Synthese congres 2015 fev2016

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SYNTHÈSE DES TRAVAUX

18e CONGRÈS NATIONAL TOULOUSE – 29 et 30 mai 2015 NOTORIÉTÉ, DÉCOLLAGE IMMÉDIAT

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SOMMAIRE « Notoriété, décollage immédiat »

VENDREDI 29 MAI • • • • • • •

Ouverture du congrès Allocutions et présentations Présentation du Bureau National et des Chargés de mission Présentation des régions Interventions des partenaires 1e partie : Notoriété et communication 2e partie : Tables rondes 1. Les AVF et la réforme territoriale 2. Les AVF et le monde de l’entreprise 3. Les AVF, acteurs des grandes mutations de la société

SAMEDI 30 MAI • • • • • •

Synthèse des travaux du vendredi Le trophée des AVF : la ville la plus accueillante L'Espace de partage d'expériences L’ambassadrice des AVF Parole aux Présidents des Régions AVF Clôture du congrès.

* * * Synthèse des travaux du 18e Congrès AVF Document de l’Union Nationale des Accueils des Villes Françaises, association loi 1901 d’intérêt général. Directrice de la publication : Claude LENOBLE. Communication : Geneviève DELZENNE. Rédaction : Membres du Bureau National. Conception et mise en page : Agence d’Une Pierre Blanche. Photos : Galerie Flickr AVF.

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OUVERTURE DU CONGRÈS

Allocution de Claude LENOBLE Présidente UNAVF. Mesdames, Messieurs, Chers Congressistes, Au nom de l’Union Nationale des Accueils des Villes Françaises, je vous souhaite la bienvenue au 18e congrès national de notre association. Mes premiers remerciements s’adressent à Monsieur Jean-Luc MOUDENC, maire de Toulouse, représenté par Mme Sylvie ROUILLON-VALDIGUIÉ, adjointe au maire et présidente directrice générale de So-Toulouse, dont le soutien n’a pas failli tout au long de la préparation de ce congrès. L’apéritif de bienvenue qui nous a été offert hier soir dans la Salle des Illustres nous a montré que le mot Accueil a toute sa place à Toulouse. Je tiens à remercier également les Galeries-Lafayette pour leur accueil dans le cadre magnifique du 6e étage d’où les congressistes ont pu admirer les toits de la ville. Nous sommes très honorés de recevoir Monsieur Jean-Louis PUYSSÉGUR, Vice-Président de l’Association des Maires de France. Il représente son président, Monsieur François BAROIN. Nous sommes très fiers également de la présence de Monsieur le Député Gérard BAPT. Je les remercie pour la qualité de leur écoute et l’attention qu’ils ont bien voulu porter à notre projet. Merci au Conseil Départemental, représenté par Mme Sandrine FLOUREUSSES, et au Conseil Régional, représenté par Monsieur GUILHAUMON, pour l’aide qu’ils ont apportée. Je n’oublie pas tous nos sponsors nationaux et régionaux pour leur aide et leur écoute. Merci à tous, ce congrès n’aurait pu avoir lieu sans votre aide et votre soutien. Je vous prie de bien vouloir excuser Monsieur Gérard KANNER, Ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports en charge des associations, qui n’a pu être présent parmi nous aujourd’hui. Cependant, il a accepté d’être le parrain de notre Congrès National. Nous sommes très fiers et très honorés de pouvoir compter parmi nous Annie COUTIN. Elle a été notre présidente nationale pendant six années. Depuis, elle a mis son talent et son énergie au service d’autres associations. Jacqueline Baroux, retenue par un engagement antérieur, n’a pas pu être avec nous. Elle vous adresse toutes ses amitiés. Chers Amis Congressistes, enfin, merci à vous, qui êtes venus si nombreux montrer la force de notre réseau et réfléchir à l’évolution de notre association. Vous pourrez apprécier l’hospitalité de Toulouse et découvrir la région Midi-Pyrénées, superbe et accueillante. Nous voici réunis aujourd’hui grâce au travail accompli depuis deux ans avec énergie par Francis Briche bien aidé par une équipe logistique très dynamique. Un grand merci à eux et aux hôtesses de nous accueillir si chaleureusement au Centre Pierre BAUDIS. Grâce à l’efficacité de tous, vous pourrez, sereinement et dans les meilleures conditions, participer aux travaux de ce congrès. Ma reconnaissance s’adresse également au Bureau Régional Midi-Pyrénées, à Nicole Reynaud et aux membres de son bureau pour leur soutien toujours constant et bienveillant.

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Les congrès sont des moments de retrouvailles, de convivialité et de réflexion. Les congrès précédents ont été de grandes réussites puisque chacun repartait avec de nouvelles envies ou des idées à appliquer dans son propre AVF. Nos valeurs, nous les connaissons, nous y sommes très attachés. Nous voulons qu’elles évoluent avec la société sans pour autant perdre leur sens. Le sentiment d’isolement que nous ressentons lorsque nous arrivons dans une nouvelle ville, nous l’avons tous vécu. C’est ce qui nous permet d’accueillir avec amitié celles et ceux qui arrivent. Le savoir-faire des AVF est unique parce qu’il est authentique et nourri d’expérience. Nous avons entendu les regrets de certains participants des congrès précédents. Bien qu’il soit traditionnellement de la responsabilité du Bureau national de choisir le thème de chaque congrès, nous avons décidé, dès le mois de novembre 2013, de proposer aux Unions Régionales et aux bureaux locaux d’exprimer leur souhait. La très grande majorité des réponses était orientée autour d’un même thème : la notoriété. La notoriété pour se faire mieux connaître, la notoriété et la communication, ou encore la notoriété pour rencontrer le Nouvel Arrivant. Tous les bénévoles AVF ont pu aussi s’exprimer en répondant au questionnaire de communication qui leur a été proposé il y a quelques semaines. Le besoin de nouvelles bases pour obtenir un nouvel élan a été démontré au Congrès de Brest. Notre identité et nos valeurs y ont été bien définies. Il faut s’appuyer sur ce que nous sommes pour aller vers l’avenir. La notoriété et la communication sont le prolongement naturel de cette thématique. C’est justement sur des bases solides et sur des projets pérennes que se construit la notoriété et que se définit la communication. Nous devons utiliser un langage clair et disposer d’une vraie stratégie de communication. En sachant communiquer, nous faisons progresser notre notoriété, ce qui accroit la force de notre réseau et nous permet de trouver plus facilement de Nouveaux Arrivants. Nous attendons de ce congrès qu’il nous donne encore plus de volonté pour nous faire connaître et reconnaître de tous et partout. Les AVF ont cinquante ans, nous devons impérativement relancer notre notoriété. Depuis toutes ces années, le monde a changé. Il faut nous adapter pour conserver notre raison d’être : accueillir le Nouvel Arrivant. Nous devons être capables de parler de nos valeurs et de notre mission à nos adhérents mais aussi à tous ceux à qui nous nous adressons : institutions, entreprises ou médias. La notoriété est nécessaire à la formation d'une image façonnée par la réputation. C’est une mission essentielle dont chacun de nous doit se sentir investi. Au cours de ce congrès, nous aborderons aussi la nouvelle géographie territoriale. Ce n’était pas dans le thème initial mais il est bien évident que c’est un sujet qui touchera d’une façon importante la vie des AVF. L’organisation du travail, les contacts, les déplacements et bien d’autres choses encore vont devoir évoluer en fonction de la nouvelle disposition des régions. Même si nous ne connaissons pas encore toutes les modifications des périmètres et des compétences territoriales, tout bouge, et nous nous devons d’être attentifs et montrer notre capacité d’adaptation. Je déclare ouvert le 18e Congrès National des Accueils des Villes Françaises.

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ALLOCUTIONS ET PRÉSENTATIONS

§ Allocution de Sylvie ROUILLON-VALDIGUIÉ

Adjointe au Maire chargée du Tourisme, représentant Jean-Luc MOUDENC, Maire de Toulouse.

Monsieur le Vice-Président des Maires de France, Madame la Présidente des AVF, Mesdames et Messieurs les Elus, Mesdames et Messieurs, Je représente Monsieur Jean-Luc MOUDENC, Maire de Toulouse et Président de Toulouse Métropole, pour vous accueillir ce matin, au Centre de Congrès Pierre Baudis, pour le 18e Congrès National des AVF, votre congrès. Monsieur MOUDENC, qui a reçu certains d’entre vous hier soir au sein du Capitole, dans la grande tradition d’accueil et d’ouverture à l’autre, vous a dit tout l’intérêt qu’il portait à votre action, tout le respect qu’il avait pour vos valeurs, pour votre mission et pour vos bénévoles. Votre 18e congrès nous fait l’honneur cette année d’avoir choisi, pour la première fois, Toulouse comme ville hôte. Toulouse, hôte des différences, des particularismes, Toulouse l’Européenne, Toulouse l’Internationale, qui ne cesse de prôner les valeurs SOCLE, JUSTICE, TOLÉRANCE, LIBERTÉ et RESPECT. Oui, chers congressistes, notre vocation, comme vous, est d’accueillir et de partager ce que l’on possède. Toulouse, à travers les temps, partage grâce à l’art, grâce aux sciences, grâce à la culture ou aux actions économiques. Mais aussi par le cœur. La qualité de l’accueil est notre leitmotiv, car la proximité est une de nos priorités. D’ailleurs, il est de tradition que, tous les ans, le Maire de Toulouse reçoive les nouveaux arrivants et les adhérents AVF. C’est aussi pour cela que notre Maire a créé pour sa ville 20 mairies de quartier, afin que chaque quartier soit traité avec équité et que l’administration soit plus proche de chacun. Mais parlons de votre congrès : il se décline cette année sous le thème « Notoriété : décollage immédiat ». Vous ne pouviez pas trouver meilleure piste d’envol que Toulouse et sa Métropole, ou l’aéronautique et le spatial, vous le savez, sont nos deux fleurons. Et où la fraternité et le partage, deux valeurs si chères à nos anciens occitans, font que Toulouse ne serait rien sans l’Europe, et que l’Europe spatiale ne tiendrait pas son rang sans Toulouse. Et cette notoriété, nous tenons à ce que tous en profitent : par la main tendue, par un sourire, par une invitation à la connaissance ; c’est cela Toulouse. Vous l’avez entendu tout à l’heure, Claude NOUGARO chante : « L’Eglise SaintSernin illumine le soir d’une fleur de corail que le soleil arrose : c’est peut-être pour ca, malgré les tons rouges et noirs, c’est peut-être pour ca qu’on te dit ville rose. Aujourd’hui tes buildings grimpent haut. A Blagnac tes avions sont plus beaux. Si l’un me ramène sur cette ville, pourrais-je encore y revoir ma pincée de tuiles ? Ô mon pays ! Ô Toulouse ! ». Alors voilà le sort en est jeté : celui qui est toulousain un jour, est toulousain toujours ! Chers amis congressistes, profitez de votre congrès et, bien sûr, revenez nous visiter. Toulouse vous ouvre les portes de son patrimoine, mais aussi celles de son territoire, celui de MidiPyrénées, un territoire d’exception ! Je vous remercie et vous souhaite un excellent congrès.

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§ Allocution de Jean-Louis PUISSÉGUR

Vice-Président de l’Association des Maires de France, représentant François BAROIN, Président.

Bonjour à toutes et à tous, Je suis à la fois heureux et honoré de participer modestement à votre congrès. Je vous transmets les excuses de notre Président, François BAROIN, qui m’a délégué ses responsabilités, et j’en profite pour souligner l’existence de notre partenariat, entre l’AMF et l’AVF. Pour faire un parallèle avec nous, les Maires, vous participez un peu plus que d’autres au « vivreensemble ». Nos villages, nos villes, ont encore cette spontanéité. Les villes ont les moyens de l’administrer ; pour les villages, cela est un peu plus spontané. Le crédo des Maires de France est actuellement le « vivre-ensemble » ; les dotations de l’Etat, qui nous alimentent, sont au service des citoyens. Nous réclamons un Etat plus fort, et plus de libertés et d’actions pour les Maires de toutes les communes de France. Nous réclamons un Etat présent mais en même temps le souhait de nous laisser des compétences, des responsabilités pour nous laisser vivre, conscients de la confiance de nos concitoyens. Dans une société moderne aux multi-problèmes, la bonification de l’accueil, de la convivialité, de la solidarité, de l’apaisement des tensions que vous pratiquez, est aussi l’affaire des Maires et surtout des conseillers municipaux bénévoles. Nous défendons donc aussi et surtout la proximité : puissions-nous être mieux écoutés ! Merci à vous.

§ Allocution de Sandrine FLOUREUSSES Vice-Présidente du Conseil Départemental de Haute-Garonne, représentant Georges MÉRIC, Président. Bonjour à toutes et à tous, Je souhaite avant tout vous dire deux mots : bravo et merci ! Bravo pour tout ce que vous faites et qui sera décrit tout au long de ce congrès. Et merci pour cet accueil : en arrivant, j’ai entendu des congressistes qui chantaient, ce qui est assez rare dans un congrès. Alors bravo et merci pour la bonne humeur que vous véhiculez et qui en dit long sur l’état d’esprit de votre association. Bienvenue à vous tous et à vous toutes qui venez à Toulouse et en Haute-Garonne, pour deux jours en congrès national. Bienvenue, voilà un mot qui revêt toute sa signification pour des acteurs qui, comme vous, essayent tout au long de l’année d’en concrétiser le plus et le mieux possible toutes les acceptions. Accueillir en effet ne s’improvise pas. Tout au moins, cela requiert un mode organisationnel à la fois suffisamment structuré et ouvert. Autant dire donc que ce n’est pas une activité marginale, notamment au regard d’une société qui est devenue de plus en plus mobile et où il importe pour toute famille de nouveaux arrivants, de pouvoir rapidement s’approprier ces nouveaux espaces de vie, de scolarité et de travail.

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Avec plus de 16 000 habitants supplémentaires chaque année, la Haute-Garonne enregistre une croissance réelle, parmi les plus fortes de France, qui selon l’INSEE, va s’inscrire dans la durée, avec des progressions significatives de population ; l’accueil prend donc tout son sens et toute son importance, à Toulouse, dans son agglomération et jusqu’aux plus petites communes du département. Sociologiquement et humainement, la Haute-Garonne se diversifie donc : un dynamisme qui nous ravit, mais qui nous convie aussi à faire en sorte que nos territoires urbains, péri-urbains et ruraux vivent davantage dans la complémentarité. C’est un défi permanent auquel chaque corps institutionnel, social peut apporter sa force participative, et auquel le Conseil Départemental concourt, dans le cadre de nombreux dispositifs sociaux, économiques, environnementaux, culturels et sportifs. Il ne fait aucun doute que les réalités de la démocratie locale, que les enjeux des aménagements urbains, ainsi que les nécessités de solidarité nous amènent, chacune et chacun d’entre nous, à voir et à revoir nos modes de penser et d’agir autour d’un mieux vivre ensemble. Celui-ci ne saurait en effet seulement se résumer à une question de logement, de lieu de travail ou à un itinéraire qui relie les deux. L’accueil et le vivre-ensemble présupposent aussi l’attention que nous devons porter au cadre de vie, aux rencontres, aux facteurs de lien social et de citoyenneté que nous devons partager. Dans cette perspective, la mission d’accueil des nouveaux arrivants dans nos territoires prend toute son importance. Et si leur intégration individuelle et familiale est réussie et rapide, c’est également bénéfique pour nos territoires. Dans le quotidien de nos territoires, vous êtes, assurément, de réels créateurs de lien social, dont il convient de saluer l’opportunité, l’efficacité, la constance et la diversité : nous vous en remercions. Je suis certaine que ce congrès permettra d’en présenter les multiples facettes et d’enrichir toute l’assistance, quelques soient vos expériences, des initiatives des uns et des autres. Chercher à s’ouvrir à la vie locale, c’est s’engager sacrément dans un champ d’investigation où les valeurs d’humanité précèdent et ordonnancent tous les savoir-faire, toutes les bonnes volontés et tous les projets. C’est ce qui a toujours fait la force et la spécificité de votre mouvement. Des qualités que je suis très heureuse de souligner en ce début de congrès, qui rassemble pendant deux jours et en un seul lieu tout le dynamisme associatif qui, je le sais, vous mobilise tous dans vos territoires respectifs. L’accueil, à Toulouse et en Haute-Garonne, nous cherchons nous aussi à le mettre en avant, à le développer, voire même à le cultiver, tant comme vous le savez, que les détails peuvent y prendre une importance majeure. Avec beaucoup d’enthousiasme, je vous souhaite à nouveau bienvenue et bon congrès ! Merci de votre attention.

§ Allocution de Gérard BAPT Député de Haute-Garonne, Membre de la Commission des Affaires Sociales à l’Assemblée Nationale. Madame la Présidente Nationale, Madame la Présidente Régionale, que je sais être dans la salle, Je ne représente pas de territoire, contrairement aux autres intervenants. Je voudrais d’abord saluer, Madame la Présidente, le fait qu’au-delà de votre qualité de Présidente Nationale, la parité est largement respectée dans votre structure. Je voudrais néanmoins saluer Monsieur Briche, ce qui me permet de m’appuyer sur une présence masculine, en dehors de l’animateur, qui lui est neutre !

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Si vous m’avez invité, c’est peut-être justement parce qu’à Saint-Jean, commune dont j’ai été le Maire, nous avons été en lien constant avec l’association AVF Saint-Jean. Et le président de AVF Saint-Jean, historique, est aujourd’hui en quelque sorte le maitre d’œuvre de l’organisation de ce congrès à Toulouse. Je suis très attaché comme beaucoup d’élus locaux, et Monsieur PUYSSÉGUR l’a rappelé, au vivreensemble. C’est d’autant plus vrai aujourd’hui que cela pourrait devenir de plus en plus difficile de vivre ensemble, dans la mesure où chaque individu est trop replié sur lui-même, y compris autour de ces instruments technologiques, auxquels Monsieur l’animateur n’échappe pas. Or vous, vous allez vers les autres et vers les nouveaux arrivants, ce qui est votre raison d’être depuis 50 ans. Vous êtes en quelque sorte ceux qui se battent, comme l’avait dit Jean-Paul SARTRE, contre « l’enfer c’est les autres ». Vous allez vers ceux et celles qui arrivent dans un territoire nouveau, notamment pour des raisons professionnelles, et non pas pour attachement familial, pour les intégrer. J’ai eu l’expérience à Saint-Jean qu’il s’agissait notamment d’accueil et de création de lien social, et que cela pouvait être un relais de la volonté des élus qui, parfois, manquent de moyens. Avant de terminer, aujourd’hui nous sommes face à des défis considérables, ceux de la nature, mais aussi ceux des problèmes familiaux et, plus largement, les défis géopolitiques. Et je voulais vous proposer deux thèmes dont vous pourriez débattre avec les nouveaux arrivants : la notion de biodiversité – la semaine dernière avait lieu la Journée Mondiale de l’Abeille – et la notion d’accueil des réfugiés politiques, notamment les Chrétiens d’Orient. Je vous souhaite un très bon congrès, Mesdames et Messieurs.

PASSAGE DU BALLON Elisabeth GUIBERT, Présidente de l’URAVF Bretagne. Joëlle CLAUZON, Présidente AVF Brest. Nicole REYNAUD, Présidente URAVF Midi-Pyrénées. Françoise SANDROLINI, Présidente de l’AVF Toulouse.

18e congrès, cela signifie qu’il y en a eu d’autres avant. Le premier congrès AVF a eu lieu en 1968. Le dernier était en 2012, ce 17e congrès a eu lieu à Brest en Bretagne. Elisabeth GUIBERT : au nom de la région Bretagne, où le dernier congrès s’est déroulé, nous sommes très heureux, avec Joëlle CLAUZON et tous les Bretons qui sont dans la salle, de remettre le ballon, relai symbolisé par un ballon aux couleurs AVF du congrès à Nicole REYNAUD et à Françoise SANDROLINI qui représente la région MidiPyrénées et Toulouse qui nous reçoivent si bien aujourd’hui.

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§ Mot de bienvenue de Francis BRICHE Directeur du Comité d'Organisation du Congrès. Chers adhérents, Chers amis, Bonjour à tous, Nous y sommes… et c’est très impressionnant, vous êtes très impressionnants !! Merci de votre présence. Pour nous, équipe organisatrice, c’est bientôt la fin de cette belle aventure, aventure qui nous a tenu en haleine depuis plus de deux ans mais, par contre, c’est pour vous et pour beaucoup depuis hier, le commencement de ce 18e congrès AVF, ici à Toulouse. En guise de bienvenue, je vais vous raconter une belle histoire, mais, rassurez-vous pas trop longue… Celle-ci commence en 2006, lors du Congrès de Tours, à cette époque Président de l’AVF SaintJean, je fus comme on dit « bluffé » par la haute tenue d’un tel événement dans le monde associatif ; je crois que c’est là que l’idée a germé ; un peu plus tard, en 2009, chez notre ville voisine de Montpellier (et avec qui nous allons partager, je crois, une forme de complicité dans une nouvelle région !), à Montpellier donc, avec la future présidente de l’AVF Toulouse, Nicole REYNAUD, nous nous sommes posés la question : pourquoi Midi-Pyrénées n’accueillerait-elle pas un congrès AVF, surtout avec une aussi radieuse ville comme Toulouse ! Toulouse qui m’a si bien accueilli il y a plus de 20 ans maintenant… Il fallait donc s’y mettre ; mais, pour tout vous avouer notre union régionale était à l’époque en reconstruction ; aussi 2012 n’était pas envisageable et ce fut tant mieux car le Congrès de Brest fut une très belle réussite, merci à la Bretagne… Merci JeanClaude ! Alors, avec toujours la ténacité de Nicole REYNAUD, devenue entre temps Présidente de notre Union Régionale et avec le soutien de tous nos AVF de Midi-Pyrénées, 2015 devenait enfin la bonne année… Une équipe, bien sûr de bénévoles, fut constituée, chacun s’attachant à une mission bien définie et surtout avec une motivation sans faille et une passion dévorante. Mais l’organisation d’un congrès AVF, même AVF, surtout d’ailleurs AVF n’est pas qu’un long fleuve tranquille, heureusement, on est jamais seul… Les aides furent nombreuses et je les en remercie : le Bureau national, les chargés de mission ; enfin Une EQUIPE ! Aussi, si nous ne postulons pas à la médaille d’or des congrès AVF, soyez persuadés que nous avons mis tout notre cœur et toute notre énergie afin que ces journées vous laissent le meilleur souvenir à vous congressistes ou accompagnants. Nous sommes ici au Centre des Congrès Pierre Baudis (ancien Maire de Toulouse et père de Dominique), dans la lumière et dans un écrin de verdure, ce site construit verticalement vous fera monter et descendre mais rassurez-vous, escalators et ascenseurs sont à votre disposition ! Des stands partenaires sont installés en sortie de cette salle ; merci de leur rendre aussi une visite ; ce sont des partenaires, nos partenaires de ce congrès ; je les en remercie ainsi que tous les annonceurs de notre plaquette avec une mention toute particulière à AIRBUS car il est vrai que pour décoller, on ne pouvait trouver mieux ! Des aides financières nous ont également été accordées par le Conseil Régional, le Crédit Mutuel, le Ministère de la Vie Associative, la CCI de Toulouse, le Conseil Départemental : merci à vous tous.

