BARBERLINE MAGAZINE N°3

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FREE

Volume 1 / Numero 3

Yelawolf Jason Park Daru Manu Grems Ghost AONO






BARBERLINE

Traductions :

barberline.fr barberlin3@gmail.com

Daphné Hilaire Kévin Mariadasse

Rédacteur en chef Direction artistique

IMPRIMEUR :

Mehdi Sotot barberlin3@gmail.com

38 rue Durantin - 75018 Paris France

Directeur de la photographie Directeur artistique Julien Lachaussée julienlachaussee.com julien.lachaussee@barberline.fr

Directeur de la publication web Daniel Yiu daniel.yiu@barberline.fr

Online : barberline.fr facebook.com/barberline twitter.com/barberline instagram.com/barberline

COVER : Yelawolf par Julien Lachaussée

--- --- --- --- --- --- --- --- --- --La reproduction, même partielle, des articles et illustrations parus dans Barberline est interdite. All rights reserved. No part of this publication may be reproduced in whole or part without permission from the publisher.

Pulsio :

POST-PRODUCTION : Développements, scans et retouches sont réalisés par : processusphoto.com

Ont collaboré à ce numéro : Daniel Yiu, Alper Demirel, Quincy Brooks, Liz, Noémie Nom’s, Nicolas Petin, Jerem (Zeka Dezign), Dickies, Processus, Impossible Project

Nous remercions : Cartel Concerts, Replica promotion, Live Nation, Stefania Marcuzzi, Supra, Guillaume Trichet, Dickies, Fatih, Alex Haircut’s Barbershop, Tonyo et Morgane, Louis LPS, Kraken Rum, Stepheen McDowell, Débora Deneau Martial, Lolita Thierry, Ofive.TV, Sosa, Laeti Devicentediez, Morgane Ghanyin, Art Corpus, Nicolas Méreau, Sarah Okendo, Karine Sancho, ALTERNATIVE LIVE, Ellie Promotion, Polydor, Universal, Paul Hewitt AONO, Daru Manu, Yelawolf, Lucien Clarke, James Goldstein, Gilles Lartigot, Grems, Matthias Dandois, Jason Park, Loki, Dillon Cooper, Ghost, Chris Fronzak, Vinnie Paz, Trace Cyrus, Masson Musso, MGK, Shifty & Epic Mazur,


SOMMAIRE BARBERLINE MAGAZINE N°3 « Sorry for the late. »

10 TATTOO 16 COVER 22 SKATEBOARDER 30 BUSINESS 36 FOOD 42 BARBER AONO

DARU MANU YELAWOLF

LUCIEN CLARKE

JAMES GOLDSTEIN GILLES LARTIGOT

48 BMX 54 SKATEBOARDER 60 RENCONTRE 66 SÉRIE PORTRAITS 72 SÉRIE MODE 100 ARTIST GREMS

MATTHIAS DANDOIS JASON PARK LOKI

ROCK VS HIP-HOP DICKIES LIFE


Comme dirait le Wu-Tang : « Protect Ya Neck » ! Après les attentats survenus en novembre, l’ensemble de l’équipe et moi-même nous attendions à la fin prématurée d’un magazine hors du commun. Plusieurs interviews annulés, autant de concerts reportés... La promesse de rencontrer l’intégralité des artistes que nous souhaitions vous présenter était dure à tenir. Des moments difficiles qui ont malgré tout permis à notre équipe de se souder et de réaliser ce qui est pour nous le meilleur de Barberline Magazine. Nos efforts et notre persévérance ont porté leurs fruits et l’aventure a pu reprendre son cours doucement, nous octroyant des souvenirs que nous prenons plaisir à partager avec vous... Machine Gun Kelly proposant de fumer un joint avec lui, Vinnie Paz disant à son manager « J’ai pas fini, on a le temps » après nos 40 minutes d’interview... etc. Quand nous retrouvons un Barberline Magazine à l’autre bout de la France, nous sommes remplis de bonheur. Nos collaborations se diversifient et s’étoffent et c’est grâce à vos initiatives qu’aujourd’hui nous travaillons avec des personnes que nous aimons telles que OFive.TV, The Kraken Rum et Dickies dont nous sommes fiers de vous présenter le shooting mode pour le dessert. Barberline est en distribution libre et le restera pour le moment. Nous nous efforçons d’offrir à nos lecteurs la possibilité de lire ce qu’ils ne trouveront pas dans un autre magazine français : pas de potin, pas de copinage, juste notre sueur et notre patience pour capturer l’authenticité des figures présentes dans ce numéro. Pour finir... c’est le soir du 13 novembre que nous fêtions la sortie de Barberline Magazine n°2 et qui fut rapidement et tristement arrêté par des évènements qui n’ont pas lieu d’être dans ce monde. Toute l’équipe de Barberline Magazine rend hommage et soutient les victimes du Bataclan, la meilleure salle du monde ! Barberline Peace !

Like the Wu-Tang would say: « Protect Ya Neck » ! After the terrorist attacks in November, the whole team and I were expecting the premature end of a magazine out of the ordinary. Several interviews were canceled as many deferred concerts... The promise to meet all the artists we wanted to show you was hard to hold. Difficult times that still allowed our team to weld and bring off what is for us the best of Barberline Magazine. Our efforts and perseverance paid off, and the adventure was able to resume its course, slowly, giving us memories that we take pleasure to share with you... Machine Gun Kelly offering to smoke a joint with him, Vinnie Paz saying to his manager, « I have not finished, we have time » after our 40 minutes interview ...etc. When we find a Barberline Magazine at the other end of France, we are filled with happiness. Our collaborations are entertained and are expanding and it is thanks to your efforts that today we work with people we love such as OFive.TV, Kraken Rum, and Dickies whose we are proud to present the fashion shoot for dessert. Barberline distribution is free and will remain for now. We strive to offer our readers the opportunity to read something they will not find in another French magazine: no gossip, no cronyism, just our sweat and patience to capture the authenticity of the figures present in this number. Finally... it’s the evening of November 13, we were celebrating the release of Barberline Magazine No. 2 and which was quickly and sadly stopped by events that have no reason to be in this world. All Barberline team Magazine honors and supports victims of the Bataclan, the best theater in the world! Barberline Peace!

Rédacteur en chef Mehdi Sotot

Edito


Barberline X Louis lps barberline.bigcartel


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BARBER

PAUL HEWITT AONO Comment t’es-tu retrouvé dans le monde des barbiers ?

How did you find yourself into the Barber’s world?

Il y a 15 ans, j’ai commencé par la coiffure car j’aimais couper les cheveux et je me suis rendu compte très vite que je prenais plus de plaisir à faire des coupes pour les hommes que pour les femmes. (Rires.) Je faisais des coupes en dehors du salon car il y avait beaucoup de clients qui ne pouvaient pas se permettre de payer entre 50 et 70 pounds. Donc je faisais le tour des maisons pour 20 ou 30 pounds et c’est là que j’ai remarqué que je prenais plus de plaisir avec des clients masculins. J’ai travaillé de cette manière pendant un an en me déplaçant avec mon BMX mais ça n’aboutissait à rien. Puis un jour j’ai travaillé en extra pendant un mois chez un barbier juste en dépannage et dès que j’ai passé le palier, j’ai su que c’était ma place, que c’était chez moi.

I started with hairdressing 15 years ago. I loved the cutting, I enjoyed more men’s hairstyle than women’s. (Laughs.) I was cutting more hair outside the shop because a lot of customers couldn’t afford to spend 50, 60, even 70 pounds on a hair cut. So I was going around houses for 20, 30 pounds and this is when I found out I enjoyed it more with my male customers. I worked on my own for a year, getting around with my BMX but that led to nothing. So one day I did an extra job for a month at a barbershop just to help out and once I walked in the fist day I knew that was my area, my home.

Interview par Alper Demirel / Photo : Julien Lachaussée 13


BARBER

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Quand as-tu eu ton premier barbershop ?

When have you owned your first barbershop?

Il y a quatre ans, en 2012...

Four years ago, in 2012...

Comment définirais-tu le parfait barbershop ?

How would you define the perfect barbershop?

Le barbershop parfait dépend du client et du service. Peu importe à quoi ressemble le salon, combien tu as investi ou même à quoi ressemble le mec, tout est une question de service. Tu rentres dans le salon et tu vas être traité exactement de la même manière que le client d’avant. On va te saluer exactement de la même manière et c’est ça la conception du barbershop parfait. Quand le barbershop est centré sur le client, il sera le meilleur barbershop que tu pourras trouver dans le village, la contrée, la ville ou n’importe où dans le monde.

The perfect barbershop depends on the client and the service. No matter what it looks like, how much you invest on it or even how good looking the barber is, it is all about the service. You know when you enter the salon and you’ll be treated the exact same way than the client before. We will greet you the same way and this is the conception of a perfect Barbershop. When the barbershop focuses on the customer, it will be the best in town, city, miles around or anywhere around the world.

Ton salon est à Brighton, je me demandais s’il y avait une quelconque différence avec le style londonien.

Your shop is in Brighton, I was wondering if there’s any difference with the London’s style?

Non les barbiers de Grande-Bretagne sont vraiment tendances, super branchés et j’ai l’impression que tout le monde veut devenir barbier. Du coup, beaucoup de barbershops s’ouvrent en GrandeBretagne mais ils sont tous sur la même longueur d’onde. Les barbiers traditionnels sont amenés à se moderniser. Il y a du bon et du mauvais mais ça a vraiment l’air d’être la tendance actuelle, c’est une nouvelle ère. Mais oui j’ai deux salons à Brighton et un en Allemagne et ils sont vraiment différents.

No the UK style of barber is super trendy, super hype right now and literally everybody seems to wanna be a barber in the UK so there’s so many barbershops opening that there’re all along the same wavelength. So traditional barbering are being brought in to kind of modern world. So that’s good and bad but that seems to be an inflexive new tendancy, a new wave. But yeah I’ve got two shops in Brighton and one in Germany and they differ massively.

Voudrais-tu ouvrir un salon à Paris un jour ?

Would you open a shop in Paris one day?

Peut-être qui sait. (Rires.) C’était assez difficile d’ouvrir un salon en Allemagne contrairement à l’Angleterre car tu ne connais pas la culture. Mais si l’occasion se présente nous l’examinerons.

Maybe who knows. (Laughs.) It was quite difficult to open in Germany and relatively easy to open in the UK because of the culture, you know. But if the opportunity arise, yeah of course we’ll look at it.

Tu as une relation étroite avec le streetwear, pourrais-tu en parler ?

You have a close relation with streetwear, could you talk about it?

J’ai grandi avec le streetwear et des amis à moi ont une marque. J’ai toujours été dans un univers : basket, hip-hop, skate même si je n’étais pas vraiment bon... C’est venu naturellement, je suis toujours comme ça... en baskets ou en Vans et je me suis toujours habillé en noir, c’est ma couleur préférée. (Rires.) En 2010 j’ai créé AONO (Always Outnumbered Never Outgunned) car je ne pouvais plus trouver quoi que ce soit qui me plaisait. J’ai acheté tous les t-shirts noirs que je pouvais. Il y avait des marques par rapport au tattoo mais pas vraiment par rapport aux barbiers donc j’ai combiné les deux et commencé à me pencher là-dessus. Pour les illustrations nous travaillons avec des tatoueurs et des illustrateurs puis ma femme s’occupe du design. Ça reste familial ! C’est grâce à AONO que j’ai pu croiser le chemin de Dickies, Vans, Electric avec qui j’ai aujourd’hui collaboré.

I grew up around streetwear, good friends of mine have a streetwear brand. I’ve always been into basketball, hip-hop, skating even i wasn’t that good to skate but my friends have always been in that culture. Yeah it’s just fell hand in hand I’ve always dressed like this I’ve always worn sneakers or Vans, I’ve always worn black. Yep that’s my favourite colour. (Laughs.) So in 2010, I came up with AONO because I couldn’t find anything I’d like to wear anymore. I bought every single black t-shirt I could find. There was brands about tattooing but not really about barbering so I combine both and started working on it for the sketches we work with tattoo artist then my wife takes care of the design. It remains a family business! It is thanks to AONO that I crossed the way of Dickies and Vans and Elektric and whom I have been collaborating with.

Pourrais-tu nous parler de ta collaboration avec Electric ?

Could you tell us about your collaboration with Elektric?

Je les ai rencontré il y a deux ans et ils m’ont demandé si je voulais devenir leur ambassadeur. Avec le temps notre relation est devenue de plus en plus forte et nous sommes allés partout en Europe et même à Los Angeles. Dernièrement ils m’ont demandé si j’aimerais collaborer avec eux et nous avons réalisé un design de lunettes de soleil Shiver par rapport à mon style. Nous sommes aussi partis sur une montre où nous avons pris une base existante en y ajoutant des motifs exclusifs. Je n’aurais jamais pensé que cela puisse se produire dans ma vie.

I met them 2 years ago and I was asked to become their ambassador. After a while it has become an even stronger relationship, and we‘ve been all over Europe, and all the way to L.A. They recently asked me if I’d like to do a collaboration with them, then we designed Shiver sunglasses. We also worked on a watch which base was already existing, by adding original features. I never thought that this would happen in my life.


«j’ai l’impression que tout le monde veut devenir barbier.» Tu voyages beaucoup, ça ne doit pas être facile par rapport à ta famille ? C’est très difficile... Je n’aurais jamais pensé pouvoir utiliser mon métier comme passeport. C’est vraiment incroyable de pouvoir voyager de la sorte mais c’est aussi assez stressant. J’ai juste de la chance d’avoir une femme et une famille derrière moi. Je vais arrêter de voyager à partir de cette année sauf pour quelque chose de vraiment important.

You travel a lot, it must not be easy with your family? It’s super hard. I never thought I could use barbering as my passport. It’s incredible but also really stressful. I’m just lucky that I’ve got a very supportive wife and family behind me.But next year I’ll stop traveling unless I have to something very important.

On peut aisément voir que tu aimes les tatouages, quand as-tu fais le premier ?

We can easily see that you love tattoos, when did you get the first one?

J’avais 21 ans... Celui-là sur mon avant-bras veut dire « Family love ». J’ai attendu mes 33 ans avant de commencer sur les mains, mon visage et mon cou. Je voulais avoir une stabilité et lorsque j’ai ouvert mon propre salon et que j’ai commencé mon propre business je savais que je pouvais me permettre ou même vis-à-vis de ma famille, respecter mon père et ma mère. Chaque tatouage a une histoire !

I was 21 years old. This one on my forearm means family love. It waited turning 33 before starting again on my hands, my face and my neck. I wanted to be stable and when I opened up my own shop and I’ve had my own business that’s when I knew I could afford it, or regarding my family and respect my mom and dad. Every single one has a story.

Est-ce que tu as un préféré ?

Do you have a favourite one?

Le nom de mes enfants sous le menton Ruby et Franck.

My kids names Ruby and Franck under my chin.

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TATTOO

DM AA RN UU DARU MANU

Homme blanc venu de Corse, la culture du tatouage traditionnel japonais n’a que cesse de le faire évoluer. De nouveau sur Paris, Manu réside en ce moment au shop « Art Corpus » où il y a posé ses aiguilles et son savoirfaire. Influencé par un art traditionnel, Daru Manu nous raconte ces légendes chinoises et japonaises qui l’ont poussé dans les bras d’une pratique peu courante en France. Donnez-lui votre corps en offrande et il fera de vous le porteur d’une histoire, d’une émotion que

White man from Corsica, the traditional Japanese tattoo culture continues to make him evolve. Back to Paris, Manu resides at the moment in the « Art Corpus » exhibition where he laid his needle and expertise. Influenced by an ancient art, Daru Manu tells its Chinese and Japanese legends which pushed him into the arms of an uncommon practice in France. Give your body as offering and he will make you a holder of a story, an emotion that you would never hide under your shirt.

vous ne voudriez jamais cacher sous votre t-shirt. Qu’est-ce qui t’a amené à être tatoueur ?

What led you to be a tattoo artist?

J’ai eu le déclic lors de mon voyage en Thaïlande pour la boxe. Je me suis fait tatouer après un combat, de minuit à 7h du matin, c’était du grand n’importe quoi. (Rires.) C’est à ce moment là que j’ai su que c’était ma voie. Par la suite, j’ai tatoué un an à l’armée et j’ai commencé mon apprentissage. Je pense que le rituel d’encrer la peau, y mettre des pigments, a un côté magique qui m’a charmé.

I had a brain wave during my boxing trip in Thailand. I got inked after a midnight fight at 7 am in the morning, it was great no matter what. (Laughs.) At that moment, I knew, that was my path. Subsequently I spend a year tattooing in the Army, then started my apprenticeship. I think that skin inking ritual, putting pigments in it, has a magic side that charmed me.

L’art japonais est devenu ton style de prédilection.

Japanese art became your favorite style.

Oui, je suis très passionné par le tatouage traditionnel japonais qui est vieux de 200 ans. C’est un tatouage qui agence et sublime le corps afin que tous les éléments choisis s’assemblent comme une œuvre. Je dirais que le tatouage japonais est un héritage culturel du Japon, même si leur société le rejette. Il a été banni vers 1850 et re-toléré vers 1950 et encore aujourd’hui l’état se pause des questions sur son interdiction. Au final c’est grâce aux Yakuzas que le tatouage a pu garder sa place dans le pays, mais vu qu’ils préfèrent ne plus se tatouer pour se fondre dans la masse, cela se perd. C’est fou de se dire que c’est grâce à des bandits qu’un art a pu persister. (Rires.)

Yes I’m very passionate about 200-year-old traditional Japanese tattoo art. It shapes and sublime the body so that every chosen elements are assembling like a piece of art. I would say that Japanese tattoo art is a cultural heritage of Japan, despite the fact that their own society rejects it. It has been banned around 1850 and re-tolerated toward 1950 and is still being questioned by the government nowadays regarding its prohibition. At the end, thanks to the Yakuzas tattooing art has been able to keep its place in the country, but because they prefer not getting inked anymore to blend in, it is getting lost. When you think about it, it’s crazy to see that this art has remained thanks to gangsters. (Laughs.)

Interview par Mehdi Sotot / Photo : Julien Lachaussée 19


TATTOO Comment t’es-tu inspiré de cet univers ?

How have you been inspired by that universe?

En investissant beaucoup d’argent et de temps dans les livres d’art japonais que j’ai longuement étudié. Je recherche des vieux livres des années 70 qui sont très dur à trouver, dans le but d’apprendre des maîtres Japonais. Je décortique tout, j’apprends chaque technique, chaque forme, mes yeux ne voient que ça depuis un moment.

By investing a lot of money and time in Japanese art books, that I have long studied. I am looking for old books from the 70’s, which are really hard to find, in order to learn from Japanese masters. I dissect everything, I learn each technic, each shape, my eyes aren’t picturing anything else for quite a time.

Le fait d’être occidental avec une technique japonaise, ça a du bon ?

Being Caucasian with a Japanese technic, is it helping?

Je ne sais pas... Pour moi c’est peut-être plus dur, vendre du traditionnel en étant blanc... (Rires.)

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I dont know... To me, it perhaps be harder, selling traditional while being white... (Laughs.)

Qu’est-ce que le tatouage traditionnel ?

What is traditional tattoo art?

Je dirais qu’il y a le travail fait par les anciens, et celui d’aujourd’hui dont les techniques de piquage sont différentes. Il faut savoir que l’art traditionnel est directement inspiré des estampes japonaises ou chinoises. À l’origine, tu donnes ton corps à un seul maître tatoueur, il commence par tatouer la pièce maitresse : le dos (épaule jusqu’au milieu de cuisse) et fera le reste au fur et à mesure. En voyant cela, les autres tatoueurs savent qu’ils ne peuvent pas te piquer. C’est un genre de code d’honneur.

I would say that there is the work done by the elders, and the one today with different stitching techniques. It has to be known that traditional art is directly inspired by Japanese or Chinese prints . Originally, you give your body to only one tattoo artist master, he starts tattooing the centrepiece: the back (shoulder to mid-thigh) and will do the rest as time goes. By seeing this, others tattoo artists know, they can’t ink you. That is a kinda code of honour.

Tu fais souvent des aller-retours entre Paris et la Corse. Penses-tu que l’esprit du tatouage est le même ?

You’re frequently travelling between Paris and Corsica. Do you think that tattoo spirit is the same?

Oui c’est exactement la même chose, les client s’inspirent d’Internet et des magazines de mode, ce n’est pas très intéressant. C’est pour cela que j’ai voulu aussi me spécialiser dans le japonais, je voulais offrir un art à mes clients et pas être juste un mec qui sait tout dessiner.

Yes, it’s exactly the same: customers are inspired by internet and fashion magazines, its not very interesting. This is also why I wanted to specialise in Japanese art, I wanted to offer art to my clients, not just some guy who knows to draw everything.

As-tu déjà refusé des propositions ?

Have you ever refused some proposals?

Oui ça m’est arrivé, des personnes qui venaient avec des idées peu profondes ou parfois même politiques. Cela a un impact sur mon travail donc je préfère les orienter vers ce que je fais sinon je leur conseille d’aller voir un autre tatoueur.

Yes, that happened, people who came with shallow ideas or even political ones sometimes. That is impacting my work so I would rather refer them toward what I do or I advise them to go to another tattooist.

Aujourd’hui ta maison c’est Art Corpus...

Today, Art Corpus is your home...

