Ile De France Journal N°34

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Jean-Baptiste (page 2)

Romane (page 2)

Anthony (page 3)

Sylvie (page 3)

Jérôme (page 3)

Ernestine (page 3)

Julie (page 3)

Karim (page 4)

Nathalie (page 4)

Le journal du conseil régional

Objectif en vue

100 000 apprentis Grand Paris Express en piste

Mode de vie ou effet de mode

État et Région enfin d’accord pour construire un nouveau réseau de transport en banlieue. P. 5

Entre réseaux bénévoles et grandes enseignes, le commerce équitable se cherche encore. P. 10

Les ondes se libèrent Mai 1981 : victoire pour la FM. Le monopole d’État sur les ondes vit ses derniers instants. P. 12

www.iledefrance.fr Avril-mai 2011 – N° 34


2 en vue |

02 | E N VUE

Jean-Michel Puissant, chef de chœur à l’Orchestre national d’Île-de-France. Page 3 : des téléphones portables pour lutter contre les violences conjugales.

04 | fa its et gestes

Face à face : Jean-Paul Huchon dialogue avec deux Franciliens. Page 5 : baromètre des Franciliens. Sondage Viavoice.

L’Île-de-France a bien des atouts : elle est agréable par sa diversité. Et la banlieue Ouest où j’habite est riche en espaces verts.

libres Paroles de FRANCILIENS

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Jean-Baptiste Barbot, Croissy-sur-Seine (78)

BALISES

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522 000

lycéens 002-text bref ont visité en 2010 lelettrine camp d’Auschwitz, dans le cadre d’un partenariat entre la Région Île-deFrance et le Mémorial de la Shoah.

à l’affiche

920

tournages de longs et courts-métrages, de clips, de documentaires ou de fictions télé ont eu lieu à Paris en 2010. C’est 10 % de plus qu’en 2009.

12 300

têtes, dont près de 8 000 brebis, constituent le cheptel ovin dans la région. Il se répartit dans quelque 500 exploitations.

Dans le marketing, on trouve ici de belles opportunités de travail. Seul point noir : le logement. Les loyers sont chers ! Romane Perret, (Paris 20 )

© Morgan Fache

avril-mai 2011

© Morgan Fache

SOMMAIRE

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Une huile de colza d’Avernes (95), des macarons de Réau 002-text 01 d’Auffreville-Brasseuil (78), une liqueur (77), des bref farines à la menthe poivrée de Milly-la-Forêt (91) figurent parmi les produits bénéficiant de la nouvelle marque Saveurs Paris Île-de-France. Par cette initiative, le Centre régional de valorisation et d’innovation agricole et alimentaire de ParisÎle-de-France (Cervia) veut sensibiliser les consommateurs et fédérer tous les acteurs, du champ à l’assiette.

06 | p lanète

Lycées professionnels : le succès des sections européennes.

portrait Jean-Marie Puissant, 58 ans, chef de chœur

07 | À LA UNE Apprentissage Objectif en vue : 100 000 apprentis. Reportage à l’Institut des métiers de l’artisanat, Villiers-le-Bel réconcilie enseignants et entreprises. POInt de vue Emmanuel Maurel, vice-président chargé de la formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’alternance.

Chef des garnements

10 | t endances

Les multiples visages du commerce équitable.

12 | h istoire

Il y a 30 ans naissaient les radios libres.

13 | e ntretien 14 | t ribunes

Expression des groupes politiques.

16 | a lentours

Barbizon : un village à l’origine d’un courant artistique.

Île-de-France, journal bimestriel du conseil régional, 35, bd des Invalides, 75007 Paris. Tél. : 01 53 85 53 85. journal@iledefrance.fr Directeur de la publication : Jean-Paul Huchon. Directeur de la publication délégué : Xavier Piques. Comité éditorial : Maxime des Gayets, Jean-Michel Thornary, Patricia Blanchard-Bouvelot, Xavier Piques, Pierre Chapdelaine. Rédacteur en chef : Pierre Chapdelaine. Secrétaire générale de rédaction : Isabelle Chouffet. Rédactrice-reporter : Julie Védie. Ont collaboré à ce numéro : Chauzy et Gaudelette, Isabelle Le Louët, Antoine Levesque, Saïd Taki. Couverture : Laurent Villeret/Dolce Vita/Picturetank. Conception : Rampazzo et Associés. Réalisation : Scoop communication. Impression : Île-de-France est édité à 4 328 000 exemplaires sur papier recyclé 57 g par Lenglet Imprimeurs. ISSN : 1779-4331. Dépôt légal à parution.

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îLE-DE-FRANCE avril-ma i 2 0 1 1

Sous la direction de Jean-Marie Puissant, plus de 80 collégiens franciliens chanteront Carmina Burana à Saint-Michel-sur-Orge (91), Meaux (77), Le-Perreux-sur-Marne (94), Chaville (92), Créteil (94), Vitry-sur-Seine (94), Aulnay-sous-Bois (93), Paris et Saint-Quentin-en-Yvelines (78).

Des collégiens de tous les départements participeront aux chœurs de Carmina Burana proposés par l’Orchestre national d’Île-deFrance. À leur tête, Jean-Marie Puissant.

Pour la formation dirigée par Yoel Levi et Jean-Marie Puissant, ce sont des retrouvailles : en 2008, leur collaboration avait connu un point d’orgue, avec le Nabucco de Verdi au Stade de France.

CHANT h « Ne vous tenez pas sur un pied comme des flamants roses ! Solides ! Et de l’énergie ! » La répétition bat son plein au collège de Ballancourt-sur-Essonne (91). Jean-Marie Puissant y dirige une vingtaine de jeunes chanteurs. Cheveux en brosse et baskets aux pieds, ils entonnent l’un des chants de Carmina Burana. La cantate de Carl Orff sillonnera toute la région en mai prochain. Au total, dix représentations sont programmées par l’Orchestre national d’Île-de-France.

À l’écoute des silences

| Nº 34

Ici, le chef de chœur fait face à un nouveau défi. « Question mémorisation d’un texte, les enfants sont beaucoup plus performants que les adultes, quelle que soit la langue », explique celui qui a lui-même travaillé comme chanteur sous la direction des plus grands : William Christie, Pierre Boulez, Daniel Barenboïm, Michel Piquemal. « Non, la principale difficulté, c’est de savoir gérer les silences. De là découlera la qualité de leur chant. »

Dans cette version, les enfants devront composer avec deux autres ensembles dirigés par Jean-Marie Puissant, celui de Nicolas-de-Grigny, à Reims (51), et les hommes du Chœur Variatio, situé à Combs-la-Ville (77). « Dans le chœur, vous serez des garnements », lance-t-il. Le courant passe. Il est vrai que JeanMarie Puissant est en terrain connu : pendant 15 ans, quelque 20 000 jeunes ont chanté les grandes œuvres du répertoire sous sa direction, au sein de la coordination des chorales des collèges de l’Essonne. Et de sourire en évoquant sa propre adolescence : « Quand tous mes copains parlaient de Johnny, moi, je déchiffrais des partitions. » l Pierre Chapdelaine et julie védie

©Sophie Brändström/Picturetank

Avec Anne-Françoise Garçon, professeure d’histoire des techniques.


EN vue en VUE 3

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focus

208 000 215 salariés sont employés par les 37 000 entreprises franciliennes de l’hôtellerie et de la restauration.

espèces végétales sont protégées et (ou) menacées de disparition en Îlede-France, comme l’œillet superbe ou la laîche luisante.

500

lieux en Îlede-France pouvant accueillir des personnes en difficulté ont été répertoriés par la préfecture et l’Observatoire régional de la santé.

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SEINE-SAINT-DENIS Lutte contre les violences conjugales

Des téléphones portables pour aider les victimes

(77) Longueville

hh Observatoire départemental des violences envers les femmes : 01 43 93 41 95.

© Jean-Lionel Dias/Le carton/Picturetank

« Le dispositif a prouvé son efficacité ! Mieux orientées, enfin entendues, les femmes victimes de violences conjugales sortent du bois ! Il faudrait désormais généraliser cette initiative à l’échelle nationale, puisqu’elle n’existe aujourd’hui qu’en Seine-Saint-Denis. »

Jérôme Jannic, directeur de SOS Victimes 93.

« Le travail d’évaluation est le plus difficile : à qui fournir un portable sur l’ensemble des femmes victimes qui viennent nous voir ? Plus nous aurons de portables, plus nous aurons de possibilités d’aider ces femmes. »

« Les femmes se sentent soutenues : certaines sortent de nouveau de chez elles, voire trouvent un emploi… Et quand elles rendent ce téléphone portable, elles sont contentes : Julie Simiand, cela signifie que juriste référente leur situation est pour SOS Victimes 93. sécurisée ! »

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93

91

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Neuilly-sur-Marne

Ballancourtsur-Essonne

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La culture dans ses murs

Attention au départ ! La rotonde des locomotives, classée à l’inventaire des Monuments historiques, va faire l’objet de travaux. Elle abrite une collection exceptionnelle de trains anciens.

Deux vraies bonnes nouvelles pour les Franciliens passionnés de spectacles en tous genres. Fermée depuis plus de 20 ans, la Gaîté lyrique a réouvert ses portes depuis le 2 mars. Plus qu’un lifting… une nouvelle vocation, pour ce lieu parisien qui sera dédié aux arts numériques. Autre lieu de création et de diffusion inauguré trois jours plus tard : la Halle Roublot (photo), à Fontenay-sous-Bois (94). Après dix mois de travaux, le bâtiment joue désormais dans la cour des grands. Les trois nefs métalliques abritent une salle de concert – le Comptoir –, un espace arts plastiques et un théâtre de marionnettes.  l

(78) Versailles

à L’aise… La mission locale intercommunale bénéficie de locaux plus spacieux afin de mieux accompagner les jeunes à la recherche d’un emploi.

RER D : premières améliorations en ligne

(91) étampes

Splach ! La base de loisirs aménage un circuit de découverte des milieux humides. Avec des passerelles en bois permettant de parcourir les marais.

(92) Gennevilliers

© Jean-Lionel Dias/Le carton/Picturetank

hh SOS Victimes⁄93, 5, rue Carnot, 93000 Bobigny, www.sosvictimes93.org,

Ernestine Ronai, responsable de l’Observatoire des violences envers les femmes en Seine-Saint-Denis.

© Jean-Lionel Dias/Le carton/Picturetank

Un dispositif d’aide aux femmes victimes de violences est expérimenté en Seine-Saint-Denis : un téléphone mobile est fourni aux victimes en grand danger. Le dispositif va être renforcé. femmes battues h Un téléphone portable contre les violences conjugales… Le concept vient d’Espagne, où Ernestine Ronai, la créatrice de l’Observatoire des violences envers les femmes en Seine-Saint-Denis, a constaté son efficacité. Elle est parvenue à l’importer à titre expérimental dans son département en 2009. Réservé aux femmes en danger, par exemple en raison de la sortie de prison de leur agresseur, ce téléphone est doté d’un bouton d’appel d’urgence préprogrammé pour une mise en relation automatique avec un conseiller de Mondial assistance pouvant faire intervenir les forces de police. Ce téléphone n’est donc que l’outil d’un large dispositif impliquant associations, police, justice et services sociaux divers. L’association SOS Victimes 93 de Bobigny assure des permanences dans 22 communes de Seine-SaintDenis, mais aussi au tribunal de grande instance, aux urgences médico-judiciaires et dans certains commissariats. Elle repère les victimes, évalue le niveau de dangerosité de la situation – en fonction de la vulnérabilité et du ressenti de la victime ainsi que du profil de l’agresseur (condamnations antérieures, profil psychologique…) – et transmet un dossier au procureur, qui attribue alors le portable pour une durée de six mois à un an. Grâce aux aides des partenaires (conseil général de Seine-Saint-Denis, Région…), et face à l’efficacité du dispositif, le nombre de portables pourrait passer de Julie védie 30 à 40 en 2011. l

TEMPS FORTS

(94) Vitrysur-Seine

Chut ! L’élaboration d’un plan de prévention du bruit est lancée. Ce plan permettra de lutter contre les nuisances sonores dans cette ville qui se trouve au cœur d’un important réseau routier et ferroviaire.

