Projet de Fin d’Études Année 2011/2012 Antoine FERRERO
S’il vous plaît... dessine-moi un mouton ! Restructuration & reconversion de la Bastide Bel-Air à Marseille
relation&sobriété - h21 Directeur d’études : Jean-Marc HUYGEN École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille Session PFÉ février 2013
Cadre du projet Depuis quelques années au nord du quartier de la Belle de Mai, au croisement avec les quartiers de Saint-Barthélemy et Saint-Just, les derniers espaces verts utilisés par les habitants comme lieux de promenade palliant ainsi le manque patent d’espace public disparaissent sous la construction massive de résidences sécurisées. L’aboutissement de cette logique, tend vers une individualisation de la société, favorisant les déplacements en voiture et occasionnant une perte de la convivialité au sein de l’espace public réduit à l’état de route, trottoir et places de parking. La Bastide Bel-Air, anciennement caserne de la gendarmerie et parc ouvert aux habitants du quartier, désormais friche militaire, a jusqu’à présent échappé à cette logique de densification immobilière mais c’est le même sort qui semble guetter son espace boisé classé de 9 440 m²... La Communauté Urbaine de Marseille propose la création d’un ensemble immobilier privé constitué de 86 logements d’une surface hors-œuvre nette avoisinant les 6 600 m², utilisant ainsi la totalité du COS sans se soucier de l’impact produit sur les alentours autant en terme d’augmentation du trafic automobile, de destruction du patrimoine marseillais ou encore de disparition de la biodiversité en milieu urbain. En se basant sur l’article 5 de la charte de Venise « La conservation des monuments est toujours favorisée par l’affectation de ceux-ci à une fonction utile à la société » une nouvelle utilisation du parc et de ses bâtiments peut être définie en fonction des attentes des habitants, de sa situation actuelle et d’une analyse du site qui permettrait de réaffirmer l’identité du quartier et de permettre des relations entre celui-ci et les nouveaux « usagers. »
*Jean-Marc Huygen, cadrage pédagogique du studio r&s
A été débattue et étudiée la stratégie d’une première occupation de l’ancien site militaire par un système complexe qui soit à la fois : « structuration organique » permettant les [appropriations] futures ; installation de relations avec le quartier, auquel [la Bastide] offre un « espace public » ; départ d’une vie urbaine soutenable.* Relation /// Rapport entre deux objets tel que chacun y trouve un intérêt, avec une influence mutuelle mais non nécessairement convergente. Soutenabilité /// Manière de faire et de se comporter pour répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Sobriété /// Démarche visant à réduire la consommation de matière et d’énergie ainsi que les déchets, au profit du bien-être, en agissant sur les comportements des utilisateurs. 3/24
1. Jean-Claude Chamboredon, Bastides et cabanons, Enquête, La ville des sciences sociales, 1996, http:// enquete.revues.org/ document843.html
« Les bastides - sorte de ville à la campagne - sont à Marseille inséparables d’un mode de vie urbain, tant bourgeois que populaire. »1 à propos des Bastides au 19è siècle
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À travers la démarche de la soutenabilité, lors du premier semestre (S9 : relation&soutenabilité), un micro-projet à vocation de relier le quartier de la Belle de Mai à celui de Saint-Barthélemy a été proposé. L’intervention était une modification des sens de circulation des automobiles libérant ainsi la fin de la rue de la Belle de Mai et facilitant l’accès à la place Burel qui occupe une situation de rotule entre ces deux quartiers.
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Cette situation de projet, inscrite dans une réalité concrète, pose de la même manière la question d’une réalisation imposant le minimum de dépenses pour le maximum de changement. 2. Michel Foucault. Des espaces autres. Hétérotopies. Architecture, Mouvement, Continuité, n°5, octobre 1984
Le travail de l’architecte, à mon sens, ne doit pas dans ce cas tellement particulier d’essayer de faire rentrer tant bien que mal 80 logements en détruisant le minimum de nature, mais bien au contraire d’intégrer ce lieu dans l’espace du quartier, de lui permettre de croiser le quotidien de ses habitants pour qui il n’est actuellement qu’un « espace autre »2 auquel ils n’imaginent pas pouvoir avoir accès. Ici, le dessin d’un parc n’est pas l’objectif final du processus de projet, le but est de donner la possibilité aux acteurs de terrain de se projeter dans l’espace, de se l’approprier selon des règles et de gérer une nouvelle manière de vivre ensemble. Au cours du 21è siècle, la civilisation va être amenée à se modifier, et une des facettes du métier d’architecte est, peut-être, d’accompagner ce changement qui s’annonce radical s’il n’est pas amené vers la sobriété dès à présent3. Le rôle de l’architecte va aussi être celui d’un accompagnateur, un conseiller, un révélateur de possibles à une époque où les hommes perdent conscience du rôle qu’ils ont à jouer dans fabrication de la ville.