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Le décor, surtout extérieur, vous ravira surement mais nous n’y sommes pour pas grand-chose ; la chaleur humaine à travers vos rencontres dépendra beaucoup de vous (à ce sujet, lors des repas, n’hésitez pas à vous mélanger !) ; il nous reste donc l’accueil et c’est bien le moins que nous pouvions faire. Soyez assurés que l’ensemble des bénévoles de Midi-Pyrénées présents à ce congrès, sera à votre écoute et fera le maximum pour rendre ces moments des plus agréables. Merci à tous, merci à vous d’être là, vous qui venez parfois d’assez loin ; vous êtes nombreux mais jamais trop… Que vos attentes soient comblées, que les échanges soient généreux, que la convivialité règne parmi nous, et que les rires fusent de partout ! Excellent 18e congrès AVF 2015.

§ Mot de bienvenue de Françoise SANDROLINI Présidente AVF Toulouse. Mesdames et Messieurs les Elus, Madame la Présidente de l’UNAVF, Madame la Présidente de l’URAVF, Monsieur le Directeur du Comité Organisateur du Congrès, Mesdames et Messieurs les présidents d’AVF, Chers congressistes, Au nom de l’AVF Toulouse, qui aura 50 ans en janvier 2017, je suis heureuse de vous accueillir à Toulouse pour ce 18e congrès des AVF. Toulouse, Ô Toulouse comme on le chante si souvent, entre Atlantique et Méditerranée, au pied des Pyrénées et à deux pas de l’Espagne. Toulouse, et sa métropole dynamique qui a vu sa notoriété se développer fin 2014 au niveau mondial avec un prix Noble d’économie, un prix Goncourt, un prix Renaudot Essai et la conquête spatiale. Du fait de toutes ces richesses, tous les ans nous accueillons entre 130 et 150 Nouveaux Arrivants. L’AVF de Toulouse, c’est un peu plus de 400 adhérents, et 130 bénévoles, dont plus de 50 sont présents aujourd’hui et je remercie vivement les 28 qui se sont investis dans ce congrès. Comme vous tous, nous accompagnons les Nouveaux Arrivants avec des animations locales ou extérieures, pour découvrir notre ville et sa région. Mais aussi, bon nombre de jeunes femmes arrivent suite à une mutation de leur conjoint – un trio dynamique les accueille, autour d’un déjeuner et un mercredi par mois, elles se retrouvent avec leurs enfants pour un AVF Kids, mais aussi autour d’un café à l’atelier Vie Professionnelle, afin d’échanger sur leurs recherches d’emploi. Sortir et Compagnie fait découvrir la vie de la jeunesse toulousaine aux jeunes professionnels. Et aujourd’hui, vous êtes 1 000 Nouveaux Arrivants : quelle chance pour nous ! A tous, au nom de l’AVF de Toulouse, je vous souhaite un beau congrès, de beaux moments de partage et de belles découvertes de la ville Rose. Bienvenue à Toulouse.

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§ Mot de bienvenue de Nicole REYNAUD Présidente URAVF Midi-Pyrénées. Mesdames et Messieurs, Chers Congressistes, chers amis, Bonjour, Au nom des AVF de Midi-Pyrénées, de son bureau régional et en mon nom, je vous souhaite la bienvenue dans notre région et je vous remercie de votre présence. L’Union Régionale Midi-Pyrénées, ce sont 15 AVF implantés sur 6 départements, 3 500 adhérents et 600 bénévoles. Toulouse est vraiment le centre de convergence de la région et c’est ici que nous tenons la majorité de nos réunions et des formations. Cela facilite la participation active des bénévoles et favorise les échanges inter-AVF afin de créer une dynamique de progrès au sein de chaque AVF. En 2009, j’étais nouvelle arrivante à l’AVF Toulouse et nouvelle bénévole. J’ai eu la chance de pouvoir assister au Congrès de Montpellier, suite a un désistement d’un membre du bureau. Je connais les AVF depuis longtemps, car j’ai souvent déménagé, mais c’était la première fois que j’assistais à un congrès. Lors de ce congrès, j’ai ressenti la force de notre réseau, la fierté d’y appartenir et l’engagement des bénévoles. J’ai compris que nous, bénévoles, grâce à notre savoir-faire, nous arrivons à rendre plus belle la vie des personnes qui vivent une mobilité géographique et, depuis 50 ans, nous avons permis à des milliers de familles de réussir leur intégration dans leur nouvelle ville. Francis vous l’a dit ; de là nous est venue l’idée que ce rassemblement important pour notre association pouvait avoir lieu dans notre région. Et puis, en 2012, le magnifique Congrès de Brest a fini de nous convaincre, nous étions prêts pour le proposer au bureau régional. Le Conseil d’Administration de l’Union Régionale AVF MidiPyrénées, sous la présidence de Jean-Louis CANDY, a adhéré à ce projet. Le Bureau National et ses administrateurs nous ont fait confiance, nous étions prêts pour nous mettre au travail. Je termine en rendant hommage à Francis BRICHE, le Directeur du Congrès, et à toute l’équipe de bénévoles qui, au niveau de la région, ont suivi, depuis deux ans, avec engagement et qualité, la préparation de cet événement. Avec constance et énergie, ils ont collectivement portés ce projet. Voilà pour l’histoire de notre congrès des AVF – la suite c’est vous qui allez la raconter la semaine prochaine dans vos régions, dans vos AVF. J’espère que ces quelques journées passées dans notre région vous permettront d’apprécier la beauté et la qualité de la ville, mais aussi sa gastronomie. Je vous souhaite un excellent congrès. Vive les AVF ! Vive les bénévoles !

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PRESENTATION DU BUREAU NATIONAL DE L’UNION NATIONALE DES AVF par Claude LENOBLE. • • • • • •

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Jean Claude LE COZ, Secrétaire général chargé des Relations Intérieures Christiane LADOUCEUR, Trésorière Christelle BOURDIAUX, Vice-Présidente chargée des Relations Publiques Geneviève DELZENNE, Vice-Présidente chargée de la Communication Danielle ROULLEAU, Chargée de mission Webmestre pour le site Internet et les espaces nationaux Chantal BOURGUIGNON, Chargée de mission Webmestre pour les Sites régionaux et locaux et Community Manager Facebook Alexandra de CHANGY, Chargée de mission Relations médias Françoise COSSON, Chargée de mission Documentation Robert BRUN aidé par Jean-Pierre BERNARDI, Chargés de mission Boutique

L'équipe est complétée par deux autres chargés de mission absents : • Florence BACH, Chargée de mission AVFmag' - Newsletter • François BALCON, Chargé de mission Vérificateur aux comptes Claude LENOBLE : Je tiens à vous dire que je suis très fière et très heureuse de présider une telle équipe. Je sais pouvoir compter sur eux tous, sur leurs compétences et leur amitié. Nous sommes une équipe au service de tous et proche de vous puisque nous sommes tous issus des AVF locaux ou régionaux. Chacun de nous a son domaine mais nous avons tous un but commun : travailler pour vous et avec vous pour que notre association reste une belle association riche de ses points communs mais aussi de sa diversité.

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TOUR DE FRANCE DES RÉGIONS Chaque région est présentée par le Président de Région AVF, au moyen d’un totem.

Bretagne Elisabeth GUIBERT Totem : Les symboles de la culture bretonne. Aquitaine Maryvonne MALBREIL Totem : L’origine du nom de la région vient du mot latin « Aqua ». Auvergne Pascale RIOU Totem : Le Bibendum Michelin. Bourgogne Franche-Comté Hélène THOMAS, Secrétaire Générale chargée des Relations Intérieures, représente Marylène JAMET, Présidente Totem : La région vue par un jeune artiste Centre Sylvie FAURE Totem : La fable du Centre Val de Loire. Champagne-Ardenne Renée DEMERVAL-GUYOT Totem : Un magnum de Champagne. Ile-de-France Jean-Claude PICHON Totem : Un porte-clés Tour Eiffel. Languedoc-Roussillon France GAU Totem : Le taureau, présent dans la culture, dans l’élevage et dans la gastronomie de la région. Limousin Charlette BOSSART, Vice-Présidente Formation représente Michèle DESMIERS, Présidente Totem : Une peluche de vache limousine.

Nord Pas-de-Calais Anne-Catherine VERSTRAETE, Secrétaire Générale chargée des Relations Intérieures, représente Marie-Agnès MULET, Présidente Totem : Un beffroi, élément capital des villes de la région. Normandie Odile BARDY Totem : La gastronomie normande. Pays de la Loire Françoise LEMONNIER Totem : Une palette de couleurs bleues et vertes, symboles de la bivalence régionale. Picardie Annette TESSE, Vice-Présidente Formation, représente Patricia SALMON, Présidente Totem : La Picardie sur un plateau ! Poitou-Charentes Georges GUEGEN Totem : Une photo de l’Hermione, la réplique de la frégate de La Fayette. Provence Alpes Côtes d’Azur Jean-Paul TORLAY Totem : Instruments folkloriques régionaux : le galoubet et le tambourin. Rhône-Alpes Jean-Pierre LARMURIER Totem : AVF Attitude - le projet du bureau régional. Midi-Pyrénées Nicole REYNAUD Totem : Un ballon de rugby aux couleurs des AVF. DROM : N'oublions pas nos amis d'Outremer, en Guyane et à la Réunion, qui n'ont pu faire le déplacement.

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à Remerciements de Claude LENOBLE : Merci à tous et un grand bravo d'avoir si bien représenté chacune de vos régions. Comme à chaque congrès, vous avez rivalisé d’originalité pour que votre région soit remarquable et remarquée de tous. Chacun d’entre vous a su présenter avec finesse ce qui est symbolique de sa région et la rend attractive. Parce qu’il est évident que chaque région est attirante et pleine de charme pour qui sait l’aimer. Un grand merci pour ce moment de gaité et de bonne humeur. Ce moment de détente fera partie, j’en suis sûre, de nos excellents souvenirs. ******************

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PRÉSENTATION DES PARTENAIRES

CRÉDIT MUTUEL - Martine GENDRE Responsable Secteur Associatif de la Confédération Nationale. Bonjour,

Et merci, Madame La Présidente, de me donner cinq minutes pour vous convaincre que notre partenariat est surtout un beau partenariat. Vous ne m’en voudrez pas si je fais un petit peu de publicité pour le Crédit Mutuel.

Le partenariat avec les AVF est important car, entre autres, nous partageons les mêmes valeurs et nous sommes présents pour accompagner les familles dans leur mobilité. C’est votre objectif premier et cela fait aussi partie de nos propres objectifs.

Le Crédit Mutuel est une banque coopérative, je suis donc, comme votre Union Nationale, au service des régions, puisque ce sont les fédérations régionales qui font leur propre animation sur leurs territoires. En termes d’organisation, nous avons donc beaucoup de points communs et nous nous comprenons donc très bien. Je suis responsable de ce secteur et aussi en charge de l’animation du site www.associatheque.fr, qui fait partie intégrante de notre partenariat.

Ce partenariat permet de soutenir les actions de votre Union Nationale, pour que le bureau puisse mieux vous servir, développer ses missions, vous faire connaître, notamment en finançant vos supports de communication pour le Mois du Nouvel Arrivant, une partie de votre congrès, en mettant à votre disposition le site www.associatheque.fr …

Le Crédit Mutuel est une banque non centralisée dont les décisions se prennent au plus près des besoins des sociétaires et des clients, au niveau local. Il s’agit de la 2e banque en France en termes de réseau : 3 200 agences ou points de vente ; et de la 1e banque des associations : plus de 380 000 comptes d’associations et structures à but non lucratif.

Les bureaux régionaux ou locaux peuvent se mettre en relation avec mes correspondants locaux et régionaux, à ce niveau, vous pourrez construire des choses beaucoup plus concrètes, au bénéfice des familles en mobilité. Je reste de mon côté à votre disposition si besoin et vous souhaite un bon congrès.

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ECO-EMBALLAGES - Johann LECONTE Directeur des relations avec les élus et les associations. Bonjour à toutes et à tous, Je remercie l’UNAVF de me recevoir aujourd'hui – j’ai d’autant plus de plaisir à être présent parmi vous que j’ai été adhérent AVF il n’y a pas si longtemps, dans une région que j’affectionne beaucoup, la Bretagne, à Saint- Malo, et j’ai apprécié de participer à vos activités. Eco-Emballages est la société 100 % privée 100 % intérêt général, dont l’activité est à but non-lucratif, qui organise le tri et le recyclage des emballages ménagers en France. Vous connaissez tous le point « vert ». Le partenariat que nous avons avec l’UNAVF est très important : Tous ici, vous triez tous vos emballages à la maison, je n’en doute pas ; et pourtant tout le monde ne le fait pas encore, du moins à 100 % : aujourd’hui deux emballages sur trois sont déjà recyclés. Mais la loi Grenelle nous impose collectivement d’atteindre 75 % de recyclage : nous avons donc des progrès à faire. De plus, les performances de tri ne sont pas égales d’une région à l’autre. Cet enjeu est pour nous est national, d’intérêt général, car trier nos emballages, cela permet de protéger l’environnement, d’éviter le gaspillage et la pollution, de créer des emplois et de l’activité économique, de la valeur. Nous avons donc besoin de vous : dans vos associations, vous êtes au contact direct de beaucoup de « nouveaux arrivants ». Or, le geste de tri, c’est simple, facile, rapide à faire mais encore faut-il savoir comment le faire. Lorsqu’on arrive dans une ville, il est important que quelqu’un puisse vous expliquer comment il faut faire.

L’intercommunalité le fait très certainement mais cela suffit-il ? La pédagogie c’est notamment l’art de la répétition : nous avons donc besoin de vous, que vous soyez des relais de l’information, que chacun d’entre nous se fasse l’ambassadeur des gestes éco-citoyens, du geste de tri tout particulièrement. Nous avons engagé également avec l’AMF (Association des Maires de France) un programme de sensibilisation que nous appelons « 36 000 pour le tri » : ce projet vise l’ensemble des maires, il concerne mobilisation pour la prescription du geste de tri : si je vous posais la question de savoir qui s’occupe des poubelles, vous me répondriez quasi unanimement « Le Maire » ; ce n’est plus tout-à-fait le cas : très généralement, cette tâche a été déléguée à l’intercommunalité. Le maire reste donc pour les habitants leur premier référent et c’est donc pour cette raison qu’avec l’AMF nous avons bâti ce projet. Nous avons donc créé un cycle de rencontres pour les Maires, de façon à ce qu’ils restent informés et promoteurs du geste de tri. Jacques PELISSARD, lorsqu’il était Président de l’AMF, aimait à dire que les maires sont les fantassins du développement durable. Pour ce programme « 36 000 pour le tri », nous avons donc sollicité l’UNAVF, pour être notre partenaire « expert » dans ces rencontres sur le thème des nouveaux arrivants. Merci à tous pour le rôle d’ambassadeur du tri dont je suis convaincu que vous le remplirez au quotidien, car c’est notre intérêt à tous de recycler nos emballages. Merci à tous. 16


PARTIE 1 - NOTORIÉTÉ ET COMMUNICATION

Geneviève DELZENNE Vice-Présidente UNAVF chargée de la Communication. Le réseau AVF a choisi le thème de ce congrès : la notoriété. AVF, vous le savez tous, est une association unique de par son objet qui est d’accueillir les personnes qui vivent la mobilité géographique que nous appelons Nouveaux Arrivants. C’est l’une des plus importante association de France qui compte 70 000 adhérents, autant que l’association des Scouts & Guides de France. Et si tout le monde connaît les Scouts & Guides de France, ce n’est malheureusement pas le cas pour les AVF ! Pourtant, notre association existe depuis plus de 50 ans, elle est experte dans son domaine grâce à ses 11 000 bénévoles et, malgré cela, elle souffre d’un manque de notoriété ! Pourquoi ? Pour répondre à nos questions, nous avons sollicité Julien GOUPIL afin qu’il nous donne son avis d’expert.

INTERVENTION de Julien GOUPIL Professeur de marketing responsable à l’Université de Versailles, et Président de l’association "Empreintes Citoyennes". 1. Qu’est-ce que la notoriété ? Avant toute chose, je voudrais rebondir sur votre signature « Notoriété, décollage immédiat » : voilà bien le seul décollage après lequel on n’attend pas d’atterrissage. Car plus on monte, plus on est content, et plus on reste en vol, plus c’est rassurant. Il est important de ne pas confondre pas la notion de notoriété, avec celle d’image ou de réputation. La notoriété est d’abord une notion quantitative : combien de personnes connaissent mon association ? Il s’agit de la mémoire et la connaissance qu'a le public d'une association. Cette notion de mémorisation est fondamentale et permet de comprendre que la notoriété ne se bâtit pas sur le court terme ou le moyen terme, elle se bâtit sur le long terme. Nous verrons que cette notion de temporalité est primordiale car réputation, image et notoriété se distinguent dans cette temporalité.

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La notoriété mesure le degré de présence d’une organisation dans l’esprit des personnes physiques ou morales. La notoriété est le résultat de la projection et de l’appropriation (ou mémorisation) que le public se fait de l’organisation. C’est-à-dire que la notoriété se construit et peut donc être distincte selon les publics : on peut disposer d’une forte notoriété auprès de publics spécifiques mais d’une notoriété quasi nulle auprès d’autres parties prenantes. C’est un choix stratégique et il est fondamental de définir ses choix stratégiques car on ne peut pas plaire à tout le monde et on ne peut pas être connu par tout le monde non plus.

On distingue deux types de notoriété : la notoriété spontanée, qui est la capacité à citer la marque ; et la notoriété assistée, qui est la capacité à identifier la marque parmi d’autres.

2. En quoi la notoriété se différencie-t-elle de l’image et de la réputation ? Avec la notoriété on était sur une notion quantitative, avec l’image et la réputation on est sur une notion qualitative. Sans notoriété, on ne peut pas disposer ni d’image, ni de réputation. C’est la notoriété qui permet de se construire un avis, une opinion donc une réputation et également une image. La différence entre image et réputation, c’est la temporalité. On peut avoir une bonne réputation mais, souffrir d’une mauvaise image : j’ai une bonne réputation sur le long terme mais je souffre d’une mauvaise image parce qu’à un instant T, mon organisation, mon action a fait un manquement ou n’a pas su réagir et, de ce fait, elle ne dispose pas d’une bonne image à ce moment-là. Mais, la réputation peut se maintenir. Attention tout de même à ce que l’image négative ne soit pas trop pérenne car elle viendra contrarier la réputation. Notion de temps : l’image est plus instantanée alors que la réputation se construit. Notion d’émetteur : l’image est fondée sur des faits qui proviennent de l’association. C’est vous qui décidez de l’image que vous allez diffuser au travers des actions de communication que vous menez, des visuels que vous proposez et des messages que vous diffusez. La réputation est fondée sur ce que l’on dit de l’association (bouche à oreille, avis). Et les « ce que l’on dit » se développent de plus en plus notamment sur les réseaux sociaux ; il faut donc être très vigilant, d’ailleurs on parle beaucoup aujourd’hui de E-réputation ou de cyber-réputation. Donc, simplement : •

l’image est la perception suite à la projection d’actions et de communications émanant de association,

la réputation est le jugement de valeur résultant de réactions affectives des publics de l’association.

3. Avec qui et comment se bâtit la notoriété ? La notoriété répond d’un des objectifs de la communication. La communication n’est pas un réflexe dans le monde associatif. Tout à l’heure, l’animateur évoquait la notion de « communication utile ». Sans communication, aujourd’hui, il ne se passe plus grand chose. La communication est une démarche vertueuse : en recherchant à développer une stratégie, on se remet soi-même en question et on établit une sorte de bilan.

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Petit point historique, la communication pour les associations n’est pas récente. En 1945, à la création de l’ONU, les ONG apparaissent et, dès lors, on observe une professionnalisation des métiers de la communication chez les acteurs associatifs. Aujourd’hui, la question n’est pas de savoir si l’on doit faire de la communication mais de savoir comment la faire et comment bien la faire en écho avec nos valeurs. Ensuite, comment développer la notoriété ? La notoriété est la résultante de la communication. Il est intéressant de revenir sur les cinq domaines de communication parce qu’il y a souvent amalgame entre communication et publicité. On distingue donc cinq domaines dans la communication : •

L’évènementiel (opération fédératrice et mobilisatrice type Téléthon)

Les relations publiques (le congrès et la réception d’hier par le Maire de Toulouse en sont deux exemples. Il y a aussi lobby, partenariat, etc.)

Les relations presse (relations avec les médias afin qu’ils relayent votre message)

Le marketing direct (actions de face-à-face : prospectus, documents distribués de main à main…)

La publicité n’est pas la communication mais elle n’en est qu’une partie (La publicité, c’est toute la communication déployée via les médias - presse, radio, affichage, télévision, cinéma). On peut acheter des espaces dans la presse mais ils coûtent très chers, notamment pour les acteurs associatifs ; il est donc plus pertinent de développer des relations presse efficaces qui serviront de relais.

Comme nous l’avons vu, il n’est pas question de savoir si on fait de la communication mais comment on l’a fait. Pour bien la bâtir, on peut identifier six étapes :

1. Etablir un bilan de la situation – savoir où l’on en est, avec les acteurs endogènes et exogènes. Il me semble que vous avez mené le travail endogène. Vous tous, adhérents et bénévoles, avez répondu à un questionnaire (pas tous car j’ai vu les résultats, on est, me semble-t-il, sur environ 300 réponses). Les AVF ont fait ce travail de remise en question et de réflexion qui est un point de départ. Ce bilan vous permettra de définir un positionnement c’est-à-dire "Quel message faire passer ?". 2. Définir et adopter un positionnement – Le message à faire passer. Mais ce n’est pas une course à la notoriété avec pour seul objectif d’être connu. Il faut d’abord savoir pourquoi on veut être connu ? Le positionnement exige un travail de simplification et non de diversification de l’activité. Pour les AVF, il faut que le message à faire passer soit l’accueil afin que vos parties prenantes et vos cibles puissent identifier vos missions. 3. Identifier un problème à résoudre – Lorsque l’on établit un bilan, on identifie des problèmes. Mais on ne peut pas se concentrer sur tous les problèmes. Il faut donc cristalliser l’attention sur une problématique. 4. Définir ses objectifs – le but à atteindre. 5. Définir ses cibles – les publics et relais que l’on souhaite toucher. La notoriété pour tout le monde et auprès de tout le monde c‘est s’essouffler, se disperser et cela nuit à la quête d’efficacité. 6. Etablir la stratégie de moyens – qui va s’articuler autour des cinq domaines que nous venons d’évoquer.

