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approches MAGAZINE DU PERSONNEL DES FRèRES DE LA CHARITé

Paraît 4 fois l’an | mars - juin - sep - déc | 3ième année JUIN 2012 | N° 10

réat Luamu agazine du

d

DOSSIER

de personnel l’année 2012

L’amour passe par le ventre Découvrez la Vallée du Samson !


Sommaire

17

Le goûteur 17 Dossier

La cuisine XL

21 Billet

8 3 Edito

en Une réflexion bituelle de pertinente et acmoment Séverine à un stitution. crucial pour l'in 4 Quoi de neuf ? Télex 8

Un coin à soi

Jean-Michel Verfaille

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In memoriam

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En image

14

Loin et pourtant proche

t Albert Pfund res! notre goûteu Albert est notre antenne locale pour le C.O. SaintLambert à Bonneville. Vous pouvez toujours lui communiquer des idées pour Approches.

Le collègue, autrement

Jean-François Baudouin Division 326th

2 > approches juin 2012

’est pas Le violon, ce n e bois et qu’un morceau drelation, des cordes. La e des mots ce n’est pas qu personnes. échangés par desd’œil jeté Un petit coup odiaux sur par Christian B résonner/ ce qui nous fait raisonner. 22 Equilibre

La vallée du Samson

23

Robert Petitfrère

27

A bon marché

27

A qui le prix ?

A l’écoute

qui font Avec ses mots rte de la mouche, il appopetit monde vie dans notre n et de fait d’organisatioune fenêstructure. C’est sur notre tre qu’il ouvre propre humanité.

Tunatokakutembeya

16

Un instrument qui ne ment

23

28 Portrait

Nathalie Decobecq


Edito

Colophon approches MAGAZINE DU PERSONNEL DES FRÈRES DE LA CHARITÉ

Paraît 4 fois l’an | mars - juin - sep - déc | 3ième année JUIN 2012 | N° 10

Lauréat

e du du magazin de personnel l’année 2012

> Séverine Meunier (30) travaille depuis 2003 comme éducatrice dans le pavillon Notre-Dame au Centre Orthopédagogique St-Lambert. En octobre, elle quittera le site de Bonneville pour accompagner des usagers dans le centre d’Andenne. Séverine est maman d’un petit garçon de 4 ans et demi.

DOSSIER

L’amour passe par le ventre DÉCOUVREZ LA VALLÉE DU SAMSON !

Maintenant, nous attendons. La reconversion : après 6 ans c’est une notion familière dans notre institut C.O. Saint-Lambert. Au fil des années, ce qui était une vague idée est devenu de plus en plus concret pour déboucher sur la sortie de 60 usagers prévue en octobre. Cette reconversion a été voulue pour permettre aux usagers d’évoluer dans la société. Pour moi aussi, elle peut être une occasion d’évoluer dans ma pratique professionnelle. Dans le groupe de vie que j’accompagnerai, il y aura deux usagers de ma maison actuelle. Je suis allée leur montrer l’immeuble qui nous accueillera en octobre. Nous n’avons pas encore pu y pénétrer à cause des travaux en cours mais ils étaient déjà contents d’avoir pu la voir. Et ils ont compris pourquoi y entrer n’est pas encore possible. Si on leur en donne la possibilité, ils peuvent comprendre beaucoup de choses. Comme moi, chacun d’eux a ses attentes. Le plus jeune aime se dépenser physiquement et chanter à voix forte. Le plus âgé aime soigner sa présentation et être valorisé dans ses contacts sociaux. Quant à moi, je sais que dans le projet auquel j’ai souscrit je ne travaillerai plus jamais de la même façon qu’auparavant. Maintenant, nous attendons. Avec nos craintes mais aussi avec un grand espoir. C’est qu’au milieu de tous les chiffres et de toute l’organisation qui l’entoure, avec les moyens nécessaires, la qualité de vie de tout le monde en sorte améliorée. Pour que les usagers mènent une vie plus valorisante. Et pour que mon travail d’éducatrice m’apporte plus de satisfaction.

Tous les collaborateurs des Frères de la Charité en Belgique reçoivent « Approches » (Wallonie) ou « Dichtbij » (Flandre). Les Frères de la Charité constituent une congrégation et une organisation qui se consacrent à l’accompagnement et aux soins des enfants, des jeunes et des adultes, dans les secteurs de l’enseignement, des établissements de soins (soins de santé mentale et soins aux personnes âgées), de l’aide sociale (soins orthopédagogiques, garderies d’enfants et ateliers protégés/sociaux) et de l’enseignement spécial.

Conseil de rédaction Gisèle Bodart (EPSIS Bonneville), Christian Bodiaux (CFPJT), Jean-Baptiste Butera (Dave), Jacques Canivet (Manage), Lieven Claeys (Gand), Mattias Devriendt (Gand), le Frère Henri Fransen (Les Sauvèrdias), Philippe Hody (Coordinateur du magazine), Annelies Naert (Gand), le Frère Michel Paquet (administrateur), Albert Pfund (Bonneville), Eric Pierrard (CFPJT), Francis Pitz (CFPJT), Edwin Vercruysse (Gand).

Rédacteur en chef et éditeur responsable Frère Veron Raes – Stropstraat 119 – 9000 Gand. « Approches » est une publication de l’ASBL Œuvres des Frères de la Charité.

Abonnement « Approches » paraît quatre fois l’an et est gratuit pour tous les collaborateurs des Frères de la Charité. Vous souhaitez un abonnement ? Veuillez prendre contact avec le secrétariat de rédaction. Tirage: 1500 exemplaires

Collaborer? Si vous souhaitez collaborer au magazine « Approches », vous pouvez prendre contact avec le membre du conseil de rédaction de votre établissement ou avec mattias. devriendt@fracarita.org.

Mise en pages et impression Kliek Creatieve Communicatie Imprimerie De Windroos > Avez-vous vous-même une idée que vous souhaitez partager par le biais de cet éditorial avec vos collègues ? Prenez alors certainement contact avec la rédaction : mattias.devriendt@fracarita.org

www.approches.be approches juin 2012 > 3


Quoi de neuf ?

Déjà rencontré ?

Coaching des directions à Houffalize

Pierre-René Glibert est le nouveau Directeur Général du CP St-Bernard à Manage. Il est né le 29 juillet 1964, est marié et est le papa de 3 enfants. Son épouse est médecin et travaille uniquement dans des institutions de soins. Il est Ingénieur Civil Mécanicien-Electricien et a également obtenu un Diplôme en Management. Depuis 2000, il a successivement travaillé dans les Hôpitaux IRIS (Bruxelles), puis au Grand Hôpital de Charleroi, et enfin au CHR Saint-Joseph à Mons.

RedactiON > Annelies Naert

Tous les deux ans, tous les membres de direction des établissements et des écoles des Frères de la Charité se réunissent pour approfondir ce qui se trouve dans la charte du leadership. Cette année-ci, les deux séminaires de trois jours ont eu lieu à Houffalize. On s’est concentré sur le quatrième paragraphe de la charte, qui appelle les directions à se profiler comme des coaches de collaborateurs. Au programme : des exposés, des ateliers, des entretiens et des moments de méditation. Tous les participants ont également reçu un cartoon avec des bulles vides à remplir, leur permettant de donner libre cours à leur créativité. > Photos et impressions sur www.approches.be

Durant quelques années, il a également été le responsable CAP48 pour les communes de Bruxelles-Ville, Schaerbeek, Evere et Saint-Josse. Ces expériences lui ont permis de faire plus ample connaissance avec le milieu du handicap (physique et mental) et les asbl qui y sont actives. Il aime relever les défis et ceux qui s’annoncent, tant en terme de réformes structurelles à venir dans les Soins de Santé, et/ ou en terme de régionalisation de certaines activités ne sont pas des moindres. Le dernier livre qui a passé par ses mains est « Le goût de vivre et cent autres propos » d’André Comte-Sponville et actuellement il est plongé dans « Quand le Capitalisme perd la tête » de Joseph Stiglitz. Côté cuisine, il préfère surtout des repas français et italiens. N’hésitez pas à aller le trouver en cas de besoin, sa porte sera toujours grand ouverte.

Télex SSM innovateurs

Egalement une organisation active dans les soins, comme les Frères de la Charité, doit adopter une attitude entreprenante. En effet, innover et changer sont les seules façons pour pouvoir continuer à offrir la meilleure qualité des soins. Lors d’une journée des innovations à Gand, les Frères de la Charité ont présenté leurs projets de recherche scientifique qui sont en cours dans les soins de santé mentale. Dix projets ont passé la revue. Plus d’informations sur notre site Internet.

Les Amis des 3 coups

Le 13 mars 2012 a eu lieu notre 5ème rendez-vous avec « les Amis des 3 coups », le théâtre wallon dans notre institution St-Bernard de Manage.

4 > approches juin 2012

Et cela, toujours en partenariat avec le Lion’s Club de La Louvière-Le Roeulx. Cette année, la compagnie présentait « Assurance Vîye » ou comment déjouer les pièges rencontrés à un certain âge et comment démontrer, à travers une pièce gaie et résolument optimiste, que, de nos jours, les seniors ne font que rajeunir ... Un bon moment de convivialité partagé par résidents et extérieurs, expérience que nous souhaitons perpétuer.