3. Scénario négaWatt. http://www.negawatt.org/
Là où l’architecte peut mettre son grain de sable c’est dans les relations existantes mais timides ou oubliées qu’il peut dévoiler avec délicatesse. Si effectivement ce quartier manque de cohésion parce que, encore plus qu’ailleurs, les gens n’ont pas les opportunités de se rencontrer et d’échanger, alors c’est effectivement ce rôle de médiateur d’espace qu’il faut avoir à présent pour sauvegarder ce lieu rare et en faire un espace habité. L’enjeu est alors de répondre à un besoin avec autant de clairvoyance que l’aviateur perdu dans un lieu inconnu à la demande du Petit Prince : S’il vous plaît… dessine-moi un mouton !
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1° Site a - évolution historique, typologique et sociale
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Ce quartier, très disparate, est le fruit de plusieurs périodes d’urbanisations étalées dans le temps et reflétant chacune son époque. Historiquement, perché en haut de la colline, se trouvait le couvent des Carmélites qui semblait faire écho à la Maternité situé sur la colline de l’autre côté du vallon. Dans ce vallon on retrouve la fin du noyau villageois de la Belle de Mai qui vient s’arrêter sur la colline de Saint-Barthélemy. La colline est lotie par endroits de petits hameaux de maisons individuelles, souvent entourées de murs de soutènement. La Bastide [dont le parc] est dans cette situation, cachée par un mur de 6 m, elle s’isole de la rue par une densité végétale hors du commun. Dans la rue se trouvent les manufactures, elles se sont installées le long du ruisseau de Plombières et ont densifié le site de manière industrielle. Autour, on retrouve le village de Saint-Barthélemy, quelques hameaux et de nombreuses exploitations agricoles (fermes et bastides). 4. Alèssi Dell’Umbria, Le Après la seconde guerre mondiale « La bourgeoisie marseillaise soutint activement les projets paysage contemporain d’urbanisation du terroir, […] : si en d’autres temps ces terrains avaient assuré un revenu grâce au de la ville de Marseille, vin, ils l’assureraient désormais grâce au béton. La plupart des bastides furent vendues, et l’on y bâtit revue Agone, 38-39, des ensembles résidentiels ou des HLM. »4 2008, http://revueagone. revues.org/197 Puis à la fin des années 1960, la construction de la passerelle autoroutière de Plombières créée une césure dans le tissu villageois du quartier en opérant une mise à l’écart que la petite place Burel a bien du mal à combler. Le couvent disparaît au cours des années 1980 pour laisser place à un collège tournant le dos à la nature qui l’entoure. Et à la fin des années 2000, fleurissent sur tous les derniers espaces naturels des résidences CITÉ sécurisées continuant ce processus de densification monofonctionnelle par le logement.
Une mixité de logement pour une mixité de population.
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b – La place Burel et l’espace urbain Cette population se retrouve dans sa vie quotidienne autour de la place Burel, autour car la place est extrêmement difficile d’accès, au minimum séparée par 3 voies de circulations et 2 voies de parking, le lieu de rassemblement devient lieu de passage où l’on se gare, court à la boulangerie, au tabac et redémarre sa voiture laissée en double file… Les piétons sont contraints, par le trafic incessant, de se soumettre au rythme des feux tricolores pour traverser une petite rue en sens unique de part et d’autre de laquelle se trouve malgré tout un foisonnement d’activités créatrices de lien social. Autre point important de cette place, c’est sa situation centrale sur le réseau de transport en commun permettant une connexion à l’échelle du territoire. Elle se situe au croisement de plusieurs lignes centre-ville/quartiers nord et la ligne Dromel/Bougainville. Une particularité de cette place, est qu’elle n’est « fermée » que sur un seul côté (Groupe HBM de Gaston Castel), en face elle donne sur la passerelle de Plombières, qui comme dit précédemment est une frontière visuelle avec le quartier de la Belle de Mai. Une caractéristique de cette passerelle c’est que par son tracé rigoureux et pragmatique, elle a été créatrice d’un tiers-paysage étonnant, un immense mur végétal d’un côté et la butte de Saint-Barthélemy de l’autre.
Activités Commerces Services Transports autour de la place Burel
c – La colline de Saint-Barthélemy et la résistance naturelle Si la colline existe depuis toujours, la butte en contrebas de la traverse de Gibraltar a été rehaussée par la terre de déblais de la passerelle de Plombières. Une partie de la colline se trouve en Espace Boisé Classé, maintenant inaccessible depuis l’installation des dernières résidences, tandis que la majeure partie de la butte est cultivée, divisées en jardins ouvriers et jardins associatifs : “les jardins de l’Artichaut”. Ces deux espaces de nature communiquent de part et d’autre d’une traverse étroite, résultante de la volonté de mise à l’écart du couvent de Carmélites, et peu adaptée à l’installation de relation avec le quartier. Le manque de visibilité entraine une insécurité pour les piétons tant au niveau de la relation avec les véhicules qu’au niveau du contrôle social (problème de racket) car elle est seulement empruntée par les collégiens, enseignants et jardiniers.
« Centre-ville, Belle-de-Mai. Mur de lierre avenue de Plombières. »* * Ville Sauvage. Marseille, essai d’écologie urbaine. Essai de Baptiste Lanaspeze. Photographies de Geoffroy Mathieu Editions Actes sud.