Depuis le mois de septembre, je suis sur Paris en force et je suis ravi de travailler avec eux. J’ai la chance de tatouer dans un atelier privé où je peux apporter mon univers créatif. C’est important car ça me permet d’avoir une approche plus facile avec mes clients pour leur présenter mon art. Par exemple hier, une nana voulait une frise genre lacet noué au poignet assez basique. Je lui ai montré des livres japonais sur les fleurs, lui ai expliqué l’art traditionnel et nous sommes partis sur une jolie frise avec des pivoines. Bon... Quelques fois je suis quand même obligé de faire la merde que les autres ne veulent pas faire. (Rires.)

Since September I made a strong comeback in Paris and I am thrilled to work with them. I have the chance to work in a private room where I can bring my creative universe. It’s important because it allows me to have an easier approach with my clients to present my art. For instance, yesterday, a girl wanted a kind of basic frieze knotted shoelace on the wrist. I showed her Japanese books about flowers, explained her traditional art and we went for a pretty frieze of peonies. Well... sometimes I have to do shit that others wont. (Laughs.)

Que penses-tu Mondial du Tatouage ?

What do you think about the Mondial du Tatouage?

Je ne manquerai pour rien au monde cet événement qui me permet de retrouver mes potes, mes confrères. Passer un week-end à travailler, faire de nouvelles rencontres, c’est un assez bon stimulant artistique.

I won’t miss for anything in the world this event that allows me to rebound with my friends, my coworkers. Spending the weekend working, meeting new people, it’s quite a good artistic stimulant.


Une question qui me revient souvent aux oreilles, est-ce grave de ne pas faire d’apprentissage ? Être tatoueur c’est un métier, comme tout métier on apprend d’une formation. Il y a certains autodidactes très bons mais passer la charrue avant les bœufs n’apporte rien. On ne fait pas ce métier pour rigoler, si tu es passionné et que tu as ça dans le sang alors je recommande l’apprentissage. Le tatouage ne se limite pas qu’à la pratique, tu dois apprendre à avoir le contact avec la clientèle, intégrer les règles d’hygiène, savoir élaborer un tatouage, dessiner en fonction des courbes du corps... C’est un ensemble de compétences qui fait de toi un vrai tatoueur. J’entends souvent les jeunes de 17/18 ans vouloir être tatoueur alors qu’ils ne sont pas eux-même tatoués. La télévision stimule et donne énormément d’engouement mais malheureusement pas à sa juste valeur.

« Daru Manu », ça vient d’où ? C’est un nom valise, je me prénomme Emmanuel et j’ai emprunté Daru à Daruma, le Bodhidharma. C’est un moine qui a insufflé tout le mouvement zen au Japon et qui est souvent illustré par une poupée rouge à un œil. Selon l’une des légendes, il se serait endormi lors d’une contemplation, pour pénitence il se serait découpé les paupières. Ces dernières jetées au sol se seraient transformées en arbre à thé. C’est une image positive, assez droite mais dure à la fois, ce qui me représente bien.

A question that I have often overheard, is it serious not having any learning? Being a tattoo artist is a profession that is learned like any other by a particular training. Some are very good self-thaught, but putting the cart before the horse does nothing. We do not do that job for fun, if you are passionate and if you have it in your blood, so you better get trained. Tattooing is not limited to the practical part, you have to know how to connect with clients, including hygiene rules, to build a tattoo to draw considering body curves... Its a set of skills that makes you a real tattoo artist. I often hear 17/18 years old wanted to be a tattooist without even being inked at the first place. Television stimulates and gives tremendous craze but unfortunately not at its fair value.

Daru Manu, where does it come from? Its a portmanteau name, my name is Emmanuel and I borrowed Daru to Daruma the Bodhidharma. It’s a monk who breathed the zen movement in Japan and is very often represented as a single-red-eye doll. According to legend, he felt asleep during contemplation, and as penitence, he supposedly cut its own eye lids. Those were thrown to the ground and transformed into a tea tree. This is a positive image, quite hard but right at a time, which is correctly defining me.

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COVER

Alabama Style

YELAWOLF Interview par Alper Demirel / Photo : Julien Lachaussée

« Alabama Style » c’est le mélange parfait d’un homme de la campagne sur les traces de la musique de rue. Vous n’avez jamais écouté Yelawolf... J’en doute. Venu de Tennessee, il réalise rapidement des feat. avec Travis Barker et a été repéré par le rappeur blanc de tous les temps : Eminem. Après son premier album chez ShadyRecords, Yela est de retour en 2015 avec « Love Story » un disque des plus authentiques à sa nouvelle image de rock star. Tattoos, bike, whisky et sans oublier sa Chevy, Yelawolf revisite un style de musique aux couleurs de son pays.

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COVER « Alabama Style » is the perfect blend of a man from the country and traces of street music. You’ve never listened to Yelawolf? We doubt it. Coming from Tennessee, he quickly releases featurings with Travis Barker and was spotted by the white rapper of all time: Eminem. After his first album on Shady Records, Yela is back in 2015 with « Love Story » a record of the most authentic in his new image of rock star. Tattoos, bikes, whiskey and not forgetting his Chevy, he visits again a music style in the colors of his country.

À l’époque où tu faisais beaucoup de skate, quel était ton style ?

You used to skate a lot, what was your style?

Aux États-Unis, j’ai grandi en skatant dans le sud, donc j’avais un style East Coast. Les rues sont vraiment dures, le sol de la côte Est fait putain de mal. (Rires.) Quand j’avais 16/17 ans, j’étais dans un délire « Ledge Skating », j’avais quelques tricks en stock et je suis resté coincé là-dedans.

In the United States I grew up skateboarding in the South, so I had an EastCoast style. Streets were really rough, East-Coast ground was really fucking hard. (Laughs.) When I was around 1617 years old I got really into ledge skating, I had a few tricks that I did and I kind of stuck to that.

Est-ce que tu skates encore ?

Are you still skating?

De temps en temps, je n’aime plus le skate autant que je le devrais. Je suis un énorme fan malgré tout, j’analyse et regarde des vidéos de skate tout le temps.

Sometimes, man, I don’t like skate as much as I should. I’m a huge fan though, I still nerd-out and watch skate videos all the time.

Tu voyages énormément ces dernier temps, ça influence ta musique ?

You travelled a lot these times, did it influence your music?

Oui, ça m’a beaucoup influencé dans ma jeunesse. J’écoutais plein de nouvelles musiques à travers les vidéos de skate... Nous étions de l’Alabama dans le Tennessee et il n’y avait ni de hiphop, ni de rock punk obscure mais surtout du rock’n’roll qui venait de la ville. Dès que l’on pouvait, on regardait des vidéos clips de la West Coast ou de New York. C’était ma drogue musicale.

«Je serais absolument Wu-Tang Forever... J’ai besoin d’un tATTOO Wu-Tang.»

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Yeah, it influenced me a lot in my youth. I listened to lot of music through skateboard videos that I couldn’t... We were from Alabama or Tennessee there wasn’t a lot of hip-hop or obscure punk rock but more of rock’n’roll that was coming in to the city. So, we watched videos coming from the West-Coast or coming from New York. So, it was my musical drug.

Ton nouvel album est un mix entre le hip-hop et le rock... Pourrais-tu nous en parler ?

Your new album is a mix between hip-hop and rock... Could you talk about it?

Tu sais, c’est la première fois que j’ai vraiment été délaissé en studio. Lors de mon dernier album, il y avait beaucoup de producteurs. Donc après « Radioactive », on a fait « Psycho White », « Trunk Muzik Returns » et une autre mixtape avec DJ Paul. En gros, j’étais en train de nourrir la bête qui porte le nom de « hip-hop ». (Rires.) J’ai passé beaucoup de temps dans mon laboratoire super expérimental pour me perfectionner avec tous les musiciens qui m’accompagnent. Je voulais vraiment faire ça depuis un moment, faire que ma musique délivre une certaine vérité. Donc je suis vraiment heureux de la façon dont l’album est sorti, ça a comme allumé un feu en moi et je suis déjà excité pour le prochain album.

You know, it’s the first time I have been really left alone, in the studio. For my last album there was a lot of producers... So, after « Radioactive » we did « Psycho White » and I did « Trunk Muzik Returns » and another mixtape with DJ Paul. So, I was basically like feeding the beast, called “hip-hop”. (Laughs.) I spent a lot of time in the lab getting super experimental and really trying to hone in all the musicians who are with me. I really wanted just do that for a long time, really. That my music delivers some kinda truth. I’m really really happy with the way the album came out, you know. I’m excited for the next album too. So, it’s kind of... it lit a fire, you know and I’m already excited for the next album.



COVER

Peux-tu nous parler de ta première rencontre avec Eminem et ta relation avec lui ?

C’est la raison pour laquelle je l’aime bien. Tu veux parler d’un autre tatouage ?

Hum... Nous sommes devenus de plutôt bons amis au cours de ces dernières années. Tu sais comment est Eminem, je ne passe pas tant de temps que ça avec lui mais quand c’est l’heure du travail, il est super concentré et à fond dans le projet. Il ne s’est jamais retiré pendant que l’on travaillait et c’est vraiment cool pour moi car il s’est pleinement investi. Qu’est-ce que je peux dire encore sur ce mec... Il a cru en moi ! Apprécié ce que je faisais en tant que MC et musicalement. Il me disait souvent : « Mec, si tu veux chanter, chante. Fais tout ce que tu veux faire. Mais fais le bien. ». Donc c’est plutôt cool mec. Mis à part ça, c’est vraiment un trou du cul ! (Rires.)

Oh... Je me suis fait beaucoup de tatouages depuis 2012... Beaucoup ! (Rires.) Un fan m’a rapporté une photo lors de mon concert à Paris en 2012 et je me suis dit : « Merde ! Je me suis fait plein de tatouages ces dernières années ». Quelques uns d’entre eux ont plus de sens que d’autres. La dernière longue session que j’ai eu, je me suis assis pendant 8 heures pour une partie de Jésus sur mon dos... Beaucoup trop de Jack Daniel’s pour tenir.

Tu veux que l’on mette que c’est un trou du cul dans le magazine ? Je m’en fous, il sait que je blague. (Rires.)

Quand tu as sorti « Trunk Muzik Returns », tu avais une très belle barbe, c’était pour quelque chose de spécial ? Non ! Je m’en bats les couilles... J’ai juste commencé ma barbe parce que j’étais en mode « Fuck ». Je m’étais un peu enfermé en studio et je voulais juste me relâcher. Je ne l’avais jamais fait avant et j’ai adoré. (Rires.) On a fait cette tournée en Australie et quand je suis revenu, je l’ai coupé, je suis très spontané. J’essaie des trucs et d’autres, je suis ce que l’on peut appeler « Un mec sans peur ». Par exemple, je me suis laissé pousser les cheveux et j’ai décidé de les couper en mohawk encore une fois. Les gens me sortaient : « What’s the fuck ! ». Peu importe, le style évolue comme toi... comme ta musique grandie, tes goûts changent et tu explores des choses. Ton style évolue avec toi.

En parlant de style, tu as pleins de tatouages. L’un d’entre eux est vraiment marrant pour ma part, celui en rouge. Le Redneck ?

Ouais, je l’aime vraiment. (Rires.) Merci mec ! Après « Trunk Muzik », on s’est intéressé plus à moi et parce que je venais du sud de l’Alabama et les gens ont commencé à m’appeler : « Redneck ». Donc fondamentalement, on m’a tellement appelé comme ça que je me suis dit : « Mec, je vais me le tatouer sur le cou ! ». Bien sûr je suis pas redneck pour de vrai, pas comme mes oncles et mes cousins... Certains d’entre eux sont vraiment des rednecks hardcore ! Au final ce tattoo m’a permis de d’immobiliser ce que les gens utilisaient contre moi...

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Ça peut t’aider, tu sais... Ça le fait ! (Rire.) Ça m’a aidé pendant 6 heures et puis ça m’a fait très mal...

Il y a eu quelques unes de tes chansons dans la série « Sons of Anarchy ». As-tu déjà pensé à jouer un rôle dedans ? Oh, ils ne me l’ont jamais proposé... Je suis assez déçu. J’aurais aimé jouer dans la série, mais je suis déjà honoré qu’ils utilisent ma musique. Cette série « Sons of Anarchy » est énorme pour moi. C’est un projet qui a battu tous les records... J’ai grandi autour de la Harley et j’en conduis moi-même une alors c’est super excitant de se dire que ma musique était présente.

Peux-tu nous parler de tes projets futurs ? On a commencé un nouvel album qui s’appellera « Trial ». J’étais au Canada chez Fefe ma fiancée et c’est venu d’un coup... je me suis dit : « Mec, je dois aller à Nashville ». Je me suis levé, je suis allé chez le concessionnaire Harley Davidson et j’ai loué une Harley. J’ai roulé non-stop pendant presque 3 jours, parce qu’il pleuvait et il faisait froid. Puis quand je suis arrivé, j’ai ressenti un truc en moi : « Je suis prêt à commencer ce putain d’album ! ».

Pour finir, quels sont les groupes qui t’inspirent dans le rock et le hip-hop ? Un groupe que je n’arrêterais pas de mentionner, c’est Mobb Deep , parce qu’ils sont influents dans le beat. Sinon dans le rock’n’roll : les Rolling Stones, Black Sabbath et hum... J’aime aussi la musique country : Hank Williams, Johnny Cash... Ha oui, j’ai oublié dans le hip-hop : Outkast, Three 6 Mafia, évidement ! (Rires.) Wu-Tang Clan est l’un des plus grands groupes de rap. D’ailleurs j’ai collaboré avec Reakwon sur « I Wish ». Je serais absolument Wu-Tang Forever ! J’ai besoin d’un tatouage Wu-Tang. (Rires.)


Could you share with us the first time you met Eminem and your relationship with him?

It’s the reason why I like it. Would you like to talk about another tattoo?

Hum... We’ve become pretty good friends over the past few years... You know how is Eminem... I don’t get to kick it with him much, but when it comes time to work, he’s super focused and super into the project. He’s not removed from it while we are working and that’s really cool to me, you know, he’s fully invested into it. What can I say man, he believed in me, you know what I mean, appreciated what I was doing and as an MC and musically. He was like “ Hey man, if you want to sing, sing. Do whatever the fuck you want to do you know. Like just do it well. ” Other than that he’s an asshole ! (Laughs.)

Oh well’ I’ve gotten a lot of tattoos since like 2012, man, like a lot! (Laughs.) A fan actually brought up a photo of me from 2012, when I was here in Paris, and I was like “ damn man, I’ve gotten a lot of tattoos these past few years ”. Some of them mean more than others, you know what I mean. The last long session I had I sat 8 hours for a Jesus piece on my back... Too much Jack Daniel’s to go through.

Do you want us to write it on the magazine, that he is an asshole? I don’t care, he knows I’m joking. (Laughs.)

When you released Trunk Muzik Returns, you used to have a really nice beard, was it for something special? Nah, I don’t really give a fuck... I just started growing my beard and I was like fuck it. I was kind of just locked myself inside of the studio and I just got loose. I had never done it before and I enjoyed it. (Laughs.) We did that tour in Australia and then when I got back I cut it off and I’m just very spontaneous. I’m like, you know I try shit you know man, you know I’m just kind of fearless when it comes to that type of shit. I was growing out my hair not too long ago and I just decided to cut the Mohawk back again. People were like « What the fuck ». Style evolves man as you... as your music grows and as your taste grows you explore things. Your style it will evolve with you.

It might help you, you know... It does. (Laughs.) It helps for about 6 hours and then it hurts anyways.

There’s few of your songs in « Sons of Anarchy ». Have you ever though about playing a role in it? Oh, they haven’t asked... I’m definitely down. I’d love to play in the TV show. But, you know, I’m already honoured that they’re using my music. This TV show Sons of Anarchy was huge, huge for me. This project, It broke the record. I grew up around Harleys. I ride Harley’s myself and it’s exciting, thinking that it is my music playing.

Could you talk about your future projects? We started a new album called « Trial ». I was in Canada at Fifi’s place, my fiancée, and it comes from nowhere... then I was like “ Man, I got to go to Nashville ”. I got up, I went to the Harley Davidson dealership. I rented a Harley and I drove, it took me like three days. It was raining and cold. I arrived i felt it inside of me: “ I’m ready to start this fucking album ”.

Talking about style and you’ve got a lot of tattoos. One of them is really funny to me. The red one.

Finally, what are the Groups who inspire you in rock and hip-hop?

The redneck?

One group I wont stop mentioning is Mob Deep, because they were so influential beat wise... Well Rock‘n’roll... The Rolling Stones, Black Sabbath and um... I also like country music: Hank Williams, Johnny Cash. oh yes I forgot about hip-hop: Outkast, Three 6 Mafia, obviously! (Laughs.) Wu-Tang Clan is one of the biggest. I actually collaborated with Raekwon on the song called « I wish ». I’m obviously Wu-Tang forever. I need a Wu-Tang tattoo. (Laughs.)

Yeah, I really like it actually. Thanks man. After « Trunk Muzik », people were more interested at me because I was from south Alabama and people started to call me Redneck. So, it basically... I had gotten called it so much, I was like “ Man, I’m just going to tattoo it on my neck ”. Cause I’m really not Redneck like... my uncles and my cousins... Some of them are real hardcore rednecks! At the end, this tattoo allows me to symbolise what people used against me...

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« Eminem, c’est vraiment un trou du cul ! (Rires.) »


« J’étais en train de nourrir la bête qui porte le nom de hip-hop »


LUCIEN CLARKE

SKATEBOARDER



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SUPRA

FOOTWEAR SKATEBOARDER Une fois que l’on touche à un skate, c’est pour la vie. Voici comment Lucien Clarke s’est retrouvé l’un meilleurs skateurs de sa génération. Né en Jamaïque, c’est à l’âge de 14 ans à Londres qu’il découvre par hasard avec sa famille ce qui sera plus tard, son gagne-pain. De passage sur Paris pour nous présenter sa nouvelle collaboration avec Supra « PWBC » (Palace Wayward Boys Choir), Lucien nous a fait le plaisir de nous parler de ses influences, sa vie et sa vision du skate entre deux clopes.

Once you touch a skateboard, it’s for life. Here is how Lucien Clarke found himself one of the best skateboarders of his generation. Born in Jamaica, it’s at the age of 14 years old in London that he found out by chance skateboarding... which will be later his livelihood. While in Paris to present his new collaboration with Supra « PWBC » (Palace Wayward Boys Choir), between two cigarettes, Lucien made us happy to talk about his influences, his life and his vision of skateboarding.

C’est ta première fois à Paris ?

Is this your first time in Paris?

Non je suis venu ici plusieurs fois.

No I have been here a bunch of times.

Tu es ici pour PWBC (Palace Wayward Boys Choir), donc peux-tu en parler ? PWBC c’est comme un gang de skateurs. (Rires.) Nous sommes tous amis et tout le monde fait quelque chose de différent... pas juste skater. Une vraie famille de créatifs !

You are here for PWBC, so could you talk about it? PWBC it’s like a gang of skaters. (Laughs.) We are all friends and everyone does different things, not just skating. A real creative family.

Quand as-tu commencé le skate ?

When have you begun skating?

J’ai commencé à 14 ans et ça fait 14 ans que je skate. Ça commence à faire un petit moment. (Rires.)

I started when I was 14, so I guess it has been 14 years that I skate. It’s a long time. (Laughs.)

Le skate c’est à cause de Tony Hawk ?

Skate is it because of Tony hawk?

Un jours à Londres, je marchais dans le parc avec ma mère et mon frère, des skateurs du coins sont passés à coté de nous et je me suis dit : « Oh, ça déchire ! » Certains gars faisaient des kickflip et j’étais genre « Merde, c’est fou. Comment il fait ça ? Je veux faire ça » et j’ai eu un skate le lendemain. C’est comme ça que ça a commencé.

One day, in London, I was walking through the park with my mum and my brother. Some skaters were around and I was like : “ Wow that’s amazing! ” Some guys were doing a kick flip and I was like “ shit, that’s crazy. How did he do it? I want to do that ” and I got a skateboard the next day and that’s how it started.

Interview par Alper Demirel / Photo : Julien Lachaussée 35


SKATEBOARDER

C’est l’un des meilleurs endroits pour skater ?

Is it one of the best place to skate?

Ouais, c’est bien mec ! Il y a des très bons endroits pour skater... Le seul problème, c’est le temps de merde.

Yeah, it’s good man. There’s good skating spots... Weather’s the only thing that lets us down.

Depuis quelques années les grandes marques comme Nike ou Converse ont compris que le skate pouvais être l’avenir. Qu’est-ce que tu penses de la mode ?

Since a few years great brands like Nike or Converse have understood that skateboarding could be the future. What do you think about fashion?

Uhm... Merde... Je pense que chacun à son propre style, tu vois ce que je veux dire ? La mode est une partie visible de chacun, tout le monde aime porter ses propres choses. Je m’en fous de ça tu sais. Que les gens aiment ou pas, les personnes s’habillent d’une certaine façon en fonction de leur personnalité, tout simplement.

Uh... fuck... I mean everyone has their own style you know? what I mean? Fashion is a visible part of everybody, everyone likes to wear their own things. I don’t really care about it, you know... whether people like it or not... everyone dresses a certain way to their own personality. As simple as that.

Tu as réalisé avec Supra une paire de sneakers « SUPRA Drops Lucien Clarke x PWBC Signature Quattro Colorway ». C’était ta première collaboration ?