78

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H

En 2011, 130 parcours de formation continue vont être proposés à des salariés de très petites entreprises dans les métiers de la location de voiture, du contrôle technique ou du nettoyage auto.

Gennevilliers

© rafaël trapet/aleph/Picturetank

en chiffres

Sylvie Gracia, Levallois-Perret (92)

Croissysur-Seine

Coup de jeune. Les chercheurs étrangers vont bénéficier, après réhabilitation, de 80 logements rue de Basly. Dans la même rue, un autre bâtiment offrira 64 studios pour les étudiants.

© Cyrus Cornut/Dolce vita/Picturetank

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Anthony Faleyras, Neuilly-sur-Marne (93)

La région devient de plus en plus une terre d’accueil des écrivains, comme en SeineSaint-Denis, alors qu’avant, Paris concentrait tout.

© Pierre Morel

© Morgan Fache

Je suis en BTS en alternance. Le fait d’être en contact avec l’entreprise m’apporte plus que dans une formation initiale.

Prolongement de deux trains jusqu’à Orry-la-Ville (60) et d’un train en heures de pointe jusqu’à Melun (77), mise en service d’un nouveau train entre la Gare de Lyon et Melun, avec un départ à 18 h 48, prolongement de cinq trains entre Corbeil-Essonnes (91) et Melun ou encore du train qui part à 7  h 45 du terminus Malesherbes jusqu’à Châtelet-les-Halles, pour améliorer les possibilités de correspondances : le Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif) conforte le service sur la ligne D du RER. Pouvant transporter jusqu’à 550 000 voyageurs chaque jour, le RER D connaît des incidents fréquents et les usagers réclament depuis longtemps des améliorations du service. l

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îLE-DE-FRANCE avril-mai 2011

| Nº 34


4 faits et gestes | Jean-Paul Huchon |

© david sauveur/agence vu

« Pour un regard global sur les transports »

Nous “  allons être

plus sévères avec la RATP et la SNCF pour garantir la régularité des trains. ©Jean-Robert Dantou/Picturetank.

h Nathalie Taurin,

©Jean-Robert Dantou/Picturetank.

chargée d’affaires, Paris 15e.

h Karim Manseri, aide-soignant,   Dugny (93).

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Choisis par l’institut CSA, deux Franciliens, Nathalie Taurin, chargée d’affaires dans une blanchisserie industrielle, résidant dans le 15e arrondissement de Paris, et Karim Manseri, aide-soignant habitant Dugny (93), ont interrogé le président du conseil régional, Jean-Paul Huchon. Extraits. Nathalie Taurin : La mairie de Paris veut rendre piétonnes les voies sur berges. Limiter les voitures en ville, c’est bien, mais là, cela va devenir invivable ! Jean-Paul Huchon : Sur le principe, la Région a émis un avis plutôt favorable sur ce projet. Mais mon devoir, c’est de porter sur la question des transports un regard à l’échelle de toute l’Île-de-France. Nous avons accompagné la mairie de Paris pour développer le tramway et aménager des voies dédiées aux bus. Et on voit que le nombre de voitures a effectivement diminué dans Paris. Ce qu’il ne faudrait pas, c’est déplacer le problème vers la banlieue… Nathalie Taurin : C’est justement le risque ! Jean-Paul Huchon : Sur ce projet, les départements limitrophes auront leur mot à dire. Et il va falloir regarder ce que dira l’enquête publique. Mon sentiment, c’est qu’il faudra écouter et entendre tout le monde. Karim Manseri : J’utilise les transports en commun, mais entre Dugny, où je vis, et les Invalides, où je travaille, il y a beaucoup de problèmes… Quelles solutions sont envisagées ? Jean-Paul Huchon : Sur le RER B, les difficultés que vous rencontrez sont liées aux travaux au niveau de Mitry-Mory (77). Fin 2012, cela devrait mieux fonctionner, d’autant que le nouveau matériel entre progressivement en circulation et que nous avons trouvé des solutions pour les relèves entre les conducteurs de la SNCF et de la RATP. Karim Manseri : Et pour la ligne 13 ? Jean-Paul Huchon : Nous avons prévu plusieurs solutions pour soulager cette ligne. La ligne 14 sera prolongée jusqu’à Saint-Ouen (93) et Eole jusqu’à Mantes-la-Jolie (78). C’est un énorme chantier qui fait partie de notre plan de mobilisation en faveur des transports. Nous avons enfin trouvé un accord avec l’état pour sa mise en œuvre. En attendant, c’est vrai, quand on voit votre parcours, vous cumulez aujourd’hui beaucoup de difficultés. Karim Manseri : Oui ! Et il faut renforcer la sécurité à bord des trains ! Jean-Paul Huchon : Le Stif est en train de négocier de nouveaux contrats avec la RATP et la SNCF. Ces contrats fixeront très clairement les moyens à mettre en œuvre pour renforcer la sécurité et pour garantir la régularité des trains. Aujourd’hui, sur certaines lignes, seulement 80 % des trains arrivent à l’heure. On ne peut pas continuer ainsi. Nous allons être plus sévères, fixer des contraintes, ligne par ligne, tranche horaire par tranche horaire ! Avec des pénalités à la clé. l

| Nº 34

en direct DU CONSEIL RÉGIONAL

focus

Des états généraux pour une révolution économique Les secteurs du bâtiment et de l’agroalimentaire seront les deux premiers concernés par les États généraux de la conversion écologique et sociale de l’Île-de-France. Une large concertation va s’engager avec tous les acteurs de ces filières. l

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Les Étoiles des quartiers récompensent des associations pour des projets mettant en lumière la tolérance, la mixité ou encore la persévérance. Les Étoiles 2011 sont : le Festival international de femmes, pour TV Fresnes ; La Nouvelle PME, pour son réseau social entre

H

(94) Choisyle-Roi

Nouveau look… Le square PierreBrossolette fait peau neuve. Éclairage et mobilier urbain le rendront plus convivial, avec, en prime, un plateau multisport. Paris 6e

Clap ! Le cinéma Le SaintGermain-desPrés va passer à la projection numérique. Grâce à cet équipement, il pourra faire intervenir en visioconférence des réalisateurs étrangers. (95) Sarcelles

À l’eau ! Le centre aquatique intercommunal a réouvert ses portes. Avec ses 1 400 licenciés, cet équipement compte désormais un centre de formation d’éducateurs sportifs.

C’EST LANCÉ

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La Région confirme sa place d’acteur incontournable du logement   en Île-de-France. Avec un budget de 271 millions d’euros pour 2011, elle se fixe trois priorités : développer massivement la construction de logements sociaux (PLUS) et très sociaux (PLAI) ; lutter contre   la précarité énergétique en lançant un plan de réhabilitation thermique des logements ; soutenir les copropriétaires dans le parc privé le plus dégradé, avec une aide aux copropriétés en difficulté   et une lutte accrue contre le saturnisme. l

Un concours pour les jeunes poètes

As de la rime, à vos plumes ! Né en 2003 de la rencontre entre   un éditeur et le lycée Henri-Wallon à Aubervilliers (93), le concours Poésie en liberté, ouvert aux lycéens et aux étudiants de moins de 25 ans, vise à sensibiliser les jeunes à la poésie et à favoriser l’utilisation d’Internet à des fins créatives. En 2010, 525 élèves franciliens (15 % de plus qu’en 2009), issus de 251 établissements couvrant l’ensemble du territoire, y avaient participé. Inscription jusqu’au 10 avril, sur le site : www.poesie-en-liberte.com. l

Le Théâtre du Soleil en pleine lumière

Accueil de compagnies amies, formation… La compagnie parisienne multiplie les activités outre la création de spectacles. Pour répondre à ses ambitions et présenter des spectacles plus techniques sur son plateau du bois de Vincennes (12e), le Théâtre du Soleil a déjà investi dans un matériel d’éclairage. Mais de nouveaux équipements sont nécessaires (gradins, caissons lumineux…). La Région finance un tiers des investissements pour que le Théâtre du Soleil continue de briller ! À consulter : www.theatre-du-soleil.fr. l

ça chauffe au château de Versailles !

Le domaine de Versailles (78) va-t-il faire sa révolution énergétique ? Une étude sur la faisabilité d’une chaufferie à bois est lancée   avec la Région pour le chauffage du Petit Trianon et de ses serres, du Pavillon frais et du Pavillon français, ainsi que des serres   de Folichancourt. Cet équipement plus écologique permettrait   de valoriser une ressource importante du domaine (bois de coupe, élagage…). Par ailleurs, un audit sur l’efficacité énergétique   du château va être mené, pour envisager un système de recyclage de l’air chaud pour 93 bâtiments du domaine, soit 185 000 m2. Résultats en juin 2011. l

(93) Gagny

Bravo. L’association Aurore a ouvert un immeuble pour accueillir des sans domicile fixe après une hospitalisation. Pour aider ces personnes, 20 salariés ont été recrutés.

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entrepreneurs des quartiers ;   les 4 femmes médiatrices sociales culturelles auprès des familles de Pantin (93) ; Une oasis dans la ville et son jardin social à Aubervilliers (93) ; Vir’volt, pour ses ateliers citoyens ; et Le Plus Petit Cirque du monde, pour ses ateliers de création artistique.

Priorité au logement social et très social

© Éric Garault/Picturetank

face-à-face


faits et gestes 5 AGENDA

Métro automatique-plan de mobilisation-Sdrif

L’État et la Région parviennent à un accord

Le projet Grand Paris Express proposera un maximum de connexions avec le réseau de transport existant.

La qualité des transports en commun

La qualité de l’environnement Êtes-vous satisfait oumoment, non de Diriez-vous qu’en ce la qualitééconomique de l’environnement ? l’activité en île-de-France est…

Le climat économique Diriez-vous moment, Là où vous que, vivezen ence île-de-France, l’activitéque économique est entre : est-ce les relations les gens sont…

L’image de l’apprentissage Diriez-vous quelàvous avez vivez Actuellement, où vous uneIle-de-France, bonne ou une diriez-vous mauvaise en opinion de l’apprentissage que les inégalités sociales? sont…

L’efficacité de l’apprentissage Diriez-vous que l’apprentissage En Ile-de-France, pensez-vous est une bonne ou non, pour faciliter qu’un jeune solution, puisse trouver l’entrée suremploi… le marché du travail ? un premier

78

Saclay 91

Jusqu’au 12 mai

Consultation « Paroles de lycéennes et de lycéens ». Débats organisés dans 16 lycées de la région Île-de-France. Dates et lieux à retrouver sur www.iledefrance.fr.

en image

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Du 16 au 21 mai

3e édition de la Semaine de l’égalité. Parmi les manifestations programmées : - exposition « Discriminations filles-garçons et homophobie » au Crips (tour Montparnasse, Paris 15e), - expositions, courts-métrages et conférences sur l’accès au logement ou au travail organisés par le centre socioculturel Léo-Lagrange à Dammartin-en-Goële (77), - débat sur l’accompagnement éducatif des familles Roms à l’École de formation psychopédagogique (Paris 6e), - spectacle « Sans » de la compagnie Klein/Leonarte à Vitry-sur-Seine (94)… Tout le programme sur notre site www.iledefrance.fr.

