Le Canari - Automne 2012

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canari

le bulletin santé et sécurité du SCFP

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automne 2012

Militantisme Éducation

Appuyez sur le bouton d’actua­lisation : Nouveau cours axé sur les notions de base

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ebera Willis n’est pas active dans le secteur de la santé et sécurité depuis aussi longtemps que certains militants du SCFP, mais elle a une assez bonne idée de ce qu’il faut pour être en mesure de faire une différence. « Je me suis engagée parce que les membres prenaient beaucoup de risques et ils le faisaient parce qu’ils avaient l’impression de devoir prendre ces risques pour conserver leur emploi », affirme Mme Willis, membre du Syndicat des employés d’hôpitaux travaillant comme infirmière auxiliaire à l’hôpital du 100 Mile House, C.-B. Mme Willis, une infirmière possé­ dant 10 ans d’expérience, a récemment été élue pour un premier mandat au Comité national de la santé et sécurité du SCFP. Elle sait ce qu’il faut faire pour inspirer les

membres sur les lieux de travail. Après avoir vu un trop grand nombre de membres être placés en invalidité de longue durée en raison de problèmes de dos causés par des déplacements de patients sans recours à un lève-malade, Willis et quel­ques alliés ont décidé de prendre l’initiative et d’inciter leurs collègues à utiliser un lève-malade pour déplacer les patients. « C’est une question de charge de travail et de gens croyant qu’ils ne disposent pas de suffisamment de temps et qui sont persuadés d’être à l’abri de ce genre de blessure. Pour moi, c’est donc devenu une question d’éducation », souligne encore Mme Willis. Debera Willis et ses collègues ont ainsi réussi à faire diminuer le nombre de blessures au dos de façon significative dans cet hôpital. Suite à la page 2

Transport en commun Décès au travail

Tragédie à Montréal : un membre du SCFP est tué au travail dans un accident d’autobus Un membre du SCFP a perdu la vie au travail lors d’un tragique accident survenu quand l’autobus qu’il conduisait est entré en collision avec un autre véhicule à Dorval. Un passager qui prenait place dans l’autre véhicule a aussi perdu la vie et 12 personnes ont subi des blessures. Sylvain Ferland, employé de la Société de transport de Montréal (STM) depuis 23 ans et membre de la section locale 1983 du SCFP, conduisait l’autobus 196 de la STM lorsque l’accident s’est produit, au coin de la 55e avenue et Suite à la page 2

À l’intérieur 3

amiante Les conservateurs reculent

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Santé mentale Nouvel outil en ligne de prévention des problèmes de santé mentale

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La sécurité au travail Santé et sécurité pour les travailleurs ayant un handicap

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Membres du comité national de la santé et de la sécurité du SCFP, Debera Willis (à gauche) et Minerva Porelle (à droite) sont aussi impliquées au niveau local.

Suite de la page 1 « Comment y sommes-nous arrivés ? Sans insister ou intimider, mais sim­plement en faisant preuve de constance dans notre façon de démontrer à nos collègues qu’il existe des façons plus simples de faire les choses. Travaillons ensemble et faisons ce qu’il faut », dit Mme Willis. C’est ce genre de militantisme que le SCFP espère susciter avec son nouveau cours en santé et sécurité d’une durée de neuf heures. Plus avancé que le module de trois heures sur la santé et la sécurité compris dans la série de cours offerts aux délégués syndicaux, ce nouveau cours est conçu pour amener les nouveaux militants et les militants d’expérience moins formés en matière de santé et sécurité à se prendre en main. Le cours porte sur les devoirs des représentants en santé et sécurité, il explique les façons d’identifier les dangers sur les lieux de travail, il détaille le processus mis en place pour y faire face et donne une vue d’ensemble des droits de base en matière de santé et sécurité. Minerva Porelle, membre de la section locale 3392 du SCFP et militante de longue date en santé et sécurité, a fait partie du comité

consultatif qui a contribué à l’élaboration de ce cours. « J’ai eu l’impression d’être revenue 21 ans en arrière. Je me suis rappelée que c’était pour cette raison que je m’étais impliquée », note Mme Porelle à propos du travail de développement de l’approche axée sur les connaissances de base mise de l’avant dans le cadre de ce nouveau cours. « Ce sont des militants de longue date qui sont en place et qui sont constamment actifs, mais nous oublions quelques fois ce que c’est que d’être un nouveau membre d’un syndicat – comme ne pas toujours comprendre certaines choses, ou même ignorer ce qu’est une convention collective. Il est donc bon de revenir à la base et de nous rappeler pourquoi nous nous sommes engagés. » Le nouveau cours sera donné dans le cadre d’un projet pilote en novembre 2012 et nous croyons être en mesure de l’offrir aux sections locales du SCFP dès le début de 2013.

