Catch & Shoot, le mag' (numéro 2)

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CATCH & SHOOT, LE MAG’ EDITION GRATUITE’ DISTRIBUTION EN LIGNE

Yakhouba Diawara PORTER LE MAILLOT BLEU CET ÉTÉ

KENNY GRANT LA (RE)DÉCOUVERTE 18

EDU TORRES CE COACH ACB QUI VEUT VENIR EN PRO A

INTERVIEW CHRISTOPHE LE BOUILLE

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EDITO

Une salle aux deux tiers vides, grise, froide. Un parquet type yougo des années 80, peint en bleu quand l’équipe résidente est surnommée les “Greens”. Deux cheerladers accompagnées d’une mascotte plus moche que moche (si ce n’est plus) lancent quelques t-shirts dans la foule sur un air de musique orientale digne de l’Eurovision. Je suis devant Panathinaikos Athènes - Lietuvos Rytas, cinquième journée du Top 16 de l’Euroleague. Une question me vient à l’esprit : est-ce cela l’Euroleague ? Où est l’identité visuelle (couleur du parquet, tribunes...) tant prônée ? Les animations pour tenir en éveil le public pendant les temps morts et entre les quart-temps ? La salle plongée dans le noir pour la présentation des équipes ? L’utilisation de la vidéo sur les divers écrans géants ?

Sécurité financière (et même physique), organisation professionnelle, salles la plupart du temps pleines... Telles sont les caractéristiques favorables du championnat de France de basket. Alors oui, le niveau n’y est pas encore génial, les salles ne font pas toutes 6000 places, les équipes sont implantées dans des villes de seconde zone et la popularité nationale du sport est parfois inférieure au combiné nordique... Mais pourtant c’est ici que le potentiel réside. Et non pas dans des pays aux salaires impayés par des mécènes aux intentions et passés discutables, aux salles vétustes et vides à 95% où on l’on peut recevoir mégots et pièces de monnaie sur la tronche quand on joue sur le terrain. Ceci, Edu Torres l’a compris. Coach de l’année en ACB en 2002, ce technicien espagnol est prêt à venir tenter sa chance en Pro A (ITW à retrouver dans ce mag’) qu’il juge comme très prometteuse.

Ces animations, cette interaction avec le public qui revient sur la table dès lors que le sujet de la popularité du basket en France est abordé... Eh bien au Pana, club le plus titré de l’Euroleague version ULEB (trois fois), elle n’existe absolument pas.

La NBA aussi. Les 4 et 5 mars, c’est dans la magnifique O² Arena de Londres qu’elle est venue s’installer pour la première fois de son histoire. Un public loin d’être basket... Amenez-y des paillettes et du show, vous le trouverez.

Trois jours plus tard, je regarde cette fois ASVEL Cholet, match phare de la dix-neuvième journée de Pro A. L’Astroballe est verte, le parquet scintille autant, voire plus, que ceux des enceintes NBA, Astroking fait le show quand les deux équipes sont sur le banc. On a même droit à des airs NBA (vous savez ceux de la famille Adams & compagnie) sur certaines actions...

Permettez-moi de rêver à une Euroleague de demain composée de Madrid, Paris, Londres, Berlin, Milan, Barcelone, Lyon, Birmingham, Munich, Valence, Lille, Manchester, Francfort en plus des historiques Partizan, Panathinaikos, Olympiakos, CSKA Moscou, Maccabi Tel-Aviv.... Mais pas seulement ! Des compétitions jeunes fortes et attractives pour le public basket qui réunissent les meilleurs centres de formation Européens, des championnats nationaux forts, denses et populaires...

L’Euroleague a clairement comme modèles les Majors Leagues américaines. Si son présent survit grâce à la tradition d’excellence des équipes de l’Est, l’avenir doré tant espéré par Jordi Bertomeu se situe vers des marchés bien plus attractifs : l’Allemagne, la France, l’Espagne (en avance sur tout le monde), l’Italie et même l’Angleterre. La Lituanie est un pays peuplé de 3,5 millions d’habitants, soit l’équivalent de la région des Pays de la Loire. Le consommateur moyen se rapproche plus de l’Européen de l’Ouest, lui et ses 30 000 euros annuels, que de l’inexistant fan du Maroussi Athènes.

Ce rêve ne reste pour le moment qu’une pure utopie. En attendant de s’en rapprocher, les bureaux de l’Euroleague feraient bien de se tourner vers les ligues des pays susmentionnés afin de participer à leur développement. Ce soutien, allié à l’implantation d’infrastructures de haut niveau permettrait, avec un peu de retard, de faire du basket le sport de l’an 2015. Enfin.

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REMERCIEMENTS REDACTEURS EN CHEF Gabriel Pantel-Jouve et Julien Dalcanale

REDACTION Amaury Boulay, Vianney Pannet, Georges Xouras, Ryad Ouslimani, Valentin Piton, Benjamin Guillot, Philippe Morihain, Julie Dumélié, Albin Cléty, Benjamin Delalande, Simon Humeau, Gaëtan Chaussin, Maxime Jambois, Johan Colle , Florian Delage, Nicolas Dubois et Stephen Barbe.

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echnique de Jak


Pendant ce temps lĂ en Pro A, dans un coin du limousin..

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ALINA IAGUPOVA THE SCORING MACHINE

Issue d’une génération 92 dorée, Alina Iagupova a créé la polémique l’été dernier durant les Championnats d’Europe chez les Jeunes. Phénomène pour les uns, porte-drapeau d’un basket individualiste pour les autres. Toujours est-il que l’Ukrainienne ne laisse pas indifférent ! Retour sur son énorme été. (Amaury Boulay)

258 Soit le nombre de tirs tentés par Iagupova pendant le Championnat d’Europe U18, sur les 623 de son équipe.

32,6 Sa moyenne de points lors de ce même championnat dont elle termine, de loin, meilleure scoreuse.

68 Son record de points , lors d’un match de championnat Ukrainien chez les Juniors.

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I

l est 22h30 en ce soir du 29 Juillet 2010. L’équipe de France U18, entrainée par Grégory Halin, vient de remporter (62-61) son premiermatch du Championnat d’Europe en Slovaquie au détriment d’une tenace équipe d’Ukraine. Au bout du suspense, Lucie Barba délivre ses coéquipières sur un dernier lancerfranc salvateur. Mais tous les observateurs ont le regard tourné de l’autre coté du terrain, oubliant volontiers la victoire Française. L’essentiel était ailleurs. Ce soir-là, l’essentiel c’était Alina Iagupova. L’Ukrainienne de 18 ans venait de réaliser une performance tout bonnement monstrueuse : 41 points (13/28), 11 rebonds, 4 passes décisives et 4 interceptions. Du haut de ses 1m80, la meneuse de jeu a tout écrasé ! “Sincèrement on ne s’attendait pas à une joueuse aussi forte. Elle a des qualités athlétiques énormes, une bonne vision du jeu, un gros bagage technique”, confiera Eléonore Grossemy, membre de l’équipe de France U18. Et elle ne s’arrêtera pas là. 34 points lors du deuxième match face à la République Tchèque, 40 face à la Turquie lors du troisième, finissant la première phase avec un impressionnant 38,3 points de moyenne. “Ce qui nous a déçu, explique Eléonore Grossemy, étant donné ses qualités physiques, c’est sa défense car elle ne revenait jamais, elle était là que pour l’attaque et laissait ses coéquipières toute seule.” Friable en défense, vraisemblablement, mais tout de même un sacré poison en attaque. “Le souvenir qui est le plus resté de cette joueuse, avoue Florine Basque, également membre de

l’équipe de France U18, c’est qu’on ne s’occupait plus des joueuses qu’on prenait en défense, on avait les yeux rivés tout le temps sur elle !” Et pour cause, tout au long du championnat d’Europe, Alina Iagupova va faire étalage de son talent offensif. Son arme secrète ? Selon ses dires, elle est athlétique et possède un premier pas explosif lui permettant de pénétrer et de se créer des shoots faciles. Douée de qualités physiques assez impressionnantes pour son jeune âge, elle est rapide dans l’exécution de ses gestes. Avec un record de 68 points en une partie lors d’un match de championnat Ukrainien chez les Juniors, Alina Iagupova est ce qu’on appelle une pure scoreuse. Seul bémol, c’est son tir derrière l’arc. Elle a tourné à seulement 24,6% de réussite (34/138 !) à trois points lors de l’Euro U18. Mais il en aurait fallu plus pour l’arrêter. Marquant 29 points ou plus (sauf contre l’Italie, seulement 13 !) dans l’ensemble des rencontres, elle terminera la compétition avec 32,6 points de moyenne, meilleure scoreuse, loin devant Nika Baric (23,3 points). Ces chiffres sont tout de même à relativiser. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle “faisait tout dans son équipe” constate Florine Basque. Suffit de regarder les statistiques complètes de l’équipe d’Ukraine sur cet Euro U18. Elles sont criantes de vérité. Terminant 7ème de la compétition, les joueuses Ukrainiennes, en 9 matches, ont pris 623 tirs dont 258 pour la seule Iagupova. Soit quasiment la moitié (41%) des tirs de son équipe, finissant avec 47% des


A LA DÉCOUVERTE DE

L’AVIS D’UN EXPERT

GRÉGORY HALIN, COACH DE L’ÉQUIPE DE FRANCE U18

points de sa formation (293 sur les 622 au total). La deuxième scoreuse de l’équipe, Lyudmyla Naumenko, ne pointe qu’à 7,8 points de moyenne. Croqueuse de ballon la demoiselle ? Oui certainement. Mais comme l’affirme Eléonore Grossemy, “les autres joueuses de son équipe n’avaient pas le niveau !” Oui mais voilà, Alina Iagupova ce n’est pas seulement ça. Pour preuve, mi-Juillet 2010, soit 15 jours avant son carton à l’Euro U18, la native de Dnipropetrovsk entame le championnat d’Europe U20, toujours avec l’Ukraine. Surclassée chez les espoirs, elle va aussi surclasser ses adversaires pendant 10 jours. L’Ukraine finira 5ème de l’Euro U20 et Iagupova aura l’honneur d’être nommée dans le cinq type, bouclant la compétition avec 17,6 points (54% de moyenne à deux points), 8,7 rebonds, 5,9 passes décisives et 3,1 interceptions de moyenne… Des chiffres qui laissent rêveur mais aussi et surtout des chiffres qui prouvent qu’elle n’est pas seulement une croqueuse de ballon. C’est aussi une joueuse qui sait se fondre dans un collectif. Frôlant à plusieurs reprises le triple-double durant la compétition, elle va terminer première aux passes décisives et aux interceptions et troisième au scoring.

Elle nous a effectivement causé beaucoup de souci cet été... C’est une joueuse qui possède des qualités physiques extraordinaires (au sens propre) pour une fille (on s’est parfois demandé si ce n’était pas un homme...). Mais au delà de ça, elle est dotée d’une aisance et d’un maniement de balle exceptionnels qui, combinés à ses qualités athlétiques, lui confèrent une supériorité dans tous les duels. Elle aussi est capable d’être efficace dans les tirs en sortie de dribble et à 3 points, y compris des vestiaires !

Son armer est néanmoins assez bas ce qui peut lui poser des problèmes contre quelqu’un qui défend fort et bien avec les mains. A 3 points, elle a besoin de temps pour déclencher son tir mais comme elle tire à 10 m, il faut choisir son poison : reculer un peu pour éviter le drive mais lui permettre de tirer, ou l’empêcher de tirer en s’approchant avec le risque de se faire driver... Elle a les qualités pour être une bonne passeuse mais c’est une joueuse qui peut rapidement faire n’importe quoi, tirer à contretemps, forcer le jeu, perdre énormément de ballons et...oublier ses coéquipières. En défense, elle fait le minimum car c’est surtout l’attaque qui l’intéresse alors qu’elle aurait les moyens de faire beaucoup mieux. La clé contre elle c’est de bien défendre collectivement car en 1x1, c’est difficile de l’empêcher de marquer des points. Bref, elle a beaucoup de talent mais on ne peut pas dire qu’elle le mette toujours au service de son équipe... Bien entourée et canalisée, elle peut devenir une excellent joueuse à condition d’épurer son jeu et d’être beaucoup plus juste dans ses choix.”

Inspirée par sa coéquipière de club Olexandra Gorbunova, la star du basket-ball Ukrainien, MVP de l’Euro U20 en 2004 et 2005, Iagupova joue actuellement au BC Dnipro, club de sa ville natale, au sein de l’UPBL (top niveau du championnat Ukrainien). Comme tout basketteur précoce, l’Ukrainienne est un petit feu-follet sur le terrain. Mais comme tout athlète de cet âge, elle reste un joyau à l’état brut, un joyau qu’il va falloir polir au cours du temps pour lui donner la forme d’une vraie pierre précieuse, de l’atout que l’Ukraine recherche depuis tant d’années pour renaitre de ses cendres et revenir parmi les meilleures nations Européennes. “Bien entourée et canalisée, elle peut devenir une excellent joueuse à condition d’épurer son jeu et d’être beaucoup plus juste dans ses choix”, confirme Grégory Halin, le coach de l’équipe de France Féminine U18. “En tout cas, conclue Eléonore Grossemy, c’est une joueuse que je n’oublierai pas de si tôt.” Nous non plus, assurément. 9


INTERVIEW

YAKHOUBA

DIAWARA

Après quatre saisons passées en NBA, Yakhouba Diawara (2m01, 28 ans) est rentré cette saison en Europe dans le but de retrouver du temps de jeu. Mission accomplie. A Brindisi, le natif de Tremblay-enFrance (93) passe près de 36 minutes de moyenne sur les parquets de LegA. Retour en Europe, projets à venir, NBA, équipe de France, le Yak’ s’exprime sur tous les sujets. Entretien.

Pourquoi Brindisi ? L’été dernier, j’ai pris mon temps, je suis resté tranquille. Je voulais jouer donc j’ai choisi l’option Europe. Je pouvais rester en NBA mais si c’était pour rester sur le banc... Je n’ai pas envie de revivre ça, j’ai des buts dans ma carrière. Brindisi était alors une bonne opportunité pour revenir, et de prouver aux gens que je pouvais avoir du temps de jeu.

Sa saison

Comment ça se passe alors qu’on a dépassé la mi-saison ?

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Très bien, je prends beaucoup de plaisir, je me sens de mieux en mieux. Je suis très content d’être là, de prouver que je n’ai rien perdu de mon basket. Et les fans me le rendent bien, j’ai ma petite cote de popularité ici. Ils voient bien que, comme dans tous les clubs où je suis passé, je me donne toujours à 100%. Hervé Touré vous a rejoint en cours de saison. Qu’a t-il apporté à l’équipe ? Hervé apporte beaucoup à l’équipe. Il

a joué en Italie six ans donc il a beaucoup d’expérience au niveau basket. En plus on s’entend bien, c’est devenu un très bon ami. Quels sont les objectifs du club pour la fin de saison ? Les objectifs sont de sauver le club de la relégation, après on verra si on peut viser plus haut... On a vu beaucoup de joueurs et c’est clair que ce n’est pas facile de changer de coéquipers à chaque fois. Mais c’est le basket. Entre ton passage à Bologne en 2005/2006 et cette saison, quels sont les principaux changements en LegA? Déjà j’ai passé quatre mois à Bologne où j’ai de très bons souvenirs. La LegA est un très bon championnat, très compétitif. Il y a beaucoup de talent. Mais en 2005/06 c’était plus fort même si cela reste toujours du très haut niveau. Tout le monde peut battre tout le monde, c’est un championat ouvert.


