Dossier de presse - Les Grands Diables

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DOSSIER DE PRESSE

Les Grands Diables une exposition de Valentin Lergès Exposition du 13 au 27 août 2017 Vernissage samedi 12 août 2017 à 18h caves du centre culturel Romain Rolland rue Romain Rolland - 58500 Clamecy


Les Grands Diables / sommaire

communiquÊ de presse visuels Valentin Lergès (biographie) informations pratiques

Visuel de couverture : Le rocher, aquarelle sur papier

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Les Grands Diables / communiqué de presse « Je ne serai jamais un oiseau » Valentin ouvrit les yeux et vit la voûte formée par les branches du sapin sous lequel il était étendu. Il se redressa, regarda devant lui et ne vit rien à quoi accrocher son regard : une surface jaunâtre légèrement ondulante et un ciel bleu sans éclat, puis, entre les deux, une frontière brumeuse formée par les arêtes rocheuses du Grand Diable. Valentin avait entendu dire qu’au printemps, le Grand Diable, avec ses pointes acérées et la cruauté d’une montagne qui avait emporté plus d’un homme en enfer, se ramollissait. Qu’il suintait toute l’eau prise jusqu’alors par le froid d’altitude et que les rochers dégringolaient sous sa pression, qu’il n’était plus qu’éboulis et longues traînées grises de terre et de cailloux. Au printemps, la montagne rendait tout, puis se refermait sur elle-même. Valentin était venu pour voir cette montagne ruisselante et peut-être profiter de son abandon momentané pour prélever un peu d’elle-même. Il était impatient de reprendre son chemin pour l’atteindre. Cependant, elle lui paraissait trop loin pour l’instant et il ne savait pas par où partir, alors il tâcha de se donner un autre but. Il avait beau chercher il ne voyait rien à atteindre, il avait épuisé tous ses objectifs en arrivant à cet arbre planté là au bord de rien. Il le regarda encore, ça n’était vraiment pas un sapin. D’un geste brusque qui le surprit lui-même, il arracha un gros morceau d’écorce du tronc de l’arbre, l’inspecta, et le mit dans son sac. Il regarda à nouveau devant lui, et quelque chose se détacha du vide, un rocher, peut-être même plusieurs rochers, avec ce qui semblait être une petite mousse verte sur le dessus. Il fallait voir ça de plus près. Il ébaucha un mouvement en leur direction puis il repensa à ce morceau d’écorce qu’il avait arraché à l’arbre l’instant d’avant. Lui aussi était un peu vert sur le dessus, gris et vert, et il était d’une belle couleur au-dessous, un genre d’acajou. Sa couleur n’était cependant pas très importante, puisque le relief escarpé de l’écorce laissait surgir des lignes et des ombres tout en contraste de noir et de blanc. Toujours assis, Valentin n’avait pas très envie de se relever pour le moment, il commença à gratter la terre avec son petit couteau. Il aimait bien creuser parce que cela lui faisait penser qu’en creusant assez loin il pouvait remonter dans le temps. Il creusa, puis il s’arrêta car quelque chose avait bougé. Une légère angoisse le saisit, il avait dérangé un serpent. L’angoisse retomba quand il vit les hautes herbes onduler sous le poids de la bête en fuite. Peut-être que s’il avait bougé, le serpent l’aurait mordu. Ça aurait pu être terrible. Valentin sortit de sa poche un caillou qu’il avait ramassé plus tôt, l’examina, se rendit compte que le caillou n’avait pas beaucoup d’intérêt puis le jeta en direction de la bête. Ce qui n’eut aucun effet. Ça aurait pu être terrible, donc, mais comme cela ne l’avait pas été, Valentin se redressa et devant lui se dressait la face nord du Grand Diable, une haute falaise abrupte. Il avait dû se décider à traverser la prairie, finalement, et il était arrivé là. Il savait que c’était lui qui avait marché et pas la montagne qui s’était rapprochée, car il ressentait cette légère douleur au talon due à une ampoule mal soignée. Valentin qui était très grand avait parfois tendance à croire que tout était à sa hauteur, mais là il se rendait bien compte que la montagne était démesurée. Il n’en voyait pas la cime, et ne pouvait encore moins la toucher. Il se dit qu’il était à la montagne ce qu’un brin d’herbe était à lui-même et interrompit là d’un même mouvement de tête sa contemplation et sa pensée. La montagne semblait solidement arrimée à elle-même, pas du tout comme on lui avait dit. 3


