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nº 334 du 6 au 21 septembre 2018

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Voilà pourquoi il faut voter…

Choisir, s'exprimer, vouloir changer les choses, défendre ses intérêts au lieu de laisser les autres le faire à notre place; voilà les raisons d’aller voter et d’encourager notre entourage à faire de même.

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Malgré la pénurie de main-d’œuvre

Les employeurs encore très réticents à embaucher des immigrants

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Élections provinciales 2018 Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Wahid Megherbi, Reda Benkoula Publicité : Pub Smart Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

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Voilà pourquoi il faut voter… Choisir, s'exprimer, vouloir changer les choses, défendre ses intérêts au lieu de laisser les autres le faire à notre place; voilà les raisons d’aller voter et d’encourager notre entourage à faire de même. Vous trouvez la chose trop compliquée ou trop contraignante et vous hésitez encore à aller voter? Découvrez pourquoi ce simple, geste, est si important! Pour comprendre le système électoral • Le rôle d'une députée ou d'un député Une députée ou un député représente votre circonscription à l'Assemblée nationale. Cette personne peut appartenir au parti politique qui forme le gouvernement ou à un autre parti de l'opposition. Elle peut aussi siéger comme élue indépendante, ce qui signifie qu'elle n'appartient à aucune formation politique. Parmi ses rôles importants, un député a le mandat d'étudier, d'analyser et de voter des projets de loi. Il agit également comme intermédiaire entre la population et le gouvernement afin de s'assurer que les intérêts de celleci sont bien protégés. À l'affût des opinions et des préoccupations soulevées dans sa circonscription, il est en mesure d'intervenir en faveur de sa communauté dans différents dossiers lors de débats à l'Assemblée nationale, entre autres. • La démocratie représentative Au Québec, notre système électoral est dit représentatif. Ce sont les personnes élues à l'occasion des élections générales ou partielles qui ont le mandat de prendre des décisions et d'adopter

des lois en notre nom. Autrement dit, c'est en exerçant notre droit de vote que nous pouvons avoir une influence sur l'élection de celle ou celui qui aura le mandat de nous représenter. Notre province est divisée en 125 circonscriptions qui composent la carte électorale du Québec. Une circonscription est un territoire géographique regroupant plus ou moins 48 100 électeurs. Le nombre de circonscriptions correspond

au nombre de sièges à l'Assemblée nationale. Les élections générales provinciales permettent donc d'élire les 125 députés qui y siègeront. Ils peuvent appartenir à un parti politique ou non. L'Assemblée nationale constitue l'endroit où ils exercent leur rôle, dont celui d'adopter des lois et de débattre des questions d'intérêt public.

Québec a adopté une loi fixant la tenue des élections générales provinciales le premier lundi du mois d'octobre, tous les quatre ans. Toutefois, le premier ministre peut déclencher des élections en demandant au lieutenant-gouverneur de mettre fin au mandat des députés siégeant à l'Assemblée nationale avant la fin du délai de quatre ans.

Pour suivre le processus En 2013, le gouvernement du

C'est le directeur général des élections, une personne neutre et impartiale, qui est désigné par l'Assemblée nationale pour organiser et tenir les élections au palier provincial.

Voter, c'est - exprimer votre opinion sur les enjeux et les décisions qui influencent votre vie; - contribuer au bon fonctionnement de notre société; - élire la députée ou le député qui aura pour mandat de défendre vos intérêts et de faire entendre vos préoccupations; - signifier votre point de vue sur la façon dont sont administrés les pro grammes sociaux et nos revenus collectifs, qui sont de plus de 100 milliards de dollarsannuellement; - aider financièrement la personne candidate ou le parti politique qui exprime vos priorités, puisque chaque vote a une valeur financière; préserver la vitalité de notre démocratie.

Vous abstenir de voter, c'est - laisser les autres choisir et décider à votre place; - donner un plus grand pouvoir à ceux qui votent : si 40 % des gens votent, c'est donc une minorité qui décide pour l'ensemble de la popu lation; - élire des personnes qui ne représentent peut-être pas vos intérêts; renoncer à un droit pour lequel d'autres personnes se battent encore aujourd'hui; - laisser celles et ceux qui votent décider quels partis politiques recev ront le plus de financement public, puisque chaque vote a une valeur financière.

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Au cours de la période électorale, des candidats issus de différents partis politiques ou encore des candidats indépendants font campagne pour se faire connaître et présenter leur programme afin de se faire élire dans votre circonscription. C'est pour l'une de ces personnes candidates que vous pourrez voter, soit par anticipation, soit le jour des élections. Le parti politique qui fait élire le plus grand nombre de députés forme le gouvernement; sa ou son chef devient alors première ou premier ministre. Un gouvernement est majoritaire lorsqu'il remporte plus de la moitié des 125 sièges à l'Assemblée nationale. S'il remporte moins de la moitié de ces sièges, il s'agit d'un gouvernement minoritaire, et les groupes qui forment l'opposition détiennent plus de sièges que lui. Dans l'histoire de notre province, les gouvernements ont presque tous Suite à la page 5


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Élections provinciales 2018

Voilà pourquoi il faut voter…

Choisir, s'exprimer, vouloir changer les choses, défendre ses intérêts au lieu de laisser les autres le faire à notre place; voilà les raisons d’aller voter et d’encourager notre entourage à faire de même. Suite de la page 3

été majoritaires. Les étapes des élections générales provinciales Dissolution de l'Assemblée nationale et prise du décret d'élections : quatre ans après les élections générales, le 29 août précisément, l'Assemblée nationale se dissout et le mandat des députés prend fin. C'est alors qu'un décret doit être pris pour que le directeur général des élections tienne des élections dans les 125 circonscriptions électorales du Québec. Avant 2013, il n'y avait pas de date précise pour la dissolution de l'Assemblée nationale. Les élections générales provinciales de 2018 sont les premières à avoir lieu à date fixe. La lieutenante-gouverneure ou le lieutenant-gouverneur a toutefois le pouvoir de dissoudre l'Assemblée nationale avant ce délai de quatre ans. Un décret serait alors pris pour devancer les élections générales. Confection de la liste électorale : la création de la liste électorale est une opération très importante du

processus. C'est l'étape à laquelle on invite tous les électeurs québécois à vérifier si leur nom est inscrit sur la liste électorale à l'adresse de leur domicile. Si vous souhaitez exercer votre droit de vote, il est de votre responsabilité de vous assurer que votre nom est inscrit sur la liste électorale. Il y a trois façons simples de vérifier votre inscription : - en ligne, grâce au service Vérifiez votre inscription sur la liste électorale; - sur la carte d'information reçue par la poste en période électorale et accompagnant le manuel de l'électeur; - en communiquant avec la DGEQ

Présentation de sa candidature aux élections : dans chacune des 125 circonscriptions, les citoyens qui décident de se présenter pour un parti politique ou comme candidat indépendant doivent remplir les conditions requises et déposer leur candidature avant la date limite fixée par la Loi électorale. Organisation des lieux de vote :

pendant la période électorale, nous déployons toutes les ressources humaines et matérielles nécessaires pour vous permettre de voter. Ce sont plus de 22 000 bureaux de vote qui sont mis en place à travers le Québec!

membres du personnel électoral sont sur place pour vous accueillir et vous donner des instructions. Ils s'assurent que vous pourrez voter dans un lieu accessible, et ce, sans contrainte et de façon confidentielle.

Vote : plusieurs mesures sont prises pour vous permettre de voter. Lors des journées de vote, tous les

Dépouillement des votes et résultats des élections : à la fermeture des bureaux de vote, le dépouille-

ment de tous les bulletins de vote s'effectue. La personne qui obtient le plus grand nombre de votes remporte l'élection dans sa circonscription. Source: www.electionsquebec. qc.ca

Si vous vous reconnaissez dans l’une ou l’autre de ces préoccupations…

Il faut aller aux urnes! À la question : « Quel enjeu politique est le plus important selon vous? » posée par les médias, 30 % des répondants ont choisi la santé. L’éducation arrive au deuxième rang, à 24 %, suivie de l’économie, avec 21 %. La santé « Ce sont toujours les mêmes [enjeux] qui sont les trois premiers. Là où il y a des changements, d’une élection à l’autre, c’est dans quel ordre ils arrivent. En 2012-2014, au Québec, c’était l’économie. Là, l’économie est troisième et c’est la santé qui est première. Ce n’est pas surprenant », affirme M. Breton. L’intérêt pour la santé diffère entre les hommes et les femmes. Parmi les personnes qui ont répondu que la santé est la priorité, on constate que 38 % sont des femmes et que 24 % sont des hommes. L’économie, jamais trop loin Contrairement aux deux dernières élections, l’économie n’est plus le premier enjeu dans l'esprit des répondants. Charles

Breton croit que ce résultat s’explique probablement par le fait que l’économie québécoise se porte bien. «C’est peut-être moins une priorité pour les gens parce que les choses vont bien. Le taux de chômage est bas» argumente-il. Dans le cas de l’économie, ce sont les hommes qui sont le plus intéressés à cette question. Parmi les personnes ayant répondu que l’économie est leur priorité, 12 % sont des femmes et 29 %, des hommes. L’environnement

sidèrent l’environnement comme une priorité.

Malgré les catastrophes naturelles et les canicules qui ont sévi un peu partout dans le monde cet été, il semble que les questions liées à l’environnement ne soulèvent pas les passions.

La langue et la souveraineté

Seulement 16 % des utilisateurs de la Boussole considèrent l’environnement comme un enjeu primordial.

Seulement 5 % des utilisateurs les considèrent comme un enjeu de premier ordre dans la campagne de 2018.

De ceux qui jugent ces questions essentielles, on observe que 27 % ont entre 18 et 34 ans, tandis que seulement 11 % des personnes de plus de 55 ans con-

On remarque que deux fois moins de répondants se préoccupent de ces questions comparativement aux dernières élections.

Quant aux questions liées à la protection de la langue et à la souveraineté, elles ne gagnent pas en popularité.

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Les données présentées dans ce reportage proviennent des réponses de 53 542 utilisateurs compilées entre le 24 août et le 28 août. Ces données ont été pondérées avec les données du dernier recensement de Statistique Canada. La diversité, l’identité et l’égalité des chances Évidemment, la nature de l’échantillonnage dans les sondages – et dans le cas qui a donné lieu à ces observations (en l’occurrence la «Boussole électorale» élaborée par un grand media de la place) – une certaine «paresse» des personnes con-

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cernées, font que bons nombre de préoccupation réelles de certains segments de la population, n’apparaissent pas ou ne sont pas exprimées de manières suffisamment significatives pour être citées. Pour autant, les préoccupations relatives aux problèmes émanant du débat (caché) sur l’identité, les débats autour de la diversité et de sa place dans la société, sont des questions loin d’être réglées. On n’en voudra pour preuve que la récente étude faisant état de la persistance de l’inégalité des chances d’accès à l’emploi au détriment des immigrants.


Élections provinciales 2018

Pour qui voter?

D’abord choisir le chef… Une campagne électorale est en général scénarisée comme une pièce de théâtre. Mais la véritable bataille électorale commence plusieurs jours après que les autocars de campagne ont mis leurs moteurs en marche. Celui qui s'ajustera le mieux aux imprévus augmentera ses chances de gagner. Cette année, l'invitée surprise est la négociation d'un accord commercial entre le Canada et les États-Unis. Avec son entrée en scène, nos chefs de parti veulent se donner le premier rôle, le rôle de « Capitaine Québec ». Sur ce point, voici comment sont apparus les leaders, «premiers-ministrables» des formations politiques en lice. Philippe Couillard À première vue, Philippe Couillard est celui qui a le plus à perdre si une nouvelle brèche est faite dans la gestion de l’offre. Après tout, c’est lui le premier ministre, c’est lui qui est responsable et imputable pour défendre les intérêts du Québec. Le chef libéral a décidé de transformer ce risque en opportunité. L’opportunité de devenir « Capitaine Québec ». Il a adopté une posture ferme avec des propos chocs comme le « just watch me » sur ce qu’il est prêt à faire pour défendre les producteurs québécois, ou

encore la menace de « conséquences politiques sérieuses » d’une nouvelle ouverture de la gestion de l’offre. C’est un message à Justin Trudeau. Les libéraux du Québec estiment que 40 circonscriptions dépendent en quelque sorte de l’agriculture, autant de votes que les libéraux de M. Trudeau pourraient perdre lors des élections fédérales l’an prochain. Jean-François Lisée

Jean-François Lisée du Parti québécois est probablement celui qui a flairé l’opportunité le premier. Sa proposition de « déclaration commune » pour défendre la gestion de l’offre était sans risque. Le Québec entier (à part Maxime Bernier) est mobilisé. Et en s’élevant au-dessus de la joute partisane, il donne l’impression que ses intérêts électoraux passent après les intérêts du Québec. Les intentions sont nobles certes, mais stratégiques aussi. En prenant les devants, en faisant cette suggestion, il se positionne comme un « Capitaine Québec ». Il n’a d’ailleurs pas perdu de temps jeudi matin à qualifier Philippe Couillard de maillon faible dans la défense des intérêts du Québec. Devinez qui est le maillon fort? Lui, Jean-François

Lisée, évidemment. François Legault Sans hésitation, François Legault a accepté la proposition de Jean-François Lisée. Il n’a rien à perdre, tout à gagner. La déclaration commune suggérée par le chef du Parti québécois est une opération de relations publiques destinée à mettre de la pression sur Ottawa. Elle n’a aucune portée décisive. En fait, le seul pouvoir des politiciens québécois, tout « Capitaine Québec » qu’ils soient, n’est qu’un pouvoir d’influence. C’est Ottawa qui décide et Justin Trudeau jongle avec la gestion de l’offre, mais aussi avec l’industrie automobile ontarienne. Alors, si la pression québécoise échoue, si la gestion de l’offre est fissurée une nouvelle fois, François Legault pourra reprocher à Philippe Couillard de ne pas avoir assez bien défendu les intérêts du Québec. Son intention annoncée de « débarquer » à Ottawa pour faire entendre raison à Justin Trudeau est aussi une opération de relations publiques. Sa présence à Ottawa ne changerait probablement rien. Mais il pourrait se vanter d’être « Capitaine Québec » en mission.