Pour une Île-de-France sans OGM ! La Région vient de confirmer son opposition à toute culture en plein champ d’organismes génétiquement modifiés. Elle va, par ailleurs, saisir la Cour de justice de l’Union européenne en vue d’obtenir l’annulation de l’autorisation d’importation et de mise sur le marché de nouvelles variétés d’OGM. l

ce que pensent les franciliens

baromètre Êtes-vous satisfait des transports Actuellement, êtes-vous heureux enpas commun enen Île-de-France ? ? ou de vivre île-de-France

Dugny

93

Versailles

Réunion du conseil régional, 57, rue de Babylone, Paris 7e.

au cœur de ce rapprochement : l’État s’engage à participer au financement de la modernisation du réseau existant. Enfin, le schéma directeur de l’Île-de-France est remis en selle, le gouvernement acceptant de trouver une issue législative nécessaire à son application. Reste un désaccord… L’État et la Région ne partagent pas la même stratégie pour la desserte du plateau de Saclay. Le gouvernement plaide pour le passage du métro automatique. Le conseil régional, lui, opte pour une réponse moins lourde, avec un bus à haut niveau de service, voire un tramway. l

sarcelles

© Jérôme CHABANNE

Rocade h Les 20 000 Franciliens qui ont participé aux deux débats publics organisés sur le transport en Île-de-France sont sans doute à l’origine du rapprochement entre le projet de rocade Arc Express et celui du Grand Paris. « Il y a un moment où l’évidence s’est imposée dans le débat public », résumait Jean-Paul Huchon, le président du conseil régional, lors de la présentation, le 26 janvier, de cet accord aux côtés du ministre de la Ville. Baptisée Grand Paris Express, cette synthèse reprend le principe d’une rocade en petite couronne. À l’est, son tracé épousera la proposition formulée par les conseils généraux du Val-deMarne et de la Seine-Saint-Denis. Une desserte des pôles économiques et des aéroports complète le projet. Ce futur métro automatique est l’un des volets de l’accord entre l’état et la Région. Voté en juin 2008 par les élus régionaux, le plan de mobilisation en faveur des transports est également

95

Les 7 et 8 avril

© Gilles Alignon/RATP

ÉtatetRégiononttrouvéunterraind’entente pour construire le Grand Paris Express, un réseau de transport en banlieue.

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Très satisfait

9%

Assez satisfait

44 %

Pas vraiment satisfait

23 %

Pas du tout satisfait

16 %

Ne se prononcent pas

8%

Très satisfait

11 %

Assez satisfait

51 %

Pas vraiment satisfait

29 %

Pas du tout satisfait

9%

Ne se prononcent pas

0%

Très dynamique

6%

Assez dynamique

45 %

Pas vraiment dynamique

34 %

Pas du tout dynamique

11 %

Ne se prononcent pas

4%

Une très bonne opinion

23 %

Une assez bonne opinion

47 %

Une assez mauvaise opinion

17 %

Une très mauvaise opinion

5%

Ne se prononcent pas

8%

Une très bonne solution

55 %

Une assez bonne solution

36 %

Une assez mauvaise solution

5%

Une très mauvaise solution

3%

Ne se prononcent pas

1%

L’apprentissage, un levier reconnu pour favoriser l’emploi des jeunes Dans un contexte économique difficile, l’apprentissage bénéficie d’une forte popularité et s’affiche comme un véritable tremplin pour l’emploi des jeunes. Après des années de déficit d’image, l’apprentissage semble avoir reconquis l’opinion publique. En Île-de-France, 70 % des Franciliens et 81 % des 18-24 ans déclarent en avoir aujourd’hui une opinion positive. Cette attractivité retrouvée génère une adhésion massive (91 %) à l’idée selon laquelle l’apprentissage est une bonne solution pour faciliter l’entrée sur le marché du travail, voire une très bonne solution pour 55 % des Franciliens. Concernant les indicateurs barométriques, les données recueillies confirment un état

d’esprit positif dans la région. D’abord, 53 % des Franciliens (– 4 points) demeurent satisfaits des transports en commun, avec des scores plus élevés chez les 18-24 ans (70 %), les Parisiens (74 %) et les habitants des Hautsde-Seine (62 %). Par ailleurs, une large majorité des interviewés (62 %)jugetoujourspositivement la qualité de l’environnement. C’est à Paris (56 %), en SeineSaint-Denis (57 %) et dans le Val-de-Marne (51 %) que les attentes dans ce domaine sont les plus importantes. Enfin, le climat économique reste dynamique pour plus d’un Francilien sur deux, et, plus significativement, pour 62 % des 18-24 ans. Maïder Chango-Beffa Directrice associée, Viavoice

Sondage réalisé par téléphone pour « Île-de-France » entre le 9 et le 14 février 2011 sur un échantillon de 1 007 personnes, représentatif de la population francilienne âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

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îLE-DE-FRANCE avril-mai 2011

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6 planète

H

ROYAUME-UNI Woking

Maroc Casablanca

LYCÉES PROFESSIONNELS Succès des sections européennes

Good Morning Woking

©Thomas Ball/Picturetank

De Nanterre à Boston (USA) : Henri Lefebvre alimente les échanges

Célia, Johanna, Arthur, Florian, Florian et Morgane, en bac pro vente à Rueil-Malmaison, découvrent leur école dans le Surrey, accompagnés par leur professeure d’anglais Florence Andia.

TREMPLIN h « On va grandir, on va devoir prendre des responsabilités, devenir plus autonomes. » Célia, 16 ans, en première année de bac pro vente au lycée professionnel Gustave-Eiffel de Rueil-Malmaison (92), est emballée. « Faire un stage à l’étranger, ce n’est pas donné à tout le monde », renchérit Arthur, 17 ans. « Ça nous fait sortir du lot. Pour notre CV, c’est un plus. » Le petit groupe de 7 élèves vient de poser ses valises à Woking, petite ville du Surrey, au sud-ouest de Londres, pour une durée de 5 semaines, dont une semaine de cours et quatre en entreprise. « Quand ils arrivent au lycée professionnel, la plupart pensent qu’ils sont en échec scolaire, explique Florence Andia, leur professeure d’anglais. Le fait de participer à cette section change le regard qu’ils portent sur eux-mêmes. Au sein du lycée, on les considère comme des têtes de classe.

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Du coup, ils sont plus motivés, ils travaillent plus et obtiennent de meilleurs résultats aux examens, et cela dans toutes les matières. » Le dispositif, existant dans les lycées d’enseignement général depuis 1992 et étendu aux lycées professionnels en 2001, a connu un développement considérable. Désormais, l’Île-de-France accueille 94 sections de baccalauréats professionnels, dont 66 dans l’académie de Versailles. Les jeunes sont sélectionnés selon leur niveau en langue, mais surtout en fonction de leur motivation. Car leur scolarité repose sur les cours de leur spécialité professionnelle, assurés par un professeur certifié dans la langue de la section choisie.

Réussite au bac Cofinancé par des fonds européens (Leonardo, Fonds social européen, etc.), par les lycées et par les familles, cet enseignement reçoit aussi l’aide de la Région, soit 426 euros par famille et 2 000 euros par établissement. Dans l’Académie de Versailles, le taux de réussite au bac pro intégrant des sections européennes était de 93 % en 2009. Et près de 600 jeunes décrochent chaque année la mention section européenne ainsi que l’attestation Europass Mobilité à l’issue de leur formation. l Isabelle Chouffet

Sociologue et géographe, Henri Lefebvre aura marqué le xxe siècle, en particulier grâce à ses travaux sur l’urbanisme. Ses réflexions sur le droit à la ville vont alimenter des échanges entre les universités de Massachusetts Boston et celle de Paris Ouest Nanterre La Défense.

Mali : une coopération relancée

Le 3 mars, la Région a renouvelé son accord de coopération avec la région de Kayes, au Mali. D’ici à 2014, elle continuera ses efforts dans l’éducation, la santé et le désenclavement numérique. Elle souhaite enfin articuler son action avec celle des collectivités qui portent des projets au Mali. C’est le cas notamment du département de l’Essonne, des villes de Montreuilsous-Bois, d’Ivry-sur-Seine et de Cachan.

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© DR

Afrique du Sud Durban

Vénus noire, le film d’Abdellatif Kechiche, a fait la clôture du 1er festival du film français en Afrique du Sud, qui s’est tenu en février dans les villes de Durban, du Cap, de Pretoria, de Johannesburg et de Port Elizabeth. Ce film, dont la réalisation a reçu le soutien de la Région, revient sur l’histoire de la Vénus hottentote, jeune femme sudafricaine arrachée à sa terre natale en 1810 pour être exhibée en Europe.

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Manuel Ulloa, 39 ans, originaire de Mexico, metteur en scène et éditeur, vit à Aubervilliers (93).

Afrique du Sud : premiers pas d’un festival

MAli Kayes

Le nombre de sections européennes dans les lycées professionnels franciliens ne cesse d’augmenter. L’originalité du cursus consiste en un stage de 4 à 5 semaines dans un pays de l’Union européenne. Un groupe de 7 jeunes de Rueil-Malmaison (92) vient d’arriver à Woking, au sud-ouest de Londres.

étranger en île-de-france

Culture hybride Manuel Ulloa est un bel exemple de double culture ! Avec sa maison d’édition, Le miroir qui fume, créée en 2004, il diffuse du théâtre mexicain contemporain en France et fait connaître les auteurs français au public mexicain. Cultivant en permanence les passerelles entre les deux pays, il fédère une équipe francomexicaine d’artistes-interprètes autour de ses projets. « Je suis un être hybride, je me sens virtuellement là-bas et en même temps français. » Depuis son arrivée en France en 2000, malgré la difficulté de se faire un nom dans le maquis des compagnies franciliennes, Manuel suit son fil rouge de perpétuel va-et-vient entre les deux cultures. Il travaille à la création de son prochain spectacle, Toxic Azteca Songe, déjà interprété en 2010 à Puebla et à Mexico et qui sera présenté du 25 avril au 8 mai au théâtre Colombier, à Bagnolet (93). l

francilienne à l’étranger |

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Isabelle ReydetRousselet, 50 ans, consultante, vit à Casablanca (Maroc). © DR

États-Unis Boston

FRANCE

En quête de spontanéité « Vous connaissez le nom de vos voisins ? Moi, si ! » Depuis qu’elle a quitté le Kremlin-Bicêtre (94) pour Casablanca en 1994, Isabelle Reydet-Rousselet savoure l’art de vivre à la marocaine. « Pas de dîner prévu 15 jours à l’avance, on improvise sans cesse », explique cette femme souriante qui souhaitait « être plus spontanée dans ses rencontres ». Séduite par la gentillesse des autochtones, elle se constitue un réseau d’amis marocains mais aussi sénégalais, mauritaniens… Sur place, elle crée une société de conseil qu’elle dirige pendant 16 ans, se confrontant à la réalité économique du pays : « Je suis arrivée avec une vision à moyen et long termes, alors qu’ici, beaucoup de gens vivaient avec un emploi précaire. » Aujourd’hui en pleine réflexion sur son avenir, elle s’interroge : « J’aime le Maroc, mais j’ai besoin de nouveaux défis. » l


à la une 7 Qui sont les apprentis en Île-de-France ?

