Gestion et technologie agricoles

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CULTIVER LA P MOTION DE laR Oréussite L’A G R I C U LT U R E E N MONTÉRÉGIE ET AU CENTRE-DU-QUÉBEC

CULTIVER la réussite

Jeudi 8 février 2024 | Volume 49 | 2 e Numéro

FORMATION AGRICOLE

Le programme AgriFrancisation fait la différence sur le terrain

Aussi dans cette édition : Entrevue avec Dre Marie Archambault, de la Faculté de médecine vétérinaire ......p. 4 Les EVQ livrent un aperçu de 2024 ..........p. 8 Chronique du MAPAQ sur la saison des ventes de taureaux ..........................p. 17


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L A P R O M O T I O N D E L’A G R I C U LT U R E E N M O N T É R É G I E E T A U C E N T R E - D U - Q U É B E C

FORMATION AGRICOLE

Mieux parler français pour assurer la productivité et la sécurité

Yves RIVARD GTA

Lancé en 2019, le programme AgriFrancisation a fait son chemin, plus précisément dans les rangs et les serres du Québec. L’objectif du programme est clair : favoriser l’intégration, le maintien en emploi, le développement de compétences et la polyvalence au travail de personnes parlant peu ou pas le français, en offrant une formation de francisation en milieu de travail sur mesure pour les entreprises agricoles. Josée Deschênes, coordonnatrice de la formation chez AgriCarrières, nous en dit plus sur ce programme qui aura cinq ans en 2024 et qui a fait la différence pour plusieurs propriétaires et travailleurs étrangers temporaires. Si la maîtrise du vocabulaire est naturellement essentielle à la productivité et à la prévention de pertes, d’incidents, voire d’accidents, AgriFrancisation démontre une approche plus poussée, plus globale. « On vise une intégration harmonieuse

dans la communauté. Dans l’élaboration du programme, nous avons œuvré en partenariat avec Projet d’accueil et d’intégration solidaire (PAIS). À ce jour, 536 entreprises ont participé au programme, pour un total d’environ 2344 personnes », révèle Mme Deschênes. La popularité du programme serait également attribuable aux différents collectifs régionaux de formation agricole, qui en font la promotion au quotidien. « Bien que la grande majorité, soit au moins 90 %, soit d’origine mexicaine ou guatémaltèque, on note aussi des travailleurs pratiquant d’autres langues », note Josée Deschênes, qui ajoute du même souffle que la formation n’opère pas selon un mode de formation basé sur la traduction, mais bien sûr un apprentissage direct de la langue française en milieu de travail.

ADJOINTE À LA RÉDACTION : Annie Blanchette TEXTES ET COORDINATION : Yves Rivard CONTRÔLEUR : Monique Laliberté

DIRECTEUR DE LA PUBLICITÉ : Guillaume Bédard

PUBLIÉ PAR:

PUBLICITAIRES : Louise Beauregard Manon Brasseur Luc Desrosiers Linda Douville Miriam Houle Isabelle St-Sauveur

TÉL. : TÉLÉCOPIEUR : SITE WEB : COURRIEL :

journalgta.ca

• Amélioration de la maîtrise de la communication orale et écrite en français • Hausse de la familiarisation avec le vocabulaire du secteur de l’emploi • Amélioration de la maîtrise du calcul en français • Amélioration du maintien en emploi des participants • Hausse de l’efficacité et de la productivité des entreprises

La formation initiale est d’une durée de 40 heures, à raison de deux heures par semaine. « Certains demandent à ce que ce soit plus intensif. Tout est possible, souligne la coordonnatrice. Certains travailleurs désirent utiliser ce programme pour soutenir leur demande de citoyenneté. Il est alors possible d’ajouter des mandats de francisation supplémentaires. »

DIRECTEUR DE LA PRODUCTION : Alex Carrière

DIRECTEUR DU TIRAGE : Pierre Charbonneau

Selon Josée Deschênes, la participation au programme dans les régions de la

Retombées

Un programme spécialement conçu pour optimiser les communications, l’intégration et la productivité des travailleurs étrangers temporaires. Un incontournable, pourrait-on dire.

450 773-6028 450 773-3115 www.dbc.ca admin@dbc.ca

Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du Canada pour les périodiques, qui relève de Patrimoine canadien.

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Merci de recycler ce journal.

26 500 exemplaires distribués dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe et par la poste aux producteurs agricoles dans les régions suivantes : Montérégie-Est Montérégie-Ouest Centre-du-Québec Prochaine édition 7 mars 2024 Acériculture et mains-d’oeuvre temporaire étrangère

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RÉDACTEUR EN CHEF : Martin Bourassa

Le portrait en région

Montérégie et du Centre-du-Québec, les deux plus importantes, serait dominée par les secteurs de la production laitière et porcine. « À ce jour, on recense moins de mandats pour les productions maraîchères et avicoles », conclut-elle. Pour rappel, la formation est offerte gratuitement…

Quelques heures pour créer un meilleur futur

Tableau démontrant le nombre de mandats selon les différents secteurs d’activité agricoles.

ÉDITEUR : Benoit Chartier

Chaque enseignant possède sa propre technique, appliquée selon les besoins et l’évaluation du niveau de connaissance du français de chaque candidat. Certains auront aussi recours à du matériel visuel et sonore ou encore à des références de culture populaire pour permettre le meilleur apprentissage possible. Il importe de souligner que, pour tout propriétaire d’exploitation agricole, les formations ont lieu sur le site de travail. L’enseignant qualifié se déplace et amène avec lui le matériel nécessaire à la formation, ce qui génère évidemment des gains de temps appréciables.


ENTREVUE

« Ça bouge en médecine vétérinaire »

– Dre Marie Archambault

Yves RIVARD

GTA

Que seraient nos élevages sans l’apport crucial des médecins vétérinaires? Dans le cadre d’une thématique portant sur la formation, il nous est apparu impératif de s’enquérir de ce qui se passe du côté de la Faculté de médecine vétérinaire (FMV) de l’Université de Montréal à Saint-Hyacinthe. Dre Marie Archambault, professeure titulaire et vice-doyenne aux affaires académiques et étudiantes de premier cycle, a accepté de se prêter à l’exercice de l’entrevue. GTA : À quoi ressemble le portrait actuel de la Faculté de médecine vétérinaire? Comment qualifier les récentes cohortes, celles appelées à soigner les cheptels de demain? Marie Archambault : Le constat est clair : ça bouge en médecine vétérinaire. Au chapitre des admissions, on note une hausse importante des demandes pour nos programmes contingentés. Ainsi, en vingt ans seulement, le nombre de demandes d’admission est passé de 600 à entre 1000 et 1200. Heureuse nouvelle : le nombre de candidats admis passera cette année de 96 à 120 puisque la rentrée 2024 verra l’ajout d’un programme à Rimouski, pour lequel 24 places seront disponibles. Ce programme délocalisé de la FMV, offert en partenariat avec l’Université du Québec à Rimouski, prévoit trois années de formation là-bas et deux autres qui devront être réalisées à Saint-Hyacinthe afin de bénéficier des installations de notre hôpital vétérinaire. La clientèle est sélectionnée parmi les personnes qui viennent du