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Avec qui se bâtit la notoriété ?

Il m’est difficile de vous répondre aujourd’hui car tous les publics sont possibles. Nous aurons des éléments de réponses lorsque l’analyse de la phase d’audit que vous avez menée sera établie. Avant cela, il sera très difficile de définir les cibles et de répondre à la question « Avec qui pour les AVF ? ».

4. Comment mesurer la notoriété ? Il est très délicat d’évaluer efficacement sa notoriété, il convient de rester très humble vis à vis des outils d’évaluation, qui ne sont pas forcément très justes, mais auxquels il convient d’être fidèle. Il existe deux catégories d’indicateurs : •

Des indicateurs qualitatifs (enquête de satisfaction ou enquête de notoriété auprès de panels représentatifs, comprenant une marge d’erreur importante).

Des indicateurs quantitatifs (il est facile de constater sa notoriété lorsque l’on fait une revue de presse, que l’on observe les statistiques de fréquentation sur les sites Internet ou réseaux sociaux, que l’on calcule son nombre d’adhérents… cela permet de ressentir l’impact de campagnes sur la notoriété).

L’intérêt est de s’approprier et de construire ses propres outils. Par exemple, l’enquête que vous avez menée auprès de vos adhérents est une action à répéter afin de pouvoir comparer le niveau de satisfaction. Il serait intéressant aussi de conduire une enquête de notoriété auprès de vos publics privilégiés pour avoir ces deux rapports et, au fur et à mesure, dans 2 ou 3 ans, établir une nouvelle enquête pour voir quelle est l’évolution.

L’idée est donc de multiplier les observations avec les mêmes outils et méthodes pour établir des indicateurs et des repères afin de suivre l’évolution au cours du temps.

5. Quelle est l’utilité de la notoriété pour une association ? Sans être exhaustif, la notoriété est importante pour :

Affirmer l’image et développer la réputation.

S’obliger à consolider son positionnement parce que c’est l’occasion dans cette quête de notoriété de dire ce que l’on est, quel est notre rôle, quel sens à notre démarche ?

Eviter l’isolement : la recherche de notoriété oblige à lever la tête, ce qui nous permet de voir que l’on est dans un environnement d’acteurs, de parties prenantes et que l’on est pas seul.

Développer la crédibilité : auprès de son public cible, des partenaires, des médias… (par exemple : si l’on revendique de passer à une émission de radio parce que l’on considère que l’on a sa place et que l’on a des choses à dire sur le thème abordé, encore faut-il être crédible pour le dire, et cette crédibilité, on ne l’obtient pas sans notoriété).

Renforcer sa légitimité.

Optimiser son attractivité : plus vous disposez de notoriété, plus vous attirez les partenaires, les adhérents, les collectivités qui compteront sur vous et prendront en compte votre utilité. 20


6. Quelles sont les limites de la notoriété ? Il y a beaucoup plus d’avantages à être reconnu que de limites, car cela impose une démarche vertueuse et positive. S’il faut identifier quelques limites : 1. Une forte notoriété induit une forte exposition, c’est à dire être regardé et entendu, et impose donc à l'organisation une plus grande vigilance dans la diffusion de ses messages, dans la sélection de ses partenaires, dans son attitude… 2. La notoriété est un moyen et non une fin ; il ne faut donc pas en faire un graal et s’enfermer dans une quête de la notoriété : cela fait partie de l’un des objectifs que l’association doit conduire. 7. Quelles sont les difficultés que rencontrent les associations pour bâtir leur notoriété ? Avant toute chose, je souhaitais vous dire que ces difficultés, je les partage, ayant créé une association il y a un an. J’ai identifié sept points de difficultés : 1. Le périmètre et le territoire d’actions : plus le territoire est grand, plus il est difficile à maitriser (voilà une vraie difficulté qui vous concerne puisque vous êtes une association à action nationale et cette étendue de territoire ne facilite pas les choses). 2. Les moyens financiers, techniques, humains : une association n’a pas d’approche lucrative, et, de ce fait, elle ne dispose pas de tous les moyens qu’ont les grandes entreprises pour développer leur notoriété. 3. La professionnalisation des intervenants et des acteurs : une association ne dispose pas toujours de spécialistes en communication. 4. Le volume des associations existantes : il faut donc être vigilant et savoir se différencier et se distinguer face à ces concurrences qui émergent. 5. Le fonctionnement par réseau : il rend difficile l’harmonisation des discours et oblige à être efficace dans la transmission de l’information (pour AVF, cela peut être une difficulté car, souvent, dans la transmission de l’information, il y a un sentiment de verticalisation de l’information qui est ressenti par tous les AVF locaux et régionaux. Il y a un travail d’horizontalisation nécessaire). 6. La mobilisation des bénévoles : ils sont souvent plus usagers (AVF peut être fier d’avoir 70 000 adhérents. Malheureusement, ces 70 000 adhérents ne sont pas tous acteurs et donc porte-parole. Si c’était le cas ce serait merveilleux, mais encore faut-il pour être porte-parole, disposer d’un socle, de discours communs, d’éléments de langage qui vous permettraient de diffuser le message avec les mêmes mots et dans les meilleures conditions). 7. L’animation des outils : comment s’assurer et vérifier que les outils mis en place sont bien mis en place, sont bien utilisés.

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8. Pouvez-nous donner quelques exemples d’actions, menées par d’autres associations, qui ont favorisé le développement de leur notoriété ? Prenons des exemples d’association dont nous avons tous entendu parler. •

Le Téléthon – thème : la solidarité et l’enfance. Il est intéressant d’identifier pourquoi le téléthon dispose d’une telle notoriété. Tout d’abord, un thème fédérateur : la solidarité, et un sujet qui sensibilise : l’enfance. Ils ont utilisé une approche particulière : l’approche médiatique en cristallisant l’opinion publique autour de ce qu’ils sont, eux, grâce à leurs partenaires médias et people autour d’un évènement concentré sur deux jours. Ils parviennent ainsi à mener leur action de communication pour l’année, après ils n’ont quasiment que de l’entretien et du rapport d’activité à faire. Aujourd’hui le Téléthon est relayé par les collectivités locales, il est devenu pour les territoires un acte politique, une commune qui ne mènerait pas son opération Téléthon risquerait de subir des préjudices, il y a donc une appropriation politique. La notoriété du Téléthon est aujourd’hui portée par ses partenaires. Une notoriété peut donc s’appuyer sur un événement très court, mais puissant.

La Croix Rouge – thème : la solidarité et l’humanitaire. Au-delà du poids historique de l’association (c’est l’une des association les plus anciennes), ce qui est intéressant avec la Croix Rouge, c’est son incarnation par Adriana KARAMBEU, une individualité qui a une image forte. La Croix Rouge, au travers de sa communication, sait utiliser des messages et des personnages qui portent sa notoriété et donc sa crédibilité, sa légitimité ce qui permet à cette association de disposer de dons relativement importants. Le poids d’une image forte et positive sert la notoriété.

L’Association des Paralysés de France – thème : la solidarité et le handicap. Leurs campagnes de sensibilisation très fortes ont permis de toucher un large public. Tout le monde a en tête « Si tu prends ma place, prends mon handicap » et là, on est sur des dispositifs qui cherchent à marquer l’esprit, donc la mémorisation et la notoriété se font par ce que l’on appelle la sensibilisation ; mais cela tient aussi au fait que le handicap touche un grand nombre de personnes en France. La Fête des Voisins – thème : le vivre-ensemble. Elle a été créée par un élu il y a environ dix ans. Pourquoi la Fête des Voisins connaît-elle un tel essor ? Parce qu’elle répond à une problématique locale et devient un outil pour les collectivités. En leur apportant un kit, ces collectivités n’ont plus qu‘à dire oui : nous sommes une territoire de vivre ensemble parce que nous mettons en place la Fête des Voisins nous sommes porteurs de la solidarité puisque nous avons mis les affiches et mis à disposition des différents acteurs de la ville le kit fourni par la Fête des Voisins (affiches, flyers, tee-shirt, ballons…). C’est en ça que l’idée est brillante : il y a une approche forfaitaire, les collectivités financent et participent à porter la notoriété Fête des Voisins.

Les Villes et Villages Fleuris – thème : le cadre de vie. Le faire-valoir de la collectivité permet à l’association de disposer de sa notoriété. Sans aucune campagne médiatique, il y a une notoriété importante auprès du grand public, principalement due à la visibilité en entrée de commune. Avec l’échelle de la labellisation illustrée par le nombre de fleurs sur le panneau, il s’est créé une sorte de compétitivité entre les communes, qui entraîne un dynamisme favorable pour l’association.

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9. Que proposeriez-vous aux AVF ? Je ne suis pas magicien et il semble prématuré de donner quelques préconisations avant une étude affinée de l’étude que vous avez menée. J’identifie 12 catégories d’actions prioritaires. Pour autant, cette liste n’est pas exhaustive mais indicative. 1. Devenir un interlocuteur au moins autant qu’un acteur afin d’afficher la responsabilité sociétale des AVF. S’imposer comme la référence incontestable en terme d’accueil en interpellant les parties prenantes et en s’appropriant la définition et la méthodologie de ce qu’est l’accueil. Aujourd’hui vous êtes un acteur de l’accueil mais vous avez des cibles des parties prenantes et il faut que vous puisiez vous exprimer auprès d’eux. C’est-à-dire que vous devez vous approprier l’accueil, vous devez le maîtriser. Avec par exemple, des actions comme : •

Mettre en place d’une enquête nationale auprès des collectivités. D’après les résultats de l’enquête, sur le thème « citoyenneté et territoires » de l’association Empreinte Citoyenne, l’accueil arrivent en 4e position des préoccupations des municipalités qui sont un peu perdues avec cette notion d’accueil. Ce n’est pas un petit enjeu ! L’idée est que AVF puisse construire un raisonnement, apporter un éclairage avec des indicateurs qui permettront aux municipalités de se construire une opinion et un avis sur cette fondamentalité qu’est l’accueil, et l’enjeu qu’il représente pour leur territoire.

Recueillir des témoignages d’anciens et Nouveaux Arrivants.

Éditer un livre blanc ou un manifeste de l’accueil (vous pouvez avoir cette légitimité).

Votre charte de l’accueil qui est peut-être à compléter ou à utiliser en l’état. Souvent en communication, on n’invente rien. On ne fait que ressortir des choses qui ont été oubliées parce qu’en voulant répondre à un objectif ou un autre, en étant dans cette quête de notoriété, on s’est dispersé et on a oublié ce qui vient d’être fait et on passe à autre chose, et c’est regrettable car il faut toujours être dans la continuité.

2. Créer le réflexe de la relation publique auprès d’institutionnels, des collectivités, d’association complémentaire. • Développer les partenariats associatifs, • Développer les soutiens institutionnels, • Créer des tables rondes en région invitant les collectivités à découvrir l’association, je pense que ce serait un événement qui serait porteur. 3. Harmoniser les discours et éléments de langage. Si on ne parle pas d’une même voix, il est nécessaire d’utiliser les mêmes mots. • Utiliser un référentiel du discours, • Utiliser un guide d’entretien.

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4. Rationaliser les supports de communication. Être en quête d’efficacité plutôt que de satisfaction personnelle. Il est fondamental de s’assurer que les moyens dépensés et déployés. A l’étape où vous en êtes, c’est le bon moment pour faire un état des lieux et de vous assurer que chaque action de communication que vous menez correspond bien à vos ambitions et à vos objectifs et cibles prioritaires. Il ne faut pas hésiter à arrêter une action si l’on considère que stratégiquement cela a du sens, il ne faut pas s’enfermer dans les habitudes. Il faut agir dans la continuité tout en sachant se remettre en question. Votre Présidente l’a dit, la société évolue et vous devez évoluer avec elle. Aujourd’hui, l’usage du numérique se développe de plus en plus et je vois que vous êtes bien entourés par les chargés de mission, mais il va falloir s’appuyer dessus. Je pense notamment à votre magazine et à sa diffusion à l’ensemble des adhérents, et je m’interroge. Est-ce une bonne chose de l’envoyer à tous les adhérents ? Je n’ai pas encore de réponse à vous donner mais c’est une question que l’on peut se poser. 5. Moderniser les outils de communication. Le travail a déjà été commencé, il faut le continuer et être dans l’air du temps de la tendance afin de témoigner du dynamisme et de la modernité de la notion de l’accueil. 6. Harmoniser les outils de communication. C’est le problème du fonctionnement en réseau, avec le local, le régional et le national dont j’ai parlé précédemment, il y a souvent dispersion. Cela part d’une bonne volonté, on cherche à diffuser un message parce que l’on veut se faire connaître et on le fait dans son coin. Pour éviter la dispersion, il faut avoir un garant de l’harmonisation de l’information, pour toutes les échelles d’intervention : nationale, régionale, locale. 7. Incarner la communication. Disposer d’un porte-parole de l’association détaché de la fonction « administrative » du bureau. Trouvez votre Adriana KAREMBEU

8. Développer un évènementiel. Un ou des évènements qui apportent la reconnaissance à l’ensemble des parties prenantes, et qui permettent de cristalliser l’attention autour de la nécessité sociétale et sociale de l’accueil. Je sais que vous avez le Mois du Nouvel Arrivant qui est passé sur deux mois et je suis désolé de vous le dire mais, avant de connaître les AVF, je ne le connaissais pas. J’ai parlé avec certains d’entre vous et, si ce n’est pas clair à l’intérieur de l’association, imaginez la confusion pour le grand public, pourquoi un mois, puis deux mois ? Deux mois pour un événement, cela me paraît être une période beaucoup trop longue pour cristalliser l’attention. Il faut développer un évènementiel. Certainement s’appuyer sur cette base-là, mais il faut qu’il apporte la reconnaissance à l’ensemble des parties prenantes. Reconnaître le Nouvel Arrivant, c’est bien, mais il est aussi intéressant de reconnaître et de créer le bénéfice chez les acteurs des Nouveaux Arrivants, c’est-à-dire faire valoir le Nouvel Arrivant, la collectivité, les partenaires… faire valoir l’ensemble des acteurs. 24


9. Déployer un marketing direct et conduire des actions régulières auprès des cœurs de cibles : Chacun des AVF locaux et régionaux doit disposer de cibles avec des fichiers qualifiés et doit développer une communication récurrente auprès de ces derniers. On ne sollicite pas les parties prenantes uniquement quand on en a besoin, il faut être présent constamment : • Disposer de fichiers qualifiés et développer une communication récurrente auprès de ces cibles, • Diffuser des newsletters, e-mailing… • Renforcer la présence sur les réseaux sociaux. 10. Mener une stratégie de relations presse et médias. Développer des relations privilégiées au niveau local, régional et national. Pour cela, il faut développer des proccess afin que, chacun, vous puissiez être à l’aise : à quel moment solliciter les journalistes et, encore une fois, ce n’est pas seulement lorsqu’on organise un événement que l’on contacte les journalistes. Un journaliste, c’est un partenaire. Un journaliste, on le rencontre régulièrement pour le tenir au courant de l’activité. D’interlocuteur, on devient alors un acteur et, ainsi, le jour où l’on a besoin de lui, il sera notre plus bel écho. 11. Renforcer la relation aux médias. Identifier les journalistes comme des partenaires pérennes et des interlocuteurs réguliers. Il faut que les AVF soit présents dans les médias, autour de tables rondes, de débats. Vous pouvez d’ailleurs créer les sujets, l’accueil n’est pas vraiment abordé actuellement dans les médias alors, faites en sorte qu’il le soit et je pense que vous avez l’opportunité de le faire. 12. Favoriser la fluidité des relations internes. Renforcer la légitimité des décisions du Bureau National qui est au service de tous et intégrer les propositions de tous les niveaux locaux et régionaux pour plus de fluidité et pour déverticaliser la gouvernance.

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PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DE L’ENQUÈTE INTERNE AVF Geneviève DELZENNE. Le Bureau National souhaite apporter des solutions en termes de communication pour améliorer la notoriété des AVF. Il convenait, dans un premier temps, de dresser un état des lieux afin de recenser nos atouts et nos faiblesses en matière de notoriété et de communication. Il nous paraissait primordial que cette étape soit partagée avec chacun d’entre vous. C'est pourquoi nous avons diffusé mi-mars, à toutes les régions AVF, un questionnaire en ligne afin que chaque adhérent et chaque bénévole, puissent apporter sa contribution. Nous tenons à adresser un très grand merci à tous nos membres qui ont participé à cette enquête. Grâce à vous, nous disposons des préoccupations et attentes de nos AVF et il apparaît que les constats sont les mêmes pour tout le réseau AVF. Une synthèse complète vous sera communiquée prochainement, mais en voici les premiers enseignements.

Les atouts des AVF

1.

Ses valeurs (accueil et convivialité)

35 %

2.

Son unicité

16 %

3.

Son réseau

13 %

4.

Ses bénévoles qualifiés

12 %

5.

Son ancrage

9 %

6.

Ses animations

9 %

7.

Son fonctionnement

4 %

8.

Ses finances

2 %

35 %

Nous sommes cohérents avec notre objectif d’accueil des Nouveaux Arrivants. Les valeurs AVF, accueil, convivialité, arrivent largement en tête.

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Les handicaps des AVF

1. Vieillissement

9.

Gouvernance

11. Professionnalisme

2. Manque de notoriété

10. Ciblage

12. Relations internes

3. Dérive de l’objet

11. Intérêt des actifs

13. Finances

4. Concurrence

12. Communication

14. Contexte

5. Investissement

13. Identité

15. Parité

Les handicaps, nous les connaissons, ils sont récurrents : • la difficulté à toucher les actifs, • la difficulté à intégrer et à fidéliser les jeunes, • le manque de notoriété. Communication interne

¦ Le niveau de satisfaction de la communication interne avec l'Union Nationale reçoit la note de 5 sur 10. ¦ Le niveau de satisfaction de la communication interne avec votre Union régionale : 7 sur 10. Il existe un problème de communication et le Bureau National en est bien conscient. La communication n’est pas seulement descendante et/ou montante, c’est un échange qui doit fonctionner en permanence et à tous les niveaux. Nous devons, ensemble, revoir notre communication interne afin de l’améliorer. Notoriété et image ¦ La notoriété est-elle suffisante ? § niveau local : oui pour 34 % • niveau national : oui pour 26 % ¦ L’image des AVF correspond-elle à sa mission principale ? § niveau local : oui pour 67 % • niveau national : oui pour 63 % Comme nous l’avons vu précédemment dans les handicaps, les AVF souffrent d’un déficit de notoriété. Si nous avons une image qui correspond assez bien à notre mission, nous ne sommes pas suffisamment connus. Cela explique le niveau de satisfaction à l'égard de la communication externe qui est de 4,5 sur 10.

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Les publics auprès de qui il vous semble important de se faire mieux connaître : 1. Les médias 2. Les collectivités 3. Les Nouveaux Arrivants actifs 4. Les entreprises 5. Les offices de tourisme 6. Les institutionnels (Ministères, Préfecture, Organisme d’Etat, CCI…) 7. Les associations 8. Les partenaires 9. Les adhérents 10. Les caisses de retraite Les axes prioritaires sont clairs au vu de ce classement. Là encore celui-ci est tout à fait cohérent avec les handicaps pointés : le manque de notoriété et la difficulté à toucher les actifs. Et, vous avez eu la gentillesse de proposer d’autres publics à cibler : - Les écoles

- Pole emploi

- Assistantes sociales

- Agences immobilières

- La poste

- Les banques

- Conseils de quartier

- Les étrangers - Monde médical (salle attente) - Jeunes parents - Commerçants/Professions libérales - Milieu étudiant - Militaire / Gendarmerie / Police,... - Lieux culturels Et pour finir, 80 % d’entre vous sont favorables à des actions nationales renouvelées chaque année.

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Julien, deux questions pour conclure: 1. Quelles sont vos réactions suite à ces informations ? 2. Et comment s’appuyer sur les informations du questionnaire pour construire une stratégie ? à Julien GOUPIL : Ce travail de remise en question est délicat. En effet, compte tenu de la gouvernance tournante, c’est relativement courageux, pour la gouvernance actuelle, de s’exposer ainsi, car elle n’est pas comptable de cette situation puisque cette dernière est historique. Heureusement que cette enquête intervient aujourd’hui parce qu’il ne faut plus attendre car nous sommes dans la communication 2.0, bientôt 3.0 ! Il est intéressant de voir la diversité de positions et c’est important que chacun d’entre vous puisse intégrer cette diversité d’opinions. La stratégie de communication qui sera mise en place, malheureusement, ne satisfera peut-être pas 100 % d’entre vous, parce que chacun a sa propre vision mais il est important d’apporter un cap, ce qui manque aujourd’hui. Il est également important que les AVF disposent d’une stratégie qui les projette non pas à un an ou deux ans, mais savoir qui vous voulez être en 2020 ou en 2025. Donc l’ambition doit être grande et la stratégie doit être fine. à Geneviève DELZENNE : Dans vos propositions, vous avez cité des actions prioritaires dont certaines concernent la modernisation des outils de communication. Depuis 1971, notre logo a évolué, vous serez certainement d’accord avec moi pour dire ce qui était moderne en 1971, il y a 44 ans, ne l’est plus aujourd’hui !

1971

1981

2000

2011

à Julien GOUPIL : Juste une réflexion sur l’évolution du logo qui est très intéressante car beaucoup de personnes ne savent pas définir le sigle AVF. L’intégration de la signature « Service au Nouvel Arrivant » permet une meilleure identification, donc bravo pour cette clarification qui me semble fondamental.

