Atlas.Mtl 323

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nº 323 du 22 mars au 4 avril 2018

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Débats pré-électoraux

Entre nationalisme ethnique et nationalisme électoral

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Système de santé québécois

Il y a aussi (heureusement !) des choses qui vont mieux…

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Argent Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Wahid Megherbi, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Pub Smart Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

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Depuis 2002 Groupe Atlas Media Quinze ans, c’est… • 321 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plusieurs milliers d'articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une soixantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 132 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 16 millions de visiteurs depuis 2003

1,1 milliard sera consacré aux allégements fiscaux au profit des particuliers

4,4 milliards d’excédent budgétaire à Québec Le gouvernement québécois a dégagé un excédent de 4,4 milliards au cours des huit premiers mois de l’exercice budgétaire 2017-2018, selon les plus récentes données du ministère des Finances. En soustrayant un montant de 1,5 milliard versé au Fonds des générations, le solde s’établit à 2,9 milliards. Le Rapport mensuel des opérations financières, qui présente notamment une hausse de 3,9 % des revenus comparativement à 3,3 % du côté des dépenses, précise que ce surplus fondra sous l’effet des annonces faites cet automne. Allégements fiscaux « À la suite de la mise à jour de novembre 2017, il est prévu que le solde budgétaire soit à l’équilibre en 2017-2018 », indique le ministère des Finances dans un document récemment publié. Il mentionne l’allégement de 1,1 milliard du fardeau fiscal des particuliers, dont 322 millions seront inscrits aux livres d’ici le 31 mars, de même que « l’impact attendu de 2,3 milliards de dollars découlant notamment de l’accélération des dépenses des ministères et organismes ». La mise à jour de l’automne dernier, dépeinte par les partis d’opposition comme un geste préélectoral à l’approche du scrutin d’octobre 2018, a notamment prévu des sommes pour la santé et l’éducation. Le ministre des Finances, Carlos Leitão, s’était gardé de réduire l’impôt des PME, tout en laissant la porte ouverte à « des mesures » lors du prochain budget.

Les finances publiques ont bénéficié en 2017 d’une vigueur économique plus forte que lors des années précédentes. Au cours des 11 premiers mois de l’année, la croissance du produit intérieur brut a atteint 3,2 %, selon ce qu’a annoncé l’Institut de la statistique du Québec il y a deux semaines. Ce rythme s’est avéré deux fois plus rapide que celui de 1,7 % observé en 2016. Par conséquent, l’impôt des sociétés versé au gouvernement québécois a grimpé de près de 14 % au cours des huit premiers mois de 2017-2018 comparativement à l’année précédente, selon le Rapport mensuel des opérations financières. Les taxes prélevées par Québec ont aussi augmenté de 7,1 %. Quant à la hausse des dépenses

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de 3,3 %, elle comprend une augmentation de 4,1 % des dépenses de programmes, mais aussi une baisse de 4,8 % des frais liés au service de la dette.

de mettre de côté autant d’argent ou, encore, sur la nécessité de réfléchir au montant idéal qu’elle devrait contenir.

Réserve de stabilisation

À l’approche du budget de Québec, l’Ordre des CPA lance l’idée d’adopter « une politique de gestion responsable et durable de la Réserve de stabilisation et du Fonds des générations ». Dans un communiqué diffusé lundi, il a exprimé le désir qu’une « réflexion ouverte et transparente soit menée afin de définir formellement le niveau optimal » de la Réserve.

Quand le ministère des Finances a fini de compiler ses données, en juin 2017, il a indiqué que l’excédent de 20162017 s’élevait à 2,5 milliards, après versement de 2 milliards au Fonds des générations. Au départ, il avait prévu un excédent de 250 millions. Cela signifiait que la réserve de stabilisation, mise sur pied lors de la récession de 2009, allait grimper à 4,7 milliards. L’ampleur prévue de la réserve a suscité des questionnements de la part des économistes et fiscalistes, certains s’interrogeant sur la pertinence

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L’Ordre des CPA suggère aussi de déterminer une politique de décaissement du Fonds des générations, afin de procéder au remboursement concret de la dette plutôt que de l’exposer au risque des marchés.


Argent

Déclaration de revenus 2017

16 dépenses déductibles… Y avez-vous droit?

Vous avez jusqu’au 30 avril pour produire votre déclaration de revenus. Faites-le, même si vous ne pouvez pas régler le solde au complet. En cas de retard, des pénalités salées s’appliqueront, en plus des intérêts composés sur le solde dû. Et souvenezvous qu’il y a beaucoup de déductions auxquels vous avez peut-être droit. De nombreuses dépenses peuvent en effet être soustraites de votre revenu et par conséquent réduire votre taux d’imposition. En voici quelques-unes : Frais de garde, cotisations syndicales et professionnelles, frais de déménagement… Détails. 1- Frais de garde

Vous pouvez réclamer les frais de garde d’enfants au fédéral. En général, ils peuvent être déduits par la personne qui gagne le revenu le moins élevé. Au provincial, les frais de garde donnent droit à un crédit d’impôt remboursable, sauf s’il s’agit d’un service de garde subventionné par l’État.

2- Frais de déménagement Vous pouvez déduire vos frais de déménagement si vous avez déménagé pour étudier à temps plein dans un établissement d’enseignement, occuper un emploi ou exploiter une entreprise. Vous devez vous être rapproché d’au moins 40 kilomètres de votre nouveau lieu d’études ou de travail.

3- Cotisations syndicales et professionnelles Il est possible de soustraire du revenu imposable au fédéral les cotisations versées à votre association syndicale ou professionnelle. Pensez à réclamer le remboursement de la taxe sur les produits et services (TPS) payée sur ces cotisations, si votre employeur est inscrit à la TPS. Au Québec, ces cotisations donnent droit à un crédit d’impôt non remboursable.

6- Produits et services de soutien aux personnes handicapées

9- Gains en capital Vous avez réalisé des gains en capital pour la vente de

Cette mesure comprend une déduction pour le logement ainsi qu’une déduction pour les voyages pour lesquels vous avez bénéficié d’avantages imposables de votre employeur. Il faut avoir demeuré dans la région pendant une période d’au moins six mois consécutifs commençant ou se terminant en 2017.

4- Pension alimentaire pour enfants Si vous versez une pension alimentaire en vertu d’un jugement rendu ou d’une entente établie après le 30 avril 1997, celle-ci ne peut être retranchée de votre revenu ni ajoutée à celui du bénéficiaire. Dans les autres cas, elle est déductible du revenu du payeur et imposable pour le bénéficiaire 5- Régime enregistré d’épargne-retraite (REER) Le fisc permet de retrancher de votre revenu les cotisa-

tions versées à votre Régime enregistré d’épargne-retraite (REER). Les revenus faits sur ces placements augmentent eux aussi à l’abri de l’impôt. Cependant, l’État vous attend au détour. À votre retraite, vous serez imposé sur les retraits que vous effectuerez. Toutefois, comme votre revenu devrait être moindre, votre taux d’imposition devrait également être moins élevé.

Peut-être avez-vous droit à la déduction fiscale pour les habitants de régions éloignées.

11- Personnel des Forces canadiennes et des forces policières

Les personnes ayant une déficience et qui ont payé certains frais peuvent, sous certaines conditions, demander une déduction pour produits et services de soutien aux personnes handicapées. Celle-ci peut s’appliquer à des logiciels, des lecteurs optiques ou des manuels parlés, par exemple.

certains biens (par exemple, une société agricole familiale, une société de pêche familiale ou une société qui exploite une petite entreprise) dans le cadre du transfert d’une entreprise familiale? Vous pourriez avoir droit à une déduction pour gains en capital, ce qui permettrait de réduire votre revenu imposable.

7- Perte au titre d’un placement d’entreprise

Ottawa accorde une déduction aux membres des Forces canadiennes et aux policiers qui ont été affectés à l’étranger à des missions à risque élevé ou modéré. L’État vise ainsi à améliorer la qualité de vie de ceux qui défendent les intérêts des Canadiens. 12- Cotisations au Régime provincial d’assurance parentale pour les travailleurs indépendants

Vous avez subi une perte au titre d’un placement d’entreprise en 2017. Vous pouvez déduire la moitié de ce montant de votre revenu. Comme l’exercice peut s’avérer compliqué, n’hésitez pas à vous adresser à un comptable. 8- Frais financiers et les frais d’intérêt Vous avez le droit de soustraire les frais d’intérêt et d’emprunt contractés pour gagner des revenus de placements, les frais de gestion des placements, les honoraires des conseillers en placements et le comptable payé pour faire remplir votre déclaration.

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10- Habitants d’une région éloignée Vous avez habité au Nunavut, aux Îles-de-laMadeleine ou dans une autre zone éloignée en 2017?

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Vous êtes travailleur autonome et gagnez plus de 2 000 $ par année. Dans ce cas, vous devez contribuer

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Votre argent

Déclaration de revenus 2017

16 dépenses déductibles… Y avez-vous droit? Suite de la page 4

au Régime québécois d’assurance parentale (RQAP).

certaines dépenses faites pour gagner un revenu d’emploi. D’abord, vous devez avoir été obligé d’effectuer ces dépenses par

(travailleurs autonomes) Les travailleurs autonomes peuvent se prévaloir de certaines déductions. Certaines de leurs dépenses sont déductibles à 100 %, alors que d’autres le sont partiellement. Par exemple, les fournitures de bureau, le transport et la publicité sont déductibles à 100 %, tandis que le loyer, le chauffage et l’électricité le sont à 50 % du montant déduit au fédéral et en fonction de l’espace occupé dans lieu de travail. 15- Dépenses liées à l’utilisation du domicile

exemple, le chauffage, l’éclairage et les primes d’assurance.

Comment calculer les déductions fiscales Ce régime verse une contribution aux travailleurs et travailleuses admissibles qui prennent un congé parental, un congé de maternité, un congé de paternité ou un congé d’adoption. Vous avez le droit de déduire 43,68 % du montant de vos cotisations au RQAP. 13- Dépenses liées à l’emploi Sous certaines conditions, vous avez le droit de déduire

Une déduction fiscale est calculée selon le taux marginal d’imposition, soit le pourcentage payé à l’impôt sur le dernier dollar gagné. Ainsi, si votre taux marginal d’imposition est de 37 %, chaque déduction de 100 $ réduit votre impôt de 37 $.

contrat. Ensuite, vous ne devez pas avoir reçu d’allocation pour ces dépenses ou celle-ci doit avoir été incluse dans votre rémunération. Notez que la plupart des employés n’ont pas droit à cette déduction. On ne peut pas soustraire, par exemple, les dépenses liées au transport pour se rendre au travail, comme la plupart des outils ou des vêtements. 14- Fournitures de bureau

(travailleurs autonomes) Les travailleurs indépendants ont le droit de soustraire les frais liés à l’utilisation d’une partie de leur domicile pour gagner un revenu. Certaines de ces dépenses sont effectuées pour l’ensemble du domicile, par

Dans ce cas, seule la partie du montant qui se rapporte au bureau est déductible. Dans d’autres cas, les dépenses touchent uniquement au bureau et sont entièrement déductibles. Il pourrait s’agir des frais engagés pour repeindre cette pièce, par exemple.

16- Frais de repas et de représentation (travailleurs autonomes) Le fisc donne aux travailleurs autonomes la possibilité de déduire les frais de repas (nourriture et boissons) et de représentation (billets de spectacles, location d’un local pour donner une réception, etc.) engagés pour gagner un revenu d’emploi. En général, ces travailleurs peuvent réclamer 50 % de ces frais au fédéral ainsi qu’un montant variant de 1,25 % à 2 % de leur chiffre d’affaires au provincial. Bon à savoir!

Aide-mémoire pour votre déclaration de revenus 2017

Déductions fiscales ou crédit d’impôt?

Conservez pendant six ans vos factures et autres pièces justificatives utilisées pour faire vos impôts. Même si vous n’avez pas besoin de les joindre à votre déclaration de revenus, le fisc pourrait vous les demander comme preuve de paiement.

Il ne faut pas confondre les déductions fiscales avec les crédits d’impôt. Alors que les déductions fiscales sont calculées en fonction de la tranche d’imposition, les crédits d’impôt, eux, demeurent les mêmes, quelle que soit la tranche d’imposition dans laquelle on se trouve.

Enfin, vous avez jusqu’au 30 avril pour produire votre déclaration de revenus. Faites-le, même si vous ne pouvez pas régler le solde au complet. En cas de retard, des pénalités salées s’appliqueront, en plus des intérêts composés sur le solde dû.

Bref, une déduction fiscale réduit le montant du revenu imposable, alors que le crédit d’impôt réduira le montant des impôts sur le revenu

Pour en savoir plus sur les pénalités pour production tardive, consultez l’Agence du revenu du Canada et Revenu Québec.

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Politique

Élections Québec 2018

La messe est-elle déjà dite?

À six mois d'une campagne électorale, et après six mois de croissance ininterrompue du même parti, les sondeurs et les journalistes politiques commencent à se demander si le ciment est pris. Les intentions de vote en faveur de la Coalition avenir Québec sont-elles suffisamment solides pour croire qu'elle vogue vers une victoire historique? La réponse est : pas encore, mais les indices commencent à s’accumuler. Les sondages sont bons, mais pas assez. La CAQ domine dans toutes les régions et dans tous les groupes d’âge. Mais son score de 37 % (après répartition des indécis, dans le dernier sondage Léger) n’est pas suffisant pour garantir une majorité de sièges à l’Assemblée nationale. Depuis la Révolution tranquille, aucun parti n’a pu former de gouvernement majoritaire avec moins de 40 % des voix. (Avec l’incongruité de 1966, lorsque l’Union nationale avait formé un gouvernement majoritaire avec 40,7 % des voix contre 47,3 % aux libéraux. Mais c’était l’époque d’une carte électorale totalement

déséquilibrée et de comtés ruraux dits « protégés ».)

