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Ferronnerie d 'art La charpente métallique, ce sont des poutres et des colonnes assemblées pour former une structure de soutien au bâtiment. Soit un métier du gros œuvre. Dans des cas particuliers, le travail est plus artistique, plus fin. On peut, dès lors, parler de ferronnerie d’art comme l’exercice de rénovation de l’office du tourisme de Spa. « C’est un travail de dentelles, très pointu », confie Pierre Ruyssen, chef de projets industriels chez Wust (Malmedy). Un travail qui peut, également, contribuer à la conservation du patrimoine wallon. En ce moment, cette entreprise est notamment chargée de la restauration de l’Opéra de Liège, palais classé. Les structures métalliques, dans ce cas, viennent rehausser et renforcer l’ancien bâtiment pour en sauvegarder le patrimoine existant.

La Tour Eiffel, datant de 1889, porte encore les vestiges de cet ancien système de rivets. Elle compte plus de deux millions de rivets. Le travail était délicat. Il fallait façonner les rivets sur place. Une fois sortis du four, brûlants, ils étaient amenés, le plus vite possible, sur la partie de la structure à assembler. En moins de dix secondes, le rivet refroidissait et l’opération était à recommencer. Dans certains anciens sites industriels, tels que les entreprises lainières à Verviers, on retrouve encore les traces de ce procédé ou aux ascenseurs hydrauliques à StrépyBracquegnies. Cette pratique se raréfie. Elle a été supplantée par la soudure.

éléments de la charpente, préalablement reçus, parfois en kit, par des sous-traitants. Les entreprises générales de construction font de plus en plus appel à de la soustraitance pour les grosses pièces de charpente métallique. « À partir de 20 à 30 tonnes de structure, nous ne faisons pas ça en interne », explique M. Ruyssen. Les monteurs manipulent différentes sortes de poutres. Parmi les plus en vogue, on trouve le système Astron pour travailler sur bâtiments à grande portée, de 60 à 80 mètres. Ou encore les structures en treillis et les profilés à chaud. Ces éléments lourds, ces poutres pouvant atteindre jusqu’à trente mètres de portée, sont manœuvrés par le grutier sous les instructions des monteurs.

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’ossature, le squelette d’un bâtiment, c’est le travail du charpentier. Autrefois, il maniait essentiellement le bois. Depuis la révolution industrielle, la main travaille aussi le métal… avec autant d’âme. Illustration par l’office du tourisme spadois.

Si le métier de charpentier a évolué aux dépens de bois, il y a plus d’un siècle, les techniques usitées ont néanmoins considérablement évolué. À l’époque, le rivetage était numéro un pour l’assemblage de l’acier.

L’entreprise Wust emploie une quinzaine d’ouvriers dans l’atelier ferronnerie. C’est là que les ouvriers qualifiés, les soudeurs, fabriquent, à même le sol, les petites struc-

Aujourd’hui, les hommes de terrain sont confrontés à un problème, à l’époque inexistant avec le bois. Le métier de charpentier, devenu plus industriel qu’artisanal, fait désormais face aux lois du marché et est soumis à des exigences extérieures, telles que les contraintes de protection contre l’incendie. En effet, les structures métalliques ont une résistance au feu plus faible que le béton.

tures de charpente métallique, destinées aux bâtiments industriels de moindre taille, ou encore des garde-corps, des escaliers et des portes métalliques ou des passerelles. Sur chantier, ce sont des équipes de monteurs qui se chargent d’assembler les différents

La résistance demandée au feu atteint parfois une heure, ce qui est quasi mission impossible pour le métal, sauf éventuellement avec des protections très onéreuses. « On est en train de nous scier la branche sur laquelle on est assis », ironise Pierre Ruyssen.

TEXTE LENA GŒSSENS PHOTOGRAPHIES GUY FOCANT

Immersion sur le terrain

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FERRONNERIE D’ART


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