Rapport sur la solidarité internationale 2012-2013

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Rapport sur la solidaritĂŠ

internationale 2012-2013


Table des matières

1 Introduction 2

Aide internationale canadienne

4

Commerce et investissement

7

Solidarité mondiale et droits de la personne

10

Droits syndicaux

12 VIH/SIDA 14

Solidarité : implication du SCFP

16

Le point sur les projets du fonds pour

la justice mondiale

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Penser globalement, agir localement

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Internationale des services publics

23

Engagement et participation

25 L’avenir

Le Rapport sur la solidarité internationale du SCFP 2012-2013 est publié par le Syndicat canadien de la fonction publique, 1375, boul. Saint-Laurent, Ottawa (Ontario) K1G 0Z7 © SCFP 2013. On peut se procurer le rapport au scfp.ca Imprimé par une entreprise syndiquée avec des encres végétales sur du papier recyclé sans chlore et contenant 100 % de matières recyclées après consommation, certifié par le Forest Stewardship Council. Écrit par : Annick Desjardins, Sharlene Patterson, Beth Smillie, Carol Wood, Sue Roth, Kelti Cameron Carte globale : Nicole Chénier, Isabelle Gendron Rédacteur : Mario Émond Adjointes à la rédaction : Hélène Bélanger, Valérie Ménard, Stéphanie Bibeau Conception : Jocelyn Renaud Photo de la page couverture : Josh Berson Photo de la page arrière : Josh Berson Références des photos : Josh Berson, Farid P. Chaharlangi, Thomas Achilles ISSN #1920-1443 On peut se procurer une version électronique du Rapport sur la solidarité internationale à : scfp.ca/justice-mondiale/rapport-du-scfp-de-la-solidarite-2013


A

syndicats du Canada et d’ailleurs dans le monde, ont redoublé d’efforts et ont offert appui, solutions et solidarité à ceux qui ont été le plus durement touchés.

sation des ressources en eau du pays, de même qu’une organisation de défense des droits de la personne qui dénonçait les violations commises dans ce pays.

Les manifestations se sont multipliées en Europe, en Inde et à Chypre, les étudiants ont envahi les rues du Chili et du Québec, les enseignants ont protesté à Chicago, le mouvement Idle No More s’est répandu d’un bout à l’autre du Canada, des Journées mondiales d’action ont été organi­ sées au Mexique.

En Birmanie, au Nicaragua, aux Philippines et dans de nombreux autres pays, le SCFP était présent. Nous avons notamment appuyé les défenseurs des droits de la personne en Birmanie, aidé ceux qui luttaient pour les droits juridiques des travailleuses des tristement célèbres maquilas (zones de libre-échange industriel) du Nicaragua et soutenu avec succès un projet d’adhésion syndicale destiné aux enseignants des Philippines.

La lutte s’est intensifiée et notre solidarité aussi. Les membres du SCFP, en étroite collaboration avec des

Les membres se sont aussi rendus en Colombie pour aider un syndicat partenaire en lutte contre la privati­

Au Mexique, le SCFP s’est joint à d’autres syndicats canadiens pour prêter main forte à des commu­ nautés durement touchées par les activités des minières canadiennes. Une délégation du SCFP composée du président national, Paul Moist, et du secrétaire-trésorier national, Charles Fleury, a fait un passage remarqué au 29e Congrès mondial de l’Internationale des services publics en Afrique du Sud, renforçant ainsi nos liens avec les syndicats du secteur public du monde entier.

u cours de la dernière année, les effets cumulés du libre- échange, des mesures d’austérité et des lois antisyndicales ont eu d’importants effets néfastes sur les travailleurs et les collectivités du monde entier. L’année a été difficile pour beaucoup.

à appuyer et de travailleurs à défendre. Notre Fonds pour la justice mondiale contribue à tisser des liens et à mobi­liser les travailleurs autour de nos luttes communes au Canada et dans le monde. Nous avons appuyé de nombreux projets et causes au cours de la dernière année grâce à ce fonds, généreusement financé par les membres du SCFP. Malgré les énormes pertes humaines, sociales et environnementales subies au cours de l’année, le SCFP reste déterminé à appuyer ses consœurs et confrères qui doivent résister aux attaques dont ils sont victimes. Nous serons solidaires.

Nous ne manquerons jamais de projets à entreprendre, de causes

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AIDE INTERNATIONALE CANADIENNE : LE VRAI DÉVELOPPEMENT S’AFFAIBLIT

Photos by Josh Berson

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Leader communautaire à cali, colombie

Le SCFP représente les travailleurs de plusieurs ONG canadiennes œuvrant en développement international. Il connaît bien l’engagement profond de ces organisations à l’égard de la réduction de la pauvreté, de la défense des droits de la personne et de l’égalité dans les pays de l’hémisphère sud. Nous avons pu constater, depuis quelques années, que la réduction du financement des programmes d’aide internationale du Canada a considérablement limité et affaibli la capacité des ONG à soutenir la justice économique et sociale dans les pays pauvres. L’aide au développement peut atténuer les pires effets de notre système économique mondial et soutenir des communautés qui veulent agir pour diminuer leur pauvreté. La vision

du gouvernement conservateur en matière d’aide au développement mine toutefois ce potentiel en liant l’aide internationale aux intérêts économiques du secteur des affaires. Les mesures radicales qui ont entraîné des changements dans le rôle du gouvernement et de l’aide étrangère canadiens ont débuté avec les immenses compressions imposées en 2012 à l’Agence canadienne de développement international (ACDI). Plus tard la même année, un rapport a été présenté sur le rôle du secteur privé dans l’atteinte du mandat du Canada en matière de développement international, puis, dans le budget fédéral de 2013, on annonçait que l’ACDI serait fusionnée au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (MAÉCI). Ces changements, ainsi que l’abandon graduel des opérations

de maintien de la paix en faveur d’interventions militaires plus nombreuses et l’inaction dans le dossier de l’environnement, ont été condamnés partout dans le monde. Notre gouvernement continue à soutenir les industries extractives canadiennes (pétrole, gaz, mines) implantées dans des pays coupables de graves violations des droits de la personne et du travail. En 2011, par exemple, le Canada a signé un accord de libreéchange avec la Colombie malgré les preuves de plus en plus nombreuses de violation des droits des travailleurs et des communautés du pays. L’aide internationale canadienne fait maintenant clairement la promotion des intérêts économiques du Canada et est axée sur un modèle d’affaires qui ne tient aucun compte de la nécessité de créer des emplois ac­ceptables, de protéger l’environ­ nement et de respecter les droits

de la personne. Une politique étrangère qui favorise le commerce équitable, l’autodétermination et une distribution plus équilibrée des ressources d’un pays, incluant sa capacité agricole et industrielle, est un préalable à un développement authentique et durable, à la création d’emplois et à la réduction de la pauvreté. Le SCFP appuie les coalitions comme le Conseil canadien pour la coopération internationale (CCCI) et Common Frontiers, et joue un rôle actif au sein de nombreuses ONG et dans la communauté de la solidarité internationale pour contester les politiques régressives et nuisibles du gouvernement conservateur. Il est essentiel que les membres du syndicat appuient ces efforts en faveur d’un program­me de développement international progressiste.