22 970 apprentis commerce, transport et gestion

Répartition par secteurs professionnels des 80 590 apprentis. (Données : septembre 2010).

1 944 apprentis

(vente, comptabilité, banque, logistique...)

agriculture, espaces verts, élevages et soins aux animaux

11 257 apprentis 6 521 apprentis bâtiment, travaux publics et travail du bois

mécanique, électricité et électronique

845 apprentis

sciences humaines et droit

166 apprentis lettres et arts

1 100 apprentis

service à la collectivité

1 654 préapprentis

(urbanisme, sécurité, eau...)

2 348 apprentis

7 324 apprentis secrétariat et communication

technologie et management de la production

346 apprentis

9 023 apprentis transformation

© Antoine Levesque

mathématiques et sciences

(cuisine, énergie, climatisation...)

14 754 apprentis

service aux personnes (hôtellerie, tourisme, santé, coiffure...)

Sur notre site Internet www.iledefrance.fr, retrouvez tous les métiers et tous les diplômes liés à ces secteurs professionnels.

338 apprentis

travail et entretien des tissus, cuirs et tapis

Ils sont présents dans presque tous les corps de métiers

Objectif en vue : 100 000 apprentis En cinq ans, le nombre de jeunes se tournant vers l'apprentissage a augmenté de 40 % en Île-de-France. Cette montée en puissance quantitative s'accompagne, sur le terrain, d'une offre de formations de plus en plus diversifiée et d'un suivi personnalisé des jeunes. PARCOURS h Bienvenue au Meurice, l’un des plus beaux hôtels de la capitale. Sonia Ajayi évolue dans ce temple de l’élégance. Depuis septembre, elle travaille en cuisine pendant 15 jours, avant une séquence de 15 jours de cours au lycée RenéAuffray de Clichy-la-Garenne (92). Le rythme est soutenu. « C’est dur, confie-t-elle. Il faut gérer le

travail en entreprise, les cours, les devoirs, les exposés… Tous mes week-ends y passent. » À ses côtés, le chef Yannick Alléno acquiesce : « Oui, c’est un métier de sacrifices. Ici, ce n’est pas la télé-réalité. On ne devient pas chef cuisinier et on ne gagne pas 100 000 euros en trois semaines. Ça, ça n’existe pas ! » Il en sait quelque chose : il a gravi tous les

échelons, de son apprentissage en pâtisserie au Lutetia jusqu’au cercle très fermé des « trois étoilés » du Michelin. « Nous avons la chance d’avoir des jeunes ultra-motivés », se réjouit-il, indiquant que six apprentis travaillent dans la brigade du Meurice. Mais il prévient aussitôt : « Cette motivation est indispensable, car dans ce métier, ne tiennent que les courageux. » Alors il galvanise ses troupes, incitant ses cuisiniers à partir à l’étranger, pour apprendre les langues étrangères et s’ouvrir sur le monde. « Chaque collaborateur doit sortir d’ici avec une formation infaillible », annonce Yannick Alléno. Comme Sonia, 80 590 jeunes Franciliens sont apprentis. On les retrouve dans quasiment tous les

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du CFA de Montereau-Fault-Yonne (77), la reconstruction du CFA de Saint-Gratien (95), l’agrandissement d’un atelier au CFA compagnonnique de Saint-Thibault-des-Vignes (77). En 2011, l’effort ne se relâchera pas. De Cergy (95) à Guyancourt (78), de Paris à Gennevilliers (92), de Brétigny-sur-Orge (91) à Bagnolet (93), d’émerainville (77) à RueilMalmaison (92), les chantiers de construction et de rénovation vont se multiplier. Mais sans un matériel adapté et des formateurs qualifiés, les murs auraient peu de chances de remplir leur mission. Là encore, la Région joue un rôle déterminant. L’an dernier, elle a affecté plus de 7 millions d’euros à de nombreuses acquisitions d’équipements. Une panoplie où se côtoient matériel de cuisine, fours et hottes d’extraction du CEFAA de Villepinte (93) – spécialisé dans les formations dans l’hôtellerie et la restauration – et mobilier ou postes informatiques du CFA des métiers de l’aérien à Toussus-le-Noble (78).

Cours de coiffure au Campus des métiers, à Bobigny (93). Dans les services, 11 % des apprentis travaillent dans la coiffure et les soins esthétiques.

corps de métiers, la sécurité, la santé, le commerce, le journalisme, la menuiserie, la mécanique auto, le textile, la joaillerie, le génie climatique, l’aéronautique, etc. Et plus de 14 000 jeunes sont actuellement inscrits dans les classes d'initiation préprofessionnelle en alternance et les classes préparatoires à l'apprentissage. Pourtant, le contexte n’est pas très favorable. Le ralentissement de l’activité économique n’épargne aucun secteur d’activité, le chômage ne cesse d’augmenter – et tout particulièrement le chômage des jeunes. Bien sûr, chacun reconnaît que l’apprentissage occupe une place privilégiée, dès lors qu’il s’agit de transmettre des savoir-faire ou de se confronter aux réalités de la vie professionnelle. Mais, en décembre, une étude réalisée auprès de 301 dirigeants de PME (1) soulignait que 7 entrepreneurs sur 10 annonçaient leur intention d’avoir moins recours à l’apprentissage en 2011 qu’en 2010. Parmi les motifs avancés, l’insuffisante adaptation de cette formation au monde de l’entreprise, le manque d’information ou encore la lourdeur des démarches administratives. Force est de constater que l’augmentation du nombre d’apprentis ne pourra être atteinte sans une réflexion sur la qualité des parcours de formation et sans un meilleur accompagnement des entreprises et des apprentis eux-mêmes. Miser sur la qualité, c’est le mot d’ordre de la Région, qui veut agir sur tous les fronts : renforcer le lien entre l’école, le jeune et l’entreprise, faciliter la vie quotidienne de l’apprenti, professionnaliser les acteurs de l’apprentissage, développer des formations dans les métiers de demain – comme les métiers verts –, construire bien sûr de nouveaux centres de formation et rénover ceux qui existent. Du côté des investissements immobiliers, justement, la Région a dépensé en 2010 plus de 25 millions d’euros pour le Campus des métiers à Bobigny (93), pour la reconstruction des CFA Advancia à Paris (15e) et Saint-Jean à Saint-Prix (95), pour l’extension du CFA de Saint-Maur-des-Fossés (94) ou encore pour le transfert du CFA de Nanterre (92). À cela s’ajoutent la construction d’un internat sur le site de Rambouillet (78), la mise en sécurité

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Former les formateurs

Le chef Yannick Alléno veille sur le travail de Sonia Ajayi, l’une des six apprentis de l’hôtel Meurice.

© Laurent Villeret/Dolce Vita/Picturetank

© Laurent Villeret/Dolce Vita/Picturetank

8 à la une

Améliorer les parcours de formation, mieux accompagner les entreprises et les apprentis eux-mêmes… Tel est le mot d’ordre de la Région.

Parallèlement, il faut aussi former les formateurs, pour intégrer les évolutions du contexte juridique et législatif, ou pour renforcer leurs pratiques pédagogiques. Chaque année, plus de 2,5 millions d’euros sont consacrés à ces actions. Enfin, au cœur du dispositif, l’apprenti. Garçon ou fille, optant pour une filière de production ou de service, il se trouve confronté au monde de l’entreprise, avec des contraintes pas toujours faciles à intégrer quand on a 16 ou 17 ans. La Région entend améliorer la vie quotidienne de ces jeunes : aides à l’achat de livres et d’équipements professionnels, aides aux transports, au logement et à la restauration, mais aussi aux séjours à l’étranger et actions destinées à faciliter l’accès aux loisirs, aux sports et à la culture… Un soutien qui, désormais, se traduit par des démarches qualité pour mieux articuler l'enseignement dispensé dans le centre de formation avec le travail en entreprise. But de cette opération : faire reculer le taux de ruptures de contrats d’apprentissage. Et faire de cette voie un tremplin vers la réussite. Sonia, elle, sait ce qu’elle veut. « Mon rêve ? Ouvrir un jour un palace en Tunisie ! » En attendant, elle dispose quelques petites herbes sur les assiettes prêtes à partir en salle. « Ça, c’est Pierre Chapdelaine la touche Sonia… » l (1) Enquête sur l’apprentissage auprès des PME réalisée par Ipsos pour Apprentis d’Auteuil, du 30 novembre au 13 décembre 2010.

Mission – DÉVELOPPEUR DE L’APPRENTISSAGE

Recherche employeurs désespérément Au CFA de Juvisy-surOrge (91), deux secteurs nécessitent des interventions bien différentes de Claudia Aglione, chargée de développer l’apprentissage. « Pour la pharmacie et la parapharmacie, je suis

plutôt confrontée à un manque de jeunes. Pourtant, les débouchés sont immédiats. » Claudia Aglione va donc de collège en collège, de salon en forum, pour vanter les mérites de cette formation. Dès qu’elle aborde les

métiers des services à la personne, dans la petite enfance par exemple, elle change de stratégie. « Là, ce qui fait défaut, ce sont les employeurs. » Il faut alors nouer des contacts avec des crèches associatives, des haltes-garderies

privées… ou convaincre des municipalités. « Mais quand un élu accepte de recruter un apprenti, il veut souvent un jeune de sa commune. » On compte une centaine de développeurs de l’apprentissage en Île-de-France.


à la une 9 REPÈRES

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800

Villiers-le-Bel réconcilie enseignants et entreprises À l'Institut des métiers de l'artisanat de Villiersle-Bel (95), le taux de ruptures de contrats d'apprentissage est passé de 29 % en 2004 à moins de 15 % aujourd'hui. Explications. PASSERELLE h Préparant son CAP mécanique auto à l’Institut des métiers de l’artisanat (IMA) de Villiers-le-Bel, Damien a déjà, à 16 ans, un pied dans l’entreprise. Il travaille actuellement à Piscop (95), dans un petit garage spécialisé dans la réparation de 2 CV et de Méhari. Pour lui, pas question de s’arrêter en chemin, au moins jusqu’au bac pro. « Il faudra alors trouver un autre employeur, explique Abdallah Lachhab, directeur de l’IMA. Pour le bac pro, le garage doit être équipé en diagnostic. » Et d’ajouter : « Nous trouverons facilement. » Cet ancien professeur de mathématiques connaît chaque apprenti et chaque entreprise du secteur. C’est qu’ici, depuis 2004, les liens entre le lieu de formation et le monde du travail ont été consolidés. « J’étais face à une équation simple, résume-t-il. J’avais en face de moi des employeurs qui nous reprochaient d’être trop éloignés de leurs réalités. Et des équipes pédagogiques qui estimaient que les patrons voyaient dans le jeune une main-d’œuvre bon marché… Aujourd’hui, tout le monde joue le jeu. » Illustration de ce changement de culture, le carnet de liaison, trop scolaire, est devenu

un livret d’apprentissage complet. Pour peu qu'il prenne le temps de s'y arrêter, le maître d’apprentissage y découvrira le plan de formation du jeune. Dans l’idéal, il peut voir quelles sont les techniques que l’apprenti vient d'acquérir à l’IMA et ajuster le travail qu’il lui demande. C’est aussi vrai pour les enseignants, qui savent quelles sont les tâches réalisées, ou non, par l’apprenti en entreprise. Ils peuvent, dès lors, accompagner le mouvement, combler les lacunes, voire rappeler au chef d’entreprise son devoir de formation… ou l’éclairer sur la personnalité du jeune.