Après avoir retrouvé du temps de jeu, quel est ton objectif pour cet été ? Rejoindre une grosse cylindrée européenne ou la NBA. J’aimerais bien jouer en Euroleague un peu. Mais je ne ferme pas la porte à la Pro A. Si aucune franchise NBA ou équipe étrangère me propose quelque chose, on verra. Il faudrait un vrai projet. Mais sur quoi je veux insister c’est que je suis ouvert à toutes discussions, même avec Brindisi. Après il est clair que j’aimerais avoir des garanties de temps de jeu, même s’il est évident que c’est à moi de me faire ma place. Aujourd’hui penses-tu pouvoir devenir l’un des meilleurs postes 3 d’Europe ? C’est un objectif si ce n’est pas le cas ? Je ne sais pas, ça c’est à toi de me le dire (rires) ! Je pense avoir prouvé que je pouvais jouer partout. J’ai encore du boulot à faire mais je vais arriver à mon objectif, soit devenir le meilleur joueur d’Europe à ce poste.

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Tu suis toujours ce qu’il se passe dans le basket français ? Oui bien sur, en particulier Dijon. D’ailleurs concernant la JDA, ça me fait mal au coeur qu’ils soient descendus. Mais ils vont remonter, je ne me fais pas trop de soucis. Sinon je trouve que le niveau est meilleur année après année en France et c’est vraiment une bonne chose. Je suis mes anciens coéquipiers et je suis encore en contact avec certains d’entre eux, à savoir Sacha Giffa, Dounia Issa, Thierry Rupert, Mamoutou Diarra, Abdoulaye M’Baye et Benjamin Monclar. D’ailleurs tu vois qui champion cette saison ? Euuuh... Chalon ou Roanne. Mais c’est très ouvert, Cholet peut gagner aussi. Sur un match, ce n’est pas facile à pronostiquer. Gelabale est rentré en France après un passage en NBA. Des clubs français t’ont ils contacté ? Pas l’été dernier en tout cas. Mais comme je l’ai dit, si un club français a un vrai projet ça peut le faire. Si Paris en a un, ça serait un rêve d’y jouer. Maintenant ils ont besoin de vrais joueurs et d’un bon coach. On verra

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INTERVIEW

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50% 28% 78%

Comme Tony Parker ou Florent Pietrus tu te vois terminer ta carrière en France ? Pourquoi pas ! On ne sait jamais. Paris, ce serait très bien pour moi, mais ce peut être Dijon aussi, s’ils sont encore à ce niveau, voire Tremblayen-France qui évolue en Nationale 2. Ca serait sans doute entre ces trois clubs. TP, Boris Diaw et Ronny Turiaf avec qui tu as été champion d’Europe juniors en 2000 ont investi dans des clubs pros (Asvel et Bordeaux). Tu penses réaliser une action similaire ? C’est quelque chose à quoi je pense effectivement. Je suis le parrain de Dijon et Tremblay-en-France déjà. Je les aide pas mal notamment sur le recrutement en leur donnant des conseils sur des joueurs. Puis ils se servent de mon image. Et c’est normal à vrai dire, ce sont les clubs qui m’ont le plus apporté. Je les porte toujours dans mon coeur. Après ta carrière tu te vois toujours dans le basket ?

Oui j’ai beaucoup de projets en tête, je pense rester dans le milieu. Après aux Etats-Unis ou en France je ne sais pas, on verra le moment venu. Mais je travaille déjà pour l’après basket.

Comme je l’ai dit, si un club français a un vrai projet ça peut le faire. Si Paris en a un, ça serait un rêve d’y jouer.

Le basket français

en fin d’année. La saison se termine le 12 mai et après je suis libre.

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La NBA Avec le recul que retires-tu de cette expérience de quatre saisons ? Que ce soit en tant que joueur ou en tant qu’homme, j’ai énormément appris de ce passage en NBA. Côtoyer au quotidien des joueurs comme Dwyane Wade, Carmelo Anthony ou encore Allen Iverson t’aide énormément. C’était le cas à Denver, ça l’était aussi à Miami. Jouer en NBA était la meilleure expérience de ma vie. Sortir de la banlieue de Tremblay en France dans le 93 et arriver en NBA, c’était vraiment un rêve qui devenait réalité. Un rêve (il insiste) ! Sans parler des entraîneurs qui t’ont coaché... Oui ça a commencé avec Paul Westphal à Pepperdine en NCAA. C’était une très bonne aventure là-bas, j’avais beaucoup de plaisir à être coaché par un ancien coach et joueur

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NBA. Je suis toujours en contact avec lui, on garde de bonnes relations. Il m’a dit que c’était une saison difficile aux Kings. Après j’ai eu la chance de côtoyer Jacques Monclar. C’était mon premier coach professionnel, il m’a énormément appris aussi bien sur le terrain que dans la vie. A Bologne, j’ai été entraîné par Jasmin Repesa qui est désormais à Trévise. Puis après j’ai enchaîné avec George Karl pour ma première saison NBA. Un très grand nom qui fait travailler très dur. Enfin j’ai terminé par Pat Riley, une légende du basket. J’ai énormément de respect pour lui, c’est un grand monsieur. Il me poussait toujours à travailler dur pour devenir le meilleur joueur possible. On s’appelle encore, on s’échange des mails. Il aimerait que je revienne au Heat mais on verra à la fin de saison. Je n’ai pas de préférences entre ces coachs là, ils font tous travailler dur, même en NBA où les entraînements sont beau-

coup plus individualisés. Ces coachs ont juste des manières de faire différentes. Justement quand tu vois le Heat cette saison, tu ne ressens pas de frustration ? Si, bien sur mais c’est la vie. Mais si c’était pour rester sur le banc, c’est non. A 28 ans, j’avais envie de jouer. A 36 par contre, oui j’aurais resigné, car Miami me l’avait proposé l’été dernier. Toi qui a signé un contrat NBA à 24 ans, que penses-tu des joueurs qui partent très tôt en NBA ? Moi je leur conseillerais d’attendre, de d’abord prouver que l’on peut jouer en Europe et d’ensuite traverser l’Atlantique.


INTERVIEW

Jouer en NBA était la meilleure expérience de ma vie.

J’ai suivi les dernières campagnes de près, avec, bien sûr, une certaine frustration. Porter le maillot bleu cet été reste pour moi un objectif. J’ai prouvé par le passé que je pouvais y jouer et aider l’équipe. La fédération et Vincent Collet t’ont-ils déjà contacté ? Non pas de nouvelles, je n’ai eu aucun contact. Ils savent où me trouver, c’est facile. Et qu’as tu ressenti avec l’épisode de la Charte, que tu n’aurais pas respectée ? J’étais déçu. De voir la liste de joueurs qu’ils ont pris avant moi, des joueurs sans club, blessés... j’étais tout simplement déçu. Mais c’est leur

décision. Tu penses mériter plus ta place que certains qui ont fait partie du groupe ces deux dernières années ? Oui, vraiment. Et je ne vise pas en particulier des joueurs de Pro A. En Europe, je suis le meilleur marqueur français. Je pourrais apporter en attaque, en défense, de la dureté... Ce qu’il manque aujourd’hui à l’équipe de France, c’est de ne pas prendre les meilleurs joueurs disponibles, ceux qui ont le niveau pour jouer dans les compétitions internationales. Mais bon, on ne va pas revenir là dessus, il y a quand même beaucoup de joueurs et c’est au coach et à la fédération de faire leurs choix, prendre des décisions...

L’équipe de France

Où en es-tu par rapport à l’équipe de France ?

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Portrait chinois Un film : Remember the Titans

NBA : Trop dur... les deux !

Une chanson : “Paris sous les bombes” de NTM

Une ville : Paris bien sur

Un club ou une franchise : Tremblay, la JDA, le Heat et les Nuggets Un joueur : Allen Iverson Ton meilleur coéquipier : Marcus Camby Tes meilleurs potes dans le basket : Jermaine O’Neal, Marcus Camby, Udonis Haslem, Dwyane Wade et Carlos Arroyo Ton meilleur coach : Jacques Monclar Champion d’Europe ou All Star

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LNB Espoirs ou NCAA : NCAA Un pays : les Etats-Unis Une salle : le Paladozza de la Fortitudo Bologna Une boisson : de l’Oasis Un plat : du poulet avec du riz Une voiture : une Cadillac Un personnage historique : Mohamed Ali Un homme de pouvoir : Barack Obama


INTERVIEW

Sortir de la banlieue de Tremblay en France dans le 93 et arriver en NBA, c’était vraiment un rêve qui devenait réalité.

Propos recueillis par Gabriel Pantel-Jouve et Julien Dalcanale. Photographies de Maurizio De Virgiliis

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Voila bien un joueur qui ne va pas se plaindre du nouveau statut de « joueur formé localement ». Fils de l’ancien joueur puis coach (Le Mans, Paris, Orthez) et désormais agent de joueur (des frères Lavrinovic, Matt Bonner, David Andersen entre autre…) portant le même nom, Kenneth Grant Junior (1m88, 28 ans) s’est fait sa propre place dans le basketball. Américano-suédois, il est le leader de la sélection scandinave avec l’ailier fort des Pistons Jonas Jerebko. Formé à Orthez où il a grandi entre l’âge de 7 à 16 ans, le nancéien a ensuite traversé l’Atlantique. C’est en France, à l’âge de 24 ans, qu’il signe son premier contrat. Après une première saison professionnelle plus que correcte à Nantes (7.8 points et 3.4 pds en 23’), Grant disparaît du marché français. Suite à un passage aux Gaz Metan Medias en Roumanie, il s’engage en 2008 à Norkopping dans son pays natal. Champion de Suède 2010, il progresse de plus en plus au sein de la méconnue mais néanmoins très relevée Baltic League (13.7 points de moyenne en 2008/09, 6 pds la saison passée).

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ourtant, c’est avec grande surprise que les fans français apprennent sa signature au SLUC Nancy l’été dernier. Très vite, les supporters des Couguars vont être conquis par ce joueur académique, très bon shooteur (43.1% à trois points en Pro A) et doté d’un QI basket très élevé qui lui permet de jouer aux postes 1 et 2. Plus qu’une simple rotation (9.4 points à 45.3%, 2.9 pds et 2.2 rebonds en 23 minutes), ce combo guard devrait voir son bail prolongé dans la cité lorraine. Personnalité attachante et ouverte, Grant a répondu à nos questions au lendemain de l’élimination de Nancy à la Semaine des As (le 11 février).

SA SAISON AVEC NANCY

KENNY GRANT Gabriel Pantel-Jouve

Ton retour en France. Cela se passe très bien avec l’équipe. On est troisièmes en championnat (à la 17e journée, ndlr). La défaite d’hier soir (en quart de finale des As con tre l’ASVEL) est dommage car on aimerait bien jouer ce soir. Sinon je pense que je contribue à la réussite de l’équipe et comme il y a de bons résultats, je suis satisfait. T’attendais-tu à avoir un tel impact à ton retour en France ? Personnellement oui. J’étais confiant, je pensais que je pouvais le faire. Je n’avais aucun doute sur le fait que je puisse jouer en Pro A. Estimes-tu avoir été oublié en France après ton départ de Nantes ? Oui car je ne suis pas Français. Le nouveau règlement JFL m’a permis de revenir étant donné qu’ici ce n’est plus le même marché. Avant j’étais en concurrence avec les Américains, les Cotonous et les Bosmans et maintenant je suis un JFL, donc dans une autre section. Tu devrais rester à Nancy. C’est ton choix prioritaire ? Je joue bien à Nancy en ce moment et cela fonctionne plutôt pas mal donc j’aimerais bien rester là.

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INTERVIEW

23 mn 9,6

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2,0 fpr

2,2 rbds 2,9 pds 1,3 st

après avoir été transféré) et ensuite j’ai porté les couleurs des Wildcats pendant trois ans. Le coach (Bob McKillop, l’un des mentors de Stephen Curry ndlr) m’a beaucoup appris. Beaucoup de joueurs européens sont passés là bas comme Narcisse Ewodo, ancien joueur de Pau, puis Boris Meno maintenant en République Tchèque. On avait la possibilité de jouer contre des grosses universités comme Duke, North Carolina ou Missouri... Affronter ces équipes là et les battre, c’était vraiment un rêve d’enfant.

SON PARCOURS Ton parcours particulier Je suis né en Suède d’une mère suédoise et d’un père américain. Après je suis venu en France, allé Etats-Unis et je suis revenu ici (à Orthez) pendant neuf ou dix ans (entre 7 et 16 ans, ndlr) quand j’étais jeune. Ensuite, je suis reparti aux « States » pour mes deux dernières années de lycée et puis je suis entré à Davidson. Formé à Pau J’étais à Orthez puis ma dernière année j’ai rejoint Biarritz où mon coach était Paco Laulhé, l’assistant de l’Elan Béarnais aujourd’hui.

Ta saison à Nantes, une première bonne première partie puis une seconde compliquée Oui. On avait perdu huit ou neuf matchs à la suite si je me souviens bien. C’était un moment assez difficile pour ma première année professionnelle. J’ai appris pas mal de choses, j’ai dû grandir. Je ne regrette rien, toutes mes expériences en carrière m’ont fait mûrir en tant que basketteur. Ta progression depuis cette expérience ? Individuellement je suis dev-

enu bien plus complet. Par exemple, mon shoot est bien plus consistant, régulier. Le jeu européen était assez nouveau pour moi quand je suis venu des Etats Unis. Je n’avais jamais joué avec l’équipe nationale où tu y rencontres des équipes de très haut niveau. En Baltic League, il y a de très bons joueurs. Et puis j’ai dû devenir plus rapide. Les différences entre la Pro A et la Baltic League ? En France, c’est plus serré. Tous les matchs que tu joues, tu peux les perdre. Il n’y a pas de victoire facile. A comparer avec le championnat suédois, c’est bien plus homogène. Les trois meilleures équipes de haut de tableau sont compétitives ensuite c’est vraiment moyen. Quant à la Baltic League, moi j’ai joué dans la “Ice” (la Baltic League est d’abord divisée en deux poules géographiques puis en deux groupes suivant les résultats de la première phase) qui est une très bonne ligue. Ensuite la deuxième phase est elle aussi difficile car tu es presque sur de t’incliner à l’extérieur. A contrario, tu as de grandes chances de gagner à domicile. Mais en France, tous les matchs sont compliqués. Si tu n’es pas prêt, tu perds.

Tu n’as pas pensé rester dans un centre de formation en France ? J’avais l’opportunité de jouer en Espoir à Pau mais un de mes rêves était d’aller aux Etats-Unis jouer en Université. Pour moi la meilleure chance de le réaliser était de finir le lycée aux Etats-Unis afin de me montrer sur le sol américain. La NCAA J’ai fait deux facs. Lafayette d’abord, où je trouvais que le basket n’était pas assez pris au sérieux. Je n’ai pas autant apprécié qu’espéré et j’ai saisi l’opportunité d’aller à Davidson. La première année, j’ai du être redshirt (le fait de ne pas jouer un an

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En France, c’est plus serré. Tous les matchs que tu joues, tu peux les perdre. Il n’y a pas de victoire facile.

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INTERVIEW

L’ÉQUIPE NATIONALE L'évolution du basket suédois Côté résultats, on a fait un pas en arrière puisque l'on était en groupe A. Et puis il y a deux ans on est redescendus en groupe B. Maintenant on essaye de remonter. Mais médiatiquement parlant, Jonas Jerebko a fait ouvrir les yeux sur le basket. Il y a beaucoup plus d'intérêts. Chez les jeunes, il y a quelques bons prospects qui sont très bons. Il y en a deux qui jouent à la Virtus Bologne (Viktor Gaddefors – ailier, 2m00, 18 ans – et Jonathan Person – meneur, 1m90, 17 ans) ou Marcus Eriksson qui joue en Espagne (ce jeune joueur de 17 ans de Manresa dont la vidéo de son 78/81 à trois points fait le tour du monde). Cela va de mieux en mieux mais tout fonctionne avec les résultats. Je suis en train de réfléchir pour jouer avec la sélection cet été car j'aurais besoin de me concentrer sur ma nouvelle équipe. Mais il est aussi important de remonter dans le groupe A pour faire l'Euro. Participer à un Euro, c'est encore l’un de tes gros objectifs ? Oui (il insiste) ! J'aimerais beaucoup pouvoir faire ça.