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COMMERCE ET INVESTISSEMENT : LES DROITS DES PEUPLES PLUTôT QUE CEUX DES ENTREPRISES

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Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’UE Les négociations entre le Canada et l’Union européenne (UE) sur l’AECG sont maintenant entrées dans la phase finale. Notre capacité à élaborer des politiques et à mettre en œuvre des règlements qui exigent l’achat local tout en protégeant les travailleurs, l’environnement et le secteur public, dont les soins de santé publics, est en jeu. Si l’accord inclut un mécanisme de règlement des différends investisseurs-États, les multinationales et les investisseurs privés jouiront d’un système juridique parallèle qui leur permettra de contester facilement les politiques des gouvernements dès que leurs profits seront menacés.

Si nous empruntons cette voie, notre pouvoir décisionnel démocratique sera sérieusement compromis. L’Australie, l’Inde, la Corée du Sud, l’Afrique du Sud et le Brésil ont tous revu leurs politiques relatives au mécanisme de règlement des différends investisseurs-États et plusieurs ont refusé de ratifier toute entente qui inclurait ce type de disposition. L’UE demande aussi au Canada de modifier son régime de brevets pharmaceutiques pour accorder des protections aux sociétés produisant des médicaments d’origine, aux dépens de la concurrence générique. Le report de l’apparition sur le marché de médicaments génériques, ne serait-ce que d’une année ou deux, aura des conséquences financières immenses pour notre système public de santé et pour les Canadiens

qui ont besoin de médicaments d’ordonnance à prix abordable.

Partenariat transpacifique (PTP)

Les villes qui préfèrent acheter des biens canadiens, ou imposer des quotas minimums de contenu canadien, incluant la main-d’œuvre locale, aux grands projets d’infrastructure pourraient en être empêchées si l’AECG est signé. Plus de 40 muni­ cipalités – dont Toronto et Victoria – ont demandé à être exclues de l’AECG.

Dernièrement, le Canada s’est joint à un processus de négociation d’accord de libre-échange appelé Partenariat transpacifique (PTP). Les pourparlers du PTP se déroulent depuis plus de deux ans et incluent l’Australie, le Brunéi, le Chili, la Malaisie, le Mexique, la NouvelleZélande, le Pérou, le Singapour, les États-Unis et le Vietnam. Ensemble, ces pays représentent près de 658 millions de personnes avec un PIB combiné de 20,7 billions de dollars US.

En novembre, le SCFP a fait partie d’une délégation qui s’est rendue en Europe pour rencontrer des décideurs et leur parler des négociations de l’AECG. Nous contestons toujours cet accord commercial injuste aux niveaux national, régional et local avec nos alliés du Réseau pour le commerce juste (RCJ).

Comme pour l’AECG, toutefois, cet accord prévoit des protections accrues pour les grandes sociétés pharmaceutiques qui limitent l’accès à des médicaments génériques

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consœur barbara wood (Codevelopment Canada) et confrère jose juarez (section locale 859 du scfp) participant à un forum communautaire organisé par sintracuavalle en colombie

vitaux, ainsi qu’une disposition investisseurs-États qui permettrait aux entreprises de poursuivre des gouvernements qui imposeraient des règles visant à protéger l’environ­ nement et d’autres secteurs sensi­ bles de notre économie. Le PTP pourrait même inclure un chapitre sur les services financiers qui limiterait la capacité des gouvernements à réglementer dans le secteur des banques, des compagnies d’assurance et des fonds spéculatifs. En tant que membre actif de Common Frontiers (CF), un groupe de travail multisectoriel qui organise des recherches, des campagnes d’information et des actions politiques sur des enjeux relatifs à la justice économique, sociale et climatique dans les Amériques, le SCFP conteste cet accord parce qu’il menace directement

l’économie canadienne et l’envi­ron­ nement. Le PTP accordera d’im­ menses pouvoirs aux entreprises et affaiblira notre démocratie. Le SCFP collabore avec des réseaux dans toutes les régions des Amériques, tout en travaillant ici au Canada avec un large éventail de groupes confessionnels, de syndicats, de groupes environnementaux, d’organisations de développement international, de groupes d’étudiants et de groupes de défense des droits de la personne.

Accord de libre-échange Canada-Colombie (ALECC) Même si la Colombie est considérée comme l’un des endroits au monde où il est le plus dangereux d’être syndicaliste, le gouvernement canadien

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a signé l’Accord de libre-échange Canada-Colombie (ALECC) en 2011. À l’époque, on estimait à cinq millions le nombre de Colombiens, dont beaucoup de femmes et d’enfants, qui avaient été déplacés de force parce que des entreprises privées avaient saisi leurs terres. Le Comité permanent des Communes sur le commerce international avait recommandé de ne pas conclure cet accord. De concert avec le Congrès du travail du Canada (CTC), plusieurs organi­ sations canadiennes de développement international et des groupes de la société civile colombienne, le SCFP s’est, dès le départ, opposé à l’ALECC et a dénoncé les torts que causerait cet accord. Nos efforts de lobbying persistants ont permis l’inclusion de la disposi-

tion relative à l’Étude d’impact sur les droits de la personne (EIDP) dans l’ALECC. Elle oblige le gouvernement canadien à présenter au Parlement, en mai de chaque année, une évaluation des répercussions des activités commerciales sur les droits de la personne. Malheureusement, le premier rapport soumis par le gouvernement en mai 2012 passait complètement sous silence la situa­ tion des droits de la personne en Colombie. Le SCFP s’efforce donc, avec ses partenaires et alliés, de garder l’œil sur l’engagement du gouvernement canadien à l’égard de l’EIDP afin qu’un compte-rendu complet et précis sur les effets de l’accord de libre-échange sur les droits de la personne soit présenté au Parlement en 2013.


SOLIDARITÉ MONDIALE ET DROITS DE LA PERSONNE

Sharlene Patterson de la section locale 410 du SCFP (troisième de la gauche) participante à la tournée de solidarité minière qui a eu lieu au Mexique en février 2013 Rapport sur la solidarité internationale de 2012-2013 – 7


leaders communautaires travaillant avec nomadesc à cali, colombie

Mexique : Journées mondiales d’action

nos consœurs et confrères du mouvement syndical mexicain.

Avec l’appui de plusieurs fédérations syndicales mondiales, les syndicats du Mexique ont organisé des « Journées mondiales d’action » en février 2013. Des syndicats du monde entier ont fait preuve de solidarité et ont exprimé leurs inquiétudes quant aux violations constantes et flagrantes des normes internationales du travail au Mexique.

