Du Tadelakt au Béton

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Du Tadelakt au BĂŠton

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Sommaire Recettes

Le Tadelakt Le BĂŠton

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Le Tadelakt

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Historiquement Le tadelakt, appartient à la famille des stucs. D’origine berbère, ce mot signifie masser, frotter, polir, aplanir. C’est un enduit de chaux à l’eau, brillant et imperméable, qui supporte des taux d’humidité élevés. Il a la particularité d’être « ferré » avec un galet de rivière et d’être traité au savon noir pour acquérir son aspect définitif doux et fin. A l’origine, utilisé pour l’intérieur comme pour l’extérieur, il était traditionnellement employé pour l’étanchéité des citernes à eau, puis il est devenu très vite l’incontournable des façades, bassins, hammams, salles de bains, riads et palais Marocains. C’est le seul enduit de chaux qui, par son imperméabilité, peut être appliqué au sol. Aujourd’hui, on le retrouve en lieu et place habituelle du carrelage. Finition décorative et étanche à l’eau, pour le revêtement de bains, douches, lavabos, vasques, ou fontaines, ... Le tadelakt peut aussi bien être employé sur les murs que sur le mobilier.

Recette Le tadelakt nécessite l’utilisation de pigments naturels, la quantité de ceux-ci se définit au préalable, en fonction de la teinte attendue. La préparation nécessite une grande attention, en effet les ingrédients seront pesés avec une balance de bijoutier. Pour faire le tadelakt, on emploie du liant (adjuvant offrant une plasticité plus agréable lors de la pose), de l’eau qui est utile au mélange du liant, et de la chaux aérienne : poudre blanche se composant généralement de chaux aérienne et d’agrégats type poudre de marbre...

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Ingrédients :

- Chaux aérienne blanche : 2 volumes pour 1 volume de poudre de marbre (Ø 0.06mm) - Sikalatex : 1 volume pour 1 volume d’eau - Pigments naturels - Savon noir additionné de cire ou d’huile minérale, ou bien simplement de vernis (selon usage) - Colle à carrelage

Outillage :

- Couteaux japonais de différentes tailles - Gants et combinaisons jetables - Pinceaux adaptés aux gobetis sur surfaces planes et angles - Eponges - Chiffons - Mélangeur (perceuse avec embout) - Cutter - Seaux - Aspirateur professionnel avec ponceuse adaptable, ainsi que différents papiers ponces (60 à 1000) - Scotchs de différentes couleurs (jaune ou orange pour l’eau, jaune pâle pour l’air, mauve pour les peintures fraîches, et bleu pour tout le reste) - Bâches de protection - Balance standard et une balance de bijoutier - Planche à échantillonnage - Rallonges électriques - et puis une pointe de bonne humeur !

Préparation :

En premier lieu, le pigment doit être malaxé à la main afin de supprimer tous les grumeaux persistants, puis il est ajouté à la chaux blanche et à la poudre de marbre. Le tout est ainsi remué au mélangeur (perceuse affublée d’un embout). Petit 9


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à petit, on ajoute eau et liant, de manière à obtenir une crème ni trop épaisse ni trop liquide qui pourra être appliquée. Une fois les protections positionnées, la pose du tadelakt peut commencer.

Pose :

Le tadelakt traditionnel est réalisé en une seule passe afin d’éviter toute délimitation susceptible de casser la rythmie naturelle de la matière. Afin de prévenir un cas de force majeure, la pose se fera en “diagonale” (la diagonale étant beaucoup moins perceptible que la verticale pour ce type de pose - ainsi, si la pose est interrompue, il sera tout de même possible, avec un bon coup de main, de reprendre le travail là où il a été interrompu). La pose de ce revêtement hors du commun s’effectuera en 8 opérations. Entre chaque opération, il faudra un temps pour que la matière s’aère et sèche avant que l’étape suivante ne commence. Etape 1 : La première couche est une couche dite “d’accroche” que l’on peut réaliser par exemple à l’aide d’une colle à carrelage type Flex. Cette première couche permet d’obtenir une base uniforme sur laquelle la préparation accrochera. Etape 2 et 3 : Les deuxième et troisième couches sont dites de “gobetis”. Il s’agit en fait d’un “tapotage” irrégulier réalisé sur l’ensemble de la surface, grâce à la même préparation qui est utilisée pour le tadelakt, à cela près que celle-ci est plus liquide. Cette étape, pourtant « innocente », esquisse le futur dessin de la matière sur le mur. Après l’appplication de chacune de ces couches, les surfaces doivent être grossièrement poncées à l’aide d’un papier ponce de calibre 80, puis 120. Etape 4 : Première couche de tadelakt. Cette étape est réalisée à l’aide de couteaux japonais, qui permettent une pose plus soignée. Si chaque couche compte, les éventuelles imperfections de celle-ci pourront être dissimulées grâce aux suivantes. Une fois cette couche terminée (en une seule passe de préférence), un ponçage moins grossier est réalisé à l’aide d’un papier ponce de calibre 120. 11