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à Geneviève DELZENNE : Cette année, nous avons fait un gros travail sur nos outils de communication internes et externes, nous avons supprimé ceux qui n’étaient plus utiles, nous avons revu ceux qui n’étaient plus à jour, nous les avons modernisés : ¦ La charte graphique a été simplifiée avec deux polices de caractère, les mêmes pour tout le réseau, ¦ Les logos personnalisés, la charte graphique et la police ShareTech ont été envoyés fin janvier à toutes les régions, ¦ La couverture des brochures AVF, ¦ Les roll-up, personnalisables pour les AVF et les Unions Régionales, ¦ Les chemises à soufflet, ¦ L’affiche du Mois du Nouvel Arrivant, ¦ Le schéma du réseau AVF, ¦ L’annuaire, ¦ La fiche adhésion papier. ¦ Nous avons créé une plaquette multilingue qui remplace deux documents : le tract bilingue et le triptyque multilingue. ¦ Les affiches, avec deux visuels différents et une nouvelle accroche « Vous changez de ville, AVF vous accueille et vous accompagne », qui est plus explicite. Nous avons simplifié, actualisé et modernisé les outils de communication externes afin que l’image perçue soit stable quel que soit le support, identifiable et en adéquation avec notre époque, avec le dynamisme de notre association et avec notre objectif d’accueil des Nouveaux Arrivants. Avec les préoccupations et attentes de nos AVF, nous nous sommes mis au travail pour mettre en place des actions dans le cadre d’une stratégie de communication mais, je ne vous en dis pas plus pour l’instant !

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PARTIE 2 – TABLES RONDES

Introduction de Claude LENOBLE Présidente UNAVF. Après ce déjeuner qui a permis, je l’espère, à beaucoup d’entre vous d’échanger idées et expériences, continuons par des tables rondes qui permettront de réfléchir à l’amélioration de notre notoriété. Ce matin, Geneviève DELZENNE et Julien GOUPIL vous ont expliqué à quel point il est important de disposer des bons outils de communication et de savoir les utiliser. L’image ne peut exister que si elle est de qualité. Pour être connus, nous devons développer notre notoriété mais pour être reconnus, nous devons présenter une image positive de notre association. La notoriété, c’est être connu du plus grand nombre. Si nous n’informons pas les institutions, les entreprises, les partenaires ou les média que nous existons, comment les Nouveaux Arrivants pourraient-ils savoir que nous sommes là pour les accueillir ? Dans un pays encore fortement centralisé, le Bureau national doit disposer de relations étroites avec les institutions officielles ou les bureaux nationaux de nos partenaires. Les AVF locaux et régionaux peuvent alors s’en prévaloir auprès de leurs interlocuteurs. Nous devons comprendre les attentes et être force de proposition auprès de nos partenaires. Réciproquement, Il est essentiel que le Bureau national soit averti des actions de partenariat développées par les bureaux locaux ou régionaux afin, le cas échéant, de mettre en place des partenariats étendus et entamer la concrétisation d’actions utiles pour le bien de tous. Nous devons être connus et reconnus : • • •

des collectivités locales et territoriales des entreprises des acteurs des changements sociétaux.

Ce sont ces trois thématiques de réflexion que nous vous proposons cet après-midi.

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TABLE RONDE 1 SPHÈRE TERRITORIALE - La réforme territoriale et les AVF Intervenants de la table ronde : -

Christophe LUBAC, Maire de RAMONVILLE Edouard CHABANON, Co-Gérant Parcours France, Responsable Commercial et Opérations Georges GUÉGUEN, Président URAVF Poitou-Charentes Jean-Louis PUISSÉGUR, Vice-Président de l'Association des Maires de France (AMF) Président de l'Association des Maires de Haute-Garonne, Maire de POINTIS-IGNARD

Introduction et animation de la table ronde par Jean Claude LE COZ - Secrétaire général UNAVF Bienvenue aux participants.

Ce matin, il a été beaucoup question de notoriété et de communication. Notre déficit de notoriété ne fait pas de doute. Lors de notre table ronde, nous évoquerons les initiatives et actions qui existent au niveau national et local et le monde des collectivités. Sont-elles de nature à servir la notoriété, et pouvons-nous les exploiter conjointement en communication ? Quelles sont les synergies à imaginer, à nouer entre les instances nationales et locales et le monde des collectivités ? Le tout dans le contexte de la réforme territoriale actuellement engagée : -

Avec une modification des clauses de compétences,

-

Une réduction des dotations,

-

Une multiplication des élections,

-

Un renouvellement de la classe politique.

Les régions administratives évoluent, les régions AVF doivent-elles suivre ? Quels sont les enjeux, quelles sont les cibles pour notre association ? Vaste programme, que nous devons prendre à bras le corps. Pour planter le décor, nous allons évoquer rapidement et succinctement la réforme territoriale.

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La situation de départ : 18 régions AVF pour 22 régions métropolitaines.

Nous voyons tout de suite que les AVF, pour différentes raisons, n’ont pas suivi l’organisation de notre administration, force est quand même de constater une certaine anticipation. Nous verrons si cela constitue un réel handicap ?

La réforme territoriale en quelques mots : Aujourd’hui, la France compte quatre échelons administratifs locaux qui se partagent des compétences : communes, intercommunalités, départements et régions. Cet empilement des échelons d’administration, les compétences partagées et les financements croisés sont résumés par l’expression « millefeuille territorial ». Cette organisation est souvent illisible pour le citoyen et nuit à l’efficacité de l’action publique des territoires.

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La réforme territoriale entend transformer pour plusieurs décennies l’architecture territoriale de la république. En jeu, la baisse des dépenses publiques, une meilleure prise en compte des besoins des citoyens, de la démographie et une clarification des compétences. L’évolution :

• 13 Régions Les régions sont renforcées. Clés du redressement économique du pays, elles auront en charge l’élaboration du schéma régional en matière de développement économique, de la coordination sur leur territoire de toutes les actions en faveur de l’économie, et de l’animation des pôles de compétitivité. Elles se voient également confier la gestion des ports et des aéroports, infrastructures nécessaires au développement et à l’emploi. Elles piloteront encore toutes les politiques en matière de transport, TER et transports interurbains, ainsi que la voirie. Enfin, elles disposent de l’autorité de gestion des fonds européens et sont pleinement responsables en matière de formation professionnelle. • 101 Départements (inchangés) Les départements sont centrés sur la solidarité. Les conseils et les conseillers généraux sont dénommés respectivement conseils et conseillers départementaux (2 054 nouveaux cantons, élection d’un binôme homme et femme). • 14 Métropoles Au cœur de la réforme territoriale figure l’affirmation des métropoles (Bordeaux, Brest, Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Nantes, Nice, Rennes, Toulouse, Rouen, Strasbourg, en 2016 Aix-MarseilleProvence et Paris). Celles-ci ont l’objectif de renforcer les territoires de la République en œuvrant au redressement économique du pays. Les compétences des métropoles sont issues des communes (« intérêt métropolitain ») et, par convention, du département, de la région et de l’Etat.

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• Les communes sont renforcées La commune est l'échelon de base de la République : celui de la démocratie locale. La commune demeure ainsi l’unique échelon de collectivité à disposer de la clause de compétence générale, qui lui permettra de répondre à tous les besoins du quotidien des citoyens. Cet échelon est également renforcé par de nouveaux outils encourageant les regroupements de communes. • Les intercommunalités montent en puissance L’intercommunalité désigne les différentes formes de coopération existant entre les communes au service de projets de territoire. Lors des dernières élections municipales, les citoyens ont élu pour la première fois leurs conseillers communautaires. Mais, de tailles différentes, ces intercommunalités ont aujourd’hui des moyens trop faibles pour porter des projets d’envergure. La réforme amplifie le processus d’intégration des communes pour leur faire changer d’échelle, avec un relèvement du seuil de 5 000 à 20 000 habitants. Au regard de ce bouleversement, nous devons explorer, exploiter les changements, réagir sans panique mais avec dynamisme. Il reste bien entendu des compétences non définies, notamment sur le thème qui nous est cher, l’accueil. Où sont les centres de décisions ou de compétences dans la France territoriale de demain pour notre action ? - Les mairies, les communautés de communes, les agglomérations ; nous les connaissons… - Les associations des maires, AMF, AMIF, Association des maires des grandes villes, des maires des communes rurales sont pérennes. - Les associations de Présidents de régions, départements, métropoles… également doivent nous interpeller. Mais ça bouge et la France avance, soyons attentifs. Pour souligner l’importance de la mobilité voici quelques chiffres au sujet des déménagements : - L’an dernier, trois millions de personnes ont déménagé (les moins de 35 ans et les étudiants étaient majoritaires). - Entre 2004 et 2014, plus d’un foyer sur deux a déménagé en France ; 70 % ont moins de 50 ans. - 57 % déménagent pour des raisons personnelles (notamment à l’occasion de l’achat d’un bien immobilier). Les raisons professionnelles, arrivent en 2e position. - Les Français profitent de l’été et des vacances scolaires pour faire leurs cartons. Les enjeux : L’AVF est le partenaire d’un territoire en changement, et acteur au service de l’attractivité du territoire. Et pour cela, ses enjeux sont : • D’humaniser ces bouleversements, • De poursuivre notre mission au service des territoires par la mise en valeur de l'accueil et le dynamisme, • D’accompagner lors des mutations, délocalisations, migrations économiques, changements de vie.

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Fred : Monsieur le Président, je sais que vous connaissez bien l’AVF et le milieu associatif ; selon vous, quelle est la place d’une association comme la nôtre dans le nouveau paysage des collectivités territoriales, aux niveaux national et régional ? Jean-Louis PUISSÉGUR : Je suis convaincu, depuis ce matin, qu’on doit travailler ensemble, à la promotion de cette institution. En tant que président des maires d’une grande région, je ne vous connaissais pas jusqu’à ce matin, et c’est peut-être déjà un sujet de réflexion. Pour revenir sur ce que disait Monsieur LE COZ, la réforme territoriale dessine en fait vos interlocuteurs de demain. Actuellement et depuis pas mal de temps, chaque gouvernement successif pense qu’en faisant plus gros, on va faire mieux. L’idée est bien présente aujourd’hui d’annihiler les communes pour donner le pouvoir aux communautés de communes. C’est une idée que nous, maires de France, nous combattons car nous la pensons fausse. Votre place a toute son importance dans les collectivités et, selon moi, pour vous faire mieux connaitre, en lien avec ce qui a été dit ce matin, par rapport à votre logo, la notion de bénévolat est importante. La collaboration avec nos institutions est facile à établir : nous avons nos rouages nationaux, départementaux et locaux. Il me semble logique que, même dans les 32 000 communes françaises qui comportent moins de 1 000 habitants, les arrivants puissent avoir accès au livret d’accueil et aux contacts locaux de vos associations dans chaque mairie. Jean Claude LE COZ : A propos de la compétence de formation, nous disposons d’un département formation pour nos bénévoles au niveau de la région. Pensez-vous que cela doit rester une compétence de la région ? Jean-Louis PUISSÉGUR : Je rapproche votre action de l’action sociale, qui est une compétence des départements et qui doit donc rester au niveau départemental.

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Jean Claude LE COZ : Dans la loi NOTRe, Nouvelle Organisation Territoriale de la République, il est précisé la clarification des compétences dans les différents échelons territoriaux et il est prévu un renforcement des compétences des communes. Qu’est-ce qui va changer pour vous et pour nous AVF ? Jean-Louis PUISSÉGUR : Il n’est pas prévu de renforcement de compétences des communes, mais plutôt un renforcement de compétences de tous les autres échelons, ce qui signifie que les communes vont perdre des compétences. Nous discutons de ce point à l’AMF et nous allons manifester notre désaccord auprès du gouvernement, car c’est regrettable. Selon moi, vos interlocuteurs doivent rester les communes, car on parle ici de contact local pour les nouveaux arrivants, de relation directe. Jean Claude LE COZ : Comment pourrons-nous mettre nos forces en commun, pour renforcer l’attractivité des communes et leur dynamisme ? Et comment créer un partenariat plus précis que ce qui existe aujourd’hui ? Jean-Louis PUISSÉGUR : Il m’est arrivé de signer beaucoup de chartes, et encore aujourd’hui, mais ces chartes ont surtout une valeur de communication, savoir que cela existe. Au-delà de rédiger un partenariat, ce qu’il me semble utile de faire, c’est surtout communiquer, à l’ensemble des maires du département, votre existence, notamment auprès des communes rurales que je représente. Christophe LUBAC : On parle souvent de la question du millefeuille territorial, et je voudrais réagir sur le fait qu’il y a différents niveaux d’échelons qui vont poser problème au bon fonctionnement des institutions. Lorsqu’on parle du bloc communal (communes et intercommunalités), on est sur un seul et même niveau (pas d’élection de représentants de l’intercommunalité). Il y a donc trois niveaux, avec le département et la région, qui permettent d’organiser les compétences sur un territoire, et ces trois niveaux sont communs aux grands pays européens (Allemagne, Espagne, etc.). La grande différence réside dans le fait que nous avons 36 000 communes dont 32 000 de moins de 1 000 habitants. S’il y a donc un débat à avoir sur le sujet du millefeuille, c’est, entre autres, de se poser la question « Est-on prêt à supprimer les communes ? ». Débat politiquement incorrect à lancer. La commune est un échelon identitaire extrêmement important sur lesquelles les citoyens se reconnaissent avec des élus et des services de proximité et, par conséquent, ce travail ne peut pas être mis en œuvre sans dégât important. Et, parce que la commune est l’échelon de proximité avec nos citoyens, les AVF sont importants dans ce premier accueil de nos concitoyens, notamment dans des communes ou la rotation des habitants est importante (par exemple à Ramonville, la population se renouvelle par tiers tous les 5 ans). Les élus ne peuvent donc pas connaître l’ensemble de leurs concitoyens, et les associations comme l’AVF permettent de créer ce lien social très important, de lutter contre l’isolement et de permettre aux jeunes arrivants de prendre tout de suite connaissance des services proposés par le territoire.

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Jean Claude LE COZ : Cependant, plusieurs de nos AVF nous transmettent le fait que « tout n’est pas rose » avec les mairies et que parfois les relations ne sont pas faciles.

Christophe LUBAC : Dans une commune, on doit se consacrer à l’ensemble du tissu associatif. On ne peut pas faire en sorte qu’il y ait des associations favorisées. Nous devons donner les mêmes moyens à l’ensemble des associations. Les AVF ont un rôle particulier, et il peut y avoir des manifestations communes avec la mairie sur le premier accueil.

Jean Claude LE COZ : Le dernier Salon PARCOURS FRANCE, ex Salon PROVEMPLOI, a été un grand succès ; nous avons eu le plaisir d’y participer et d’accueillir un grand nombre de Franciliens en partance pour la province ; comment leur expliquer le rôle de l’AVF pour les accompagner ? Quels sont les principaux freins à la mobilité ? Et qu’attendez-vous des AVF ?

Edouard CHABANON : Depuis maintenant huit ans, les AVF participent au Salon Parcours France, salon dédié à la mobilité, qui se tient à Paris au mois d’octobre. Vous êtes parmi nos premiers partenaires historiques, et je vous en remercie. Vous nous avez rejoints sur l’idée simple que nous aidons les personnes à déménager et nous les accompagnons, et vous leur apportez des services localement. Quand les gens sont mobiles, ils se posent un grand nombre de questions pas forcément évidentes. Et, sur le salon, vous répondez à ces questions et, encore une fois, je vous en remercie car je sais combien c’est important pour nos visiteurs du salon et du site Internet.

Jean Claude LE COZ : Quels sont les retours des personnes que vous avez aidées ? Avez-vous quelques anecdotes à ce sujet ? Y a-t-il des actions mises en place par les collectivités pour cette problématique ?

Edouard CHABANON : Ce qui intéresse les collectivités, ce sont des sujets sur lesquels ils ont des compétences : l’accueil d’entreprises, d’entrepreneurs, mais aussi la capacité économique des Nouveaux Arrivants… On parle d’économie résidentielle. Pour terminer, je voulais vous signaler que nous avons créé une plateforme qui s’appelle Laplaceduvillage, sur notre site Parcours France, un forum simple d’accès, sur lequel vous pouvez poster des messages pour dire qui vous êtes et comment vous pouvez accompagner les personnes en mobilité. Si nous pouvons vous aider dans votre action et vous donner de la visibilité, c’est avec plaisir.

Jean Claude LE COZ : L’AVF est présente au quotidien auprès des collectivités, pouvez-vous nous expliquer vos démarches en Poitou-Charentes et, surtout, vos succès et freins rencontrés ?

Georges GUEGUEN : Lors du premier mandat que j’avais exercé de 2010 à 2013, en relations publiques, on nous avait demandé de décliner, dans au moins 50 % de nos départements, la convention de partenariat signée au niveau national avec l’AMF. Et cela a été beaucoup plus difficile que prévu, car l’AMF ne nous connaît pas.

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En 2011, nous avons donc lancé deux actions au niveau régional, une envers l’AMF et une envers les conseils départementaux (Charente-Maritime et Deux-Sèvres). Et les Directeurs des Services ont souvent été redoutables et suspicieux. Notamment, j’ai présenté mon projet à la Directrice des Services qui, après avoir douté de ma présentation, l’a fait passer au Président du Conseil Départemental, également sénateur. J’ai eu des nouvelles quelques semaines plus tard et, en somme, le président ne connaissait pas les AVF (maintenant c’est le cas), mais cela ne l’intéressait pas car, dans le département, il y a 472 communes et on lui présentait un projet pour trois communes. Je lui ai donc répondu que l’AVF comptait un peu plus de 300 bureaux locaux et il y a 36 382 communes en France : le rapport est donc plus ou moins le même. Pour les Deux-Sèvres, cela a été plus favorable, le Président n’était pas un élu national et était donc plus disponible ; mais la concrétisation a pris beaucoup plus de temps : un an et demi après la présentation du projet. Ensuite, il nous paraissait intéressant de faire figurer nos trois AVF locaux sur le site officiel du Conseil Départemental. En Charente-Maritime, après avoir rencontré la personne en charge du site et avoir validé avec lui la faisabilité, il nous a confirmé qu’il fallait l’accord de sa hiérarchie. Ce qui a été fait quelques mois après. Nous avons donc obtenu : des liens directs vers les sites locaux des trois AVF du département, la figuration du flyer AVF dans le kit de bienvenue des Nouveaux Arrivants et un article dans le magazine du département. Nous avons opéré la même action avec le Conseil Départemental des Deux-Sèvres fin 2014 ; l’accord a été positif mais, malheureusement avec la période pré-électorale, rien n’a pu être fait. Après les élections, la majorité a changé, et nous avons dû reprendre contact avec les nouveaux élus. Fred : Il existe un partenariat qui lie l’AMF et les AVF depuis une vingtaine d’années : ne serait-il pas judicieux ne serait-il pas judicieux de réfléchir à la façon d’impliquer l’AMF et les communes dans une procédure de bonne relation ? Jean-Louis PUISSÉGUR : Comme je vous le disais, il s’agit d’un bon sujet de communication ; par contre, pour la mise en situation réelle, je persiste à dire que c’est dans les communes que ca va se passer au mieux. Je qualifie les petites communes avec un secrétariat de mairie et les grandes communes avec une direction générale des services. Nous avons partout des collaborateurs de qualité mais, lorsqu’un collaborateur dépasse son rôle et sort de sa compétence, c’est parce que le politique ne le fait pas. Georges GUEGUEN : Pourriez-vous, Monsieur PUYSSÉGUR, prendre ici l’engagement de recontacter Monsieur François BAROIN pour lui faire connaître cette convention de partenariat, ce qui est d’ailleurs inscrit dans ce document ? Et lui dire l’intérêt que nous avons de bien collaborer avec les maires de France, et de faire vivre les AVF au niveau départemental. Je pense qu’il serait important de relancer et faire vivre ce processus. Jean-Louis PUISSÉGUR : J’aime bien les objectifs ; j’ai demandé à votre animateur quelle fréquence était celle de vos congrès et il m’a répondu que c’était tous les trois ans. Donc je m’engage, sans trop de difficultés, à faire un point dans trois ans sur l’évolution de nos relations dans le département (31). Et j’espère pouvoir avancer avant. Au niveau national, cela ne me pose aucun problème d’en parler avec notre président avec qui je discute chaque semaine. Il faut en effet réactiver cette convention de partenariat.

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Jean Claude Le COZ : Monsieur le Maire, vous connaissez bien l’AVF, comment travaillez-vous avec les AVF ? Dans quelle mesure les AVF sont-ils impliqués par vos soins dans l’accueil du Nouvel Arrivant, la mise en valeur du territoire et son attractivité ? Christophe LUBAC : Les collectivités soutiennent et apportent des moyens aux associations – il ne s’agit pas vraiment de travail. Les élus font en sorte que leurs activités puissent se dérouler dans les meilleures conditions possibles. Nous sommes plutôt des facilitateurs dans le développement des objectifs d’une association. Concernant les AVF, nous avons eu une réflexion sur l’accueil des Nouveaux Arrivants. Car on s’aperçoit que l’on a du mal, généralement, dans des communes de plus de 10 000 habitants, à identifier les Nouveaux Arrivants. On essaie de leur créer des moments dédiés, sans pour autant réussir à les faire venir. On a par, exemple, une manifestation au mois de septembre, qui présente l’ensemble des associations de la commune, de façon à ce que les Nouveaux Arrivants puissent avoir connaissance de l’ensemble du tissu associatif, et les AVF y sont présents, pour prendre le relais de ceux qui souhaiteraient aller plus loin pour connaître les tissus associatifs, culturels et administratifs locaux. Mais il me semble que là où l’on pêche, c’est au niveau de la mobilisation de ces Nouveaux Arrivants sur des manifestations comme celle-ci ou en dehors de ce temps particulier. La contractualisation d’un partenariat permettrait au moins de poser des objectifs, au-delà de l’aspect de communication soulevé par Monsieur PUYSSÉGUR. Jean Claude Le COZ : Monsieur le Maire, votre commune, voisine de Toulouse, comporte 12 000 habitants ; les métropoles se constituent (Toulouse pour ne pas la nommer). Comment voyez-vous l’avenir ? Christophe LUBAC : La question de l’intercommunalité sur Ramonville est une question très ancienne, et qui fait débat depuis plus de vingt ans, sans être réglée. Nous sommes un cas particulier, en étant dans une première couronne de l’agglomération Toulousaine, à 7 km à vol d’oiseau du Capitole et, en même temps, dans une intercommunalité qui, elle, s’étend jusqu’à presque 30 km au sud de Toulouse. Par conséquent, notre bassin de vie est plutôt tourné vers la ville centre que vers le sud. Jean Claude Le COZ : Peut-on dire que l'AVF est définitivement un acteur incontournable au service de la mobilité ? Christophe LUBAC : Je ne vais pas vous dire non… Disons que le tissu associatif est un acteur incontournable dans la création de liens et la mobilité. Les AVF ont un objectif particulier, qui est celui du premier accueil, mais en même temps de la continuité (avec les différentes activités) : il est donc un acteur incontournable parmi ceux du secteur associatif.