Sous la direction du CTC, le SCFP et plusieurs autres syndicats ont rencontré les fonctionnaires de l’ambassade mexicaine à Ottawa et ont demandé au gou­ vernement mexicain :

Le SCFP est membre actif de l’Alliance trinationale de solidarité (ATNS), un réseau de syndicats du Canada, des États-Unis et du Mexique qui ont une vision commune de la lutte syndicale internationale. Nous faisons du travail de solidarité pour exiger la liberté d’association et nous luttons en solidarité avec

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• de rendre justice aux familles des 65 mineurs tués à Pasta de Conchos en février 2006; • d’adhérer aux normes interna­ tionales du travail et aux recommandations de l’Organisation internationale du travail; • de mettre fin aux contrats de protection dominés par les employeurs (fausses conventions collectives avec des syndicats corrompus);

• de mettre fin à la persécution des syndicats démocratiques indépendants, de leurs dirigeants et militants et de libérer les militants syndicaux emprisonnés; • d’abroger les lois antisyndicales régressives adoptées en décembre 2012; • de réintégrer les militants syndicaux illégalement congédiés; • de permettre des élections syndicales libres et équitables. Les travailleurs mexicains continuent avec courage de demander justice et le SCFP, avec ses alliés du mou­ vement syndical, continue à les appuyer dans cette lutte. Délégation au Mexique : les communautés dénoncent les minières canadiennes Une délégation de neuf membres de plusieurs syndicats et d’un groupe


confessionnel canadien s’est rendue au Mexique en février dernier pour étudier les effets des activités des minières canadiennes sur les communautés locales. La délégation était dirigée par les Métallos et incluait des membres du SCFP, du Syndicat des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) et de KAIROS (Initiatives canadiennes œcuméniques pour la justice). Les délégués ont été reçus à Mexico par le REMA (Réseau mexicain des communautés affectées par l’ex­ traction minière), ProDESC (Projet pour les droits économiques, culturels et sociaux) et les dirigeants nationaux de Los Mineros (Sindicato Nacional de Trabajadores Mineros, Metalúrgicos, Siderúrgicos y Similares de la República Mexicana). Ensemble, ces organisations ont exprimé leurs inquiétudes au sujet

de la promotion par le gouvernement mexicain des intérêts des minières canadiennes et autres entreprises d’extraction de ressources au détriment des moyens de subsistance et des droits des communautés mexicaines. Les membres de la délégation se sont rendus dans les États de Durango et d’Oaxaca où ils ont rencontré des citoyens des communautés touchées par les activités minières des entre­prises canadiennes Excellon Resources et Fortuna Silver Mines Inc. Les participants ont écouté les récits d’injustice, de violations des droits de la personne et du travail, de destruction de l’environnement, de tensions communautaires et de mépris pour les autorités locales. Dans la communauté de Calpulalpam de Méndez, dans l’État d’Oaxaca,

les membres de la délégation ont été touchés par les témoignages sur les luttes menées, et gagnées, par la communauté pour stopper les activités minières de la société canadienne Continuum Resources. Les gens ont parlé avec passion du potentiel de leur communauté et ont clairement affirmé qu’ils devaient être inclus dans toutes les futures activités de développement.

Les membres de la délégation ont aussi participé aux Journées mondiales d’action pendant leur séjour au Mexique et se sont joints au SME (Syndicat mexicain des travailleurs de l’électricité) pour protester contre les mesures antisyndicales croissantes. Il y a deux ans, le gouvernement avait congédié 44 000 membres du SME après avoir privatisé l’en­ treprise d’électricité.

Il est plus important que jamais de collaborer avec d’autres syndicats et groupes de la société civile pour faire pression sur notre gouvernement afin qu’il oblige les minières canadiennes à rendre compte de leurs activités destructrices, au pays ou à l’étranger. Nous devons sérieusement examiner les investissements de nos régimes de retraite et continuer à agir en solidarité avec nos consœurs et confrères qui luttent pour la justice.

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DROITS SYNDICAUX membres du syndicat des travailleuses et des travailleurs des postes accueillant la délégation de première ligne en tournée en colombie

Tournée de première ligne en Colombie

le SCFP. Il est aussi mené en collaboration avec CoDevelopment Canada (CoDev).

Les échanges entre travailleurs sont un moyen important de renforcer et de développer la solidarité entre travailleurs du nord et du sud. Ils aident à consolider notre base de militants syndicaux prêts à lutter contre la privatisation, à exiger des services publics de qualité et à faire valoir notre droit à nous organiser collectivement.

Le projet a commencé en 2004 dans le but d’unir nos forces à celles de nos syndicats affiliés de Colombie pour lutter contre la privatisation des services publics, pour renforcer et défendre les droits de la personne et du travail et échanger des stratégies pour ce faire.

En mars 2013, le SCFP a participé à une tournée de solidarité de dix jours en Colombie, appelée « Tournée de première ligne ». Cette initiative est un projet conjoint de quatre syndicats nationaux du secteur public: l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), le Syndicat national des employées et employés géné­ raux du secteur public (SNEGSP), le Syndicat des travailleuses et travailleurs des postes (STTP) et

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Tout au long de la tournée en Colombie, la délégation a rencontré et échangé avec des organisations de première ligne des mouvements social et syndical du pays, des secteurs public et privé, dont nos partenaires colombiens NOMADESC, l’Association pour la recherche et l’action sociale et SINTRACUAVALLE, un syndicat du secteur des eaux. Amnistie internationale a signalé Photos by Josh qu’au moins 40 défenseurs desBerson


confrère jose juarez (section locale 859 du scfp) lors d’une rencontre avec les membres du collectif d’avocats colombiens « Jose alvear restrepo »

Conférence du SCFP sur les négociations

droits de la personne et leaders communautaires ont été tués en 2012, ainsi que 20 membres de syndicats. Dans les communautés autochtones, au moins 84 militants ont été assassinés, dont 21 leaders, selon l’Orga­ nisation nationale indigène de Colombie (ONIC). Élu en 2010, l’actuel gouvernement Santos a fait des ouvertures à d’autres gouvernements de droite et à la communauté mondiale des affaires. Il leur promet l’accès aux marchés et des occasions d’affaires, tout en se targuant d’être un grand défenseur des droits de la personne.

Pourtant, il laisse se poursuivre les violations des droits fondamentaux en toute impunité. La privatisation, les mesures antisyndicales et la violence continuent en Colombie. Nos partenaires ont dit craindre que leurs luttes ne deviennent invisibles alors que le gouvernement Santos lance sa campagne de relations publiques pour redorer l’image de la Colombie aux yeux de la communauté internationale. Le SCFP continuera à appuyer ses consœurs et confrères de Colombie.