Journée sportive

Le vendredi 14 septembre, c’est la date choisie pour « la journée sportive » à St-Bernard. Sous l’impulsion du Dr Feys, médecin-chef, du médecin généraliste Bernadette Scoman, de Jean-Luc Dumont et tout le personnel du hall des sports, la deuxième édition s’organise : jogging, promenade, spinning, basket et

mini-foot sont au menu du jour ! La journée est ouverte aux résidents, patients et membres du personnel. En « guest stars », les équipes de mini-foot attendues de St-Martin Dave. Comme nous bénéficierons d’une belle journée, le barbecue est déjà réservé !

Ouverture d’un premier cluster à Andenne

Début octobre, le Centre St-Lambert va franchir un pas décisif dans sa reconversion. Avec leurs accompagnants, 60 usagers vont quitter le site actuel de Bonneville. Ils vont emménager dans des maisons unifamiliales intégrées dans le centre de la ville d’Andenne pour mener une vie plus proche de la normale. Un deuxième cluster (ensemble de résidences) est déjà en préparation avec une perspective d’ouverture fin 2014.


Caraes vous invite! RedactiON ET PHOTOGRAPHIE > Caraes

En tant que membre du personnel des Frères de la Charité, vous avez l’opportunité de faire connaissance avec vos collègues au Sud. Le Voyage Sud 2013 de Caraes se dirige vers le Rwanda et la région du Kivu. Les participants apprennent dans quelles classes et dans quelles circonstances les enseignants doivent y enseigner, ce que sont les conditions de travail d’infirmiers psychiatriques et ce que signifie une visite au domicile d’un

> Hilde Vaes d’Asster a vécu personnelle ment comment ses collègues en Afrique doivent travailler.

Ce serait alors la moitié des usagers du Centre (+/- 120) qui vivraient au sein de la communauté andennaise.

Elections sociales

Le coup d’envoi des élections sociales en Belgique a été donné le lundi 7 mai pour se terminer le 20. A Manage, elles ont eu lieu les 8 et 9 mai. Pour ces élections qui se déroulent tous les 4 ans le vote n’est pas obligatoire mais près de 70% du personnel manifeste son choix dans les 6000 entreprises de plus de 50 travailleurs. Deux organes importants sont renouvelés : le CPPT (Comité pour la Prévention et la Protection au Travail) et le CE (Conseil d’Entreprise). Les résultats du HNP Saint-Martin : Conseil d’entreprise (CE) : CSC (3 sièges) et FGTB (4) / Comité syndical : CSC (3

enfant handicapé. Vous pouvez y découvrir dans quel contexte nos collègues africains et les Frères vivent et travaillent et ce qu’ils font avec notre soutien. « Par les rencontres sur place, j’ai pu expérimenter que nous sommes vraiment des collègues l’un de l’autre », raconte le voyageur au Sud Rik De Coninck du C.P. « Zoete Nood Gods » à Lede. « La même sollicitude pour les plus faibles, chacun à son endroit. De la charité sans frontières, une solidarité mondiale. Qui veut également expérimenter cela ou qui veut connaître mieux la Congrégation, doit certainement s’inscrire ! » L’accompagnement préalable, l’accompagnement local et le suivi du voyage se font en néerlandais. La connaissance du néerlandais est donc nécessaire. Pendant les rencontres au Sud, la langue véhiculaire est pourtant toujours le français. On attend des participants qu’ils participent aux trois réunions préparatoires et de suivi à Gand. Plus d’informations sur le site Internet (en néerlandais) www.zuidreis.be. Vivement recommandé ! > Réagir avant le 15 octobre ! Toute l’info sur www.zuidreis.be

sièges), FGTB (3). Les résultats de C.O. Saint-Lambert: CE/employés: CGSLB (2.50%), CSC (53.12%), FGTB (44.38%) / ouvriers: CSC (100%). Comité de prévention et de protection du travail (CPPT)/ Employés: CGSLB (5,12%), CSC (53,18%), FGTB (41.03%) /ouvriers: CSC (100%). Au Saint-Bernard, Manage, les résultats ont été les suivants: CE : SETCA - CG (5), CNE (1), CGLSB (1) / CPPT : Setca-CG (4), CNE (2)

Nouveau Supérieur Général

Les Frères de la Charité ont élu une nouvelle administration générale lors du Chapitre Général à Rome le mois passé. Le Frère René Stockman succède à lui-même et commence une troisième période de six ans comme Supérieur Général. Une troisième réélection est exception-

> Le thème de la fête des familles était la Mer du Nord.

S’évader un moment RedactiON > Jacques Canivet PHOTOGRAPHIE > C.P. Saint-Bernard, Manage

Le 19 avril 2012, « les Oliviers », une unité des Maisons de Soins Psychiatriques « Bois de la Fontaine » à Manage, ont organisé la traditionnelle fête des familles. Le thème de cette année était la Mer du Nord. Sangria, crevettes, saumon, sable, coquillage, transats, cabine de plage, barque, … tous les ingrédients étaient de la fête pour pouvoir s’évader un moment. Dix familles, ce qui représente 20 personnes, ont répondu à l’invitation. Elles ont participé activement à la réussite de notre rencontre en dansant, chantant, avec le membre de leur famille. Nous attendons tous, l’année prochaine pour nous réunir à nouveau !

nelle dans le monde congréganiste. Le Frère Jos Mathijssen est le nouveau vicaire général.

Souper du personnel

En date du 9 mars 2012, entre 130 et 140 personnes, membres du personnel de l’HNP St-Martin ont répondu présent au souper du personnel organisé au début de chaque année. Les responsables de la nouvelle cuisine avaient préparé un buffet délicieux et le service était impeccable. Il y régnait une ambiance conviviale et très agréable.

Encore un prix !

Patrick Allegaert et Annemie Cailliau, les animateurs du Musée Dr Guislain, sont devenus les lauréats du prix « De Maakbare Mens 2012 » (« L’Homme faisable »).

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»

Comme établissements spécialisés en soins, nous devons anticiper au défi de pouvoir employer des collaborateurs formés. Pour cela nous devons mener une politique envers les collaborateurs qui est structurée et tournée vers l’homme.

»

Rik Ouvry, Directeur Général du C.P. St-Amand, Beernem

> Cette citation a paru dans la brochure annuelle des Frères de la Charité. L’année passée, l’organisation a réalisé une brochure annuelle renouvelée. L’ancien rapport annuel est devenu une brochure où il y a de la place pour des textes et des images. Cette année l’organisation a brodé dans le même sens. Sous le thème de « défis » la brochure annuelle veut présenter un éventail de tout ce qui vit dans l’organisation. Beaucoup d’images d’écoles et d’établissements en Flandre et en Wallonie en font un ensemble dynamique. Vous voulez jeter un regard dans la brochure annuelle ? Surfez alors vers www.approches.be et cliquez ensuite pour arriver à la version en ligne.

Félicitations ! RedactiON > Mattias Devriendt PHOTOGRAPHIE > L’Intervalle

L’été s’approche et Approches a donc mis en place une collaboration avec www.hangmatwinkel.com. Une équipe pouvait dans le concours devenir l’heureux gagnant d’un magnifique hamac. Pour cela il fallait simplement envoyer une photo intéressante de votre équipe. La rédaction a reçu plusieurs photos et a finalement pris une décision. L’Intervalle (C.P. Saint-Bernard, Manage) a envoyé cette belle photo très originale et est donc le lauréat mérité. « L’idée de cette photo est le résultat de la mise en commun de toutes les compétences de notre équipe (infographique, expression corporelle, dimension kinesthésique, photographie,…) Le hamac sera mis à disposition pour les patients dans un espace relaxation », raconte Emmeline Baillieu.

Emmeline Baillieu

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Carole Bolanz

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> L’intervalle est un espace thérapeutique où sont proposées des activités ouvertes aux patients des services hospitaliers du centre psychiatrique St-Bernard. L’intervalle privilégie différentes formes d’expressions verbales et/ou non verbales par l’intermédiaire de médiateurs corporels, artistiques et informatiques. Elle propose des ateliers soins infirmiers esthétiques, art thérapie, informatique, artistique, bien-être, terre, musicothérapie et photo-vidéo.

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> Apparaît sur la photo : Claudio Bernardone, Emmeline Baillieu, Carole Bolanz, Jérôme Cambier, Chantal Floréani, Marie-Thérèse Diléo. Autres membres de l’équipe : Frédérique Van Leuven, Marie-Pierre Torez, Valérie Demeulemeester, Carmelo Mangione.

