisageait d’envoyer un bataillon de

Indépendant en 1960, la Somalie était un Etat réduit à sa portion congrue issue de la fédération de la Somalia et du Somaliland. Le grand dessein de chaque chef Etat et des hommes politiques était de réunifier le Grand Somali d’antan. Mais l’instauration d’un Etat démocratique n’a jamais pu éteindre les rivalités entre le Nord et le Sud ni celles séculaires des différents clans. Le général Siad Barre, grand dictateur devant l’Eternel, est celui qui a été le plus loin dans ce projet de réunification. Sa guerre pour la récupération de l’Ogaden contre l’Ethiopie en 1977 amorça son déclin qui provoquera sa chute en 1991. Mais elle marquera également le début du chaos des deux dernières décennies. En effet, son éphémère successeur Ali Mahdi Muhammad (de janvier à novembre 1991) n’arriva pas à s’imposer sur l’ensemble du territoire. Dès le mois de mai de cette année-là, le Somaliland déclara son indépendance. Depuis, les seigneurs de guerre et les différents clans refusent l’instauration de tout Etat de droit, susceptible d’entraver leurs affaires au détriment de la population qui meurt de faim. En 1992, les Nations Unies, par la résolution 794, interviennent et envoient une force d’interposition. Les USA prennent le commandement de l’opération baptisée « restore hope » de 30.000 hommes.

800 hommes. D’ici la fin de l’année, l’AMISOM passera à 12.000 soldats contre environ 9.000 aujourd’hui. A plus long terme, les kenyans souhaitent sécuriser la partie septentrionale de leur pays pour désenclaver et construire des infrastructures ferroviaire et routière avec l’aide de la Chine. Ainsi Nairobi envisagerait d’acheminer les matières premières du nord du Kenya et du sud Soudan, nouvellement indépendant. Pour cela, il faut absolument un environnement propice aux investissements de capitaux étrangers et donc l’accès aux deux ports de Lamu et Kismayo doit être obligatoirement sécurisé. L’Ethiopie, échaudée par son échec face aux shebabs en 2006, bouille d’impatience. N’ayant aucun accès à la mer, il est obligé de passer par le territoire de son voisin djiboutien. Alors que si la Somalie se stabilise, les Ethiopiens pourront facilement obtenir un droit de passage. La solution de facilité pour l’Ethiopie aurait été de s’allier avec le Kenya. Mais l’agenda éthiopien aujourd’hui serait plutôt de sécuriser ses frontières en soutenant le TFG de Mogadiscio.

La présence de cette troupe d’occupation exacerbe les sentiments d’hostilité. L’exposition de cadavres de casques bleus pakistanais et américains dans les rues de Mogadiscio ont fini par avoir raison de l’intervention onusienne. Sitôt les casques bleus partis en 1995 que les seigneurs de guerre et les différents clans se partagèrent le territoire en faisant une paix armée tout en muselant les gouvernements successifs. Et l’hémorragie continue : en 1998, le Puntland (Nord-Est) fit sécession suivi du Jubaland qui fît sécession la même année. Mogadiscio était tenue par les seigneurs de guerre si bien que le Parlement Fédéral de Transition s’exile d’abord au Kenya en 2004. Ensuite, en 2006 le Transitional Federal Govnement (TFG) siégea à Baidoa puis à Jowhar avant de revenir dans la capitale en 2007. Face à un tel chaos, des notables se sont regroupés au sein de l’Union des Tribunaux Islamiques (UTI). Essayer de rétablir l’ordre en instaurant la charia ; tel était l’objectif de l’UTI. En 2006, les Etats-Unis se seraient servis de l’Ethiopie et de l’Alliance pour la Restauration de la Paix et Contre le Terrorisme (ARPCT) une coalition composée de quelques chefs de guerre alliés au TFG, pour mettre hors d’état de nuire cette organisation. Car les Américains ont toujours considéré que les auteurs des attentats de 1998 contre leurs ambassades de

Le Général Siad Barre

Nairobi et Dar-Es-Salam ont des liens avec les islamistes somaliens. Mais des hommes d’affaires, des clans islamiques soutenus par l’Erythrée, l’Iran et d’autres pays arabes ont essayé de mettre en échec, cette intervention éthiopienne. De la dislocation de l’UTI sont nés aujourd’hui des groupes et des factions islamistes. Ces membres formeront les groupements les plus radicaux comme les shebabs et les milices du Hizb alIslam (Parti de l’Islam) qui tentent de conquérir des villes comme Badoa, Merka et Kismayo. Les redoutables shebabs qui terrorisent la population et donnent du fil à retordre au Kenya et aux USA, se sont franchisés « Al Qaida » depuis 2007, année de leur montée en puissance. Alex ZAKA

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Politique

RDC La République Démocratique du Congo (RDC) : a voté ! En 2006, la RDC a mis plus de six mois avant de proclamer le nom de son président de la République. Cette fois-ci, le mode de scrutin à un seul tour devait rapidement accoucher d’un nom dès le 6 décembre. Mais le déroulement des votes et les ressentiments risquent de provoquer un second tour : dans la rue ! Le prix de la démocratie La RDC compte environ 65 millions d’habitants dont 33 millions en âge de voter lesquels sont étalés sur une superficie de 2.350.000 km². Sor-

joseph Kabila

tie de trois décennies de mobutisme pour subir deux guerres civiles, le réveil fût douloureux à l’orée du 21ème siècle pour la RDC. En 2001, Joseph Kabila, du haut de ses 30 ans, remplaça au pied levé son défunt de père Laurent Désiré Kabila, assassiné dans son palais. Bonne fée, la communauté internationale se pencha alors au chevet de ce pays exsangue mais assis sur des ressources naturelles convoitées par ses proches voisins et les rapaces de toute la planète. 2 milliards de dollars par an ; tel est le coût de la présence des casques bleus de la MONUC. Elle était censée s’interposer entre les différentes milices qui sévissent depuis la fin de la guerre civile dans les provinces de l’Est. Son mandat a été prolongé par la résolution 1925 du Conseil de Sécurité ; il change de nom en 2010 : la 12 Diasporas News

MONUSCO prolonge sa présence pour consolider la paix et protéger les civils. En 2006, la transmission héréditaire des Kabila n’était pas conforme à une République qui aspire à la démocratie. Cette élection présidentielle était inscrite dans la feuille de route. En d’autres termes, elle est l’aboutissement du processus de réconciliation, négociée par l’entremise de l’Afrique du Sud, amorcée après les affrontements inter congolais. La communauté internationale accompagna le processus pour permettre à chaque citoyen congolais de pouvoir enfin exprimer sa volonté et voter librement. L’élection présidentielle a coûté la bagatelle de 370 millions d’€uros. Au bout d’une longue gestation de plus de six mois, Joseph Kabila obtînt au second tour environ 58% de voix contre 42% pour Jean-Pierre Bemba, un de ses vice-présidents d’alors. Aujourd’hui, la RDC indépendante se doit de financer les élections pour une addition d’environ 500 millions d’€uros. Au final, la communauté internationale a comblé une impasse de financement de 299 millions €uros. Dès le mois de janvier dernier, dans un grand élan de sincérité, le gouvernement proposa à l’Assemblée Nationale de réfléchir à un mode de scrutin qui permettrait d’économiser de l’argent. L’Alliance pour la Majorité Présidentielle (AMP), majoritaire à la chambre donna un coup de canif constitutionnel et modifia en ce sens le mode de scrutin. C’est la raison pour laquelle l’élection présidentielle s’est jouée sur un seul tour ; qui plus est, couplée avec les élections législatives ! Les cris d’orfraie de l’opposition n’y feront rien ; car la ficelle était un peu grosse. Cette dernière soupçonna Joseph Kabila de se faire élire à bon compte et dans un fauteuil. L’alignement des chiffres a de quoi donner le tournis. Outre le choix du premier magistrat du pays, la RDC doit renouveler ses 500 sièges de députés. Cela justifie-t-elle une pléthore de candidature : 18.835 ? Dès le mois d’octobre, devant la taille du chantier, la fondation Jimmy