Un programme à défendre Il y a aussi des doutes qui subsistent quant à la capacité de la CAQ de défendre son programme en campagne électorale. On a hâte de la voir se soumettre au passage obligé du cadre financier. Depuis plusieurs mois déjà, la CAQ promet des baisses d’impôt et des hausses de services. Il faudra des acrobaties comptables pour réconcilier tout cela. Il y a encore beaucoup de questions sur certains aspects du programme. On n’en nommera qu’un seul : l’immigration. La CAQ veut limiter le nombre d’immigrants, alors qu’il y a des pénuries de maind’oeuvre et que la population vieillit. Mais, après quelques années, elle pourrait déporter ceux qui échoueraient à un test de français ou de « valeurs québécoises ». Une solution impraticable quand on sait que cela pourrait diviser des familles – surtout dans le cas d’enfants nés ici, et donc citoyens canadiens. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.

Mais il y a aussi des signes qui ne trompent pas et qui indiquent que la CAQ pourrait faire des ravages dans les rangs des deux autres grands partis.

Avec l’annonce des départs de Ghyslain Bolduc et de Raymond Bernier, ces derniers jours, il y a neuf députés libéraux – dont deux ministres – qui ont déjà annoncé qu’ils ne seraient pas candidats aux prochaines élections. Il y en a presque autant qui ont dit ouvertement réfléchir à partir. Sans compter qu’il y a eu, au cours de ce mandat, six démissions de députés libéraux. À cela, on devrait ajouter les noms de Pierre Paradis et de Gerry Sklavounos, qui ont été exclus du caucus. Cela fait donc le tiers du caucus ministériel qui pourrait ne pas être sur la ligne de départ lors de la prochaine élection. On commence à dépasser largement le renouvellement normal d’une fin de mandat. Il y a même eu un candidat libéral formellement investi qui a décidé de renoncer pour continuer son mandat... dans une commission scolaire.

Tous les indicateurs au rouge Dans les faits, pour les libéraux, tous les indicateurs sont au rouge : les Québécois veulent du changement, sont très insatisfaits du gouvernement et le PLQ est actuellement à un creux historique dans les sondages. Et le dossier des salaires des médecins suscite la grogne et colle à la peau du « gouvernement des docteurs », C’est un constat qui semble partagé à l’intérieur du parti. Quand des ministres qui sont certains de garder leurs sièges, comme JeanMarc Fournier et Stéphanie Vallée, choisissent de se retirer – malgré les bonnes raisons qu’ils invoquent – c’est aussi parce qu’ils n’ont nulle envie de siéger dans l’opposition.

Il y a des régions – celle de Québec, en particulier – où une vague caquiste pourrait presque tout emporter. Le même phénomène pourrait arriver dans la grande banlieue de Montréal, le « 450 », où des ministres bien implantés comme Pierre Moreau pourraient être en danger, pour peu que la CAQ augmente un peu ses appuis. Pour le Parti québécois, qui a vu ou devrait compter sur une dizaine de départs parmi les 30 députés élus en 2014, la situation est tout aussi difficile: le « 450 », surtout sur la Rive Nord, a toujours été un terreau fertile pour les péquistes et semble en voie de changer de camp.

Philippe Couillard : « La CAQ, un choix risqué pour le Québec » Devant des centaines de militants libéraux réunis à Québec le 30 janvier dernier, Le Premier ministre Philippe Couillard a tenu de sévères propos à l’encontre de la Coalition avenir Québec (CAQ). Les libéraux ont depuis dirigé toutes leurs attaques contre le parti de François Legault.

de position au gré des sondages.

À environ huit mois des prochaines élections, le Parti libéral du Québec (PLQ) était en mode « campagne électorale » lors de son caucus.

Il a ensuite énuméré quelques exemples, notamment sur le transport collectif, la taxe scolaire unique, l’immigration et l’éducation.

Philippe Couillard s’est attaqué sur un ton humoristique à la CAQ qui a le vent dans les voiles, selon les derniers sondages. Il a accusé la formation politique de changer ses prises

« On se souvient en Chambre, il [François Legault] nous a dit que lui [...] il va se débarrasser de la péréquation dans un mandat. Ça n’a pas pris deux jours qu’il a dit que ça ne marcherait

P. Couillard : «Ça fait peur juste d’entendre ça» « Je vais vous annoncer en primeur leurs prochains changements d’idées », a-t-il dit devant des militants visiblement amusés par ses propos.

pas », a-t-il lancé. «La CAQ, c’est trop risqué pour le Québec. On ne peut pas se permettre ce risque-là» a ajouté le Premier ministre. Il a rappelé que la CAQ a aussi promis la semaine dernière un troisième lien dans un premier mandat. « S’il y a un troisième lien, il y a un premier lien, c’est le pont de Québec, et il voulait le démolir », a-t-il soulevé. Pour la région de Québec, il a promis la réalisation d'un projet de transport en commun et d'un troisième lien. Il reproche à la CAQ de tourner le dos au transport en commun.

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« Moi je pense qu’ils font une grave erreur. Ils ont carrément manqué de jugement pour la population de Québec. [...] Il y a une raison d’avoir les deux. Mais l’un sans l’autre n’a pas

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de sens. Juste des routes et des autos, on n’arrivera à rien », a-til dit.


Débats

Carlos Leitão dénonce

Le «nationalisme ethnique» de la CAQ En entrevue avec le journal Montreal Gazette dans un article publié le 14 mars, le ministre des Finances, Carlos Leitão, n'a pas mâché ses mots en expliquant pourquoi, à son avis, les jeunes anglophones devraient y penser deux fois avant de voter pour la CAQ au lieu d’accorder leurs votes aux libéraux. «Très franchement a-t-il dit, la CAQ est un parti politique qui adopte des politiques très nationalistes. Et le genre de nationalisme que la CAQ propose est, à mon avis, un nationalisme ethnique. Je n'ai pas peur des mots. C'est ce que c'est. Ils voient la majorité francophone comme si elle était attaquée par tous les étrangers.» Réagissant à cette déclaration et visiblement en colère, le chef caquiste François Legault a qualifié cette accusation de «très grave, hystérique, inacceptable». «C'est de la sale petite politique, et je pense que, là, les libéraux viennent de dépasser les bornes», a-t-il pesté en conférence de presse. «Je demande à Philippe Couillard d'exiger de Carlos Leitão, immédiatement qu'il retire ses propos, qu'il s'excuse pour avoir tenu de

tels propos. Je ne peux pas croire que le premier ministre du Québec puisse endosser de pareils propos, qu'il puisse endosser une façon aussi dégradante de faire de la politique.»

de français, d'histoire et de valeurs québécoises. Au bout de trois ans, ceux qui échoueraient à un test sur ces sujets pourraient être retournés dans leur pays d'origine.

À l’origine du propos de Carlos Leitao figure une information selon laquelle le parti de Francois Legault La CAQ, s’il était au gouvernement, soumettrait les immigrants reçus à un questionnaire sur les valeurs du Québec et que ces derniers seraient expulsés en cas de réponses «non satisfaisantes».

Le test servirait notamment à barrer la route à certains défenseurs du burkini, ce maillot de bain porté par des musulmanes qui les recouvre de la tête aux pieds, avait illustré la CAQ. La CAQ veut par ailleurs abaisser le seuil d'immigration au Québec de 50 000 à 40 000 immigrants, soit 20%, afin d'assurer une

pos ni présenté ses excuses. «Les propos que j'ai tenus la semaine dernière ne visaient surtout pas à caractériser la CAQ ou M. Legault comme racistes. Je n'ai pas dit ça.»

Qu’est-ce que le nationalisme ethnique ? Le nationalisme ethnique, ou ethnonationalisme, est la forme de nationalisme dans lequel la « nation » est défini en termes d'appartenance ethnique. Il peut être nommé différemment en fonction des caractéristiques que l'on veut mettre en avant : nationalisme « ethno-culturel », « ethno-linguistique », « organique », « objectif », « romantique » ou « oriental », le plus souvent inspiré par des notions issues du droit du sang. Il se différencie ainsi du nationalisme civique inspiré du droit des personnes, et du nationalisme territorial lié au droit du sol, mais également généralement du nationalisme culturel qui admet l'assimilation culturelle.

En 2016, la CAQ avait ainsi affirmé qu'elle imposerait un "test des valeurs" aux immigrants, dont la réussite serait nécessaire à l'obtention de la citoyenneté. Il s'agirait d'abord de cours

«intégration réussie» de ces nouveaux arrivants. M. Legault soutient qu'il ne s'agit pas d'une mesure raciste ou nationaliste. Depuis le 14 janvier, M. Leitao n'a ni retiré ses pro-

«J'ai dit par contre que la CAQ aime bien diviser, aiment bien souligner les différences qu'il y a entre les différents groupes de la société. Ils aiment mieux diviser que mobiliser et c'est ce que j'ai mentionné la

Le PQ défend la CAQ Après les déclarations de Carlos Leitao, le chef du Parti québécois (PQ), Jean-François Lisée, s'est levé en Chambre pour se porter à la défense d'un parti rival. M. Lisée a d'abord noté que le nationalisme ethnique, contrairement au nationalisme civil, "met l'accent sur l'ascendance généalogique, l'hérédité, souvent exprimée en tant que parenté ou de lien du sang". Les politiques de la CAQ en immigration "ne sont pas

bonnes", a dit le chef du PQ, "mais ce n'est pas du nationalisme ethnique", a-t-il tranché.

Le ministre de l'Immigration, David Heurtel, est alors monté au front. "M. le Président, ce que la CAQ essaie de faire, c'est de diviser les Québécois", a-t-il martelé pendant la période des questions, en qualifiant au passage le "test des valeurs" de "texte d'expulsion". Plus tard, dans une vidéo diffusée

sur les réseaux sociaux, M. Legault a défendu son "test des valeurs", qui bloquerait, selon lui, l'arrivée d'immigrants en désaccord avec l'égalité hommesfemmes. "On doit aussi s'assurer qu'il n'y a pas des gens qui prêchent la violence ou qui prêchent contre nos valeurs. Il faut prendre des précautions, tous les pays le font", a-t-il dit.

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semaine dernière.» Lors de son voyage en France, c'était M. Couillard qui dressait des parallèles entre les partis populistes en Europe et la CAQ. M. Couillard a accusé son adversaire caquiste d'avoir adopté une politique nataliste, qui encourage les femmes à faire plus d'enfants. Sa ministre de la Condition féminine, Hélène David, a fait une sortie pour dénoncer ce qui serait selon elle un recul pour les femmes. M. Legault avait riposté par le biais de sa page Facebook. «Je ne sais pas si c'est la chute des libéraux dans les sondages, mais le nouveau visage de Philippe Couillard, hargneux et malhonnête, ne fait pas honneur à sa fonction», avait-il écrit.


Débats

Entre nationalisme ethnique et nationalisme électoral François Legault était hors de lui cette semaine. Il n'a pas digéré que le ministre des Finances Carlos Leitao associe la Coalition avenir Québec (CAQ) au nationalisme ethnique. Il a assimilé sa sortie à « de la petite politique sale ». Mise en scène politique ou colère légitime? La CAQ est-elle un parti nationaliste ethnique? Le ministre des Finances, lui, n’en doute pas, à en croire la mise en garde qu’il adresse à la communauté anglophone dans le quotidien Montreal Gazette cette semaine. Carlos Leitao a d’ailleurs refusé de s’excuser : il persiste à dire que « la CAQ divise les Québécois ». Dans la foulée de la polémique, les partis d’opposition ont présenté une motion conjointe au Salon bleu, selon laquelle « aucune formation à l’Assemblée nationale ne prône un nationalisme ethnique ». Le gouvernement a refusé d’en débattre. Le débat sémantique S’il reconnaît d’emblée

qu’il n’existe pas de définition « canonique » du nationalisme ethnique, le sociologue Jacques Beauchemin demeure convaincu que le parti de François Legault subit un procès qu’il ne mérite pas. « Pour être ethnique, le nationalisme de la CAQ devrait se concentrer sur le sort de son noyau francoquébécois, ce qui n’est pas le cas », dit-il. Dans son sens le plus large, le nationalisme ethnique défend le caractère « substantiel » de la nation, représentée par les attributs de la langue, de la religion, des origines communes jusqu’au patrimoine génétique. En somme, l’ethnie est héritée, elle ne se donne pas. « Nous sommes loin de ça avec la CAQ », croit le sociologue. L’historien Gérard Bouchard abonde dans le même sens. Pour lui, c’est non seulement une « manœuvre politique », mais c’en est une « dangereuse que les libéraux pourraient regretter ».

Même le « test des valeurs » proposé par la formation ne suffit pas à faire de la CAQ un parti nationaliste ethnique, selon le politologue Alain-G. Gagnon.

dent, il en va tout autrement de l’ethnie. Le mot, péjoratif dès la Révolution tranquille, est devenu pratiquement radioactif avec l’éclatement de la Yougoslavie.

À son avis, la mesure peut être critiquée, voire condamnée, mais elle n’exclut pas la possibilité que des immigrants deviennent Québécois.

Ici comme ailleurs, un politicien risque sa carrière rien qu’à le prononcer. Tout le monde se souvient des propos tenus par le premier ministre du Québec, Jacques Parizeau, le soir du référendum du 30 octobre 1995. Il avait alors déclaré : « C’est vrai qu’on a été battus, au fond, par quoi ? Par l’argent, puis des votes ethniques. »

Celui qui dirige le nouveau Centre d’analyse politique sur la constitution et le fédéralisme est formel : aucun parti politique d’importance ne prône un nationalisme ethnique au Canada. Dire le contraire est non seulement faux, mais pire, cela « nuit à la réputation internationale du Québec », dit-il. Le débat politique Par-delà la rhétorique partisane, ce débat, passionné s’il en est un, nous rappelle que les mots ont un sens que la politique n’a pas toujours. Si certains s’étonnent que le nationalisme ait la cote au Québec, alors qu’il est malmené partout en occi-

À tort ou à raison, dans l’imaginaire collectif, il n’y a qu’un pas entre « ethnique » et « raciste ». Les élections « Ce débat a cela de bon qu’il nous annonce peutêtre les couleurs de la prochaine campagne électorale », croit Jacques Beauchemin. Même sans la souveraineté, les élections ne porteront pas exclusivement sur les services offerts par le gouvernement à la population.