* * *

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à Conclusion de Jean Claude LE COZ - Secrétaire général UNAVF. Nous venons d’entendre des engagements ou du moins des souhaits allant dans le bon sens. Nous n’avons pas les moyens, humains et financiers, pour agir seul. Il nous faut constituer un réseau de partenaires actifs, s’y appuyer et le cultiver. Seule certitude à l’échelon local, le maire, le maire et encore le maire, reste le partenaire incontournable ; nous partageons le même objectif ; travailler ensemble reste une évidence et l’objectif est très clair : • • • •

Rendre le territoire attractif et dynamique pour les entreprises, les retraités, et les Nouveaux Arrivants, Mettre l’humain au centre de la stratégie de la réorganisation territoriale, L’intégration ou l’acclimatation sont la clef d’une réussite durable, L’AVF, au cœur du mouvement, accompagne la réforme territoriale.

Au niveau des autres structures, nous en savons un peu plus, la même stratégie s’applique. Il existe une multitude d’initiatives et d’actions dans nos AVF, partageons-les, nous avancerons plus vite, sujet que nous aborderons demain. Cette réforme est une vraie opportunité pour notre association de montrer son savoir-faire, de le valoriser et de le faire reconnaître. Les clauses de compétences sont un enjeu majeur pour les associations. Nous devons renforcer nos partenariats aux différents échelons du territoire, clés de notre réussite, nous serons connus et reconnus aux travers de nos actions et de nos partenaires ; la notoriété est à ce prix. Ensemble nous serons plus forts. L’AVF est et doit rester un acteur incontournable au service de la mobilité. Nous y travaillons depuis plus de 50 ans. Nous venons d’ouvrir des portes, il nous faut passer du mode projet au mode réalisation, un long chemin très enthousiasmant pour les bénévoles AVF. L’attractivité du territoire et l’attractivité économique sont indissociables, comme vous allez le voir lors de la table ronde qui suit. Je tiens pour terminer à remercier vraiment les participants à cette table ronde, pour un éclairage actuel sur la réforme territoriale.

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TABLE RONDE 2 SPHÈRE ÉCONOMIQUE - Les AVF et le monde de l’entreprise Intervenants de la table ronde : - Elizabeth CUTLER-MORRIS, France Team Leader Global Mobility Manager – Airbus Group SAS. - Jean MICOUD, Directeur adjoint de l’Office du Tourisme - Toulouse. - Nathalie SEGUIN, Chargée des Relations Publiques - AVF Toulouse. - Nicole BUCYANA, Global Mobility Manager - Airbus Group SAS. - Yves BERTHIER, Directeur de BERTHIER INTERNATIONAL CONSULTING, cabinet de recrutement général. Introduction et animation de la table ronde par Christiane LADOUCEUR - Trésorière UNAVF. Mesdames, Messieurs, Chers Congressistes, Bonjour, La table ronde "Notoriété et communication, les AVF partenaires d’une économie en crise" est destinée à présenter des initiatives et actions qui existent aux niveaux national et local entre les AVF et le monde économique. Il s'agira de voir en quoi ces actions peuvent servir la notoriété et être conjointement exploitées en communication. Le débat sera également ouvert pour imaginer des synergies pouvant se nouer entre les instances nationales des partenaires AVF et leurs représentants locaux. Comment se faire connaître et reconnaître dans le monde de l'entreprise ?

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Avec nos invités, nous aborderons la mobilité professionnelle, comment se faire connaître dans l'entreprise par le biais des cabinets de recrutement, des Directions des Ressources Humaines, des Offices de Tourisme… Nous commencerons par quelques mots sur la mobilité et l'économie. La crise économique incite des entreprises à déplacer leur personnel en partie ou en totalité, pour s'adapter aux besoins du marché et de la production associée. D'autres entreprises, qu’elles soient artisanales ou industrielles, ont du mal à trouver des collaborateurs. Pour trouver un emploi ou un meilleur emploi, les gens sont amenés à bouger et à déménager. Dans un cas comme dans l'autre, la mobilité des personnes entraîne des déplacements de population. Ces personnes, nouvelles arrivantes, ont besoin de tisser un lien social dans leur nouvel environnement pour se sentir à l'aise et par la suite pouvoir, d'une part, se consacrer pleinement à leur travail, d'autre part, pérenniser leur situation. Cela évidemment peut s'appliquer à l'employé(e) ou à son (sa) conjoint(e), voire à ses ascendant(e)s, descendant(e)s. La mission des AVF est d'y contribuer à travers l'accueil des Nouveaux Arrivants, car l'AVF (Accueil des Villes Françaises) est la seule association d'Accueil du Nouvel Arrivant. Les AVF peuvent participer à la performance économique via l'accueil en s'occupant de ces personnes déplacées. Ils sont sur le terrain, ils connaissent le tissu économique de leur ville ou de leur région. Ils vont permettre au Nouvel Arrivant de s'acclimater, c’est-à-dire de s'intégrer dans son nouveau cadre de vie par leur présence et leur implication à travers des rencontres conviviales, personnalisées et adaptées, afin de faciliter la mise en relation des Nouveaux Arrivants et des habitants. Les AVF peuvent être partenaires du tissu économique. Malheureusement, les entreprises ne nous connaissent pas, ne savent pas ce que nous faisons et ne savent pas tout ce que nous pouvons faire pour les Nouveaux Arrivants. Nos invités connaissent le monde de la mobilité qu'ils ont plus ou moins vécue en France ou à l'étranger. Par leur formation ou leur travail, ils œuvrent dans la sphère économique qui est très liée à la mobilité et ils savent que le côté humain est primordial. Les cabinets de recrutement conseillent et recrutent des candidats à la mobilité et les accompagnent au niveau national ou international. Ils accordent une très grande importance au côté humain de la mobilité et tiennent à ce que les nouveaux venus soient bien reçus dans leur nouvel environnement. Les Directions des Ressources Humaines prennent en charge les effectifs, en particulier ceux qui sont mutés ou qui arrivent dans une entreprise. Ils symbolisent les relations publiques et humaines. Ils font le lien entre les actifs et l'entreprise. Les Offices du Tourisme sont ouverts à toutes les personnes qui bougent, déménagent. Ils permettent d'obtenir des informations sur la ville, la région. Nos invités appartiennent tous à des organismes ou à des entreprises connus. Au niveau local, leurs structures peuvent servir d'intermédiaire ou de tremplin entre le Nouvel Arrivant et l'AVF ; elles peuvent ainsi faire connaître les AVF. C'est tous ensemble que nous avancerons en communiquant nos expériences.

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Christiane LADOUCEUR : Monsieur Berthier, pouvez-vous nous présenter Berthier International Consulting ? Yves BERTHIER : J’ai créé Berthier International Consulting il y a 16 ans maintenant, en 1999. Travaillant au départ essentiellement sur la France, les sociétés s’internationalisant, j’ai créé une deuxième structure, qui travaille sur l’Europe et également en Asie et aux Etats-Unis. La société compte 18 personnes.

Christiane LADOUCEUR : Il a été constaté que l'AVF et la société Berthier étaient complémentaires en ce qui concerne l’accompagnement à la mobilité géographique. Un contrat de partenariat s’est d'ailleurs établi entre les deux entités dans le respect de leurs règles éthiques réciproques. On sait combien les médecins généralistes et spécialistes sont attendus sur le territoire, les adhérents AVF en sont témoins. Comment se décline le partenariat AVF/Berthier International Consulting ? Yves BERTHIER : Nous recherchons essentiellement des cadres dirigeants et des médecins. Les médecins sont très recherchés et n’ont pas besoin d’être candidats car on vient les solliciter généralement. Nous travaillons donc principalement avec des zones dites de « désert médical » : amener un médecin à travailler dans un désert médical n’est pas simple. Nous n’allons pas débaucher un médecin dans une structure, mais nous travaillons par réseau, c’est à dire que lorsqu’il nous est demandé un spécialiste, nous allons prendre contact avec des professeurs d’université de différentes régions, leur demander s’ils connaissent des médecins qui seraient prêts à accepter un nouveau projet. Ces personnes sont donc déjà d’emblée dans une réflexion de mobilité et ont donc déjà des questions précises. Il y a souvent une peur du changement car changer de région, c’est se remettre en question. Nous avons donc mis en place un certain nombre d’outils de communication pour convaincre la famille du médecin. Et c’est là que les AVF ont un rôle à jouer dans cette mobilité. Plein de questions se posent dans la famille, et il faut pouvoir y répondre en préalable du changement. Et les AVF sont pour nous des partenaires très importants. Les adhérents ont connu cette mobilité, vous pouvez répondre à ces inquiétudes en amont, et c’est souvent déclencheur et apaisant d’entendre ces personnes ayant vécu la même expérience et pouvant parler de la région visée. Les médecins en mobilité peuvent aussi s’ouvrir à d’autres cercles que les cercles professionnels et scolaires qui sont les premiers que l’on connaît lorsqu’on déménage. Le fait d’avoir un accueil prévu permet de débloquer certaines situations. Pour nous, et c’est important, le médecin est rassuré et cela permet de créer une pérennité. La famille doit pouvoir retrouver racine et l’action des AVF est essentielle. Et je vous en remercie de jouer pleinement ce rôle.

Christiane LADOUCEUR : Avez-vous des exemples concrets d’installation réussie grâce à la coopération de nos deux structures ? Yves BERTHIER : J’en ai beaucoup ! Je me souviens plus particulièrement de l’installation d’un oncologue à Saint- Dizier. L’établissement d’accueil recherchait ce praticien depuis longtemps, et nous avons réussi à intéresser cette personne avec les outils de communication dont je vous parlais. Nous avons mis en place avec les AVF de Saint-Dizier l’accueil du praticien et de sa famille (très réticente) sur un week-end. Il a été organisé une visite de la ville et une rencontre de l’AVF local et, à l’issue du week-end organisé, le praticien et sa famille ont validé leur installation dans la commune.

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Christiane LADOUCEUR : Comment ce partenariat peut-il apporter de la notoriété aux AVF et être conjointement exploité en communication ? Yves BERTHIER : J’ai un conseiller en communication dans mes équipes. Il va s’occuper du poste à pourvoir et de son contenu, mais aussi de l’environnement de ce poste. Une fois le socio-type du candidat connu, le contact est pris avec les AVF, nous explicitons le profil qui va rejoindre la ville et, grâce à ce dialogue avec les AVF, l’accueil du candidat est personnalisé. C’est un dialogue permanent entre nos deux structures. Un candidat satisfait fera, bien sûr, connaître votre association et en parlera aux personnes que lui même, par la suite, recrutera.

Christiane LADOUCEUR : AVF et le monde de l’entreprise, c’est une réalité quotidienne et de terrain, on se souvient de l’AVF Mulhouse chargée d’accueillir les futurs mutés de PSA PeugeotCitroën et de bien d’autres actions d’envergure. Madame CUTLER-MORRIS, nous ne vous demanderons pas de présenter la société Airbus mais plutôt l'activité "Ressources Humaines" qui reste pour nous assez floue, en particulier pour tout ce qui concerne les relations avec le monde extérieur à l'entreprise. Pouvez-vous nous éclairer sur le sujet ? Elizabeth CUTLER-MORRIS : Bonjour. Au niveau de l’activité RH d’Airbus, l’équipe étant bien évidemment très grande, mon domaine de compétence est la mobilité internationale. Si vous voulez des éclairages sur d’autres domaines, il faudra impliquer d’autres intervenants. Le secteur RH au sein d’Airbus est divisé en trois piliers : les HRBP qui assurent l'interface avec les employés / les services partagés tels que : paie et recrutement / les centres d’expertises tels que : mobilité nationale et internationale, gestion des talents, rémunération et avantages sociaux. Il faut savoir qu’Airbus Group regroupe maintenant une division Corporate, et une entité nationale par pays et par division pour Airbus Defense & Space, Airbus et Airbus Helicopter. Au niveau de la mobilité internationale, nous travaillons pour tous ces clients internes.

Christiane LADOUCEUR : Qu’est-ce qui est mis en place pour intégrer les Nouveaux Arrivants ? Elizabeth CUTLER-MORRIS : Pour les Nouveaux Arrivants, il existe des parcours d’intégration comprenant la mise à disposition des outils de travail : téléphone et informatique, le badge d’accès qui s’enclenche dès que l’on commence à initier le contrat d’embauche ou de mobilité. De façon à ce que lorsque la personne arrive sur site, elle n’ait pas à se préoccuper du matériel nécessaire pour travailler. Il y a également une activité qui s’appelle le Day One : des questions sur le CE, la paie, etc. sont abordées lors de cette journée. On arrive à lever comme cela des petites problématiques qui pourraient freiner la bonne concentration du Nouvel Arrivant dès ses premiers jours. Au sein des fonctions, nous avons aussi des programmes d’induction spécifique : quelqu’un, dans la fonction, va accompagner le Nouvel Arrivant et lui faire découvrir son environnement, pour qu’il se sente à l’aise. Nous mettons aussi en place du tutorat.

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Christiane LADOUCEUR : Airbus et AVF Toulouse ont actuellement une action de partenariat. Madame Nicole BUCYANA (Airbus), Madame Nathalie Seguin (AVF Toulouse), racontez-nous tout d'abord quand et comment cela a démarré, qui a fait le premier pas, et comment ça s'est passé ? Nathalie SEGUIN : En tant que chargée des Relations Publiques de l’AVF de Toulouse, j’avais essayé d’avoir un point de contact chez Airbus mais, comme l’a expliqué Elizabeth, il s’agit d’une très grosse structure un peu difficile d’accès de l’extérieur. En 2013, j’ai participé à un programme qui s’appelle Heart of Leadership, propre à Airbus, qui est un espace d’échange entre les dirigeants de PME et d’associations, et les cadres d’Airbus. Lors de ce speednetworking, j’ai présenté aux cadres Airbus notre action et notre association, nos services. J’ai eu la chance d’être en face d’un DRH qui a compris tout de suite l’intérêt pour eux de nous solliciter. A partir de là, j’ai été mise en contact avec l’équipe de l’Expatriate Management, nous les avons invités rapidement à une réception à la mairie qui avait lieu juste après, une personne de l’équipe s’est déplacée et, une fois le contact direct, nous avons pu démarrer ce partenariat ensemble. Nicole BUCYANA : Effectivement, le contact a été facilité, et comme le hasard fait parfois bien les choses, nous avions commencé à mettre en place dans notre département Mobilité Internationale, ce qu’on appelle une session d’intégration pour les salariés et, surtout, pour leurs partenaires arrivant sur Toulouse, pour qu’ils trouvent leur place dans leur nouvel environnement. En 2013, nous avons invité l’AVF Toulouse à participer à nos sessions d’intégration ; la première était un grand succès, nous avons continué et, maintenant, nous organisons environ une session d’intégration tous les 2-3 mois, conjointement avec nos partenaires comme l’AVF, et cela permet aux salariés et à leurs familles de tisser ce premier lien social. Il y a entre 20 à 80 personnes par session. Christiane LADOUCEUR : Que retirez-vous l'une et l'autre de ce partenariat ? Nicole BUCYANA : En tant qu’Airbus, nous accordons depuis plusieurs années une importance non seulement au salarié qui arrive dans un nouveau pays, mais aussi à son conjoint. Car nous nous sommes rendu compte que, pour le salarié, il est assez facile de s’intégrer dans le nouveau pays grâce au travail mais, pour le conjoint, c’est beaucoup plus difficile, car souvent cette personne a dû abandonner son emploi et peut être confronté parfois à une période de chômage. Ces sessions d’intégration, en partenariat avec l’AVF, nous permettent de leur donner encore plus l’opportunité de création d’un réseau social. Nathalie SEGUIN : Il y a un intérêt de collaboration positive. A l’AVF, de façon générale, nous recherchons le bienêtre des Nouveaux Arrivants, Airbus recherche le bien-être de leurs nouveaux salariés et de leur famille, donc nous avons en commun le sens du service et de l’accueil pour une intégration réussie. Nous nous comprenons donc très bien sur ce point. Pour nous, il s’agit également d’une prise de conscience de la difficulté supplémentaire d’être Nouvel Arrivant et étranger, parce qu’il y a vraiment une barrière culturelle, des difficultés linguistiques. Cela nous permet une ouverture vers l’international.

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Christiane LADOUCEUR : Madame BUCYANA, comment ce partenariat est-il vécu au sein de l'entreprise Airbus ? Nicole BUCYANA : Il est très bien vécu. Nous avons aussi quelques-uns de nos fournisseurs Airbus qui recommandent AVF quand il s’agit d’intégration locale. On voit le retour sur investissement pour l’entreprise car, à partir du moment où le salarié mais aussi sa famille s’intègre bien, la mobilité internationale est réussie.

Fred : Nathalie, est-ce que ce partenariat a contribué à la notoriété de votre AVF ? Si oui, comment ? Combien de personnes d'Airbus se sont inscrites à l'AVF Toulouse ? Nathalie SEGUIN : On a eu des retours rapides et nombreux en pré-accueil, c’est à dire que les personnes viennent découvrir notre association. Ces découvertes ne sont pas toujours concrétisées par des inscriptions. Le frein vient peut-être de la situation géographique : les entreprises Airbus sont à l’ouest de la ville, où nous ne sommes pas représentés en AVF. Il est donc dans nos projets, afin de créer cette proximité, de créer un relais AVF dans cette partie de l’agglomération. Nous sommes aussi partenaires avec les entreprises de relocation mandatées par Airbus pour participer à la mobilité géographique des salariés : ils ont nos brochures et communiquent à leurs clients notre existence et sont aussi invités à nos soirées évènementielles.

Christiane LADOUCEUR : Comment cette expérience d'accueil, réalisée avec les membres du personnel d'Airbus, a-t-elle été vécue dans votre AVF ? Nathalie SEGUIN : Cela donne une ouverture d’accueil vers les expatriés ; nous avions déjà en place un accueil international tous les mardis matins, nous avions aussi en place des ateliers de conversation française pour les étrangers tous les vendredis. Nous poursuivons donc ces actions et avons mis en place un « coffee time » toutes les deux semaines, où nous accueillons les étrangers avec une animatrice qui parle plusieurs langues, afin qu’ils s’expriment aussi dans leur propre langue, ce qui peut parfois mettre plus à l’aise pour communiquer. Et enfin, lors de nos différentes communications par email ou courrier, ou lors des discours à la Mairie, une traduction en différentes langues est proposée.

Christiane LADOUCEUR : AVF et Offices du Tourisme, c’est une vielle histoire, c’est probablement le partenariat le plus ancien pour l’AVF (il a été signé en 1993 et réactualisé en 2000 et 2014) et Monsieur Jean BURTIN le dit bien dans son interview (vidéo projetée). Dans votre Office de Tourisme, vous arrive-t-il d'orienter les Nouveaux Arrivants vers les AVF ? Avez-vous des exemples concrets ? Jean MICOUD : Je suis satisfait d’être, en tant qu’Office de Tourisme, intégré dans la table ronde liée à la sphère économique. Même si la France est la première destination touristique dans le monde, cette première place est fragile.

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Pourquoi ? Parce ce que les Français ne prennent pas vraiment en considération que le tourisme est une véritable activité économique ; car depuis 20 ans, en France, il n’y a pas eu d’équipement structurant touristique à hauteur et valeur internationale ; et il y a aussi une problématique de l’accueil. Nous sommes en train de nous apercevoir que si la France est mise en difficulté sur ce volet économique et touristique, c’est qu’il y a une déficience au niveau de l’accueil. Collectivement, nous en tant qu’acteur institutionnel du tourisme, et vous en tant qu’acteur bénévole au niveau des arrivants dans les villes, nous avons un travail en commun à faire. Il en va d’enjeux économiques – il faut savoir que 800 touristes sur un territoire, c’est un emploi en plus généré sur ce même territoire. Notre partenariat se résume à, de notre côté, lorsque nous recevons une demande d’information bien ciblée « Nouvel Arrivant », systématiquement l’AVF est mentionnée dans la réponse. Et nous avons deux actions communes, en début de saison touristique estivale, lorsque vous venez présenter votre association et ses services à nos conseillers en séjour, pour qu’ils soient en mesure de répondre. De Juin à Septembre, c’est la saison où il y a le plus de Nouveaux Arrivants, 15 000 par an sur Toulouse. Christiane LADOUCEUR : Avez-vous des relations privilégiées avec le monde de l'entreprise ? Jean MICOUD : Bien sûr. Des relations très privilégiées avec Airbus, incontournable dans le paysage économique toulousain. Nous participons à des journées de présentation de la destination aux employés d’Airbus, et spécifiquement aux Nouveaux Arrivants, nous leur présentons les visites guidées et services que nous commercialisons. Il y a actuellement une réflexion dans le monde de l’entreprise, dans la compétition globale que se livrent les métropoles au niveau de l’attractivité, sur le rôle que peuvent jouer les Offices du Tourisme dans l’accompagnement des investisseurs importants. Cela crée donc des passerelles entre le tourisme et le monde économique, pour rejoindre ce que disait Monsieur BERTHIER. Concernant le partenariat avec l’AVF, nous en discutions avec Nathalie, il faudrait que l’on travaille mieux sur la relation et le suivi des Nouveaux Arrivants, mais aussi sur la notion d’ambassadeur. Le Nouvel Arrivant doit vraiment être considéré comme un ambassadeur. Ces 15 000 Nouveaux Arrivants sur Toulouse génèrent beaucoup de visites de famille et d’amis ; et même s’ils ne consomment pas de prestation d’hébergement souvent, ils font marcher l’économie locale. Tout est à envisager, mais par exemple, pourquoi ne pas doter les ambassadeurs d’accès privilégiés (via des cartes) pour qu’ils parlent le mieux possible de la destination. Nathalie SEGUIN : Nous conviendrons en effet d’un rendez-vous prochainement pour discuter de cela. Nicole BUCYANA : Je voulais juste ajouter que je suis arrivée à Toulouse il y a 10 ans, et effectivement, je confirme ce que vous venez de dire, et j’aime bien cette idée d’ambassadeur.

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à Conclusion de Christiane LADOUCEUR - Trésorière UNAVF. Comment l'AVF peut-il se faire connaître auprès des entreprises ? Par exemple, • • • •

en adressant un courrier, pour se présenter, auprès des entreprises locales, en invitant les chefs d'entreprises ou les Directeurs des Ressources Humaines (DRH) à une rencontre informelle… en ayant des liens suivis avec les Offices de Tourisme, en y maintenant des brochures, en mettant une affiche AVF dans les locaux de l'Office de Tourisme.