Carter déjà présente en tant qu’observateur du processus électoral préconise le report des élections. La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) refuse au nom du respect de la Constitution mais reconnaît des difficultés d’ordre logistique. Car il faut acheminer tout le matériel électoral jusqu’au fin fond de la brousse en se fixant une dead-line : le 25 novembre soit trois jours seulement avant le scrutin. 90.000 urnes, des kits d’isoloir et les bulletins doivent être acheminés. Cette logistique a nécessité la mobilisation de 60 hélicoptères, 20 avions fournis par l’ONU, l’Afrique du Sud, l’Angola. Des entreprises privées et l’armée congolaise ont été également réquisitionnées. Les bulletins de vote ont été imprimés en Chine et en Allemagne. Malgré la mise à contribution de la MONUSCO pour sécuriser le matériel dans des endroits reculés, les partis d’opposition ont aperçu des bulletins circulés dans la région de Goma quelques jours avant les élections. Les observateurs auront du fil à retordre. La SADC (l’organisation régionale d’Afrique Australe) a dépêché 250 observateurs ; tandis que l’UE a envoyé 146 assesseurs à la tête duquel se trouvait la députée européenne Mariya Nedelcheva. C’est surtout le Réseau National pour l’Observation et la Surveillance des Elections (RENOSEC) qui semble le plus impliqué avec pour mission : apprécier le déroulement des élections présidentielle et législative. Et 10.000 observateurs nationaux ne seront pas de trop pour accomplir cette tâche : assurer dans un premier temps la localisation et l’emplacement des bureaux de vote ; ensuite, vérifier les procès-verbaux. La débauche de moyens et la dépense de millions d’Euros pour le bon fonctionnement des votes sont-ils aujourd’hui les seuls indicateurs d’une démocratie ? Si en 2006, le retour à l’ordre constitutionnel était considéré comme l’opération de la dernière chance, gage d’un retour à la démocratie après deux guerres civiles 1996 et 1998. Les états africains ont compris, depuis


l’exigence des bailleurs de fonds au multipartisme et à la bonne gouvernance, qu’il leur faut respecter l’agenda constitutionnel. Sinon, les subventions et les aides au développement ne seront pas débloquées. La communauté internationale et les pouvoirs en place sont donc complices d’une mascarade. Les élections sont organisées pour se donner bonne conscience ou légitimer un gouvernement, englué dans le népotisme et la corruption, incapable d’amorcer l’essor économique de leur pays respectif. Le peuple congolais a déjà payé un lourd tribut à cause des guerres civiles qui ont fait des millions de victimes. Pour autant l’Est du pays n’est pas encore totalement pacifié.

Kabila (TSK) avec une répartition des rôles en cas de victoire eût été la meilleure stratégie. Mais nul ne voulait se désister. Démissionnaire du perchoir l’année dernière, Vital Kamerhe aurait pu bénéficier de la sagesse du vieux lion. Mais une audience très limitée à sa seule province natale du Kivu ne pouvait faire de lui un leader charismatique susceptible de battre son adversaire désigné et d’obtenir les clés du palais de la Nation. Etienne Tshisekedi a franchi la ligne jaune en

Un scrutin taillé pour Joseph Kabila Avec la configuration du scrutin et le bal des egos des candidats de l’opposition, le président sortant peut dormir sur ses deux oreilles. Il se permet même d’afficher un slogan un brin provocateur : « Kabila, 100% sûr ! ». 11 postulants pour un fauteuil de président de la République. Outre les nostalgiques du mobutisme en passant par les candidatures de témoignage, les cadors ne se sont pas entendus pour former un « ticket ». Le vieux lion Etienne Tshisekedi a cru que son heure est enfin arrivée.

Etienne Tshisekedi

A 79 ans, il a toujours été de toutes les luttes. Il était l’opposant historique contre le maréchal Mobutu. A la tête de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UPDS), se désister en faveur d’un candidat plus jeune comme Vital Kamerhe de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) ou Léon Kengo de l’union des Forces du Changement (UFC), aurait été un sacrilège pour le doyen. L’opposition a affronté le président sortant en ordre dispersé qui entraina de fait une dilution des voix. Une stratégie de Tout Sauf

Vital Kamerhe

radicalisant son discours. Lors de ses meetings, il n’hésitait pas à concentrer ses attaques sur l’homme Kabila. Il a joué sur le registre de la xénophobie en demandant à la foule de scander : « Kabila au Rwanda… » ; Une allusion sur l’origine rwandaise présumée du président Joseph Kabila. Le sphinx de Limete (son fief de la Capitale) a adopté une stratégie jusqu’auboutiste. Il a d’abord refusé de signer le code de bonne conduite initié par la CENI. En effet, un mois avant les élections, cette instance chargée d’organiser le scrutin a demandé à chaque impétrant de s’engager à respecter le processus électoral. Etienne Tshisekedi considérait que le Pasteur Daniel Ngoy Mulunda président de la CENI était à la solde de Joseph Kabila dont il est proche. D’autre part, il en appelle au peuple pour « casser les portes des prisons » afin de libérer les prisonniers politiques arbitrairement embastillés par le régime.

Deuxième tour dans la rue ? Au fur et à mesure qu’on s’approchait du jour du scrutin, les griefs de l’opposition n’ont cessé de s’allonger. La suspicion sur la collusion de la CENI avec le gouvernement ne s’est pas éteinte. Les candidats ont obtenu l’accès au fichier serveur central informatique et ce dans un souci de transparence. L’existence de bureau de

vote fantôme ou fictif a également scandalisé les différents états-majors de campagne des candidats. La mort par balles de Marius Gangale, un député du MLC, quelques jours avant les élections alors que sa voiture roulait dans un quartier populaire de Kinshasa n’a fait qu’exacerber les tensions. La Police d’Intervention Rapide (PIR) s’est muée en Légion Nationale d’Intervention. Elle aura la même mission : contenir les éventuels troubles inhérents à la campagne. Pour cela, le gouvernement l’a « cadeauté » [lire : récompensé] d’un équipement américain livré à partir d’Ouganda. La LNI avait paradé dans des véhicules antiémeutes dans les rues de Kinshasa dont les hommes ressemblés davantage au personnage de robocop. Face à ce climat délétère, le gouverneur et le chef de la police de la capitale ont dû expressément annulé tous les meetings de l’avant-veille du scrutin pour éviter tout débordement. Chacun des candidats a sillonné depuis des semaines tout le territoire et a donné rendez-vous à ses militants pour une dernière démonstration de force. Etienne Tshisekedi voulait marcher sur Kin’ (Kinshasa) à partir de l’aéroport de Ndjili. Son cortège fut bloqué par la police et l’armée à quelques encablures de l’aéroport. Les forces de l’ordre ont été obligées d’intervenir à cause des affrontements qui ont éclaté entre les militants de l’UPDS et les partisans de Joseph Kabila. Bilan : 2 morts officiellement alors qu’officieusement les sources avancaient le nombre d’au moins 6 victimes. La CENI se prévaut d’avoir installé le matériel électoral à 99%. Personne n’est allée vérifier si les gros cubes d’urne, acheminés en pirogue parfois à dos d’homme sont bien arrivés à bon port. Toutefois, plusieurs incidents ont émaillé le déroulement du scrutin. Certains bureaux de vote ont même dû jouer les prolongations le lendemain car ils ont été fermés le jour « J » faute de bulletins ou d’urnes. Des témoignages évoquent un assesseur qui fait le tri pour le choix des électeurs ; sans parler des urnes pré-remplies. Les débordements de foules et les violences ont fait une dizaine de morts dans la province minière du Katanga. Les jours passent et les effluves de tripatouillages, les incidents qui ont émaillé le scrutin et le comptage de voix ne manqueront pas de surgir. Etienne Tshisekedi se croit investi de la très haute mission par le peuple congolais depuis le début de sa campagne. Si le présage proclamé par la CENI était contraire à son pronostic, il a déjà déclaré que « les congolais sauront prendre leurs responsabilités ». Rendez-vous le 6 décembre pour les résultats électoraux ! Alex ZAKA

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Politique

Afrique du Nord Après la révolution…La démocratie Dans le Grand Maghreb et l’Egypte, si les révolutions sanglantes qualifiées de Printemps Arabe qui ont eu cours en 2011 ont été de courte durée, la démocratie, elle, ne le sera certainement pas. Les élections organisées en Tunisie, en Egypte et en préparation en Libye, constituent la première étape du processus démocratisation dans cette partie de l’Afrique qui aura inéluctablement ses moments de tergiversation et d’interrogation.

A

près le temps des soulèvements populaires, voici venu le temps de la démocratie, qui précède, elle-même, le temps de la justice. Les nombreux dossiers empilés devant les juridictions de ces pays concernés, et même portés devant la CPI, ont été mis en sommeil en attendant, peut-être, l’instauration de véritables Etats de droit. Car, il faut vite tourner les pages de ces dictatures obscurcies de tristes histoires qui ont conduit ces peuples à la révolution. L’histoire dans ces trois pays s’est accélérée à un rythme effréné à telle enseigne que cela laisse penser à un retard que ces pays devraient rattraper avant l’aube de l’année en cours. En quelques mois, les visages de la Tunisie, de l’Egypte et de la Libye ont radicalement changé. On voit émerger une nouvelle classe d’hommes et de femmes politiques qui ont la vision de changer leur pays. La démocratie étant en ce siècle nouveau la valeur universelle la mieux partagée, il n’y avait pas de raison que l’Afrique blanche soit en marge de cette évolution. Si aujourd’hui, le Maroc et l’Algérie n’ont pas connu de révolution, c’est justement parce que ces deux pays ont su certainement s’adapter à l’air du temps en s’appropriant les moyens d’une démocratie participative. A savoir, le partage et l'exercice du pouvoir, fondés sur le renforcement de la participation des citoyens à la prise de décision. La Tunisie, précurseur de ce printemps arabe a été la première nation à ouvrir le bal des élections. Jamais dans ce pays, il n’y a eu une compétition aussi ouverte