Well, you realised a pair of sneakers with SUPRA “ SUPRA Drops Lucien Clarke x PWBC Signature Quattro Colorway ”. Was it your first collaboration?

Oui c’est la première fois que je collabore avec Supra, avant je skatais avec DBS. Nous avons réalisé cette sneaker avec la team PWBC, je ne l’ai pas designée. J’adore les couleurs et le fait qu’elle n’ait pas de couture, donc l’ensemble est parfait pour le skate. Elle met du temps avant de s’user !

Yeah, it was the first time properly that I collaborated with Supra, before I used to skate for DBS. We realised that pair of sneakers with the PWBC team, but I didn’t design them. I did like the colors, the fact that there’s no stitching, so you can skate flicking. It lasts a duration quite a while!

«Les tricks

que les kids

L’univers hip-hop t’inspire dans ta vie ? Ouais mais beaucoup de choses m’inspirent aussi. J’écoute du hip-hop, de la house, du jazz et de la funk, j’écoute un peu de rock aussi... Je pense que tout m’inspire dans la musique. Ce n’est pas juste du hip-hop, c’est beaucoup plus que ça pour moi.

c’est d’un

Les gens estiment que tu es le meilleur depuis... C’est quoi son nom... Benny Fairfax !

surtout en

Oh c’est ouf, tu es malade ! (Rires.)

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essayent autre niveaux, Californie.»

Does the hip-hop universe inspires you? Yeah but lot of things inspires me as well. I listen to hip-hop, house music, jazz, funk... I listen to a bit of rock as well... I think everything inspires me in music. It’s not just hip-hop, its to me way more than that.

People reckon that you’re the best since... what’s his name... Benny Fairfax! Oh that’s sick... you’re crazy man! (Laughs.)

Qu’est-ce que tu penses de lui ?

What do you think about him?

Benny c’est mon pote, mec. C’est un malade... Il y a beaucoup de skateurs malades comme lui à Londres. (Rires.) Ils aiment faire des trucs incroyables. Sérieux, c’est bon à voir... c’est une comparaison qui me touche.

Benny’s my boy, man. Yeah, that’s sick... there’s loads of them just like him in London. (Laughs.) They like doing incredible things. But, seriously. It’s good to see... that comparison touches me.

Que penses-tu de l’évolution du skate de nos jours ?

How is the evolution of skateboarding nowadays?

Le skate de nos jours, c’est surtout du mental. Les tricks que les kids essayent c’est d’un autre niveau, surtout en Californie. Les compétitions, ce n’est plus un jeu pour eux, malgré que ça devrait l’être. Il y a énormément d’argent pour le gagnant et ils donnent leur vie pour ça. C’est devenu un business. Heureusement qu’il y a encore des kids qui skatent pour le plaisir, c’est le côté fun du skate.

Skateboarding nowadays is... it’s rather mental. Like, the things that kids are trying, it’s another level, especially in California. Competitions to them aren’t a game anymore, despite the fact that it should be. There is a tremendous amount of money for the winner and they bet their life on that. It has become a business... Fortunately there are kids just skating for pleasure, that’s the funny pat of skateboarding.


« Il y a beaucoup de skateurs malades à Londres »


BUSINESS

James

Goldstein « Je suis fier d’être considéré comme le plus grand fan de nba »

Interview par Alper Demirel / Photo : Julien Lachaussée 38



BUSINESS Depuis votre enfance, vous êtes un grand fan de basketball. Qu’aimezvous dans ce sport plus qu’un autre ?

de grandes tailles, et je suis content de voir ça.

Je pense qu’il requière plus d’athlétisme que n’importe quel sport et de ce fait les meilleurs athlètes au monde jouent en NBA. C’est un sport beau à regarder qui ne repose pas que sur la force physique mais sur la coordination et la grâce. C’est presque comme un ballet. En plus j’y ai joué et je mets encore quelques paniers de temps en temps dans mon allée. C’est donc un sport auquel je peux m’identifier.

Vous êtes connus comme étant « le plus grand fan de NBA », est-ce que ça vous dérange ?

Vous dites ne pas avoir d’équipe favorite mais vous avez forcement un joueur préféré ? J’aborde les joueurs de la même façon que j’aborde les équipes. J’aime voir jouer des équipes avec un style qui me séduit. Certaines ont des joueurs qui sont des amis ce qui rend leur match encore plus agréable à regarder. Je m’intéresse en particulier aux joueurs qui n’ont pas forcément la reconnaissance qu’ils méritent. Bien évidemment j’aime aussi les joueurs très connus comme Kevin Durant, mais tout le monde les aime. Du coup je préfère soutenir ceux qui sont moins connus, le parfait exemple est Jamal Crawford qui a de magnifiques mouvements sur le terrain... il a été élu deux fois 6e homme de l’année, mais il n’est pas encore aussi médiatisé que les plus grands. C’est aussi un très bon ami, il vient me saluer à chaque match.

Vous passez donc beaucoup de temps à regarder les matchs de NBA, que pensez-vous de l’évolution du basketball ? J’ai regardé la NBA depuis ses début. Le jeu aujourd’hui est plus axé sur la défense qui joue beaucoup le ballon, ce qui fait que le joueur se retrouve souvent avec un champ assez large pour tirer un 3 points. Ça ne me passionne pas vraiment. je préfèrerai voir un panier tiré lorsqu’il y a une vraie pression défensive et que des qualités de jeu sont démontrées hormis le fait de tirer le ballon. C’est un des exemples de l’évolution du basket, les paniers à 3 points n’étaient pas aussi important dans une partie de basket qu’ils le sont aujourd’hui. Surtout avec les Warriors qui ont gagné le championnat, on peut voir que le basket est axé sur les joueurs moins grands et plus athlétiques que les alliés forts et les pivots qui sont

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Ça ne me dérange pas. Je suis fier d’être considéré comme le plus grand fan de NBA parce que je pense que je l’ai été pendant une bonne partie de ma vie et du coup ça m’enchante que tout le monde le sache. Parfois, ça peut devenir fatiguant lorsque je vais à des matchs et que tout le monde veut une photo avec moi, mais je suis prêt à le faire si c’est ce qu’ils veulent.

Le groupe de rock KISS a une équipe dans la NFL. Aimeriez-vous faire pareil en NBA ? J’en ai rêvé pendant une bonne partie de ma vie, mais les prix n’ont pas cessé d’augmenter. Mes revenus aussi, mais pas aussi vite (Rires.) du coup j’en ai pas eu l’occasion. Finalement ce n’est pas une mauvaise chose, étant donné que je connais tout le monde dans le milieu.

Vous aimez l’architecture et votre maison apparait dans plusieurs films, en êtes-vous fier ? Je suis très fier de ce que j’ai créé avec ma propriété, parce que ça ne me ressemblait pas quand je l’avais acheté. J’ai le sentiment d’avoir tout créé, même si bien évidemment j’ai eu de l’aide. Maintenant qu’elle est devenue mondialement connue, je pense avoir créé quelque chose d’artistique qui est pour moi une œuvre de vie. Ça fait 30 ans que je travaille dessus et je suis fier de ça.

J’imagine que vous y organisez des fêtes de folie ? Oui, je viens de finir de construire ma boîte de nuit chez moi dans un bâtiment séparé. Je l’ai nommé « Club James » et je pense que c’est l’une des boîtes de nuit les plus avancées artistiquement. Elle est équipée de la dernière technologie tout en étant pour un moi un chef-d’œuvre architectural. Je suis donc très content du résultat de ma boîte de nuit comme du reste de la propriété.

Vous n’avez pas de maison ici à Paris alors que vous avez dit que c’est votre endroit préféré en Europe. Je suis venu ici pour la première fois à 24

ans et ça a changé ma vie car aux Étatsunis j’étais sujet à la propagande. Tout le monde m’apprenait que c’était le meilleur endroit qu’il n’y avait aucune raison d’aller ailleurs car tout était mieux. Donc quand je suis arrivé à Paris, je suis tombé amoureux même si à l’époque je ne connaissais que l’architecture moderne. J’ai vu comment Paris était belle, et combien ses habitants avaient du style. Un mode de vie où ils passent du temps dans les cafés, ce qui manquait aux États-Unis. C’est à ce moment là que j’ai réalisé que mon pays n’avait pas tout et qu’il existait d’autres endroits supérieurs dans bien des domaines. C’est comme ça que je suis devenu dans mon esprit, un habitant du monde.

Vous êtes ici pour la Fashion Week. Que pensez-vous des nouvelles collections ? La Fashion Week de Paris est pour moi l’un des temps forts de l’année, ça fait 25 ans que j’assiste aux shows, ils sont impressionnants et j’aime beaucoup voir les différents styles des gens présents aux défilés. J’aime aussi les fêtes organisées dans ce cadre, revoir les gens que j’ai connu en assistant à ces shows et tout cela fait que mes séjours ici sont de formidables expériences. À quels défilés avez-vous assisté ? Vous avez un préféré ? J’en ai vu entre 20 et 25... Certains sont de petits shows, et d’autres très grands. Mon styliste préféré en ce moment est quelqu’un dont j’achète les créations, il s’agit d’Olivier Rousteing de Balmain. J’aime beaucoup ses défilés. Étant quelqu’un de très riche, les gens ont tendance à penser que tout est possible... y a-t-il quelque chose que vous n’avez jamais fait et que vous aimeriez bien faire ? Je suis toujours à la recherche de nouvelles expériences, et je ne veux pas refaire ce que j’ai déjà fait tout au long de ma vie. J’aime découvrir tous les ans de nouveaux endroits sur terre. Je ne peux pas vous donner un exemple précis de ce que je voudrais faire et que je n’ai pas encore fait mais en général chaque année j’ai envie de faire quelque chose de nouveau.


Since childhood, you’re a huge basketball fan. What do you like in this sport more than another? I think it requires more athletic skills than any sport and therefore best athletes in the world play in the NBA. It is a beautiful sport to watch that is not only based on physical strength but on coordination and grace... it’s almost like a ballet. Plus I played basketball and I still put sometimes baskets in my alley. It is a sport I can identify myself with.

You say that you don’t have a favorite team but you do necessarily have a favorite player? I approach players the same way that I approach teams. I like to see different teams play with a style that seduces me more than others. Some teams have players who are personal friends which makes their game even more enjoyable to watch. I am particularly interested in players who are way underrated. Of course I also like the well-known players like Kevin Durant, but everyone loves them. So I’d rather support those who are less known, the perfect example is Jamal Crawford, who has beautiful movements on the ground... He was twice elected sixth man of the year, but it is still not as publicized as biggest stars. It is also a very good friend, he greets me every game.

So you spend a lot of time watching the NBA games, what do you think of the basketball’s evolution? I watched the NBA almost since its beginning. The game today is more focused on defense, playing the ball too much, so that the player is often found with a broad range to shoot a 3 points. That does not really excites me. I’d rather see a cart drawn when there is a real defensive pressure and that playing qualities are demonstrated except that shoot the ball. This is one example of how basketball has evolved over time, the 3 pointers was not as important in a basketball as they are today. Today, especially with the Warriors who won the championship, we can see that basketball is more focused on the players less big and more athletic than strong wingers and pivots which are large, and I’m glad to see this.

You are known as « the biggest fan of the NBA, » it it bothering you? It does not bother me. I am proud to be considered the biggest fan of NBA because I think I was the biggest fan of basketball for much of my life and suddenly it delights me that everyone knows. Sometimes it can become tiring when I go to matches in other cities and that everyone wants a picture with me, but I’m willing to do it if that’s what my fans want.

The rock band KISS has a team in the NFL. Would you do the same in the NBA? I dreamed of it for a good part of my life, but prices have continued to rise. My income too, but not as fast. (Laughs.) So I have never had the opportunity. But ultimately this is not a bad thing, since I know everyone in the NBA’s world. So I dont have to worry to and I’m very happy with the turn of events.

You love architecture, and your home appears in several films, does that make you proud? I am very proud of what I created with the property, because it was not like that at all when I bought it. I have the feeling of having created everything although I obviously had some help to do it. Now that my property has become world famous, I think I created something artistic that is for me, a piece of life. It’s been 30 years I’m working on it and I’m proud of that.

I can imagine you are organizing crazy celebrations there? Yes, I just finished building my own nightclub with me in a separate building. I named it « James Club » and I think it’s is one of the most artistically speaking advanced nightclub from a technology standpoint. It is equipped with the latest technology while for me an architectural masterpiece. I am very happy with the result of my club as the rest of the property.

You do not have a home here in Paris while you said it’s your favorite place in Europe.

when I first arrived in Paris, I fell in love with that city though at the time I only knew modern architecture. I saw how Paris was beautiful, and how its inhabitants had style. A new lifestyle where people spend time in the cafes of neighborhood, all that was missing in the United States. At that time I realized that the United States did not have everything and that there were other places on earth superior to the United States in many areas. That’s how I became in my mind a citizen of the world.

You are here for Fashion Week. What are your thoughts about the new collection? Fashion Week in Paris is for me one of the highlights of the year. It’s been 25 years that I came here to attend it. The shows are awesome and I love to see the different styles of the people attending the shows. I also like the organized parties in this context, see again the people I’ve known while attending these shows and all of that makes my stays great experiences.

Which shows have you attended? I saw between 20 and 25... Some are small shows, and other very big ones. I saw an array.

Which ones do you prefer? My favorite fashion designer right now is someone whom I buy the creations, it is Olivier Rousteing of Balmain. I love his shows very much.

As someone very wealthy, people tend to think that everything is possible... is there something you have never done and would like to do? I am always looking for new experiences, and I will not repeat what I have done throughout my all life. I like to discover every year new places on earth. I can not give you a specific example of what I would do and I have not done but in general each year I want to do something new.

I came here for the first time at the age of 24 years and it really changed my life because in the US I was subject to propaganda. Everyone taught me that the United States was the best place on earth and there was no reason to go anywhere else because everything was better. So

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FOOD

Gilles

Lartigot

"Vous ne mangerez plus de la meme maniere..."



FOOD Défenseur de la putain de bonne bouffe que tu ne retrouves jamais dans ton micro-ondes. Gilles Lartigot a décidé de puiser son énergie à combattre intellectuellement les sociétés agroalimentaires et les abattoirs de masse. C’est en 2010 qu’il change son mode alimentaire et décide d’enquêter sur ce qu’il mange. Après quelques temps sous la casquette de détective culinaire, il décide d’écrire un livre « EAT » avec lequel il prend la parole, pour nous

Defender of the fucking great food that you never found in your microwave. Gilles Lartigot decided to draw his energy to fight intellectually agribusiness companies and mass slaughterhouses. In 2010, he changed his eating habits and decides to investigate what he eats. After some time in the cap of culinary detective, he decided to write a book, « EAT » in which he speaks to show us what is really happening in our plates.

démontrer ce qui se passe vraiment dans nos assiettes.

Quel est ton secret pour manger sainement ?

What is your secret to be on an healthy diet?

À vrai dire, c’est assez récent dans ma vie, avant je mangeais beaucoup de merde ! Je n’étais pas dans la « junk food » mais je me suis toujours intéressé à la nutrition. Puis j’ai commencé à changer mon mode alimentaire en 2010, lors de mes premières enquêtes pour mon livre « EAT »... Comment je fais pour manger sain ? Il faut déjà définir ce que manger « sain » veut dire... Premièrement, éliminer les produits industriels, tous les produits transformés qui ne sont pas bons pour notre santé. Deuxièmement, il faut bien s’informer, retrouver le chemin des marchés locaux, bios et réapprendre à cuisiner, car nous avons perdu cette nécessité. Tu peux déjà manger plus sainement, avec ces quelques conseils.

To speak the truth, it is quite recent in my life, I ate a lot of shit before! I wasn’t deep into junk food but I have always been interested in nutrition. Then I started to change my eating habits en 2010, during my first investigations for my book « EAT »... So how do I eat healthy? To begin with, what does eating healthy means has to be defined. First of all, remove industrial products, all processed products that are no good for our health. Second, we must be well informed, find back the way to local, bio markets et relearn how to cook, because we have lost this necessity. You can already eat healthier, with those small tips.

À la suite de tes enquêtes, que t’es-tu interdit de manger ?

Following your investigations, what have you preventing yourself from eating?

De la viande ! Je ne peux plus en consommer... J’ai vu des choses que je n’aurai pas dû voir dans des élevages industriels, ce qui m’a meurtri et a créé un blocage physique. C’est à ce moment là que j’ai découvert l’alimentation végétale. Tu sais la seule chose que je m’interdis, c’est la « junk food », et encore je ne me l’interdis pas... je n’en ai vraiment pas envie. La dernière fois c’était un Burger King, sur la route de New York... Je te passe les détails. (Rires.)

Meat! I cant consume it anymore... I saw things thats I should not have in industrial livestock farming, that hunted me and physically blocked me. At that moment that I discovered vegan food. You know the only thing that I forbid to myself is junk food, and I dont really forbid it to my self... I just dont really crave for it. The last time was a Burger King on the way to New York... No further comments. (Laughs.)

Dans ton livre, tu parles de « nourriture originelle ». Qu’est-ce que c’est ?

In your book, you talk about « original food ». What is it?

C’est la nourriture qu’a connu l’Homme, qui l’a fait évoluer et qui est végétale. Il se dit que nous sommes chasseur et cueilleur mais en réalité nous étions plus cueilleur que chasseur. Cela était plus facile de prendre un fruit que la nature nous offrait, plutôt que de courir derrière un mammouth par exemple. (Rires.) Nous avons commencé à manger de la viande pour survivre pendant l’air Paléolithique et aujourd’hui nous en consommons de trop. Donc la « nourriture originelle », c’est revenir à l’essentiel : fruits, légumes, végétaux et même de la viande, si elle n’a pas été mal traitée.

It’s the food experienced by Human, the one that made him evolve and which is vegetable. It is said that we are hunters and gatherers but in reality we were more gathered than hunters. It was easier to pick up a fruit that nature was offering, rather than chain a mammoth for example. (Laughs.) We started eating meat to survive during Palaeolithic and we are today eating too much. So « original food » is being back to basics: fruits, vegetables, plants and even meat if it’s not mistreated.

Peux-tu nous parler des aliments anti-cancer ?

Can you tell us about anti-cancer food?

Il y a des aliments qui sont spécialisés dans l’anti-cancer comme le curcuma, un aliment anti-inflammatoire qui est consommé abondamment en Inde. Tu as aussi le jus d’herbe de blé, qui sont des pousses de blé déshydratées, que tu peux acheter en poudre. Une cuillère à soupe tous les matins dans l’eau te donne tous les nutriments vitaux.

There are some aliments specialised in cancer preventing such asTurmeric, an anti-inflammatory ailment which is extensively consummated in India. You also have wheat grass juice, which is dehydrated wheat young leaves that you can buy as a powder. A spoon every morning into water gives you all the vitals nutrients. But basically, there is no such thing as anti-cancer aliment, this

Interview par Mehdi Sotot / Photo : Julien Lachaussée 46



FOOD Mais dans le fond, il n’y a pas d’aliment anti-cancer, ça c’est une invention de l’industrie pharmaceutique. Par contre, il y a énormément d’informations sur la guérison du cancer à travers l’alimentation. C’est un sujet assez tabou dans le milieu de la médecine et je l’aborde car j’ai des témoignages qui me pousse à en parler. Le jeûne, c’est s’arrêter de manger pendant une période, ce qui peut guérir certaines pathologies mentales et physiques. Le jeûne thérapeutique a été reconnu en Russie depuis les années 70 et la privatisation de nourriture peut guérir le corps... C’est bizarre non ? Mais à la fois si simple, lorsque tu te coupes, le corps se cicatrise donc tu t’auto-guéris. Alors lorsque nous avons des métastases, avec une bonne alimentation et la pratique du jeûne, le corps peut se soigner et combattre ces métastases.

is made up by pharmaceutical industry. On the other side, there is a tremendous amount of information about the cure of cancer through diet. It is a controversial subject inside the medical circle and I tackle it because I have witnessing that are pushes me to talk about it. Fasting is to stop eating for a period of time, which can cure certain mental or physical illness. Therapeutic fasting has been recognised in Russia since the 70s and food privation can heal the body... It is weird, isn’t it ? But also so simple... When you cut yourself, the body heals so you some how get self-recovering. So when we have metastasis, with a balanced diet and fasting, the body can cure itself and fight metastasis.

Penses-tu que la population est prête à modifier son alimentation ?

Do you think people are ready to change their diet?

Malheureusement, je ne pense pas... Il y a des gens qui sont demandeurs d’informations, mes lecteurs par exemple se rendent compte que c’est efficace et donc ça les interpelle. C’est un vrai problème de société, il y a des gens qui sont réfractaires et d’autres plus ouverts. Au départ, quand j’ai commencé à m’informer et à me dire que je peux sauver des gens, j’ai eu tendance à leur dire : « Merde faut que tu lises ça, qu’est-ce qui te prend de manger ça ? » Puis à la longue, je me suis détaché en me disant, « Je vous offre cette information et vous êtes libres de la suivre ou non ».

Unfortunately I dont think so... There are people in need of information, my readers for instance are observing that it is efficient and so are questioned about it. This is a real society issue, there are recalcitrant people and others more open-minded. At the beginning, when I started being informed end thinking that I can save people, I tended to say: “ Damn you have to read this, why the f**k are you eating that? ” Then in the end I got detached thinking, I offer you this information, feel free to follow it or not. ”

C’est dans cet état d’esprit que tu as écris ton livre ?