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La tournée léonardienne est bouclée ! RedactiON > M. Warginelle, service Revivo C PHOTOGRAPHIE > Pierre Wautier

En effet, notre grand voyage européen (7 pays visités) sur le thème : « pratiques et procédures pour la restriction de liberté des patients dans les structures psychiatriques » se termine là où il avait commencé en octobre 2010, c'est-à-dire à l’hôpital neuropsychiatrique Saint-Martin de Dave. Cet évènement final qui s’est déroulé du 24 au 25 mai 2012, a rassemblé les représentants des différents pays ayant participé et collaboré à ce travail international ainsi que des autorités du monde politique et toutes personnes intéressées par le sujet. Bref une rencontre vraiment importante pour l’avenir de la prise en charge de nos patients et l’évolution de la psychiatrie sur le plan européen. Lors de ces deux journées, un pro-

gramme varié et intéressant y était présenté. Le fruit de notre travail et de nos rencontres multiculturelles et interprofessionnelles y est rendu sous forme de recommandations et lignes de conduite à tenir lors des mises en isolement. C’est avec plaisir que nous avons accueilli également des représentants de 3 autres pays : la Suisse, l’Allemagne et le Royaume-Uni qui nous ont fait chacun un exposé certainement des plus intéressants. En bref, ce tour d’Europe fut d’une grande richesse intellectuelle, professionnelle et culturelle et sur le plan humain, très profond. Dans tous les cas, nous espérons que le fruit de nos travaux sera d’une grande utilité pour nos collègues sur le terrain.

> Leonardo était pour le groupe une rencontre vraiment importante pour l’avenir de la prise en charge des patients et l’évolution de la psychiatrie sur le plan européen.

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Ça y est ! Après seulement 2 années de parution, Approches a été nominé comme 1 des 3 lauréats pour le meilleur magazine d’entreprise de Belgique, par l’Association Belge pour Communication Interne et CUSTO (Fédération Belge pour Bureaux « Costumer Media »). Le prix a une tradition de longues années et est considéré comme l’« Oscar » belge pour magazines du personnel. Dichtbij/Approches a reçu finalement la médaille d’argent. La rédaction d’ Approches est très fière de cette nomination et la voit comme un encouragement pour continuer le nouveau fonctionnement. Approches existe par vous tous : ses lecteurs, ses antennes, ses chefs d’unités qui distribuent le magazine, ses membres de direction qui sont bien disposés à son égard. Approches : c’est nous tous, ensemble.

iléo Marie-Thérèse D Chantal Floréani

A

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Jérôme Cambier

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Un coin à soi Jean-Michel Verfaille

Accompagné par la musique De glacier vers veilleur de nuit n’est pas immédiatement le changement de carrière le plus évident. Jean-Michel Verfaille l’a fait en 2000 et depuis il est l’œil de nuit vigilant au C.P. Saint-Bernard, Manage. « C’était un changement énorme, mais j’aime beaucoup être ici », dit-il justement avant que son travail de nuit commence. RedactiON et PHOTOGRAPHIE > Mattias Devriendt

J

ean-Michel est venu un peu plus tôt vers son coin à lui pour parler avec nous. Sur son bureau il y a un tas de papiers, les caméras de surveillance tournent et le téléphone sonne. Sa collègue Ariane Capot répond et fait aimablement le transfert de l’appel. Sous peu il prendra le relais quand elle termine sa tâche de jour. « Nous ne nous voyons pas très longtemps, mais ce sont des moments toujours agréables », raconte-t-il. « Quand je commence le travail, elle y met fin. Nous avons souvent un court entretien. Ainsi, l’arrivée est toujours un moment agréable. »

Bien communiquer Ce contact est pourtant également très important pour le travail. « Il est crucial de bien communiquer l’un avec l’autre. Il faut transmettre à l’autre de l’information importante de façon que nous sachions ce qui s’est passé et puissions bien évaluer la situation. Sans communication, cela ne va pas. » 8 > approches juin 2012

L’accueil est son repaire et il s’y sent bien dans une ambiance sereine. Comme veilleur de nuit, Jean-Michel effectue les mêmes fonctions que le jour, c'est-à-dire la gestion des communications téléphoniques entrantes et sortantes. « La nuit, le contrôle des alarmes, intrusions et incendies y est aussi centralisé. La prise en charge de l’envoi des factures est occasionnelle. Par contre, je dois souvent m’occuper des procédures de mise en observation avec les formalités judiciaires et, éventuellement organiser l’acheminement du patient vers l’unité d’observation. L’autre tâche courante est la gestion

> Jean-Miche l n’a pas peur quand, la nuit, avec sa lam pe de poche, il doit interven ir.

des fugues : là aussi, il faut avertir la police et envoyer les renseignements connus sur le fugueur et signaler son retour au sein de l’institut. J’essaie pourtant d’être d’abord toujours


QUI es Jean-Michel V t erfaille ? > Il a 49 ans et est marié. > Il a 2 enfants de 15 et 18 ans. > Il a une formation de comptable. > Son chien est un croisé charpei/labrador qui porte le nom Jack. Il aime se promener dans la nature, ainsi il peut le laisser gambader.

mon emploi antérieur de glacier. Nous pouvons bien lire nos mails, mais nous n’avons pas accès à Internet. Le silence et l’obscurité règnent. Oui, les 10 heures de nuit sont parfois longues, surtout dans un accueil plutôt isolé. »

Autodidacte Pourtant, il trouve que cela ne constitue pas un problème. Lorsque tout un chacun plonge normalement dans les bras de Morphée, Jean-Michel est accompagné par sa musique. « Depuis toujours la musique fait partie de mon quotidien. Autodidacte, j’apprends la clarinette à l’oreille afin de jouer les carnavals et animer diverses manifestations.

> « Etre veilleur de nuit est parfois une tâche solitaire, mais grâce à la musique il m’est plus facile de passer les nuits », dit Jean-Michel.

« Celui qui a de l’angoisse, ne doit pas travailler la nuit. » humain et de chercher une solution avant d’avertir la police.»

Une lampe de poche Je lui demande s’il est parfois anxieux à certains moments, mais il fait signe que non : « Si on a de l’angoisse, il vaut mieux ne pas travailler la nuit. On est souvent seul et il faut également agir vite. »

Parfois il y a des problèmes avec les patients et il doit intervenir. « A présent il y a également un steward, ce par quoi nous sommes plus forts sur ce plan. Nous n’avons pas beaucoup de contacts avec les patients, mais nous essayons quand même de toujours intervenir d’une façon correcte et bonne lorsqu’il y a des problèmes. » Nous faisons un tour du bâtiment. Jean-Michel a une lampe de poche pour trouver sa voie dans les corridors et les locaux de l’hôpital. Depuis sa chaise à l’accueil, Jean-Michel doit surtout rester attentif pendant la nuit. « La nuit, il n’y a pas beaucoup de personnes dans le bâtiment. Par ce fait, j’ai peu de contact avec des patients ou d’autres collègues, contrairement à

« Communiquer est une chose cruciale dans mon travail. » Me rendant compte des lacunes qu’il me restait à combler, je me suis inscrit à l’académie afin d’y apprendre le solfège et le tuba. Je suis aussi entré à l’harmonie du parc d’Haine-Saint-Pierre, afin de pouvoir jouer en formation et pratiquer ce que j’apprends à l’académie. Dans le calme de la nuit, je repasse, grâce au temps laissé libre, la théorie musicale et les exercices de solfège », raconte-t-il avec enthousiasme. « Sans bien entendu délaisser la surveillance du site au moyen des caméras, il s’autorise à écouter diverses mélodies allant du classique à la variété. » n approches juin 2012 > 9


In memoriam » La phrase était finie. Dieu y a mis un point. Il nous est difficile de comprendre pourquoi le battement de cœur prend fin. » Jean-Paul Burion (1951-2012) Jean-Paul Burion nous a quittés ce 27 mars dernier à l’âge de 61 ans. Il venait de prendre sa retraite après toutes ces années de travail. Jean-Paul était attaché au service technique du C.P. Saint-Bernard depuis plus de 33 ans. Il y exerçait les métiers de peintre et de vitrier. Jean-Paul était un homme discret accomplissant ses tâches avec toute la méticulosité qu’exigeait ce métier. Professionnel dans

l’âme, il était adversaire du travail bâclé et « vite-fait » comme l’on dit. Grand amateur de pêche, il s’était également investi dans une société de Gilles à La Hestre. Il aimait également les grandes reconstitutions historiques d’un passé lointain. Nous présentons à sa famille et à ses proches toutes nos sincères condoléances dans le deuil qui les touche.

Jean-Paul Wyard (1954-2012) Depuis des dizaines d’années, Jean-Paul Wyard prêtait une écoute bienveillante à tous ceux qui venaient le trouver. Pour beaucoup de parents, il a été le premier visage du Centre St-Lambert, celui qui les accueillait et les conseillait. Pour le personnel de l’institution, il était un collègue apprécié pour sa compétence, sa gentillesse et son franc-parler dont il usait toujours dans le respect de l’autre. Jean-Paul Wyard était assistant social. Il savait ce que peut être la misère humaine et à quel point écouter est important. Dans notre monde parfois si peu

humain, il était porteur d’une conscience sociale. Son cœur l’a lâché au milieu d’un chemin. Celui qu’il aurait aimé poursuivre avec Agnès, son épouse. Son départ laisse un grand vide pour toutes les personnes, famille et collègues, qui ont partagé son quotidien avec ses joies et ses peines. Un grand vide à la mesure de ce qu’il a apporté durant tant d’années. Un grand vide à la mesure de son dévouement. Merci, Jean-Paul, pour tout ce que tu nous as donné. Jean-Paul Wyard est décédé le lundi 12 mars.