Philippe Couillard

Jean-François Lisée

François Legeault

Des candidats difficiles à trouver… Début septembre, soit quelques jours de la date butoir (le 15 septembre) pour annoncer les noms des candidats dans l’ensemble des 125 circonscriptions, les quatre principaux partis peinent encore à trouver des personnes dans certaines circonscriptions où ils ont peu de chance de remporter la victoire.

Sur le site du Parti québécois (PQ), il restait 20 circonscriptions où les candidats n’ont pas encore été annoncés. Parmi elles, le PQ est encore à la recherche de cinq aspirants, dont Vanier-Les Rivières et La

Peltrie. En 2014, le parti souverainiste avait terminé troisième dans ces deux circonscriptions avec 15,03 % et 10,07 % des voix. Le PQ était toujours en discussion avec des personnes du milieu pour combler les cinq circonscriptions manquantes.

Le Parti libéral du Québec (PLQ) devait encore annoncer 10 candidats et en confirmer un dans Berthier. Au moment d’écrire ces lignes, le PLQ attendait une réponse du candidat pressenti dans cette circonscription. En 2014, le candidat libéral avait terminé troisième avec

19,89 % des voix.

Pour Québec solidaire (QS), trois circonscriptions semblent difficiles à pourvoir, Matane– Matapédia, René-Lévesque et Ungava. Dans ces trois circonscriptions, le parti de gauche avait terminé quatrième, avec respectivement, 5,13 %, 6,47 % et 4,70 % des voix. QS espère annoncer rapidement les trois candidatures manquantes. La Coalition avenir Québec (CAQ) avait comblé l’ensemble des circonscriptions sauf une, La Prairie. Ce manque est dû à la

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démission de Stéphane Le Bouyonnec. Celui-ci a jeté l’éponge en raison des commentaires à son sujet sur les réseaux sociaux. En juin, Stéphane Le Bouyonnec avait mis son parti dans l’embarras. Il avait été forcé de quitter ses fonctions à la tête de l’entreprise Techbanx, une entreprise reconnue pour ses prêts consentis à des taux usuraires. La CAQ a également choisi un professeur de Québec dans Matane–Matapédia, Mathieu Quenum, un candidat complètement inconnu par les électeurs. La circonscription est détenue par le péquiste Pascal

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Bérubé. À propos de ce parachutage, M. Bérubé a déclaré : «Je note que le CAQ n’a pas réussi à trouver une seule personne dans le comté pour la représenter. C’est révélateur. Elle se tourne donc vers un candidat parachuté qui habite Québec et qui ne connaît aucunement notre milieu.» Les partis ont jusqu’au 15 septembre pour déposer leur liste de candidats.


Élections provinciales 2018

Pour qui voter? …Puis prendre parti Les slogans électoraux de la campagne 2018 ont le verbe court : trois des quatre principaux partis politiques ont opté cette année pour des formules à un seul mot, censées à la fois résumer une approche et susciter l’engouement. Bilan des experts ? Les résultats sont… variables.

Ce sera donc l’année des formules brèves — comme un écho aux mots-clics qui permettent de véhiculer les messages sur les réseaux sociaux. La Coalition Avenir Québec (CAQ) a opté pour « Maintenant » ; le Parti Québécois (PQ), pour « Sérieusement » ; alors que Québec Solidaire a choisi « Populaires » pour thème de campagne. Cela laisse seuls les libéraux avec une formule plus classique : « Pour faciliter la vie des Québécois », disent les affiches et autres déclinaisons publicitaires de la formation de Philippe Couillard. On note la différence en regardant ce qui s’était fait il y a quatre ans. Les partis avaient alors tous créé des slogans plus étoffés : « Ensemble, on s’occupe des vraies affaires » (PLQ), « Je vote avec ma tête » (QS), « On se donne Legault » (CAQ). Le PQ avait pour sa part une formule brève pour l’autobus de Pauline Marois (« Déterminée »), mais son slogan officiel avait huit mots. « Ce n’est pas nouveau d’avoir des slogans d’un mot — QS avait choisi « Debout » en 2012, rappelle Thierry Giasson, chercheur principal au Groupe de recherche en communication politique. Ça peut donner un avantage

pour les réseaux sociaux, c’est vrai, mais ça permet surtout de décliner le slogan dans des sous-campagnes : c’est facile d’associer ces mots à d’autres concepts, et ça évoque comme un cri de ralliement. » « On est vraiment dans une ère d’hyper-simplification des messages et des logos, dit pour sa part Hugues Chandonnet, consultant en stratégie et création chez Déraison. C’est dans l’ère du temps d’utiliser des formules simples pour attirer l’attention, donner une impulsion… Est-ce que c’est plus efficace ? Le débat est ouvert. » Stratège en communication chez Tesla RP (et anciennement au Bloc québécois), Louis Aucoin estime quant à lui qu’il « y a une limite à la synthèse et que les partis l’ont traversée. À force de trop synthétiser, on ne fait plus de propositions ». « Un slogan ne fonctionne jamais seul, dit-il. L’électeur contribue à lui donner un sens [en l’interprétant]. Mais là, je trouve qu’on en demande beaucoup à l’électeur. C’est comme si les partis avaient eu peur de s’engager auprès des électeurs. Ce n’est pas une grande cuvée. » Maintenant Thierry Giasson et Hugues Chandonnet estiment que la CAQ a frappé dans le mille avec « Maintenant ». « Je trouve ça engageant et plutôt habile, dit Thierry Giasson. Ça vient établir un lien de confiance, rassurer les électeurs en disant “c’est le bon moment de voter CAQ”. À mon sens, le parti a mis le doigt sur quelque chose qui

aura de la résonance. » Pour Hugues Chandonnet, c’est l’équivalent du « Nous sommes prêts » adopté par Jean Charest en 2003. « C’est un slogan habile qui dénote une certaine confiance et qui place la CAQ au coeur du débat : l’enjeu de cette élection, c’est de savoir si on doit donner une chance au parti, si c’est le bon moment. En disant “Maintenant”, on vient mobiliser la base — “Continuez, on est près du but” — tout en parlant aux électeurs plus mous ou indécis en leur disant : “Le changement dont vous rêvez commence maintenant avec la CAQ.” » Louis Aucoin relève que, pour la CAQ comme pour QS, le slogan est « autoréférentiel » : moins évident pour qui ne connaît pas l’histoire de ces partis, leur progression et leur position dans les sondages. Sérieusement M. Aucoin se questionne aussi sur le choix du PQ. « On comprend qu’ils ont commencé avec une campagne humoristique et qu’ils viennent dire qu’on passe maintenant aux choses sérieuses de la campagne. Le problème, c’est que ça ne correspond à rien dans l’imaginaire public. Personne n’a dit des libéraux qu’ils n’étaient pas sérieux, ou qu’ils étaient loufoques. Donc, le PQ dit “sérieusement” par rapport à quoi ou à qui ? » Thierry Giasson « ne trouve pas ça génial » non plus. « C’est même plutôt étrange, à mon sens. En anglais, “seriously” est employé quand tu doutes de ce que quelqu’un

Manon Massé te dit. Il y a la même connotation en français : je regarde le slogan du parti et je me dis qu’en ajoutant un point d’interrogation, on soulève pas mal plus de doutes qu’on veut en calmer. » Tout étant question de perspective, Hugues Chandonnet trouve « vraiment audacieuse » la proposition du PQ. « Je leur lève mon chapeau, dit-il. C’est moderne, ça exploite et désamorce le sentiment ambiant envers le parti et envers la politique. Le PQ est un vieux parti qui doit se renouveler. Il a débuté avec une campagne humoristique et vient maintenant ancrer la conversation autour d’enjeux plus sérieux, plus profonds. » Populaires Il y a chez les trois experts une unanimité : le slogan de Québec solidaire ne casse rien. « Je pense comprendre l’idée, dit M. Chandonnet. Mais j’aurais continué à réfléchir… » « On comprend la référence à la notion de peuple, au fait d’être proches des gens de la classe populaire, ajoute Thierry Giasson. On comprend aussi le message de dire que c’est un parti qui génère des appuis. Ça évoque aussi presque le communautarisme — c’est quelque chose que Manon

Massé [la chef désignée] incarne. Mais si je vois que ça peut bien fonctionner dans Hochelaga, j’imagine aussi que ceux qui trouvent que QS est un parti de populistes de gauche — on entend ça à Québec — vont en profiter. » Hugues Chandonnet pense que QS n’arrivera qu’à « prêcher aux convertis » avec ce slogan. Louis Aucoin cherche lui aussi « où est l’étincelle qu’un slogan est censé créer pour générer une émotion ». Pour faciliter la vie des Québécois Et les libéraux ? « C’est un slogan inscrit dans une lecture traditionnelle, relève M. Giasson. Je vois bien le verbe “faciliter” être employé dans différents contextes permettant de parler de leur bilan », dit-il. Selon Louis Aucoin, « c’est au moins un slogan qui donne une orientation, qui peut se décliner facilement et permettre de défendre un bilan : on associe la finalité des actions à un objectif plus large. Ils mettent la balle en jeu, ce que les autres ne font pas. » Hugue Chandonnet parle pour sa part d’un slogan « défensif » et « moins publicitaire », mais néanmoins efficace dans le contexte.

Le PQ exclut un candidat pour «propos islamophobes»… Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, a exclu mercredi Pierre Marcotte, qui devait se présenter sous les couleurs du parti dans DrummondBois-Francs. Le leader péquiste s'est dit «dégoûté» par les propos islamophobes qui apparaissent sur la page Facebook de M. Marcotte. Le blogue xaviercamus.com, qui avait aussi contribué au retrait de l'ex-candidate péquiste

Muguette Paillé, a présenté plusieurs captures d'écran de messages islamophobes rédigés par M. Marcotte. Selon ces captures d'écran, en 2015, il demandait d'interdire l'Islam «comme les pitbulls et les carabines tronçonnées» et il recommandait également «d'obliger à manger quelques bonnes tranches de bacon» aux nouveaux arrivants. Après vérification de La Presse

canadienne, en avril dernier, M. Marcotte avait écrit que Québec solidaire «était infiltré par des islamistes». En novembre dernier, il semblait comparer les musulmans à des «bêtes». Il a aussi comparé la burqa à un «accoutrement digne de films d'horreur». Le Parti québécois martèle que M. Marcotte n'était pas un candidat officiel, mais la page Facebook du PQ de Drummond-

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Bois-Francs annonçait mercredi soir un événement «pour présenter notre candidat, Pierre Marcotte» et inaugurer son local électoral. En conférence de presse, mercredi, M. Lisée, qui semblait irrité de la tournure des événements, a reconnu que quelqu'un n'avait manifestement pas fait son travail pour procéder aux vérifications nécessaires. Il a annoncé que M. Marcotte ne

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serait pas candidat. «Nous sommes en désaccord fondamental avec certaines de ses opinions, de ses écrits. Nous considérons que l'Islam est une religion aussi respectable que les autres», a-t-il déclaré. «Il y a quelqu'un qui a pas fait son travail au cours des six derniers jours.»


Élections provinciales 2018

Quelques candidats qui nous ressemblent… Rabah Moulla Québec Solidaire Chomedey

Originaire d’Algérie, Rabah Moulla est arrivé au Québec le 5 octobre 2006. Il a d’abord vécu près de 9 ans à Québec avant de s’installer dans la grande région de Montréal début 2016. Il est enseignant au collégial et blogueur politique. Il est membre de Québec solidaire depuis 2010 et cumule une trentaine d’années comme militant

Ève Torres

Québec Solidaire Mont-Royal-Outremont Diplômée en droit et en sciences humaines, arrivée au Québec il y a 20 ans, c’est comme militante féministe et antiraciste qu'Ève Torres défend la justice sociale depuis maintenant plus de 16 ans. Sa participation active sur le terrain auprès d’institutions publiques, de centres de femmes, des

pour la justice sociale, les droits des femmes, les droits culturels, la démocratie et la solidarité des peuples dans le monde.

à l’amélioration des conditions de vie, la construction de ponts entre les différentes composantes de la population et la lutte contre les discriminations.

En se présentant aux élections dans la circonscription de Chomedey, dont 41 % de la population est née à l’étranger, il souhaite contribuer aux efforts visant à rapprocher de notre parti la population issue de l’immigration. Cela passe par la nécessité d’œuvrer

Il pense par ailleurs nécessaire de régler les questions liées au vivreensemble et à la laïcité, qui polluent le climat social depuis au moins une dizaine d’années et qui sont instrumentalisées lors des campagnes électorales, aux dépens des débats autour des vrais

personnes âgées, des personnes en situation d'itinérance et des jeunes lui a permis d’acquérir une solide connaissance des besoins de la population.

en ne laissant personne derrière.

Ses expériences dans le communautaire, dans les institutions, dans les médias et comme entrepreneure lui ont permis de porter la voix citoyenne et de travailler à bâtir des ponts, avec le souci des personnes aux marges et

Mohammed Barhone

Parti Libéral du Québec - Taillon « - Dévoué, rassembleur, rigoureux et engagé - Marié et père de deux jeunes filles - Détient un baccalauréat en droit et un diplôme en travail social

À son arrivée au Québec, c’est dans la circonscription de Mont-RoyalOutremont qu’elle s’est installée et aujourd’hui, c’est la population de cette circonscription qu’elle aspire à représenter à l'Assemblée nationale. Elle portera leurs préoccupations pour des logements décents, un meilleur accès à la francisation, un salaire mini-

régional et national. Ces expériences m’ont permis de, non seulement me conscientiser sur les enjeux actuels, mais aussi de poser des gestes concrets pour initier des changements.

Mon parcours professionnel et mon engagement témoignent de l’importance que j’accorde à l’implication sociale. Depuis 15 ans, je suis mis au cœur de dossiers portant sur l’égalité, la justice sociale, la diversité et l’inclusion.

Mon implication citoyenne va audelà de mon désir d’aider autrui; pour moi, c’est la meilleure façon de véhiculer des valeurs de coopération auprès de mon entourage. En tant que père de deux jeunes filles, j’estime essentiel que ces valeurs soient transmises aux futures générations.