Was is in that state of mind that you wrote your book?

Oui je voulais éveiller des consciences... témoigner aussi de mon changement, j’ai commencé à faire plus attention à 45 ans. À l’époque, j’étais dans la musique avec tout ce qui s’en suit. Je voulais montrer que mon but n’est pas de changer les gens, mais montrer que nous pouvons réaliser notre propre révolution personnelle. Tout simplement en modifiant ses habitudes, son style de vie afin d’être en meilleure santé. Nous sommes libre de dépenser comme bon nous semble, si tu veux jeter ton argent dans un plat surgelé plutôt que dans une préparation locale... c’est ton choix.

Yes I wanted to awaken consciences... also testify regarding my change, I started to be more careful at the age of 45. At that time I was into music and all that follows. I wanted to show that my goal isn’t to change people but show that we can achieve our own personal revolution. By easily changing our habits, our lifestyle in order to be healthier. We are free to spend money, as we please, if you wanna throw your money in frozen meals rather than in a home made recipe... your choice.

Le sport va avec l’alimentation ?

Sport goes with diet?

Oui, parce qu’aujourd’hui, nous avons des métiers sédentaires, nous ne nous dépensons pas assez. Nous pouvons courir comme des cons sur des tapis, mais nous vivons dans une société dans laquelle il faut adapter son temps au sport. Il faudrait en faire minimum 4 fois par semaine. L’exercice permet de régénérer ton corps, il ne faut pas le laisser au repos. Quand tu as un petit rhume, vas courir, vas transpirer, tu guériras beaucoup plus vite. Donc oui c’est un bon complément, d’ailleurs je te ferais remarquer qu’aucune espèce vivante ne connait l’obésité mis à part nous... La gourmandise...

Yes because today we have sedentary jobs, we are not exercising enough. We can run like idiots on machines but we live in a society where we have to adapt our time to sport. It should be practiced at least four times a week. Exercice helps your body to regenerate, do not let it rest. When you have a little cold, go for a run, transpire, you will heal way faster. So yes, that is a good complement, moreover, I want you to notice that no other living species experience obesity except from us... Greediness...

Greediness may lead to excess... La gourmandise peut aller jusqu’à l’excès... Il ne faut pas aller dans l’excès, parce qu’à un moment donné, tu ne peux même plus apprécier le plaisir de la nourriture. Tu connais les Alcooliques Anonymes ? Bah il devrait y avoir des centres de désintoxication nutritionnelle. Te rends-tu compte qu’il y a des gens qui sont accros au sucre et au gras... C’est une putain de drogue légale ! On fume... pourtant sur le paquet il y a marqué « Fumer tue »...

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Do not overboard, because at a certain point, you cant even appreciate the pleasure of food anymore. Have you heard of Anonymous Alcoholics? Well it should exist food disorders rehab centers. Can you imagine that there are people addicted to sugar and fat... That is a fucking legal drug! We smoke... despite the fact that “smoking kills” is written on the box... And that is in free sale...


Et c’est en vente libre, pourquoi ? Car 80% est pompé par l’État pour financer l’assurance maladie pour soigner les mecs qui fument. (Rires.) Je pense aussi à Coca-Cola, le Nutella ou pire McDo, on ne te dit pas que ça peut créer des addictions... Est-ce qu’il faut interdire ou pas ?

Tu les aurais interdit ? Moi je ne suis pas politique, c’est une décision que doivent prendre des hommes politiques. Bien sûr ils ne les prendront jamais, car il y a des millions en jeu.

Et dans un monde idéal ? Je ne sais pas si dans un monde idéal tu dois diriger les gens... Quand tu parles d’alimentation, il faut être très humble. On ne connait pas tout sur l’alimentation, on est très loin de tout savoir. C’est le professeur Martin avec qui j’ai collaboré pour le livre qui m’a dit la chose suivante : « L’alimentation, c’est comme la chirurgie au Moyen Âge. » Donc comme moi, je pense que tu n’aimerais pas te faire opérer au Moyen Âge. (Rires.) Après tu ne peux pas dicter un choix à une population, il y a des enjeux qui sont écologiques. Mais ce qui serait idéal entre toi et moi, serait de ringardiser les fast foods. Tu vas manger au Mcdo... Tu es un loser ! C’est ça aujourd’hui que j’ai envie de montrer.

Pour finir : Penses-tu que ton livre « Eat » pourrait sauver Lemmy ? Lemmy ? Lemmy, je n’ai pas eu la chance de le rencontrer, ça me fait sourire quand je lis qu’il aurait remplacé le Jack par la vodka. C’est de l’intox... Je pense que cela fait un moment qu’il ne boit plus de Jack mais de l’eau. La dernière fois je l’ai croisé dans une loge, il n’y avait que des bouteilles d’eau et le Jack n’était présent que pour les photos. Pour moi Lemmy, ce n’est pas un exemple, c’est un mythe. Il a fait énormément d’excès et la chance le rend indestructible.

«J’ai vu des choses que je n’aurais pas dû voir dans des élevages industriels ce qui m’a meurtri et créé un blocage physique.» Why? Because 80 % is pumped by the government to finance the public health care system to treat guys who smoke. (Laughs.) I also think of Coca-Cola, Nutella, or worse McDo, it is said to be able to create addictions. Should it be forbidden or not ?

Would you have them banned? I am not a politician, this is a decision politicians must take. Of course they never will, because there are millions involved.

And in an ideal world? I dont know if in an ideal world you can be in charge of people... When you talk about diet, you must be very humble. We dont know everything about alimentation. we are far away from knowing everything. It is Professor Martin with whom i collaborated for the book who told me that: alimentation is like surgery in the Middle Ages. So like me i think you would bet operated on the Midldle Aged. (Laughs.) But you cant dictate a choice at a population, there is stakes that are ecological. But what would be idealistic between you and me, would be to make fast food old-fashioned. You eat Mc do... You are a looser! This is what I want to show today.

To end with : do you think that your book eat could save Lemmy? Lemmy, I have not had the chance to meet him, It makes me laugh when I read that he replaced Jack with Vodka. This is brainwashing... I think it has been a long time he is not drinking Jack anymore, but water. Last time I’ve seen him in a private box, only bottles of water were there and Jack was there only for the pictures. To me Lemmy, he is not an exemple, he is a myth. He did huge excess and chance make him unbreakable.

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ARTIST

GREMS De la Street aux galeries

Aussi bien rappeur, graphiste et graffeur, Grems nous ouvre les portes de sa nouvelle exposition « Johnny Clegg » à l’espace Oppidum. Conscience morale, ouverture d’esprit et défenseur de l’art de rue, il nous fait part d’une partie de sa vie, de ses doutes et de son avenir professionnel. À cette occasion, Grems nous présente également sa nouvelle marque de wear « caaps » inspirée de sa musique et du monde du graffiti. Plus qu’un artiste, aujourd’hui c’est une référence dans le monde de l’art contre cette jeunesse perdue dans le

As a rapper, graphic designer and graffiti artist, Grems opens the doors of his new exhibition « Johnny Clegg » to Oppidum space in Paris. Moral consciousness, open minded and defender of street art, he shares with us a part of his life, his doubts and his professional future. For this opportunity, Grems also presents hiss new wear brand « caaps », inspired by his music and the world of graffiti. More than an artist, today he is a reference in the world of art against this youth lost in the rap « gwer » highlyschool.

rap de « gwer » ultra scolaire. Présente-nous ta nouvelle exposition inspirée de Johnny Clegg et de la spiritualité zoulou, pourquoi cette approche ? Le mot « Johnny Clegg », c’est un fourre-tout, j’affine mon style dans l’inspiration ancestrale et antique. Clegg c’est le zoulou blanc en Amérique du Sud, c’est le genre de gars qui apporte l’amour, habillé de façon grotesque... Puis avec mes délires de rap, broken beat et mes mixs de plus en plus africain, je voulais faire un EP à ce nom : Johnny Clegg. Au dernier moment, j’ai changé de nom et je me suis rendu compte que pour l’expo c’était parfait. J’ai poussé également mon inspiration vers les « ndébélés », des nanas sud-africaines qui peignent sur des maisons entre femmes.

Introduce us to your new exhibit inspired by Johnny Clegg and zulu spirituality, why this approach? The word Johnny Clegg, it is a cover-all, I sharp my style in ancestral and antic inspiration. Clegg is the with zulu of South Africa?, this is the kinda guy who brings love, ridiculously dressed... Then with my Rap, Broken Beat and my more and more africanised mix I wanted to make an EP under that name: Johnny Clegg. Last moment, I changed my name and I realised that it was perfect for the exhibit. I also pushed my inspiration towards « ndébélé », those south african girls who paint on houses between women.

Y a-t-il des messages cachés dans tes œuvres ?

Are there any hidden messages in your work?

Parfois oui... Je n’ai pas la volonté de faire l’artiste contemporain, même si j’en ai la formation. Créer des concepts à la con comme chier au milieu d’une pièce et en déduire que c’est contemporain car le gars arrive à te l’expliquer, ça ne m’intéresse pas. Aux Beaux Arts, on me l’a beaucoup reproché... Je voulais me dépasser pour mettre en valeur le côté décoratif des choses. Dans le graffiti par exemple, tu as une interaction direct avec les gens qui te regardent peindre. Mais pour revenir à mes œuvres, je peux en parler maintenant... Oui il y a certain message subliminal comme « Le tapis ». J’en ai fait fabriqué un faux ! Le premier a été réalisé à la main pendant deux mois par des femmes et l’autre a été fait en 2 semaines en Chine. Mon but dans mes œuvres et que l’on reconnaisse mon style, mon trait. Beaucoup d’artistes subliment leurs œuvres avec leur signature pour se rassurer, moi ce n’est pas le cas.

Sometimes yes... I am not willing be this contemporary artist, even if I have the training. Creating shitty concepts such as poohing in the middle of a room and deduce that it is contemporary because the guy can explain it to you, that doesn’t interest me. At Fine Arts and Architecture, it was much reproached to me. I wanted to push myself to emphasize the decorative side of things. In graffiti for instance, you have a live interaction with people who watch you paint. To get back at my work, I cant talk about it now... Yes there is a certain subliminal message like « the carpet » I had a fake one made. The first one was realised by hand for two month by women and the other one in China in two weeks. My goal through my work is that we recognise my style, my hand. A lot of artists sublimate their pieces of art with their signatures to reassure themselves, me it is not the case.

Interview par Mehdi Sotot / Photo : Julien Lachaussée 51


ARTIST Aujourd’hui les graphistes ou graffeurs te nomment comme référence... est-ce une consécration ?

Today graphic designer or graffiti artists name you as a reference... is it a consecration?

Un peu oui... Je suis assez surpris de ça... Hier soir, quand j’ai vu O’Clock à mon exposition, je me suis dit « Wouah ! ». Quand je pense que je le regardais étant petit... Je suis très touché, d’habitude j’ai un micro pour me cacher et insulter les gens mais lors du vernissage, ma timidité a pris le dessus. Lorsqu’on vient me faire un compliment direct, ça me fait loucher. La reconnaissance me fait du bien, j’ai l’impression d’avoir réussi quelque chose. Je veux être un artiste et me renouveler constamment. Aujourd’hui je suis heureux et en plus je viens de finir un projet avec Nike et c’est une consécration pour moi car ça fait des années que je souhaitais l’avoir dans mon CV.

A little bit yes... I am quite surprised by that... Last evening, when I saw O’Clock at my exhibit I said Wow ! When I think that I watched him as a kid... I am very moved by that, usually I have a mic to hide and insult people but at the opening my timidity gained the upper hand. When somebody come making me a compliment it makes me squint... Recognition feels good, I am under the impression that I have achieved something. I want to be an artist and renew myself constantly. Today I am happy and I just finished a project with Nike and it is a consecration to me because I wanted to have that in my resume for years.

Un gros projet avec Nike ?

Big project with Nike?

Je n’ai pas encore le droit d’en parler mais on va dire que j’ai réalisé des œuvres d’art pour les locaux les plus importants de Nike... Je suis super heureux de l’avoir réalisé car j’ai pu faire du Grems, imposer mes conditions, être moi-même pour Nike.

I am not authorised to talk about it yet but let’s say that I realised art work for the most important Nike headquarter... I am super happy to have completed that project because I was able to do some Grems, impose my conditions, be myself for Nike.

Dans une interview, tu dis avoir appris les règles du graffiti pour en ressortir... Je pense que c’est dû à ma formation, j’ai été aidé par des gens dans l’art contemporain, très punk dans leur délire. Un jour, l’un d’eux m’a montré du Pollock et là ma tête a brillé, arrivé aux Beaux-Arts de Bordeaux, je me suis dit que je ne voulais pas faire comme ces petits PD aidés par papa ou maman. J’étais en galère, je vendais du shit pour payer mes études et avoir un vrai métier donc je suis devenu graphiste.

«Quand

In an interview you said that you have learned graffiti art rules in order to go through...

j’écoute le

I think it is due to my learning, I was helped by people in contemporary art, very punk in their madness. One day, one of us showed my Pollock’s... and then my head shone... Just arrived at fine arts and architecture in Bordeaux, I said I didn’t want do as those mummy and daddy mofo’s... I was struggling, selling pot to afford for my studies and have a real job, so I became a graphic designer.

rap actuel, j’ai honte pour les gens.»

Au final, je me suis déconstruis de mes idées pour être ce que je suis. À l’époque, je me disais que jamais je ne serai ce genre d’artiste qui expose en galerie pour gagner de l’argent et regarde où j’en suis aujourd’hui... Tu ne peux pas être un street artiste, si tu n’es pas passé par le graffiti et si tu ne connais pas les règles. Je pense que c’est pour ça que de plus en plus de graffeurs me respectent. À l’époque ils nous charriaient lorsque nous allions les voir en galerie mais il se sont rendus compte que nous étions aussi vandale qu’eux. Dans le sens où l’on ne demandait rien à personne, on voulait juste faire nos fresques tranquille... Mais lorsqu’un gars venait pour te payer ton graff, il y avait une armée qui déboulaient pour le gifler.

Pour moi les deux papas du street art c’est Basquiat et Haring, des mec qui sortent d’une manière ou d’une autre du graffiti et qui l’on poussé plus loin... Ça c’est la nouvelle peinture contemporaine, « le street art ! », ce n’est pas Banksy ou des pochoiristes ou un fourre-tout de gars qui peignent dans la rue. Ce terme de « street artist » est arrivé quand les graffeurs ont commencé à péter les plombs.

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At the end I ran away from my ideas to be who I am. At that time I said I’ll never be that kinda artist who exhibits in galeries to earn money... and look where I am today... You cant be a street artist if you didn’t went through graffiti and if you dont know the rules. I think It is the reason why more and more graffiti artist respect me. A that time they were teasing us when we were visiting them in galleries but they realised we were as thug as them. In a way where we did not ask anybody for anything, we just wanted to make our frescoes quietly... But when some guy came to pay for your graff’, an army was charging down to slap you.

To me the two street art dads are Basquiat and Haring, those guys are coming out of graffiti in some way or another and pushed it further... that is the new contemporary painting, « street art! » It is not Banksy or some stencil workers or ragbag guys who are painting on the streets. This term of street artist came up when graffiti artists started to hit the roof.



ARTIST

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Tu pense que le hip-hop existe toujours en France ?

Do you think hip-hop still exists in France?

Plus trop... Tu sais la nouvelle génération attriste le hip-hop, quand tu veux leur faire comprendre que ce qu’ils écoutent vient d’ailleurs, ils te répondent qu’ils s’en foutent. Nous sommes dans une époque d’opportunistes, qui se copient. Si son style marche, il faut vite refaire la même merde, c’est l’erreur du nouveau monde, la jeunesse n’a plus de recul, ils sont dans une bulle sans repère. Je me sens investi d’une mission où lorsque tu as du pouvoir il faut le transmettre, je suis un réceptacle. Mon public me donne alors je fais tout pour lui rendre, c’est du partage et c’est comme ça que le monde avancera.

Not that much... You know, the new generation is saddening hiphop, when you wanna make them understand that what they are listening comes from somewhere else, they answer that they dont care... We’re living an opportunistic period, where everybody is copying one another. If his style is working, you’d better do quickly the same shit... It is the new world’s mistake youth dont have detachment anymore they are in a bubble without any marks. I feel invested into a mission where when you hold the power you have to transmit it, I am the recipient. My public is givingful so I do my best to give it back, this is sharing and this is how the wolf is gonna move forward.

Aujourd’hui pourquoi il n’y a pas plus de hip-hop ?

Why is there no hip-hop anymore today?

Les gosses regardent les clips et se disent : « Putain c’est facile de kicker ! ». Donc ces cons arrêtent l’école et pensent que c’est comme ça qu’ils vont se faire de l’argent, mais mec ! Il y a une place sur 5 millions, tu veux vraiment finir à 27 ans avec des tatouages sur la gueule et dormir chez maman. Malheureusement c’est cause de cela qu’il n’y a plus d’intérêt à la culture hip-hop... Lis les textes de la nouvelle génération, entre « Niquez des mères » et « Je vends de la coke », mais mec ! Tu ne vends pas de coke. À l’époque, si tu disais ça, les grands frères venaient te gifler et les vrais dealers, tu ne les entendais pas. Donc qu’est-ce que l’on en conclu : il n’y a que des acteurs dans le hip-hop actuel.

Kids watch clips on TV and think: “ Damn, that’s easy to kick it! ” So those dumb s quit school and think this is how they gonna make money... But man! There is one seat out of 5 million, you really wanna end up at 27 yo, tattoos allover your face and sleeping at your mum’s. Unfortunately because of this, there is no point of interest anymore in the hip-hop culture. read the new generation lyrics : between “ go fuck ya mum ” and “ I’m selling coke ” But dude dont sale coke... At a certain time if you have said that big brothers would have slap you on the face and real dealer: you weren’t hearing about them. So what conclusion are we drawing... There is only stage actors left in current hip-hop.

Pour finir, nous allons toucher un point sensible, les gens disent que je fais du rap alternatif. Quand le Wu-Tang est arrivé avec des bruits de sabre, du piano et des masques, c’était du rap alternatif. Aujourd’hui, les maisons de disque disent que tu fais du rap alternatif mais ne te disent pas : « Tu fais du rap de merde ! » Quand j’écoute le rap actuel, j’ai honte pour les gens, regarde leur modèle de réussite, c’est d’acheter une Rolex comme Sarkozy !

To conclude we will hit a sore point... People are saying that you do alternative Rap. When the Wu-Tang came with swords sounds, piano and masks, that was alternative rap. Today record labels say that you do alternative rap but dont say you do shitty rap! When I am listening to current rap im ashamed. heck their achievement model, it is to buy a Rolex as Sarkozy!

C’est un grand retour aux sources avec Hustla...

It’s a huge back to basics with Hustla...

Oui, on repart de zéro pour faire ce que l’on aime ! L’important ce n’est pas de salir notre passé, quand tu vois les grands et les petits se prostituer pour le rap et les grands se prostituer pour les petits rappeurs... Bah j’ai envie de dire que je suis heureux d’être au milieu !

Yes we start from zero to do what we love! Whats important is not to tarnish our past, when you see bigs and young getting prostitued for rap and oldest profiting for youngest rappers... Well i feel like saying that i am happy being in the middle!

Tu peux nous parler de « Anyway » ?

Can you say more about Anyway?

Pendant un an, nous avons monté notre agence de communication avec Opéra et Taroé. Nous sommes restés secrets sur notre travail de directeur artistique pour avoir du contenu et de l’expérience ensemble. Donc Anyway, c’est notre agence créative. Les sociétés viennent nous proposer leur projet et notre but c’est de leur faire comprendre qu’être directeur artistique, c’est un métier. S’ils veulent travailler avec notre savoir-faire, il y aura plusieurs conditions. Entre autres : fermer sa gueule et nous donner les clefs de sa maison. (Rires.)

So for over a year we build a communication agency with Opera et Taroe. We stayed secret about ou artistic director work to have some content and experience together. So Anyway is our Creative Agency. Companies come offering their projects and your gaol is to make them understand that being an artistic director is a job. If they wanna work with our expertise, it will have various conditions. Amongst some: Shut it up and give us the key to your house. (Laughs.)

Caaps

Caaps

Tous les gens qui connaissent Usle ont été déçu que ça s’arrête. Le problème c’est que je suis trop généreux donc j’offrais des produits à tout le monde en mode Abbé Pierre. J’ai eu beaucoup de propositions pour refaire une marque et je me suis lancé à la condition que cela soit carré. Donc nous avons relancé une nouvelle marque Caaps, qui sera une vraie ligne de vêtements.

All of those who know Usle were disappointed when it stopped. The problem is I am too generous so I was offering products to everybody like Abbe Pierre. I had a lot of proposals to remake a brand and I started at the condition that it has to be straight. We relaunched a new caaps brand that will be a real clothes collection.



BMX

Matthias

DANDOIS 5 fois

CHAMPION DU MONDE Interview par Mehdi Sotot / Photo : Julien Lachaussée 56



BMX Qu’est devenue ta vie depuis que tu es champion du monde de BMX Flat ? Honnêtement au niveau sportif rien n’a changé, je fais du vélo tous les jours. C’est ma passion ! Si je ne ride pas une journée je vais me sentir « blou blou blou » (bruit d’un gros tas de morve ratatiné). Dans la vie privée, cela s’est vraiment améliorée, les sponsors et les médias s’intéressent plus à moi, et maintenant je peux vivre totalement de ma discipline.