La première Conférence nationale du SCFP sur les négociations, tenue en février 2013, a connu un vif succès, avec la participation de plus de 1 000 membres. Pendant trois jours, les membres, le personnel, les militants et les leaders de tout le pays ont partagé des stratégies et appris les uns des autres sur les meilleurs moyens à prendre pour relever les défis actuels en matière de négociations au pays. La nature mondiale de notre lutte a été soulignée lors des exposés de plusieurs conférenciers, dont Paul Booth de l’American Federation of State, County & Municipal Emplo­yees (AFSME) aux États-Unis et Richard Pond de la Fédération syndicale européenne des services publics (FSESP). M. Booth a parlé des attaques contre les régimes

de retraite aux États-Unis et de la lutte contre les lois antisyndicales. Quant à M. Pond, il a expliqué la résistance des travailleurs européens aux compressions budgétaires et aux pertes d’emplois dans le secteur public, de même qu’à l’imposition des politiques du Fonds monétaire international (FMI). Deena Ladd du Centre d’action des travailleurs de Toronto et Joey Calugay du Centre des travailleurs immigrants de Montréal (CTI) ont souligné l’exploitation croissante des travailleurs étrangers temporaires au Canada. En général, on reconnaissait que les mêmes facteurs économiques et politiques qui mènent à l’exploitation de travailleurs migrants sont responsables des luttes que nous devons mener à la table de négociations contre la privatisation de nos services publics et les mesures d’austérité restrictives que nous subissons au Canada et ailleurs dans le monde.

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Selon la Confédération syndicale internationale (CSI), près de 90 pour cent des 34 millions de personnes vivant aujourd’hui avec le VIH sont des travailleurs exerçant une acti­ vité économiquement productive qui les soutient et, par extension, qui soutient leurs familles et leurs communautés. Mais pour beaucoup, un résultat positif au test de dépistage du VIH entraîne des conséquences dévastatrices, comme la discrimination, l’impos­ sibilité de se faire embaucher et même la perte de son emploi.

Le SCFP a participé à la 19e Conférence internationale sur le sida à Washington, en juillet 2012. Intitulée « Turning the Tide Together » (Changer le cours de la maladie ensemble), la conférence a rassemblé des travailleurs convaincus que la lutte contre le sida doit se faire dans le milieu de travail. Les syndicats ont notamment parlé de la nécessité d’éliminer la discrimination en emploi, les nouvelles infections et les décès attribuables au sida.

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La conférence a permis au SCFP d’exprimer son opposition aux accords de libre-échange et d’in­ vestissements injustes qui menacent l’accès aux médicaments d’ordonnance génériques et de faire valoir l’importance du renforcement du secteur public et des protections sociales qui perdent du terrain à cause des programmes d’austérité et de la privatisation. Les solutions de rechange proposées incluaient une plus grande imposition des entreprises et une taxe sur les transactions financières (TTF).

Nos liens avec d’autres qui s’intéressent à cet enjeu sont essentiels si nous voulons offrir une réponse coordonnée. Le SCFP participe toujours, avec des syndicats et des organisations de la société civile du monde entier, à la campagne en faveur de l’accès universel au traitement, à la prévention et au soutien. La deuxième réunion stratégique nationale du SCFP sur le sida a eu lieu en octobre 2012. Yahya Msangi, coordonnateur de la CSI-Afrique sur le sida, y a participé et a proposé une perspective intéressante sur la lutte mondiale contre le sida.


membres du scfp au rassemblement en appui à la taxe sur les transactions financières tenu lors de la 19 e conférence internationale sur le sida à washington, en juillet 2012. De gauche à droite : gerry Lavallée (comité national du triangle rose du scfp), Sheryl Burns (comité National des femmes du scfp) et Zully Trujillo (comité NATIONAL arc-en-ciel du scfp)

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Solidarité : implication du scfp 2012-2013

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1. Afrique du Sud : Message de solidarité au South African Municipal Workers Union (SAMWU) pour son 10e congrès national. Projet : Syndicalisation et prestation de services aux travailleuses marginalisées – SAMWU. Participation du SCFP au Congrès mondial de l’ISP. 2. Allemagne : Message de solidarité à l’Organisation indépendante des agents de bord (UFO) au sujet de la grève pour la sécurité d’emploi et des conditions de travail acceptables chez Lufthansa. 3. Amérique centrale : Projet : Habiliter les travailleuses des maquilas – Renforcer le réseau d’Amérique centrale – Réseau des femmes d’Amérique centrale en solidarité avec les travailleuses des maquilas – SEH. 4. Birmanie : Projet : Renforcer la capacité des défenseurs birmans des droits de la personne, phase IV. 5. Chine : Participation du SCFP à la délégation du CTC en Chine. 6. Colombie : Lettre au Dr Juan Manuel Santos, président de la République de Colombie, au sujet des 51 travailleurs congédiés chez EMCALI.

Lettre de condoléances pour le décès de Daniel Aguirre Piedrahita, secrétaire général de SINALCORTEROS, le syndicat national des coupeurs de canne à sucre de Colombie. Projet : Défense des droits de la personne avec les communautés locales et les syndicalistes de Colombie – NOMADESC – Cali, Colombie – SCFP-C.B. Projet : Soutien communautaire contre la privatisation de l’eau – SINTRACUAVALLE – SCFP-N.É. Participation du SCFP à la « Tournée de première ligne » en Colombie. 7. Corée : Lettre au président élu Park Guenhye pour lui demander de reconnaître le KGEU et de réintégrer des employés congédiés. 8. Cuba : Projet : Renforcer la solidarité entre le syndicat du secteur public de Cuba et le SCFP – Le Syndicat national des travailleurs de l’admi­ nistration publique (SNTAP) – SCFP C.-B. 9. États-Unis : Participation du SCFP à la 19e Conférence internationale sur le sida — Washington. Participation du SCFP à l’Initiative du groupe consultatif sur la démocratie énergétique de l’Université Cornell – New York.

Projet : Aids-Free World: Advocating for more urgent and effective global responses to HIV and AIDS (Un monde sans sida : faire la promotion de réponses plus rapides et efficaces au sida). 10. Haïti : Lettre à Michel Martelly, président de la République d’Haïti, au sujet de la vague systémique d’activités antisyndicales au pays — mises à pied, congédiements injustes. Lettre de félicitations à M. Jean Bonald Fatal, nouveau secrétaire général de la Confédération des travailleurs des secteurs privé et public (CTSP). 11. Honduras : Projet : Habilitation des travail­leuses des maquilas en santé et sécurité au travail – Collectif des femmes du Honduras (CODEMUH) – SEH. 12. Iran : Lettre au président iranien pour exiger la libération immédiate de Reza Shahabi et lui assurer des traitements médicaux adéquats. 13. Mexique : Lettres aux coordonnateurs parlementaires du congrès mexicain et au Sénat du Mexique au sujet d’un projet de réforme du droit du travail régressif. Participation du SCFP aux Journées mondiales d’action.

Participation du SCFP à la tournée de solidarité minière. 14. Nicaragua : Projet : Responsabilisation des travailleuses des maquilas – Consolidation des capacités et formation pour le centre de médiation du MEC – SCFP-C.-B. 15. Paraguay : Lettre à Stephen Harper au sujet du retour à la règle démocratique au Paraguay. 16. Philippines : Message de solidarité aux membres de l’Alliance of Concerned Teachers (ACT) pour leur 30e anniversaire et leur 13e congrès national. Lettre à l’honorable Leila M. De Lima au sujet de l’arrestation de membres du personnel de COURAGE le 3 décembre 2012. Projet : Phases III – IV – Défense des droits de la personne aux Philippines : Un projet de solidarité entre membres – Alliance of Concerned Teachers (ACT) et Confederation for Unity, Recognition and Advancement of Government Employees (COURAGE). 17. Suisse : Participation du SCFP à la Réunion tripartite d’experts sur le travail forcé de l’Organisation internationale du travail (OIT) – Genève.