■ Wes Payne Communiquez avec votre conseiller syndical du SCFP pour en savoir plus, et rendez-vous sur scfp.ca/educationsyndicale

Le Canari, le bulletin santé et sécurité du SCFP est publié quatre fois par année. Les canaris étaient autrefois utilisés dans les mines afin d’alerter les travailleurs d’une détérioration de la qualité de l’air. Depuis, le canari est devenu le symbole de la santé et de la sécurité au travail mais il rappelle aussi qu’il existe encore des conditions de travail dangereuses. Pour en apprendre plus sur l’importance de ce symbole, rendez-vous sur scfp.ca/canari.

de l’avenue Lindsay, près de l’aéroport de Montréal. L’autobus s’est renversé sur le côté et M. Ferland est resté coincé dessous. Paul Moist, président national du SCFP, a exprimé sa tristesse et ses condoléances à la famille. « Au nom des membres du SCFP de tout le pays, j’offre nos sincères condoléances à la famille et aux amis de Sylvain, ainsi qu’à ses collègues de la section locale 1983 », a déclaré M. Moist. « C’est un moment difficile. Aucun travailleur ou travailleuse ne devrait perdre la vie en pratiquant son métier. Nos pensées accompagnent tous ceux et celles qui ont été touchés par cette tragédie. » Charles Fleury, secrétairetrésorier national du SCFP, a aussi présenté ses condoléances. « J’ai communiqué avec le président de la section locale, Denis Vaillancourt, après avoir appris la nouvelle, a précisé Charles Fleury. Nous sommes tous solidaires de la section locale en cette tragique période. En tant que membres du SCFP, nous devons soutenir nos consœurs et confrères qui pleurent la perte de leur collègue et ami. » La femme et la sœur de Sylvain Ferland sont aussi conductrices à la STM. La police a recommandé que le conducteur de l’autre véhicule soit accusé de conduite avec facultés affaiblies causant des lésions corporelles. Le SCFP suivra l’enquête de près.

■ Wes Payne

Abonnez-vous à la version en ligne à scfp.ca/abonnement. Available in english.

Éditeurs: Wes Payne et Troy Winters Pour toute correction, question ou suggestion, faites parvenir un courriel à Troy Winters à health_safety@cupe.ca. Vous trouverez les anciens numéros du Canari à scfp.ca/canari.

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SCFP SANTÉ & SÉCURITÉ automne 2012

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Industrie de l’amiante au Canada Les conservateurs reculent

EN LIGNE

scfp.ca/sante-et-securite/ industrie-amiante

Outils sur les lieux de travail Santé mentale

Nouvel outil en ligne de prévention des problèmes de santé mentale Une nouvelle trousse de ressources en ligne portant sur la prévention de la violence et du harcèlement, les enjeux psycho­ logiques et les enjeux de stress sur les lieux de travail a été lancée en octobre. Elle a été conçue par le Mental Injuries Tools group (MIT), un groupe qui développe des outils dans le but d’éviter les traumatismes psychiques. Cet outil en ligne aide les travailleurs à identifier les dangers qui peuvent mener à des dommages psychologiques et il donnera des conseils quant aux façons de changer les lieux de travail avant que ces dommages ne survien­ nent. Il est accessible en ligne à partir du site Web du Centre de santé des travailleurs de l’Ontario, à ohcow.on.ca. « Il s’agit d’une excellente ressource, affirme Andréane Chénier, conseillère syndicale du SCFP national spécialisée en santé et sécurité pour l’Ontario. Elle offre la possibilité d’apporter un nouvel éclairage sur les dommages psychologiques dans de très nombreux lieux de travail ontariens. Bien que les sections portant sur les aspects légaux se concentrent sur l’Ontario, le site sera fort utile pour tous les autres Canadiens. »

Le logo du nouvel outil en ligne de prévention des problèmes de santé mentale du Centre de santé des travailleurs de l’Ontario.