Le Frère Jozef Hermans (1927-2012) Après son entrée au couvent et sa profession dans la Congrégation en 1944 et sa formation dans notre école normale, on a demandé au Frère Jozef de se perfectionner comme régent à Bruxelles. Il a commencé sa carrière active dans l’enseignement à Nederbrakel et Zelzate, pour aller en 1953 à Turnhout, où il a pu passer la meilleure période de sa vie. Entre-temps il est devenu le directeur de l’école secondaire à Tamise de 1960 à 1965, mais toujours il est retourné vers Turnhout, où il est devenu professeur d’anglais, d’allemand, d’histoire et responsable de l’externat. A partir de 1982 il est également devenu 10 > approches juin 2012

supérieur jusqu’à ce qu’en 1990 on lui ait demandé de devenir Frère supérieur à Louvain et 2 ans plus tard à Hasselt, où il a pu passer 17 années heureuses, jusqu’à ce que, de façon très inattendue, la communauté ait dû être fermée et que le Fr. Jozef soit parti pour Lummen pour y passer les dernières années de sa vie. Le Frère Jozef restera dans nos souvenirs comme un homme d’une grande culture, avec un grand champ d’intérêt, fort instruit en histoire et étudiant jusqu’à la dernière partie de sa vie.


Le Frère Richard Tijink (1921-2012) Le Frère Richard était un des Frères néerlandais qui venait pour sa formation en Belgique et y restait. Après sa profession comme Frère de la Charité en 1940, il a poursuivi ses études d’instituteur et après quelques années d’expérience à Bourg-Léopold il a continué des études à Bruxelles, où il est devenu régent en sciences. Il s’est spécialisé en mathématiques, et après une période à Zelzate et Bourg-Léopold il est devenu une valeur sûre à l’Institut St-Paul à Gand. Il y a été pendant 30 ans titulaire de la classe et enseignant en

mathématiques. Lors de la fermeture de la communauté de St-Paul, le Frère Richard allait à Zwijnaarde, où il a pu vivre encore quelques belles années, jusqu’à ce qu’il ait pu séjourner dans notre couvent-maison de repos St-Arnold à Beernem. Le Frère Richard était un amateur d’art. Il aimait la musique grégorienne et a accompagné pendant de nombreuses années la chorale de l’église St-Nicolas à Gand.

Le Frère Gustaaf Machielsen (1930-2012) Le Frère Gustaaf Machielsen est né à Lommel en 1930. Après ses études il est entré chez les Frères de la Charité en 1948 et il a prononcé ses premiers vœux en 1949. Après sa formation religieuse il a fait des études d’instituteur à notre école normale à Zwijnaarde, ce après quoi il est devenu Frère-enseignant dans plusieurs de nos écoles en Flandre : Hasselt, Turnhout, Merksem, Zelzate et Bourg-Léopold, toujours en première année du primaire. En 1968 il est parti pour les missions, où il a enseigné jusqu’en 1972 dans l’école secondaire à Gitega au Burundi, jusqu’à ce que cette école ait été transférée à l’église locale. Il est retourné en Flandre et est de-

venu éducateur-concierge à Zwijnaarde StJoseph et à Lummen, jusqu’à ce qu’en 1985 il soit appelé à Bruxelles pour y organiser le service de transport de l’institut. Un accident et des plaintes physiques supplémentaires l’ont obligé à ralentir le pas et en 2011 il est parti définitivement pour notre maison de repos à Beernem, où il est décédé le 24 février 2012. Le Frère Gustaaf aimait sa famille et entretenait le contact avec tous ceux qu’il avait rencontrés pendant sa longue carrière, même avec des personnes qu’il avait connues à Gitega.

Le Frère Adriaan Geilleit (1918-2012) Le Frère Adriaan est né à Westdorpe (Polderken), une commune néerlandaise à la frontière avec la Belgique, près de Zelzate, et il a fait la connaissance des Frères de la Charité comme étudiant à l’école des Frères à Zelzate. Après sa profession comme Frère Amédée en 1937, il a poursuivi ses études à l’école normale à Bruxelles. Le professeur de néerlandais, d’histoire et de géographie est allé travailler à Turnhout, il était en même temps préfet de l’internat. A partir de 1952 nous voyons le Frère Adriaan successivement à Bruges, Merksem et Bourg-Léopold pour arriver en 1965 à Gand comme supérieur et directeur de l’Institut Saint-Paul.

Par une maladie des yeux progressive, le Frère Adriaan est lentement devenu aveugle, mais cela ne l’empêchait pas de continuer à assumer sa tâche avec beaucoup d’ardeur. Quand il était en retraite, il est resté le réceptionniste de l’école. En 1999 il est allé à notre couvent-maison de repos St-Arnold à Beernem. Il a finalement terminé sa vie dans la maison de repos de Zelzate. Le Frère Adriaan aimait faire des conférences sur la pédagogie de la charité. Son slogan : « Mû par la charité, nous devons nous pencher sur l’homme en besoin. »

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En image

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Discrètement PHOTOGRAPHIE > Mattias Devriendt

Michel (gauche) et David (droite), comme d’autres membres de l’équipe du service technique de Saint-Martin (Dave), sont des collègues qui font discrètement leur travail. Leur polyvalence fait qu’on les trouve partout dans l’hôpital dans divers travaux d’ordre technique comme celui de l’embellissement des lieux d’activités hospitalières ou celui de l’aménagement et de l’entretien des espaces verts de notre hôpital Saint-Martin. « En été, nous travaillons souvent à l’extérieur, comme maintenant. Soigner les plantes et les planter y ressortissent donc également. C’est du travail agréable, certainement quand le soleil nous tient compagnie ! Car la verdure sur le site donne du repos pour les patients et pour le personnel. C’est une belle variation de différents bâtiments et de jardins publics. »

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Loin et pourtant proche Faites connaissance avec le Voyage Sud et inscrivez-vous !

Tunatokakutembeya Chaque année, Caraes organise un Voyage Sud pour les membres du personnel des Frères de la Charité et donc également pour vous ! Avec 8 collègues vous faites un voyage magnifique de douze jours vers l’Afrique. Vous y voyagez à travers le Rwanda et le Congo Oriental, vous y visitez les partenaires locaux de Caraes et vous y faites connaissance avec les collègues africains qui travaillent pour la Congrégation au Sud : des enseignants, des éducateurs et des infirmiers psychiatriques. Femke Deroo (Institut Emmaüs, Aalter) a participé au Voyage Sud et raconte pour Approches ses cinq moments mémorables. RedactiON et PHOTOGRAPHIE > Femke Deroo

Appeler le voyage Sud une « promenade » est peut-être une litote, mais cette phrase « Tunatokakutembeya » évoque toutes sortes d’images qui sont pour moi indissolublement liées avec l’Afrique : les gens se promènent, car ils semblent être constamment en route, et nous nous promenons à travers un monde différent, dans lequel nous avons pourtant découvert beaucoup de choses communes.

> Avez-vous tout comme Femke, Stan, Guido, Hil de, Diane, Lieve, Ludo et Willy envie de participer au Voyage Sud, surfez vite vers www.zuidreis.be.

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Un simple entretien s avons visité A Kigali, la capitale rwandaise, nou eignante ens me Com un hôpital psychiatrique. pas du tout n’ai je ire, nda seco dans l’enseignement de. Cela mon ce avec tact con en l’habitude d’entrer malades en m’a touchée. J’y ai entendu que des és par la société. Afrique sont très souvent repouss ne fille d’à peu Cela m’a paralysée. Jusqu’à ce qu’u moi. Avec avec près 17 ans cherchait du contact n. Le contenu atio vers con elle j’ai pu avoir une petite nt, mais cela orta imp t men n’était peut-être pas vrai . ions pren com s nou ne faisait rien, nous

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Le transport dans une vraie fourmilière Ma première impression de Bukavu en était une d’une fourmilière de voitures, de piétons, de mototaxis, … C’était trop pour assimiler. Nous y avons visité l’école technique des Frères. Nous y avons eu un tour guidé et nous avons vu les ateliers larges des orientations électricité, menuiserie, mécanique et voitures. Le matériel apparaissait très solide mais … souvent l’école n’a pas d’électr icité.


Une pauvreté poignante

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La vue de Bukavu ne m’a plus lâchée. Raphaël – un enseignant du lieu – nous a guidés vers un quartier où il habite avec sa famille. Nous y sommes arrivés dans un labyrinthe de petites maisons, fabriquées de ciment ou de pisé et où les femmes étaient occupées dans un petit enclos à faire la lessive ou préparer le repas. Ici et là nous voyions des enfants. Nous avons eu le sentiment que la venue des blancs riches n’était pas vraiment applaudie. Nous nous sommes sentis énormément inconfortables devant cette pauvreté navrante. Beaucoup d’enfants étaient clairement sous-alimentés et le chômage y est très présent. Celui qui peut se permet tre une formation, n’a donc que bien peu d’oppor tunités pour trouver plus tard un emploi.