AUTOUR DU BASKET Ton rapport actuel avec la France ? As tu une part de toi française ? Oui. Cela fait tout de même beaucoup de temps que je n'étais pas revenu en France. A la maison, on ne parlait pas vraiment le français, c'était l'anglais ou le suédois. Mais mon meilleur ami est d'Orthez (Benjamin, à sa gauche sur la photo) et je garde beaucoup de contacts avec lui, donc la France est une partie de ma vie. Après avoir été coach (à l’Elan Béarnais en 1989/90 notamment), ton père est devenu un grand agent au niveau européen. Quels sont vos rapports professionnels ? Je fais parti de sa compagnie, mais il ne me représente pas. En France c'est Miloud Dahine d'Elite Sports qui est mon

agent. Sinon, il ne veut pas me trouver de club mais bien sur il me donne des conseils. En grandissant avec lui, j'ai appris ce qu'était le marché, ce que les gens cherchaient… C'est sur que c'est un gros soutien dès lors que j'ai des questions. L'après basket, comme ton père, se fera dans le basket ? J'aimerai beaucoup y rester. Je ne sais pas si cela sera en tant qu'agent, coach... en tout cas si je le peux, je le ferai. Mais pour l'instant je suis vraiment concentré à progresser en tant que joueur.

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SUR UN AIR DE CARNAVAL

Ici au Sportica, on retrouve l’ambiance qu’on a dans les rues lors du carnaval. Ce qui est encore mieux c’est que là ça encourage notre équipe. La victoire de ce soir est superbe dans toutes ces couleurs. Je pense que ça a motivé les joueurs à puiser au fond d’eux.

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Quand on voit l’ambiance qu’il y a ce soir, on devrait faire ça à tous les matchs et on serait champion de France sans conteste. Pourquoi ne pas lancer l’idée si on se retrouve à Bercy ?

C

omment parler du Nord sans évoquer son carnaval dunkerquois ? Vraie culture populaire dans le maritime, le carnaval est devenue un symbole. Il faut remonter au XVIIème siècle pour voir ces festivités prendre naissance. Fêter le départ des marins en Islande, voilà la raison principale des temps anciens. Aujourd’hui, enfants, adolescents, adultes se réunissent dans les rues pour scander les champs de tout un peuple. Il faut le dire entre le mois de février à avril, le carnaval est le point central de toutes les discussions. Chaque année le BCM rend hommage à cette tradition organisant 2 matchs de carnaval par saison. Lors de la 14ème journée de ProA, toute la salle du Sportica illumine de couleurs face à l’équipe d’Orléans. Nous avons tenu à vous faire profiter de ces matchs extraordinaires où l’ambiance est à la fête à travers des photos des supporters. Julie Dumélié

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L’IMAGE DE LA PRO A A EST BIEN MEILLEURE QU’ ON NE LE CROIT. Présent à la Semaine des As de Pau au côté de son agent français Miloud Dahine, Edu Torres (46 ans), entraîneur espagnol de l’année en ACB avec Lleida en 2002, s’exprime sur le basket français et ses velléités de rejoindre une équipe de Pro A. Pourquoi êtes-vous venu à la semaine des As ? Tout d’abord, c’est très intéressant pour moi de voir une ligue différente, des joueurs différents, mais aussi un très bon niveau. Logiquement, je connais tous les joueurs français car j’ai joué contre des équipes françaises dans les compétitions européennes. C’est mon devoir. En Espagne, chaque année, on va à la Coupe du Roi. C’est toujours la même chose donc j’aime bien aller à l’étranger. J’ai l’habitude d’aller en Italie depuis des années alors cette année je me suis dit que c’était le bon moment pour venir ici. En plus c’est près de chez moi. Vous vous placez sur le marché des coachs en France, pourquoi ce choix ? Pourquoi pas ? J’ai réussi toutes mes expériences en Espagne alors je pense que c’est le moment pour moi d’aller tenter ma chance à l’étranger, d’essayer de me développer comme entraîneur, d’apporter mon expérience hors d’Espagne. Quelles ambitions auriez-vous si vous veniez en France ? Jouer une coupe d’Europe ? 24


INTERVIEW

EDU

très semblable. Mais surtout athlétiquement, c’est fantastique. Les joueurs espagnols n’ont pas les capacités des joueurs ici. On peut dire que Rudy Fernandez est athlétique, que Victor Claver l’est aussi… Mais beaucoup ne le sont pas comme Navarro par exemple. C’est un joueur fantastique mais il n’est pas athlétique. Il connaît bien le basket, le jeu, mais n’est pas athlétique. Il n’y a pas plus athlétique qu’en France.

TORRES Gabriel Pantel-Jouve

J’aime bien travailler dans un club où l’on peut évoluer. Je comprends que c’est difficile de commencer au très haut niveau mais je suis ouvert à toute opportunité pour aider un club à progresser. Les clubs français ont beaucoup de mal en coupe d’Europe. Comment pouvez-vous l’expliquer ? C’est difficile maintenant. Je crois qu’il y a une différence entre les clubs qui sont au top niveau et le reste, spécialement en Espagne, Grèce, Russie… Le Real Madrid, Barcelone, Vitoria et Malaga sont au top niveau et le reste en dessous. En France, c’est beaucoup plus partagé maintenant. Il n’y a pas une très bonne équipe qui surpasse toutes les autres. Ca, c’est une bonne chose. Par exemple ici, Roanne, qui était en tête, a perdu. Cholet, le second, a perdu aussi. C’est bien. Ce n’est pas comme en Espagne où tout le monde sait que Barcelone, le Real ou Vitoria va gagner. C’est ce côté-là qui vous attire le plus en France par rapport à un championnat comme la Grèce ou la Turquie où vous pourriez coacher ? J’ai eu une proposition en Grèce à Larissa il y a trois ans. Mais finalement, au moment d’y aller, ils m’ont dit qu’ils n’avaient pas la permission de la ligue car le budget n’était pas

assuré… Ca conditionne tout car on ne peut même pas parler de joueurs. Comme je disais, en Grèce, il y a l’Olympiakos, le Panathinaïkos et puis après, plus grand-chose. Le championnat de France est-il un championnat d’avenir ou bien est-il ringard comme il est souvent décrit ? C’est un championnat d’avenir. Ici c’est sérieux, bien organisé. C’est pour ça que c’est difficile de faire quelque chose de bien en Grèce. En Grèce il y a quatorze équipes et on peut dire qu’il y en a dix qui ont des problèmes financiers. Ici, cela me semble bien coordonné, bien organisé. C’est une compétition d’avenir qui est très attractive.

Avez-vous déjà reçu des propositions de clubs de Pro A cette saison lorsque certains clubs se sont séparés de leur coach ? Non, c’est pour ça aussi que je viens ici parce qu’il est important de montrer ma motivation. Beaucoup de fois on m’a dit « non restez en Espagne, l’ACB est la meilleure ligue du monde après la NBA ». Mais les opportunités ne sont pas toujours bonnes en Espagne. Parce que, si tu as une très bonne équipe, tout va bien. Mais si chaque année tu luttes pour le maintien, tu subis la pression énorme qu’il y a en ACB. C’est très dur, il y a beaucoup de pression et ce n’est pas agréable. C’est pour ça que je veux changer d’air. J’aime bien la ligue ici, je suis venu plusieurs fois à Pau et puis c’est une opportunité pour m’exposer.

Il n’y a pas plus athlétique qu’en France.

Au niveau du terrain, quels sont les avantages de la France concernant ses joueurs, ses qualités ?

C’est le fait d’avoir entraîné plusieurs joueurs français en ACB qui vous a donné aussi cette envie ?

Sans aucun doute les capacités athlétiques. Ici, on a vu que chaque équipe avait des capacités athlétiques. On joue avec un mélange de style français et américain parce que beaucoup de meneurs sont américains. Beaucoup de pick and roll… Toutes les équipes jouent un basket

Entre autres… J’ai connu Cyril Julian, Stéphane Dumas, que j’ai entraîné dans deux équipes différentes, Akingbala (qu’il montre du doigt pendant la séance de shooting du SLUC), Amara Sy à Murcie l‘an passé… Quand Cyril Julian est venu en Espagne, c’était l’un des meilleurs joueurs français >

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CLIMALIA LÉON 1997/99

FESTINA ANDORRA 1987/96

AKASVAYU GIRONA 2003/06

JOVENTUT BADALONA

CAPRABO LLEIDA

1985/86

1999/03

PLUS PUJOL LLEIDA 2006/09

CB MURCIA 1997/99

JEUNES LEB ORO ACB

SON PALMARÈS Champion de LEB Oro avec Lleida (2001) ACB Catalan League Champions (2002, 2003) LEB Catalan League Champion (2007, 2008) Coach de l’année en ACB (2002)

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> avec déjà une très grosse carrière. C’est dur de commencer à l’étranger, mais tu dois démontrer que tu es motivé.

Pour vous, quels sont les jeunes joueurs français qui peuvent jouer en Espagne? Antoine Diot, qui est souvent annoncé à Bilbao ?

Vous avez coaché dans deux clubs différents Stéphane Dumas. En France, paradoxalement, on le connaît très peu car il est parti jeune. Pouvez-vous nous parler de lui ?

Il y en a plusieurs. Par exemple Bokolo, il joue vraiment en équipe avec (Ben) Woodside. Les deux jouent 1 et 2 de façon très libre et cela se passe très bien. Contre Roanne, il était en exhibition. Il joue très bien chaque samedi. Cela veut dire qu’il a le niveau pour jouer en Espagne mais il doit trouver l’opportunité idéale.

Déjà, en tant que personne, il est fantastique. Il est très calme. Tu dois le percer à jour car il est timide. Il est arrivé à Badalone et on l’a considéré comme le nouveau Raul Lopez qui avait alors un très gros succès, qui partait en NBA. Badalone, c’est spécial. J’y ai joué, entraîné… C’est un peu comme la cathédrale du basket en Espagne. Il n’a pas été bon. Après il m’a rejoint à Lleida puis Gérone où il est devenu très bon. Maintenant, il a un très grand succès à Valladolid. Il a 30 ans, il est mûr. Il a consolidé son jeu parce qu’il était irrégulier. Désormais, c’est un très bon organisateur, il joue très bien, très proprement. Sa femme est de Valladolid et c’est donc une très bonne situation pour lui.

Bilbao, c’est un club qui progresse chaque année, très bien organisé. Pour un jeune joueur, spécialement pour un meneur, c’est idéal d’y aller. Que penser de la percée de Thomas Heurtel en Espagne (courtisé par Vitoria) qui réussit presque plus en ACB qu’en France ? Je ne connais pas l’histoire avec Vitoria mis à part que le jour de la deadline en Espagne, il a eu une opportunité. C’est difficile à comprendre pour moi car si Vitoria veut un joueur, il


n’aura pas de mal à le signer. Par exemple à Pau, qui est près de Vitoria, il y a eu Roger Esteller. C’est un joueur que j’ai entraîné. Vitoria est une très grosse organisation, c’est un très gros club… C’est étrange d’entendre qu’ils n’ont pas réussi à l’avoir car pour moi si le président veut Heurtel, il n’aura pas de souci à le prendre d’autant plus qu’Alicante a des problèmes financiers. Mais il joue bien. C’est un peu le style de Dumas quand celui-ci était plus jeune. Athlétiquement il est bon, techniquement aussi. Quand Heurtel va améliorer sa sélection de prises de décisions sur le terrain, il va s’améliorer.

clubs. Je recherche une opportunité. Je pense pouvoir entraîner en France comme j’ai coaché en Espagne. J’ai été coach de l’année en 2002, j’ai treize ans d’expérience en ACB, j’en ai aussi en LEB. Ca fait vingt-cinq années de coaching, j’ai commencé très jeune. Mais d’abord, je veux respecter tout le monde, et ensuite, si on me donne une opportunité, je vais démontrer que je peux aider à la faire évoluer.

Si vous arrivez à trouver un contrat en France pour la saison prochaine, tenterez vous de ramener des joueurs que vous avez côtoyé en Espagne ?

Pourquoi pas ? Comme je l’ai dit, le marché est mondialisé maintenant. On doit avoir une mentalité différente, un peu comme en France où l’on a donné des passeports français à certains Américains. En Espagne, on l’a fait il y a quelques années aussi. Et pensez-vous que des joueurs qui ont réussi en ACB soient prêts à rejoindre la Pro A ? Je pense que l’image de la Pro A est bien meilleure qu’on ne le croit. Comme je l’ai dit, c’est un championnat sérieux, attractif, collectif… Il y a quelque chose que j’aime bien ici, c’est que les fans respectent l’équipe. En ACB, on va te siffler si tu perds. Il y a beaucoup de pression. En Espagne, il y a beaucoup de joueurs. C’est vrai que tous les joueurs n’ont pas la bonne situation pour se développer et la France peut être une solution pour eux. Bon alors, ça serait plutôt l’ASVEL, Paris, Limoges ? Je ne peux rien dire là-dessus… Pour entraîner dans un pays étranger, on doit respecter ce qu’il y a dans un club. N’étant pas Français, je suis ouvert, je ne vais pas écrire une liste de 27


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LE PETIT GROUPE DE SUPPORTERS MONTE Article rédigé par

FLORIAN DELAGE


DÉCOUVERTE

L’association des supporters du Poitiers Basket 86 n’a pas encore deux ans mais elle est déjà connue. Véritable garante de l’ambiance poitevine, les Pictagoules ont réussi à promouvoir les valeurs du fair-play et de la convivialité. Depuis 3 ans, les Pictagoules sont invaincus. Vainqueur du trophée du meilleur public de Pro B pour les saisons 2007-2008 et 20082009, le groupe de supporters a depuis récidivé en remportant le trophée du meilleur public de Pro A pour la saison écoulée. Ce club de fans poitevins s’est fédéré en 2005, lors de la dernière année de N1, afin d’encourager leurs joueurs favoris de manière plus ordonnée. Ce petit groupe de personne s’est structuré rapidement, suivant l’évolution de leur club de cœur. En 2009, le PB86 monte en Pro A. Les Pictagoules prennent alors la décision de devenir une association. Notamment car ils ont besoin d’un compte bancaire pour gérer leurs actions.

SOUTIEN, FAIR-PLAY ET CONVIVIALITÉ Fort de leurs 76 adhérents, les Pictagoules sont à l’origine de la ferveur populaire qui entoure l’équipe poitevine. Leur volonté : soutenir leur équipe sans relâche. Pour eux, peu importe la situation sportive du club, l’objectif reste d’apporter le support de toute une salle au PB86. Cela se conjugue avec le souhait d’être un groupe de supporters fair-play et convivial. Pour le prouver à leurs adversaires d’un soir, les Pictagoules organisent systématiquement un pot à la fin de chaque match. Les fans des deux camps se retrouvent dans une bonne ambiance et peuvent ainsi laisser le résultat du match de côté.

3 QUESTIONS À

LE PB86, UN ALLIÉ PRIVILÉGIÉ Les supporters pictaves reçoivent un soutien moral et sans faille de la part du club. Ainsi, les Pictagoules sont invités à assister au comité directeur et travaillent en étroite collaboration avec la direction. Malgré ça, ils gardent une autonomie financière totale et décident seuls des actions à mener. Le PB86 encourage leurs actions afin de les rendre accessibles au plus grand nombre. UNE BOUTIQUE POUR CONTINUER À SE DÉVELOPPER Les Pictagoules sont toujours en mouvement. Leur prochain projet, c’est la création d’une boutique. Celle-ci sera destinée à la vente de produits « supporter »(écharpes, tshirts) et complètera la boutique mise en place par le club (porte-clés, press book).

