Shahabuddin (extrait)

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Directeur de projet et photographie d’art ARK Reepon et Dominique Stal Ouvrage réalisé sous la direction de Somogy éditions d’art Directeur éditorial Nicolas Neumann Coéditions Véronique Balmelle Responsable éditoriale Stéphanie Méséguer Coordination et suivi éditorial Marie-Astrid Pourchet, Flore Langlade Maquette Nelly Riedel Contribution éditoriale pour le français Françoise Cordaro Contribution éditoriale pour l’anglais Katharine Turvey Contribution éditoriale pour l’espagnol Ana Jiménez Traduction du français vers l’anglais Jonathan et David Michaelson Traduction du français et de l’anglais vers l’espagnol Juan de Sola Traduction de l’anglais vers le français Annie Pérez Fabrication Béatrice Bourgerie et Mélanie Le Gros

Coédité avec Cosmos Books COSMOS BOOKS Cosmos Centre 69/1 New Circular Road, Malibagh Dhaka 1217, Bangladesh Tél. + (880-2) 9356522, 48314602 Email : info@cosmosbooks.com.bd www.cosmosbooks.com.bd Avec le soutien de

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Shahabuddin RYTHME , COULEURS, MOUVEMENT

RHY THM, COLOUR , MOVEMENT / RITMO, COLORES, MOVIMIENTO

Reverse logo

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Sommaire/Content/Índice Shahabuddin : Les images de la liberté................................................................ 7 MOINUDDIN KHALED

Shahabuddin : The Illustration of Freedom ..............................................................13 MOINUDDIN KHALED

Shahabuddin : Ilustrar la libertad ..........................................................................18 MOINUDDIN KHALED

Nous nous souviendrons........................................................................................ 25 B K JAHANGIR

Lest we forget .......................................................................................................... 26 B K JAHANGIR

Que no caiga en el olvido .......................................................................................27 B K JAHANGIR

Préface ..................................................................................................................... 30 ENAYETULLAH KHAN

Foreword ................................................................................................................. 32 ENAYETULLAH KHAN

Prefacio ....................................................................................................................34 ENAYETULLAH KHAN

Shahabuddin ou la force intérieure du guerrier victorieux ............................... 37 DOMINIQUE STAL

Shahabuddin or the Inner Power of the Victorious Warrior ................................. 44 DOMINIQUE STAL

Shahabuddin o la fuerza interior del guerrero victorioso ...................................51 DOMINIQUE STAL

Catalogue ............................................................................................................... 59 ENAYETULLAH KHAN ................................................................................. 255 AHMED SHAHABUDDIN .............................................................................. 258 Liste des œuvres .................................................................................................. 270 Remerciements ......................................................................................................274 Crédits photographiques ......................................................................................275

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66. Trapéziste, 1996

Huile sur toile, 55 × 46 cm Signé en bas à droite

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Shahabuddin : Les images de la liberté MOINUDDIN KHALED

L’art de Shahabuddin s’attache avant tout à représenter le mouvement et le geste dans leurs dimensions temporelles et spatiales. L’analyse du travail de l’artiste, qui s’étend sur près de quatre décennies, donne aux spectateurs l’occasion exceptionnelle de contempler une œuvre vibrante de vitalité. La question se pose quant à la source de cette énergie et de ce dynamisme. D’où vient cette inspiration qui est au cœur de la création de ce talentueux artiste ? La tension qui naît de la sensation de mouvement dans ses représentations peut s’expliquer en partie par les lois de la physique. Parfois, le mouvement semble aller à l’encontre de la force de gravitation, parfois il s’écoule vers le cœur de l’attraction terrestre. À l’occasion, l’image se rebelle et une diagonale se révolte contre l’espace rectangulaire. Parfois, l’image se meut horizontalement, soulignant l’expansion de l’espace. Le travail de Shahabuddin traite clairement d’une double thématique. L’une concerne l’élan irrépressible de l’esprit humain, l’autre, la nécessité humaine de revendiquer et d’occuper l’espace. Les critiques d’art, que ce soit dans le pays d’origine de l’artiste, le Bangladesh, en Inde ou à Paris – l’un des principaux centres artistiques et culturels de l’Occident – ont tenté d’expliquer l’omniprésence du mouvement dans son art par sa participation à la guérilla durant la guerre d’indépendance de 1971. Bien que cette analyse soit pertinente, il convient aussi, pour comprendre pleinement son art, de prendre en compte les sources du dynamisme et du mouvement de son coup de pinceau. L’inspiration d’un artiste ne saurait se limiter aux politiques de son temps et à la guerre. Il subit aussi l’influence de sa terre, celle où ses aïeux ont vécu, celle des luttes menées par ses ancêtres, celle du sang qui coule dans ses veines. C’est cette fusion de l’ancien et du moderne, de l’historique et du contemporain, qui fait de Shahabuddin la force créatrice exceptionnelle qu’il est aujourd’hui. Depuis les temps préhistoriques, les populations du vaste delta qu’est le Bangladesh ont dû lutter contre l’adversité – bravant les tempêtes, les inondations, les raz-de-marée. L’érosion des berges détruit régulièrement leurs récoltes et leurs fermes. Il leur faut déménager et reconstruire leurs maisons. Au prix de grandes difficultés, mais avec une détermination intacte, elles poursuivent leurs activités de subsistance – l’agriculture et la pêche. La volonté d’exprimer les dures conditions de vie de ce peuple qui travaille cette terre subtropicale est au cœur du travail de l’artiste. Shahabuddin a grandi sur les rives du Meghna, le plus grand fleuve du Bangladesh. Aujourd’hui encore, il a gardé une grande affinité spirituelle avec ces hommes et ces femmes opiniâtres qui peuplent les rives du fleuve. Bien que son père ait, plus tard, fait construire une maison à Dhaka, la capitale du Bangladesh, et qu’il ait vécu une grande partie de sa vie en ville, le Dhaka des années 1950 et 1960 ne peut se comparer à la grouillante métropole qu’il est devenu aujourd’hui. En ce temps-là, les gens y venaient pour travailler ou étudier. La plupart s’identifiaient encore à leur village ancestral et préféraient vivre dans des régions rurales à proximité de leurs familles et de leurs amis. La figure humaine occupe une position centrale dans l’œuvre de Shahabuddin du fait de

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Shahabuddin: The Illustration of Freedom MOINUDDIN KHALED

The art of Shahabuddin mainly strives to depict motion and emphasize movement over time and space. By analyzing this artist’s work, which spans roughly four decades, viewers will be treated to a glorious exhibition of vibrant motion. Several questions arise: what is the source of this energy and motion, and how did this gifted artist, now in his sixties, draw the inspiration for what has become the core of his creation? The tension derived from the sense of motion in his images can be explained partially by the laws of physics. Sometimes the motion in the image acts against the pull of gravity; sometimes it flows towards the core of the earth’s attraction. Occasionally, the image goes off on a tangent, a rebellious diagonal against a quadrangular space. At times, the image moves horizontally, underlining the expansion of space. Shahabuddin’s work clearly expresses two themes. One is the irrepressible momentum of the human spirit. The other is the hunger of human beings to claim and occupy space. Art critics in the artist’s homeland, Bangladesh, in neighbouring India and in Paris, one of the main Western centres of art and culture, have tried to explain the preponderance of motion in his art by pointing to Shahabuddin’s participation in the 1971 Liberation War as a guerrilla fighter. While this is relevant, we cannot fully understand the artistic consciousness of Shahabuddin unless we broaden the scope of our analysis and take into account the sources of dynamism and motion in his brushwork. The inspiration of an artist isn’t limited to contemporary politics or warfare. He is influenced by the land in which generations of his forefathers lived, by the struggles of his ancestors and by the blood that flows through his veins. The amalgamation of the ancient and the modern, the historical and the contemporary, has made Shahabuddin the rare creative force that he is today. Since prehistoric times, the people of the vast delta that is Bangladesh have lived their lives by struggling against adversity – braving storms, floods and tidal surges. The erosion of riverbanks destroys their crops and homesteads. They relocate and rebuild their homes. With unbroken spirit and the sweat of their brow, they pursue their livelihoods – planting their crops and catching fish from the river. The expressions of the hardworking men and women of this subtropical land form the core of Shahabuddin’s work. Shahabuddin grew up on the banks of the Meghna, Bangladesh’s largest river. To this day, he retains a spiritual kinship with the resilient people that inhabit the banks of the river. Although his father later built a house in Dhaka, Bangladesh’s capital, and Shahabuddin spent a significant portion of his life in the city, Dhaka in the 1950s and ’60s cannot be compared to the teeming metropolis that it is today. In those days, people lived in Dhaka to work or study. Most people still identified with their ancestral villages and preferred to live close to the soil in the company of their families and friends. Human images occupy a central position in Shahabuddin’s work because of his immutable faith in the collective spirit of the people of this land and his deep love for their way of life. People here not only had to survive natural disasters, they had to struggle against the injustice and exploitation meted out by Mughal emperors, English colonialists and other, more ancient, rulers. Before the partition of the Indian subcontinent in 1947, Kolkata was one of the mains seats of