D. Heurtel : «C’est quoi votre test des valeurs?» Les élus libéraux ont balayé jeudi 15 mars une motion affirmant qu’« aucune formation politique représentée à l’Assemblée nationale ne prône le nationalisme ethnique », attisant la colère de leurs adversaires caquistes et péquistes. Envoyé au front, le ministre de l’Immigration, David Heurtel, s’est affairé à vilipender le pro-

gramme de la CAQ en matière d’immigration. Il est notamment tombé à bras raccourcis sur la promesse de l’équipe de M. Legault de soumettre les nouveaux arrivants à un « test de valeurs » avant de leur accorder un certificat de sélection du Québec. « Si ce test-là n’est pas réussi, ces gens, qui vont venir ici contribuer à l’économie du Québec et à son

développement, seront expulsés du Québec. Ça va être quoi, les valeurs ? Ça va être quoi, votre test ? C’est quoi, un Québécois, pour vous ? C’est quoi, pour être assez bon pour vous ? » a-t-il demandé lors de la période des questions. À aucun moment, il n’a accusé frontalement la CAQ de carburer au nationalisme ethnique.

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Une source à la CAQ, profondément choquée par les propos du ministre des Finances, y voit la réponse maladroite d’un Parti libéral qui sent sa « base traditionnelle lui glisser entre les doigts ». Le dernier sondage Léger– Le Devoir– Le Journal de Montréal semble montrer que les intentions de vote non francophones pour la CAQ sont en hausse. Ils seraient désormais 15 % à appuyer la formation de François Legault, par rapport à 66 % pour celle de Philippe Couillard. Une impression que plusieurs partagent au Parti québécois, qui a aussi dû se défendre plus souvent qu’à son tour de flirter avec le nationalisme ethnique ou identitaire. Pas étonnant que la formation se soit portée immédiatement à la défense de François Legault. Une solidarité toute partisane


Idées

Les Québécois sont-ils fiers d’être Canadiens?

Oui, à 80 %...

… dont une majorité de femmes et de jeunes

Après d'exceptionnels Jeux olympiques, la fierté canadienne ne peut qu'être qu'à son comble. Après tout, nous jouons tous pour le Canada, n'est-ce pas? Mais outre les performances sportives, les Québécois sont-ils fiers de leur pays? La majorité des Québécois sont fiers d'être Canadiens... mais moins que les habitants des autres provinces. Selon un nouveau sondage de la firme Léger, 80% des habitants la Belle Province ont affirmé être fiers de leur pays. 80% et bons derniers au pays… En jetant un coup d'oeil aux autres provinces, le Québec est bon dernier. Les résidents des provinces de l'Atlantique sont les plus fiers d'être Canadiens (96%), suivi de près par

l'Alberta (95%), viennent en suite la ColombieBritannique et l'Ontario (93%) et ensuite la Saskatchewan et l'Alberta (88%). Par ailleurs, on constate que les Canadiens sont plus fiers (90%) de leur pays que les Américains (78%). On perçoit une légère différence entre les générations. Le niveau de fierté est plus élevé chez les baby-boomers (93%) que chez les générations plus jeunes. La génération X a répondu affirmativement à 89% et les milléniaux à 87%. Quant au sexe, on ne dénote qu'une infime différence entre les hommes et les femmes. 92% des femmes ont affirmé être fières de leur pays, soit seulement trois pour cent de plus que chez les hommes.

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Idées

Un Centre d’analyse politique sur la Constitution et le Fédéralisme voit le jour à l’UQAM

Accroître le savoir et la compréhension des grands enjeux canadiens

L’Université du Québec à Montréal (UQAM) se démarque une nouvelle fois en innovant avec la création du Centre d’analyse politique : Constitution et Fédéralisme (CAP-CF), une première au pays.

Profitant du grand intérêt pour les travaux des chercheurs québécois sur le fédéralisme et le constitutionnalisme, ce nouveau centre, dirigé par le professeur de science politique, Alain G. Gagnon, dotera le Québec d’une structure capable de les faire rayonner davantage sur la scène canadienne et de nourrir un véritable dialogue entre les chercheurs du Québec et d’ailleurs au Canada. Quatre centres de recherches et de réflexion associés Sont déjà associés au Centre des chercheurs de quatre universités et centres de réflexion canadiens, soit l’Université de Moncton au Nouveau-Brunswick, le Centre Mowat en Ontario, la Chaire de recherche sur la francophonie et les politiques publiques de l’Université d’Ottawa et le Centre d’études constitutionnelles de l’Université d’Alberta. Un des objectifs du CAP-CF de l’UQAM est d’inscrire davantage le Québec dans

les réseaux internationaux de recherche et de réflexion sur les enjeux relatifs au constitutionnalisme et au fédéralisme. Il aura le privilège de faire partie, dès sa mise sur pied, d’un regroupement de grand renom, soit l’Association internationale des centres d’études du fédéralisme (IACFS). Le CAP-CF de l’UQAM se donne pour mission de stimuler la recherche sur la politique constitutionnelle et le fédéralisme, de faciliter les échanges à l’intérieur des milieux académiques, incluant les étudiants, ainsi qu’avec la société civile en général, de promouvoir le dialogue quant à la reconnaissance des différents groupes nationaux et d’accroître le savoir et la compréhension de ces grands enjeux au Canada et dans les autres fédérations à travers le monde. Sa création à l’UQAM vient réitérer le positionnement incontournable de l’université dans le domaine des études québécoises et canadiennes, en plus d’affirmer la très grande valeur de la voie québécoise relativement à la recherche universitaire sur le fédéralisme au Canada. La force de l’interdisciplinarité L’une des grandes forces du nouveau centre réside dans son interdisciplinarité

puisqu’il regroupe des chercheurs en économie, en droit, en science politique et en histoire. C’est grâce à cet atout indéniable qu’il compte donner un nouvel élan aux études sur le constitutionnalisme et le fédéralisme en se déployant à l’intérieur de cinq grands chantiers ou axes de recherche.

La création de ce premier centre consacré au constitutionnalisme et au fédéralisme s’inscrit dans la foulée des travaux de la Chaire de recherche du Canada en études québécoises et canadiennes, implantée à l’UQAM depuis 2003, et qui amorce son troisième mandat de sept ans (2017-2024).  Le Secrétariat du Québec aux relations canadiennes soutient financièrement les activités du Centre par une subvention de 100 000 $ pour l’année 2018-2019, octroyée dans le cadre du Programme de soutien à la recherche en relations intergouvernementales et identité québécoise. Aider à relever les grands défis de l’heure « La création du nouveau Centre d’analyse politique en études constitutionnelles et fédérales arrive à un moment où de nombreux pays, dont le Canada, doivent relever de grands défis

Les cinq axes de recherche Axe 1 Fédéralisme de coopération, asymétrie et solidarité, sous la responsabilité de Hugo Cyr, doyen, Faculté de science politique et de droit, UQAM

Cet axe porte sur les enjeux juridiques et politiques associés aux différentes formes et degrés d’autonomie des États fédérés relativement au pouvoir central et à celui des autres membres de la fédération. Les questions de gouvernance et de reconnaissance des identités politiques, le rôle des institutions, les pouvoirs des États fédérés et la protection dont ils jouissent face aux gouvernements centraux sont au nombre des sujets de réflexion.

Axe 2 Énergie et environnement, sous la responsabilité de Maya Jegen, vice-doyenne à la recherche, Faculté de science politique et de droit, UQAM Les systèmes fédéraux ont des défis particuliers en matière d’environnement et de politique énergétique afin de parvenir à une action cohérente et concertée au chapitre des changements climatiques et de la protection de la biodiversité dans le respect des champs de compétences des entités fédérées. Axe 3 Fédéralisme fiscal et décentral-

isation, sous la responsabilité de Jean-Denis Garon, professeur, Département des sciences économiques, ESG UQAM

Dans le cadre de ce champ d’expertise, le CAP-CF entend se pencher sur la façon dont les politiques économiques et fiscales mises de l’avant par l’État central et par les États fédérés peuvent s’arrimer et tenir compte des besoins et des spécificités de chaque territoire. Axe 4 Peuples autochtones, droits et justice sociale, sous la responsabilité de Doris Farget, professeure, Département des sci-

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en matière de politiques publiques. Le silence constitutionnel caractérisant la fédération canadienne ne peut pas être salutaire pour la mise en place d’une juste démocratie. Il importe aujourd’hui de mobiliser les chercheurs à tous les niveaux de la société. » a souligné le Pr Alain-G. Gagnon, enseignant au Département de science politique de l’UQAM et directeur du CAP-CF Construire des ponts entre les communautés universitaires « Le Gouvernement du Québec est très heureux de contribuer au rayonnement de la voix québécoise dans le domaine de la réflexion et de la recherche sur le fédéralisme. Le CAP-CF, qui mise sur le partenariat entre chercheurs du Québec et d’ailleurs au Canada pour

ences juridiques, Faculté de science politique et de droit, UQAM À l’intérieur de cet axe, le centre se consacrera à l’étude des relations, des interactions et des dynamiques institutionnelles entre les groupes, les peuples et les institutions autochtones, d'une part et, d’autre part, les États et les instances internationales. On s’attardera plus spécifiquement aux traditions juridiques et aux systèmes politiques autochtones ainsi qu’au renouvellement de la relation ou à l’élimination du colonialisme. Axe 5 Histoire politique et constitu-

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dynamiser de façon inédite les études sur le constitutionnalisme et le fédéralisme, fait directement écho à l’appel au dialogue lancé dans la Politique d’affirmation du Québec et de relations canadiennes. Il favorisera d’ailleurs la mise en réseau et le développement des échanges interuniversitaires entre étudiants canadiens. Le CAP-CF construira activement des ponts entre les communautés universitaires francophone et anglophone du Canada, participant ainsi à un rapprochement et à une compréhension réciproque de différentes visions de l’ensemble canadien, dont celle, plurinationale, portée par le Gouvernement du Québec. » a pour sa part déclaré Jean-Marc Fournier, ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, Gouvernement du Québec

tionnelle, sous la responsabilité de Stéphane Savard, professeur, Département d’histoire, Faculté des sciences humaines, UQAM Il s’agit d’analyser les enjeux constitutionnels depuis la naissance de la fédération canadienne et les valeurs et représentations symboliques et identitaires qui sont rattachées à sa construction. Seront au programme la gestion des conflits ou l’émergence de consensus ainsi que les transformations sociétales sans oublier les défis liés à la diversité et à l’immigration.


Ressources

La Terre pourrait bientôt manquer d'eau!

5,7 milliards de terriens auront soif en 2050 Le Forum international de l'eau de Brasilia a lancé lundi 19 mars 2018 un avertissement : il faut agir pour éviter que la Terre ne manque d'eau.

L'ONU ainsi que de nombreux spécialistes et hommes politiques réunis ont appelé à agir au plus vite pour éviter que la Terre manque d'eau, au premier jour du Forum international de l'eau. «Il n'y a tout simplement pas de temps à perdre», a dit dans son discours d'ouverture de la 8e édition du Forum le président brésilien Michel Temer, dont le pays, qui dispose de 18% de l'eau potable de la planète, est touché depuis 2012, dans le Nord-est, par la plus longue sécheresse de son histoire. «Il y a un consensus», a ajouté le chef de l'Etat, «la vie sur Terre est menacée si nous ne respectons pas les limites de la nature». L'ONU a dévoilé de son côté un rapport particulièrement inquiétant selon lequel près de la moitié de la population mondiale - 3,6 milliards de personnes - vit dans des zones où l'eau peut manquer au moins un mois par an, un nombre qui pourrait atteindre 5,7 milliards en 2050. Sous le mot d'ordre

«Partager l'eau», 40.000 personnes assistent au Forum, dont une quinzaine de chefs d'États, 300 maires de villes du monde entier, plusieurs dizaines de scientifiques et de militants écologistes.

Des processus naturels peuvent «agir comme régulateurs, nettoyeurs et fournisseurs d'eau», a expliqué lors d'une conférence de presse à Paris Richard Connor, rédacteur en chef du rapport annuel des Nations unies.

«Près de 97% des ressources disponibles d'eau dans le monde sont dans des nappes phréatiques transfrontalières», d'où la nécessité d'une «gestion efficace des eaux partagées», a déclaré Benedito Braga, président du Conseil mondial de l'eau, institution dont le siège est à Marseille (France) et organisatrice de l'événement.

Au Brésil, le gouvernement a lancé depuis 2005 le plus grand projet de son Histoire dans ce domaine, la déviation du fleuve San Francisco pour combattre l'aridité traditionnelle de la région du Nord-est.

S'inspirer de la nature Le forum se réunit à l'heure où de grandes villes, comme celles du Cap, font face à un manque dramatique d'eau. La métropole sud-africaine a été menacée de coupure d'eau courante dans les prochains mois à cause de la sécheresse. Face aux changements climatiques et à la pression démographique qui pèsent sur les ressources en eau, l'ONU recommande que les pays se concentrent sur les «solutions vertes», en s'inspirant de la nature plutôt que de construire de nouveaux barrages et des stations d'épuration.

Le chantier monumental, de quelque 3 milliards de dollars de budget, apportera d'ici 2019 de l'eau douce à quatre Etats de la région, soit 12 millions de Brésiliens. «La transformation de la région est absolument fantastique», a assuré le ministre de l'Intégration nationale, Helder Barbalho. Solutions «rentables» Alors que la demande d'eau augmente, les réserves souterraines s'épuisent, pompées principalement pour l'irrigation, et la qualité de l'eau se dégrade, polluée par les eaux usées industrielles et municipales et les produits chimiques agricoles, avertit l'ONU. Depuis deux décennies, la municipalité de New York a développé une politique

originale de protection des trois bassins versants qui alimentent la ville et ses 8,5 millions d'habitants: elle participe à des programmes de préservation des forêts et rémunère des agriculteurs pour leurs bonnes pratiques. Résultat: New York «reçoit une des eaux les plus propres des Etats-Unis», selon Richard Connor, tout en économisant 300 millions de dollars par an sur son traitement. Autre exemple, en Égypte: un projet pilote de zones humides aménagées à Bilbeis, à 55 kilomètres au nord du Caire, a permis de traiter des eaux usées et d'irriguer des eucalyptus, tout en étant «moins onéreux» que les solutions habituelles d'épuration. «Ces solutions sont rentables» et «ne coûtent pas plus cher», a insisté M. Connor. Les principaux secteurs où elles pourraient être déployées sont l'agriculture, mais aussi «les villes en croissance», notamment dans les pays en développement, a estimé le scientifique.

