Apologie des bancs publics

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Ce banc est conçu pour ne « prédéterminer aucun comportement »et « il laisse libre la manière de s’asseoir et de regarder ». Pour réduire le nombre d’objet présent sur l’espace public, le tronçon intérieur est remplit d’un système luminaire. 2) Les cubes oranges A Saint-Etienne, un réaménagement a eu lieu sur un lieu exigu (le trottoir de la rue Lebon). Le choix ( audacieux ?) de la municipalité a été de disperser plusieurs cubes d’un orange ‘‘criard’’ et glacé. Permettant aux passants de s’asseoir, ils ont la particularité d’être assez translucides pour s’illuminer, eux aussi, la nuit venue 14. 3) L’Hole-de-la L’Hole-de-la a été montré dans le cadre de la quinzaine internationale du design de jardin, en juin 2003. « C’est une grande surface d’assise, (...), elle offre de multiples manière de s’asseoir, de se rencontrer, de bavarder, de s’allonger, de s’amuser.(...) »15 Bien qu’il ait été présenté pour les jardins, ses concepteurs précisent qu’il a été tout autant été conçu pour les jardins que pour les espaces collectifs urbains. Ces nouvelles idées de conceptions montrent que l’offre est largement abondante, pour les voir dans nos cités, ne suffirait[14] Ehret G.; 2004 ; Lyon et Saint-Etienne ouvrent la voie aux piétons; in Architecture d’Aujourd’hui n° 355, p67 [15] Barrier J. et Dohren E. de Entre-soi. : www.chaumonts-jardins.com 51

il pas aux municipalités d’être peut-être moins frileuses (?)! Remarquons que dans les lignes de « mobilier sur catalogue », des créateurs de renoms signent quelques objets, Philippe Starck en chef de rang. Mais ce choix ne doit pas se faire au coup par coup, le banc, même en tant qu’œuvre, doit être penser avec l’ensemble dans lequel il s’inscrit. La cohérence avec l’environnement immédiat est primordiale pour déterminer le choix esthétique et pratique du banc. Il faut éviter qu’une oeuvre soit ‘‘parachutée’’ dans un ensemble. Par exemple, la ville de Rennes a choisi d’établir une ligne de mobilier, dont le coloris sera compris dans une palette pré-définie, à savoir ‘‘gris-forêt’’, déclinable jusqu’au ‘‘vert-granit’’ et ‘‘vert-olive’’ , afin de « donner une vraie cohérence au mobilier urbain rennais [et de] forger une image claire de la ville »16. D’autre part, il reste, au delà de la question financière, de faire accepter par la population les créations des designers. On remarque ainsi que la nouvelle pensée urbanistique est souvent à l’initiative d’artistes-plasticiens, qui tentent de donner le ton, et les idées, aux programmateurs. Deux expériences menée à Lyon et à Desvres témoignent d’inventivité, et font écho, à leur manière, des nouvelles pratiques urbaines. A Lyon, la plasticienne Isabelle Demain a mis en scène en 1995 un happening, pour figurer les demandes sociales en matière d’aménagement du mobilier, et ainsi proposer une représentativité des attendus aux autorités locales. Dans un quartier, ont été installés quinze bancs non fixés au sol. « Pendant une dizaine de jours, la mobilité des bancs a été largement exploitée par les usagers. Les mises en situation initiales ont au fil des heures été défaites au profit d’autres propositions. Parfois protestataires mais souvent pleines de pertinence quant à la capacité de l’usager à gérer son [16] Le Rennais, avril 1998, « ces objets qui meublent la ville », p17 chapitre 2


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