De la rupture aux félicitations C’est ce que vient de faire la professeure de français, Safya Okba, dépêchée en urgence dans une PME d'Ermont-Eaubonne (95). « L’employeur et l’apprenti étaient au bord de la rupture de contrat. Après avoir échangé avec le chef d'entreprise et l'avoir éclairé sur le parcours du jeune, ses résultats à l’IMA et son contexte familial, il a révisé son jugement. Alors que j’allais partir, il a appelé le jeune pour le féliciter… » Les résultats de cette coopération sont au rendez-vous : le nombre de ruptures de contrats a été divisé par deux en quinze ans. Du coup, la démarche qui avait été impulsée dans le pôle auto vient d’être généralisée aux métiers de la boulangerie, de la pâtisserie Pierre Chapdelaine et de la cuisine. l

métiers : l’apprentissage concerne tous les secteurs professionnels, de la banque à l'artisanat d'art, de l'industrie aux services à la personne…

ans : c’est la limite d’âge pour signer un contrat d’apprentissage. On peut devenir apprenti à l’âge de 16 ans, voire à 15 ans, à condition d’avoir réussi sa classe de 3e.

70

% des apprentis franciliens trouvent un emploi à l’issue de leur formation et, parmi eux, 70 % décrochent un contrat à durée indéterminée.

44

% des apprentis franciliens travaillent dans des formations de niveaux 1, 2 ou 3, pour devenir cadres, ingénieurs ou techniciens supérieurs.

436

apprentis, c’est le nombre moyen de jeunes accueillis dans un CFA en Île-de-France. millions d’euros, c'est le budget 2011 de la Région en faveur de l’apprentissage.

3

diplômes, le CAP, le bac pro et le BTS, regroupent la moitié des apprentis franciliens.

SAVOIR +

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Emmanuel Maurel, vice-président chargé de la formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’alternance

h En cinq ans, le nombre de

jeunes Franciliens qui choisissent l’apprentissage a augmenté de 40 %, y compris ces deux dernières années, malgré la crise. Cette augmentation, la Région l’a accompagnée en investissant toujours plus dans cette formation, avec, pour 2011, un budget de 382 millions d’euros.

h Nous croyons aux vertus

382

% des apprentis franciliens viennent se former à Paris, 28% en première couronne et 44% en grande couronne.

© Laurent Villeret/Dolce Vita/Picturetank

« Un pilier du bouclier social »

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Sur le site Internet www.iledefrance.fr • Trouvez, grâce à notre moteur de recherche par département, métier et diplôme, toutes les formations dans les CFA et les lycées professionnels. • Découvrez les parcours d’apprentis : Julien, Sonia, élodie, Nasrine… • Revivez les Apprentiscènes 2011 et les Olympiades des métiers. à 16 ans, Damien se partage entre les cours du CFA et son travail dans un garage de Piscop (95).

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point de vue

© Cyrus Cornut/Dolce Vita/Picturetank

Reportage à l’Institut des métiers de l’artisanat

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de l’apprentissage. Mais le développement quantitatif passe nécessairement par la qualité. C’est pourquoi nous voulons renforcer le lien entre les CFA et les entreprises et mettre en place un accompagnement pédagogique personnalisé. Dans ces conditions, l’apprentissage devient une voie d’excellence vers l’emploi et un pilier du bouclier social que nous voulons bâtir en Île-de-France. Il faut aussi travailler sur l’évolution de nos formations, favoriser l’émergence de nouveaux métiers, adapter les professions existantes à la nouvelle donne environnementale : à présent, un chauffagiste doit maîtriser les enjeux du développement durable.

h Cette année, la Région engage

une modification des règles de financement pour le fonctionnement des centres de formation des apprentis. Nous voulons insuffler plus d’équité entre eux. Nous allons aussi mettre en place une vraie politique patrimoniale dans l’apprentissage, comme pour les lycées. Quand on finance une opération immobilière à hauteur de 80 %, c’est une question légitime. Enfin, nous engageons une réforme des primes versées aux entreprises qui recrutent des apprentis. Nous voulons aider davantage les très petites entreprises et celles qui emploient des jeunes en CAP ou en bac pro. Avec cette réforme, l’apprentissage gagnera en justice, en simplicité et en efficacité.

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sortir

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Opéra

Didon et énée de Purcell

Une mise en scène originale de l’opéra baroque d’Henry Purcell par Denis Chabroullet, du théâtre de la Mezzanine (Lieusaint, 77). C’est dans un immense bassin rempli d’eau (environ 10 cm de hauteur) représentant Carthage, lieu des amours contrariées de Didon et d’énée, qu’évoluent les chanteurs. h Le 5 avril 2011 au théâtre Alexandre-Dumas,

© Rafael Trapet/Aleph/Picturetank

10 tendances vu et approuvé par vous

Il existe plusieurs commerces équitables. Celui basé “surenvironnementaux des partenariats durables, économiques, sociaux et avec les producteurs, et l’approche marketing de la grande distribution. Notre mission, c’est de montrer qu’un modèle alternatif aux règles du commerce mondial est viable.

Xavier Luzy, délégué général d’Artisans du monde

Éthique Les multiples visages du commerce équitable

Des bénévoles aux grandes enseignes

Jardin des Arts, Place André-Malraux, 78100 Saint-Germain-en-Laye ; h Les 17 et 18 mai au théâtre de La Coupole, rue Jean-François-Millet, 77380 Combs-la-Ville ; h Le 20 mai à L’Apostrophe-théâtre des Louvrais, place de la Paix, 95300 Pontoise. Renseignements : 01 60 60 51 06. www.theatredelamezzanine.com Art urbain

Jef Aérosol

Chaque année, le musée des Avelines donne carte blanche à un artiste. Jef Aérosol, l’un des premiers artistes urbains français, réalise des pochoirs de personnalités de la musique et du cinéma ou de simples personnages. h Jusqu’au 30 avril 2011

Musée des Avelines, 60, rue Gounod, 92210 Saint-Cloud. Renseignements : 01 46 02 67 18. www.musee-saintcloud.fr. nature

Cette fête des fleurs, des plantes et des arts propose des expositions, des animations centrées sur le végétal et les arts, avec des artisans pépiniéristes, des spécialistes en art floral, des sculpteurs, des plasticiens, etc. h Les 21 et 22 mai 2011

Château d’Auvers, rue de Léry, 95430 Auvers-sur-Oise. Renseignements : 01 34 48 48 48. www.chateau-auvers.fr

musique, théâtre, danse

15 festival de l’Imaginaire e

Le festival met en avant les expressions artistiques traditionnelles du monde entier : théâtre japonais kyôgen, danses de Nuku-Hiva des îles Marquises, chants des pêcheurs de perles du Bahrein ou encore son arribeño du Mexicain Guillermo Velásquez… h Jusqu’au 15 juin 2011

© P.B-MCM

Dans différents lieux à Paris (Maison des cultures du monde, Institut du monde arabe…) Renseignements : 01 45 44 72 30. www.festivaldelimaginaire.com

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©Pierre-Yves Babelon

Irisiades 2011

Alexis Dejaeger se rend régulièrement à Antananarivo, où il a fidélisé des artisans locaux grâce à un système de préfinancement.

Parcourant les marchés pour vendre des produits malgaches, Alexis Dejaeger plaide pour l’émergence d’une vraie filière économique, garantissant une rémunération juste aux artisans et un revenu décent aux commerçants. solidarité h Au Mée-sur-Seine (77), la maison d’Alexis Dejaeger est une porte ouverte sur le monde : à la tête d’Artisans d’ailleurs, cet ancien professeur de sport entrepose ici coffrets en bois et petites voitures fabriquées à partir de matériaux de récupération. Tout est le fruit du savoir-faire d’artisans malgaches avec lesquels il travaille depuis près de dix ans. Entre eux, aucun revendeur ne vient prendre sa marge au passage. Mieux, un système de préfinancement permet de payer 80 % de la commande avant sa réalisation. « Comme ça, on peut fidéliser des artisans qui bossent bien », explique-t-il. Il n’était pas, initialement, un militant acharné du commerce équitable. « En lançant mon projet, j’étais dans une logique purement commerciale. Mais sur place, on vit en symbiose avec les artisans, on partage leur quotidien. » Des valeurs, une philosophie, une éthique : voilà ce qui a conduit naturellement Alexis Dejaeger à adhérer à Minga, une association qui regroupe une centaine de structures profes-

H

Pour en savoir plus

• La 11e édition de la Quinzaine du commerce équitable a lieu du 14 au 29 mai. Tous les lieux, tout le programme, sur www.quizainecommerceequitable.fr. • Île-de-France, territoire de commerce équitable : les engagements de la Région à retrouver sur www. iledefrance.fr.

sionnelles. Ce réseau sillonne l’Île-de-France, du marché de Gennevilliers (92) à la Fête du printemps de Montmorency (95), du Festival de Ménilmontant (Paris 20e) au marché solidaire du Blanc-Mesnil (93). Ces rendez-vous, Alexis les connaît bien : « On se retrouve parfois face à des clients plus motivés par la démarche du commerce équitable que par la qualité de l’objet… » L’été, il pose ses tréteaux dans les marchés artisanaux de Charente-Maritime… et constate le phénomène inverse : « Il y a moins de militants, moins de bobos. Certes, les estivants vont avoir un coup de cœur pour un objet, mais toute la philosophie qui nous anime, ils s’en fichent ! »

Bientôt la quinzaine Le commerce équitable se cherche encore, entre la bonne volonté de bénévoles sincères, ces pionniers désireux de réinventer le monde en général et le schéma économique en particulier, et les stratégies marketing de la grande distribution, qui a vite compris l’intérêt d’un tel créneau. « On a laissé le champ libre à des enseignes qui peuvent pervertir cette belle idée en la cloisonnant à coups de labels », considère Alexis Dejaeger. Un message qu’il délivrera encore, lors de la prochaine Quinzaine du commerce équitable. l Pierre Chapdelaine


tendances 11 |

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actions

© Patrick Gaillardin/Picturetank

h www.association-espaces.org

à Issy-les-Moulineaux (92), le Jardin des Coteaux a déjà son hôtel à insectes.

