Dossier Rayon Vrac Prochain Bio Linéaires

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Dossier

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Le rayon vrac

Le point de vue

du client

L

e rayon vrac d’un magasin bio est important au-delà de son enjeu économique. Il est porteur de valeurs très écologiques qui conviennent tout à fait aux consommateurs des magasins bio. Une enquête réalisée par nos soins en septembre 2010 avait montré que plus de 86% de la clientèle était favorable à ce mode de distribution avec par exemple, dès lors qu’ils avaient accès à un tel rayon, 30% de client achetant exclusivement leurs céréales-légumineuses au rayon vrac. Pour mieux les comprendre, nous avons réalisé en mars de cette année une enquête spécifique auprès de 300 clients du rayon vrac répartis sur l’ensemble du territoire.

Acheteurs produits en « vrac » et en « épicerie » Proportion d’acheteurs au cours des 3 derniers mois dans les magasins ayant un large choix de produits en vrac Vrac

Céréales : légumineuses Sucres

3,9 %

39 %

76 %

Fruits secs

33 %

Très satisfait

20,4 % 27,9 %

23 %

78 %

Biscuits

Moyenne de note de satisfaction 7,5/10

Épicerie

49 %

Flocons / Muesly

Les clients sont relativement satisfaits des produits en vrac …

40 %

41 %

58 %

32 %

Satisfait Mécontent Très mécontent

47,9 %

68 %

Thés / Cafés 11 %

On constate la bonne complémentarité de la distribution classique avec celle en vrac. Les « fruits secs » et les « céréales-légumineuses » sont les produits les plus naturellement attractifs du rayon vrac.

Mais beaucoup moins du rayon vrac … Moyenne de note 6,3/10

Les tendances de consommation Évolution de la consommation de produits en vrac

7,9 % 9,7 % Très satisfait

selon déclaration des clients

60 %

Satisfait 41,4 %

55 %

41 %

Très mécontent

40 %

40 % 20 %

Mécontent

5%

0% En hausse

Stable

En baisse

La distribution en vrac est en forte progression, 55% des clients annoncent leur consommation comme en hausse contre 40 % stable et seulement 5% en baisse. Mais cette tendance est moins significative dans les magasins qui proposent un moindre choix de produits en vrac, 40% des clients déclarent une hausse, 54% stable 6% en baisse. Il apparait ainsi qu’un large choix de produit suscite une croissance proportionnellement plus forte que celle d’un assortiment plus étroit.

Ainsi nous avons :

● une forte demande de produit en vrac avec une bonne

croissance des ventes

● un nombre de clients insatisfaits important notamment

quant à la présentation du rayon vrac en général.

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le rayon vrac en magasin bio

le point de vue du client

(suite)

Les motivations pour le « vrac » En prenant en compte les déclarations du consommateur

Acte écologique Découverte produits Réalisation d’économies

Acheter « en vrac » c’est d’abord un « acte écologique » clairement perçu par 95% des clients, par son effet sur le « suremballage ». C’est ensuite une notion « découverte » de produits. On peut les voir, on peut en tester une petite quantité, on découvre des produits que l’on ne connaissait pas. Cette motivation est partagée par 85% des consommateurs. Le sentiment à priori de pouvoir réaliser des économies notamment par le fait que l’on se sert de la quantité dont a justement besoin est partagé par 80% des consommateurs. L’avis de la grande majorité est que ce système de distribution, avec l’économie de l’emballage qu’il permet doit être moins cher qu’au rayon épicerie. Beaucoup de remarques spontanées ont été recueillies dans l’enquête sur un prix au kg plus cher au rayon vrac qu’au rayon épicerie.

● « le manque d’information sur la gestion du rayon » (25% de citations) La praticité d’utilisation est citée par 10% des consommateurs et ne constitue pas un frein important, le fait de se servir soi-même, de peser le cas échéant ne pose également pas de problème de principe.

En calculant l’influence de différents critères sur la satisfaction client : les critères les plus importants. Sept critères ont été étudiés. Les notes sur 10 nous fournissent une indication des points forts et des points faibles tels qu’ils sont perçus.