Le recours à des systèmes naturels ou semi-naturels offre de nombreux autres avantages. En plus d'améliorer la disponibilité en eau et sa qualité, «il est possible d'augmenter la production agricole par hectare avec une meilleure gestion de l'eau» et de nourrir ainsi plus de monde, a assuré Stefan Uhlenbrook, coordinateur du programme mondial des Nations Unies pour l'évaluation des ressources en eau (WWAP). Les infrastructures «vertes» jouent aussi sur l'érosion et la qualité des sols, la végétation, les risques de sécheresse et d'inondation, même si pour l'instant, le recours à ces solutions «reste marginal». (nxp/afp)

L'eau en bouteille de plusieurs marques contaminée par du plastique L'eau en bouteille de nombreuses grandes marques à travers le monde est contaminée par de minuscules particules de plastique dont les dangers sur la santé sont méconnus, indique une étude publiée mercredi. Des chercheurs ont testé l'eau de plus de 250 bouteilles dans neuf pays dont le Liban, l'Inde ou les États-Unis, sous la conduite de Sherri Mason, professeure à l'université de l'État de New York à Fredonia, selon un résumé de l'étude publié sur la plateforme médiatique Orb Media. Du plastique a été trouvé dans 93% de ces échantillons d'eau en bouteille de plusieurs marques comme Aqua, Aquafina, Dasani, Evian, Nestlé Pure Life ou San Pellegrino. Il s'agissait notamment de polypropylène, de nylon et de polytéréphtalate d'éthylène. En moyenne, les chercheurs ont trouvé, dans chaque litre d'eau, 10,4 particules d'une taille environnant 0,10 millimètres.

«Je pense que cela vient du processus d'embouteillage. Je pense que la plupart du plastique vient de la bouteille elle-même, de son bouchon, du processus industriel d'embouteillage», a expliqué Sherri Mason. «De l'eau dans des bouteilles en verre contenait aussi des microplastiques», signale par ailleurs l'étude. Une précédente étude publiée par Orb Media avait montré que des particules de plastique étaient également présentes, en moins grande quantité, dans l'eau du robinet. L'étendue des risques que posent ces particules sur la santé humaine est méconnue. Jacqueline Savitz, responsable Amérique du Nord pour l'ONG Oceana qui lutte contre la pollution des océans, a estimé que

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cette étude apportait une raison de plus de limiter la production de bouteilles d'eau en plastique. «Il est plus urgent que jamais aujourd'hui

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de faire en sorte que les bouteilles d'eau en plastique soient une chose du passé», a déclaré cette représentante de l'ONG qui n'a pas participé à l'étude.


Santé

Système de santé québécois

Il y a aussi (heureusement !) des choses qui vont mieux…

Depuis quelque temps, il n’y a pas une journée sans que le système de santé du Québec soit décrié. On parle même de sa destruction. Généralement, on associe le ministre de la Santé et des Services sociaux, le Dr Gaétan Barrette, comme l’artisan principal de cette destruction. Mais de quoi parle-t-on ? Qui aurait avantage à détruire le système ? Le système de santé a toujours été privilégié dans tous les budgets du gouvernement. Même, en période de rigueur budgétaire se traduisant par une croissance moindre des dépenses (certainement pas une période d’austérité qui, pour certains, aurait dû aussi détruire l’économie, une prédiction difficile à réconcilier aujourd’hui avec la croissance économique actuelle du Québec et son taux de chômage historiquement bas), le secteur de la santé fut le moins touché.

Québécois ; l’accès à un médecin de famille s’est amélioré ; le temps d’attente dans les urgences et pour plusieurs interventions chirurgicales s’est réduit. Bien sûr, d’autres améliorations sont toujours possibles, mais il faudrait en connaître le coût et exprimer une volonté de payer pour ce faire. Comme patient, j’ai constaté que l’information circule maintenant avec le dossier patient (qui devrait s’étendre partout éventuellement), ce qui accroît considérablement la productivité du système et l’encadrement des patients. Nous sommes loin d’une destruction du système. Qui tirerait un avantage à détruire le système ? Personne en général et certainement pas le gouvernement en place, quel que soit

le parti politique.

Positions intéressées On peut se demander, par ailleurs, si certains ont intérêt à répandre cette idée. Tous les partis de l’opposition (les libéraux dans l’opposition ont fait et feraient de même) en font leur cheval de bataille. C’est de bonne guerre que dans l’opposition on s’oppose, mais se limiter à faire des promesses générales et non chiffrées que l’on peut faire mieux ne fera pas avancer la situation. Sans nier la présence de certains problèmes systémiques comme les heures supplémentaires obligatoires chez les infirmières, une autre généralité est que les gens les plus critiques du système de santé sont souvent en

Sans trop citer de statistiques, il y a cependant lieu de constater que dans plusieurs secteurs du système de santé, les choses se sont améliorées. Deux hôpitaux universitaires ultramodernes sont maintenant à la disposition des

conflits d’intérêts. Les syndicats de médecins, d’infirmières et de préposés réclament toujours davantage de ressources (certains groupes avec plus de succès que d’autres), particulièrement en période électorale. Qu’en est-il des patients ? Personne n’en discute, et certainement pas les médias.

constater que le concept d’épuisement dans le secteur public revient en période électorale. Pourquoi en est-il ainsi ? Il n’y aurait que les travailleurs du système public qui seraient épuisés en période électorale ? Est-ce à dire qu’il faudrait privatiser le système de santé ?

Les enquêtes récentes datent de 2016, et soulignent ce qui a été souvent mentionné : Les Canadiens et les Québécois déplorent les temps d’attente pour rencontrer un médecin, un spécialiste ou pour une visite aux urgences. Mais une fois entrés dans le système, les gens expriment majoritairement une expérience de soins très satisfaisante.

Concernant le Dr Barrette, l’avenir nous dira si ses réformes ont porté leurs fruits et si d’autres feront mieux que lui pour accroître le budget alloué à la santé face à un cabinet ministériel qui doit arbitrer entre les multiples responsabilités de l’État. Pour le moment, beaucoup de remarques inutiles, mais peu d’études sur la réforme et toujours en manque de données pour le faire.

Il est aussi intéressant de

La maladie X, prochaine épidémie mondiale? Chaque année depuis 2015, l'Organisation mondiale de la santé dresse une liste de pathologies pouvant potentiellement causer un danger international. Une liste dans laquelle on trouve des virus tueurs comme Ebola, qui a fait des milliers de morts en Afrique, Zika ou le SRAS, le syndrome respiratoire aigu sévère. Mais fin février, l'OMS a rajouté une 8e et étrange maladie, «la maladie X». Selon l'OMS, cette pathologie n'existe pas encore. Mais elle

représente «le fait de savoir qu'une grave épidémie internationale pourrait être causée par un agent pathogène actuellement inconnu.» «La maladie X a été incluse dans la liste, non pour terrifier, mais pour veiller à ce que la communauté internationale en santé soit prête à s'attaquer à toutes les formes de menaces, prévisibles et imprévisibles», précise l'organisation. Interrogé par le Telegraph, JohnArne Rottingen, conseiller scientifique à l'OMS, a expliqué que

«l'Histoire nous dit qu'il est probable que la prochaine grande épidémie sera quelque chose que nous n'avons jamais vu auparavant.» Pour lui, cette maladie X, lorsqu'elle arrivera, sera probablement une «zoonose», soit une maladie propre aux animaux qui pourrait ensuite être transmise à l'Homme. Guerre bactériologique Mais le scientifique n'exclut pas une guerre bactériologique mortelle. Le but est de s'assurer que nous préparons et planifions la

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flexibilité en termes de vaccins et de tests diagnostiques», a-t-il expliqué. Le Telegraph rappelle l'agent innervant utilisé récemment contre l'ex-membre des services de renseignement russes Sergueï Skripal à Salisbury en GrandeBretagne. Ou encore la création, l'an dernier au Canada, de la variole du cheval, un proche parent du virus mortel de la variole. Autant de substances qui ont accru les craintes des experts que la maladie X puisse sortir d'un

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laboratoire peu scrupuleux. Mais pour John-Arne Rottingen, une maladie X d'origine humaine est moins probable qu'une pathologie naturelle. Mais, explique-t-il, «la biologie actuelle permet la création de nouveaux virus mortels». Et lorsque surgit une nouvelle maladie, il n'y a pas de résistance dans la population. «Cela signifie qu'elle peut se propager rapidement».


Emploi

Travailleurs étrangers temporaires

Québec exige qu’Ottawa revoie ses règles… … parce que entreprises québécoises perdent des contrats faute de main-d'œuvre Le ministre de l'Immigration, ité des produits partout dans production qui aurait pu se David Heurtel, somme le fédéral d’adapter rapidement ses règles pour l'admission des travailleurs temporaires étrangers. Le ministre est catégorique: des entreprises québécoises perdent des contrats faute de main-d'œuvre aujourd’hui. «Ottawa a un programme d'immigration temporaire qui n’est pas du tout adapté aux réalités que vivent nos entreprises ici au Québec, s’insurge le ministre Heurtel. On se base sur des taux de chômage de 2016 pour évaluer les demandes des entreprises, on réclame des études d’impacts et on ne permet pas de combler plus de 10 % des emplois disponibles avec l’immigration temporaire.» Plusieurs entreprises réclament des assouplissements Une entreprise de Québec, Optel qui fait dans la traçabil-

le monde, a besoin de main d'œuvre, surtout des programmeurs.

«Quand on n’est pas capables de recruter ici, on fait tout simplement une embauche dans nos autres sites à l'étranger», souligne François Boivin, vice-président exécutif de la compagnie. Optel a des usines en Irlande, au Brésil et en Inde. D'ici trois ans, elle veut doubler son chiffre d'affaires. «À Québec, explique François Boivin, ça va dépendre de la disponibilité de maind'œuvre, parce que déjà, à l'heure actuelle, c'est une problématique de trouver les employés dont on a besoin. On a plus d’une quarantaine de postes à combler en ce moment.» Les règles strictes d’Ottawa en matière d’immigration temporaire ont forcé en 2014 l’entreprise à effectuer de la

faire au Québec. «On se rendait compte qu'ici à Québec, on n’était pas en mesure d'embaucher. On a du faire des embauches ici à Québec et en Irlande en même temps, pour combler nos besoins», ajoute M. Boivin. Optel n'est pas la seule entreprise au Québec à avoir des enjeux de main-d'œuvre. Les banderoles «nous embauchons» apparaissent partout dans la province. Rotobec en Beauce et Supermetal en Estrie vivent la même situation que chez Optel.

«D'ici 2024, on va avoir 1,4 million d'emplois à combler au Québec, dans tous les secteurs, dans tous les domaines tous types de formations», affirme le ministre de l’Immigration. Fini le mur à mur David Heurtel écrit aux ministres fédéraux de

l’Immigration et de l’Emploi que «La réforme de 2014 ne prend pas en considération les besoins du Québec. «On ne peut pas avoir un programme d'immigration économique au Canada qui est "coast to coast", on ne peut avoir du mur à mur», déclare le ministre Heurtel qui réclame une action rapide. «On a besoin de permettre à

nos entreprises de poursuivre leur développement et présentement on freine leur développement», ajoute-t-il. En moyenne, il faut huit mois avant d’obtenir les autorisations pour embaucher un travailleur temporaire étranger. Compte tenu de la démographie au Québec, le ministre Heurtel estime que 20 % de postes à combler d'ici 2024 le seront par des immigrants.

Emplois d'été

12 fois plus de demandes refusées

La subvention couvre 100 % du salaire minimum dans le cas des OBNL et 50 % pour les autres Le gouvernement fédéral a rejeté les requêtes de quelque 1500 organisations qui demandaient du financement dans le cadre de son programme d'emplois d'été, ce qui est 12 fois plus élevé qu'avant l'ajout d'un critère controversé par les libéraux de Justin Trudeau.

L'année dernière, le gouvernement avait refusé seulement 126 demandes pour diverses raisons,

notamment parce que les organisations ne respectaient pas les critères sur le financement ou parce qu'elles n'avaient pas inscrit certains détails sur leurs formulaires. Cette année, les fonctionnaires ont rejeté 1561 demandes pour les mêmes raisons, mais aussi parce que certaines d'entre elles s'opposaient au libellé d'un critère exigeant que les organisations et

leurs activités respectent les droits reproductifs.

Ce critère avait été ajouté après que le gouvernement eut été informé du fait que le financement de ce programme pourrait avoir servi à rémunérer des étudiants qui manifestaient devant des cliniques d'avortement ou qui distribuaient des brochures antiavortement.

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Les conservateurs ont tenté d'accroître la pression sur le gouvernement Trudeau lors d'un débat à la Chambre des communes, lundi, dans l'espoir qu'il recule sur cette exigence. La ministre du Travail, Patty Hajdu, a déclaré que les jeunes Canadiens s'attendaient à ce que le gouvernement défende leurs droits et s'assure que le programme

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finance des groupes qui respectent les droits de tous les Canadiens. Le gouvernement devrait financer quelque 70 000 emplois cet été, étant donné que le nombre de demandes admissibles reçues par le ministère est semblable à celui de l'année dernière, a ajouté Mme Hajdu.


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Salon L’Événement Carrières de Montréal!

180 exposants et plus de 3 000 postes L'Événement Carrières, le plus gros salon de l'emploi et de la formation continue, revient les 11 et 12 Avril 2018, au Palais des congrès de Montréal. Plus qu'un simple salon de l'emploi, c’est le rendez-vous incontournable pour donner un nouvel élan à votre carrière! Un salon organisé par thématiques En plus de l’espace Formation, présentant des établissements d’enseignement pour adultes, L’Événement Carrières regroupe ses exposants par domaines d’activité. Vous pourrez ainsi rencontrer directement les recruteurs des secteurs qui vous intéressent et leur remettre votre CV en main propre : une belle occasion de faire la différence! Secteurs représentés : banque, finance et assurance ; centres d'appel ; fonction publique ; hôtellerie et restauration ; jeux vidéo ; manufacturier ; santé et services sociaux ; TI et génie (entrée sélective) et bien d’autres. Nouveaux arrivants et aide à l’emploi Le pavillon Immigration et aide à l’emploi, présenté par Immigrer.com, réunira de nombreux organismes pour vous accueillir, conseiller et

orienter dans vos démarches professionnelles comme personnelles (installation, vie quotidienne, réseautage, recherche d’emploi etc.). Des conférences et services gratuits sur place Une douzaine d'experts en carrière se succèderont pour animer des conférences chargées de précieux conseils. De plus, des services vous seront offerts sur place comme la révision de C.V., l’évaluation de votre niveau d’anglais et l’atelier brise-glace, pour vous préparer à la rencontre avec les employeurs. Vous

aurez ainsi toutes les cartes en main pour optimiser vos démarches. L’importance de se préparer Une visite à L’Événement Carrières doit être considérée avec le même soin qu’une première entrevue. Une mise à jour du C.V., une préparation préalable, une tenue soignée et un grand sourire seront donc de mise. La majorité des employeurs aiment recevoir une copie imprimée des C.V. et proposent même parfois de passer une première entrevue sur le

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champ. Une occasion à ne

pas rater!