Erick (41 ans, employé de banque et président des Pictagoules) Comment êtes-vous venu au basket ? Au début des années 1990, je supportais l’équipe du Cep Poitiers. J’avais perdu le fil mais je suis revenu au basket en 1998. Mon neveu voulait faire du sport, je l’ai emmené au basket. Très vite le virus est revenu.

Pourquoi vous vous investissez plus que les autres dans ce club ? C’est toujours grâce à mon neveu. Comme il ne voulait pas partir tout de suite pour jouer avec ses copains, j’ai aidé les bénévoles. À mon tour je suis devenu bénévole.

Justement, décrivez-nous ce groupe de bénévoles Nous sommes un groupe d’environ 120 personnes organisé autour du club. Nous participons, sans prise de tête à l’organisation des matchs. Les joueurs et l’encadrement sont très agréables avec nous. Ils sont toujours sympathiques et accessibles. Cette ambiance attire, nous sommes de plus en plus nombreux chaque année.

Retrouvez les pictagoules sur leur site internet : www.pictagoules.fr

Ci-contre : Joueurs, Pictagoules et bénévoles célèbrent le succès du PB 86 (le 1er mai 2010, face à Strasbourg)

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Quand Hugues Occansey a sauté le pas du terrain vers le banc, il ne s’attendait pas à vivre un début de carrière si compliqué. Présent avec son agent Miloud Dahine à la Semaine des As de Pau, l’ancien international français s’est exprimé sur sa situation et a donné son avis sur le basket français.

J

e suis à la recherche d’un poste d’entraîneur”. Depuis mai dernier et la fin de son contrat à Brest (alors en Pro B), Hugues Occansey est sur le marché. Septième meilleur marqueur de l’histoire de la Pro A, Occansey possède un palmarès de joueur exceptionnel : quatre titres de champion de France avec Limoges (1984, 85 et 88) puis Antibes (1991), une coupe Korac (1983) et 83 sélections en équipe de France. En tant qu’entraîneur, celui-ci se limite à une montée en Pro B en 2004/05 avec Limoges. Moins glorieux. Mais il faut dire que contrairement à sa carrière de joueur, le natif de Moyeuvre-Grande (Moselle) n’a jamais eu l’occasion de faire partie d’une armada.

Les gens ont une image de moi qui est fausse sans club. Ou presque. En mai 2008, le club suisse de Nyon l’appelle pour terminer l’année. Une fois celle-ci terminée, il rempile mais l’exercice suivant ne se passe pas comme prévu. Sixième avec un bilan équilibré (huit victoires en seize matchs), le BBC n’est pas en course pour réaliser ses objectifs. Le quadruple champion de France est débarqué début mars 2009. Nommé sélectionneur du Mali, Occansey participe à l’AfroBasket 2009 en Libye. Avec un groupe nota-

de la saison, succèdant à Aymeric Delsarte, qui avait lui-même remplacé Noam Rudman. Malheureusement, Occansey ne peut inverser une dynamique négative et sauver un club entrevu en Pro A quatre ans plus tôt. “C’était une situation délicate. Je pense qu’il y a quand même eu beaucoup de problèmes avant que je sois là donc on s’est servi au départ - dans le bon sens - de mon arrivée pour régler certaines choses.” Fin avril, alors que la “Breizh Team” est au plus mal suite à une défaite à Bordeaux (8470), l’arrière américain DeWayne Jefferson (1m88, 31 ans, 10.8 points, 4.3 rebonds et 2.1 pds en huit matchs), signé deux semaines après la venue d’Occansey, est coupé. Meilleur marqueur français de l’équipe, Cédric Mélicie (1m98, 31 ans, 12.5 points et 6.8 rebonds en 28’) est mis à pied pour des soucis comportementaux. “C’était une décision présidentielle. J’ai été coach de cette équipe donc j’assume pleinement les directives des dirigeants mais il ne faut quand même pas tout me prêter,”explique Occansey. Le club n’a plus de jokers et est relégué en Nationale 1.

HUGHES OC PAS PLUS DE DEUX ANS DANS UN CLUB Si sa première équipe fut Bastia en Nationale 3 (2003/04), Hugues Occansey a réellement lancé sa carrière d’entraîneur en 2004 avec Limoges. Il rejoint alors un club repris en main par Frédéric Forte mais relégué en Nationale 1. En une saison, il lui permet de retrouver la Pro B. Avec un effectif changé à 70%, le CSP ne termine “que” sixième et ne passe pas les quarts de finale des playoffs. Fred Forte, président, lui propose alors de devenir... son assistant. L’ancien ailier du Pamesa Valencia refuse et file à l’ASVEL pour devenir l’adjoint d’Yves Baratet. Après cette expérience difficile mais instructive (voir plus bas), Occansey vit sa première saison 30

-ment composé d’Amara Sy et Ludovic Chelle, les Verts et Rouges terminent 8e. Mais pour Occansey, c’est le début d’une nouvelle période de chômage.. Le 3 février, le CSP Limoges annonce qu’il devient l’assistant d’Eric Girard. “On revient toujours à Limoges” rappelle souvent le quarantenaire. Mais finalement, il est appelé par Brest.

“A BREST, C’ÉTAIT JUSTE” Sa pige bretonne, en fin de saison dernière, reflète particulièrement bien la carrière d’entraîneur d’Hugues Occansey. Il reste treize matchs de la saison de Pro B quand l’Etendard, dix-septième et relégable, l’appelle. Il est le troisième entraîneur du club

Arrivé dans un club déjà pratiquement condamné, l’ancien Montpellierain n’a rien pu faire. “C’était un peu juste,” avoue t-il. Une situation dommageable, car le club breton était porté par un projet intéressant. “L’équipe dirigeante était très bonne. C’était une présidence qui voyait plus à long terme, avec une certaine vision des choses... Le président a fait sa vie dans le sport et a donc des valeurs. Celles-ci n’étaient pas respectées avant mon arrivée et on a


STORY

essayé de les remettre en place. Ce qui a donc produit cette fin de saison.”

“EST-CE QUE LA SAISON DE LIMOGES EST SURPRENANTE ? POUR MOI NON”

surprise pour l’ancien international. “Il n’y a pas cette stabilité. Moi j’ai eu la chance de connaître le basket amateur puisque je suis arrivé en 1982 où

Français, étrangers, Européens... moi je m’en fous. Ce qu’il faut c’est que des gens se battent pour le club. Et ce n’est pas en faisant des contrats de 45 jours, trois mois ou un an que les gens et les joueurs vont se sentir concernés. Il va y avoir une motivation, être le meilleur pour resigner un contrat l’an prochain. Et là ça va aider à périneser le club pour se faire connaître. Français ou étrangers c’est la même chose. Il ne s’agit pas d’être étranger pour être mercenaire. Il faut

CCANSEY :

Hugues Occansey estime qu’un coach a besoin de temps. “Il faut des projets à long terme. Le basket français c’est coup par coup. On a l’impression de recommencer année après année au lieu de s’installer, de se pérenniser... et c’est ça que je trouve un peu bizarre.” Un problème qu’il a vécu à Limoges. “Je ne vais pas dire parce que c’est moi... Un coach fait monter une équipe (lui même en Pro B après la saison 2004/05, ndlr). Ca marche bien. Il y a des résultats, le public suit, il y a en plus un renouveau à Limoges avec une autre image. On réussit ce truc, et on change tout. Un nouveau coach arrive et il change tout. Il reste un an et demi et il change tout. Un autre coach arrive encore pour un an et demi... Il y a eu trois coachs depuis mon départ : Fred (Forte), (Olivier) Cousin, (Eric) Girard. Là il y en a un quatrième (Zare Markovski) en quatre ans. C’est un sport collectif, ce n’est pas l’athlétisme. Il n’y a pas une compétition pour deux jours. Non, non.” La saison du CSP n’est donc pas une

on commençait à dix et on finissait à dix, et on faisait avec les problèmes de bord. Maintenant il y a un problème, on change, on s’en fout, même si on se trompe, même s’il n’est pas bon, même s’il est con. Il n’y a aucun travail en amont. Pour moi il y a une réflexion à avoir, c’est pas “on peut se tromper”. Non, non, on ne peut pas se tromper. Ajourd’hui, l’économie a un rapport avec ça parce que c’est de plus en plus dur pour tous les clubs. On me parle souvent de mercenaires. Si un étranger est signé trois ans, il ne sera pas plus mercenaire qu’un Français. A l’ASVEL, le meilleur exemple c’est Troutman. Pour moi ce mec il arrive, au bout de dix jours faut le faire signer trois ans. Yves était aux mondiaux, donc c’est moi qui l’ai coaché.

fidéliser les joueurs pour respecter les ambitions. Avec une vision un peu plus longue qu’un an.

CINQ ENTRETIENS EN NEUF ANS A la recherche d’un club, Occansey est avant tout frustré par le manque de propositions. “Je ne me l’explique pas. Ca peut être compréhensible mais ce qui ne l’est pas à mon goût ce n’est pas d’avoir de travail, puisqu’il y a plein de coachs français dans ce cas là, mais je n’arrive même pas à rencontrer des “décideurs”. Ca fait neuf ans que j’ai décidé d’arrêter le basket pour me consacrer au coaching et je n’ai pu rencontrer seulement que cinq “décideurs” alors que ça fait trente ans que je suis dans ce milieu. 31


HUGUES OCCANSEY (2M00, 44 ANS)

CARRIÈRE JOUEUR

CARRIÈRE D’ENTRAINEUR

1982-1988 : 1988-1993 : 1993-1994 : 1994-1995 : 1995-1998 : 1998-2000 : 2000-2001 :

2003-2004 : Bastia (Nationale 3) 2004-2006 : Limoges CSP Elite (Nationale 1 puis Pro B) 2006-2007 : Assistant coach ASVEL (Pro A) 2008- mars 2009 : Nyon BBC 2010 (février/mai) : Étendard de Brest (Pro B)

CSP Limoges (Nationale 1) Olympique d’Antibes Juan-les-Pins (N 1 A) Montpellier (Pro A) ASVEL Lyon-Villeurbanne (Pro A) CSP Limoges (Pro A) Peristéri BC (ESAKE) Valencia (Liga ACB) puis ALM Évreux Basket (Pro A) 2001-2002 : Strasbourg (Pro A)

C’est ce qui est dommageable pour moi, de ne pas pouvoir exprimer ma philosophie, comment je ressens le basket. Les gens ont une image de moi qui est fausse.”

UN PROJET OUI, ASSISTANT NON Redevenir assistant n’est pas une de ses options. “Je ne suis pas un assistant. Ce n’est pas péjoratif quand je dis être assistant ou ne pas l’être. Le rôle d’assistant est un vrai rôle, un vrai métier. Ce sont deux métiers totalement différents. Et moi ce que j’ai ressenti à l’ASVEL en tant qu’assistant, c’est qu’en vingt ans comme joueur, tu as toujours une certaine pression mais là en tant qu’assistant tu n’as plus aucune responsabilité. Les dirigeants ne te parlent pas, le coach te parle s’il le souhaite ou pas... Vivre sans cette responsabilité, cette mise à l’écart, cela a fait comme un manque tout d’un coup cette année là. J’ai besoin de cette motivation pour coacher, sinon c’est incroyable, il n’y a plus de vie.” De cette expérience, Occansey en a tout de même tiré des bénéfices. “Désormais je sais ce que je peux demander à mon assistant.” Aujourd’hui, Hugues Occansey 32

cherche à mener son premier vrai projet, y compris à l’étranger. “L’étranger ne me fait pas peur, au mois de septembre je suis même allé à Beyrouth pour voir un club mais ça n’a pu se faire. Mais c’est bien de travailler dans son pays.” L’ancien joueur de Peristeri (Grèce) est “dans l’optique d’un projet sur les trois premiers niveaux.” La Nationale 1 est un championnat qu’il affectionne. “C’est très intéressant la Nationale 1 en plus avec le changement de règlementation pour l’année prochaine. Cela va rehausser le niveau. La N1 je l’ai vécue avec Limoges où on était monté donc je la connais bien. Depuis quelques années, on voit de plus en plus de joueurs Pro A/Pro B qui descendent à ce niveau là. Donc à partir de là il y a tout le travail du basket pro en général donc ça peut être très intéressant de conduire un club de Nationale 1 ambitieux.” A 44 ans, Occansey a encore des années devant lui pour trouver un projet qui lui porte à cœur. Mais celui-ci se fait attendre depuis neuf ans, déjà.

Gabriel Pantel-Jouve


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LE MANS : UNE SAISON DANS LA TOURMENTE Article rédigé par Stephen Barbe - photos : K-reine

Pour la première fois de son histoire, le MSB n’a pas participé à la semaine des As. En championnat, loin de jouer les premiers rôles, le club se bât actuellement pour accrocher la huitième place, synonyme de play-off. Un rôle loin des ambitions du club en début de saison qui souhaitait jouer le titre. Analyse en plusieurs points avec le Président du directoire, Christophe Lebouille, sur les raisons de ce départ manqué.

LE PRIX DE L’EUROLIGUE Le Mans n’a donc pas débuté sa saison par le championnat mais par le tour préliminaire d’Euroligue. Les manceaux éliminent les Turcs de Banvit puis l’Asvel avant de céder face à la puissance du Khimki Moscou. Les sarthois disputent six rencontres de très haut niveau loin de la densité des matchs amicaux qui ont lieu normalement à cette période. Suit le premier match de championnat à domicile face au Havre et la première défaite 55-58. L’Euroligue a son prix.

faite initiale nous fait très mal. Le tour préliminaire nous coûte sportivement mais aussi financièrement ».

UNE RAQUETTE TROP PRÉVISIBLE

Modifiée, renforcée, la raquette mancelle s’annonçait pourtant comme l’une des plus fortes du championnat sur le papier. Le MVP français 2010, Alain Koffi, est de retour sur ses terres après une année en Espagne. Il remplace numériquement la déception Marc Salyers qui avait laissé

L

e moteur cale sur la ligne de départ Sur le papier, l’écurie mancelle était pourvue de sérieux atouts : un jeu intérieur surpuissant (Koffi, Ruppert, Coville et Batista), un arrière américain au CV impressionnant (Alex Acker), un duo d’internationaux (Antoine Diot et Marco Pellin) pour mener le jeu. Les différents observateurs placent les manceaux dans le haut du gratin. Et pourtant, sur la phase allée, le bilan se révèle catastrophique ou presque : 6 victoires en 15 rencontres et surtout seulement deux victoires à domicile sur 7 matchs joués en championnat. Antarès n’est plus une citadelle imprenable. Le doute s’installe. Christophe Lebouille : « Le bilan est évidemment mitigé. Nous ne participons pas à la semaine des as et c’est une déception par rapport à nos moyens. Mais sur le plan européen, il y a, là, une satisfaction, nous nous sommes qualifiés pour le troisième tour préliminaire d’Euroligue, ce qui nous coûte le match face au Havre. Et pour la deuxième année consécutive nous sommes les seuls en France à nous qualifier pour le deuxième tour d’une coupe européenne majeur (Euroligue et Eurocup). Tout n’est pas à jeter ». 34

Christophe Lebouille : « Le tour préliminaire d’Euroleague ne se refuse pas. Il faut jouer le jeu. On savait que cela allait nous pénaliser. Les deux meilleurs solutions étaient soit de sortir au premier tour, soit de se qualifier, mais là c’est le pire des scénarios. Nous avons accumulé de la fatigue. Nous décalons le premier match de championnat face au Havre, match que nous n’avons pas le temps de préparer. Et cette dé-

son basket sur les parquets roannais sans oublier pourtant de ramener son égo. Koffi associé à JP Batista, Ryvon Coville et Thierry Ruppert, la raquette semblait physiquement impressionnante, taillée pour l’Euroligue même. Mais la particularité du championnat Français est différente des joutes européennes, manque un 4-3 au shoot extérieur capable d’aérer le jeu. Rappelons qu’en 2008-2009, la paire Koffi-Batista était suppléée par un ar-


BILAN

tilleur de haut vol : David Bluthenthal (43 % de réussite à trois points). Christophe Lebouille : « Il ya plusieurs raisons à ce début de saison. Nous avons fait des erreurs sur la construction de l’équipe. L’erreur principale concerne la raquette que tout le monde annonçait, médias y compris, très forte. L’été dernier, Thierry Ruppert est sous contrat, puis J.P. Batista est resigné. Nous avons à ce moment l’opportunité de signer Ryvon Coville à un tarif intéressant. On souhaite alors s’orienter vers un poste 4 fuyant. C’est un problème de chronologie. Alain Koffi nous est proposé et nous n’avions pas le droit de ne pas le signer. Si Alain avait signé avant Coville, nous nous serions orientés vers un autre type de joueur. Une fois formée, cette raquette était trop prévisible en attaque ».