Mustapha Ben Jaafar lors d'une manifestation © AFP Archives Fethi Belaid

et démocratique du règne de Ben Ali. Les élections de l’Assemblée Constituante organisées au mois d’octobre dernier, qui ont permis à toutes les formations politiques désireuses d’y participer, constituent le premier pas vers la démocratisation de ce pays. La victoire des islamistes d’Ennahda (90 sièges sur 217) sur le Congrès pour la Ré14 Diasporas News

publique de l’opposant historique à Ben Ali (30 sièges) et Ettakatol du social-démocratique Mustapha Jaafar (21 sièges) traduit l’expression de cette pluralité multipartite. L’Egypte a emboité le pas à la Tunisie pour désigner ses 498 membres de l’Assemblée du peuple, la Chambre Basse du Parlement. Ce sont les premières élections depuis la démission de Hosni Moubarak le 11 février 2011. Ces législatives vont se dérouler normalement en trois phases. Débutées le 28 novembre dernier, la seconde étape aura lieu le 14 décembre pour s'achever le 3 janvier 2012. Quant aux résultats définitifs, ils ne seront connus que le 13 janvier 2012. La particularité de cette assemblée égyptienne c’est que les deux tiers des sièges sont alloués aux candidats des partis et le troisième aux indépendants. Il reviendra donc aux députés de désigner les cent membres de l’Assemblée Constituante qui sera chargée d'élaborer une nouvelle loi fondamentale. Dix mois après la chute du raïs, force est de constater que la situation demeure relativement fragile. Car, le peuple égyptien qui a pris son destin en main en organisant la révolution du Nil n’est toujours pas satisfait du Conseil Suprême des Forces Armées (CSFA) qui dirige le pays depuis la fin du régime Moubarak. Les Egyptiens sont d’autant plus impatients que le régime militaire en place s’enlise à fixer la date précise du transfert du pouvoir à une administration civile. En prenant l’engagement formel d’organiser des élections présidentielles avant la fin juin 2012, cette promesse péremptoire n’a pas réussi à calmer les manifestants qui continuent d’occuper la place Tahrir symbolisant le siège de la contestation populaire. Comme la Tunisie, le parti islamiste des Frères musulmans est crédité d’une victoire certaine à ces élections législatives égyptiennes. Ce qui pourrait leur ouvrir royalement la voie vers le poste de Premier ministre. Si la majorité des voix leur revenait, le Conseil militaire devra charger ce parti longtemps diabolisé sous Moubarak de former le gouvernement. Quant à la Libye, le peuple devra encore patienter jusqu’en juin 2012 avant de vivre sa première élection démocratique de son histoire. En attendant, le gouvernement intérimaire du Conseil National de Transition (CNT) se charge de gérer au plus pressé les affaires courantes. La sécurisation du pays demeurant la priorité des priorités du Premier ministre Abdel Rahim al Kib et les 18 membres de son gouvernement qui ont prêté serment sur le Coran. Ici également, l’on s’attend à une percée

Premier ministre Libyen Abdel Rahim al Kib

spectaculaire des islamistes. Même le Maroc qui n’a pas connu de révolution à l’instar de ses voisins, les Islamistes du Parti Justice et Développement (PJD) ont remporté la majorité des sièges (107 sièges sur 395) lors des législatives du 25 novembre dernier Dans tous les cas de figure, les pays occidentaux voient d’un mauvais œil le retour en force des partis islamistes

Abdelilah Benkirane, le chef du parti islamiste PJD © AFP Abdelhak Senna

dans le Grand Maghreb comme si les anciens régimes dictatoriaux avaient constitué pendant des décennies une sorte de rempart pour bloquer l’émergence voire l’existence de ces partis islamistes. En ce qui concerne le cas de l’Egypte, le mouvement islamiste palestinien et le Hamas, est soupçonné d’être une branche des Frères musulmans. Selon plusieurs rapports confidentiels, la plupart de ses principaux dirigeants auraient été formés au pays des pyramides. Même si tous ces partis islamistes n’ont pas de liens particuliers, l’on redoute, tout de même, qu’à la longue, des connexions puissent se faire, et qu’ils se radicalisent par la même occasion. En dépit des assurances données par les dirigeants de ces partis islamistes modérés ou tolérants, ils sont tous placés dans l’œil de cyclone des pays occidentaux. Clément Yao


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Le Nzalang nacional de la GuinĂŠe ĂŠquatoriale


Invité du mois

HAMAD KALKABA MALBOUM l’homme aux multiples casquettes : officier de son Etat, il est aussi président de la Confédération Africaine d’Athlétisme (CAA) depuis 2003, dirige le Conseil International du Sport Militaire (CISM) tout en siégeant au sein du board de l’IAAF. Posé, affable pendant notre entretien à bâtons rompus sur l’athlétisme, la jeunesse… Diasporas-News : Comment êtes-vous « tombés » dans l’athlétisme ? HAMAD KALKABA MALBOUM : J’étais un athlète polyvalent : sprinter, sauteur en longueur tout en faisant partie de l’équipe nationale de handball du Cameroun; et je pratiquais également le football mais à un niveau régional.

D-N : Avez-vous un souvenir de l’arrivée d’Abebe Bikila

au marathon lors des JO de Rome en 1960 ? H. K. Malboum : J’étais trop jeune. A 8 ans, j’étais à l’école primaire et je n’écoutais pas la radio. Mais rétrospectivement l’histoire m’a permis de découvrir son exploit personnel et pour l’Afrique. Personne ne le donnait favori ; en plus il courait pieds nus.

D-N : Où étiez-vous lors du record de monde de Bob Beamon à Mexico en 1968* ? Saut en longueur : 8,90m soit une progression de 55cm par rapport au précédent record H. K. Malboum : A 18 ans et pratiquant le saut en longueur, j’ai été tout à fait au courant de l’exploit de Bob Beamon. On pouvait considérer que c’était une performance surhumaine à cette époque-là. En même temps, j’étais très content de la prestation du Cameroun. Joseph Bessola qui avait gagné la médaille d’argent en boxe (catégorie : poids welters).

D-N : Et le finaliste africain du 100 m à Mexico ? H. K. Malboum : Ah, le Malgache avec un nom à rallonge : Jean-Louis Ra… D-N : Outre Jean-Louis RAVELOMANANTSOA, quels étaient vos idoles en sprint ? H. K. Malboum : Il y avait l’i Ivoirien Gaoussou Koné (finaliste sur 100 m aux JO de Tokyo en 1960). Il s’est distingué lors des Jeux de l’Amitié et on le voyait beaucoup aux actualités c’est-à-dire les informations diffusées avant le film ou à l’entracte lorsque vous alliez au cinéma autrefois. D-N : Qu’est-ce-qui a révolutionné l’athlétisme et surtout le sprint ses 30 dernières années ? H. K. Malboum : Assurément la biomécanique ! Ensuite le suivi médical et enfin une plus grande attention portée à l’alimentation des sportifs. D’un autre côté, le système d’encadrement des athlètes a été bouleversé. Et bien plus tard, la rémunération et l’appât du gain sont des facteurs de motivation qui ont permis à l’athlétisme 18 Diasporas News

de se développer. Du coup, la finale du 100m des Jeux Olympiques est l’épreuve phare que le monde entier attend.

D-N : Comment se fait-il que les caribéens trustent les médailles du sprint mondial alors que notre continent n’est plus dans le top 10 depuis la retraite de Frankie Frédericks et Francis Obikwelu (nationalité portugaise) ? H. K. Malboum : Les atouts existent ; il y a des pays qui sont reconnus comme le pays du sprint ; on peut citer le Nigéria, le Ghana, Madagascar, la Côte d’Ivoire et le Cameroun dans une certaine discipline. Le problème résulte de l’intérêt porté à l’athlétisme par les gouvernants. On consacre davantage de moyens au « roi » football qu’à l’athlétisme. Toutes les conditions de préparation ne sont pas réunies au niveau de chaque pays. Dès lors qu’un athlète a un potentiel, il sera accaparé par les pays riches. C’est le cas de Francis Obikwelu : d’origine nigériane, il court aujourd’hui sous les couleurs du Portugal. Ce sera un moyen pour lui d’avoir une meilleure perspective de vie. Ce qui nous donne le sentiment de ne pas évoluer alors que nos talents vont voir ailleurs. Les athlètes des Caraïbes, des Etats-Unis, du Bahamas ont tous l’Afrique comme origine ; on devrait donc avoir le même potentiel qu’eux. Maintenant, il faut mettre en place des moyens pour préparer un sportif avec toutes les exigences inhérentes à son éclosion : médicale, biomécanique… Nous essayons en ce moment de monter des centres d’entrainement comme celui de Dakar : le Centre International d’Athlétisme de Dakar (CIAD). Vous me direz qu’Amy Mbacké Thiam a gagné le 400 m en 2001 à Edmonton et que ce n’est que 10 ans après que la Botswanaise Amantle Montsho devient championne du monde à Degu en août 2011 sur le tour de piste. Mais depuis, il y a eu un effort sur les structures, les conditions de vie des athlètes (entraînement, hébergement, suivi médical) qui permettent aujourd’hui de progresser. Tant que nous n’aurions pas mis nos sportifs dans des conditions idéales pour explorer leurs talents, nous ne pourrons pas nous hisser sur les plus hautes marches des podiums. D-N : Les modèles du Kenya et de l’Ethiopie [la Mecque du mara-


thon et des courses de fonds] ne peuvent-ils pas être répliqués ailleurs sur le continent ? H. K. Malboum : C’est difficile ! Ils bénéficient de l’altitude, un environnement différent de celui qui

anglophone ou arabophone. C’est une image forte qui signifie que si nous nous mettons ensemble, nous nous en sortirons ! Pour ma part, je ne suis pas jaloux du « football » et je me réjouis des deux médailles d’or olympiques qu’il nous a ramenées : 1996 pour le Cameroun et en 2000 pour le Nigéria. Alors que notre meilleur parcours en Coupe du monde c’est le stade des quarts de finale.