Une idée | Plus de lecture

La Région va lancer, à l’initiative de l’Observatoire du livre et de l’écrit en Îlede-France (MOTif), un appel à projets pour favoriser l’accès aux livres pour les seniors. Des projets existent déjà, tels les ateliers d’écriture avec les anciens à Romainville (93), ou des résidences d’écrivains comme celle d’Emmanuel Rabu avec les librairies du réseau Librest (75 et 94). Certains établissements, à l’image de ceux de l’association Arefo, disposent de bibliothèques et proposent parfois des clubs de lecture, des partenariats avec les bibliothèques locales… L’appel à projets permettra de mutualiser ces initiatives.

Yvette et édith résident aux Jardins Mirabeau (Paris), établissement géré par l’Arefo.

Un lieu | La ferme de la Haye (78)

h www.flinssanscircuitf1.org

© Jean-Marc Armani/Picturetank

© Jean-Robert DANTOU/Picturetank

dans les maisons de retraite !

La ferme de la Haye, située entre Flinssur-Seine et Les Mureaux (78), va continuer à se consacrer à l’agriculture biologique. Longtemps menacée par un projet de circuit de Formule 1, l’exploitation de 178 hectares a été rachetée par la Région via l’Agence des espaces verts (AEV) en décembre. Trois agriculteurs ont signé des baux de longue durée : deux couples de maraîchers cultiveront une dizaine d’hectares chacun pendant 18 ans, et 115 hectares ont été attribués à un céréalier pour 24 ans. La ferme accueillera des jardins familiaux, des ruches, un chemin de halage, une piste cyclable, un terrain de motocross…

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lesmetiers.net fait le plein !

Un objet | L’hôtel à insectes

Une petite maison en bois, couverte de carton bitumé, remplie de rondins, de briques creuses, de branchettes de roseau ou d’arbres… Voici l’hôtel à insectes ! Perce-oreilles, pucerons, coccinelles, chrysopes et autres syrphes (famille des mouches) y trouvent refuge pour se protéger de l’hiver ou pour y pondre leurs larves. La gare des Vallées à Colombes (92) aura le sien au mois de mai, dans la grande prairie qui longe le quai. L’association Espaces, qui anime des chantiers d’insertion en écologie urbaine en Val de Seine, le fabrique avec des matériaux écologiques et installe également un panneau d’information, pour sensibiliser les voyageurs.

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La ferme de la Haye, rachetée par la Région, reste dédiée à l’agriculture biologique.

Lancée en septembre, la nouvelle version du site d’orientation des 12-25 ans rencontre un joli succès. Par exemple, plus de 258 000 visites ont été recensées sur lesmetiers.net en janvier 2011, contre 169 000 en janvier 2010. Plus interactif, ouvert aux témoignages de jeunes, il offre également un test d’orientation, des vidéos sur les formations, une géolocalisation des établissements de formation et des lieux d’orientation franciliens… l www.lesmetiers.net.

À vélo, dans l’Essonne, avec un GPS…

©CDT 91

repérages

L’Essonne est le premier département d’Île-deFrance à proposer des circuits à vélo (de route ou VTT) à télécharger sur GPS ou à imprimer à partir d’un format PDF. Les cyclotouristes peuvent télécharger 5 circuits VTT/VTC de difficulté moyenne (rouge) du Sud-Essonne, et 2 circuits route au départ de Milly-la-Forêt. En 2011, d’autres circuits seront disponibles sur le secteur de Dourdan. l www.veloenfrance.fr.

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12 histoire les dates clés

1964

Création de Radio Caroline, radio pirate anglaise, qui diffuse depuis un bateau au large des côtes britanniques.

Mai 1977

Débuts de Radio verte,

fondée par Antoine Lefébure et Brice Lalonde.

Juin 1981

Création de NRJ (Nouvelle Radio des Jeunes), dans une chambre de bonne, à Paris 20e.

29 juillet 1982

La loi autorise les radios libres, mais sans publicité, attribuant des fréquences à 17 radios parisiennes. Certaines recalées obtiendront plus tard une fréquence…

8 décembre 1984

énorme manifestation de jeunes à Paris pour défendre NRJ, condamnée à une suspension d’émission d’un mois, pour cause d’émetteur trop puissant.

MéDIAS Il y a 30 ans, l’avènement des radios libres

Liberté pour les ondes franciliennes ! 1

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Quart d’heure historique Une enfance impériale au xixe siècle

Meubles d’apparat, linge de berceau, linge de toilette, premiers jouets… L’exposition brosse un portrait émouvant de l’enfance de Napoléon II (1811-1832), l’Aiglon, rendu célèbre par Edmond Rostand. h Jusqu’au 23 mai 2011.

Château de Fontainebleau, 77300 Fontainebleau Renseignements : 01 60 71 50 70. www.chateaudefontainebleau.fr.

Geoffroy Tory, imprimeur de François Ier

L’exposition met en lumière une personnalité incontournable du livre à la Renaissance : Geoffroy Tory (vers 1480-1533). Précurseur des règles et usages de la langue française, il reçoit le soutien de François Ier et devient le premier imprimeur du roi. h Jusqu’au 4 juillet 2011

Musée national de la Renaissance, Château d’Ecouen, 95440 Ecouen Renseignements : 01 34 38 38 50. www.musee-renaissance.fr.

Combats pour l’égalité

Réalisée à partir de recherches et d’entretiens menés auprès de services d’archives, d’associations et de féministes essonniennes, cette exposition retrace l’histoire des femmes et de leurs luttes entre les xixe et xxie siècles. h Jusqu’au 20 avril 2011

Direction des archives et du patrimoine mobilier, domaine départemental de Chamarande, 38, rue du Commandant-Arnoux, 91730 Chamarande Renseignements : 01 69 27 14 14. www.archives.essonne.fr.

(1) Le 5 mai 1977, Radio verte diffuse sa 1re émission en direct chez Jean-Edern Hallier, à Paris. (2) Pierre Bellanger fonde La Voix du lézard en 1983, devenue Skyrock en 1986. (3) Carbone 14 émet depuis les locaux de Fréquence Gaie, en 1983. (4) Le 8 décembre 1984, des milliers de jeunes descendent dans les rues de Paris pour défendre NRJ, condamnée à une suspension d’émission d’un mois.

Mai 1981 : la gauche annonce la fin du monopole d’état sur la radio. Quelques mois plus tard, les radios pirates deviendront légales, puis pour certaines, commerciales. fréquences h 1981, l’année où tout a commencé pour les radios libres… Car l’arrivée à l’élysée de François Mitterrand ne marque pas la fin de la clandestinité pour les radios pirates, créées dans les années 70, mais plutôt le début de leur marche vers la liberté des ondes. À l’époque, seule Radio France peut émettre à partir du sol français, quelques radios diffusant depuis l’étranger : RTL au Luxembourg, RMC à Monaco, Europe 1 en Sarre, et Sud Radio en Andorre. En 1977, Radio verte, fondée par Antoine Lefébure et Brice Lalonde, émet depuis l’appartement de Jean-Edern Hallier… Le 28 juin 1979, Riposte, la radio des socialistes de Paris, diffuse une émission sur le thème des libertés, avec en invité François Mitterrand. La police investit le siège du parti, saisit l’émetteur et interpelle plusieurs élus. Mitterrand lui-même est inculpé. Comme Radio Riposte, des dizaines de radios pirates, souvent locales, donnent la parole à ceux qui ne l’ont pas et diffusent de la musique pour les jeunes, en toute

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illégalité. En réponse, les autorités brouillent les ondes ou saisissent le matériel. Les radios pirates savent que si François Mitterrand est élu, il mettra fin au monopole d’État, ce qu’annonce effectivement Georges Fillioud, ministre de la Communication, le 14 mai. Mais le brouillage persiste. Des dizaines de radios libres décident d’émettre en continu en Île-de-France : Carbone 14, Radio Nova, Radio libertaire, depuis Paris ; RFM, depuis un centre commercial de Vélizy (78), TSF, depuis Nanterre (92), Radio OVNI, depuis Vincennes (94)…

Un destin national En 1982, les radios FM obtiennent le droit d’émettre, mais sans pub ! Certaines disparaissent, d’autres se regroupent pour demander une fréquence auprès de la nouvelle Haute Autorité de la communication audiovisuelle, la plupart diffusent de la pub déguisée. Celles qui achètent de gros émetteurs se font mieux entendre que les autres. En 1984, la publicité est autorisée. Elle permettra aux grosses radios de se renforcer. Quelques indépendantes, comme Radio Nova, résistent, tandis que NRJ, Skyrock (ancienne Voix du lézard) ou RFM connaissent un destin national. l Julie Védie

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En savoir plus • La Bataille des radios libres (1977-1981), de Thierry Lefebvre, Nouveau Monde éditions.

Quand Daumier, Gavarni, Rops inventent la silhouette

Pour la première fois en France, une exposition compare plus d’une centaine de dessins, lithographies et peintures de trois caricaturistes, Honoré Daumier, Paul Gavarni et Félicien Rops, offrant un panorama cynique de la société du début du xixe siècle. h Du 10 avril au 18 septembre 2011

Musée d’art et d’histoire Louis-Senlecq, 31, Grande-Rue, 95290 L’Isle-Adam. Renseignements : 01 34 69 45 44 http://musee.ville-isle-adam.fr.

• http://100ans deradio.free.fr/ : toute l’histoire de la radio française. Une rubrique La radio en région donne accès à une liste des radios pirates franciliennes. • www.schoop.fr/ index.php : la mémoire de la FM, toute l’histoire des radios.

Félicien Rops, Passé minuit, 1878-1881.

© collection privée/dr

© Frilet/Sipa – Rebours/Sipa – Marquette/Sipa – Witt/Stevens/Sipa

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entretien 13 CULTURE Anne-Françoise Garçon, professeure d’histoire des techniques

« Le patrimoine industriel, une mémoire commune » Anne-Françoise Garçon, historienne des techniques, dresse un tableau du patrimoine industriel francilien et des enjeux de sa sauvegarde, tandis que la Région organise un séminaire sur ce thème.

IDF : Quels sont les lieux les plus emblématiques de l’industrie en Île-de-France ? ANNE-FRANçOISE GARçON : Le premier monument du patrimoine industriel, en Île-de-France, et même en France, c’est…. la tour Eiffel ! Eh oui, cet édifice de fer et d’acier n’est pas qu’une œuvre d’art, c’est un pur produit de l’industrie française, même si ce n’est pas un lieu de production. Il faudrait rappeler aux touristes quel défi représentait sa construction à l’époque, les efforts des ouvriers riveteurs, et son utilité comme symbole de la force de l’industrie métallurgique. Les gares sont souvent oubliées, alors que la gare d’Orsay et, surtout, la gare du Nord, avec ses colonnes de fonte moulées, sont de magnifiques bâtiments. Même les petites gares de banlieue construites en béton dans les années 50 racontent aussi l’histoire de la région. On oppose souvent Paris, esthétique, architectural et dense, à la banlieue et son bazar de béton. Mais le béton est digne d’intérêt. À VilleneuveSaint-Georges (94), certaines cités ouvrières sont abandonnées, alors

© Patrick Gaillardin/Picturetank

IDF : Quelles sont les spécificités de la culture industrielle francilienne ? ANNE-FRANçOISE GARçON : Le patrimoine industriel, ce sont les bâtiments qui ont servi de lieux de production, comme les carrières, les usines, les ateliers. En Île-de-France, on songe aux Grands Moulins de Pantin (93) et de Corbeil-Essonnes (91) (photo), à la chocolaterie Menier de Noisiel (77) ou à l’île Seguin de Boulogne-Billancourt (92). Au-delà, c’est un tissu industriel composé d’ateliers ou d’usines de moyenne ou de petite taille, dans tous les domaines : les moulins puisqu’il fallait nourrir la population, les carrières de gypse pour construire Paris… Mais pour moi, ce qui caractérise la région, ce sont les entreprises de luxe, innovantes et de haute technicité : ébénisterie, verrerie, automobile et aéronautique, qui, au départ, représentaient le luxe.