« Nous nous sommes sentis énormément inconfortables devant cette pauvreté navrante. » 4

Des voisins curieux Dans l’habitation de Raphaël nous avons été accueillis par sa famille nombreuse et les nombreux voisins curieux. Surtout les enfants voulaient bien jeter un coup d’œil et s’approchaient, avec hésitation. Quand Stan a commencé à chanter la chanson « Wakawaka », ils ont perdu peu à peu leur timidité et finalement ils ont chanté ensemble joyeusement, c’était une image inoubliable. En même temps je me suis demandé comment au nom du ciel ils pouvaient y vivre tous sur une si petite surface, sans électricité et de l’eau courante. Ce n’est pas étonnant que pour les Africains il soit très dur et difficile de ne pouvoir donner suffisamment de nourriture à leurs enfants, de ne pouvoir les laisser aller à l’école, de devoir vivre dans la pauvreté. Le peu qu’on y a, ne rend pas plus heureux, mais a seulement beaucoup plus de valeur.

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Rien n’a changé ? Mais non seulement le récit de mes collègues congolais a su m’émouvoir. Le témoignage du Frère Erik nous a tous touchés. Il était très clair que l’aide humanitaire est quelque chose qu’il a dans le sang. Le Frère Erik n’a pourtant pas voulu jeter de la poudre aux yeux. Tout comme beaucoup de jeunes personnes, le Frère Erik rê-

vait de pouvoir changer le monde. Hélas, il s’est heurté aux limites du pouvoir individuel. Maintenant il voit que changer est beaucoup moins important que témoigner de la situation, la comprendre, être humble et vouloir apprendre des autres. Ou, en utilisant ses propres mots : « Rien n’a changé, mais l’Afrique m’a changé. » approches juin 2012 > 15


Le collègue autrement

Jean-François Baudouin Division 326th Mon père, homme de théâtre, est féru d’histoire et de généalogie. Il a été lui-même témoin de la dernière guerre. Il m’a donc transmis son intérêt pour le passé. D’une chose est venue l’autre et ainsi je suis devenu le propriétaire de ce véhicule. C’est un véhicule de transport américain, datant de la Seconde Guerre mondiale, de type Dodge WC 52. Le véhicule, réservé à la logistique, n’était pas armé. D’ailleurs, je refuse de cultiver la violence. J’ai un plaisir fou à conduire cet engin authentique et rustique, sans conduite assistée ; il m’offre un contact direct avec la mécanique. Grâce à lui, j’ai beaucoup appris. Ce n’est pas ce que j’appellerais un hobby bon marché. Pour donner un ordre d’idée, mon Dodge a un réservoir de 110 litres, et en consomme 19 aux 100 kilomètres … Rien que le carburant représente donc un budget non négligeable.

Je suis un membre du club « 101th. Airborne, Division 326th. Engineers ». On participe à des concentrations, comme à Celles, près de Houyet, qui sont l’occasion de rencontres parfois étonnantes, toujours chaleureuses. Il m’est arrivé que d’anciens mécaniciens viennent me donner leurs conseils. Dans les villages que nous traversons en convoi, on nous applaudit, on nous offre parfois le gîte et le couvert … Le club a pour devise « Jamais personne ne reste sur place » : il y a toujours quelqu’un pour dépanner le copain en difficulté sur la route. M’occuper du passé m’intéresse. Entretenir la mémoire : souvenez-vous ! Car, comme me disait mon père, si tu oublies ton passé, il reviendra au galop. Et puis, ces activités sont aussi l’occasion de rencontres dans un cadre différent de la vie de tous les jours.

REDACTION > Jean-Baptiste Butera PHOTOGRAPHIE > Mattias Devriendt

I Jean-François Baudouin (42) travaille au C.P. Saint-Martin à Dave. Il est marié et père de deux enfants. Il habite à Pessoux, un petit village au sud de Namur où il se délecte du repos. Son camion est garé dans un hangar impressionnant au milieu des champs. 16 > approches juin 2012


DOSSIER

La cuisine XL

La cuisine

XL

Nouveau, nouveau, nouveau. Tout dans la cuisine du C.P. SaintMartin à Dave est nouveau. Un nouveau bâtiment, un nouveau réfectoire, une nouvelle cuisine, de nouveaux frigos, de nouveaux bureaux. Seule l’équipe de la cuisine est restée la même, du moins vu de l’extérieur, car le renouvellement amène en première instance chez eux des changements importants et ... surtout beaucoup de visages souriants. REDACTION > Jocelyne Vergaelen, Valérie Scius, Valérie Bousman, Pierre Cattiez, Albert Pfund, Thierry Laloux et Mattias Devriendt PHOTOGRAPHIE > Mattias Devriendt

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DOSSIER

« La nouvelle cuisine représente un gros changement dans les habitudes de travail du personnel. » Toute l’équipe est présente quand nous passons dans la nouvelle cuisine. « En 1995-1996, les normes d'hygiène imposées aux cuisines de collectivités changent de manière drastique et imposent de prévoir des adaptations importantes dans toutes les cuisines de collectivités », explique-t-on. « La mise en place d'une cuisine centrale suppose des investissements importants (installations, équipements ...) ainsi qu'une nouvelle façon de travailler, mais c'est aussi un vecteur d'innovations pour la qualité des repas, et au final la satisfaction des patients et du personnel. »

la liaison froide », explique l’équipe de la cuisine. « Par le passé, le personnel de cuisine travaillait en liaison chaude, les repas étaient préparés directement sur site, cuits à cœur, maintenus à température pendant au maximum 2 heures et distribués dans les unités. En liaison froide, la préparation est différée, les plats sont toujours cuits à cœur mais ensuite refroidis et conservés avant d'être transportés. Les repas sont remis à température dans les unités de soins grâce à des chariots prévus à cet effet. C’est le même repas, mais préparé de la façon moderne. »

D’autres aliments dans mon assiette ?

Un nouveau « drive » pour le personnel

« Le plus grand changement concerne la transition de la liaison chaude vers

La production en cuisine centrale représente un gros changement dans

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les habitudes de travail du personnel, puisque tous les cuisiniers de la cuisine centrale sont ceux qui travaillaient antérieurement sur le site en liaison chaude. Le nouveau bâtiment possède des lignes épurées, entourées d'une végétation qui ne demande qu'à pousser ... Les locaux sont conviviaux faits pour que les gens s'y sentent bien et la vue du paysage est très particulière. Mêmes exigences dans la salle de restaurant du personnel où les couleurs sont chaudes et le mobilier design.

Du frais, du frais et encore du frais Nous utilisons exclusivement des légumes frais suivant le marché mais aussi des surgelés de première catégorie. En revanche, la viande et le poisson sont frais. Le nouveau matériel étant sophistiqué et ultra performant, nous pouvons désormais faire sauter, rissoler … Une véritable souplesse de production. Les salades composées sont faites maison.

Une alimentation sur mesure Il n'y a pas que les menus qui changent : chaque type de patient correspond à un régime et donc à une déclinaison du menu : ordinaire, sans sel, sans résidu, diabétique, constipant, hyper ou hypocalorique … Au total, ce sont des dizaines de déclinaisons de ces menus qui sont possibles. Le tout en fonction du patient. « En effet, après avoir passé en revue les menus avec les cuisiniers, on adapte le menu ordinaire aux différents régimes prescrits en essayant que la présentation du « menu régime » soit la plus proche possible de celle du « menu ordinaire », expliquent les diététiciennes Valérie Bousman et Valérie Scius « Les patients et les résidents psychiatriques ont parfois du mal à accepter de devoir suivre un régime. Si, dans leur assiette, ils ont l’impression (même si ce n’est


La cuisine XL

10 atouts de cuisiner ! > « Les patients et les résidents psychia triques ont parfois du mal à accepter de devoir suivre un régime », explique la diététicienne Valérie Bousman.

pas du tout le cas qualitativement parlant) d’avoir quasi le même menu, celui-ci ne sera que mieux accepté », expliquent-elles. Les diététiciennes interviennent également dans la prise en charge globale du patient. Suite à une prescription médicale d’un régime particulier, elles élaborent un schéma alimentaire adapté en fonction de la (ou des) pathologie(s), des besoins spécifiques, elles mettent en place un programme d’éducation nutritionnelle en collaboration avec les infirmiers, aides-soignants, éducateurs ou ergothérapeutes présents dans le service. « En pluridisciplinarité, nous veillons au bon suivi du régime, par la planification de rencontres avec le patient afin de répondre à ses questions afin qu’au final, on observe une amélioration de la santé. »

Chiffres > La cuisine centrale fonctionne depuis le 7 novembre 2011. > La cuisine de l’H.N.P. Saint-Martin prépare quotidiennement 450 repas. > Les menus sont répartis sur un cycle de 6 semaines et sont variables en fonction des saisons et du marché. > Les marmites de 300 litres sont opérationnelles en 15 minutes, c'est-à-dire environ 3 fois plus rapidement qu'avant.