D-N : Et pourtant, nous sommes à la tête de l’IAAF depuis 2001 (le Sénégalais Lamine Diack). Où faut-il être au sein du Comité International Olympique (CIO) pour faire bouger les lignes ? H. K. Malboum : Nous avons fait ce qui était

vit au niveau de la mer. Les Kenyans et les Ethiopiens se contentent de peu d’oxygène lorsqu’ils sont en basse altitude ; ce qui leur confère une endurance hors de commun. A contrario le géant Kip Keino a été battu en finale du 5.000 m par Mohammed Gammoudi aux JO de Mexico 1968.

D-N : En matière de football, les Africains intègrent maintenant l’élite mondiale ; pourquoi l’athlétisme continental n’émerge-til pas [exception faite des courses de fonds] ? H. K. Malboum : Il faut toujours placer chaque discipline sportive dans son contexte. Le continent africain est reconnu par ses résultats sportifs et par la bonne prestation de ses artistes. Mais de loin en termes de performance, c’est l’athlétisme qui a donné le plus de résultats. Nos participations aux Jeux Olympiques, un évènement qui réunit l’élite mondiale, nous donnent un rayonnement planétaire. Lors de la dernière édition (Pékin 2008), l’Afrique a obtenu 40 médailles dont 12 en or. Cela permet de mettre en évidence, la vitalité de la jeunesse africaine ; telle vitalité peut-être un facteur de développement si chaque pays se l’approprie. Mais ces résultats contribuent surtout à l’unité de l’Afrique. Nous avions actuellement une équipe continentale, composée de meilleurs athlètes dans chaque épreuve, en vue d’une confrontation intercontinentale. Nous avions déjà gagné quatre coupes chez les hommes. Nous prenons les meilleurs qu’ils soient noir, blanc, francophone ou

à notre portée. Lorsque je suis arrivé à la tête de la CAA en 2003, 19 pays n’avaient pas de piste d’athlétisme de norme internationale. Nous nous sommes attachés à ce que chaque capitale du continent en soit dotée. Aujourd’hui nous réhabilitons les infrastructures qui ont été endommagées. C’est le cas de la piste du centre de formation pour les athlètes de Yamoussoukro en Côte d’Ivoire ; on va également poser une piste d’athlétisme sur le stade de Douala au Cameroun. Nous avions aussi un programme de formation au CIAD dédié au sprint et aux sauts horizontaux (longueur et triple saut) ; Eldoret (Kenya) pour le fond et demi-fond ; l’île Maurice pour les épreuves combinées (décathlon, bi et triathlon…) et la marche. C’est ce qu’on appelle les centres de haute-performance. Pour les jeunes champions de catégories inférieures (cadet, junior), des centres régionaux seront prévus dont un est déjà opérationnel à Lomé pour l’Afrique de l’Ouest. Il sera complété par l’ouverture d’un autre en Zambie, l’année prochaine pour l’Afrique Australe. C’est tout un processus qui se met en place progressivement, dans la mesure de nos moyens. Nous souhaitons mettre un contenu dans notre concept de développement.

D-N : Et nos dirigeants que vous rencontriez, sont-ils attentifs à votre discours ? H. K. Malboum : La plupart sont à l’écoute car ils suivent tous les grands évènements sportifs. Nous avions un projet porteur pour l’Afrique aujourd’hui. Il s’agit de l’athlétisme à l’école. Car c’est un sport qui se fait de manière tout à fait naturelle. A chaque visite dans un pays, nous essayons de sensibiliser le ministre des Sports ou celui de l’Education Nationale. En 2012, deux mois avant les JO de Londres, l’Afrique organisera les championnats d’Afrique à Porto-Novo (Bénin) comme nous avions fait en 2010 à Nairobi et à Addis-Abeba en 2008, toutes les deux, capitales de grands pays d’athlétisme. Pour le Bénin, bien que c’est une nation qui n’avait pas, par le passé, une vocation de cette discipline, les autorités gouvernementales sont très motivées pour accueillir

cet événement. Elles souhaitent obtenir des retombées et mais également susciter l’intérêt des jeunes béninois.

D-N : Y-a-t-il beaucoup de villes candidates pour recevoir les championnats d’Afrique ? H. K. Malboum : Oui. Et tout est attribué jusqu’en 2016 : le Maroc et plus précisément Marrakech en 2014 suivi de l’Afrique du Sud en 2016. En ce qui concerne les cadets, le Nigéria sera le pays d’accueil en 2013 ; tandis que les juniors du continent se retrouveront la même année au Rwanda. Pour le championnat d’Afrique de cross country, il aura lieu en 2012 à Capetown et en 2014 en Ouganda. D-N : Et les Jeux Olympiques ? H. K. Malboum : C’est une opération gigantesque ; je dirai modestement que l’Afrique est en capacité d’accueillir un tel évènement. Nous pensons sérieusement porter notre candidature soit en 2019 ou 2021 pour les championnats du monde d’athlétisme dans des pays comme le Nigéria ou l’Egypte.

D-N : Vous venez d’être réélu en avril dernier pour un 3ème mandat à la tête de CAA ; comment voyez-vous la suite de carrière au sein de l’instance continentale voire internationale ? H. K. Malboum : Je suis membre également du Conseil d’administration de l’IAAF. Mon ambition est d’abord de renforcer l’Afrique mais aussi de faire en sorte que ma position au sein dudit Conseil ne soit pas qu’une seule simple représentation. L’actuel président de l’IAAF, Monsieur Lamine Diack est un Sénégalais. Et nous sommes fiers de la manière dont il gère la boutique. Son leadership permet de résoudre les problèmes de préjugés au sein des instances sportives internationales. Sa réussite nous donne de l’optimisme à nous qui sommes la relève. On peut être originaire d’un pays en développement et avoir la capacité de diriger une institution mondiale. Pour ma part, je suis élu président du Conseil International du Sport Militaire (CISM) en étant le premier africain à diriger cette organisation. Mon ambition est de devenir à terme un des vice-présidents de l’IAAF. Et ensuite, il faut croire en son destin…

D-N : Un message pour la diaspora ? H. K. Malboum : D’abord je me réjouis qu’il existe une volonté de la diaspora en France ou ailleurs pour se retrouver proche de la base. Nous les encourageons à aider le continent. Plutôt que d’envoyer des missions de coopération étrangères, ceux de vous qui ont acquis une expérience dans leur domaine pourraient venir transmettre leur savoir pour les insuffler à la jeunesse montante. Alex ZAKA 19 Diasporas News


Dominique LENOIR, Joseph PARE, Ambassadeur du Faso en France, Arthur KAFANDO, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l'Industrie du Faso et Gaspard OUEDRAOGO, Président du comité de pilotage

AFRICALLIA

Forum Ouest-Africain de développement du 22 au 24 février 2012

Après le succès de l’édition 2010, Ouagadougou abritera la 2ème édition

L

e 24 Novembre, une conférence de presse s’est tenue, au Centre d’Accueil de Presse Etrangère (CAPE) au Grand Palais, par l’organisation d’Africallia dédié aux professionnels en présence de personnalités dont SEM Joseph PARE Ambassadeur du Burkina en France. (Photo de la conférence de presse) Inspiré de Futurallia (Forum international de partenariat d’entreprises, au Futuroscope de Poitiers), Africallia est réservé aux professionnels de tous les secteurs économiques du primaire au tertiaire. Il s’adresse à des dirigeants et décideurs de PME / PMI qui ont une forte volonté de développer des alliances technologiques, financières avec de nouveaux partenaires et souhaitent renforcer leur position sur le marché africain. Des centaines d’entreprises de l’espace UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine), d’Amérique, d’Europe, d’Asie et du reste du monde, seront présentes. Africallia offre l’opportunité aux PME / PMI de tisser des liens de développement, des échanges et des partenariats en permettant des rencontres ciblées de tout secteur. Ce forum constitue un gain de temps et d’argent pour le dirigeant qui peut concentrer jusqu’à 15 rendez-vous d’affaires ciblés en BtoB (choisis sur la base d’un catalogue de participants) en 2 journées. O. Z.



Médias - Par Richard JOFFO R.J.

LALLA TOURÉ

Deux amours : Son pays et la télé ! Aw bé di ?

Quel plaisir d’entendre cette phrase, surtout si c’est Lalla Touré qui la prononce comme chaque matin sur l’ORTM, la télévision nationale du Mali ! « Aw bé di ? », ça veut dire « comment ça va ? » en Bambara. Mais c’est aussi le nom de l’émission matinale de l’ORTM… émission dans laquelle on peut retrouvé Lalla Touré. Sauf ces derniers mois, car Lalla est venue en France pour se perfectionner et préparer de nouvelles émissions. C’est ainsi qu’elle a rejoint les bancs de l’Académie Audiovisuelle de Paris pour y étudier tous les aspects du métier ! Bel exemple d’humilité pour cette « déjà pro » qui cherche à améliorer ses techniques… Prompteur, lecture des « brèves », reportage, conception de programme… tout y passe.