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Shahabuddin: Ilustrar la libertad MOINUDDIN KHALED

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El arte de Shahabuddin está fundamentalmente orientado a representar el movimiento, y a enfatizarlo en el tiempo y el espacio. Al analizar la obra de este artista, que abarca casi cuatro décadas, el observador será invitado a una gloriosa exhibición de vibrante movimiento. Surgen las preguntas: ¿cuál es la fuente de esta energía y de este movimiento? ¿de dónde extrae este dotado artista, hoy en sus sesenta, la inspiración para lo que llegó a ser lo nuclear de su creación? En parte, la tensión que proviene del sentido de movimiento en sus imágenes puede ser explicada por las leyes de la física. El movimiento en la imagen actúa a veces contra la tracción de la gravedad, a veces fluye hacia el centro de la atracción de la tierra. Ocasionalmente la imagen sale por una tangente, por una diagonal rebelde contra un espacio cuadrangular. De pronto la imagen se desplaza horizontalmente, subrayando la expansión del espacio. La obra de Shahabuddin expresa claramente dos temas. Uno es el impulso irreprimible del espíritu humano. El otro es el ansia de los seres humanos por reclamar y ocupar un espacio propio. Los críticos de arte de Bangladesh, patria del artista, los de la vecina India o los de París, uno de los principales centros de arte y cultura de Occidente, han intentado explicar la presencia preponderante del movimiento en su arte, apuntando a la participación de Shahabuddin en la guerra de liberación de 1971 como combatiente guerrillero. Si bien es relevante, no podemos comprender plenamente la conciencia artística de Shahabuddin sino ampliando nuestro análisis y tomando en cuenta las fuentes del dinamismo y del movimiento en el trazo de su pincel. La inspiración de un artista no está limitada a la política contemporánea o a la guerra. Recibe la influencia de la tierra donde vivieron generaciones de sus antepasados, de la lucha de sus ancestros y la sangre que fluye por sus venas. La amalgama de lo antiguo y lo moderno, lo histórico y lo contemporáneo, ha hecho de Shahabuddin esa fuerza creativa única que es hoy. Desde tiempos prehistóricos los habitantes del extenso delta que es Bangladesh han vivido combatiendo la adversidad – desafiando tempestades, inundaciones y salidas de mar. La erosión de los diques de los ríos destruyen sus cosechas y sus hogares. Son desplazados, y vuelven a construir sus casas. Con una fuerza inquebrantable y el sudor de su frente continúan sus vidas, cultivando la tierra, pescando en el río. La expresión de los esforzados hombres y mujeres de esas tierras subtropicales forman el corazón de la obra de Shahabuddin. Shahabuddin creció a orillas del Meghna, el río más grande de Bangladesh. Mantiene hasta hoy un parentesco espiritual con los resilientes habitantes de las riberas del río. A pesar de que su padre levantó más tarde una casa en Daca, la capital de Bangladesh, y que Shahabuddin pasó una parte significativa de su vida en la ciudad, Daca en las décadas de 1950 y 1960 no puede compararse con la populosa metrópoli de hoy. En esos días, la gente vivía en Daca para trabajar o estudiar, la mayor parte de sus habitantes se identificaban con sus aldeas ancestrales y preferían vivir cerca de la tierra, junto a sus familias y amigos.

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78. La Danse II, 1998

Huile sur toile, 54,5 × 65,5 cm Signé en bas à gauche

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Nous nous souviendrons B K JAHANGIR

La réalité qu’il dépeint est violente et brutale. Cette violence et cette brutalité sont nées de la guerre. La guerre à laquelle Shahabuddin a participé était une guerre de libération. Ses peintures montrent des atrocités : la terreur, la mort, un cri de douleur. Ces atrocités ne participent pas d’un passé normal, elles en constituent plutôt la ligne de front, elles diffèrent de toutes les autres expériences temporelles. Si l’on replace la peinture de Shahabuddin dans son contexte, celui de l’expérience sociale, il faut respecter les lois de la douleur. Il faut contextualiser sa peinture, de sorte qu’elle se situe dans le récit historique : ce temps de guerre qui fut le nôtre. Cette temporalité se fait Histoire quand elle devient mémoire et action sociales. Qu’est-ce qui rend ses peintures si tragiques à nos yeux ? On comprend qu’elles ne cherchent pas à honorer des généraux ni des civils, ni à glorifier les soldats héroïques, encore moins à choquer des gens comme nous. Tous ses corps renvoient à la crucifixion. Nous revivons les douleurs représentées. Les traditions picturales européenne et indienne sont pleines d’images de torture et de douleur. Shahabuddin peint la douleur, centimètre par centimètre et il la révèle avec intensité. Étant donné que nul état passé du corps n’a échappé à la douleur, il cherche la fidélité de la représentation. Dans ses peintures il n’y a rien à pardonner, car la guerre est sa vie et son expérience. La vérité, ou plutôt l’amère vérité est que son œuvre traite de la souffrance et que cette souffrance est causée par l’homme. C’est une rencontre et une adresse à la vie ; il n’y a pas d’espoir et il n’y a pas d’avenir. Susan Sontag écrit: « [parmi] les premières rencontres avec la photographie, on peut dire que l’inventaire fait par les artistes de l’horreur ultime a constitué une sorte de révélation : les photographies de Bergen-Belsen et de Dachau ont été pour moi une épiphanie négative le jour où je suis tombée dessus par hasard, dans une librairie de Santa Monica en juillet 1945. Rien de ce que j’ai pu voir – photographié ou dans la vraie vie – ne m’a jamais tailladée aussi fortement, profondément, et instantanément. En fait, je peux scinder ma vie en deux parties : avant d’avoir vu ces photos (j’avais douze ans) et après, mais il m’a fallu plusieurs années avant que je les comprenne totalement.» Dans sa peinture, Shahabuddin propose une interprétation du réel. Il veut préserver le sens : la brutalité de la guerre. Cette représentation de la violence nous faire prendre conscience des horreurs de la guerre. Ses œuvres nous rappellent scandaleusement la réalité, la réalité vécue, derrière les abstractions de la réalité politique. Nous sommes saisis par ses œuvres. Lorsqu’on les regarde, on réalise qu’il y a d’autres violences autour de nous. La violence est réelle, la mort est réelle, le don est réel. Nous sommes terrorisés et la guerre ne nous rend pas plus forts – nous sommes confrontés à notre mort, à notre destruction. Cette idée est historique. Nous sommes sortis de la violence pour perpétrer d’autres violences. L’art de Shahabuddin traite, d’une manière ou d’une autre, de l’interprétation des nouvelles relations interhumaines, entre gagnants et perdants. Ses œuvres sont statiques, subjectives et répétitives, mais il est cohérent, unique par son courage obstiné. Ses peintures semblent révélées. Il questionne notre rôle d’observateur et transforme notre regard en prière. Nous enjoignant, encore et encore, de ne pas oublier la guerre. De ne pas pardonner à celui qui fait la guerre.

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B. K. JAHANGIR Sociologue, il a enseigné dans les universités de Dhaka, au Bangladesh, du Sussex, au Royaume-Uni, de Syracuse, de New York aux États-Unis, de Constance en Allemagne et à l’École des Hautes Études en sciences sociales, EHESS, à Paris.

