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VERSION NUMÉRIQUE N°1/2

DEUX SCÉNARIOS POUR UNE COLLECTION EXPOSITION DU FRAC NORMANDIE ROUEN Scénario 1 : Corps, couleurs, matières Du 13 mars au 9 mai 2021 Scénario 2 : Plan, image, séquence Du 10 mai au 15 août 2021

Qu’est-ce qu’un scénario ? Il s’agit d’un document qui décrit les indications techniques, les plans, les actions et les dialogues d’un film, d’un documentaire ou d’une pièce de théâtre. Un scénario se décompose par scène et par séquence. Le Frac Normandie Rouen s’inspire de ces principes cinématographiques pour rassembler, en deux temps, les oeuvres de sa collection acquises entre 2018 et 2020.


1. PLANTER LE DÉCOR SÉQUENCE 1 : Dans cette première scène de l’exposition, le paysage, le territoire* et l’environnement servent de cadre à une réflexion esthétique. Les oeuvres présentées sont parfois liées aux histoires géopolitiques et personnelles des artistes, à leurs déplacements ou encore à l’observation des résidus et sédiments issus de la nature, de la matière ou de leur environnement. * Le territoire s’envisage à grande échelle car il se délimite par des frontières imaginées par les hommes comme une région, un pays, un continent.

TRAVERSER LE PAYSAGE : Les oeuvres suivantes parcourent et traversent les espaces et les paysages. Selon un protocole défini, Gilles Saussier suit consciencieusement un tracé qui va de Paris jusqu’à la mer. Il photographie rigoureusement les lieux rencontrés comme une sorte de prélèvement. Christophe Guérin quant à lui, explore les territoires maritimes. Il restitue en images un voyage de 42 jours sur un porte conteneurs en partance du Havre. Sa vidéo est une série de plans fixes pris dans le navire et qui agissent comme une succession de tableaux vivants.

G. Saussier, Km 180, Les basses falaises, Octeville-sur-Mer, 2017

C. Guérin, Fendre les flots, 2016

Voyage sur les flots en visionnant une partie du film de Christophe Guérin. Clique sur le visuel de son oeuvre ! ÉRIGER DES MONUMENTS : Florim Hasani et Hiwa K ont tous deux fuit leur pays en guerre. À travers le dessin ou la photographie, leurs oeuvres présentent des constructions isolées à l’abandon ou à l’état de ruine. Ces « monuments » éprouvés par le temps, l’histoire et par les catastrophes sont érigés pour convoquer les mémoires ou encore nous interpeller sur des questions politiques, économiques mais aussi culturelles d’un pays.

F. Hasani, Sans titre, 2018

Que reconnais-tu dans les oeuvres d’Albane Hupin ? Note des mots clés.

F. Hasani, Sans titre, 2018

Imagine et dessine un monument, une architecture signifiante et symbolique. « CE QUE L’ON CROIT VOIR » : Dans ce triptyque d’Albane Hupin, tout est jeu d’illusion, de trompe l’oeil, où l’on croit reconnaître soit des écorces, des veinures de troncs d’arbres ou des pans de tissus froissés. L’artiste photographie des toiles qu’elle a teintées de façon artisanale dans des bains d’écorce de bois puis suspendues dans son atelier.

A. Hupin, La conservation de la matière, 2019

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Dépose ou projette au hasard sur une feuille de papier des tâches de peinture diluée, d’encre, de café...tu peux utiliser des outils comme un pinceau, une cuillère, une paille... Saupoudre des matières comme du gros sel, de la terre, de la farine, des paillettes...

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Réalise une maquette de ton architecture avec des matériaux de récupération : des allumettes, des cartons, des bouteilles d’eau, etc.

SE TOURNER VERS LE MONDE : La construction photographiée reflète, d’après Hiwa K, une nouvelle forme d’habitation individuelle apparue dans son pays (Irak). À la fois fermée et ouverte sur l’extérieur, cube et socle, elle symbolise la situation complexe d’un pays de l’Orient ouvert sur l’Occident. Hiwa K, One room appartment, 2008

Une fois ton dessin sec, intègre des images découpées ou des gommettes d’animaux ou de personnages.