Les entreprises et les AVF doivent unir leurs efforts et faire des actions communes. C'est au niveau des institutions nationales que l'on construira notre notoriété (par exemple, partenariat avec la Jeune Chambre Economique Française, Pôle Emploi, l'Association Pour l'Emploi des Cadres (APEC), la Commission Locale d'Information dans les entreprises (CLI), les Offices de Tourisme (OT), les Comités d'Entreprise (CE), la Fédération Française des Comités d'Entreprise (FFCE). Il faut se nourrir de la notoriété des autres. Les régions doivent mettre en œuvre des partenariats. Il faut faire évoluer les conventions et puis les relayer auprès des AVF locaux. L’accueil est un maillon important dans le développement économique des régions. Cela a été la raison d’être des AVF à leur création, au début des années 60, au moment de la décentralisation. Cela reste toujours d'actualité avec les aléas économiques. L'attractivité du territoire et l'attractivité économique sont liées : le bien-être au travail commence à la maison. AVF a un rôle auprès des entreprises. Si les gens sont bien accueillis par les AVF, ils pourront mieux s'épanouir dans leur travail. Soyons fiers de concourir à faciliter la vie de l’entreprise. Dans la table ronde qui suit, vous verrez que l'AVF est acteur des grandes mutations de la société. Mesdames, Messieurs, je vous remercie d'avoir bien voulu participer à cette table ronde. Merci à tous pour votre attention.

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TABLES RONDES 3 SPHÈRE SOCIÉTALE - AVF acteur des grandes mutations de la société. Intervenants de la table ronde : -

Alice BOURGADE, Responsable du Point Info-Sénior Toulouse. Annie COUTIN, déléguée du Cercle National du Bénévole - Haute-Savoie. Florence LAPLANE, Présidente de l’AVF Lyon-Rhône. Françoise CANTAREL, Directrice de l’Alliance Française Toulouse. Murièle ROOS, Fondatrice et éditrice du magazine Femme Majuscule. Odile CHALÉAT, Chargée des Relations Publiques de la FIAFE.

Introduction et animation des deux tables rondes par Christelle BOURDIAUX - Vice-Présidente UNAVF chargée des Relations Publiques. L’objet de cette table ronde : comment les AVF peuvent-ils être acteurs des changements de société ? L’accueil devient multiple, et c’est une préoccupation sociétale, tant au niveau national que local, qui est liée à l’accélération des changements de société. Il faut donc observer au niveau national ces changements, pour pouvoir anticiper au plan local des répercutions et adopter des actions. Comment les AVF peuvent-ils être acteurs des changements de société ? Auprès de qui faire connaitre les AVF au niveau national et quels relais trouver au niveau local pour développer la notoriété du Service au Nouvel Arrivant ? Ces changements de société, quels sont-ils ? Dans une société où tout est en mouvement, ils sont nombreux ; nous ne retiendrons que trois axes : • L’accroissement de la population et les flux migratoires, •

La crise économique et la baisse des ressources,

Le vieillissement de la population.

Nous avons invité pour en débattre des acteurs économiques de l’accompagnement, des partenaires, des amis. Je vous donne quelques informations pour nous éclairer : Accroissement de la population et flux migratoires La population française de métropole est passée de 40 millions à 64 millions de personnes entre la fin de la seconde guerre mondiale et 2015. Soit une hausse de 60 %. Et, en dix ans, la France a gagné 3.2 millions d’habitants.

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Notre pays reste un des pays où la démographie est la plus dynamique et ce pour trois raisons : •

La fécondité est stable depuis 2006 avec un taux de deux enfants par femme,

L’espérance de vie à la naissance a progressé au rythme de un trimestre par an (la France est un des pays où l’on vit le plus longtemps),

Le solde migratoire (différence entre entrées et sorties) s’est réduit mais l’immigration apporte entre 50 et 100 000 personnes supplémentaires par an.

Cette hausse de la population a de nombreuses conséquences. Compte-tenu du nombre de personnes par ménage – 2,26 -, la hausse de 3.2 millions d’habitants entre 2005 et 2015 implique à elle seule la construction de 1.4 millions de logements supplémentaires. Elle impose aussi davantage d’infrastructures publiques : des crèches aux écoles, jusqu’aux hôpitaux et maisons de retraite. Elle entraine une mobilité de la population et elle permet aussi aux AVF d’entrer en action en accompagnant ces familles qui déménagent. Jetons un œil sur les flux migratoires : Seulement deux millions de Français vivent à l’étranger, ce qui est peu compte-tenu de la population de la France et de sa présence dans le monde. La France demeure le seul pays en Europe où les habitants émigrent de moins en moins mais qui accueille de plus en plus d’immigrés. A l’échelle mondiale, les flux migratoires vont se poursuivre car les facteurs de mobilité continuent à persister et sont loin de disparaitre (généralisation des passeports, économie de passage, fuite des régimes non démocratiques, imaginaire migratoire...). L’Europe est devenue l’une des plus grandes régions du monde recevant le plus d’entrées légales annuelles car elle est accessible géographiquement et liée à des nombreux pays par un passé historique, colonial ou linguistique. En France, les régions les plus affectées par les migrations continuent à être l’Ile-de-France et Rhône-Alpes mais aussi la Bretagne et la région Centre où les migrations ont beaucoup augmenté depuis 2005. On observe aussi l’installation des séniors des pays voisins du nord (Royaume-Uni, Allemagne) dans les régions de l’ouest et du sud-ouest pour y passer leur retraite. Cette tendance se vérifie aussi dans le sud de l’Europe (Italie, Espagne). D’autres flux sont à venir du continent africain dont la population atteindra un milliard en 2050, et son urbanisation intensive entrainera des migrations internes et internationales. L’Europe opposera sa population riche et vieillissante à une population jeune et majoritairement pauvre dont les migrations continueront à atténuer les lignes de fractures. Pour nous AVF, la question est : comment accueillir l’étranger ? La crise économique et la baisse des ressources La crise économique, que nous connaissons depuis quelques années, nous contraint aussi à la mobilité. On déménage pour trouver un appartement moins cher, pour trouver un nouvel emploi. La baisse des ressources nous pousse à rechercher les solutions les plus économiques. Nous entrons dans l’ère du partage : partage du travail, partage des ressources, partage des émotions. Les réseaux sociaux sont nés de l’idée de partage : partager des informations, des moments, des émotions pour recréer des communautés plus élargies du fait d’une communication mondiale. Comment les AVF peuvent-ils se positionner sur la toile pour développer leur notoriété ?

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Autre changement de société, le vieillissement de la population. Le vieillissement de la population française est déjà inscrit dans la réalité avec l’arrivée à l’âge de la retraite de la génération nombreuse du « baby-boom », née au lendemain de la dernière guerre. Mais ce phénomène démographique est pour l’essentiel encore devant nous, car il est appelé à s’accélérer dans les décennies à venir. Cette évolution est inéluctable, car d’ores et déjà inscrite dans les données sociodémographiques actuelles sur l’allongement de l’espérance de vie et le taux de natalité. En France, les plus de soixante ans sont 12.8 millions aujourd'hui et seront 20.9 millions en 2035, soit une personne sur trois. Le vieillissement de la population entraine une mobilité résidentielle. Les séniors français sont de plus en plus nombreux à déménager à l’heure de la retraite bien que 70 % d’entre eux soient propriétaires de leur logement, ils préfèrent changer d’environnement. On sait que 25 % des retraités de région parisienne partent s’établir sous d’autres cieux mais ils ne sont pas les seuls. Le Nord-Est de la France connait un solde migratoire négatif, en revanche les régions ensoleillées du littoral ou de la côte ouest sont très prisées par les retraités français (Lot, Var, PyrénéesOrientales). Les séniors européens (Danois, Hollandais, Anglais) aiment particulièrement certaines régions comme le Larzac, la Drôme, le Périgord. Les retraités autrichiens, tchèques et polonais sont moins mobiles mais tout dépend des moyens financiers et de leur possibilité de percevoir leur retraite à l’étranger En tout, 963 000 retraités étrangers sont installés en France. Certains vivent alternativement en France et dans leur pays d’origine, un phénomène que l’on retrouve chez les Français. Les retraités choisissent de vivre dans le sud pendant l’hiver et rejoignent leur domicile pour les mois chauds. Le choix du lieu de résidence dépend aussi de l’endroit où sont installés les enfants et petits-enfants. Le défi du vieillissement nécessite des adaptations de l’espace urbain. Une ville qui répond aux besoins d’une population vieillissante contribue au maintien en bonne santé des aînés mais aussi de la qualité de vie pour tous. Ces retraités, AVF les accueille mais ils ont vocation à rester dans la ville. Que leur proposer pour qu’ils réussissent leur acclimatation ? En résumé, nous sommes de plus en plus nombreux, de plus en plus mobiles, et nous vivons de plus en plus vieux dans un environnement lui-même changeant ; comment, nous AVF, pouvonsnous proposer notre aide pour un mieux vivre ensemble ? C’est ce que nous allons voir avec nos invités.

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Table ronde : Accueil des jeunes et des étrangers Intervenants de la première table ronde : -

Françoise CANTAREL, Directrice de l’Alliance Française Toulouse. Odile CHALÉAT, Chargée des Relations Publiques de la FIAFE. Florence LAPLANE, Présidente de l’AVF Lyon-Rhône.

Fred : Comment êtes-vous organisé ? Combien d’étrangers accueillez-vous par an ? A Toulouse et au niveau national ? Françoise CANTAREL : C’est l’occasion pour moi de vous informer que le réseau international de l’Alliance Française comporte aussi 27 comités en France, dont une vingtaine propose des cours de français aux étrangers. Nous n’avons pas vocation à alphabétiser les étrangers, mais bien à leur apprendre la langue française, la culture française et les cultures francophones, et aussi de les accompagner dans leur vie française. Toulouse est une Alliance de moyenne importance. Nous accueillons 1 500 étudiants différents par an, qui restent entre un et six mois à l’école.

Christelle BOURDIAUX : Comment contactez-vous ces étrangers ? Viennent-ils spontanément ? Françoise CANTAREL : Les Alliances bénéficient d’un réseau extraordinaire, et il est vrai que les 2/3 de nos apprenants viennent chez nous grâce à Internet et grâce au bouche à oreille – nous avons une communication toute faite grâce à notre réseau international, et ça c’est une chance inouïe. Les 20 Alliances françaises qui proposent des cours peuvent être approchées par vos bureaux locaux, notre réseau s’accroit d’année en année. A Toulouse, nous sommes déjà en relation avec l’AVF, nous communiquons un maximum sur votre existence et l’accompagnement que vous offrez. Nous avons, je pense, une mission complémentaire.

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Christelle BOURDIAUX : Pouvons-nous envisager une collaboration entre nos deux structures, malgré le fait que vous soyez peu connu en France ? Françoise CANTAREL : Toutes les personnes qui partent à l’étranger connaissent l’Alliance Française, mais pas en France. Concernant le partenariat, nous avons démarré la collaboration avec l’AVF Toulouse il y a quelques années, mais nous essayons surtout de communiquer un maximum sur l’existence de l’AVF. Pour avoir des renseignements sur le comité Alliance Française dans votre ville, vous pouvez vous rendre sur le site de la Fondation Alliance Française, sur lequel il y a un annuaire.

Christelle BOURDIAUX : Comment êtes-vous organisés ? Quel service proposez-vous ? Odile CHALÉAT : Je suis une inconditionnelle des AVF et de l’accueil depuis 25 ans. J’ai été présidente à Nantes, en région Pays-de-la-Loire, au Vézinet… Après un passage à Londres, je me suis rendue compte qu’il est encore plus important d’être accueilli dans un pays étranger qu’en France, où l’on garde ses repères administratifs et linguistiques. Il est donc venu à l’idée des AVF, il y a trente ans, de créer pour les Français expatriés, un équivalent à l’étranger des structures AVF qui existaient en France. D’où l’appellation de Fédération Internationale d’Accueil des Français Expatriés. L’idée était de leur permettre de se retrouver dans des structures qui fonctionnent exactement comme les AVF. Il est par contre beaucoup plus difficile de réunir les présidents des 220 bureaux qui existent dans le monde entier ! Nous nous réunissons donc en assemblée générale une fois par an à Paris, rencontre très cosmopolite. Chaque bureau permet, aux salariés expatriés comme aux jeunes, de se retrouver, d’avoir les bonnes adresses, les bonnes informations. La moyenne d’âge des adhérents se situe entre 30 et 45 ans. Avec des problématiques liées aux enfants qui font des études dans les écoles ou lycées français à l’étranger, liées aux assurances, liées aux transports.

Christelle BOURDIAUX : Deux millions de Français vivent à l’étranger. Combien font appel à votre association pour faciliter leur acclimatation dans ce nouveau pays ? Combien avez-vous d’adhérents répartis dans le monde ? Comment vous faites-vous connaitre ? Odile CHALÉAT : La FIAFE compte environ 100 000 adhérents dans 89 pays (35 bureaux en Amérique du Nord, 12 en Amérique du Sud, 42 en Afrique, 66 en Europe, 59 en Asie et 6 en Australie). Les derniers nés sont Calgary et Cap Town. Les accueils se créent par le réseau, les expatriés ne restent pas dix ans sur place, et sèment leur expérience pour créer d’autres accueils lorsqu’ils arrivent dans une région où il n’en existe pas. Et c’est un parfait moyen pour se créer un réseau amical car, lorsque vous êtes très loin de votre famille, les liens amicaux sont d’autant plus forts.

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Christelle BOURDIAUX : Les actions que nous avons mené ensemble : formation de vos bénévoles par le DAF de l’UNAVF. Odile CHALÉAT : J’ai vanté les qualités de toutes les formatrices en arrivant sur place ; elles sont venues à Londres et à Madrid, mais je n’aurais pas la possibilité de les faire venir à Tokyo par exemple. Pour rebondir sur votre slogan et le thème de votre congrès : la notoriété des AVF ne fait pas de doute. Les consulats et ambassades nous considèrent comme un relais important pour informer les familles installées des problèmes de sécurité qui peuvent se poser dans certains pays. Nous sommes en contact direct avec les ambassades à Paris, et les députés ou sénateurs des Français de l’étranger nous connaissent bien car, eux-mêmes, souvent ont été expatriés et ont vécu l’expérience des accueils sur le terrain. Ils vantent donc les mérites et sont de bons ambassadeurs de nos actions.

Fred : Rien qu’à Lyon, il y a dix équipes des Nouveaux Arrivants ? Combien accueillez-vous d’adhérents étrangers par an ? Florence LAPLANE : C’est vrai que Lyon se situe dans une région assez attractive et très dynamique économiquement, et historiquement, cela fait 45 ans que l’AVF existe dans la région. Il y a neuf arrondissements à Lyon, nous avons huit équipes géographiques, et deux équipes particulières : une équipe internationale, et une équipe de jeunes actifs. Nous sommes près de 1 100 membres à l’AVF Lyon-Rhône. Notre équipe internationale représente 30 % de nos effectifs aujourd’hui, soit environ 300 à 350 membres, plus de 40 nationalités ; c’est une équipe extrêmement dynamique, qui contribue aussi à nous faire connaître.

Christelle BOURDIAUX : Comment fonctionne votre groupe Jeunes Actifs ? Florence LAPLANE : Aujourd’hui les publics changent, il y a aussi de plus en plus de familles, dont les deux parents travaillent, parmi les Nouveaux Arrivants ; ils ne sont donc pas disponibles en journée, et il nous a donc paru important de créer un groupe dans lequel on puisse se retrouver entre Jeunes Actifs. Ils ont donc créé un groupe sur Internet pour communiquer directement entre eux ; chacun propose des sorties, et le groupe est assez dynamique.

Christelle BOURDIAUX : Comment faites-vous connaître ce groupe Jeunes Actifs ? Etes-vous présents sur les réseaux sociaux ? Florence LAPLANE : Il y a eu des hauts et des bas, et pour aider ce groupe à avoir plus de visibilité, on a décidé de s’associer avec d’autres sites de sorties ou de jeunes, comme OVS (On Va Sortir), qui a une vraie visibilité, et on se rend des services de part et d’autre. Cela nous permet de mieux nous faire connaître et d’attirer de nouveaux jeunes.

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Odile CHALÉAT : J’oubliais de vous signaler que, sur chaque plaquette AVF, il serait bon que figure notre site www.fiafe.org, car il est évident qu’auprès de vous, vos familles ou proches peuvent être amenés à vivre une expérience d’expatriation Florence LAPLANE : On parlait tout à l’heure de comment rencontrer les Nouveaux Arrivants et en particulier les étrangers, et je suis un peu étonnée qu’on n’ait pas parlé de Facebook depuis le début de ce congrès. Si nous ne sommes pas présents sur Facebook, si on ne montre pas ce que l’on fait, personne ne nous connaitra. Françoise CANTAREL : J’en profite pour vous dire que nous avons notre propre page Facebook également, et si nous organisions des actions communes, cela nous permettrait de le publier sur notre page Facebook. Florence LAPLANE : Toutes nos actions sont tournées vers l’accueil des Nouveaux Arrivants ; on y déploie beaucoup d’énergie, de temps, et ça n’est pas évident pour nous d’avoir du temps supplémentaire pour travailler sur la notoriété. Nous aurions besoin, à Lyon, d’avoir des personnes dédiées à ce sujet-là, qui ne seraient pas forcément impliquées au jour le jour dans l’accueil. Une des premières actions sur Internet à avoir est d’être présent sur les sites des mairies. Ce n’est pas toujours évident car les maires changent, mais c’est important de les rencontrer car ils ont le pouvoir de nous donner de la visibilité.

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Table ronde : Accueil des séniors

Intervenants de la deuxième table ronde :

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Murièle ROOS, Fondatrice et éditrice du magazine Femme Majuscule. Alice BOURGADE, Responsable du Point Info-Sénior Toulouse. Annie COUTIN, déléguée du Cercle National du Bénévole - Haute-Savoie.

Christelle BOURDIAUX : Pourquoi avoir créé un magazine qui donne la parole aux femmes de plus de 50 ans ? En trois ans d’existence, quelles ont été votre plus grosse difficulté et votre plus grande satisfaction ? Dans ce magazine, on trouve des rubriques comme donner du sens, passer à l’action, à côté des pages mode et beauté, pour vous la femme majuscule doit cultiver sa beauté intérieure ? Quel message voulez-vous lui faire passer ? Murièle ROOS : Bonjour. C’est très impressionnant de parler devant une aussi grande salle, je ne le fais pas tous les jours. Je suis ravie d’être là, cela fait un petit moment que l’on travaille ensemble avec les AVF, et chez Femme Majuscule on se retrouve dans vos valeurs, j’espère que vous vous retrouverez dans les nôtres. Je précise que si le magazine s’appelle Femme Majuscule, nous parlons également beaucoup aussi de vous Messieurs, les Hommes Majuscules. Lorsque j’essaye de faire avec Femme Majuscule, c’est de faire mieux accueillir par la société le changement démographique qui arrive. A partir de 2015 en France, une femme majeure sur deux a 50 ans ou plus, soit une électrice sur deux. Pour avoir fait quelques études sur le sujet, il y a 5 % des femmes de 45 ans qui se retrouvent dans le terme « sénior ». Et pour autant, je n’ai jamais encore entendu les politiques (et je parle des politiques car il me semble que c’est le reflet de notre société) dire « les séniors, nous… » ! Ma volonté à travers ce magazine, c’est de donner de la visibilité aux femmes et, par conséquent, aux hommes qui assument bien leur maturité. Le vieillissement n’est pas un problème, c’est une bonne nouvelle ! Aujourd’hui en France, lorsqu’on a 50 ans, on a plus de 35 ans d’espérance de vie en pleine forme, de manière globale. Il faut qu’on change le regard de la société sur l’avancée en âge et, nous essayons de travailler à cela. Quand on travaille dans le cadre d’une association, lorsqu’on est bénévole, on n’est pas considéré comme actif aux yeux de l’INSEE ; ce qui me met en colère, car être actif, cela signifie être présent dans la société. Aujourd’hui, nous avons créé dans le magazine une rubrique qui s’appelle « Passer à l’action » dans laquelle la question est « Est-ce que je fais des choses ? Ai-je des projets, des envies ? Suis-je présent au monde aujourd’hui ? ». Et cela revient selon moi à combattre l’idée d’être mis de côté par la société jusqu’à parfois ne plus du tout être sur la photo.

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Je tiens à préciser une chose : je suis une éditrice indépendante, j’ai investi mes économies pour monter ce magazine, et mon objectif n’est pas de devenir millionnaire, je m’en fiche, je souhaite juste équilibrer mes comptes. Pour revenir aux AVF, nous avions déjà travaillé ensemble, et nous avons eu l’idée dans ce numéro, de mettre en avant une personne qui a créé récemment un bureau local. En l’occurrence, Marie-Christine GRAYSSET, qui a créé un AVF à Saint-Amand-Montrond. Dans cette rubrique, la personne nous explique pourquoi et comment elle l’a fait, et surtout comment d’autres personnes peuvent le faire. J’ai vraiment envie de continuer à travailler avec vous, et nous sommes en train de réfléchir à un papier sur le sujet de l’accueil. Ce sujet est pourtant rarement traité : comment accueillir l’autre (qu’il soit Nouvel Arrivant ou non) ? Dans une association, dans une famille… Alors j’espère que cela va contribuer à votre visibilité, et j’espère à la nôtre également ! En France, 15 millions de femmes ont plus de 45 ans : si nous souhaitons que la société évolue, il faut que l’on se mette ensemble, pour être nombreux. Et pour cela, les femmes sont souvent plus moteur que les hommes. L’accueil fait sans doute partie des enjeux de l’évolution de la société : l’accueil des nouvelles générations (et les guider), sans vouloir se mettre à leur place. Pour terminer, je voulais vous dire que j’ai choisi « Femme Majuscule » comme nom du magazine contre tous conseils du monde de l’édition, et le mot majuscule vient du latin « magnusculus » qui signifie « un peu plus grand » : nous sommes simplement donc des femmes un peu plus grandes, et ces messieurs sont un peu plus grands à côté de nous.

Christelle BOURDIAUX : Merci pour ces paroles enthousiasmantes, vous nous montrez que l’accueil peut être un vrai sujet de communication et on y travaille. Murièle ROOS : Mais il s’agit d’un vrai sujet ! Lorsque j’ai parlé à la journaliste de Toulouse qui écrit souvent sur des sujets psycho, elle m’a confirmé que ce sujet n’était quasiment pas traité. D’ailleurs, à ce sujet, un conseil : les médias sont assez copieurs les uns des autres. Le jour où vous aller avoir quelqu’un à l’AVF, qui est ce qu’on appelle chez nous « un bon client », le sujet risque d’être repris plusieurs fois. Les journalistes ne sont pas souvent très inventifs, je travaille avec eux, et tout simplement parce qu’ils ont les mêmes problèmes que tout le monde, ils sont pressés par le temps et s’appuient donc parfois sur leurs collègues. La bonne entrée prend parfois du temps à trouver, il faut avoir un bon positionnement, le bon discours sincère.