«

collégial, du programme Sciences pures, ce qui représente environ 350 demandes annuelles, ou de l’universitaire, avec un minimum de 12 crédits, qui représente de 600 à 700 demandes par an. Tous des étudiants très performants. GTA : Vous avez également créé il y a quelques années une sorte de sousprogramme réservé aux soins visant les animaux de la ferme. Des précisions? M.A. : Effectivement. Depuis quatre ans à Saint-Hyacinthe, on parle de 15 places sur les 96 disponibles. À l’automne, 15 autres seront offertes pour la cohorte à Rimouski. En tout, il est possible d’avoir 30 élèves, choisis selon deux préalables : effectuer 500 heures en production animale, que ce soit avicole, porcine ou bovine, sous la supervision d’un producteur expérimenté, et passer 35 heures en compagnie d’un vétérinaire spécialisé en production animale qui se rend sur différents élevages. GTA : Le nombre de places disponibles pour cette cohorte spécialisée découle-t-il directement de recommandations d’organismes, de tables de concertation? M.A. : Oui. À mon arrivée en poste il y a quatre ans, le MAPAQ nous a mis en contact avec ses spécialistes, qui nous ont livré des données témoignant d’un manque actuel de ressources dans la catégorie vétérinaire en production animale, et d’une plus grande rareté à venir. Différentes actions ont donc été posées afin de pallier cette situation. Les stages MAPAQ rémunérés existent maintenant depuis quelques années. Ils aident beaucoup les étudiants à comprendre le milieu ou à opter pour la pratique mixte.

Ainsi, en vingt ans seulement, le nombre de demandes d’admission est passé de 600 à entre 1000 et 1200. Heureuse nouvelle : le nombre de candidats admis passera cette année de 96 à 120 puisque la rentrée 2024 verra l’ajout d’un programme à Rimouski, pour lequel 24 places seront disponibles

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Dre Marie Archambault, professeure titulaire et vice-doyenne aux affaires académiques et étudiantes de premier cycle à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal à Saint-Hyacinthe. Photo: gracieuseté.

EFFET MÉDIA IMMÉDIAT?

GTA : À quoi attribuez-vous cette hausse croissante pour la médecine vétérinaire? On le sait, les émissions télé des dernières années (100 % animal, Les Poilus, Vie de vet, etc.) et les chaînes YouTube consacrées à la vie animale ont connu une explosion sans précédent. Y seraient-elles pour quelque chose dans la découverte de vocations professionnelles? M.A. : Probablement. Ce qui est intéressant est que ces émissions sont souvent le résultat de l’initiative d’anciens étudiants et de collègues. Je pense, entre autres, à Sébastien Kfoury ou à François Bellefeuille. Mais il faut noter que le métier de vétérinaire se maintient bon an mal an. Il n’est certainement pas menacé de disparition, car beaucoup de gens possèdent des animaux de compagnie, des chevaux, des élevages, etc. Les services vétérinaires seront toujours en demande.

GTA : Quelque chose à souligner au sujet de la FMV qui ne soit pas dit assez souvent? M.A. : Je dirais la qualité des étudiants et des enseignants. Notre corps professoral est constitué d’experts, voire de sommités internationales dans leur milieu. Autre fait intéressant : on retrouve plusieurs anciens étudiants parmi nos enseignants. Des gens qui ont été perfectionner certaines pratiques ailleurs et qui reviennent enseigner. Au niveau des examens de certification, on note des taux de succès très élevés. Côté attrition, on perd très peu d’étudiants au terme de la première année. Fait à noter : notre taux de placement est de 100 %. Pour conclure, je suis vraiment heureuse de la qualité des étudiants formés par la FMV. Je suis heureuse de leur succès. Je ne peux que souhaiter que l’une de ces personnes talentueuses décide de se tourner vers la politique et la haute administration, question de faire avancer plusieurs dossiers et de faire rayonner l’excellence.

Concours de l’Ordre national du mérite agricole : jusqu’au 1er mai! Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation annonce l’ouverture de la période d’inscription à la 132e édition de l’Ordre national du mérite agricole. Devenu une véritable institution, ce concours annuel créé en 1889 honore le travail des

femmes et des hommes qui s’investissent dans leur entreprise et qui font rayonner l’ensemble de notre secteur agricole, et ce, partout sur le territoire du Québec. Cette année, ce sont les propriétaires d’entreprise agricole des régions de la

Mauricie, du Centre-du-Québec et de l’Estrie qui seront mis de l’avant. Jusqu’au 1er mai, les productrices et les producteurs sont invités à s’inscrire dans les catégories bronze, argent ou or.

Faits saillants

Les participants et participantes recevront la visite d’une équipe de juges chevronnés qui évaluera leur entreprise. Mentionnons que cette évaluation s’appuie sur six critères : • la gestion de la production; • l’engagement à l’égard de l’environnement;

• le développement stratégique de l’entreprise; • la gestion des ressources financières; • la gestion des ressources humaines; • le rayonnement social. Ils doivent obtenir le nombre de points nécessaires dans leur catégorie pour être décorés de l’Ordre national du mérite agricole. C’est au cours d’une soirée de gala rassemblant tous les participants ainsi que les acteurs du milieu agricole de la région hôte du concours que les prix régionaux et nationaux seront dévoilés.


Centre de formation agricole de la Montérégie

Bourse agricole

Une offre de formations Les lauréats sont... toujours plus diversifiée

VALÉRIE PLANTE,

Agente en formation agricole Centre d’emploi agricole, MONTÉRÉGIE

Les Collectifs régionaux en formation agricole ont à cœur la formation continue. Ils concluent des ententes avec divers formateurs et écoles pour offrir des connaissances qui seraient autrement plus difficiles à obtenir. Afin de visualiser l’offre de formation, il est possible de consulter les réseaux sociaux sur lesquels les Collectifs affichent les formations de leur région ou de consulter le catalogue qui se trouve sur le site de l’UPA dans la section « Formations ». La Montérégie compte sur plusieurs écoles spécialisées en formation agricoles On pense, entre autres, à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ), situé à Saint-Hyacinthe, qui offre une variété de sujets tels que la production maraîchère, l’horticulture, la transformation alimentaire ainsi que des formations en lien avec le Plan de développement durable en agriculture. Toujours à Saint-Hyacinthe, Parcours Formation se spécialise dans l’acéricul-

ture et dans l’offre des formations sur demande dans les domaines agricole et horticole. L’horticulture vous passionne? Cultur’Innov propose, de février à avril, des formations en ligne qui ont pour sujet les cultures de plusieurs petits fruits et arbustes. Par ailleurs, l’Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale (IQDHO) a planifié des webinaires sur les différents enjeux des cultures en serre et pour aider les producteurs à mieux comprendre leurs états financiers. Pour ceux intéressés par un diplôme d’études, le Centre de formation professionnelle du Suroît offre des DEP de 8 à 16 mois en production horticole, animale, grandes cultures ainsi qu’en acériculture et foresterie. Il est aussi possible de faire des DEP dans ces mêmes domaines à l’École professionnelle de Saint-Hyacinthe, qui offre aussi un DEP en mécanique agricole ainsi qu’un ASP en lancement d’une entreprise agricole. Enfin, les producteurs montérégiens peuvent compléter un sondage en ligne pour citer les sujets qui les intéressent et pour connaître les raisons de l’annulation de certaines formations, plus précisément dans la section Accompagnement en formations sur le site Internet de la Fédération de la Montérégie. Pour information : U+ sur le site uplus.upa.qc.ca ou Valérie Plante au 450 454-5115 (6286).

À l’occasion de la 16e édition de la Bourse agricole de la grande région de Saint-Hyacinthe, la MRC des Maskoutains a dévoilé ses lauréats pour l’année 2023. Chacun recevra un montant de 10 000 $ pour concrétiser le projet soumis dans le cadre de cet appel de candidatures. De nouveau cette année, le Réseau Agriconseils de la Montérégie a octroyé à tous les finalistes une formation d’une valeur de 200 $.