I. Berger, Cosmos/Fatigue, 2019

« RIEN NE SE PERD, TOUT SE TRANSFORME » : Ingrid Berger mêle différentes techniques comme la peinture à la bombe, le collage de morceaux de tissus et d’images trouvées ou l’ajout de cire d’abeille pour faire ressortir des tâches, des projections, des dépôts de matières diverses et accidentelles. Elle réalise, ainsi, des compositions aux jeux d’échelle improbables à la fois surréalistes et fantastiques où apparaissent des figures animales et humaines plongées dans des paysages abstraits aux matières indéfinies.


2. LE CHOIX DES PERSONNAGES

Lequel de ces 2 portraits te semble être d’une autre époque ? Confestionne toi un costume d’un autre temps avec un simple accessoire ou objet ! Le passé ? Le futur ? Que choisis-tu ?

SÉQUENCE 2 : Cette seconde scène de l’exposition aborde le corps, plus particulièrement celui de la femme, à travers les différents médias (théâtre, presse, cinéma...) qui le modèlent et le conditionnent.

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Prends-toi en photo et envoie-la à l’adresse suivante : contact@fracnormandierouen.fr

À quelles parties du corps correspondent les traces présentes sur la plaque de cuivre de Marianne Mispelaëre ?

PORTRAIT CRACHÉ : Pierre Seiter met en scène une jeune femme vêtue d’une veste noire et d’un simple morceau de tissu en guise de chapeau. Ce portrait est troublant car, avec peu de choses, l’artiste nous renvoie à la mode du 19ème siècle et au portrait de Berthe Morisot du célèbre peintre français Édouard Manet. Pourtant il ne s’agit ni d’imitation, ni de copie, ni d’interprétation mais d’une réflexion sur l’habit comme enveloppe et matière. P. Seiter, Elisa, 2018

Edouard Manet, Berthe Morisot au bouquet de violettes, 1872 © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

M. Mispelaëre, Le superflu doit attendre, 2019

K. Bock, Some, 2015

LES GESTES (IN)VISIBLES : Les oeuvres de Katinka Bock et de Marianne Mispelaëre montrent l’importance des gestes et des traces du corps de l’artiste. L’oeuvre de Marianne Mispelaëre présente les traces d’une performance durant laquelle l’artiste a lu un livre en appuyant ses avant-bras sur une plaque de cuivre. À mesure de sa lecture, la plaque s’oxyde et mémorise la présence de l’artiste, le poids de son corps, les traces des points d’appui comme une espèce de présence fantomatique. Pour Katinka Bock le travail de la sculpture est lié aux gestes de l’artiste, à l’action de son corps et aux traces qu’il laisse sur les matières. Ce qui compte avant tout ce sont les tensions, les jeux d’équilibre et de forces qui s’opérent entre les différents matériaux (bois, sangle, céramique, tissus). L’oeuvre sanglée à la cimaise intègre l’espace dans un jeu de tensions.

L’oeuvre de Mac Adams invite le spectateur à se saisir des indices exposés et à imaginer un scénario, une histoire. À toi de jouer !

LES GESTES MESURÉS : Dominique De Beir creuse, perce, marque, recouvre, superpose, perfore...le papier pour inventer des traces associées à des gestes et faire apparaître le processus de création. Ici, l’artiste dépose des gouttes de paraffine (cire de bougie) au hasard sur le papier. Le gras fait ressortir le rose à l’arrière du papier et crée ainsi des dessins par transparence appelés « filigrane* ». Dans la série d’Agnès Geoffray, le geste est au contraire représenté. L’artiste se concentre sur le corps qu’elle met en scène avec des objets de mesure. Elle compose ainsi des images énigmatiques à l’apparence scientifique. * Un filigrane est un dessin qui apparaît sur certains papiers quand on les regarde par transparence.

A. Geoffray, Les impassibles, 2018

Comment laisser une trace lorsque par exemple, tu feuillettes les pages d’un livre, ou tu manipules une feuille de papier ? Enduis tes doigts d’huile, d’encre, de charbon de bois, ou de crayon...et manipule une feuille blanche. Qu’observes-tu ?