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d – La Bastide Bel-Air, territoire de l’entre-deux La bastide (nom générique du domaine) se définit par l’union de la maison du maître (château ou maison bourgeoise) et des bâtiments d’exploitation occupés par une domesticité paysanne, préposée à l’exploitation du domaine.5
5. Jean-Claude Chamboredon. Op. cit.
Le domaine est composé d’un parc boisé d’un hectare et de la maison de maître située au point culminant de la propriété, emblème du lieu. Un ancien garage s’accole à cette maison et en fond de parcelle se trouvent les vestiges d’une maison de jardin dont il subsiste la charpente et deux cabanons en brique. La dépendance située en milieu de parcours est en lien avec l’entrée du parc par une allée de platanes et de cyprès débordants sur la rue et isolant le lieu de la ville grâce à la densité végétale. La villa quant à elle est laissée à l’abandon, « les dégradations liées aux éléments décoratifs viennent autant des squats que l’on a laissé s’installer que des antiquaires qui ont démonté les lanterneaux et les grilles »6. Concernant le bâtiment en lui-même, il n’est pas menacé, certes un plancher s’est effondré et des infiltrations dégradent certains plafonds mais les murs ne risquent pas de tomber. L’intervention à réaliser en premier lieu serait la réfection de la couverture en tuile dégradée par les intempéries et le vandalisme.
6. Pierre, voisin direct. Registre d’enquête publique, 19/09/2009
La Bastide Bel-Air, comme la traverse, souffre d’un problème de visibilité proche. En hauteur par rapport à la rue, son portail portant des stigmates du passage de différentes populations, pas toujours très attentionnées, au premier abord elle n’invite pas au partage. De plus elle est dans l’imaginaire collectif une maison bourgeoise, inaccessible et délaissée, actuellement au profit des plus démunis, marginalisés. Elle est malgré tout le fond de scène de la seule opération d’architecture « savante » du quartier : les Habitations Bon Marché de Gaston Castel.
La composition des HBM dans le paysage
L’entrée monumentale
Lors de la conception, l’opération faisait front sur le boulevard Burel, face aux manufactures, l’entrée monumentale s’alignait sur le seul bâtiment offrant pignon sur rue. Du côté rue du docteur Léon Perrin, l’architecte disposait une série de petits immeubles permettant des percées vers la colline et un léger décalage du bâtiment dans le prolongement de l’entrée conduisait le regard vers le chemin menant à une ferme dotée d’une immense exploitation agricole. Il s’installait, par cette composition, dans une relation industrie-campagne en faisant le choix de continuer la ville en se tournant vers l’agriculture et la nature. Aujourd’hui, après la disparition des deux entités symboliques sur lesquels Gaston Castel s’est jadis basé, la Bastide Bel-Air est donc mise en valeur en tant que symbole d’une relation ville-campagne, s’accrochant d’une part à la rue et se développant le long de la pente, elle peut ainsi être considérée comme un territoire de liaison. 7/24
e – Intentions Au vu de l’analyse, ce territoire dévoile des potentiels délaissés : une place qui n’est pas vécue, un parc inconnu des habitants, un patrimoine oublié… L’enjeu pour ces « espaces publics » est de redevenir des espaces habités, réintégrés dans la pratique quotidienne des habitants des deux quartiers qui les entourent. D’un côté, la restructuration du nœud urbain entre la Belle de Mai et Saint-Barthélemy, passe par une modification des espaces extérieurs existants (trottoir, place de parking, route) pour en faire un passage agréable et permettre de favoriser les relations autour d’une place retrouvée. D’autre part, l’opportunité de la Bastide, un espace naturel exceptionnel valorisable en agissant en toute sobriété, énonçant ainsi un changement de paradigme déjà perçu par Gaston Castel en 1930 : la Nature comme repère nécessaire à l’être humain. Alors comment insuffler de la vie dans ce parc ? L’espace existe. Une fois qu’on prend le temps de le regarder attentivement, il recèle de merveilles et de surprises. Son défaut alors n’est pas ce qu’il est en dedans mais comment il est perçu du dehors. C’est son enveloppe qui le contraint, le cache, le coupe et, à la fois, le protège de l’extérieur. Pour savoir comment le faire habiter, il faut savoir comment faire évoluer le regard des gens. Pour donner du sens à ce lieu, il faut demander directement à ces gens ce qu’ils aimeraient y trouver. C’est une première partie du travail, mesurer les attentes vis-à-vis d’un tel lieu en consultant le plus largement possible les différentes couches sociales de la population, les associations, la mairie de secteur : ces gens qui vivent au quotidien ce quartier.
