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Société

Malgré le manque de pistes et de circuits dédiés, la filière du drag-racing à La Réunion se mobilise via des associations : le but étant de désacraliser la pousse, mais surtout de professionnaliser et sécuriser la pratique de la course d’accélération.

TEXTE > LAURIE FERRÈRE PHOTOS > GUILLAUME HAURICE

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ALWAYS FAST, LESS FURIOUS La pousse

se réinvente

Il y a plus de vingt ans sortait le film “Fast & Furious”. Un longmétrage qui aura marqué son époque – à tel point que huit autres volets ont succédé au premier, grâce à son univers : des bagnoles qui filent à vive allure, l’illégalité et la fraternité aussi. Tout le monde se souvient d’ailleurs de cette phrase : “Quand le soleil se couche, un autre monde voit le jour”.

Un sport automobile à part entière

Ce monde étant celui des courses de drags ou encore des “runs”. Si pendant longtemps l’amalgame était fait dans cet univers, aujourd’hui à La Réunion, plusieurs associations se battent afin de rétablir l’image de ce sport automobile, aussi raisonnable et légal qu’une course de rallye. “C’est même moins dangereux” risque Dimitri, président de l’association Performance CAR qui organise plusieurs “runs” tous les ans, aux quatre coins de l’île. Pour comprendre de quoi il s’agit, direction Saint-Leu, sur l’ancienne route nationale qui longe la côte. Au niveau de la Pointe au Sel, la préfecture a fermé une portion pour que s’y déroule un RUN400, “une course d’accélération, départ arrêté sur quatre-cents mètres” explique Emeric, mécanicien, passionné d’automobile et trésorier de l’association. Là des dizaines de véhicules, homologués ou non, vont s’affronter, deux par deux et tenter de réaliser les meilleurs chronomètres sur la distance.

Pour la plupart des voitures, c’est beaucoup de modifications, il faut savoir dompter son véhicule

Sécuriser la pratique

On retrouve dans ce rendez-vous dominical un peu de l’ambiance du fi lm porté par Vin Diesel : des tentes et des stands où se préparent les voitures, les barbecues qui crépitent, l’esprit de convivialité, le public et surtout les moteurs qui vrombissent. “Mais rien d’illégal” insiste Dimitri, “ici tout est encadré et règlementé”. Et c’est là tout l’enjeu. Après de longs mois à lutter contre les rodéos sauvages sur route ouverte, “la pousse” comme diraient les créoles, les associations tentent de réhabiliter les runs comme un sport à part entière. Un pari encore loin d’être relevé tant les idées reçues au sujet de ces courses automobiles ont la vie dure : des jeunes inconscients qui trompent l’ennui en faisant de la vitesse, un jeu. “On a tous commencé par-là” avoue cependant le président de Performance CAR. Durant deux décennies, les courses de voitures sur le front de mer de SaintDenis étaient des rituels hebdomadaires. La foule se rassemblait pour voir les véhicules tunnés, tracer le long du boulevard. Un phénomène qui s’est apaisé avec le temps, mais qui demeure et met la vie des autres usagers, comme des pratiquants, en danger. En l’absence de mesures de sécurité, la moindre faute peut se payer très cher. “Dans les runs, le risque est moindre, même s’il persiste” admet Emeric, le pilote n’étant pas à l’abri d’une perte de contrôle. “Pour la plupart des voitures, c’est beaucoup de modifi cations, il faut savoir dompter son véhicule” reprend ce dernier. Une préparation mécanique, physique et mentale, tout à la fois. Et il s’y connaît.

150 chevaux entièrement préparé pour en lâcher 500 et 1000 N.m de couple. Et un peu de NOS

Des passionnés techniciens

Dans le quartier de la Convenance, à Sainte-Marie, un garage. C’est là qu’Emeric passe la plupart de son temps, semaine et week-end. À l’arrière, à côté des véhicules sur les ponts, des carcasses. Quelque chose interpelle dans ces ossatures, et pour cause : loin d’être vétustes, elles vont servir pour les runs. Ici, une Seat Arosa, un diesel 1,4 litre TDI, qui n’a quasiment plus rien d’origine. Le train arrière est celui d’une Golf (Volkswagen), les vitres sont en polycarbonate, à l’intérieur il ne reste plus qu’un fauteuil de compétition avec harnais de sécurité, et un moteur d’une Seat Leone, d’origine de 150 chevaux entièrement préparé pour en lâcher 500 et 1000 N.m de couple. Et un peu de NOS. “Pendant les runs, sur de telles voitures, on ne roule pas sans combinaison et sans casque” rappelle le pilote. Sur la piste éphémère de Saint-Leu, on se rend compte du réel savoir-faire de ces mécaniciens autodidactes, véritables passionnés de l’automobile, qui savent, à la force de leurs mains, réinventer une voiture. Des hommes et des femmes unis par une seule envie : faire-valoir leur sport tant auprès des professionnels comme la LSAR (Ligue du Sport Automobile Réunion) que du grand public. “On est encore mal ou peu considéré” regrette Dimitri. Pourtant les ambitions de ces associations vont bien au-delà des seuls runs dominicaux de l’île. Performance CAR ayant ainsi déjà participé à plusieurs compétitions à l’international. “Demain, l’objectif est de présenter des voitures au Portugal, en Italie ou encore en Angleterre” s’enthousiasme Emeric. Et démontrer, qu’à La Réunion, si la voiture se veut culturelle, elle est aussi un art, une virtuosité de technique et de pilotage.

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