D. De Beir, Filigrane 2, 2012

S. Rémy, A scenario for a silent play, 2020

M. Adams, Circumstantial Evidence, 2016

LE CORPS THÉÂTRALISÉ : Les installations de Mac Adams et de Sébastien Rémy s’inspirent des univers du théâtre et du cinéma. Le vestiaire de Sébastien Rémy documente et met en scène les données sur la vie et l’oeuvre du poète Piero Heliczer (1937-1993). L’oeuvre de Mac Adams, quant à elle, présente des éléments de scène ou de décor qui attestent d’un accident. Tous les indices sont présents : que s’est-il réellement passé dans cette scène ? Les spectateurs comprennentils ce scénario de la même façon ? L’artiste souhaite montrer que le sens d’une oeuvre ou d’une image peut être interpréter différemment selon les critères et jugements de celui qui l’observe.


3. MISE EN LUMIÈRE SÉQUENCE 3 : Cette troisième scène de l’exposition réunit un ensemble d’oeuvres qui explore les effets de couleurs, de lumière et de chimie pour repenser le sujet photographié.

I. Prim, Calamity qui ?, 2014

A. Collier, Woman Crying #16, 2018

Relie les oeuvres aux propositions ci-contre :

Quels points communs observes-tu entre ces oeuvres ?

x Paysage x Lumière x Abstraction

S. Reimer, Soprano (Tyler), 2016

LE CORPS MÉDIATISÉ : Les oeuvres de Sébastien Riemer, Isabelle Prim ou encore Anne Collier se tournent davantage vers la figure de l’actrice et de la chanteuse. Leurs oeuvres interrogent le corps de la femme, son regard et ses émotions tels qu’ils sont utilisés, voire manipulés, dans les médias, les réseaux sociaux, la presse ou encore le cinéma. Sébastien Riemer ne met pas en évidence le sujet, ici une cantatrice, mais les manipulations que l’image a subi avant sa publication. Par un effet d’agrandissement extrême, il révèle ainsi les retouches faites à la main et à la peinture qui étaient effectuées par les journaux pour masquer des détails et ainsi valoriser telle ou telle partie de l’image.

x Phénomène naturel x Mystérieux G. Goiris, Rouen #2, 2018

M. Gadonneix, Untitled (Lightning), 2016

x Matière x Réel x Mouvement x Artificiel x Couleurs M. Mittwoch, Wave III, 2013-2014

Photographie-toi en train de mimer un son, une émotion. L’image « muette » doit tout dire et parler d’elle-même. À toi de jouer !

J. Grigely, Songs without words (Fiona Apple), 2020

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LE EN SILENCE : Joseph Grigely est un artiste sourd depuis l’enfance. À travers le prisme du handicap, celui de ne pas entendre, il tente de donner une impression du monde avec le son désactivé. Pour réaliser la série « Songs without words » (« Chansons sans mots » en français) dont est issue cette oeuvre, l’artiste a collectionné les articles du New York Times, journal américain, qui proposaient des vues de concerts. Les chanteuses ou chanteurs y sont en pleine action, parfois avec des expressions exagérées. Si ces images muettes ne parviendront jamais à restituer réellement la musique, les sons et les paroles, elles véhiculent néanmoins d’autres messages.

Les personnes sourdes communiquent avec une langue uniquement visuelle. Elles associent les expressions du visage, le regard, les mains et les mouvements du corps pour s’exprimer. Connais-tu la langue des signes ? Découvre Le DicoÉlix, le dictionnaire de la langue des signes. Tu peux apprendre à signer les sentiments comme la joie, la colère, la tristesse... Clique sur le lien suivant :

L. Tiberghien, Screen #10, 2019

PAYSAGES INCANDESCENTS : Geert Goiris explore la nature et questionne notre environnement en faisant ressortir des couleurs, des matières et des tonalités alors que l’objectif de Marinna Gadonneix se tourne vers des phénomènes météorologiques et astrophysiques reconstitués pour être observés dans des laboratoires de recherches. Les paysages abstraits de Matan Mittwoch et de Laure Tigerghien ont été réalisés en studio ou en laboratoire. Matan Mittwoch empile des cartons ondulés et ajoute des jeux de lumières pour reproduire la synthèse d’un lever et d’un coucher de soleil d’après des images trouvées sur internet. Laure Tiberghien, quant à elle, conjugue la chimie, la lumière et le temps pour obtenir des surfaces colorées qui révèlent, sans appareil photo, des images abstraites.


Quels points communs observes-tu entre ces oeuvres ?