Approches a passé à la section pour patients Korsakoff à Saint-Martin (Dave), dans le restaurant « Chez Arthur » (C.P. Saint-Bernard, Manage) et chez Vincent Daix et l'apprentissage de la cuisine (C.O. Saint-Lambert, Bonneville) et y a trouvé bien vite 10 atouts supplémentaires de cuisiner !

koff à La section Korsa e) Saint-Martin (Dav

Cuisiner … pour garder la mémoire vivante « Souffrant d’un « handicap invisible », les personnes souffrant le syndrome Korsakoff paraissent intactes et rien ne les distingue de leur voisin. Pourtant l’oubli gère leur quotidien : quoiqu’elles décident de mettre en place, l’oubli l’efface et les éloigne d’une vie normale », expliquent Jocelyne Vergaelen (C.P. Saint-Martin - Revivo B) et Alexandra Desmit (CAP). « Péjorée dans tous les actes de sa vie quotidienne, la personne en arrive à oublier qu’elle oublie. Mais comment prendre soin de soi et s’alimenter correctement lorsque notre mémoire ne nous permet plus de nous rappeler les choses essentielles et que nous éprouvons des difficultés à planifier nos démarches ? En effet, en cuisinant. »

Cuisiner … pour orienter la prise en charge d’un nouveau patient « Pour orienter la prise en charge d’un nouveau patient, nous devons l’observer dans des activités de la vie

quotidienne, comme par exemple la cuisine et les repas », explique Jocelyne. « Nous proposons donc des exercices pratiques et des mises en situations les plus réalistes possible, dans un environnement proche de ce qu’il pourrait trouver à l’extérieur de l’hôpital. Il est important de pallier à ses oublis en utilisant des astuces telles que des supports écrits avec le mode d’emploi de la cuisine, des recettes claires avec des étapes bien détaillées, un affichage reprenant ce qui se trouve dans les armoires, et cetera », dit Jocelyne.

Cuisiner ... pour retrouver le plaisir de bien manger Bien manger commence par bien acheter. La manière dont les courses sont gérées est essentielle et doit être travaillée. « La personne doit pouvoir se rendre compte qu’il est possible de bien manger tout en respectant un régime spécifique. Pour cela, c’est elle qui choisira son menu tout en étant attentive aux contraintes de l’exercice (menu varié et équilibré, budget, régime éventuel). Il est important qu’elle retrouve le plaisir de bien manger. Pour que le patient soit autonome, il faut adapter l’environnement à ses problèmes de mémoire, entre autres en ajoutant un tableau pour qu’il puisse y noter ses menus et évite ainsi de manger toujours la même chose, ou y noter les temps de cuisson pour éviter de laisser brûler le poulet dans le four », raconte Alexandra.

Cuisiner … pour instaurer des habitudes saines Cet atelier, encadré par différents professionnels, propose des rencontres approches juin 2012 > 19


DOSSIER autour de l’hygiène de vie (alimentation, tabac, hygiène corporelle) avec comme objectif d’instaurer des habitudes saines dans la vie de tous les jours. C’est donc ensemble que les patients vont organiser un petit déjeuner autour d’un thème comme les produits laitiers ou encore les fruits.

Cuisiner … pour routiniser les connaissances diététiques « L’objectif est d’éveiller à l’importance de l’alimentation dans la pathologie Korsakoff et à l’hygiène alimentaire en général, également de restaurer une autonomie minimale permettant de veiller à ce que les besoins essentiels soient respectés lors du repas considéré comme le repas principal par le patient, et enfin, de « routiniser » les connaissances diététiques afin d’induire des automatismes », explique la diététicienne Véronique.

ez Arthur » le restaurant « Ch d, Manage) (C.P. Saint-Bernar

Cuisiner… pour retrouver un rôle social

« Lauréat Prix Fonds Julie Renson 2011 »

Le C.P. Saint-Bernard à Manage quant à lui a ouvert un petit restaurant « Chez Arthur ». Il est géré par une équipe avec les résidents. Les plats sont préparés en cuisine par une brigade de résidents sous la direction d’une éducatrice et servis en salle par un résident avec un éducateur. « La philosophie de notre projet est axée sur la réhabilitation, c’està-dire permettre à des personnes en difficulté sur le plan de la santé mentale de (re)trouver un rôle social valorisant malgré la persistance et la limitation des symptômes psychiques », explique Pierre Cattiez. « 20 > approches juin 2012

La cuisine XL

L’objectif à long terme et plus ambitieux est d’offrir aux résidents les plus motivés et les plus compétents une formation qui déboucherait sur un emploi en restauration. Ainsi, certains de nos résidents ont pu tester et exercer leurs compétences dans ce cadre et se sont inscrits dans une formation en restauration. »

Cuisiner… pour déstigmatiser la maladie mentale Que le restaurant ait également une fonction importante dans la déstigmatisation de la maladie mentale, rend Pierre Cattiez fier : « L’ouverture d’un restaurant est une nouvelle ouverture qui facilite dans les deux sens les contacts entre les patients/ résidents et la population. Les uns sont confrontés à la réalité de tous les jours ; les autres se font une opinion autre de ce monde de la psychiatrie. »

eutique la cuisine thérap (C.O. Saintde Vincent Daix e) Lambert, Bonnevill

Cuisiner … pour finalement apprendre à cuisiner! « Préparer un repas pour un groupe est une responsabilité parfois difficile à vivre. Vincent Daix travaille depuis 1993 comme éducateur au C.O. Saint-Lambert à Bonneville. Apprendre la cuisine aux usagers n’est pas simple. Une des difficultés réside dans leur capacité à retenir ce qu’ils ont appris. « Ils peuvent apprendre une recette, retenir les ingrédients et quand même la rater lorsqu’ils sont seuls en se trompant sur les quantités, les différentes étapes de cette

recette ou le temps de cuisson », explique Vincent.

Cuisiner... pour apprendre à vivre ensemble « C’est important de leur faire savourer les choses qui ont du goût. Ils sont fiers d’identifier à l’odeur le thym ou le romarin ! La cuisine donne envie de vivre ensemble (l’amour passe par le ventre …). Un bon plat crée de la vie sociale, un des acquis recherchés par la reconversion de l’institution. Cuisiner ensemble est une école de vie … »

Cuisiner … pour apprendre à être autonome « Au-delà de la « simple » préparation d’un repas, les usagers évoluent dans leur dextérité et leur confiance. Avec l’expérience, ils travaillent mieux et plus vite. C’est en « touillant » dans les casseroles qu’ils acquièrent l’envie de préparer un bon plat. Enfin, après 30 ans de vie en pavillon, il est temps de les faire sortir de l’immuable routine « c’est l’heure, on s’assied et on mange ». Il faut apprendre à être autonome, à faire ses courses et préparer son repas. C’est cela aussi, une vie normale », conclut Vincent Daix.


Billet > Christian Bodiaux travaille au C.P. Saint-Martin, Dave et au C.P. Saint-Bernard, Manage. La montagne est sa destination favorite de vacances en été: rudesse des paysages, silence des cimes, mais aussi senteurs des pins, fraîcheur et glougloutement des torrents ...

Un instrument qui ne ment A

l’occasion du concours Reine Elizabeth 2012, consacré au violon, une journaliste interviewait à la radio le violoniste et chef d’orchestre français Augustin Dumay, membre du jury, dont le prestige ne connaît point les frontières. La question portait sur les violons d’exception – les fameux Stradivarius –, dont le prix est, lui aussi, exceptionnel. Ces instruments jouissent-ils d’une supériorité qualitative réelle, justifiant leur prix ? Dumay eut cette réponse magnifique : le violon de qualité, si rare, est l’amplificateur du rêve intérieur de l’artiste. Pas seulement le révélateur, donc, mais l’amplificateur. Cet instrument, ajouta-t-il, amplifie tant les qualités que les défauts du musicien.

« La relation est notre instrument de prédilection. » Ce rêve intérieur, j’aurais tendance à le comprendre comme le mouvement intérieur, c’est-à-dire ce qui fonde et porte notre personne – notre moteur intérieur, au sens étymologique du terme. Pour donner sa pleine mesure, ce mouvement intérieur requiert des conditions adéquates. Pour un musicien, la qualité de la formation ne suffit pas ; encore lui faut-il disposer d’un instrument capable d’exprimer toute sa sensibilité – mieux, de l’amplifier par ses qualités propres. Toutefois, comme le rappelait Dumay, cette amplification comporte un risque. Quand les choses restent petites, menues, elles se confondent en un ensemble indistinct. Placées sous le microscope, elles révèlent des beautés insoupçonnées … mais aussi des imperfections ou des étrangetés.