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Lest we forget B.K. JAHANGIR

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His kind of reality is violent and brutal. This violence and brutality is born out of war. The war in which Shahabuddin took part was one of liberation. His paintings are moments of agony: terror, death, a cry of grief. These moments are not part of normal time – rather, the front line is unlike all other experiences of time. If we want to place a painting of Shahabuddin into the context of experience, social experience, we have to respect the laws of agony. We have to situate his painting, so that it acquires the context of narrated time: our exclusive war time. This time becomes historical time when it becomes social memory and social action. What makes his paintings so tragic is that looking at them, one is convinced that they are not made to honour generals or the civilian public, or to glorify heroic soldiers or shock people like us. All his bodies are depictions of crucifixion. We are the moments in the paintings. The European tradition and the Indian tradition are full of images of torture and pain. He paints pain, and he paints inch by inch, and reveals intensely. Since no part of the body escapes pain, he emphasizes the faithfulness of the depiction. In his paintings there is nothing to forgive, because war is his own life and experience. The truth is, rather the bitter truth, his work is about suffering, and the suffering is man-made. It is an encounter with and an address to life; there is no hope and there is no future. Susan Sontag writes: “One’s first encounter with the photographic inventory of ultimate horror is a kind of revelation, the prototypically modern revelation: a negative epiphany. For me, it was photographs of Bergen-Belsen and Dachau which I came across by chance in a bookstore in Santa Monica in July 1945. Nothing I have seen – in photographs or in real life – ever cut me as sharply, deeply, instantaneously. Indeed, it seems plausible to me to divide my life into two parts, before I saw those photographs (I was twelve) and after, though it was several years before I understood fully what they were about.” A Shahabuddin’s painting is an interpretation of the real. He wants to preserve meaning: the brutality of war. His attempts to narrate the brutality of war make us aware of the horrors of war. His works remind us shockingly of the reality, the lived reality, behind the abstractions of political reality. We are seized by his works. Look at them and others suffering surround us. Violence is real, death is real, gift is real. We are terrorized, and war does not make us stronger – we confront our death, our destruction. This idea is historical. We have emerged from violence to do more violence. Shahabuddin’s art is concerned in one way or another with interpreting new relationships between man and man, between winner and loser. I suggest his works are static and subjectively repetitive. But his work is consistent, courageous, unique and obstinate. His paintings come to him. He explores our role as observers, and endows our looking with the assurance of prayer. He reminds us again and again: Do not forget war. Do not forgive the war maker. B.K. JAHANGIR B.K. Jahangir is a social scientist that has taught in various universities, in Dhaka (Bangladesh), Sussex (United Kingdom), Syracuse (USA), Konstanz (Germany), and the École des Hautes Études en Sciences Sociales in Paris (France).

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Que no caiga en el olvido B K JAHANGIR

La de Shahabuddin es una realidad violenta y brutal. Esta violencia y brutalidad nacen de la guerra. Por guerra entendemos la guerra de liberación en la que participó el artista. Sus cuadros son momentos de la agonía: un instante de terror, una muerte, un grito de dolor. Estos momentos no son el pasado de un tiempo normal, sino más bien el frente de batalla que difiere del resto de experiencias temporales. Si queremos situar un cuadro de Shahabuddin en el contexto de la experiencia, de la experiencia social, debemos respetar las leyes de la agonía. Debemos ubicar su pintura de tal modo que adquiera el contexto de un tiempo narrado: los años de nuestra guerra. Este tiempo se hace época histórica cuando se torna memoria y acción social. Contemplándolos, uno está convencido de que lo que hace que sus cuadros sean tan trágicos es que no están hechos para colocar generales o población civil, o para ensalzar a soldados heroicos o impresionar a gente como nosotros. Todos sus cuerpos representan la crucifixión. Nosotros somos los momentos de sus cuadros. Las tradiciones europea e india están llenas de imágenes de tortura y dolor. Lo que hace Shahabuddin es pintar el dolor palmo a palmo, revelando así la intensidad de la representación. Como no existe ningún pasado del cuerpo que se libre del dolor, hace hincapié en la fidelidad de lo representado. En sus cuadros no hay nada que perdonar, puesto que la guerra es su propia vida y experiencia. La realidad o, mejor, la cruda realidad es que su obra aborda el sufrimiento y que este sufrimiento está causado por el ser humano. Es a la vez un encuentro con y un llamamiento a la vida, no hay esperanza ni hay tampoco futuro. Como escribe Susan Sontag, «El primer encuentro que uno tiene con el inventario fotográfico del horror extremo es una suerte de revelación, la revelación prototípicamente moderna: una epifanía negativa. En mi caso fueron las fotografías de Bergen-Belsen y Dachau que encontré por casualidad en una librería de Santa Mónica en julio de 1945. Nada de lo que he visto –en fotografías o en la vida real– me ha afectado jamás de un modo tan agudo, profundo e instantáneo. De hecho, creo que podría dividir mi vida en dos partes: antes de ver esas fotografías (yo tenía doce años) y después, si bien tuvieron que pasar varios años hasta que comprendí plenamente de qué trataban». La pintura de Shahabuddin es una interpretación de lo real. Su intención es conservar el significado: la brutalidad de la guerra. Sus tentativas de narrar la brutalidad de la guerra hacen que tomemos conciencia de los horrores de la misma. Sus obras nos recuerdan de un modo impactante la realidad, la realidad vivida que hay más allá de las abstracciones de la realidad política. Sus cuadros nos embargan. Obsérvenlos, a ellos y a los demás que sufren a nuestro alrededor. La violencia es real, la muerte es real, el sacrificio es real. Estamos aterrorizados y la guerra no nos hace más fuertes: nos las habemos con nuestra muerte, con nuestra destrucción. Se trata de una idea histórica. Surgimos de la violencia para generar más violencia. De un modo u otro, el arte de Shahabuddin se ocupa de interpretar las nuevas relaciones entre los seres humanos, entre los que ganan y los que pierden. Personalmente, diría que su obra es estática y de una subjetividad repetitiva, pero también es coherente, obstinada y de una valentía sin igual. Son cuadros que se le imponen. Shahabuddin explora nuestro papel como observadores y dota a nuestra mirada de la seguridad de la oración. Nos lo recuerda una y otra vez: no os olvidéis de la guerra. No perdonéis a quienes la hacen. B. K. JAHANGIR

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Sociólogo, se ha desempeñado como profesor en las universidades de Dacca (Bangladés), Sussex (Reino Unido), Syracuse (Nueva York, Estados Unidos) y Constanza (Alemania), en la École des Hautes Études en sciences sociales, EHESS (París).

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Rabindranath Tagore, 2015 Huile sur toile 123 x 100 cm Signé en bas à gauche

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L’Ami du Bengale, 2015 Huile sur toile 123 x 100 cm Signé en bas à droite

Gandhi IV, 2015

Huile sur toile 123 x 100 cm Signé en bas à gauche

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Préface ENAYETULLAH KHAN

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Mon amitié avec Shahabuddin remonte à plus de trente ans et je peux dire en toute sincérité que durant cette période, il n’y a jamais eu un seul moment d’ennui. Il est remarquable que presque tous ceux qui le rencontrent désirent une de ses œuvres. J’ai vu des admirateurs heureux de poser à côté de lui pour des photographies, même quand il regardait ailleurs, où qu’il était en conversation avec quelqu’un d’autre. Il semble difficile de se séparer de Shahabuddin une fois qu’on l’a rencontré. Il a cette capacité d’attirer les gens autour de lui. Mais comme beaucoup pourraient en témoigner, il reste toujours accessible et humble. Il y a une certaine élégance dans la manière de Shahabuddin de porter son statut de célébrité. Il a été récemment décoré chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres, l’un des plus hauts titres civils, par le ministère français des Affaires culturelles. Ces distinctions ne sont pas délivrées sans motif : si son écriture picturale est très remarquée aujourd’hui dans le monde de l’art, le respect, les honneurs et la reconnaissance sont donnés également à un homme qui a participé à la libération de son pays. La célébrité de Shahabuddin tient en effet pour une grande part à sa participation à la guerre de libération du Bangladesh en 1971, durant laquelle il fut commandant de section. Le théâtre de la guerre lui a offrert son lot de traumatismes, mais aussi son lot d’inspiration, qui ont servi à la réalisation de son œuvre. Sa série sur Bangabandhu Sheikh Mujibur Rahman, l’homme qui a mené le Bangladesh à son indépendance, jusqu’à la représentation de l’arrestation des combattants de Bahini Fighters dans la chaleur de la bataille, constitue un des documents visuels les plus importants sur les difficultés de la libération, grâce à la présence d’un artiste sur le front. Ses tableaux prouvent d’ailleurs que les années passées à l’étranger ne l’ont pas empêché d’être constamment à l’écoute des difficultés de son pays. Ce qui fait que depuis toujours, son art est marqué tout autant par son expérience de la guerre que par les artistes qui l’ont inspiré, de Francis Bacon à Jackson Pollock, de Rabindranath Tagore à Satyajit Ray. Enfant né sur les bords du Meghna, comme il nous le rappelle, sa « famille » aujourd’hui est constituée par toutes ces influences. À la fois le plus recherché des artistes du Bangladesh sur la scène internationale, ses apparitions sur la scène locale soulève l’enthousiasme. Il entre à l’École des beaux-arts de Paris au milieu des années 1970, où il se fait de nombreux amis. Ses compétences en dessin lui permettent de maîtriser rapidement sa technique. Cependant, il est toujours resté accessible et humble, disponible et à l’écoute. Il m’a une fois expliqué comment il s’était lui-même imposé une leçon d’humilité, en arrivant à Paris, après avoir vu des élèves peindre, apparemment mieux que lui. Choqué il s’est enfermé chez lui pendant un an pour peindre ses propres formes de nus, encore et encore, jusqu’à ce qu’il devienne confiant dans son geste. Alors que beaucoup de peintres du Bangladesh, dans leur recherche de l’esthétique moderne, petit à petit s’écartent du mouvement figuratif pour aller vers l’abstrait, Shahabuddin est resté en dehors de cette mouvance et ce faisant, a forgé son propre style en mêlant le figuratif et l’abstrait. Il accepte entièrement l’attribut d’expressionnisme pour son travail, et je me suis souvent étonné de son étrange habileté à transmettre le rythme, le mouvement dans ses tableaux. Un rythme qui sonne le tambour de la liberté, et qui, en touchant la toile, vous ordonne d’écouter.