Je suis gestionnaire d’un groupe communautaire, président fondateur d’une association qui vient en aide aux familles issues de la diversité, membre du conseil d’administration d’un regroupement national et membre actif au sein de plusieurs tables de concertations au niveau

Étant un homme de principe et ayant à cœur les intérêts d’autrui, mon saut en politique s’explique par ma volonté de répondre aux préoccupations de mes concitoyens. D’ailleurs, j’ai toujours entretenu un intérêt pour la politique. C’est ce qui m’a poussé à m’impliquer en

enjeux tels les inégalités sociales, le chômage, le réchauffement climatique, les systèmes de santé et d’éducation. Au printemps 2018, avec ses amies et amis d’obédiences diverses, il a lancé un appel pour le vivre-ensemble qui a été signé par plus de 400 personnes, dont plusieurs personnalités reconnues pour leur contribution à la construction d’une société québécoise juste et inclusive. mum à 15 $/h, des stages étudiants rémunérés, une assurance dentaire universelle, des places en CPE et une éducation publique de qualité. Avec l'ensemble de la population et avec Québec solidaire, elle souhaite participer aux réflexions et contribuer aux changements nécessaires pour construire le Québec d’aujourd’hui et de demain.

tant que président d’une association libérale et, depuis novembre dernier, président de la Commission des communautés culturelles du Parti libéral du Québec. Ma capacité à mener de front un travail toujours rigoureux et porteur de résultats fait de moi une personne outillée pour représenter les intérêts des citoyens de Taillon. Ayant à cœur les préoccupations de mes concitoyens, je souhaite apporter aux résidents du comté de Taillon un vent de fraîcheur. D’ailleurs, mes expériences concrètes et variées me permettent de cerner les enjeux socioéconomiques actuels. C’est par mon écoute, mon dynamisme et mon engagement que je saurai servir les intérêts des membres de ma collectivité.

Nacera Beddad

Parti Québécois - Chomedey Coordonnatrice, collège Jade Directrice Commerciale, Ebs Chargée de comptes, Vodasystems Technicienne supérieure en électronique, Sonatite, société de service Telecom.

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Mohammed Barhone»


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Quelques candidats qui nous ressemblent… Marwah Rizqy

Parti Libéral du Québec Saint Laurent Native de Montréal Détient un doctorat en droit fiscal ainsi qu’une maîtrise en fiscalité internationale de l’Université de Floride Détient un baccalauréat en droit civil, une maîtrise en administration des affaires (LL.B./MBA) de l’Université de Sherbrooke, en plus d’être membre du Barreau du Québec et de New York Membre de l’Association de planification fiscale et financière, de la Fondation canadienne de fiscalité ainsi que de l’Association fiscale internationale « Je suis née et j’ai grandi à Montréal. Passionnée de fiscalité, j’ai complété un doc-

Monsef Derraji

Parti Libéral du Québec Nelligan Détient une maîtrise en administration des affaires de l’Université Laval et une maîtrise en sciences et technologie Dans ces temps libres, M. Derraji s’adonne à la philatélie et aime lire sur divers sujets «Je suis résidant du West Island depuis de nombreuses années et j’y ai établi ma vie et ma famille. Du côté professionnel, depuis septembre 2015, je suis le président- directeur général du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ).

torat en droit fiscal à l’Université de Floride ainsi qu’une maîtrise en fiscalité internationale de la même université. Je détiens un baccalauréat en droit civil, une maîtrise en administration des affaires (LL.B./ MBA) de l’Université de Sherbrooke, en plus d’être membre du Barreau du Québec et de New York. Je suis aussi membre de l’Association de planification fiscale et financière, de la Fondation canadienne de fiscalité ainsi que de l’Association fiscale internationale. Je travaille actuellement comme professeure à l’Université de Sherbrooke et je suis la codirectrice des programmes d’études de 2e cycle en fiscalité (campus de Longueuil). Mon parcours professionnel fait également état de diverses expériences au sein d’entreprises locales et mulAuparavant, j’ai œuvré plus de 14 ans dans le domaine pharmaceutique au sein de deux multinationales dont une au Canada et l’autre, au Maroc, mon pays d’origine. Me considérant comme un homme de convictions et d’action, je me suis toujours impliqué pour le développement social et économique du Québec. Impliqué auprès de la relève d’affaires, j’ai l’occasion de présenter, discuter et défendre des questions de gouvernance et d’entrepreneuriat, en général. De plus, à travers mon doctorat, j’étudie les diverses avenues possibles au niveau de l’organisation des soins dans le domaine de la santé publique et plus

tinationales, de cabinets d’avocats, de grandes banques canadiennes ainsi que dans le domaine de l’éducation. J’ai également publié divers ouvrages en plus de commenter plusieurs enjeux fiscaux d’actualité pour différents médias canadiens. Ardente défenseure des emplois et des entreprises du Canada, j’ai fait des enjeux relatifs à l’équité fiscale mon cheval de bataille. Très engagée dans ma collectivité, j’ai mis sur pied une clinique d’impôts visant, entre autres, à enseigner aux gens à produire eux-mêmes leur déclaration de revenus et à profiter au maximum des crédits d’impôt disponibles. Je ne manque jamais une occasion de tenir des conférences auprès des jeunes afin de les inciter à poursuivre leurs rêves et leurs ambitions. Ma grande implication et la qualité de mes interventions particulièrement au niveau des maladies chroniques. Ces différents champs d’intérêt me donnent une vision globale des problématiques de notre époque et me confèrent une place particulière dans l’écosystème entrepreneurial. De plus, depuis juin dernier, je détiens mon titre d’Administrateur de sociétés certifié (ASC) et je siège sur plusieurs conseils d’administration dont celui de Retraite Québec et de la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT). J’ai la chance d’avoir organisé plusieurs missions à l’étranger avec des entrepre-

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ont récemment été soulignées. En effet, en juin 2017, j’ai été la lauréate de la catégorie « Leadership au féminin », du gala annuel des Grands Prix de la Relève d’Affaires du RJJCQ présentés par Banque Nationale. En septembre dernier lors de la cérémonie de l’ouverture des tribunaux du Jeune barreau de Saint-François, le prix d’ « Avocate de la relève » 2017 m’a été décerné. Ces prix témoignent de mon apport à la société lorsqu’il est question d’évasion fiscale, d’équité fiscale et de moderniser les lois fiscales à l’ère numérique.

part aux nombreux débats entourant la fiscalité et l’économie. Mon engagement social s’inscrit dans une volonté d’assurer une justice sociale, économique et fiscale pour tous. Marwah Rizqy»

J’ai été appelée à prendre neurs d’ici. Cela m’a toujours amené à avoir une vision globale et ouverte sur le monde pour nos entrepreneurs. Ainsi, je ne manque pas une occasion de faire briller et croître l’écosystème québécois en plus de revendiquer de meilleures conditions pour les petites et moyennes entreprises auprès des différents paliers de gouvernement et des organismes phares. Vous trouverez en moi un candidat à l’écoute et au

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service du public. C’est avec grand honneur que je me présente dans la circonscription de Nelligan, cet automne. Monsef Derraji»


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Quelques candidats qui nous ressemblent… Parcours professionnel:

Farida Sam

Parti Québécois - Acadie Parcours scolaire: En cours de finalisation de la maîtrise en Génie de l’environnement à l’École de technologie supérieure de Montréal (ETS) ; Titulaire d’un certificat en mécanique du bâtiment de l’École Polytechnique de Montréal où j’ai suivi également des cours en bâtiment durable ; Détentrice d’une évaluation comparative des études hors Québec délivrée par le MICC (Maîtrise et baccalauréat en génie mécanique).

Djaouida Sellah

Nouveau Parti Démocratique du Québec - La Pinière

Née à Alger, en Algérie, Djaouida Sellah est diplômé en médecine. Elle pratique son métier pendant 10 ans dans son pays d’origine. Impliquée au sein du Croissant-Rouge durant ses études, Djaouida s’envole pour Bagdad lors de la guerre du Golfe, où elle passe plus de quatre mois comme médecin volontaire. C’est à son arrivée au Canada qu’elle contribue à l’Association québécoise des médecins diplômés hors-Canada et États-Unis, dont elle a été longtemps la présidente.

Attachée de recherche et chargée des études au sein du Centre de recherche des Énergies renouvelables en Afrique du Nord (de 2001 à 2012). Une Attestation de mérite m’a été attribuée par cet établissement en guise de reconnaissance aux différents travaux et contributions scientifiques,de calibres national et international, que j'ai réalisés ; Stage pratique comme Technicienne en Mécanique du bâtiment à Montréal en 2015. Engagements communautaires: J’ai participé, en tant membre de l’association Amitié Québec-

Elle est également conférencière au sein de La fondation des maladies du cœur du Québec, médiatrice-bénévole au sein d’un organisme de justice alternative et ancienne présidente de l’Association de circonscription Nouveau Parti démocratique (NPD) de Longueuil-PierreBoucher. Djaouida Sellah s’installe au Québec en 1998 avec son mari, Djamal. Elle a un garçon, Anis, et deux filles, Yasmine et Sarah, nées au Québec. Elle est élue députée de la circonscription fédérale de Saint-Bruno—SaintHubert lors de l'élection fédérale du 2 mai 2011

Kabylie et du Conseil général du réseau Cap sur l’indépendance, aux activités suivantes : - Activités autochtones (Cérémonies et rites autochtones à Kahnawake) ; - Marche des Patriotes lors de laquelle on a représenté la Kabylie ( j’avais pris la parole ) ; - Défilé de la Fête nationale auquel ma communauté participe chaque année sur invitationdu Comité organisateur ; - Défilé des communautés autochtones qui a eu lieu à Montréal ; J’ai assuré à plusieurs reprises, comme bénévole et en tant que membre du Conseil d’administration de l’organisme environnemental Foire Écosphère, la

sous la bannière du Nouveau Parti démocratique, défaisant la députée bloquiste sortante par plus de 8 000 voix. Le 19 avril 2012, Thomas Mulcair la nomme porte-parole adjointe de l'Opposition officielle pour la Santé. Elle siège au comité permanent de santé de la Chambre des communes entre juin 2011 et septembre 2013. Elle a été présidente du Caucus des femmes du NPD. En octobre 2013, elle est nommée au comité permanent de la condition féminine de la Chambre des communes. Elle dépose également le projet de loi C-523, sur la déclaration obligatoires des pénuries

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tâche de Marraine et coordonnatrice de conférences .

de médicaments. Le projet de loi aurait obligé les fabricants, importateurs et grossistes de signaler toutes les interruptions à la chaîne de production de médicaments sous peine de pénalités financières. Il aurait aussi forcé le gouvernement fédéral à mettre en place un plan d’urgence avec les provinces et territoires afin de mieux gérer les pénuries. Le projet de loi avait l'appui de plusieurs associations du milieu de la santé dont l'Association nationale des organismes

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de règlementation en pharmacie et de l'Ordre des Pharmaciens du Québec. Le projet de loi est défait le 12 février 2014, même s'il est appuyé par tous les partis sauf les Conservateurs.


Élections provinciales 2018

Marie Montpetit, candidate du Parti Libéral du Québec dans Maurice Richard

Voter le 1er octobre, c’est «lutter contre (la) nouvelle montée de l’intolérance» Atlas.Mtl : En sollicitant un nouveau mandat, vous avez un bilan à défendre. Un bilan comme députée et un bilan comme membre du gouvernement. Est-ce un avantage ou un handicap ? Marie Montpetit : Je suis très fière de mon bilan comme députée et ministre, ainsi que du bilan de notre gouvernement. Au cours de mes 4 années de mandat, j’ai obtenu des gains substantiels pour le quartier, notamment plusieurs qui viennent faciliter la vie des familles. J’ai inauguré ou annoncé l’agrandissement ou la rénovation des 15 écoles du quartier pour en faire des lieux d’apprentissage stimulants pour nos enfants. J’ai soutenu l’installation de nouveaux médecins de famille qui prendront en charge 8 000 nouveaux patients. Sur le plan national, notre gouvernement a remis l’économie du Québec sur les rails. Nous avons la meilleure croissance économique en 20 ans et le taux de chômage est à un seuil historiquement bas. Rappelons que nous avons créé 225 000 emplois depuis 2014 et ce n’est qu’un début. Le Québec est sur un élan économique formidable qui bénéficie à tous; il ne faut pas le briser. «Nous avons réussi à améliorer la vie des gens» La population sait qu’elle peut compter sur nous pour réaliser nos engagements dont le premier objectif est de faciliter la vie des gens. Pensons à des engagements comme : 150$ à 300$ par enfant octroyé aux familles chaque année et aux soins dentaires gratuits jusqu’à 16 ans et pour les personnes de 65 ans et plus qui ont un faible revenu. Il est très avantageux de pouvoir se présenter devant la population en étant en mesure de démontrer que nous respectons nos engagements et que, tant sur le plan national que local, nous

avons réussi à améliorer la vie des gens. Au-delà des réalisations, les citoyens savent qu’ils peuvent compter sur moi quand ils en ont besoin. «Je ne prends rien pour acquis» Comment les choses se présent-t-elles dans votre comté qui - est-il nécessaire de le rappeler? - porte une nouvelle dénomination ? Je suis très confiante en vue du prochain scrutin, mais je ne prends rien pour acquis et je continue de travailler fort. Les habitants de ma circonscription me connaissent bien, et savent qu’ils peuvent compter sur moi. Je suis une élue de proximité et d’action et je suis fière de mon bilan. Incarner l’authenticité et la promesse tenue, en défendant au quotidien les intérêts et la qualité de vie de ma communauté : c’est le cœur de mon engagement. «Un parti qui valorise et encourage la diversité» Peu de gens le savent, mais vous êtes issue de la diversité Québécoise. Cette caractéristique est-elle un avantage ou un inconvénient? Ma mère a immigré au Québec il y a 40 ans. Le long chemin de l’immigration demande beaucoup de courage et je comprends bien les difficultés qui sèment ce parcours. Être issue de la diversité est pour moi une grande force. J’ai grandi dans deux cultures qui m’enrichissent d’un point de vue personnel et qui forment la personne que je suis aujourd’hui. Au même titre, le Québec est ce qu’il est aujourd’hui grâce à l’apport de chaque communauté. Je suis d’ailleurs très fière que notre gouvernement ait ouvert récemment un bureau du Québec à Rabat qui permettra encore davantage de renforcer les relations d’amitié entre nos

Marie Montpetit deux nations. Le bureau permettra notamment de faciliter la reconnaissance des diplômes et d’accompagner les entrepreneurs québécois et marocains. Cette pluralité est pour le Québec une richesse, tant sur le plan économique que social. C’est un privilège que des gens fassent le choix du Québec pour y vivre et élever leurs enfants et c’est pourquoi je suis très fière d’être membre du Parti libéral du Québec, un parti qui valorise et encourage cette diversité. Au contraire de nos adversaires, la CAQ et le PQ, qui avec leurs politiques d’exclusion, comme le test des valeurs ou la charte, on clairement démontré que pour eux, l’immigration représente d’abord et avant tout un problème. En quoi ce scrutin – qui est aussi le premier à date fixe – se distingue-t-il des trois consultations provinciales précédentes?