Catégorie : Multigénérationnelle, production traditionnelle; grandes exploitations hautement spécialisées; marchés domestiques et internationaux

Ferme Porchoc / Saint-Valérien-de-Milton Créée en 2018, la ferme est dirigée par Jérémie Leclerc et Jessika Huot, qui cultivent 150 acres de terre et détiennent 6100 places/porcs en location et propriété.

Depuis 2020, ils offrent un service de remplacement dans les fermes porcines pour les besoins occasionnels. Également, Jérémie détient une entreprise de grandes cultures d’une superficie de 200 acres avec ses frères. La bourse aidera à l’achat d’une génératrice automatisée.

Catégorie : Créneaux spécialisés ; agriculture en émergence; marché de niche et local

Ferme La Rosace / Saint-Louis La Rosace est une ferme maraîchère en précertification biologique. Ils effectuent leur propre mise en marché via le marché public, les paniers, le kiosque et avec quelques restaurateurs. Ils sont très actifs sur les réseaux sociaux, éditent une infolettre et organisent une visite guidée annuelle pour démontrer le travail effectué à la ferme. La Bourse agricole permettra l’achat d’une deuxième serre.

Serge Lefebvre, président de la Fondation Agria, Cynthia Pigeon et Michaël Tougas, de la Ferme La Rosace, Jérémie Leclerc, Jessika Huot et leurs enfants, Daniel Paquette, préfet suppléant de la MRC des Maskoutains. Photo : Patrick Roger.

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IRDA

Plus besoin de lire les feuilles de thé… on a maintenant EstimEau!

CARL BOIVIN,

chercheur en régie de l’eau, IRDA

VINCENT PELLETIER,

directeur adjoint R&D, pôle Pratiques agricoles, IRDA

Pour les agriculteurs qui souhaitent estimer leurs besoins en eau et les quantités disponibles de cette ressource sur leur exploitation, une toute nouvelle application web est disponible gratuitement. Bientôt connu sous l’appellation « EstimEau », cet outil d’aide à la prise de décisions en matière de gestion de l’eau a été développé à l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA). Cette application offre une gamme de fonctionnalités pratiques permettant d’estimer les besoins en eau pour diverses activités agricoles comme l’irrigation pour protéger les cultures du manque d’eau et du gel, l’abreuvement des animaux, le lavage intérieur des bâtiments, le lavage des légumes, l’utilisation par la main-d’œuvre hébergée sur le site de la ferme et pour la préparation des traitements phytosanitaires. L’outil s’appuie entre autres sur des données météorologiques historiques couvrant l’ensemble du Québec agricole afin de calculer différents scénarios élabo-

rés par l’utilisateur en fonction d’années plus ou moins pluvieuses. L’intensité du risque de subir un gel peut également être ajustée afin de déterminer si les quantités d’eau disponibles à la ferme permettront ou non de combler les besoins pour la protection de la culture. EstimEau utilise la géolocalisation de l’exploitation pour estimer la disponibilité potentielle de l’eau de surface et souterraine, tout en prenant en compte les caractéristiques des diverses sources d’approvisionnement saisies par l’utilisateur (réservoirs, toitures, puits, etc.). Ce dernier obtient alors une estimation globale des ressources en eau disponibles. L’application offre la possibilité de choisir parmi 81 systèmes culturaux et huit types d’élevages pour améliorer la précision des calculs.

Des avantages considérables pour les producteurs

Les avantages potentiels pour les producteurs sont importants. Par exemple, EstimEau leur permettra de mieux connaître la vulnérabilité de leur entreprise face au stress hydrique, de réévaluer leur gestion actuelle de l’eau dans une perspective d’optimisation, de promouvoir une gestion raisonnée de cette ressource, ainsi que d’explorer divers scénarios liés à la gestion de leur exploitation.

Les experts derrière EstimEau

L’équipe de réalisation d’EstimEau est composée de membres de l’IRDA spécialisés en régie de l’eau, en hydrologie agricole, en ingénierie et en pédologie, à laquelle se sont ajoutés des collaborateurs du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries

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La reconnaissance des acquis : ça peut changer votre vie Savez-vous qu’il est possible de convertir en diplôme d’études votre expérience en agriculture et d’avoir ainsi accès à l’aide financière de La Financière agricole du Québec ou du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation? Intéressé? C’est ce qu’on appelle la reconnaissance des acquis et des compétences (RAC). Plus précisément, il s’agit d’une démarche entreprise par une productrice ou un producteur agricole auprès d’un établissement d’enseignement pour faire homologuer le savoir-faire accumulé au fil des années. Dans ce processus, un accompagnement est assuré par des professionnels ou des spécialistes. La plupart des maisons d’enseignement disposent en effet de personnes-ressources aptes à accompagner les candidats à la RAC. La RAC s’appuie sur la conviction qu’on peut réaliser des apprentissages autrement que sur les bancs d’école. Elle se base sur le fait qu’une personne a droit à la reconnaissance sociale de ses acquis et de ses compétences, dès lors qu’elle en fournit la preuve, quels que soient les lieux, les circonstances et les méthodes d’apprentissage. Ce n’est pas l’expé-

rience qui sera évaluée, mais les compétences du programme.

Avantages à considérer

Cette démarche comporte certainement de nombreux avantages. Par exemple, elle prend en considération les compétences acquises au fil du parcours professionnel et de la vie personnelle; elle permet de combler certaines lacunes, le cas échéant, par des moyens de formation diversifiés et adaptés à la réalité d’un travailleur; et elle réduit le temps nécessaire à l’obtention d’une attestation ou d’un diplôme d’études professionnelles ou collégiales. Cette approche novatrice et individualisée permet de devenir éligible à différentes aides financières et subsides gouvernementaux. Elle permet de sauver de l’énergie, du temps et de l’argent. Le cheminement permet de démontrer la maitrise des compétences à partir de votre expérience. Le rythme est adapté à vos réalités professionnelle et personnelle. L’horaire est flexible. Les spécialistes de contenu ont une solide expérience de l’évaluation; ils vous aideront à atteindre vos objectifs.

Pour se voir attribuer cette reconnaissance, chaque personne devra démontrer les connaissances et les compétences requises selon les méthodes suivantes : • Tâche en établissement; • Observation en milieu de travail; • Entretien; • Travail personnel;

Reconnaissance des compétences de la main-d’œuvre (RCMO)

La reconnaissance des compétences de la main-d’œuvre est un processus d’évaluation et de reconnaissance des compétences acquises à travers les expériences de travail, qu’elles aient été rémunérées ou non. Cette évaluation des compétences s’appuie sur une norme professionnelle, qui définit les compétences requises pour exercer un métier donné. Elle mène à l’obtention d’un certificat de qualification professionnelle du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale qui atteste la maîtrise de toutes les compétences nécessaires pour exercer un métier donné. Une personne qui maîtrise une ou plusieurs compétences de la norme professionnelle reliée à son métier peut demander une attestation pour les compétences maîtrisées.

et de l’Alimentation (MAPAQ), d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) et de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). Le projet a également bénéficié de la participation du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), d’Ouranos et de la Financière agricole du Québec (FADQ). L’application, dont le développement a été financé par le programme Prime-Vert du MAPAQ, est actuellement en ligne (estimeau.ca) et le lancement officiel, accompagné d’une séance de formation, aura lieu dans les prochaines semaines. Par ailleurs, les plus récents résultats de recherche en matière de gestion de l’eau à l’IRDA bénéficient maintenant d’un nouveau véhicule de diffusion avec le balado IRDA (Eau)trement dit.