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Foreword ENAYETULLAH KHAN

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My friendship with Shahabuddin stretches back over 30 years now, a time during which I can confidently proclaim there has never been a dull moment. Even today, his mere presence manages to bestow an air of bohemia in a room the moment he walks in. Over the years, despite his primary residence in Paris, it has been more than a pleasure, indeed in its own way an education, to watch him emerge as arguably, by now in all likelihood, the most important Bangladeshi painter of his generation. Recently he has been conferred with the “Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres” (Knight in the Order of Fine Arts and Humanities) – France’s highest civilian title, by the French Ministry for Cultural Affairs. Make no mistake, in the birthplace of some of the most sweeping and profound artistic movements across the arts, a place which preserves an unapologetically independent and unusually rich culture of critical evaluation of the artist’s endeavour, such honours aren’t handed around lightly. Only the second Bangladeshi to whom the honour has been bestowed, Shahabuddin has made it a point to make himself worthy, from the closest quarters. As many will be able to testify, throughout this journey, he has always remained approachable, and humble to a fault. There is a certain reluctance in the way Shahabuddin wears his celebrity status. It’s easy to tell he would much rather discuss an upcoming exhibition in Calcutta, how inadequate he felt beside his fellow students when he first commenced art school in Paris in the mid-seventies, or the importance of mastering one’s technique through the seemingly mundane skill of drawing, than pose for photographs. This is all the more remarkable because almost wherever he may be spotted, it’s as if everyone wants a piece of him. I’ve seen people happy to pose for photographs standing next to him even as he looks away, engrossed in conversation with someone else entirely. It’s difficult for people to tear themselves away from Shahabuddin, once they get close to him. He has that magnetic quality to him. While most painters from Bangladesh, in their quest for achieving the modern ethic, gradually moved further and further away from the figurative to the abstract in their work, Shahabuddin stood out for bucking the trend, and in doing so, forging his own distinctive style that blends both figurative and abstract elements. He is happy to accept the Expressionist tag for his work, and I have often wondered about his uncanny ability to convey rhythm through his paintings. A rhythm that beats to the drum of freedom, reaching out of the canvas and compelling you to listen. How does he convey sound through a silent medium? As Shahabuddin is fond of saying, there are two types of artists. One likes to pretend that he or she knows exactly how to go about things and does art in a very learned way. “The other,” he once said to me, pointing to his heart, “it’s all in there.” That, presumably, would be the inspired artist, whose oneness with his or her craft doesn’t allow the detachment to let them speak in very erudite terms about their work. Throughout our association I have always found Shahabuddin’s uncompromising emphasis on discipline to be strangely endearing for an artist who has dazzled aficionados in some of Europe’s most esteemed seats of culture. Here, clearly, is someone whose respect for his craft never wavers. He once told me how he “taught” himself to draw out of a sense of humiliation when he went to Paris; even his juniors were streets better than him apparently. Stung, he locked himself in his room for a year and drew his own naked form, over and over again, till he gained confidence in his ability. Shahabuddin has always been famed for his participation in Bangladesh’s Liberation War in 1971, where he was a platoon commander. The theatre of war must have offered enough of its own share of disturbances, but clearly inspiration as well, as one can easily make out from his

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Prefacio ENAYETULLAH KHAN

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Mi amistad con Shahabuddin se remonta a hace más de treinta años, a lo largo de los cuales no ha habido, puedo decirlo con toda seguridad, un solo momento aburrido. Todavía hoy, dondequiera que vaya, consigue con su mera presencia insuflar un aire de bohemia. Con el paso de los años, y a pesar de que tiene su principal residencia en París, ha sido más que un placer –de hecho, ha sido a su manera una forma de educación– ver cómo se iba erigiendo en el que podía ser –hoy día es un hecho indiscutible– el pintor Bangladésí más importante de su generación. No hace mucho, el Ministerio de Cultura francés lo nombró Caballero de la Orden de las Artes y las Letras, la distinción civil de mayor rango del país galo. Que nadie lo dude: en el país que vio nacer algunos de los movimientos más radicales y profundos que se han dado en las artes, estos honores no se conceden a la ligera, toda vez que persiste una cultura de la crítica, de la valoración de los esfuerzos artísticos, extraordinariamente rica y de una independencia insobornable. Es el segundo ciudadano bangladesí distinguido con este honor, y Shahabuddin ha procurado estar a la altura hasta en el más mínimo detalle. Como podrán confirmar muchas otras personas, a lo largo de este viaje el artista ha seguido siendo alguien cercano y humilde a más no poder. Hay cierta reticencia en la manera como Shahabuddin lleva su estatus de celebridad. Basta decir que, si de él dependiera, antes que posar para una sesión de fotos, preferiría hablar de una próxima exposición en Calcuta, contar lo inepto que se sintió, al lado de sus compañeros, cuando empezó a estudiar Bellas Artes en París a mediados de los setenta, o discutir sobre la importancia de dominar la propia técnica gracias al ejercicio aparentemente trivial del dibujo. Es un hecho tremendamente insólito, ya que, allí donde va, casi todo el mundo quiere algo de él. Yo he visto a gente feliz de posar a su lado ante fotógrafos incluso mientras él miraba a otro lado, enfrascado por completo en una conversación con otra persona. Una vez se le ha acercado, a la gente le cuesta despegarse de Shahabuddin. Tiene ese magnetismo único. Mientras que gran parte de los pintores de Bangladés, en su búsqueda por lograr una ética moderna, se fueron alejando cada vez más de lo figurativo para encauzar su obra hacia la abstracción, Shahabuddin destacaba por invertir esa tendencia y, de este modo, forjar su propio estilo distintivo, que conjuga elementos figurativos con abstractos. Se muestra encantado cuando califican su obra de expresionista, y más de una vez me he preguntado por esa capacidad suya, asombrosa, de transmitir ritmo con sus cuadros. Un ritmo que suena a tambor de la libertad, que sale del lienzo y nos obliga a escuchar. ¿Cómo consigue esa música con un medio silencioso? Como a él mismo le gusta decir, hay dos tipos de artistas. El primero gusta fingir que sabe perfectamente cómo abordar las cosas y practica una forma de arte muy académico. «El otro», me dijo una vez señalándose el pecho, «está aquí dentro». Cabe suponer que ése sería el artista inspirado cuya unidad con su arte no le permite separarse de él para hablar de su obra en términos sesudos. Para ser un artista que ha deslumbrado a los aficionados de varias de las capitales culturales de más renombre de Europa, siempre me ha parecido, desde que trabajamos juntos, que el acento y la defensa sin concesiones que Shahabuddin hace de la disciplina posee un extraño atractivo. Estamos, no hay duda, ante alguien que nunca pierde el respeto a lo que hace. Una vez me contó cómo se había «enseñado» a sí mismo a sacar partido de la sensación de humillación que tuvo cuando se marchó a París, donde, al parecer, incluso los más jóvenes le daban cien mil vueltas. Herido, se encerró por espacio de un año en su habitación y se consagró a

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44. Vitalité, 1991

Huile sur toile, 116 × 130 cm Signé en bas à gauche

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Shahabuddin ou la force intérieure du guerrier victorieux DOMINIQUE STAL

Notre milieu culturel, notre éducation, notre environnement familial, nous façonnent et déterminent les orientations de notre vie et nos actions. Les artistes possèdent plus que d’autres la capacité de transmettre leurs émotions et leurs pensées, leurs expériences particulières. De la même façon que l’être humain tente de s’améliorer au cours de sa vie grâce à ces expériences, qu’elles soient professionnelles, sociales ou personnelles, l’artiste suit un chemin qui le mène vers un dépassement de lui-même et de son métier. Certains s’attaquent à différents motifs, s’essayent à des styles variés, d’autres approfondissent leur langage au moyen de thématiques réduites. Shahabuddin a choisi de se concentrer sur un seul motif, mais en l’exprimant dans toute sa diversité. Son sujet de prédilection est le corps humain dont il reproduit l’organisation rythmique, ses tensions, sa force, son élancement et sa liberté d’action, mais il peint également des portraits. Si la vie de Shahabuddin n’a pas été un long fleuve tranquille, son œuvre picturale s’attache cependant à rendre une luminosité et une force vitale exceptionnelles. Il peint le vivant comme pour conjurer sa fragilité et sa brièveté. Dans Une mort héroïque, Charles Baudelaire écrivait « […] que l’ivresse de l’art est plus apte que toute autre à voiler les terreurs du gouffre ; que le génie peut jouer la comédie au bord de la tombe avec une joie qui l’empêche de voir la tombe, perdu, comme il est, dans un paradis excluant toute idée de tombe et de destruction » 1. Participant à la libération de son pays, il a suffisamment côtoyé la mort et la destruction pour revendiquer la vie par-dessus tout. Son passage tout près des « terreurs du gouffre » a donné à Shahabuddin cet optimisme, cette puissance et ce souffle vital si typiques de son œuvre.