ESPACES COLORÉS : Barbara Kasten défit les espaces en mettant en scène des éléments en plexiglas où les couleurs s’interfèrent et rentrent en collision pour créer de nouvelles couleurs et d’autres effets colorés. Thu Van Tran, quant à elle, réalise des photogrammes* d’objets ou autres rebuts trouvés dans son atelier qu’elle expose parfois pendant plusieurs mois à la lumière. * Un photogramme est un procédé photographique du 19e siècle. Il permet de révéler l’empreinte d’un objet sans passer par l’intermédiaire de l’appareil photographique mais en l’exposant sur un papier photosensible. B. Kasten, Collision 4T, 2016

M.A Garnier, Temps solaire, 2018

T.V. Tran, Photogramme de résidus #2, 2013

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Comment réaliser une photo sans appareil ? Regarde la vidéo en cliquant sur ce QR Code et découvre une technique photo pas comme les autres ! J. Tocqueville, Coucher de soleil, Uchronie, 2016

S. Reuzé, Soleil #04-2B-F08 (2017), 2017

LE TEMPS SOLAIRE : Les oeuvres de Marc-Antoine Garnier, Julie Tocqueville et de Sébastien Reuzé interrogent le soleil dans les champs de la photographie et de la vidéo. Tous 3 mènent une réflexion sur le coucher et le lever de cet astre qui fascine les photographes depuis l’invention de la photo. Photographier le soleil est un vrai challenge ! Au centre de l’image de Sébastien Reuzé se trouve un soleil incadescent d’où émanent des halos de lumière jaune et blanche. Ce qui apparaît autour se dissout nous plongeant dans un paysage halluciné dominé par la couleur. MarcAntoine Garnier restitue quant à lui le temps solaire qui est une mesure basée sur le déplacement du soleil au cours d’une journée. Il a ainsi photographié, durant 24 heures, les variations lumineuses du ciel à raison d’une photo par heure. Enfin, l’oeuvre de Julie Tocqueville perturbe les lois de la physique en nous projettant dans un paysage fictionnel malgré son apparence ordinaire. Dans sa vidéo, le soleil traverse l’écran de part et d’autre sans jamais descendre se coucher sous la ligne d’horizon. Qu’a-t-il pu se produire pour que la trajectoire du soleil dévie ? Au spectateur d’inventer le scénario ! M. Marques, Mioir 2, 2014

Un jour de beau temps, installe près d’une fenêtre une feuille de papier sur laquelle tu poseras un objet aux formes simples. Toutes les heures, dessine le contour de l’ombre projetée puis observe à la fin de la journée ce que tu auras ainsi obtenu.

JEUX OPTIQUES : Eileen Quinlan et Manuela Marques mènent, chacune à leur manière, des expériences photographiques avec des miroirs jouant des effets de transparences, de traces et de reflets. Manuela Marques arpente des espaces à la recherche de points de vue et de recoins que notre oeil peine à reconnaître tandis qu’Eileen Quinlan construit des dispositifs où se confrontent miroirs, lumières, gels colorés, flashs, fumées...En résultent des images difficilement définissables, à la fois très concrètes dans leur matérialité, mais très abstraites dans leur apparence.

E. Quinlan, Smoke and Mirrors #200, 2007

Demande à un adulte de t’installer au sol un miroir. Choisis des objets ou des jouets et dispose-les dessus. Observe les jeux de réflexions, de reflets et de mise en abîme...

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Retrouve les oeuvres du second volet de l’exposition dans le livret n°2 publié prochainement !


UN AUTRE SCÉNARIO Et si tu prenais la place du commissaire d’exposition, du scénographe ! Sélectionne, interprète, scénographie les oeuvres entre elles et propose un nouveau scénario pour une nouvelle exposition. Pour cela, découpe les visuels et installeles dans le plan ci-dessous. Propose un script, c’est-à-dire une histoire, avec différents épisodes !

L’entrée du Frac et de l’espace d’exposition

À tes ciseaux !

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Envoie tes propositions en photo à l’adresse : contact@fracnormandierouen.fr


RENSEIGNEMENTS

3, place des Martyrs-de-la-Résistance 76300 Sotteville-lès-Rouen (face au Jardin des Plantes) T. 02 35 72 27 51

www.fracnormandierouen.fr

Ouverture au Public Du mercredi au dimanche de 14h à 18h Entrée libre et gratuite Accès handicapés


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