Tu n’en vivais pas totalement avant d’être champion ? Non, en fait dans n’importe quelle discipline, l’étiquette « champion du monde » fait kiffer les spectateurs et les médias. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il y a toute une équipe de riders super forts et j’ai juste été le meilleur au bon moment. Et du fait que les gens se disent : « tu es le champion du monde », ça t’apporte une plus grande notoriété auprès des sponsors. J’ai gagné 5 fois les championnats du monde donc...

Après 5 victoires, comment fait-on pour rester au top ? C’est facile d’arriver au top, mais comme tout, c’est super difficile d’y rester. La première fois que j’ai remporté les championnats du monde, j’avais 18 ans et personne ne m’attendait là. J’ai fait des tricks à l’égal des autres, mais vu que j’étais l’outsider, ça faisait kiffer les gens et le jury. Après avoir gagné une fois, on m’a attendu au tournant et j’ai regagné. La troisième fois, ils étaient encore plus stricte sur mes performances, etc. Mais il y a un truc humain qui fait que le spectateur n’aime pas ceux qui gagnent tout le temps. Au bout d’un moment, il se lasse même si tu arrives avec des tricks plus difficiles, il suffit que l’adversaire roule un peu mieux que d’habitude, il va te battre car c’est cool de retirer le titre au champion.

Quelle a été ta réaction lors de ta première victoire au championnat du monde ? C’était vraiment l’un des meilleurs souvenir de ma vie. À l’époque, la finale se déroulait en 3 étapes, une en Europe, l’autre aux États Unis et la finale au Japon qui est le pays où il y a le plus de participants de BMX Flat. C’était mon premier voyage aussi loin et je me suis retrouvé en battle final, face au premier du classement. En gros pour faire simple, je devais absolument gagner la battle pour remporter le championnat. Puis comme je te l’expliquais tout à l’heure, je pense qu’étant le petit jeune qui arrivait de nulle part, j’ai poussé mon niveau et ça a dû plaire au jury. Lorsqu’ils ont dit mon nom, sur le coup je n’y ai pas cru, je me suis dit : « Merde, j’ai 18 ans, je suis encore au lycée et je suis sur le podium du Japon. Je l’ai fait ! »

Lorsque l’on regarde tes stats sur Internet, tu es soit premier ou deuxième... Vous n’êtes que deux lors des compétitions ? (Rires.) Non on se tire la bourre ! On va dire qu’aujourd’hui, nous sommes cinq riders au même niveau. Lorsque j’avais 15/16 ans, je m’entraînais jusqu’à dix heures par jour, j’ai acquis des bases en béton sur certaines figures que je peux faire les yeux fermés. C’est la différence que j’ai avec certains riders de compétition qui placent des tricks un peu par chance.

Après avoir vu les runs de tes adversaires, est-ce que tu modifies le choix de tes figures ? Oui surtout en qualification, car ça se passe en deux phases. Tu as les qualifications de runs de trois minutes où tu es jugé

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How turned your life since you were a BMX Flat world champion? Honestly sportively speaking, nothing has changed, I ride my bikeevery day. That’s my passion! If I don’t ride for a day I’ll feel « Blou Blou Blou » (Sound of a large pile of snot shrunken) in private life, that got better it has really improved, sponsors and media are more interested in me and I can now live completely in my discipline.

Weren’t you fully subsisting with it before being champion? No, actually in any discipline, the « world champion » sticker makes spectators and medias enjoying themselves. What you need to know, is that there is an entire team of super skilled riders and I have just been, the best at the right time. And because of the fact that people are thinking that “ you are the world champion ” it brings you more notoriety among sponsors. I won the world championships five times, so...

After five wins, how does one stay on top? It is easy to reach the top, but it is indeed super hard to stay there. First time I won the world championship, I was 18 years old and nobody was expecting me here. I performed tricks similar to the others, but since I was the outsiders, people and the jury were getting a kick out of it. After winning once, I was expected to turn but I re-won. Third time they were even more strict on my performance, etc... But there’s this human thing that makes spectators not liking those who win all the time. At some point, they get fed up if you dont not come with harder tricks and if your opponent rides a bit better than usual, that is enough, he will beat you because its cool take the world champion title out.

What was your reaction when you first won the world championship? It was one of the best memory of my life. At that time, the final was held in three stages, one in Europe, another in the US et the last one in Japan, which is the country where they had the most participants of BMX Flat. It was my first trip that far and I found myself in the final battle, facing the top of the table. Basically simply put, I absolutely had to win the battle in order to win the championship. And as I was explaining to you previously, I think being the small young boy who came from nowhere, that pushed my level and that must have pleased the jury. When the pronounced my name, instantly I wouldn’t believe it ! I thought: “ WTF, I am 18, still in high school and I am stepping first march of the podium in Japan. I did it! ”

When we are looking for your stats on the internet, you are either 1st or 2nd... Are you only two during competitions? (Laughs.) Nope we’re really close. Let’s say that today, we are five riders at the same level. When I was 15/16 years old, I trained up to 10 hours day, I got concrete basis on certain figures that I can make eyes closed. That’s the differenceI have with some competition riders who are swiping some trick by chance.

After seeing your opponents runs, do you change your figure’s choice? Yes especially in qualifications because it happens in two phases. You have the 3 minutes run qualification where you are

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BMX sur 4 critères (difficulté, originalité, style et consistance) où les douze premiers sont sélectionnés puis viennent les run battles. Tu as trois passages l’un après l’autre, donc tu observes forcément ce que l’adversaire réalise, et tu vas adapter ton run pour faire mieux que lui. Si le mec se chie, tu fais des tricks de bases, par contre si le me mec est « on fire », tu te dis « Merde »... (Rires.) C’est à ce moment là que la pression arrive et que tu modifies ton run pour être excellent.

judged on four criteria (difficulty, originality, style and consistency) in which the first twelves are selected and then comes the run battles. You have three following runs, so you are inevitably observing what’s your opponent achieve and you will adapt your run in order to do better. If the guy fucked it up, you just do basic tricks, but in the opposite if he is on Fire, you are thinking damn I’m fucked... (Laughs.) At this point, the pressure comes and you modify you Run to be excellent.

La musique t’inspire-t-elle lors de la création de tes runs ?

Does music inspire you when you’re creating runs?

C’est super important pour moi, je choisis toujours ma musique lors de mes runs. Ça me rappelle qu’au Japon, j’ai fais mon run de qualification sur du Booba. (Rires.) Quand Booba était encore chaud...

It is super important to me, I always choose my music during my runs. It reminds me that in Japan I did my qualifying run on some Booba. (Laughs.) When Booba was still kicking it...

Qui est Alex Jumelin pour toi ?

Who is Alex Jumelin to you?

C’est mon meilleur ami... Ça fait bizarre de dire « mon meilleur ami », mais je ne vois personne d’autre sur terre en qui je pourrai avoir le plus confiance. C’est un gars sûr ! Nous avons fait le tour de monde ensemble et ce qui est drôle, c’est que j’étais fan de lui quand j’ai commencé le vélo. C’est comme si un fan de NBA devenait meilleur pote avec Michael Jordan.

He is my best friend... It sounds weird to say the words, but I am not seeing anyone else on earth who I could be trusting more. He is a trust worthy guy. We traveled the world together and what’s funny is that I was a huge fan of him when I started riding. I would be like an NBA fan, becoming best buddy ever with Michael Jordan.

Vous vous êtes souvent retrouvés en finale ensemble, qu’estce que vous vous dites juste avant un run ?

Both of you were very often back together fighting for finals... What words are you sharing just before a run?

(Rires.) On est dégouté ! On a beau être meilleurs potes, nous sommes des sportifs avant tout. Nous sommes compétiteurs et nous donnons le meilleur de nous-même. Tu sais quand on se retrouve en finale c’est plutôt marrant à vrai dire, car on se connait tellement bien. Par contre en quart de finale, c’est pourri car on sait que l’un de nous ira en touche.

(Laughs.) We’re bummed! We may be best friends, we’re athletes first. We are competitors and we give the best we have. You know when we find ourselves in finals it is actually funny frankly speaking, because we know each other so well. Besides in quarter final, it sucks because we know, that one of us is gonna be out of the game.

Que penses-tu de l’avenir du BMX Flat ?

What are your thoughts on BMX Flat’s future?

Les compétitions sont de plus en plus grosses, beaucoup plus de participants et un price money qui augmente. Avec Alex, on lance notre école de flat à Paris avec une salle chauffée et couverte pour entraîner les kids. Ça prend de l’ampleur, et faut savoir que tu n’as besoin que d’un vélo pour pratiquer le flat, tu peux t’entraîner où tu veux. C’est un sport où le physique mais surtout le mental est important. Pour devenir pro, tu dois inventer tes propres figures et c’est là que ça devient intéressant.

Competitions are getting bigger, with way more attendants and a rising money price. With Alex we are starting up our own flat school in Paris with an inside heated court to traine the kids. It is growing, and you know, that bike is all you need to practice flat, you can train anywhere you want. It is a sport where the physical condition but especially mental is also important. To become a pro, you have to invent your own figures, this is where it turns to be interesting.

Donc en BMX flat, tu ne dois pas faire les même figures que l’adversaire ?

So in BMX flat, you dont have to complete the exact same figures that your opponent did?

Tu as 99% des gens qui s’en foutent que tu aies mis ton pied à gauche plutôt qu’à droite mais entre riders, nous allons le voir. En compétition, tu ne peux pas arriver avec la même figure, c’est interdit. Donc entre pro on s’envoie des petites vidéos de nos nouvelles figures pour mettre des petits coups de pression. (Rires.)

You have 99% of people who do not care if you place your foot rather left than right but amongst riders, we will notice. In competition, you can not come with the same figure, that is forbidden. So between pros videos of our new figures are sent to maintain some pressure. (Laughs.)

Dans quel pays faut-il rider ?

In which country do we have to ride?

La France ! J’ai calculé la dernière fois, j’ai fais plus de 55 pays dans ma vie et il n’y a pas un plus beau pays que la France pour rider.

France! Let time I counted, I’m over 55 countries in my life and there not a single one more beautiful than France to ride.

Depuis le début de ta carrière Red Bull te soutient...

Since the beginning of your carrier, Redbull supports you...

C’est une relation presque familiale que j’ai avec Red bull, je connais tout le monde au bureau, ça fait plus de 10 ans qu’ils me soutiennent. Ce n’est pas juste une marque de boisson énergisante, c’est surtout une marque qui a été là pour moi depuis le début. Quand j’avais 17 ans et que je n’étais personne, ils étaient là pour financer les voyages de mes premières compétitions. Aujourd’hui, si je me casse un os, ils m’offrent leur meilleur médecin. Ils prennent soin de ma carrière mais aussi de moi !

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This is an almost familial relationship that I have with Redbull, I know everybody at the office, it has been more than 10 years that they support me. It is not just an energy drink brand, it is a brand that has been there for me from the beginning. When I was 17 years old and when I was nobody, they where present to finance my first competitions trips. Today if I break my back, they offer their best doctor...they dont only take care of my carrier, but me as well.



SKATEBOARDER

JASON PARK No futur without Skate

Le skate appartient aux casse-cou mais pas seulement... Oubliez les flips que vous connaissez, vous allez découvrir un homme qui utilise la rue comme un tremplin imaginatif pour réaliser ses propres tricks. Jason invente et réinvente une façon visuelle de voir et de faire du skate. On ne saura pas vous expliquer mais on vous dira tout simplement que son style est une nouvelle folie d’Hawaii.

Skateboarding is for daredevils but not only... Forget flips you know, you’ll find a man who uses the street as an imaginative springboard to achieve his own tricks. Jason invents and reinvents a visual way of seeing and skateboarding. We would not know how to explain it but we will simply say that his style is a new Hawaii madness. Prepare yourself to see in his videos a unique way of skateboarding.



SKATEBOARDER Depuis combien de temps tu skates ?

How long have you been skateboarding?

J’ai 25 ans et je skate depuis l’âge de 13 ans. Donc ça fait 12 ans aujourd’hui.

I am 25 years old and I skate since I was 13. So, it has been 12 years today.

Quel est ton inspiration dans le skate ?

What is your inspiration in skateboarding?

En grandissant, j’ai toujours voulu avoir une carrière dans le skate qui serait basée sur des tricks ingénieux, bizarres et hors commun. Je regarde beaucoup de videos de skate et je m’inspire beaucoup de ces videos durant mon temps libre... genre toute la nuit. (Rires.)

Growing up I always wanted to have a skate career, I guess, based on silly, weird and unusual tricks. I watch a lot of skate videos and I get a lot of inspiration from those, on my free time, like all night long.

Que penses-tu des modes d’aujourd’hui dans le skate ?

What do you think of trends nowadays in skateboarding?

C’est cool ! Le skateboard a toujours été proche de la mode et je le soutiens dans tous ses niveaux. Moi personnellement, j’ai essayé de faire mon propre truc et ça m’a mené là où j’en suis. J’aime où en est le skate aujourd’hui et où il ira.

It’s cool. I mean skate boarding has always been heavily about trends and I back that in every stage it goes through. Me, personally, I kind of try to do my own thing, but I like where it’s going. I like where skating is now and where it’s going.

Tu portais des grosses baskets quand t’as commencé ?

Did you wear big sneakers when you started?

Un petit peu ouais. (Rires.) Certainement quand j’étais au collège, lorsque j’ai commencé le skate. C’était la pagaille je portais 2 chaussures de couleurs différentes et je n’achetais que des vêtements pas chers. Je n’avais pas vraiment de style, j’étais habillé tout simplement.

A little bit, yeah. (Laughs.) Definitely, when I was in middle school, when I started skating. I was a mess though. I’d wear like 2 different colored shoes. Sometimes I’d wear whatever was cheap, you know. I’d just buy whatever clothes was cheap and just wear that. So, I didn’t really have like a certain style. I would just wear anything I guess.

Tu parlais de tricks ingénieux. Pratiques-tu un autre sport que le skate ?

You were talking about the circus kind of tricks, you know. So, do you do another sport besides skateboarding?

Non, plus maintenant. En grandissant, j’ai essayé plein de sports différents : taekwondo, football, baseball... Merde, j’ai essayé l’équitation (Rires.) et même la gymnastique. Puis à propos des sports d’équipes je n’aimais pas suivre les instructions du coach. C’est pour ça que j’aime autant le skate, parce que tu peux faire ton propre truc et peu importe à quel point c’est bizarre ou stupide, tu le fais et ce n’est pas mauvais. De toute façon, il n’y a personne pour te dire « C’est pas bon ! » (Rires.)

No, not anymore. Growing up, I tried a lot of different sports: Taekwondo, soccer, baseball. Hell, I tried horseback riding (Laughs.) gymnastics even. Just something about team sports I didn’t really like where you have to kind of do what the coach says. That’s why I like skating so much, because you can do your own thing and no matter how weird or stupid you do it, it’s not wrong. And there’s no one to tell you like “ that’s wrong! ”. (Laughs.)

Où vois-tu l’évolution du skate ? Penses-tu créer des nouveaux tricks ? Oh tout le temps ! Parfois, je vais juste traîner à coté des skaters et je pense à de nouveaux tricks que j’expérimente et des fois ça marche. D’autres fois c’est juste avant de dormir j’ai une idée et je suis là : « Oh je viens d’avoir une bonne idée, il faut vite que je le note sur mon téléphone ». (Rires.) Donc pour te répondre, je ne pense qu’à une seule chose dans la tête : le skate. J’en suis un peu obsédé.

Where do you see the evolution of skateboarding? Do you think about creating new tricks? Oh all the time. Sometimes I will just be messing around skating and thinking about a new trick that I experiment and sometimes it will work. Other times, you know, right before I go to sleep I will be like “ Oh I just have a good idea have to write it down in my phone ”. (Laughs.) So, to answer, I’m kind of one track mind about... like I’m pretty obsessed with skating and that’s about it.

Penses-tu que tes tricks pourraient être comme ceux de Tony Hawk ?

Do you think that your tricks could be like Tony Hawks ones?

Ca serait marrant même hilarant ! Je sais que mes tricks sont fous, bizarres et rigolos mais je ne sais pas si ça marchera comme ça. C’est cool parce que beaucoup de kids grandissent avec les tricks des anciens qu’ils répètent et répètent. Si un jour au skate park je vois un kid qui s’entrainerait pour réaliser mes tricks, ça se serait fou. (Rires.) Je l’imagine me dire : « Hey ! regarde, j’ai appris ton trick » mais je penses que si les kids reproduisent mes tricks, ils seront d’un coup moins uniques. Quand je fais mes vidéos c’est plus pour que les kids se disent : « Oh, je peux être aussi fou que lui ! ».

That would be funny even hilarious. I know that my tricks are stupid, weird and circus but, I don’t know if it’ll ever work like that. It is cool, because, a lot of kids are growing up with tricks from the elders, that they do and re-do again. If one day at the skate park I see a kid training to perform one of mine, that would be crazy. (Laughs.) I can imagine him say “ Hey, look, I learned your trick ”. But I think If kids reproduce my tricks, they wont be unique anymore. When I shoot my videos it’s rather to make them say “ Oh, I can be as stupid as him! ”

Interview par Nicolas Petin / Photo : Julien Lachaussée 64


« Oh, je peux être aussi fou que lui ! »




LOKI


RENCONTRE

Il n’y a qu’un biker pour comprendre un autre biker. Certaines choses ne se disent pas mais d’autres peuvent être narrées. Loki est le président national du Motorcycle Club « Sentinels » et il nous a gentiment ouvert les portes de son savoir et ses souvenirs. Nous ne sommes pas dans une série à succès, nous sommes dans la réalité et on ne rigole pas. Ça se lit sur leurs jackets, des frères à la vie à la mort et c’est à l’armée que tout a commencé...

Mis à part l’armée, tu portes également une passion pour la Harley. Cela fait presque 20 ans que je porte un intérêt à l’état d’esprit et à l’ancienne image d’Harley. Lorsque nous vivions ces concentrations où nous étions plus libres, avec comme porteparole : la déconnade, la bonne musique et boire des coups avec des vrais potes ! (Rires.)

Roulerais-tu avec d’autres motos qu’une Harley ? J’ai roulé avec d’autres motos, surtout de la japonaise. De la Triumph aussi, mais ce que j’aime c’est le côté mythique de la Harley, la fiabilité de la moto et son bruit.

As-tu tes préférences ? Quel âge a ta barbe ? Quel âge a ma barbe... (Rires.) Officiellement, elle a 3 ans.

Ta barbe symbolise-t-elle quelque chose pour toi ? En tant qu’ancien militaire, j’ai dû me raser à blanc pendant 23 ans. Dans mon unité, nous n’avions vraiment pas le droit de porter la barbe sauf lors d’opérations où la barbe naissante pouvait être autorisée. Aujourd’hui on voit beaucoup plus d’unités se laisser pousser la barbe et les cheveux pour passer inaperçues. Donc je répondrais que ma barbe symbolise tout simplement une nouvelle partie de ma vie.

À quel âge es-tu rentré dans l’armée et qu’est-ce que ça t’a apporté ? Je me suis rendu compte très vite que l’école n’était pas faite pour moi. À l’âge de 17 ans et demi, j’ai décidé de m’engager car j’ai toujours eu une passion pour l’institution militaire. D’un point de vue personnel, l’armée m’a apporté une connaissance de soi profonde, le travail en équipe, la gestion de situations que les gens « ordinaires » ne peuvent pas connaître. Ce qui m’a permis de me surpasser et de réussir ma carrière. Cela m’a apporté une connaissance du monde que je n’aurais certainement pas découvert avec un autre métier, d’autres cultures, voire d’autres façons de vivre et c’est très enrichissant.

Et la discipline ? On va dire que je n’en avais pas besoin, mon éducation m’a rendu déjà stricte avec moi-même. Par contre, d’autres gars avaient vraiment besoin d’être structurés. (Rires.)

Je suis plus axé dans l’univers des anciennes motos. Par exemple, ma Triumph Bonneville est de 56 et ma Harley, un FXRS.

Peux-tu nous parler des « Sentinels » le MC ? Le Sentinels MC est une grande famille qui se retrouve autour d’une passion commune : la moto. C’est le seul MC en France composé d’anciens militaires ou en activité. Nous retrouvons dans le club des frères qui ont quitté l’armée depuis un certain temps mais qui y sont restés en moyenne 20 ans. C’est dur de se retrouver dans le monde dit « civil », alors le fait de nous rassembler, nous permet de se rappeler des souvenirs passés, bons ou mauvais et cela nous fait se sentir comme une famille à part.

Quel est ton rôle dans ce MC ? Au niveau de la fonction, je suis le Président National qui regroupe 3 chapitres en France : Nord, West et No Crew. J’ai été élu par l’ensemble de mes frères pour être le président du Sentinels MC, sans en être le dirigeant suprême, car toutes les décisions sont prisent après l’avis de tout le monde.

Tu as une passion d’un ancien temps je crois ? Tu veux parler de la reconstitution médiévale ? Ah... Alors c’est venu avec le Président National du Médiéval MC « PIT ». Cela fait 3 ans que je participe à de la reconstitution médiévale, époque XIIIe siècle. Nous sommes une troupe de moines soldats du Teutonic Order et nous passons des weekends à faire connaitre aux gens la vie sur les campements militaire de l’époque et les combats médiévaux. Que tu as déjà vu je crois d’ailleurs (Rires.)