Note sur 10 mesurant la satisfaction sur les critères : La propreté du rayon

7,5

La facilité pour se servir

7,4

La qualité des sachets

7,1

Les prix

6,6

Le choix, le nombre de produits

6,4

La facilité pour peser et chiffrer l'achat

5,8

La qualité des informations

5,5

Ce qui le fait hésiter à recourir au « vrac » En prenant en compte les déclarations du consommateur

Hygiène des bacs Propreté des rayons Date de péremption inconnue Manque d’informations sur les produits

L’hygiène des bacs et la propreté du rayon sont potentiellement les deux freins les plus importants cités par 53% des clients. Ce sont ensuite : ● un « doute sur la date de péremption des produits » (50% de citations) ● « le manque d’informations sur les produits » (39% de citations),

2

Prix

1

Avoir du choix

3

Propreté rayon

Plus que les notes de satisfaction, qui reflètent nécessairement les résultats moyens de nombreux magasins, c’est la hiérarchie de l’importance de ces critères qu’il faut prendre en compte. Trois critères principaux sont étroitement corrélés avec la satisfaction. ● Le premier avec un coefficient de 43/100 c’est « le choix, le nombre de produit » ● Le second c’est le prix avec un coefficient de 23/100 ● Le troisième c’est « la propreté du rayon » 15/100 Les autres critères ont une moindre influence

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le rayon vrac en magasin bio

le point de vue du client

(suite)

Informations : les attentes des consommateurs Même s’il ne s’agit pas du critère le plus important, nous avons vu que c’est sur la « qualité d’information » que la note de satisfaction est la plus faible (5,5/10). « - La provenance du produit - le label - la date de péremption - la composition (ex: biscuits, raisins secs...) - la valeur nutritive (protéine, glucide, lipide, vitamine, etc.) - le prix au Kg - la date du dernier nettoyage des bacs et avec quel produit » ; voici la demande spontanée d’un consommateur qui résume bien les attentes. Ils sont en fait 70% des clients de ce rayon à demander plus d’informations. Si l’on doit définir des priorités, dans les citations spontanées, nous avons : ● 63% de demandes sur « l’origine-provenance » des produits ● 32% de demandes à propos des dates de péremption ● 18% de demandes pour plus de précision sur les prix ● 14% de demandes sur la composition Pour résumer, les consommateurs sont séduits par le principe du vrac principalement pour le « bonus » écologique dû à l’absence d’emballage. Cependant, ils souhaitent avoir d’une manière ou d’une autre les mêmes informations que celles qu’ils trouvent sur celui-ci ! De plus s’ajoute à ce besoin les interrogations liées au mode de gestion du rayon et des bacs. L’absence de date de péremption d’un produit dont ils ne connaissent pas la durée de séjour dans le bac pose un vrai problème. Cette absence de date de péremption amène à jeter, consommer avarié ou… acheter souvent de petites quantités pour éviter le stock. Mais où est le gain écologique si le vrac suscite de fréquents petits achats ?

Les remarques des clients sur le rayon

Voici plusieurs types de remarques régulièrement formulées par les consommateurs. Sur le principe de l’achat en vrac : « Le stockage à domicile est difficile dès que l’on a du volume, dès lors je dois multiplier des achats de petites quantités consommables immédiatement. » Le rayon vrac en général : La durée de conservation des produits à l’air, à la lumière, suscite beaucoup de questionnement. La question d’un client : « Que se passe t-il avec tous ces couvercles non fermés le soir ? Ce sont les petits rongeurs qui se servent la nuit ? » Le pesage : Quand les achats sont pesés uniquement en caisse le client ne connait la valeur de ce qu’il achète qu’au moment de payer, une balance à proximité du rayon est nécessaire. Les pelles et les pinces : Nombreuses remarques sur les pelles et pinces qui vont d’un produit à l’autre parce que non identifié à un produit. Quelle est l’hygiène des pelles et pinces ? Comment sont-elles entretenues ? Les prix : Le consommateur ne comprend pas des prix en vrac plus chers que les mêmes produits en emballage classique.