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Cette élection voit se pointer un nouveau joueur, la Coalition Avenir Québec (CAQ). Toutefois, comme en 2014, la question identitaire en demeure un point central. Après la charte des valeurs du Parti québécois, c’est maintenant au tour de la CAQ de prôner un test des valeurs qui leur permettrait d’expulser des personnes issues de l’immigration suite à un examen arbitraire dont les modalités sont obscures. Ce test pourrait briser des rêves et des familles. De plus, la CAQ entend refuser à certaines personnes l’accès à des emplois sur la base de leur foi et c’est inacceptable! Nous sommes donc face à la même question fondamentale : celle de la place que nous faisons à l’autre, à la diversité, dans notre société. Je vous invite à vous joindre à moi le 1er octobre prochain pour lutter contre cette nouvelle montée de

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l’intolérance. Je choisis un gouvernement ouvert et inclusif et je suis convaincue que, comme en 2014, le Québec élira un gouvernement libéral. Comment voyez-vous le paysage politique québécois au matin du 2 octobre prochain? Un gouvernement libéral majoritaire! «Il faut voter» S’il n’y avait qu’un message à adresser aux électeurs, quel serait-il selon vous? Il faut voter. Chaque vote fait une différence. Vous avez l’opportunité en votant de choisir la société dans laquelle vous voulez vivre; une société ouverte et inclusive avec un gouvernement du Parti libéral du Québec qui maintient la paix sociale ou laisser la place à d’autres partis qui alimentent de perpétuels débats identitaires.


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Ce que disent les sondages…

«Tout est encore possible au fil de la campagne» Au quinzième jour de la campagne électorale rien n’e semblait encore joué mais une majorité de Québécois prévoyait que le gouvernement formé par les urnes le 1er octobre sera minoritaire. La Coalition avenir Québec conserve son avance, mais reste talonnée par le Parti libéral du Québec. Selon un sondage Léger-Le Devoir-The Gazette réalisé, 52 % des répondants pensent que le prochain premier ministre dirigera un gouvernement minoritaire et devra donc travailler en coalition. Au contraire, 41 % croient en la possibilité qu’une majorité se dégage du scrutin. Plusieurs indicateurs confirment la volatilité et la complexité du jeu démocratique à l’oeuvre en ce moment. La CAQ attire maintenant dans la même proportion les hommes (36 %) et les femmes (37 %). Un changement notable depuis le sondage Léger de juin, quand les électeurs (42 %) favorisaient plus ce parti que les électrices (33 %). Après répartition des indécis, le tableau des intentions de vote se présente comme suit pour les grandes formations déjà présentes à l’Assemblée nationale : CAQ 37 %, PLQ 32 %, PQ 19 % et QS 8 %. Il s’agit d’une variation d’un point positif depuis le sondage Léger du 18 août pour la CAQ et le PQ. Le PLQ en prend deux et QS en perd autant. Le Québec, autrefois coupé en deux blocs nets, paraît de plus en plus éclaté et divisé. Dans cette lutte inégalitaire à quatre, la Coalition avenir Québec conserve son avance, mais reste talonnée par le Parti libéral du Québec, qui a pris 4 points d’intentions depuis le 12 mai. La projection des nouveaux résultats dans le modèle électoral Qc125 donne 68 sièges à la Coalition, 43 aux libéraux, 10 aux péquistes et 4 aux solidaires. Dans cette hypothèse, le nouveau premier ministre François Legault gouvernerait avec une faible majorité, la ligne de démarcation étant fixée à 63 sièges. Au total, 42 % des répondants disent que la CAQ va gagner les élections, contre 24 % pour

le PLQ. Le PQ n’est donné champion que par 1 électeur sur 25 (4 %). L’avantage théorique de quelque 25 députés de la CAQ provient de la dispersion plus équitable du vote caquiste dans les circonscriptions, tandis que l’attrait libéral se concentre sur l’île de Montréal. En même temps, il suffirait du glissement de quelques parts du marché électoral vers l’une ou l’autre des formations pour bousculer complètement le portrait global. « La CAQ a une avance de 5 % sur les libéraux, mais en perdant un ou deux de ces points, tous les scénarios changeraient, explique le sondeur Christian Bourque, vice-président de la firme Léger. Elle gagnerait un point ou deux et elle s’installerait dans un territoire majoritaire. De même, en faisant un peu mieux que ses 19 %, le PQ pourrait obtenir 15 à 18 sièges. Oui, l’avance de la Coalition avenir Québec demeure, mais on se trouve encore dans une zone où tous les scénarios demeurent possibles. » Une tendance lourde

de deux à sept points. Le modèle électoral Qc125 établissait avant mardi la moyenne du score de la CAQ à 35,2 %, contre 29,9 % au PLQ, 18,1 % au PQ et 10,6 % chez QS.

Le travail de la firme Léger confirme les conclusions de trois sondages de trois firmes différentes (Mainstreet/Groupe Capitales Médias ; Ipsos/La Presse+ et CROP/Cogeco) publiés la semaine dernière. Ils ont tous marqué l’avance de la Coalition en tête des intentions de vote exprimées. L’écart entre

Le nouveau sondage Web de Léger a été réalisé auprès de 1010 Québécois ayant le droit de vote du 24 au 28 août, alors que la campagne était commencée. Par comparaison, un échantillon probabiliste similaire aurait une marge d’erreur d’environ plus ou moins 3 %, 19 fois sur 20.

Il faut aller voter…

… mais pour cela, il faut être inscrit sur la liste électorale En vue du scrutin général du 1er octobre, Élections Québec demande aux électeurs de s'assurer qu'ils sont inscrits sur la liste électorale et que les renseignements qui s'y trouvent sont exacts. Plus de 6 millions de citoyens pourront exercer leur droit de vote. D'ici le 10 septembre, ils recevront par la poste une carte d'information et le manuel de l'électeur. Ils devront notamment vérifier si leur nom et adresse sont corrects. Si des modifications doivent être apportées, ils devront contacter Élections Québec, par téléphone ou par courriel, ou par le biais du site web. la jeune formation et le vieux Parti libéral, toujours bon deuxième, oscille chaque fois autour

Voici d’autres constats tirés de cette enquête :

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Jeunes. Le PLQ a la cote auprès des jeunes, attirant 35 % de leurs intentions de vote. La CAQ suit avec 26 %. À elles deux, ces formations totalisent donc deux choix des jeunes sur trois. Les formations de gauche ne tentent pas beaucoup la tranche d’âge des 18-34 ans, le Parti vert (9 %) se positionnant même devant QS (8 %). Mais tous ces résultats hypothétiques sont à confronter au fait avéré que la jeunesse vote moins que la vieillesse. Francophones. La Coalition demeure le parti le plus attrayant auprès de la clientèle francophone, qui le choisit à 42 %. Le PQ en attire 23 %, à peu près la même proportion que le PLQ (21 %). Cette formation fait le plein de 69 % des autres votes, allophones et anglophones combinés. « À 21 %, c’est une situation très préoccupante pour les libéraux, notamment dans les régions comme l’Outaouais, l’Estrie et d’autres régions où ils veulent maintenir leurs sièges, dit le sondeur Christian Bourque. À 42 %, la CAQ devance de 19 % le second, mais c’est une fausse impression de confort. » Indécis. Plus d’un électeur sur trois (38 %) n’a pas fait un choix définitif. C’est sept points de moins que le 18 août. « Tranquillement, les Québécois sont en train de se positionner,

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et le perdant de cette tendance, c’est Québec solidaire », résume M. Bourque. Plus d’un électeur sur deux (54 %) de QS se retrouve dans cette situation ambiguë. Insatisfaction. Il a suffi de dix jours, entre le 18 et le 28 août pour gonfler de 4 % le taux de satisfaction à l’égard du gouvernement libéral, maintenant fixé à 32 %. Philippe Couillard gagne aussi 4 points pour atteindre le seuil des 20 % quand les sondeurs demandent quel chef ferait le meilleur premier ministre. « On se demandait tous si l’affaire Bourdon ou l’affaire Ouimet allaient faire mal à Philippe Couillard et au Parti libéral ou si le train d’annonces et de bonnes nouvelles depuis deux semaines n’aurait pas le dessus. Il semble que l’approche prise a un impact favorable sur les intentions et la satisfaction à l’égard des libéraux. » Slogans. Les partis ont fait connaître leurs cris de ralliement. Le « Maintenant » des caquistes et « Pour faciliter la vie des Québécois » des libéraux arrivent nez à nez comme favoris avec 21 % des voix. Le péquiste « Sérieusement » récolte 10 % et le « Populaires » des solidaires, 4 %. Deux sondés sur cinq ne savaient pas lequel choisir. « Le slogan préféré des Québécois, c’est “Ne sait pas” », blague le sondeur.


Élections provinciales 2018

Panorama : Combien coûtent les élections au Québec?

94,2 millions de dollars

94,2 millions de dollars. C'est le total auquel s'attend le Directeur général des élections du Québec au bas de la facture de cette campagne électorale. Organiser des élections coûte cher... et les dépenses grimpent de scrutin en scrutin.

Avant même le déclenchement de la campagne, 8,4 millions de dollars ont été consacrés à différentes activités préparatoires. La majorité des dépenses se feront cependant d’ici le jour du scrutin. « La rémunération du personnel électoral constitue plus de 50 % des dépenses qui sont liées aux élections », explique Julie St-Arnaud Drolet, d’Élections Québec. Il s’agit, par exemple, des directeurs et directrices de scrutin dans chacune des circonscriptions, leur équipe rapprochée et tous ceux qui vont travailler lors du vote par anticipation ainsi que le 1er octobre. La masse salariale des 67 000 employés le jour des élections s'élève à elle seule à 22,5 millions de dollars. Le déclenchement hâtif de la campagne électorale a même fait grimper les coûts. « Le budget a été augmenté de 835 000 $ pour la rémunération additionnelle du personnel électoral qui devra travailler 39 jours, plutôt que 33 », note Julie St-Arnaud Drolet. Des élections coûteuses Les élections de 2018 seront-elles les plus coûteuses de l’histoire? Elles devraient, du moins, coûter près de 10 millions de dollars de plus qu’en 2014. « C’est difficile de comparer les coûts d’une élection à l’autre, parce que les paramètres changent

», prévient Julie St-Arnaud Drolet.

Julie St-Arnaud Drolet.

L’augmentation des coûts provient, d’une part, de l’inflation. « L’inflation des salaires depuis les dernières élections entraîne une augmentation de la masse salariale de l’ordre de 6,4 %, donc 3,6 millions de dollars », précise-t-elle.

Puis, les formations politiques décrochent aussi une allocation mensuelle en fonction du nombre de votes obtenus aux dernières élections.

Élections Québec consacre également plus d’argent qu'auparavant pour que ses bureaux de vote soient accessibles.

Mais, attention, les partis ne peuvent pas dépenser sans compter.

D’autre part, des modifications à la loi électorale en 2013 ont eu une incidence sur les coûts. L’ajout de bureaux de vote dans les établissements d’enseignement a, par exemple, entraîné une hausse de 3,1 millions de dollars en 2014. C’est le cas encore cette année. La loi électorale a aussi diminué le montant maximal que peuvent verser les électeurs aux partis politiques, alors que le financement public, lui, a augmenté. « On rembourse 50 % des dépenses électorales des candidats et des partis qui respectent les conditions de la loi », poursuit la porte-parole d’Élections Québec. Un candidat doit être élu ou obtenir au moins 15 % des voix, alors qu’un parti, lui, doit récolter 1 % du vote pour que ses dépenses soient remboursées. À cela s’ajoute le revenu d’appariement, où l’État débourse un montant pour chaque dollar récolté auprès des électeurs. En année d’élections générales, ce revenu d’appariement est doublé. « Un parti politique peut donc aller chercher jusqu’à 500 000 $ en 2018, contrairement à 250 000 $ pour une année où il n’y a pas d’élections générales », mentionne

Limiter les dépenses

« Toutes les dépenses qui sont faites à l’occasion d’une élection doivent être colligées dans un rapport de dépenses électorales et sont soumises à une limite, rappelle la porte-parole. La loi, pour donner une chance équitable aux gens de se faire élire, prévoit des plafonds au-delà desquels les partis politiques et les candidats ne peuvent pas dépenser. » Ces plafonds sont fixés en fonction du nombre d’électeurs par circonscription pour les candidats, puis par nombre de circonscriptions où sont présentés des candidats pour les partis. La limite pour un parti représenté dans les 125 circonscriptions de la province est, par exemple, de 4 millions de dollars. Peut-on comparer le Québec aux autres provinces? « Encore une fois, la réserve dont je ferais preuve, c’est que les lois électorales sont très différentes d’une province à l’autre, notamment en matière de financement public », prévient Julie St-Arnaud Drolet. La taille des provinces et le nombre d'électeurs sont aussi d'autres facteurs à prendre en considération. Les élections ontariennes de 2014, par exemple, ont coûté 78,1 millions de dollars. Celles du Manitoba, en 2016, se sont pour

leur part chiffrées à 16,9 millions de dollars . Quant aux élections fédérales de

«Tous ensemble vers la victoire»! En présence de plusieurs de militants et sympathisants, le candidat libéral dans la circonscription Taillon, Mohammed Barhone, a officiellement ouvert le local électoral. Ses collègues, amis et membres de sa famille se sont également présentés à cet événement important afin de démontrer leur appui au candidat libéral. «Je suis fier d'être entouré des femmes et des hommes, de différents âges et origines, orientés, tous ensemble vers la victoire pour rendre Taillon parmi les comtés gagnants» a-t-il déclaré. Prenant à coeur les préoccupations de ses concitoyens, Mohammed Barhone a saisi cette opportunité pour rencontrer les gens dans sa circonscription ainsi que différents medias.