La dépendance & la Bastide en haut de la colline
Entrée sur la rue Docteur Léon Perrin
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« La priorité consiterait, à mon sens, à une réhabilitation de la bastide et de son parc en espaces verts publics. En effet, l’environnemement urbain très marqué et nuisant de ce quartier justifie d’autant plus ma proposition que la carence de ce type d’équipement y est patente. » Garo Hovsepian, Maire des 13è/14è arrondissements
« Nous travaillons à la resocialisation des personnes dans la rue par la restauration d’un site, avec un aménagement de chambres individuelles, d’espaces intimes qui n’existent pas dans les unités d’hébergement d’urgence » Gérald, travailleur social, occupant de la Bastide entre 2008 et 2010
« Le quartier manque d’espaces verts... et d’un lieu de rassemblement pour les jeunes et les anciens. » Entraineur du Burel Football Club
LA BASTIDE : LIEU DE MIX JARDIN PUBLIC VALORISANT LE PATR EXPRESSION DE LA DI « Je ne peux que regretter que l’on ait laissé se délabrer un bâtiment classé en renonçant aux projets divers conservant la bastide. Il ne nous reste que peu de patrimoine dans les quartiers nord, préservons le au maximum. » Pierre, voisin
« Dans le quartier il se ressent une division entre les communautés ethniques. Une division qui s’oublie lorsque les ateliers rassemblent les enfants et leurs familles. » Félix, artiste-animateur d’atelier pour enfants
« Préservation de terres arables, cultivées ou cultivables, et désormais protégées de l’urbanisation : pour permettre le développement d’activités économiques agricoles ou de jardin partagés » Nouveau PLU de la Ville de Marseille
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« Le parc est très important pour la biodiversité ainsi que pour le miel des abeilles. » Steffie, Présidente de l’association Les Jardins de l’Artichaut
« Quand je peux, je répare. Mais il y a des gens qui viennent et quand ils voient que c’est tout cassé, ils cassent encore plus... C’est dommage, c’est un beau château... » Mohammed, habitant de la Bastide
« Ici, il n’y a rien à faire. On va à Dromel pour voir nos potes ! » Collègiennes
« Dans ce quartier, on n’a pas d’école de musique... Ce que les gens demandent souvent aussi, c’est un lieu de réception, pour organiser des mariages ou des baptêmes.» Franck Miguel, directeur de la Maison Pour Tous Belle de Mai
XITÉ DES CULTURES /// RIMOINE CULTUREL, BÂTI & NATUREL IVERSITÉ DU VIVANT « Un lieu de repos, de jeux pour les enfants », « Un centre aéré », « Un centre social »,« De la Nature, pour pouvoir visiter », « Une antenne des restos du coeur » Élèves de 17 à 50 ans de l’auto-école de Plombières
« Il faudrait un parc avec des activités, un lieu de liberté, on en a marre du béton ! » Riverain
« Nous avons monté le programme pour une bibliothèque dans le quartier mais nous sommes toujours à la recherche d’un lieu » Claude Renard, membre active du collectif habitant Brouettes & Cie
« Préservation des paysages typiques mais aussi amélioration de la gestion du ruissellement urbain, confortant ainsi l’attractivité de la ville » Nouveau PLU de la Ville de Marseille
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2° Dimension urbaine En analysant les opportunités offertes par le site dans le quartier, on observe que sa position centrale au pied de la colline permet la création de liens avec diverses entités : - la place Burel via la rue Docteur Léon Perrin - les jardins de Gibraltar (l’Artichaut, Jardin des Dènes / La Fraternité, Jardins Ouvriers) - le collège de Gibraltar par l’intermédiaire du tiers-paysage de la colline (désormais enclavé) La concrétisation de ces relations s’insèrerait dans une dynamique impulsée par le Contrat Urbain de Cohésion Sociale (CUCS), laquelle à vocation de créer un « Comité des Jardins de la Belle de Mai ». La mise en place d’un cheminement piéton*, alternatif aux voies de circulations, favoriserait la mise en réseau des jardins permettant des échanges en termes de publics, d’expériences, de savoir-faire et de main d’œuvre.
*voir annexes
L’ajout de la Bastide Bel-Air à ce réseau pourrait aussi désenclaver la cité située au nord de la colline grâce un chemin buissonnier, offrant la possibilité d’étendre l’ampleur du cheminement au-delà des limites du quartier. D’autre part, les Jardins de l’Artichaut profitent de cette impulsion pour agrandir la surface de culture - aujourd’hui à saturation - dans les pentes de la butte. L’organisation d’un atelier participatif d’appel à idées* a permis de cartographier la somme des désirs des usagers, en vue d’esquisser une vision d’ensemble, pour les rassembler et ainsi apporter une cohérence globale aux futurs aménagements. Le micro-projet autour de la place Burel favoriserait une relation piétonne plus sereine entre la Belle de Mai et Saint-Barthélemy reliant par la même occasion les écoles et collèges des deux quartiers. De plus, il permettrait de rétablir l’usage de la place Burel par la piétonisation du boulevard Guigou, et ainsi redonner son usage à l’espace public. La liaison piétonne aiderait aussi à rapprocher les deux côtés de la rue docteur Léon Perrin, de part et d’autre de Plombières, en améliorant de ce fait les relations entre habitants d’un même quartier.