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Etape 5 : Deuxième couche de tadelakt dont la pose se doit d’être plus méticuleuse. Elle est suivie d’un ponçage utilisant un papier ponçe de calibre 180. Etape 6 : La pose de la troisième et dernière couche de tadelakt est l’opération la plus importante car c’est elle qui fixera la douceur et le dessin de la matière. Un ponçage plus que minutieux est enfin réalisé à l’aide d’un papier ponce de calibre 400. Etape 7 (finition vernis) : Etape finale, elle consiste à passer une à plusieurs couches de vernis, afin de protéger la matière d’éventuelles taches à venir. Un vernis mat, satiné, ou brillant peut être choisi. Si cette couche de vernis doit être passée aussi proprement que possible, elle n’aura cependant aucune incidence sur le dessin final de la matière. Etape 7 (finition huile ou cire) : Cette étape doit être effectuée avec minutie, car elle contribuera à la réalisaton du motif final de la matière. Elle est néanmoins rapide à exécuter : à l’aide de savon noir et de chiffons (ou d’un galet), les murs sont recouverts du bas vers le haut, par la formation de cercles irréguliers. Etape 8 (finition huile ou cire) : Ultime phase de ce travail des plus minutieux, cette étape consiste en un lustrage des surfaces précédemment enduites, à l’aide d’une cire naturelle ou d’une huile minérale.

Exemples types de pigmentations possibles : -

Gris bétonné : Pigment Brun de Cassel dosé à 1% * Sable Beige : Terre de Chypre (Cypro) à 1% Pierre Bleue : 1 volume de Noir Germania + 1 volume de Bleu Outremer, le tout à 1% Anthracite : 1 volume de Noir Germania + 1 volume de Bleu Outremer, le tout à 4,5% Gris Brun : Brun de Cassel à 5% Taupe : Terre de Chypre Cypro brûlée à 1 à 3 % Blanc : Blanc de titane à 1%

* 1% équivaut à 1 gramme de pigment pour 100 grammes de chaux (soit 10gr pour 1kg). 13


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Le BĂŠton

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Historiquement Le béton ciré, huilé, ou vernis, est une technique directement issue des sols industriels, et largement utilisée dans les entrepôts et ateliers : dans ce cadre la, recherche de critères économiques, de rapidité de mise en œuvre, et de qualités mécaniques prédomine devant celle des critères esthétiques. Issu des États-Unis, où les professionnels de la construction mettent au point une technique de lissage des surfaces, le béton devient finalement un matériau de finition détourné par une élite d’artistes et de décorateurs New-Yorkais dans les années 80, alors que de grandes friches industrielles sont réhabilitées en habitat urbains de type loft. Aujourd’hui, appliqué de manière millimétrique, ce matériau rencontre un franc succès largement lié à son image haut de gamme et underground hérité de son histoire outre atlantique. Autant utilisé pour les surfaces intérieures qu’extérieures, c’est un matériau extrêmement résistant que l’on retrouve aussi dans la conception de mobilier de type moderne.

Recette Ce mortier finement lissé doit s’appliquer sur un support sain, propre et rigide tel que du carrelage, du béton cellulaire, du bois aggloméré, ou des plaques de plâtre. Comme le tadelakt, dont certains anciens disent qu’il en est l’ancêtre, le béton nécessite une préparation au gramme près.