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2015, le montant total de la facture a atteint au moins 443 millions de dollars .


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Politique fédérale

Refonte du Code du travail

Priorité absolue : La conciliation travail-famille Assurer une meilleure conciliation travail-famille et mieux protéger les employés à temps partiel et temporaires figurent parmi les principaux objectifs de la révision du Code du travail, qui devrait être mis à jour d'ici la fête du Travail de l'an prochain, a révélé la ministre fédérale de l'Emploi.

Patty Hajdu a affirmé que le projet de loi serait présenté cet automne afin de mettre à jour les normes en matière de travail dans les milieux régis par le fédéral, normes qui n'ont pas été revues en profondeur depuis qu'elles ont été rédigées pour la première fois, il y a quelques décennies. Selon Mme Hajdu, ces changements refléteront les enjeux qui ont été soulevés durant les consultations que le gouvernement a tenues au cours de l'année dernière, et durant lesquelles le

manque d'équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle a souvent été mentionné. La ministre a ajouté que les modifications pour améliorer la conciliation travail-famille et offrir de nouvelles protections viseront les employés des milieux de travail fédéraux dont la situation est la plus précaire.

Elle a par ailleurs souligné que le but du Code du travail était avant tout de protéger les employés les plus vulnérables. Les normes du Code ont été établies dans les années 1960, une époque où le travailleur moyen occupait un poste permanent à temps plein assorti d'avantages sociaux. Mais le Code a subi l'usure du temps en raison d'une population active qui, depuis les années 1970, se tourne de plus en plus

vers des types d'emploi dits non traditionnels, comme le travail à temps partiel, occasionnel ou contractuel.

Les fonctionnaires fédéraux ont écrit dans le rapport d'une séance de consultation qui s'est déroulée l'an dernier que certaines dispositions du Code étaient carrément périmées. Un rapport sommaire des consultations publié la semaine dernière révèle l'existence de tensions entre les groupes de travailleurs, qui veulent des règles plus strictes, et les groupes d'employeurs, qui préfèrent avoir plus de flexibilité pour mieux s'adapter à un marché du travail en constante évolution. Multiplier les solutions Les experts estiment qu'une bonne combinaison de règles pourrait libérer un certain poten-

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tiel économique, mais mettent les décideurs en garde contre une approche basée sur une solution unique. Le salaire minimum dans les milieux de travail fédéraux et le droit pour les employés de «se déconnecter» en éteignant les appareils électroniques liés à leur travail une fois à la maison font partie des sujets qui, selon le rapport sommaire, devraient faire l'objet d'un autre examen.

D'après la ministre Hajdu, Patty Hajdu l'objectif est de faire adopter ces changements avant l'été prochain. Ensuite, le Le Code du travail concerne plus gouvernement procédera à de de 900 000 employés fédéraux nouvelles consultations avec les au pays, soit environ 6 % de la employeurs et les groupes de tra- population active nationale. vailleurs sur les textes réglementaires.

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Politique municipale

Denis Coderre

reviendra-t-il en politique?

Montréal, la ville de tous les désirs…

10ème au monde en termes d’image et de réputation L’attrait de Montréal continue de dépasser les frontières, puisqu’un sondage réalisé à grande échelle la place au 10e rang des villes ayant la meilleure réputation sur la planète.

Il faudra attendre 2020 pour connaître le prochain chef d'Ensemble Montréal, l'ancien parti de Denis Coderre. Ce dernier sera-t-il alors tenté par un retour en politique municipale? C'est possible, croit le chroniqueur Marc-André Carignan. Il pourrait faire comme Jean Drapeau et revenir en force après une pause entre deux mandats, pense-t-il. Marc-André Carignan souligne que Denis Coderre ne s’est jamais déconnecté de la politique municipale. Il continue de participer à de nombreux événements et commente souvent l’actualité, notamment en ce qui a trait au dossier des pitbulls. Ensemble Montréal a tout son temps Le chroniqueur municipal estime qu’il n’est pas urgent pour Ensemble Montréal de trouver son nouveau chef : Il n’y a pas le feu à aller chercher un nouveau chef pour ce partilà parce que de toute façon, Projet Montréal est bien assis à l'hôtel de ville pour les trois prochaines années. C’est une opposition qui, somme toute, malgré le fait que c’est un chef intérimaire, est assez efficace, qui dépose plusieurs motions. C’est un bon chien de garde à l’hôtel de ville.

Selon le cabinet de recherche Reputation Institute, qui a interrogé près de 12 000 personnes dans les pays du G7 ainsi qu’en Russie, Montréal occupe cette année la 10e position du classement des 56 villes mondiales les plus réputées, comme rapporte le magazine «Forbes» à la fin de la semaine dernière. Montréal était classée au 14e rang l’année précédente. Parmi les autres villes canadiennes, seules Toronto (13e) et Vancouver (16e) se retrouvent au tableau d’honneur du palmarès. Montréal se retrouve donc au premier rang canadien, grâce à une note de 78,2 sur 100. La ville occupant la tête du classement est Tokyo, au Japon. Au dernier rang, on retrouve Moscou, la capitale de la Russie. Quatre facteurs Pour en arriver à ces conclusions, on a demandé aux personnes interrogées de

classer les villes en fonction du niveau de confiance d’estime, d’admiration et de respect qu’elles inspirent. Selon ce que mentionne l’étude, les villes qui se sont hissées au sommet du palmarès en 2018 se sont distinguées par leur bon niveau de sécurité, leur gouvernement efficace, leur développement économique favorable, leur bel aspect esthétique et leur leadership affirmé. «Cette année, les villes se sont surtout démarquées avec leur beauté et leur sécurité. Vous savez, ça suit la tendance que l’on voit sur la scène politique internatio-

Le Top 10 mondial 1 – Tokyo 2 – Sydney (Australie) 3 – Copenhague 4 - Vienne (Autriche) 5 – Stockholm 6 – Venise 7 – Rome 8 – Zurich 9 – Munich 10 – Montréal nale», a précisé Enrique Johnson, directeur général de Reputation Institute, dans

une vidéo sur YouTube. Montréal doit notamment sa bonne réputation en 2018 au fait que la métropole s’est grandement occupée des questions reliées à la sûreté et la sécurité de son territoire. Rappelons que l’administration Plante a dévoilé en juin dernier sa stratégie de résilience en cas, par exemple, de catastrophe naturelle ou d’attentat. Montréal devenait ainsi la première ville canadienne qui se soumettait à une telle démarche face à des situations d’urgence ou risquées pouvant affecter la population.

Chiens agressifs

40 plaintes en deux semaines!

Il ajoute qu’il est possible de faire connaître un nouveau visage auprès de la population en quelques mois seulement. Il donne l’exemple de Valérie Plante, qui était inconnue six mois avant son élection.

La Ville de Montréal a reçu 40 plaintes au sujet de chiens agressifs depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation, il y a deux semaines, indique un bilan préliminaire a été présenté mercredi au comité exécutif.

Marc-André Carignan pense également que le parti aurait plus de chance de recruter un candidat vedette à quelques mois des élections que deux ans à l’avance. Si on a quelqu’un du milieu des affaires qui a un intérêt politique, mais qu’on lui dit qu’il doit mettre de côté sa vie professionnelle pendant deux ans dans l’espoir d’être peut-être élu… Ça ne marche pas comme ça, dit-il.

Plus de la moitié (24) des propriétaires des chiens visés ont été visités : 14 dossiers ont été fermés après l'analyse d'un des six agents de

prévention de la Ville; quatre propriétaires se sont vus imposer des conditions de garde, comme faire porter une muselière à leur chien ou le faire évaluer par un expert; six dossiers sont toujours ouverts, après la première visite d'un agent.

Une douzaine de cas n’ont pas nécessité de rencontre, parce que les plaintes ont été jugées non fondées, qu’elles portaient sur des situations

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déjà sous contrôle ou encore qu’elles relevaient davantage du commentaire.

Les quatre autres dossiers viennent à peine d’être ouverts. Le document présenté mercredi matin indique aussi que la Patrouille du contrôle animal a pris en charge la totalité des plaintes, et que le délai moyen pour prendre contact avec les plaignants a été de 1,1 jour.

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Présentement, un total de 49 chiens sont considérés comme « potentiellement dangereux » dans neuf des 19 arrondissements de Montréal. Leurs propriétaires doivent bientôt être avisés par lettre des conditions qu’ils devront respecter pour garder leur animal. Ils seront également visités avant que la Ville ne mette en ligne son registre des chiens potentiellement dangereux, au plus tard le 15 décembre prochain.


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Argent

Quel que soit le parti au pouvoir le 2 octobre prochain…

Les Québécois resteront les canadiens les plus imposés Malgré les baisses d’impôt réalisées par les libéraux en 2017 et celles que compte réaliser la Coalition avenir Québec si elle remporte les élections, le Québec va demeurer la province où les contribuables paient le plus d’impôt.

Le Québec avait cependant les taux d’imposition les plus élevés de toutes les provinces canadiennes, toutes fourchettes d’imposition confondues, lors de la dernière analyse réalisée par le Conference Board du Canada, qui remonte à 2016.

En effet, même en supprimant 5000 emplois dans la fonction publique comme le promet la CAQ ou en abolissant certains services, il serait difficile pour le prochain gouvernement d’inverser la tendance.

«Si l’on considère également la taxe de vente et les subventions provinciales, le Québec comble quelque peu l'écart», note toutefois le groupe de réflexion économique.

Cela s’explique en partie – mais pas complètement – par le fait que la province finance à même les fonds publics divers programmes tels que l’accès à l’éducation postsecondaire ou encore les services de garde de manière beaucoup plus importante que les autres. Il peut être difficile de comparer parfaitement les provinces, parce que les crédits d’impôts, déductions, allocations et autres aides financières varient énormément.

Le Québec a aussi le ratio net de charges fiscales provinciales pour les entreprises le plus élevé. «Les impôts sur la masse salariale versés par les employeurs contribuent grandement à l'écart qui existe entre le Québec et les autres provinces en matière de charges fiscales provinciales pour les entreprises.» Vaches sacrées «On est une des trois provinces les plus pauvres, mais on se paye beaucoup plus de choses qu’ailleurs», déplore le cher-

cheur Germain Belzile, de l’Institut économique de Montréal. Cela rend selon lui la province moins attrayante, surtout pour ceux qui ont des revenus plus élevés. «Il faudrait remettre en question des éléments du modèle québécois. Ce

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n’est pas parce qu’on payait pour certaines choses en 1970 qu’on doit encore le faire en 2018», dit-il. Cette vision tranche avec celle de Guillaume Hébert, de l’Institut de recherche et

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d'informations socioéconomiques (IRIS). «Oui les impôts sont élevés, mais les cotisations sont basses et les prestations très généreuses, surtout pour les familles. On a fait le choix de confier beaucoup de choses au secteur public.»


Enjeux

C'est quoi, la gestion de l'offre? Tout le monde en parle, elle fait et défait les carrières politiques au Québec, elle détermine notre mode de vie; et pourtant, peu de gens savent ce que signifient vraiment ces mots : la gestion de l’offre. Ce texte est donc à lire, et peut-être deux fois plutôt qu’une… Les origines d'un système Afin de protéger le milieu agricole canadien contre les industries étrangères du lait, des œufs et de la volaille, le gouvernement canadien a instauré, à partir de 1972, un système de gestion de l'offre permettant non seulement de stabiliser les prix au pays, mais aussi de limiter les importations. Ce faisant, on assure une production constante pour les agriculteurs canadiens, tout en réduisant les risques de fortes fluctuations des prix. Pour y parvenir, le volume de production est strictement réglementé à l'aide de quotas. Au pays, cinq types de production sont assujettis à la gestion de l'offre : le lait et ses produits dérivés, le poulet, le dindon, les oeufs de consommation et les oeufs d'incubation. Si ces quotas permettent effectivement de garantir un certain plancher de revenus pour les producteurs agricoles, les consommateurs, eux, ont rarement accès à des rabais sur ces produits. « À moins que les détaillants vendent à perte », explique Daniel-Mercier Gouin, professeur au département d'économie agroalimentaire et des sciences de la consommation de l'Université Laval. Des particularités régionales En date de 2014, les quotas représentaient plus de 32,6 milliards de dollars en produits agricoles produits dans l'ensemble du pays. Les produits placés sous l'égide du système de gestion de l'offre équivalent à 17 % des revenus de l'ensemble du secteur agricole canadien. Le Québec et l'Ontario englobent près de 80 % de la production laitière nationale, et près des trois quarts des quotas imposés dans ces deux provinces le sont à des fermes laitières.

Toujours en 2014, on comptait près de 6900 producteurs québécois qui devaient respecter divers quotas. Dans les Maritimes, le lait représente la quasi-totalité de la production agricole soumise à des quotas. Dans les Prairies et en Colombie-Britannique, enfin, la volaille et les oeufs occupent une part plus importante de la production sous quota. Un système sévère... qui a ses partisans Pour s'assurer que les producteurs étrangers respectent les normes établies au pays, le programme de gestion de l'offre permet l'exportation, vers le Canada, d'une certaine quantité de produits agricoles. Au-delà de ces quotas, toutefois, les pénalités douanières sont sévères : pour le beurre, le fromage et le yogourt, les surtaxes varient de 230 à 300 %, tandis qu'ils atteignent 240 % pour le poulet, 160 % pour les oeufs et plus de 150 % pour le dindon. Ce mode de fonctionnement répond aux attentes et aux besoins des Canadiens, plaide l'ONG Les producteurs laitiers du Canada. Dans un document explicatif disponible sur le site Internet de l'organisation, on peut lire qu'outre la stabilité des prix et de l'offre, le programme de quotas permet d'assurer un revenu décent aux agriculteurs, sans que ceux-ci aient besoin de faire appel au gouvernement. Un contenu vidéo, précédé d'une ou plusieurs publicités, est disponible pour cet article Les producteurs laitiers canadiens soutiennent par ailleurs que les prix du lait vendu au pays sont équivalents à ceux que l'on dénombre ailleurs dans le monde. Les Canadiens paieraient en moyenne 1,50 $ pour un litre de lait frais, contre 1,83 $ en Nouvelle-Zélande, 1,77 $ en France, 1,12 $ aux ÉtatsUnis, et 1,23 $ en Allemagne. L'ONG souligne par ailleurs que le lait américain est habituellement traité avec une hormone de croissance artificielle; sans cet ajout, le litre américain se détaille à 1,64 $ pour l'année se terminant en octobre 2017.