L’Événement Carrières Mercredi 11 avril de 12h à 19h et Jeudi 12 avril de 10h à 18h Palais des congrès de Montréal - Métro Place d’Armes Entrée gratuite

Autres événements

Journées de l’emploi : Pointe-Claire, le 19 Avril et Laval le 26 Avril. Salon virtuel de l’emploi permanent : en ligne toute l’année Plus d’informations et liste des exposants sur le site internet : ecarrieres.com

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Emploi

Attraction des immigrants

Des MRC lancent une offensive Les MRC de Coaticook, des Sources, de Memphrémagog et du Val-Saint-François seront mieux outillées afin d’attirer et de garder les personnes immigrantes en région. Le projet de 310 000 $ mené avec le Service d’aide aux NéoCanadiens (SANC) permettra notamment de développer des plans d’action pour favoriser l’attraction des personnes immigrantes et de développer une expertise afin de mieux cerner les

enjeux.

« Chaque territoire a des besoins démographiques et en termes de main-d’œuvre, souligne la directrice générale du SANC, Mercedes Orellana. Deux ressources ont été embauchées et vont travailler dans chacune des MRC. » Un plan d’action sera élaboré et sera soumis à l’approbation du Ministère. « Il sera déployé d’ici mars 2019 avec des actions de sensibilisation et de mobilisation.

Le rôle du SANC sera de partager son expertise en termes d’accueil et d’installation des personnes immigrantes, de faire des ponts avec les ressources qui existent. »

Les projections indiquent que d’ici 2026, la population en âge de travailler sera en déclin dans chacune des quatre MRC. « Les entreprises ont besoin de main-d’œuvre et nous voulons répondre aux besoins le mieux possible. Ce projet permettra de

diversifier la population... » a souligné Pierre Therrien, préfet suppléant de la MRC des Sources. Aux yeux de Jacques Demers, préfet de la MRC Memphrémagog, l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre est un enjeu majeur dans sa MRC. « Nous croyons que l’accueil des immigrants est une solution pour répondre aux besoins. » Ce n’est pas tout de les attirer pour le travail, indique M. Demers en soulignant qu’il fallait que les travail-

leurs et leur famille aient envie de demeurer dans la région. «Il faut développer une expertise pour savoir comment les accueillir.» Cette collaboration s’inscrit dans le cadre du programme Mobilisation-diversité du ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI). Les préfets de la MRC de Coaticook Jacques Madore et Luc Cayer de la MRC du Val-Saint-François étaient également présents.

Carrières

Découvrez la première femme noire inspectrice de police à Ottawa Isobel Granger est la première femme noire à être devenue inspectrice au Service de police d'Ottawa (SPO). Elle veut que sa réussite incite d'autres femmes issues de communautés marginalisées à faire de même. «Ce n’est pas que de moi qu’il s’agit », explique-t-elle en entrevue à CBC. "«Je sais que quand je vais de l’avant, les autres voient qu’elles peuvent faire la même chose ». Le grade d'inspecteur est juste deux grades en dessous du chef du SPO. Cela implique de gérer plusieurs équipes et d'avoir une bonne compréhension de problèmes locaux et plus généraux. "«Vous avez vraiment le doigt sur le pouls de la société », soulignet-elle.

Lors de la cérémonie d’assermentation, elle s’est remémoré le fil de sa carrière. " Ça n’a pas été facile. " a-t-elle cependant simplement dit. Du Zimbabwe à Ottawa Isobel Granger a commencé sa carrière au Zimbabwe, son pays d’origine, où elle est devenue la première officière noire dans les rangs blancs d'une force de police ségréguée. Elle quitte le Zimbabwe en 1989 et, cinq ans plus tard, elle devient l'une des premières femmes noires embauchées au SPO. Isobel Granger se souvient avoir un peu parlé de son pays d’origine à ses collègues qui connaissaient mal ce pays.

Depuis, elle a travaillé dans la Section jeunesse du SPO et dans la Section de la diversité et des relations interraciales. Elle a passé sa vie à briser les barrières, et à éduquer, selon ses propres mots. "«Avec le temps, j’ai appris que les gens avaient parfois très peur de ce qu’ils ne connaissaient pas et qu’ils étaient parfois très intimidés par l’inconnu. Je me vois comme une connexion entre les gens. Je facilite les conversations, parce que dans les faits, beaucoup de choses qui arrivent se produisent à cause d’un manque de communication ou d’une rupture de communication », dit-telle. En 2016, c’est elle qui a dirigé un nouveau groupe de sensibilisation

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qui travaillait auprès des membres de la communauté somalienne d’Ottawa après la mort d'Abdirahman Abdi le 24 juillet de la même année. Le Canadien d'origine somalienne de 37 ans avait perdu tous ses signes vitaux lors d'un affrontement avec deux agents du SPO. Il est mort des

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suites de ses blessures. " Quand je vais de l’avant, ce n’est pas juste pour que je sois la seule à avancer, c’est aussi pour chercher à savoir comment nous pouvons tous avancer #, conclutelle.


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Transports collectifs

De grands retards à rattraper…

… et portant, de nombreux projets sont dans les cartons depuis des années Dans son budget 2016, le gouvernement de Justin Trudeau a intégré le Fonds pour les infrastructures du transport en commun, dont la seconde phase doit permettre la mise en œuvre de projets de transports… Tramway, métro, voies réservées, système rapide par bus, ou encore trains légers : de nombreux projets de transport collectif sont dans les cartons depuis des années au Québec. Plusieurs d’entre eux pourraient enfin se réaliser s’ils arrivent à accaparer une part des subventions prévues par Ottawa. Déterminé à récolter sa part des milliards de dollars du gouvernement fédéral pour développer le transport en commun, le maire de Québec, Régis Labeaume, a dévoilé son projet de tramway vendredi. Il faut dire que la date butoir pour déposer des projets approche, une entente devant être signée entre Québec et Ottawa à la fin du mois de mars, ce qui inquiète les experts et acteurs du milieu. Les règles d’attribution des sommes de la seconde phase du Fonds pour les infrastructures du transport en commun (FITC) doivent être fixées le 31 mars prochain. Lors de son budget 2016, le gouvernement de Justin Trudeau a créé le FITC, promettant des sommes destinées au maintien et au développement des infrastructures de chaque province et territoire du pays. Et si la première phase, actuellement en place, concerne essentiellement la remise en état et la modernisation des réseaux existants, la seconde devrait permettre la mise en oeuvre de projets structurants au cours des dix prochaines années. Encore faut-il que des projets soient proposés. La semaine dernière, l’Ontario et le NouveauBrunswick ont déjà signé une entente avec le gouvernement Trudeau pour enclencher la phase 2 du programme sur leur territoire. Le Québec, pour sa part, est

toujours en négociation pour déterminer comment seront utilisés les 5 milliards de dollars dont la province pourra bénéficier à long terme. Du retard ? Des négociations plus ardues que prévu : la semaine dernière, le Journal de Québec révélait qu’une erreur s’était glissée dans le calcul de l’enveloppe fédérale réservée au Québec. Une douzaine de sociétés de transport n’ont pas été prises en compte dans le calcul de la part revenant à la province dans le cadre de la phase 1 du FITC. Ce ne sont pas moins de 40 millions de dollars que Québec devrait pouvoir réclamer. « Il y a effectivement une proportion supplémentaire que le Québec pourrait aller chercher, a reconnu le ministre des Transports, André Fortin, à l’Assemblée nationale la semaine passée. Cette proportion supplémentaire là fait partie des demandes pour la deuxième phase du FITC, qui est présentement en négociation ». Aux yeux des experts et des acteurs du milieu interrogés par Le Devoir, le Québec devrait presser le pas et rattraper le retard qu’il a déjà pris dans la première phase du projet. « Les gouvernements changent, les priorités changent. C’est maintenant qu’on a l’occasion d’avoir ce financement, on ne sait pas ce que nous réserve l’avenir. On n’a aucune garantie que cet investissement ne va pas disparaître si on ne le réclame pas au plus vite », s’inquiète Samuel Pagé Plouffe, coordonnateur de l’Alliance Transit, l’Alliance pour le financement des transports collectifs au Québec. Une occasion à saisir « Il ne faut pas qu’on perde cette occasion, c’est ridicule. Nos bus sont pleins, nos métros sont pleins, il faut faire quelque chose

au plus vite, car ça n’a pas de sens », renchérit la professeure au Département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM Florence Junca-Adenot. Les propositions et l’approbation des projets n’allant pas à un rythme assez soutenu au Québec, la phase 1 a dû être prolongée pour permettre à la province de ne pas perdre les subventions du fédéral auxquelles elle avait droit. Les autres provinces canadiennes ont pourtant déjà utilisé la quasitotalité des sommes qui leur étaient accordées. Initialement, les dépenses devaient être engagées entre le 1er avril 2016 et le 31 mars 2018. Or à l’approche de la date limite, plus de 573 millions de dollars dormaient encore à Ottawa sur une enveloppe totale de 923 millions réservée au Québec. Deux années supplémentaires ont été accordées au Québec, qui a désormais jusqu’au 31 mars 2020 pour lancer les projets et utiliser ces subventions du fédéral. À l’heure actuelle, plus de 200 projets ont été approuvés et sont

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pour la plupart encore en cours. Le MTQ n’ayant pas rappelé Le Devoir, difficile de savoir quel est le nombre de projets en attente ou sur le point d’être déposés prochainement. Des pertes de temps « Le Québec n’était pas prêt », juge le directeur général de la Fondation David Suzuki pour le Québec, Karel Mayrand. Lorsque le FITC a été annoncé par le gouvernement de Justin Trudeau en 2016, les administrations à Québec et Montréal étaient davantage dans une période d’austérité budgétaire ou de réforme de gouvernance — la création de l’ARTM en témoigne — plutôt « qu’en mode action ». En concurrence entre elles, les municipalités ont aussi tardé à choisir et à présenter les projets de transport collectif qu’elles voulaient dans leur ville. Il suffit de se souvenir du projet de service rapide par bus (SRB) lancé au printemps dernier, devant relier la ville de Québec à sa banlieue sud. La municipalité de Lévis a finalement abandonné la

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vieille capitale, ne trouvant pas son compte dans le projet et s’inquiétant de son financement. « Québec a dû repenser tout son projet de transport en commun, sans Lévis, ça fait perdre du temps forcément », explique M. Mayrand. Le gouvernement Couillard a surtout fait preuve d’un manque de planification flagrant, estime de son côté Philippe Cousineau Morin, directeur de Trajectoire Québec. « On est dans la vieille culture, on attend les promesses au moment des élections, projet par projet, plutôt que d’être capables d’en planifier plusieurs sur le court et long terme », déplore-t-il. Karel Mayrand a toutefois bon espoir de voir l’ensemble des fonds disponibles investis dans des projets au Québec. « On devrait avoir une accélération dans les demandes de projets désormais et rattraper notre retard, dit-il. On vit tout de même une période excitante en matière de transports. C’est un beau problème que de se demander quels projets pourraient bénéficier d’une aide financière d’Ottawa ».


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Technologies

La révolution du 5G …

… et comment elle va changer nos vies Tout est « intelligent » de nos jours : le téléphone, la montre, le téléviseur, le réfrigérateur, la maison et même la ville. Tout cela génère déjà un déluge de données. Mais pour que l'Internet des objets (IdO) prenne vraiment son envol, la planète a maintenant besoin d'un nouveau réseau, le 5G. Radio-Canada s'est entretenue avec des chercheurs canadiens qui travaillent à créer ce réseau de demain. Avec le déploiement du réseau 5G, qui sera nettement plus rapide que le 4G, l’implantation de l'Internet des objets se fera « très rapidement », soutient Tho Le-Ngoc, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en communication à large bande. Et puisqu'une « infrastructure comme ça permet de gérer beaucoup, beaucoup de données, ça crée des opportunités d’affaires. On ne peut même pas imaginer toutes les entreprises qui seront créées », lance-t-il avec enthousiasme. «Il a beaucoup de façons d’utiliser le 5G. Certaines qu’on connaît déjà, et certaines dont on n’a aucune idée de ce qu’elles seront! Il reste beaucoup à faire.» affirme M. Tho Le-Ngoc L’entreprise ADT, déjà bien établie dans les systèmes de sécurité résidentielle, pourrait par exemple, dit le chercheur, utiliser le 5G pour offrir à un client montréalais en visite aux Bahamas de surveiller

sa maison grâce à des capteurs qui l’alerteraient dès que quelqu’un s’en approcherait. Le professeur au Département de génie électrique et informatique de l'Université McGill donne aussi l’exemple d’une entreprise qui ferait voler des drones et qui offrirait de prendre des photos sur demande. Le professeur Sofiène Affes, de l'Institut national de la recherche scientifique (INRS), a lui aussi divers exemples du potentiel de ce qu'il appelle « l'industrie 4.0 ». « Une des applications très attrayantes de la 5e génération sera tout ce qui est réalité virtuelle, réalité augmentée, mixed reality, souligne-t-il, puis tout ce qui est immersion, avec plein d’applications au-delà du divertissement. En santé, des études montrent que ça peut aider des patients. Pour l’industrie, ça peut aider dans le suivi de la production ou de la conception. » Illustration des différentes composantes de la ville qui pourront bientôt bénéficier de la technologie 5G.Le 5G permettra bien sûr de connecter les humains, et ce, avec un débit environ 10 fois supérieur au 4G. La technologie mobile permettra aussi de connecter les machines, les voitures autonomes, les objets, les infrastructures d’une ville et permettra même la médecine à distance. Le réseau sera le fer de lance d’une société ultra connectée.