« Redonner esthétique ou utilité à un bâtiment, c’est redonner de la dignité aux gens qui l’ont construit, et faire en sorte que ces lieux appartiennent à tous. »

qu’elles symbolisent le passé ouvrier très fort de la ville. On ne doit pas mépriser ce patrimoine-là. IDF : Ce patrimoine industriel est-il suffisamment valorisé ? Que peuvent devenir ces bâtiments, à part des lieux touristiques ? ANNE-FRANçOISE GARçON : Je ne suis pas pour la sauvegarde à tout prix, avec un patrimoine qui deviendrait une sorte de musée. Démolir, c’est vouer un lieu à l’oubli, mais c’est aussi donner une chance à l’avenir. Et il y a un juste milieu entre la démolition totale et la transformation en sanctuaire. Les Grands Moulins de Pantin transformés en siège social, l’ancienne usine à air comprimé Sudac intégrée à l’école d’architecture de Paris-Val de Seine (13e), la Cour Saint-émilion (12e) et ses anciens chais transformés en magasins en sont de beaux exemples. Un bâtiment peut avoir une deuxième vie. Les associations franciliennes et les collectivités œuvrent dans ce sens. Au Mexique, j’ai vu d’anciennes usines converties en centres commerciaux : c’est superbe ! Redonner esthétique ou utilité à un bâtiment, c’est redonner de la dignité aux gens qui l’ont construit, et faire en sorte que ces lieux appartiennent à tous.

DATES 1950

Naissance à Rennes. 1984-1989

Professeure agrégée d’histoire dans l’enseignement secondaire. 1995

Doctorat en histoire, mention Histoire des techniques. 2005

Professeure d’histoire des techniques à l’université PanthéonSorbonne Paris 1. 2010

Coauteure de Techniques, patrimoine, territoires de l’industrie : quel enseignement ? (éditions Colibri).

IDF : Quels sont les enjeux liés à la conservation de ce patrimoine ? ANNE-FRANçOISE GARçON : Transformer ces lieux pour le tourisme est une approche importante, une façon de faire entrer les citoyens dans les usines, afin que l’activité devienne plus concrète, une démarche valorisante pour l’entreprise et intéressante pour les gens. Mais la préservation du patrimoine industriel participe surtout à un travail de mémoire, une façon de se demander quelle image du passé on transmet à nos enfants. La valorisation via le travail d’artistes est une belle façon de dresser un récit collectif et positif. Dans le Nord, le film Germinal a provoqué un déclic pour mieux valoriser les anciennes mines. En Île-de-France, caractérisée par une population multiculturelle, ce travail de mémoire se double de la nécessité de se construire une histoire commune. Pour les Franciliens qui viennent d’ailleurs, ce patrimoine raconte les épreuves vécues par la classe ouvrière, une histoire finalement universelle. Le préserver est une belle façon de créer du lien social, une mémoire nouvelle, un sentiment d’appartenance à la même région. l entretien réalisé par Julie Védie

La Région inventorie son patrimoine Le service Patrimoines et inventaire de la Région, qui coorganise avec l’université Panthéon-Sorbonne Paris 1 un séminaire de recherche « L’industrie, patrimoine et culture », recense et étudie le patrimoine francilien. Plus de 250 communes ont déjà fait l’objet d’un inventaire. Concernant le patrimoine industriel, Romainville et le territoire de la Corniche des Forts (93), les industries de la Vallée de la Seine (77), ou encore Enghien (95) sont actuellement à l’étude. www.iledefrance.fr/ patrimoines-et-inventaire.

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14 tribunes EUROPE ÉCOLOGIE – LES VERTS

L’Île-de-France, une terre d’apprentissage

Santé : prescrire un changement de société

© Olivier Pasquiers/le bar floréal

L’apprentissage s’est révélé valorisantes aux élèves en situation d’échec. en quelques années comme Trop de jeunes sortent de l’école sans diplôme, un secteur clé des formaet sans l’estime de soi et la confiance qui accomtions en Île-de-France. Les pagnent son obtention. Les CFA constituent résultats des centres de forici une véritable alternative à l’échec scolaire, mation des apprentis (CFA) parce qu’ils apprennent un métier à leurs élèves ne laissent pas de place et mettent en avant des qualités parfois moins au doute : 70 % des apprentis valorisées par l’enseignement général. C’est trouvent un emploi dans dans cette perspective que notre politique l’année suivant leur diplôme régionale de l’apprentissage privilégie l’aide aux PS et app 62 membres et, pour 70 % d’entre eux, CAP et BEP, parce qu’ils permettent avec succès c’est un emploi en contrat de réinsérer des élèves motivés et sérieux, Guillaume Balas à durée indéterminée. malheureusement sortis du système scolaire. Les Pourquoi un tel succès ? CFA sont souvent l’opportunité d’une deuxième D’abord parce que l’apprentissage en alternance chance, leur succès prouve qu’elle est réelle dispense un enseignement imméet décisive. C’est pourquoi l’endiatement applicable dans le monde « En attendant gagement des socialistes et de du travail, aujourd’hui plébiscité par les financements leurs partenaires est de porter le les entreprises. Un diplômé en arti- promis par l’État, nombre de jeunes en alternance sanat ou en horticulture possède un la Région remplit en Île-de-France à 150 000, dont savoir-faire et une expérience qui sa mission 100 000 apprentis. Les primes intéressent directement les recru- en donnant aux employeurs d’apprentis teurs, parce que les CFA offrent des des outils aux et le soutien aux apprentis euxformations adaptées aux besoins jeunes Franciliens mêmes pour se loger, se nourrir de l’économie et sont sensibles à pour s’insérer. » et se déplacer doivent être pérenses évolutions. Ainsi, de nombreux nisés. La lutte contre le décrochage métiers d’avenir ont-ils vocation à se est aussi au cœur de nos priorités, développer par le biais de l’alternance, notamà travers le suivi des apprentis ou leur mise en ment dans le secteur des énergies propres. La relation avec les entreprises. Cela fait maintetransition écologique de l’économie demande nant trois ans que l’État promet un financement aux entreprises et aux salariés d’innover massif des centres de formation des apprentis, en ensemble pour développer de nouveaux produits complément de l’action régionale. En attendant, et services, respectueux des normes environsans surenchère médiatique, la Région remplit sa nementales. Mais la pertinence économique mission en donnant des outils aux jeunes Frande l’apprentissage se double d’une pertinence ciliens pour s’insérer. l sociale. En effet, en complémentarité avec le syssaid-benmouffok@orange.fr. tème scolaire traditionnel de formation générale Téléphone : 01 53 85 68 95. et technologique, il s’agit d’offrir des perspectives Site : www.psidf.com.

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FRONT DE GAUCHE – PARTI COMMUNISTE, GAUCHE UNITAIRE ET ALTERNATIVE CITOYENNE

Mettre en échec la casse de l’école publique

© nathalie mohadjer/le bar floréal

50 000 postes supprimés dans l’Éducation nationale depuis 2007, 16  000 suppressions supplémentaires pour la prochaine rentrée : le gouvernement poursuit la casse du service public d’éducation. La rentrée 2011 s’annonce catastrophique, avec des classes surchargées et une offre de « Le choix d’une politique formation qui se réduit. La Région, avec Henriette Zoughebi, vice- ambitieuse pour présidente en charge des lycées, fait à l’in- l’enseignement public et la verse le choix d’une politique ambitieuse réussite de tous les jeunes. » pour l’enseignement public et pour la réussite de tous les jeunes dans les lycées publics franciliens : construction de Fdg 14 membres deux lycées par an, d’internats de proximité, soutien aux projets pédagogiques pour l’égalité des jeunes, lutte contre le décrochage, gratuité des manuels, aide à la Gabriel Massou demi-pension… La Région démontre ainsi son engagement pour l’enseignement public et le droit à l’éducation pour tous. Notre groupe soutient pleinement cette ambition. l http://www.frontdegauche-pcfguac-idf.org.

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© jean-Christophe bardot/le bar floréal

Groupe SOCIALISTE ET APPARENTÉS

En janvier dernier, l’agence régionale de santé, bras armé du gouvernement en matière de santé en Île-de-France, confirmait le projet de fermeture du service de cardiologie de l’hôpital Henri-Mondor, à Créteil. Cette décision se fonde sur des objectifs de rentabilité qui caractérisent l’ensemble eelV 51 membres de l’action gouvernementale. Il s’agit d’une nouvelle étape dans Cécile Duflot la remise en cause généralisée des services publics de proximité, à laquelle les écologistes se sont fermement opposés. Pour autant, la question de la santé dépasse celle de l’organisation des services publics. Il est nécessaire de repenser non seulement notre offre de soin et le soutien aux filières du prendre soin, mais aussi leur inscription dans un mode de vie à renouveler et dans un environnement à protéger. Les prin­ « La prévention cipales causes de mor­ n’est pas assez ta­lité et de souffrances prise en compte modernes sont dues à dans notre des maladies de civi­ système de santé. » lisation : cancers, mala– dies cardiovasculaires, asthme, diabètes, allergies, dépressions, alcoolisme… Tous ces problèmes de santé sont liés aux pollutions de l’environnement, à nos modes de vie et à la mauvaise qualité des relations entre les humains, qui génèrent stress et mal-être. Nous avons donc des marges de manœuvre ! Il faut agir sur les causes de nos maladies et de nos afflictions. La prévention, fondée sur la protection de l’environnement, sur l’éducation et la promotion de la santé, est une réponse à développer dans notre système de santé. Les écologistes proposent donc de repenser l’action publique sanitaire à partir de la maladie et de la médecine, mais aussi à partir de la protection du bien-être et de l’amélioration de la qualité de vie. La crise de notre système de santé est structurelle et ne se résoudra pas uniquement par la mobilisation de nouvelles ressources financières. Plus que des traitements thérapeutiques, c’est un changement de société que nous devons prescrire. Une telle approche permettra en outre de réduire les inégalités sociales de santé en s’attaquant aux causes profondes qui touchent inégalement les habitants de notre région. Il n’est pas acceptable que les habitants des Hauts-de-Seine vivent en moyenne deux ans de plus que ceux de Seine-SaintDenis, parce qu’ils mangent mieux ou respirent un air meilleur. Ce sont ces orientations que les 51 élus écologistes d’Île-de-France porteront entre avril et juin, lors des conférences citoyennes organisées dans chaque département, sous l’égide de Laure Lechatellier, vice-présidente écologiste en charge de la santé, et avec l’ensemble des acteurs de la santé. l eelv@iledefrance.fr. Téléphone : 01 53 85 69 45.

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MOUVEMENT RÉPUBLICAIN ET CITOYEN

MAJORITÉ PRÉSIDENTIELLE

Deux initiatives pour le logement

Apprentissage : pour un accord historique entre l’État et la Région !