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IQDHO

La surproduction des cônes dans les thuyas

AMINE KHIARI

agr., M. Sc., conseiller en pépinière, IQDHO

La production de semences dans le Thuja occidentalis communément appelé cèdre ornemental est un phénomène naturel et obligatoire. Cependant, certains stress et les caractères de certains cultivars amplifient ce phénomène. Par exemple, le manque d’eau dans les tissus de la plante déclenche l’initiation florale même s’il se produit sur une courte période. On parle dans ce cas de stress hydrique. Une faible pluviométrie durant la saison de croissance, une irrigation insuffisante ou un patron de dispersion inégale des gicleurs provoqueront ce phénomène. On peut aussi parler de stress subit par l’arbre lorsque le milieu racinaire est gorgé d’eau et donc insuffisant en oxygène. Cette situation d’asphyxie racinaire, où l’arbre peine à absorber l’eau et les éléments nutritifs se produit dans des sols lourds, mal drainés et compactés. La présence de baissières favorise l’apparition du phénomène. En production en contenant, une irrigation abondante et trop fréquente, un choix de substrat trop lourd et mal drainé ou encore une accumulation d’eau sur des planches de culture mal nivelées ou mal drainées peuvent en être la cause.

Le thuya, une espèce plutôt nordique, subit de plus en plus des stress thermiques. Des températures anormalement élevées sur une longue période durant l’été pourraient induire une surproduction de semences. D’autres facteurs, comme une carence sévère en éléments nutritifs, un pH de sol inadéquat, une surfertilisation azotée peuvent influer sur la présence de cônes dans les cèdres. Ce phénomène peut rendre les arbres inesthétiques et occasionne ainsi des pertes économiques dues au déclassement des arbres. Aussi, les cônes utilisent une grande quantité d’énergie, durant leur développement et ont une incidence négative sur le taux de croissance des nouvelles pousses. Rappelons que le Thuja occidentalis est une espèce monoïque. Ainsi, les fleurs femelles et mâles se retrouvent sur un même plant. À la suite de la floraison en avril, une partie des fleurs femelles avortent juste avant la nouaison et deviennent noirâtres. Les fleurs fécondées demeurent verdâtres puis les cônes grossissent jusqu’au mois d’août. Les cônes mûrissent en septembre, deviennent bruns et s’ouvrent pour relâcher les semences vers la fin de septembre et le début d’octobre. Pour un producteur de cèdre, le choix du cultivar est primordial pour limiter la surproduction de cônes. Les différents cultivars de thuyas n’ont pas tous la même sensibilité à la production de cônes. Certains produisent normalement des fleurs, mais la majorité de celles-ci avortent au printemps tandis que d’autres

Caméra à prise de vues image par image (time-lapse). Photo : IQDHO.

n’en produisent presque pas. Parmi ceux présents sur le marché, le ‘Nigra’ serait le plus enclin à produire des semences. Le récent projet mené par l’IQDHO pour contrer ce phénomène a permis de vérifier quelques incertitudes. Il a tout d’abord permis de mieux comprendre la floraison du thuya. Grâce à des caméras « time-lapse » (photo 1), il a été possible de suivre l’apparition des gouttes polliniques (photo 2). Elles apparaissent sur la fleur femelle et peuvent y rester toute la journée. L’apparition des gouttes se fait sur une période limitée, soit une dizaine de jours. Les gouttes polliniques sont essentielles à la pollinisation. Elles reçoivent le pollen des fleurs mâles, puis, en se résorbant, l’entraînent jusque dans l’ovule. Le grain de pollen développera ensuite un tube pollinique qui acheminera deux gamètes mâles jusqu’au gamète femelle. Le projet a aussi permis d’apporter des précisions quant à la stratégie d’intervention à l’aide de chaux soufrée. Un intervalle optimal de degrés-jour (DJ) pour effectuer les traitements de chaux soufrée a été établi. En effet, les traitements les plus efficaces sont situés entre 124,8 à 187,1 DJ (méthode des sinus simple, base « 0 »). Aussi, il a été démontré que le moment de la journée (avant ou après-midi) pour appliquer la chaux n’influence pas son efficacité. En combinant les données numériques et les observations faites sur le

terrain, on a pu conclure que chaque fois que les gouttes ont été observées, les traitements ont été significativement efficaces. Le succès des pulvérisations est donc tributaire de la présence des gouttes polliniques. L’efficacité de la chaux soufrée à réduire le nombre de cônes fécondés a aussi été validée. En effet, jusqu’à 90,3 % de réduction de cônes a été notée. Une vérification de la présence de gouttes sur les thuyas au champ reste quand même recommandée. Aussi, la pleine floraison de l’érable argenté est un repère important pour débuter l’observation des gouttes sur les cèdres. Cependant, durant cette période, le défi est d’avoir accès au champ à cause de la fonte des neiges. Le choix de la machinerie utilisée doit être réfléchi de manière à ne pas endommager les chemins dans les champs et engendrer d’autres problèmes. Ce Projet est financé par l’entremise du programme Innov’Action Agroalimentaire, en vertu du Partenariat canadien pour l’agriculture, entente conclue entre les gouvernements du Canada et du Québec.

Références -

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Khiari A., 2023. Développement d’une méthode efficace pour inhiber le développement des cônes sur Thuja occidentalis à l’aide de la chaux soufrée. Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale (IQDHO), 31 p. Lemaire et al., 2016. Développement de moyens d’intervention pour contrôler la surproduction de semences dans les cultures ornementales de Thuja occidentalis. Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale (IQDHO), 18 p. iqdho.com/ wp-content/uploads/2022/10/Rapport_Final_ Cones-IQDHO.pdf Comtois et al., 2013. Guide de production : Les conifères d’ornement. 2e édition corrigée, 2014. Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale (IQDHO), 168 p.

L’IQDHO, l’Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale, est un centre d’expertise unique au Québec. Pour plus de détails sur l’institut voici nos coordonnées : 3230 rue Sicotte, Bureau E-307 Saint-Hyacinthe, QC J2S 2M2 info@iqdho.com www.iqdho.com

Gouttes polliniques sur une fleur femelle de thuya. Photo : IQDHO.


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ENTREVUE

EVQ : l’année 2024 sera celle du réajustement du Yves RIVARD

GTA

Plusieurs événements ont affecté les éleveurs de volaille québécois au cours des dernières années : grève des employés d’usine de transformation, grippe aviaire et flambée du coût des intrants en tête de liste. Sylvain Lafortune, propriétaire de deux entreprises avicoles, la Ferme Sylanne et la Ferme U.B.O., et nouveau président des Éleveurs de volaille du Québec (EVQ), met tout au présent et annonce les grands dossiers de 2024-2025. GTA : Où en est-on actuellement avec le dossier de la grippe aviaire? Sylvain Lafortune : Selon nos informations, 16 cas ont été recensés en 2023. Des cas principalement localisés dans les Cantons-de-l’Est. Plus précisément, la levée des restrictions visant les derniers cas est prévue pour la fin du mois de janvier et le début de février. Le dernier cas remonte au 3 janvier 2024. La vigilance des éleveurs est importante et les fientes d’oiseaux demeurent le vecteur de transmission de cette maladie qui est présente chez certains oiseaux qui survolent les terres et les étangs. Mais, 16 cas, c’est beaucoup, et les primes d’assurance s’en ressentent. Cela dit, les EVQ demeurent vigilants. Des visites sont effectuées par notre équipe de trois inspecteurs et par l’équipe du Programme d’assurance de la salubrité des aliments à la ferme (PASAF),