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L’ART COMME INSTRUMENT DE PAIX Né en 1950 à Dhaka, au Bangladesh, Shahabuddin participe à la guerre d’indépendance de son pays qui était devenu la partie orientale du Pakistan en 1947. Un mouvement de contestation s’amplifie en réponse aux discriminations politiques et linguistiques que subissent les Bengalis du Pakistan, à leurs droits civils et politiques reniés. Durant neuf mois, de mars à décembre 1971, de nombreux intellectuels sont tués, eux qui avaient initié le mouvement de protestation à travers des actions sociales et culturelles, encouragé l’idée du nationalisme dans le cœur des Bengalis et mené à la protestation politique. Le massacre d’un grand nombre de professeurs d’université dans la nuit du 25 mars 1971 est aujourd’hui commémoré le 14 décembre comme jour du martyre des intellectuels qui ont pris position pour la liberté. Cette expérience de lutte pour la liberté est fondatrice pour l’artiste qui sait que l’art offre justement cet espace de liberté d’expression et de transmission. La guerre est omniprésente dans son art, que ce soit dans les thématiques abordées (à travers les corps surtout, mais aussi les portraits de personnages-clés de l’indépendance ou de la paix). Le dynamisme des figures en mouvement est une manière de signifier qu’il ne faut jamais rester assis à attendre, que l’homme a toujours la possibilité de se battre pour changer son destin et dépasser les épreuves. Peindre lui permet d’exprimer la nonviolence, de reconnaître la responsabilité de l’artiste dans ce qu’il choisit de « cueillir » autour de lui et de rendre visible aux yeux du plus grand nombre.

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86. Cheval, 2000

Huile sur toile, 130 × 89 cm Signé en bas au milieu

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Shahabuddin or the Inner Power of the Victorious Warrior DOMINIQUE STAL

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Our cultural milieu, education, and family environment shape us and determine the orientation of our life and actions. Artists have a unique ability to convey their emotions and thoughts – their own particular experiences. In the same way that an individual attempts to improve him or herself over the course of their life through to their professional, social, or personal experiences, artists follow a path that enables them to surpass themselves and go beyond their craft. Certain artists focus on various motifs and try different styles, while others develop their visual language by representing a limited range of themes. Shahabuddin has chosen to focus on only one motif, but has represented it in all its diversity. His favourite subject is the human body – he represents the rhythmical aspects, the tensions, the power, the tautness, and the freedom of action – and he also paints portraits. Although Shahabuddin’s life has not been all plain sailing, his pictorial oeuvre does endeavour to convey a certain luminosity and an exceptional vital force. He paints living beings in order to evoke their fragility and transience. In Une mort héroïque (A Heroic Death), Charles Baudelaire wrote: ‘(…) the ecstasy of Art is more capable than any other to veil [and unveil] the terrors of the abyss; that genius may act on the brink of death with a joy which prevents it from seeing the tomb, lost as he is in a paradise which rules out any idea of a tomb or ruin.’ 1 Participating in the liberation of his country, he witnessed enough death and destruction to value life above anything else. His first-hand experience of the ‘terrors of the abyss’ has given Shahabuddin a certain optimism, power, and vital spirit that are particularly characteristic of his oeuvre. ART AS A TOOL FOR PEACE Born in 1950 in Dhaka, Bangladesh, Shahabuddin participated in his country’s war of independence; Bangladesh had become the eastern part of Pakistan in 1947. A protest movement began and gathered strength in response to the political and linguistic discrimination suffered by the Bengalis of Pakistan, and the denial of their civil and political rights. During a nine-month period, from March to December 1971, many intellectuals were killed – the intellectuals who had initiated the protest movement via various social and cultural initiatives, promoted the idea of nationalism in the minds of the Bengalis, and led the political protest. The massacre of a large number of university professors in the night of 25 March 1971 is now commemorated on 14 December as a day of the martyrdom of the intellectuals who stood up for freedom. The experience of the struggle for freedom had a profound impact on the artist, who is aware that art offers an opportunity for freedom of expression and transmission. War is a recurrent theme in his work, whether in the subjects tackled (primarily through the human body), or in the portraits of key figures in the struggle for independence and peace. The dynamism of the figures in movement conveys the idea that one must never sit around waiting, that people always have an opportunity to fight in order to change their destiny and overcome trials. Painting enables him to express non-violence and recognize the artist’s responsibility with regard to what he chooses to ‘focus on’ around him and render visible to as many people as possible.

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110. Le Désir I, 2007

Huile sur toile, 115 × 146 cm Signé en bas à droite

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Shahabuddin o la fuerza interior del guerrero victorioso DOMINIQUE STAL

Nuestro medio cultural, nuestra educación, nuestro entorno familiar nos modelan y determinan la orientación de nuestra vida y de nuestro actuar. Más que otros, los artistas poseen la capacidad de transmitir sus emociones y pensamientos, sus experiencias particulares. Del mismo modo que el ser humano trata de mejorar a lo largo de su vida gracias a esas experiencias, sean profesionales, sociales o personales, el artista elige un camino que lo lleva hacia la superación de sí mismo y de su oficio. Algunos intentan diferentes motivos, ensayan diversos estilos; otros profundizan su lenguaje manteniéndose en temáticas acotadas. Shahabuddin ha escogido concentrarse en un único motivo, pero expresándolo en toda su diversidad. Su tema predilecto es el cuerpo humano, del cual reproduce la organización rítmica, las tensiones, la fuerza, el latido y la libertad de acción; pero también pinta retratos. Si bien la vida de Shahabuddin no ha sido precisamente un largo río tranquilo, su obra pictórica busca entregar sin embargo una luminosidad y una fuerza vital excepcional. Pinta al ser vivo como para conjurar su fragilidad y su carácter efímero. En Una muerte heroica, Charles Baudelaire escribió « […] que la embriaguez del arte se presta más que cualquier otra para velar los terrores del abismo; que el genio puede representar una comedia al borde de la tumba con una alegría que le impide ver la tumba, perdido como está en un paraíso que excluye toda idea de tumba y de destrucción » 1 . Al participar en la liberación de su país, el artista convivió suficientemente con la muerte y la destrucción como para reivindicar la vida por sobre todas las cosas. Su paso tan cerca de los « terrores del abismo » ha dotado a Shahabuddin de ese optimismo, ese poder y ese aliente vital que son tan típicos de su obra.

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EL ARTE COMO INSTRUMENTO DE PAZ Nacido en 1950 en Dacca, Bangladesh, Shahabuddin participó en la guerra de independencia de su país, que había pasado a ser en 1947 la parte oriental de Pakistán. Un movimiento de protesta va creciendo como reacción frente a la discriminación política y lingüística que sufren los bengalíes de Pakistán, a quienes se niegan sus derechos civiles y políticos. En nueve meses, desde marzo a diciembre de 1971, son asesinados intelectuales que habían iniciado esas protestas a través de acciones sociales y culturales, y que habían fortalecido en el corazón de los bengalíes la idea del nacionalismo, convertida en protesta política. La masacre de un gran número de profesores universitarios la noche del 25 de marzo de 1971 se conmemora actualmente cada 11 de diciembre como el día del martirio de los intelectuales que tomaron partido por la libertad. Esa experiencia de lucha por la libertad fue fundacional para el artista, que sabe que el arte ofrece, justamente, un espacio de libertad de expresión y de transmisión. La guerra se encuentra omnipresente en su arte, en la temática abordada: principalmente, a través de los cuerpos, pero también en retratos de personajes claves de la independencia o de la paz. El dinamismo de figuras en movimiento es una manera de expresar que jamás se debe esperar sentado, que el hombre tiene siempre la posibilidad de luchar para cambiar su destino y superar las pruebas. Pintar le permite expresar la no violencia, reconocer la responsabilidad del artista en aquello que ha elegido « cosechar » en torno suyo y hacer visible para el mayor número posible de personas.