LES MALHEURS D’ANTOINE

Fin de saison 2010, face au déficit de Zack Wright dans la gestion du jeu, Antoine Diot devient titulaire pour 7 matchs et passe en mode MVP : 11,8 points, 4,3 passes, 47 % à trois points et 13,8 d’évaluation ! Mais sur une action anodine au premier match de play-off, en remontant la balle, le jeune meneur international s’arrête net. Son dos se bloque. Impossible vu ses prestations de ne pas lui offrir un costume de titulaire la saison suivante. Chose impossible à prévoir, la durée de rétablissement du meneur et son retour à son meilleur niveau. Sur la phase allée, Antoine met du temps à retrouver de la tonicité et ses stats s’en ressentent : 8,7 points, 3,3 passes avec surtout un déficit aux tirs criants 41 % et 26 % à trois points. Christophe Lebouille : « Antoine a mis du temps à démarrer sa saison, à revenir de sa blessure au dos. Il était très vite dans le rouge lors des matchs mais il semble mieux maintenant ».

L’ABSENCE D’UN LEADER

Alex Acker est-il un bon basketteur ?

Sans aucun doute au vu de certaines de ses actions. Mais avait-il le profil idéal pour compléter l’ensemble manceau ? La question se pose. Pour sa défense, il faut rappeler que le joueur s’est blessé pendant la préparation. Mais depuis, le joueur qui a porté brillamment le maillot de l’Olympiakos a eu le temps de prendre la mesure du championnat. Sa moyenne de points en 19 matchs en dit beaucoup : 12,2 points par rencontre. Plus explicite encore le nom du meilleur marqueur manceau lors des victoires du club ? … Ben Dewar avec 13,4 points, Acker est à 11,7 points. Altruiste, dépendant du collectif, Acker est un lieutenant plus qu’un capitaine. Un joueur qui a besoin d’un leader pour s’exprimer. JP Batista aurait pu être celui là mais ses stats sont en baisse passant de 13,6 points et 5,2 rebonds l’an passé à 8,7 points et 4,1 rebonds cette saison : une autre déception. Christophe Lebouille : « L’absence d’un scoreur est l’une des autres raisons de nos difficultés. Alex n’est pas une erreur de casting mais cela s’ajoute aux autres problèmes. Les Dee Spencer sont très rares, on ne pouvait pas le remplacer par un joueur du même calibre. Si on avait eu un 4 avec plus d’impactt, il n’y aurait pas eu de problème. Matt Walsh nous avait donné son accord verbal

mais son contrat n’est jamais revenu ».

APRÈS LA PLUIE …

Eliminé de l’Eurocup, Le Mans retrouve pourtant des couleurs. Depuis le 4 janvier, Le Mans vient de gagner 7 fois en 9 matchs, toute compétition confondue, et a remporté quatre rencontres d’affilée à domicile en championnat. Alain Koffi va bientôt revenir de blessure (12 points et 7 rebonds de moyenne), la recrue Michail Kakiousis tourne à 16 d’évaluation sur la phase retour et apporte le « spacing » souhaité par le staff technique (5 sur 8 à trois points face à Paris). Antoine Diot a retrouvé ses jambes signant sur la même période de très bonnes performances 11,5 points, 4,8 passes, 3,3 inter et 16,3 à l’évaluation. Les play-offs sont un nouvel objectif. Pour un nouveau départ ? Christophe Lebouille : « Les objectifs ? Gagner le prochain match et ne pas se faire à l’idée que le maintient sera facile. Le championnat est tellement dense et serré. Ensuite, le deuxième objectif sera d’atteindre le top 8 ». Important : Les propos de Christophe Le bouille ont été recueillis après la phase allée et avant l’élimination en coupe d’Europe. 35


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uart de finale de la Semaine des As, le secteur intérieur nancéien est décimé par les fautes. Tour à tour, Akin Akingbala, Moussa Badiane et Victor Samnick sont rappelés sur le banc. Jean-Luc Monschau décide d’envoyer au front une grande tige assise au bout du banc, Abdel Kader Sylla (2m08, 20 ans). JLM le laisse gambader six minutes sur le parquet. Sans craintes face à un duo Tillie/Jefferson pourtant particulièrement efficace ce soir là (56 d’évaluation cumulés), le jeune Seychellois plante deux dunks en fin de possession. Sylla est même tout proche de réaliser une claquette d’anthologie mais le ballon ressort, ce qui déclenche la colère de son coach. « C’est toujours bon signe quand un coach est dur avec toi, ça prouve qu’il croit en toi. Je le prends comme une bonne chose » explique le jeune Couguar tout en précisant qu’il « n’a pas de soucis avec lui. On travaille bien ensemble ». Malgré la défaite en prolongation sur un shoot au buzzer de Gelabale, Sylla juge que cette rencontre fut « une bonne opportunité » pour lui.

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13 ABDEL KADER SYLLA (Gabriel Pantel-Jouve)

Passer six minutes sur le parquet en Pro A n’est pas commun pour le natif de Victoria Mahe (Seychelles). Utilisé à cinq reprises en Pro A en 2009/10, celui qui évoluait à Premium Cobras et de Baya avant de rejoindre le SLUC fin 2007 n’était pas rentré en jeu avant les As (trois minutes depuis contre Villeurbanne lors de 18e journée). Un choix que nous a expliqué Jean-Luc Monschau : « Il est capable de faire une action d’éclat, même spectaculaire, en utilisant son potentiel physique. Mais il est capable aussi de gâcher une balle facile sur l’action suivante. Il est trop dans cette alternance aujourd’hui pour être rentable. Si on le met en jeu, on peut espérer qu’il fasse des actions positives mais il faut aussi apprendre à ne pas faire les actions négatives tout de suite après. Il faut qu’il y ait une balance positive pour qu’il soit utilisable. » Un domaine sur lequel Sylla a progressé, ce qui explique ses deux entrées en jeu au mois de février. « Il est avec nous à l’entraînement depuis quelque temps et fait des progrès. Il faut donc trouver des occasions pour voir ce qu’il peut donner en match. Il va gagner sa place en étant plus rigoureux et en limitant le déchet. » Aujourd’hui, c’est avant tout son intensité qui lui permet d’apporter une plus value en sortie de banc.

LEADER INDIVIDUELLEMENT ET COLLECTIVEMENT DU CHAMPIONNAT ESPOIR Si les occasions de se montrer en pro se comptent sur les doigts d’une main, cela ne l’empêche pas de briller en championnat espoir. Premier à l’évaluation (21.6), au scoring (16.8 points à 55.3%), au contre (2.5) du championnat (mais aussi 10.9 rebonds – 2e -, 2.5 pds, 1.5 steal et 4.1 TO en 35’ – 1er), il est la pièce centrale de l’équipe qui figure tout en haut du classement (1er avec dix-huit victoires en dix-neuf rencontres). « Mes objectifs sont d’abord de faire une bonne saison Espoir, d’être champion de France, ensuite de gagner le Trophée du Futur et de grappiller quelques petites minutes comme ça en pro ». Sylla estime « avoir passé un cap » cette saison. S’entraînant quotidiennement avec l’effectif des pros, il progresse à vitesse grand V au milieu d’un groupe d’expérience. « J’apprends énormément avec des joueurs comme Akingbala. Ils me disent de toujours continuer à travailler, Tremmell (Darden) me conseille de toujours être prêt à saisir ma chance. » Grand, athlétique, vif et surtout doté d’une envergure qui fait l’objet de tous les fantasmes, Sylla a encore beaucoup à travailler basketballistiquement parlant. « Il est très jeune (cinq ans de pratique, ndlr) en basket donc il y a beaucoup de choses à apprendre, notamment au niveau des fondamentaux où il a des progrès à faire » explique Jean-Luc Monschau. Pour devenir un intérieur de haut niveau, ce prospect doit se doter d’une batterie de moves et se


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renforcer musculairement afin d’être plus dur au sol. En plus des entraînements pros et espoirs, l’international seychellois – il vise la médaille d’or aux Jeux des îles de l’Océan Indien qui se dérouleront dans son pays en 2011 – suit un programme spécifique de musculation.

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DES FONDAMENTAUX ET DE LA CONCENTRATION Mais c’est peut être au niveau de la concentration que le jeune prospect a le plus de progrès à réaliser selon Monschau. « Le basket est un jeu qui se joue vite, il faut être au bon endroit à chaque fois et ne pas passer deux secondes à réfléchir “où est-ce qu’il faut que j’aille maintenant ?”. Si par exemple on est en attaque et qu’après une action négative on met trois secondes à se demander s’il faut qu’on revienne, c’est déjà trop tard. » Parmi ses points forts, son mental. « C’est pas mal dans la mesure où il a envie de bien faire, reconnaît Monschau, il n’y a pas d’inquiétudes de ce point de vue là. »

JFL L’AN PROCHAIN Le problème d’Abdel Kader Sylla reste avant tout sa jeunesse dans ce sport. Recruté à l’âge de 18 ans par le SLUC Nancy, ce poste 4/5 évoluait jusque là dans le championnat seychellois, cet archipel de l’océan Indien (82 000 habitants) plus réputé pour ses qualités touristiques. « J’ai commencé le basket à 15 ans grâce à mon frère (qui joue toujours aux Seychelles, ndlr). C’est lors des Jeux des îles de l’Océan Indien 2007 de Madagascar que j’ai été repéré par Daniel Martinou qui travaillait avec Pierre Verdière (désormais entraîneur des Espoirs à Nancy) à Nantes ». Le jeune Sylla s’engage avec Nancy dès novembre 2007. Après plus de trois ans au SLUC, il a encore beaucoup de travail devant lui. Les premières corrections peuvent d’ailleurs sembler bénignes selon son coach. « Il

faut pouvoir attraper une balle quand on est tout seul en dessous, sinon ça ne sert à rien d’être là. Sylla est capable de ce genre d’action comme de mettre toute son énergie pour faire un bond extraordinaire afin de prendre un rebond défensif, et ce sans qu’il n’y ait un chat autour de lui et derrière ne pas attraper la balle. A quoi ça sert de sauter comme un fou pour rater l’essentiel. On est dans ce genre de questionnement avec lui. Quand il aura gommé cette fréquence de déchets, on pourra utiliser ses qualités intrinsèques, qui sont intéressantes. » Nancy jouant le haut de tableau, ne vous attendez pas à revoir tous les week-ends Abdel Kader Sylla sur les parquets de Pro A. Mais la saison prochaine, cela semble plausible. D’autant plus que l’intérieur comptera alors quatre années de licence en France avant ses 21 ans et sera donc considéré comme un joueur formé localement (JFL).

21,6 Son évaluation moyenne en championnat espoir.

16,8

Sa moyenne de points dans ce même championnat.

Pour finir, comment ne pas envisager avec un tel physique le spectre NBA ? Un tel phénomène attire forcément les franchises d’outre Atlantique même si son nom ne figure pas encore sur la liste des meilleurs potentiels étrangers… La NBA qui, « comme tout le monde », est dans un coin de sa tête. « Mais cela passe par le travail. »

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HUMOUR

FIBA 2K OU FIBA LIVE GEORGES XOURAS

J

’adore les jeux vidéos, j’adore le basket, mais je n’ai aucun jeu vidéo pour y jouer. Mmm ? ah oui pardon, j’adore le basket européen ! Alors je me dis, doit bien avoir un jeu avec des équipes européennes ? Bien sûr, j’avais vu que NBA Live avait incorporé quelques pays. J’ai vite déchanté en voyant les stats données aux joueurs internationaux (hors NBA bien sûr) donnés par les “spécialistes”. Ils ont du prendre au mot un article qui disait que Papaloukas était lent, sauf que dans son cas, c’est presque un compliment ! Faut avouer, j’aime bien le foot mais c’est frustrant ! PES n’a pas beaucoup de licences ok, mais vous avez vu les licences des jeux Fifa ? Y’a la 4e division du championnat anglais ! Alors je me mets à rêver, et si EA Sports et 2KSports se battaient sur un nouveau secteur : le basket international. Je rêve d’une bataille Fiba 2k contre Fiba Live, voir même Pro Basketball Evolution mais jouer avec BC Athens Greens contre Maineet-Loire White Red, ça le ferait pas. Donc, on ne se battrait que sur la joua-

bilité d’un jeu face à l’autre, mais on aurait les plus grands championnats européens (espérons qu’ils incluent la France), dans un premier temps. Puis à la manière d’un Fifa, un nombre incalculable de championnats (même l’Ethias League... c’est la Belgique, ne cherchez pas) et à nous la gloire ! Un club français passerait enfin le Top 16, Pau serait resté en Pro A, la France battrait enfin ces ****** de Grecs, et aurait un pourcentage décent aux lancers francs ET à 3pts ! Bref, le rêve éveillé. Le réalisme ambiant ne serait pas oublié, chants de supporteurs, drapeaux, assistances surexcitées (ou faméliques), les simulations des Espagnols, Jordi Bertomeu demandant un chèque pour participer à l’Euroleague (ah non, ça serait plus dans un jeu de management).

De plus, il y aurait un mode Mon joueur, où un jeune joueur serait remarqué après son petit match régional, signerait pour une équipe, s’aguerrit en Espoirs, monte les échelons jusqu’au top, les sélections en équipe nationale, l’Euro, les Mondiaux, les JO,... Bien sûr, les développeurs penseront à effacer l’option « jeune Français s’inscrit à la draft pour se faire de l’argent » ainsi que « je ne joue pas en sélection pour me soigner/négocier un contrat/me faire soi-disant opérer au poignet ». Juste avant de boucler cet article, je me rends compte que la Fiba a sorti un jeu fin 2007, mais de management... d’après mes contacts à la FIBA, un seul exemplaire a été vendu. Coïncidence ou non, Tony Parker investissait le même jour dans l’ASVEL !

Illustration fictive (Sylvain Julé).

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LE

REGAL FC BARCELONE Le Regal FC Barcelone est bien l’équipe à battre cette année. Actuellement en tête du championnat après 21 journées, les Catalans viennent de remporter pour la seconde année consécutive la Copa del Rey face à leur éternel rival le Real Madrid, et qui plus est dans leur salle. Une victoire qui ne souffre d’aucune contestation tant leur domination fut totale sur les 4 jours de compétition.