Les remarques clients sur les produits

Les biscuits : Plutôt bien appréciés sur la qualité, sauf quand ils sont mous ou moins croquant. La composition des biscuits manque. Des biscuits cassés de fond de bacs vendus en promotion emballé d’accord mais pas au rayon vrac, le client ne comprend pas. Les céréales-légumineuses : Bonne appréciation en général. La présence de parasite est plusieurs fois citée. Le problème est que cela oblige à jeter l’achat et l’ensemble de la réserve en cuisine ! On trouve plusieurs remarques du type « nécessaire de trouver des sachets plus adaptés (pour ne pas se retrouver avec des lentilles plein la voiture !) » Les fruits secs : En bacs verseurs, cela se déverse souvent trop vite. En bacs à pelle, « Les fruits séchés sont collés et écrasés les uns sur les autres donc impossible de se servir » Le prix constaté est reconnu comme légèrement moins cher qu’emballé. Muesli-Flocons : C’est la catégorie de produit sur laquelle les retours sont le plus partagés. Il y a près de 50% d’avis critiques. Ceux-ci sont très divers, de la présence de parasite au manque de croustillant, le prix, le manque de choix par rapport à l’emballé … Si des retours sur certains magasins sont très élogieux, de manière plus générale cette gamme a de la peine à satisfaire sa clientèle. Enquête consommateur et compte rendu réalisé par Patrick Guilbaud (Mars 2011) patrick.guilbaud@biopanel.fr

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le rayon vrac en magasin bio

L’économie

du rayon vrac

N

ous avons étudié la performance économique du rayon vrac en libre service d’une douzaine de magasins. Les informations recueillies ne peuvent prétendre représenter l’ensemble des solutions vrac apportées par les magasins spécialisés, elles permettent cependant de fournir un certain nombre d’indications.

Les chiffres d’affaires par M²

12 000 €

10 500 €

10 000 € 8 000 € 6000 €

8 800 €

7 700 € 6 600 €

6 400 €

4 000 € 2000 € 0€

100 m2

200 m2

400 m2

500 m2

600 m2

Surface totale du magasin

Compléments alimentaires de 16 à 30 000 euros Ultra frais de 11 à 22 000 euros Cosmétiques de 13 à 16 000 euros Vrac de 6 à 10 500 euros F&L de 5 à 9 000 euros

Fourchettes de CA basées sur les observations dans 20 magasins, cette présentation a été préférée au calcul de moyennes de CA qui n’auraient pas reflétées la diversité des résultats d’un magasin à l’autre. Les observations nous indiquent ainsi une fourchette de 6 400€ à 10 500€ de CA annuel par m². Note : La surface du rayon est déterminée à partir de la surface d’occupation au sol du rayon augmentée d’un coefficient qui permet de prendre en compte la surface « hors rayon » du magasin. Ce coefficient est à déterminer pour chaque magasin en fonction du rapport de la surface de la totalité des rayons relativement à la surface totale de l’espace de vente. Le rayon vrac arrive en termes de chiffre d’affaires au m² en quatrième position, après les rayons « Complément alimentaires », « Frais », « Cosmétiques », mais généralement devant le rayon « Fruits et Légumes » et toujours devant le rayon « Epicerie Sec »

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le rayon vrac en magasin bio

l’économie du rayon vrac

(suite)

Quelques indicateurs économiques de rayon vrac

Part du vrac en LS dans la surface totale 6,50 %

4,50 %

5,40 %

6,00 %

100 m2

200 m2

400 m2

500 m2

8,70 %

600 m2

Surface totale du magasin Chiffres d’affaires par m² : cette contribution est liée à l’importance du rayon vrac en libre service dans l’offre totale du magasin. Sur les points de ventes étudiés, la part de surface dédiée au rayon vrac en libre service dans la surface total donnait la répartition suivante :

CA annuel « vrac » observé dans les magasins enquêtés : 100m2 41 600 €

200m2 79 000 €

400m2 178 000 €

500m2 315 000 €

600m2 400 000 €

Fréquence et valeur par acte d’achat au rayon vrac libre service. Un acte d’achat peut concerner plusieurs produits.