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Ingrédients :

- 4.5L de ciment gris ou blanc (selon teinte souhaitée) - 1.5L de poudre de marbre - 0.05L de méthyl cellulose - 0.5L de sikalatex - Résine Residur - Pigments naturels - Savon noir additionné de cire ou d’huile minérale, ou bien simplement de vernis (selon usage)

Outillage :

- Platoirs et couteaux américains en inox - Gants et combinaisons jetables - Pinceaux adaptés aux gobetis sur surfaces planes et angles - Eponges - Chiffons - Mélangeur (perceuse avec embout) - Cutter - Seaux - Aspirateur professionnel avec ponceuse adaptable, ainsi que différents papiers ponces (60 à 1000) - Scotchs de différentes couleurs (jaune ou orange pour l’eau, jaune pâle pour l’air, mauve pour les peintures fraîches, et bleu pour tout le reste) - Bâches de protection - Balance standard et balance de bijoutier - Planche à échantillonnage - Rallonges électriques - et … de nouveau une pointe de bonne humeur !

Préparation :

La balance devient l’outil essentiel pour réaliser cette préparation : chaque in19


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grédient doit être pesé et dosé. Comme pour le tadelakt, le pigment doit être malaxé à la main afin de supprimer tous les grumeaux persistants, puis il est ajouté au ciment et à la poudre de marbre. Le tout est ainsi remué au mélangeur (perceuse affublée d’un embout). Petit à petit, on ajoute eau et Sikalatex, de manière à obtenir une substance à pâte onctueuse et crémeuse. Une fois les protections positionnées, la pose du béton peut commencer.

Pose :

Etape 1 : La première couche est une couche dite “d’accroche” que l’on réalisera à l’aide d’une résine liquide. Cette première couche permet d’obtenir une base uniforme sur laquelle la préparation accrochera. Etape 2 : La deuxième phase est une entrée en matière car il s’agit de la première couche de béton. La pâte est appliquée grâce à un platoir avec beaucoup de délicatesse, sans gestes brusques. Une grosse dose d’enduit est déposée sur le platoir, puis appliquée avec soin en tentant de l’étaler le plus uniformément possible afin que tout le support soit recouvert. Cette première couche n’est pas la plus importante, elle sert essentiellement à préparer les effets décoratifs. Une fois cette couche terminée, on laissera la surface travailler durant 24 heures. Etape 3 : Après avoir veillé à ce que la première couche ait bien eu le temps de sécher, la deuxième couche de béton peut être passée. L’enduit ayant un peu séché, la sensation au toucher n’est plus tout à fait la même. Le principe est de remplir les interstices laissés par la première couche afin d’obtenir une surface plus lisse. Cette partie peut s’avérer être un véritable exercice physique. Pour une couche de couleur claire, mieux vaut utiliser un platoir en plastique qui ne laissera pas de trace. Il est conseillé de passer ensuite un coup d’éponge sèche afin de lisser l’enduit (une éponge humide risquerait par contre de blanchir le résultat). Une fois cette couche terminée, on laisse sécher de nouveau 24 heures. 21


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Etape 4 : Après avoir à nouveau vérifié que la couche précédente ait eu le temps de sécher, la troisième couche de béton peut être passée. Celle-ci nécessitera une application des plus minutieuses, car c’est son dessin qui restera figé dans la matière. Cette application sera suivie d’un ponçage à l’aide d’un papier ponce de gros calibre (400 à 1000). Etape 5 : A l’aide d’un rouleau microfibre, on applique un bouche-pores à saturation sur toute la surface. Etape 6 (finition vernis) : Etape finale, elle consiste à passer une à plusieurs couches de vernis, afin de protéger la matière d’éventuelles taches à venir. Un vernis mat, satiné, ou brillant peut être choisi. Cette couche de vernis doit être passée aussi proprement que possible, cependant son application n’aura aucune incidence sur le dessin final de la matière. Etape 6 (finition huile ou cire) : Cette étape doit être réalisée avec minutie, car elle contribuera au dessin final de la matière. Elle est néanmoins rapide à exécuter. A l’aide de savon noir et de chiffons, les murs sont recouverts du bas vers le haut, par la formation de cercles irréguliers. Etape 7 (finition huile ou cire) : Ultime phase de ce travail des plus précis, cette étape consiste en un lustrage des surfaces précédemment enduites, à l’aide d’une cire naturelle ou d’une huile minérale,

Pigmentation :

La coloration du béton se fait de la même manière que celle du tadelakt. On utilisera donc des pigments naturels dont les proportions varieront en fonction des teintes souhaitées.

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by

Marc Combe





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Marc Combe


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