Bougainville
Centre-ville
3° La Bastide Bel-Air Au vu de l’analyse, le parc possède déjà des qualités spatiales (il a été ouvert au public du temps de la gendarmerie), l’intervention architecturale se décline alors en deux propositions : - Le renforcement ou création des relations externes par l’édification de seuils accueillants - La rédaction d’un manuel d’aménagements en toute simplicité destiné aux futurs usagers du parc
Simplicité /// qualité épurée et non sophistiquée Sophistiqué /// Très recherché, qui laisse peu de place au naturel
a - Protéger une réserve nécessaire à la qualité de vie au croisement de plusieurs quartiers, par un système de seuils encadrants « Le seuil est la clé de la transition et de la connexion entre des zones soumises à des prétentions territoriales différentes, et, en tant que lieu à part entière. Il constitue la condition spatiale de la rencontre et du dialogue entre des espaces d’ordres différents. »7
7. Herman Hertzberger, Leçons pour étudiants en architecture, Infolio, 2010
Les seuils permettront d’accentuer les relations en quatre lieux et selon quatre couples : - relation Ville/Parc avec fonction d’accueil principal - relation Jardins/Parc servant le cheminement du réseau de Jardins - relation Tiers-paysage/Parc créant un nouvel accès sécurisé au collège et à la cité au nord - relation interne Parc/Villa favorisant les appropriations futures de la bastide En épaississant ces limites, les interventions désirent donner de la consistance à l’acte de traverser et augmenter le temps de parcours à travers le passage du seuil. Cette posture rejoint l’idée fondatrice du jardin à l’anglaise : un jardin de promenade où la méditation et la contemplation sont élevées au rang d’activités à part entière. En termes d’usages, l’accueil principal est un symbole important à traiter en premier lieu si l’on souhaite que la vie puisse s’installer à travers le parc. Il s’agit dès l’entrée d’introduire l’idée de soutenabilité que doit prôner le parc, ainsi seront disposés en plus des assises et abris, un système de récolte pour le réemploi, les eaux de pluie et les déchets organiques lesquels viendront fournir les futurs jardins. 11/24
La création de la relation Parc/Villa permet la mise en place un Atelier Commun d’Aménagements. En installant cet élément de programme à vocation publique, la Bastide entre en relation avec son quartier en proposant un espace convivial, une opportunité de se rassembler et de faire émerger des solutions pour l’avenir du lieu. Le Merlan
Situation actuelle
Seuis encadrants
b - Un processus itératif de croissance pour engager une évolution Dromel
Il semble évident qu’intervenir sur un site emblématique impose un certain respect de ce qui a été bâti. Il faut donc valoriser et restructurer le patrimoine encore en place pour qu’il puisse supporter les usages contemporains tout en conservant son rôle symbolique. L’enjeu de la soutenabilité passe par le réemploi et celui de la sobriété par la construction à échelle humaine. Dans cet état d’esprit, les ressources peuvent venir de la ville elle-même pour lui permettre de se régénérer à partir de ses rebuts.
8,9,10. Christopher Alexander, Une expérience d’urbanisme démocratique – L’université d’Oregon, Seuil, coll. Espacements, Paris, 1976
*voir annexes
11. Patrick Bouchain, Manifeste du Grand Ensemble, Histoire de Construire, Actes Sud, 2012 Capacitation /// Processus par lequel les personnes acquièrent le contrôle des évènements qui les concernent
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L’ensemble du site est clairsemé de déchets de toutes sortes, des plus insignifiants inutilisables à des plaques de métal pouvant trouver une nouvelle vie. La première étape est de mettre en place un tri, recycler ce qui ne peut pas être réemployé et garder les objets réemployables dans un magasin de matériaux, créé dans le local ayant servi de garage. La récolte et le stockage de matériaux de réemploi « consiste à permettre à la collectivité de tirer son organisation, non pas d’une projection fixe de l’avenir, mais d’un système de modèles qui lui serve de syntaxe propre.»8 Lors de la première journée de nettoyage/jardinage*, il s’est avéré nécessaire de vérifier en permanence les actions entreprises par les participants. La présence permanente d’un architecte peut être évitée par la création d’un document pédagogique permettant l’autonomisation des décisions en cohérence avec le site. L’enjeu étant de fournir des clés de compréhension du site pour favoriser une installation en relation avec l’existant - patrimoine bâti et naturel - et pour intervenir en toute conscience du lieu. Ainsi les interventions seront débattues et mise en place selon les propositions du manuel en prenant en compte la végétation présente dans le parc* dans un souci constant de cohabiter avec tous les êtres vivants. Plutôt qu’un plan-masse figé, ce lieu - déjà structuré - se prête à l’invention d’un projet alternatif, qui se doit de laisser libre cours à l’imagination des usagers. Selon Christopher Alexander, « un processus de croissance » est un « processus si bien défini qu’une collectivité puisse l’adopter point par point, et processus qui, au lieu de s’appuyer sur une image préétablie du futur, suscite au contraire d’innombrables projets locaux répondant directement aux besoins ressentis dans l’immédiat. »9 Les aménagements se basent sur un « principe de structuration organique » où « la planification et la construction obéiront à un processus qui permet l’émergence progressive de la totalité à partir d’interventions locales. »10 Ce processus adopté ici vient du fait que le projet est conçu dans un contexte social et économique réel et qu’il s’appuie sur une réalisation à échelle humaine. Il est aussi nécessaire de « restituer à l’acte de bâtir [sa] dimension joyeuse et collective »11 et par la même occasion de mettre en œuvre la capacitation des habitants en profitant de la dynamique en place et en gageant que leur implication permette une appropriation collective et durable entraînant une diminution des dégradations.