Le 5G incontournable pour répondre à la demande IdO Un des défis de l’Internet des objets, explique Jean-François Frigon, professeur titulaire en génie électrique à Polytechnique Montréal, est la quantité d’objets qui vont tenter de se connecter à Internet : des téléphones, évidemment, mais aussi énormément de capteurs. « Avec les véhicules autonomes, par exemple, les capteurs servent notamment à voir l’état des routes et la densité de la circulation »,

explique-t-il.

Montréal.

Dans une ville intelligente, ces mêmes capteurs pourront aussi servir à mieux contrôler l'éclairage urbain en fonction de la lumière naturelle.

D’où l’importance de passer à la génération suivante de réseau sans-fil.

Mais pour l’instant, l’Internet des objets n’est qu’embryonnaire, puisque le réseau 4G est déjà surchargé. « Nos fréquences de 1 gigahertz ou de 2 gigahertz sont congestionnées et n’offrent pas suffisamment de bande passante », explique le chercheur de Polytechnique

Les fréquences, poursuit M. Frigon, migreront progressivement des ondes micro-ondes vers les ondes millimétriques, ce qui va permettre des « bandes de fréquence plus élevée à 28, 40 voire même 60 gigahertz ». «On change de fréquence avec la cinquième génération. On monte

Suite à la page 25

Et encore, nous ne «sommes (qu’) à l’âge de pierre de la technologie» ! Le statu quo n’est pas une option. Les entreprises doivent commencer à se pencher sur leur transformation numérique, sous peine d’être dépassées voire de disparaître. En matière d’innovations technologiques, on n’a encore rien vu, selon Benoît Simard, viceprésident Marketing affaires chez Telus. « J’ai lu récemment qu’au 21e siècle, l’humanité ne vivra pas 100 années de progrès technologiques, mais bien l’équivalent de 20 000 années. Les développements vont s’accélérer et toutes les entreprises seront touchées. Ça fait peur à plusieurs, c’est normal. Mais cette crainte a ceci de positif qu’elle incite à se réinventer. »

M. Simard prononcera la conférence d’ouverture du salon le 18 avril à 9:00.

qu’elles permettent dans leur domaine et dans leur industrie », poursuit-il.

Pour réussir son virage numérique, la collaboration entre le service des technologies de l’information (TI) et les autres fonctions de l’entreprise est essentielle. « Ce ne sont pas les gens des TI à eux seuls qui vont apporter les solutions, souligne le conférencier. Il faut cesser de travailler en silo. Cela passe souvent par un changement de culture d’entreprise. »

Le futur, c’est maintenant

Big Data, réalité virtuelle, Internet des objets, intelligence artificielle, plateforme de collaboration… « Les gestionnaires de tous les services doivent se montrer curieux envers la technologie et les innovations

L’équipe de direction doit pour sa part mettre en branle un plan de transformation numérique et créer des groupes à l’interne qui seront des accélérateurs de changement. Il faut se demander notamment comment la technologie peut être utilisée pour stimuler la croissance et comment elle peut redéfinir l’expérience client. « À l’ère de l’instantanéité, les gens ne veulent plus attendre plusieurs minutes au téléphone pour obtenir des réponses à leurs questions, donne en exemple le

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cadre de Telus. Et on ne peut plus se permettre que les informations des clients soient saisies plusieurs fois par autant d’employés. Il faut qu’une interface unique donne accès à l’historique des clients. » Sans compter que les entreprises qui ont pris le virage numérique sont en meilleure position pour attirer et retenir les talents. « N’oubliez pas que la jeune génération a grandi dans un environnement connecté. » L’ennui, c’est que les entreprises consacrent 75 % de leur budget technologique à gérer leurs technologies existantes. Elles disposent donc de peu de ressources pour se préparer au changement. Il pourrait être

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avantageux de confier la gestion de son réseau à une tierce partie qui prendra aussi en charge l’hébergement et la sécurité des données. L’entreprise peut alors diriger davantage de ressources financières et humaines vers l’innovation. « Quand on parle de transformation numérique, tout passe par la connectivité, soutient Benoît Simard. D’ailleurs, l’arrivée de la 5G est imminente dans le réseau sans fil. Aujourd’hui, la vitesse de transmission de données peut atteindre environ 100 mégabits par seconde alors qu’avec la 5G, ça pourrait être 30 gigabits, soit un débit 300 fois plus rapide. » C’est bien vrai, on n’a encore rien vu.


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Éducation

La révolution du 5G …

… et comment elle va changer nos vies Suite de la page 23 en fréquence, on est à une plus haute altitude. C’est comme si au lieu de parler de façon normale, on allait communiquer avec des ultrasons.» affirme Sofiène Affes. Pas de 5G performant sans un esperanto informatique L'ampleur du changement à venir est tel qu'il exige, en quelque sorte, la création d'un nouveau langage qui s'impose comme le standard pour le 5G. « Il faut s’entendre sur un vocabulaire, sur un langage, une grammaire, une conjugaison, un dictionnaire, etc. C’est ça le standard », explique le professeur Affes. Des chercheurs, des entreprises et des États de partout dans le monde travaillent d'ailleurs, en ce moment même, à développer ce langage, qui deviendra bientôt la colonne vertébrale du réseau 5G ainsi que la technologie qui soutiendra l'économie mondiale de l'information. « Mais ce n’est pas juste un nouveau langage. Il faut aussi inventer les outils qui permettront d’articuler ce langage. On est carrément en train d’inventer ou de

chercher à créer une nouvelle bouche, des nouvelles oreilles, une nouvelle gorge, un nouveau diaphragme pour sortir ce langage. Les défis technologiques sont nombreux.» poursuit M. Affes. Quel rôle pour le Canada? Mais la participation du Canada à la révolution du 5G a de fortes chances de se limiter à la seule contribution intellectuelle de ses chercheurs, et encore. Pour le reste, le pays devra s’en remettre aux autres. « En tant que chercheurs, explique Jean-François Frigon, on ne peut pas influencer la standardisation, ce sont plus les résultats de notre recherche qui sont ensuite récupérés par l’industrie ». En effet, comme le rappelle Tho Le-Ngoc, de McGill, ce sont les États et les entreprises qui sont actifs dans l'Union internationale des télécommunications, ou l’on discute des technologies et des standards à adopter, et le coût de participation y est très élevé. « Par exemple, dit M. Frigon, le fabricant chinois Huwei, qui a investi 2,45 millions dans la Chaire industrielle de recherche sur les technologies sans fil de

l’avenir, de Polytechnique Montréal, va financer la recherche, et les résultats vont passer à travers eux pour qu’ils influencent le processus de standardisation ».

s’est déployé le 4G, le Canada n’a pas joué un rôle de leader, », ajoute M. Frigon. Et rien n’indique que ce sera le cas cette fois.

C’est donc à travers les fabricants et manufacturiers présents dans le secteur que nos chercheurs, indirectement, sont en train de jouer leur rôle, enchaîne le professeur Sofiène Affes.

« Ça prend de la politique »

Et ces manufacturiers sont pour l’ensemble tous étrangers. « Il ne faut pas se cacher que l’essentiel des manufacturiers canadiens sont disparus », rappelle M. Frigon. « Les grandes entreprises canadiennes sont prêtes à passer du 4G au 5G et à fournir les services, car c’est leur pain et leur beurre, poursuit Tho Le-Ngoc, de l’Université McGill, mais j’ai bien peur qu’elles n’investissent pas dans l’infrastructure ». «Je le dis avec regret : je ne suis pas certain qu’on ait formé une masse critique assez importante pour être un acteur important et imposer quoi que ce soit.» croit Sofiène Affes. « Quand on regarde comment

Et pourtant, tout n’est pas joué. Le Canada pourrait trouver sa place dans cette révolution qui se dessine, mais pour cela, il faudrait une réelle prise de conscience de la classe politique. Malheureusement, déplore Sofiène Affes, le sujet des technologies de l’information (TIC) n’a jamais été un enjeu « sexy » auprès de nos dirigeants. Il y a bien certains politiciens qui finissent par comprendre l’importance des TIC, constate M. Affes, « mais malheureusement, on remet tout à zéro lors de chaque changement de gouvernement ». SI le Canada veut néanmoins occuper une place de choix dans le processus de standardisation et accentuer ainsi son influence, il doit développer une « masse critique » de chercheurs universitaires et industriels autour d’un projet, d’une initiative majeure.

« On le voit en Europe, explique M. Affes. Il y a des appels d’offres pour des projets multi-institutionnels, on parle de dizaines d’universités qui travaillent avec l’industrie. Il y a carrément la construction de démonstrateurs, ils injectent des dizaines de millions de dollars, il y a des labos au Royaume-Uni, en France, et c’est souvent financé par les grandes entreprises comme Samsung, Huawei. » Au Canada, il n’existe rien de commun. « Ça reste une collaboration au niveau individuel, et encore, dit le professeur. Le plus qu’on peut obtenir, c’est quatre ou cinq universités qui collaborent ensemble dans un réseau stratégique, dans un centre de recherche. » Quant à Tho Le-Ngoc, à l’Université McGill, son travail dans le développement du 5G est déjà terminé. « En fait, je suis déjà rendu plus loin que la 5G, parce qu'elle commencera en 2020, si le processus de standardisation suit son cours. Nous sommes maintenant à la recherche de la 6G. C’est maintenant ma mission de réfléchir à ça. »

400 M$ pour développer a 5G au Québec et en Ontario Quelque 400 millions de dollars seront investis pour le développement d'un corridor de service Internet sans fil 5G au Québec et en Ontario, un réseau 100 fois plus rapide que la 4G. Cette innovation permettra de s'adapter à l'évolution de l'internet des objets et de créer des milliers d'emplois, a expliqué le ministre fédéral de l'Innovation Navdeep Bains. Les appareils, véhicules et autres objets sont de plus en

plus connectés à internet mais aussi entre eux, leur présence dans le quotidien des Canadiens est en constante augmentation. Le développement du réseau 5G est indispensable pour soutenir cette évolution technologique. En présence des ministres de l'innovation québécois et ontarien, Dominique Anglade et Reza Moridi, le ministre Bains a insisté à l'effet qu'il était important de ne pas rater ce tournant technologique.

«La 5G est la porte d'entrée vers l'avenir et nous sommes à l’aube de cette révolution technologique.» a dit le ministre. Le gouvernement fédéral et les provinces du Québec et de l’Ontario injecteront 200 millions de dollars, les 200 millions restants seront investis par les cinq partenaires du secteur privé, les entreprises Ericsson, Ciena Canada, CGI, IBM Canada et Thales Canada.

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Ce partenariat public-privé permettra la création de milliers d’emplois et d’en maintenir plus de 4 000, dont 1 800 seront spécialisés dans la 5G dans les cinq prochaines années.

rapide

Ce projet aidera les entreprises canadiennes à sortir gagnantes de la course mondiale à l’innovation, s'est félicité le ministre Bains.

Ce changement permettra de suivre l’évolution du trafic des données mobiles qui aura été multiplié par sept de 2016 à 2021.

Un réseau 5G 100 fois plus

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La 5G prévue d’ici 2020 sera 100 fois plus rapide et aura un débit dix fois supérieur au réseau de quatrième génération, dit 4G, actuellement surchargé.


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Ressources

Des Québécois veulent fournir la planète en lithium

On retrouve de plus en plus de lithium dans nos piles et batteries de téléphones cellulaires, d'ordinateurs portables et de voitures électriques. Jusqu'à maintenant, la majeure partie venait d'Amérique du Sud, mais il existe aussi du lithium au Québec. Pour la première fois, des entrepreneurs québécois veulent prendre ce minerai et le transformer sur place pour en faire un des produits les plus recherchés sur la planète. La découverte C’est à Nemaska, à 300 kilomètres au nord de Chibougamau, que se trouve un des plus grands gisements de lithium au monde. En 2008, Guy Bourassa, un avocat de formation qui a fait carrière dans le domaine minier, cherchait du nickel dans le Bouclier canadien lorsqu’il est tombé sur de la pegmatite, une immense veine de roche blanche dans laquelle se trouve du lithium. Deux ans plus tard, il commence ses premiers forages. Le dépôt de pegmatite est immense. Le gisement qui remonte à la surface fait plus d’un kilomètre de long par un demi-kilomètre de profondeur. Selon les premières analyses, ce dépôt serait le troisième gisement de lithium en importance au monde. Si la roche est facilement accessible, le lithium, lui, est bien caché à l’intérieur. Il est emprisonné dans des cristaux de spodumène qui se trouvent à l’intérieur de la pegmatite. Le défi On sait depuis les années 40 qu’il y a du lithium dans le Grand Nord québécois. Mais ce lithium était jusqu'ici trop cher à exploiter. Contrairement au lithi-

um d’Amérique du Sud qui flotte dans une saumure, le lithium québécois est emprisonné dans ce double « coffre-fort » de roche et de cristaux. Plusieurs compagnies minières ont essayé de l’exploiter, mais ont été forcées d’abandonner leur gisement face à l’ampleur du défi.

À Nemaska, on commence par concasser la roche de pegmatite pour en extraire les cristaux de spodumène. Des concasseurs parviennent à broyer et à séparer les minéraux et les impuretés. Les installations à Nemaska produisent alors un concentré qui contient 95 % de fines particules de cristaux de spodumène. Mais même si on a ouvert le premier coffre-fort, le lithium est toujours prisonnier des cristaux, qui en contiennent moins de 4 %. Le vrai défi consiste à ouvrir ce dernier coffre-fort pour en extraire les petites traces de lithium qui s’y cachent. L’Australie, qui a aussi de grandes réserves de pegmatite à spodumène, envoie son concentré en Chine, où on libère les cristaux à l’aide de produits chimiques très polluants. L’entreprise Nemaska Lithium a opté pour une nouvelle solution : extraire le lithium ici, au Québec, en utilisant l’hydroélectricité. Une nouvelle technologie moins polluante C’est dans une vieille usine désaffectée de Shawinigan qu’on a aménagé la première usine de transformation du lithium au Québec. Le procédé électrochimique que Nemaska Lithium a mis au point est tellement novateur qu’elle a décidé de bâtir cette usine pilote pour en faire la démonstration.