E

n quart de finale, les Barcelonais ont littéralement balayé leurs voisins de Badalone 8666 grâce aux 18 points de Ndong et les 15 de Ingles. En demi face au champion en titre, le Caja Laboral, tout portait à croire que la rencontre serait des plus serrées… Mais il n’en fut rien : le Barça pratiqua un basket champagne, assommant les Basques sur le score sans appel de 92-73. Bien emmenés par Navarro (26 points à 11/16), Anderson (17 points 6 rebonds) et l’efficacité de Perovic (11 points 8 rebonds en 20minutes), les Blaugranas ont éteint le Caja Laboral qui n’a jamais trouvé la solution face à une défense de fer, seuls Barac (15 points 8 rebonds) et Logan (15 points) ont surnagé. C’est donc la finale que toute l’Espagne du basket attendait, le choc entre les 2 meilleures formations de cette première moitié de saison : Regal FC Barcelone - Real Madrid. Devant plus de 13 000 spectateurs agglutinés dans le Palais des Sports de Madrid (moyenne de spectateurs pour tous les matchs, de plus toutes les rencontres étaient visibles gratuitement sur Internet, cela laisse rêveur vu de France…) et le Roi d’Espagne Juan Carlos, le basket pratiqué fut d’un niveau très moyen lors d’une 1ère mi-temps où les 2 40

AU DESSUS DU LOT.

équipes s’observaient : 30-30 à la fin du 1er acte. La seconde mi-temps fut bien différente… On retrouva véritablement sur le parquet les 2 formations qui dominent l’ACB et l’Euroleague ! Défense, agressivité, coups de génie : le cocktail parfait pour une rencontre de haut niveau. Et à ce petit jeu là, c’est le collectif catalan qui prit le dessus. Car ce sont bien 11 joueurs qui remportèrent cette rencontre (Lakovic

n’étant pas entré en jeu). Ndong porta l’estocade au cours du 3e quart en claquant 2 dunks à la suite et prenant de précieux rebonds (8 au total dont 4 offensifs). Anderson, futur MVP de

la Copa del Rey 2011 et « le couteau suisse » Victor Sada (7 points, 6 rebonds 6 assists, 3 interceptions, 20 d’éval) parachevèrent le travail. L’Américain finit avec 19 points, seul joueur Barcelonais à plus de 10 points. Côté madrilène, les apports de Tomic (12 points 7 rebonds) et Suarez (8 points 9 rebonds) n’ont pas suffi. Leurs rivaux barcelonais remportent cette Copa del Rey tant convoitée chez nos voisins ibériques.

Fort d’avoir remporté ce trophée, le Regal FC Barcelone est également en tête de la Liga ACB au soir de la 21e journée. Suite à la défaite du Real Madrid à Valence lors de


ACB

cette même journée, les rouge et bleus possèdent 1 pt d’avance sur leur rival et 5 (!) sur un trio composé de Valladolid, Valence et Caja Laboral ex-aequo à la 3e place. Ces 5 équipes semblent bien parties pour valider leur participation aux play-offs, incluant les 8 meilleures équipes de la saison régulière. 9 équipes peuvent encore légitimement prétendre aux derniers strapontins. Lagun BC, actuel 14e, n’est qu’à 3 victoires de la 8e place occupée par Cajasol (qui s’installe pour la première fois dans le top 8 grâce à ses 4 victoires consécutives) et le DKV Joventut Badalone.

Les équipes habituées aux joutes européennes que sont Gran Canaria, Unicaja Malaga et l’Estudiantes pointent actuellement aux 10e, 11e et 12e place à 1 pt du dernier accessit…

Finissons par un petit bilan de nos 5 Français présents dans ce championnat : Après une première partie de saison en dents de scie dans son équipe de Valence, Nando De Colo (11.1 points 1.9 rebonds 1.8 assists, 9.6 d’éval) retrouve des couleurs, tout comme son équipe. Depuis la 13è journée, il tourne à 14.5 points de moyenne (62.5 % à 2 points et 100% aux LF pour 20’ de jeu sur ces 8 dernières rencontres).

La surprise du début de saison Fuenlabrada, qui n’avait pu se qualifier pour la Copa del Rey et que l’on croyait perdu après le départ d’Esteban Batista à Caja Laboral, continue son petit bonhomme de

Flo Piétrus (2 points 2.9 rebonds) continue son travail de sape dans la raquette valencienne malgré son faible temps de jeu. Très peu présent offensivement (la moitié des rencontres sans inscrire le moindre panier), il ne rechigne pas devant les tâches défensives qui lui incombent. Malgré des statistiques individuelles légèrement en baisse, Stéphane Dumas (ci-dessus, 6.3 points 3.9 assists pour 7.2 d’éval) et son équipe de Valladolid continuent leur course dans le top 5 du championnat. Thomas Heurtel (9.1 pts 2.5 assists) poursuit son apprentissage au sein du meilleur championnat d’Europe. Avec un temps de jeu de plus en plus conséquent, le jeune Français a parfaitement trouvé sa place au sein de l’effectif d’Alicante qui se bat actuellement pour son maintien. Les approches du Caja Laboral durant le mois de janvier ne l’ont a priori pas troublé.

chemin en s’installant à la 7e place dans une Liga ACB des plus compétitives. Mais ce championnat est encore bien loin d’avoir donné son verdict.

Tariq Kirksay (Cajasol, ci-dessous) reste toujours le joueur le plus utilisé de son équipe (30min/match). Tout comme son équipe, ses statistiques (8.8 poits 5 rebonds 1.8 assists pour 10.2 d’éval) et son jeu progressent. L’équipe sévillane sera à surveiller sur cette fin de saison.

Article rédigé par Valentin Piton

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LE REBOND DE

SA IR EKDAD Gabriel Pantel-Jouve

Trois. C’est le nombre de graves blessures qu’a connu Samir Mekdad dans sa jeune carrière de basketteur professionnel. Sur pied depuis près de six mois, ce natif de Montfermeil (Seine Saint Denis) désormais âgé de 24 ans a enfin retrouvé un club, à Sorgues, en Nationale 1 (troisième division).

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23 mn . 9

ême si les choses se passentbien, je ne m’imaginais pas jouer un jour en Nationale 1 lorsque j’ai signé mon premier contrat professionnel ». Arrivé début décembre à Sorgues (Vaucluse), Samir Mekdad retrouve la compétition de haut niveau. Car il faut dire qu’après trente mois d’absence en l’espace de quatre ans, l’international algérien revient de loin !

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C’est à 7 ans que, inspiré par sa mère qui pratique le basketball en amateur, Le Tracteur prend sa première licence, dans le club de Torcy (77). S’en suit une progression linéaire, jusqu’à l’arrivée dans le très réputé centre de formation du STB Le Havre. Au poste de meneur/arrière, Samir éclabousse le cinq normand de son talent. A peine sorti de l’adolescence, il y signe son premier contrat professionnel à l’âge de 17 ans. Deux ans plus tard, au terme d’une saison très solide en Ligue Nationale de Basket Espoir, il se rompt les ligaments croisés du genou droit lors du Trophée du Futur. Sept mois d’arrêt et le voila déjà


9,6 pts . 4,1 rbds . 4,1 fpr . 1,7 pds . 1,3 st de retour sur les parquets. A l’essai avec la Jeanne d’Arc Vichy (JAV) où il doit s’engager, il rechute. Cette fois ce sont les ligaments croisés du genou gauche qui ont lâché. C’est sans lui que la JAV est sacrée championne de Pro B et accède à l’élite… Un an et demi d’absence ne l’empêche pas d’être recruté par la mythique équipe du CSP à l’intersaison 2007. Même dans une division inférieure, la pression du public et des partenaires est toujours aussi forte dans le Limousin. Les sensations et la confiance de Samir se sont émoussées lors de longs mois passés loin des terrains. La reprise au plus haut niveau s’avère plus délicate que prévu (1.9 point et 1.3 rebond en 10’). « Je suis arrivé à Limoges dans un club ayant de grosses ambitions et moi je revenais d’une très longue blessure et cela s’est plutôt moyennement passé ». Samir rejoint l’Etendard de Brest (Pro B) dans le but de passer plus de temps sur les parquets. Bien moins huppée, la formation bretonne ne lui accorde pas plus de temps de jeu (1.9 point et 1.1 rebond en 9’).

« J’étais déçu. Quand tu ne produis pas de statistiques, peu de coachs sont prêts à t’accorder leur confiance, même si tu as le niveau. » reconnaîtt-il.

A peine sorti de l’adolescence, il signe son premier contrat professionnel à l’âge de 17 ans.

Le « bombardier du Maghreb » tente alors sa chance outre Atlantique. Grâce à son ami Ian Mahinmi, ancien partenaire au Havre et alors coéquipier de Tony Parker aux San Antonio Spurs, , il rejoint les Austin Toros qui évoluent en NBA D-League. Malheureusement au cours d’un work-

out pour la draft 2009, Samir se blesse grièvement. Nouveau coup dur : une rupture du talon d’Achille. Aux soins succède une nouvelle période de chômage. Neuf cents euros d’Assedic dans un premier temps. Et puis plus rien. Le Syndicat National des Basketteurs (SNB) lui propose une aide financière. Titulaire d’un BEP et d’un bac pro dans l’informatique, l’international algérien songe « à revenir dans le monde du travail ». C’est à Sorgues qu’il trouve la rédemption. Après neuf matchs, Samir Mekdad tourne à 9.6 points (37.8%) de moyenne, 4.1 rebonds, 4.1 fautes provoquées, 1.7 passe décisive, 2.2 TO et 1.3 steal en près de 23 minutes. Mais surtout, Sorgues, étonnant promu, réalise un excellent exercice (6e avec 12v-10d après la 22e journée) et Samir, qui avoue non sans mal n’avoir « pas pris le chemin voulu » lors de sa carrière, retrouve le plaisir de jouer dans cet « environnement familial ». « J’ai de supers coéquipiers, un très bon coach… Je suis vraiment content d’être ici » affirme le joueur radieux. 43


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LES SALLES FRANÇAISES DE DEMAIN Benjamin Guillot est le monsieur interview de Catch & Shoot. Afin d’avoir des avis divers et variés sur le sujet des futures grandes salles, il a recontacté tous les personnalités qu’il a rencontré ces dix derniers mois. Joueurs, bénévoles, simples « fans », agent, speaker… Personne n’a rechigné à s’exprimer sur le sujet.

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D

e l’avis général, le premier problème concerne la capacité des enceintes françaises. « Le parc des salles LNB est à l’heure actuelle très disparate, car l’écart en Pro A entre la plus grande (Pau) et la plus petite (Poitiers, qui vient pourtant d’être construite) est de 1 à 3 », explique Gilles Bravo, consultant pour TeamStadia. Dans la bouche de tous, les mots « insuffisants » reviennent très souvent, mais pas toujours pour les mêmes raisons. Si Benjamin Recoura, joueur de l’ADA Blois (Nationale 1), estime « qu’il existe un vrai potentiel en France au niveau de l’engouement pour le basket » gâché par le manque de structures, son homologue d’Angers (N1 aussi) Tony Ramphort pense lui qu’il « faudra faire attention à la capacité des salles » par « peur que cela fasse vide étant donné que certaines petites salles ne sont pas pleines. » Même son de cloche pour ce supporter de la Jeanne d’Arc Vichy qui a tenu à garder l’anonymat : « Dans l’ensemble, les salles sont adaptées à l’affluence du championnat de France de basket ». Néanmoins, ce dernier reconnaît que « les capacités sont en revanche insuffisantes pour l’organisation de grands événements tels que les championnats du monde et d’Europe. » Un constat partagé par Rina Anthony Rasolofoniaina, de Basketball Network, qui remarque qu’en France, « Paris concentre tous les rendez-vous basket ».

parable avec les bassins de populations des franchises NBA », rappelle Rina Anthony Rasolofoniaina, par ailleurs co-créateur de l’émission Ballin’. Pour Gilles Bravo, « une jauge minimum de 5 000 places - comme le préconisait le fameux livre blanc de René Le Goff - semble être un point de départ intéressant pour développer le produit LNB. »

PEU DE CONFORT ET UN RÉEL MANQUE DE LOGES Outre la capacité, le confort actuel des salles françaises est visé. « Hormis une ou deux exceptions, les salles actuelles ne sont pas du tout accueillantes : largeur des sièges, accessibilité des points de restauration, nombre de sanitaires... Difficile d’attirer un nouveau type de clientèle, notamment féminin, dans ces conditions » précise Gilles Bravo. « Lumières et jeux de lumière, sons, confort des spectateurs, acoustique, écrans géants... sont autant de domaines qui

que les places des simples spectateurs. « L’étude du business modèle des enceintes NBA ou de Ligue 1 montre que 80% des recettes d’un match est généré par seulement 20% des spectateurs », expose Gilles Bravo. « En France, nos salles ne disposent que de très peu de véritables sièges à prestation. Les clubs sont obligés de faire avec les moyens du bord, mais les recettes matchday restent marginales. L’enjeu est de continuer à proposer des billets au tarif abordable pour le grand public, mais surtout de diversifier les recettes “salle” avec davantage de sièges à prestation, une offre plus qualitative en matière de restauration et de merchandising. Ce sont ces recettes-là, générées par des salles modernes, qui permettront à nos clubs de redevenir compétitifs sur la scène européenne. » Et pour cela il faut donc s’inspirer du savoir faire de nos voisins européens. « Prenons l’exemple sur le concept des stades de foot en Angleterre. Les recettes pour un match de Premier League sont vingt fois plus importantes que celles d’un Lorient – Marseille » mentionne CharlesHenri Bronchard, ailier-fort de Saint Vallier (Pro B).

Il va y avoir une évolution d’ici 2015, c’est sûr !

UN MODÈLE NBA À LA L’ÉCHELLE DE LA POPULATION FRANÇAISE Mais si les grandes « Arenas » font rêver, il convient de reconnaître qu’elles ne sont pas toujours adaptées à toutes les situations. « Il faut arrêter de croire qu’il faut insérer des salles de niveau NBA dans toutes les villes qui ont une équipe de Pro A. On agit à l’échelle française donc il faut des salles adaptées à la densité de population hexagonale qui est incom46

font défaut » décrit ce supporter de Vichy, qui attend un nouveau projet de salle dans sa ville. Autre manque, les « outils technologiques modernes » dixit Gilles Bravo. « Rares sont les écrans géants de qualité dans les salles françaises (Bercy excepté) alors que la référence pour la plupart des amateurs de basket reste la NBA avec ses possibilités d’animation et d’interaction avec les fans sans commune mesure avec ce qui est proposé chez nous. » Pour Nicolas Bonnet, agent de joueurs, il y a un réel « manque de loges pour les sponsors » entraînant « un manque de revenus pour les clubs car les loges se vendent cher. » Le CSP Limoges en est même venu à réduire le nombre des places à Beaublanc pour construire de nouvelles loges qui rapportent bien plus

DE L’OPTIMISME POUR L’AVENIR Tous ces constats amers sont néanmoins suivis d’espoirs. D’ailleurs, les différentes personnes interrogées sont optimistes. « On ne peut que mieux faire », rappelle amusé Benjamin Recoura. Rapprocher sport et spectacle semble être l’une des solutions « Les salles en France ont tendance à être sous utilisées dans le sens où le sport se fait dans les salles de sports et les spectacles et autres activités culturelles dans les Zénith ». Le plus bel exemple se trouvant à Pau où le Zénith fait face au Palais des Sports… « Les JSA Bordeaux (N1) auront bientôt, d’ici 2014, une salle flambant neuve, qui sera, tout comme le Palio de Boulazac,


FOCUS

également une salle de spectacles » se remémore Victor Lémée Pugens, correspondant Ballin’. « Il va y avoir une évolution d’ici 2015, c’est sûr ! » annonce Vincent Bot, consultant du club de Poissy (Nationale 3) en région parisienne. Le « nouveau président à la tête de la FFBB va apporter le “peps” dont on avait besoin en faisant des grandes salles une priorité ». Le dossier « Arenas 2015 » du gouvernement n’est pas à oublier sur ce sujet. Pour ce dernier, il faut ne pas « oublier le naming de l’enceinte » comme cela se fait à l’étranger (0² Arena de Londres et Berlin entre autres). A l’intérieur de ces salles, il préconise d’axer le travail sur la vidéo. « Il faudrait alterner les animations vidéos auprès du public pour le faire participer, il sera ainsi plus réceptif à la prochaine annonce. » Pour Gilles Bravo, ces Arenas devraient être remplies. « Le taux de remplissage des seize salles de ProA atteint 82%, ce qui place le basket devant les autres sports collectifs professionnels français » rappelle t-il.