Fred : Merci Murièle ROOS, j’en profite pour tourner le dos à une expression et vous dire que c’est beau de vieillir et, pour accompagner les séniors qui vieillissent si bien, il y a un Point Accueil des Séniors à Toulouse et, pour nous en parler, Alice BOURGADE. Comment fonctionne ce service aux séniors ? Que leur proposez-vous ? Alice BOURGADE : Je vais essayer de garder l’enthousiasme qu’a su susciter Madame ROOS. Je suis responsable à la Mairie de Toulouse d’un Domaine Séniors, dans lequel se trouve un Point Info Sénior. A Toulouse, il y a aujourd’hui 76 000 seniors de 60 ans et plus ; nous acceptons les séniors plus jeunes, mais il fallait pouvoir mettre une barrière pour organiser un ensemble d’activités. Pour nous, l’accueil est la colonne vertébrale de ce service, composé d’une douzaine de personnes, positionné au centre de la ville. Ce qui peut distinguer ce Point Info Senior des autres existant dans d’autres villes, c’est l’ensemble des activités proposées.

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Nous partons du fait que l’on parle de séniors, mais comme pour les autres tranches d’âges, il y a plusieurs générations de séniors. Les besoins des personnes à 60-65 ans ne sont pas les mêmes qu’à 80 ou 90 ans. D’où la nécessité de mettre en place une série de réponses, de prestations pour essayer de couvrir la totalité des attentes exprimées. Cet ensemble de prestations nous permet de voir passer environ 50 000 personnes par an, ce qui représente une moyenne journalière qui peut atteindre environ 300 personnes. Notre « produit d’appel » est la carte de transport, car à Toulouse, l’accès à l’ensemble du réseau urbain (tram, bus, métro) est offert aux personnes de 65 ans et plus. Au-delà de ces prestations, nous avons un personnel formé, y compris une assistante sociale qui offre avant tout un temps d’accueil et d’écoute. Les personnes recherchent des services d’accompagnement, d’orientation, et l’équipe est là pour les aider. Ce Point Info Service propose également une centralisation des inscriptions, pour que les séniors n’aient pas à subir un parcours du combattant pour s’inscrire à différentes activités (sportives ou culturelles). On y trouvera enfin des services plus spécifiques : portage de repas à domicile, associations près du domicile, ateliers informatiques… Monsieur MOUDENC, Maire de Toulouse, souhaite de plus en plus que ce Point Info Sénior fasse des petits : nous sommes en train d’ouvrir des Point Info Sénior dans des quartiers de Toulouse, dans les Maisons de la Citoyenneté ou Mairies de Quartier.

Fred : Existe-t-il un partenariat avec l’AVF ? Est-il possible d’en envisager un ? Alice BOURGADE : Nous avons un partenariat existant car nous délivrons le livret d’accueil de l’AVF au Point Info Sénior. Mais à développer : notre participation à ce congrès va nous encourager à revenir vers ce partenaire qu’est l’AVF pour développer davantage la collaboration.

Fred : Le bénévolat étant très important, Annie COUTIN, comment est organisée votre structure ? Annie COUTIN : Je suis membre du Cercle National du Bénévole, qui est le nouveau nom des Amis de la Fondation : il s’agissait de l’association qui animait la Fondation du Bénévolat. Nous avons une page Facebook que j’anime, et où l’on parle des AVF. Le 8 juin, notre site Internet sera en ligne. Dans cette association, nous avons souhaité une grande décentralisation, à savoir que chaque délégué au niveau régional ou départemental dispose d’une autonomie de décision et financière. Nous souhaitons travailler sur l’information des bénévoles, formations gratuites, dont la première aura lieu en région parisienne à la rentrée. Nous travaillons également toujours pour la promotion du bénévolat : nous sommes convaincus qu’il mérite d’être valorisé. Sans bénévoles, on ne fait pas grand chose. Nous proposions, il y a quelques temps, l’opération "Les palmes du bénévolat", une décoration reconnue par les bénévoles entre eux et établie par un jury de professionnels. Nous avons décidé d’étendre cette distinction, nous allons proposer une médaille pour les jeunes (qui sont l’avenir de nos associations). Je suis persuadée qu’en étant encouragés et remerciés pour une action bénévole, nous contribuons à ce que ces jeunes continuent dans le bénévolat.

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Au niveau du site, nous allons créer une bourse du bénévolat où les associations pourront mettre des annonces de bénévolat, et où les bénévoles pourront venir les consulter. L’adresse du site est : www.cercle-benevoles.fr.

Fred : Vous parliez de personnes formidables, je crois qu’il y a eu des bénévoles AVF récompensés ? Annie COUTIN : Chaque année, il y a des bénévoles AVF, je dois normalement repartir de ce congrès avec des dossiers. 16 bénévoles AVF ont été récompensés lors de la promotion 2014. Cette année par rapport à la cohérence, la promotion 2015 ne sera officielle qu’à partir du 5 décembre, la Journée Internationale du Bénévolat. Je souhaitais aussi dire un moment sur l’engagement bénévole à l’âge de la retraite : il faut donner du sens à sa vie. Lorsqu’on déménage et qu’on est à la retraite, on perd ses repères, son travail, ses amis, et parfois on peut se demander « À quoi je sers ? ». Et bien je vous assure que le seul moyen de retrouver du sens c’est de s’ouvrir aux autres. L’implication dans une association vous permet d’être reconnu et d’améliorer votre relationnel, qui sera différent de celui que vous pourrez trouver en participant simplement aux activités proposées par une association. Je vous encourage donc à vous investir dans les associations, c’est un excellent moyen anti-déprime et de valorisation de soi : vous serez fiers de ce que vous faîtes et les adhérents vous en seront reconnaissants. Et c’est la meilleure des récompenses. Murièle ROOS : Nous avons là-aussi un très joli sujet : le bénévolat. Dans notre magazine, nous avons une autre rubrique qui s’appelle « donner du sens » et je crois que nous allons faire un article sur comment le bénévolat peut donner un sens à sa vie.

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à Conclusion de Christelle BOURDIAUX - Vice-Présidente UNAVF Chargée des Relations Publiques. Pour conclure, nous avons vu que l’accueil pouvait être un sujet de communication ; et l’accueil c’est aussi un métier et, nous AVF, nous fonctionnons avec des bénévoles que nous formons aux métiers de l’accueil, pour les AVF et pour leur propre développement personnel. Car la formation permet de rester « à la page », de rester utile, tout en s’engageant dans l’association. Nous avons vu lors de ces tables rondes qu’il y avait des partenariats à développer, en se rapprochant de l’Alliance Française. Mais qu’il est important également de développer notre présence sur les réseaux sociaux pour toucher un public de personnes actives. Et enfin nous allons continuer notre action en valorisant le bénévolat auprès de nos adhérents et aussi auprès de nos autres partenaires, mairies, assurances, autres associations… Je vous remercie d’avoir partagé ce moment avec nous.

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Conclusion de la première journée de congrès par Claude LENOBLE - Présidente UNAVF. Notre première journée de congrès arrive à son terme. Je tiens à remercier de leur participation les intervenants des différents plateaux. Nous avons entendu beaucoup de choses. Les thèmes abordés ont été riches et instructifs. De nombreuses idées ont été échangées. Des exemples vous ont été proposés. Ils pourront être utilisés ou adaptés par beaucoup d’entre vous. Je tiens aussi à saluer la qualité des témoignages de nos responsables locaux ou régionaux. Ils ont su nouer des partenariats originaux, accueillir différemment les Nouveaux Arrivants en conservant au cœur de leur action l’humain, sûrement la qualité première de tous nos AVF. Quelque soit la taille de la ville ou de la région, ce qui compte, c’est l’enthousiasme, la volonté et la ténacité. La plupart du temps, nous n’osons pas faire et pourtant nous savons faire. Je vous remercie de votre attention.

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SYNTHÈSE DES TRAVAUX DU VENDREDI

Claude LENOBLE - Présidente UNAVF, Alexandra DE CHANGY - Chargée de mission Médias UNAVF.

Claude LENOBLE : Bienvenue à tous ! Toute l’équipe est ravie de vous retrouver pour cette deuxième journée de congrès. Alexandra, tu as été notre témoin privilégié pendant la première journée du congrès. Qu’en as-tu retenu ? Alexandra DE CHANGY : Claude m’a demandé de faire une synthèse de ce qui a été dit hier. Ce sera plus un ressenti qu’une synthèse et ce sera évidemment très subjectif. Déjà jeudi soir à l’hôtel, en montant dans l’ascenseur, on s’est mis à papoter, personne ne se connaissait, les gens échangeaient « Vous venez d’où ? Etc. ». On était tellement bien que personne n’a eu l’idée d’appuyer sur le bouton des étages. Là, j’ai compris qu’on était bien à un congrès AVF. Cela commençait bien ! Pour continuer dans la soirée de jeudi, au Capitole, dans la salle des Illustres, j’ai beaucoup apprécié le discours du Maire de Toulouse, Monsieur MOUDENC. Il nous a expliqué que Toulouse était une ville dont seulement 30 % des habitants sont nés à Toulouse : c’est donc forcément une ville accueillante. Il a très bien compris la mission de l’AVF. Il a souligné la complémentarité de l’AVF avec les collectivités en expliquant le plus de convivialité, la personnalisation de notre accueil, que l’on pouvait leur apporter et que eux, ville, aurait du mal à faire sans nous. Il a surtout insisté sur la bienveillance et ça, ça fait très plaisir à entendre. Vendredi matin, évidemment je ne peux que m’arrêter sur l’accent chantant et rocailleux de Monsieur PUISSÉGUR ; il va bien nous le prouver un peu plus tard. J’ai été impressionnée par les chiffres cités par Madame FLOUREUSSES du Conseil Départemental de Haute-Garonne : 16 000 habitants supplémentaires chaque année, ce n’est pas rien, et cela laisse rêveur beaucoup d’entre nous.

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Monsieur le Député Gérard BAPT m’a appris un nouveau mot : les néo-cotinoïdes, qui sont nocifs pour les abeilles. Il ne faut pas oublier un grand moment du congrès, la présentation des régions. Je l’ai découpé en trois épisodes : •

l’épisode « Reliefs et climats » : la montagne de Reims, la cordillère des Flandres, le plateau de la Picardie – l’objet, pas le relief -, en PACA, la vraie mer, la vraie montagne, et le vrai soleil, la Normandie est légèrement humide. l’épisode « Bestiaire » : les magnifiques escargots de Bourgogne, le pipi de chat de RhôneAlpes (Jean-Pierre l’a bien dit), la splendide vache du Limousin et, tout de suite après, le taureau, élégamment présenté par Fred. l’épisode « Vins et gastronomie » : le vin de Suresnes et l’andouillette de Paris, le Champagne caché dans le coffre, mais, malheureusement, pas de Pineau dans le coffre de Poitou-Charentes. On a appris que Aquitaine venait de Aqua, en latin, c’est bien la peine d’avoir des grands crus alors !

Grand moment que cette présentation des régions qui sont toutes aussi belles les unes que les autres. Sur cette même matinée, Julien GOUPIL nous apprit que « pour bien communiquer, il faut... communiquer ». Et surtout, il a réclamé une Adriana Karembeu pour l’AVF. Qui se porte candidate ? Pour moi ce n’est pas possible, sachant que la longueur des jambes d’Adriana est égale à peu de chose près à ma hauteur totale. Lors des tables rondes de l’après-midi, j’ai beaucoup aimé la franchise de Jean-Louis PUISSÉGUR : « Avant ce matin je ne connaissais pas l’AVF ». On est habitué à plus de langue de bois dans la bouche des politiques. Et quand même un élu qui conclut en chanson, il n’y en a pas beaucoup ! Le maire de Ramonville qui dit « Nous, maires, on ne peut pas connaitre tous les Nouveaux Arrivants, vous, si » et il a raison. Lors de la table ronde sur la sphère économique, j’ai été soufflée par le partenariat AVF/Airbus. Bravo à Nathalie SEGUIN de l’AVF Toulouse. On sait combien c’est compliqué de rentrer dans une si grosse entreprise, en plus de faire vivre durablement ce partenariat, chapeau bas ! Concernant la table ronde sur la sphère sociétale, j’ai constaté que la FIAFE sait faire de beaux power-point. Comme vous tous, j’ai été portée par l’enthousiasme de Murièle ROOS. Nous sommes toutes des femmes majuscules. Evidemment c’est loin d’être une synthèse complète. Ce n’est que la mienne, mais j’ai hâte d’entendre la suite et je suis persuadée de prendre autant de plaisir ce matin. Merci !

Claude LENOBLE : Merci Alexandra, je vois que tu as été très attentive ! Et bien, voilà, le moment est arrivé. Nous sommes heureux de pouvoir vous annoncer trois actions phares. Et pour cela, je laisse la parole à Christiane, Geneviève et à Jean Claude, pour vous les présenter.

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TROPHÉE AVF Présentation de Jean Claude LE COZ - Secrétaire Général UNAVF : Chers Amis Congressistes et Partenaires, Hier, nous avons eu une journée remplie d’informations. Le matin, Julien GOUPIL nous a parlé dans ses propositions pour les AVF de « développer un évènementiel qui cristallise l’attention autour de l’accueil ». Lors de l’enquête diffusée fin mars, vous confirmiez à 80 % être favorables au renouvellement d’actions nationales annuelles. A ce jour, les AVF ne disposent pas d’un évènement fort pour communiquer de façon visible, tant à l’échelle nationale, régionale que locale. Longtemps les AVF ont tenté de travailler avec la « Fête des Voisins ». L’objet de cette manifestation, pour intéressant qu’il soit, est cependant éloigné des missions des AVF. Le « Mois du Nouvel Arrivant » s’étale sur deux mois, durée beaucoup trop longue dans le temps pour susciter l’intérêt des médias. Notre partenaire "Empreintes Citoyennes" a mené une enquête sur le thème « Citoyenneté et territoires », 247 communes de 67 à 480 000 habitants y ont participé et, d’après le rapport de cette enquête, il ressort qu’il y a une crise du vivre ensemble qui serait, en partie, responsable d’un repli sur soi. Les contributeurs ont hiérarchisé les thèmes liés à la citoyenneté et le « Vivre ensemble » arrive en 3e position. L’accueil est donc une priorité pour les communes et c’est notre mission. Depuis 1963, AVF est au service de ceux qui déménagent, ce qui lui confère une très bonne connaissance des problèmes liés à la mobilité géographique et à l’acclimatation dans une nouvelle ville. Son expérience est unique.

Pour toutes ces raisons, nous avons le plaisir de vous annoncer la création du Trophée AVF de la ville la plus accueillante.

à Fred : Qui va participer ?

Geneviève DELZENNE : Les 309 villes qui ont un AVF, dans un premier temps, mais cela peut bien évidemment évoluer. à Fred : Comment participer ? Christiane LADOUCEUR : Les modalités de participation sont encore à l’étude, mais ce sera sur dossier dont l’intitulé sera "Action originale et innovante d’accueil vers les Nouveaux Arrivants". à Fred : Où et quand participer ? Jean Claude LE COZ : Nous souhaiterions que ce prix soit remis lors du Salon des Maires en novembre 2016. Nous avons donc le temps et reviendrons vers vous pour consolider le projet.

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ESPACE DE PARTAGE D’EXPÉRIENCES Présentation de Geneviève DELZENNE - Vice-Présidente UNAVF Chargée de la Communication Depuis longtemps, nous avions à l’esprit de mettre en place une boite à idées. Nous savions qu’une boite à idées c’est formidable mais que, le plus souvent, personne ne l’utilise, que ce soit ceux à qui c’est proposé ou ceux qui doivent traiter l’info. Pourtant, nous le savons, les AVF fourmillent de bonnes idées et cela ne se sait pas forcément. Vos bonnes idées sont précieuses et sont dignes qu’on y passe du temps et qu’elles servent à tout le monde ! Et surtout aux autres AVF qui pourraient en bénéficier et améliorer leur efficacité. Alors que faire ? Créer quelque chose de nouveau, d’accessible, de facile à utiliser, qui fédère et surtout qui soit utile. Oui, mais créer quoi : l’Espace Partage. Il s’agit d’un espace accessible dès maintenant sur notre site Internet. Pourquoi ? Parce que, lors des commissions régionales, les responsables évoquent les actions menées mais, entre deux commissions, beaucoup de choses se passent et on oublie d’en parler… Le but est de faire remonter ces informations et, à terme, de pouvoir en faire profiter les autres AVF. Par exemple : vous organisez, avec l’aide d’un partenaire ou de plusieurs ou sans partenaire, une manifestation pour les Nouveaux Arrivants : un concert, un beaujolais nouveau, un jeu de piste, etc. et vous êtes particulièrement satisfaits de cette action, qui vous a permis de rencontrer beaucoup de Nouveaux Arrivants et de faire parler, sur votre territoire, de notre association. Mettez cette expérience sur l’Espace Partage ! Livrez-nous vos bons plans, vos actions innovantes, votre méthode d’organisation… Comment ? Il suffit de se connecter sur le site UNAVF et déposer en quelques mots cette bonne idée, cette bonne pratique... Elle sera ensuite publiée afin d’être partagée avec tout le réseau AVF. Ce qui est bon pour les uns est bon pour les autres.

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AMBASSADRICE AVF Claude LENOBLE - Présidente UNAVF Christelle BOURDIAUX - Vice-Présidente UNAVF Chargée des Relations Publiques Christelle BOURDIAUX : Depuis hier, nous avons étudié la meilleure manière d’accroitre notre notoriété. Mais nous avons une grande chance : certains acteurs importants de la société française nous connaissent et mettent en lumière notre mission. Nous avons pensé que si l’une de ces personnalités marquantes acceptait de devenir ambassadrice de l’AVF, ce serait un atout majeur pour notre association. Immédiatement, une personne nous est apparue comme une évidence. Il y a bientôt deux ans, nous avions eu le plaisir de la rencontrer dans ses bureaux. A cette occasion, elle nous avait expliqué que, jeune étudiante à Limoges, elle avait été accueillie par l’AVF local et en gardait un bon souvenir. Le travail qu’elle effectue nous a conduits à mettre en place un partenariat efficace. Tous les Nouveaux Arrivants, dont elle a la charge, ont besoin de structures comme la nôtre pour renouer des liens sociaux et amicaux et s’adapter ainsi plus facilement à leur nouvel environnement Madame Sophie ELIZÉON est Déléguée Interministérielle pour l’Égalité des chances et des Français des Outre-mer. Malheureusement, un impératif, hier après-midi, l’empêche d’être parmi nous aujourd’hui. Elle a, malgré tout, pris le temps de vous adresser un message, c’est dire l’attention qu’elle porte à notre association. Je tiens à vous dire que nous sommes ravis et fiers de l’avoir comme marraine. à Sophie ELIZÉON (message vidéo) :

« Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les membres du CA, du COC, Mesdames et Messieurs les partenaires, les Présidents des bureaux régionaux des AVF, Chers Amis, Tout d’abord, je tiens à vous présenter toutes mes excuses de ne pas être à vos côtés ce jour, et croyez bien que je le regrette tant je sais l’hospitalité et la convivialité qui vous caractérisent. C’est d’ailleurs pourquoi j’avais choisi de conventionner avec l’UNAVF pour faciliter et améliorer l’accueil des jeunes ultramarins qui viennent s’installer dans les régions de la métropole. Je tenais à vous remercier de l’engagement qui est le vôtre, pour faire en sorte que ces jeunes se sentent attendus sur ce territoire hexagonal et, ainsi, aient des parcours de formation et professionnels réussis. Je sais que vous êtes au côté des Maoris, des Réunionnais, des Guyanais, des Guadeloupéens, des Martiniquais, mais aussi des personnes originaires de Nouvelle-Calédonie, de Wallis et Futuna, de Polynésie Française ou de Saint-Pierre et Miquelon.

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J’en parlais encore hier soir à Lille, avec un certain nombre d’ultramarins, je les encourageais vivement à se rapprocher des membres de l’AVF de Lille. Je vous souhaite de très bons travaux, encore toutes mes excuses de ne pas être à vos côtés, n’hésitez pas à vous adresser à la Délégation, si vous souhaitez encore davantage développer notre partenariat, via notre site www.ultramarins.gouv.fr. Très bon congrès et merci encore de votre engagement. » Christelle BOURDIAUX : La Délégation Interministérielle pour l’Égalité des chances des Français d’Outre-mer a une mission d’aide à l’accès au logement, l’accès au travail et services bancaires. Elle contribue aussi à faire connaitre les cultures d’Outre-mer ; pour ce faire, elle s’entoure d’organisations partenaires. Ainsi, en 2013, nous avons donc signé une convention tripartite avec la Délégation ministérielle, AKELIO Accompagnement, une association qui travaille à l’insertion professionnelle et au soutien à l’emploi des jeunes ultramarins, et l’UNAVF pour promouvoir la mobilité sur tout le territoire. Madame Sophie ELIZÉON propose de faire connaître les services AVF aux conseils régionaux et sur les différents forums qui sont organisés. Nous avons ainsi participé au Forum Pro-jeunesse à Paris et autres salons en région. Présentation de Sophie ELIZÉON : De père réunionnais et de mère corrézienne, Sophie ELIZÉON partage sa vie entre La Réunion et la Métropole. Baccalauréat en poche, elle suit les enseignements de l’ESC Pau, puis décide très tôt de mettre sa carrière au service des politiques de développement social et territorial. Elle rejoint les équipes de l’ANPE et conduit les actions en faveur des publics bénéficiaires du revenu minimum d’insertion. Parallèlement, elle s'implique au sein de la Jeune Chambre Economique Internationale et garde ainsi l’équilibre entre entrepreneuriat, vie associative et mesures d’accompagnement social. Puis ce sera la mise en œuvre du Contrat de Ville de SaintDenis de La Réunion sur une partie du territoire éligible. Sa carrière sera jalonnée d'études universitaires complémentaires, sanctionnées par un Master en Sociologie appliquée au développement local et Diplôme d'Etudes Supérieures de langues et civilisations créoles réunionnaises. Elle s'est donnée pour mission d’aider les jeunes à accéder à l’éducation et à l’emploi (chargée de mission prévention, éducation, emploi à la Mairie de la Possession, puis à la Mairie de Gap de 2000 à 2006), aider les hommes à maintenir une activité économique en milieu rural (Chargée de mission Développement économique en pays Limousin en 2006-2007) ou encore aider les femmes à faire valoir leurs droits (Déléguée régionale aux Droits des femmes et à l’Égalité des femmes et des hommes 2007-2012). Depuis octobre 2012, elle est Déléguée Interministérielle pour l’Égalité des chances des Français d’Outre-mer rattachée au cabinet du Premier Ministre. La Délégation s'attache, sous son impulsion, à restaurer l'accès au droit de chacun de nos concitoyens. C'est ainsi, par exemple, que la Délégation placera, dès 2013, son action contre les discriminations dans le droit fil de l'œuvre entreprise par le Défenseur des Droits, accroissant la collaboration avec les Délégués en région, ou encore que les projets soutenus à hauteur de 70 % du budget total devront intégrer une dimension sociale et solidaire, privilégiant notamment les actions à destination de la jeunesse.