Il me semble que la relation à l’autre peut également fonctionner comme révélateur ou amplificateur de notre mouvement intérieur, pour autant qu’il nous porte vers autrui. Si tel est le cas, la relation est son instrument de prédilection. J’avancerais, à titre d’hypothèse, qu’au plus une relation est exigeante, et Dieu sait combien elle l’est en milieu psychiatrique, au plus elle amplifiera ce mouvement intérieur en ses lumières, mais aussi en ses ombres. La conversation distraite, entre gens n’ayant pas grand-chose en commun, si ce n’est de se trouver au même endroit au même moment, n’a pas du tout le même statut relationnel que le face à face avec un patient ou un résident, avec qui il s’agit d’investir la relation. À ce moment là, mes faiblesses se mettent à vibrer … j’en apprends un peu plus sur moi-même. Le meilleur violon ne pourra amplifier le mouvement intérieur du musicien qu’à la condition qu’il en joue vraiment, et qu’il ait les qualités requises pour ce faire ; s’il se contente de l’effleurer gauchement, le violon ne produira qu’un son dérisoire. On peut se contenter d’effleurer les êtres avec indifférence ; on est sûr, ainsi, que le pire ne viendra pas, mais le meilleur non plus. À moins que l’indifférence soit une forme du pire …

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Equilibre

Bonneville où il fait bon vivre Ah, la Wallonie, cette région avec des endroits splendides. Votre école ou établissement s’y trouve au bon milieu. Le C.O. Saint-Lambert à Bonneville par exemple. Sis tout près de la magnifique vallée du Samson, qui s’étend entre Andenne et Namur. Tout y est présent pour un séjour avec sa famille pendant les vacances. Albert Pfund, antenne locale au C.O. Saint-Lambert et ses collègues Véronique Dedeckere et Françoise Therasse, donnent en tout cas l’envie de s’y rendre ! REDACTION > Pfund Albert, Véronique Dedeckere, Françoise Therasse PHOTOGRAPHIE > Office du tourisme Andenne

Le saumon dans le Samson ? « Cette rivière serpente dans une contrée verdoyante percée de grottes et de cavernes qui ont été creusées par l’eau au fil des millénaires. Des vestiges d’occupation par l’homme ont été découverts, notamment la sépulture d’un enfant datant de plusieurs millénaires avant notre ère. Dans une nature encore préservée, la propreté et la vitesse de débit du Samson lui ont valu d’être sélectionné pour une tentative de réintroduction du saumon en Wallonie », raconte Albert Pfund.

« Thon est un des plus beaux villages de Wallonie et ce n’est pas pour rien que de plus en plus de personnes y viennent. Avec un peu moins de trafic, la vallée du Samson serait le paradis sur terre. » Françoise Therasse, médecin du C.O. Saint-Lambert 22 > approches juin 2012

Un patrimoine chargé d’histoire La promenade dans les petits villages est une expérience très agréable. A Thon-Samson, le Samson se jette dans la Meuse. Ce village compte parmi les plus beaux de la Wallonie et ne manque pas de charme avec ses nombreuses maisons en pierre calcaire. La vallée est chargée d’histoire. Sur les hauteurs de Gramptinne, Jules César aurait fait installer un camp

« La vallée du Samson est une région splendide qui a su garder son caractère jusque chez ses habitants. L’esprit de village est encore bien présent ici. » Véronique Dedeckere, assistante sociale au Centre St-Lambert

fortifié transformé par la suite en un château. La parapette est une autre curiosité de la région. La tour de guet de Boisgenrieux est étroitement liée avec la vie insolite de cet ancien général de Napoléon qui habitait la ferme–château de Jausse. L’abbaye de Grand-Pré, construite dès 1231 et actuellement propriété privée, était un ancien refuge pour l’abbaye de VillersLa-Ville. « Le Mont Sainte-Marie se compose d’une ancienne tour romane et d’une chapelle dédiée à SainteMarie-au mulet. », explique Albert.

Un endroit qui ravit les sportifs … La vallée du Samson est un lieu propice pour des promenades, des randonnées en vélo ou une balade à moto. Entre la Meuse et Goyet, se situent des rochers impressionnants qui font la joie des alpinistes parfois venus de loin pour les escalader.

Sans oublier le gîte et le couvert … Pour les visiteurs qui souhaitent loger sur place, les opportunités ne manquent pas avec une offre abondante en gîtes et en campings. > Renseignements : Plus d’informations sont disponibles dans l’office de tourisme de la ville d’Andenne Place des Tilleuls, 48 - 5300 Andenne Tél. : 085/849640 - Fax : 085/849631 e-mail : tourisme@ac.andenne.be Sites renseignant sur la vallée du Samson : http://www.valdesamson.be/ http://www.valleedusamson.be info@beauxvillages.be


A l’écoute

Robert Petitfrère

Le service pastoral est comme une fleur qui s’ouvre C’est un jour printanier tranquille quand nous rencontrons Robert Petitfrère (70). Depuis 24 ans, il est actif en tant qu’aumônier au centre St-Lambert à Bonneville. Unanimement apprécié de ceux dont il partage le quotidien à Bonneville, il nous ouvre la porte sur ce que peut être un accompagnement pastoral dans un service pour des personnes avec une déficience et en quoi il peut être différent de ce qui se passe dans le secteur hospitalier. « Etre aumônier auprès de personnes qui sont débarquées dans la vie en n’ayant pas les mêmes capacités que le commun des mortels exige une énergie et une conviction hors du commun », nous raconte-t-il. Regard sur une pastorale qui est appelée à évoluer avec la reconversion du service mais qui n’en perd pas pour autant toute son importance si on ne veut pas perdre de vue la priorité à accorder à la personne dans un monde qui se professionnalise … REDACTION > Robert Petitfrère et Albert Pfund PHOTOGRAPHIE > François Dehombreux

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approches : Tu as un passé, comme un présent, d’homme et de prêtre. Comment arrive-t-on où nous sommes : au C.O. St-Lambert ? « Simplement on vit une vie paroissiale, en contact direct avec l’existence des familles, les moments importants, des plus joyeux aux plus douloureux, vécus par les adultes et leurs enfants. Tous ces moments, qui sont la respiration d’une Communauté, à sacraliser et avec l’aide du suivi quotidien d’un Concile Vatican II enthousiasmant. Soit 17 ans d’une aventure intérieure et sociale, comme un album de photos que l’on feuillette encore avec des amis qui me sont restés de là. Ajoutons à ceci quelques années d’enseignement de la Religion, dans les secteurs officiel et libre. Tout ceci pour aboutir à une proposition de mon Evêque du moment … et 24 ans (!) au service de notre Institution. Je vous vois calculer mentalement … et je vous donne 30 secondes pour estimer approximativement mon âge ! »

Une fleur dans le bouquet approches : Un service pastoral, au C.O. St-Lambert. Est-ce normal ? « Là où vit une institution qui a inscrit dans sa charte une raison d’être profonde : un idéal de charité et de service des plus écartés de notre société, rien n’empêche qu’une animation pastorale leur soit offerte. Mais ceci n’est ni nécessaire, ni automatiquement organisé, comme, par exemple, dans un système hospitalier tel que nous en connaissons, qui laisse place aux cultes avec un espace officiel de célébrations, d’entretiens et d’aide spirituelle. Chez nous, c’est une fleur de plus dans le bouquet des services proposés aux usagers. Mais une fleur qui s’ouvre sur une autre dimension de l’être humain et qui propose aux autres services une motivation d’agir et d’espérer trouver un « sens » à nos démarches d’accompagnement et de soins. Par exemple : l’Evangile trouve-t-il un écho dans les efforts de reconversion que nous vivons ? » approches : Comment se déroulent les contacts avec les Familles ? « J’éprouve beaucoup de respect 24 > approches juin 2012

pour les familles et j’accepterais des parents, frères et sœurs des questions provocantes, des contacts maladroits et même de la révolte contre leur sort ou leur fatigue. C’est que nous touchons là la première souffrance et le : « Qu’ai-je fait au Bon Dieu ». Chaque membre du personnel accompagnant, lui, est plus proche encore que moi des familles de son groupe particulier. »

Une carte d’identité approches : Et avec le personnel et les usagers? « Encore que ces personnes constituent une population très … fluctuante. Mais toujours, avec moi, d’un contact accueillant et pas avare d’explications et d’avis qui m’en apprennent beaucoup sur la motivation de réactions parfois déroutantes de tel ou tel usager. Les contacts avec les usagers demanderaient tout un autre développement. Il suffirait de citer les surnoms qu’ils me donnent bien souvent et qui sont toujours empreints d’amitié, de respect et d’humour, jamais de moquerie.

» Le service pastoral est une fleur de plus dans le bouquet des services proposés aux usagers. » Je pense qu’ils me voient comme un moment de leur vie ; imaginez que vous viviez sans beaucoup de notion de temps, d’hier ou d’après-demain ; que votre dimanche ressemble à un lundi. L’horreur. Alors, on s’invente des repères. « Encore combien de fois dormir avant le foot ? », « Encore combien de fois … la messe avant les vacances ? » Certains ont le cœur tellement large qu’ils vous disent : « Je suis content de rester ici pendant les vacances de Noël. Tu seras là, hein ... ? Que tu aurais besoin de moi …».