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LE POINT SUR LES PROJETS DU FONDS POUR LA JUSTICE MONDIALE

consœur Barbara Wood (CoDevelopment Canada et section locale 1004 du scfp) lors d’une manifestation à l’hôpital municipal à Medellin, colombie

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Réunion de réseautage des défenseurs des droits humains birmans animée par VSO en thailande en 2013

Philippines L’Alliance of Concerned Teachers (ACT) – Philippines a célébré son 30e anniversaire en septembre 2012. Coïncidant avec son congrès natio­ nal, les célébrations comprenaient un hommage aux enseignants et une manifestation pour protester contre les politiques en éducation du président Aquino, des politiques largement critiquées parce qu’elles s’attaquent aux enseignants et au peuple philippins. En 2012, l’organisation a réussi, avec sa campagne « Sign-up with ACT », à former des syndicats d’enseignants des écoles publiques. L’ACT-NCR Union, qui compte environ 26 000 membres, a été officiellement enregistré et reconnu comme seule unité de négociation de la Ré­gion de la capitale nationale (NCR).

Aujourd’hui, les militants syndicaux recrutent et mobilisent dans des conditions dangereuses aux Philippines. Les attaques contre les organisateurs et les dirigeants des organisations partenaires du SCFP, ACT et COURAGE (Confederation for Unity, Recognition and Advancement of Government Employees), se poursuivent en toute impunité sous le régime du président Aquino. Six militants syndicaux ont été tués depuis l’arrivée au pouvoir de l’actuel gouvernement en 2010. En décembre 2012, 28 personnes ont fait l’objet d’arrestations arbitraires pour de fausses accusations criminelles, dont les dirigeants nationaux d’ACT Mae Fe Ancheta et Bing Dajao, ainsi que Reneboy Abiva, organisateur du syndicat. Deux organisateurs de longue date de COURAGE, Randy Vegas et Raul Camposano,

ont aussi été enlevés et détenus au cours du même mois. Le moment des arrestations des membres de COURAGE est préoccupant. Il coïncide en effet avec la campagne et les manifestations organisées par les travailleurs de l’Autorité du développement métropolitain de Manille (Metro­politan Manila Development Authority ou MMDA), auxquelles Vegas et Camposano étaient tous deux affectés. Les travailleurs du MMDA, pour la plupart des balayeurs de rue, des contrô­leurs de la circulation et des préposés à l’entretien des rues, manifestaient pour obtenir des avantages sociaux qu’ils auraient dû recevoir depuis longtemps. COURAGE a défendu sans relâche et sans compromis les droits et le bien-être des employés et réclamé

justice pour les victimes, notamment en organisant une campagne pour exiger la libération immédiate de Vegas et Camposano. En 2010, des membres du SCFP avaient rencontré Carlo « Caloy » Rodriguez, coordonnateur de COURAGE pour le Tagalog du sud et président du district des eaux de Calamba (NLM-WATER). Il a plus tard été tué pour ses activités syndicales et son opposition à la privatisation de l’eau.

Birmanie Les changements survenus en Birmanie au cours des deux dernières années ont mené à une transition de la « dictature militaire » vers un système plus démocratique, notamment avec la libération de prisonniers politiques, l’ouverture des

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médias et une plus grande liberté de parole. Mais au Parlement, le pouvoir est toujours entre les mains des militaires et d’anciens généraux. Maintenant que la Birmanie est considérée comme un pays sur la « voie de la démocratie », les sanctions internationales ont été levées et il y a eu une immense injection d’investissements étrangers directs, en particulier dans les secteurs de l’extraction (pétrole, gaz, mines). Les organisations humanitaires et de développement sont aussi en train de mettre sur pied des opérations à l’intérieur du pays. Les organisations partenaires du SCFP, appuyées par VSO, une organisation de développement international, peuvent entreprendre tout un nouvel éventail d’interventions car certains groupes ont désormais le droit de fonctionner

dans les régions intérieures de la Birmanie, du moins à un certain point. Des partenaires y ont installé leurs bureaux, ou ont des organi­ sations qui les représentent et qui peuvent entreprendre des activités en leur nom, pendant que d’autres grandes organisations multiethniques songent à y établir une présence officielle. La plupart des groupes plus petits, de jeunes ou communautaires, n’emprunteront pas cette direction et ont plutôt l’intention de demeurer dans leurs communautés ethniques respectives. La situation de la société civile s’améliore peut-être graduellement dans les grands centres urbains mais dans les régions rurales, éloignées ou ethniques, ces changements ne se sont pas encore fait sentir. De petits pas vers une société civile plus ouverte et plus affirmée sont pos-

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sibles, mais la situation des droits de la personne et des droits du travail demeure volatile. Les enjeux de fond pour nos organi­ sations partenaires sont toujours les violations des droits de la personne, l’usurpation des terres, la migration et les réfugiés, l’engagement dans l’espace politique et les possibilités d’édification de la paix au sein des administrations locales. Pour nos organisations partenaires à la frontière thaïlando-birmane, la plus grande liberté de mouvement dont elles jouissent leur permettra de travailler directement avec des gens qui vivent plus loin à l’intérieur du pays, ce qu’ils souhaitent depuis longtemps.

Cuba CoDevelopment Canada coordonne un envoi de fournitures et de matériel de bureau aux partenaires du SCFP oeuvrant à la section locale de La Havane du Syndicat national des travailleurs de l’administration publique (SNTAP). Les articles (imprimantes, marqueurs, agrafes, ordinateurs, papier, équipement de baseball, pneus) serviront dans les salles de formation de la section locale de toute la municipalité et aideront le syndicat à accomplir ses activités plus efficacement. L’envoi a exigé des années de préparation. Il a fallu obtenir des permissions du gouvernement cubain, louer un espace dans un mini-entrepôt et trouver et acheter des articles au meilleur rapport qualité-prix. Pour le transport, prévu en mai de cette


Délégation de la tournée de première ligne avec des membres de l’association NOMADESC

année, CoDev pourra compter sur l’aide du Club Rotary de Vancouver, dont l’expérience en envoi de matériel à l’étranger est reconnue.