Répartition des clients par valeur d’achat

Répartition des clients par fréquences d’achat vrac Rarement 11 % 30 % 39 % 20 %

Rarement 12 % 45 %

De 2 à 5 fois par trimestre De 2 à 5 fois par mois

27% 15 %

Supérieure à 5 fois par mois

De 2 à 5 fois par trimestre De 2 à 5 fois par mois Supérieure à 5 fois par mois

Le panier moyen de produits achetés au rayon vrac est de 10€

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le rayon vrac en magasin bio

l’économie du rayon vrac

(suite)

3) Optimiser l’efficacité économique du rayon vrac

critères liés à la qualité d’agencement, au taux de fréquentation du magasin, au panier moyen. L’approche économique spécifiquement liée au rayon vrac nous a amené à considérer l’aspect particulier de l’offre en produits ; en effet une bonne adéquation de l’offre vrac à la demande client sera une bonne façon d’optimiser le linéaire attribué au vrac.

Nous avons vu précédemment qu’il existe des fourchettes de chiffres d’affaires importantes dans le « rendement » du rayon vrac. C’est dire que l’efficacité de ce rayon est très variable. Celle-ci est fonction de

Les offres en produits les plus demandés par les clients peuvent se répartir en 5 familles :

Vente de vrac en valeur par famille 41%

32 % 12 %

9% vrac

vrac

vrac

Le vrac divers est constitué essentiellement de sucres, on peut ajouter du café et du thé, dans ce cas cette famille sera autour de 12% des ventes du rayon vrac. Chacune des familles regroupe de très nombreuses références, il existe plus de 200 références de produits distribuables au rayon vrac.

Croquants aux figues

vrac

Amandes décortiquées

Quiona

Sablés sarrasin

vrac

Les baies goji ne sont pas prises en compte dans les résultats présentés. Voici une présentation des trois meilleures ventes dans chacune des familles de produits

Riz Thai, Basmati

Biscuits au chocolat

6%

Figues

Graines de courges

Abricots

Thé Crunchy aux fruits Muesli aux fruits

Sucre de canne clair Pépites de chocolat

Céréales au quiona

Enquête économique et compte rendu réalisé par Patrick Guilbaud Senté Services Mars 2011

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le rayon vrac en magasin bio

Rayon vrac : L

les clés de la réussite

e rayon vrac connait un fort développement depuis quelques années et prend un place déterminante dans les magasins bio. Comme le montre notre dernière étude de février 2011, c’est le rayon qui a le plus progressé entre 2009 et 2010. Le rayon épicerie vrac a connu une croissance moyenne en valeur de + 9,2%. De plus, selon notre enquête consommateur, plus de la moitié d’entre eux déclarent avoir une consommation en hausse dans ce rayon. Toutefois, pour que ce rayon soit rentable, sa gestion doit répondre à certaines exigences. Nous reprenons ci-après les principaux points à suivre pour optimiser sa rentabilité…

Un rayon qui devient incontournable !

Du point de vue des consommateurs, cet espace, c’est : ● La consommation responsable : le consommateur bénéficie d’un positionnement prix attractif, sans avoir l’impression de payer l’emballage ! ● L’empreinte carbone réduite : du producteur au consommateur, sans chaîne de conditionnement, sans emballage superflu… les impacts sur l’environnement limités à toutes les étapes. ● Un rayon à forte portée affective : à la façon des commerces d’antan, le vrac évoque les conditionnements des producteurs rendus difficiles compte tenu de la réglementation en vigueur. ● La possibilité d’acheter la quantité voulue – pas plus, pas moins. ● L’accès facilité à la découverte de nouveaux produits grâce aux petites quantités. Pour le magasin, c’est : ● un levier fort d’amélioration des marges : les produits vendus en vrac sont achetés en gros et bénéficient à ce titre de prix attractifs. ● un espace séduisant simple à utiliser pour vos clients. ● la possibilité d’élargir et de modifier les gammes produits en toute liberté. ● le développement des achats d’impulsion. ● un mode d’achat cohérent avec les valeurs du bio pour des consommateurs soucieux de l’environnement. ● du trafic dans le magasin par la curiosité que suscite ce rayon atypique. ● fidéliser une clientèle qui ne trouve le vrac essentiellement que dans les magasins spécialisés (pour l’instant).