La politique régionale du logement avance et continue d’innover. à l’initiative du groupe MRC, deux amendements ont reçu le soutien de la majorité. D’une part, face à la multiplicité et à l’iso­ lement des acteurs, nous avons proposé de cheminer vers « Créer une Autorité la créa- organisatrice tion d’une du logement. » MRC 5 membres A u ­t o ­r i t é Béatrice Desmartin orga­n isatrice du logement en Île-deFrance. Ensuite, face à l’augmen­tation du foncier liée à la spéculation et constatant le désen­gagement de l’état dans les aides à la pierre, la mise à dispo­sition gratuite de terrains pour les programmes de loge­ments sociaux nous semble pertinente. l www.mrc-idf.fr.

Quand, face à la crise, le préenseignement ; retard dans le paiement sident de la République des indemnités dues aux entreprises propose de relancer qui embauchent des apprentis, avec la formation par l’apprenpour conséquence directe de dissuader tissage, la seule réponse les entreprises de recourir à l’apprentissage… du président de la Région À l’évidence, des marges de progression Île-de-France est de importantes existent. dé­­noncer les mesures En temps de crise, la vraie politique sociale, annoncées. c’est l’investissement. La priorité, c’est Cette attitude est incomdonc d’investir davantage dans les CFA MP 56 membres préhensible et regrettable. pour ouvrir des filières correspondant El le est i ncompré­ aux métiers de demain, comme ceux Valérie Pécresse hensible car la Région, des services à la personne et de la sécupourtant compétente en matière d’apprenrité. C’est aussi développer l’apprentissage tissage, est loin d’être exemplaire. En 2011, à tous les niveaux de formation – du moins l’apprentissage ne représenqualifié, pour les plus fragiles, tera que 7 % du budget régional « Sur un sujet aux formations post-bac. avec des crédits d’investisse- aussi important pour C’est encore de simplifier ment dans les centres de for- l’avenir de notre les procédures et d’assurer mation des apprentis (CFA) en jeunesse, la priorité un versement rapide et fiable recul de 15 % par rapport à 2010 est de se retrousser des indemnités aux entreet inférieurs à leur montant les manches et prises. C’est enfin, pour la de 2004. Comme toujours avec de jouer collectif Région, de montrer l’exemple la Région, il y a loin de la parole pour unir les forces en offrant une meilleure aux actes et la priorité affichée de l’État et celles formation aux maîtres en tarde à se traduire dans les faits. de la Région. » apprentissage et en ouvrant Les objectifs sont loin d’être ses services au recruteatteints, en quantité comme en qualité, ment des apprentis. Alors oui, il est temps et les indicateurs fiables manquent de faire de l’apprentissage une priorité pour évaluer la réelle efficacité des actions de l’action régionale, mais il faut le faire entreprises. vraiment. C’est ce que soulignait un rapport de la C’est pourquoi, sur un sujet aussi important Chambre régionale des comptes de 2008 : pour l’avenir de notre jeunesse, la priorité inadéquation entre l’offre de formation est de se retrousser les manches et de jouer et les besoins du marché de l’emploi ; collectif pour unir les forces de l’État et difficulté à présenter une offre de formade la Région. La Région a su le faire sur le tion homogène sur l’ensemble du territoire Grand Paris, à elle de prendre ses respon­ francilien et à offrir des formations adapsabilités en signant un accord avec l’État tées aux publics les plus fragiles ; incapacité sur l’apprentissage ! l de la Région à contrôler le coût des forwww.ump-iledefrance.fr. mations qui va de 1 à 6 pour le même Téléphone : 01 53 85 68 05.

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© olivier pasquiers/le bar floréal

©Jean-Christophe Bardot/le bar Floreal.photographie

tribunes 15

PARTI RADICAL DE GAUCHE ET MOUVEMENT UNITAIRE PROGRESSISTE

© nathalie mohadjer/le bar floréal.photographie

Du vrai logement social Nous soutenons les mesures volontaristes en faveur du logement que la Région vient d’adopter malgré l’absence d’obligation en ce sens. La loi SRU doit être strictement appliquée et les subventions régionales iront à ceux qui la respec- « La loi SRU doit tent. Notre être strictement grou­pe sou- appliquée. » haite que ces PRG-MUP 5 membres communes accueillent aussi des demanMarie-José deurs relevant du dispositif Dalo. Ne pas Cayzac vendre de logements sociaux pour bénéficier des aides régionales, diminuer la facture d’énergie des ménages relèvent d’une vraie politique sociale du logement. l prg-mup-idf.fr. Téléphone : 01 53 85 69 46.

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FRONT DE GAUCHE ET ALTERNATIFS

NOUVEAU CENTRE ET APPARENTÉS

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« Absurdités » régionales…

© nathalie mohadjer/le bar floréal

© Olivier Pasquiers/le bar Floréal

Déni de démocratie Alors que les conclusions des débats publics Arc Express et Grand Huit devaient être rendus ce 31 mars, un « accord historique » État-Région était déjà signé. Pourquoi tant de précipitation ? Déni de démocratie pour les « Grand Paris : Franciliens un accord et leurs asso- express d’apprentis ciations ! sorciers ? » FdG et A 5 membres Dernière séance du conseil régional : communiJean-François Pellissier cation du président sans vote des élus sur le protocole signé ! Notre groupe a condamné la méthode et continue à mener bataille sur le fond pour une métropole solidaire et écologique. l www.frontdegauche-alters.fr frontdegauche-alters@iledefrance.fr

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Le groupe centriste dénonce la diminution des crédits régionaux consacrés à l’accompagnement de la politique d’apprentissage en Île-de-France : Comment l’exécutif régional peut-il réduire en 2011 le soutien au fonctionnement et au développement de l’apprentissage, alors même que notre région connaît des difficultés économiques sans précédent ? Ceci est la preuve, une fois de plus, des incohérences et incompétences de cette « En 2011, la Région majorité de gauche… Nous déplorons diminue son soutien aussi le retard pris par la Région quant au fonctionnement au versement de l’indemnité compensa- et au développement NC ET App 11 membres trice aux employeurs d’apprentis. Certes, de l’apprentissage. » ce retard devrait être comblé d’ici à 2012, Laurent Lafon néanmoins, nous nous félicitons d’avoir obtenu un engagement majeur de la part de l’exécutif : grâce aux amendements budgétaires centristes, l’ensemble des petites entreprises, comme les commerces et l’artisanat, seront prioritairement indemnisés dès 2011. l nouveaucentre.idf@gmail.com. Nouveau site : http://nc-idf.com.

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16 alentours BARBIZON Un village à l’origine d’un courant artistique

À l’école des paysages 77

En 1830, Barbizon n’était qu’un hameau peuplé de paysans quand arrivent de jeunes peintres assoiffés de nature. Millet, Rousseau, Corot et les autres en font leur paradis. inspiration h Ils ont révolutionné la peinture ! À l’Académie qui décrète au début du xixe siècle que le paysage est un art mineur, Corot, Rousseau, Millet et les autres répondent que rien ne peut surpasser la beauté de la nature. Ils quittent Paris et découvrent en Seine-et-Marne le hameau de Barbizon. La forêt de Fontainebleau et la plaine de Bière deviennent leurs ateliers, les arbres, les animaux et les paysans au travail leurs plus beaux modèles. La lumière entre les branches et la poussière des champs donnent à leurs œuvres une touche unique. Barbizon, qui ne compte alors qu’une centaine d’âmes, accueille à bras ouverts presque autant de peintres paysagistes. À l’auberge du père Ganne, ils trouvent le gîte et le couvert, et le vin coule à flots ! Ces rebelles y recouvrent de dessins le moindre meuble, le moindre panneau de bois, le moindre mur ! Plus d’un siècle et demi plus tard, leurs dessins décorent toujours meubles et panneaux de la salle à manger de l’ancienne auberge devenue le musée départemental de l’École de Barbizon. Les traces de leurs graffitis sont encore visibles dans les anciens dortoirs, à l’étage, où l’on peut admirer une cinquantaine d’œuvres de

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Infos pratiques

• Y aller : - en transports en commun : RER D jusqu’à Ponthierry-Pringy, puis Créabus ligne 21 ou 22. www.transportsidf.com. - par la route : A6, sortie Fontainebleau via RN37, puis sortie Barbizon. • Office du tourisme, place Marc-Jacquet. 01 60 66 41 87. www.barbizontourisme.com • Maison-atelier J.-F. Millet, 27, Grande-Rue. 01 60 66 21 55. www.ateliermillet.fr.

Rousseau, Corot, Diaz, Rosa Bonheur, Chaigneau… Les pavés de Barbizon semblent encore résonner de leurs pas, quand ils revenaient de la forêt ou de la plaine, chargés de leur parasol, de leur chevalet portable et de leurs tubes de couleurs… Dans la grande rue, les maisons en grès n’ont rien perdu de leur cachet. Restaurants, galeries et commerces jalonnent le chemin des visiteurs jusqu’à la forêt. Un parcours des peintres, constitué de 19 panneaux de mosaïques reproduisant les plus célèbres toiles peintes ici, a été créé en avril 2010.

Coloristes et animaliers Plus loin, la maison-atelier de Jean-François Millet, certainement le plus emblématique des paysagistes, est ouverte à la visite. Arrivé à Barbizon en 1849 avec femme et enfants, il en immortalisera les paysages et les habitants jusqu’à sa mort en 1875. Ces précurseurs – peintres paysagistes, coloristes ou animaliers – ont tellement influencé la peinture de leur époque que l’École de Barbizon est reconnue comme un courant artistique à part entière, source d’inspiration pour ceux qu’on appellera plus tard les impressionnistes. Une dizaine de peintres « professionnels » travaillent à l’année à Barbizon et y ont ouvert des galeries. Régulièrement, le village accueille des expositions perpétuant la tradition et permettant à Barbizon d’être fidèle à sa réputation de « village des peintres ». l Julie Védie

© Alain Le Bacquer/Picturetank

Dans la grande rue, les visiteurs profitent de l’ambiance bon enfant.

© Alain Le Bacquer/Picturetank

La maison-atelier de Jean-François Millet est ouverte au public depuis 1920 et reçoit près de 10 000 visiteurs par an. Peu de choses ont changé depuis l’époque où le peintre y vivait avec sa famille : le parquet posé par Millet, les chevalets, les meubles…

La Cabane des charbonniers de Théodore Rousseau, l’une des mosaïques du parcours des peintres.

| « L’Angélus est accroché dans les cuisines du monde entier » Rencontre

© Alain Le Bacquer/Picturetank

© Alain Le Bacquer/Picturetank

barbizon

Alain Creuzé, président de l’école de peinture de Barbizon, et Barbizonnais d’origine.

« Après les paysagistes, les impressionnistes sont venus ici, puis les intellectuels de l’époque, en villégiature, le week-end. Gamin, je croisais Pagnol ou Cocteau dans la rue, je jouais avec la fille de Prévert, j’ai sauté sur les genoux de Fernandel ! Lors de mes voyages, j’ai pu constater à quel point Barbizon était connu : L’Angélus est accroché dans les cuisines du monde entier, surtout aux États-Unis et au Japon. Le village continue d’attirer les peintres. Notre école compte une centaine d’élèves, nous travaillons dans la tradition, en allant peindre en extérieur… »


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