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7. Étude de nu I,1975

Huile sur toile,130 ×163 cm Signé en bas à doite École nationale supérieure des beaux-arts de Paris

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17. Sans titre, 1962

Fusain sur papier, 130 × 130 cm Signé en bas à droite

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18. La Danse II, 1983

Huile sur toile, 130 × 160 cm Signé en bas à gauche

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21. Guerrier I, 1987

Huile sur toile, 130 × 160 cm Signé en bas à droite

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29. Dos, 1990

Huile sur toile, 81 × 65 cm Signé en bas à gauche

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30. Danse, 1990

Huile sur toile, 130 × 116 cm Signé en bas au milieu

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48. Solidarité I, 1992

Huile sur toile, 97 × 130 cm Signé en bas à droite

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72. Victoire II, 1997

Huile sur toile, 200 × 290 cm Signé en bas à gauche

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108. Cavalier, 2006

Huile sur toile, 40 × 100 cm Signé en bas à gauche

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109. L’Envolée, 2006

Huile sur toile, 40 × 120 cm Signé en bas à gauche

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117. Course II, 2008

Huile sur toile, 97 × 130 cm Signé en bas à droite

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135. Pèlerinage I, 2012

Huile sur toile, 145 × 195 cm Signé en bas à droite

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138. Tigre du Bengale I, 2013 Huile sur toile, 30 × 130 cm Signé en bas à droite

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145. Mon ami, 2015

Huile sur toile, 103 × 180 cm Signé en bas à gauche

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150. Bijoy II, 2015

Huile sur toile, 150 × 190 cm Signé en bas à gauche

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Shahabuddin et Enayetullah Khan, 1993 Huile sur toile, 75 × 65 cm Signé en bas à gauche

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Enayetullah Khan Enayetullah Khan, est un homme aux talents multiples et aux intérêts variés. Il est le fondateur du Groupe Cosmos, de WildTeam et le co-fondateur de Symphony of the Earth. (Symphonie de la Terre), Membre du Conseil de l’Association pour la Responsabilité et la Démocratie Internet (ID) basée à Paris. En tant qu’entrepreneur dans le secteur médiatique, il a établi la première agence de presse entièrement numérique en Asie du SudEst, The United News of Bangladesh (UNB), (Les Informations unies du Portrait exécuté par Shahabuddin Bangladesh) et il est l’éditeur fondateur du Dhaka Courier, un hebdomadaire national, et enfin de la Gallery Cosmos et de Cosmos Atelier 71, des ateliers d’imprimerie et de gravure. En parallèle de ses activités entrepreneuriales, il se passionne pour la conservation du patrimoine historique bangladais et s’engage pour sa promotion. Khan est aussi engagé dans la protection de l’environnement et celle du tigre royal du Bengale. Il est un fervent promoteur d’art et de musique. Khan est l’auteur de The Bangladesh Sundarbans, livre portant sur la plus grande forêt de mangrove, site protégé par l’UNESCO ; de Bangladesh: Splendours of the Past, (Bangladesh : Splendeurs du passé), portant sur le patrimoine archéologique du Bangladesh et enfin Boats: A Treasure of Bangladesh, (Les Bateaux : Trésors du Bangladesh) sur l’art en voie d’extinction de la fabrication des bateaux au Bangladesh. Khan, passionné de musique, a joué un rôle central dans la formation du premier groupe de musique pop au Bangladesh, nommé Uccharon. Plus récemment, il a été le producteur exécutif du film Natir Puja – The Court Dancer. Ce film, récompensé par un Award, est une réédition en 3D du seul film de Rabindranath Tagore. Il a également produit le film The Damascus Cover, un film basé sur une nouvelle écrite par Howard Kaplan. Lorsqu’il n’est pas à Dhaka, il partage son temps entre Singapour, le Connecticut et Vancouver, s’essayant à la cuisine et à la photographie. Khan est un défenseur actif de la nature et du patrimoine et, en tant que citoyen du monde, il lutte pour une promotion commune de la connaissance de l’environnement et de la culture entre les pays.

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Enayetullah Khan Enayetullah Khan, a Renaissance man with diverse interests, is the founder of Cosmos Group, WildTeam and co-founder of Symphony of the Earth, Board Member of Paris-based Association for Accountability and Internet Democracy (AAID). As a media entrepreneur he established the United News of Bangladesh (UNB), the first fully digitalized wire service in South Asia, he is the founding editor of the Dhaka Courier − a national newsweekly and he is the founder of Gallery Cosmos and CosmosAtelier71, a printmaking studio. In addition to being an entrepreneur, he is passionate about history and promoting and preserving heritage. Khan is also involved in environmental protection, focusing on the Royal Bengal Tiger and is an avid promoter of art and music. Khan is the author of The Bangladesh Sundarbans, a book on the world’s largest mangrove forest and a UNESCO World Heritage Site; Bangladesh : Splendours of the Past, on Bangladesh’s archeological heritage; and Boats: A Treasure of Bangladesh, on the dying art of boat making in Bangladesh. 256

Khan, a music aficionado, played a pivotal role in the formation of Bangladesh’s first pop band, Uccharon. More recently was the executive producer of award winning film Natir Puja – The Court Dancer, a 3D recreation of Rabindranath Tagore’s only film and The Damascus Cover, a film based on a novel authored by Howard Kaplan. In addition to living in Dhaka, he divides his time between Singapore, Connecticut and Vancouver, while dabbling in cooking and photography. Khan is active as a nature and heritage conservationist and is a global citizen striving for the promotion of environmental and cultural awareness between nations.

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Enayetullah Khan Enayetullah Khan, un hombre del Renacimiento con múltiples inquietudes, fue fundador del Cosmos Group, de Wild Team y co-fundador de Symphony of the Earth, Miembro de la Junta de la Asociación para la Responsabilidad e Internet Democracia (AAID) con sede en París. Como empresario de las comunicaciones, creó United News of Bangladesh (UNB), primera agencia de noticias digitalizada del Sur de Asia y fue editor fundador del ‘Dhaka Courier’ – una revista semanal nacional, de Gallery Cosmos y de Cosmos-Atelier 71 – un estudio de impresión. Amén de su calidad de empresario, es un apasionado promotor y protector de la preservación de la historia y el patrimonio. También participa en la protección del medio ambiente, centrada en el Tigre Real de Bengala, y es un promotor entusiasta de las artes y la música. Khan es autor de The Bangladesh Sundarbans, sobre la selva de manglar más extensa del mundo, sitio declarado Patrimonio Mundial por la UNESCO; de Bangladesh, Splendours of the Past, sobre el patrimonio arqueológico bangladesí, y de Boats: A Treasure of Bangladesh, sobre el arte en desaparición de la fabricación de botes en Bangladés.

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Músico aficionado, Khan desempeñó un papel clave en la formación de la primera banda de pop de Bangladés, Uccharon. En fecha más reciente fue productor ejecutivo de la premiada película “Natir Puja – The Court Dancer” – una recreación en 3D de la única película de Rabindranath Tagore, y de “The Damascus Cover” – película basada en una novela del autor Howard Kaplan. Además de Dacca, comparte su tiempo entre Singapur, Connecticut y Vancouver, mientras dedica parte de su energía a la cocina y la fotografía. Khan es un activo promotor de la protección del medio ambiente natural y del patrimonio, y como ciudadano del mundo se preocupa por promover la toma de conciencia sobre el medio ambiente y la cultura entre todas las naciones.

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Ahmed SHAHABUDDIN Né en 1950 à Dhaka, Bangladesh. 1971 : Commandant de peloton durant la guerre d’indépendance du Bangladesh. 1973 : B.F.A. Bangladesh College of Arts & Crafts (Beaux-Arts de Dhaka, université de Dhaka, Bangladesh). 1974-1981 : École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (Atelier Nallard).

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Président de la République pakistanaise Ayub Khan remettant la médaille d’or à Shahabuddin, pour le concours national de peinture des moins de 18 ans. 1968. Award of a gold medal by President of Republic of Pakistan for the National Painting Competition for artists under 18. 1968. Entrega de la Medalla de Oro por el Presidente de la Republica de Pakistán, certamen nacional de pintura por los artistas de menos de 18 años. 1968.