En France, « les affluences sont encore trop connectées aux résultats sportifs, alors que cela devrait être un spectacle avec de nombreuses animations où l’on vient en famille - le basket ne connaissant pas les problèmes de sécurité du foot. » Mais « le train est déjà en marche. Plusieurs salles de grande capacité vont voir le jour (Bordeaux, Dunkerque, Orléans, Lyon...). » Malgré l’échec du livre blanc, il faut que la LNB apporte son aide aux différentes villes et agglomérations travaillant sur des projets de nouvelles salles. « Il n’existe à l’heure actuelle aucun cahier des charges sérieux au niveau de la LNB qui explique comment construire une salle dédiée au basket de demain. C’est le cas en NBA ou en Euroleague... »

LE PALIO DE BOULAZAC, UN EXEMPLE À SUIVRE Au moment de citer des exemples de salles modernes, un nom revient dans toutes les bouches : le Palio de Boulazac. Depuis 2008, le BBD évolue dans cet écrin ultra moderne. Ayant une capacité de 4 200

places, il répond au standard d’un bassin de population de 40 000 habitants. Surtout, il sert aussi de salle de spectacles puisque au cours des mois de mars et d’avril, l’enceinte va accueillir des artistes tels que Jamel Debbouzze, Michel Sardou, Yannick Noah ou encore le cirque de Pékin. Malgré tout, Victor Lémée Pugens, qui s’y rend pour La Dordogne Libre à tous les matchs, regrette un peu sa disposition. « Tout au bord du parquet, les partenaires (qui tiennent je sais, beaucoup, à ce petit privilège….) et au balcon, les supporters. Je sais que l’égo des partenaires doit être entretenu, mais je pense que cette disposition est préjudiciable pour l’ambiance et la proximité qui peut s’établir au cours d’une saison entre les joueurs et le public. D’ailleurs, l’ancienne salle de Boulazac, l’Agora, était reconnue pour être l’une des plus « chaudes » de Pro B, les spectateurs les plus ardents étant situés très près du parquet. » En NBA par exemple, si les places les plus chères sont au bord du parquet, les loges se situent en haut du premier niveau, au niveau du balcon. Souvent cités, l’Astroballe (forte identité visuelle sur le parquet), le Palais des Sports de Pau (plus grosse capacité en Pro A), la Colisée de Chalon (jugé très confortable) ou Beaublanc (le côté historique) reviennent sur le tapis. Mais Bercy reste pour tous LA grande salle de basket en France. « Un choix par défaut » selon Jamil Rouissi, speaker du Paris-Levallois et de la JSF Nanterre.

L’O² ARENA DE LONDRES, LE MODÈLE ULTIME Objet de fantasme, l’O² Arena de Londres est aujourd’hui l’exemple à reproduire à Paris ou Lyon selon Gilles Bravo. « Il abrite la salle la plus moderne d’Europe, mais aussi onze salles de cinéma, une boite

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de nuit, un théâtre, vingt-cinq bars et restaurants regroupés sur « Entertainment Avenue » (l’avenue du divertissement), plus une deuxième salle de concert de 2300 places. J’ai eu l’occasion d’y aller plusieurs fois voir des matches NBA : j’ai consommé pour plus de 15 livres à chaque fois en restauration... » Si cet O² Arena est un exemple en la matière pour de grandes agglomérations, il existe d’autres enceintes en Europe dont peuvent s’inspirer les villes de moindre importance. « J’ai la chance de voyager souvent en Europe et quand tu vois ce qui se fait dans des pays comme la Serbie, la Pologne, la Lituanie, on peut dire que la France est à la traine » rappelle Jamil Rouissi qui suit l’équipe de France partout dans le monde.

UN DÉVELOPPEMENT QUI VA DE PAIRE AVEC UNE 48

PROMOTION. « Les projets ne manquent pas. Reste à les concrétiser, souvent le plus compliqué… » rappelle pour finir Victor Lemée Pugens. En attendant ces Arenas prévues pour l’horizon 2015, un travail plus global doit avoir lieu sur la promotion. « Il faut évidemment qu’en parallèle soit mené un développement et une promotion de notre sport en adéquation avec ces projets d’équipement. La ligue, les clubs et tous les acteurs du basketball en France doivent se mobiliser pour inciter les gens à venir en masse à la salle. C’est tout un ensemble de choses qu’il faut faire évoluer pour qu’enfin on puisse disposer en France d’enceintes digne de ce nom » conclut pour nous Benjamin Recoura, décidément passionné par le sujet.

LE BILLET D’HUMEUR D’HUGUES MARCEL (ENSEIGNE SPORTIVE) Aaaaaah la salle multifonction ! Temple de notre foi en Saint Naismith ! Kaamelott du non JFL errant ! Jérusalem Céleste du supporter cocooné ! Futuriste, spacieuse, confortable… Sa galerie marchande déversant milles goodies et textiles aux couleurs chatoyantes de notre team adulée (designés par l’Enseigne Sportive bien sûr), son restaurant à la carte exotique, son parking à place incluse dans le forfait payable en trois fois sur internet, ses appendices secrètes interdites au Vulgus Pecus que je suis (salle de muscu, sauna, salon VIP…), sa régie vidéo à faire rougir de jalousie les technos de France 3 Région… Le problème est qu’elle n’existe pas…


le long de la coursive Yvan Mainini qui mène à nos places niveau 1B.… Je m’installe confortablement en bénissant la récente directive de la LNB interdisant les panneaux led au niveau du terrain. Ces maudits agresseurs oculaires sont désormais confinés aux espaces entre les niveaux de tribunes. Comme en NBA. Et j’approuve intérieurement nos sages instances dirigeantes de ne pas avoir cédé aux jérémiades des gagne-petits croupissants dans des hangars délabrés ne comptant qu’un misérable niveau de tribune insalubre. Certes, mon abonnement m’a obligé à visiter le site de Sofinco, mais je suis admirablement placé. Être si proche du terrain dans cet écrin démesuré vous plonge dans les délices immodestes d’appartenir à une classe privilégiée.

chez nous ! Dans ce beau pays de France, on ne peut que fantasmer sur les animations-synthèse-3D diffusées sur la page facebook de We Want Arenas. On vole dans des coursives arpentées par des gens jeunes et souriants. On s’autorise un pano à 360° au dessus du rond central pour découvrir de vastes tribunes modulables. Le parquet s’efface, une scène surgit de nulle part… On imagine que le match fut beau, le concert sera sublime. Merci AutoCad de nous faire rêver. Alors je rêve. La C4 a retrouvé sa copine Mégane au parking sécurisé. Mon aîné a déjà rejoint ses potes tribune H.6, juste derrière le « kop » (lui aussi sécurisé) des « Dark Furious Falcons », notre bouillonnant club des supporters. Mon cadet me tanne pour que j’explose le budget loisir dans l’achat d’un Energy Drink à l’effigie de Taishaun Abdalah Withtaker, notre flegmatique power foward tout tatoué

(il a déjà celles de Guillaume Brochineau, le meneur local, et de Wiroslaw Spanükyapidis, massif 5 taillé Eurochallenge). Mais malheureusement les amateurs de Tourtel par défaut nous barrent l’accès aux quatre débits de boissons sans alcool. Ils auraient en pu prévoir cinq quand même. Nous nous rabattons sur la boutique-lounge histoire de réchauffer la CB. J’en suis quitte d’un t-shirt junior floqué de la caricature dédicacée d’Abou N’Go (formé au club et actuellement cireur de bancs aux Sacramento Kings) et d’un mug rigolo sur lequel est habilement dessiné Rototo, la mascotte du club. Car la petite dernière est dingue des facéties de Rototo. J’entends les premières mesures de « Funkin’ Gangsta Bullshit ». L’échauffement va commencer. Ce qui m’est confirmé par les images diffusées sur les nombreux écrans LTVD-HD-Panoramic-view alignés

Noir ! « Jive Samba » de Quincy Jones accompagne l’entrée en scène de nos gaillards. Les projecteurs font danser leurs feux colorés sur les 12 756 spectateurs enthousiastes, les Cheerleaders provoquent quelques crises d’apoplexie dans les rangs des survivants de l’ancienne tribune D… Rototo est au sommet de sa forme. Que le spectacle commence ! Que le spectacle fut beau. La salle a vibré. La salle a hurlé sa joie quand nous sommes passés devant au milieu du troisième quart temps. La salle a retenu son souffle quand ils sont revenus à hauteur à l’entame du money time. Les « Dark Furious Falcons » ont eu des propos déplacés quand l’écran géant qui domine le rond central a prouvé par des ralentis sous cinq angles différents que leur ailier anorexique a fait du flopping sur la charge imaginaire de se bon Wiroslaw à 14 secondes du coup de sifflet final. Mais on a gagné. Ou pas. Peu importe. La soirée fut magnifique. Maintenant il faut retrouver votre mère les enfants. Elle est allée voir « Pride and Prejudice 3D » avec ses copines Béné et Amélie dans le nouveau complexe cinéma qui s’est implanté à côté de la « Bank Filou Arena ». J’ai retenu une table au « Slam Dunk », le Tex Mex relié à la salle par une passerelle en carbure de titane d’une 49


audace architecturale folle. De là, on verra sortir des salons VIP partenaires (que la rumeur prétend fort cosy), nos élites locales qui n’auront pas carburé à la Tourtel, elles. Tiens regardez là bas, c’est David Cozette. « Il est mieux à la télé » affirme ma dame. Bon je règle l’addition et on y va car on a quand même 40 bornes à se faire et la petite est fatiguée. Ça vous a plu les enfants ? - Whitaker il est trop fort. - ‘culé l’arbitre, y avait pas passage en force… - J’veux la p’luche de Rototo. Décidément je n’ai aucune nostalgie du mythique « Palais des Sports Raymond Jombier* ». Pourtant c’est bien là que nous recevrons Brignolles Basket samedi prochain. Car ce n’était qu’un rêve… La Bank Filou Arena, ça fait six ans qu’on nous la promet et elle n’existe même pas encore en projection virtuelle youtubisée… *adjoint au maire créateur de la section basket de L’AS Bouzy-les Campagnole, fusillé par les F.T et P en juillet 1944.

Hughes Marcel

D

epuis plusieurs années, Pierrick Girault suit les projets de nouvelles salles sur sa page facebook « We want arenas ». L’Orléanais effectue un tour d’horizon de ce secteur en pleine mutation.

Dépassé et peu adapté aux exigences du sport pro d’aujourd’hui, le Sportica a fait son temps. L’histoire du BCM évoluera dans une nouvelle enceinte de 10 000 places, dont l’emplacement se situera à Dunkerque, et plus précisément dans la commune de Petite-Synthe.

CHALON SUR SAÔNE : LE COLISÉE (4070 places)

LE HAVRE : DOCKS OCÉANE (3598 places)

Pas de changement prévu à l’heure actuelle. Le plus gros défaut de cette belle petite salle, c’est son architecture qui ne permet pas une évolution significative de sa capacité (pousser jusqu’à 5000 places par exemple aurait été l’idéal). CHOLET : LA MEILLERAIE (5200 places) Monument historique du Cholet Basket mais indigne d’un club qui participe à l’Euroleague. Les fuites d’eau à répétition sont là pour nous rappeler qu’un besoin vital d’une nouvelle “Meilleraie” est obligatoire. Ce sera chose faite en 2015, avec une jauge comprise entre 5000 et 6000 places. GRAVELINES - DUNKERQUE : SPORTICA (3043 places)

PRO A

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Pas grand chose à dire, il a été question d’un agrandissement à 5000 places , mais sans suite... HYERES-TOULON: PALAIS DES SPORTS (4217 places) Le palais des sports datant de 2006, nul besoin d’envisager un autre écrin. Pour autant, il n’est pas exempt de tout reproche! L’espace accumulé entre les tribunes et le terrain pourrait être comblé afin d’augmenter considérablement le nombre de sièges. De plus une ville comme Toulon , dont l’Aire Urbaine dépasse les 600 000 habitants, avait amplement les moyens de voir plus large ! C’est fort dommage. Maintenant le tout est de remplir la salle sans avoir recours à un surplus d’invitations. (ci-dessous : Astroballe)


FOCUS

LE MANS: ANTARES (6023 places) Jolie salle datant de 1995 qui nécessitera probablement une évolution dans un futur plus ou moins proche. On peut supposer que des loges VIP seront construites pour attirer de nouveaux partenaires, ainsi qu’un élargissement des tribunes. LIMOGES : PALAIS DES SPORTS DE BEAUBLANC (5516 places) Le cultissime Beaublanc doit miser sur une révolution pour continuer à entretenir sa longue histoire. Surtout que le CSP connait un engouement sans équivalent en France parmi toutes les équipes de Pro A et Pro B confondues. Bien entendu, si techniquement il n’était pas possible d’entamer des travaux en profondeur dans la “semelle”, nul doute que l’option de nouvelle salle sera envisagée. Frédéric Forté est très clair là dessus, c’est ça ou bien la mort du club! NANCY : PALAIS DES SPORTS JEAN-WEILLE (6027 places) Il a été question d’un grand dôme de 25 000 places dans le cadre de l’obtention d’une licence A en Euroligue. Une hypothèse très vite balayée, faute d’une étude de faisabilité suffisamment approfondie. Reste alors en lice “Gentilly”, qui peut faire évoluer son environnement de la même manière qu’au MSB. C’est inéluctable si le SLUC aspire à de grandes ambitions pour l’avenir. ORLÉANS : PALAIS DES SPORTS (3222 places) Pas évident de fidéliser un public si les matches se jouent dans deux endroits différents (Palais des sports et Zénith).Tout cela va désormais appartenir au passé, car l’édification d’une Arena va pointer le bout de son nez aux alentours de 2014. Avec à la clé une contenance estimée à 10 000 spectateurs.