Opposition Le programme de gestion de l'offre, géré au Québec par la Régie des marchés agricoles et alimentaires, essuie régulièrement le feu des critiques. Ces attaques viennent autant de politiciens conservateurs, comme le député fédéral de Beauce Maxime Bernier, que de négociateurs d'autres pays. Selon ses détracteurs, la gestion de l'offre représente une ingérence gouvernementale indue dans un secteur économique important. Ils avancent que le maintien des industries agricoles au sein d'un « quasi-monopole » représente une forme de subvention étatique incompatible avec le concept du libreéchange. Ce qu'il faut savoir, toutefois, c'est que le gouvernement américain privilégie les subventions directes aux producteurs, plutôt qu'un système similaire au programme canadien de quotas. Plutôt que de protéger les éleveurs contre les aléas de la météo, par exemple, Washington compense d'éventuelles pertes avec des sommes directes. De son côté, Maxime Bernier propose l'abandon graduel du système de quotas, à l'image de l'Australie. Dénonçant sur son site Web les « cartels et leurs lobbyistes basés à Ottawa », le député fédéral propose d'en finir avec « les prix maintenus artificiellement élevés ». Petites victoires La négociation de récents accords de libre-échange – le PTPGP, puis l'AECG – a entraîné l'apparition de failles dans le système contrôlant la gestion de l'offre.

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Dans le cadre des négociations de l'Accord de libreéchange Canada-Union européenne, le Vieux Continent a ainsi obtenu un allégement des quotas d'exportation de fromages au Canada, pour faire passer la limite à 16 000 tonnes par année. Pour dédommager les producteurs québécois, inquiets de voir déferler ces produits européens et craignant de devoir vendre moins de leurs propres lait et fromage, Ottawa a annoncé un montant de 250 millions de dollars. Selon les Producteurs de lait du Québec, on estime toutefois que les pertes se chiffreraient plutôt à 300 millions de dollars. À l'échelle du pays, le gouvernement fédéral a promis une compensation de 4 milliards de dollars aux producteurs laitiers. Modèle économique important Le professeur Gouin, de l'Université Laval, explique que la gestion de l'offre représente « 60 % de la production agricole du Québec ». L'importance de ce système est telle que s'il était aboli, jusqu'à 80 000 emplois pourraient disparaître au pays. Les États-Unis semblent malgré tout décidés à en finir avec la gestion de l'offre. Voilà près d'un an que les négociateurs américains réclament la fin de ce système de quotas de production. À l'automne dernier, le premier ministre Justin Trudeau s'était engagé à défendre le programme, tout comme le

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ministre québécois de l'Agriculture, Laurent Lessard. Le dossier s'est frayé un chemin jusque dans la campagne électorale québécoise, alors que Philippe Couillard s'est engagé lundi à défendre bec et ongles le système de gestion de l'offre. Le chef du Parti libéral du Québec (PLQ) a soutenu qu'il s'opposerait à un ALENA renégocié si celui-ci ne comprenait pas un programme de quotas de production. « C’est une défense sans compromis de la gestion de l’offre. Il n’y aura pas de compromis de mon gouvernement ou de moi sur la gestion de l’offre. Il faut être excessivement clair », a-t-il affirmé. Selon le Globe and Mail, Ottawa est disposé à faire des concessions à certaines demandes de Washington au sujet du système de gestion de l'offre, afin de conserver le mécanisme des différends actuellement en place dans un nouvel accord. De passage dernièrement dans le nord de l'Ontario, Justin Trudeau a dit « ne pas vouloir négocier sur la place publique », mais a répété qu'il s'« était engagé à défendre la gestion de l'offre ». « C'est quelque chose que nous avons très clairement indiqué aux Américains, même s'il ne fait aucun doute qu'ils aimeraient que nous nous débarrassions de la gestion de l'offre », a-t-il ajouté. « C'est un système qui fonctionne pour nos producteurs, cela fonctionne pour les Canadiens. »


Enjeux

La gestion de l'offre a-t-elle un avenir? La gestion de l'offre, qui régule entre autres la production du lait au Canada, est mise à mal. Accord de libre-échange avec l'Union européenne, Partenariat transpacifique et importations massives de lait diafiltré en provenance des États-Unis... les brèches sont nombreuses. Ce modèle de production est-il encore efficace? «Un système malade»? « Notre gestion de l'offre, elle est malade. » Le jeune producteur laitier Bruno St-Pierre résume bien l'état d'esprit des producteurs québécois que l'on voit manifester depuis quelques mois. Le 5 novembre dernier, à Saint-Bernard-de-Lacolle en Montérégie, ils étaient 200 à bloquer la circulation à la frontière pour dénoncer l'entrée au pays de lait diafiltré américain. Le lait est un concentré liquide ultra-protéiné très avantageux pour les transformateurs, puisqu'il permet de fabriquer des fromages à moindre coût que le lait. Classé par l'Agence canadienne des services frontaliers comme un concentré de protéines et non comme du lait, il entre au pays sans restrictions ni tarifs douaniers et prend la place du lait canadien. « C'est laisser des produits importés venir nous compétitionner de façon déloyale », estime Marcel Groleau, président de l'Union des producteurs agricoles (UPA). Ces importations créent un déséquilibre et tirent vers le bas le prix du lait pour les producteurs. À sa ferme de Grenville-sur-la-Rouge, dans les Laurentides, Bruno St-Pierre évalue ses pertes à 30 000 $ pour 2015. Le prix du lait versé aux producteurs fait actuellement l'objet d'intenses négociations à

l'échelle canadienne. Les industries comme Parmalat, Saputo et Agropur, principales utilisatrices de lait diafiltré, se disent prêtes à en cesser l'importation. Mais à condition d'ajouter au Canada une nouvelle catégorie de lait moins chère. Les producteurs ontariens sont d'accord. Leurs vis-à-vis québécois, eux, refusent de vendre leur lait au rabais. Fin des quotas laitiers en Europe Le printemps 2015 a marqué la fin des quotas laitiers dans les pays faisant partie de l'Union européenne. Le prix mondial du lait s'est effondré au même moment. En pleine crise économique, la Chine a acheté moins que prévu alors que l'embargo russe sur les produits européens se prolongeait. Résultat : en France, le prix du lait à la production a baissé de 25 % en moins d'un an. Depuis, les agriculteurs français survivent tant bien que mal. D'autres, au contraire, profitent de la situation pour agrandir leur exploitation. Il n'y a pourtant pas de sortie de crise à l'horizon, selon le vice-président de la fédération française des producteurs de lait, Michel Lacoste. « Supprimer toute régulation, c'est se mettre dans une logique de compétition entre producteurs qui fera des dégâts sur le plan économique et sur le plan social, pour un gain difficile à évaluer », estime-t-il. La Suisse, elle, a mis fin aux contingentements laitiers en 2009, à la demande des producteurs de lait, qui avaient soif de développement, rappelle le vice-directeur de l'Office fédéral de l'agriculture, Dominique Kholi. « Je pense que la levée du contingente-

ment laitier a vraiment permis à ce secteur d'évoluer », précise le fonctionnaire suisse. Même si la production laitière suisse revêt encore un caractère paysan, certaines exploitations ont grossi et se sont modernisées. La production nationale de lait a augmenté et les organisations de producteurs négocient maintenant elles-mêmes le prix et les volumes avec les usines de transformation. Le prix du lait d'industrie a chuté de moitié. Résultat : même les agriculteurs aux installations modernes et efficaces vivent des moments difficiles. Certains mettent la clé sous la porte. La ferme laitière de Philippe Bise, dans le canton de Fribourg, sera démantelée à la fin de l'année. Les producteurs qui vendent leur lait pour la fabrication de produits à valeur ajoutée, comme le gruyère, s'en tirent mieux et obtiennent le double du prix pour leur lait. Mais ils craignent que cela ne dure pas. Ce qui fait dire à certains que le libéralisme en agriculture est une hérésie totale. Production illimitée chez nos voisins du sud

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Les Américains n'ont pas de système de gestion de l'offre. Le secteur laitier semble pourtant avoir le vent dans les voiles, au Wisconsin notamment, deuxième État laitier en importance, baptisé America's Dairyland. Au Winsconsin, rien ne limite la production. C'est ce qui a convaincu le Canadien Gordon Speirs de vendre sa ferme en Alberta, en 2003, et de s'établir dans la communauté de Brillion, où il a bâti l'entreprise laitière de ses rêves. Il doit cependant composer avec la grande fluctuation du prix du lait sur le marché mondial. Dans cet État du Midwest américain, les petites fermes laitières disparaissent au profit de grandes entreprises, souvent multigénérationnelles. Et l'impact environnemental de ces mégafermes est de plus en plus critiqué. Les avantages du modèle canadien La gestion de l'offre a protégé les producteurs laitiers canadiens de baisses de prix plus dramatiques encore, croit l'agroéconomiste DanielMercier Gouin, de l'Université Laval. Au Canada, le prix à la

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production a baissé en moyenne de 7 % en 2015. « Dans les autres pays, notamment les États-Unis, [...] la baisse des prix du lait en 2015 c'était près de 30 %, dit-il. En France, 15 % de baisse. Et finalement, en Nouvelle-Zélande où 95 % de la production est exportée, 48 % de baisse de prix. Donc, on voit qu'en termes de stabilité, le système de gestion de l'offre a fait le travail. » Si la gestion de l'offre n'empêche pas la disparition de fermes laitières au pays, la tendance est moins accélérée. Le modèle canadien, avec sa mise en marché collective, assure aussi une production dans toutes les régions, favorisant ainsi l'occupation du territoire. Pour le producteur laitier Bruno St-Pierre, il est clair que le modèle canadien mérite d'être préservé : « C'est un modèle coopératif. C'est un modèle solidaire. C'est un modèle d'entraide. On n'a pas l'impression que le voisin c'est un compétiteur. J'espère qu'on est capable de sauver ce qu'on a. »


Partenariat

Une entreprise lavalloise au Maroc…

… pour la réalisation d’un projet de traitement biologique des eaux usées

Technologies Ecofixe, une entreprise lavalloise qui conçoit des systèmes de traitement biologique des eaux usées, va mener un projet de coopération climatique internationale au Maroc, grâce à une participation financière du gouvernement du Québec de 934 520 $ en provenance du Fonds vert dans le cadre du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques. Axé sur le renforcement des capacités, le transfert technologique et la sensibilisation de la population aux changements climatiques, ce projet permettra d’accroître la résilience des communautés marocaines aux enjeux de salubrité de l’eau et aux changements climatiques. Le projet sera mené en partenariat

avec plusieurs entreprises québécoises, dont Umalia, spécialisée en responsabilité sociale des entreprises, Acier inoxydable Fafard et Groupe AGÉCO, et avec des organismes et entreprises marocains tels que l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), l’Université Mohammed V et le bureau d’études Anzar Conseil. Mieux gérer une ressource rare

Les ressources en eau du Maroc se sont raréfiées et dégradées au cours des dix dernières années en raison des changements climatiques et des besoins accrus liés à l’irrigation en agriculture. Pour pallier le manque d’eau, les agriculteurs et les éleveurs de la

région sont maintenant contraints d’utiliser de l’eau usée, mal ou non traitée, ce qui entraîne des risques importants pour la santé, l’environnement et le développement socioéconomique du pays.

Technologies Ecofixe mettra son procédé biologique ECOFIXE au service de la ville de Ain Taoujdate, située dans la région de Fès-Meknès, au Maroc, dans le but de fournir une eau usée traitée de meilleure qualité et non dommageable pour l’environnement. Le projet prévoit notamment de transformer les lagunes naturelles en étangs aérés à l’aide d’une technique qui combine l’aération et l’utilisation des modules ECOFIXE, lesquels seront complètement indépendants et alimen-

tés par l’énergie solaire.

humaines locales.

Sensibilisation et coopération

« Technologies Ecofixe est fière de pouvoir mettre son expertise à contribution dans un projet d’envergure qui contribuera à aider des communautés du Maroc à être plus résilientes face aux conséquences directes des changements climatiques. La responsabilité sociale de l’entreprise est une valeur chère à notre équipe et elle se diffuse à travers nos actions, de la conception de nos produits à la réalisation de nos projets. Ce projet ne pourrait être réalisé sans l’appui indéfectible de nos partenaires marocains et québécois. Nous profitons de l’occasion pour les remercier de leur généreuse contribution » affirme un communiqué de l’entreprise.

Le projet comporte un important volet de sensibilisation des agriculteurs de la région aux dangers de l’eau usée non traitée et un volet de recherche qui permettra de mesurer ses impacts sur la diminution des émissions de gaz à effet de serre et la diminution de la consommation énergétique. Ce projet, qui sera réalisé en étroite collaboration avec des organisations locales, notamment l’Office national de l’électricité et de l’eau potable, permettra d’assurer une réelle et efficace prise en charge locale. D’ailleurs, la majorité des modules ECOFIXE seront assemblés et installés par des ressources

À propos du Programme de coopération climatique internationale

Doté d’une enveloppe de 18 millions de dollars sur cinq ans, le Programme de coopération climatique internationale appuie des projets d’organisations québécoises du secteur privé, des milieux de la solidarité internationale et de la recherche visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et l’adaptation aux impacts des changements climatiques dans les pays francophones les plus vulnérables à ces impacts. Source : Technologies Ecofixe inc

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Emploi

Malgré la pénurie de main-d’œuvre

Les employeurs encore très réticents à embaucher des immigrants Les employeurs ont beau se plaindre de plus en plus des pénuries de main-d'oeuvre, ils demeurent très réfractaires à embaucher des immigrants.