deux vigies qui s’assurent du respect des meilleures pratiques, notamment des entrées à deux zones. Beaucoup de communications sont faites à propos de la biosécurité dans nos infolettres et sur nos réseaux sociaux. GTA : Quel est le constat actuel au sujet de l’abattage? La situation est-elle maintenant stable ou peut-on s’attendre à d’autres événements difficiles? S.L. : La tempête est passée. Selon les statistiques des périodes A184 et A185, la production a dépassé l’allocation. Cela dit, je crois que la qualité des poussins est revenue à une qualité appréciable puisqu’il en manque moins. L’une des deux usines de transformation, Exceldor, a certainement connu des moments difficiles au cours des dernières années avec les effets de la grève et de la pandémie, mais tout ça est maintenant derrière elle. Toutefois, l’industrie doit s’attendre au cours des prochaines périodes à une croissance plutôt faible. Les chiffres sont à la hausse, on parle d’une augmentation de population pour 2023 de 2,5 à 3 %, mais on note une baisse de consommation, surtout dans la surtransformation, à la suite d’une baisse de l’importation en 2023, notamment en provenance du Chili, pays qui a été durement frappé par la grippe aviaire. Pour 2024, les choses ont repris, et certains arguent actuellement que les stocks seraient un peu trop élevés. Selon les EVQ, la situation est actuellement normale.

Poulet et dindon : quelques chiffres

GTA : Mise à jour sur la production et la mise en marché du poulet. Le nombre d’éleveurs se chiffre à combien actuellement? S.L. : Pour la période A188, dont les livraisons débuteront le 1er mars, on recense 615 éleveurs de poulet. Aux dernières nouvelles, des producteurs laitiers et des producteurs porcins seraient en processus d’ajouter la volaille à leur élevage. Les EVQ travaillent sur ces dossiers, de même que sur ceux d’entreprises non apparentées en démarrage. En fait, le conseil d’administration des EVQ priorise deux axes : la relève apparentée et le démarrage de nouveaux élevages. GTA : Qu’en est-il de la situation du dindon en chiffres, en données? S.L. : La production du dindon est en baisse. L’allocation canadienne pour l’année 2023-2024 dans le dindon se chiffrait à 141,5 Mkg évisc. Pour 2024-2025,

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on parle de 139,5 Mkg évisc. Les EVQ tiennent régulièrement des rencontres avec leurs homologues ontariens et canadiens. Il en ressort qu’il faut travailler proactivement sur cette filière, dans laquelle le Québec se classe deuxième à l’échelle canadienne avec 152 titulaires de quota de dindon. Comme le Québec ne compte qu’une grande usine de transformation du dindon, ce type d’élevage demande une planification beaucoup plus suivie et détaillée. Les EVQ ont optimisé leur réglementation afin de permettre d’obtenir davantage de produits de dindon disponibles lors des périodes de pointe en matière de consommation. GTA : Recense-t-on des effets sur le Système centralisé de vente de quota (SCVQ)? S.L. : Si, exceptionnellement en 2023, un seul encan a été tenu, pour 2024, les EVQ en prévoient deux, un à l’automne et un autre au printemps. La situation en 2023 a créé des quotas à vendre, tant

La production du dindon est en baisse. L’allocation canadienne pour l’année 2023-2024 dans le dindon se chiffrait à 141,5 Mkg évisc. Pour 2024-2025, on parle de 139,5 Mkg évisc.

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AULARI fête ses 30 ans et se refait une beauté

14 - Jeudi 8 février 2024 - Gestion et Technologie Agricoles

Industrie AULARI, fondée en décembre 1993 à Saint-Barnabé-Sud, a célébré son 30e anniversaire au Salon de l’agriculture de Saint-Hyacinthe. Employés, clients, fournisseurs, familles et amis étaient présents en grand nombre à l’événement où un nouveau logo a été dévoilé pour l’occasion. Ce logo a pour but de simplifier la prononciation du nom AULARI à l’inter-

Photo : Patrick Roger

national. L’appellation courte ALR a été intégrée au premier plan du logo. Patrick Audette, président-directeur général d’AULARI, explique qu’il sera plus simple de prononcer ALR qu’AULARI dans toutes les langues. Il précise tout de même qu’AULARI conserve son nom puisque cette marque est déjà reconnue à travers le monde.


programme de location de quotas dans l’Est que dans l’Ouest. Tout n’ayant pas été vendu, les prix ont donc baissé. Du côté du dindon, un encan était prévu à l’automne, mais sera réalisé plutôt en 2024. On sait déjà que du quota sera disponible puisque des transactions de fermes de dindon ont été enregistrées dernièrement et que, selon la règle, un certain pourcentage du quota vendu sous forme de vente de ferme complète doit être mis à l’encan. Ce qui sera fait.

Aperçu pour 2024

GTA : Le point sur la nouvelle Convention de mise en marché du poulet entrée en vigueur à la période A186? Quelques mots sur le taux de conformité actuel par rapport à la date butoir qui expose l’éleveur non conforme à ce que des ententes d’approvisionnement lui soient refusées à partir du 21 juin 2024? S.L. : Cette nouvelle convention oblige tous les poulaillers de trois étages et plus à avoir, à chacune des portes, des balcons en acier galvanisé et des ancrages pour que les travailleurs puissent s’y attacher, en toute sécurité, avec un harnais. De plus, elle stipule que tous les sites doivent mettre des installations sanitaires (toilettes chimiques, toilettes avec chasse ou bloc sanitaire) à la disposition des équipes de capture, des camionneurs et d’autres intervenants. Je dirais que la non-conformité ne vise actuellement qu’un très petit nombre d’éleveurs. Les

EVQ ont aussi invité les intervenants à signaler tout manquement majeur, question que notre équipe puisse les aider à se mettre aux normes. GTA : Votre constat, à ce jour, du programme de Production de poulets pour les marchés de proximité? S.L. : Le programme se poursuit. Les plus récents résultats et gagnants seront communiqués au cours des prochains jours. Il faut garder en mémoire qu’une bonne partie de ce programme dépend directement des petits abattoirs locaux. Il faut donc les aider, les soutenir. GTA : Des dates importantes pour 2024? Des résultats d’études ou de programmes sont-ils attendus? S.L. : Pas de dates précises, mais plusieurs annonces de changements, d’optimisation sont à prévoir. Outre l’assemblée générale annuelle prévue pour les 2 et 3 avril, le dossier de démarrage d’élevages sera certainement au cœur de nos travaux. Les EVQ désirent ainsi créer trois nouveaux élevages par année sur une superficie de 1000 mètres carrés, soit environ 20 000 têtes. Ce sera certainement au cœur de nos actions. Mais, le grand dossier risque fort d’être celui du réajustement du programme de location de quotas. La filière travaille avec les EVQ et le comité consultatif pour arriver à une nouvelle mouture, qui reflète davantage le contexte actuel.

Sylvain Lafortune, éleveur au long cours et nouveau président des Éleveurs de volaille du Québec (EVQ). Photo : gracieuseté.

Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 8 février 2024 - 15


16 - Jeudi 8 février 2024 - Gestion et Technologie Agricoles


La saison des ventes de taureaux : des étapes incontournables pour faire le bon choix ÉRIC LEPAGE,

agronome, conseiller aux entreprises, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

Nous voici en février et l’hiver bat son plein. Alors que certains profitent des plaisirs de l’hiver, les passionnés de génétique attendent plutôt la saison des ventes de taureaux. C’est ce moment de l’année où les éleveurs québécois offrent le résultat de leur travail, de leur flair, de leur expertise et de leurs investissements. Les éleveurs commerciaux, quant à eux, font des choix qui risquent de modifier et d’améliorer leur troupeau de façon durable. Voici quelques éléments à prendre en considération pour en profiter pleinement.

Savoir ce que l’on cherche

Il existe plusieurs races de bovins de boucherie, chacune ayant des caractéristiques différentes. Au sein d’une race, il y a une grande variabilité. Afin de cibler les bons sujets, l’acheteur de taureau doit notamment décider si celui-ci produira des femelles de remplacement ou non, déterminer quels sont les besoins de son marché et identifier quelles caractéristiques génétiques il désire conserver ou améliorer dans son cheptel. Il doit également faire une analyse honnête des ressources dont il dispose à la ferme et cibler des sujets qui s’agencent bien avec ses ressources. Par exemple, un éleveur qui a moins de temps pour surveiller les vêlages devrait être plus enclin à céder un peu de performance pour gagner un peu plus de facilité au vêlage.

Établir une relation de confiance avec l’éleveur

Le producteur de race pure est la personne la mieux placée pour parler de son

Profiter de la vigueur hybride (ou hétérose)

Le croisement permet d’aller chercher des caractéristiques complémentaires dans plusieurs races, par exemple la facilité de vêlage d’une race et l’aptitude laitière d’une autre. Il favorise aussi la transmission d’une plus grande variété de gènes à la progéniture. Ce brassage de gènes favorise l’amélioration de la productivité par rapport à la moyenne des parents, spécialement pour des caractères plus lents à améliorer par la sélection génétique comme la fertilité, la longévité et l’immunité. La vigueur hybride est souvent sous-exploitée, quoique très peu coûteuse. L’achat d’un taureau peut représenter une occasion d’améliorer le schéma de croisement d’une entreprise commerciale et de profiter davantage de la vigueur hybride.

La conformation, la base d’un achat durable

Peu de concessions devraient être faites sur la conformation d’un taureau. Le père, le grand-père maternel et l’arrière-grandpère maternel représentent 87,5 % de la génétique d’un sujet. Le taureau doit présenter une bonne musculature, et encore plus s’il est utilisé en croisement terminal. La circonférence scrotale doit être adé-

quate. Les pieds et les membres doivent être solides et présenter de bons aplombs. Les onglons doivent être droits et larges; les pieds, avoir suffisamment de talon. En outre, le taureau doit montrer une belle profondeur et largeur de corps, indiquant une aptitude à bien performer sur une ration fourragère. Il est aussi intéressant de s’attarder à la mère du taureau, notamment pour observer sa docilité et la conformation de son pis. La stature du taureau influence grandement le poids des femelles d’élevage qu’il engendre, tout comme le poids de finition des bouvillons. L’acheteur doit donc trouver le bon compromis en fonction de son usage principal (la production de femelles de remplacement maternelles nécessitant peu d’interventions humaines et consommant peu d’aliments, ou la production de veaux et de bouvillons avec une bonne croissance, un bon poids carcasse et un bon rendement en viande).

La qualité et l’équilibre des données

Un éleveur sérieux et consciencieux devrait être en mesure de fournir à l’acheteur des données sur les performances des sujets qu’il élève. À cet égard, les écarts prévus chez les descendants (EPD) et les comparaisons entre les races (CER), aussi appelé Across Breed Comparison (ABC), représentent des mesures généralement fiables et intéressantes pour plusieurs caractères d’importance économique. Toutefois, il faut se rappeler que les EPD/ABC demeurent des prévisions qui peuvent varier dans un intervalle plus ou moins grand. Plus il y a de répétabilité dans les données, moins les résultats varient. À l’inverse, moins il y a de répétabilité, plus les résultats peuvent varier, à la baisse comme à la hausse. Les valeurs

des EPD/ABC évoluent et se précisent dans le temps, à mesure que des données supplémentaires sont reliées au sujet (performances du sujet et de sa progéniture, test génomique). Lors de l’analyse des EPD, il faut se rappeler la raison menant à l’acquisition du taureau et pondérer l’importance accordée à chaque caractère en fonction de cette raison. Si le taureau est destiné à produire des femelles de reproduction, il est pertinent de mettre un peu plus l’accent sur des caractères maternels, qui favorisent la facilité d’entretien et l’autonomie. Pour une utilisation terminale, l’accent devrait être mis sur les performances. Il est toutefois préférable de trouver un équilibre entre les caractères que de viser le coup de circuit pour un seul ou quelques caractères.

Être préparé pour la vente

Beaucoup de ventes de taureaux se réalisent par encan ou transaction directe. Si vous êtes acheteur, ciblez les sujets qui correspondent à vos besoins et collectez de l’information sur eux auprès de plusieurs sources avant la vente. Évitez de faire un achat spontané si vos choix ne sont plus offerts. Lorsqu’il s’agit d’une vente par encan, entrez en contact avec l’éleveur quelques jours à l’avance pour discuter avec lui et prendre des informations complémentaires à vos recherches. Si vous en avez la chance, allez voir les taureaux directement sur place et vérifiez s’ils correspondent à vos critères. Une visite à la ferme vous permet aussi de voir les parents des taureaux. N’hésitez pas à demander l’avis ou les conseils d’une personne de confiance. Il est toujours intéressant de comparer ou de valider ses choix. Mais n’oubliez pas de vous faire confiance!

Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 8 février 2024 - 17

Photo : Éric Labonté, MAPAQ.

programme d’élevage. Il connaît sa race, les sujets de son troupeau, leurs forces et leurs faiblesses, et les raisons des choix génétiques à la base des sujets qu’il met en marché. Il doit être un bon conseiller pour l’acheteur potentiel. Ce dernier devrait se sentir en confiance et bien informé au moment de l’achat. Cela va sans dire que la transparence et l’honnêteté de part et d’autre favorisent l’établissement d’une relation à long terme.


L’ATA VOUS SALUE

Centre de formation agricole Centre-du-Québec

Le Mérite technologique 18 capsules pour former agroalimentaire 2024 les travailleurs agricoles décerné à Sandra Dagenais Le Mérite technologique agroalimentaire 2024 a été décerné à Sandra Dagenais, diplômée en 1987 de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ), campus de Saint-Hyacinthe, du programme Zootechnologie. Cet honneur lui a été accordé le 17 janvier dernier à l’occasion du 24e déjeuner-conférence de l’Association des technologues en agroalimentaire inc. (ATA) qui se déroulait à Saint-Hyacinthe en marge du Salon de l’agriculture.

En 2010 , elle participe à une mission au Sénégal pour Socodevi visant à former les femmes coopératrices en gouvernance et mise en marché. En 2011, elle accepte un poste d’enseignante en gestion à l’ITAQ campus de Saint-Hyacinthe. En 2021, elle se joint à l’équipe du bureau régional du MAPAQ à SaintHyacinthe et elle y œuvre toujours à titre de conseillère en transformation alimentaire.