Dans cette usine, le concentré de spodumène est d’abord trempé dans des bains d’acide sulfurique. L’acide parvient à déloger les particules de lithium qui baignent dans un liquide saumâtre. Cette solution passe ensuite dans une cellule d’électrolyse qui permet de séparer le lithium des autres cristaux et impuretés. Finalement, le lithium est libéré. Il s’agit de l’hydroxyde de lithium, un lithium d’une grande pureté spécifiquement fabriqué pour répondre à la demande des constructeurs de batteries de voitures. Un autre avantage de cette méthode est que Nemaska Lithium parvient à recycler la majorité de l’acide sulfurique qu’elle utilise dans le procédé

d’électrolyse, ce qui en ferait une des méthodes d’extraction de pegmatite de lithium les moins polluantes sur le marché. Cristaux d'hydroxyde de lithium obtenus à la fin du procédé Photo : Radio-Canada Jusqu’à maintenant, la petite usine de démonstration a réussi à produire trois tonnes d’hydroxyde lithium à partir du concentré de la mine de Nemaska. Le procédé électrochimique fonctionne à petite échelle. Il reste maintenant le défi de construire une usine de traitement de 500 millions de dollars qui sera 60 fois plus grande que l’usine de démonstration. L’hydroxyde de lithium, comme celui qui est produit à

Le composé de lithium au Québec : le plus vert au monde? Le composé de lithium le plus vert au monde pourrait être produit au Québec. C'est ce qu'a affirmé le président et chef de la direction de Nemaska Lithium, Guy Bourassa, devant les membres de la Chambre de commerce et d'industrie de RouynNoranda. Le projet situé dans le Nord-duQuébec pourrait voir le jour en

2018. Il nécessitera des investissements de 549 millions.

« Au lieu de prendre des réactifs comme le soda ash et tous les sous-produits qui en découlent, on utilise l'hydroélectricité comme réactif principal, donc beaucoup plus vert. Ça nous permet de générer beaucoup moins de produits nocifs. Ça nous permet également de

produire du silicate d'aluminium comme sous-produit qui sert notamment à fabriquer le ciment », affirme le PDG de Nemaska Lithium, Guy Bourassa. Le président de la Chambre de commerce et d'industrie, JeanClaude Loranger, croit que les compagnies de la région pourront profiter du projet

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Whabouchi.

« C'est quand même un petit projet, les principales retombées vont être dans la région de la Mauricie, on est conscient de ça, mais je pense qu'on peut tirer notre épingle du jeu avec notre expertise qu'on a ici, dans la région. Ç'a été démontré dans le projet Stornoway, dans le projet Osisko, que nos bâtis-

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Shawinigan, suscite beaucoup d'intérêt des fabricants de voitures électriques. Les batteries des Tesla, par exemple, contiennent jusqu’à 50 kg de ce produit. «Il y a très peu de producteurs d’hydroxyde de lithium dans le monde, et un très petit nombre sont capables de faire de l’hydroxyde de lithium de qualité batterie. Notre prétention, c’est qu’en 2020, on va représenter au moins 30-35 % de l’approvisionnement mondial d’hydroxyde» affirme Guy Bourassa, PDG de Nemaska Lithium Au prix de vente actuel, on estime que la mine de Nemaska va générer des revenus de 20 milliards de dollars au cours des 30 prochaines années.

seurs de mines, quand ils se mettent ensemble, ils sont capables de faire des projets très rentables pour l'industrie », considère-t-il. Si la minière obtient les subventions nécessaires, 185 emplois seraient créés sur le site de la mine, en plus de 85 autres à l'usine basée à Shawinigan.


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Actes

Forum des Compétences Canado-Marocaines

Un nouveau bureau et un nouvel esprit Le Forum des Compétences Canado-Marocaines (FCCM) a tenu son Assemblée Générale Ordinaire le 11 février 2018 à Dar Al Maghrib, à Montréal.

Conformément à sa tradition démocratique, le Forum s’est doté d’un nouveau Conseil d’Administration (CA) constitué de neuf nouvelles et nouveaux administrateurs, parmi lesquels cinq forment le Comité Exécutif, à savoir le président, la vice-présidente, le trésorier, la Secrétaire générale et le chargé de communications. Forts de leur historique d’engagement, de leurs réseaux et de leur complémentarité professionnelle, les nouveaux membres du CA du FCCM sont convaincus d’apporter un nouveau souffle à l’organisation et sont déterminés à marquer leur mandat par la réalisation de projets d’envergure, de nature à valoriser les compétences canado-

marocaines et à en faire un vecteur de changement et de transfert de connaissances vers le Maroc.

La nouvelle équipe dirigeante veut profiter « de cette occasion pour réitérer l’engagement du Forum à œuvrer dans la mesure de ses moyens à la valorisation et la mobilisation des compétences canado-marocaines pour le développement de notre pays d’origine. Nous nous engageons également à contribuer au renforcement de la coopération entre les deux pays et faciliter l’intégration de nos compétences au sein de leur pays d’accueil» ajoute le communiqué publié à l’issue de l’Assemblée générale. La composition du nouveau CA Amine Benmoussa, Président Hajar Jerroumi, Viceprésidente Nabil Tazi, Trésorier

Naima Abbadi, Secrétaire générale Akram Adhaim, chargé de communications

Ilyass Benjelloun, chargé de coopération internationale Titma Bekhoucha, chargée de partenariats

Ismail Mael Akdim, chargé de culture Hamid Ouama, administrateur

Entreprise

À la découverte de Cousmos le couscous prêt à manger du Québec Un couscous prêt en 6 mn! C’est ce que propose une startup québecoise créée par Khadija El Bouhali, une jeune marocaine qui a fait sa place aujourd’hui dans l’industrie agroalimentaire dans la belle province, avec sa marque Cousmos. Une marque qui propose pour le moment trois sortes de couscous à la vente, dans les rayons du surgelé dans les supermarchés au Québec. Avant d’en arriver là, c’est un long parcours qu’a traversé la fondatrice de cette microentreprise. Installée au Québec depuis 1998, on peut dire qu’elle a réalisé une intégration réussie. A son arrivée à l’époque au Canada, bien que détentrice d’un diplôme d’étude universitaire marocain, elle s’applique à suivre des études en sciences de gestion canadiennes et travaille dans le milieu communautaire, histoire tout d’abord de bien s’imprégner de la culture de son pays d’accueil. Ce sont par la suite, sa nostalgie des mets de son pays d’origine et les encourage-

ments de ses défunts parents qui l’ont poussée à se lancer dans la création de son entreprise dans la transformation alimentaire. «Mon père, sur son dernier lit d’hôpital, alors qu’il combattait le cancer, m’a encouragée à réaliser mes rêves en créant mon entreprise de couscous. C’est aussi l’héritage culinaire que ma mère m’a légué que je développe dans mon entreprise. Aujourd’hui, je leur dédie chaque jour de mon travail», raconte la fondatrice de Cousmos. Outre son déterminisme et sa fibre entrepreneuriale, il a fallu à la jeune quadra entreprendre de nombreuses démarches et s’investir encore dans les études avant de se lancer dans les affaires. Elle a, en effet, formalisé ses connaissances et ses acquis en matière d’entrepreneuriat en suivant des cours en ligne offerts par HEC Montréal. Par la suite, la sélection en 2015 de Cousmos par l’incubateur EntrePrism de HEC Montréal et l’opportunité de son intégration à l’Accélérateur HEC-Banque Nationale, ont donné un véritable élan à son projet.

Ce qui l’a aussi propulsée et a participé à sa notoriété, c’est son passage convaincant, en avril 2016, à l’émission «Dans l’œil du dragon». Depuis, tout le monde la surnomme «Madame Couscous». Il a fallu ainsi près d’une dizaine d’années pour mettre en activité son entreprise. Mais depuis elle a le vent en poupe. Non seulement elle a réussi à introduire ses produits dans plusieurs chaînes d’alimentation mais a aussi remporté plusieurs concours et

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distinctions entre 2015 et 2016. Aujourd’hui, ses produits sont certifiés Aliments du Québec. «Suite à un long processus de R&D, nous avons développé un savoir-faire unique nous permettant d’offrir des solutions repas santé, sans additifs, sans colorants, inspirées de la cuisine berbère», assure Khadija El Bouhali. Avec toujours beaucoup d’ambition, ce sont maintenant de nouveaux marchés que lorgne la jeune entrepreneure.

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Les USA, et pourquoi pas le Maroc un jour, sont dans sa ligne de mire. En attendant, «Madame Couscous», en véritable ambassadrice de la gastronomie marocaine, continue à mettre tout son cœur à développer son marché et aussi à diversifier ses produits et les prestations de son entreprise. Source : Malika Alami Aujourd’hui le Maroc


Actes

Accompagnement des personnes immigrantes

Le Carrefour d’Intercultures de Laval reçoit une aide gouvernementale de 180 581 $ L’accompagnement que les organismes locaux offrent aux personnes immigrantes et à celles issues de la diversité est un élément important dans la réussite de l’intégration de ces personnes. Le député de Chomedey, M. Guy Ouellette, au nom du ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion et député de Viau, M. David Heurtel, annonce l’octroi d’une contribution financière de 180 581 $ au Carrefour d’Intercultures de Laval de la part du ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI), dans le cadre de son Programme Soutien à la mission. Cette subvention couvre une période de trois ans, soit du 1er novembre 2017 au 31 octobre

2020. Le Carrefour d’Intercultures de Laval favorise l’accueil, l’établissement, l’orientation et l’accompagnement des nouveaux arrivants dans leur processus d’intégration à la société québécoise. L’organisme offre plusieurs services, dont des cours de français ainsi que des programmes de jumelage et de stage en milieu de travail. Le MIDI appuie les activités de cet organisme depuis 2011. « L’organisme le Carrefour d’Intercultures de Laval est très engagé envers les personnes immigrantes et envers la communauté de Laval. La participation des personnes immigrantes, que ce soit en milieu de travail ou dans la vie sociale, est un

acquis important pour nos collectivités. Je suis très heureux que le gouvernement appuie concrètement la mission de cet organisme. » a déclaré Guy Ouellette, député de Chomedey. Pour sa part, David Heurtel, ministre de l’Immigration de la Diversité et de l’Inclusion et député de Viau, affirme : « Les organismes communautaires participent activement à l’accueil et à l’accompagnement des personnes immigrantes en les aidant à accéder à un emploi et à s’intégrer à leur milieu de vie. Présents dans toutes les régions du Québec, ces organismes sont une porte d’entrée pour les personnes immigrantes et celles issues de la diversité dans leur milieu d’accueil. En appuyant la mission de partenaires comme le

Le programme de soutien

•Le Programme Soutien à la mission permet au MIDI d’aider financièrement les organismes communautaires partenaires, conformément à la politique gouvernementale L’action communautaire : une contribution essentielle à l’exercice de la citoyenneté et

au développement social du Québec.

•Ce programme est également une reconnaissance de la contribution des organismes communautaires à la réalisation de la mission du MIDI, notamment pour favoriser la pleine

participation, en français, des personnes immigrantes et des minorités ethnoculturelles à la vie collective.

•Pour l’exercice financier 2017-2018, 1,9 M$ seront versés à un total de 37 organismes, incluant 2 regroupe-

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Carrefour d’Intercultures de Laval, nous leur donnons la possibilité de jouer pleinement leur rôle. Ce sont les personnes immigrantes et toute la société québécoise qui en bénéficient. » « Le Carrefour d’Intercultures de Laval facilite l’établissement des nouveaux arrivants au

ments et 6 nouveaux organismes. Ce financement se renouvellera sur trois ans, du 1er novembre 2017 au 31 octobre 2020, pour un investissement total de 5,8 M$. •Les organismes d’accueil et d’installation des personnes

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Québec et les aide dans leur intégration au sein de la communauté afin de leur permettre d’acquérir leur autonomie tout en respectant leur culture et les valeurs propres de leur pays d’origine. » estime enfin Mme Siroun Melkonian, présidente du Carrefour d’Intercultures de Laval

réfugiées prises en charge par l’État, dont les activités principales incluent du jumelage entre les familles réfugiées et les familles de la société d’accueil, recevront 420 000 $ dans le cadre de ce programme.


Hommage

El haj Saïd, homme de cœur M. Saïd Mohamed a trouvé le repos éternel en après-midi du dimanche 11 mars dernier au Centre hospitalier Anna Laberge à Châteauguay. Il laisse dans le deuil son épouse Sylvie et ses trois enfants Yasmine, Sara et Karim. Né à Oujda au Maroc en 1939, el Haj Said a résidé en France pendant 13 ans avant d’immigrer au Canada le 26 octobre 1976. Il a été l’un des premiers originaires du Maroc à s’établir dans la ville de Saint Constant sur la rive sud de Montréal où il a résidé près de 35 ans. El Haj Saïd laisse le souvenir d’un homme dévoué, altruiste, aimé par tous ceux qui le côtoyaient. Il a, entre autres, aidé un grand nombre de familles a s’installer dans la petite municipalité Constantine. Ses actions auprès des membres de la communauté, son bénévolat et son aide inconditionnelle sont des valeurs qui lui

ont été propres et dont les personnes qui le connaissaient témoignent unanimement.

Il a également activement participé lors de la construction et à la rénovation des mosquées de Brossard et de Saint Constant, en amenant notamment son expertise de peintre. Dans ces mosquées qu’il a par la suite fréquentées pendant ces dernières années, il a rencontré de nombreuses personnes avec lesquelles il s’est lié d’amitié et qui témoignent aujourd’hui de sa grandeur d’âme. La nouvelle de son décès a profondément attristé les gens qui le connaissaient et qui tous ont tenu à participer à l’hommage (la saddaka) qui lui a été consacré le samedi 17 mars 2018, et par laquelle ses très nombreux amis ont tenu à rappeler son grand sens des valeurs de solidarité et de son grand cœur. Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons.