C'est le triste constat qui se dégage d'une enquête de la Banque de développement du Canada (BDC) auprès de 1028 entreprises à travers le Canada dont La Presse canadienne a obtenu copie. L'enquête démontre que près de deux employeurs sur cinq (39%) affirment qu'il a été difficile de trouver du personnel au cours des 12 derniers mois. Pourtant, lorsqu'on leur demande quelles sont leurs stratégies pour combler leurs besoins, ils préfèrent embaucher du personnel moins qualifié ou plus jeune et de le former en entreprise ou encore des retraités ou même augmenter les salaires plutôt que de recruter des immigrants. Les chiffres à cet effet sont sans appel: à l'affirmation «En raison d'une pénurie de main-d'oeuvre, notre entreprise doit prendre les mesures suivantes», 43% ont dit être d'accord avec l'embauche de travailleurs moins qualifiés, 40% étaient d'accord avec l'embauche de travailleurs plus jeunes, 35% approuvaient l'idée d'une meilleure rémunération et le tiers étaient d'accord avec l'embauche de retraités. Seulement 18% des employeurs étaient prêts à se tourner vers le recrutement d'immigrants, alors que 57% étaient «en désaccord» avec cette proposition. L'économiste en chef de la BDC, Pierre Cléroux, reconnaît avoir été désarçonné par ce résultat, d'autant plus que les immigrants représentent le plus important bassin de maind'oeuvre disponible, le taux de chômage dans cette catégorie de citoyens étant systématiquement plus élevé que dans les autres tranches de population. «Je dois avouer qu'on est un peu surpris de la réponse. Si on avait su que la réponse aurait été à ce niveau (en matière de recrutement des immigrants), on aurait posé davantage de questions, mais on ne le savait pas avant de faire la recherche.»

Discrimination?

Lorsqu'on lui demande quelles sont les raisons de cette réticence - et si elle est liée à la discrimination pure et simple - il hésite à évoquer cette possibilité, d'abord parce que la question n'a pas été posée, mais aussi en raison des contraintes liées à l'embauche d'immigrants. «C'est plus compliqué que ça. Souvent les gens n'ont pas d'expérience au Canada ou ils n'ont pas la formation qui correspond exactement à ce qu'on cherche, donc ça demande à l'employeur d'être plus flexible, de faire plus de formation.» M. Cléroux reconnaît cependant que le fait que l'on soit prêt à embaucher et à former des jeunes ou des travailleurs moins qualifiés vient plomber cet argumentaire. Selon lui, il est essentiel de reconnaître le problème et pas seulement pour les immigrants. «Il faut changer nos façons de faire. (...) Il faut recruter des gens qui sont sous-représentés dans le marché du travail et ce ne sont pas que les immigrants; on peut parler de personnes qui ont des limitations fonctionnelles, qui sont aussi sousreprésentées, et des Autochtones également.» Il rappelle toutefois que la pénurie de main-d'oeuvre - bien qu'annoncée depuis des années est relativement récente, d'une part parce que l'économie roule à fond de train depuis deux ans. «Ça ne fait pas 10 ans qu'on a des pénuries de main-d'oeuvre au Québec ou au Canada. On est dans cette situation depuis deux ans; le taux de chômage a beaucoup baissé au cours des deux dernières années.» D'autre part, les baby-boomers, dont les premiers représentants nés en 1946 ont atteint 65 ans en 2011, ont amorcé un départ massif à la retraite de la plus importante cohorte de travailleurs actifs, exode qui se poursuivra jusqu'à la fin des années 2020.

Conséquences de la pénurie Sans surprise, la première conséquence prévisible est une perte de ventes, alors que les deux tiers des entrepreneurs ayant fait part de difficultés de recrutement font aussi état d'une croissance plus faible que les autres. Parmi les autres conséquences, plus de la moitié (56%) affirment que leurs employés travaillent un plus grand nombre d'heures; près de la moitié (47%) ont dû augmenter les salaires et le quart (26%) sont incapables de répondre aux commandes de leurs clients ou livrent les commandes en retard.

Georges de Beauce, par exemple, ont des taux de chômage à 1 ou 2%. C'est presque nul. C'est plus difficile de trouver de la main-d'oeuvre en région et le secteur manufacturier se retrouve beaucoup en région», fait valoir M. Cléroux. Le secteur du commerce de détail est aussi très affecté en raison des salaires peu élevés dans un contexte où l'offre d'emploi à des conditions plus alléchantes s'élargit, même pour des emplois non spécialisés. Le manque de personnel est à ce point criant que des commerces ferment certaines journées ou certaines heures de la journée, notamment en restauration.

Les entrepreneurs eux-mêmes se voient dans l'obligation de passer plus de temps sur le plancher avec les employés et de réduire le temps consacré au développement des affaires et à la mise en marché, ce qui limite leur croissance.

Enfin, le secteur de la construction est aussi en recherche intensive de personnel surtout en raison des exigences en matière de formation et de cartes de compétence. «Il y a moins de flexibilité comme marché d'emploi que dans plusieurs autres secteurs», explique l'économiste.

Secteurs vulnérables

Stratégies

Par ailleurs, l'étude identifie les trois secteurs les plus touchés par le manque de personnel.

L'enquête de la BDC - qui comprend également une série de cas types - suggère certaines stratégies pour contrer la pénurie, outre le recrutement d'immigrants qui devrait être au sommet des préoccupations.

Il s'agit du secteur manufacturier, particulièrement en région. «Des villes comme Drummondville ou Saint-

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Les auteurs suggèrent notamment de faire non seulement le marketing de leurs produits et services, mais aussi de leur entreprise dans les réseaux sociaux auprès des candidats potentiels. «Il leur faut développer une proposition qui explique qu'on est un bon employeur, qu'on offre des conditions flexibles, qu'on offre peut-être des horaires flexibles», avance Pierre Cléroux. L'étude met aussi l'emphase sur des politiques de ressources humaines claires et connues de tous, la valorisation de l'entreprise auprès des employés, des pratiques de flexibilité qui permettent non seulement d'attirer, mais aussi de retenir la main-d'oeuvre. Le sondage en ligne qui a dévoilé ces réalités, a été mené par Maru/Matchbox; il a été effectué auprès de 1208 petites et moyennes entreprises à l'échelle du Canada entre le 30 avril et le 11 mai 2018. Les résultats ont ensuite été pondérés par région et selon la taille des entreprises afin que les conclusions soient représentatives de l'ensemble de l'économie au Canada. La marge d'erreur maximale est de 2,8%, et ce, 19 fois sur 20, mais il s'agit d'un échantillonnage non probabiliste.


Sports

Soccer - Coupe du Monde 2026

Le Canada change ses plans

Alors que l’organisation de la Coupe du Monde 2026 est actée pour le continent nord-américain, le Canada a dû revoir sa copie au dernier moment Le verdict est tombé la veille du lancement de la Coupe du Monde 2018. La 23e édition de cette compétition internationale de football organisée par la FIFA est bel et bien attribuée au projet américano-canado-mexicain. Les trois pays majeurs de l’Amérique du Nord accueilleront ainsi pendant près d’un mois les meilleures nations du football qui se qualifieront lors des phases éliminatoires intercontinentales, ainsi que tous leurs supporteurs. Sur les 80 rencontres qui se disputeront, si ce n’est plus, dix seront attribuées au Canada. Et pour certaines provinces du pays le plus au Nord, les conditions d’organisation n’ont pas convenu à toutes les provinces. À l’image de Vancouver et la Colombie-Britannique qui se sont retirées de la liste en début d’année 2018. Trois villes canadiennes au programme Pour l’attribution de la Coupe du Monde 2026, c’est le projet américano-canado-mexicain qui a séduit le comité de la FIFA. Le vote a ainsi départagé cette candidature commune des trois pays majeurs du Nord de l’Amérique, face au Maroc, qui aurait pu être le second pays africain, et le premier du Maghreb, à porter le drapeau de la FIFA et des 32 nations qui se qualifieront. Mais le sort en a été autrement, et c’est bien au Canada qu’une dizaine de rencontres prendront place. Il a ainsi été décidé trois villes autour de ce projet : Montréal, Edmonton et Toronto. Pour Montréal, c’est une chance presque inespérée, d’autant que ce devaient être Vancouver et la province de la ColombieBritannique, avec le stade BC Pale qui était sollicité. Mais ce retrait,

dont nous vous fournirons les détails dans le point suivant, a souri à Montréal, qui profite de l'appui du Québec, mais aussi d’Ottawa, pour en couvrir les principaux frais. Il est à souligner que pour tous les stades faisant partie de cette candidature nord-américaine, aucun travaux ou réalisation de grandes infrastructures ne devraient sortir de terre, les édifices étant déjà existants, et comprenant tous une capacité moyenne de 68 000 spectateurs. Une donne qui change tout particulièrement de la Coupe du Monde 2018 en Russie, avec des stades créés pour l’occasion, ou encore des réhabilitations incongrues, comme cela a pu être le cas à Ekaterinburg. Vancouver et le BC Pale se retirent Si tous se félicitent de l’organisation de la 23e édition de la Coupe du Monde pour 2026 attribuée au continent Nordaméricain, avec la participation des États-Unis, du Canada et du Mexique, certaines villes vont bouder leur plaisir. À commencer par Vancouver. Ville portuaire et véritable mégalopole du Canada, à quelques kilomètres de la frontière des États-Unis, sur la côte Ouest, la province de la ColombieBritannique n’a pas soutenu le projet comme il se devait. Si les bookmakers et les sites de paris sportifs s’en donnaient déjà à cœur joie, tout comme les supporteurs en première ligne, la surprise est plutôt de mauvais goût. La véritable raison de ce retrait de Vancouver pour la Coupe du Monde 2026 ? Il faut la demander au gouvernement de la ColombieBritannique. Le problème serait lié

au stade inscrit par la liste du projet américano-canado-mexicain. Le BC Pale est une enceinte appartenant directement à la province, et non à Vancouver. C’est alors que la ministre Lisa Beare, en début d’année 2018, a souhaité que le stade soit changé, pour l’attribuer à l’édifice détenu par la municipalité de Vancouver. Or, le changement n’aurait pas été effectif, et à quelques jours de l’envoi de la liste des stades inscrits, Vancouver et la ColombieBritannique se sont retirés. Si cette histoire a fini par sourire à Montréal, il n’en est pas moins que Vancouver est la deuxième plus grande ville du pays, et son exposition aux yeux du monde aurait très largement favorisé le tourisme, tout comme pour la province. Calgary préfère les Jeux Olympiques d’hiver 2026 Il est une seconde ville du Canada qui ne s’est pas vu remettre de

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matchs pour la 23e édition de la Coupe du Monde, c’est Calgary. Non pas que la ville du Sud du pays soit orpheline de stade suffisamment grand et habilité pour ce type de compétition, mais plutôt pour une autre raison. Alors que la Coupe du Monde en Russie est arrivée à son terme, et que l'Amérique du Nord est désignée pour celle de 2026, il est également une autre compétition majeure qui se déroulera cette année-là aussi, ce sont les Jeux Olympiques d’hiver. Actuellement, cinq villes concourent pour se voir attribuer l’organisation d’un des plus grands événements du sport international. Si l’Autriche a retiré sa candidature, avec les villes de Graz et de Schladming, les possibilités encore présentes sont Stockholm pour la Suède, Ampezzo-Milan-Turin pour l’Italie, Sapporo au Japon, Erzurum en Turquie, et surtout Calgary pour le Canada. Alors que l’attribution et le verdict sera

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annoncé en fin d’année 2018, Calgary semble disposer de toutes ses chances. Le Japon et Sapporo privilégieraient une candidature plutôt pour 2030, Turin les a accueilli déjà en 2006, et pour Erzurum, la situation instable en Turquie ne plaiderait pas en faveur d’une compétition en toute sécurité. Non, le seul véritable concurrent pour Calgary, ce serait bien Stockholm. Mais la Suède est-elle capable de fournir toutes les garanties nécessaires ? C’est une décision qui sera prise en fin d’année 2018 qui en décidera. Plus de 4 000 kilomètres séparent les deux stades les plus éloignés Avec l’organisation de la Coupe du Monde sur trois pays différents, et comprenant l’ensemble de l’Amérique du Nord, dont le Canada, les États-Unis et le Mexique, c’est une grande preSuite à la page 29