Bref survol carrière

18 - Jeudi 8 février 2024 - Gestion et Technologie Agricoles

Sandra Dagenais entre au service de la Coopérative du sud du Québec à Granby d’abord comme commis à la meunerie puis comme représentante secteur laitier et végétal. Ensuite, elle passe au service de la Société coopérative agricole de Saint-Damase toujours à titre de représentante auquel s’ajoute, en promotion, le poste de directrice des ventes. Elle décide de relever un nouveau défi en tant que directrice générale de la Société coopérative agricole de Saint-Denis-surRichelieu, puis à la Société coopérative agricole de Saint-André d’Acton. En 2007, elle se voit décerner le Mérite Édouard-Brochu remis par l’ITAQ campus Saint-Hyacinthe à une ancienne élève qui s’est démarquée dans le milieu agricole.

Marie-Pierre Grimard, présidente de l’ATA, Sandra Dagenais, récipiendaire du Mérite technologique agroalimentaire 2024, et Richard Legendre, président de l’OTPQ. Photo : Gaston Doré.

GUYLAINE MARTIN AGR.

Répondante en formation agricole

La chaine YouTube d’Agricarrières, le comité sectoriel de main d’œuvre de la production agricole, s’est enrichi de 18 nouvelles capsules vidéo de formation gratuites. Elles durent de moins de 5 minutes et sont disponibles en français et en espagnol. Elles ont été produites dans le cadre du projet pilote régional Agri-Intégration. Les sujets touchent quatre secteurs de production : canneberges, maraichage, petits fruits et production porcine. On y apprend à récolter les fruits et légumes, à désherber manuellement, à administrer une injection à un animal d’élevage, à nettoyer des parcs d’élevage, à appliquer des herbicides et à se comporter de façon sécuritaire autour d’une prise de force. Le projet Agri-Intégration s’est déroulé dans la région Centre-du-Québec. Il a été financé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation MAPAQ dans le cadre du programme Territoires : priorités bioalimentaires et par le Ministère des Affaires municipales et de

l’Habitation dans le cadre du Fonds d’appui au rayonnement des régions (FARR). Le projet visait à soutenir l’intégration de travailleurs agricoles à la ferme et dans leur milieu de vie notamment par la formation. Les capsules peuvent être consultées via le site U+ uplus.upa.qc.ca et à l’adresse https://bit.ly/3Of8r9R


Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 8 février 2024 - 19


Le plan de commercialisation, votre meilleur allié!

KATHERINE DUCHARME,

conseillère en agrotourisme et en commercialisation, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ)

MOHAMMED ADLI,

MBA, conseiller en agrotourisme et en commercialisation, Direction régionale de la Montérégie, MAPAQ

Dans le contexte économique actuel, chaque investissement en entreprise doit être rentable. Le coût des matières premières ayant grandement augmenté au cours des dernières années, il importe, entre autres, que les ventes soient au rendez-vous. Cependant, avant même de produire, ne faudrait-il pas se demander si les produits offerts répondent aux besoins des consommateurs? La réponse peut sembler évidente mais, malheureusement, bon nombre d’entreprises se questionnent trop tard. Pour contribuer à la réflexion, un plan de commercialisation peut être réalisé. Il permet d’augmenter les chances de réussite d’un projet, ou même d’abandonner un projet qui engendrerait des pertes trop importantes. En effet, un plan de commercialisation, lorsqu’il est bien fait, ne mène pas toujours à sa réalisation. Il peut conclure à l’abandon d’un projet qui n’est pas rentable!

prise concerne des éléments sur lesquels l’entreprise possède un contrôle. Les ressources humaines en sont un bon exemple. La qualification du personnel, le nombre d’employés, leurs compétences et le roulement du personnel sont tous des éléments sur lesquels l’entreprise peut exercer une influence. Par la suite, ceux-ci se traduisent en termes de forces ou de faiblesses. Dans l’exemple mentionné précédemment, un taux de roulement du personnel très faible est indéniablement une force pour l’entreprise. L’environnement externe, quant à lui, concerne des facteurs sur lesquels l’entreprise n’a aucun contrôle. Vous aurez probablement entendu parler du modèle « PESTE », ou « PESTEL », selon la documentation consultée. Ces acronymes font référence à des influences politiques, économiques, sociodémographiques, technologiques et environnementales. Dans certains ouvrages, on trouve également l’aspect légal; dans d’autres, il est compris dans l’aspect politique. Bien évidemment, aucune entreprise ne contrôle les politiques en vigueur, la récession actuelle ou encore le vieillissement de la population. Ces aspects se traduisent ensuite comme des occasions ou des menaces pour l’entreprise. Il faut savoir que c’est l’explication donnée qui permet de considérer une occasion ou une menace comme telle. Par exemple, le vieillissement de la population pourrait être

Un plan de commercialisation, à quoi ça sert?

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Le plan de commercialisation sert d’outil de gestion et d’aide à la prise de décision. Il permet de planifier la mise en marché de son ou ses produits en tenant compte de l’environnement dans lequel évolue l’entreprise et des ressources dont elle dispose. Il se différencie principalement du plan d’affaires par la réalisation d’une étude de marché plus approfondie. Celleci comporte une évaluation des besoins et des exigences des consommateurs.

Que devrait-il inclure?

En 2023, le MAPAQ lançait le Guide de rédaction d’un plan de commercialisation. Il s’agit d’un outil pratique pour toute entreprise bioalimentaire qui désire élaborer son plan. D’une manière générale, il détaille huit sections distinctes. De nombreux modèles de plans de commercialisation existent et ils diffèrent sensiblement les uns des autres. Ils comportent tous impérativement une analyse des environnements interne et externe de l’entreprise, une définition du marché cible, une analyse de la concurrence et une stratégie de commercialisation. Les libellés de ces sections peuvent différer, mais le contenu demeure le même. L’analyse des environnements interne et externe se trouve dans la deuxième section du guide en question. Sommairement, l’environnement interne de l’entre-

Photo : Éric Labonté, MAPAQ.

une occasion pour une entreprise et une menace pour une autre. L’analyse du marché a pour objectif d’évaluer la demande pour le ou les produits de l’entreprise. Elle consiste à définir le profil des consommateurs ciblés à l’aide de caractéristiques précises comme l’âge, le revenu, la scolarité et bien d’autres. Il s’agit d’identifier un groupe de consommateurs qui ont des attentes et des besoins similaires. Ce groupe est aussi appelé un segment de clientèle. Une fois tous les segments définis, il faut estimer leur taille à l’aide de données statistiques, ce qui mène à une prévision de la demande (nombre d’unités, volume, etc.). Cet exercice est primordial puisqu’il permet d’évaluer la rentabilité de chacun des segments du marché en confrontant la projection des coûts de production et les revenus potentiels. Il faut également analyser les concurrents qui gravitent autour de l’entreprise. L’objectif ultime est de parvenir à définir un ou des aspects qui différencient l’entreprise de ses concurrents. Une fois tous ces aspects déterminés, il est plus facile d’établir une stratégie de commercialisation cohérente. Les quatre « P », à savoir le produit, le prix, la place (distribution) et la promotion, en font partie intégrante et permettent de mieux répondre aux besoins de la clientèle. Dans la réalisation de cet exercice, il faut

s’assurer que la stratégie de commercialisation établie repose sur des aspects retenus dans les analyses de l’environnement, du marché cible et des concurrents. Pour approfondir les notions abordées ci-dessus, il est possible de consulter le guide de rédaction du MAPAQ à l’adresse suivante : www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/Publications/guide-plan-commercialisation.pdf. Un modèle complet du plan y est proposé.