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Sports

Mustapha Alaoui anime une 2ème session de formation au Maroc

L’expertise maroco-canadienne en action… aussi pour les orphelins… Après avoir animé la première session de formation du diplôme fédéral de préparateur physique organisé par la Fédération royale marocaine de tennis, en novembre 2017, Mustapha Alaoui est revenu pour activer son deuxième rassemblement réservé au même volet de la formation. Deux périodes de 3 jours chacune ont été au programme de cette seconde session organisée du 27 février au 4 mars à l’institut Moulay Rachid. En effet, le Dr Mustapha Alaoui expert marocain en science de préparation physique et entrainement sportif de haut niveau, a chapeauté une armada de 23 stagiaires de Niveaux 1 et 2 représentant 12 clubs à l’échelon national, à l’occasion de cette seconde session de formation. Méthode et planification Plusieurs modules ont été abordés dont celui principalement de la planification annuelle d’un programme permettant la mise en place des qualités physiques et habiletés motrices. Les modules traités constituent une continuation des premiers modules. Ils sont l’objet d’une

logique interne du contenu de la formation en relation avec les principes et méthodes d’entrainement en préparation physique. Ces modules relèvent de la Planification annuelle d’un programme qui permet de faire un calendrier annuel des qualités physiques et habiletés motrices, ainsi que des habilités de base de la discipline. D’autres modules sont en relation avec le plan des habiletés mentales des joueurs de tennis puisqu’ils sont déterminants pour la performance sportive en général et du tennis en particulier. C’est une bonne chose pour les stagiaires présents qui ont exprimé leur grande satisfaction et leur détermination à faire calquer ce qu’ils ont appris de la théorie sur papier à la pratique sur terrain, au service de la raquette nationale qui est en progression continue. Préparation physique et performance C’est une bonne chose également pour Mustapha Alaoui et son expertise générale de haute facture apportée du Canada. Car Mustapha Alaoui reste fort de plusieurs diplômes d’entraineur

professionnel agrée (EPA), préparateur physique olympique et professionnel en tennis, diplômé avancé en entrainement (DAE), diplômé en évaluation et préparation physique (DEPP), niveau 5 au programme national de certification des entrainements au Canada (SPNCE). Ces diplômes ont été obtenus au Canada, sa meilleure destination pour faire ses études supérieures en sport avec en plus une maîtrise en physiologie de l’effort et entrainement sportif de haut niveau. Il a choisi le thème en préparation physique comme mémoire et celui de recherche en tennis pour son Doctorat. La préparation physique de la famille du tennis national est donc entre de bonnes mains, celles de Mustapha Alaoui qui porte, en plus, l’objectif principal de servir le sport en général au Maroc. Le tennis, premier bénéficiaire Il a trouvé refuge chez la Fédération de tennis après avoir commencé par deux conférences au RUC, cher au président, le Dr Mohamed Zouhair. Au sein de la FRMT, il estime beaucoup le travail accompli par le président

Fayçal Laraichi qui valorise la cadre national et l’apprécie à sa juste valeur. La même chose est à dire pour les autres composantes de famille du tennis en général dont notamment le directeur technique national, Khalid Afif, qui est en train de réorganiser la pratique de la petite balle jaune chez les clubs et la placer sur les bons rails. C’est ce qui donne le goût de travail pour Mustapha Alaoui, ce jeune expert et premier préparateur physique diplômé au Maroc

Tae kwon do

qui, en plus du tennis, aspire à développer la préparation physique au Maroc dans tous les sports. Voilà pour Mustapha Alaoui qui avait commencé sa carrière par pratiquer l’athlétisme avant de se recycler en se basant essentiellement sur le côté physique et d’opter aujourd’hui pour le tennis en sa qualité de formateur des formateurs de la préparation physique.

Coupe Chong Lee 2018 Huit médailles pour l’équipe de l’école des champions olympique Le 5 mars 2018 à Montréal, l’équipe de compétition de l’école des champions olympique a participé à la Coupe Chong Lee, compétition de niveau provincial, qui s’est déroulée le 24 février 2018. 900 athlètes, venus de tous le Canada, y ont pris part. Les participants de l’école des champions olympique ont à nouveau brillé. Voici leurs résultats. Poomsee Médaille de Bronze Lina Afkar Combats Médaille d’argent Islam Ali Mehessem Cisse Tiadiaga Ange Yvan Ilyasse Zerouk

Médaille de Bronze Khalil Ibrahim Es Sabbar Driss Brini Ilyasse Bouhamidi Participation Melissa Sekhi Badreddine Agouiaz Amine Guernaoui Rania Hida Cisse Tiadiaga, Cheikh Majid Yacoub Afkar Ahmed Zerouk, en classe B, n’a pas trouvé de combattant dans sa catégorie. Inas Mehessem n’a malheureusement pas pu participer pour des raisons de santé. Source : www.ecotaekwondo. com

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Sports

Renfort offensif pour l'Impact

L’ uruguayen Alejandro Silva débarque à Montréal… L'Impact a fait l'acquisition du milieu de terrain offensif et international uruguayen Alejandro Silva grâce à un transfert permanent du club argentin CA Lanús. La formation montréalaise a confirmé lundi que Silva avait signé un contrat de trois saisons grâce à de l'argent d'allocation ciblé. Son acquisition sera confirmée après la réception de son certificat de transfert international et son examen médical. Un attaquant de métier «Alejandro est un attaquant évoluant sur la droite et possédant beaucoup d'expérience en Amérique du Sud, a dit le directeur technique de l'Impact, Adam Braz, dans un communiqué. Il ajoutera une dimension différente à notre attaque et améliorera la qualité et la profondeur de l'équipe. C'est un joueur polyvalent qui peut également évoluer comme milieu de terrain central.» Âgé de 28 ans, Silva a principalement évolué au sein du CA Lanús, en première division argentine, au cours des cinq dernières années, amassant 10 buts et huit mentions d'aide en 58 matchs. Il a remporté le championnat de la Superliga et la Copa Bicentenario en 2016 et la Supercopa Argentina en 201617. Il a marqué un but en cinq matchs de la Copa Argentina. Il a participé également à quatre reprises au tournoi de la

Copa Libertadores au cours de sa carrière, aidant le club paraguayen Olimpia, en 2013, et le CA Lanús, en 2017, à atteindre la finale du tournoi continental sud-américain. Il a inscrit cinq buts et 11 passes décisives en 37 matchs au cours de cette compétition. Il a également récolté deux buts et deux mentions d'aide en 19 matchs de la Copa Sudamericana et a pris part à un match de la Recopa Sudamericana. International et expérimenté Sur la scène internationale, Silva a disputé quatre matchs avec l'équipe nationale de l'Uruguay, faisant ses débuts

le 27 mars 2013 contre le Chili lors d'un match de qualification pour la Coupe du monde 2014. Plus récemment, il a disputé deux matchs amicaux en juin 2017, contre l'Irlande et l'Italie. «Alejandro est un joueur offensif qui va apporter son expérience à l'équipe et augmenter les possibilités dans ce secteur de jeu, a déclaré l'entraîneur-chef de l'Impact, Rémi Garde. Sa qualité de passe et sa vitesse vont contribuer à améliorer le jeu de l'équipe. Son volume de jeu lui permet aussi de jouer comme milieu de terrain.» Silva a commencé sa carrière

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avec son club local Centro Atlético Fénix, à Montevideo, jouant trois saisons en première division uruguayenne, de 2009-10 à 2011-12. Il a ensuite disputé deux saisons avec Olimpia, en première division du Paraguay, marquant neuf buts en 45 matchs, dont 38 départs, en 2012 et 2013, avant de faire le saut en Argentine. Il a aussi joué une saison en prêt avec le club Peñarol, en Uruguay, en 2014-15, puis a fait un retour en prêt à Olimpia pour la saison 201516. D’autres acquisitions en vue?

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L'Impact pourrait poursuivre son magasinage dans les prochains jours, alors que l'équipe cherche encore à trouver des renforts. «Nous discutons présentement avec d'autres clubs sur des joueurs spécifiques identifiés par Rémi et nous espérons pouvoir conclure d'autres transactions prochainement», a noté Braz. La formation montréalaise disputera son prochain match le 31 mars, quand elle rendra visite aux Sounders de Seattle.


Urbanisme

Tour des Canadiens 3

Un record de ventes

Après une prévente parmi les plus rapides de son histoire, l’équipe composée de Cadillac Fairview, de Canderel et du Club de hockey Canadien amorce officiellement la construction de la Tour des Canadiens 3 (TDC3). Ce nouveau projet résidentiel d’exception, l’un des plus hauts en ville, jouera un rôle important dans le paysage du Quad Windsor et concrétisera la vision d’un quartier à usage mixte énergisé, qui devrait attirer quelque 6 000 nouveaux résidents et 6 500 travailleurs au centre-ville au cours de la prochaine décennie. Insuffler un nouveau dynamisme au centre-ville

Du pas de leur porte, les résidents de TDC3 auront un accès direct au style de vie du centreville, au métro, au RESO, aux trains de banlieue, à la Tour Deloitte et au Centre Bell par une toute nouvelle passerelle piétonne fermée. Ils seront aussi à quelques pas du Réseau express métropolitain, le système de train léger automatisé de 6,3 milliards de dollars récemment annoncé pour l’été 2021. « Le marché de l’immobilier montréalais poursuit son essor, propulsé notamment par des projets audacieux comme le Quad Windsor et son plus récent ajout, la Tour des Canadiens 3. Quiconque est témoin de l’incroyable cure de jouvence dont profite le centre-ville comprend la valeur et le dynamisme que nous lui insufflons avec Quad Windsor », explique Brian Salpeter, vice-président principal, Développement, Portefeuille de l’Est du Canada de Cadillac Fairview. « Nous amorçons la construction quelques mois seulement après le début des ventes, du jamais vu à Montréal. Nous sommes fiers de pouvoir concrétiser notre vision pour le Quad Windsor et le centre-ville, et nous sommes impatients de poursuivre les prochaines phas-

es de ce quartier époustouflant. »

Selon AltusGroup, fournisseur indépendant de services-conseils en immobilier, c’est au tour de Montréal de battre des records au Canada. Au quatrième trimestre de 2017, 1 571 unités d’habitation avaient déjà trouvé preneur en prévente au centre-ville, comparativement à 544 pour la même période en 2016, soit une augmentation de 190 %. Les condominiums du projet Tour des Canadiens ont été un des moteurs de cette croissance. De plus, une immigration forte combinée à un taux de chômage au plus bas et à un secteur des TI en pleine ébullition poussent encore la demande au-delà de l’offre, si bien que 2018 s’annonce comme une année record pour la vente d’unités à Montréal. Cadillac Fairview investit 2 milliards de dollars dans le Quad Windsor, nouvelle destination incontournable du centre-ville. Une expérience de réalité virtuelle hors pair

des Canadiens 3 aura tout pour plaire aux résidents les plus exigeants », indique Daniel Peritz, vice-président principal de Canderel. « Nous voulons qu’un acheteur potentiel puisse vivre l’expérience de ces espaces; grâce aux unités modèles et à la visite en réalité virtuelle, il pourra goûter au style de vie qui l’attend à la TDC3. »

TDC3 révolutionne le monde de la vente immobilière en offrant la possibilité de visiter ses espaces récréatifs en primeur grâce à la réalité virtuelle. Les intéressés pourront notamment se plonger dans un monde virtuel afin d’explorer les espaces récréatifs de la TDC3, comme « Le Club », qui comprend une piscine intérieure d’inspiration méditerranéenne et une terrasse surplombant un tout nouveau parc municipal de plus de 8 000 m2. Le bureau de vente de 930 m2, dont l’inauguration publique se tiendra les 3 et 4 mars, contient aussi deux unités modèles pleine grandeur.

Dotée d’une identité propre, la TDC3 se distinguera de ses sœurs par une esthétique intérieure chaleureuse aux accents européens. Chaque unité sera empreinte d’éléments inspirés des grands hôtels chics, une formule qui plaît tant aux grands voyageurs qu’aux irréductibles citadins. Accueillis par un hall sur deux étages reliés par un escalier en spirale, un comptoir de marbre et un foyer somptueux, les résidents comme les visiteurs succomberont au charme de la TDC3.

« Nos clients veulent la vie d’hôtel tout en profitant de l’énergie du centre-ville. Avec ses espaces récréatifs uniques, ses aires communes accueillantes et un miniparc non sans rappeler ceux de New York à proximité, nous croyons que la Tour

« Nous avons repris les codes qui ont fait le succès de la TDC2 et les avons poussés un peu plus loin. Les résidents de cette nouvelle tour jouiront, tant chez eux que dans les aires communes, d’une ambiance

Un design intérieur distinctif

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chaleureuse accentuée par une palette de noisette, de chêne doré et de gris urbain », souligne Karine Bannon, gestionnaire de projet chez CAMDI. « Ces teintes riches, combinées aux espaces intérieurs lumineux et aérés, conféreront un certain charme européen aux unités l’année durant. » Un hôtel-boutique branché sur le centre-ville Le café public du rez-dechaussée, donnant directement sur le miniparc, offre une oasis urbaine qui arrimera la tour à la communauté du centre-ville. Les installations intérieures de la TDC3 n’auront rien à envier aux meilleurs hôtels du monde : salle d’entraînement à la fine pointe, salle de jeux moderne, salles de réception privées flexibles et skylounge au 55e étage offrant une vue à couper le souffle. Ces aires communes accueillantes encouragent la collaboration et les échanges entre les résidents et favoriseront le développement d’un sentiment d’appartenance au mode de vie TDC3. Une autre première : douze maisons de ville au cœur de

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Montréal Située à l’intersection des rues de la Montagne et Saint-Antoine Ouest, la troisième phase du projet Tour des Canadiens comprendra douze maisons de ville du côté sud de la tour, face au nouveau parc municipal de 8 000 m2. Véritables perles rares, ces résidences incarneront l’essence même du confort urbain. La TDC3 se trouve au cœur de l’action, à proximité des rues Sainte-Catherine et Crescent et de Griffintown, du Vieux-Montréal et du Vieux Port. Ses 565 nouvelles unités sont offertes en plusieurs configurations : une chambre, une chambre et un salon, deux chambres, deux chambres et un salon et trois chambres, sans oublier les penthouses. Avec ses sœurs TDC1 et TDC2, la TDC3 est le seul projet offrant les avantages d’un accès exclusif aux Canadiens de Montréal. Les intéressés peuvent prendre rendez-vous en ligne à tourdescanadiens.com ou se rendre au bureau de vente les 3 et 4 mars entre 12 h et 17 h pour un aperçu exclusif.


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