La fièvre aphteuse ou la maladie des pieds et de la bouche

Page 93

Mes adjuvants, comme l’hydroxyde d’aluminium ou la saponine et ma purification très imparfaite, pouvaient aussi déclencher des réactions allergiques allant jusqu’au choc anaphylactique mortel. Certains bovins exprimaient une hypersensibilité immédiate se traduisant par de la fièvre, des problèmes respiratoires et cardiaques et une baisse de production de lait. D’autres réagissaient avec un décalage dans le temps manifestant après plusieurs jours des réactions eczémateuses et des troubles de la gestation pouvant conduire à l’avortement. Des manifestations allergiques liées à ma préparation sur cultures cellulaires ont été rapportées dans les années 1984-1985. On se doute évidemment de l’impact négatif que cela a pu avoir chez les éleveurs auxquels on préconisait la vaccination préventive des troupeaux. En ce début de 21e siècle, ma production industrielle s’accompagne de contrôles très stricts de mon innocuité. Une purification très poussée par les méthodes de l’ultrafiltration et de la chromatographie de mes antigènes permet d’éliminer toutes les protéines indésirables autres que celles de la capside du virus, responsables de l’immunité. Il s’agit des protéines cellulaires allergènes issues de mon milieu de culture et des protéines virales non structurelles ou NSP (Non-Structural Proteins ), synthétisées lors de la multiplication du virus aussi bien in vivo lors d’une infection que in vitro lors de ma production sur cellules. La suppression de ces dernières dans ma composition évite la formation chez l’animal qui me reçoit d’anticorps dirigés contre les protéines non structurales du virus et permet ainsi de distinguer sérologiquement un animal vacciné qui ne développe pas d’anticorps anti-NSP et un animal infecté qui en développe.

Le vaccin

I

76


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.