Si vous lui posez la question : « Qu’est-ce que vous aimez le plus dans la vie ? »… elle vous répond :

« j’ai deux amours : Mon pays le Mali et la télévision ! ». Elle rentre de France avec plein de projets : Un talk show à la Française avec des invités et des chroniqueurs… et une émission sur la mode ! Bonne route Lalla ! Richard Joffo

plateau Acad

Nous la voyons ici préparer la présentation d’un talk show avec d’autres étudiants de l’Académie Audiovisuelle. C’est aussi l’occasion pour elle de participer à des tournages et de visiter d’autres plateaux TV Ici elle est avec les autres étudiants sur le plateau de TOUCHE PAS À MON POSTE avec Cyril Hanouna. Là avec Mokobe et votre serviteur lors de l’enregistrement de Rendez-vous à Paris. Enfin elle a évidemment participé au dernier tournage de l’émission BAMAKO SUR SEINE diffusée chaque mois sur l’ORTM !

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KOUAME Médias par - ParRENE Richard JOFFO (ITALIE) R.J.

31ème FESTIVAL DU CINEMA AFRICAIN DE VERONE EN ITALIE

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u 11 au 19 novembre 2011 s’est déroulé pour sa trente et unième édition le festival du cinéma africain de VERONE (Italie). Cette édition a été un succès sans précédent vue la grande participation de réalisateurs venus de plusieurs pays Africains. Trente cinq (35) œuvres étaient au menu de ce festival dont la cérémonie de clôture a eu lieu le samedi 19 novembre à 20h30 mn avec la participation très remarquée de l’artiste musicien Congolais JIMMY KASSONGA et du rappeur Nigérian TOMMY KUTY. Le prix du public du meilleur film est revenu au film du réalisateur Nigérian JETA AMATA, intitulé BLACK GOLD (Une histoire de corruption et d’environnement dans le delta du Niger pole d’exploitation du pétrole du NIGERIA). Les autres résultats du festival sont les suivants : Le prix du long métrage est revenu au film « TOGETHERNESS SUPREME » sorti en 2010 de NATHAN COLLET, du KHENYA. Dans cette série une mention spéciale a été attribuée au film « Voyage à Alger » d’ABDELKRIM BAHLOUL de l’Algérie. Le prix du meilleur court métrage est revenu au film « GARGOUZ » d’ABDENOUR ZAHZAH de l’Algérie. Le prix du meilleur documentaire a été remporté par le film « ITHEMBA » sorti en 2010 de ERROL WEBBER et ELINOR BURKETT de la JAMAI-

QUE. Dans la série des documentaires une mention spéciale a été attribuée à deux films : - « FORGOTTEN GOLD » de MAKELA L. PULULU du RD CONGO/ SUD AFRIQUE - « SOBUWEKE, A GREAT SOUL » de MIKEY MADODA DUBE d’AFRIQUE DU SUD Le prix du jury du voyageur migrant a été attribué au film « BE YE KA » du réalisateur CLEOPHAS ADRIEN DIOMA du BURKINA FASO et de ALLESANDRO CECI (Italie). Une mention spéciale a été attribuée dans cette série, au film « LE DUE STORIE DI ADAMA » d’ANNA MARIA GALLONE de l’Italie. Il faut signaler que dans sa tradition le festival du cinéma de VERONA décerne des prix spéciaux à certains films dont le choix est attribué aux 24 Diasporas News

associations : Ainsi le prix de l’Association des Etudiants Africains (ASAV) attribué au film« CREATING THE BLACKNESS OF AFRICA » de PETER OBENI EWANFO du GHANA. Le prix NEGRIZIA, La dernière distinction est revenue au film « 18 JOURS » de PANORAMAFRICA. En marge du festival du cinéma, le musée Africain de VERONE a organisé une exposition pour présenter le chef-d’œuvre de AFRAN artiste peintre à l’état civil FRANCIS ABIAMBA, né en 1983 à BIDJAP, au CAMEROUN de parents Equato-guinéens . Le jeune artiste pétri d’un talent hors du commun expose sur le thème « L’HABIT EST LE MOANE ». AFRAN diplômé en céramique de l’institut de formation artistique de M’BALMAYO (CAMEROUN) est un artiste passionné de peinture. Il a côtoyé des grands peintres Camerounais et Congolais comme OTHEO, KANTE, ROGER BOTEMBE, FRANCIS TONDO NGOMA. Selon lui « L’habit est devenu le MOANE ». Pourquoi le choix du JEANS ? Voici sa réponse « Le Jeans pour moi représente la globalisation. Une sagesse populaire Espagnole dit « Se renouveler ou mourir ». Nous artistes Africains avons une responsabilité énorme « Assurer la continuité de l’histoire de l’Afrique » . Moi je représente le masque Africain avec le Jeans pour exprimer mon art. Je suis parti avec le Jeans comme habit jusqu’à arriver à faire partie intégrante de ma personne. Le Jeans représente un style de vie. Il est porté à travers le monde entier et en l’utilisant pour mes œuvres c’est une sorte de globalisation de mes idées d’artiste. Quand je dis l’habit est devenu le MOANE, qui est le nom que je donne à ma collection j’ai voulu mettre au centre de ma création l’habit devenu acteur et non comme accessoire. A l’intérieur de cette image il y a toute une vie la mienne, mon histoire, mes joies, mes souffrances et aussi l’histoire de ceux qui m’ont offert leur Jeans pour faire mes œuvres. Ce monde est en perpétuel mouvement d’ou l’ambiguïté entre l’Ame qui se fait habit et l’habit qui se fait Ame. Le Jeans constitue un exemple de marque d’intégration humaine de dimension vestimentaire à l’échelle internationale et illustre un exemple de réussite à la cohésion sociale malgré les différences culturelles ». L’ artiste se trouve ainsi porté au carrefour de la mondialisation en proie et à ses références culturelles contemporaines aux caractères dynamiques et insaisissables. L’intensité des multiples flux artistiques d’AFRAN provient de l’exploration continue de nouveaux territoires plastiques et conceptuels, mais aussi culturels qui marquent le déroulement de sa vie de tous les jours. RENE KOUAME (ITALIE)


LECTURES - par Richard JOFFO LE CHANT DE YAYE par « KAISSA » (Clotilde Chantal Alléla-Kwévi) Editions Ntem, Libreville, 2011, ISBN 782953722208 "Le chant de Yaye", dépeint le portrait d'une femme aux valeurs exceptionnelles et qui a marqué de son empreinte philosophique et humaniste la vie de Kaïssa, une fillette qui fit ses premiers pas aux côtés de sa grandmère. C’est donc l'histoire d'une femme surnommée "Yaye", aux vertus exemplaires qui influença la vie de sa petite-fille Kaïssa. Cette dernière, imprégnée par la pensée de Yaye qui lui a appris que le chant est porteur de bonnes nouvelles, nous invite à un voyage au pays de l’enfance, là où les valeurs se fondent dans notre identité, là où nos esprits s’imprègnent pour forger nos personnalités. Dans ce récit, Kaïssa magnifie la mémoire d'une grand-mère dite la Fondatrice, la Conseillère, la Confidente et dont le plus riche des héritages reste ce souvenir inébranlable du modèle social et culturel. Le chant de Yaye est donc un hymne à la sagesse, à l’mour et, surtout, aux grandes valeurs d’une civilisation qui honore, respecte et tire enseignement des anciens. Divisé en onze chapitres, ce récit met en lumière les sentiment de mélancolie et de nostalgie qu’éprouve la petite Kaïssa face à la disparition de sa grand-mère et de certains des membres de la famille qui lui étaient chers tels Mam’bya, tante Méyè, Papio et bien d’autres. En outre, le récit nous fait découvrir les secrets de la vie au village. Cette vie qui était jadis, un tabernacle de savoir et de traditions que l’auteur contribue à préserver. Ainsi, le « chant de Yaye » valorise la culture des rites, des saveurs culinaires et surtout des chants le soir autour du feu, pendant le clair de lune. Née à Port-Gentil après les indépendances, Clotilde Alléla-Kwévi, l’auteur de cet ouvrage, est la septime d’une famille de dix enfants. Passionnée de musique et de peinture, sa vie est partagée entre le chef-lieu de province du Moyen-Ogooué, Lambaréné, et la capitale gabonaise Libreville Le chant de Yaye est donc un voyage, un hymne, à son enfance, et une ode au métissage.