Nicaragua – MEC Sandra Ramos, fondatrice et directrice du Mouvement « Maria Elena Cuadra » pour les travailleuses et les chômeuses du Nicaragua (MEC), s’est rendue dans les bureaux du SCFP national au début de 2012 pour discuter du travail de son organisation. Grâce au soutien que le MEC reçoit du SCFP, de CoDevelopment Canada et d’autres groupes, il peut continuer à appuyer les travailleuses des maquilas au Nicaragua. L’année dernière, le cabinet d’avo­ cats mobile des travailleuses du MEC a aidé plus de 2 000 femmes aux prises avec des problèmes de travail, de violence familiale et de garde à

l’enfance. Ces cliniques juridiques mobiles offrent aux travailleuses des maquilas des conseils juridiques qu’elles ne pourraient pas s’offrir autrement. En outre, les avocats accompagnent, au besoin, les femmes qui veulent déposer des plaintes, les aidant ainsi à défendre leurs droits contre l’exploitation par les employeurs, les propriétaires et le gouvernement. Bon nombre des causes sont des cas d’entreprises qui violent les droits de tout un groupe de travailleuses. Le MEC veut poursuivre le travail de son Centre de médiation, un centre spécialisé dans la médiation, la négociation et les modes alter­ natifs de résolution de conflits. Le Centre est administré par et pour les travailleuses des maquilas et il est une prolongation des services offerts par le cabinet d’avocats mobile. Ses

services de médiation et d’arbitrage, offerts depuis avril 2006, ont été accrédités par la Cour suprême du Nicaragua. Le 16e Forum national du MEC pour les travailleuses des maquilas aura lieu en mars 2014. Plus de 1 200 travailleuses y sont attendues.

Colombie Avec l’assassinat d’au moins 20 militants syndicaux en 2012, la Colombie est toujours le pays le plus dangereux au monde pour les syndicalistes. Le partenariat du SCFP avec l’organisation colombienne des droits de la personne NOMADESC (Association pour la recherche et l’action sociales) tisse des liens et accroît sa solidarité avec les travailleurs colombiens pour assurer leur sécu­ rité. Il nous permet aussi d’obtenir une information et des faits de

première main qui mettent au jour les violations constantes des droits de la personne et leur lien avec l’accroissement du commerce et des investissements étrangers au pays. NOMADESC continue à offrir formation et soutien aux défenseurs des droits de la personne qui luttent pour les droits des communautés autochtones et afro-colombiennes, ainsi que des syndicats dans la région sud-ouest de la Colombie. L’organisation aide les communautés à défendre leurs droits à travers le dédale du système juridique. Surtout, ses recherches menées sur des causes spécifiques de violation des droits de la personne et son travail avec les syndicats, les individus et les communautés fournissent l’impulsion dont ont besoin de nombreux travailleurs vulnérables dans leur lutte pour défendre leurs droits.

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PENSER GLOBALEMENT, AGIR LOCALEMENT : INITIATIVES RÉGIONALES En août 2012, le Comité de solidarité internationale du SCFP-Ontario a participé à un rassemblement organisé en solidarité avec les mineurs sudafricains à Toronto. Les militants se sont réunis devant le consulat d’Afrique du Sud pour condamner le massacre de plus de 45 mineurs en grève à la mine de platine de Marikana, près de Rustenburg en Afrique du Sud. Le 16 août 2012, la police a ouvert le feu sur des milliers de grévistes de cette mine, tuant plus de 45 travailleurs. Des douzaines d’autres ont été blessés ou arrêtés. La mine appartient à la Lonmin Corporation du Royaume-Uni, le troisième plus gros producteur de platine au monde. Les travailleurs étaient en grève pour améliorer leurs conditions de travail et leur rémunération.

Paul Moist, Margarita Lopez et Charles Fleury au congrès du SCFP – nouvelle-écosse en mai 2013

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manifestants rassemblés devant le consulat sud-africain à toronto en août 2012

Le Comité pour la justice mondiale du SCFP-Manitoba s’est associé avec des ONG, des groupes communautaires et des individus pour souligner la Journée mondiale de lutte contre le sida en 2012. Le thème de cette année, Bridging the Gaps (Combler les écarts), portait sur les moyens à prendre pour répondre aux besoins en matière de dépistage, de services et de ressources. Une activité offerte en soirée proposait un exposé multimédia communautaire expliquant de quelle façon le problème du sida est abordé au Manitoba et ailleurs dans le monde. De nombreux partenaires ont contribué au succès de l’événement : le Centre de santé communautaire Nine Circles, le Comité pour la justice mondiale du SCFP-Manitoba, les Personnes bispitiruelles du Manitoba,

l’Assemblée des chefs du Manitoba, l’Équipe de prévention 595, le Centre de ressources arc-en-ciel, le Groupe de travail sur le sida des Premières Nations du Manitoba (MFNAWG), Focus Africa, Grands ‘n’ More, le Centre de ressources pour l’édu­ cation sexuelle (CRES) et Klinic. Le Congrès du travail du Canada (CTC) et plusieurs syndicats nationaux ont profité de la Journée inter­ nationale des droits de la personne pour se joindre à des groupes de défense des libertés civiles et exiger du gouvernement canadien qu’il respecte ses obligations en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés et des lois internationales et qu’il libère immédiatement les « trois hommes » et toutes les autres personnes détenues en vertu de certificats de sécurité.

Ces trois hommes, Mahmoud Jaballah, Mohamed Harkat et Mohammad Mahjoub, sont détenus et assignés à résidence au Canada depuis plus de 10 ans en vertu de certificats de sécurité. Ils ne sont accusés d’aucun crime. Un certificat de sécurité est un outil juridique qui permet au gouvernement canadien de détenir et de déporter des résidents permanents ou des étrangers qui sont considérés comme des menaces à la sécurité en se basant sur des preuves que ni les accusés, ni leurs avocats n’ont le droit de voir. À une activité organisée par le SCFP à Saskatoon des groupes de défense des travailleurs, des réfugiés et de la paix ont écrit une lettre conjointe au premier ministre Harper pour lui faire part de leur colère devant le traitement réservé aux immigrants. Margarita Lopez, présidente de SINTRACUAVALLE, un syndicat de travailleurs des eaux de Colombie, a assisté aux congrès des divisions du SCFP-Nouvelle-Écosse et du SCFPTerre-Neuve-et-Labrador en mai

2013. La consœur Lopez était accompagnée par la consœur Barbara Wood, directrice exécu­tive de CoDevelopment Canada et membre de la section locale 1004 du SCFP. Le SCFP-Nouvelle-Écosse et le Comité pour la justice mondiale de la Nouvelle-Écosse ont élaboré un projet avec SINTRACUAVALLE pour appuyer une campagne d’éducation et de mobilisation citoyenne visant à s’opposer à la privatisation du secteur des eaux en Colombie. Dans un geste de solidarité internationale, le Comité pour la justice mondiale du SCFPNouveau-Brunswick a amorcé une campagne de rédaction de lettres en appui à la prisonnière politique philippine Charity Dino. Mme Dino est une enseignante qui montrait aux fermiers paysans à lire et à écrire avant sa détention injustifiée en 2009. Au moment de son arrestation, elle préparait des gens à participer aux activités de la Semaine des paysans pauvres dans la région où elle travaillait.