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Cette politique, au service du plus grand nombre, porte déjà ses fruits puisque de nombreuses associations connaissent aujourd’hui un essor sans précédent, comme l’illustre par exemple la montée en puissance du Festival "Autrement Outremer" en Région Midi-Pyrénées, la création et la pérennisation d’"Osons l’Outremer" dans le cadre d’"Osons la France", l’influence du Forum Pro Jeunesse, ou encore la participation active des Maisons représentant les territoires à chacune des grandes opérations de la Délégation Interministérielle (Salon de la Gastronomie, par exemple). Elle affirme haut et fort : les Ultramarins ont de l’audace. Egalement membre de la JCI, Jeune Chambre Économique internationale, Sophie ELIZÉON suit avec intérêt les projets des jeunes entrepreneurs en matière de développement économique et durable. Ce que nous attendons d’elle ? Ce qui la rapproche des AVF ? Sophie ELIZÉON a connu la mobilité : elle a fait une école de commerce à Pau, un master de sociologie à Lyon, travaillé à Gap, Limoges, Paris. C’est d’ailleurs à Limoges que lui est venue l’idée d’un premier travail en commun avec les AVF. Elle l’a régulièrement rappelé. Les AVF défendent la culture française, et les DROM, c’est la France, il ne faudrait pas l’oublier ; c’est pourquoi il est essentiel que nous nous retrouvions pour partager des valeurs et des moments de rencontre. Sophie ELIZÉON nous aidera en parlant de nous, en nous associant à des projets de promotion du territoire ou d’accompagnement de la mobilité. Nous l'avons choisie comme marraine car nous savons qu'elle défend les Ultramarins avec audace et qu'elle portera les couleurs AVF avec le même zèle. Claude LENOBLE : Au nom de tous les adhérents de l’AVF, je remercie très sincèrement Madame Sophie ELIZÉON d’avoir accepté cet engagement. Voici l'attestation, symbole de notre coopération qui fera de Sophie ELIZÉON l’ambassadrice des AVF jusqu’à notre prochain congrès national. Nous la rencontrerons très prochainement, et nous signerons cette attestation dans quelques jours.

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HOMMAGE À L’ÉQUIPE DE FORMATION Fred : Nous accueillons maintenant l’équipe de formation du D.A.F. qui est le Département Administratif de Formation, géré par l'UNAVF. Nous voulons leur rendre un bel hommage parce nos formatrices font un travail formidable. Claude Lenoble : Vous les connaissez toutes, mais c’est avec plaisir que je vous les présente de nouveaux. Nous avons la chance que d’avoir parmi nous : • Marie-Claire MANGÉ • Catherine CHEVALIER • Frédérique CONAN • Marie-Pascale BROU • Catherine RABIET Marie-Agnès PAPPATICO et Marie-France BRUNEL sont malheureusement retenues par des obligations professionnelles.

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PAROLE AUX PRÉSIDENTS DES RÉGIONS Claude LENOBLE - Présidente UNAVF, propose à chaque président de répondre à une question sur le congrès. à Aquitaine : Quel point vous a le plus intéressé ? Maryvonne MALBREIL : Le point qui m’a le plus intéressé est l’implication des maires dans l’AVF local, lors de la table ronde sur la réforme territoriale, avec notamment l’intervention du Maire de Ramonville. J’ai assuré la fonction de présidente locale dans la ville d’Arcachon pendant sept ans ; il est de coutume à Arcachon que le maire reçoive le ou la nouvelle présidente lors de sa prise de mandat. Ce qui m’a, à l’époque, confortée dans l’idée que l’AVF tenait une place importante au sein de cette municipalité, c’est la déclaration du maire : « Vous faites de façon dynamique et spontanée, et avec beaucoup de gentillesse, ce que nos agents rémunérés n’arrivent pas à assurer concernant les Nouveaux Arrivants ». La notoriété s’acquiert et peut disparaître comme elle est venue dans une ville qui regroupe à l’heure actuelle 200 associations, et cinq maisons de quartier entièrement rénovées, et qui proposent gratuitement les mêmes activités. Notre action première est l’accueil, je suis d’accord, mais le gros travail réside à mon avis à assurer le suivi en intéressant les Nouveaux Arrivants pour qu’ils restent chez nous et ne quittent pas le réseau. On nous répète que les adhérents ne doivent pas être de simples consommateurs, et qu’il faut les inciter à devenir bénévoles à leur tour : ceci est une tâche difficile à accomplir, malgré les bonnes volontés mises en œuvre. Le préaccueil et l’accueil, nous savons faire ; mais leur donner envie de devenir bénévole, j’ai pu constater que cela devient plus ardu.

à Auvergne : Pour vous qu‘est ce qu’un bon outil de communication ? Pascale RIOU : Un bon outil de communication, c’est déjà un outil qui permet de communiquer ! Communiquer, oui, mais pas n’importe comment, pas n’importe quoi et pas à n’importe qui. Monsieur GOUPIL, hier matin, nous a parlé de la communication utile : atteindre la cible avec les bons mots et le bon langage, pour véhiculer notre mission d’accueil. Communiquer permet également de renforcer l’image des AVF. à Bourgogne Franche-Comté : Quelles actions ont été menées dans votre région pour favoriser le développement de votre notoriété ? Hélène THOMAS, Secrétaire Générale chargée des Relations Intérieures, représente Marylène JAMET, Présidente : Nous faisons des interventions auprès des mairies, des offices de Tourisme, des médias le plus souvent possible. Régulièrement, les radios locales parlent de notre association et nous font de la publicité. Nous avons signé un partenariat avec la MAAF. Les 14 AVF locaux démarchent régulièrement d’autres associations afin de faire grandir notre notoriété. Les flyers distribués en grand nombre dans les localités sont très porteurs. Nous avons appris hier à faire encore plus, et dans trois ans, nous nous retrouverons avec une notoriété encore plus importante.

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à Bretagne : Les jeunes séniors sont de plus en plus actifs. Quelles actions mettez-vous en place pour les accueillir ?

Elisabeth GUIBERT : Ce matin au petit-déjeuner à l’hôtel, j’ai rencontré les 24 présidents des bureaux AVF bretons, et je leur ai demandé ce qu’ils auraient répondu à ma place ! La Bretagne est une terre d’accueil pour les jeunes séniors retraités actifs, d’autant plus que, parmi nos 24 AVF, la plupart sont installés sur la côte bretonne. Ils ont connaissance des AVF par les forums où nous sommes présents, par les mairies, et par les sites Internet, que nous essayons de tenir à jour. Dans quelques AVF, et notamment à Brest, nous avons des groupes de jeunes actifs, où il y a de jeunes retraités. à Centre : Par quel moyen entrez-vous en contact avec les entreprises de votre région ? Avez-vous établi des partenariats économiques et, si oui, quelle a été votre porte d’entrée ? Sylvie FAURE : Nous commençons d’abord par prendre la plume pour leur écrire. Mais il faut d’abord choisir les entreprises à solliciter. Et, avec ma chargée des relations publiques, nous avons l’idée d’aller rencontre l’Association Nationale des DRH de la région, où nous avons un très bon accueil. Nous avons eu également un contact avec une agence regroupant les entreprises innovantes en région Centre, et on nous a fourni les informations pour axer nos discours sur le sujet lors du congrès, et des adresses d’entrepreneurs.

Nous n’avons pas encore signé de partenariat car cela demande du temps. Mais nous avons réussi à ce que la CCI régionale nous ouvre ses portes lors de leurs réunions d’entreprises. Et nous présentons à nos entrepreneurs la formule suivante : « Bien dans sa ville, bien dans son job ! ». à Champagne-Ardenne : En quoi les formations permettent-elles d’améliorer l’efficacité de vos équipes des AVF ? Renée DEMERVAL-GUYOT et Michèle BARBA, Vice-Présidente Communication : Pour introduire la réponse, je dirais qu’il faut réfléchir à ce qu’est la formation : c’est donc un moyen à la fois d’acquérir des connaissances, de les approfondir, et éventuellement de les professionnaliser, voire de les valoriser. A l’AVF, nous faisons appel à des bénévoles qui, dans leur champ d’action, ont besoin, selon leur parcours personnel, de l’un ou l’autre de ces aspects de la formation. Il s’agit d’ailleurs de l’une des évolutions du bénévolat : on demande aujourd’hui aux bénévoles d’avoir les mêmes compétences que les professionnels. Nous avons donc, grâce à cette formation, la possibilité de perfectionner nos acquis antérieurs, et c’est ainsi que les stages répondent aux missions de l’AVF : l’accueil, mais également la gestion, et les nouvelles technologies de la communication. Enfin je vous rappelle que, par le biais de la VAE, les bénévoles qui ont acquis certaines expériences peuvent les valoriser en qualifications professionnelles. 71


à Ile-de-France : Dans le cadre des formations AVF, quelle thématique souhaiteriez-vous que l’on mette en place ou que l’on développe davantage ? Jean-Claude PICHON : J’ai un message à faire passer : « N’ayez pas peur ! ». Je vois deux grands types de formations à développer : tout l’aspect technique de la gestion d’une association (qu’il faut démystifier) et renforcer la formation AVF des animateurs. Peut-être qu’un mélange des deux formations Accueillant et Animateur serait intéressant pour les animateurs ? à Languedoc Roussillon : Quelles actions particulières les AVF de votre région mènent-ils avec les Offices de Tourisme ? France GAU : Systématiquement, tous les AVF ont rencontré leurs Offices de Tourisme, 2e point de rencontre après avoir rencontré le Maire et présenté son équipe. Par contre, c’est la réponse des Offices de Tourisme qui, elle, est différente. Parfois le message ne descend pas jusqu’à chaque salarié de l’Office du Tourisme, ce qui entraîne une présentation non-systématique de nos actions. Il y a une entente avec l’Office de Tourisme qui dépend de la personne qui va nous recevoir. à Limousin : En Limousin, quel est votre partenaire institutionnel privilégié et pourquoi ? Charlette BOSSART, Vice-Présidente Formation, représente Michèle DESMIERS, Présidente : Nos partenaires privilégiés en Limousin, ce sont les maires et les mairies.

Elles nous invitent aux forums des associations, à l’accueil des nouveaux habitants, et acceptent que l’on dispose des bulletins de nos AVF dans leurs locaux. Elles répondent également présentes à nos invitations aux Assemblées Générales, et à la plupart de nos réceptions. Elles répondent également favorablement à nos demandes de prêt de salles, de matériels, etc. Sans oublier les subventions qui nous sont utiles. à Midi Pyrénées : En quoi la nouvelle répartition des compétences dans les collectivités va changer le mode de fonctionnement de votre AVF régional et celui des AVF locaux ? Nicole REYNAUD : Il me semble avoir la question la plus difficile ! Puisque l’on parle de notoriété, il me semble que les changements, que nous vivons au sein de nos villes et nos régions, sont un formidable tremplin pour se faire connaître. Depuis le début de mon mandat, j’entends parler d’élargissement des villes, avec par exemple Albi et Le Grand Albigeois (qui englobe toutes les communes avoisinantes), et nous avons eu comme projet d’agrandir le réseau de Rodez. Nous avons organisé une soirée où nous avons invité tous les maires des communes avoisinant Rodez : huit maires ont participé à cette soirée, et aucun de ces maires ne connaissait notre association, alors que l’Aveyron n’est pas une région surpeuplée. Mais nous avons eu un excellent accueil et tous ont été très intéressés par notre démarche. Chaque maire souhaite garder son identité, souhaite s’occuper de ses Nouveaux Arrivants, mais ils ont été très sensibles à notre mission d’élargissement. 72


à Nord Pas-de-Calais : En région Nord Pas-de-Calais, quel est votre partenaire privilégié ? Anne-Catherine VERSTRAETE, Secrétaire Générale chargée des Relations Intérieures, représente Marie-Agnès MULET, Présidente : En matière de partenaire, il y a le rêve et la réalité ! Le rêve, on essaye d’aller au bout mais c’est compliqué, parfois il est difficile de dépasser le stade des secrétaires et de rencontrer les bonnes personnes dans certains organismes (exemple : CCI, Conseil Régional…). Pour rejoindre la Présidente du Limousin, les mairies sont nos partenaires avec lesquelles les relations sont les plus proches (sauf Lille). Même si les subventions diminuent d’année en année, cela est compensé par des prêts de salle et des actions en commun. Sur le plan régional, nous avons également un partenaire, l’URACEN (l’Union Régionale des Associations Culturelles et Educatives du Nord), qui organise des réunions d’informations, des formations auxquelles nous participons ou à notre demande.

à Normandie : Parmi toutes les idées qui vous ont été présentées pour développer la notoriété, laquelle vous paraît la plus appropriée à mettre en place en Normandie ? Odile BARDY : En premier lieu nous avons appris ce qu’était la notoriété et ce qu’il fallait faire pour qu’elle se développe. Il faut donc que nous communiquions et ce, d’une façon assez constante. Mais pas trop avec les médias !

à Pays de la Loire : A quelles occasions communiquez-vous avec les élus de votre région ? Françoise LEMONNIER : Cela dépend de la personnalité de l’interlocuteur élu, et également de notre comportement personnel. Chacun doit y mettre un peu du sien.

Dans la Sartre, nous avons des relations presque quotidiennes avec les élus locaux, des rapports très simples et de proximité. Au Mans, le Maire est souvent présent aux AVF : il vient au pot de bienvenue que nous organisons, aux assemblées générales et, s’il ne peut être présent, il envoie un ou une adjoint(e). Je crois que c’est vraiment au quotidien que les relations avec les élus s’entretiennent ; le contact personnel compte avant tout.

à Picardie : Que pensez-vous de la page ESPACE PARTAGE d’EXPERIENCES ? Annette TESSE, Vice-Présidente Formation, représente Patricia SALMON, Présidente : Responsable de la Formation, je vais vous parler du magazine, dans lequel j’ai cherché la page PARTAGE D’EXPERIENCE… que je ne l’ai pas trouvée ! Peut-être serait-il intéressant que cette page soit plus accessible ? J’ai cependant parcouru un dossier Partage dans lequel j’ai trouvé les bons mots de l’AVF.

à Poitou Charentes : Madame ELIZÉON a accepté d’être l’ambassadrice des AVF ; si vous aviez une question à lui poser, quelle serait-elle ? Georges GUEGUEN : Je voulais exprimer ma reconnaissance à Madame Sophie ELIZÉON ; nous avons tenu en Janvier 2014 un Conseil d’Administration National au Ministère des Outre-mers, et Madame ELIZÉON est venue. Je pense que, si nous avions beaucoup d’ambassadeurs ou d’ambassadrices de sa qualité, nous n’aurions aucun souci à nous faire pour la prospérité de notre réseau. A propos de la notoriété, en fouillant dans les archives régionales, j’ai retrouvé un projet du bureau national, qui était : développer la notoriété ! 73


A ce projet et cette problématique, il y avait des réponses : développer la qualité de l’image

à Rhône-Alpes : Si vous deviez donner le mot de la fin, qu’aimeriez vous dire à tous les bénévoles ?

/ développer la qualité de la communication / développer la qualité du service. Il me semble juste de rendre hommage aux accueillant(e)s, qui sont le premier point de contact humain avec notre association. à PACA : Que peut-on faire pour améliorer l’accueil des étrangers dans les AVF locaux ? Jean-Paul TORLAY : Selon moi, l’accueil des étrangers reste l’accueil. En quoi ces personnes sont-elles différentes de celles que nous accueillons tous les jours ? Il y a bien sûr la barrière de la langue, qui n’est pas tout le temps maitrisée, et qu’il faut lever. Pour cela, il me semble qu’il faut avoir au sein des bureaux, et particulièrement des accueillant(e)s, des personnes qui maitrisent au moins l’anglais. A Antibes, nous avons une dizaine de nationalités représentées parmi les adhérents. Parmi ces étrangers, il y a ceux qui adoptent la France pour leur retraite (un peu moins d’un million) et qui ont besoin d’une véritable insertion (découverte de la région entre autre) ; et il y a le conjoint de la personne qui vient travailler et qui souhaite maitriser la langue (et nous avons pour cela des ateliers de langue). Ces personnes sont curieuses de connaître nos coutumes, la manière dont nous fonctionnons.

Jean-Pierre LARMURIER : Si j’étais à la place du Bureau National, je vous dirais : bientôt ce congrès prendra fin, il a lieu tous les trois ans, c’est donc extrêmement important pour notre réseau. J’espère que ces deux journées passées ensemble auront été une réussite – sur le plan de la convivialité, et de la détente, je n’ai pas de doute ; il y a également des questions sérieuses qui ont été traitées. Le futur est devant nous, et il est important de savoir ce que nous devons faire pour qu’il soit constructif. Il sera peut-être bon d’avoir des questionnaires remis en post-congrès pour avoir un ressenti plus détaillé du bilan de ce congrès. De bonnes questions ont été posées, il est maintenant important de trouver les bonnes réponses. Et cela est le travail de chacun, de tous les bénévoles !

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CLOTURE DU CONGRÈS Discours de clôture de Claude LENOBLE - Présidente UNAVF. Notre 18e Congrès National est bientôt terminé. Il a permis de belles rencontres, des échanges passionnants et des moments de détente. Comme toujours, grâce à vous, la qualité première des AVF a été respectée : chaleur humaine, bonne humeur et convivialité ont été au programme de ces deux jours. Les AVF existent depuis 50 ans, il fut un temps où les AVF, institution dans la ville, avaient une notoriété telle qu’il suffisait d’attendre que les Nouveaux Arrivants viennent à notre rencontre. Mais les temps changent. Nous sommes des femmes et des hommes du 21e siècle, nous savons que rien n’est acquis et qu’il faut toujours se remettre en question. Ces deux jours ont été intenses et passionnants. Ils ont permis de débattre d’actions et de solutions adaptées à l’évolution de notre société. Toutes ces pistes ne sont pas applicables à l’ensemble des AVF mais tant d’idées ont été échangées que chacun aura trouvé matière pour améliorer sa notoriété. Les AVF ont la chance de pouvoir s’appuyer sur quatre piliers : leur réseau, leur structure, leur région et le plus beau de tous : leurs bénévoles. Nous avons perçu le regard des entreprises, des institutions ou de nos partenaires sur notre association. Ces personnes, connaissant bien les qualités de notre action, seront capables de nous recommander aux Nouveaux Arrivants. Nous avons besoin des entreprises pour nous faire connaître des personnes qui vivent la mobilité professionnelle, c’est pour eux que les AVF ont été créés. Nous avons aussi un grand besoin d’être connus des institutions qui, à leur tour, nous ferons connaître des jeunes venus de tous horizons ou de leurs ainés. Notre public a changé. Maintenant même les retraités bougent et sont de Nouveaux Arrivants. Il n’est pas question de les oublier car ils sont nombreux à devenir des bénévoles. Chaque AVF, chaque adhérent est différent des autres mais tous participent à faire ce qu’est l’AVF. Il est nécessaire de travailler à l'amélioration de notre image auprès des autorités, de nos partenaires, des Nouveaux Arrivants ou de la population en général. Pour cela, nous devons valoriser la place de notre réseau dans la société. C’est là notre responsabilité commune, à nous, responsables AVF. Pour y parvenir, nous allons vous proposer une stratégie de communication qui sera le résultat de la consultation de tous les bénévoles et donc conviendra au plus grand nombre.

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Nous mettons à votre disposition un Espace de Partage sur lequel chacun va pouvoir informer l’ensemble du réseau de ses actions, de ses réussites ou de ses difficultés. Conscients de la nécessité de disposer d’un événement fort pour communiquer de façon visible tant du point de vue national que local, nous organiserons dans les mois qui viennent le Trophée de la ville la plus accueillante. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés de l’avancée de nos travaux. Nous savons maintenant être soutenus par une marraine de prestige qui pourra, en cas de besoin, nous conseiller. En disposant d’une communication moderne et cohérente par rapport à nos objectifs, nous aurons les moyens d’améliorer notre image. Nous avons du travail mais, tous ensemble, nous y arriverons. Pour terminer, je dois vous remercier, chers Amis, d’être venus si nombreux de toute la France. C’est pour le Bureau national, la plus belle des récompenses et le témoignage de votre confiance. Un grand merci au Bureau Régional de Midi-Pyrénées, à tous les membres de l’équipe logistique et à l’équipe des accueillants. Je sais toute l’énergie dépensée pour aboutir à ce résultat. Vous méritez notre reconnaissance. Et merci à Frédéric qui a animé ce congrès avec tout le talent, la bonne humeur et l’humour que nous lui connaissons. Bravo et merci ! Et pour finir, un grand merci aux membres du Bureau National. Je sais que nous sommes une véritable équipe parce que, sans l’amitié qui nous lie, rien n’aurait été possible.

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Présentation de l’Équipe logistique de Francis BRICHE Directeur du C.O.C. (Comité d’Organisation du Congrès). Je remercie bien sûr tous ceux qui ont contribué à l’organisation et, je l’espère, à la réussite de ce 18e congrès AVF. Mais il serait injuste de ne pas vous présenter l’équipe logistique avec qui j’ai eu le plaisir de vivre cette belle aventure : • • • • • •

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Chantal ANIORTE – Intendance, Gala et Animation. Claudy BECOTE – Trésorier Jean-Michel DEROIN – Tourisme des accompagnants et pour le post-congrès Jean FARENC – Gestion des stands régionaux et des stands partenaires Alain FOUCHER – Planificateur et Coordination Annie LAURENS, Paule SABLE et Suzette RATINE – Décoration générale et décoration des tables du restaurant Anne-Marie LEMAREC – Communication - Relations avec les médias Ghyslaine MAFILLE et son équipe – Accueil Bernadette NAUDY, Nathalie SEGUIN, Jean-Pierre GUERRASSINOFF – Relations publiques Marie-Josée PAYRY – Communication - Infographie Nicole RAME et Annie DEVILLE – Secrétariat et Inscriptions Nicole REYNAUD – Présidente Régionale

CLÔTURE DE CLAUDE LENOBLE - PRÉSIDENTE UNAVF. Chers amis, e Je déclare la clôture du 18 congrès national des AVF et je vous donne rendez-vous dans trois ans, dans une autre région et une autre ville. Merci à toutes et à tous et à bientôt !

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