L’auteure, Clotilde Chantal Alléla-Kwévi, a bien voulu répondre à quelques questions : Comment est né ce livre ? Suite à une visite de ma mère à Montpellier, alors que je venais d’accoucher de mon premier fils en 1993, ma mère et moi eûmes à échanger sur bon nombre de sujets, et notamment sur l’histoire de la famille, de son enfance, de sa mère, donc de ma grand-mère. Au fur et à mesure de nos échanges, je compris très vite que ma mère était

intéressée par mon initiative , car elle se mit à me révéler une partie de son histoire et celle de sa lignée. Un témoignage si touchant que je décidai alors d’enregistrer l’entretien, car il s’agissait vraiment d’un entretien au cours duquel je posais les question et elle y répondait avec beaucoup de sérénité. Je rangeai précieusement ces enregistrements sur cassette dans le même lot que mes disquettes de travaux de thèse. En 1997, ma thèse en poche, et bien d’autres diplômes en plus, je rentrais au Gabon. Pour célébrer ce glorieux retour, ma mère arriva de Lambaréné pour Libreville trois jours après, et ironie du sort, trois jours plus tard, elle était victime d’un accident cardio-vasculaire Elle en garda des séquelles effroyables, car elle perdait l’usage de la parole ainsi que la mobilité de son hémisphère droit, bras et jambe. Choquée, je décidai de parler pour elle, d’écrire ce qu’elle m’avait révélé et de témoigner sur l’histoire de ma grand-mère, une façon pour moi de faire revivre la mémoire de Yaye et à travers elle celle de ma mère. Que représente donc ce livre ? Cependant, ce livre a été fortement inspiré par les mélodies de la voix de ma grand-mère, personnage éponyme. C’est donc l’inspiration de ma grand-mère qui a rendu possible l’écriture de ce récit. En l’écrivant, j’ai eu l’impression de la sentir près de moi, fredonnant ces airs qui ont bercé mon enfance. J’entends par airs, non pas simplement le chant mais aussi toutes les valeurs qu’elle a pu me transmettre. Le chant de Yaye est pour moi, une manière de magnifier cette grande dame qui m’a léguée le plus noble des héritages : les valeurs essentielles de la vie telles que, la liberté, le travail, le goût de l’effort, le respect de l’être (moi-même/les autres). Pour conclure, l’écriture est pour moi, une sorte de création qui m’aide à retranscrire le passé, une histoire, c’est une ode à toutes les femmes d’antan, à toutes les grand-mères détentrices du savoirs ; je penses que nos grandmères avaient un savoir qui s’est enfoui trop vite et qu’il nous revient de faire revivre. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour écrire ce livre ? Le temps pour moi n’a pas d’importance. C’est vrai que de longues années se sont écoulées entre le début de l’écriture et sa parution, mais pour moi, je ne sais pas si le chant de Yaye est réellement achevé, car il y a encore des choses à dire... L’histoire a suivi son cours et on peut se rendre compte qu’il s’agit dans ce témoignage d’un itinéraire, de tracés de vie, enfin d’un parcours marqué par différents moments de la vie de la narratrice et du personnage principal. L’histoire prend fin avec la mort de Mam’bya fille de Yaye et aussi mère de Kaïssa. Tout le nœud de la narration se trouve dans cette trilogie Yaye/Mambya/Kaïssa Richard Joffo

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Société L’AFRIQUE A T- ELLE BESOIN DE DEMOCRATIE POUR SE DEVELOPPER ?

L

e développement de l’Afrique est la priorité des nouveaux dirigeants africains et de la nouvelle génération de cadres de la diaspora africaine résidant en Europe. Pendant que les dirigeants des pays du G8 se réunissent pour décider du sort de l’Afrique se fondant sur un système de développement selon leur point de vue, et leur culture, les cadres africains commencent à s’interroger sur la question. Pour aborder donc le thème sur le développement de l’Afrique les cadres de la diaspora africaine résidant en Europe venus de la SUISSE, de la FRANCE, de la BELGIQUE et de l’ITALIE se sont réunis à PARMA ( ITALIE) le 15 octobre 2011 dans le cadre de la convention de la REDANI ( Réseau de la diaspora africaine noire en Italie) en marge de la

fête annuelle de la diaspora dénommée « OCTOBRE AFRICAIN). Le thème central au menu de cette convention était « Démocratie et développement socio-économique de l’Afrique intégrée: Rôle des acteurs internes et de la diaspora ». Après analyse des différents intervenants sur la question, vu les différentes guerres tribales , les coups d’états, la famine, dus à la lutte au pouvoir, une grande interrogation en ressort : L’Afrique at-elle vraiment besoin de la démocratie pour se développer ? Le professeur ELIKIA M’BOKOLO, historien congolais, directeur des études à l’école des hautes études en sciences sociales à Paris ( France ) intervenant sur le thème a dit ceci : « Pour parler de démocratie et développement il faudrait que l’Europe s’interroge sur son propre développement, pour permettre aux pays du Sud de s’orienter. L’articulation des deux termes démocratie et développement devient très compliquée et pose problème en Afrique. Voyez26 Diasporas News

vous, en Afrique on entend souvent dire « La COREE était en 1975 au même niveau que le Madagascar, que la Côte d’Ivoire ou un autre pays, ou bien le Brésil était au même niveau que le Nigeria … ». Ce sont des comparaisons assez blessantes qui ne sont pas justes, parce que comparaison n’est pas raison. Moi je crois que notre Afrique n’a pas besoin de la démocratie pour se développer. Est-ce que l’Angleterre a t- elle eu besoin de la démocratie ? L’Allemagne de BISMARK avait telle besoin de la démocratie pour se développer ? Même la Corée dont on parle n’était pas une démocratie avant de se développer. Parce qu’une démocratie formelle peut créer beaucoup de problèmes réels dans le développement dans le cas de l’Afrique. Il n’y a pas de culture africaine comparable au modèle démocratique qu’on nous propose et qu’on nous impose. Pour traiter le problème de la démocratie nous devons le reporter à l’historicité de l’Afrique. C’est choquant politiquement et inefficace d’une autre historicité et la jeter sur une autre historicité. Et donc, ce que nous appelons aujourd’hui démocratie africaine n’est pas liée à l’histoire de l’Afrique mais plus tôt liée à la culture occidentale. Je voudrais vous prendre un exemple : En Afrique Centrale depuis l’époque de la traite atlantique il y avait le concept « MONKONZI » qui veut dire chef. Après la colonisation on voit revenir encore le concept « ONKONZI ». Quand on parle d’un élu, député ou ministre, on dit « c’est un chef non…) parce qu’il détient le pouvoir économique. L’Afrique a subi la colonisation ; et dans sa lutte contre cette colonisation il y a eu aussi tous les combats politiques et sociaux dans la période des indépendances. Ce qui revient à dire que cette lutte doit toujours continuer, mais de manière spontanée et individuelle ou par forme de regroupement collectif. C’est surement par ces genres de stratégies que peut venir le développement de l’Afrique. Un exemple au Congo à remarquer. Pendant la lutte coloniale un regroupement religieux formé en 1920 a lutté contre le colonialisme et aujourd’hui constitue une force économique sociale et politique dans le pays. L’historicité de l’Afrique produit trois concepts : -la solidarité collective – le respect de la loi à condition qu’elle soit juste et le travail. Les intellectuels Africains doivent s’unir pour repenser à notre système de développement. L’intellectualité de l’Afrique est un processus important dans le développement démocratique et économique de l’Afrique.

A la suite de l’intervention du Professeur M’BOKOLO, une autre intervention celle du sociologue ALI BABA FAYE sur le même thème a été assez remarquée. Ali BABA FAYE est originaire du SENEGAL. Elu politique, il est membre de l’exécutif du parti démocratique Italien (PD) et réside à ROME. D’une vue de sociologue il pense que la révolution technologique au niveau du système de communication a changé la donne en matière de système politique, et même modifié, la culture, le mode de penser, de réagir et de produire dans le monde et en Afrique. Il a aussi souligné que les sociétés Africaines étant dans l’histoire des sociétés nomades, il est aujourd’hui difficile de les concilier au modèle Européen. « Dans l’histoire de la lutte émancipatrice Africaine les femmes ont joué un rôle très important et contribué considérablement. Avec l’exemple des femmes du ZIMBABWE, de l’ERITHREE où les femmes ont combattu au sein de l’armée pour l’indépendance. Malheureusement dans les écrits il n’est mentionné nulle part le rôle de ces vaillantes femmes. Je voudrais qu’on se lève pour rendre un hommage à WANGARI MATAYE le premier Prix Nobel Femme de l’Afrique qui nous a quitté ». C’est en ces termes qu’est intervenue Madame SUZANNE MBIYE DIKU médecin gynécologue , originaire du CONGO et membre du bureau exécutif de la diaspora Africaine en Italie. Elle a ensuite ajouté que la femme Africaine subissant les conditions socio-économiques de l’Afrique ; son pouvoir est beaucoup affaibli et se retrouve reléguée au second plan de la société. La femme est partie de femme développement à femme sexe. Elle est destinée à servir. Et c’est dans ces conditions qu’on veuille parler de démocratie et de développement. Aujourd’hui nous exhortons les femmes de la diaspora Africaine et celles qui vivent en Afrique à s’instruire pour pouvoir continuer de contribuer considérablement au développement de l’Afrique et prendre aussi les premières places de la société. C’est sur une conclusion de ESSOH LAME professeur d’histoire à l’Université de VENIZE , originaire du CAMEROUN, membre du bureau exécutif de la diaspora Africaine en Italie, et modérateur que cette convention a pris fin en ces termes « Nous devons construire véritablement une diaspora forte en Europe. Et c’est de cette manière que nous pouvons contribuer au développement de l’Afrique ». RENE KOUAME (Italie)


Justice - par Cécile Dimouamoua UN ETRANGER POLYGAME PEUT- IL OBTENIR LA DELIVRANCE OU LE RENOUVELLEMENT D’UN TITRE DE SEJOUR EN FRANCE ?