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INTERNATIONALE DES SERVICES PUBLICS L’Internationale des services publics (ISP) regroupe plus de 20 millions de travailleurs représentés par 650 syndicats dans 148 pays et territoires. À tous les cinq ans, l’ISP organise un congrès international qui offre aux syndicalistes l’occasion de se rassembler et de discuter de plans mondiaux pour régler des problèmes de droits de la personne, de justice sociale et d’accès universel à des services publics de qualité. Le SCFP a envoyé une délégation au 29e Congrès mondial de l’ISP à Durban en Afrique du Sud, en novembre 2012. La délégation de quatre membres était formée du président national Paul Moist, du secrétaire-trésorier national Charles Fleury et de deux membres du Conseil exécutif national, Judy Henley de la Saskatchewan et Ginette Paul du Québec.

Le SCFP est un membre fier et actif de l’ISP et il a profité de l’occasion que lui offrait le congrès pour réseauter et créer des liens avec des syndicats du secteur public du monde entier. Paul Moist a joué un rôle actif au conseil exécutif de l’ISP au cours des trois dernières années en tant que représentant du Canada et du Québec. Il y a eu de nombreux faits saillants pour le SCFP à ce 29e Congrès. On lui a notamment rendu hommage, ainsi qu’à l’AFPC, pour avoir dirigé l’initiative de l’ISP visant à reconstruire les bureaux de Portau-Prince de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP), notre syndicat affilié à Haïti. Le Congrès mondial a aussi adopté, à la suggestion du SCFP, une déclaration de solidarité et d’action pour les travailleurs tués

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dans l’horrible incendie d’usine survenu au Bangladesh plus tôt cette semaine-là. Partout dans le monde, les services publics et les travailleurs du secteur public font l’objet d’attaques à grande échelle. L’unité est donc plus que jamais nécessaire. Ce besoin de solidarité entre tous les travailleurs des secteurs public et privé, incluant ceux qui ne font pas partie d’un syndicat, était très clair selon les témoignages qu’ont livrés les délégués au congrès sur les luttes qu’ils doivent mener. Sous la nouvelle direction de Rosa Pavanelli, de l’affilié italien FP-CGIL, un nouveau programme d’action, « Dans l’intérêt de tous », guidera l’ISP pour les cinq prochaines années.

Réunion des affiliés du Canada et des États-Unis Dans la foulée du Congrès mondial de l’ISP en Afrique du Sud, le SCFP a tenu en février une réunion sousrégionale avec les affiliés nordaméricains de l’ISP du Canada et des États-Unis, au bureau national du SCFP à Ottawa. Les participants ont pu discuter des suites à donner au congrès mondial et étudier le nouveau plan quinquennal de l’ISP, « Œuvrer pour le changement – Mise en œuvre du mandat de l’ISP à partir de 2013 ». Cette rencontre a aussi permis de faire le suivi de la toute première réunion des affiliés du Canada et des États-Unis tenue à Washington en janvier 2012.


ENGAGEMENT ET PARTICIPATION Congrès du SAMWU en Afrique du Sud Le SCFP était l’un de plusieurs invités internationaux au 10e Congrès national du Syndicat des travailleurs municipaux d’Afrique du Sud (South African Municipal Workers Union ou SAMWU) en août 2012. Les autres invités étaient des syndicats du secteur public du Swaziland, de la Namibie, du Botswana, du Ghana, du Zimbabwe, de la Suède, de l’Allemagne et de l’Italie. Le mouvement syndical sudafricain est très dynamique et le SAMWU gagne en force, malgré les importants défis que doivent relever les travailleurs de tout le pays. L’ambitieux programme du congrès incluait plusieurs conférenciers politiques de haut niveau du gouverne-

ment et du mouvement syndical, ainsi qu’une discussion d’experts sur le thème « Solidarité mainte­ nant plus que jamais! Travailleurs du monde, unissez-vous! ». Les résolutions internationales à discuter portaient notamment sur la solidarité avec la Palestine et le Swaziland, le renforcement de l’ISP et de la solidarité internationale, la campagne pour des emplois verts et les courtiers en emploi et agences de placement dans le secteur public.

Délégation des leaders du CTC en Chine Le Congrès du travail du Canada (CTC) a pris la tête d’une délégation de dirigeants syndicaux canadiens dans le cadre d’une visite effectuée en Chine, en octobre 2012. Le pré-

sident national du SCFP, Paul Moist, faisait partie de la délégation, avec des dirigeants du CTC, des Métallos (MUA), de la Fédération du travail de Terre-Neuve-et-Labrador (NLFL) et des Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA). Compte tenu de l’attention croissante qu’accorde le gouvernement canadien à ses relations commerciales avec la Chine depuis 2009, il est de plus en plus important pour le mouvement syndical canadien de créer des liens avec les syndicats chinois. L’ACFTU doit présentement surmonter d’immenses défis, dont un est l’équilibre à trouver entre l’intérêt de ses membres et le rôle de premier plan qu’il occupe au sein de l’appareil gouvernemental.

Université Cornell – Groupe consultatif de l’Initiative sur la démocratie énergétique Le SCFP a participé à une table ronde sur la transition énergétique organisée par l’Université Cornell, à New York, en octobre 2012. Charles Fleury, secrétaire-trésorier national, et Shelly Gordon, directrice du Service de la recherche, de l’évaluation des emplois et de la santé-sécurité, se sont joints à des représentants de syndicats du monde entier pour discuter et élaborer des solutions aux problèmes énergétiques pressants du monde, dont les changements climatiques, la confiscation des terres et la pauvreté énergétique, et pour débattre de l’avancement de la justice sociale et environnementale.

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La réunion avait été convoquée parce que les forces, les structures et les acteurs du libre marché n’offrent pas de cadre énergétique durable pour la planète, ni pour la majorité des peuples du monde. La contribution du SCFP à la réunion a été substantielle et l’Université Cornell l’a invité, avec d’autres syndicats du monde, à se joindre à un groupe consultatif qui permettra aux syndicats de débattre, d’élaborer et de promouvoir de véritables solutions à la crise climatique.

Organisation internationale du travail (OIT) La Réunion tripartite d’experts sur le travail forcé a été organisée par l’OIT en Suisse, en février 2013. Annick Desjardins, conseillère à l’égalité du SCFP, y était avec

d’autres experts choisis en consultation avec les gouvernements et des groupes d’employeurs et de travailleurs. Le but de la réunion était de formuler des recommandations destinées au conseil d’administration de l’OIT sur l’établissement de normes pour compléter la Convention (no 29) sur le travail forcé, 1930, et la Convention (no 105) sur l’abolition du travail forcé, 1957, de l’OIT. Dans le cadre de leurs discussions, les experts ont abordé la question des lacunes en matière de réglementation et de mise en œuvre de mesures efficaces de protection pour les victimes, ainsi que la prévention du travail forcé, l’indemnisation des victimes et la traite des personnes à des fins d’exploitation du travail. Ils ont recommandé l’adoption de mesures

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supplémentaires pour corriger ces lacunes et ont étudié différentes possibilités pour l’établissement de normes. À sa réunion de mars, le conseil d’administration de l’OIT a ajouté ce point à l’ordre du jour de la Conférence internationale du Travail de 2014.