Les clés de la réussite

1- être en règle En magasin bio, l’espace « vrac » est régi par une réglementation particulière. En France, depuis le 1er juillet 2005, l’obligation de contrôle et de notification est obligatoire pour l’ensemble des intervenants de la filière biologique (cf. article 8 du règlement 2092/91 modifié, article 28 du règlement CE 834/2007 et 889/2008) et y compris les stockeurs, négociants, grossistes et distributeurs. Concrètement, il est demandé de déclarer votre activité en la notifiant auprès de l’Agence Bio en qualité de « distributeur ». Rappelons que depuis janvier 2011, les organismes certificateurs ne valideront l’engagement d’un opérateur et donc le début du processus que si la notification auprès de l’Agence Bio a été effectuée. Pour la vente en vrac en magasin deux dispositions existent : Le magasin ne vend que des produits vrac bio : ● s’il achète pour moins de 10.000 €ht par an de produits vrac bio, il a une obligation de notification mais pas une obligation de contrôle. ● s’il achète pour plus de 10.000 €ht par an de produits vrac bio, il a une obligation de notification et de contrôle.

Ce contrôle se porte essentiellement sur : ● la liste des fournisseurs ● la présence des garanties «bio» sur les certificats et licences des

fournisseurs

● la vérification des garanties «bio» sur les bons de livraison et fac-

tures ● la vérification des garanties «bio» sur le stock et étiquettes ● le rapprochement avec les bons de commande, bons de livraison et étiquettes ● les balances ● les contrôles à réception ● l’information des consommateurs en magasin. Vous devez aussi avoir un engagement auprès d’un des 6 organismes de certification (Agrocert, Certipaq, Ecocert, Qualité-France, Certisud et SGS ICS ), collecter et détenir les certificats et licences valides de vos fournisseurs. Enfin, il faudra permettre l’identification claire de vos produits en rayon pour éviter tous risques de confusion.

2- faire le bon choix dans le matériel Peu de spécialistes dans l’agencement du rayon vrac en magasin bio existent. En revanche, de nombreux types de contenants sont désormais proposés en fonction de chaque besoin. En effet, vus les nombreux produits sucrés et salés qui peuvent être proposés en vrac, ces contenants doivent être faciles à installer et à nettoyer. Les bacs et les silos permettent de changer d’offre produit très facilement, au

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le rayon vrac en magasin bio

Rayon vrac :les clés de la réussite

(suite)

gré des saisons ou des tendances de consommation. Selon les cas, les experts recommandent une implantation de l’espace vrac selon la répartition suivante : 60% de silos et 40% bacs.

nettoyage. C’est pourquoi, dans un souci d’organisation, on incite plutôt à le mettre dans la deuxième partie du magasin ou dans le fond de celui-ci.

En silos, on y retrouve par exemple : ● en sucré : fruits secs, céréales, etc. ● en salé : légumes secs, mélanges légumineuses (riz, quinoa, pâtes sèches) mais également le café en grain ou différentes sortes de thés. En bacs , il est suggéré de présenter : les fruits secs plus volumineux (pommes séchées, abricots secs, dattes), le sucre, la levure, les olives, en salé les pâtes, le gingembre ou le sel moulu. La farine de blé et les noix de lavage peuvent être également proposé en bac. Enfin, le remplissage par l’arrière (FIFO, 1er entrée, 1er sorti) est fortement conseillé. Quelques mesures de garanties à prendre dans le choix du matériel ● Prendre en compte la protection à 100% des UV pour conserver les aliments intacts. ● Vérifier que l’étanchéité des couvercles assure une très grande protection contre les insectes. ● Tenir compte de la solidité des bacs pour éviter toute casse et limiter le SAV. ● Choisir des contenants avec une grande visibilité des produits grâce à des façades adaptées. ● Privilégier des porte étiquettes spacieux pour indiquer le maximum d’information (mentions légales, conseils d’utilisation, indications nutritionnelles, etc.) ● Choisir des double façades pour les silos qui donnent une apparence de « toujours pleins ». ● Éviter les angles morts pour éviter que les produits ne stagnent pas. Sélectionner des matériaux plastiques « non nocifs ». Pour être cohérent avec l’éthique « Bio », des silos et des bacs en polyester sont désormais garantis sans Bisphénol A. Ils sont conformes à la norme NSF/ANSI 2.