À la fois habitat pour les populations précaires, qui y ont trouvé refuge depuis plusieurs années, et lieu de vie partagé avec la population du quartier, la Bastide peut devenir un lieu d’apprentissage du travail de la Terre. Lors de la réhabilitation et du fonctionnement du lieu, techniques de construction et méthodes de jardinage respecteront les notions patrimoniales et vernaculaires mêlées à un développement tourné vers l’avenir, fondé sur le réemploi et l’agriculture urbaine. 90 dB
c - L’eau comme lien du sommet de la colline au fond de la vallée Le circuit de l’eau reste encore à explorer, il pourra être valorisé au cours des aménagements futurs. Il est d’ailleurs très probable que le puits de la Bastide soit connecté sur un réseau souterrain, alimenté par le Jarret et datant d’avant 1580*, précédant largement l’arrivée du canal de Marseille en 1849.
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4 - Jardin de l’Artichaut
La mise en valeur des descentes d’eau le long de la rampe, conduira l’écoulement jusqu’à l’entrée en permettant d’agrémenter le seuil d’un bassin et ainsi de créer une zone de préservation naturelle qui s’offre au promeneur dès l’arrivée dans le parc.
*entretien avec Hervé Hardouin, historien spécialiste de Marseille
Sous la place Burel coule encore le ruisseau de Plombières, il pourrait être remis à ciel ouvert et augmenter ainsi la convivialité de cette place retrouvée dorénavant en relation, grâce à l’eau, avec le parc de la Bastide. 90 dB
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3 - Lisière du parc sur rue 90 dB
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2 - Entrée Bel-Air 90 dB
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1 - Place Burel
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5 - Cœur du parc
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Collectif Bel-Air
Population locale Habitants Associations Élus locaux, CUCS
Enquête de terrain Consultation
Bastide Bel-Air Villa occupée Parc délaissé
Analyse urbaine Recherche historique Diagnostic du bâti Étude botanique
Architecte
Lieu à sauvegarder Patrimoine culturel & naturel Espace public
Futurs usagers Demandeurs Dynamiques
Manuel d’aménagements Aide à l’appropriation
Seuils encadrants Relations et délimitation
Atelier Commun d’Aménagements
Tri : Recyclage ou Stockage de matériaux
Bien commun Expression de la diversité du vivant Modèle soutenable Évolution non figée à inventer
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Ré-interprétation de Jean-Claude Chamboredon
« Les bastides - sorte de campagne à la ville - sont à Marseille inséparables d’un mode de vie urbain, tant bourgeois que populaire. » à propos des Bastides au 21è siècle
Conclusion La démarche, au final, peut se définir comme un projet urbain alternatif : un site analysé au maximum, une dépense minimum de matière et ainsi proposer le départ d’une vie urbaine soutenable. La réflexion s’est axée principalement sur la présence de la Nature comme élément unificateur, car bien que déjà présente sur le site, elle n’est pas vécue ni partagée par les gens qui font ce quartier, alors que paradoxalement ils sont les premiers demandeurs. L’important est dès lors de donner la capacité à chacun de voir son mouton à travers la caisse, en la perçant soigneusement de trous pour le laisser respirer. Lui donner du sens et de la visibilité. La Bastide est déjà un point de repère dans le territoire marseillais, visible de loin (train, autoroute, rue), elle évolue en parc urbain en relation avec les quartiers nord et le centre populaire. Le parc ne devient pas objet pour lui-même mais se réinsère dans le quartier pour devenir un lieu public sécurisé par la présence de tous. Un lieu de partage où se recréer un rapport à l’autre pour s’épanouir chacun dans la diversité. La sobriété des interventions architecturales est nécessaire pour conserver cette image de lieu de villégiature propice à la réflexion, permettant une exploitation du territoire alliant à la fois le plaisir et la production du jardin. 12. Gilles Clément, jardinier-paysagiste à propos de l’île Derborence, espace naturel inaccessible situé dans le Parc Matisse à Lille
La Bastide est donc un espace naturel et social qui « invite à la réflexion sur le rapport entre la ville et la nature, le sauvage et l’apprivoisé, le passé et le futur.»12 La Bastide redevient le symbole d’un rêve actuel : une nature accessible au centre de la ville. Un lieu des cultures et d’expérimentations pour retrouver un rapport à l’autre et la Terre et amorcer le changement de paradigme du 21è siècle. Puiser dans le passé, pour mieux appréhender l’avenir.