Ah oui j’oubliais : Qu’est-ce qui te ferais raser la barbe ? La seule personne qui pourrait me faire raser... c’est ma femme !

Interview par Julien Lachaussée / Photo : Julien Lachaussée 69


RENCONTRE

Only a biker could understand another one. Somethings can not be told but some others can be narrated. Loki is the national president of the motorcycle club « Sentinels » and he kindly opened the doors of his knowledge and memories. We are not in a hit show, we are in reality and we do not laugh. It can be read on their jackets, brothers to life and to death, and it is at the army that it all began...

Apart from the military, you also wear a passion for Harley. For almost 20 years I have had an interest in the mindset and the old image of Harley. When we lived these concentrations we were more free, with as spokesman: the screwups, good music and drinking shots with real friends! (Laughs.)

Would you ride with other motorcycles than Harley? I rode with other motobikes, especially the Japanese. Triumph too, but what I like is the mythical side of the Harley, the reliability of the motocycle and its noise.

Have you any preferences?

How old is my beard... (Laughs.) Officially, she is 3 years old.

I’m more focused on the world of vintage motorbikes. For example, my Triumph Bonneville is from 1956 and my Harley a FXRS.

Does you beard symbolizes something for you?

Can you tell us about « The Sentinels » MC?

As a former soldier, I had to strictly shave for 23 years. In my unit, we do not really have the right to wear a beard except in operations where the beard could be authorized. Today we see many more units that let grow their beards and hair to go under cover. So I would say that my beard just symbolizes a new part of my life.

MC Sentinels is a big family that gathers around a common passion: motorcycles. It is the only MC in France composed of former military or currently in activity. We meet in the club of brothers who left the army for some time but have stayed on average 20 years. It’s hard to be in the world civil to be said, then the fact gathering enables us to recall past memories, good or bad and it makes us feel like a family apart.

How old is your beard?

At what age did you get in the Army and what did it brings you? I realized very quickly that the school was not made for me. At the age of 17 and a half, I decided to join the Army me because I have always had a passion for the military. From a personal point of view, the army brought me a deep knowledge of myself, teamwork, management situation that « ordinary » people can not know. That allowed me to excel and succeed in my career. It gave me a knowledge of the world that I certainly wouldn’t have discovered with another profession, other cultures, see other ways of living and it is very rewarding.

And discipline? Let’s say that I didn’t need it, my education made me already strict with myself. By cons, other guys really needed to be structured. (Laughs.)

What is your role in this MC? At the office, I am the National President which includes 3 chapters in France: North, West and No Crew. I was elected by all of my brothers to be the president of the Sentinels MC without being the supreme leader, because all decisions are taken after the opinion of everybody.

You have a passion for old time I think? You mean the medieval reenactment? Ah... So that came with the National Chairman of Medieval MC « PIT ». It has been 3 years since I participated in the medieval reenactment, 13th century period. We are group of soldiers monks of the Teutonic Order and we spend weekends introducing life on military camps of the period and the medieval battles. That you have already seen I guess. (Laughs.)

Oh yes I forgot: What would make you shaving the beard? The only person who could make me shave... it’s my wife!

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« En tant qu’ancien militaire, j’ai dû me raser à blanc pendant 23 ans. »





SÉRIE PORTRAITS «ROCK VS HIP-HOP»

ATTILA DILLON COOPER GHOST JEDI MIND TRICKS METRO STATION MGK CRAZY TOWN

Interview par Alper Demirel - Jeremy Lopez - Elisabeth Ordener - Laurent Bizet / Photo : Julien Lachaussée


ROCK VS HIP-HOP

ATTILA Chris Fronzak

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Pourquoi as-tu appelé ton groupe Attila ?

Why did you name your band Attila?

À la base on avait choisi le nom de : « Attila le Hun » quand j’avais 11 ans. On a changé en « Attila ».

At the root we called ourselves Attila after « Attila the Hun » when I was 11 years old. We changed it to Attila.

On sent en toi un réel intérêt pour la mode...

We can feel a real interest for fashion in you...

J’adore ça... j’aime bien toutes les nouvelles tendances qui viennent et les pousser à leurs limites. Réaliser quelque chose de différent et unique.

I like it... I enjoy all of the new fashion trends that are happening and I like pushing the limits. Do something different and unique.

Tu as un style porté sur le hip-hop pour un rockeur...

You have a very hip-hopish style for a rocker...

J’admire beaucoup plus le style hip-hop que celui que tu peux retrouver dans le rock. Il y a un vrai mélange de culture, que ce soit les couleurs, les tissus voir même les logos, car le hip-hop emprunte aussi quelques motifs du rock.

Yeah, I admire hip-hop fashion more so than rock fashion. There is a real culture blend, regarding colors, fabrics or even logos. Because hip-hop borrows fashion cues from rock.

Tu as également ta propre marque « Stay Sick ». Tu la conçois toi-même ?

You have also your own brand “ Stay Sick ”. Do you design it yourself?

Hum... je ne fais pas la réalisation, je ne suis pas très bon sur Photoshop. Par contre, j’arrive avec les idées dans ma tête et quelqu’un les crée sur l’ordinateur pour moi. Je suis la force créative de Stay Sick.

Hum... I don’t design it, because I’m not very good with Photoshop. However, I design the ideas in my head and someone creates them on the computer for me. I am the creative power of Stay Sick.

Je peux voir que tu as beaucoup de tatouages... As-tu un préféré ?

I can see that you have a lot of tattoos... Do you have a favorite one?

Peut-être trop (Rires.) Ouais, j’en ai beaucoup... Je vais te dire que mon favori est le nom de mon fils sur le cou « Blaise ». J’aime mes tatouages sur les doigts aussi, « Don’t stop dreaming » / « Arrêtes de rêver », c’est un rappel pour toujours aller de l’avant.

Maybe too much. (Laughs.) Yeah, I have a lot... umm... I mean if I had to pick a favorite, like my son’s name on my neck “ Blaise ”. I like my fingers tattoos too, “ Don’t stop dreaming ”, just a reminder to keeping pushing forward.

Et des regrets ?

Some that you regret?

Je ne regrette aucun de mes tatouages... J’ai commencé à me faire tatouer vers mes 18 ans et j’ai fait en sorte d’être sûr que je ne les regretterais pas. Il y en a certains que je n’aime pas autant que les autres mais je les aime quand même... Chacun de mes tatouages raconte une partie de ma vie.

I don’t have any that I regret, because... I mean I started getting tattooed when I was 18 and I kind of made sure that nothing I got I would regret later on and I do have like certain tattoos that I might not like as much as others, but I still love them, because every tattoo tells a piece of my life.

Dans tes clips vidéos tu es une fois étudiant, une fois voleur et une autre fois policier. Tu aimes jouer des rôles dans tes clips ?

In your video clips, you play once a student, then a robber and another time a cop. Do you like to play a role in your video clip?

Ouais ! (Rires.) J’ai pas mal de personnalités différentes, je suis un clusterfuck.

Yep ! (Laughs.) I’ve got a lot of different personalities all in one. I’m a clusterfuck.

Dans une autre interview tu disais que tu étais vraiment dans le business mais tu ne souhaitais pas devenir le nouveau KISS. Pourquoi as-tu dit ça ?

In another interview you said you are really into the business but you don’t want to become the new KISS. Why did you say that?

Le nouveau quoi ?

The new what?



Tu connais le groupe KISS ? Oh je veux devenir le nouveau KISS ?

Non, tu ne veux pas. (Rires.) Tu parlais du business et que tu ne voulais pas devenir comme eux. Oh c’est bizarre, parce j’aimerais plutôt devenir comme eux... ils déchirent. Ils se démarquent vraiment bien. Plus tu envoies et plus les gens ont le choix. Si tu as juste un t-shirt, les gens ne peuvent qu’avoir un t-shirt mais si tu as un t-shirt, des tasses, une housse isotherme, des figurines, des chaussures, des chapeaux... Tu peux tout vendre et pousser ta marque à fond.

Ils ont même leur propre équipe N.F.L. Ouais, exactement, ils font vraiment tout.

Ton groupe est sponsorisé par Monster Energy, peux-tu nous en parler ? Ouais, on est des artistes sponsorisés par Monster Energy Drink depuis un moment maintenant. Ils nous ont toujours très bien traité et c’est vraiment super de travailler avec eux. Ils font des très bonnes boissons énergétiques et même si tu ne veux pas des boissons typiques, ils ont du thé énergétique.

Tu as de futurs projets ? On va probablement commencer à écrire un nouvel album pour Attila. Tant que mes trucs de rap marchent, j’écris toujours !

Je fais de recherches sur toi et j’ai vu quelque chose sur MTV Made... Oh MTV Made...

Bah, t’es plutôt beau gosse maintenant. Merci mec... J’étais moche avant ?

...Bah, c’est pas ça mais... J’étais plus gros. (Rires.) J’étais un garçon de 16 ans gras avec de l’acné. Mon ami m’a défié d’aller auditionner pour cette émission appelé « Made ». Je lui ai répondu : « Nique sa mère, je le fais ». Donc, j’y suis allé et je l’ai fait... C’était il y a 10 ans et je suis content de l’avoir fait.

You know the group KISS? Oh I do want to become the next KISS?

No, you don’t. (Laughs.) You were talking about business and that you don’t want to become like them. Oh that’s weird, because I do want to be like them, they are killing it. Umm... they brand themselves really well. The more you put out there the more choices people have. If you just have a t-shirt, people can only get a t-shirt. If you’ve got a t-shirt, mugs, koozies, action figures, shoes, hats... you can sell all that and you can really push your brand out there.

They even got their own N.F.L. team. Yeah, exactly, they really do everything.

Your band is sponsored by Monster Energy, could you talk about that? Yeah, we’re we Monster Energy sponsored artists for a while now. They’ve always treated us very well and they are very great to work with. They make really good energy drinks, you know, because even if you don’t want a typical energy drink, they’ve got the tea energy drinks.

Do you have any upcoming projects? We’re probably going to start writing soon a new album for Attila. As far as like my rap stuff goes, I’m always writing you know.

I searched you on the internet and I’ve seen something about MTV Idol? Oh MTV Idol...

Well, actually, you are pretty good-looking now. I was bigger. (Laughs.) I was just a chunky 16-year old with acne. My friend dared me to go on this audition for this show called Made. I said “ Fuck it, let’s do it ”. So, I went and did it. It was like 10 years ago and I am glad I did it.

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HIP-HOP VS ROCK

DILLON COOPER En France, comme aux USA, il y a toujours un débat entre Old school et New school. Est-ce que tu penses que tu peux réconcilier les deux écoles du rap ? Dans les médias, il est souvent dit que tu pourrais être cette personne...

So in France, as in the USA, there is always a debate between old school and new school. Do you think you can reconcile the old school rap with the new school rap? It is often said in the media that you would be that person...

Je pense que tout a besoin d’équilibre, j’ai 23 ans et je suis né quand le hip-hop a vraiment émergé. Beaucoup de gens prennent cette période pour « l’Âge d’Or » parce que la prestation et la musique étaient à un tel point que cela te donnait envie d’écouter et de ressentir ce que les rappeurs te racontent. Actuellement les seuls thèmes que tu peux entendre parlent : de salopes, d’argent, de bijoux... mais il y a besoin d’équilibre parce que tout le monde aime faire la fête et il y a des gens qui ne veulent pas écouter du « rap conscient ». Donc tu dois trouver ce bon équilibre qui mixe les deux et tout le monde pourra en profiter et je pense que j’ai fait un assez bon travail avec ma musique.

I feel that everything needs a balance, I’m 23 years old, I was born in 1992 when the hip-hop was really coming up. A lot of people take to, what they call the « Golden Era » of hip-hop, because the delivery and the music was so to a point, you know, it made you wanna listen to it like, you feel every words... Now, the only themes you can hear of are talking about: bitches, money, jewelry, but but there is a need to be some type of balance for it because everybody loves to party and there is people who don’t really wanna listen to what they would call the « conscious rap » So you need to find that right balance that mixes the two, so that everybody can enjoy it.

Je sais que tu joues de la guitare depuis que tu as 13 ans. Jimi Hendrix t’a donné envie de jouer de la guitare ?

I know you’ve been playing guitar since you are 13. Jimi Hendrix made you wanna play guitar?

Ah, mec ! J’ai un tatouage de Hendrix juste là (montrant son avant-bras). Quand j’étais petit, mon père a mis une vidéo de Woodstock, j’y ai vu Jimi jouer et je suis juste resté là... genre : « Wah ! Ce gars est vraiment cool, je veux bouger comme lui, je veux faire sonner ma guitare comme lui ! » C’est aux alentours de mes 13 ans que j’ai appris la guitare. Je branchais l’ampli en mode distorsion pendant que je jouais car je n’avais pas une vraie guitare électrique. C’est à ce moment là que mon père m’a dit : « Si tu veux une guitare électrique, tu dois d’abord apprendre avec celle là ». Donc j’ai commencé à m’entraîner, je jouais seul avec un disque et je posais mes mains, pour essayer d’avoir le même son qui sortait du morceau. Donc pour mon 13e anniversaire mon père m’a offert une Gibson SG et c’est ma première guitare, mon bébé. C’est là que tout a commencé.

Oh bro! I got a Hendrix’s tattoo right up in there (showing his forearm!). When I was little, my dad watched a live video of Woodstock, I saw Jimi playing, and you know, I was just there like: « Whoa! This guy is really cool. I wanna move like him, I wanna make the guitar sound like him! It was around my 13 birthday I started, I learned how to play guitar. I was just plugging it to the amp, and I was put the distortion all the way up on the amp, it’s because I did not have a real electric guitar. It was that moment that my dad told me: « if you wanna an electric guitar you got to learn how to play on this first ». So, I just start to practicing and I was just playing alone with record, and just try to put my hands and move around just to try to get the same sound that was coming out of the song. So then for my 13 birthday my daddy got me a Gibson SG, you know, and that’s my first guitar, that’s my baby, that’s my OG baby, you know. I just started from there.

Je sais que tu choisis tes instrus avec soin, mais utilises-tu tes propres compositions dans ta musique ? Tu as toujours cette vibe jamaïcaine mais avec toute ta culture musicale, est-ce une désir de mélanger ces styles dans ta musique ?

I know you carefully choose your instrumentals, but do you use your own compositions in your music? You already have this Jamaican vibe but with all your background (Jimi Hendrix, Bob Marley, Biggie, etc), is it a desire to mix more these styles in your music?

Oui... Avec mes deux projets, je voulais essentiellement montrer que je pouvais raper. Dire aux gens : « Yo, je suis là, je sais comment raper, et je peux vraiment bien raper ». Lors de mes dernières tournées j’ai énormément rapé et j’ai senti une sorte

Yeah. Which my two projects, I basically wanted to show that, I can rap. Tell people like: « Yo, I’m here, I know how to rap, I know how I can rap really well ». During my last touring I’ve been rapping a lot, I’ve kind of felt distant from music in general.

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de distance avec la musique en général. En grandissant, jouer de la guitare était l’une des seules choses que j’avais. C’était ma meilleure amie. Donc de ne pas avoir joué beaucoup de guitare ces dernières années, m’a fait ressentir qu’il me manquait une part de moi. C’est pour ça que ces derniers temps je ne suis pas heureux musicalement... Je veux arriver au point où : « Je suis heureux de faire la musique que je veux faire ». La musique que je fais vient du cœur, mais en ce moment c’est juste genre : « OK cool... ». Tu sais, J’ai fait la tournée « Only Built 4 Cuban Linx’ 20th Anniversary » avec Raekwon et Ghostface Killah. Après les concerts, je rentrais à l’hôtel et vu que je n’étais encore qu’un enfant, j’allumais mon ampli et je m’entraînais jusqu’à ce que je m’endorme. Je sens que 2016 s’annonce bien, je travaille sur des trucs vraiment cool ! Je veux fusionner toutes les choses que j’ai dans ma tête et surtout... jouer de la guitare sur scène et pas seulement en coulisses ! (Rires.)

Nous avons parlé du Wu-Tang Clan. Même si tu as déjà été sur scène avec eux en Allemagne, ça serait un objectif pour toi ? Ou juste une étape dans ta carrière ? C’est ma famille ! On dit de moi : Coop Killa - Don Cooper - Wu-Tang Affiliated. Ghostface Killah et Raekwon m’ont beaucoup apporté. J’ai tellement appris à propos de moi-même en tant qu’artiste et j’ai beaucoup appris par rapport au fait d’être un « performer », pendant cette tournée avec eux. Ce sont des dieux ! Quand Raekwon te dit en face : « Yo mec, tu sais ce que c’est, fais ton truc, ne merde pas ! » (Rires.) Alors tu ne merde pas... et je n’ai pas merdé une seule fois pendant toute cette tournée... comme on dit « Prouve et grandi ». J’ai été chanceux de côtoyer quelques uns des meilleurs MCs de notre génération, le Wu-Tang, Onyx, De La Soul, Mobb Deep, Common, tous ces gens qui ont façonné le hip-hop. Je vais te raconter un moment que je n’oublierai jamais de ma vie. J’étais sur la route avec De La Soul, et après un concert Kool Herc m’a pris sur le côté et il m’a dit : « Yo mec, tu sais ce que t’as, hein ? ». J’étais genre : « Quoi ? ». Il m’a dit : « Tu as la flamme mec, c’est le moment !... Mais tu dois toujours te rappeler pour qui tu fais ça ». Il m’a pris la main, il m’a regardé et il m’a demandé : « Yo, pour qui tu fais ça ? ». Je lui ai répondu : « Hum... Pour moi ! Pour la musique mec ! ». Et là il m’a répondu un truc incroyable : « Non mec, tu fait ça pour James Brown... James Brown qui est le dieu original des MCs ». Réfléchis là-dessus, mec !

Enfin, un album en préparation ? L’album va arriver, le truc c’est qu’il y a eu beaucoup de rotations dans l’industrie de la musique,beaucoup de pression. Tu commences d’en bas et personne n’est autour de toi, mis à part tes amis, ta famille, et d’un coup cette personne s’ajoute, une autre personne et encore une autre personne. Tu arrives à un moment où il y a trop de mains dans le pot, trop de gens qui essayent de te dire ce que tu dois faire. Mon dernier album gratuit « 10:20 », ne devait pas être disponible gratuitement. Il a été enregistré et devait sortir juste après « Cozmik », tout était prêt... J’avais des vidéos prêtes à sortir, elles ne sont pas sorties, ce n’était pas de ma faute... C’est pourquoi je dis que quand un album sera prêt à sortir, je sortirai un album. Music first man ! Tu dois faire passer la musique d’abord et nourrir les gens qui te nourrissent !

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When I was growing up, playing guitar was one of the only things that I got. That was my best friend. So, for me not playing guitar over this past few years that much, it’s really like I felt a part of me missing. That’s why those times... I am not happy, musically speaking, I wanna get everything to a point that: « I’m happy making the music that I wanna make ». All the music I make comes from my heart but right now it’s just like: « OK, cool... ». You know I was doing the tour « Only Built 4 Cuban Linx’ 20th Anniversary » with Raekwon and Ghostface (Ghostface Killah). During that all tour, I had my guitar with me. So after the shows, I was going back to the hotel, just like when I was a kid, turning on my amp, just practicing until I fall asleep. I feel that 2016 looking great, I’m working on doing some really cool stuff. And I wanna fuse all the stuff that I’ve inside of my brain (Laughs.) but above all, put the guitar on stage, not on the backstage. (Laughs.)

So, we talked about the Wu (Wu-Tang Clan). Even if you’ve already been on stage with them in Germany! It would be a vindication for you? Or just a step in your career? That’s my jam’ family, you know. The Coop Killa - Don Coop - Wu-Tang Affiliated. You know what I mean. Ghostface (Ghostface Killah) and Raekwon gave me lot. I learn so much about myself as an artist, and I learn so much about just being a performer on that tour. They are Gods, you know what I mean. When Raekwon tells you straight up like: « Yo man, you already know, do your thing, don’t fuck up! » (Laughs.) So you ain’t gonna fuck up, you know... And I ain’t fucked up once on that all tour. As it says “ prove and grow ”. I’ve been lucky to be around some of the bests MCs of our time, our generation, Wu-Tang, Onyx, De La Soul, Mobb Deep, Common, all these people are people who have shaped hip-hop. I’m gonna tell you a moment that I’ll never forget in my entire life. I was on the road with De La Soul, and Kool Herc, after the show he pulled me to the side and he told me: « Yo man, you know what you got, right? ». And I was like: « What? ». He was like: « You got the torche man, it’s time! ». «But you got to always remember who you’re doing this for ». He hold my hand, looked at me, he was like: « Yo, who you doing this for? I was like: Hum... For me! I’m doing it for the music! ». He said some incredible stuff: « Do it for James Brown... James Bown is the original God MC ». Think about it, man !

Finally, an album on the way? The album is gonna come, the thing is there was a lot spinning in this music industry... a lot of pressure. You start from the bottom and nobody is around you except your friends and your family, and then this person comes into the mix, and this person comes in the mix, another person, another person. You just come up at a time when there is just to many hands in the pot, there is to many hand in the pot trying to tell you what to do. My last album, the last free album, « 10:20 », shouldn’t be a free album. It was recorded and done to come out right after « Cozmik », it was ready to go. I had videos ready to go for it, it didn’t go, it ain’t my fault. That’s why I’m saying when the album comes in, I’ll release an album. Yeah! Music first man! You got to music first and feed the people who have been feeding me, you know!