4 – avoir le bon assortiment Selon notre enquête « consommateurs », les clients semblent plutôt satisfaits des produits proposés et donc de l’assortiment. Il dépendra directement du nombre de références proposées. Selon le nombre de bacs ou de silos, il est important dans un premier temps de présenter les « valeurs sûres » c’est-à-dire les fruits secs, les céréales et les légumineuses. Pour les petits rayons vrac, il est préférable de sélectionner des produits à haute valeur ajoutée comme la confiserie et/ou des produits qui se conservent bien. 5 – une propreté irréprochable Toute les études et témoignages le montrent, un rayon vrac mal entretenu est voué à l’échec. «l’hygiène des bacs» et «la propreté du rayon» sont potentiellement les deux freins les plus importants cités par 53% des clients. Propreté du lieu Les alentours et le rayon vrac lui-même doivent toujours être irréprochables. Des mesures sont à prendre pour qu’il reste propre pour optimiser la rotation des produits. Des précautions simples sont à mettre en œuvre : passer régulièrement l’aspirateur autour du rayon et dans les étagères de réception pour éviter la dispersion des produits dans le cas où certains seraient tombés au sol. Les conséquences sont doubles : peu d’attirance pour le rayon et un danger en cas de glissades.

3 – choisir le bon emplacement L’emplacement comme pour tous les autres produits alimentaires est prépondérant. Toutefois, le rayon vrac a une particularité. En effet, ce rayon est naturellement attractif. Il constitue « un point chaud ». Il faut donc se servir de son attractivité pour « réchauffer » des « points froids » et inciter le consommateur à circuler dans la totalité du magasin. En revanche, il doit être vu d’un peu loin pour jouer son rôle. C’est pourquoi, son positionnement à l’entrée n’est pas toujours obligatoire. Sa situation devra tenir compte de différents facteurs : ● la stratégie écologique et éthique du magasin. Le choix de faire du vrac est un investissement cohérent avec la bio. Ce rayon à une forte portée affective et se distingue du commerce conventionnel. ● la surveillance (situation qui limite la démarque, le vol) ● la température du magasin (une climatisation est parfois nécessaire pour optimiser la conservation des produits) ● son approvisionnement : il faut tenir compte de la praticité entre le stockage des produits à la réserve et le remplissage des silos et le

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le rayon vrac en magasin bio

Rayon vrac :les clés de la réussite

(suite)

Hygiène des bacs et silos Quelques préconisations : ● utiliser les bacs et silos avec précaution ● stocker vos sacs d’aliments, ouverts ou non, si possible au frais et au sec ou dans une chambre froide afin d’éviter la prolifération de mites alimentaires, de charançons... ● nettoyer les bacs et les silos avant chaque remplissage ● tenir compte de l’acidité des produits avant le nettoyage. Selon les produits, un nettoyage est recommandé tous les 6 à 8 semaines ● souffler, dans la mesure du possible, les résidus à l’aide d’un compresseur. ● nettoyer à l’eau tiède savonneuse avec des produits adaptés. ● bien sécher les récipients avant tout nouveau remplissage ● n’hésiter pas à tout démonter régulièrement pour une hygiène irrépréhensible. ● pour les pelles et les pinces : prévoir des lavages réguliers (une préoccupation forte des consommateurs) Il est vivement recommandé de disposer des bacs ou des silos de rechange (ainsi que des pelles et pinces). Vous aurez ainsi toujours un contenant propre et sec à disposition. 6 - Donner le maximum d’information Les utilisateurs de vrac sont sensibles à la qualité des produits et doutent pour beaucoup sur la date de péremption. Pour certains, ils achètent parfois même en petite quantité pour s’assurer d’une