Des ressources pour vous aider

Différentes ressources sont à votre disposition pour vous aider dans la rédaction du plan de commercialisation. Les municipalités régionales de comté comptent plusieurs ressources en développement économique qui peuvent assurément vous aiguiller. Les conseillers du MAPAQ peuvent également vous accompagner dans votre démarche. Vous pouvez aussi faire appel aux conseillers accrédités par votre réseau Agriconseils et bénéficier du Programme services-conseils en déposant une demande d’aide financière afin de couvrir une portion des dépenses engagées pour la production du plan. Le plan de commercialisation est bien plus qu’un document destiné à obtenir un soutien financier; il représente votre tableau de bord pour vous aider dans vos prises de décision. Bonne planification!


Agir pour prévenir le mildiou de la pomme de terre GENEVIÈVE LEGAULT,

agronome, Direction régionale de l’Estrie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

En 2023, plusieurs foyers de mildiou de la pomme de terre (Phytophthora infestans) ont détruit des cultures de pomme de terre et de tomate au Québec. Cette maladie dévastatrice peut causer des pertes économiques importantes et compromettre la production de semences de pomme de terre. Elle est d’ailleurs bien connue pour s’être attaquée à la culture de ce tubercule en Irlande et avoir causé la Grande Famine de 1845 à 1852, ce qui a entraîné un exode des Irlandais. En raison de ce risque, le mildiou est règlementé, et tous les producteurs et jardiniers doivent poser des actions préventives pour limiter sa propagation.

de compost sont appelées des volontaires. Il faut les détruire, car elles risquent d’être porteuses de pathogènes.

Identification et élimination des plants contaminés

Dès les premiers symptômes, les plants de pomme de terre et de tomate infectés doivent être arrachés ou traités. Les premières taches sont noir verdâtre sur la face supérieure des feuilles et présentent un duvet blanc grisâtre sur la face inférieure des feuilles. L’élimination des

plants évite la formation de spores qui pourraient voyager sur plusieurs dizaines de kilomètres et contaminer des champs. Les traitements fongiques doivent être plus fréquents lorsque des cas sont connus dans la région et que des spores sont présentes dans l’air. En cas de doute au cours de la saison 2024, nous vous invitons à contacter un agronome de la direction régionale du MAPAQ. Des échantillons de feuillage ou de tubercules pourront être analysés par le Laboratoire d’expertise et de diagnos-

tic en phytoprotection du MAPAQ. Nous vous suggérons aussi d’informer les voisins qui cultivent des pommes de terre et des tomates pour qu’ils vérifient l’état de leur culture et prennent les mesures nécessaires. Pour toute demande d’information supplémentaire, veuillez communiquer avec Riva Khanna de la Direction régionale de la Montérégie du MAPAQ (riva.khanna@mapaq.gouv.qc.ca ou 450 427-2000, poste 5114).

Semence de pomme de terre certifiée

Les semences de pomme de terre certifiées sont principalement produites en zone protégée (Saguenay–Lac-SaintJean, Côte-Nord, Nord-du-Québec et Bas-Saint-Laurent) et sont inspectées pour assurer l’absence de pathogènes. Il est en effet interdit de replanter les tubercules de pomme de terre infectés par le mildiou. On déconseille aussi de planter des pommes de terre provenant de l’épicerie. L’utilisation de semences certifiées permet de beaucoup réduire les risques d’infestation de mildiou.

Destruction des repousses et des rebuts de pomme de terre

Les pommes de terre qui repoussent au champ l’année suivante ou sur les amas

Mycélium blanc se développant à la marge des taches, sur la face inférieure de la feuille. Photo : MAPAQ.

Plantes fourragères et animaux : une alliance bienfaisante! LES AGRONOMES DU COMITÉ

sur les pratiques responsables en productions animales

Plantes fourragères

Les herbes qui poussent dans les pâturages et dans les prairies se nomment « plantes fourragères ». Il s’agit, en gros, des mêmes plantes qui composent votre gazon. Les plantes fourragères comprennent deux grandes familles : les légumineuses et les graminées. Les légumineuses comprennent entre autres la luzerne et les trèfles. La famille des graminées inclut notamment le mil, le brome et la fétuque. Le plus souvent, ces deux familles de plantes sont cultivées ensemble et se complètent : alors que les légumineuses fixent l’azote de l’atmosphère dans le sol, les graminées utilisent une partie de cet azote pour se

Bienfaits multiples

Les plantes fourragères s’adaptent à une grande variété de sols et de topographie. Elles peuvent pousser sur des terres où d’autres cultures se développent moins bien ou seraient impossibles à récolter. On valorise ainsi des terres moins fertiles ou moins accessibles en les utilisant pour nourrir les animaux. Les plantes fourragères survivent à l’hiver. Elles restent en place parfois jusqu’à dix ans, et produisent des récoltes année après année. Le sol de ces champs n’est donc pas labouré : on ne

perturbe pas l’habitat des vers de terre et d’autres organismes vivants. Les racines des plantes fourragères se déploient partout dans le sol : elles favorisent la présence de micro-organismes bénéfiques et permettent à l’eau de s’infiltrer. Ensemble, les racines et les microorganismes améliorent la structure et la santé des sols. Comme les plantes fourragères couvrent le sol toute l’année, elles réduisent aussi l’érosion causée par les vents ou par le ruissellement des eaux de pluie. Elles retiennent également la neige au sol durant l’hiver et diminuent les risques d’inondation si la neige fond trop vite au printemps. On évite ainsi que les éléments nutritifs soient entraînés par l’eau de la fonte des neiges.

Biodiversité

Les prairies et les pâturages sont les cultures qui présentent la plus grande diversité de plantes herbacées. Comme on y applique très peu de pesticides, la faune et la flore sont préservées. Les apiculteurs le disent : leurs abeilles ont besoin des grands champs de plantes fourragères pour se nourrir du nectar des fleurs et pour produire du miel.

Changements climatiques

Saviez-vous que les plantes fourragères sont un moyen pour lutter contre les changements climatiques? Leurs racines captent une grande quantité du gaz carbonique présent dans l’air et l’accumulent dans leurs racines. Elles contribuent à diminuer la concentration de ce gaz, un des responsables des changements climatiques. De plus, un sol recouvert de plantes fourragères résiste mieux à la sécheresse.

Alliance intelligente

L’élevage d’animaux comme les moutons, les chèvres ou les vaches reproduit en quelque sorte un écosystème naturel : les animaux d’élevage consomment les plantes tout en laissant leurs déjections au sol, ce qui fertilise à la fois le sol et les plantes fourragères. Au bout du compte, cette alliance bénéfique nous nourrit en nous fournissant des aliments comme les produits laitiers et la viande. L’alliance entre les plantes fourragères et les animaux favorise le développement d’une agriculture durable, avec des répercussions limitées sur l’environnement, en plus de nous offrir les paysages bucoliques que nous connaissons tous.

Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 8 février 2024 - 21

Prairies et pâturages embellissent les paysages. Voir des animaux brouter dans les champs est si charmant… Mais saviez-vous que les prairies et les pâturages sont les alliés de l’environnement et de la lutte aux changements climatiques?

nourrir. En s’échangeant ainsi l’azote, un élément nutritif essentiel, les plantes fourragères ont besoin de très peu d’engrais minéraux. Les plantes fourragères sont essentielles dans l’alimentation des ruminants comme les moutons, les bovins et les chèvres. Certains éleveurs entretiennent des pâturages pour que leurs animaux broutent les plantes fourragères aux champs. Dans les prairies, les agriculteurs les récoltent et les conservent sous forme de foin ou d’ensilage, utilisés plus tard pour nourrir les bêtes.


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