Culture

Soccer - Coupe du Monde 2026

Le Canada change ses plans

Alors que l’organisation de la Coupe du Monde 2026 est actée pour le continent nord-américain, le Canada a dû revoir sa copie au dernier moment Suite de la page 28

mière pour la FIFA. D’autant que ce projet aussi ambitieux que réaliste soit-il, risque d’entraîner de grandes problématiques au niveau logistique, notamment pour les 32 nations en lice. Si le changement d’environnement, de pays, et même de centre d’entraînement est à prévoir, les déplacements de plusieurs milliers de kilomètres pourraient entraîner une compétition très difficile physiquement pour les joueurs. Le constat est même établi qu’entre le Commonwealth Stadium d’Edmonton au Canada, celui qui sera le plus au nord géographiquement, et le stade le plus au sud, au Mexique, avec l’Azteca, plus de 4 000 kilomètres de distance les séparent, à vol d’oiseau. Il faut ajouter à cela un changement permanent de fuseaux horaires, avec

près de trois heures de différence entre Los Angeles et Montréal, et surtout des changements de camp de base réguliers, notamment pour les équipes qui souhaiteront aller le plus loin dans la compétition. C’est donc un projet des plus ambitieux, la FIFA se disant prête à relever le défi, Donald Trump faisant main basse sur sa loi antiimmigration seulement pendant la durée de la compétition, et un Justin Trudeau des plus emballés à l’idée que son pays rayonne à travers le monde, et que des milliers de supporteurs viennent découvrir les merveilles du Canada. Pour la petite anecdote, les délibérations au moment des votes départageant la candidature Américano-Canado-Mexicaine et celle du Maroc pour la Coupe du Monde 2026 n’ont pas été des

plus simples. Et les choix pour les votes, révélés au grand jour, pour de nombreuses nations ont pu surprendre. C’est notamment le cas du Brésil. Le pays connaissant de vives tensions a choisi de se mettre à dos une partie des ÉtatsUnis, et le reste du continent nordaméricain, en choisissant d’apporter sa voix au Maroc. Cette décision est d’autant plus surprenante dans le cas où tous les pays sud-américains s’étaient mis d’accord pour soutenir la candidature du Nord, avant que les rôles ne s’inversent pour 2030. Qui aime bien châtie bien. Vraiment ? Une Coupe du Monde 2026 centrée sur les États-Unis Pour beaucoup, la Coupe du Monde 2026 attribuée au continent nord-américain est une excellente nouvelle. Il ne devrait pas y

avoir de problèmes d’organisation, et surtout, les stades devraient être à la hauteur des attentes des supporteurs, comme des nations du football engagées. Mais il est malgré tout un constat pointé du doigt. Les États-Unis sont le centre du projet. Laissant ainsi quelques miettes au Canada et au Mexique. Si l’attribution et la décision du stade pour le match d’ouverture reste à déterminer entre Los Angeles et Mexico, le stade Azteca de cette dernière ne pourrait pas profiter d’une plus belle affiche qu’un huitième de finale. Idem pour le Canada, et la sentence semble irrévocable. Sur les 80 matchs de la Coupe du Monde 2016, 60 sont destinées aux ÉtatsUnis. Entre Los Angeles, Washington, Miami, Atlanta, Baltimore, Dallas, Orlando ou encore Seattle et New York, la liste est longue du côté de la pre-

mière puissance mondiale. Le Canada, pour rappel, ne compte que trois villes, et le Mexique également, avec Guadalajara et Monterrey en complément de sa capitale. Mais la donne pourrait finalement changer. La FIFA habituée aux coups de théâtre, mais pas toujours pour les meilleures sorties, proposerait une organisation non pas à 32 nations comme c’est le cas depuis maintenant une trentaine d’années, mais bien 48. Cette mesure devrait même être applicable dès 2022, pour la Coupe du Monde au Qatar, et sans un bruit, cette idée murmurée à l’oreille d’un Infantino de transition commence à prendre de l’ampleur. Jusqu’à devenir réalité, les journées sont encore trop longues pour le savoir.

Du beau monde aux Grands Prix Cyclistes de Québec et de Montréal Pour leur neuvième édition, les Grands Prix Cyclistes de Québec et de Montréal (GPCQM) affirment une fois encore leur place dans le calendrier de l’UCI WorldTour, le circuit majeur du cyclisme international. La difficulté des parcours, la richesse du plateau de compétiteurs, le suspense des courses, le niveau du palmarès, la qualité de l’organisation et la convivialité de l’accueil au Québec en ont fait des étapes de choix, que tout coureur rêve de remporter. À deux semaines de l’événement, les 18 UCI WorldTeams et les trois formations invitées (Israël Cycling Academy, Rally Cycling et l’équipe nationale du Canada) ont dévoilé leurs effectifs et, cette année encore, chacune aligne des éléments de tout premier plan, capables de briller sur les circuits spectaculaires de Québec (7 sept.) et de Montréal (9 sept.) Dans un peloton de 147 coureurs de 28 nationalités différentes, on retrouve des coureurs de pointe à l’image de Greg Van Avermaet (BMC Racing Team), champion olympique en titre, huit jours maillot jaune du dernier Tour de France, vainqueur à Montréal en 2016 et qui compte quatre podiums à Québec

depuis 2012. « J’aime ces deux courses, qui sont chaque année parmi mes principales de la fin de saison », explique le coureur belge, qui aura fort à faire face à une adversité habituée aux pièges des deux parcours. En effet, on retrouvera au départ des coureurs qui se sont tous déjà imposés au Québec tels que Diego Ulissi (UAE Team Emirates), Robert Gesink (Team Lotto NL-Jumbo), Rui Costa (UAE Team Emirates), Tim Wellens (Lotto Soudal) ainsi que Simon Gerrans (BMC Racing Team), qui mettra un terme à sa carrière à la fin de la saison. « Nous avons la chance d’accueillir cette année encore un plateau de très haut niveau, mentionne Marcel Leblanc, vice-président exécutif des GPCQM. Les coureurs connaissent la valeur de nos courses et savent que ce sont des lignes importantes sur un palmarès. Nous sommes heureux de compter parmi nous de nombreux coureurs canadiens. Cela

prouve la valeur de notre cyclisme. » Ainsi, Michael Matthews (Team Sunweb), passé très souvent tout près du succès, Zdenek Stybar (Quick-Step Floors), Jakob Fuglsang (Astana Pro team), Matej Mohoric (Bahrain-Merida), Sam Bennett (Bora Hansgrohe), triple vainqueur d’étape sur le Giro

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d’Italia, Carlos Betancur (Movistar Team), Alexis Vuillermoz ou Oliver Naesen (AG2R La Mondiale), Alexander Kristoff (UAE Team Emirates), vainqueur sur les Champs Élysées au dernier Tour de France, Anthony Roux (Groupama FDJ), champion de France, ou encore John Degenkolb (TrekSegafredo) ont, notamment, des atouts à faire valoir.

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Dans ce contexte très relevé, les GPCQM sont fiers de compter sur le plus fort contingent de coureurs canadiens depuis leur création, avec 16 représentants du Canada dont les québécois Hugo Houle (Astana Pro team) et Guillaume Boivin (Israel Cycling Academy), habitués aux épreuves de l’UCI WorldTour depuis de nombreuses années.


Cultures & éducation

Soufisme

Franc succès des 2èmes journées culturelles Tijanes organisées au Centre culturel marocain à Montréal Le Collectif des 9 Dahiras Tidjanes du Canada implantées dans les principales villes des provinces du Québec, de l'Ontario et du Nouveau Brunswick ont organisé, du 31 aout au 3 septembre 2018, avec la collaboration active de Dar Al Maghrib à Montréal, la deuxième édition des journées culturelles Tidjanes. Dédiées à Cherif Cheikh Ahmed Tijani, ces journées ont été tenues sous la présidence effective de Son Eminence Serigne M’Baye Sy Mansour, 7ème Khalife général des confréries Tijanes du Sénégal, qui effectuait son premier voyage en Amérique du Nord. La séance du lancement officiel de ces journées a eu lieu dans les locaux du Centre Culturel Marocain Dar Al Maghrib, samedi dernier, en présence de plusieurs personnalités politiques représentant la Mairie de Montréal, des Ambassadeurs du Sénégal et du Maroc à Ottawa et de plusieurs centaines de membres et de disciples de la confrérie Tidjaniya venus de toutes les provinces du Canada, des Etats Unis d’Amérique et de plusieurs pays africains, notamment du Sénégal. Le thème général de cette manifestation culturelle d’envergure consistait à revisiter les enseignements (connaissance, savoir, unité, diversité et ouverture) du Cherif Cheikh Ahmed Tijani, Fondateur de cette voie musulmane soufie basée sur l’éducation spirituelle pour mieux les réinvestir dans le vivre ensemble. Dans une allocution prononcée en

son nom par son porte-parole à l’ouverture des journées culturelles, le Khalife général des Tijanes, a rappelé les fondements, principes et valeurs du soufisme, spiritualité musulmane, cœur battant de l’Islam et dont les origines remontent à la révélation de cette religion. Il a mis en exergue le fait que la Tariqa Tidjaniya, voie attachée à la tradition Mohammadienne et cherchant à allier excellence spirituelle au goût du savoir et de la connaissance, était attachée aux principes de concorde, de dialogue, de paix, d’harmonie et à la culture du vivreensemble. Il s’est enfin félicité des relations exemplaires et séculaires qui lient le Sénégal au Maroc, pays qui abrite le Mausolée de Sidi Ahmed Tijani, et a loué l’intérêt permanent que voue Sa Majesté le Roi Mohammed VI à la Tariqa Tijaniya. De ferventes prières et des bénédictions ont été ensuite élevées pour préserver l’auguste personne de Sa Majesté le Roi, Commandeur des croyants, et couronner de succès Ses actions, et pour davantage de développement, de paix et de prospérité pour le Royaume du Maroc. Dans une allocution de circonstance, l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi au Canada, Mme Souriya Otmani, a notamment mis en avant la haute et constante sollicitude Royale envers la Tarika Tidjaniya qui conforte les liens spirituels et fraternels unissant le Royaume du Maroc à la

République du Sénégal. Elle a mis en exergue le fait que "Sa Majesté le Roi a toujours fait en sorte de préserver ce patrimoine islamique authentique et a toujours pris des initiatives et des positions visant à défendre les valeurs de l’Islam de part le monde, et particulièrement sur le continent africain, ainsi que le démontre la création de la Fondation Mohammed VI des Oulémas Africains". De son côté, l’Ambassadeur du Sénégal au Canada, Mme Viviane Laure Elisabeth Bampassy, a insisté sur les liens forts et solides spirituels et autres, qui unissent le Sénégal et le Maroc et s’est félicité du choix du thème des journées culturelles Tidjanes au Canada, en raison des tensions et des situations difficiles et complexes que traverse le monde d'aujourd’hui. La quête du "mieux vivre ensemble", un des enseignements prônés par la Tarika Tidjaniya, exprime en effet le besoin de trouver des solutions d’harmonisation et complémentarité en vue d’une reconnaissance naturelle et féconde des différences et de la diversité, a-t-elle indiqué. Le Directeur du Centre culturel marocain de Montréal, M. Jaafar Dabbagh, a pour sa part, rappelé que "le Maroc constitue une plaque tournante incontournable de la Tarika Tidjaniya et aussi un pôle de solidarité avec le reste du continent africain dans sa composante soufie". Il a relevé l’importance de la ville de Fès, capitale spirituelle du

Royaume, haut lieu du savoir, des Saints et du soufisme pour un grand nombre de croyants mais aussi et surtout pour des milliers de pèlerins qui viennent du Sénégal , de l’Afrique, et de partout ailleurs dans le monde pour visiter le Mausolée de Sidi Ahmed Tijani. La tenue de ces 2èmes journées culturelles Tidjanes à dar Al Maghrib, confirme si besoin en est, la vocation de cette institution, qui à l’image du pays qu’elle représente, se veut rassembleuse, ouverte sur le monde et œuvrant avec engagement et conviction au rapprochement entre les peuples, les cultures et les religions du monde,

a-t-il dit. Au programme des journées culturelles Tidjanes du Canada, outre les conférences animées par le docteur Souleymane Bachir Diagne, éminent philosophe et professeur à l’Université Columbia aux Etats-Unis et par le professeur Ahmed Ba, éducateur et formateur spirituel réputé, des expositions de photographies sur la Tidjaniya, des causeries et des litanies religieuses et des rencontres avec les associations sénégalaises du Canada. Plus de huit cents personnes se sont rassemblées pour la circonstance aussi bien à Montréal qu’à Ottawa.

Éducation. Un CÉGEP... en Tunisie Le système scolaire d’ici fait des petits à l’étranger : à compter de cet automne, une école tunisienne offrira le cursus québécois complet, du primaire au collégial. Une première hors des frontières du Québec. Créée il y a quatre ans, l’École canadienne de Tunis (ECT) offrait jusqu’ici les cours primaires et secondaires. L’ECT ajoute ce mois-ci deux programmes menant à un diplôme d’études collégiales, en partenariat avec le collège de Maisonneuve. La matière est essentiellement la même qu’au Québec, la plupart des livres scolaires sont les mêmes et la manière d’enseigner a elle aussi été exportée. « On s’est inspirés des mêmes com-

pétences, puis il a fallu modifier un peu le contenu, surtout par rapport à l’univers social, qui a été adapté au contexte tunisien, et aux cours d’arabe, que l’on ne retrouve pas ici » affirme Serge Blondeau, président-directeur général du Consortium international de développement en éducation (CIDE), qui a créé l’ECT Le CIDE est une firme de serviceconseil canadienne travaillant en Afrique et en Amérique du Sud en développement international, sur le marché du travail et en éducation. En 2014, M. Blondeau a eu l’idée de fonder une école privée, en partenariat avec la société ProInvest, dirigée par Chamseddine Ouerdiane, un Tunisien ayant luimême étudié au Québec.

Le ministère de l’Éducation du Québec permet aux établissements d’enseignement québécois de conclure des partenariats internationaux et de présenter des projets d’écoles à l’étranger. L’ECT n’a pas suivi cette route, puisque le programme québécois y a été implanté par les deux entreprises privées en collaboration avec la commission scolaire des TroisLacs, en Montérégie, sans s’affilier à une école québécoise. D’ailleurs, aucun établissement scolaire québécois ne s’est établi à l’étranger et aucun projet n’a encore été présenté au Ministère, assure Esther Chouinard, responsable des relations avec les médias au ministère de l’Éducation. La pratique est courante dans plusieurs provinces canadiennes, mais l’ECT

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est la première école hors Canada à utiliser le modèle scolaire et les enseignements propres au Québec. Pourquoi décider de se baser sur le système éducatif québécois ? Parce que « j’aurais difficilement pu faire autre chose, explique Serge Blondeau. Dans tout ce que le CIDE fait, on s’inspire de ce qui se fait au Québec ». Au moins 90 % des 900 élèves que compte l’établissement sont tunisiens, indique Serge Blondeau. Le reste de la population de l’école se compose d’une dizaine d’enfants nés en Tunisie dont au moins un parent est québécois, quelques enfants de diplomates et quelques autres étrangers présents pour diverses raisons. Cet automne, les

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trois enfants de la seule famille « vraiment » québécoise, arrivée tout droit du Québec, feront leur entrée à l’ECT (voir onglet suivant), précise M. Blondeau. L’école possède également pour son programme primaire – et bientôt pour le secondaire – les accréditations du baccalauréat international (BI), un diplôme permettant l’accès à l’université, proposé dans les établissements à vocation internationale. L’Afrique du Nord cherche de plus en plus à se doter de ce système, mondialement reconnu. « Le système québécois s’arrime très facilement au BI, qui est comme un système de contrôle de qualité » pour les établissements scolaires, indique le directeur du CIDE.


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