Les Grands Diables / communiqué de presse Il préféra regarder par terre. Il eut bien fait car à ses pieds se trouvait un beau spécimen : quelque chose qui devait être dur, mais quand même un peu friable, qui avait un côté rond et se terminait en pointe anguleuse, qui avait de petites vagues dessinées à sa surface, ou alors comme des petits poils. Valentin releva la tête, puis la rabaissa, c’était bien ce qu’il lui semblait, la chose en question était une réplique miniature de cette face du Grand Diable. Il ploya son grand corps assez longuement pour s’accroupir, la ramasser et la mettre dans sa poche. La montagne l’impressionnait bien moins tout à coup. Valentin profita de sa position pour toucher du bout des doigts la terre séchée d’où émanaient quelques brins d’herbe jaune et les hautes tiges surmontées de pompons d’une plante inconnue. Puis, n’ayant pas très envie de se relever, il avança en canard pour s’approcher d’une zone fraîche où coulait un filet d’eau et où gisaient quelques morceaux de bois. Il aimait regarder les morceaux de bois, surtout quand ils étaient humides, même s’il préférait ceux polis qu’on pouvait trouver en bord de mer. Soudain, Valentin entendit un long « hé ho » qui semblait provenir de la montagne d’en face. Quelqu’un l’appelait là-bas. Non, il n’y avait personne. C’était le « ho hé » qu’il avait lui-même lancé tout à l’heure qui ne lui revenait que maintenant, tout retourné. Il était parti très vite sur les pentes du ravin qui se découvrait à trois pas de là, à travers les touffes d’herbes farouches ; il s’était répercuté sur la roche et avait rebondi rudement d’aspérités en saillies ; il s’était fait attraper par une bourrasque du vent du sud et avait accompagné trois oiseaux sur le chemin de leur migration ; il était resté accroché à des buissons enchevêtrés desquels il finit par se démêler tant bien que mal pour retomber sur le sol pelé qui lui fraya un passage jusqu’à son émetteur, qui en fut tout retourné lui-même. Après un petit moment sans bouger, Valentin se releva finalement et s’étira. Il avait fait ce qu’il avait à faire ici. Il contempla une dernière fois le Grand Diable de toute sa hauteur puis lui tourna le dos. Il ne pouvait pas aller là-haut et d’ailleurs il ne voulait pas y aller. Un caillou tomba juste à côté de lui. « Ploc », fit le caillou. « Raté », se dit Valentin. * Maintenant c’est le soir, Valentin se trouve dans son atelier et chacune des choses qu’il a ramassées a quitté ses poches et son sac pour s’étendre sur la grande table. « Me voilà, je suis revenu », se dit-il à lui-même. Son sourire béat et l’agitation nerveuse de ses doigts trahissent une certaine excitation. Où sont le squelette de plante, la pierre à trou, le pompon séché, le caillou montagne, l’écorce falaise, le serpent signe, l’écho fuyant ? Valentin commence à esquisser des gestes avec ses doigts, ses mains et ses bras, cherchant par là l’outil qui allait convenir aux formes qui s’élaboraient dans son esprit. Valentin resserre ses pensées sur ses gestes, cherchant par là à extraire les objets de son souvenir et à les poser sur la table avec les autres. Il considère ces choses réelles et chimériques et il se sent plein, repu, le corps détendu en attente des actions à venir. Maintenant la montagne est là, toute morcelée, et elle tient toute entière dans sa main. Valentin se laisse distraire un instant par un papillon de nuit qui se débat contre la fenêtre. Il jette un dernier coup d’œil sur la table bien fournie et s’en détourne ; il est temps d’aller tresser des cordes. Anaëlle Pirat-Taluy - Juillet 2017 4