Ceux qui me tiennent le plus à cœur sont ceux qui n’ont pas de retour en famille. Je ne veux pas vous faire pleurer, mais ceux-ci sont de plus en plus nombreux parmi les déficients mentaux adultes. Qui voient, un peu tristes ou perturbés, partir et revenir leurs copains. » approches : Vous pouvez donner un exemple ? « Un jour, André vient me trouver avec, en main, sa carte d’identité. Quand on m’aborde ainsi avec une carte, quelle qu’elle soit, ce n’est pas pour que je lise, mais pour que je lise à haute voix. Vous comprenez. Ce jour-là, simplement, André avait 65 ans. Il attendait des félicitations pour avoir atteint l’âge de la retraite … la montre en or ! Et moi, je suis resté là, avec un froid dans le dos, la bouche ouverte : André, peut-être 60 ans d’enfermement. Ce mot m’est resté vissé dans le cerveau gauche. Il a fait remonter en moi des odeurs d’internat de collège, des moiteurs d’hôpital, des couloirs de casernes … » approches : Donc, la place des usagers dans ton œuvre pastorale ... ? « Centrale. Et même anticipative du Royaume de Dieu. Par exemple, jamais je n’ai accepté de « confesser » un déficient mental. À la limite, j’estime que c’est lui qui devrait me confesser. Et j’ai eu trop de témoignages des dégâts causés sur les consciences affaiblies par les pratiques anciennes de la « confession » qui devait suivre obligatoirement un acte nuisible (conséquent d’une crise), sous peine de vous priver, publiquement, d’accéder à la Communion. Non. Nous ne sommes pas chez les Témoins de Jéhovah. La béatitude (heureux les cœurs purs) désigne clairement ceux qui ne quittent pas la voie tracée qui va de leur cœur à Dieu. Je n’oublie pas non plus ce qu’ils m’ont appris. D’abord le langage au premier degré. À ne pas m’étonner, par exemple, de m’entendre dire : « Je suis triste de voir comme tu es vieux ». Alors que les hypocrites, c’est nous quand nous servons à tout propos des : « Mais vous êtes toujours plus jeune » !


Père Triest approches : Quelles évolutions as-tu connues, dans ton travail au C.O. ? « De nombreuses évolutions, bien sûr, au plan de la pédagogie. D’autres développeraient ceci mieux que moi. Personnellement, je donnerais un seul exemple : la pratique de la célébration du dimanche matin. Il y a encore 10 ans, les Résidants s’acheminaient vers la chapelle, au son de la cloche, 4 par 4 et strictement encadrés. Actuellement, leur liberté est plus prise en compte. Ils viennent librement. Je dirais même joyeusement. Encore faut-il que ce soit leur liberté, et non celle de leur accompagnant, encourageant ou dissuasif, qui soit respectée. Ils sont là, souvent avec des anticipations sur l’heure et des prolongations en bavardages de parvis. On se croirait déjà presque en paroisse.

» Les usagers sont centraux dans mon travail. » Résultat : il y a 20 ans, ils (ceux qui pouvaient se déplacer et qui étaient prêts) étaient environ 180 aux célébrations. Aujourd’hui, avec très peu d’accompagnants, ils sont, en fonction du temps et des retours, de 70 à 120. Mais quels participants ! Quels « êtres de désir » ! Certaines philosophies de vie intérieures affirment que le Nirvana nous est ouvert quand nous avons éteint en nous tout désir c’est-à-dire tout ce qui ferait souffrir. Je préfère le message de cet auteur qui écrit : « Le bonheur, c’est de désirer encore ce que l’on possède déjà.» (Frédéric Lenoir). Avez-vous remarqué que Jésus ne s’est tourné avec tendresse que vers les êtres qui, dans la société de son temps, étaient considérés comme secondaires, voire cibles de toutes les suspicions : les étrangers, les femmes, les écartés, les malades, les petits, etc.…, mais toujours quand ces personnes le tiraient pas le bas du pantalon en chuchotant ou en

hurlant : « Tu viens de Dieu : guérismoi » ! » approches : Ceci m’amène à une autre question : trouves-tu, par rapport à d’autres institutions, quelque chose de particulier à celle-ci, parce qu’elle est « des Frères de la Charité » ? « Difficile de répondre, en ce qui nous concerne, car le C.O. n’inclut plus aucun Frère dans son organisation, ni dans les services d’hébergement ou d’activités, ni dans le travail de reconversion, ni dans le service de pastorale ou la liturgie. Et c’est vrai : le témoignage évangélique qu’offre une vie religieuse donnée nous manque. Mais je crois plus en l’esprit d’une oeuvre qu’en son efficacité. J’ai parfois l’impression que le Père Triest ou saint Vincent de Paul hantent encore les couloirs, comme dans les vieilles imageries de nos grandsparents : penchés, toujours penchés, sur les enfants du Père. »

> « C’est à chaque service d’écarter le danger de son propre appauvrissement, dans la reconver sion », dit Robert Petitfrère.

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de son propre appauvrissement, dans la reconversion. La pastorale, par exemple, devra tenir compte de la décentralisation qui va survenir, en interpellant les communautés chrétiennes locales. Je veux dire : là où les différentes maisons nouvelles seront implantées. Les communautés locales, disons les paroisses, auront-elles les reins et le cœur assez solide que pour assumer le souci de nouveaux arrivés parfois dérangeants ? Ou seront- elles un merveilleux relais de l’esprit d’accueil de l’Evangile ? A nous aussi d’y veiller. L’Eglise a participé largement, depuis de nombreuses décennies à faire « connaître » la déficience mentale, à la cerner, à l’encadrer, à l’enfermer et à l’offrir comme un champ d’investigation à toutes les sciences concernées. Le temps est venu pour nous de la faire « reconnaître ». Mère Térésa disait que la pire des choses n’était pas d’être handicapé, mais bien d’être marginalisé. Pour que jamais cela n’arrive à l’intérieur de l’Eglise, c’est à nous maintenant de monter dans le train de la re-conversion. »

QUI EST Robert Petitfrère ? > Il a 70 ans > Il a d’abord été prêtre de paroisse pendant 17 ans > Il a enseigné la religion pendant quelques années > Depuis 24 ans, il travaille comme aumônier au C.O. SaintLambert > Surtout les personnes handicapées qui n’ont plus de retour en famille lui tiennent très à cœur

approches : Quels enthousiasmes et quelles difficultés rencontres-tu dans l’exercice de ton sacerdoce en ces lieux ? « Les raisons de continuer ce travail avec enthousiasme, vous les aurez devinées en ce que je viens d’avancer. C’est la présence des Résidants qui ne me laissent pas un jour indifférent, qui ne cessent de m’étonner, voire de m’édifier. Les difficultés rencontrées. Une : le fait de travailler « seul ». Absolument seul. Les bénévoles, qu’on appelle aujourd’hui des volontaires, 26 > approches juin 2012

ont depuis longtemps déserté notre « forteresse » bâtie à 4 km de toute localité. Les membres du personnel ont bien d’autres chats à fouetter et d’autres préoccupations à caractère professionnel, social ou familial. En ce qui concerne la Liturgie, les tâches et les animations qui l’entourent, j’ai dû m’habituer à ne travailler qu’avec nos Résidants. Et nous faisons une belle bande. Dieu, merci ! »

Connaître et reconnaître approches : Et l’avenir de cette pastorale, comment la vois-tu et particulièrement dans le cadre de la reconversion ? « On peut se demander si la reconversion ne va pas diluer certaines valeurs qui étaient vécues de manière concentrée dans l’institution. Comme la conscience de faire partie d’un ensemble qui offre l’immédiateté de nombreux services au bien-être de l’usager. C’est un risque, et c’est à chaque service d’écarter le danger

» La liberté des usagers est plus prise en compte. » approches : Quel message aimerais-tu faire passer aux lecteurs de ce magazine ? « Ne remplaçons pas un système d’incarcération médicalisée par un enfermement « soft ». Ne supprimons pas un enfermement pour le remplacer par un ghetto d’usagers. Mettons-nous dans leur peau ! Cessons de faire semblant d’avoir compris l’Evangile - qui est libération - quand nous avons fait œuvre de marchands de sommeil et de fournisseurs de petits bonheurs étriqués. Tous, un jour, nous quitterons ce système qui, je l’espère, aura donné souvent un « sens » à notre vie. Tâchons au moins que, ce jour-là, nous puissions dire : « Je quitte des gens heureux ». n


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Nathalie Decobecq À son rythme

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PHOTOGRAPHIE > François Dehombreux Professeur de couture, Nathalie a rejoint l’équipe de l’EPSIS Saint-Lambert depuis 3 ans. Dans le cadre de cette école, la couture en soi n’est pas réalisable ; l’imagination et l’adaptation aux élèves l’amène au tricot, à la broderie, au bricolage… « J’ai à cœur de faire évoluer chaque élève à son rythme et selon ses capacités. Je donne aussi des conseils sur l’entretien du linge dans l’optique de l’application pratique dans la future vie de ces adolescents », explique-t-elle. « Je me plais à encadrer élèves ou adultes lors d’activités diverses et on peut toujours compter sur moi pour organiser leur réalisation. Dans le cadre de mon activité complémentaire qui consiste à animer des ateliers de couture, j’organise régulièrement des voyages très réussis aux dires des participants ! »


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