Le SCFP attire l’attention de l’ONU sur les politiques de l’eau du gouvernement Harper Le SCFP était aux Nations Unies, à Genève, en avril 2013, pour attirer l’attention de la communauté internationale sur les efforts déployés par les conservateurs de Stephen Harper pour privatiser les réseaux municipaux d’eaux potables et usées du Canada et sur les dangers que font peser ces politiques sur l’accessibilité à une eau potable

publique de qualité pour tous les Canadiens. Le dossier en matière de droits de la personne du gouvernement conservateur de Stephen Harper fut examiné par les États membres de l’ONU dans le cadre de l’Examen périodique universel du Canada. Pendant les jours qui ont précédé l’examen, le SCFP a rencontré des diplomates de divers pays pour faire valoir ses préoccupations quant aux politiques de l’eau des conservateurs de Stephen Harper. Le SCFP offre aussi son appui aux peuples autochtones qui s’efforcent d’intensifier la pression internationale sur le Canada afin qu’il corrige la situation désastreuse de l’eau potable dans les communautés des Premières Nations.


Photos by Josh Berson

L’AVENIR

Le SCFP a la réputation de défendre les droits des travailleurs partout dans le monde. Au cours des 25 dernières années, la solidarité du SCFP avec des travailleurs de toute la planète a été impressionnante et immensément importante. Nous savons que cette solidarité est notre force et qu’elle est la voie de l’avenir, puisqu’elle mènera à un mouvement fort, capable de riposter à un système oppresseur, de résister à la privatisation et à l’austérité et de lutter en faveur de la justice dans le monde. Nos conditions à la maison, au travail et dans nos communautés dépendent d’un système écono­ mique mondial et des conditions des travailleurs du reste du monde. Depuis la dernière crise économique mondiale et face à la répression et aux importantes attaques lancées contre les droits des syndicats au Canada, nous comprenons mieux

de quelle façon nos conditions de vie sont influencées par ce système mondial. Voir le monde à travers la lentille des 99 pour cent plutôt qu’à travers celle du un pour cent des plus riches nous permet de mieux apprécier notre lien avec les travailleurs et avec la classe ouvrière de ce monde en évolution.

Pour tout savoir sur le travail international du SCFP, vous pouvez vous abonner au bulletin de nouvelles Justice mondiale, à scfp.ca/ justice-mondiale. Consultez aussi régulièrement le site scfp.ca pour y lire les articles Web sur une série d’enjeux internationaux ou suiveznous sur twitter : @CUPEsolidarity.

Nous ne devons pas sous-estimer l’importance de l’appui du SCFP pour les travailleurs de l’hémisphère sud, ni l’impact de leurs luttes sur nous, car nous tirons de l’inspiration et des leçons des diverses expérien­ ces vécues ailleurs dans le monde. Le SCFP continuera à apprendre de ses consœurs et confrères de la planète et à les soutenir grâce à son affiliation à l’Internationale des services publics (ISP) et à la poursuite de projets de solidarité entre travailleurs par l’entremise de son Fonds pour la justice mondiale.

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Donateurs au Fonds pour la Justice mondiale : du 1 er avril 2012 au 31 mars 2013

SCFP National Division du SCFP-Ontario, Markham, Ontario Division du SCFP-Saskatchewan, Régina, Saskatchewan Les membres et le personnel du SCFP Section locale 38 – Employés de la Ville de Calgary, cols blancs, Calgary, Alberta Section locale 410 – Employés de la bibliothèque publique du Grand Victoria, Victoria, C.-B. Section locale 600 – Employés des hôpitaux provinciaux et des écoles de formation de la Saskatchewan, Moose Jaw, Saskatchewan

Section locale 600-03 – Centre Valley View – Commission des services publics de la Saskatchewan, Moose Jaw, Saskatchewan Section locale 650 – Conseil de l’éducation de la division scolaire de Régina no 4 – (Concierges et travailleurs de l’entretien), Régina, Saskatchewan Section locale 687 – Télé-Métropole Inc., Montréal, Québec Section locale 966 – Foyer pour personnes âgées Peel Manor de la municipalité régionale de Peel, Brampton, Ontario Section locale 974 – Employés de la clinique communautaire de Saskatoon, Saskatoon, Saskatchewan

Section locale 1063 – Employés de l’indemnisation du Manitoba, Winnipeg, Manitoba Section locale 1174 – Services de la police et de la lutte aux incendies de la Ville de Summerside, Summerside, Île-du-Prince-Édouard Section locale 1281 – Étudiants de l’École polytechnique Ryerson, Toronto, Ontario Section locale 1860 – Employés de la Société de logement de Terre-Neuve-et-Labrador, St-Jean, Terre-Neuve Section locale 1876 – Foyer communautaire Northside, North Sydney, Nouvelle-Écosse Section locale 2440 – CUSO-International, Ottawa, Ontario

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Section locale 3008 – Employés de l’Association Resi-Care Cap-Breton, Sydney, Nouvelle-Écosse Section locale 3008-01– Maison de transition de Cap-Breton (thérapeutes), Sydney, Nouvelle-Écosse

Section locale 4379 – Employé(e)s du Conseil Inter-municipal de transport du sud-ouest (CITSO), Châteauguay, Québec Section locale 5111 – Régie régionale de la santé de Prairie North, North Battleford, Saskatchewan

Section locale 3260 – Aides à l’éducation et travailleurs des services à la jeunesse de l’Î.-P.-É., Charlottetown, Île-du-Prince-Édouard

Section locale 8443 – Employés du Conseil de l’éducation de la division scolaire no 13, Saskatoon, Saskatchewan

Section locale 3067 – Employés de la maison New Dawn, Sydney, Nouvelle-Écosse

Section locale 382 – Conseil de l’éducation du district scolaire no 61, Grand Victoria, Victoria, C.-B.

Section locale 3479 – Employés du Collège North Island, Courtenay, Colombie-Britannique

Section locale 3963 – Centre de santé coopérative de Prince Albert, Prince Albert, Saskatchewan

Section locale 3967 – Employés de la Régie régionale de la santé de Régina Qu’Appelle, Régina, Saskatchewan

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Membres du Comité pour la Justice mondiale et membres substituts 2012 – 2013 Elizabeth A. White Jonathan Fourdraine Maciej (Matthew) Zawadzki Debbie Downey Pierre Girard Safia Gahayr Marian White (coprésidente) Bill Hynd Barbara Wood Sue Roth Jose Juarez et Vickie Angell-Scheler (membre substitut) Mike R. McCann Doug Sprenger (coprésident) Carol Bunch Karene Benabou Denis Bolduc Kelti Cameron

Terre-Neuve-et-Labrador Nouvelle-Écosse Île-du-Prince-Édouard Nouveau-Brunswick Québec Ontario CUSO-International OXFAM CoDev Manitoba Saskatchewan Alberta Colombie-Britannique SEH Transport aérien Liaison avec le conseil Membre du personnel


Rassemblement de solidarité avec les membres du syndicat mexicain des travailleurs de l’électricité en février 2013



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