Les Grands Diables / visuels

Karst pastel à l’huile sur papier 2016

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Les Grands Diables / visuels

Archipel plexiglass et bois 2016

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Les Grands Diables / visuels

Echos crayon sur papier 2016

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Les Grands Diables / visuels

NuĂŠe encre sur papier 2016

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Les Grands Diables / visuels

Mesa livret d’aquarelles en 50 exemplaires 2015

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Les Grands Diables / visuels

Pelat crayon Ă papier sur papier 2016

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Les Grands Diables / visuels

Sanguines aux noix cĂŠramique et noix polies 2016

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Les Grands Diables / visuels

Serpent cordelettes 2016

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Les Grands Diables / visuels

Squelettes de plante encre sur papier 2014

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Les Grands Diables / Valentin Lergès (biographie) Valentin Lergès vit et travaille à Lyon. Il manie l’installation, le dessin et les balades. Ses gestes impactent leur environnement avec délicatesse et précision et de son travail se dégage quelque chose de ténu, de fragile, une ambiance et des détails liés à l’observation plus qu’à l’action. «C’est un intérêt fasciné pour les formes contenues dans les paysages naturels qui nourrit ma pratique artistique. Mon regard se dirige en particulier vers les zones reculées, les déserts, les montagnes, les environnements pouvant exercer une influence particulière sur la perception humaine. (...) Mon activité se base sur des aller-retours entre l’extérieur et l’atelier, entre des excursions à la recherche d’expériences visuelles et la mise en oeuvre de gestes influencés par ces expériences (...)».

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Les Grands Diables / Valentin Lergès (biographie) Valentin Lergès en un minimum de dates exemplaires 1990 Naissance à Annecy 1993 Premiers dessins. 1996 Excursion à L’Île de la Réunion sur le Python de la Fournaise, première expérience d’un désert. 1997/2017 Collecte de petits objets naturels. 2000 Acquisition d’un boîte d’aquarelle, découverte du dessin à la plume. 2009 Entrée aux Beaux-Arts d’Annecy. 2010 Première exposition. 2011 Première résidence. 2011 Initiation à la production de musique électronique. 2011 Formation du collectif Alligator Baby. 2013 Voyage en Californie, visite du désert des Mojaves. 2013 Mahalo, exposition collective organisée par Alligator Baby à l’Abbaye d’Annecy-le- vieux. 2014 Rédaction d’un premier travail écrit, Joshua Tree. 2014 Sortie des Beaux-Arts, DNSEP, installation dans une grande ville. 2015 Redécouverte de la montagne et de la marche, traversée du Vercors. 2015 Résidence collective dans un château en ruines à Cabrerolles, Hérault. 2016 Résidence océanique au Pays Basque, exposition à la Galerie du Second Jeudi avec Fabrice Croux. 2016 Séjour à Flaine pour le tournage de Le Grand Vide de Dorian Degoutte, écriture de Un Lac.

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Les Grands Diables / Informations pratiques Les Grands Diables une exposition de Valentin Lergès du 13 au 27 août 2017 vernissage le samedi 12 août 2017 à 18h Ouvertures - horaires : du mercredi au dimanche / 14h - 19h Adresse : caves du centre culturel Romain Rolland rue Romain Rolland 58500 Clamecy – FRANCE Galerie Minimum Exemplaire / contact : rme.gme@outlook.fr Valentin Lergès / site web : http://valentinlerges.tumblr.com/ L’ exposition Les Grands Diables est soutenue par : l’Association pour l’Agencement des Activités : http://www.0-aaa-0.com/ la Résidence Minimum Exemplaire : http://residenceminimumeexmplaire.blogspot.fr/

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