LYON-VILLEURBANNE: ASTROBALLE (5643 places) De loin la plus belle salle de France, et facilement reconnaissable de part ses sièges affiliés aux couleurs de l’ASVEL. Mais l’avenir est ailleurs.... Une grande Arena de 15 000 places prendra forme d’ici deux ans , avec tout le confort de ce qui existe déjà outre Atlantique. Un deuxième club résident (Hockey sur glace) pourrait prendre part aux festivités. PARIS-LEVALLOIS : STADE PIERRE DE COUBERTIN (3900 places) Même réflexion que pour le cas orléanais. Avec comme difficulté supplémentaire, le partage des rencontres à Paris et Levallois. D’un côté, Pierre de Coubertin étant devenu quasi obsolète, et de l’autre, Marcel Cerdan qui offre un joli rendu esthétique, mais ne pouvant pas offrir des perspectives au PL pour franchir un palier. Le salut viendra sans doute du Palais omnisports de Paris Bercy qui est la seule salle en France à rendre possible ce doux rêve de grand club parisien. Nul doute que l’expérience PL – Roanne de la saison 2007-2008 a refroidit le club. PAU-LACQ-ORTHEZ : PALAIS DES SPORTS (7502 places) Même cas de figure que Le Mans et Nancy. POITIERS : SALLE SAINT-ELOI (2800 places) Fort d’une communication remarquable au sein du club qui n’est plus a démontrer, le PB 86 souffre d’un manque flagrant d’espace dans le gymnase de Saint Eloi, qui a été conçu pour répondre au besoin des dirigeants alors que dans le contexte de l’époque, l’équipe naviguait en N1. Mais rien ne laissait présager d’une telle progression fulgurante, menant le groupe jusqu’en Pro A en 2009. Dès lors, impossible de faire face à la demande grandissante des aficio-

nados du basket poitevin. Seuls les matches joués aux Arènes peuvent contenir cette afflux de public avec 4200 places disponibles. Mais il évident qu’avec le temps, il faudra ériger un autre édifice plus audacieux et plus grand. ROANNE : HALLE ANDRÉ VACHERESSE (3085 places) Deux tribunes supplémentaires sont actuellement en construction, pour pousser la halle jusqu’à 5000 places. Un investissement plus conséquent aurait été souhaitable afin de ne pas reconduire d’autres travaux de modernisation de la Vacheresse dix ans plus tard (dans le projet présent, pas d’écrans, pas de loges mais des espaces VIP et des vestiaires agrandis en plus des tribunes...) STRASBOURG: RHÉNUS SPORT (6098 places) Inauguré en 2003, le Rhénus suffit amplement à la SIG et possède encore de beaux jours devant lui. Il est juste regrettable que le Zénith, pourvu d’une capacité de 10 000 sièges, ne soit pas configurable en mode basket. VICHY: PALAIS DES SPORTS PIERRE COULON ( 3126 places) La chimère par excellence! Longuement souhaitée par les supporters, la restructuration de Pierre-Coulon doit porter la capacité de l’écrin à 4200 places. Autre son de cloche en revanche chez le président, qui veut tout simplement développer une salle moderne digne des infrastructures allemandes. Beaucoup d’interrogations subsistent quant à l’issue de ce serpent de mer, , mais il n’est pas impossible que l’idée fasse son chemin à travers un rapprochement avec Clermont, dans le but de rendre crédible toutes ces bonnes intentions économiquement parlant. Un débat relancé avec les potentielles relégations de la JAV et Clermont (voir plus bas). 51 51


PRO

AIX-MAURIENNE : HALLE DE MARLIOZ (1500 places)

BOULOGNE-SUR-MER: SALLE DAMREMONT (2000 places)

Pour faire simple : un appareil qui leur permet de subsister en Pro B(N1)/ LFB(LF2).

Je ne suis pas très inspiré pour ce qui concerne Aix-Maurienne, au vu du peu d’informations que j’ai recensé chez les Savoyards. Si la pro A doit présenter un jour, le Phare de Chambéry pourrait être le nouveau bastion des Aixois.

Rien à signaler du côté de Boulogne city. Probablement une entente cordiale – passer outre les rivalités avec le voisin portélois et son nouveau chaudron.

CLERMONT - FERRAND: MAISON DES SPORTS (4630 places)

ANTIBES: SALLE SALUSSE SANTONI (1401 places) En principe, une salle doit apparaitre à l’horizon 2013 à Sophia Antipolis avec le minimum syndical (5000 places), donc les premiers parpaings doivent être posés théoriquement l’année prochaine. Joli design au passage au niveau de l’apparence extérieure qui fait référence à un galet , très typique de la région PACA BOULAZAC: LE PALIO (4228 places) A le potentiel pour devenir une équipe phare de la Pro A, qui plus est, doté d’un outil de travail très performant! Espérons que le Palio sera capable de se moduler pour aller au delà des 4228 places...

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BOURG-EN-BRESSE: SALLE DES SPORTS (2299 places) En 2013, Bourg-en-Bresse aura son espace événementiel, qui conjuguera sports et spectacles. Seul bémol : seulement 3500 places seront proposées pour le basket. CHÂLONS-REIMS: COMPLEXE SPORTIF RENÉ TYS (3068 places) Un parc des expos à Chalôns en Champagne prévu pour 2012, comprenant une salle de 12 000 places, et qui aura la vocation de recevoir certains matches du CCRB. A long terme, le projet d’une vraie arène est toujours d’actualité à La Veuve à mi chemin entre Châlons et Reims CHARLEVILLE-MÉZIÈRES: SALLE DUBOIS CRANCÉ (1161 places)

Pas forcement une référence en matière de modernité! Voir la situation de Vichy pour connaitre la probable destinée du Stade Clermontois. En 2007/08, la salle avait connu l’Euroligue avec Roanne. Sonne souvent le creux en Pro B. DIJON: PALAIS DES SPORTS JEAN-MICHEL GEOFFROY (4628 places) Rien de prévu à l’horizon chez les rois de la moutarde. Pourtant, en revenant deux ans en arrière, Basketnews nous rapportait que la JDA était sur le point de s’orienter pour une modernisation et l’agrandissement du Palais. Qu’en est-il aujourd’hui ?! EVREUX: CENTRE OMNISPORTS SALLE JEAN FOURRÉ (3399 places) Nouveau palais des sports de 5000 places, on attend toujours une date pour son inauguration. (ci-dessous : projet de salle d’Antibes)


(ci-dessus : projet de salle de Rouen)

FOS-SUR-MER: HALLE DES SPORTS PARSEMAIN (1300 places) Pas mal cette mini halle revêtu de jaune et de noir! Pour le reste, direction Marseille car le futur du basket phocéen se déroulera près de la Canebière. Une grande Arena y prendra place à n’en pas douter! LE PORTEL: SALLE DAMREMONT (1300 places) Les Ch’tis ne seront pas en reste ! 2014 sera l’année où l’ESSM jouera dans sa nouvelle antre. Hélas, on ne prévoit que 3600 places maximum, un très mauvais calcul à mon humble avis. LILLE: PALAIS SAINT- SAUVEUR (1900 places)

ement que l’Arena 92 (le prochain stade du Racing métro rugby) ait la capacité de se transformer en salle “indoor”, mais rien n’est moins sur ! En attendant de se pencher sur cette éventualité, je suggère aux Nanterriens de se délocaliser vers Paris pour y jouer des matches de prestiges contre le PL, histoire de promouvoir le basket francilien.

Cela dit, j’émets quelques réserves sur sa conception : pourquoi ne pas avoir opté pour une capacité double? Encore une fois le potentiel est sousexploité (530 000 habitants en comptant la communauté urbaine). De plus, pourquoi avoir délaissé le hockey sur glace qui truste à chaque fois le podium de la Ligue Magnus (première division)? Bref, je m’interroge...

NANTES: PALAIS DES SPORTS DE BEAULIEU (4894 places)

SAINT - VALLIER: COMPLEXE SPORTIF DES DEUX RIVES: (2132 places)

Une réfection de Beaulieu est prévue pour 2015 avec en prime, une augmentation des places à 5300 unités. Avant peut être de passer à la vitesse supérieure (étude pour la création d’une grande Arena).

A ma connaissance, je n’ai pas entendu parler d’un nouveau complexe. Comme Boulazac, Saint Vallier (Drôme) est une petite commune au milieu d’une zone commerciale et d’un bassin de population (15 000 habitants) permettant l’implantation d’une équipe de Pro B.

B

QUIMPER: OS MICHEL GLOAGUEN (2253 places)

Outre le fait que le grand stade va servir de boîte à spectacles pour quelques évènements sportifs, dont le basket, une autre salle de moins grande envergure est actée pour 2014 à Lille Sud.

C’est le calme plat! La mer est plus agitée à Brest qui joue cette saison en N1 (projet d’une salle de 5000 places)

NANTERRE: PALAIS DES SPORTS MAURICE-THOREZ (1499 places)

ROUEN: SALLE DES COTONNIERS (1302 places)

Favorite pour l’accession à l’élite, la JSF va devoir se pencher vers l’extra sportif pour trouver une nouvelle manne financière. Il est question just-

Bientôt, Rouen ne sera plus la lanterne rouge des plus petites salles de la LNB, car un nouveau palais des sports (6000 places) est en chantier.

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LE TOP 10 DES PLUS GRANDES SALLES EN FRANCE: Pau-Lacq-Orthez - Palais des Sports (7502 places)

1

Strasbourg - RhĂŠnus Sport (6098 places)

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Nancy - Palais des Sports Jean Weille (6027 places)

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4 Le Mans - Antares (6023 places) 5 Lyon-Villeurbanne - Astroballe (5643 places) 6 Limoges - Palais des Sports de Beaublanc (5516 places) 7 Cholet - La Meilleraie (5200 places) 8 Nantes - Palais des Sports de Beaulieu (4894 places) 9 Clermont Ferrand - Maison des sports (4630 places) 10 Dijon - Palais des Sports Jean-Michel Geoffroy (4628 places)

DIX DES PLUS BELLES SALLES EN EUROPE : Ankara - Ankara Arena (10 339 places) Londres - The O2 Arena (18 689 places) Belgrade - La beogradska Arena (21 000 places) Cologne - Lanxess Arena (19 250 places) Gdanks Gdanks Arena (11 406 places) Istanbul - Sinan Erdem Dome (15 500 places) Ljubjana - Sports Park Stozice Arena (12 480 places) Madrid - Caja Majica (12 000 places) Berlin - O2 World (14 800 places) Prague - O2 Arena (18 000 places) 54


FOCUS

DIX DES SALLES LES PLUS “CHAUDES” D’EUROPE : Partizan Belgrade - Pionir/ Beogradska arena (8150 places) / (21 000 places) Panathinaikos Athènes - OAK (19 250 places) Ulker Istanbul - Abdi Ipekci (11 500 places) Aris Salonique - Alexandreio (5500 places) Unicaja Malaga - De Deportes JM Martin Carpena (10 126 places) CSP Limoges - Palais des Sports de Beaublanc (5516 places) Olympiakos Le pirée - Stade de la paix et de l’amitié (14 850 places) Lietuvos Rytas - Siemens Arena (11 000 places) Zalgiris Kaunas - Kauno Sporto Halė (5000 places) Maccabi Tel-Aviv - Nokia Arena (11 700 places)

DIX DES PLUS BELLES SALLES DE LA NBA : Los Angeles Lakers/ Clippers - Staples Center (19 000 places) San Antonio Spurs - AT and T Center (18 797 places) New York Knicks - Madison Square Garden (19 763 places) Miami Heat - American Airlines Arena (19 600 places) Boston Celtics - TD Garden (18 624 places) Orlando Magic - Amway Center (18 500 places) Toronto Raptors - Air Canada Center (19 800 places) Chicago Bulls - United Center (22 879 places) Cleveland Cavaliers - Quicken Loans Arena (20 562 places) Denver Nuggets - Pepsi Center (19 099 places) 55


LES SALLES À PARTICULARITÉ :

Wrocław - La hala Ludowa (7200 places) Une architecture exceptionnelle, classée patrimoine mondiale de l’humanité depuis 2006.

Paris Bercy - POPB (14500 places)

La salle des événements basket en France.

New York - Madison Square Garden (19763 places) Le temple du basket aux Etats-Unis.

Saitama - Saitama Super Arena (1900 à 22 500 places) Le bâtiment comprend un musée dédié à John Lennon.

Sydney - Acer Arena (18 000 places) La plus grande salle d’Océanie.

Pekin - Palais omnisports Wukesong (18 000 places) Construite en un temps record (moins de 2 ans) pour les JO 2008.

Arlington - Cowboys Stadium (108 000 places) Le record d’affluence pour un match de basket ball.

Luanda - Pavilhao da Cidadela (8000 places)

La salle du Clube Desportivo Primeiro de Agosto, l’un des clubs les plus puissant d’Afrique.

Houston - Compaq Center (16285 places)

L’ancienne salle des Houston Rockets est devenue une église depuis 2005 et est l’une des plus grandes aux Etats-Unis.

Durham - Cameron Indoor Stadium (12 000 places)

La salle de l’université de Duke, réputée pour être l’une des plus bruyantes de NCAA (des pointes régulière à plus de 116 décibels par match).

Moscou - Olimpiisky Indoor Arena (80 000 places, 17 000 pour le basket ball)

L’un des plus gros complexe d’événements au monde, capable de se diviser en plusieurs salles pour accueillir plusieurs événements en même temps.

Charleroi - RTL Spiroudome (6300 places)

Malgré sa capacité moyenne, une des salles en Europe qui se rapproche le plus de ce qui se fait au USA. (concerts, événements sportifs, séminaires, réunions...)

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FOCUS

ILS ONT LA SALLE MAIS N’ONT PAS D’ÉQUIPES DE BASKETBALL : Paris Bercy - POPB (14 500 places)

Marseille - Palais des sports (7200 places)

Montpellier - l ‘Arena (14 000 places)

Toulouse - Palais des sports (4300 places)

Chambéry - Le Phare (6000 places)

Besançon - Palais des sports (4397 places)

La Roche sur yon - Le Vendespace (3000 à 5000 places) Metz - Les Arènes (4300 places)

Beauvais - Elispace (4400 places)

Grenoble - Palais des Sports (12 000 places) Montbéliard - l’Axone (6000 places)

ZOOM SUR TROIS GROS PROJETS EN FRANCE : VILLEURBANNE La plus belle salle de France dans les années à venir. Véritable complexe avec restaurants, magasins, l’ASVEL franchira un vrai cap dès l’ouverture de cette salle dont la dont la date de sortie de terre reste inconnue. Dotée d’une configuration de 14 000 places, il y aura tout le confort nécessaire pour les spectateurs (grand écran central, loges, restauration...) ainsi que le meilleur en terme d’équipement pour les joueurs (sauna, jacuzzi, centre sportif). Tout a été étudié dans les moindre détails. L’académie Tony Parker prendra également place dans cette structure dont le coût est estimé à 112 millions d’euros avec un financement 100% privé.

BORDEAUX Enfin une grande salle digne d’une ville comme Bordeaux. Au cœur d’un complexe immobilier et commercial, située en bord de Garonne, la salle “Grand Arena” sera avant tout une salle de concert et de spectacle plutôt qu’un réel équipement sportif (absence d’écrans géants, gradins éloignés du terrain, pas de club résident...). Entièrement modulable, d’une capacité d’accueil allant de 3000 à 15 000 places et financé par le privé (environ 50 millions d’euros), son ouverture est prévue pour Septembre 2012.

ORLÉANS: Contrairement à nos deux exemples précédents, cette salle de 10 000 places, dont le budget global est estimé à 90 millions d’euros, sera financé intégralement avec de l’argent public de la part du conseil régional et de la ville d’Orléans. Longtemps envisagé sur l’île d’Arrault, ce sera finalement sur le site de l’usine Famar que l’Arena sera implantée. Suivi de près par les élus, ce dossier est primordial pour permettre à l’Entente Orléanaise de passer un nouveau cap. Inauguration prévue pour début 2014.

ARENA À GRANDE-SYNTHE : (Julie Dumélié)

10 000 places, de quoi faire rêver les supporters gravelinois. Approuvée depuis juillet 2009, la future salle de Pro A s’installera dans la ville nordiste de Grande-Synthe. Tout un symbole pour l’équipe gravelinoise qui aura fait vivre des émotions en tout genre entre les murs de Sportica. La décision était impérative, les résultats du BCM ces dernières années prouvaient le besoin d’agrandir ou l’équipe sombrerait dans les prochaines années. Salle d’autant plus nécessaire quand on voit l’engouement qu’entraîne le basket dans le littoral nordiste. La nouvelle salle permettrait donc un renouveau des plus intéressants puisque même le handball de l’USDK bénéficierait de celle-ci. La concurrence qui peut y avoir avec le club de Pro B lillois entraîne un argument de plus à cette construction. Les travaux prendront fin en 2013. Presque deux ans après les JO de Londres. De quoi lancer un nouveau projet…

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