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a polygamie est un fait social prohibé par la loi pour des motifs d’ordre public. L’interdiction de la polygamie est posée par l'article 147 du code civil : « On ne peut contracter un second mariage avant la dissolution du premier. » Au sens de l'article 433 -20 du code pénal, la polygamie est un délit passible d’ 1 an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende. En droit des étrangers, la polygamie est une cause de non délivrance absolue de titre de séjour. En effet, la loi du 24 août 1993, dite "loi Pasqua", subordonne la délivrance et le renouvellement des titres de séjour d'étrangers à la condition de non-polygamie'; elle interdit aussi à un étranger polygame de faire venir ses femmes en France dans le cadre du regroupement familial. Les articles L. 313-11 et L. 314-5 du CESEDA impose le refus ou le retrait des titres de séjour sollicités ou obtenus par un autre conjoint que « le premier », ainsi que le retrait du titre détenu par le ressortissant étranger à l'origine de la procédure, L’article L. 411-7 du CESEDA dispose que le bénéfice du regroupement familial ne peut être accordé à un second conjoint, sauf si l’autre conjoint est décédé ou déchu de ses droits parentaux, ses enfants ne bénéficient pas non plus du regroupement familial. Depuis la « loi Pasqua », les titres de séjour ne sont plus délivrés à des étrangers polygames. Rappelons que les préfectures ont appliqué la « loi Pasqua » de façon draconienne : les premières années, elles on retiré des titres de séjour parfois pendant de longues périodes à des étrangers polygames qui ne pouvaient être expulsés car ils étaient parents d’enfants français : sans papiers, ces adultes n’étaient plus autorisés à travailler. En conséquence, des familles entières se sont retrouvées dans la plus grande misère alors que le mari était en France depuis vingt ans. Aujourd’hui, l’application de cette loi place certaines femmes dans une situation dramatique : soit elles se séparent de leur mari et vivent de façon autonome, soit elles risquent le non renouvellement de leurs papiers. Force est aussi de constater que la « loi Pas-

qua » a instauré une sorte de chantage aux papiers : si l’étranger polygame souhaite obtenir un titre de séjour, il n’a d’autre choix que de vivre avec une seule de ses coépouses, les autres doivent à terme, quitter le domicile conjugal : C’est pour aider les femmes qui quittent leur mari polygame que le gouvernement a pris la circulaire du 25 avril 2000.qui précisait que seule la première épouse se verra renouveler sa carte de résident. Alors qu’une carte de séjour temporaire d’un an, portant la mention « salarié », ou « travailleur non salarié » sera délivrée au mari et aux conjointes autres que la première, après saisine de la commission du titre de séjour et notification de la décision de refus de renouvellement de carte de résident. Le titre de séjour temporaire sera renouvelé si l’étranger polygame ou conjoint de polygame apporte la preuve de la cessation d’état de polygamie Si l’étranger prouve la rupture des liens matrimoniaux ou le retour au pays d’une épouse, il se verra délivrer soit une carte de séjour mention vie privée et familiale soit une carte de résident Si les époux polygames apportent la preuve qu’ils occupent deux domiciles distincts, leur titre de séjour salarié ou travailleur non salarié sera renouvelé. En revanche, si l’état de polygamie se poursuit, il se verra délivrer une carte de séjour mention salarié si la DDTEFP donne son accord en fonction du marché de l’emploi et de la production d’un contrat de travail A défaut, un titre de séjour mention visiteur sera délivré, n’autorisant pas son titulaire à travailler. Dans les faits, cette circulaire a eu pour conséquence de placer en situation de grande vulnérabilité de nombreuses épouses puisqu’on a assisté à des décohabitations « sauvages » (sortie du domicile, vie en squat ou dans des structures d’accueil) pour la conservation du titre de séjour. En pratique, en dépit de l’existence de la circulaire du 25 avril 2000, les préfectures re-

fusent souvent d’enregistrer les demandes de renouvellement des personnes polygames en situation régulière avant la loi Pasqua.

DE QUELS RECOURS DISPOSE L’ETRANGER POLYGAME EN CAS DE REFUS DE RENOUVELLEMENT DE SON TITRE DE SEJOUR ? Dans tous les cas de refus guichet, si on constate qu’une préfecture refuse systématiquement un type de demande, il faut envoyer un courrier avant même de tenter de déposer le dossier. Il est important, en cas de refus guichet, d’être accompagné à la préfecture, par au moins deux personnes soit pour tenter d’arranger la situation à l’amiable soit pour constater le refus de la préfecture d’enregistrer le dossier de l’intéressé. A ce propos, il faut rappeler que notre association fait des accompagnements en préfecture. Si la situation n’a pu être réglée à la préfecture, il faudra par la suite envoyer un courrier avec accusé de réception demandant par écrit que l’intéressé soit convoqué afin que sa demande soit enregistrée en soulignant le constat du refus au guichet, accompagné de pièces. Si la préfecture ne répond pas dans les15 jours qui suivent il faut fire un recours en référé « mesures utiles ». Par contre, si la préfecture rejette votre demande de renouvellement, il faut saisir le juge administratif en référé suspension et au fond. Pour conclure, au-delà de toutes ces informations juridiques et conseils pratiques, il est essentiel pour une première demande ou un renouvellement de titre de séjour de bien analyser la situation globale de la personne pour la constitution de son dossier. Et c’est à cette fin que notre association propose un accompagnement efficace dans toutes les démarches administratives et juridiques auprès des préfectures et tribunaux

de nombreuses épouses en situation de grande vulnérabilité

Cécile DIMOUAMOUA Présidente IJE Permanences d’accueil sur rendez-vous Maison des Associations 12 ème 181 Avenue Daumesnil 75012 Paris Tel : 06 63 45 14 05 Site http //www ije-asso.fr 27 Diasporas News

Cécile DIMOUAMOUA


Courrier Société de Brigitte

AVEC QUI FAUDRAIT-IL QUE JE FLIRTE POUR PARLER A MANU DIBANGO ? Les fêtes approchent et tout Paris est en effervescence ou du moins c’est ce que j’ai envie de croire. Les guirlandes de noël et les feux d’artifice qui étincèlent sur l’avenue des champs Elysées me rappellent une enfance seulement vécue dans mes souvenirs fantastiques. Encore et comme toujours, les Africains continuent de danser. Malgré la crise, malgré le transfèrement de Laurent Gbagbo à la CPI, malgré l’injustice de part et d’autre, la vie semble continuer son cours normal comme si l’on se moquait de la pire réalité. Oui, nous avons tous vu Obama et Sarkozy à la télévision et les choses ne sont plus les mêmes.

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anu Dibango est l’affiche pour le 17 novembre et du coup le mois de novembre devenait doux et jazzy. Je voulais lui parler. Le voir. Lui, qui avait fait la Côte d’Ivoire dans les années stars, lui, dont la musique était appréciée de Michael Jackson, lui qui avait connu l’Amérique quand c’était encore un rêve. C’est fini le rêve Américain. L’Amérique est démystifiée. J’entends encore les mots de Sarkozy. « On peut le convaincre. Toute décision que je prends, je le consulte avant… » Il parlait du président américain, ce descendant africain en qui toute l’Afrique avait mis son espoir est celui-là même qui donne son OK avant que l’on nous bombarde. Auriez-vous imaginé Clinton ou Bush assis à ce siège, ces Présidents qui étaient plus grands que le monde se laisser convaincre et par qui ? Je suis quand même allée à cette autre soirée pour écouter la voix caressante de Monique Séka et entendre les lyriques désespérées de la belle Bétika qui essaya de me rassurer plus tard qu’elle était heureuse en amour. Monique Séka, la voix d’or de Côte d’Ivoire, quant à elle, a plutôt connu de meilleurs jours. Avant de commencer son interprétation, elle insista que l’on fasse monter sur scène l’un des parrains en la personne de JC Yodé. Enfin vers les 3h du matin, le fameux mais si agaçant à force d’en entendre parler, le pas si libre mais en homme dont le cœur reste ouvert et le corps forever à prendre, JC Yodé fit son

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apparition se la jouant le Parisien fixé sur des chaussures Weston payées 1200 euros pour de vrai à ce que j’ai entendu dire. L’affiche nous présentait deux Gadji. Notre Gadji Celi le footballeur devenu chanteur et un autre Gadji, précisément Opéli Gadji cet intellectuel auteur de deux livres était supposé être l’évènement clé de la soirée. Il nous parle de globalisation dans ses chansons bien pen-