Éléments en vrac sur de gestion du rayon vrac ● la saisonnalité est plus facile à gérer que les fruits et légumes. ● le taux de perte sera plus important si les rotations ne sont

pas suffisantes. Le taux de « triche » est spécifique au rayon vrac. Il est généralement deux fois plus élevé que dans les autres rayons. ● sur le besoin en surface de stockage : la plupart des magasins sont à un ratio 50% de surface de stock par rapport à la surface rayon (surface rayon au sol sans circulation). Certains ont autant de surface en stock qu’en rayon. ● pour s’occuper d’un rayon vrac en libre service (gestion, nettoyage, suivi qualité, etc.) le besoin en personnel est naturellement corrélé à l’importance de l’activité de ce rayon. On constate un besoin très différent d’un point de vente à l’autre puisqu’avec un équivalent temps plein le chiffre d’affaires mensuel réalisé peut varier de 35000 € à 62000 € HT ! On devine donc l’effet de ces différences sur la rentabilité du rayon. ● le poids des sacs (25 kg) pose souvent des problèmes physiques pour ceux qui les manipulent. Des fournisseurs offrent des conditionnements plus légers (10 kg) et les agenceurs proposent des aménagements spécifiques à plusieurs niveaux facilement accessibles soit à l’aide d’une passerelle arrière, soit à l’aide de bras articulés sur les silos.

meilleure fraicheur. Il est donc important d’indiquer sur les bacs ou les silos le maximum d’informations, celles d’une part légales (DLUO, poids, prix, etc.) et d’autre part celles qui permettent de guider et de rassurer le consommateur. L’origine et la provenance sont les plus demandées. Enfin, n’hésitez pas à informer vos clients sur la fréquence de nettoyage des récipients à l’aide d’une fiche « entretien – hygiène ». Le client, comme pour les thermomètres disposés dans les rayons frais se sentira conforté. Enfin, l’idée de mettre en place une sorte de « Charte d’hygiène du rayon vrac » serait certainement appréciée ! 7 – Où situer le poste de pesage ? Là est la question ! En effet, plusieurs stratégies sont possibles et chacune d’entre elles ont un effet sur la rentabilité du rayon. Si on applique une pesée libre service : L’objectif est de mettre à disposition du client une balance simple d’utilisation avec l’édition d’un ticket détaillé. Ce système reste intéressant sur le plan du personnel mais le risque de « triche » ou de démarque est là ! Il est donc nécessaire de faire une vérification (par sondage) en caisse ce que le client n’apprécie pas toujours et qui fait perdre du temps surtout aux heures de pointe. Comme on dit : « la confiance n’exclut pas le contrôle ». Pour limiter ce genre de remarque, l’idéal est d’utiliser des sacs transparents. Cet emballage permet ainsi d’identifier rapidement la marchandise au lieu parfois de le déchirer malencontreusement quand l’étiquette est mal positionnée ! Mais un autre problème se pose : les sacs plastiques ne véhiculent pas une image écologique. Ceux garanties biodégradables (et non pas fragmentables) sont plus « écologiques » mais semble un peu plus onéreux (cf Bio Linéaires n°34 page 79). Une solution est envisageable : des sacs papier avec une fenêtre transparente et de l’information en rayon avec par exemple la mise en place de panneaux informant qu’un contrôle en caisse est susceptible d’être effectué. Enfin, la présence d’une personne du magasin dans le rayon vrac reste aussi un moyen dissuasif et un appui apprécié par le client. Si on applique une pesée assistée en caisse. Le choix de l’emballage persiste, mais les risques de démarque sont nulles. Seul, le temps en caisse est allongé. Des consommateurs se plaignent parfois d’avoir été trop gourmands et ont quelques surprises sur le prix de leur sachet car ils n’ont pas les moyens d’estimer le prix au moment où ils se servent. Une balance de contrôle à disposition du consommateur est donc à prévoir. La solution idéale n’existe donc pas vraiment. Toutefois, les études montrent que pour un même produit vrac proposé en libre pesée, ses ventes sont 4 à 8 fois plus élevées qu’en pesée assistée… 8 – faire le bon choix de l’emballage « ce serait «bien» de pouvoir apporter son bocal/boite/sac à remplir, de le « tarer » soi même et peser ensuite soi même » « Des sachets tissu lavables réutilisables serait une idée intéressante, quitte à payer les premiers sachets » Voici quelques unes des suggestions que nous ont fait des consommateurs clients en magasin bio ! Cela montre bien que le consommateur est préoccupé par le type d’emballage présent en magasin et qu’il est à la recherche de la solution idéale. Comme précédemment expliqué dans le pesage, le type de sac utilisé influence sur la rentabilité du rayon.

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