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Relevé botanique par Maxime DIEDAT Étudiant paysagiste - ÉNSPaysage Marseille
1 Cognassier Cydonia oblonga 2 Arbre de Judée Cercis siliquastrum 3 Platane Platanus Xacerifolia 4 Cyprès Cupressus sempervirens 5 Pin d’Alep Pinus halepensis 6 Sophora Sophora japonica 7 Frêne oxyphylle Fraxinus angustifolia 8 Washingtonia filifera 9 Orme Ulmus campestris 10 Cèdre bleu Cedrus atlantica ‘glauca’
Le parc de la villa Bel Air est le vestige d’un jardin de bastide. Sa végétation se compose ainsi en deux familles. D’abord les végétaux issus de l’aménagement originel du jardin. Et ensuite, des plantes colonisatrices d’espaces en friche, appelées rudérales. Pour les premières, la strate arborée se compose d’arbres ornementaux, comme le Sophora, le Cèdre ou le Washingtonia. La plantation est faite pour qu’il s’agisse d’arbres remarquables isolés, à la façon des jardins français 19è. On retrouve également les vestiges d’alignements de Cyprès et de Platanes. Ces derniers sont globalement abîmés, fruit d’un élagage mal effectué. Pour les végétaux spontanés, on retrouve un cortège floristique qui se resème aisément ; comme l’arbre de Judée, Pin d’Alep et l’Orme ; et qui offrent un renouvellement de la végétation. Les préconisations pour la strate arborées sont de deux ordres. Dans un premier temps une phase d’entretien avec un élagage de conduite en haut jet pour les platanes afin qu’ils retrouvent un port plus élégant. Il faut également nettoyer et mettre en valeur les sujets isolés afin de redonner sa fonction à la promenade. Dans un second temps la sélection des pousses spontanées, afin de limiter la fermeture du milieu et de conserver quelques spécimens intéressants.
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À l’échelle du parc, les autres strates végétales présentent les mêmes caractéristiques ; avec des espèces plantées et d’autres spontanées. On différenciera cependant celles que l’on retrouve dans les espaces en friche (Chardon marie, Chénopode, Alysson maritime...) de celles qui sont l’écho de la ville environnante (Pariétaire, Sonchus...) poussant aux pieds des murs. L’espace a été divisé en 6 zones caractérisées par leur composition végétale : t %ÒT M FOUSÏF CBTTF EV QBSD MB SPVUF FTU PDDVMUÏF QBS VO UBJMMJT EFOTF DPNQPTÏ EF WFTUJHFT EF Cyprès et de Platanes sous lesquels poussent des arbustes - Laurier sauce, tin, Ormes, Troène, Buis. t 4VS MB QBSUJF ESPJUF D FTU VOF QSBJSJF QMVT TÒDIF BWFD QFV EF TPM RVJ T ÏUFOE KVTRV Ë MB EÏQFOEBODF de la bastide. t &OUSF MB EÏQFOEBODF FU MB CBTUJEF MB GPSNBUJPO FTU BQQSPYJNBUJWFNFOU MB NÐNF Ë MB EJGGÏSFODF qu’elle évolue vers une forme plus arbustive avec la colonisation de Chamaerops. t 4VS MB QBSUJF IBVUF MF QBSD FTU TÏQBSÏ EF DF RVJ BQQBSBÔU DPNNF VO BODJFO KBSEJO WJWSJFS QBS VOF haie. La haie est composée de trois étages de végétation. Un étage bas composé de Chamaerops, source de la colonisation de la prairie en contrebas, des lauriers tin en strate intermédiaire et des platanes en alignement pour la strate arborée. Cette haie a un effet brise-vent, donnant plus de fraîcheur et d’abris aux végétaux à l’arrière. 17/24
t - FTQBDF SFUPVSO� Ë M �UBU EF QSBJSJF T BQQVJF TVS VO TPM QMVT QSPGPOE RVF EBOT MF SFTUF EV KBSEJO Ce qui est un indice à l’affirmation que ce sol a un jour ÊtÊ travaillÊ. On trouve de plus quelques fruitiers. t -F TJYJÒNF FTQBDF DPOTUJUVF UPVUFT MFT [POFT På MF CJUVNF FTU mTTVS� MF MPOH EF MB QSPNFOBEF Dans ces interstices, poussent notamment deux plantes - la mÊlisse officinale et le thym - offrant au promeneur les odeurs lorsqu’il les piÊtine. On peut imaginer dÊvelopper cette caractÊristique du site en entretenant les failles et en sÊlectionnant et plantant, les espèces aromatiques qui supportent un peu de piÊtinement.
Platane et Chamaerops
Pour ce qui est des autres surfaces, il faut dans un premier temps faire un nettoyage global du site. Ensuite pour ce qui est de la haie de la route, il serait souhaitable de conserver certaines espèces comestibles comme l’asperge, et Êgalement de faire de la place aux buis à croissance lente et de diversifier l’ensemble en apportant des vÊgÊtaux dans les espaces libÊrÊs par la rÊsorption des dÊcharges sauvages. Suggestions pour une haie : AubÊpine, Pyracantha, Sorbier des oiseleurs, Filaire, Pistachier lentisque et TÊrÊbinthe...