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ROCK VS HIP-HOP

GHOST Meliora veut dire « meilleur » en latin...

Meliora means «better» in Latin...

Non... cela veut plutôt dire « chercher quelque chose de meilleur » ou « essayer d’être meilleur ».

No, it means just look out, try for something better, try to be better.

Est-ce que tu penses que le groupe s’améliore ?

Do you feel like the band is getting better?

En fait le titre de l’album n’a rien à voir avec notre musique... Ce n’est pas notre commentaire sur ce que l’on fait mais plutôt notre commentaire sur l’être humain en général...

In fact, the album title has got nothing to do with the music. It’s not a comment on what we’re doing, it’s a comment on human beings in general...

Quel est le rôle principal d’un « Nameless Ghoul » mis à part la musique et le fanatisme de Papa Emeritus III ?

What’s the main part being a Nameless Ghoul?

Et bien... jouer dans le groupe et j’adore ça. C’est merveilleux parce que si je sors et que les gens ne me reconnaissent pas, j’ai le choix de leur dire qui je suis, si j’en ai envie. Ce qui n’est pas le cas pour beaucoup de musiciens, j’aime beaucoup cet aspect là !

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Well, playing in the band. And you know... I like it for sure, it’s wonderful because if I go out and people don’t recognize me I have the choice to tell them if I want to... But not many other people have that, I like it.

Quelles sont vos influences ?

What are your influences, what kind of band do you like?

On écoute vraiment de tout, ça va de la trans jusqu’au black métal en passant par la musique classique. On ne s’inspire pas d’autres groupes, on s’inspire de films, du théâtre, de livres, de peintures, de cuisine, de tout... Pas de limite !

We listen to everything from trans music to black metal to classical music. So I mean it’s not a band, it’s in movies, in theaters, in books, in paintings and food and everything... We are influenced by everything. No limits!

Parlons de vos nouveaux masques, pourquoi vous n’avez pas de bouches ?

Let’s talk about your new masks, why don’t you have a mouth?

Comme ce groupe est censé être anonyme et que l’on porte des masques, on a très vite compris que les gens nous projettent tels qu’ils veulent qu’on soit. Tels qu’ils veulent qu’on ressemble et quel genre de tête je fais derrière ce masque. Franchement, j’étais vraiment contre l’idée d’avoir une bouche... L’idée c’est de n’avoir aucune expression quelle qu’elle soit parce que si on avait mis une bouche flippante ou un grand sourire ça aurait été débile.

Because this band is supposed to be anonymous and we have masks, we understood pretty quickly that people project what they want us to be, what they want us to look like, what kind of face I make under this... And having a mouth... Well frankly, I was very against it. The idea is to not have any expression whatsoever because if there’s a scary mouth or a happy smile it just seems silly...

Vous avez signé chez Universal, la suite c’est quoi ?

You signed with Universal, what’s next?

On va continuer la tournée en 2016, c’est tout ce que je sais pour le moment. On va sûrement enregistrer un EP de reprises aussi, mais je ne sais pas où et quand...

We’re gonna continue touring in 2016, that’s for what I know now. We might go and record a cover EP again sometime next year but I don’t know when or where.

Quelle est votre chanson préférée sur l’album ?

What’s your favorite song on the album?

Oh ! La chanson que j’aime le plus jouer sur scène c’est « Cirice », elle est cool à jouer. J’aime beaucoup la façon dont elle a été composée, elle est fun et dynamique... Côté écoute par contre, c’est « He is », elle a été écrite il y a presque 10 ans, bien avant ce groupe... Elle a été écrite en italien, j’essayais de faire une chanson de pop italienne parce qu’elles ont un son très spécifique. Tout comme la pop française d’ailleurs... De Brigitte Bardot jusqu’à Alizée... J’aime beaucoup Alizée, c’est très joli, il y a un album en particulier avec énormément de bonnes chansons.

Oh! The song I like to play the most is « Cirice » actually, it’s fun to play, I like how it’s composed, it’s fun and dynamic... But listening wise I think it’s actually « He is »... I like that song a lot, it was written 10 years ago, long before this band... It was written in italian as I tried to make an Italian pop song because they have a very specific sound. You know, just like French pop... Everything from Brigitte Bardot to Alizée or whatever, you know... I love Alizée, that’s beautiful, that specific album, so many good songs in it.




HIP-HOP VS ROCK

JEDI MIND TRICKS

VINNIE PAZ

Qu’est-ce que tu peux nous dire sur ton dernier album ? J’ai arrêté de déconner ! Mon père est décédé lorsque j’avais 10 ans et il avait l’habitude de me dire : « Si tu aimes ça, alors ce n’est pas un métier ». Ainsi, je n’ai jamais regardé la musique comme un travail parce que j’aimais ça. Puis à un moment donné, j’ai commencé à me sentir comme un ado et c’est devenu le disque le plus amusant que j’ai fait depuis « Servants in Heaven », en 2006.

My first question is about your last album, could you talk about it? I stopped having fun. My father passed away when I was 10 years old, but he used to tell me, if you love it, it’s not a job. So I never looked at music as a job before, because I loved it. Then at some point, I felt like I was a teenager bro. This is the most fun I’ve had making a record since Servants in Heaven, Kings in Hell, that was 2006.

C’est quoi l’ambiance avec Stoupe ?

I’m pretty glad to see Stoupe back in business with you?

Il y avait Stoupe en 2008 avec qui j’ai fait un album « History of Violence » mais nous n’étions plus sur la même longueur d’onde... On était des têtes de mules ! Depuis l’ âgé de quinze, on grandit ensemble, on vendait de la drogue, 23 ans dans une bande, un groupe, peu importe, quand tu aimes quelqu’un comme ton frère mais que des choses t’ennuient, tu te sens obligé de lui en parler... Je traînais, me battais, me faisais serrer... avec le recul, je me suis rendu compte qu’il avait raison, on ne s’est pas vu pendant un bout de temps, alors une fois que l’on s’est retrouvé face à face on s’est dit : « On oublie… T’es prêt à agir comme un ado encore une fois ? Comme lorsque l’on avait la dalle ». À l’époque on faisait des albums dans la chambre de ses parents... On a enregistré « Violent by Design », dans une chambre mec !

There was 2008, Stoupe and I did a record, « History of Violence », we weren’t on the same page. We had had it with each other. We were bumping heads. We grew up together man. I was 15 when I met him. We were selling drugs, 23 years you’re in a band together, group whatever we call it. You love somebody, like your brother, but then some things annoy you, you have to tell him. I was whiling out, like punching people, getting locked up... In retrospect he was right. So, we took a long time off, man and then I find myself back in the same room with this guy « Forget it, we ready? Are we ready to act like teenagers again? Like when we were hungry? », because we were making albums in his parent’s bedroom, « Violent by Design », we made that record in a bedroom bro!

C’est l’un de mes albums favoris...

That’s one of my favorite albums

Merci, mon frère. On était bourré et défoncé. J’avais 22 ou 23 ans quand nous avons fait ce disque, on ne savait pas ce que l’on faisait. Donc, quand nous avons commencé ce nouvel album, je me suis dit avec Stoupe : « Faisons comme si nous ne savons pas ce que nous faisons et soyons des gosses encore une fois. Oublions la pression du business et restons amis ! »

Thank you brother. We were drunk and high. I was like 23 or 22 when I made that record. We didn’t know what we were doing. So, when we started doing the new shit, I was like « Let’s pretend like we don’t know what we’re doing. Let’s be kids again man, let’s be friends again, instead of the pressure of the business ».

Je suis plutôt content de voir Stoupe de retour dans le business avec toi. Pourra-t-on le revoir dans le prochain album ?

Actually, I’m pretty glad to see Stoupe back in business with you, could we see him on the next one?

Merci mec ! Si tu m’avais posé cette question il y a quelques années, je t’aurais répondu « Non ! ». Depuis son retour il est en mode : « Yo, Je suis prêt à travailler ». Nous sommes différents, maintenant les connards que nous étions, ont grandi. Nous avons réalisé à quel point nous étions proches. J’étais une tête de con, difficile à gérer, je l’admets. Stoupe, c’est mon frère... Je tuerais quelqu’un pour lui. On ne voyait pas le monde de la même manière et c’est compliqué de faire de la musique dans ces conditions.

Thank you bro. If you asked me this a couple of years ago I would say no. Now he’s like « Yo, I’m back, I’m ready to work ». We’re different men now. We’re grown. Motherfuckers is older. We realized how close we are, I was a dickhead, hard to deal with, I admit it. Stoupe, my brother. I love him. I’ll kill somebody for him. We just didn’t see the world the same way. It’s hard to make music if you don’t see the world the same way.

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Tu penses que l’on pourra revoir encore une fois Jus Allah avec toi ? Non... ça n’arrivera plus jamais ! C’était une erreur la première fois... Je ne parle pas mal des gens, Dieu le bénisse, mash’Allah, qu’il fasse du bien pour lui-même. Je n’ai rien à faire avec le Sheitan, sur aucun niveau...

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May I ask you if you could see Jus Allah with you again? No, that’s never going to happen again. It was a mistake the first time... I don’t talk ill of people. God bless him, Allah bless, masha’Allah, that he does well for himself. I don’t deal with Shaytaan.

Qu’est-ce que tu penses de l’évolution du hip-hop ?

What do you think of hip-hop’s evolution?

Ce n’est pas simple de répondre. Mes frères sont beaucoup plus vieux que moi, l’un a 49 ans et l’autre 50 donc j’écoutais du rap avant la plupart des enfants. En 79-80 j’écoutais Sugar Hill Gang, Cold Crush. Mes parents étaient dans la musique black, et vu que nous étions des italiens, on écoutait Sam Cook et Al Green, des délires dans le genre mais on écoutait aussi du Black Sabbath. En 83, mon frère est venu à la maison avec le premier disque de Run-D.M.C., j’avais 6 ans, je me suis dit « C’est quoi ça, mec », je ne savais même pas comment ça s’appelait : C’était le meilleur son que j’ai jamais écouté de ma vie. Ma putain de tête a explosé. Puis quelques années après j’ai commencé à écrire mes propres raps et ils étaient horribles. Les pires raps de tous les temps ! (Rires.)

It’s complicated. Well, my brothers are much older than me. My one brother is 49 and the other one 50. So, I was hearing records before the average young kid heard records. ’79-’80 I was hearing Sugar Hill Gang, Cold Crush. My parents were into black music. We’re Italians. We were listening to Sam Cook and Al Green and shit like that but, they were also playing Black Sabbath. ’83 my brother came home with the first Run-D.M.C. record. I was 6 and I was like « Yo what is this man ». I didn’t even know what it was called. This is the greatest shit I had ever heard in my life. My fucking head explodes man. Then a few years later I started writing my own raps and they were terrible, the worst raps of all time.

Vraiment ?

Really?

Ouais, c’était horrible ! Je l’ai écrit à propos de cette fille qui s’est assise à coté de moi à l’école. Son nom était Karen Zalinsky. « Karen waddup? » je l’ai embrassé sous le pupitre en CE1 et CE2. J’ai écrit un petit rap sur elle. (Rires.)

Yeah, it was awful. I wrote it about this girl who sat next to me in school that I… I loved her so much. Her name was Karen Zalinsky. « Karen waddup? » yo I kissed her underneath the desk in like 2nd or 3rd grade. I wrote a little rap about her.

C’est mignon. (Rires.)

That’s sweet. (Laughs.)

Le truc c’est que, si tu es conscient que tu es nul alors tu sais que tu peux t’améliorer. Quand tu rencontres un putain de guitariste ou autre, qu’il te dit qu’il est bon, il ne pourra pas s’améliorer. Pour te dire, je pense encore que je suis nul donc je me dis : « Ok ! le prochain son doit être meilleur. ». Si j’avais dit que j’étais super, ma mère m’aurait giflé et m’aurait dit : « Tu n’es pas super, tu es Vinnie. Je t’ai éduqué de cette façon. Tu n’es pas meilleur qu’un autre. Tu es juste mon fils et à la seconde où tu te comporteras différemment que mon fils, là il y aura un problème ».

The thing is man, if you are aware that you are terrible, then you know you can grow. When you meet a motherfucker who is a guitar player or whatever and they think they’re great, then they can’t grow. I still think I suck. So, I have to say « alright, the next shits got to be better ». If ever said I was great, my mother would slap me in the face. My mother would say « You’re not great, you’re Vinnie. I raised you this way. You’re not better than anybody. You’re just my son and the second you start behaving differently than my son we’re going to have a problem ».

C’est une bonne éducation !

That’s a good education

C’était une éducation stricte car nous venons de milieux humbles. Ma mère disait « N’oublie jamais à quel point tu es chanceux. Il y a des gens qui travaillent dans le bâtiment... et toi tu rapes. Sois fier de ce que tu as fait, tu me rends fière et sois bon avec tout le monde ». Personne n’est différent de moi, j’ai rencontré des artistes qui étaient des connards et ça m’a ruiné. Donc je ne peux pas être un connard envers quiconque. Vous êtes là après le show pour me demander une interview, je suis fatigué et j’ai faim, mais je ne peux pas vous dire non. En plus ça m’a permis de rencontrer un frère musulman de la Turquie et un frère qui ressemble à un portoricain de Philadelphie. (Rires.)

It was a hard one, because we come from humble beginnings, man. My mom’s like « Don’t ever forget how lucky you are. There’s people that got to do construction… and you get to rap. Be proud of what you’ve done. You’re making me proud. Just be a good person to everybody ». Everybody out there is no different than me. I met artists that were like assholes and it ruined it for me. So I can’t be an asshole to anybody, man. Even when I’m tired, I’m hungry I wouldn’t say no to you. I’m meeting a Muslim brother from Turkey… I’m meeting a brother who looks like he’s Puerto Rican from Phillie.


C’est super cool de ta part ! Il y a des nouveaux rappeurs avec qui t’aimerais travailler ?

That’s really nice! Is there any new rappers that you would like to work with?

J’ai un gars qui s’appelle West-Side Gun qui est incroyable. Hus KingPin, Smooth, ce sont des gars que j’adore. Ils sont encore jeunes mais ils sont mortels !

I have a guy named West-Side Gun who’s amazing to me. Hus KingPin, Smooth, these are all guys I love, like, they’re just young kids, but, they’re dope though.

Pourra t-on les écouter sur le prochain AOTP ?

Could we listen to them on the next AOTP?

Peut-être pas sur AOTP, mais sur mon truc solo. Ils en veulent. Ils sont jeunes et leurs raps old school de New York sonnent comme le Wu.

Maybe not on AOTP, but on my solo shit. they’re good, they’re hungry. Their young, New York old school raps sounds like some early Wu shit.

Pour changer de sujet : J’aimerais connaître ta connexion avec les livres ?

I’d like to know about your connection with books.

T’as déjà écouté une chanson et tu te sens connecté avec direct, sans t´expliquer pourquoi ?

You ever listen to a song and you just connect to it and you can’t explain why?

Ouais...

Yeah

C’était comme ça avec Clive Barker. Je me rappelle de la première fois que j’ai lu Clive Barker, j’étais jeune : « Hellraiser », le gars avec des clous dans la tête. Je me suis intéressé à ça et j’ai commencé à lire les livres vers l’âge de 13 ans. Quand nous avons commencé à travailler avec Stoupe on se disait : « Nous allons faire cet album et ça va être réellement sombre » et je lui ai dit « Nous allons la faire à la Clive Barker. ». Donc, il y a beaucoup de références étranges dans l’album, tant que vous n’avez pas lu Clive Barker vous penserez probablement que je suis juste un malade mental. (Rires.)

That’s how it was with Clive Barker. I remember the first time I read Clive Barker I was young. « Hellraiser » the guy with the pins coming out of his head. I got open off that and then I started reading the books when I was maybe 13. When Stoupe and I said « We’re going to do this record and it’s going to be real dark » and I said « We’re going to go Clive Barker, man ». So, there’s a lot of weird references in the album, that unless you’ve read Clive Barker you’d probably just think I’m mentally ill.

Ma dernière question : Voudrais-tu dire quelques mots pour Sean Price ?

My last question bro is would you like to say some words for Sean Price?

C’est mon frère et il sera toujours mon frère. La meilleure chose à propos de moi et de Sean c’est qu’il n’était jamais question de musique. On avait l’habitude de sortir et se foutre de la gueule de l’un et l’autre. C’est tout ce qu’on voulait faire. Si tu écoutes son dernier album, il dit « Choper 20 paires avec Vinnie une fois en tournée », il parlait de baskets. (Rires.) On est allé dans le Colorado et on a dépensé 3 000 $ dans des baskets, on a vidé le shop. Le lendemain les gens de la boutique de pompes ont appelé notre hôtel et ont demandé si on avait volé leur ordinateur. Putain on vient de dépenser 3 000 $ pour des pompes, tu crois que je vais piquer leur ordinateur à 200 $ ? On a pratiquement défoncé ces gens. (Rires.)

He is my brother and he will always be my brother and the best thing about me and Sean is it was never about music. We used to hang out and just make fun of each other. It’s all we would do. I would call him the Walrus and he’d call me the… At one time, if you listen to his last album, he says « Copped 20 pairs with Vinnie one time on tour », he was talking about sneakers. We went to this spot in Colorado and we spent like $3,000 on like sneakers, bought out the whole place right, bought sneakers me and Sean, the next day the people from the sneaker store called our hotel and asked if we stole their laptop and I’m like « We just spent $3,000 sneakers, but I’m taking your $200 laptop? ». So, we almost fucking killed these people.

Qu’il repose en paix. Eh bien ! Juste pour le fun, vas-tu voir le prochain Star Wars ?

May he rest in Peace. Well, just for fun, are you going to watch the next Star Wars?

Oh tu déconnes ? Mec, je textote mon neveu : « chope des billets chope des billets ! » (Rires.)

Oh are you kidding me? Bro, I’m like texting my nephew « Get the tickets get the tickets! ».

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ROCK VS HIP-HOP

METRO STATION

TRACE CYRUS & Mason Musso

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Pourquoi « Metro Station » ?

Why « Metro Station »?

Trace Cyrus : On balançait des noms de groupe de but en blanc et un jour Mason s’est arrêté dans une station de métro (Metro Station) et il m’a demandé si j’aimais le nom. Il n’y a pas de sens particulier, on voulait juste quelque chose d’accrocheur et facile à se souvenir. Donc, notre public se souvient toujours du nom Metro Station car c’est quelque chose qu’ils voient partout où ils vont.

Trace Cyrus: Umm... we were just throwing band names back and forth and Mason was driving by a metro station one day and he asked me if I liked the name. You know it doesn’t have any particular meaning. We just wanted something that was catchy and was easy for people to remember. So our public always remembers the name Metro Station because it’s something they see everywhere they go.

Le groupe s’est reformé après 4 ans d’absence, qu’avezvous fait pendant ce temps ?

The band returned to the band after four years of absence, what have you done all that time?

Trace Cyrus : J’ai fait quelques tournées avec « Breathe Carolina » et « Forever the Sickest Kids ». J’ai réalisé quelques albums que j’ai mis en ligne, j’ai juste fait ce que j’aime. Puis finalement je suis revenu avec ce gars. (Rires.)

Trace Cyrus: I went on a few tours with Breathe Carolina, Forever the Sickest Kids... I released a few online albums, I just did what I love. Then I finally got back together with this guy. (Laughs.)

Mason Musso : J’ai fait un EP, des shows, j’ai également eu la chance de jouer lors des American Music Awards, mais la chose principale c’est que l’on soit de nouveau ensemble avec Metro Station...

Mason Musso: I released an EP, I played some shows, I had the chance to play for the American Music Awards, but the main thing is that we’re back together with Metro Station.

Pouvez-vous me parler du second album ?

Could you talk about the second album?

Trace Cyrus : Il y a un an, on a lâché un EP qui s’appelait « Gold » avec 5 chansons et cet été nous avons poster notre album « Savior » en ligne. C’est un projet que nous voulions donner à nos fans. Quand nous reviendrons aux US, nous allons commencer à réaliser des clips vidéos pour promouvoir l’album. Sinon on travaille sur un EP de 5 chansons acoustiques en ce moment.

Trace Cyrus: About a year ago, we dropped an EP called “ Gold ” with 5 songs this summer we just dropped our second online album “ Savior ”. It is a project we wanted to give to our fans. When we’ll get back to the States we are going to start shooting music videos off that album and promoting it more. Beside that we are working on a 5 song acoustic EP now.

Quels artistes ont influencé votre musique ?

Which artists influenced your music?

Trace Cyrus : Quand nous avons commencé, le groupe « The Postal Service » nous a beaucoup influencé. Nous voulions faire un genre de pop / electro, il n’y avait pas beaucoup de groupes qui faisaient ça à ce moment là. C’était le principal groupe qui a influencé notre son je dirais.

When we started out, the band The Postal Service was a band we’ve really liked... We wanted to do something electronic and pop kind-of, there weren’t many bands doing it. So that was the main band that influenced our sound I’d say.

Et pour toi, Mason ?

How about you Mason?