Tout son corps rentrait en transe et c’était vraiment un exploit sées et la mélodie est belle et le son superbe mais l’on ne peut tout faire à la fois alors à d’autres la scène. Gadji Céli, c’est toujours le feu avec femme de feu et bien que je dus lui enlever ses lunettes noires pour voir son mensonge, sans cligner des yeux, il tenta de me convaincre qu’il était encore et toujours marié à la jolie Hortense de la télévision ivoirienne et je suis contente pour eux. On peut remercier Charles Boly et son associé GUEZ pour leur dévouement pour faire vivre la musique ivoirienne hors des frontières et faut dire que l’organisation était presque parfaite avec

des hôtesses attentives et aux petits soins et la sécurité qui s’est exercée avec efficacité. Pour ma part, accompagnée de Bonney M, je ne pouvais me plaindre. Mon compagnon pouvait à lui tout seul épouser une piste de danse et n’avait rien oublié des années 80. Tout son corps rentrait en transe et c’était vraiment un exploit que de danser un Zouk love avec lui tellement ses épaules bougeaient en tous sens et ses pieds se décalaient pour terminer par une glissade à la James Brown t’emportant avec lui dans cette frénésie et c’est cela s’amuser quand on sort. Le bonheur c’est de se trouver en compagnie de gens qui nous aiment et pas ceux qui nous tolèrent simplement. Dothy Z est de retour, n’oubliez pas d’acheter son CD et surtout vous devez le savoir le grand et très grand, l’incomparable Nahounou Paulin est sur Paris et il faut le voir danser. Il est un événement et exprime par son corps ce que la bouche ne peut dire. Manu Dibango, je m’étais si apprêtée que malheur m’est arrivée. Je suis tombée de mes plateformes et une entorse au genou m’a clouée au lit pendant que mon idole jouait ce 17 novembre au Casino de Paris et je suis restée sur ma faim alors j’attends toujours… Brigitte Sands ALIAS Diva Mo-Sanby


Gastronomie

Diasporas La référence afro-caribéenne

RIZ JOLLOF Préparation 30 min

Cuisson 1h10 Difficulté **

Pour 4 Personnes

***INGREDIENTS 2 cuisses de poulet fermier (entières) 500 g de riz long parfumé 400 g de plat de côte de porc cuit salé (en morceaux) 14 crevettes décortiquées 600 g de porc fumé 1 poivron vert (épépiné) 2 feuilles de laurier 4 gousses d’ail 3 oignons 4 tomates fraîches pelées coupées en cubes 2 boîtes de double concentré de tomates 1 cuil à café de gingembre frais 10 cl d’huile de tournesol 1 piment vert frais finement haché 2 cuil. à café de poudre de crevettes séchées 2 cubes de bouillon (épice bœuf) 1/2 cuil a café de poivre 1 brin de thym sel persil frais haché

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***PREPARATION Lavez, découpez en morceaux le porc fumé. Réservez. Lavez puis séparez en deux les cuisses de poulet. Réservez le plat de côte de porc. Rincez les crevettes. Mettez l’huile à chauffer dans une marmite, faites dorer les morceaux de poulet, préalablement salés et poivrés, ainsi que le plat de côte de porc et le porc fumé pendant environ 10 minutes environ en les retournant bien sur toutes les faces. Réservez. Lavez puis laissez tremper le riz dans l’eau froide pendant 30 minutes. Pendant ce temps, épluchez, lavez puis émincez les oignons et les gousses d’ail. Epépinez, lavez le poivron puis découpez-le en petits cubes. Lavez, pelez puis concassez les tomates fraîches. Dans

la même marmite, faites revenir, les oignons, l’ail, les poivrons, ajoutez-y la to-

mate fraîche, la poudre de gingembre, les cubes de bouillon, le poivre, le thym, le piment vert, les feuilles de laurier, la poudre de crevettes séchées un peu de sel puis laissez frémir à feu moyen pendant

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5 minutes.

Ajoutez ensuite le concentré de tomates, mouillez avec un peu d’eau mélangez bien pour le faire fondre puis incorporez-y les viandes et les morceaux de poulet, laissez encore prendre 5 minutes puis couvrez d’eau et laissez cuire 30 minutes. Ajoutez les crevettes 5 minutes avant la fin de la cuisson. Egouttez le riz, jetez-le en pluie dans la sauce, mélangez bien couvrez puis baissez le feu et laissez cuire 15 minutes. Servez très chaud, dressez le riz sur un plat, disposez dessus les viandes, les crevettes et les poivrons, saupoudrez de persil. Origine : Le riz Jollof (Jollof Rice) est préparé dans beaucoup de pays d’Afrique de l’Ouest avec quelques variantes. Dans certains pays on y retrouve de la cannelle, du bacon, des pieds de cochon, du poisson. Le riz Jollof est un peu une sorte de «Paëlla» ou de « risotto » Africain.

DANIELLE EBENGOU Bon appétit. 29 Diasporas News


HOROSCOPE Belier

Encore une fois, vous ne serez pas du tout en prise directe avec la réalité. Mais ce n'est pas vous qui viendrez vous en plaindre. Idéalisme, imagination et rêve seront à l'ordre du jour. Bref, vous planerez. Heureusement, Jupiter sera là pour vous protéger des déboires que votre état quelque peu déphasé est susceptible de vous causer.

Taureaux

Vous traversez un moment agité et vos sentiments s’en trouvent assombris. Ce sera une période de courte durée si vous savez trouver un chemin de renouveau. Vous ne savez pas toujours sur quel pied danser, aussi il vous faut écouter plus profondément votre cœur.

Gémeau

Les influx plutoniens inviteront à prendre des risques, à parier sur une intuition ou une idée osée. Ils donneront une mentalité de pionnier, favoriseront les combats d'avant-garde et pousseront à agir avec d'autant plus de détermination que les risques sont importants et que les chances de réussite ne sont pas très grandes.

Cancer

Saturne vous forcera en cette période à reconnaître qu'on ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre. "Il faut perdre un vairon pour pêcher un saumon." (Janus Gruter). Consentez donc avec grâce des sacrifices indispensables à la réalisation de vos aspirations. Pensez à élargir votre champ d'action, à améliorer votre image de marque et à augmenter votre influence personnelle dans les milieux où vous évoluez.

Lion

Lassé par les dures réalités de la vie quotidienne, vous pourriez vous sentir attiré cette fois par les appels de quelque secte ou les sollicitations d'un mage de pacotille, qui vous promettent monts et merveilles. Planez autant que vous voulez, mais refusez catégoriquement de vous laisser tondre. Ce n'est pas en portant un certain bijou, même s'il est "magnétisé", ou en utilisant un certain parfum "mystérieux", que vous arriverez à éloigner la malchance et concilier les bonnes grâces de dame Fortune. Ne gaspillez pas vos deniers si durement gagnés à engraisser les marchands de rêve.

Vierge

Votre imagination sera assez féconde au cours de cette période. Cherchez à exploiter toutes ses ressources pour réaliser des choses constructives. Les circonstances seront favorables au lancement et à la réussite de plusieurs de vos projets. Mais vous serez probablement hanté par l'idée de tout bouleverser et de tout transformer autour de vous. Résistez à cette envie ; commencez par mettre

de l'ordre dans vos archives et par digérer tout votre courrier en souffrance. Car, rappelez-vous "un voyage de mille li a commencé par un pas" (Lao-Tseu).

balance

Période plutôt favorable globalement. Vous aurez le temps de faire des choix positifs, d'entreprendre, de décider et d'avancer avec confiance. Certes, ce ne sont pas des événements majeurs, et il ne s'agira pas d'un virage capital ; mais enfin, vous serez plutôt bien dans votre peau et vous reprendrez confiance en vous-même.

Scorpion

Votre Ciel en cette période sera assez curieux, et vous subirez des influences plutôt ambiguës. Vous serez doté d'une énergie certaine, mais vous n'aurez pas du tout envie de l'utiliser de façon raisonnable et profitable. Attention ! Cette formidable énergie pourrait vous conduire à des catastrophes si vous ne veillez pas à bien la canaliser dans des voies correctes.

Sagitaire

Cette période, du fait d'une dissonance de Neptune, amènera une petite révolution dans votre vie, ce qui risque de ne pas vous plaire tout à fait. Des changements plus ou moins inattendus surviendront et exigeront tout à la fois de votre part un sens de l'adaptation et de l'organisation. Si vous n'êtes pas à la hauteur, vous risquez de vous laisser submerger par les événements, et ceci dans plus d'un domaine.

Capricorne

Vous vivrez sous le coup d'émotions intenses et profondes qui vous masqueront souvent la réalité. Vous aurez du mal à harmoniser vos idéaux avec la vie quotidienne. D'où certains conflits intérieurs qui pourraient avoir des conséquences psychosomatiques. Si possible, faites-vous aider par un psychologue. En tout cas, pensez à vous changer les idées par divers moyens, notamment par la lecture ou le sport.

Verseau

Les influx solaires démoliront les barrages sur votre route. Des projets anciens pourront ainsi se débloquer. Mais sachez que votre réussite sera à la mesure des efforts que vous consentez. Passez aux réalisations sans tarder, car "la roue de la Fortune tourne plus vite que celle du moulin." (Cervantès).

Poisson

Vous recevrez de beaux aspects des planètes Jupiter et Mars. Il s'agira d'un belle convergence dont vous devriez tirer beaucoup d'enthousiasme, d'énergie et de projets. Rien, en principe, ne devrait vous arrêter et surtout pas vousmême puisque vous agirez avec la plus grande confiance en vous.

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