Washingtonia
Taillis dense spontanĂŠ
Prairie sèche
Prairie sèche peuplÊe de Chamaerops
Taillis plantĂŠ Haie
Prairie
Une partie de la prairie doit être conservÊe en l’Êtat, avec une fauche après que la vÊgÊtation ai sÊchÊ, afin d’offrir un habitat à la faune. Et avec cet entretien favorisera le dÊveloppement d’espèces comme l’ornithogale en ombelle et de romulÊe dÊjà prÊsentent sur le site, voir l’apparition d’espèces plus rares comme des orchidÊes. D’autres espèces dans la prairie pourront être prÊservÊes comme les acanthes ou les arums d’Italie, avec des zones non fauchÊes à la manière du jardin en mouvement et resemÊ de fleurs de prairies sèche pour la faune. Pour la zone colonisÊe par les chamaerops, il faut dÊcider de la fonction de cet espace et donc de leur conservation ou non. L’ancien amÊnagement d’eau peut-il être remis en eau pour exploiter une diversitÊ de milieu humide mÊditerranÊen ? Enfin la partie haute du jardin, a un potentiel en matière de production vivrière. Il convient de maintenir et d’entretenir la haie brise-vent. Les plantations fruitières dÊjà prÊsentes (Cerisier, NÊflier) peuvent être complÊtÊes par d’autres fruitiers en bordure de parcelles contre les murs. L’espace central peut être travaillÊ en potager en veillant à la mise en valeur du Washingtonia. On peut imaginer l’amÊnagement de la maison de jardin pour recevoir des activitÊs autour de la vie du jardin (espace repas, remise, animaux...) À noter Êgalement le beau spÊcimen de Rosier de banks servant de porche à l’entrÊe de l’avenue des CarmÊlites, qu’il faut entretenir en raison de son grand âge. 18/24
Plan du Comité de Jardins de la Belle de Mai
CITÉ LES MARRONNIERS
COLLÈGE GIBRALTAR
BASTIDE BEL-AIR
BUTTE GIBRALTAR
PLACE BUREL
LA FRATERNITÉ
COLLÈGE BELLE-DE-MAI
MAISON POUR TOUS
LA MATERNITÉ PLACE CADENAT
LA FRICHE
COUVENT
JARDIN DE LA BUSSERADE INITIATIVE HABITANTE
ASSOCIATION / INSTITUTIONS
CHEMINEMENT PIÉTON
NATURE INACCESSIBLE
NATURE VISIBLE
NATURE ACCESSIBLE ESPACE CREUX
JARDIN
N
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Appel à idées pour le jardin de l’Artichaut
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Évènements organisés sur site
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Photos historiques
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École nationale supérieure d’architecture de Marseille, 2011-2012 Cadrage pédagogique du studio « relation&sobriété », département H21 Le département H21 (« habiter le monde, penser la décroissance au 21e siècle ») est l’un des quatre départements constituant le master d’architecture de l’ÉNSAM. Si l’homme a cru à des ressources inépuisables, l’architecte d’aujourd’hui doit faire avec le solde : de l’énergie et de la matière en quantités limitées, de l’espace, du temps et un savoir limités. Comment diviser par quatre l’empreinte écologique actuelle de 5 ha/habitant en Europe ? Quels dispositifs architectoniques peut-on développer, tant au niveau des usages et des pratiques collectives, du bâtiment, de la ville et du territoire ? Pour contribuer au débat suscité par ces interrogations, le département H21 explore la décroissance : la simplicité volontaire conduisant à plus de bien-être (individuel, collectif, écosystémique), moins de consommation et plus d’attention aux autres. À travers des références structurées de la production architecturale, il explore des méthodes et stratégies de projet fondées sur des rencontres interdisciplinaires. Les situations de projet architectural et urbain sont analysées, pensées et produites dans un contexte économique, environnemental, social et culturel : - compléter ou renégocier ce qui existe ; - construire mieux avec moins, en combinant techniques traditionnelles et innovantes ; - concevoir autrement pour fabriquer le monde de demain, contraint mais biotique.
Équipe d’encadrement : Arlette Hérat, Jean-Marc Huygen, Carole Lenoble, Roger Perrinjaquet. 23 mai 2012
Le studio « relation&sobriété » (au premier semestre : « relation&soutenabilité ») est l’un des quatre studios de H21 (explorant chacun une direction parmi les questions débattues dans le département). Maître-mot du studio, la relation est le rapport entre deux objets tel que chacun y trouve un intérêt, avec une influence mutuelle mais non nécessairement convergente. Ainsi, la fabrique architecturale et urbaine peut être pensée à partir des relations entre les choses (êtres vivants, espaces, bâtiments, matériaux, quartiers, …) avant les choses elles-mêmes. - Cette méthode vise l’efficacité, en diminuant dépense de matière, perte de temps et d’espace, dégradation humaine et biologique : pour adapter l’existant à de nouvelles attentes, il est moins coûteux de travailler sur le vide que sur le plein, sur le moins organisé que sur le déjà-stable. - Dans le paradigme de soutenabilité, un nouvel objet prend en compte conjointement ses impacts environnemental, économique, social et culturel : il n’est donc pas objet pour lui-même mais objet-conséquence d’impacts ou de relations-causes. - Enfin, un objet autonome participe à une « société d’objets » : individus dans un quartier, bâtiments dans un îlot, matériaux assemblés, … ; une architecture locale dans un monde global.
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Le travail de l’architecte est, à mon sens, d’intégrer ce lieu dans l’espace du quartier, de lui permettre de croiser le quotidien de ses habitants pour qui il n’est actuellement qu’un « espace autre » auquel ils n’imaginent pas pouvoir avoir accès. L’enjeu est alors de répondre à un besoin avec autant de clairvoyance que l’aviateur perdu dans un lieu inconnu à la demande du Petit Prince : S’il vous plaît… dessine-moi un mouton ! Mots clés : biodiversité, espace public, patrimoine, processus de croissance, réemploi, restructuration.