Mason Musso : J’ai beaucoup été influencé par « The Postal Service » comme Trace mais également de groupes comme : The Cure, Depeche Mode, New Order...

Mason Musso: Yeah, I was always influenced by « The Postal Service » as Trace but also by bands like: The Cure, Depeche Mode, New Order...



Des artistes avec lesquels vous voulez travailler ? Trace Cyrus : Nous voulons vraiment travailler avec tout le monde qui supporte notre musique, comme avec Ronnie des « Falling in Reverse ». Les gens qui nous montrent de l’amour, nous voulons leur redonner mais pour moi, j’aurais adoré travailler avec Jim Morrison et Johnny Cash, malheureusement ils ne sont plus là.

Trace, tu as énormément de tattoos... Trace Cyrus : Oui. (Rires.) J’aime beaucoup mon tatouage sur le dos. C’est un portrait de « Geronimo », un indien d’Amérique et il dit « Southern Made Hollywood Paid », qui est le nom de ma ligne de vêtements. C’est le tatouage le plus pensé que j’ai fait...

Est-ce que les plumes sous ton oeil ont un sens comme les voyous ? Trace Cyrus : Oui il y a bien en sens mais pas le même que tu penses. (Rires.) J’ai grandi dans le Tennessee avec un groupe de fermier et mon père. On cherchait souvent des plumes de buse à queue rousse et à chaque fois que j’en trouvais une je lui apportais. Donc ça représente un peu la relation que nous avions eu mon père et moi.

Tu travailleras avec ta soeur un jour ? Trace Cyrus : Si tu veux tout savoir, il y a une chanson que j’ai fait avec elle il y a quelques années. Ça s’appelle « Shot in the Dark » et je n’ai pas voulu le sortir car j’attendais le bon moment. Quand nous l’avions enregistré, je n’étais pas satisfait par moi-même et maintenant que Mason et moi sommes revenus ensemble sur le bon chemin... Je sens que je suis à un super niveau pour sortir ce morceau et nos fans pourront l’apprécier ensemble. On espère que l’année prochaine nous pourrons faire quelques tournées avec elle !

Any artists you would like to work with? Trace Cyrus: We are really willing to work with anyone that supports our music, you know, just like we worked with Ronnie from “ Falling in Reverse ”. Anyone who shows us love, we want to give them love right back, but for me, personally I would have love to work with Jim Morrison and Johnny Cash... Unfortunately, there not here anymore.

Trace, you do have a lot of tattoos... Trace Cyrus: Yes (Laughs.) I like my back piece a lot. It’s a portrait of Geronimo, a Native American Indian, and it says Southern Made Hollywood Paid, which is my clothing line’s name and I think it’s just the most thought out piece that I did...

Do the feathers under you eye have a meaning as thugs? Trace Cyrus: Yeah, there is an actual meaning but not the one you were thinking of. (Laughs.) I grew up in Tennessee with a bunch of farmers and my dad. We looked very often for red tail hawk feathers and anytime that I would find one I’ll bring it to him. So, it kind of represents me and my dad’s relationship.

Would you like to work with your sister one day? Trace Cyrus: Actually to tell you everything, I did with her a few years ago. It’s called “ Shot in the Dark ” and I just didn’t want to release it because I was waiting for the right time. When we recorded it I wasn’t satisfied with myself and now that me and Mason are back on the right track, I feel like I’m at a great level to release it and my fans and her fans can both appreciate it. So we hope we could do some more tours with her next year.




HIP-HOP VS ROCK

MGK

MACHINE GUN KELLY Tu viens de sortir ton nouvel album « General Admission ». Y a-t-il une nouvelle évolution dans ton rap ?

You have just released your new album « General Admission ». Is there a new evolution in your rap?

J’ai 26 ans maintenant et quand j’ai enregistré l’album « Lace Up », j’étais en train de quitter mon équipe. J’étais immature, je prenais beaucoup de drogue et j’étais énervé de ne pas être accepté par l’industrie. J’étais dans une ambiance bizarre lors de la période Lace Up... Pendant l’enregistrement de « General Admission » , j’ai pris mon temps sur l’écriture jusqu’à être vraiment inspiré pour écrire. J’y ai consacré 3 ans même si pendant 6 mois j’étais à sec avec des doutes plein la tête : « Merde, j’ai peut être déjà eu mon moment de gloire... Je n’écris rien et rien n’arrive », c’est ça être un putain d’artiste ! Et puis, tu t’assois là et tu te dis genre « Non ! il y a quelque chose de spécial à propos de la douleur que tu mets sur papier. Il y a des gens qui seront tes fans pour la vie, car ta gueule est tatouée sur eux, ta devise est tatouée en eux et ton style de vie est tatouée en eux».

I’m 26 now and when I was recording “ Lace Up ” album I was still kind of just leaving my team. I was young minded, I was doing drugs and I was angry at not really being embraced by the industry. I was in a weird place during the “ Lace up ” period. When I was making General Admission, you know, I, like, purposely held off on writing things until I was like inspired to write. I dedicated it 3 years even if I was dry for six months, having these thoughts got through your mind like “ Damn, I might have seen my climax already. I’m not writing anything, nothing’s happening, whatever ”... that’s being a fucking artist ! But then you’re sitting there telling yourself like “ nah, there is something special about the pain that you put on paper, because you have people that would, you know, be fans of you for life, because, you know, your face is tattooed on them, your mottos tattooed on them and your life style’s tattooed on them and you know ”

Peux-tu nous parler de ta collaboration avec Kid Rock ?

Could you talk about your collaboration with Kid Rock?

Pour t’expliquer la nature de ce morceau, au tout début, seule les choeurs étaient enregistrés et je me disais : « Ça s’entend trop que l’on essaye de faire du Kid Rock ». Donc on a effacé le morceau mais on adorait toutes les paroles, on pensait que ça pouvait être lourd. J’ai fait tourner quelques sons où il y avait des choeurs à mes managers et dans ma tête, j’étais là, « Cette chanson me fait chier », puis je les revois quelques temps plus tard, ils me font : « Écoute » et là , j’entends la voix de Kid Rock sur mes choeurs « Fuck! ». Je ne pouvais pas y croire, c’était exactement ce que j’avais à l’esprit. Donc, j’ai écrit mes couplets sur le moment et je l’ai enregistré.

That was a song that we actually trashed at first, because we wrote and recorded it, just the chorus and I was like “ nah, it sounds too much like we’re trying to be Kid Rock ”. So, we trashed the song, but we all loved the lyrics and we thought it was a really big hook. So, I turned the album in my management brought the song back up and I was like “ fuck that song ”, but then they pressed play and Kid Rock’s voice was on it now and I was like “ holy shit ”. You know I couldn’t even believe that, because, you know, it sounded the way it should have sounded. So, you know, I wrote my verses on the spot and recorded it.

Quand est-ce que Diddy est venu vers toi et qu’as-tu pensé lorsque tu as signé sur Bad Boy ?

When P-Diddy came to you, and what did you think when you signed with Bad Boy?

Je ne sais pas... Signer en maison de disque me semblait comme la chose à faire à ce moment là. Maintenant, ça n’a rien changé du tout, peu importe. Il n’y a pas d’éloge à faire.

I don’t know... signing a record deal is just seemed like the thing to do at the time. But, it hasn’t change a thing... whatever... There is no praise to do about it.

Tu fais partie de la nouvelle génération du hip-hop. Qu’est-ce que t’aimerais apporter à l’industrie ?

You’re part of the new generation of hip-hop. What would you bring to the industry?

J’ai en quelque sorte amené cette attitude punk à la nouvelle génération hip-hop. Le punk était une riposte contre l’autorité et la politique, sans oublier les choses auxquels on ne croyait pas. Le hip-hop ça provient de la même veine on dénonce la corruption policière, un gouvernement qui nous tue à petit feu, etc. On parle de situations oppressantes à la société et puis quand on se rebelle, je pense que c’est un peu punk rock.

I kind of brought that punk attitude into this new generation of hip-hop. Punk was an out-lash towards authority and towards politics and things that we didn’t believe in. Hip-hop seemed like the same thing, you know, like the police corruption, the government killing us silently...etc. We’re talking about oppressive situations in societies you know and so you know when you speak up against it, I think that’s pretty punk rock. (Laughs.)

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J’ai vu ton hommage à Eminem sur « Lose yourself ». Est-ce que Eminem t’as inspiré ? Oh, merci merci merci. Évidemment, Eminem m’a énormément inspiré. Sa vie est similaire aux blancs comme moi, qui ont grandi dans une communauté noire du Midwest. C’est un génie textuellement parlant.

Qui d’autre t’as inspiré ? DMX, Tupac, fucking Nirvana. (Rires.) La performance en live de Rage Against the Machine, Busta Rhymes... la putain de liste est longue mec, Red Hot Chili Peppers...

Tu as l’attitude d’une rock star, je t’imagine dans un groupe de rock. Y as-tu déjà pensé ? J’étais dans un groupe punk rock avant d’être rappeur. Regarde le show ce soir, tu vas voir. (Rires.) Quand tu regardes notre live, nous sommes un groupe. Je réalise mon rêve.

Parlons tatouages... Tu t’es fait tatouer en étant défoncé ? Ouais, sûrement ! (Rires.) J’étais à Humboldt County, au nord de la Californie, où ils sont connus pour avoir des fermes géantes de marijuana, tu vois ce que je veux dire... Quand on est allé chanter là-bas, j’ai été salué par plusieurs fans avec des sacs poubelles pleins de weed. J’avais une machine à tatouages sur la route avec moi, je me suis assis sur ma jambe et je me suis tatoué moi-même.

C’est ton tattoo Radiohead ?

I’ve seen your tribute to Eminem on Lose yourself. Did Eminem inspires you? Oh thank, thank you, thx. Of course Eminem inspired me a lot. His life reflected a lot of like how us Midwest white boys in a black community. He is a lyrical genius.

Who else inspired you? DMX, Tupac, fucking Nirvana. (Laughs.) Live performance of Rage Against the Machine, Busta Rhymes... fucking list goes on man... Red Hot Chili Peppers...

Ouais, c’est Radiohead ! (Rires.)

You have the attitude of a rock star. I can easily see you in a punk rock band. Have you ever thought about it?

Ton tatouage de Dali sur ton dos, c’est un putain de bon tatouage...

I was in a Punk Rock band before becoming a rapper. Watch the show tonight, you’ll see. (Laughs.) When you see it live, we are a band. I’m fulfilling my dream.

Ouais ! Je l’adore.

Dali t’inspire ? Je pense que je commence à comprendre comment il m’a inspiré, par exemple la couverture de mon album « General Admission » a été inspiré par Dali. Si tu le regardes bien, tu y verras un hommage à Shel Silverstein / Dali.

Vas-tu déménager à Washington pour fumer ? (Rires.) Oh non mec ! Je fume où c’est interdit, je fumerais où c’est permis, j’en ai rien à foutre ! Je fume partout.

Let’s talk about your tattoos. Did you get some high as fuck? Yeah, definitely. (Laughs.) I was in Humboldt County, which is in Northern California, where they are basically famous for having just giant acres of marijuana farms, you know what I’m saying. So, when we went to perform there I got greeted by a bunch of fans with like garbage bags full of weed and so I had a tattoo machine on the road with me. I just sat there on my leg and just tattooed myself.

Is it your Radiohead tattoo? Yeah, it’s Radiohead! (Laughs.)

Your tattoo on your back of Dali. That’s a fucking good one... Yeah! I love it.

Does Dali inspire you? I think that I’m beginning to find ways to use how he’s inspired me, like for example my album cover was Dali inspired, for General Admission. If you look at that you’ll kind of see a kind of a Shel Silverstein/Dali-type tribute.

Are you going to move to Washington to smoke? Oh hell no, I smoke where it’s not allowed, I’ll smoke where it is allowed, I don’t give a fuck. I smoke everywhere.

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ROCK VS HIP-HOP

CRAZY TOWN Shifty & Epic Mazur Crazy Town est de retour avec un nouvel album après toutes ces années d’absence pouvez-vous nous en parler ? Depuis 13 ans nous sommes passés par beaucoup de choses, 2 membres du groupe sont morts, le guitariste et DJ AM. Nous travaillions sur de nouveaux titres avec AM et son décès a mis l’album de coté pendant 4 ans. Il s’est passé pleins de choses durant ces 4 années : Crazy Town ne s’est jamais vraiment arrêté même si nous sommes passés à travers beaucoup d’excès alcool, drogues... beaucoup de drogues et du coup nous avons voulu ré-enregistrer ce que nous avions déjà.

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Crazy Town is back with a new album after all these years of absence. Can you tell us about it? For 13 years we went through a lot, 2 members of the group died, the guitarist... and DJ AM. We were working on new tracks with AM and his death has the album postponed for 4 years. Many things happened for these 4 years: Crazy Town has never really stopped even if we went through a lot of alcohol, drugs excess... a lot of drugs and so we wanted to record again what we already had.

Le titre « Born To Raise Hell » rend hommage à DJ AM ?

The “ Born To Raise Hell ” pays tribute to DJ AM?

Nous avons eu la chance d’avoir des scratchs de lui en mémoire que nous avons mis sur l’album. C’est en fait tout l’album qui lui est dédicacé !

We’ve been fortunate to have scratches of him in memory that we put in the album. It’s actually the entire album which is dedicated to him!

Votre nouvel album « Brimstone Sluggers » porte le 1er nom du groupe... C’est un retour aux sources?

Your new album “Brimstone Sluggers” has the first name of the group... It is homecoming?

On a reformé le groupe sans penser à la source mais oui... c’est bien un retour aux sources.

We rebuilt the group without thinking of the origin but yes... that’s indeed a back to the roots.

Ecoutez-vous des groupes skate hardcore comme Black Flag, Circle Jerks Adolescents ?

Do you listen to skate bands such as Black Flag, Circle Jerks when you were teenagers?

Marrant que tu mentionnes Black Flag, on était en train d’écouter Henri Rollins Comedy. On n’est pas super positif sur les comedy shows mais je peux te dire qu’on l’écouterait parler toute la nuit. C‘est un gars génial dont j’aime son point de vue politique. Mais tu vois quand tu écoutes beaucoup de musique, c’est difficile d’écouter des trucs différents des tiens. Des fois j’écoute des vieux trucs genre Rage Against the Machine et ça fait du bien de se replonger dans des univers qui te rappellent des moments et des périodes de ta vie.

It’s funny that you’re mentioning Black Flag, we were listening to Henry Rollins Comedy. We’re not very positive about Comedy show, but I can tell you that we would be listening to him talking all night long. It’s an awesome guy, I love his political point of view. But you see, who you listen to a lot of music, it is hard to listen to things different that yours. Sometimes I listen to old stuff kinda RATM and it feels good to bury myself again in those universes that remind you moments and periods of your life.

Graffitti, skate et vol de sex toys... Ta jeunesse a été folle à Los Angeles, tu penses qu’elle aurait été différente si tu n’avais pas bougé de Boston ?

Graffitti, Skate and sex toys robbery... Your youth was crazy in L.A., do you think it could have been different if you had not moved from Boston?

Shifty : C’est à Boston que j’ai découvert la scène punk hardcore, j’étais ami avec Chris Jones, batteur du groupe « Straw Dogs » décédé en 1986. C’était un type bien qui s’occupait de sa grand-mère et je le regardais jouer de la batterie tout le temps. C’est à ce même moment que j’ai commencé le break sur Run-D.M.C., j’étais fasciné par la culture rap et j’ai commencé à raper en écoutant Herbie Hancock, etc. C’est durant cette transition entre Boston et L.A. que mon père nous a installé à Mexico pendant 6 mois pour pouvoir tromper ma mère peinard. Je me suis éclaté là-bas, je trainais toute la journée, je

Shifty: It’s in Boston that I discovered hardcore punk scene I was friend with Chris Jones the drummer of the « Straw Dogs », who passed away in May, 1986. He was a great guy, who took care of his grandma and I watched him play drums all the time. It was at this moment I began doing break dance on Run-D.M.C. I was fascinated by rap culture and I started listening to rap, to Herbie Hancock... It was during this transition that my father and I moved in Mexico for 6 months, so he could cheat on my mother easily. I had really good times over there, I hung around all day long I stole lobsters and I meet a boy who introduced me



volais des homards et j’ai rencontré un gamin qui m’a fait découvrir « Licence To ill » des Beastie Boys sur une K7. Arrivé à L.A., je skatais et j’ai traîné avec les meilleurs graffeurs de la ville. On ridait, on volait tout et n’importe quoi comme des bombes de peintures ou des sextoys. (Rires.) Toutes les rues de L.A. étaient notre terrain de jeu pour foutre le chaos.

« Licence To ill » from the Beastie Boys on an audio tape. Arriving in L.A., I was a skater and I hung out with the best graffiti artists in Los Angeles. We ride, we stole anything from paint spray to sextoys. (Laughs.) Every L.A. streets were our playground to make chaos.

Tu t’es tatoué très jeune, tous tes tattoos portent une signification ?

You got tattooed very young... Do all of them have a meaning?

Shifty : Les tatouages sont toute ma vie, ils racontent mon histoire avec beaucoup de bons et mauvais souvenirs. Entre les amis décédés et les copines, etc. Mon premier tatouage était une feuille de cannabis sur le bras puis j’ai continué. J’aime la culture et ce lifestyle, d’ailleurs beaucoup de mes meilleurs amis sont tatoueurs...

Que pensez-vous de ce qu’il s’est passé à Paris et à San Bernardino ? Effrayant et horrible ! J’étais à Londres où je bossais sur l’album avec notre ingénieur du son Français quand on a appris ce qui arrivait. En tant qu’Américains, nous nous sommes sentis attaqués et cela nous a mis en colère. C’est la même horreur que la guerre... Aller dans une salle de concert où des kids s’éclatent devant un groupe et tirer dans le tas au nom de quoi ? ...Au nom d’un dieu censé apporter paix, amour et vie... Oui la vie ! Trop de vies ont été perdues, gâchées au nom d’un dieu durant l’histoire du monde. Cela n’a aucun sens, les gens doivent comprendre que nous sommes là tous ensemble !

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Shifty: Tattoos are all my whole life they tell my story with good and bad memories. Between my dead friends, girlfriends... etc My first tattoo was a weed leaf on my arm and then I have continued. I love the culture, lifestyle and a lot of my friends are tattoo artists.

What are you thought on Paris and San Bernardino events? Frightening, horrible. I was in London, working on the album with our french sound engineer when we heard what happened. As americans we felt attacked, it got us angry. It is as horrific as the war...Entering a concert hall where kids are enjoying themselves in front of a group and fire int the crowd in the in the name of what? ... In the name of some God supposedly bringing peace, love and life... Yes life! Too many lives have been lost, ruined in the name of a god in world history. It doesn’t make no sens, people need to understand that were here together!



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DICKIES LIFE PRESENTE :

PARIS SANS --- --CLICHÉ - -By Barberline

Cela fait plus de 100 ans que la marque Dickies crée et apporte des vêtements de haute qualité aux ouvriers et au grand public de ce monde avec ce que l’on peut appeler le style workwear. Au fil des années, sa gamme de vêtements s’est vue transformée, pour être appréciée et partagée par différentes cultures. La marque américaine a influencé le monde de la mode avec ses pantalons chino que nous avions tous porté plus jeune ou encore aujourd’hui dans un style hip-hop ou rock. Dickies a su parler à toutes les générations par sa qualité mais aussi par son originalité qui a toujours su être présente. Lorsque nous avons imaginé cette série mode, nous avons voulu vous démontrer qu’un esprit américain décontracté pouvait vous habiller avec style et qu’il était ancré dans notre quotidien.

Ce sont les rue de Paris qui nous ont inspiré et à créer une imagerie à la française pour Dickies. Pourquoi à la Française ? Car Paris est une ville que l’on découvre jour après jour et qu’elle n’a pas besoin de nous montrer ces clichés pour que vous l’aimez. À l’image de Dickies, la rue nous a apporté une ambiance, un charme et une authenticité comme la marque nous l’a toujours prouvé. Pour cela nous avons voyagé à travers un barbershop dans les rues d’Anvers, une promenade dans le cimetière de Montmartre, traversé le pont de La Chapelle, en passant par les quais d’Austerlitz... et c’est ça : Dickies Life x Barberline Texte : Daniel Yiu.

Photo : Julien Lachaussée / Modèles dans l’ordre des pages : Loova & Daboy, Liz, Pierre, JP, Océane, Fred, Fatih, Jon C-x. / Styliste : Quincy Brooks

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De gauche Ă droite : chemise Moss Beach, short 11 Slim Straitght Work, chausettes Atlantic City Royal, dĂŠbardeur Proof, short Kentucky, ceinture Orcutt, chausettes Atlantic City Royal.


Casquette Fort Jones, t-shirt Kustom, short New York, ceinture Orcutt.


Chemise en jean sans manche Daytona Beach


Casquette Fort Jones, t-shirt manches longues Lowell, salopette Bib Overall.


Casquette Richvale, t-shirt Dickies Baseball, short 11 Slim Straitght Work.



Casquette Sherwood


Casquette Sherwood, t-shirt manches longues Seibert, veste en jean Tampa.


Chemise Long Sleeve Slim Work Shirt, tablier de travail Dickies Apron Raw.


Chemise Calpella, pantalon Original 874 Work Pant, baskets Kansas.


Pantalon Original 874 Work Pant.




ARTUS DE LAVILLÉON

www.artusdelavilleon.com




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