Victoire du Bangladesh dans la guerre d’indépendance, le 16 décembre 1971 à Dhaka. Bangladesh’s victory in the War of Independence, on 16 December 1971 in Dhaka. Victoria de Bangladesh en la guerra de independencia, 16 de diciembre de 1971, en Dacca.

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Récompenses 1968 : Médaille d’or, Meilleur artiste du Pakistan 1975 : Médaille d’or, Salon de printemps, Paris, France. Médaille d’argent, Salon des artistes français, Paris, France. 1980 : Premier prix, exposition de l’UNESCO des peintres de 31 pays, Paris, France. 1981 : Médaille d’or, Salon de printemps, Paris, France. 1982 : Premier prix de peinture, « Young Artistes Art Exhibition », Shilpakala Academy, Dhaka, Bangladesh. 1986 : Prix honorifique, 3e Biennale d’art asiatique, Dhaka, Bangladesh. 1992 : Olympiade des arts, « 50 maîtres de l’art contemporain », Barcelone, Espagne. 2000 : Swadhinata Padak (distinction civile la plus honorifique du Bangladesh), Dhaka, Bangladesh. 2014 : Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres, Paris, France. Principales expositions personnelles 1973 : Beaux-Arts de Dhaka, Bangladesh 1975 : Centre culturel de Groningen, Hollande Galerie Voude-Port, Royan, France Galerie de la FIAP, Paris, France 1976 : Cité des Arts, Paris, France 1977 : Centre culturel de l’université de Varsovie, Pologne 1978 : Galerie de la Maison des beaux-arts, Paris, France 1979 : Beaux-Arts de Dhaka, Bangladesh 1980 : Galerie de la Maison des beaux-arts, Paris, France 1981 : Galerie Voude-Port, Royan, France Shilpakala Academy, Dhaka, Bangladesh 1983 : Shilpakala Academy, Dhaka, Bangladesh 1984 : Galerie de l’Agence, Paris, France 1985 : Galerie nationale, Dakar, Sénégal Bangla Academy, Dhaka, Bangladesh 1986 : Shilpakala Academy, Dhaka, Bangladesh Alliance française de Dhaka, Bangladesh 1987 : Galerie Pierre Parat, Paris, France Galerie Carlier, Le Touquet, France 1988 : Galerie Pierre Cardin, Cannes, France Galerie Contraste, Lille, France

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Cérémonie de la remise des armes au Palais du Ganabhaban (résidence officielle du Premier ministre du Bangladesh) à Dhaka. 1972. Surrender of arms ceremony at the Uttara Ganabhaban (the official residence of the Prime Minister of Bangladesh) in Dhaka.1972. Ceremonia de entrega de armas en el Palacio de Ganabhaban (residencia oficial del Primer Ministro de Bangladesh) en Dacca. 1972.

Exposition personnelle de l’artiste Shahabuddin à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Dhaka avec Bongo Bondhu. 1973. Shahabuddin’s solo exhibition at the Dhaka Institute of Fine Arts with Bongo Bondhu. 1973. Exposición personal del artista Shahabuddin en la Escuela Nacional Superior de Bellas Artes de Dacca con Bongo Bondhu 1973

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1989 : Galerie Carlier, Le Touquet, France Galerie Centrast, Bruxelles, Belgique Galerie Pierre Parat, Paris, France Galerie Gabrielle Fliegans, Strasbourg, France Musée national du Bangladesh, Dhaka, Bangladesh 1990 : Espace d’Art contemporain, Quimper, France Galerie Gabrielle Fliegans, Monaco, France Galerie des Carmes, Rouen, France Galerie Marie-Thérèse Wagner, Thionville, France Centre culturel de Bourg-en-Bresse, France Galerie Atelier 80, Bordeaux, France 1991 : Galerie Samagra, Paris, France Galerie Arbitraire, Dôle, France Galerie Évelyne Guichard, Aoste, France 1992 : Galerie Ethnic Art, Suisse 1993 : Galerie Samagra, Paris, France Shilpakala Academy, Dhaka, Bangladesh Galerie Atelier 80, Bordeaux, France Galerie Pyramide Pernod, Créteil, France 1994 : Birla Academy of Art and Culture, Calcutta, Inde Vadhera Art Gallery, New Delhi, Inde 1995 : Shilpangan Contemporary Art Gallery, Dhaka, Bangladesh « Portrait de Gandhi », galerie Mohanjeet Grewal, Paris, France 1996 : Galerie Brûlée, Strasbourg, France « A Return to India », galerie Ashutosh, Calcutta, Inde Galerie Samagra, Paris, France 1997 : Galerie Epoke, Copenhague, Danemark 1998 : Galerie Arbitraire, Dôle, France Galerie Mohanjeet Grewal, Paris, France 1999 : Galerie Ars Vivendi, Munich, Allemagne Musée Yazienki Krolenskie, Varsovie, Pologne Centro d’arte moderna e contemporanea, La Spezia, Italie 2000 : « The Harmony Show », Centre Nehru, Mumbai, Inde Galerie Jacob-1, Paris, France Shilpangan Contemporary Art Gallery, Dhaka, Bangladesh 2001 : GalerieJacob-1, Paris, France Galerie Jas de la Rimade, Carcès, France 2002 : Galerie Jas de la Rimade, Carcès, France 2003 : Habiart Fondation, New Delhi, Inde 2004 : Galerie du Fleuve, Paris, France Galerie Bouchindhomme, Lille, France « Les dîners de l’art contemporain », Europe Zen Factory, Paris, France Musée El Almundin, Valence, Espagne

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Ahmed SHAHABUDDIN Born in 1950 in Dhaka, Bangladesh. 1971: platoon commander during the Bangladeshi War of Independence. 1973: graduated with a BFA from Bangladesh College of Arts & Crafts (Dhaka Institute of Fine Arts, University of Dhaka, Bangladesh). 1974–1981: the École Nationale Supérieure des Beaux-Arts in Paris (Nallard’s studio).

Shahabuddin. 2009.

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Shahabuddin, son épouse et ses deux filles. 2010. Shahabuddin, his wife and two daughters, in 2010. Shahabuddin, su esposa y sus dos hijas. 2010.

Hanna, l’épouse de Shahabuddin. Hanna, Shahabuddin’s wife. Hanna, esposa de Shahabuddin.

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Awards 1968: President’s Gold Medal, the Best Artist in Pakistan. 1975: Gold Medal, Salon de Printemps, Paris, France. Silver Medal, Salon des Artistes Français, Paris, France. 1980: First Prize, UNESCO exhibition of painters from 31 countries, Paris, France. 1981: Gold medal, Salon de Printemps, Paris, France. 1982: First Prize in Painting, ‘Young Artists Art Exhibition’, Shilpakala Academy, Dhaka, Bangladesh. 1986: Honorary Prize, 3rd Asian Art Biennial, Dhaka, Bangladesh. 1992: Olympiad of the Arts: ‘50 Masters of Contemporary Art’, Barcelona, Spain. 2000: ‘Swadhinata Padak’ (Bangladesh’s most honorific civil distinction), Dhaka, Bangladesh. 2014: Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres, Paris, France. Principal Solo Exhibitions 1973: Dhaka Institute of Fine Arts, Bangladesh 1975: Groningen Cultural Centre, Holland Galerie Voude-Port, Royan, France Galerie de la FIAP, Paris, France 1976: Cité des Arts, Paris, France 1977: Warsaw University Cultural Centre, Poland 1978: Galerie de la Maison des Beaux-Arts, Paris, France 1979: Dhaka Institute of Fine Arts, Bangladesh 1980: Galerie de la Maison des Beaux-Arts, Paris, France 1981: Galerie Voude-Port, Royan, France Shilpakala Academy, Dhaka, Bangladesh 1983: Shilpakala Academy, Dhaka, Bangladesh 1984: Galerie de l’Agence, Paris, France 1985: National Gallery, Dakar, Senegal Bangla Academy, Dhaka, Bangladesh 1986: Shilpakala Academy, Dhaka, Bangladesh Alliance Française, Dhaka, Bangladesh 1987: Galerie Pierre Parrat, Paris, France Galerie Carlier, Le Touquet, France 1988: Galerie Pierre Cardin, Cannes, France Galerie Contraste, Lille, France 1989: Galerie Carlier, Le Touquet, France

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Shahabuddin. Une aventure de la peinture. 2013. Shahabuddin. A pictorial adventure. 2013. Shahabuddin. Una aventura pictórica. 2013

Shahabuddin devant la photo du président Sheikh Mujibur Rahman. Dhaka, 2014. Shahabuddin in front of a photo of President Sheikh Mujibur Rahman. Dhaka, 2014. Shahabuddin ante la foto del Presidente Sheikh Mujibur Rahman. Dacca, 2014.