Le groupe MIT qui a mis au point cet outil est composé de syndicats, de militants syndicaux et de gens des Centres de santé des travailleurs de l’Ontario. Créé en 2009, ce groupe avait un mandat qui visait 3 objectifs : • S’assurer que les dangers psycholo­ giques soient reconnus au même titre que les autres dangers en santé et sécurité, qu’ils fassent l’objet de prévention sur les lieux de travail et que les problèmes de santé qui en découlent soient sujets à une indemnisation de la CSPAAT. • Inciter les travailleurs a passer à l’action en identifiant les dangers de nature psychologique sur les lieux de travail et en empêchant qu’ils nuisent à la santé des travailleurs. • Amener les systèmes de santé et sécurité et de compensation à reconnaître les dangers de nature psychologiques, à les prévenir et

à indemniser les travailleurs qui en sont victimes. « L’équipe rassemblée pour ce projet était déterminée à réunir les meilleures ressources pour le bénéfice des travail­ leurs », dit Mme Chénier. Le groupe a animé un atelier dans le cadre du lancement de cet outil en ligne le 10 octobre 2012. L’évènement a eu lieu à Sudbury en Ontario. Divers lieux avaient également été prévus un peu partout en province pour que les membres intéressés puissent, par le biais d’un clavardage, prendre part à ce lancement et poser des questions.

■ Troy Winters Pour en savoir plus consultez l’outil en ligne sur ohcow.on.ca.

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Faits sur la santé et la sécurité  du SCFP

Santé et sécurité pour les travailleurs ayant un handicap La nature des handicaps varie énormément. De nombreux handicaps ne sont pas immédiatement apparents. Par exemple, les gens qui souffrent d’asthme professionnel peuvent n’éprouver aucun symptôme, tant et aussi longtemps que leur travail se fait à l’abri des irritants.

Sans égard à la nature du handicap, tous les employeurs ont l’obligation d’assurer à tous les travailleurs un lieu de travail sécuritaire. Pour les travailleurs ayant un handicap, il est possible que les employeurs aient à faire un effort supplémentaire pour assurer leur santé et leur sécurité. En conséquence, la planification et la mise en œuvre d’un programme de santé et sécurité incluant les travailleurs ayant un handicap aura pour résultat l’application, sur les lieux de travail, d’un niveau de sécu­ rité plus élevé pour l’ensemble des travailleurs. Si votre handicap peut affecter votre santé et sécurité ou celle de vos collègues, certaines juridictions prévoient que vous avez l’obligation d’en faire part à votre employeur.

Il existe de l’aide Il peut être difficile de parler d’un handicap à son employeur. Plusieurs personnes craignent de perdre leur emploi ou d’être victimes de harcèlement, mais le représentant de la santé et sécurité de votre section locale sera en mesure de vous aider. Une fois votre superviseur informé, votre comité de la santé et sécurité travaillera avec vous et votre employeur à la réalisation d’une évaluation des risques et dangers. Cette évaluation permettra de déterminer où et comment votre lieu de travail devrait être modifié afin de le rendre plus sécuritaire pour vous.

Étapes d’évaluation des dangers Une équipe d’évaluation des dangers est composée de travailleurs et de membres de la direction (habi­

tuellement en collaboration avec le comité de la santé et sécurité). Il y a cinq choses qu’une équipe d’évaluation des dangers devrait faire dans le cadre de son évaluation : 1. Trouver ce qui pourrait causer des blessures en identifiant les dangers. 2. Déterminer comment les travailleurs pourraient être blessés par les dangers qui ont été identifiés. 3. Déterminer quelles mesures doivent être mises en place afin de rendre les lieux de travail sains et sécuritaires. 4. Effectuer les changements nécessaires pour rendre le travail plus sécuritaire. 5. Assurer le suivi de ces changements.

Les communications : la clé du succès La communication constitue la meilleure façon de réussir l’intégration et l’inclusion d’un travailleur ayant un handicap. La direction devrait être clairement informée des besoins du travailleur, mais elle ne devrait pas tenter d’obtenir plus d’informations que ce qui lui est nécessaire. Les travailleurs dont la tâche sera affectée devraient aussi être inclus dans la discussion. Toutefois, le droit à la vie privée du travailleur ayant un handicap doit en tout temps être préservé. Un bon lien de communication entre le travailleur, les représentants du syndicat et les représentants de la direction aidera à faire en sorte que les changements nécessaires puissent se faire de façon efficace et sans heurt. Rendre le lieu de travail plus sécuritaire pour un travail­ leur ayant un handicap signifie rendre ce lieu de travail plus sécuritaire pour tous les travailleurs. Pour plus d’information : consultez le feuillet d’information complet en ligne à scfp.ca/sante-securite/handicap.

consultez Notre site Web! SCFP.ca/sante-et-securite

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