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Galerie Centrast, Brussels, Belgium Galerie Pierre Parrat, Paris, France Galerie Gabrielle Fliegans, Strasbourg, France The Bangladesh National Museum, Dhaka, Bangladesh 1990: Espace d’Art Contemporain, Quimper, France Galerie Gabrielle Fliegans, Monaco Galerie des Carmes, Rouen, France Galerie Marie-Thérèse Wagner, Thionville, France Bourg-en-Bresse Cultural Centre, France Galerie Atelier 80, Bordeaux, France 1991: Galerie Samagra, Paris, France Galerie Arbitraire, Dôle, France Galerie Évelyne Guichard, Aoste, France 1992: Ethnic Art Gallery, Switzerland 1993: Galerie Samagra, Paris, France Shilpakala Academy, Dhaka, Bangladesh Galerie Atelier 80, Bordeaux, France Galerie Pyramide Pernod, Créteil, France 1994: Birla Academy of Art and Culture, Calcutta, India Vadhera Art Gallery, New Delhi, India 1995: Shilpangan Contemporary Art Gallery, Dhaka, Bangladesh ‘Portrait of Gandhi’, Galerie Mohanjeet Grewal, Paris, France 1996: Galerie Brûlée, Strasbourg, France ‘A Return to India’, Ashutosh Gallery, Calcutta, India Galerie Samagra, Paris, France 1997: Gallery Epoke, Copenhagen, Denmark 1998: Galerie Arbitraire, Dôle, France Galerie Mohanjeet Grewal, Paris, France 1999: Ars Vivendi Gallery, Munich, Germany Yazienki Krolenskie Museum, Warsaw, Poland Centro d’Arte Moderna e Contemporanea, La Spezia, Italy 2000: ‘The Harmony Show’, Nehru Centre, Mumbai, India Galerie Jacob 1, Paris, France Shilpangan Contemporary Art Gallery, Dhaka, Bangladesh 2001: Galerie Jacob 1, Paris, France Galerie Jas de la Rimade, Carcès, France 2002: Galerie Jas de la Rimade, Carcès, France 2003: Habiart Foundation, New Delhi, India 2004: Galerie du Fleuve, Paris, France Galerie Bouchindhomme, Lille, France ‘Les dîners de l’art contemporain’ (‘Contemporary art dinners’), Europe Zen Factory, Paris, France Museo del Almudín, Valencia, Spain

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Ahmed SHAHABUDDIN Nacido en 1950 en Daca, Bangladés 1971: Comandante de pelotón durante la guerra de independencia de Bangladés. 1973: Licenciado en Bellas Artes, Bangladesh College of Arts & Crafts (Facultad de Bellas Artes de Daca, Universidad de Daca, Bangladés). 1974-1981: École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (Atelier Nallard).

Distinciones Atelier de Shahabuddin. Dhaka, 2014. Shahabuddin’s studio. Dhaka, 2014. Taller de Shahabuddin. Dacca, 2014.

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1968: Medalla de oro del Excelentísimo presidente, Mejor artista de Pakistán. 1975: Medalla de oro, Salón de primavera, París, Francia. Medalla de plata, Salón de los artistas franceses, París, Francia. 2014: Caballero de la Orden de las Artes y las Letras, París, Francia. 1980: Primer premio, exposición de la Unesco de pintores de 31 países, París, Francia. 1981: Medalla de oro, Salón de primavera, París, Francia. 2000: Swadhinata Padak (Premio del Día de la Independencia, la distinción civil más honorífica de Bangladés), Daca, Bangladés. 1982: Primer premio de pintura, Exposición de jóvenes artistas, Shilpakala Academy, Daca, Bangladés. 1986: Premio honorífico, 3ª Bienal de Arte Asiático, Daca, Bangladés. 1992: Olimpiada de las Artes, 50 maestros del arte contemporáneo, Barcelona, España.

Principales exposiciones individuales

Réception chez M. Enayetullah Khan en présence de Shahabuddin et M. Stal. Dhaka, 2014. A reception at Mr Enayetullah Khan’s house in the presence of Shahabuddin and Mr Stal. Dhaka. 2014. Recepción en casa de Enayetullah Khan en presencia de Shahabuddin y del señor Stal. Dacca, 2014.

Rencontre à Dhaka, l’offrande du bouquet. 2014. Shahabuddin offering a bouquet during an encounter in Dhaka. 2014. Encuentro en Dacca: la ofrenda del ramo de flores. 2014.

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1973: Escuela de Bellas Artes de Daca, Bangladés 1975: Centro cultural de Groningen, Holanda Galerie Voude-Port, Royan, Francia Galerie de la FIAP, París, Francia 1976: Cité des arts, París, Francia 1977: Centro cultural de la Universidad de Varsovia, Polonia 1978: Galerie de la Maison des beaux-arts, París, Francia 1979: Escuela de Bellas Artes de Daca, Bangladés 1980: Galerie de la Maison des beaux-arts, París, Francia 1981: Galerie Voude-Port, Royan, Francia Shilpakala Academy, Daca, Bangladés 1983: Shilpakala Academy, Daca, Bangladés 1984: Galerie de l’Agence, París, Francia 1985: Galerie Nationale d’Art, Dakar, Senegal Bangla Academy, Daca, Bangladés 1986: Shilpakala Academy, Daca, Bangladés Alliance française de Daca, Bangladés 1987: Galerie Pierre Parat, París, Francia Galerie Carlier, Le Touquet, Francia 1988: Galerie Pierre Cardin, Cannes, Francia Galerie Contraste, Lille, Francia

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Rencontre avec la jeunesse au théâtre. Dhaka, 2014. Meeting with young people in a theater. Dhaka. 2014. Encuentro con niños en un teatro. Dacca, 2014.

Camille Mougeolle, Shahabuddin et Dominique Stal. Dhaka, 2014. Camille Mougeolle, Shahabuddin and Dominique Stal. Dhaka. 2014. Camille Mougeolle, Shahabuddin y Dominique Stal. Dacca, 2014.

Rencontre entre M. Enayetullah Khan, Shahabuddin et M. Stal. Dhaka, 2014. Mr Enayetullah Khan, Shahabuddin and Mr Stal. Dhaka. 2014. Encuentro entre Enayetullah Khan, Shahabuddin y el señor Stal. Dacca, 2014.

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1989: Galerie Carlier, Le Touquet, Francia Galerie Centrast, Bruselas, Bélgica Galerie Pierre Parat, París, Francia Galerie Gabrielle Fliegans, Estrasburgo, Francia Museo Nacional de Bangladés, Daca, Bangladés 1990: Le Quartier - centre d’art contemporain, Quimper, Francia Galerie Gabrielle Fliegans, Mónaco, Francia Galerie des Carmes, Ruán, Francia Galerie Marie-Thérèse Wagner, Thionville, Francia Centre culturel de Bourg-en-Bresse, Francia Galerie Atelier 80, Burdeos, Francia 1991: Galerie Samagra, París, Francia Galerie Arbitraire, Dôle, Francia Galerie Évelyne Guichard, Aosta, Francia 1992: Galerie Ethnic Art, Suiza 1993: Galerie Samagra, París, Francia Shilpakala Academy, Daca, Bangladés Galerie Atelier 80, Burdeos, Francia Galerie Pyramide Pernod, Créteil, Francia 1994: Birla Academy of Art and Culture, Calcuta, India Vadhera Art Gallery, Nueva Delhi, India 1995: Shilpangan Contemporary Art Gallery, Daca, Bangladés Portrait de Gandhi, Galerie Mohanjeet Grewal, París, Francia 1996: Galerie Brûlée, Estrasburgo, Francia A Return to India, Ashutosh Gallery, Calcuta, India Galerie Samagra, París, Francia 1997: Galería Epoke, Copenhague, Dinamarca 1998: Galerie Arbitraire, Dôle, Francia Galerie Mohanjeet Grewal, París, Francia 1999: Galería Ars Vivendi, Múnich, Alemania Museo Yazienki Krolenskie, Varsovia, Polonia Centro d’arte moderna e contemporanea, La Spezia, Italia 2000: The Harmony Show, Nehru Centre, Mumbai, India Galerie Jacob-1, París, Francia Shilpangan Contemporary Art Gallery, Daca, Bangladés 2001: Galerie Jacob-1, París, Francia Galerie Jas de la Rimade, Carcès, Francia 2002: Galerie Jas de la Rimade, Carcès, Francia 2003: Habiart Fondation, Nueva Delhi, India 2004: Galerie Du Fleuve, París, Francia Galerie Bouchindhomme, Lille, Francia Les dîners de l’art contemporain, Europe Zen Factory, París, Francia Museo El Almundin, Valencia, España

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